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Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Chabot de profondeur Myoxocephalus thompsonii Populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent Populations de l'Ouest au Canada COSEWIC COMMITTEE ON THE STATUS OF ENDANGERED WILDLIFE IN CANADA COSEPAC COMITÉ SUR LA SITUATION DES ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA Populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent — ESPÈCE PRÉOCCUPANTE Populations de l'Ouest — ESPÈCE NON EN PÉRIL 2006

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Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC

sur le

Chabot de profondeur Myoxocephalus thompsonii

Populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent

Populations de l'Ouest

au Canada

COSEWIC COMMITTEE ON THE STATUS OF

ENDANGERED WILDLIFE IN CANADA

COSEPAC COMITÉ SUR LA SITUATION DES

ESPÈCES EN PÉRIL AU CANADA

Populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent — ESPÈCE PRÉOCCUPANTEPopulations de l'Ouest — ESPÈCE NON EN PÉRIL

2006

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Les rapports de situation du COSEPAC sont des documents de travail servant à déterminer le statut des espèces sauvages que l’on croit en péril. On peut citer le présent rapport de la façon suivante : COSEPAC. 2006. Évaluation et Rapport de situation du COSEPAC sur le Chabot de profondeur

(Myoxocephalus thompsonii ) populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent et populations de l'Ouest au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. vi + 45 p. (www.registrelep.gc.ca/status/status_f.cfm).

Rapport précédent : PARKER, B. 1987 Rapport de situation du COSEPAC sur le Chabot de profondeur Myoxocephalus

thompsoni Populations des Grands Lacs au Canada. Comité sur la situation des espèces en péril au Canada. Ottawa. 1 + 20 p. (www.registrelep.gc.ca/status/status_f.cfm).

Note de production : Le COSEPAC aimerait remercier Tom A. Sheldon, Nicholas E. Mandrak, John M. Casselman, Chris C. Wilson et Nathan R. Lovejoy qui ont rédigé la mise à jour du rapport de situation sur le chabot de profondeur (Myoxocephalus thompsonii) populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent et populations de l'Ouest au Canada, en vertu d’un contrat avec Environnement Canada. Robert Campbell, coprésident du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC, a supervisé le présent rapport et en a fait la révision.

Pour obtenir des exemplaires supplémentaires, s’adresser au :

Secrétariat du COSEPAC

a/s Service canadien de la faune Environnement Canada

Ottawa (Ontario) K1A 0H3

Tél. : (819) 997-4991 / (819) 953-3215

Téléc. : (819) 994-3684 Courriel : COSEWIC/[email protected]

http://www.cosepac.gc.ca

Also available in English under the title COSEWIC Assessment and Update Status Report on the Deepwater Sculpin (Great Lakes – Western St.Lawrence populations and Western populations) Myoxocephalus thompsoni in Canada. Illustration de la couverture : Chabot de profondeur, dessin tiré de Scott et Crossman (1973), reproduction autorisée. Sa Majesté la Reine du chef du Canada, 2006 No de catalogue CW69-14/227-2006F-PDF ISBN 0-662-71748-1

Papier recyclé

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COSEPAC Sommaire de l’évaluation

Sommaire de l’évaluation — Avril 2006 Nom commun Chabot de profondeur — Populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent Nom scientifique Myoxocephalus thompsonii Statut Espèce préoccupante Justification de la désignation L’espèce se trouve dans les parties plus profondes de 10 lacs d’eaux froides, dont les lacs Supérieur, Huron et Ontario, ainsi qu'en Ontario et au Québec. On la croyait éliminée du lac Ontario, mais elle semble s’y être rétablie, bien que ce soit en petits nombres. Les populations ont été détruites dans deux lacs au Québec en raison de l’eutrophisation de ces lacs et pourraient être en déclin dans le lac Huron, possiblement en raison de l’introduction de la moule zébrée. Répartition Ontario, Québec Historique du statut L’unité « populations des Grands Lacs-Ouest du Saint-Laurent » (y compris l’ancienne unité « populations des Grands Lacs » désignée « menacé » en avril 1987) a été désignée « préoccupante » en avril 2006. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.

Sommaire de l’évaluation — Avril 2006 Nom commun Chabot de profondeur — Populations de l'Ouest Nom scientifique Myoxocephalus thompsonii Statut Espèce non en péril Justification de la désignation Cette espèce est largement répandue dans l’ouest du Canada où elle se trouve dans les parties les plus profondes d’au moins 52 lacs d’eaux froides dans le nord-ouest de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Il n’existe pas de preuve indiquant un déclin des populations ou toute menace qui pourrait représenter un risque quelconque pour ces populations. Répartition Territoire du Nord-Ouest, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario Historique du statut Espèce désignée « non en péril » en avril 2006. Dernière évaluation fondée sur une mise à jour d'un rapport de situation.

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COSEPAC Résumé

Chabot de profondeur

Myoxocephalus thompsonii

Populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent Populations de l'Ouest

Information sur l’espèce

Le chabot de profondeur, Myoxocephalus thompsonii, est un chabot de lac d’Amérique du Nord. Il règne à son sujet beaucoup de confusion et d’erreurs, faute de connaissances précises sur les différences entre trois taxons étroitement apparentés : le chabot de profondeur, les formes dulcicoles du chaboisseau à quatre cornes (Myoxocephalus quadricornis) et la forme marine du chaboisseau à quatre cornes. Ce manque de clarté, qui a donné lieu à des identifications erronées, se traduit par une taxinomie embrouillée. On a cependant démontré que le chabot de profondeur est spécifiquement distinct des diverses formes du chaboisseau à quatre cornes. Il a un corps allongé, est dépourvu d’écailles et se distingue des autres cottidés par l’absence de cornes céphaliques, une membrane branchiale détachée de l’isthme et une nette séparation entre les deux nageoires dorsales. Répartition

Le chabot de profondeur vit presque exclusivement au Canada. L’espèce se retrouve partout dans les zones autrefois englacées allant de la région de Gatineau, dans le sud-ouest du Québec, jusque dans les Grands Lacs laurentiens, vers le nord-ouest dans tout le Manitoba et en Saskatchewan et, vers le nord, jusqu’aux Grands lacs de l’Ours et des Esclaves. Une autre population isolée a également été reconnue dans le lac Waterton Supérieur, dans le sud-ouest de l’Alberta. Sa répartition dans cette aire très vaste est éparse, en raison de l’éparpillement des lacs offrant les conditions environnementales propices à la vie de l’espèce et situés dans des zones où ont existé des couloirs entre lacs glaciaires. Les lacunes dans l’information sur l’espèce sont également attribuables, en partie, à l’éloignement et aux difficultés logistiques inhérentes à l’échantillonnage des lacs écologiquement propices, ainsi qu’à l’isolement de l’espèce à de grandes profondeurs dans ces lacs.

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Habitat

Le chabot de profondeur est une espèce de fond que l’on ne trouve que dans les lacs froids, profonds et fortement oxygénés de son aire de répartition. Dans ces lacs, il occupe les zones les plus profondes mais, à mesure que la latitude augmente, il tend à se trouver également dans des eaux moins profondes. Biologie

On sait peu de choses sur la biologie du chabot de profondeur. On lui attribue un âge maximal de sept ans. Les femelles sont matures à trois ans, et les mâles, à deux ans. Les Diporeia spp. et Mysis relicta constituent la majeure partie de l’alimentation du chabot de profondeur dans toute son aire de répartition. Le chabot de profondeur est lui-même un élément important de l’alimentation des piscivores, comme le touladi (Salvelinus namaycush) et la lotte (Lota lota). Il n’y a pour ce poisson pratiquement aucune possibilité de migration ou de dispersion entre les lacs intérieurs, bien que l’on ait constaté l’existence d’une dérive des larves du lac Huron au lac Érié. Taille et tendances des populations

Les données sur les populations de chabots de profondeur à l’échelle de leur aire de répartition se limitent à leur absence ou à leur présence et doivent être interprétées avec prudence. On sait que le chabot de profondeur se trouve dans 62 lacs canadiens. Dans le cadre d’une étude couvrant toute son aire de répartition et réalisée en 2004, on a capturé des chabots de profondeur dans 16 lacs sur les 23 où leur présence avait déjà été signalée. On n’en a pas trouvé dans 7 lacs où ils avaient déjà été vus, mais on en a trouvé dans 4 lacs où ils n’avaient jamais été observés. Trente lacs où des chabots de profondeur ont été signalés n’ont été échantillonnés que sporadiquement, et la situation actuelle des populations de ces lacs n’est pas connue. Les programmes à long terme de pêche indicatrice au filet menés dans les Grands Lacs permettent de confirmer que le chabot de profondeur est abondant dans les eaux profondes du lac Michigan, et est répandu dans les lacs Supérieur et Huron, bien que sa densité soit plus faible dans ce dernier lac. Dans les Grands Lacs d’aval, le chabot de profondeur est rarement observé, mais il a fait une réapparition remarquée en 1996 dans le lac Ontario, tandis que des larves ont été signalées dans le lac Érié, après avoir fort probablement dérivé depuis le lac Huron. Facteurs limitatifs et menaces

Les lacs où vit le chabot de profondeur doivent se trouver dans les limites des anciens lacs pro-glaciaires, car la répartition actuelle de l’espèce n’indique aucune dispersion secondaire au-delà des limites de ces lacs dans l’ensemble du Canada. Le chabot de profondeur peut être sensible aux modifications de la composition spécifique ou à la pollution des lacs où il vit. Les tendances temporelles, par exemple, de l’abondance de ce chabot dans le lac Michigan s’expliquent par la prédation exercée par le gaspareau et la lotte. De même, un déclin récent des Diporeia spp. (peut-être lié

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à l’invasion de la moule zébrée) dans les Grands Lacs d’aval peut représenter une menace pour les populations de chabots de profondeur. Finalement, le chabot de profondeur peut souffrir des effets négatifs de l’eutrophisation des lacs, qui occasionne une baisse de la teneur en oxygène au niveau où vit normalement l’espèce, c’est-à-dire au fond des lacs. Importance de l’espèce

Le chabot de profondeur est un élément important de l’alimentation des piscivores d’eau profonde dans les lacs où il vit. Dans les Grands Lacs, l’espèce constitue un excellent indicateur de la santé de la communauté et de l’habitat des poissons d'eau profonde. Sa réapparition, en 1996, dans le lac Ontario témoigne d’une série de modifications dans la communauté pélagique et d’une réduction possible des effets de la prédation de l’éperlan et du gaspareau. Enfin, cette espèce présente un intérêt particulier pour les spécialistes de la zoogéographie et de la dispersion postglaciaire au Canada. Protection actuelle ou autres désignation de statut

En 1987, le COSEPAC avait désigné le chabot de profondeur parmi les espèces menacées dans les Grands Lacs. Les dispositions sur l’habitat de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral accordent une protection générale à l’habitat du chabot de profondeur. Les populations trouvées dans le lac Waterton Supérieur, dans le parc national des lacs Waterton, jouissent de la protection partielle assurée par la Loi sur les parcs nationaux.

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HISTORIQUE DU COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) a été créé en 1977, à la suite d’une recommandation faite en 1976 lors de la Conférence fédérale-provinciale sur la faune. Le Comité a été créé pour satisfaire au besoin d’une classification nationale des espèces sauvages en péril qui soit unique et officielle et qui repose sur un fondement scientifique solide. En 1978, le COSEPAC (alors appelé Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada) désignait ses premières espèces et produisait sa première liste des espèces en péril au Canada. En vertu de la Loi sur les espèces en péril (LEP) promulguée le 5 juin 2003, le COSEPAC est un comité consultatif qui doit faire en sorte que les espèces continuent d’être évaluées selon un processus scientifique rigoureux et indépendant.

MANDAT DU COSEPAC

Le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) évalue la situation, au niveau national, des espèces, des sous-espèces, des variétés ou d’autres unités désignables qui sont considérées comme étant en péril au Canada. Les désignations peuvent être attribuées aux espèces indigènes comprises dans les groupes taxinomiques suivants : mammifères, oiseaux, reptiles, amphibiens, poissons, arthropodes, mollusques, plantes vasculaires, mousses et lichens.

COMPOSITION DU COSEPAC Le COSEPAC est composé de membres de chacun des organismes responsable des espèces sauvages des gouvernements provinciaux et territoriaux, de quatre organismes fédéraux (le Service canadien de la faune, l’Agence Parcs Canada, le ministère des Pêches et des Océans et le Partenariat fédéral d’information sur la biodiversité, lequel est présidé par le Musée canadien de la nature), de trois membres scientifiques non gouvernementaux et des coprésidents des sous-comités de spécialistes des espèces et du sous-comité des connaissances traditionnelles autochtones. Le Comité se réunit au moins une fois par année pour étudier les rapports de situation des espèces candidates.

DÉFINITIONS (2006)

Espèce sauvage Espèce, sous-espèce, variété ou population géographiquement ou génétiquement distincte d’animal, de plante ou d’une autre organisme d’origine sauvage (sauf une bactérie ou un virus) qui est soit indigène du Canada ou qui s’est propagée au Canada sans intervention humaine et y est présente depuis au moins cinquante ans.

