21
UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L’OUEST DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE FILIERES AGRO INDUSTRIELLES - RAPPORT BENIN Version provisoire 765 Juin 2002 92-98, bd Victor Hugo, 92115 CLICHY – France Tél: + 33 1 41 27 95 95 Fax: + 33 1 47 37 96 20 E-mail: [email protected] / Web : www.sofreco.com

UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L’OUEST · STATISTIQUES DE PRODUCTION, DE COMMERCIALISATION ET ... de la qualité tout au long des ... de devises que représente l’anacarde, en

Embed Size (px)

Citation preview

UNION EUROPEENNE – AFRIQUE DE L’OUEST

DIAGNOSTIC STRATEGIQUE DE FILIERES AGRO INDUSTRIELLES -

RAPPORT BENIN

Version provisoire

765 Juin 2002

92-98, bd Victor Hugo, 92115 CLICHY – France Tél: + 33 1 41 27 95 95 Fax: + 33 1 47 37 96 20

E-mail: [email protected] / Web : www.sofreco.com

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 2 -

TABLE DES MATIERES

1. INFORMATIONS GENERALES SUR LE PAYS ................................................................3

1.1. CHIFFRES CLES DE L’ECONOMIE........................................................................................3 1.2. CONTEXTE ECONOMIQUE DU DEVELOPPEMENT ...................................................................3 1.3. L’AGRICULTURE, L’ELEVAGE ET LA PECHE DANS L’ECONOMIE .............................................4

2. FILIERES AGRO-INDUSTRIELLES SELECTIONNEES....................................................4

2.1. FILIERE CEREALES ET AUTRES PRODUITS VIVRIERS.............................................................4 2.1.1. GENERALITES SUR LA FILIERE .........................................................................................4 2.1.2. STATISTIQUES DE PRODUCTION.......................................................................................5 2.1.3. TRANSFORMATION LOCALE .............................................................................................5 2.1.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ....................................................................................7 2.1.5. BESOINS DE PARTENARIAT ..............................................................................................8 2.2. FILIERE FRUITS ET LEGUMES..............................................................................................8 2.2.1. GENERALITES SUR LA FILIERE .........................................................................................8 2.2.2. STATISTIQUES DE PRODUCTION, DE COMMERCIALISATION ET PRIX DES PRODUITS ..............8 2.2.3. ORGANISATION DU SECTEUR, PRINCIPAUX OPERATEURS ET DEBOUCHES .........................10 2.2.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ..................................................................................11 2.3. FILIERE PECHE ET AQUACLTURE ......................................................................................12 2.3.1. GENERALITES SUR LA FILIERE .......................................................................................12 2.3.2. PRODUCTION, COMMERCIALISATION ET PRIX DES PRODUITS............................................12 2.3.3. TRANSFORMATION LOCALE ...........................................................................................15 2.3.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ..................................................................................16 2.3.5. BESOINS DE PARTENARIAT ............................................................................................17 2.4. FILIERE ANACARDE .........................................................................................................17 2.4.1. GENERALITES SUR LA FILIERE .......................................................................................17 2.4.2. STATISTIQUES DE PRODUCTION, DE COMMERCIALISATION ET PRIX DES PRODUITS ............17 2.4.3. ORGANISATION DU SECTEUR ET PRINCIPAUX OPERATEURS .............................................19 2.4.4. POTENTIALITES ET CONTRAINTES ..................................................................................20

ANNEXE : PERSONNES RENCONTREES.........................................................................21

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 3 -

1. Informations générales sur le pays

1.1. Chiffres clés de l’économie

Superficie 112 762 km² Population (2001) 6,3 millions d’habitants Croissance démographique (1994–2000) 2,8 % par an P.I.B. (2001) 2,7 milliards € P.I.B. / habitant 429 € (soit 281 500 FCFA) Taux de change (mai 2002) 1 € = 655,96 FCFA Contribution au P.I.B. (1999) : ! Agriculture 37,8 % ! Industries et mines 13,7 %

dont Industries alimentaires 4,7 % ! Services 48,5 % 1999 2000 2001 Croissance du P.I.B. +5,0% +5,0% +5,8% Taux d’inflation +0,3% +4,2% +4,6%1 Commerce extérieur (2000) : ! Exportations FOB 412 millions € ! Importations FOB 600 millions € Principales exportations du secteur primaire coton, noix de cajou

1.2. Contexte économique du développement Au début des années 1990, la République du Bénin définissait les grandes orientations de sa politique agricole à travers la Lettre de Déclaration de Politique de Développement Rural (LDPDR), signée le 31 mai 1991. Par la suite intervenait la mise en œuvre du Projet de Restructuration des Services Agricoles (PRSA) et la tenue de la Table Ronde du Secteur Rural en septembre 1995. Dans le même temps, l’Etat prenait différentes options politiques visant l’ouverture internationale, l’intégration aux dynamiques économiques régionales et la libéralisation interne de l’économie. En 1999/2000, le Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche réaffirmait les choix stratégiques retenus (Déclaration de Politique de Développement Rural de juin 2000), précisait les problématiques sectorielles et transversales (Schéma Directeur du Développement Rural approuvé en avril 2000) et définissait la mise en œuvre de la politique nationale de développement rural (Plan Stratégique Opérationnel approuvé en août 2000). Le Bénin affirme ainsi sa volonté de réduire la dépendance vis-à-vis des importations et de diversifier l’offre d’exportation via l’amélioration de la compétitivité et une meilleure gestion de la qualité tout au long des filières de production. Les productions agricoles tournées vers l’exportation et/ou susceptibles d’être valorisées pour le marché national sont encouragées.

