Vitoux P. 2008 Nanocomposites

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    Universit Bordeaux 1Les Sciences et les Technologies au service de lHomme et de lenvironnement

    N dordre : 3725

    THSEPRSENTE A

    LUNIVERSIT BORDEAUX 1

    COLE DOCTORALE DES SCIENCES CHIMIQUES

    Par Pauline VITOUX

    POUR OBTENIR LE GRADE DE

    DOCTEUR

    SPCIALIT : PHYSICO-CHIMIE DE LA MATIERE CONDENSEE

    ELABORATION DE NANOCOMPOSITESNANOPARTICULES METALLIQUES / POLYMERE EN

    MILIEUX FLUIDES SUPERCRITIQUES

    Sous la direction de : CYRIL AYMONIERFRANCOIS CANSELL

    Soutenue le 15 Dcembre 2008Aprs lavis favorable de MM. :

    M. CHAMPION Yannick, Directeur de Recherche, ICMPE-MCMCM. NUNES DA PONTE Manuel, Professeur, Universidad Nova de Lisboa Rapporteurs

    Devant la commission dexamen forme de :

    M. DELMAS Claude, Directeur de Recherche, ICMCB, Bordeaux 1 Prsident-RapporteurMme MARRAUD Christine, Ingnieur, SNPE-Matriaux Energtiques ExaminateursM. AYMONIERCyril, Charg de Recherche, ICMCB, Bordeaux 1M. CANSELL Franois, Professeur, ICMCB, Bordeaux 1

    Mme AMIET Marie-Sylvie, Ingnieur DGA

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    Universit Bordeaux 1Les Sciences et les Technologies au service de lHomme et de lenvironnement

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    Ce travail de thse a t ralis lInstitut de Chimie de la Matire Condense de Bordeaux

    dans le cadre dune allocation de recherche de la Dlgation Gnrale pour lArmement sous

    la direction de Franois CANSELL, Professeur lUniversit Bordeaux I et Directeur de

    lEcole Nationale Suprieure de Chimie et de Physique de Bordeaux, et de Cyril AYMONIER,

    Charg de recherche CNRS lICMCB.

    En premier lieu, je souhaite remercier Mr Claude DELMAS pour mavoir accueillie au sein

    de ce laboratoire et pour avoir accept de prsider mon jury de thse.

    Jadresse mes remerciements Mr Yannick CHAMPION et Mr Manuel NUNES DA PONTE

    pour avoir jug ce travail de thse.

    Je souhaiterai galement remercier Mme Marie Sylvie AMIET et Mme Christine MARRAUD

    qui ont suivi ce travail tout au long de ces trois annes.

    Mes remerciements vont plus particulirement mes directeurs de thse, Cyril AYMONIER et

    Franois CANSELL, pour leurs conseils aviss et la libert dont jai pu faire preuve pour

    mener bien ce projet.

    En ce qui concerne les collaborations, un merci tout particulier Thierry TASSAING (ISM)

    pour laide apporte lors de la spectroscopie. Merci galement Jean-Jacques

    LETOURNEAU et Brice CALVIGNAC (Centre RAPSODEE, Ecole des Mines dAlbi) pour

    leur participation aux mesures de viscosit.

    Je remercie galement toutes les personnes de lICMCB avec lesquelles jai pu travailler. Je

    pense, entres autres, Stan et Eric pour les DRX, Christine pour les mesures XPS, Sonia et

    Mlanie pour lensemble de la microscopie. Enfin, merci Stphane pour avoir fait de ma

    recherche bibliographique un moment finalement agrable. Merci galement Odile BABOT

    (ISM) pour les mesures ATG.

    Pour terminer, merci tous les membres passs et prsents de lquipe des fluides

    supercritiques : Yves, Carole et Fabien, Anne, Mlanie, Cathel, Sandy, Samuel, Loc, Olivier,

    Nico, Sabine, Elsa, Manu et David, Yann

    Enfin merci ma famille, mes parents, Nico et bien sr Frdric

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    Abrviations

    Polymre

    PC Polycarbonate

    PDMS poly(dimthylsiloxane)

    PPO Poly(oxyde de phnylne)

    PS Poly(styrne)

    PEbd Poly(thylne) basse densit

    PEhd Poly(thylne) haute densit

    PBS Poly-(butylne succinate)

    PBSA Poly(butylene succinate-co-adipate)

    PVAc Poly(actate de vinyle)

    PEEA Poly(thylne-co-thylacrylate)

    PP Polypropylne

    PMMA Poly(mthacrylate de mthyle)

    TPX Poly(4-mthyl-1-pentne)

    PI Poly(imide)

    PTFE Poly(ttrafluorothylne)

    PBMA Poly(mthacrylate de butyle)

    PSF Poly(sulfone)

    PET Poly(thylne trphtalate)

    PVC Poly(chlorure de vinyle)

    PVP Poly(vinylpyrrolidone)

    PIs Poly(isoprne)

    PVDF Poly(fluorure de vinylidne)

    PEG Poly(thylne glycol)

    PPG Poly(propylne glycol)

    PUR Polyurthane

    PCTFE Poly(chlorotrifluorothylne)

    PIsOH Poly(isoprne) hydroxyl

    PVA Poly(alcool vinylique)

    PMP Poly(4-mthyl-1-pentne)

    PA Poly(amide)

    PBHT Poly(butadine hydroxytlchlique)

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    Prcurseurs daluminium

    TMA Trimthyaluminium

    TIBA Triisobutylaluminium

    DMAH Hydrure de dimthylaluminium

    DIBAH Hydrure de diisobutylaluminium

    TMAA Trimthylamine alane

    TEAA Trithylamine alane

    DMEAA Dimthylthylamine alane

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    SOMMAIRE

    Introduction gnrale.... 7

    Chapitre I : Etat de lart sur les propergols et la synthse de nanocompositesnanoparticules mtalliques / polymre.. 13

    Sommaire........ 15

    I. Introduction..... 17

    II. Les propergols solides - Dfinition et principe.. 18

    III. Etat de lart sur la synthse de nanocomposites nanoparticules mtalliques /

    polymre. 21

    IV. Conclusion.... 37

    Chapitre II : Elaboration de nanocomposites en milieu CO2supercritique........... 39

    Sommaire.... 41

    I. Introduction. 43

    II. Etude du comportement thermodynamique de systmes polymre/scCO2.. 44

    III. Elaboration du nanocomposite PEG/nanoparticules de cuivre..... 82

    IV. Conclusion gnrale..... 103

    Chapitre III : Une nouvelle voie dlaboration des nanoparticules daluminium :la synthse en milieux fluides supercritiques.......... 107

    Sommaire... 109I. Introduction.... 111

    II. Etat de lart sur la synthse et la stabilisation de nanoparticules

    daluminium... 112

    III. Synthse des nanoparticules daluminium... 136

    IV. Etude du comportement en temprature des nanoparticules daluminium.. 156

    V. Conclusion. 161

    Conclusion gnrale... 163

    Rfrences bibliographiques..... 169

    Annexes... 189

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    INTRODUCTION GENERALE

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    Quils soient destins des applications dites de haute performance (comme dans

    lindustrie aronautique ou arospatiale) ou la diffusion de masse (comme dans le domaine

    de lautomobile), les matriaux composites font partie intgrante de notre socit.

    Ces matriaux, base de renforts (fibres de verre ou de carbone ou encore argiles dans la

    plupart des cas) disperss dans des matrices polymres, cramiques ou mtalliques, prsententen effet de nombreux avantages par rapport aux matriaux traditionnels comme leur lgret,

    leur rsistance mcanique et chimique ou encore le vaste choix de formes quils autorisent.

    Dans certains cas, la dure de vie des quipements constitus de composites peut tre accrue

    en raison dune meilleure tenue aux chocs ou encore au feu. De plus, en variant la nature du

    renfort, il est possible dassurer une isolation thermique ou phonique optimale ou, pour

    certains dentre eux, une bonne isolation lectrique. Des nouveaux processus de conception,

    dindustrialisation et de fabrication permettent dtendre les possibilits techniques et demieux satisfaire des besoins parfois contradictoires (poids, fonctions) auxquels les

    matriaux homognes classiques rpondent difficilement. Un bel exemple est lairbus A350

    qui va tre constitu plus de 50% de matriaux composites.

    Une volution logique de lamlioration des performances de ces matriaux a concern le

    dveloppement des nanocomposites, cest--dire des matriaux composites structurs, pour au

    moins une des phases, lchelle nanomtrique. En effet, lintroduction de charges de taille

    nanomtrique permet de crer une surface interfaciale de lordre de la centaine de mtres

    carrs par gramme de matriau, exarcerbant ainsi les proprits macroscopiques.

    Nanmoins, lutilisation de nanoparticules et donc le dveloppement de nouveaux

    nanocomposites peuvent tre restreints par leur disponibilit et par la tendance des

    nanoparticules sagglomrer, empchant leur bonne dispersion au sein de la matrice

    polymre (paramtre cl pour prtendre de bonnes proprits mcaniques par exemple).

    Cest dans le but doptimiser cette dispersion que sont ralises les nombreuses recherches sur

    les nanocomposites.

    Cet axe de recherche intresse particulirement la Direction Gnrale pour lArmement afin

    de rduire la taille des charges introduites dans les propergols solides et amliorer leur

    dispersion. Cest lobjet de ce travail sur llaboration de nanocomposites base de

    nanoparticules mtalliques et de polymre en utilisant les fluides supercritiques.

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    Deux principaux objectifs ont t fixs :

    o Etudier la nanostructuration de matrices polymres par des nanoparticules mtalliques

    en milieu CO2supercritique,

    o Etudier la synthse de nanoparticules daluminium en milieux fluides supercritiquesen vue de leur dispersion dans des matrices polymres.

    Pour rpondre ces objectifs, nous avons organis la thse en trois chapitres. Dans un premier

    chapitre, aprs une brve prsentation des propergols solides, les principales voies de synthse

    de nanocomposites constitus de nanoparticules mtalliques et dune matrice polymre seront

    prsentes. Nous dcrirons llaboration de ces nanocomposites par mlange direct du

    polymre et des nanoparticules, par mlange des nanoparticules une solution de monomreou de polymre ou encore par formation in situ des nanoparticules au sein de matrices

    polymres. Ensuite, laccent sera mis sur lapport des fluides supercritiques pour lobtention

    de ce type de matriaux.

    Dans le second chapitre, nous prsenterons la stratgie que nous avons dveloppe et les

    rsultats obtenus pour la synthse de nanocomposites base de nanoparticules mtalliques et

    dune matrice polymre en milieux fluides supercritiques, pour rpondre au premier objectif

    de ce projet. Le chapitre se dcompose en trois axes majeurs :

    o Etude du comportement thermodynamique de la matrice polymre au contact du CO2

    supercritique (scCO2) en termes de gonflement de la matrice polymre par le scCO2et

    de quantit de CO2incorpore dans le polymre,

    o Mesure de la viscosit de systmes polymre-scCO2 avec, en particulier, le

    dveloppement dun viscosimtre chute de bille,

    o Elaboration dun nanocomposite base de nanoparticules de cuivre avec tude de

    linfluence des paramtres exprimentaux sur les caractristiques des particules

    obtenues. A partir des rsultats exprimentaux et dun modle mis en place

    lICMCB permettant de prdire lvolution de la taille des particules formes en

    fonction des paramtres exprimentaux, nous discuterons du mcanisme de formation

    des nanoparticules.