Disparue (D) Espèce sauvage qui n’existe plus. Disparue du pays (DP) Espèce sauvage qui n’existe plus à l’état sauvage au Canada, mais qui est présente

ailleurs. En voie de disparition (VD)* Espèce sauvage exposée à une disparition de la planète ou à une disparition du pays

imminente. Menacée (M) Espèce sauvage susceptible de devenir en voie de disparition si les facteurs limitants ne

sont pas renversés. Préoccupante (P)** Espèce sauvage qui peut devenir une espèce menacée ou en voie de disparition en raison

de l'effet cumulatif de ses caractéristiques biologiques et des menaces reconnues qui pèsent sur elle.

Non en péril (NEP)*** Espèce sauvage qui a été évaluée et jugée comme ne risquant pas de disparaître étant donné les circonstances actuelles.

Données insuffisantes (DI)**** Une catégorie qui s’applique lorsque l’information disponible est insuffisante (a) pour déterminer l’admissibilité d’une espèce à l’évaluation ou (b) pour permettre une évaluation du risque de disparition de l’espèce.

* Appelée « espèce disparue du Canada » jusqu’en 2003. ** Appelée « espèce en danger de disparition » jusqu’en 2000. *** Appelée « espèce rare » jusqu’en 1990, puis « espèce vulnérable » de 1990 à 1999. **** Autrefois « aucune catégorie » ou « aucune désignation nécessaire ». ***** Catégorie « DSIDD » (données insuffisantes pour donner une désignation) jusqu’en 1994, puis « indéterminé » de 1994 à 1999. Définition

de la catégorie (DI) révisée en 2006.

Environnement Canada Environment Canada Service canadien de la faune Canadian Wildlife Service

Le Service canadien de la faune d’Environnement Canada assure un appui administratif et financier complet au Secrétariat du COSEPAC.

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Rapport de situation du COSEPAC

sur le

Chabot de profondeur Myoxocephalus thompsonii

Populations des Grands Lacs - Ouest du Saint-Laurent

Populations de l'Ouest

au Canada

2006

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TABLE DES MATIÈRES INFORMATION SUR L’ESPÈCE .................................................................................... 4

Nom et classification.................................................................................................... 4 Description morphologique .......................................................................................... 5 Description génétique .................................................................................................. 6 Unités désignables ...................................................................................................... 9

RÉPARTITION .............................................................................................................. 10 Aire de répartition mondiale....................................................................................... 10 Aire de répartition canadienne................................................................................... 10

HABITAT ....................................................................................................................... 13 Besoins en matière d’habitat ..................................................................................... 13 Tendances en matière d’habitat ................................................................................ 15 Protection et propriété ............................................................................................... 16

BIOLOGIE ..................................................................................................................... 16 Âge et croissance ...................................................................................................... 16 Reproduction ............................................................................................................. 18 Alimentation............................................................................................................... 18 Parasitisme................................................................................................................ 18 Prédateurs ................................................................................................................. 19 Physiologie ................................................................................................................ 19 Déplacements et dispersion ...................................................................................... 19 Relations interspécifiques.......................................................................................... 19 Adaptabilité................................................................................................................ 20

TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS........................................................... 20 Lacs intérieurs ........................................................................................................... 20 Grands Lacs .............................................................................................................. 21 Activités de sauvetage............................................................................................... 28

FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES ...................................................................... 29 IMPORTANCE DE L’ESPÈCE ...................................................................................... 31 PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT..................... 31 RÉSUMÉ TECHNIQUE POPULATIONS DES GRANDS-LACS – OUEST DU SAINT-LAURENT ..................................................................................................................... 33 RÉSUMÉ TECHNIQUE POPULATIONS DE L’OUEST ................................................ 36 REMERCIEMENTS....................................................................................................... 39 SOURCES D’INFORMATION ....................................................................................... 39 EXPERTS CONTACTÉS .............................................................................................. 42 SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DES RÉDACTEURS DU RAPPORT............................ 44 Liste des figures Figure 1. Chabot de profondeur, Myoxocephalus thompsonii ........................................ 6 Figure 2. Structure phylogéographique du chabot de profondeur dans toute son aire

de répartition d’après l’ATPase 6,8 et la région de régulation. ........................ 8 Figure 3. Lignées mitochondriales du chabot de profondeur dans toute son aire de

répartition ........................................................................................................ 8 Figure 4. Répartition du chabot de profondeur dans tout le Canada et couverture

généralisée des anciens lacs glaciaires à l’échelle de 1 cm:300 km............. 10

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Figure 5. Carte bathymétrique du lac Ontario montrant la bande de l’habitat du chabot de profondeur définie par les profondeurs de 90 m à 110 m ........................ 15

Figure 6. Répartition des fréquences de la longueur totale, par intervalles de longueur de 10 mm, des chabots de profondeur pris à la pêche indicatrice dans le lac Huron. ........................................................................................................... 17

Figure 7. Indices d’abondance du chabot de profondeur dans les Grands Lacs d’amont sur 30 ans, de 1970 à 2000............................................................. 23

Figure 8. Répartition du chabot de profondeur dans le lac Ontario d’après les spécimens (N = 167) archivés et catalogués au Musée royal de l’Ontario (ROM), acquis et archivés à l’origine à la station des pêches de Glenora du ministère ontarien des Richesses naturelles, de 1926 à 1996. ..................... 26

Figure 9. Résultats de l’étude de 2004 sur le chabot de profondeur comparés aux données historiques. ..................................................................................... 27

Liste destableaux Tableau 1. Divergence des séquences (en %) entre les clades du chabot de

profondeur pour l’ATPase 6,8 et la région de régulation .............................. 7 Tableau 2. Résultats de l’étude menée en 2004 sur le chabot de profondeur dans les

lacs intérieurs de toute son aire de répartition. ........................................... 11 Tableau 3. Mesures des paramètres de l’habitat de 20 lacs intérieurs où des chabots

de profondeur ont été capturés pendant l’été 2004 .................................... 14 Tableau 4. Indices d’abondance du chabot de profondeur dans les Grands Lacs

d’amont....................................................................................................... 21 Tableau 5. Chabots de profondeur du lac Ontario (N = 167) archivés et catalogués au

Musée royal de l’Ontario ROM), acquis à l’origine et archivés à la station des pêches de Glenora du ministère ontarien des Richesses naturelles, de 1926 à 1996........................................................................................... 25

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INFORMATION SUR L’ESPÈCE Nom et classification

Règne : Animal Phyllum : Cordés Classe : Actynoptérygiens Ordre : Scorpæniformes Famille : Cottidés Genre et espèce : Myoxocephalus thompsonii (Girard, 1851) Nom usuel français : chabot de profondeur (Coad et al., 1995) Nom usuel anglais : Deepwater Sculpin (Nelson et al., 2004) Autre nom usuel : kanayok (inuktitut; McAllister et al., 1987)

Le chabot de profondeur, Myoxocephalus thompsonii (Girard, 1851), un chabot de

lac d’Amérique du Nord, est un proche parent du chaboisseau à quatre cornes de l’Arctique, M. quadricornis (Linnaeus 1758). Il règne à son sujet beaucoup de confusion et d’erreurs, faute de connaissances précises sur les différences entre trois taxons étroitement apparentés : le chabot de profondeur, les formes dulcicoles du chaboisseau à quatre cornes et la forme marine du chaboisseau à quatre cornes. Ce manque de clarté, qui a donné lieu à des identifications erronées, se traduit par une taxinomie embrouillée. Scott et Crossman (1973) ont produit une étude poussée des documents touchant la taxinomie du chabot de profondeur. Girard (1851) a été le premier à illustrer et à décrire les os du chabot de profondeur du lac Ontario, auquel il a donné le nom de Triglopsis thompsonii, nom qu’ont utilisé plusieurs auteurs subséquents, notamment Dymond (1926), puis Hubbs et Lagler (1947). Le genre Triglopsis a été utilisé dans les publications sur le chabot de profondeur jusqu’au milieu des années 1950 (McAllister, 1961).

Plus récemment, Walters (1955) a désigné le chabot de profondeur sous le nom

de Myoxocephalus thompsonii. D’après une comparaison des caractéristiques morphologiques, de la répartition et de l’écologie du chabot de profondeur et du chaboisseau à quatre cornes (M. quadricornis), McAllister et ses collègues (McAllister, 1961; McAllister et Aniskowicz, 1976) ont accepté cette nomenclature proposée et considéré le M. thompsonii et le M. quadricornis comme des espèces distinctes, mais étroitement apparentées. McAllister (1961) considérait le M. quadricornis comme l’espèce « ancêtre » du M. thompsonii.

En raison de similitudes morphologiques très nettes, Hubbs et Lagler (1958) ont

proposé de considérer le chabot de profondeur comme une sous-espèce (M. quadricornis thompsonii) du chaboisseau à quatre cornes (M. quadricornis). Cette nomenclature a été acceptée dans une certaine mesure (McPhail et Lindsey, 1970). McAllister et Ward (1972) ont accepté à nouveau cette désignation de sous-espèce pour le chabot de profondeur et l’ont utilisée pour désigner l’espèce lors de sa découverte dans le lac Waterton Supérieur, en Alberta. Scott et Crossman (1973) ont désigné la forme tant marine que dulcicole sous le nom de

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Myoxocephalus quadricornis, tandis que Parker (1988) a fait état de la situation du chabot de profondeur au Canada en l’appelant Myoxocephalus thompsonii. En se fondant sur une analyse des données de la séquence d’ADN mitochondrial (ADNmt) de huit spécimens prélevés dans deux sites nord-américains continentaux (le lac Michigan et le lac Waterton Supérieur), Kontula et Vainola (2003) ont appuyé les désignations comme sous-espèces du chabot de profondeur et du chaboisseau à quatre cornes nord-américains, proposées respectivement par Hubbs et Lagler (1958) et par McPhail et Lindsey (1970). Toutefois, dans une étude récente axée sur la génétique et l’écologie du chabot de profondeur dans toute son aire de répartition nord-américaine, on attribue le rang d’espèce à part entière au chabot de profondeur, sous le nom de M. thompsonii (T. Sheldon, données inédites). Qui plus est, les populations dulcicoles de chaboisseau à quatre cornes repérées dans toute la zone septentrionale du Canada appartiennent, au sens phylogénétique, à la forme marine du chaboisseau à quatre cornes, et ces deux formes sont faciles à distinguer du chabot de profondeur (T. Sheldon, données inédites). Description morphologique

Le chabot de profondeur (figure 1), poisson au corps allongé, atteint une longueur moyenne de 51 à 76 mm et une longueur maximale de 235 mm (Scott et Crossman, 1973). Il est tout à la fois aplati dorsoventralement et trapu dans sa partie antérieure; la largeur est maximale à l’origine de l’épine préoperculaire supérieure; la largeur et la hauteur sont égales au niveau; le pédoncule caudal est mince (Scott et Crossman, 1973). Le chabot de profondeur a une grande bouche parsemée de petites dents sur les mâchoires supérieure et inférieure, les palatins, le prévomer et la langue (Scott et Crossman, 1973; McPhail et Lindsey 1970). Les yeux se trouvent sur le dessus de la tête. Ce chabot est dépourvu de pores préoperculomandibulaires, mais doté de quatre épines préoperculaires. Les deux épines supérieures sont grandes et orientées vers le haut et l’arrière, tandis que les deux épines inférieures sont plus petites et dirigées vers le bas (Scott et Crossman, 1973). Les épines frontales et pariétales présentes chez le chaboisseau à quatre cornes sont absentes chez le chabot de profondeur. Ce poisson possède deux nageoires dorsales; la première, qui est petite, compte de 7 à 10 épines et la deuxième, plus grande, a une base longue et de 11 à 16 rayons mous. La deuxième nageoire dorsale est parfois élargie chez les mâles (Scott et Crossman, 1973). Les nageoires pectorales sont grandes et comptent de 15 à 18 rayons mous, tandis que les nageoires pelviennes sont réduites et ne comptent qu’une épine et 3 rayons (4 dans de rares cas); la nageoire anale a une base longue et de 11 à 16 rayons, et la nageoire caudale est carrée ou tronquée. La coloration générale du chabot de profondeur va du gris sombre au brun et la teinte gris brun du dos pâlit graduellement le long des flancs et encore davantage sur le ventre. Le dos porte plusieurs bandes sombres en forme de selle; les flancs sont légèrement mouchetés. Trois bandes sombres peu marquées apparaissent sur les nageoires pectorales. Les nageoires pelviennes sont parsemées de points clairs tandis que les nageoires dorsales et la nageoire anale portent de grandes taches peu marquées (Scott et Crossman, 1973; McPhail et Lindsey, 1970).

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Figure 1. Chabot de profondeur, Myoxocephalus thompsonii (dessin tiré de l’ouvrage de 1973 de Scott et

Crossman, utilisé avec la permission des auteurs).

Le chabot de profondeur est dépourvu de vraies écailles; les tubercules

(normalement moins de 30) ne sont présents qu’au-dessus de la ligne latérale, qui est ordinairement complète. On compte normalement 40 vertèbres (Scott et Crossman, 1973).

Le chabot de profondeur se distingue des espèces du genre Cottus par la

présence de tubercules en forme de disques sur le haut des flancs, tout le long du corps, et par une séparation distincte entre les deux nageoires dorsales. Il est également doté d’une membrane branchiale non rattachée à l’isthme (McPhail et Lindsey, 1970). Le chabot de profondeur et le chaboisseau à quatre cornes sont, au sens morphologique, très ressemblants, à l’exception des quatre cornes céphaliques présentes seulement sur le dessus de la tête du chaboisseau à quatre cornes (Stewart et Watkinson, 2004).