1 Taux d’inflation des 9 premiers mois en glissement annuel.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 4 -

1.3. L’agriculture, l’élevage et la pêche dans l’économie Le secteur primaire, base de l’économie béninoise, représente près de 38% du PIB et occupe 80% de la population active. A l’exception du riz et des protéines animales, le Bénin couvre ses besoins alimentaires grâce à la production locale. Le coton, cultivé dans le nord du pays, est la principale culture industrielle destinée à l’exportation. Elle concerne environ 300 000 petites exploitations et apporte entre 80 et 90% des recettes d’exportation du pays. Il s’agit de la seule culture dont la filière est organisée : les producteurs sont regroupés au sein des Centres d’action régionaux pour le développement rural (CARDER). Outre le coton, le palmier à huile, et dans une moindre mesure, l’arachide, le café et le tabac constituent les produits d’exportation traditionnels du pays. Dans le cadre de sa politique de diversification agricole, l’Etat tente toutefois de promouvoir d’autres filières, parmi lesquelles le riz, le manioc, le maïs, l’ananas et la noix de cajou. Ces différents produits souffrent toutefois de contraintes multiples, notamment pour assurer des approvisionnements stables et des exportations quantitativement significatives. Pour certaines cultures, cette difficulté est liée à l’inexistence de plantations industrielles. Pour d’autres, elle tient à la faible organisation des filières. L’absence de politique de crédit pour soutenir la production à l’exportation constitue un autre handicap. Le sous-secteur de l’élevage représente environ 4% du PIB national et ¼ du PIB sectoriel. La production animale demeure modeste et peu structurée. De la même façon, la pêche, qui représente 2% du PIB, reste une activité artisanale dont les produits ne couvrent pas les besoins nationaux.

2. Filières agro-industrielles sélectionnées Parce qu’elles font l’objet d’un certain renouveau, nous avons retenu la filière céréales et produits vivriers, la filière fruits et légumes ainsi que le secteur de la pêche, avec un accent particulier sur la filière crevettes. Nous avons également abordé la nouvelle source de devises que représente l’anacarde, en passe de devenir la principale exportation en valeur du pays derrière le coton.

2.1. Filière céréales et autres produits vivriers

2.1.1. Généralités sur la filière Au cours de la campagne 1997-98, les emblavures en cultures annuelles occupaient 1,8 millions d’hectares, soit 38% de la superficie totale cultivable, estimée à 4,8 millions d’hectares. Les céréales et les tubercules et autres racines tubérisées représentaient plus de 60% des superficies cultivées. Parmi les céréales, les principales cultures en terme de surface cultivée sont le maïs (75% des surfaces céréalières en 1997-98) et le sorgho (19%). Le manioc et l’igname constituent l’essentiel des surfaces cultivées en tubercules et autres racines tubérisées (respectivement 57% et 40% des surfaces en 1997-98). Le maïs est principalement cultivé dans la moitié sud du Bénin, le sorgho dans la moitié nord. Une grande partie du manioc est cultivé dans les

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 5 -

départements côtiers. Les départements de l’Atacora (au nord-est) et de l’Atlantique (au sud) produisent à eux deux près de 80% de l’igname. Si tous ces produits apparaissent avant tout comme des produits vivriers concourants à la sécurité alimentaire du pays, certains, tels le maïs et le manioc, sont susceptibles de présenter des débouchés pour les industries de transformation locales et sur les marchés extérieurs.

2.1.2. Statistiques de production

Tableau 1 : Productions vivrières (en milliers de tonnes) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 évolution

1995/2000 Maïs 576 556 728 662 679 663 + 15,1% Millet 22 24 27 29 30 34 + 54,5% Sorgho 117 110 120 138 142 136 + 16,2% Riz (paddy) 17 22 29 36 37 44 + 158,8% Manioc 1 238 1 457 1 926 1 989 2 063 2 800 + 126,2% Igname 1 286 1 342 1 514 1 584 1 628 1 773 + 37,9%

Source : Faostat. Le maïs, le manioc et l’igname confirment leur place de principaux produits vivriers. Parmi ces trois cultures, la production de manioc a enregistré la plus forte croissance au cours des dernières années, suivant ainsi la forte hausse de la demande intérieure en farine de manioc (gari), l’un des aliments les moins chers du marché. Le manioc et l’igname totalisaient 4,5 millions de tonnes en 2000, soit un équivalent de 1,1 millions de tonnes de produits transformés. Les productions de riz et de millet restent moins importantes, même si elles connaissent de fortes progressions. Celle du riz est sans doute en partie liée à la promotion de cette filière dans le cadre de la politique de diversification agricole. La production actuelle ne permet toutefois pas de couvrir les besoins nationaux, estimés à plus de 80 000 tonnes. En ce qui concerne les rendements, les performances des principales cultures sont relativement modestes : à peine 1,2 t/ha pour le maïs, entre 10 et 11 t/ha pour l’igname et le manioc. Il existe donc des marges importantes pour améliorer la productivité, les rendements en manioc pouvant par exemple atteindre jusqu’à 40 t/ha.