    Le troisime chapitre sera consacr ltude de llaboration de nanoparticules daluminium

    en milieux fluides supercritiques. Suite la description des montage et protocole

    exprimentaux mis en place au laboratoire au cours de cette thse, sera expose ltude de

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    linfluence des diffrents paramtres opratoires sur les caractristiques des particules

    daluminium obtenues. Les proprits de ces particules vis--vis dune utilisation dans des

    propergols seront values par analyses thermiques diffrentielles et compares au

    comportement en temprature de poudres daluminium de rfrence.

    Lensemble des rsultats permettra douvrir une discussion sur les possibilits ouvertes pourlincorporation de ces nanoparticules dans des matrices polymres pour llaboration de

    propergols. Enfin, nous conclurons sur lensemble des rsultats obtenus au cours de ce travail,

    en particulier par rapport aux objectifs fixs, et tablirons des perspectives.

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    CHAPITRE I

    ETAT DE LART SUR LA SYNTHESE DE

    NANOCOMPOSITES NANOPARTICULES METALLIQUES /

    POLYMERE

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    I. INTRODUCTION... 17

    II. LES PROPERGOLS SOLIDES - DEFINITION ETPRINCIPE. 18

    III. ETAT DE LART SUR LA SYNTHESE DENANOCOMPOSITES NANOPARTICULES METALLIQUES /POLYMERE 21

    III.A. Principales voies de synthse (hors fluides supercritiques).. 21

    III.A.1. Mlange direct du polymre et des nanoparticules... 22III.A.2. Mlange dune solution de nanoparticules mtalliques un polymre ouun monomre en solution 23III.A.3. Formation de nanoparticules au sein de matrices polymres... 25

    III.B. Elaboration de nanocomposites nanoparticules mtalliques /polymre en milieux fluides supercritiques 31

    III.B.1. Principe gnral... 31III.B.2. Influence des caractristiques du polymre. 34III.B.3. Influence des conditions dimprgnation. 35

    IV. CONCLUSION 37

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    I. Introduction

    Sous le terme nanocomposites sont rassembles les familles de matriaux

    composites structurs, pour au moins une des phases, lchelle nanomtrique. Nous nous

    limiterons ici ltude des nanocomposites constitus dune matrice polymre et de

    nanoparticules mtalliques.

    Linclusion de nanoparticules mtalliques dans des polymres est connue pour apporter au

    matriau des proprits intressantes [1]. A titre dexemple, la dispersion de nanoparticules

    mtalliques au sein dune matrice polymre permet damliorer ses proprits mcaniques par

    comparaison avec le polymre pur. De plus, les nanoparticules ne diffusent pas la lumire de

    faon significative. Il est donc possible dobtenir des nanocomposites possdant des

    proprits mcaniques ou encore lectriques amliores tout en maintenant leurs propritsoptiques comme la transparence. Il nest alors plus ncessaire de faire face des compromis

    comme dans le cas des charges de taille micromtrique o une amlioration des proprits

    mcaniques ne pouvait se faire quau dtriment dune dgradation des proprits optiques [1].

    Enfin, les avances significatives dans le domaine des nanosciences et nanotechnologies, en

    particulier la synthse de nanoparticules, ont permis un meilleur contrle des caractristiques

    des nanocomposites ainsi forms. Il est alors possible de modifier la taille, la forme et le degr

    de dispersion des nanoparticules au sein de la matrice polymre.Le domaine de la propulsion, et en particulier celui des propergols solides, nont

    pas chapp cette rgle. Les propergols solides, la base de la propulsion lors du lancement

    de la fuse Ariane V par exemple, sont constitus actuellement de charges (rductrice et

    oxydante) de taille micromtrique rparties dans une matrice polymre. Mais des retards

    lallumage parfois importants, des taux de combustion faibles ont conduit les scientifiques

    dvelopper des recherches sur les charges (essentiellement aluminium) de taille nanomtrique

    [2]. La possibilit dobtenir un mlange homogne de charges nanomtriques dans la matricepolymre confrerait ainsi au propergol des proprits nergtiques spcifiques.

    Ainsi, aprs un bref rappel sur les propergols solides, sera expos un tat de lart

    sur les principales voies de synthse et les proprits des nanocomposites constitus de

    nanoparticules mtalliques stabilises dans une matrice polymre. Nous discuterons ensuite

    quel peut tre lapport des fluides supercritiques dans la synthse de nanocomposites base

    de nanoparticules mtalliques.

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    II. Les propergols solides - Dfinition et principe

    Le rle des moteurs dun lanceur est djecter des gaz grande vitesse. En ce qui

    concerne Ariane V, ce sont les deux Propulseurs dAppoint Poudre (PAP) (lment N2,

    Figure I.1), boosters de trs forte puissance, qui sont responsables de cette propulsion audcollage.

    1 Moteur Vulcain

    2 Etage dAcclration Poudre (EAP) ou PAP

    3 Etage Propulsion Cryotechnique (EPC)

    4 Case quipements

    5 Etage Propergols Stockables (EPS)

    6 SPELTRA (transport de satellites)

    7 Coiffe

    Figure I.1 : Principales composantes dAriane V [3].

    Les propergols sont de deux types : solides ou liquides. Nous nous intresserons uniquement

    aux propergols solides.

    On appelle propergol solide (ou poudre) un matriau composite dense, stable

    chimiquement dans les conditions de stockage et qui, aprs initiation, libre par combustion,

    une grande quantit de gaz de faon contrle. Ce sont ces gaz qui induisent la propulsion.Trs gnralement, la raction entre les composants du propergol est du type

    oxydorduction: on runit un lment oxydant (forte lctrongativit) appel comburant,

    avec un lment rducteur (faible lectrongativit) appel combustible. Lnergie dgage

    augmente avec la diffrence entre ces lectrongativits. A priori, on cherche donc combiner

    des oxydants du type F, O ou Cl avec des rducteurs du type H, Li, Be, B, Al, C, N. On

    distingue deux familles de propergols solides : les homogneset les composites.

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    Les homognes sont des propergols pour lesquels la fonction oxydante et la fonction

    rductrice coexistent sur la mme molcule. Ils contiennent divers additifs et permettent une

    combustion et un emploi aiss. Ils dgagent peu de fume, cest pourquoi ils ont un usage

    militaire pour lequel la discrtion prime. Des propergols homognes contenant des bases telles

    que la nitrocellulose et la nitroglycrine sont dusage courant.

    Les composites utilisent comme rducteur une charge minrale et comme oxydant un

    mlange de constituants formant un liant de cohsion (matrice polymrique). Leurs

    performances sont suprieures celles des propergols homognes, ce qui explique une

    gnralisation de leur emploi malgr un cot non ngligeable. Le minral est gnralement de

    laluminium de taille micromtrique. Le perchlorate dammonium est loxydant le plus utilis.

    Le liant est constitu dun polyurthane formul partir de polybutadine

    hydroxytlchlique. Des catalyseurs de ces ractions de combustion sont aussi ajouts ces

    mlanges. Cest ce type de propergol qui nous intresse dans le cadre de ce travail. La

    composition et les proprits des boosters sont prsentes dans leTableau I.1.

    Tableau I.1 : Proprits et compositions des propulseurs dappoint poudre.

    Pousse 2 * 640 tonnes

    Temps de fonctionnement 130 secondes

    68% de perchlorate dammonium (oxydant

    de la raction chimique)

    18% d'aluminium micromtrique (rducteur

    de la raction chimique)Composition

    14% de polybutadine (liant) (polybutadine

    hydroxytlchlique ou PHBT) et de divers

    composs

    Dans les matriaux nergtiques composites, les cintiques de raction sont largement

    contrles par les transports de masse entre les ractifs [4]. Cest pourquoi, parvenir

    contrler la surface spcifique des particules mtalliques est dune importance cl pour

    optimiser la quantit dnergie libre.

    En effet, un mlange des diffrents composants de taille nanomtrique (oxydant et rducteur)

    obtenu lchelle nanomtrique rduit la distance de diffusion entre loxydant et le

    combustible.

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    Des rsultats rcents ont montr que, pour des propergols solides base de composite

    contenant des particules daluminium de taille nanomtrique, les retards lallumage sont

    rduits de plusieurs ordres de grandeur par rapport ceux des particules de taille

    micromtrique. De plus, des augmentations significatives des taux de combustion des

    propergols sont observes et les temps de combustion des agglomrats (forms au cours de lacombustion du propergol) sont plus courts [2].

    Nous verrons donc dans le paragraphe suivant les diffrentes voies de synthse permettant

    lobtention de nanocomposites base de nanoparticules mtalliques et de polymre. Laccent

    sera mis sur lapport des fluides supercritiques.

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    III. Etat de lart sur la synthse de nanocomposites nanoparticules

    mtalliques / polymre

    III.A. Principales voies de synthse (hors fluides supercritiques)

    Trois mthodes sont en gnral utilises pour disperser des nanoparticules dans

    une matrice polymre [1] (Figure I.2):

    o Mlange direct du polymre et des nanoparticules mtalliques (Figure I.2 (1)).

    o Mlange du polymre et des nanoparticules mtalliques en solution, soit avec

    une solution de polymre, soit avec une solution de monomre puis

    polymrisation (Figure I.2 (2)).

    o Formation des nanoparticules directement au sein du polymre (Figure I.2

    (3)).

    Polymre

    NPs

    (1)Mlange

    direct

    Nanocomposite nanoparticulesmtalliques/matrice polymre

    (2)Mlange partir

    de solutions

    Thermolyseou rduction

    (3)Formation des NPsdans le polymre

    L-M-LL-M-LL-M-L

    L-M-LPolymre

    NPs

    (1)Mlange

    direct

    Nanocomposite nanoparticulesmtalliques/matrice polymre

    (2)Mlange partir

    de solutions

    (2)Mlange partir

    de solutions

    Thermolyseou rduction

    (3)Formation des NPsdans le polymre

    L-M-LL-M-LL-M-L

    L-M-L

    Figure I.2 : Schma prsentant les principales voies dobtention de nanocomposites

    base de nanoparticules mtalliques (NPs) et de polymre (L-M-L, prcurseur

    mtallique).