Description génétique

Kontula (2003), qui a étudié les données de la séquence d’ADNmt du

cytochrome b et de l’adénosine triphosphatase (ATPase 6,8) de huit spécimens pris dans le lac Waterton Supérieur et dans le lac Michigan, juge qu’un seul écart phylogéographique distingue le chabot de profondeur du chaboisseau à quatre cornes. Il n’a proposé qu’une désignation de sous-espèce pour le chabot de profondeur (M. q. thompsonii), en raison de la faible divergence de séquence (0,9 p. 100) observée entre le chabot de profondeur et le chaboisseau à quatre cornes. Il signale une très faible diversité haplotypique, avec seulement une à trois différences de nucléotides sur 1 976 paires de bases (pb) (0,05 - 0,15 p. 100) chez le chabot de profondeur. La taille de l’échantillon (n = 8), toutefois, ne suffisait pas à mettre en évidence des détails d’ordre phylogéographique (Kontula et Vainola, 2003).

Sheldon (données inédites) a aussi analysé les populations de chabots de

profondeur et de chaboisseaux à quatre cornes (y compris le chaboisseau à quatre cornes des eaux douces arctiques) sur l’ensemble de leur aire de répartition. Pour

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mieux comprendre le lien entre le chaboisseau à quatre cornes et le chabot de profondeur et pour décrire la diversité régionale propre au chabot de profondeur, il a étudié les données des séquences de la région de régulation de l’ADNmt et les gènes de l’ATPase 6,8 d’un échantillon plus vaste (quelque 300 exemplaires) prélevé à environ 25 emplacements sur l’ensemble du Canada. Tout comme Kontula et Vainola (2003), il a relevé un net écart entre le chabot de profondeur et le chaboisseau à quatre cornes (tant marin que dulcicole). Cependant, son ensemble de données étant plus vaste, ce chercheur a obtenu des divergences de séquences de 1,30 p. 100 et 2,48 p. 100 entre le chaboisseau à quatre cornes et le chabot de profondeur en ce qui concerne l’ATPase 6,8 et la région de régulation respectivement. Ces données moléculaires permettent de penser que l’entrée dans les eaux intérieures et la formation subséquente de l’espèce se sont produites au début du Pléistocène. La diversité régionale du chabot de profondeur est aussi mise en évidence et correspond fort probablement au fait que l’origine des différentes lignées est liée aux refuges (tableau 1, figure 2). Trois clades distincts étaient présents, dont l’un était commun à toute l’aire de répartition de l’espèce. Les clades restants avaient une répartition locale, au lac Fairbank, près de Sudbury, et au lac Waterton Supérieur, dans la partie sud-ouest de l’Alberta (figure 3). La population du lac Waterton Supérieur est particulièrement intéressante, puisqu’elle semble indiquer que le chabot de profondeur peut avoir envahi la région à au moins deux occasions différentes, l’une entre le début et le milieu du Pléistocène et l’autre, après la glaciation wisconsinienne, via les lacs glaciaires. S’appuyant sur ces données génétiques (combinées aux données écologiques), Sheldon et al. (données inédites) proposent la désignation comme espèce à part entière du chabot de profondeur continental d’Amérique du Nord, de sorte que le M. thompsonii devient un taxon de niveau spécifique.

Tableau 1. Divergence des séquences (en %) entre les clades du chabot de profondeur pour l’ATPase 6,8 (sous la diagonale) et la région de régulation (au-dessus de la diagonale).

M = Mississippi SO = sud-ouest F = Fairbank (modifié d’après Sheldon et al., données inédites)

Clade du chabot de

profondeur

M SO F

M 1,85 1,57

SO 0,62 1,35 Clade du chabot de profondeur F 0,53 0.6

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Figure 2. Structure phylogéographique du chabot de profondeur dans toute son aire de répartition d’après

l’ATPase 6,8 et la région de régulation.

Figure 3. Lignées mitochondriales du chabot de profondeur dans toute son aire de répartition (cercles noirs – clade

de Fairbank; cercles gris – clade du Mississippi; cercles vides – clade du sud-ouest).

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Unités désignables Les données indiquent que la plupart des populations de chabots de profondeur

relèvent de la même lignée d’ADNmt (T. Sheldon, données inédites, figures 2 et 4). Les populations du lac Waterton Supérieur et du lac Fairbank, cependant, semblent appartenir à des lignées mitochondriales distinctes; l’unité du lac Waterton est intéressante en présence de deux clades (figure 3), mais en raison de la petite taille de l’échantillon, il est recommandé qu’ils ne soient pas considérés comme des unités désignables.

La répartition du chabot de profondeur est quelque peu disjointe, et ses

populations semblent restreintes à 4 des 14 Aires écologiques d'eau douce (AEED) du Canada (voir COSEPAC, 2004, figure 2). Les emplacements du Québec et de l’est de l’Ontario (figure 4) font partie de l’AEED 10 – Grands Lacs et Ouest du Saint-Laurent; ceux de l’ouest de l’Ontario, du Manitoba et de la Saskatchewan centrale ainsi que la population disjointe du lac Waterton, de l’AEED 4 – Saskatchewan-Nelson; les populations du nord-est de la Saskatchewan, de l’AEED 15 – Ouest de la baie d’Hudson et les emplacements du nord de la Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest, de l’AEED 13 – Arctique de l’Ouest. Chacune de ces populations pourrait être considérée comme une unité désignable (COSEPAC, 2004) mais, à l’exception des populations des Grands Lacs et du haut Saint-Laurent, il n’existe pas assez d’information sur leur abondance et/ou sur la taille et les tendances de ces populations pour en évaluer individuellement le statut; elles semblent répandues et peu sujettes à une menace immédiate. Nous recommandons, par conséquent, que les populations des AEED 4 (Saskatchewan-Nelson) et 13 (Arctique de l’Ouest) soient évaluées comme une seule unité, celle des populations de l’ouest, et les populations des Grands Lacs et de l’ouest du Saint-Laurent constituent une seconde unité comme étant la plus représentative des considérations biologiques de cette espèce.

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Figure 4. Répartition du chabot de profondeur dans tout le Canada et couverture généralisée des anciens lacs

glaciaires à l’échelle de 1 cm:300 km.

RÉPARTITION Aire de répartition mondiale

Le chabot de profondeur ne vit que dans les lacs profonds et froids d’Amérique du Nord, surtout au Canada. Aux États-Unis, on ne trouve le chabot de profondeur que dans les Grands Lacs et dans quelques lacs intérieurs du Michigan et du Minnesota (Scott et Crossman, 1973). Généralement, le chabot de profondeur vit dans des lacs correspondant à des régions antérieurement englacées ou accessibles depuis des lacs pro-glaciaires (Dadswell, 1974). Aire de répartition canadienne

Le chabot de profondeur vit presque exclusivement au Canada, où on le trouve surtout dans des zones autrefois englacées allant de la région de Gatineau, dans la partie sud-ouest du Québec, jusqu’aux Grands Lacs laurentiens puis, vers le nord-ouest, au Manitoba et en Saskatchewan et, vers le nord, jusqu’au Grand lac de l’Ours et au Grand lac des Esclaves (Parker, 1988). Une autre population isolée a également été reconnue dans le lac Waterton Supérieur, en Alberta du sud-ouest (McAllister et Ward, 1972) (figure 4). L’aire de répartition connue du chabot de profondeur est étendue, mais éparse. Cette répartition disjointe peut être attribuable à la dispersion des lacs offrant

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des conditions environnementales propices à l’espèce et situés dans des zones où ont existé des couloirs entre lacs glaciaires (Parker, 1988). Il est possible que la répartition connue du chabot de profondeur ne reflète pas adéquatement sa répartition réelle. Les lacunes dans l’information sur l’espèce sont également attribuables, en partie, à l’éloignement et aux difficultés logistiques inhérentes à l’échantillonnage des lacs écologiquement propices, ainsi qu’à l’isolement de l’espèce à de grandes profondeurs dans ces lacs. C’est ce qui fait que la majeure partie des données de répartition provient des déclarations de prises accessoires.

Un programme intensif d’échantillonnage sur place ayant pour cible le chabot de

profondeur a été mené de mai à octobre 2004 (T. Sheldon, données inédites), à l’aide de pièges à ménés modifiés, de filets maillants et de chaluts, dans des lacs où des occurrences avaient été signalées auparavant et dans des lacs affichant une bathymétrie propice et ayant un historique postglaciaire. Au total, 35 lacs ont fait l’objet de cet échantillonnage, et des chabots de profondeur ont été pris dans 20 d’entre eux (tableau 2). Les efforts d’échantillonnage et les occurrences ont couvert l’essentiel de la répartition connue du chabot de profondeur, du lac Alexie (Territoires du Nord-Ouest), dans la partie nord-ouest de l’aire de répartition, au lac des Trente-et-un milles (Québec), dans l’extrême est de l’aire de répartition et au lac Waterton Supérieur (Alberta), à l’extrémité de sa zone sud-ouest. Le tableau 2 montre les résultats de cette étude.

Tableau 2. Résultats de l’étude menée en 2004 sur le chabot de profondeur dans les lacs intérieurs de toute son aire de répartition.

Lac Région Latitude

(N) Longitude

(O) Histo-rique

2004 Étude ER PM ER FM ER C N

(hres) (hres) (hres) Lac Roddick QC 46 14' 54,4" 75 53' 30,9" Oui Oui 408 48 0,33 8 Lac des Îles 46 27' 36,0" 75 31' 59,2" Oui Non 391 46 0 0 Lac des Trente-et-un milles 46 12' 43,1" 75 48' 46,4" Oui Oui 306 36 0 6 Lac Heney 46 01' 16,4" 75 55' 29,2" Oui Non 408 48 0,33 0 Lac 259 (RLE) ON 49 41' 19,9" 93 47' 8,2" Oui Oui 440 40 0 6 Lac Teggau (RLE) 49 42' 07,7" 93 38' 53,1" Non Oui 396 0 0 2 Lac 310 (RLE) 49 39' 42,3" 93 38' 13,6" Oui Non 330 22 0 0 Lac 258 (RLE) 49 41' 41,6" 93 48' 02,9" Non Non 360 24 0 0 Lac Eagle 49 46' 15,5" 93 36' 44,0" Non Oui 272 32 0 11 Lac Burchell 48 35' 07,6" 90 37' 37,6" Oui Oui 340 30 0 17 Lac Fairbank 46 27' 35,0" 81 25' 37,0" Oui Oui 357 32 0 6 Lac Cedar 46 02' 46,7" 78 33' 11,9" Oui Non 816 96 0,33 0 Lac Saganaga 48 14' 32,7" 90 56' 02,7" Oui Oui 384 42 0,33 10 Lac Nipigon 49 27' 37,0" 88 09' 57,6" Oui Oui 300 24 0,33 2 High Lake MB/ON 49 42' 05,2" 95 08' 01,2" Non Non 360 22 0 0 Lac Westhawk MB 49 45' 32,0" 95 11' 28,0" Oui Oui 1104 92 0,33 6 Lac George 50 15' 49,6" 95 28' 16,2" Oui Oui 960 90 0 1 Lac des Bois 49 41' 28,7" 94 48' 53,3" Oui Non 684 36 0,33 0 Lac Clearwater 54 04' 05,5" 101 05' 33,7" Non Oui 924 88 0,33 5

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Lac Région Latitude

(N) Longitude

(O) Histo-rique

2004 Étude ER PM ER FM ER C N

(hres) (hres) (hres) Second lac Cranberry 54 39' 08,5" 101 09' 58,2" Non Oui 420 40 0,33 18 Lac Athapapuskow 54 33' 01,2" 101 39' 05,4" Oui Oui 504 48 0,33 9 Lac Mirond SK 55 07' 20,3" 102 48' 07,6" Oui Non 1200 94 0,33 0 Lac La Ronge 55 12' 06,9" 105 03' 59,2" Oui Non 1100 92 0,33 0 Lac Reindeer 56 23' 34,7" 102 58' 22,2" Oui Oui 368 46 0 4 Lac Wollaston 58 14' 59,3" 103 29' 44,4" Oui Oui 552 48 0 4 Lac La Plonge 55 08' 16,8" 107 15' 43,2" Oui Oui 506 46 0,33 2 Lac Chitty NT 62 43' 42,0" 114 07 57,2" Non Non 792 72 0 0 Lac Alexie 62 29' 02,8" 110 52' 57,9" Oui Oui 880 86 0 1 Grand lac des Esclaves 62 29' 15,0" 110 52' 44,0" Oui Oui 528 94 0 9 Lac Cold AB 54 31' 23,0" 110 06' 30,8" Non Non 748 92 0 0 Lac Peerless 56 40' 23,0" 114 41' 04,0" Non Non 506 0 0 0 Lac Waterton Supérieur 49 00' 17,9" 113 54' 16,8" Oui Oui 768 0 0 28 Lac Kananaskis supérieur 50 36' 41,4" 115 09' 55,9" Non Non 368 0 0 0 Lac Minnewanka 51 16' 02,2" 115 25' 57,4" Non Non 352 0 0 0 Lac Emerald BC 51 26' 25,1" 116 31' 39,8" Non Non 384 0 0 0

Historique = Signalement(s) historique(s) de chabots de profondeur au même endroit avant l’étude de 2004 ER PM = Effort de recherche à l’aide de pièges à ménés ER FM = Effort de recherche à l’aide de filets maillants ER C = Effort de recherche au chalut N = Nombre de chabots de profondeur trouvés à chaque endroit RLE = Région des lacs expérimentaux Remarque : Le chalut est du même type que celui de Dadswell (1972). La nappe de filet maillant mesurait 1 m x 15 m, avec un maillage de 1 cm.