2.1.3. Transformation locale a. Description du secteur de la transformation Si l’on excepte la filière blé – largement dépendante des importations – pour laquelle il existe deux minoteries (les Grands Moulins du Bénin et les Grands Moulins du Golfe), la transformation des céréales et autres produits vivriers demeure très artisanale et essentiellement tournée vers l’autoconsommation. Il existe cependant trois décortiqueries de paddy, qui appartenaient auparavant à l’Etat : l’ex-MITRO dans l’Ouémé, l’ex-SACLO dans le Zou, ainsi qu’une rizerie installée à Nattitirou. Dans les trois cas, l’équipement, de type semi-artisanal, est assez sommaire.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 6 -

L’Etat avait également installé une maïserie industrielle d’une capacité de 35 000 tonnes par an à Bohicon, laquelle a été privatisée en 1996. Le repreneur, la société SOCIA, annonce toutefois une activité dérisoire (15% de la capacité), principalement en gritz de brasserie et en farines ménagères dont la qualité organoleptique n’est toutefois pas pleinement en phase avec la demande. En fait, ce dernier marché est complexe, fragmenté, mal connu et les technologies industrielles appropriées ne sont pas réellement maîtrisées. Par ailleurs, la demande en produits du manioc a suscité la création d’une multitude de petites unités artisanales de transformation commercialisant de l’amidon, du gari et même des cossettes quand les débouchés à l’international offrent une bonne rentabilité. Les établissements ADEOSSI à Savé possèdent la seule installation industrielle de fabrication de gari, dotée d’une capacité de râpage de l’ordre de 50 à 100 tonnes par jour. Incapable de produire en régie une quantité suffisante de racines (par manque de main-d’œuvre) et face aux échecs de contractualisation avec les petits producteurs, l’unité, qui connaît en outre des problèmes techniques (déséquilibre dans les capacités de production des différentes opérations), aurait récemment cessé ses activités. c. Positionnement des produits et débouchés Le Bénin, qui importe du riz, du blé et des farines de blé, est globalement autosuffisant pour le maïs et même parfois exportateur vers les pays de la région (Niger, Burkina, Nigeria, Gabon, Congo…). Il est très régulièrement excédentaire en ce qui concerne le manioc. Le manioc et le maïs sont parmi les produits les plus commercialisés et les plus prometteurs en termes de débouchés et de potentiel de croissance. Les statistiques d’exportation affichent ainsi 440 tonnes de produits du manioc en 1999 et 195 tonnes l’année suivante, et ce vers des destinations diverses : France, Congo, Gabon, Etats-Unis, Sénégal, Niger, Nigeria, Ghana. Les produits exportés sont sans doute plus ou moins transformés car les prix déclarés s’inscrivent dans une fourchette large (30 à 300 FCFA/kg), avec une moyenne à 80 FCFA/kg en 1999 et 153 FCFA/kg en 2000.

Tableau 2 : Analyse théorique du prix de revient du manioc sur la base d’une valeur CAF de 100 USD/tonne

Valeur CAF Europe 100 USD/tonne (cossettes)

Valeur FOB Cotonou 65 USD/tonne2 soit 39 FCFA/kg3

Frais de mise à FOB 14 FCFA/kg Prix ex-entrepôt Cotonou 25 FCFA/kg

Frais au port et frais de transport intérieur

12 FCFA/kg

Prix de vente des transformatrices artisanales et semi-industrielles

13 FCFA/kg

Prix au producteur 4,35 FCFA/kg (tubercules frais)4 Source : Racaud / PADSE, 1999.

Dans la mesure où le producteur a un coût de revient supérieur à 8 FCFA/kg et où il vend son manioc aux transformatrices à plus de 22 FCFA/kg, il lui faudrait multiplier son rendement par 5 pour maintenir son revenu. 2 Pour une livraison totale de 5 000 tonnes de cossettes. 3 Avec le taux de change moyen de 1999, soit 1USD = 600 FCFA. 4 Sans compter la rémunération du travail des transformatrices.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 7 -

Concernant le maïs, en 1999, la maïserie de Bohicon effectuait des livraisons régulières, par contrat, de gritz de maïs aux brasseries béninoises, répondant ainsi à la totalité de leurs besoins (environ 150 tonnes mensuelles). Par la suite, l’entreprise a connu des difficultés commerciales, ne parvenant pas à faire accepter son gritz par les responsables du groupe CASTEL, la principale brasserie béninoise. Quant à la farine, la production a été affectée par la présence de charançons, rendant le produit impropre à la consommation, et les ventes n’ont évolué que très lentement du fait de la concurrence des méthodes traditionnelles de transformation.