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    III.A.1. Mlange direct du polymre et des nanoparticules

    Le mlange direct du polymre et des nanoparticules prsente de nombreux

    avantages puisque les techniques de mise en forme des polymres sont bien tablies et

    matrises [1]. De plus, cette mthode rend possible la synthse de nombreux types denanocomposites par de simples variations de la nature des particules introduites et du

    polymre utilis [5]. Par exemple, des nanoparticules de cuivre dun diamtre de 50 nm,

    obtenues par ablation laser, ont t mlanges par extrusion un themoplastique du type

    polythylne basse densit (PEbd) [6]. Ce dernier possde une excellente biocompatibilit

    avec le corps humain et est de ce fait utilis comme implant. Lextrusion est ralise au-del

    de la temprature de transition vitreuse du polymre afin de faciliter lhomognisation du

    systme. Une micrographie par microscopie lectronique balayage (MEB) est donne enFigure I.3 et indique que les agrgats de cuivre sont disperss de faon relativement

    homogne dans la matrice polymre.

    Figure I.3 : Micrographie MEB du nanocomposite PEbd/nanoparticules de cuivre avec

    13 wt.% Cu.

    Le mlange direct tant simple et rapide, il a t choisi de ne prsenter quun exemple de cette

    technique. Cette dernire ne permet pas de saffranchir de lagrgation des particules. De plus,elle ncessite la manipulation de particules pulvrulentes de taille nanomtrique. Pour viter

    cette tape, il est possible de raliser le mlange dune solution collodale constitue de

    nanoparticules mtalliques et dune solution de polymre ou de monomre. Ce dernier sera

    ensuite polymris par les mthodes conventionnelles.

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    III.A.2. Mlange dune solution de nanoparticules mtalliques un polymre ou un

    monomre en solution

    Les limitations du mlange direct ltat fondu exposes prcdemment peuvent

    tre surmontes si le polymre et les nanoparticules sont dissous ou disperss en solution. Lesnanocomposites peuvent ensuite tre isols par vaporation du solvant ou par

    prcipitation.

    Ainsi, un nanocomposite constitu de nanoparticules dargent distribues de faon homogne

    au sein dune matrice de poly(alcool vinylique) (PVA) a t prpar par Mbhele et al. par

    mlange dune solution collodale aqueuse constitue de nanoparticules dargent une

    solution aqueuse de PVA [7]. Les films composites sont obtenus aprs vaporation du

    solvant. Les collodes dargent sont forms par rduction dune solution dAg2SO4 parNaBH4. La bande plasmon du collode est troite et centre 380 nm (indiquant que la

    distribution en taille est troite) alors que le nanocomposite prsente une bande plasmon large

    et centre vers 420 nm (Figure I.4). Le dplacement de la bande vers les plus grandes

    longueurs donde et son largissement peuvent tre dus lagrgation des nanoparticules

    dargent et/ou la modification de la constante dilectrique du milieu environnant. Des

    analyses par microscopie indiquent que les nanoparticules ont une taille de 20 nm.

    Figure I.4 : Spectres dabsorption des collodes dargent (en pointills) dans leau et du

    film nanocomposite PVA/Ag avec 0.33 wt% Ag.

    Les nanoparticules formes peuvent galement tre disperses dans un monomre ou dans une

    solution de monomre. Le mlange est ensuite polymris par les techniques

    conventionnelles.

    Les nanoparticules peuvent tre fonctionnalises, titre dexemple par un groupement

    acrylique qui peut tre ensuite copolymris avec dautres acrylates [8]. Les nanoparticules de

    cuivre sont ainsi incorpores directement dans la matrice polymre.

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    - 24 -

    Celles-ci sont formes par rduction dune solution de chlorure de cuivre (CuCl2) dans le

    mthanol par le borohydrure de sodium (NaBH4) pendant 4 h. Avant rduction, le prcurseur

    de cuivre est mis en contact avec un thiol pour assurer la fonctionnalisation des futures

    nanoparticules de cuivre. Ces nanoparticules sont ensuite fonctionnalises par des

    groupements acryliques grce au chlorure dacryloyle. Cette tape consiste en uneestrification des fonctions OH (Figure I.5).

    Figure I.5 : Mcanisme de formation des nanoparticules de cuivre fonctionnalises par

    un groupement acrylique.

    Une polymrisation radicalaire est ensuite ralise sur ces groupements acryliques grce un

    photo-amorceur.

    La fonctionnalisation de nanoparticules par un thiol a galement t reporte pour des

    nanoparticules dor (obtenues par rduction de HAuCl4par un ractif base de lithium). Leur

    surface est alors dcore avec des macromolcules base de poly(styrne) (PS) et de thiols

    notes PS-SH [5]. La taille des nanoparticules est de lordre de 6.2 1.7 nm.

    De nombreuses publications traitent de lincorporation de nanoparticules mtalliques au sein

    doligomres conducteurs et ce dans le but daccrotre leur conductivit [9-13].

    Le poly(aniline) est lun des polymres conducteurs les plus utiliss en raison de sa stabilit

    chimique et de sa conductivit importante. Une mthode simple, temprature ambiante, en

    une seule tape, pour la prparation dun matriau composite base de nanoparticules de

    cuivre et de poly(3,5-dimthylaniline) a t propose par Mallick et al. [9]. Le procd

    consiste partir dun monomre (pour lobtention du polymre) et dun sel (sulfate de cuivre

    pour lobtention des nanoparticules mtalliques). Ce dernier est ajout au goutte goutte la

    solution de monomre o un prcipit vert se forme en fin de raction.

    La prsence de deux groupements CH3 donneurs dans le 3,5-dimthylaniline facilite la

    formation dune liaison entre NH2 et Cu2+. A pH acide, ces espces NH2 polymrisent

    (processus doxydation). Chaque tape de la polymrisation est associe une vacuation

    dlectrons qui sont ensuite utiliss dans la rduction des ions Cu2+ pour former du cuivre

    mtallique. Les atomes coalescent pour former des particules de cuivre qui sont stabilises

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    - 25 -

    dans la matrice [(CH3)2Ph-N.+H2] (Figure I.6). Des particules de lordre de 5 2 nm de

    diamtre sont obtenues.

    Figure I.6 : Schma de la polymrisation du 3,5-dimthylaniline.

    Il est possible de faire varier la nature du polymre et des nanoparticules mtalliques. Ainsi,

    des nanoparticules dor de 2 nm de diamtre disperses dans une matrice de poly(o-

    aminophnol ou AP) [10] et des nanocomposites base de Pd et de poly(o-phnylnediamine)

    [11] ou du type Cu/poly(o-toluidine) [12] ont t obtenus.

    Outre le mlange chaud dun polymre et de nanoparticules mtalliques et le

    mlange dune solution collodale constitue de nanoparticules mtalliques et dune solution

    de polymre ou de monomre, les nanocomposites peuvent tre obtenus par la formation de

    nanoparticules au sein mme de la matrice polymre. Ce point va tre dvelopp dans le

    paragraphe III.A.3.

    III.A.3. Formation de nanoparticules au sein de matrices polymres

    Par cette mthode, les nanoparticules mtalliques sont formes par dcomposition

    de prcurseurs mtalliques judicieusement choisis au sein mme de la matrice polymre, ce

    qui limite la taille des particules obtenues. La dcomposition thermique et la formation de

    vapeurs mtalliques sont les voies de dcomposition des prcurseurs les plus courantes.

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    - 26 -

    III.A.3.a. Dcomposititon thermique

    Le principe gnral consiste dcomposer par thermolyse un prcurseur

    mtallique au sein dune matrice polymre. Des nanocomposites constitus de PVA et de

    nanoparticules dargent ( partir de nitrate dargent) ont ainsi t obtenus des tempraturesvariant de 50C 110C [14]. La matrice de PVA joue la fois le rle dagent rducteur et de

    stabilisant pour les nanoparticules formes. Laugmentation de la concentration en prcurseur

    entrane une augmentation de la taille des particules.

    Il peut tre intressant dutiliser les proprits de la matrice polymre pour contrler la taille

    et la distribution en taille des nanoparticules mtalliques. Ainsi, Sidorov et al. [15] a

    dcompos par thermolyse 200C un prcurseur de cobalt Co2(CO)8en solution dans le 2-propanol ou un complexe [Co(DMF)6]

    2+[Co(CO)4]-2en solution dans le dimthylformamide

    (DMF) au sein dun PS hyperbranch. Les cavits ainsi formes servent de nanoracteurs

    dans lesquels peut seffectuer la croissance des nanoparticules de Co. La taille de ces

    nanoparticules est, de faon surprenante, comparable la taille des pores de la matrice

    polymre.

    Le prcurseur peut tre incorpor dans la matrice polymre par la ralisation dune solution

    contenant le monomre et le prcurseur. Le monomre est ensuite polymris et le prcurseur

    rparti de faon homogne dans le polymre.

    La synthse de nanocomposites base de Rh, Pt, Ag et Au au sein dune matrice polymre de

    poly(mthacrylate de mthyle) (PMMA) a t ralise par la dissolution des prcurseurs

    mtalliques dans le monomre et par la polymrisation du mthylmtacrylate (MMA) en

    prsence du prcurseur mtallique suivie de la thermolyse de ce dernier [16].

    De la mme manire, lobtention dun nanocomposite base de PMMA et de nanoparticules

    de palladium a t ralise par Aymonier et al. en deux tapes [17]. Dans un premier temps,

    une polymrisation radicalaire du MMA en prsence dactate de palladium est effectue

    50C pendant 48h. Cette polymrisation est ensuite suivie dune dcomposition du prcurseur

    mtallique 120C pendant 1h pour obtenir du palladium mtallique. Par microscopie, la

    taille des nanoparticules varie de 1.9 nm 2.5 nm selon la quantit de Pd introduite (qui varie

    de 0.0001 0.01 vol%).

    Pour les nanoparticules dargent, un prcurseur du type Ag(hfa)ttraglyme a t dcompos

    par traitement thermique 200C en prsence de PMMA [18]. Des nanoparticules dargent de

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    5 50 nm de diamtre ont t formes. Une diminution rgulire de leur taille est observe

    avec laugmentation de la masse molaire du polymre.

    La polymrisation peut galement avoir lieu en prsence de complexes mtalliques. Ainsi, des

    clusters de sulfure de zinc et des particules de zinc ont t synthtiss au sein demicrodomaines de copolymres blocs organomtalliques [19].

    Les copolymres blocs base de mthylttracyclododcne (MTD) et de bTAN(ZnPh)2o

    bTAN = 2.3-trans-bis((tert-butylamido)mthyl)norborn-5-ne ont t prpars par

    polymrisation par mtathse par ouverture de cycle (ROMP). Les films de ces copolymres,

    qui prsentent des microphases sous forme de lamelles ou de sphres, sont mis en contact

    avec du sulfure dhydrogne pour obtenir du sulfure de zinc. Des clusters de diamtre de

    lordre de 3 nm sont obtenus. La taille dpend de la temprature de synthse (qui accrot lataille des clusters) et de la force de linteraction polymre-cluster. Cest cette interaction qui

    stabilise les clusters et empche le mrissement dOstwald. De la mme manire sont obtenus

    des nanocomposites base de nanoparticules dargent, dor [20], de palladium et de platine

    [21].

    III.A.3.b. A partir de vapeurs mtalliques

    La mthode consiste dposer sur un substrat froid des vapeurs mtalliques en

    prsence dun monomre ou dune solution de polymre afin de contrler la croissance des

    particules [22].