On a trouvé des chabots de profondeur dans quatre lacs où leur existence n’avait

jamais été signalée jusqu’ici : les lacs Eagle et Teggau, dans le nord-ouest de l’Ontario, le lacs Clearwater et le second lac Cranberry, dans le nord-ouest manitobain. L’occurrence du chabot de profondeur dans le second lac Cranberry constitue la première mention du chabot de profondeur dans le bassin versant de la rivière Nelson, au Manitoba. La présence du chabot de profondeur dans le lac Eagle, dans le lac Clearwater et dans le second lac Cranberry est importante, car elle permet de penser qu’il peut se trouver dans des lacs de pêche relativement accessibles et populaires, mais qu’il n’a pas été repéré en raison de la difficulté inhérente à l’échantillonnage de poissons de petite taille tout au fond de ces lacs profonds. Elle indique aussi une forte probabilité de présence du chabot de profondeur dans d’autres lacs profonds et éloignés.

Les lacs où l’existence du chabot de profondeur a déjà été documentée mais n’a

pas été confirmée par l’échantillonnage de 2004 comprennent le lac des Îles et le lac Heney, dans la région de Gatineau (Québec); le lac Cedar, le lac des Bois et le lac 310 de la Région des lacs expérimentaux (Ontario); les lacs Mirond et La Ronge, dans le nord-est de la Saskatchewan. La non-capture de chabots de profondeur dans les lacs où ils ont déjà été repérés peut être attribuable à un mode d’échantillonnage peu

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adéquat pour une espèce difficile à capturer. L’absence, toutefois, du chabot de profondeur des deux lacs québécois est plus préoccupante, car elle peut être attribuable à un changement récent des conditions lacustres, le lac des Îles et, plus particulièrement, le lac Heney ayant subi au cours de la dernière décennie une hausse de l’eutrophisation. L’absence, finalement, du chabot de profondeur dans le lac Cedar est fort probablement attribuable à une erreur d’identification de l’unique chabot de profondeur trouvé dans l’estomac d’un touladi il y a plus de 30 ans, étant donné qu’un échantillonnage intense réalisé dans le lac pendant trois jours en août 2004 n’a produit que 113 chabots à tête plate (Cottus ricei) (Sheldon et al., données inédites). Banville (Daniel Banville, ministère des Ressources naturelles et de la Faune, Sainte-Foy, Québec, comm. pers., 2006) a signalé la prise récente de ce que l’on a cru être un chabot de profondeur dans le lac Simoneau, près du mont Orford, au Québec, ainsi qu’une mention ancienne de prise dans le lac Memphrémagog, également dans les Cantons de l’Est. Claude Renaud, du Musée canadien de la nature, a par la suite identifié que le poisson pêché dans le lac Simoneau comme étant un chabot visqueux (Cottus cognatus). Le signalement ancien du spécimen pris dans le lac Memphrémagog n’a pas été vérifié et, comme il s’agit probablement aussi d’un chabot visqueux, n’est pas accepté en tant qu’identification authentique.

Des chabots de profondeur ont été trouvés à toutes les étapes de leur vie dans

tous les Grands Lacs, sauf le lac Érié (Smith, 1985), où la présence d’aucun spécimen adulte n’a été jamais documentée et où seules des larves ont été signalées (p. ex. Trautman, 1981; Roseman et al., 1998; voir plus loin).

HABITAT

Besoins en matière d’habitat

Le chabot de profondeur est un poisson de fond qui ne se trouve que dans les eaux douces, froides et profondes de toute la partie septentrionale de l’Amérique du Nord (Stewart et Watkinson, 2004). Au contraire de la répartition géographique de nombre d’autres chabots dulcicoles, celle du chabot de profondeur est éparse et strictement limitée à des environnements lacustres profonds. Cette fragmentation, qui est naturelle, est attribuable aux besoins actuels de l’espèce en matière d’habitat, mais aussi à sa dispersion historique par les passages entre lacs glaciaires (Dadswell, 1974). D’une façon générale, le chabot de profondeur cohabite avec les crustacés relictuels de l’ère glaciaire que sont le Mysis relicta et les Diporeia spp. (Scott et Crossman, 1973; Dadswell, 1974).

Pendant tout l’été 2004, des mesures ont été effectuées sur l’habitat du chabot de

profondeur dans 20 lacs intérieurs canadiens (T. Sheldon, données inédites). Dans chacun de ces lacs, on a mesuré certains paramètres à l’endroit exact où des chabots de profondeur avaient été pris. Les fourchettes, les moyennes et les intervalles supérieur et inférieur de confiance figurent au tableau 3. Les données donnent à penser que le chabot de profondeur a besoin d’une eau froide et très oxygénée (T. Sheldon, données inédites). Quand la plus grande profondeur de ces lacs oligotrophes dépasse

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50 m, on y trouve ordinairement le chabot de profondeur à une profondeur allant de 50 m à la profondeur maximale du lac. Dans les lacs de moins de 50 m de profondeur, les chabots de profondeur n’ont été capturés, la plupart du temps, que dans les 20 p. 100 du lac où la profondeur est la plus grande (T. Sheldon, données inédites). Avec l’augmentation de la latitude, cette relation semble décroître, et il n’est pas rare alors de trouver aussi ces chabots à des profondeurs moins grandes (McPhail et Lindsey, 1970).

Tableau 3. Mesures des paramètres de l’habitat de 20 lacs intérieurs où des chabots de profondeur ont été capturés pendant l’été 2004. Les données ont été recueillies en utilisant une bouteille de prélèvement à l’endroit géographique et bathymétrique où les spécimens ont été pris. Profondeur – profondeur de la capture; Temp – température; PDS –profondeur au disque de Secchi; Oxygène – oxygène dissoute; MDT – matières dissoutes totales; Eh – potentiel d’oxydoréduction. Cond. sp. = Conductivité spécifique

Profondeur Temp. PDS Oxygène Cond. sp.

(m) oC (m) (mg/L) (mS/cm)

Fourchette 18,6-285 3,15-6,93 3,5-13,5 6,74-14,44 0,019-0,383

Moyenne 85,377 4,699 6,36 10,629 0,139

IC supérieur 95 % 97,169 4,854 6,755 10,997 0,156

IC inférieur 95 % 73,584 4,544 5,965 10,261 0,121

Écart-type 67,692 0,887 2,267 2,112 0,103

pH Salinité Résistivité MDT Eh

(surface/fond) (ppt) (Kohm.cm) (g/L) (mV)

Fourchette 7,24-9,04/7,21-8,9 0,01-0,180 4,25-85,3 0,012-0,249 207-407

Moyenne 8,294/8,356 0,065 22,176 0,093 286,45

IC supérieur 95 % 8,371/8,435 0,074 25,911 0,105 294,857

IC inférieur 95 % 8,218/8,278 0,057 18,44 0,082 278,042

Écart-type 0,439/0,451 0,049 21,443 0,065 48,259

PDS = Profondeur au disque de Secchi MDT = Matières dissoutes totales Eh = Potentiel d’oxydoréduction

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Dans les Grands Lacs, les adultes se trouvent ordinairement à une profondeur de 60 m à 150 m. Dans le lac Ontario, par exemple, leur abondance est maximale de profondeur de 90 m à 110 m (figure 5) (J. Casselman, données inédites). Dans le lac Supérieur, le chabot de profondeur se rencontre le plus souvent à des profondeurs de plus de 70 m et on en a trouvé jusqu’à 407 m (Selgeby, 1988). Des larves à la dérive, dont on a supposé qu’elles provenaient d’une population relativement abondante du sud du lac Huron, ont été recueillies dans la rivière St. Clair, en 1990, et à une profondeur de 2 m à 5 m (faible profondeur probablement atypique pour l’espèce et le stade de vie) de l’extrémité ouest du lac Érié en 1995 (Roseman et al., 1998).

Figure 5. Carte bathymétrique du lac Ontario montrant la bande de l’habitat du chabot de profondeur définie par les

profondeurs de 90 m à 110 m . Les lignes signalant les profondeurs de 60 m et 150 m apparaissent également.

Carte fournie par J.M. Casselman, département de biologie de l’université Queen’s, Kingston (Ontario).

D’après sa répartition dans le lac Ontario, le chabot de profondeur semble préférer les températures de < 5 °C (J. Casselman, données inédites). Dans le lac Huron, on trouve rarement des chabots de profondeur à des profondeurs inférieures à 55 m, bien que la température puisse être de < 4 °C à de telles profondeurs (J. Schaeffer, données inédites). Tendances en matière d’habitat

Le lac Heney et le lac des Îles, dans le sud-ouest du Québec, deux plans d’eau où

l’on a déjà trouvé des chabots de profondeur, se sont beaucoup eutrophisés au cours des deux dernières décennies. En 2004, des concentrations d’oxygène dissous de 3,18

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et de 6,07 mg/L ont été enregistrées pendant le mois d’août dans le lac Heney et le lac des Îles, respectivement (Sheldon, données inédites). Ces mesures ont été prises au fond des lacs, près de leur point le plus profond, où le chabot de profondeur se trouve le plus souvent. Dans les deux cas, ces chiffres sont inférieurs aux fourchettes normales, et nettement au-dessous de la moyenne, des concentrations d’oxygène dissous mesurées dans les eaux où ont été pris des chabots de profondeur pendant l’étude de 2004, ce qui indique que l’habitat favorable au chabot de profondeur de ces lacs risque d’avoir disparu ou, à tout le moins, qu’il est en déclin. On n’a trouvé de chabot de profondeur dans aucun de ces lacs lors de l’étude.

Comme le chabot de profondeur n’a pas la capacité d’exploiter de nouveaux

habitats en raison de ses limites de dispersion, et comme les habitats propices peuvent décliner dans certains lacs de la partie est de leur aire de répartition en raison de l’eutrophisation anthropique, il s’est produit une légère baisse générale des habitats accessibles au chabot de profondeur.

Protection et propriété

Au Canada, le chabot de profondeur se trouve surtout dans des eaux appartenant au domaine public, et tous les habitats du poisson situés dans ces eaux sont protégés par la Loi sur les pêches, qui est de compétence fédérale. Le chabot de profondeur se retrouve également dans le lac Waterton Supérieur, dans le parc national des lacs Waterton, dans la partie sud-ouest de l’Alberta. Ainsi, son habitat peut bénéficier de la protection supplémentaire assurée aux parcs nationaux par la Loi sur les parcs nationaux.

BIOLOGIE

On sait peu de choses de la biologie du chabot de profondeur, surtout parce qu’il se trouve normalement à de grandes profondeurs (voir la section Habitat). La plupart des études étaient axées sur la biologie du chabot de profondeur dans un lac particulier, comme le lac Michigan, le lac Supérieur ou le lac Ontario, dans les Grands Lacs, ou le lac Burchell, dans le nord-ouest de l’Ontario (Black et Lankester, 1981; Brandt, 1986; Kraft et Kitchell, 1986; Selgeby, 1988; Geffen et Nash, 1992). Âge et croissance

Selgeby (1988) fait état d’un âge maximum de sept ans dans le lac Supérieur, tandis que Black et Lankester (1981) signalent un âge maximum de cinq ans dans le lac Burchell (Ontario). Le gain de longueur est particulièrement grand pendant la première année de vie et décline de 40 p. 100 pendant la deuxième et la troisième années chez le chabot de profondeur du lac Supérieur (Selgeby, 1988). Au cours des années suivantes, le gain de longueur n’est que de 35 p. 100 à 40 p. 100 de celui de la première année (Selgeby, 1988). Le gain de poids, par contre, s’accroît au fil des ans jusqu’à la sixième année de vie (Selgeby, 1988). Le gain de poids du chabot de

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profondeur est nettement plus élevé que sa croissance isométrique (Selgeby, 1988). La différence de taille du chabot de profondeur selon la latitude a été abordée par

plusieurs auteurs (McPhail et Lindsey, 1970; Scott et Crossman, 1973; Black et Lankester, 1981; Selgeby, 1988). S’appuyant sur l’examen d’un gros spécimen du lac Ontario (235 mm de longueur totale [LT]) et sur la longueur relativement moindre des chabots de profondeur du Grand lac des Esclaves (maximum de 69 mm), ces auteurs pensent que la taille maximale du chabot de profondeur décroît à mesure que l’on monte en latitude par rapport aux Grands Lacs. Aucune tendance de cette nature, cependant, n’a été remarquée lors de l’étude de 2004 (T. Sheldon, données inédites). Les plus gros spécimens pris pendant cette étude provenaient du lac Wollaston, dans le nord de la Saskatchewan, et étaient d’une LT de plus de 100 mm (LT maximale de 110 mm), tandis que les spécimens du Grand lac des Esclaves atteignaient une LT de 75 mm et qu’un spécimen du lac Alexie (Territoires du Nord-Ouest, juste au nord du Grand lac des Esclaves) avait une LT de 98 mm (T. Sheldon, données inédites).

Les chabots de profondeur des Grands Lacs, toutefois, sont relativement gros si

on les compare à toutes les autres populations, y compris celles des lacs intérieurs situés à la même latitude. La répartition typique par taille des poissons pris dans le cadre des programmes permanents de pêche indicatrice du lac Huron est illustrée à la figure 6. La taille modale se situait dans la fourchette de 100 mm à 110 mm, quelques spécimens approchant les 200 mm. Historiquement, les spécimens de l’espèce atteignent une plus grande taille dans le lac Ontario que dans n’importe quel autre Grand Lac (Scott et Crossman, 1973).