2.1.4. Potentialités et contraintes L’autosuffisance alimentaire du pays demeure précaire en raison de fortes disparités régionales relatives aux niveaux de production. Celles-ci sont accentuées par des problèmes de desserte rurale (mauvais état des routes) et des problèmes à caractères technique et saisonnier (faible performance des systèmes de stockage, de transformation et de conservation). L’Europe, qui importe plus de 3 millions de tonnes de cossettes par an, offre un débouché garanti pour les produits dérivés du manioc destinés à l’alimentation animale. Le manioc béninois présente sur ce marché des atouts indéniables, notamment en terme de qualité : sa teneur en amidon est par exemple supérieure à celui de la Thaïlande, principal fournisseur de l’UE. Pourtant, le Bénin ne parvient qu’à livrer des quantités minimes, et ce malgré la forte croissance de la production nationale de racines fraîches de manioc. Plusieurs facteurs permettent d’expliquer la faiblesse des surplus disponibles pour l’exportation : ! le niveau élevé de la consommation locale, notamment en gari, un aliment très bon

marché, qui a vu sa consommation augmenter après la dévaluation et la baisse du pouvoir d’achat des consommateurs ;

! la faiblesse du rendement de transformation : il faut 3 kg de racines fraîches de manioc pour obtenir un kilo de manioc sec ;

! des prix peu incitatifs : la marge bénéficiaire des producteurs est relativement faible (inférieure à 10%), d’autant qu’on observe une tendance à la baisse des prix offerts par les exportateurs, confrontés au problème de la compétitivité du manioc béninois sur le marché international (la fixation des prix est liée à l’évolution du prix des céréales fourragères et du soja, subventionnés par l’UE).

Comme nous l’avons vu précédemment, et compte tenu de la structure des prix sur le marché mondial, l’organisation d’une filière d’exportation pour les cossettes de manioc nécessiterait d’améliorer très fortement la productivité par hectare. Qu’il s’agisse du manioc ou du maïs, les technologies et les process pour la production industrielle des farines ménagères ne sont pas parfaitement maîtrisés. Les productions des principales unités du secteur ne sont pas compétitives sur le marché local en termes de prix et de qualité. Sur ce dernier point, on constate une inadéquation entre les qualités organoleptiques des produits industriels et les habitudes des consommateurs béninois. En revanche, la qualité du gritz de maïs béninois est relativement bonne, ce qui permettrait d’envisager des livraisons à l’ensemble des brasseries ouest-africaines, qui importent régulièrement ce produit d’Europe et d’Afrique du Sud.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 8 -

2.1.5. Besoins de partenariat La gamme des produits dérivés du manioc est variée : gari, tapioca, amidon ou fécule, cossettes, aliments du bétail. L’Etat recherche actuellement des financements pour organiser cette filière en vue de l’exportation et dans le cadre de projets précis. Une meilleure structuration de la commercialisation du maïs devrait contribuer à renforcer l’autosuffisance du pays et permettrait de répondre aux besoins de la maïserie (à travers l’usine de Bohicon) et de l’industrie de la brasserie, grande consommatrice de gritz de maïs.

2.2. Filière fruits et légumes

2.2.1. Généralités sur la filière La production des fruits a connu au Bénin un certain essor à compter de la décennie 1980. Les principaux fruits produits sont par ordre d’importance : l’ananas, les agrumes, la mangue, les bananes, l’avocat, la papaye et la goyave. Aucune méthode appropriée de conservation des fruits frais n’existe au Bénin. Le froid est assez peu utilisé compte tenu de son coût prohibitif. De même, le séchage des fruits pour l’autoconsommation ou la commercialisation est relativement peu connu. En revanche, il existe une production artisanale de jus, confitures, sirops et nectars mais les quantités sont faibles. En ce qui concerne les cultures maraîchères, la gamme est très variée. La production de tomates est de loin la plus importante, avec plus de 60% du tonnage maraîcher. Les autres productions importantes sont le gombo, le piment et l’oignon. Selon les habitudes alimentaires, les légumes sont commercialisés et consommés soit frais soit séchés. En raison des potentialités d’exportation ou de valorisation locale, nous retenons quatre produits : l’ananas, les agrumes, la tomate et le piment.

2.2.2. Statistiques de production, de commercialisation et prix des produits a. L’ananas Les zones de production traditionnelles sont le Mono, le Zou, l’Ouémé et l’Atlantique. La dernière région, et en particulier le Plateau d’Allada, héberge les plantations les plus modernes qui produisent pour l’exportation. Les variétés cultivées sont la Cayenne lisse (notamment pour l’export) et le Pain de sucre (principalement pour le marché local). La production d’ananas est assurée par des plantations modernes mais aussi par des petits producteurs regroupés au sein de groupements d’intérêt économique ou de coopératives.