    Des nanoparticules dor (7 15 nm) ont ainsi t obtenues par co-dposition de vapeurs dor

    sur du styrne -196C. Le systme obtenu est stable pendant plusieurs jours temprature

    ambiante. Des systmes encore plus stables ont t synthtiss par dposition datomes

    mtalliques (or) dans du styrne. Le monomre est ensuite polymris par ajout damorceur

    dans le milieu ractionnel. Cest la premire fois quun solvant trs peu polaire permet la

    formation et surtout la stabilisation de collodes mtalliques. Pour une dposition dans un

    polymre, une solution de PS dans du tolune est ralise. Le solvant est ensuite vapor pour

    ne laisser que des nanoparticules dor (7 15 nm de diamtre) rparties dans la matrice

    polymre de PS.

    De la mme manire, un nanocomposite base de copolymre blocs PS-b-poly(2-

    vinylpyridine) (Mw= 90000-10000 g.mol-1) et de nanoparticules dor a t obtenu par Lin et

    al. [23] par vaporation du mtal sur le film de copolymre. Un recuit 150C pendant 24h

    permet ensuite la pntration des particules dans le film.

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    Par cette technique dvaporation / condensation, Zavialov et al. [24] a propos la synthse

    simultane de nanoparticules mtalliques (Pd, Sn, Cu) et de poly(para-xylylne) par co-

    condensation sous vide. La matrice de poly(para-xylylne) ou PPX est synthtise comme

    suit : dans la zone dvaporation, le prcurseur (monomre) est chauff 150C. Le

    paracyclophane se pyrolyse 660C en donnant deux biradicaux de paraxylylne. Cesmolcules se dposent alors sans polymriser sur un substrat froid (moins de -200C). Le flux

    datomes mtalliques (Cu, Sn, Pd) est vapor partir dun chantillon et se condense sur le

    substrat avec le monomre. En chauffant le substrat jusqu temprature ambiante, la

    polymrisation dbute pour donner le poly(paraxylylne). Les analyses AFM prsentent des

    tailles de nanoparticules de lordre de 7 10 nm. Ces nanocomposites rvlent une synergie

    des proprits des composs initiaux ce qui donne accs des proprits spcifiques

    (lectriques, mcaniques, optiques) dues une distribution ordonne des nanoparticules danstout le volume de la matrice.

    Cette technique a t adapte la synthse dun nanocomposite base de nanoparticules

    daluminium et de poly(paraxylylne) [4]. Dans le cas le plus optimal, des nanoparticules de

    10 nm de diamtre sont formes au sein mme de la matrice polymre (Figure I.7). Cest ce

    jour la seule mthode permettant la synthse des nanoparticules daluminium directement au

    sein dune matrice polymre.

    Figure I.7 : Images MET de nanocomposites avec un pourcentage massique

    daluminium mtallique gal 12%.

    Des nanocomposites peuvent galement tre forms par la combinaison dune vaporation

    sous gaz inerte et dune polymrisation plasma. Des clusters de cuivre de 2.9 5.4 nm de

    diamtre ont ainsi t incorpors dans une matrice polymre forme partir

    dhexamthyldisiloxane (HDMSO) [25].

    Plus rcemment, une technique particulire de PVD permet la co-vaporation du mtal et du

    polymre partir de 2 sources diffrentes : lune pour le polymre et lautre pour le mtal

    [26]. Le polymre se dcompose thermiquement et se repolymrise sur le substrat. L'influence

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    des paramtres de dposition (taux de dposition, temprature du substrat) et des proprits du

    polymre sur la condensation des atomes d'or est tudie. Des films de nanocomposites

    contenant des nanoparticules d'or encapsules dans une matrice polymre (Tflon (PTFE) et

    poly(-mthylstyrne)) ont ainsi t prpars sous vide pouss (

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    dcomposition thermique du prcurseur et la formation de nanoparticules mtalliques alors

    que la temprature de dcomposition du prcurseur Pd(acac)2sous atmosphre inerte est de

    220C. Le polymre permet donc diminuer cette temprature.

    Par cette technique, la taille des nanoparticules obtenues dpend de la matrice polymre

    utilise : dans un polymre vitreux(PS atactique par exemple), cest--dire utilis en dessousde sa temprature de transition vitreuse (Tg), les nanoparticules ont une taille moyenne de

    lordre de 4 nm pour un taux de chargement de 2.5 wt.% aprs 60 min dexposition.

    Dans un polymre semi-cristallin (PS syndiotactique par exemple), constitu de zones

    amorphes et de zones cristallines, les nanoparticules se forment de faon slective dans les

    rgions amorphes. Cela signifie que les vapeurs de prcurseur peuvent tre obtenues de faon

    slective dans les zones amorphes plus souples. Dans le cas dun polymre Tg leve

    comme le poly(imide) (PI) ou le poly(1,3-dimthyl phnyl oxide) (PPO) (dont les Tg valent300C et 190C respectivement), les vapeurs de prcurseurs ne peuvent pas tre absorbes et

    le complexe mtallique se dcompose la surface du polymre.

    Les copolymres blocs sont des candidats de choix pour larrangement lchelle

    nanomtrique de nanoparticules mtalliques. Les nanoparticules peuvent tre produites de

    faon slective dans la phase ayant le pouvoir rducteur le plus important. Par exemple, avec

    une matrice PS-b-PMMA, les nanoparticules sont formes dans la rgion occupe par le

    polystyrne. Enfin, pour un arrangement en 3D, diffrents copolymres peuvent tre utiliss :

    PS-b-PMMA (Mn= 70300-70000 g.mol-1) et PS-b-PIsOH (Mn= 125000-40000 g.mol

    -1) ont

    t exposs aux vapeurs de prcurseur pendant 30 min. Il savre que les nanoparticules de

    palladium croissent prfrentiellement dans les lamelles constitues de PS et que le nombre de

    nanoparticules augmente avec le temps dexposition (Figure I.9).

    Figure I.9 : Micrographies MET dune section du copolymre PS-b-PMMA expos des

    vapeurs de bis(acetylacetonato)PdII

    pendant 30 min.

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    Dans le film PS-b-PIsOH, les nanoparticules sont formes dans les nanodomaines sphriques

    constitus de PIsOH et pas dans la matrice PS. Les films de copolymres blocs agissent ici

    comme des nanoracteurs pour crer des arrangements tridimensionnels lchelle

    nanomtrique.

    La chimie en milieux fluides supercritiques est galement lorigine de quelques

    travaux pour la synthse et loptimisation de nanocomposites base de nanoparticules

    mtalliques et dun polymre. Cest ce que nous allons dcrire dans le paragraphe suivant.

    III.B. Elaboration de nanocomposites nanoparticules mtalliques-polymreen milieux fluides supercritiques

    III.B.1. Principe gnral

    Le principe gnral de lutilisation des fluides supercritiques (gnralement

    scCO2) pour la synthse de nanocomposites comprend deux tapes (Figure I.10) [29, 30] :

    o Solubilisation des prcurseurs mtalliques dans le scCO2 et diffusion dans la matrice

    polymre

    o Rduction (thermique ou chimique) pour obtenir des nanoparticules mtalliques soit en

    prsence du fluide supercritique soit aprs son vacuation

    Figure I.10 : Principe de la synthse de nanocomposites en milieux fluides

    supercritiques.

    La solubilit du CO2 dans de nombreux polymres et la grande quantit de prcurseurs

    mtalliques solubles dans le scCO2 rendent cette approche applicable la synthse denombreux nanocomposites. De plus, le taux de gonflement du polymre, le taux de diffusion

    du prcurseur dans la matrice polymre et le coefficient de partition du prcurseur entre le

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    - 32 -

    fluide supercritique et le polymre gonfl peuvent tre contrls par des changements de

    pression et de temprature. Enfin, le CO2tant gazeux dans les conditions ambiantes, il peut

    tre vacu du systme par une simple dtente. Le CO2 est de plus bon march et est

    considr comme un solvant propre.

    Des nanocomposites base de Pt ( partir de dimthyl(cyclooctadine)platinum(II)(CODPtMe2)) et de poly(4-mthyl-1-pentne) (PMP) et poly(ttrafluorothylne) (PTFE) ont

    t obtenus par le protocole suivant [29, 31]. Suite limprgnation des films polymres par

    le prcurseur 80C et 15.5 MPa pendant 4h, la rduction est ralise selon trois voies

    diffrentes : (1) par hydrognolyse 60C et 7 MPa de H2, (2) par hydrognolyse dans un

    mlange scCO2/H2 80C et 15.5 MPa, (3) par thermolyse dans le CO2 140C et 26 MPa.

    Les micrographies MET sont prsents en Figure I.11pour les deux premiers cas.

    En prsence dH2, des clusters de 15 nm de diamtre sont majoritairement prsents. Ils sontdistribus de faon uniforme dans la matrice polymre de PMP. En milieu CO2/H2, la taille

    des clusters est plus importante (50 nm) probablement cause de la diffusion plus importante

    du prcurseur dans la matrice polymre gonfle par le scCO2. Avec le CO2, des agrgats de

    50 nm forms de petites particules sont obtenus.

    (1) (2)

    Figure I.11 : Micrographies MET de particules de platine dans une matrice de PMP

    obtenues aprs imprgnation du polymre par le prcurseur puis par (1) rduction par

    H2seul (60C, 7 MPa) et (2) rduction par scCO2/H2(80C, 15.5 MPa).

    Limprgnation de PTFE a galement t concluante ce qui prouve bien que labsence de

    tension de surface dans les fluides supercritiques et la permabilit du CO2dans de nombreux

    polymres rendent cette technique intressante pour la synthse de nanocomposites.

    Ohde et al. [32] a ainsi incorpor de faon homogne des nanoparticules de palladium et de

    rhodium ( partir respectivement de Pd(hfa)2et de Rh(acac)3) au sein dune matrice de PEhd

    ou dun fluoropolymre (PFA). Suite limprgnation de la matrice polymre par le

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    prcurseur mtallique en prsence de scCO2, la rduction est effectue en prsence dH2. Des

    nanoparticules de palladium de 2 10 nm de diamtre ont t obtenues dans le PEhd.

    Des essais satisfaisants dhydrognation catalytique ont ensuite t raliss en scCO2. Ainsi,

    lhydrognation complte du benzne en cyclohexane a pu tre obtenue 50C en 10 minutes

    avec des nanoparticules de rhodium stabilises dans un polymre. De plus, comme lesnanoparticules mtalliques sont prsentes la surface mais galement au sein du polymre, la

    quantit de nanoparticules par unit de volume disponible pour la catalyse en scCO 2est trs

    importante par rapport aux catalyseurs mtalliques supports par lalumine ou le carbone. Les

    produits issus de la raction catalytique diffusent hors de la matrice polymre et sont

    facilement spars du matriau plastique catalyseur par expansion rapide du CO2.