Figure 6. Répartition des fréquences de la longueur totale, par intervalles de longueur de 10 mm, des chabots de

profondeur pris à la pêche indicatrice dans le lac Huron.

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Reproduction On ne comprend pas entièrement le cycle de reproduction de l’espèce. L’âge de la

maturité a été estimé par Black et Lankester (1981) à trois ans pour les femelles et à deux ans pour les mâles, à partir de spécimens du lac Burchell (Ontario). L’époque de la fraye du chabot de profondeur n’est pas connue. McAllister (1961), McPhail et Lindsey (1970) et Scott et Crossman (1973) supposent que la fraye a lieu à la fin de l’été ou au début de l’automne, en se fondant sur la présence d’œufs presque arrivés à maturité chez des femelles des Grands Lacs en juillet et en août. Black et Lankester (1981), pour leur part, pensent que la fraye se produit fort probablement à la fin de l’automne ou en hiver. D’après l’apparence des œufs et des ovaires examinés, et du fait de la capture de jeunes de l’année lors d’opérations de chalutage exécutées au début du printemps, Selgeby (1988) juge que la fraye a lieu dans le lac Supérieur de la fin de novembre à la mi-mai, avec un pic en janvier.

Dans le lac Michigan, les larves de chabot de profondeur éclosent en eau

profonde en mars, puis remontent à la surface et sont transportées vers le littoral (Geffen et Nash, 1992). Elles retournent ensuite au large et se trouvent en profondeur en fin d’automne. Une femelle gravide a toutefois été prise dans le lac Ontario, dans des eaux relativement peu profondes (30 m), le 22 juin 1996 (Casselman, données inédites).

Alimentation

Le chabot de profondeur se retrouve presque toujours en compagnie des crustacés relictuels Mysis relicta et Diporeia spp. (Dadswell, 1974), qui forment une large part de son alimentation. L’estomac de 71 p. 100 des spécimens examinés, qui provenaient du lac Burchell, contenait des Diporeia spp., et des larves de chironomes et des Mysis relicta étaient présents respectivement dans 41 p. 100 et 3 p. 100 des cas (Black et Lankester, 1981). Les Diporeia spp. et les Mysis relicta représentaient respectivement 73 p. 100 et 26 p. 100 de la biomasse du contenu stomacal des chabots de profondeur du lac Supérieur, alors que les larves de chironomes représentaient 1 p. 100 de l’alimentation de ces poissons (Selgeby, 1988). Les Diporeia spp. dominent dans l’alimentation du chabot de profondeur du lac Michigan (Davis et al., 1997). L’analyse préliminaire du contenu stomacal des chabots de profondeur capturés pendant la campagne de 2004 indique que les amphipodes Diporeia spp. constituent la vaste majorité de leur alimentation, suivis du Mysis relicta (T. Sheldon, données inédites). Les larves de chironomides sont le seul autre aliment observé assez régulièrement. Le zooplancton constitue probablement le principal aliment du chabot de profondeur pendant son stade larvaire pélagique (< 22 mm).

Parasitisme

Le lien entre le parasitisme et la santé du chabot de profondeur n’est pas connu,

mais les parasites signalés chez les chabots de profondeur du lac Burchell (Ontario) comprennent des trématodes (Diplostomulum spp.), des cestodes

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(Cyathocephalus truncatus, Bothriocephalus spp.) et des nématodes (Cystidicola stigmatura, larves de spirurines) (Black et Lankester, 1981). Sur l’ensemble de l’aire de répartition des chabots de profondeur, les parasites signalés comprennent des copépodes (Ergasilus spp.) sur les branchies, des cestodes (Bothriocephalus spp., Proteocephalus spp.) dans l’intestin, des digéniens dans l’intestin, des nématodes dans le foie (Raphidascaris spp.) et des acanthocéphales (Echinorhynchus spp.) dans l’estomac et l’intestin (J. Carney, données inédites).

Prédateurs

Le chabot de profondeur compte pour beaucoup dans l’alimentation des

piscivores, comme le touladi (Salvelinus namaycush) et la lotte (Lota lota) (Scott et Crossman, 1973; Stewart et Watkinson, 2004). Physiologie

Il n’existe pour ainsi dire aucune information sur la physiologie du chabot de

profondeur. Stapleton et al. (2001) signalent que le chabot de profondeur est capable de réduire de 10 p. 100 sa charge de polychlorobiphényles (PCB) par la formation de MeSO2-PCB selon une voie biochimique jusqu’ici jamais observée chez les espèces dulcicoles.

Déplacements et dispersion

La dispersion historique du chabot de profondeur s’est faite par des couloirs entre

lacs pro-glaciaires. Il n’existe à l’heure actuelle pratiquement aucune possibilité de migration ou de dispersion entre lacs intérieurs à cause des exigences écologiques de l’espèce (qui ne peut vivre qu’à de grandes profondeurs lacustres). Il y a dérive de larves entre les lacs Huron et Érié (Roseman et al., 1998).

Relations interspécifiques

Brandt (1986) juge que la disparition du chabot de profondeur du lac Ontario

pendant les années 1950 pouvait être attribuable à la baisse des populations de piscivores (touladi et lotte) du lac, qui aurait favorisé la monopolisation des habitats benthiques par le chabot visqueux (Cottus cognatus), espèce sympatrique du chabot de profondeur. Selon Brandt (1986), il en serait résulté une concurrence plus âpre ou une prédation des jeunes chabots de profondeur par le chabot visqueux. Les tendances récemment observées dans le lac Ontario ne vont toutefois pas dans le sens de cette théorie. Les chabots visqueux étaient assez abondants dans les traits de chalut où on a récemment capturé des chabots de profondeur (J. Casselman, données inédites). Selon Smith (1970), la disparition du chabot de profondeur du lac Ontario pouvait résulter d’une prédation exercée par le gaspareau (Alosa pseudoharengus) et l’éperlan (Osmerus mordax) sur les œufs et les larves de l’espèce. Lors de la campagne réalisée en 2004 dans les lacs intérieurs, on a remarqué que les chabots à tête plate et les chabots de profondeur se trouvaient rarement dans les mêmes lacs (T. Sheldon,

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données inédites), suggérant peut-être une exclusion par la compétition entre les deux espèces.

Adaptabilité

L’adaptabilité du chabot de profondeur est relativement inconnue, mais, selon

certaines indications, elle serait extrêmement limitée. Bien qu’une dévalaison passive des larves vers de nouveaux habitats puisse survenir (notamment du lac Huron au lac Érié), on ne connaît pas de populations reproductrices de chabots de profondeur ailleurs que dans leurs habitats profonds, froids et hautement oxygénés. Qui plus est, le chabot de profondeur n’a jamais été gardé en captivité.

TAILLE ET TENDANCES DES POPULATIONS Lacs intérieurs

Pour la plupart, les lieux où se trouvent des chabots de profondeur n’ont pas fait

l’objet d’échantillonnages vastes ou séquentiels et, par conséquent, il est difficile d’estimer la taille et les tendances des populations de cette espèce. Les données sur les populations de chabots de profondeur dans toute leur aire de répartition (y compris les lignées distinctes des lacs Waterton Supérieur et Fairbank), par conséquent, se limitent surtout à leur présence ou à leur absence, et il faut se montrer prudent dans leur interprétation. Dans la campagne menée en 2004 sur le chabot de profondeur dans les lacs intérieurs du Canada, les efforts et les méthodes de recherche ont été adaptés de manière à cibler précisément cette espèce (T. Sheldon, données inédites). Les échantillonnages antérieurs, qui reposaient largement sur le chalutage (Dadswell, 1972), ont eu des degrés divers de succès.

On a mis au point des pièges à ménés carrés et pliants qui, reposant à plat sur le

fond, permettent d’agrandir la superficie de capture sur le fond même du lac. De 15 à 30 de ces pièges, appâtés avec de la nourriture pour chien et munis de bâtonnets fluorescents (cyalumes), sont mouillés dans chaque lac pendant au moins 12 heures. De plus, on a mouillé un filet maillant à maille étirée de 1,0 cm et, lorsque les conditions météorologiques le permettaient, au moins deux chalutages de fond de 10 minutes ont été pratiqués dans chacun des lacs. Tout l’échantillonnage a été fait dans les zones les plus profondes de chacun des lacs. Le tableau 2 résume, lac par lac, l’effort d’échantillonnage et indique le nombre de chabots de profondeur capturés à chaque endroit.

Parmi les lacs ayant fait l’objet de l’échantillonnage de 2004, des chabots de

profondeur ont été trouvés dans 16 lacs sur 23 où ils avaient été repérés auparavant (tableau 2, figure 9). On n’en a pas trouvé dans 7 lacs où ils avaient déjà été vus, mais on en a trouvé dans 4 lacs où ils n’avaient jamais été signalés (tableau 2, figure 9).

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Trente des lacs où le chabot de profondeur a été signalé, mais pas échantillonné en 2004, n’ont fait l’objet que d’un échantillonnage accessoire, et la situation actuelle des populations de ces lacs est inconnue.

Grands Lacs

Il n’existe aucune estimation de la taille des populations des Grands Lacs, mais

des programmes assez intensifs de pêche indicatrice menés à long terme donnent une bonne idée de leur abondance relative.

Lac Supérieur

La biomasse du chabot de profondeur dans les eaux canadiennes et

étatsuniennes, selon les programmes de pêche indicatrice à assez long terme (figure 7, tableau 4), présente de faibles densités et un léger déclin au fil du temps, particulièrement dans les ensembles de données de plus longue durée touchant les eaux étatsuniennes (Bronte et al., 2003). Selon ces auteurs, les indices sur le chabot de profondeur ne démontraient probablement pas les densités et tendances réelles, car les profondeurs des programmes d’échantillonnage indicateur n’atteignaient que les portions les moins profondes de leur distribution bathymétrique. Néanmoins, le chabot de profondeur semble présent, assez largement réparti, et pris régulièrement bien qu’en faible densité. Des preuves montrent qu’il est un peu plus abondant dans les eaux canadiennes, bien que le programme canadien de pêche indicatrice soit plutôt récent (11 ans). Tableau 4. Indices d’abondance du chabot de profondeur dans les Grands Lacs d’amont.

Lac Supérieur

Eaux étatsuniennes Eaux canadiennes Lac Michigan Lac Huron

Année N/ha kg/ha N/ha kg/ha kg/ha CPE

1973 1,44

1974 2,89

1975 7,43

1976 8,77

1977 6,76

1978 2,37 0,006 6,23

1979 4,45 0,020 11,25

1980 7,58 0,48 17,95

1981 6,70 0,28 15,77

1982 1,82 0,003 11,68

1983 4,40 0,014 24,55

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Lac Supérieur

Eaux étatsuniennes Eaux canadiennes Lac Michigan Lac Huron

Année N/ha kg/ha N/ha kg/ha kg/ha CPE

1984 8,01 0,033 15,17

1985 9,50 0,019 20,43

1986 9,89 0,024 15,97

1987 3,58 0,011 26,28

1988 3,78 0,012 15,96

1989 4,36 0,025 3,94 0,009 7,96

1990 5,12 0,013 5,87 0,024 7,83

1991 1,55 0,005 6,67 0,021 5,14

1992 3,28 0,008 7,34 0,021 9,09 127,8

1993 3,01 0,015 11,77 0,026 6,75 57,2

1994 2,61 0,015 10,43 0,050 6,11 150,1

1995 2,67 0,006 6,80 0,022 7,86 405,2

1996 2,75 0,030 13,43 0,033 12,24 101,9

1997 1,18 0,006 9,34 0,025 14,76 333,5

1998 4,23 0,013 8,06 0,021 3,4

1999 0,75 0,001 2,77 0,008 12,06 78,4

2000 5,55

2001 10,89 50,1

2002 10,56 30,4

2003 9,31 46,1

2004 7,53 63,1

Dans le cas du lac Supérieur, les chiffres et la biomasse sont indiqués séparément selon qu’ils appartiennent aux eaux canadiennes ou étatsuniennes. L’indice de biomasse est donné pour le lac Michigan et les prises moyennes par trait de chalut de 10 minutes sont données pour le lac Huron. L’indice du lac Supérieur a été fourni par Charles R. Bronte, du U.S. Fish and Wildlife Service, New Franken (Wisconsin); il est décrit dans Bronte et al., 2003. L’indice du lac Michigan a été fourni par Charles P. Madenjian, du U.S. Geological Survey, Ann Arbor (Michigan); il est décrit dans Madenjian et al., 2002. L’indice du lac Huron a été fourni par Jeff Schaeffer, du USGS Great Lakes Science Center, Ann Arbor (Michigan).

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Figure 7. Indices d’abondance du chabot de profondeur dans les Grands Lacs d’amont sur 30 ans, de 1970 à 2000.

Les indices ne sont pas continus; ce ne sont que des mesures de l’abondance pendant les périodes indiquées. Les ensembles de données sont de durées diverses. Cette figure illustre les données présentées au tableau 4.

Lac Michigan

Le chabot de profondeur semble être beaucoup plus abondant (figure 7, tableau 4)

dans le lac Michigan que dans n’importe quel autre Grand Lac. Un programme de pêche indicatrice couvrant la période de 1973 à 2004 a montré que l’abondance du chabot de profondeur avait augmenté, avec un pic dans les années 1980 (de 1983 à 1987) (Madenjian et al., 2002) et décliné à un niveau moindre, mais relativement uniforme, de 1989 à 1995, puis s’était accrue légèrement jusqu’en 2002.