Tableau 3 : Estimation des superficies et des productions d’ananas 1995 1996 1997 1998 1999

Superficie (ha) 1 100 2 070 1 250 1 270 1 770 Rendements (t/ha) 34,2 43,2 46,8 35,4 44,3 Production (tonnes) 37 600 89 400 58 500 44 900 78 400

Source : Faostat.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 9 -

La production a marqué un coup d’arrêt en 1997 et 1998, années qui ont également vu un recul des surfaces cultivées. Les plantations industrielles tournées vers l’exportation avaient fortement ralenti leur activité, abandonnant certaines parcelles, du fait d’un tarif de fret aérien (alors assuré par Air Afrique, en position de monopole) prohibitif. Cette évolution s’observe également au travers des statistiques d’exportation. Celles-ci ont connu une hausse continue de 1992 à 1994 en passant de 21 tonnes à 2 266 tonnes avant de s’effondrer pour stagner vers 300 tonnes au cours des années 1996-1999. La relative embellie de l’année 2000 demande à être confirmée.

Tableau 4 : Exportations d’ananas en quantité et en valeur 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Tonnes 21 313 2 266 1 111 317 270 280 246 461

FCFA - - 173 86 27 22 - 28 40

Sources : INSAE / SEC de 1992 à 1998 ; DSEE / SEC pour 1999 et 2000. L’ananas frais se vend aux alentours de 70-75 FCFA/kg sur les marchés locaux. Ces prix sont à peu près stables depuis le début de l’année 2001. Les prix FOB aéroport atteignent 300 à 325 FCFA/kg d’ananas emballé carton. Au cours des dernières années, les pays destinataires des exportations béninoises étaient dans l’ordre la France (60%), la Belgique et dans une moindre mesure, la Suisse et l’Espagne. A Rungis, fin mars 2002, les ananas de Côte d’Ivoire catégorie B (1 100-1 500 g) avion/carton cotaient de 1,90 à 2,20 €/kg, soit 1 250 à 1 440 FCFA/kg. b. Les agrumes Il n’existe pas d’informations fiables concernant la production et la commercialisation des agrumes au Bénin. Les professionnels estiment que la production pourrait approcher les 200 000 tonnes, dont le tiers à la moitié se perd par pourriture faute d’infrastructures de conservation et d’une technologie appropriée de transformation. Les agrumes sont cultivés un peu partout sur le territoire, soit à l’état naturel, soit plantés en culture pure ou associés à d’autres cultures. Les zones de grosses productions sont localisées dans le Zou et l’Ouémé, suivis du Mono et de l’Atlantique. L’orange vient en tête des productions d’agrumes devant la mandarine, le citron, le pamplemousse et le pomelo, ce dernier n’étant produit qu’en petites quantités. c. La tomate La tomate est produite un peu partout mais principalement dans les départements de l’Ouémé (35% de la production nationale), du Mono (25%), du Zou (12%) et de l’Atlantique (12%).

Tableau 5 : Superficies et productions de tomate 96/97 97/98 98/99 99/00

Superficie (ha) 18 186 21 430 20 097 21 115 Production (tonnes) 91 521 121 132 105 626 118 464

Source : DAPS / Ministère du Développement Rural.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 10 -

Les rendements sont relativement faibles, de l’ordre de 5,6 t/ha en moyenne pour la campagne 1999/2000. La production est très saisonnière avec une période favorable de juin à octobre et un pic en juillet. Une petite production existe aussi de janvier à mars. Cette forte saisonnalité influence les prix, qui sont très variables : en septembre 2001, la tomate se négociait 70 à 75 FCFA/kg sur le marché de Bohicon tandis que les prix atteignaient 325 à 350 FCFA/kg sur le même marché en mars 2002. En moyenne, les prix bord-champ sont de l’ordre de 60 FCFA/kg et les différents frais (transport, « taxes » intérieures) atteignent 30 FCFA. Les marges nettes totales, pour un prix de vente moyen sur les marchés urbains de 175 FCFA/kg, sont donc de 100%, à partager entre le grossiste et le détaillant. d. Le piment La production de piment est présente dans tous les départements. Lors de la campagne 1999/2000, l’Ouémé figure loin en tête avec près de 35% de la production nationale. Viennent ensuite le Zou (25%) et le Borgou (18%).

Tableau 6 : Superficies et productions de piment 96/97 97/98 98/99 99/00

Superficie (ha) 17 987 19 845 19 636 19 191 Production (tonnes) 18 186 23 897 20 070 19 970

Source : DAPS / Ministère du Développement Rural. Les flux d’exportation empruntent surtout des circuits informels. On relève cependant un courant d’affaires déclaré vers le Sénégal.