    Des nanocomposites constitus de nanoparticules de cuivre ou de fer et de poly(arylate) ont

    t synthtiss suivant ce protocole par Said-Galiyev et al. [33]. Suite limprgnation dupolymre, la thermolyse des prcurseurs est ralise 230C. Les nanoparticules formes ont

    des tailles comprises entre 10 et 60 nm.

    Il est galement possible de dcorer la surface de particules de polymre par des

    nanoparticules mtalliques. Xie [34] a ainsi dcrit un protocole permettant de dposer des

    nanoparticules de sulfure de zinc (ZnS) la surface de sphres creuses de PS (de 400 nm de

    diamtre et fonctionnalises par des groupements -CN). Les prcurseurs, lactate de zinc

    (Zn(Ac)2.H2O) et le thioactamide (CH3CSNH2) sont tout dabord adsorbs par le substrat

    polymre en CO2/EtOH supercritique. Les composites polymre/ZnS sont ensuite obtenus par

    chauffage 100C pendant 2h. Les nanoparticules ainsi formes ont une taille de 3 5 nm et

    dcorent de faon uniforme les sphres de PS. Ces nanocomposites prsentent une grande

    potentialit pour la dgradation de losine B, le bleu de mthylne et lorange de mthyle.

    Dans la synthse de ces nanocomposites, le CO2 joue le rle dantisolvant en facilitant

    ladsorption des prcurseurs mtalliques la surface des sphres de polymre. Grce

    lutilisation dun polymre fonctionnalis -CN, les nanoparticules de ZnS peuvent se dposer

    de faon uniforme la surface des particules de PS.

    Le CO2 peut simplement tre utilis comme milieu ractionnel de la rduction par H 2 de

    prcurseurs mtalliques. Le procd de rduction par un mlange scCO2/H2 a de nombreux

    avantages par rapport aux mthodes de rduction conventionnelles comme par exemple

    lamlioration du transport dH2 et lvacuation des ligands grce au rle de plastifiant de

    CO2. Yang [35], lors de la synthse de nanocomposites base de PMMA et de nanoparticules

    dargent ( partir de Ag(I)(hfa)(1,5-COD)) ou de cuivre ( partir de Cu(I)(hfa)(1,5-COD)),

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    indique que, dans le cas du nanocomposite base de PMMA et de nanoparticules de cuivre, le

    scCO2acclre de faon significative le processus de rduction du prcurseur mtallique.

    III.B.2. Influence des caractristiques du polymre

    Les caractristiques du polymre ont une grande influence sur la dispersion et la

    taille des nanoparticules mtalliques incorpores. Yoda [36] a ainsi dispers des

    nanoparticules de palladium et de platine dans deux matrices de PI, lune possdant des

    chanes plus flexibles que lautre. La masse molaire de chacun des polymres na cependant

    pas t spcifie par lauteur. Il sest avr que des particules plus petites ont t obtenues

    dans le PI aux chanes plus souples, les chanes inflexibles rendant plus difficile la diffusion

    des prcurseurs et du CO2.De plus, dans une mme matrice polymre, les nanoparticules de palladium (dune taille

    moyenne de 5 nm) se trouvent tre plus disperses que celles de platine (dune taille de 12

    nm). Deux hypothses sont avances pour expliquer cette diffrence : la temprature de fusion

    et les interactions chimiques avec les groupements carbonate du PI. Pt(acac)2 prsente un

    point de fusion de 250C alors que le Pd(acac)2 prsente un point de fusion et un point de

    dcomposition identiques. Lagrgation du Pt(acac)2 pendant le traitement thermique serait

    donc plus probable que pour le Pd(acac)2. Enfin, linteraction entre le groupement carbonate

    du PI et le Pd(acac)2 pourrait diminuer considrablement la croissance et lagrgation des

    nanoparticules de palladium.

    Le rle crucial de la nature physique du PI utilis a galement t rpertori par Rosolovsky

    [37] avec lincorporation de nanoparticules dargent au sein de diffrentes matrices de PI.

    Limportance des caractristiques physiques du polymre (qui affectent la diffusion du

    prcurseur dans la matrice polymre) sur la taille, la forme et la dispersion des nanoparticules

    obtenues a galement t mise en vidence par Wong [38]. Des nanoparticules dor sont

    insres dans diffrentes matrices polymres : poly(amide) (PA), poly(propylne) (PP) et

    PTFE. Avec le PA, des particules de 18 nm de diamtre sont localises en surface alors quau

    cur du polymre des particules dune taille de 3 nm sont prsentes. Au sein du PP, des

    particules non sphriques dune taille moyenne de 23 nm sont observes. Enfin pour PTFE,

    des particules trs bien disperses et dune petite taille sont observes. PA et PP sembleraient

    donc avoir une plus faible affinit avec le CO2que PTFE. La concentration en prcurseur, le

    taux de dpressurisation, la nuclation et la croissance des nanoparticules sont diffrents.

    Limprgnation plus importante par le scCO2du PTFE par rapport au PMMA a galement t

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    mise en vidence par Hasell [39] lors de la synthse de nanocomposites base de

    nanoparticules dargent ( partir de (1,5-cyclooctadine)(1,1,1,5,5,5-

    hexafluoroactylacetonate)Ag(I)) et de PTFE ou PMMA.

    III.B.3. Influence des conditions dimprgnation

    Les caractristiques de limprgnation jouent galement un rle crucial. Hasell

    [40], en synthtisant des nanocomposites base de poly(carbonate) (PC) et de nanoparticules

    dargent, a montr limportance du temps dinfusion du prcurseur et de la pression

    dimprgnation. En effet, suite un temps dimprgnation trop court, la prsence des

    nanoparticules mtalliques (de 2 10 nm) au sein de la matrice polymre cesse brutalement.

    Plus la pression dimprgnation est leve, plus la solubilit du prcurseur dans le scCO2estimportante. La proportion de prcurseur qui pntre dans la matrice polymre dpend donc de

    sa solubilit dans le scCO2par rapport celle dans le polymre. Ainsi, plus faible pression,

    l'imprgnation du prcurseur dans le polymre est favorise. Cette observation a t

    confirme par Morley [41] lors de la synthse de nanoparticules dargent ( partir de

    Ag(hfa)(ttraglyme)) dans une matrice de PE.

    Une mthode de synthse originale de nanocomposites en milieux fluides supercritiques a t

    propose par Hasell et al. [42]. Un complexe mtallique dargent est dcompos

    thermiquement en prsence dun agent RAFT (Reversible Addition Fragmentation Chain

    Transfer) soluble dans le scCO2pendant une raction de polymrisation dans laquelle lagent

    RAFT stabilise la fois les microparticules de polymre en formation et la formation en

    surface de nanoparticules dargent. Les nanoparticules dargent sont stabilises par interaction

    avec les groupes sulfure de lagent RAFT (puisque la surface de ces nanoparticules est

    dficiente en lectrons). La microparticule de polymre est forme par polymrisation en

    dispersion du monomre MMA amorce par lazobisisobutyronitrile (AIBN) en scCO2et est

    stabilise par le greffage simultan dun agent RAFT CO2-phile (bloc PDMS) (Figure I.12).

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    - 36 -

    Figure I.12: Schma prsentant le procd de formation des nanocomposites base de

    nanoparticules dargent.

    La raction se droule 65C et une pression de 27.5 MPa pendant 48h. La microscopie

    lectronique en transmission indique que les nanoparticules dargent de 5 20 nm de diamtre

    se situent en surface des sphres de polymre et sont mme fortement accroches celles-ci

    (Figure I.13).

    Figure I.13: Micrographies MET des particules de composite PMMA/Ag.

    En dfinitive, peu dtudes concernant la synthse de nanocomposites base de

    nanoparticules mtalliques et dune matrice polymre ont t ralises en milieux fluides

    supercritiques. Il nexiste pas non plus dtude fondamentale pousse permettant dtablir des

    corrlations entre les caractristiques du nanocomposite et les proprits du systme

    scCO2/polymre.

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    IV. Conclusion

    Lintrt des nanocomposites constitus de nanoparticules mtalliques rparties de

    faon homogne dans un polymre rside dans leurs proprits spcifiques que ce soit au

    niveau thermomcanique, optique ou encore lectrique. Celles-ci sont dues la synergie entreles proprits du polymre et celles des nanoparticules mtalliques.

    La matrice polymre ne sert pas seulement dagent protecteur empchant lagrgation des

    nanoparticules. Elle participe activement leur formation en favorisant dans certains cas la

    dcomposition du prcurseur mtallique. Dans dautres cas, elle gouverne la rpartition du

    prcurseur par le biais dinteractions spcifiques ou la distribution des nanoparticules elles-

    mmes grce, par exemple, un greffage des chanes polymres la surface des

    nanoparticules.

    Nous avons montr que lutilisation des fluides supercritiques, en particulier le scCO2,

    permettait daccder des matriaux originaux. En gonflant la matrice polymre, le scCO2

    favorise limprgnation homogne du prcurseur mtallique qui permettra une rpartition

    homogne des nanoparticules mtalliques obtenues aprs dcomposition du prcurseur

    (thermolyse ou rduction) au sein de la matrice polymre. De plus, il nexiste pas non plus

    dtude fondamentale pousse permettant dtablir des corrlations entre les caractristiques

    du nanocomposite et les proprits du systme scCO2/polymre. Pour cette raison, nous avons

    choisi dtudier, sur un mme matriau nanocomposite, les principales tapes conduisant la

    formation de ce systme en milieux fluides supercritiques.

    La premire partie du chapitre II sera donc consacre ltude du comportement

    thermodynamique de systmes base de polymre et de scCO2. Ltude portera sur le

    gonflement du polymre par le scCO2, lvaluation de la quantit de CO2 incorpore dans la

    matrice polymre et enfin la dtermination de la viscosit du polymre soumis au scCO2.

    Dans une seconde partie, ces rsultats seront ensuite appliqus loptimisation de la synthse

    de nanoparticules de cuivre au sein de la matrice polymre choisie. Linfluence des diffrents

    paramtres opratoires (comme la temprature, la pression et la viscosit du milieu

    ractionnel) sur la taille, la rpartition des nanoparticules sera tudie.

