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Vers une médecine à 2 vitesses

I) Définition

Médecine à 2 vitesses : médecine qui serait pratiqué de façon différente en fonction du niveau social et économique du patient.

L’expression « médecine à deux vitesses » : signifie qu’il existe, en France, une médecine pour les riches et une médecine pour les pauvres. Or, la médecine devrait soigner les malades ou le blessé sans distinction de fortune, de couleur de peau ou de nationalité.

II) Les effets pervers du système de protection sociale

Le système de soin propose l’application du ticket modérateur, c’est-à-dire qu’une partie des dépenses reste à la charge du patient après le remboursement par l’assurance maladie. Cette participation financière peut revêtir différentes formes : Un montant forfaitaire : paiement d’une somme fixe que le bénéficiaire doit payer lors de chaque

prestation reçue Un montant proportionnel : un pourcentage du coût total de la prestation payée par le patient Une participation directe : somme fixe ; appelée franchise, devant être payer par le patient

lorsqu’il bénéficie de prestations de l’assurance maladie social+e. Ce ticket modérateur peut être lourd pour un patient économiquement faible et peut inciter ce dernier à renoncer aux soins, en raison du coût trop élevé qu’il aurait à supporter.

Pour atténuer cet effet, le système prévoit une exonération de participation pour la personne atteinte d’une maladie chronique, grave ou invalidante (liste des trente affections de longue durée ou ALD). On dit alors que le patient a une prise en charge à 100%.

Le tiers payant consiste pour le patient à ne pas faire l’avance des sommes laissées à la charge de la Sécurité sociale. Le professionnel de santé est remboursé directement par l’assurance maladie. Il n’est possible que sous certaines conditions et pour certains actes. Tous les professionnels n’appliquent par le tiers payant, si bien que les patients doivent payer et demander le remboursement ultérieurement. Ce n’est pas toujours facile d’avancer les frais des soins médicaux. C’est bien sûr les plus pauvres qui sont lésés. Un pharmacien peut refuser d’appliquer le tiers payant si la personne refuse un médicament générique.

Actuellement les pharmaciens ne jouent pas la transparence. De nombreux médicaments ne sont plus remboursables, et les médicaments dits de « confort » ne le sont pas. Le prix de ces médicaments, délivrés sur ordonnance ou en accès libre, varie d’une pharmacie à l’autre du simple au triple, et bien souvent les prix ne sont pas affichés. Le patient ne peut donc choisir une pharmacie plutôt qu’une autre. Enfin, il existe un catalogue des prix de ces médicaments que les pharmaciens se gardent bien de mettre à disposition de leurs clients ! Tout est fait pour que le client achète les médicaments prescrits par son médecin. Il n’est pas rare de voir des personnes ne prendre qu’une partie de l’ordonnance prescrite (uniquement les médicaments remboursés). On peu difficilement dire que le système donne les mêmes possibilités d’accès aux soins.

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III) Tous les patients n’ont pas la même couverture sociale Face à la maladie, tous les patients n’ont pas les mêmes moyens financiers pour y faire face. Le cas classique c’est le salarié qui a des droits à la Sécurité sociale, pour lui et sa famile, et qui cotise

en plus pour une complémentaire sante. Mais déjà à ce niveau, il peut y avoir des disparités puisque la cotisation à la complémentaire est volontaire et varie en fonction des options choisies

La personne qui n’a pas, par son travail, de droits ouverts à la Sécurité sociale peut prendre une

« assurance volontaire », dont le montant est élevé, et peut prendre également une complémentaire maladie.

Depuis 1999, la couverture maladie universelle (CMU) permet une couverture de base pour les plus

démunis.

La CMU complémentaire permet la prise en charge du ticket modérateur (conditions de ressources).

Une aide complémentaire santé (ACS) est accordée aux personnes qui veulent une mutuelle mais qui dépassent un peu le plafond de la CMU.

IV) Tous les médecins ne facturent pas les actes médicaux au même tarif

Actuellement, il est difficile d’obtenir un rendez-vous dans une consultation spécialisée d’hôpital dans des délais raisonnables. Face à cette affluence de demandes, les patients sont réorientés vers les spécialistes de la ville, dont les tarifs dans le secteur 2 sont libres et « s’envolent » : il n’est pas rare d’avoir une consultation de spécialiste dans une fourchette de 35 à 70 euros (un spécialiste conventionnée en secteur 1 facture une consultation à 28 euros).

Bien souvent ces médecins refusent de recevoir des patients n’ayant que la couverture CMU, car ils ne peuvent pas appliquer le dépassement. Quelle solution reste-t-il aux pauvres qui ont un réel besoin de consulter un spécialiste quand les capacités d’accueil à l’hôpital sont dépassées ?

V) Conclusion

Pour conclure nous pouvons dire que l’expression « médecine à deux vitesses » n’est pas tout à fait juste, car la prise en charge médicale en France est réputée de qualité, mais l’accès aux soins, surtout avec la coordination de soins, génère des inégalités de plus en plus grande entre les patients : seuls ceux qui possèdent des moyens financiers peuvent faire face aux surcoûts et aux tarifs hors convention pratiqués par les meilleurs spécialistes.