Lac Huron

Les résultats d’un programme récent de pêche indicatrice au chalut, de durée

relativement courte, mené dans le lac Huron (figure 7, tableau 4) ont montré que le chabot de profondeur était assez répandu, de 300 à 400 spécimens étant pris par trait de 10 minutes (J. Schaeffer, données inédites). Dans les dernières années (depuis 1999), les prises ont semblé décliner, et l’abondance a pu aller en diminuant. L’équipe d’évaluation des pêches du lac Huron n’a relevé aucun chabot dans ses évaluations depuis 1998 (communication personnelle (2006) de Lloyd Mohr, ministère ontarien des Richesses naturelles).

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Lac Érié Les signalements de chabots de profondeur dans le lac Érié ont été rares et

concernaient toujours des larves (jeunes de l’année) (Roseman et al., 1998). Deux spécimens ont été pris accessoirement lors d’un programme d’échantillonnage des larves de poissons mené en 1995 dans les eaux de la partie ouest du lac Érié situées en Ohio. Ils n’avaient que 15 mm et 17 mm de longueur totale. Bien que ces alevins puissent avoir été rejetés avec l’eau de ballast d’un navire ou provenir d’une population reproductrice du lac Érié, le fait que 21 juvéniles de taille semblable aient été recueillis en amont dans la rivière St. Clair en 1990 indique que leur occurrence résulte probablement d’une dévalaison depuis le lac Huron (Roseman et al., 1998). En effet, selon les résultats du programme de pêche indicatrice au filet mené dans le lac Huron, la population d’amont avait atteint en 1995 des niveaux records (figure 7, tableau 4), ce qui confirme l’hypothèse d’un transport depuis le lac Huron. Il faut insister, toutefois, sur le fait que la situation de la reproduction des populations dans le lac Érié n’est pas claire étant donné qu’aucun adulte n’y a été observé.

Lac Ontario

Le chabot de profondeur a déjà été très abondant dans les eaux profondes du bassin principal du lac Ontario (Dymond et al., 1929), au point d’être jugé préjudiciable à la pêche commerciale du touladi au filet maillant. Les échantillons catalogués pour la période de 1926 à 1941, que l’on peut consulter au Musée royal de l’Ontario, confirment cette présence (tableau 5, figure 8). Le chabot de profondeur, cependant, n’a pas été signalé dans le lac Ontario entre 1943 et 1971, et Christie (1973) a indiqué que les derniers spécimens identifiés dans la partie nord du lac Ontario avaient été pris en 1953. De 1953 à 1973, des pêcheurs commerciaux ont rapporté quelques individus à titre de curiosité, et trois poissons ont été pris lors du programme bilatéral de chalutage en eau profonde de 1972 (tableau 5, figure 8). La rareté du chabot de profondeur a amené Scott et Crossman (1973) à le croire disparu de la région. Crossman et Van Meter (1979), cependant, le signalent parmi les espèces présentes de 1972 à 1975, probablement en raison des échantillons pris en 1972, mais précisent qu’il est extrêmement rare et considéré en péril. Jusqu’en 1996, aucun chabot de profondeur n’a été signalé, en dépit des chalutages profonds très limités qui ont été effectués. En 1996, une femelle gravide a été prise dans le bassin de sortie, dans le cadre d’un programme de chalutage en eau relativement peu profonde. Ce spécimen signalait la réapparition de l’espèce après une absence de 25 ans (Casselman et Scott, 2003). La prise de cet unique poisson lors d’un tel programme a encouragé le lancement d’une recherche ciblée en eau profonde la même année. Un chalutage ciblé limité mené dans la tranche d’eau de 90 m à 110 m a produit deux autres spécimens (tableau 5, figure 8).

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Tableau 5. Chabots de profondeur du lac Ontario (N = 167) archivés et catalogués au Musée royal de l’Ontario ROM), acquis à l’origine et archivés à la station des pêches de Glenora du ministère ontarien des Richesses naturelles, de 1926 à 1996.

Source des échantillons

Année Date Lieu Latitude Longitude N Filet

maillant Chalut Estomac

No de catalogue du ROM

1926 10.29 Port Credit 43°27’a 79°27’ a 2 1 1 2753(1), 2554(1)

1927 07.01 Port Credit 43°28’ a 79°18’ a 13 13 3792 07.18 Port Credit 43°28’ a 79°17’ a 39 39 3628 08.29 Port Credit 43°28’ a 79°17’ a 26 26 3790B

10.01 Port Credit 43°28’ a 69°18’ a 32 32 2669(1), 3790A(31)

1927 Port Credit 43°28’ a 79°18’ a 39 2 37 20113

1928 07.12 Main Duck Island 43°42’ a 76°38’ a 2 2

4876(1), 4877(1)

1930 02.18 Port Credit 43°28’ a 79°18’ a 4 4 6795 1931 Bowmanville 43°39’ a 78°40’ a 1 1 8125

1941 09.02 Niagara-on-the-Lake 43°24’ a 79°05’ a 1 1 13321

1953 08.28 Salmon Point 43°42’ a 77°14’ a 1 1 70625

1961 08.22 Point Traverse 43°40’ 76°45’ 1 1 23129

1963 08.28 Salmon Point 43°42’ a 77°14’ a 4 4 70626b

1972 06.21 Cobourg 43°45’,2 78°08’,6 2 2 70627 1972 09.08 Cobourg 43°43’ 78°06’,9 1 1 70627

1996 06.26 Bassin de sortie 44°02’,63 76°51’,39 1 1 70628

1996 09.20 Point Traverse 43°44’,61 76°49’,96 1 1 70629

1996 09.26 Cobourg 43°47’,03 78°03’,67 1 1 70630

Total 171 127 6 38 L’année, la date et le lieu des captures sont fournis, de même que la source de l’échantillonnage, les coordonnées (enregistrées ou estimées) et les numéros de catalogue du Musée royal de l’Ontario. Les échantillons de 1953, 1961 et 1963 ont été fournis par Stanley Rankin, pêcheur commercial, Salmon Point, comté de Prince Edward (Ontario). Les données inédites ont été rassemblées par J.M. Casselman, département de biologie de l’université Queen’s, Kingston (Ontario). a Latitude et longitude estimées d’après le cap et la profondeur. b Les chiffres d’acquisition de la station de Glenora indiquent que trois spécimens ont été reçus en 1963, mais l’échantillon en contient quatre.

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Figure 8. Répartition du chabot de profondeur dans le lac Ontario d’après les spécimens (N = 167) archivés et catalogués au Musée royal de l’Ontario (ROM), acquis et archivés à l’origine à la station des pêches de Glenora du ministère ontarien des Richesses naturelles, de 1926 à 1996.

Les échantillons archivés au ROM sont indiqués par des cercles noirs montrant l’origine approximative de l’échantillon, l’année de la prise et, entre parenthèses, le nombre d’échantillons. Les triangles noirs représentent les échantillons archivés d’abord à la station des pêches de Glenora. Les étoiles blanches désignent les réapparitions récentes, en 1996, dans des opérations régulières de pêche indicatrice au chalut (30 m) et les étoiles noires marquent les lieux où ont été pris deux chabots dans le cadre d’un chalutage ciblé en eau profonde effectué en 1996 (à 91 m et 96 m). Données inédites rassemblées par J.M. Casselman, département de biologie de l’Université Queen’s, Kingston (Ontario).

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Figure 9. Résultats de l’étude de 2004 sur le chabot de profondeur comparés aux données historiques. Un programme de chalutage plus profond mené dans les eaux étatsuniennes par

le United States Geological Survey (USGS) a tiré de l’eau un chabot, en 1998, à une profondeur de 150 m dans le cadre du programme d’évaluation du gaspareau mené au large de la pointe Thirty-Mile, dans le lac Ontario (Owens et al., 2003). Ce chabot de profondeur, pris au large de la rive sud-ouest, constituait la première observation depuis 1942 de ce poisson autrefois abondant dans les eaux étatsuniennes (Stone, 1947). Un échantillonnage ciblé en eau profonde a produit trois autres exemplaires en 1999 et un en 2000 (Owens et al., 2003). En dépit de ces occurrences récentes, nombre d’intéressés persistent à considérer l’espèce comme disparue du lac Ontario (p. ex. Eshenroder et Krueger, 2002). Ce n’est toutefois pas le cas. En fait, un seul spécimen a été pris en 2004 et 13 en 2005, lors de programmes réguliers de chalutage menés par l’USGS pour l’évaluation du gaspareau et l’étude des eaux pélagiques.

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Depuis la réapparition récente de trois poissons dans le lac Ontario en 1996, on a recueilli au total 19 spécimens. On pourrait arguer que ces observations sont liées à la hausse de l’effort de chalutage, mais ce n’est pas le cas pour le spécimen pris en 1996, car il a été capturé dans le bassin et lors d’un programme régulier de chalutage lancé au début des années 1960. L’apparition de ce spécimen a été interprétée comme le reflet d’une hausse de l’abondance du chabot de profondeur en eau profonde, aussi un programme ciblé de chalutage en eau profonde (de 90 à 110 m) a-t-il été lancé immédiatement; deux spécimens ont été pris. Au contraire, les pêches relativement profondes menées dans le bassin est, dans la tranche d’eau de 60 m, au début des années 1990 dans le cadre d’un programme de pêche indicatrice des touladis juvéniles, n’ont produit aucun chabot de profondeur (J. Casselman, données inédites). En fait, les spécimens observés en 1996 et 1998 appartenaient aux classes de 1994 et de 1995 (Casselman et Scott, 2003). Selon Casselman et al. (1999), il s’est produit au début des années 1990 un changement substantiel dans la communauté ichtyenne pélagique, du moins dans le lac Ontario. La réapparition du chabot de profondeur s’inscrit donc dans un ensemble complet de changements survenus dans la population et dans la communauté.

Il semble bien que le chabot de profondeur n’ait pas disparu du lac Ontario. Sa

présence, bien qu’en très faible nombre, au fil des années 1950, 1960, 1970 et, plus récemment, 1990, suggère que son actuelle résurgence est attribuable au succès reproductif accru de la population restante plutôt qu’à la colonisation par des juvéniles ayant dérivé depuis le lac Huron ou au transfert, par les eaux de ballast, de larves provenant des Grands Lacs d’amont. Le transport vers l’aval des larves, cause probable de l’apparition de larves dans la partie ouest du lac Érié en 1995, n’explique pas pour autant la présence de chabots dans le lac Ontario, bien que, pour Roseman et al. (1998), une telle explication soit plausible.

Les quelques individus trouvés dans le lac Ontario sont gros et occupent un

habitat approprié. La baisse de l’effort de pêche en eau profonde survenu pendant les années 1980 et au début des années 1990 peut expliquer que l’on ait supposé l’espèce disparue. Le chabot de profondeur est néanmoins présent, mais en très petit nombre. Malgré leur grande rareté, des individus adultes gravides ont été observés, et ils semblent croître en nombre, particulièrement selon un échantillonnage mené en 2005 dans les eaux étatsuniennes (13 spécimens). Un certain nombre de classes d’âge ont été identifiées au moyen de l’évaluation de l’âge et tout récemment, en 2005, de petits spécimens ont été pris assez fréquemment dans les eaux étatsuniennes. Bien que la poursuite de la colonisation ne puisse être définitivement exclue, l’apparition de femelles gravides et de jeunes de petite taille, et la présence accrue de classes d’âge récentes constituent des preuves circonstancielles convaincantes de la hausse de l’abondance et du succès de la reproduction.

Activités de sauvetage

Les possibilités de retour d’une population saine de chabots de profondeur dans

les eaux canadiennes, dans des lacs se trouvant des deux côtés de la frontière canado-

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étatsunienne, sont élevées. S’il arrivait toutefois que la population canadienne disparaisse et que la population étatsunienne persiste, les conditions influant sur l’espèce d’un côté de la frontière pourraient aussi avoir des effets de l’autre côté, ce qui diminuerait le potentiel. Qui plus est, il n’existe pratiquement aucune possibilité d’immigration ou d’introduction du chabot de profondeur dans les lacs intérieurs si ces populations disparaissaient.

FACTEURS LIMITATIFS ET MENACES

Historiquement, le chabot de profondeur a été limité par l’existence d’habitats appropriés (des eaux profondes, froides et fortement oxygénées) ayant des liens postglaciaires (Parker, 1988). Les lacs où vit le chabot de profondeur doivent se trouver dans les anciennes limites des lacs pro-glaciaires, car la répartition actuelle de l’espèce n’indique aucune dispersion secondaire, où que ce soit au Canada, par rapport aux limites des lacs glaciaires (figure 4) (Sheldon et al., en préparation). De fait, il n’y a eu aucune dispersion du chabot de profondeur depuis les derniers stades de la phase lacustre pro-glaciaire de la glaciation wisconsinienne. En conséquence, même si des habitats potentiels devenaient disponibles, le chabot de profondeur serait incapable de les exploiter. Selon le relevé des poissons sur le poisson et les caractéristiques physiques des lacs recueillies en 2004 (T. Sheldon, données inédites), il est possible que les populations du lac des Îles et du lac Heney, au Québec, soient en déclin ou aient disparu en raison de l’évolution des conditions du lac (eutrophisation) depuis 20 ans (Sheldon et al., données inédites). L’essentiel des renseignements concernant les facteurs limitatifs et les menaces qui pèsent sur le chabot de profondeur provient toutefois des Grands Lacs.