Tableau 7 : Exportations de piments frais et séchés vers le Sénégal Valeur

(en millions de FCFA) Quantité

(en tonnes) Prix moyen

(en FCFA/kg) 1999 17 52 330 2000 16 57 280

Source : DSEE / SEC. Cette exportation est le fait de la société SOCACI. Celle-ci annonce 9 containers de 6 à 7 tonnes expédiés en 2000, 8 en 2001, et un objectif de 7 à 8 containers pour l’année 2002, pour un prix CAF valeur avril 2002 de 750 FCFA/kg et un prix de vente au détail à Dakar estimé entre 1 800 et 2 000 FCFA/kg. Sur les marchés locaux, le prix d’achat des piments séchés, conditionnés en sacs jute de 32 kg, est de l’ordre de 550-600 FCFA/kg durant la période de production (de juin à octobre) et de 750 à 1 000 FCFA/kg voire plus quand le produit devient plus rare.

2.2.3. Organisation du secteur, principaux opérateurs et débouchés La filière connaît un début de structuration avec l’Association des producteurs de fruits et légumes du Bénin. Les producteurs et les exportateurs d’ananas sont en outre représentés par la FENOPAB (Fédération nationale des organisations professionnelles de l’ananas du Bénin), qui cherche à organiser un encadrement agricole plus rigoureux et à développer l’industrie et le marché local de l’ananas.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 11 -

a. Exportations en frais Le courant d’exportation d’ananas frais est dominé par les sociétés FRUITEX et SAGRICO. En raison des tarifs élevés du fret aérien mais aussi de la nouvelle législation européenne sur les limites maximales de résidus de pesticides, certains opérateurs ont provisoirement renoncé à l’exportation des ananas, préférant écouler leur production sur le marché local (cas de la société AGRIMAXI) ou réorienter les options culturales (cas de l’ODIFIC). La tomate entre dans la préparation des mets quotidiens béninois, mais elle est surtout consommée dans les grandes agglomérations urbaines. Le marché interne est très actif et il existe sans doute des échanges informels avec les pays voisins. Les perspectives de « grande exportation » sont toutefois faibles, du moins à l’état frais. b. Transformation locale En 1983, l’Etat a mis en place une unité industrielle à Za-Allahé (département du Zou) pour la transformation des agrumes en jus et l’extraction d’huiles essentielles. L’unité de l’ex-SONAFEL a été privatisée à la fin des années 1990. Le repreneur étudie actuellement la faisabilité d’un redémarrage des activités et envisage notamment la collaboration avec une société ivoirienne pour la production d’huile de bergamote, collaboration qui inclurait l’assistance technique sur les plantations. De la même façon, l’usine de concentré de tomate et de jus de mangue installée par l’Etat à Nattitingou (département de l’Atakora) dans les années 1980 a récemment été privatisée. Le repreneur, qui n’est autre que celui de l’unité de Za-Allahé, étudie ici aussi la faisabilité d’un redémarrage des activités, du moins en ce qui concerne le concentré de tomate. Le premier problème, à savoir la compétitivité des approvisionnements, a été abordé en collaboration avec un groupe israélien. Ce dernier serait parvenu à élever les rendements des producteurs de tomate sous contrats, aux environs de 70 t/ha contre 20 t/ha auparavant et en dépit d’un objectif plus ambitieux (140 t/ha). L’assistance technique du groupe israélien a depuis été interrompue pour raison politique et l’activité de l’usine est en suspens en raison de problèmes de financement et de maîtrise technique. Au Bénin, le séchage des piments se fait exclusivement de manière artisanale. Il consiste à exposer les piments au soleil et au vent en les étalant à même le sol ou sur des nattes, des claies ou encore sur les toits des maisons. Cette technique simple et peu onéreuse présente néanmoins beaucoup d’inconvénients pour la qualité des produits séchés.

2.2.4. Potentialités et contraintes L’ananas béninois est généralement apprécié sur le marché européen mais la qualité des fruits est malheureusement hétérogène et irrégulière dans le temps. Parmi les autres contraintes majeures de ce produit, on retiendra les suivantes : ! la compétitivité insuffisante des plantations béninoises modernes, notamment en

raison d’un itinéraire technique inadéquat ; ! le coût particulièrement élevé du fret aérien depuis Cotonou (650 FCFA/kg dont 510

FCFA pour le transport et 140 FCFA pour le transit et les frais de chargement), fret dont les capacités sont de surcroît limitées (3 000 tonnes par an à raison de 15 tonnes 4 fois par semaine à destination de Paris).

Actuellement, l’avion reste le seul moyen d’évacuer les ananas frais. Le fret maritime, nettement moins coûteux (de l’ordre de 150 FCFA/kg), nécessite de disposer de quantités importantes et donc de garanties sur le marché européen. Quant au marché sous-régional, il

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 12 -

se développe depuis quelques années sous l’impulsion d’opérateurs nigériens et nigérians. Le Nigeria, qui produit également de l’ananas, ne parvient pas à satisfaire sa demande intérieure et s’approvisionne au Bénin entre les mois de juillet et de décembre. Ces circuits d’exportation, qui restent toutefois largement informels, ne permettent pas d’envisager un développement de la filière. Outre sa forte saisonnalité et les difficultés d’approvisionnements qui en découlent pour une unité de transformation, la production de tomate souffre, comme d’autres denrées fortement périssables, de pertes post-récoltes importantes. L’amélioration de la qualité, passant notamment par un meilleur conditionnement, permettrait de valoriser ce produit sur le marché intérieur. Comme nous l’avons mentionné, la qualité des piments séchés n’est pas garantie. Dans ces conditions, les perspectives d’exportation vers l’Europe sont quelque peu compromises.