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    CHAPITRE II

    ELABORATION DE NANOCOMPOSITES EN MILIEU CO2

    SUPERCRITIQUE

    - Etude thermodynamique des systmes polymre / scCO2

    - Mesure de la viscosit des systmes polymre / scCO2

    - Germination-croissance de nanoparticules de cuivre dans des matrices

    polymres en milieux fluides supercritiques

    20 nm

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    I. INTRODUCTION............... 43

    II. ETUDE DU COMPORTEMENT THERMODYNAMIQUE DESYSTEMES POLYMERE/scCO2........ 44

    II.A. Etat de lart concernant le gonflement de polymres par lescCO2 et dtermination de la quantit de CO2 incorpore dans cespolymres... 45

    II.A.1. Mthodes permettant la dtermination du gonflement du polymre par lescCO2et de la quantit de CO2incorpore dans le polymre... 45II.A.2. Donnes bibliographiques concernant le PEG... 50

    II.B. Etude du gonflement du PEG et du PBHT par le scCO2 etvaluation de la quantit de CO2incorpore dans ces polymres... 51

    II.B.1. La molcule de CO2-Gnralits... 51II.B.2. Montage exprimental et protocole... 54II.B.3. Principe des mesures. 55II.B.4. Quantit de CO2incorpore au sein du PBHT et du PEG.. 58II.B.5. Gonflement du PBHT et du PEG par le CO2supercritique... 60II.B.6. Modlisations molculaires... 61II.B.6. Analyses de la corrlation entre la quantit de CO2 incorpore dans lepolymre et le gonflement du polymre... 65II.B.7. Dtermination de la masse volumique du systme PEG/CO2... 66

    II.C. Mesure de la viscosit de systmes polymre/scCO2..... 67II.C.1. Quelques dfinitions...... 68II.C.2. Etat de lart sur les viscosimtres oprant sous pression descCO2.... 69II.C.3. Dtermination de la viscosit du systme PEG/scCO2...... 75

    II.D. Conclusion sur le comportement thermodynamique de systmespolymre/scCO2... 81

    III. ELABORATION DU NANOCOMPOSITEPEG/NANOPARTICULES DE CUIVRE..... 82

    III.A. Etude de la cintique de dcomposition du prcurseurmtallique au sein de la matrice polymre par spectroscopie UV-Visible 83III.A.1. Montage et protocole. 83III.A.2. Dtermination des donnes cintiques de dcomposition du prcurseur...... 86

    III.B. Application la nanostructuration en volume du polymre pardes nanoparticules mtalliques.. 91

    III.B.1. Prsentation du procd 91

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    III.B.2. Influence des paramtres exprimentaux sur les caractristiques desparticules obtenues

    92

    III.B.3. Etude du mcanisme de formation des nanoparticules de cuivre au sein dela matrice polymre... 98

    III.C. Conclusion sur ltude concernant le nanocomposite

    PEG/nanoparticules de cuivre... 102

    IV. CONCLUSION GENERALE. 103

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    I. Introduction

    Lobjet du chapitre II est dtudier la nanostructuration de matrices polymres par

    des nanoparticules mtalliques en milieu CO2 supercritique. Il nexiste pas dtude

    fondamentale pousse permettant dtablir des corrlations entre les caractristiques du

    nanocomposite et les proprits du systme scCO2/polymre. Nous avons donc dcid

    dtudier la formation de nanocomposites en milieux fluides supercritiques. Cette tude a t

    ralise dans le cadre des Programmes Exploratoires Pluridisciplinaires (PEPS) du CNRS

    (dpartement STII-Projet PEPS07-33, coordination C. Aymonier) avec lInstitut des Sciences

    Molculaires (ISM) (T. Tassaing) et le centre RAPSODEE lEcole des Mines dAlbi (J.J.

    Letourneau). Elle repose principalement sur trois axes.

    Dans une premire partie sera expose ltude du gonflement de polymres par lescCO2et de la dtermination de la quantit de CO2incorpore dans ces polymres. Un tat de

    lart sur les mthodes existantes pour dterminer ces donnes sera tout dabord ralis. Il sera

    suivi de la prsentation du dispositif exprimental mis en place en collaboration avec lInstitut

    des Sciences Molculaires pour lanalyse de la quantit de CO2 incorpore dans des

    polymres et du gonflement de ces derniers sous laction du scCO2. Les rsultats seront

    dvelopps pour deux polymres : le poly(thylne glycol) (PEG), polymre semi-cristallin

    hydrophile, couramment tudi dans la littrature et le poly(butadine hydroxytlchlique)(PBHT), polymre amorphe et hydrophobe, entrant dans la formulation des propergols. De

    plus, dans le but dtudier un niveau molculaire dans quelle mesure la solubilit du CO 2

    dans ces polymres est corrle la nature des forces dinteractions CO2-polymre, des

    modlisations de type ab initioont t ralises sur des structures modles.

    La seconde partie de ce chapitre sera consacre un tat de lart sur les techniques

    de mesure de la viscosit de polymres gonfls par du CO2 sous pression. Les rsultats

    obtenus sur le systme PEG-CO2 laide dun viscosimtre chute de bille original situ aucentre RAPSODEE lEcole des Mines dAlbi seront prsents. Laccent sera mis sur les

    moyens mis en uvre pour obtenir les vitesses de chutes de bille rsultant de la partie

    exprimentale et sur la dtermination de la viscosit du polymre laide de diffrents

    logiciels scientifiques.

    Enfin, les rsultats exprimentaux sur la synthse dun nanocomposite base de

    PEG et de nanoparticules de cuivre seront prsents sur la base de caractrisations par

    Microscopie Electronique en Transmission Haute Rsolution (METHR) et de spectroscopie

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    UV-Visible. Le mcanisme de formation des nanoparticules sera discut partir des rsultats

    de simulation obtenus laide dun modle que nous avons dvelopp lICMCB.

    II. Etude du comportement thermodynamique de systmes

    polymre/scCO2

    Dans lensemble de ce travail, le gonflement du polymre par le scCO2

    correspond laugmentation du volume du polymre (note V) par rapport au volume sans

    CO2(not V) comme le montre la Figure II.1.

    (a) (b) (c)

    polymre CO2polymre CO2

    V

    V

    CO2 libreCO2 incorpor dans le polymre

    (a) (b) (c)

    polymre CO2polymre CO2

    V

    V

    CO2 libreCO2 incorpor dans le polymreCO2 libreCO2 incorpor dans le polymre

    Figure II.1 : Illustration du gonflement dun polymre et de la quantit de CO2

    incorpore dans un polymre.

    Nous dtaillerons tout dabord ltat de lart concernant la mesure du gonflement de

    polymres sous pression de CO2ainsi que la dtermination de la quantit de CO2 incorpore

    dans ces polymres. Ensuite, sera expos le travail ralis sur la mesure simultane du

    gonflement et de la quantit de CO2introduite dans deux polymres : le poly(thylne glycol)

    (PEG) et le poly(butadine hydroxytlchlique) (PBHT).Des modlisations ab initio ont galement t effectues sur des structures modles afin

    dtudier un niveau molculaire la corrlation entre le CO2incorpor dans un polymre et la

    nature des forces dinteractions CO2-polymre.

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    II.A. Etat de lart concernant le gonflement de polymres par le scCO2et la

    dtermination de la quantit de CO2incorpore dans ces polymres

    Lutilisation du scCO2 comme alternative aux solvants organiques pour la

    synthse et la mise en forme de polymres a fait lobjet dune attention toute particulire ces

    dernires annes [43], ses coordonnes critiques tant facilement accessibles (Tc = 31,1C,

    Pc= 7.38 MPa et c= 0.468 g.cm-3). De plus, ce gaz est ininflammable, inerte chimiquement

    et bon march. Le scCO2 prsente galement une bonne solubilit dans certains polymres (il

    peut tre dissous dans des polymres jusqu un pourcentage massique gal 40 wt.%) [44].

    Ceci entrane un gonflement du polymre en raison de la formation de forces

    intermolculaires entre le polymre et le CO2. Ces forces peuvent tre dorigine spcifique :

    liaisons hydrogne, interaction acide-base ou donneur-accepteur, ou interactions de type Van

    der Waals [44]. Les proprits physiques du polymre sont alors modifies (temprature de

    transition vitreuse, viscosit).

    Lors de la dpressurisation, le CO2 est vacu rapidement du polymre, permettant de

    saffranchir de ltape de schage, courante lors de lutilisation de solvants organiques. De

    nombreuses applications de cette utilisation du scCO2existent dans lindustrie : formation de

    mousses polymres (foaming), formation de particules, imprgnation despces ractives au

    sein de polymres.

    II.A.1. Mthodes permettant la dtermination du gonflement du polymre par le

    scCO2et de la quantit de CO2incorpore dans le polymre

    Dans ce paragraphe vont tre dcrites les diffrentes mthodes permettant ltude

    du gonflement dun polymre par le scCO2 et lvaluation de la quantit de CO2 introduite

    dans un polymre (Tableau II.1). Les mthodes baromtriques, gravimtriques, parspectroscopie, par sparation de phase et par chromatographie en sont les principales.

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    Mthode Principe P, T max. Polym

    6.2 MPa, 35C PC et polymre sil

    4 MPa, 35C PPO, PS, PPO/PS

    Mthode

    baromtrique

    Dterminer la chute de pression rsultant de labsorption

    de CO2par le polymre [43].

    Obtention de la quantit de CO2dans le polymre.

    7 MPa, 150C PEbd

    20 MPa, 200C PBS, PBSA

    20 MPa, 200C PVAc, PS

    12 MPa, 200C PEbd, PEhd, PEEA

    9 MPa, 65C PS

    20 MPa, 200C PPO, PPO/PS

    12 MPa, 200C PEbd, PEhd, PP, P

    40 MPa, 130C PMMA, PS

    10 MPa, 40C TPX, PMMA, PI,

    25 MPa, 38C PBMA

    5 MPa, 200C PMMA

    5.8 MPa, 20C PC (Gonflemen

    CO2)

    10 MPa, 65C PC, PMMA, PS

    20 MPa, 40C PC, PSF

    35 MPa, 120C PET

    40 MPa, 70C PVC

    10.5 MPa, 40C PDMS, PMMA, P

    10 MPa, 35C PS, PMMA, PVP

    PS-b-PVP, PS-b-P

    Mthode

    gravimtrique

    Mesurer le changement de poids dun chantillon

    polymre aprs exposition au CO2 laide dune

    microbalance [43].

    Obtention de la quantit de CO2dans le polymre.

    20 MPa, 80C PMMA, PTFE, PV

    Tableau II.1 : Principales techniques permettant de dterminer le gonflement de polymres par le

    incorpore dans le polymre.

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    29 MPa, 40C PEG 400, 600, 100

    30 MPa, 100C PEG 1500, 4000, 8

    50 MPa, 150C PEG 200, 400, 600

    50 MPa, 150C PEG 200, 1500, 40

    26 MPa, 75C PEG 400

    20 MPa, 40C PEG 200

    Sparation de phase Exposer un polymre au scCO2 dans un autoclave.

    Prlever des chantillons dans les deux phases : la phase

    riche en polymre et la phase riche en gaz aprs

    tablissement de lquilibre thermodynamique.

    La quantit de CO2 dans la phase riche en polymre

    dtermine la solubilit du CO2dans le polymre.

    Obtention de la quantit de CO2dans le polymre.

    26 MPa, 100C PDMS

    Mthode

    chromatographique

    Raliser des mesures de solubilit avec un film de

    polymre de quelques micromtres dpaisseur qui

    constitue la phase stationnaire et une phase mobile forme

    par le CO2.

    Mesurer le volume de rtention spcifique dun traceur qui

    dtermine la solubilit du CO2 dans le polymre.

    Obtention de la quantit de CO2dans le polymre.

    9 MPa, 180C PMMA

    Utiliser la spectroscopie InfraRouge Transforme de

    Fourier (FTIR) pour dterminer le gonflement de

    polymres.