Les programmes de pêche indicatrice au filet menés dans les Grands Lacs

d’amont montrent que le chabot de profondeur est demeuré relativement abondant pendant une très longue période. La dynamique du lac Michigan permet de croire que cette abondance est directement touchée par la prédation exercée par la lotte (Madenjian et al., 2002) et probablement par le touladi. Le chabot de profondeur a constitué un poisson-fourrage important pour le touladi avant que cette espèce commercialement importante soit fortement réduite et, finalement, disparaisse d’une bonne partie des Grands Lacs. Dans le lac Ontario, le chabot de profondeur était une proie particulièrement importante pour la lotte et pour le touladi : certains touladis d'eau profonde avaient dans leur estomac de grands nombres de chabots quand ces deux espèces étaient abondantes (Scott et Crossman, 1973). Une forte prédation de même nature a été signalée dans le lac Michigan, où le chabot de profondeur est très abondant. En particulier, les tendances temporelles de l’abondance du chabot de profondeur dans le lac Michigan, des années 1960 aux années 1980, s’expliquent surtout par la prédation exercée par le gaspareau et la lotte (Madenjian et al., 2002; Madenjian et al., 2005). Le gaspareau et l’éperlan arc-en-ciel sont aussi considérés comme d’importants prédateurs pendant le stade larvaire pélagique. La hausse rapide de la taille des populations de chabots de profondeur dans le lac Michigan, dans les années 1970 et au début des années 1980, était fort probablement attribuable à une

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baisse de l’abondance du gaspareau à ce moment-là (Madenjian et al., 2002). De même, on a estimé que le déclin de l’abondance du chabot de profondeur pendant les années 1960 était lié à une hausse du nombre de gaspareaux.

Selon certaines hypothèses, le déclin des populations du lac Ontario après les

années 1940 aurait résulté de la pollution par le DDT (Scott et Crossman, 1973). La cause véritable, toutefois, de cette baisse n’est pas bien comprise. Elle est survenue au moment où le touladi a connu un déclin spectaculaire et a fini par disparaître (Casselman et Scott, 2003). Il en a résulté une abondance accrue d’éperlan et de gaspareau, d’importants prédateurs exotiques des larves de chabot, et cela a très probablement contribué à la disparition générale du chabot de profondeur. Comme dans le cas du lac Michigan, la prédation par le gaspareau a sans doute été importante, mais la relation de réciprocité entre l’abondance de l’éperlan et la présence du chabot de profondeur permet de croire que l’éperlan doit aussi y avoir pris part (J. Casselman, données inédites).

Enfin, le déclin récent des Diporeia spp. (peut-être lié à l’invasion de la moule

zébrée) dans les Grands Lacs d’aval peut représenter une menace pour les populations de chabots de profondeur. Les Diporeia spp. étaient les principales espèces proies du grand corégone (Coregonus clupeaformis) dans le lac Michigan, et le déclin de ces amphipodes a eu des effets négatifs sur l’état physique et la croissance du grand corégone dans le lac Michigan (Pothoven et al., 2001). Comme les Diporeia spp. représentent aussi l’essentiel de l’alimentation du chabot de profondeur, ce déclin risque d’avoir les mêmes effets sur ce poisson.

Les questions liées à l’habitat, comme les concentrations d’oxygène et le

changement climatique, n’ont pas été explorées, mais peuvent justifier des études futures. La présence d’espèces exotiques, comme le gobie à taches noires (Neogobius melanostomus), peut influer sur le chabot de profondeur par des interactions au stade larvaire ou à d’autres stades; cela devrait également être étudié. La disparition, toutefois, du chabot de profondeur du lac Ontario a précédé l’apparition du gobie à taches noires.

Une étude détaillée de l’occurrence sporadique du chabot de profondeur dans le

lac Ontario donnerait sans doute une bonne idée des facteurs limitatifs et des menaces planant sur l’espèce. Il existe toutefois une population restante de chabots de profondeur dans le lac Ontario et, bien qu’une réintroduction ait été proposée, elle semble maintenant peu justifiée au vu des prises récentes. Le lac Érié, pour sa part, est peut-être tout simplement trop peu profond pour abriter une population autonome, bien qu’une dérive de larves en provenance du lac Huron ait été constatée de temps à autre (Roseman et al., 1998).

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IMPORTANCE DE L’ESPÈCE

Dans les lacs où on le trouve, on ne saurait trop insister sur le rôle écologique du chabot de profondeur en tant que proie majeure d’espèces piscivores économiquement importantes comme le touladi et la lotte (Day, 1983).

Dans les Grands Lacs, l’espèce constitue un excellent indice de la santé de

l’habitat et de la communauté des poissons d'eau profonde. Sa réapparition, en 1996, dans le lac Ontario a signalé une série de changements au sein de la communauté des poissons pélagiques (Casselman et Scott, 2003, Mills et al., 2003) et la possibilité d’une réduction des effets de prédation de l’éperlan, du gaspareau et de la lotte. On croit également que le chabot de profondeur subit les effets négatifs des contaminants qui peuvent affecter son habitat d’eau profonde. Ceci, toutefois, n’est qu’une supposition. Sa réapparition dans le lac Ontario, dont on le croyait disparu, est particulièrement encourageante, car elle signifie peut-être que le lac Ontario, de bien des manières, se remet de la dégradation marquée qui a affecté sa communauté de poissons et ses habitats pendant une bonne part du dernier demi siècle.

Le chabot de profondeur, finalement, présente un intérêt particulier pour les

personnes qu’intéressent la zoogéographie et la dispersion postglaciaire au Canada (Scott et Crossman, 1973).

PROTECTION ACTUELLE OU AUTRES DÉSIGNATIONS DE STATUT

Les rangs mondial, national (États-Unis et Canada) et sous-national (États et provinces) du chabot de profondeur figurent aux résumés techniques.

Le chabot de profondeur a été désigné par le Comité sur la situation des espèces

en péril au Canada (COSEPAC) comme espèce menacée dans la région des Grands Lacs en 1987, en raison surtout de son déclin dans le lac Ontario. Il est mentionné à l’annexe 2 (menacée) de la LEP. Son rang national est N4, ce qui signifie que l’espèce est apparemment non en péril au Canada (NatureServe, 2005).

Il a le rang S5 (non en péril) ou S4 (apparemment non en péril), respectivement,

en Saskatchewan et en Ontario. Au Manitoba, le rang du chabot de profondeur va de « en péril » à « vulnérable » (S2 S3) et, au Québec, de « en péril » à « gravement en péril » (S1 S2). L’Alberta lui a donné le rang de S1 (gravement en péril). Le chabot de profondeur n’a pas été classé dans les Territoires du Nord-Ouest (NatureServe, 2005).

Aux États-Unis, le chabot de profondeur avait, en 1996, le rang « non en péril »

(N5). Il a le rang sous-national S5 (non en péril) ou S4 (apparemment non en péril) au Michigan (S5), en Indiana (S4) et au Wisconsin (S4). L’État de New York l’estime gravement en péril (S1), tandis que la Pennsylvanie lui a donné le rang SX (considéré disparu de la région et ayant peu de chances de rétablissement). Au Minnesota et dans l’Ohio, le chabot de profondeur n’a pas de rang (SNR) (NatureServe, 2005).

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Certaines dispositions de la Loi sur les pêches du gouvernement fédéral, de la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale, de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement et de la Loi sur les ressources en eau du Canada peuvent aussi assurer une protection générale au chabot de profondeur et/ou à son habitat. Dans les provinces et dans les Territoires du Nord-Ouest, le chabot de profondeur est protégé par plusieurs lois sur l’évaluation environnementale et sur la protection de l’environnement ainsi que par d’autres lois touchant les espèces menacées et vulnérables. Les populations trouvées dans le lac Waterton Supérieur du parc national des lacs Waterton jouissent de la protection partielle de la Loi sur les parcs nationaux.

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RÉSUMÉ TECHNIQUE POPULATIONS DES GRANDS-LACS – OUEST DU SAINT-LAURENT

Myoxocephalus thompsonii Chabot de profondeur, populations des Grands-Lacs – Ouest du Saint-Laurent

Deepwater sculpin, Great Lakes – Western St. Lawrence Populations

Répartition par province et territoire : Ontario et Québec Écozones aquatiques du COSEPAC représentées dans l’aire de répartition de l’espèce :

- Écozone 10 : Grands-Lacs – Ouest du Saint-Laurent Information sur la répartition • Superficie de la zone d’occurrence (km2) au Canada

(Selon la figure 4, à l’aide d’un polygone ajusté au mieux) ~ 850 000 km2

• Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue). Stable • Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occurrence (ordre

de grandeur > 1)? Non

• Superficie de la zone d’occupation (km2) De nombreux emplacements non calculés, mais considérablement inférieure à la zone d’occurrence.

< 800 000 km2

• Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue). Inconnue • Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occupation (ordre

de grandeur > 1)? Non

• Nombre d’emplacements actuels connus ou inférés. 10 lacs • Préciser la tendance du nombre d’emplacements (en déclin, stable,

en croissance, inconnue). En déclin (3 apparemment disparus : 2 au Québec et 1 en Ontario); lac Huron : en déclin.

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements (ordre de grandeur > 1)?

Non

• Tendance de l’habitat : préciser la tendance de l’aire, de l’étendue ou de la qualité de l’habitat (en déclin, stable, en croissance ou inconnue).

Quelque peu en déclin

Information sur la population • Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population :

indiquer en années, en mois, en jours, etc.). De 4 à 5 ans

• Nombre d’individus matures (reproducteurs) au Canada (ou préciser une gamme de valeurs plausibles).

Inconnu

• Tendance de la population quant au nombre d’individus matures en déclin, stable, en croissance ou inconnue.

En déclin

• S’il y a déclin, % du déclin au cours des dernières/prochaines dix années ou trois générations, selon la plus élevée des deux valeurs (ou préciser s’il s’agit d’une période plus courte).

Inconnu

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures (ordre de grandeur > 1)?

Inconnu

• La population totale est-elle très fragmentée (la plupart des individus se trouvent dans de petites populations, relativement isolées [géographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peu d’échanges, c.-à-d. migration réussie de < 1 individu/année)?

Oui

• Énumérer les populations et donner le nombre d’individus matures dans chacune.

Ontario : Lacs Supérieur, Huron, Érié, Ontario, Fairbank et Nipigon. Québec : Lacs Roddick, des Îles, des Trente-et-un milles et Heney.

Inconnu pour toutes

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• Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin, stable, en croissance, inconnue).

En déclin – 2 emplacements disparus au Québec, 1 en Ontario.

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (ordre de grandeur > 1)?

Non

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats) Compétition et prédation de la part d’espèces envahissantes; pollution; eutrophisation. Effet d’une immigration de source externe • L’espèce existe-t-elle ailleurs (au Canada ou à l’extérieur)? Oui, aux États-Unis et dans

l’écozone no 4. • Statut ou situation des populations de l’extérieur?

Écozone no 4 – DI En sécurité sauf dans l’État de New York (S1)

• Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Possible seulement dans les Grands Lacs.

• Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au Canada?

Inconnu

• Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Oui

Analyse quantitative s.o. Statut existant Classification de The Nature Conservancy (NatureServe 2005) Mondial – G5 National États-Unis – N5 Canada – N4 Régional

États-Unis – IN, S4; MI, S5; MN, SSNR; NY, S1; OH, SNR; PA, SX; WI, S4. Canada – Alb., S1; Man., S2S3; T.N.-O., SNR; Ont., S4; Qué., S1S2; Sask.,

S5. Espèces sauvages 2000 (Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, 2001)

Canada – non disponible Provinces – Alb., 5; Man., 2*; Ont., 4; Qué., 2; T.N.-O., 3; Sask., 5. Duncun indique que la classification devrait être 3 ou 4 (J. Duncun, Biodiversity Conservation Section, Manitoba Conservation, Winnipeg [Manitoba]; les commentaires sur la classification sont en relation avec les données sur les espèces de poissons d’eau douce obtenues sur le site Web Espèces sauvages).

COSEPAC : - Menacée, 1987, populations des Grands Lacs seulement - Préoccupante, 2006 (Grands-Lacs – Ouest du Saint-Laurent)

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Statut et justification de la désignation

Statut : Préoccupante

Code alphanumérique : sans objet

Justification de la désignation : L’espèce se trouve dans les parties plus profondes de 10 lacs d’eaux froides, dont les lacs Supérieur, Huron et Ontario, ainsi qu'en Ontario et au Québec. On la croyait éliminée du lac Ontario, mais elle semble s’y être rétablie, bien que ce soit en petits nombres. Les populations ont été détruites dans deux lacs au Québec en raison de l’eutrophisation de ces lacs et pourraient être en déclin dans le lac Huron, possiblement en raison de l’introduction de la moule zébrée. Applicabilité des critères Critère A (Population globale en déclin) : s.o. – aucune preuve de déclin. Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : s.o. – vaste répartition; les renseignements sur l’abondance et les tendances des populations ne sont pas disponibles. Critère C (Petite population globale et déclin) : s.o. – les renseignements sur l’abondance et les tendances des populations ne sont pas disponibles. Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) : s.o. – vaste répartition. Critère E (Analyse quantitative) : s.o. – aucune donnée.