2.3. Filière pêche et aquaclture

2.3.1. Généralités sur la filière Le Bénin dispose d’une façade maritime longue de 121 km, avec un plateau continental assez étroit de 3100 km2, ainsi que d’un important réseau hydrographique continental composé de fleuves, de lacs et de lagunes. Les affluents du fleuve Niger, le Mékrou, l’Alibori et la Sota desservent la partie nord du pays. Le réseau sud (le Mono, le Couffo, l’Ouémé et son affluent le Zou) vient se jeter dans l’océan Atlantique au travers d’un vaste complexe fluvio-lacustre. Le dynamisme du secteur de la pêche continentale au Bénin se trouve concentré pour une grande part autour de ce complexe. La filière pêche joue un rôle non négligeable dans l’économie nationale. Le Bénin produit environ 45 000 tonnes de poisson par an pour une consommation annuelle par tête de l’ordre de 9,7 kg dont 1,6 kg provient des pêches maritimes. Le pays importe chaque année environ 11 000 tonnes de poissons congelés pour satisfaire la demande. Le poisson constitue la source de protéines animales la plus importante dans l’alimentation de la population en général, et celle du sud en particulier. Le poisson représente environ 5% de l'apport protéique total et plus de 40% de la consommation totale de protéines animales. Les activités de pêche au Bénin sont subdivisées en deux sous-secteurs : la pêche maritime et la pêche continentale qui emploient respectivement 38 000 et 58 000 pêcheurs, sans compter les autres acteurs de la filière que sont les mareyeuses, les transformateurs et les commerçants secondaires (au total, près de 400 000 personnes).

2.3.2. Production, commercialisation et prix des produits a. Production

Tableau 8 : Production halieutique par sous-secteur (en tonnes) 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000

Pêche maritime industrielle 586 692 593 813 593 604 268

Pêche maritime artisanale 6 344 7 290 10 307 9 548 7 949 5 320 8 146

Pêche continentale 37 449 34 193 32 871 31 778 31 894 26 400 30 001

TOTAL 44 379 42 175 43 771 42 139 40 436 32 324 38 415

Source : Direction des Pêches.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 13 -

La pêche industrielle est pratiquée par de petites unités (16 à 25 m de longueur hors-tout) appartenant à des sociétés privées basées à Cotonou. La flottille est composée actuellement de 15 chalutiers. Elle exploite la même frange côtière des 3 à 5 miles marins que la pêche piroguière. Les captures débarquées sont constituées de sciaenidae, sphyraenidae, polynemidae, clupeidae, carangidae, sparidae, lutjanidae, scombridae et penaeidae. Avec une moyenne annuelle de 650 tonnes sur la période 1994-99, la pêche industrielle fournit seulement 6% de la production marine totale. Les évaluations de biomasse réalisées en 1988 par le Comité de Pêches pour l'Atlantique Centre-Est (COPACE) étaient de: ! 9 660 tonnes pour les petits pélagiques ; ! 10 260 tonnes pour les marquereaux ; ! 500 à 600 tonnes pour les poissons démersaux. L'étude des stocks ichtyiques du plateau béninois réalisée en 1997 indiquait qu'une prise maximale équilibrée (PME) de 8 000 à 10 000 tonnes par an était supportable avec le niveau de l'effort constaté à l’époque. S’agissant de la pêche artisanale maritime, celle-ci a connu une forte augmentation depuis les vingt dernières années. Comme le montre le tableau ci-dessus, la production de la pêche artisanale a connu depuis 1994 une évolution en dents de scie. En effet, de 6344 tonnes en 1994, elle a augmenté pendant deux années consécutives pour atteindre 10307 tonnes en 1996. Ensuite, la production a enregistré une baisse jusqu'en 1999 où seulement 5 320 tonnes de produit ont été débarquées. Une reprise est à noter pour 2000 avec 8146 tonnes. En terme d’embarcations, il s’agit essentiellement de pirogues monoxyles importées du Ghana. Certaines sont équipées de conteneurs isothermes amovibles ou fixes leur permettant de prolonger la durée des marées à une semaine. Les pêcheurs utilisent principalement les filets dormants, filets flottants, filets à requin, sennes de plage, sennes tournantes, palangres. Les périodes favorables à la pêche sur le plateau continental s'étendent d'octobre à février et de juillet à septembre. La pêche continentale occupe deux catégories socioprofessionnelles (environ 50 000 pêcheurs et 20 000 mareyeuses) auxquelles elle procure des emplois spécifiques. Par ailleurs, elle fait vivre en amont et en aval, 300 000 personnes (vendeurs de matériel de pêche, fabricants de pirogues, femmes transformatrices et vendeuses de poisson, etc.). La majorité des pêcheurs (75% environ) sont des professionnels passant le maximum de leur temps sur l’eau. Ils pêchent au moyen de différents engins et pratiquent également différentes formes traditionnelles de pisciculture extensive (cf. ci-après). Parmi les 25% restants sont regroupés: ! les agriculteurs-pêcheurs pour qui la pêche constitue une activité secondaire; ! les pêcheurs saisonniers qui n'opèrent qu'en fonction des saisons; ! les pêcheurs occasionnels pour qui la pêche n'est qu'une activité subsidiaire pour