    16 MPa, 40C PUR

    Mesurer de faon simultane le gonflement et la

    concentration de CO2 en utilisant les bandes IR

    dabsorption correspondantes par ATR-IR (Attenuated

    Total Reflectance).

    12 MPa, 50C PDMS

    12 MPa, 40C PEG, PPG

    concentration de C

    Mthode

    spectroscopique

    Utiliser la spectroscopie en transmission dans le proche

    infrarouge[73].

    17.5 MPa, 50C PET

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    Tomasko [43] et Nalawade [75] ont prsent un rcapitulatif de lensemble de ces mthodes

    et ont donn les quantits de CO2incorpores dans chacun de ces polymres. Sauf indication

    contraire, la majorit de ces mthodes ne permettent que la dtermination de la quantit de

    CO2introduite dans le polymre. Lvaluation du gonflement est ralise partir de la mesure

    des dimensions de lchantillon (en gnral par camra optique) [76] ou par utilisationdquations dtat comme lquation de Sanchez Lacombe par exemple[56].

    Dans le Tableau II.2 sont exposs les principaux avantages et inconvnients des mthodes

    prcdemment dcrites dans le Tableau II.1.

    Tableau II.2 : Tableau prsentant les principaux avantages et inconvnients des

    mthodes permettant la dtermination du gonflement de polymres par scCO2et de la

    quantit de CO2incorpore dans le polymre.Mthode Avantages Inconvnients

    Mthode

    baromtrique

    Appareillage simpleet bon march. Quantit importante de polymre

    ncessaire.

    Tempsdquilibration trs importants.

    Ncessit de mettre en place une quation

    dtat trs prcise pour la phase gazeuse.

    Dtermination exacte du volume des deux

    phases constituant le systme.

    Pas de mesure simultanedu gonflement

    du polymre.

    Mthode

    gavimtrique

    Faible quantitde polymre ncessaire.

    Grande sensibilit des faibles

    changements de poids (utilisation dune

    microbalance).

    Temps court de mesure (de lordre de

    quelques dizaines de minutes).

    Mise en place dune quation dtat de la

    phase gazeuse.

    Pas de mesure simultanedu gonflement

    du polymre.

    Par sparation dephase

    Multitude de mthodes pour lanalyse des

    chantillons collects ( laide dagent

    complexant, par gravimtrie, par

    chromatographie)

    Mthode applicable seulement aux

    polymres de faibles viscosits o

    lhomognisation est relativement facile.

    Pas de mesure simultanedu gonflement

    du polymre.

    Mthode

    chromatographique

    Rapidit de mise en uvre grce un

    quilibre thermodynamique atteint

    rapidement car faible paisseur de

    polymre (quelques dizaines de minutes).

    Pas de mesure simultanedu gonflement

    du polymre.

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    Mthode de

    spectroscopie IR

    Possibilit de dterminer de faon

    simultanele gonflement du polymre par

    le scCO2et la quantit de CO2incorpore

    dans le polymre.

    Preuve spectroscopiquedune interaction

    acide-base de Lewis entre le CO2 et lepolymre, principal facteur contribuant

    la solubilit du CO2dans un polymre.

    Proche IR: Ne ncessite pas la

    dtermination de lindice de rfraction

    puisque le trajet optique est constant (en

    supposant que la dformation lastique de

    la cellule sous pression est ngligeable, ce

    qui est raisonnable) [73].

    ATR-IR : Pour dterminer de faon

    prcise le gonflement : utilisation de deux

    cristaux ATR diffrents (germanium et

    diamant) dans deux expriences

    diffrentes pour estimer le changement

    dindice de rfraction du polymre souspression de CO2.

    Au regard de la bibliographie, il a t dcid dutiliser la spectroscopie dans le proche

    infrarouge. Cette technique permet en effet de dterminer de faon simultane le gonflement

    du polymre par le scCO2et la quantit de CO2incorpore dans le polymre.

    Deux polymres ont t tudis :

    o Un poly(thylne glycol) (PEG), polymre hydrophile de masse molaire

    Mw = 400 g.mol-1, couramment tudi dans la littrature et dont les principaux

    rsultats vont tre exposs dans le Paragraphe II.A.2.

    o Un poly(butadine hydroxytlchlique) (PBHT), polymre hydrophobe de masse

    molaire Mn= 2600 g.mol-1, dont aucune tude na encore t publie.

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    II.A.2. Donnes bibliographiques concernant le PEG

    Le PEG de masse molaire 400 g.mol-1a t tudi par deux quipes :

    o Lquipe de M. Nunes Da Ponte [65] par la mthode de sparation de phase quiprsente la quantit de CO2 incorpore dans le PEG pour diffrentes pressions et

    tempratures (Figure II.2)

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    0 5 10 15 20 25 30

    Pression (MPa)

    wt%C

    O

    2

    40C

    60C

    75C

    Figure II.2 : Quantit de CO2incorpore dans une matrice de PEG 400 en fonction de la

    pression pour trois tempratures.

    o Lquipe de S. G. Kazarian [73] par spectroscopie infrarouge qui prsente la quantit

    de CO2introduite dans le PEG et le gonflement du PEG par le scCO2pour diffrentes

    pressions (Figure II.3).

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    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    4 5 6 7 8 9 10 11 12

    Pression (MPa)

    Gonflement(%)

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    wt%C

    O2

    Gonflement

    wt% CO2

    Figure II.3 :Quantit de CO2incorpore dans une matrice de PEG 400 et gonflement

    correspondant 40C en fonction de la pression.

    Dans le Paragraphe II.B. sont exposs les dispositifs exprimentaux et les rsultats de ltude

    du gonflement du PEG et du PBHT par le scCO2ainsi que lvaluation de la quantit de CO2

    introduite dans ces polymres.

    II.B. Etude du gonflement du PEG et du PBHT par le scCO2et valuation

    de la quantit de CO2incorpore dans ces polymres

    Le gonflement par le CO2supercritique de polymres du type PEG et PBHT ainsi

    que la quantit de CO2 incorpore dans ces polymres ont t tudis en fonction de la

    temprature et de la pression de CO2en combinant des mesures par spectroscopie infrarouge

    in situ des modlisations ab initioafin dvaluer les interactions entre le polymre et le CO2.

    II.B.1. La molcule de CO2-Gnralits

    La molcule de CO2 est une molcule linaire compose de trois atomes et ne

    possde donc que quatre degrs de libert de vibration (3N-5, les molcules linaires ne

    mettant en jeu que deux degrs de libert de rotation, N tant le nombre d'atomes de la

    molcule).

  • 7/22/2019 Vitoux P. 2008 Nanocomposites

    54/217

    - 52 -

    Deux de ces modes de vibration sont attribus aux vibrations en phase (symmetric

    stretching) et en opposition de phase (asymmetric stretching) des liaisons carbonyles

    (Figure II.4) :

    O = C = O O = C = O

    1= 1354 cm-1 3= 2349 cm

    -1

    Figure II.4 : Modes de vibration1et3 de la molcule de CO2.

    Les deux modes restant sont dgnrs et sont associs la dformation de l'angle O = C = O

    qui peut tre reprsente de deux manires diffrentes (Figure II.5) :

    + - +O = C = O O = C = O

    2= 667 cm-1

    Figure II.5 : Mode de vibration 2de la molcule de CO2.

    En spectroscopie infrarouge, seuls les modes 2 et 3, qui induisent un changement du

    moment dipolaire de la molcule, sont actifs. On constate cependant que le spectre du CO2

    ltat gazeux (Figure II.6) laisse apparatre deux raies supplmentaires : la premire centre

    3609 cm-1 correspond au mode de combinaison 22 + 3 tandis que la seconde, situe

    3716 cm-1 correspond au mode 1 +3.

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    - 53 -

    Nombre donde (cm-1)

    Transmittanc

    erelative

    Nombre donde (cm-1)

    Transmittanc

    erelative

    Figure II.6 : Spectre du CO2 ltat gazeux.

    En revanche, le spectre du CO2 supercritique sous forte paisseur (Figure II.7) laisse

    apparatre de nombreuses bandes, en particulier des modes de combinaison et/ou harmoniques

    qui sont observs principalement au-dessus de 3000 cm-1.

    0,4

    1,4

    2,4

    3,4

    4,4

    5,4

    6,4

    7,4

    8,4

    450 1450 2450 3450 4450 5450

    Nombre d'onde (cm-1)

    Absorbance(U.A

    .)

    Nombre donde (cm-1)

    Absorbance(u.a.)

    0,4

    1,4

    2,4

    3,4

    4,4

    5,4

    6,4

    7,4

    8,4

    450 1450 2450 3450 4450 5450

    Nombre d'onde (cm-1)

    Absorbance(U.A

    .)

    Nombre donde (cm-1)

    Absorbance(u.a.)

    2

    1

    3

    22

    1+2

    1+322+3

    42+3

    1+22+3 21+3

    Figure II.7 : Spectre du CO2supercritique 30 MPa, 60C sous une paisseur de 25

    mm.

    Dans de telles conditions, les rgions spectrales comprises entre 2200 cm-1et 2400 cm-1dune

    part, et entre 3500 cm-1et 3800 cm-1dautre part, sont satures ce qui interdit toute analyse

    dans ces plages de nombre donde. Dans ce travail de thse, cest la bande de combinaison

    1+22+3 du CO2 qui a t choisie afin de suivre lvolution de la quantit de CO2

    incorpore dans le polymre (choix justifi dans le paragraphe suivant).

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    - 54 -

    II.B.2. Montage exprimental et protocole

    Le montage exprimental permettant la dtermination du gonflement et de la

    quantit de CO2incorpore dans le polymre est prsent en Figure II.8.

    Source

    Rgulation de latemprature

    PCPC

    PP

    PP

    Pompe videPompemanuelle

    CO2CO2

    Capteur depression

    Spectromtre IR Cellule

    detecteur

    Thermocouple

    Figure II.8 : Dispositif exprimental de spectroscopie proche infrarouge.

    La cellule dans laquelle sont introduits le polymre et le CO2est en acier inoxydable. Elle est

    compose de quatre fentres en saphir avec un trajet optique de 7 mm. Le chauffage de lacellule est ralis laide de cartouches chauffantes disposes chaque angle du corps de la

    cellule. Deux thermocouples sont utiliss : le premier est localis prs dune cartouche

    chauffante pour la rgulation de temprature et le second, proche de lchantillon, permet de

    mesurer la temprature de celui-ci avec une prcision de 2 K. Le CO2 sous pression est

    introduit dans le dispositif par lintermdiaire dune pompe manuelle.

    La cellule est remplie avec le polymre et chauffe la temprature dsire (Figure II.9(a)).

    La cellule est alors mise sous vide pour saffranchir de toute trace deau dans le systme. Unspectre est alors enregistr pour le polymre seul. Lajout de CO2 (Figure II.9(b)) la

    pression dsire entrane une augmentation de volume du polymre (Figure II.9(c)). Le

    mlange est laiss dans ces conditions et lquilibre thermodynamique est obtenu au bout de

    plusieurs heures tempratures leves (100C et 150C). Pour atteindre lquilibre

    thermodynamique, plusieurs jours peuvent tre ncessaires pour les mesures 40C.