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RÉSUMÉ TECHNIQUE POPULATIONS DE L’OUEST

Myoxocephalus thompsonii Chabot de profondeur, populations de l’Ouest Deepwater sculpin, Western Populations Répartition par province et territoire : Territoires du Nord-Ouest, Alberta, Saskatchewan, Manitoba, Ontario Écozone aquatiques du COSEPAC représentées dans l’aire de répartition de l’espèce :

- Écozone 13 : Arctique de l’Ouest (correspond à la portion de l’aire de répartition de l’espèce dans les Territoires du Nord-Ouest et dans le nord de la Saskatchewan)

- Écozone 5 : Ouest de la baie d’Hudson (correspond à la portion de l’aire de répartition de l’espèce dans le nord-est de la Saskatchewan)

- Écozone 4 : Saskatchewan/Nelson (correspond à la portion de l’aire de répartition de l’espèce en Alberta, dans le centre de la Saskatchewan, au Manitoba et dans le nord-ouest de l’Ontario)

Information sur la répartition • Superficie de la zone d’occurrence (km2) au Canada

(Selon la figure 4, à l’aide d’un polygone ajusté au mieux) ~ 100 000 000 km2

• Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue). Inconnue • Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occurrence (ordre de

grandeur > 1)? Non

• Superficie de la zone d’occupation (km2) De nombreux emplacements non calculés, mais considérablement inférieure à la zone d’occurrence.

< 1 000 000 km2

• Préciser la tendance (en déclin, stable, en expansion, inconnue). Inconnue • Y a-t-il des fluctuations extrêmes dans la zone d’occupation (ordre de

grandeur > 1)? Non

• Nombre d’emplacements actuels connus ou inférés. 52 lacs dans trois écozones • Préciser la tendance du nombre d’emplacements (en déclin, stable,

en croissance, inconnue). Inconnue – 4 apparemment disparus, mais 4 nouveaux emplacements trouvés.

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’emplacements (ordre de grandeur > 1)?

Non

• Tendance de l’habitat : préciser la tendance de l’aire, de l’étendue ou de la qualité de l’habitat (en déclin, stable, en croissance ou inconnue).

Quelque peu en déclin

Information sur la population • Durée d’une génération (âge moyen des parents dans la population :

indiquer en années, en mois, en jours, etc.). De 4 à 5 ans

• Nombre d’individus matures (reproducteurs) au Canada (ou préciser une gamme de valeurs plausibles).

Inconnu

• Tendance de la population quant au nombre d’individus matures en déclin, stable, en croissance ou inconnue.

Inconnue

• S’il y a déclin, % du déclin au cours des dernières/prochaines dix années ou trois générations, selon la plus élevée des deux valeurs (ou préciser s’il s’agit d’une période plus courte).

Inconnu

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre d’individus matures (ordre de grandeur > 1)?

Inconnu

• La population totale est-elle très fragmentée (la plupart des individus se trouvent dans de petites populations, relativement isolées [géographiquement ou autrement] entre lesquelles il y a peu d’échanges, c.-à-d. migration réussie de < 1 individu/année)?

Oui

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• Énumérer les populations et donner le nombre d’individus matures dans chacune. Écozone no 7 : Lac Waterton. Écozone no 13 : Territoires du Nord-Ouest – Grand lac des Esclaves, lac

La Marte, lac Keller, Grand lac de l’Ours et lac Alexie. Saskatchewan – Lacs Reindeer, Wollaston, Athabasca, Black, Riou, Beaverlodge, Canoe, East, Hatchet, Laonil, Milliken, Waterbury, Yalowega et C1.

Écozone no 4 : Saskatchewan – Lacs La Ronge, La Plonge, Mirond, MacKay et McLenna. Manitoba – Lacs Athapapuskow, Cranberry, Westhawk, George et Clearwater. Ontario – Lac 259, lac Teggau, lac 310, lac 258, et lacs High, William, Horseshoe, Dicker, Passover, Burton, Trout, Eagle, Cedar, Raven, Burchell, Saganaga, Squeers, Huston, Notellum, Manitou et Teggau.

Inconnu pour toutes.

• Préciser la tendance du nombre de populations (en déclin, stable, en croissance, inconnue).

Inconnue

• Y a-t-il des fluctuations extrêmes du nombre de populations (ordre de grandeur > 1)?

Non

Menaces (réelles ou imminentes pour les populations ou les habitats) Compétition et prédation de la part d’espèces envahissantes; pollution; eutrophisation. Effet d’une immigration de source externe • L’espèce existe-t-elle ailleurs (au Canada ou à l’extérieur)? Oui, aux États-Unis et dans

l’écozone no 3. • Statut ou situation des populations de l’extérieur?

Aucune population des États-Unis avoisinante

• Une immigration a-t-elle été constatée ou est-elle possible? Impossible • Des individus immigrants seraient-ils adaptés pour survivre au

Canada? Inconnu

• Y a-t-il suffisamment d’habitat disponible au Canada pour les individus immigrants?

Oui

Analyse quantitative s.o. Statut existant Classification de The Nature Conservancy (NatureServe 2005) Mondial – G5 National États-Unis – N5 Canada – N4 Régional

États-Unis – IN, S4; MI, S5; MN, SSNR; NY, S1; OH, SNR; PA, SX; WI, S4. Canada – Alb., S1; Man., S2S3; T.N.-O., SNR; Ont., S4; Qué., S1S2; Sask.,

S5. Espèces sauvages 2000 (Conseil canadien pour la conservation des espèces en péril, 2001)

Canada – non disponible Provinces – Alb., 5; Man., 2*; Ont., 4; Qué., 2; T.N.-O., 3; Sask., 5. *Duncun indique que la classification devrait être 3 ou 4 (J. Duncun, Biodiversity Conservation Section, Manitoba Conservation, Winnipeg [Manitoba]; les commentaires sur la classification sont en relation avec les données sur les espèces de poissons d’eau douce obtenues sur le site Web Espèces sauvages).

COSEPAC : population de l’Ouest, d’abord évaluées comme étant non en péril en 2006

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Statut et justification de la désignation

Statut : Non en péril

Code alphanumérique : sans objet

Justification de la désignation : Cette espèce est largement répandue dans l’ouest du Canada où elle se trouve dans les parties les plus profondes d’au moins 52 lacs d’eaux froides dans le nord-ouest de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest. Il n’existe pas de preuve indiquant un déclin des populations ou toute menace qui pourrait représenter un risque quelconque pour ces populations.

Applicabilité des critères Critère A (Population globale en déclin) : s.o. – aucune preuve pour établir un déclin. Critère B (Petite aire de répartition, et déclin ou fluctuation) : s.o. – vaste distribution – les renseignements sur l’abondance et les tendances des populations ne sont pas disponibles. Critère C (Petite population globale et déclin) : s.o. – les renseignements sur l’abondance et les tendances des populations ne sont pas disponibles. Critère D (Très petite population ou aire de répartition limitée) : s.o. – vaste répartition. Critère E (Analyse quantitative) : s.o. – aucune donnée.

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REMERCIEMENTS M. William Franzin (Ph. D.) et M. Douglas Watkinson, de l’Institut des eaux

douces, ont fourni un soutien logistique et des conseils tout en effectuant l’inventaire de 2004 du chabot de profondeur. M. Dave Boguski a été un assistant extraordinaire sur le terrain qui a passé d’innombrables heures sur les lacs à effectuer des échantillonnages du chabot des profondeurs après avoir aidé à préparer les nombreuses excursions pendant l’inventaire de 2004. Des examinateurs dans les compétences responsables de l’aire de répartition du chabot de profondeur ont fourni des commentaires. Un soutien financier a été fourni par Pêches et Océans Canada au cours de la recherche, facilitant ainsi la compilation du présent rapport de situation mis à jour. Un financement a également été fourni par le Projet de formation scientifique dans le Nord. Ken Stewart était toujours disponible pour donner conseil pendant la préparation du présent rapport. Enfin, le financement du rapport a été fourni par le COSEPAC.

SOURCES D’INFORMATION

Black, G.A., et M.W. Lankester. 1981. The biology and parasites of deepwater sculpin, Myoxocephalus quadricornis thompsonii (Girard), in Burchell Lake, Ontario, Can. J. Zool. 59:1454-1457.

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EXPERTS CONTACTÉS

Charles R. Bronte Jason Stockwell U.S. Fish and Wildlife Service USGS Great Lakes Science New Franken (Wisconsin) Center Lake Superior Biological Station Ashland (Wisconsin) Chuck Madenjian Mark Holey USGS Great Lakes Science Center U.S. Fish and Wildlife Service Ann Arbor (Michigan) Green Bay (Wisconsin) Lloyd Mohr Jeff Schaeffer Ministère des Richesses naturelles de USGS Great Lakes Science l’Ontario Center Lake Huron Fisheries Management Unit Ann Arbor (Michigan) Owen Sound (Ontario) Tim Johnson Maureen Walsh Section de recherche-développement USGS Lake Ontario Biological en matière de pêche Station Ministère des Richesses naturelles de Oswego (New York) l’Ontario Wheatley (Ontario)

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Randy Owens (à la retraite) Jim Hoyle USGS Lake Ontario Biological Station Ministère des Richesses Oswego (New York) naturelles de l’Ontario Unité de gestion des ressources

du lac Ontario Glenora (Ontario) Lucian A. Marcogliese Lara Cooper Biologiste recherchiste Pêches et Océans Canada Ameliasburgh (Ontario) Ottawa (Ontario) William Franzin Douglas Watkinson Pêches et Océans Canada Pêches et Océans Canada Winnipeg (Manitoba) Winnipeg (Manitoba) James Reist Jim Johnson Pêches et Océans Canada Pêches et Océans Canada Winnipeg (Manitoba) Winnipeg (Manitoba) Dave Tyson Ken Mills Pêches et Océans Canada Pêches et Océans Canada Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) Winnipeg (Manitoba) Bruce Fallis Richard Bailey Pêches et Océans Canada Pêches et Océans Canada Rob Allen Peter Achuff Pêches et Océans Canada Parcs Canada Parc national des Lacs-Waterton (Alberta) Cyndi Smith Rob Watt Parcs Canada Parcs Canada Parc national des Lacs-Waterton (Alberta) Parc national des Lacs-Waterton (Alberta) Joanne Williams Amber Stewart Parcs Canada Parcs Canada Parc national des Lacs-Waterton (Alberta) Parc national Yoho

(Colombie-Britannique) Ken Stewart James Duncan University of Manitoba Conservation Manitoba Winnipeg (Manitoba) Winnipeg (Manitoba)

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Gordon Court Alan Dextrase Fish and Wildlife Ministère des Richesses Edmonton (Alberta) naturelles de l’Ontario Peterborough (Ontario) Suzanne Carriere Michael Setterington Wildlife and Fisheries Ministère de l’Environnement Yellowknife (Territoires du Nord-Ouest) Arviat (Nunavut) Daniel Banville Thomas Jung Ministère des Ressources naturelles Direction de la faune et du et de la Faune poisson Québec (Québec) Ministère de l’Environnement Whitehorse (Yukon) Jeanette Pepper Gloria Goulet Saskatchewan Conservation Data Centre Service canadien de la faune Saskatchewan Environment Ottawa (Ontario) Regina (Saskatchewan) Cecilia Lougheed Jody Snortland Service canadien de la faune Office des ressources Environnement Canada renouvelables du Sahtu Ottawa (Ontario) Tulita (Territoires du Nord-Ouest)

SOMMAIRE BIOGRAPHIQUE DES RÉDACTEURS DU RAPPORT

Tom A. Sheldon a obtenu un baccalauréat ès sciences (avec distinction) de la

University of Manitoba en 2003, avec une majeure en zoologie et une mineure en mathématiques. Il a travaillé pendant deux ans à titre de biologiste halieutique sous la supervision de M. William Franzin (Ph. D.), du ministère des Pêches et des Océans. À l’heure actuelle, il est étudiant de cycle supérieur à la University of Manitoba dans le programme de maîtrise ès sciences portant sur la génétique, la biologie et l’écologie du chabot de profondeur dans l’ensemble de son aire de répartition. Il effectue également une partie de sa recherche en tant que chercheur invité à la Trent University.

Nicholas E. Mandrak est chercheur scientifique au ministère des Pêches et des

Océans à Burlington (Ontario). Ses recherches sont concentrées sur la biodiversité, la biogéographie et la conservation des poissons d’eau douce du Canada. M. Mandrak est coauteur de 15 rapports du COSEPAC. Il est membre du Sous-comité de spécialistes des poissons d’eau douce du COSEPAC.

John M. Casselman est professeur auxiliaire à la Queen’s University à Kingston

et scientifique émérite principal à la Glenora Fisheries Station du ministère des Richesses naturelles de l’Ontario. Il se spécialise dans les études de la dynamique des

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communautés et la physiologie environnementale des poissons et étudie depuis un certain nombre d’années l’occurrence et la réapparition du chabot de profondeur dans le lac Ontario.

Chris C. Wilson est chercheur scientifique au ministère des Richesses naturelles

de l’Ontario. Il est également professeur auxiliaire à la Trent University. Ses recherches sont concentrées sur la génétique, la biogéographie et la conservation des poissons d’eau douce du Canada.

Nathan R. Lovejoy est professeur auxiliaire à la University of Toronto, où il étudie

la biodiversité à diverses échelles taxinomiques et géographiques. Il s’intéresse tout particulièrement au rôle que joue la géographie dans la genèse et l’organisation de la diversité génétique et taxinomique.