    Lquilibre est considr comme atteint quand les bandes dabsorption nvoluent plus.

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    - 55 -

    polymre CO2

    IR IR IR

    polymre CO2

    IR IR IR

    (a) b (c)

    Figure II.9 : Principe de mesure du gonflement et de la concentration de CO2dans le

    polymre par spectroscopie IR.

    II.B.3. Principe des mesures

    Les spectres infrarouge des polymres soumis diffrentes pressions de CO2

    allant jusqu 25 MPa ont t mesurs pour trois tempratures diffrentes (40C, 100C et150C). La Figure II.10prsente les spectres IR du PBHT et du PEG avant et aprs ajout de

    CO2 diffrentes pressions : 0.1, 10 et 20 MPa.

    Figure II.10 : Modifications induites sur les spectres du PBHT (a) et du PEG (b) par une

    augmentation de la pression de CO2.

    Quand la pression de CO2 augmente, lintensit des bandes associes au polymre diminue

    (par exemple les bandes situes 4720 cm -1 et 6105 cm-1 pour le PBHT et 4855 cm-1 et

    5770 cm-1 pour le PEG) alors que lintensit des bandes du CO2, caractristique du CO2

    dissous dans le polymre, augmente (bande 4950 cm-1). En raison de lisolement et de la

    non saturation du pic centr 6105 cm-1, ce pic a t choisi pour dterminer le gonflement du

    PBHT sous pression de CO2. Pour les mmes raisons, le pic localis 4850 cm-1a t utilis

    pour le PEG.

    En ce qui concerne le CO2, deux pics sont prsents : celui correspondant au mode de

    combinaison 1+22+3 4950 cm-1 et celui associ au mode de combinaison 21+3

    6200 6000 5800 5600 5400 5200 5000 4800 4600

    0,0

    0,5

    1,0

    1,5

    2,0

    2,5

    **

    Longueur d'onde (cm-1)

    Absorbance

    0.1

    6

    20

    CO2PEGPEG

    T=40C

    P (MPa)

    (b)

    6200 6000 5800 5600 5400 5200 5000 4800 4600 44000,0

    0,2

    0,4

    0,6

    0,8

    1,0

    1,2

    1,4

    1,6

    1,8

    *

    0.1

    10

    20

    PBHT

    HTPB

    CO2

    Absorbance

    Longueur d'onde (cm-1)

    P (MPa)

    T=100C

    *

    (a)

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    - 56 -

    .l.CA 00=

    .C.lA=

    S1V

    V1

    V

    VVCC0

    +=+=+

    =

    1

    A

    AS

    0=

    5100 cm-1. En raison de la faible intensit de ce dernier, la bande 4950 cm-1a t utilise

    pour dterminer la concentration de CO2dans les deux polymres.

    II.B.3.a Dtermination du gonflement du polymre par le scCO2

    Le gonflement du polymre est calcul avec la mthode reporte par Guadagno et

    al. [73] qui consiste utiliser labsorbance dune bande spcifique du polymre avant et aprs

    exposition au CO2. Ainsi, selon la loi de Beer-Lambert, on peut crire :

    (EquationII.1)

    (EquationII.2)

    avec A0et A, les absorbances de la bande du polymre considre avant et aprs exposition

    au CO2

    C0et C, les concentrations du polymre avant et aprs exposition au CO2

    l, le trajet optique de la cellule (en cm)

    Si V est le volume du polymre avant exposition au gaz et V + V le volume du polymre

    lors de lexposition au gaz, on peut crire :

    (EquationII.3)

    Ainsi, en combinant ces trois quations, on obtient la formule donnant le gonflement S du

    polymre :

    (Equation II.4)

    Laire intgre du pic situ 6105 cm-1a t utilise pour dterminer le gonflement du PBHT

    avec des bornes dintgration de 6080 cm-1 et 6170 cm-1. En ce qui concerne le PEG, la

    hauteur du pic centr 4855 cm-1est prise en compte.

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    - 57 -

    .c.l)).d(A(''

    '=

    II.B.3.b. Dtermination de la quantit de CO2 incorpore dans le polymre

    Pour dterminer la concentration de CO2, note2CO

    C , incorpore dans le

    polymre, nous avons appliqu la loi de Beer-Lambert en utilisant labsorbance intgre de la

    bande 1+22+3 4950 cm-1comme suit :

    (EquationII.5)

    avec le coefficient dabsorption molaire (en L.mol-1.cm-2) associ la bande 1+22+3du

    CO2

    C, la concentration de CO2(en mol.L-1)

    l, le trajet optique de la cellule (en cm)

    Les bornes dintgration sont ici gales = 4880 cm-1et = 5030 cm-1. Le coefficient

    dabsorption molaire du CO2a t tir de la littrature [77] et est constant pour des densits

    allant jusqu 0.9 g.cm-3 et pour un domaine de temprature compris entre 27C et 227C.

    Nous supposerons donc ici que le coefficient dabsorption molaire de la bande 1+22+3du

    CO2est constant et gal 10 L.mol-1.cm-2. Pour permettre une comparaison avec les donnes

    issues de la bibliographie, le pourcentage massique de CO2, not CO2 wt.%, est utilis. Ilsexprime partir de la concentration de CO2comme suit :

    S1C

    C.%wtCO

    polCO

    CO2

    2

    2

    +

    +

    = (EquationII.6)

    avec pol, la densit du polymre (g.cm-3)

    S, le gonflement du polymre

    En raison dun pic du PBHT de faible intensit prsent 4960 cm-1, il a t ncessaire de

    soustraire tous les spectres enregistrs le spectre du polymre pur (sans CO2) la

    temprature considre.

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    - 58 -

    II.B.4. Quantit de CO2incorpor au sein des matrices de PBHT et de PEG

    La quantit de CO2incorpore dans le PBHT, calcule en utilisant les Equations

    II.5et II.6, est reporte en Figure II.11en fonction de la pression 40C, 100C et 150C.

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    0 5 10 15 20 25 30

    Pression (MPa)

    wt%C

    O2

    40C100C

    150C

    Figure II.11 : Pourcentage massique de CO2incorpor dans le PBHT en fonction de la

    pression de CO2et de la temprature.

    Pour le PBHT 40C, la quantit de CO2introduite semble atteindre un plateau une valeur

    de 15 wt.% partir de 10 MPa, ce qui indique quau dessus de cette pression, le CO2

    sincorpore difficilement dans le polymre, mme si la pression de CO2 est accrue. Une

    volution similaire mais moins marque est observe pour les valeurs obtenues 100C et

    150C.

    Dautre part, pour une pression donne, une augmentation de la temprature entrane unediminution de la quantit de CO2incorpore dans le polymre.

    La Figure II.12 reporte les valeurs de quantit de CO2dissous dans le PEG pour diffrentes

    pressions et des tempratures de 40C, 100C et 150C. Pour comparaison, des valeurs issues

    de la bibliographie y ont galement t reportes pour le mme polymre.

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    - 59 -

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    0 5 10 15 20 25

    Pression (MPa)

    wt%C

    O2

    PEG 400 150C

    PEG 400 40C

    PEG 400 40C [73]

    PEG 400 40C [65]

    PEG 1500 43C [64]

    PEG 400 100C

    Figure II.12 : Pourcentage massique de CO2incorpor dans le PEG en fonction de la

    pression et de la temprature.

    Par rapport aux rsultats obtenus dans le cas du PBHT, le mme type de plateau apparat

    partir de 10 MPa 40C. De plus, il apparat clairement que davantage de CO2 peut tre

    dissous dans le PEG, o une valeur de 20 wt.% est atteinte 10 MPa, par rapport au PBHT.

    La comparaison de nos rsultats avec ceux provenant de la littrature ne fait apparatre que

    quelques lgres diffrences. Ces dernires sont probablement dues aux diffrentes mthodes

    utilises pour la dtermination de la quantit de CO2incorpore dans le polymre.

    Enfin, comme pour le PBHT, une augmentation de la temprature rduit la quantit de CO2

    introduite.

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    62/217

    - 60 -

    II.B.5. Gonflement du PBHT et du PEG par le CO2supercritique

    Le gonflement des polymres est calcul partir de lEquation II.4et est report

    sur la Figure II.13pour le PBHT 40C, 100C et 150C.

    0

    2

    4

    6

    8

    10

    12

    14

    16

    18

    20

    0 5 10 15 20 25

    Pression (MPa)

    Gonflement(%)

    40C100C

    150C

    Figure II.13 : Gonflement du PBHT soumis diffrentes pressions de CO2 40C,

    100C et 150C.

    Pour le PBHT 40C, le gonflement augmente avec la pression jusqu atteindre une valeur

    maximale de 15% 15 MPa. Au-del de cette pression, le gonflement reste constant. Un

    comportement similaire est observ 100C et 150C. Comme pour la concentration de CO2,

    une augmentation de temprature provoque une diminution du gonflement du polymre.

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    - 61 -

    La Figure II.14prsente les rsultats des mesures de gonflement du PEG 40C, 100C et

    150C pour diffrentes pressions.

    0

    5

    10

    15

    20

    25

    30

    35

    40

    0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20

    Pression (MPa)

    Gonflement(%)

    PEG 40C

    PEG 150CPEG 40C [73]

    PEG 100C

    Figure II.14 : Gonflement du PEG soumis diffrentes pressions de CO2 40C, 100C

    et 150C.

    Le gonflement du PEG atteint une valeur maximale de 35% 20 MPa et 40C. En comparant

    avec les donnes publies par Guadagno et al. [73], seules quelques lgres diffrences sont

    noter. Ces dernires sont probablement dues aux diffrentes mthodes utilises pour la

    dtermination du gonflement du polymre par le scCO2.

    Comme pour le PBHT, un accroissement de temprature cause galement une rduction de

    son gonflement. Enfin, en comparant les Figures II.13 et II.14, le gonflement du PEG est

    beaucoup plus important que celui du PBHT, particulirement 40C. Nous avons essay de

    discuter ces rsultats en regardant ce qui se passe lchelle molculaire.

    II.B.5. Modlisations molculaires

    Afin dtudier un niveau molculaire dans quelle mesure la solubilit du CO2

    dans le PBHT et dans le PEG est corrle avec la nature des forces dinteractions

    CO2-polymre, des modlisations de type ab initio ont t ralises sur deux structures

    modles, le trans-3-hexne (3-Hex) et le propylmthylther (PME), slectionns pour simuler

  • 7/22/2019 Vitoux P. 2008 Nanocomposites

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    - 62 -

    les groupements fonctionnels respectifs du PBHT et du PEG (Figure II.15). Lensemble des

    modlisations a t ralis par T. Tassaing (Institut des Sciences Molculaires, Bordeaux).

    OHn

    PME3-Hex

    HTPB

    O

    H

    O

    OH