subvenir à leurs besoins; ! une centaine de femmes qui, dans certaines régions, rivalisent avec les hommes en

faisant la pêche aux crabes et aux huîtres; ! les pisciculteurs qui interviennent par la technique de pisciculture traditionnelle extensive

pour compléter les ressources tirées de la pêche. Plus de 90% des quantités de poisson produites annuellement par les eaux intérieures béninoises sont pêchés dans les lagunes et lacs côtiers. Les captures commerciales sont composées de plusieurs espèces : les cichlidae, clupeidae et crustacés qui représentent 85 % de la production totale débarquée. Généralement, le pêcheur lagunaire pratique la pêche de manière solitaire à partir d'une petite pirogue monoxyle propulsée à l'aide de pagaie ou de perche. Les engins et techniques de capture sont diversifiés. On rencontre notamment: les filets, filet lancé ou épervier, filet

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 14 -

fixe et filet traîné, les nasses (nasses à poisson, nasses à crevette), les lignes à main (palangres appâtées ou non), les balances à crabe (carrelets). La pisciculture de type classique introduite au Bénin dans les années 1958-1960 a peu évolué. Les tentatives de relance de l'élevage intensif du tilapia en enclos et en étangs menées de 1979 à 1987 par le Centre de Développement de la Pisciculture de Godomey, ont échoué. Plus récemment en 1995, le gouvernement a bénéficié d'un prêt de EU$ 1,5 millions auprès de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) pour la construction à Bopa d'une station d'alevinage moderne dotée de fabrique d'aliment. L'objectif était de fournir aux quelques 450 pisciculteurs identifiés, des intrants de qualité (alevin, provende) et à un coût promotionnel. Environ 3 500 pêcheurs s'adonnent à la pratique du acadja sur la lagune de Porto-Novo et le lac Nokoué. Acadja est un système traditionnel d'aménagement du milieu qui consiste à créer un habitat artificiel fait de branchages disposés dans l'eau. A l'intérieur du parc, le poisson se sent protégé des prédateurs et y trouve de bonnes conditions d'alimentation à partir du périphyton qui se développe sur la surface immergée des branchages. Le rendement du parc acadja varie de 1,5 à 8 t/ha/an en fonction de la densité des branchages. Les whedo ou trous à poissons sont une autre forme d'aquaculture traditionnelle imaginée par les pêcheurs lagunaires pour tirer profit de la succession des crues et décrues dans les plaines. Ces étangs creusés sur nappe phréatique piègent les poissons qui effectuent une migration latérale au moment de la crue. On estime à 1 500 tonnes la production annuelle des 1 095 ha de trous à poissons de la vallée de l'Ouémé. b. Destination des produits halieutiques Environ, les ¾ de la production halieutique nationale sont consommés en frais; le reste est fumé, séché, salé ou frit avant d'être distribué sur les marchés à l'intérieur du pays. La production halieutique nationale ne suffit pas à satisfaire la demande intérieure de sorte que le Bénin importe du poisson congelé et en conserve. On notait à la fin des années 90 un flux substantiel de poisson congelé en provenance de la Mauritanie. c. Exportation Les quantités de poissons frais exportées sont faibles et très irrégulières. Elles concernent essentiellement les poissons nobles démersaux (64,5 tonnes en 2000). On note également un flux d’exportation de crevettes comme le montre le tableau ci-dessous :

Tableau 9 : Exportations de crevettes (en tonnes de produits frais) 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 333 312 250 453 306 456 733

Source : Direction des Pêches. De 1995 à 2001, le taux moyen annuel de croissance des exportations s’élevait à 14 %. Ce taux était de 60 % entre 2000 et 2001, expression sans doute de la dynamique impulsée au secteur par CRUSTAMER, un des principaux opérateurs (crée en 1998). Les destinations principales des exportations sont la France, l’Espagne, la Belgique et les Pays-Bas.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 15 -

2.3.3. Transformation locale a. Description du secteur de la transformation La transformation des produits de la pêche se fait soit par voie artisanale soit par voie industrielle. La transformation artisanale des poissons s’opère par deux technologies principales : le saumurage suivi d’un séchage et le fumage. Cette dernière pratique est d’ailleurs la plus utilisée. Les crevettes sont quant à elles essentiellement fumées. La transformation industrielle concerne seulement les crevettes, qui suit deux process légèrement différents selon le mode de traitement (par cuisson ou en cru). Les produits à l’exportation se présentent comme suit : ! crevettes de lagune entières, crues et congelées ; ! crevettes de lagune cuites et congelées ; ! crevettes de lagune cuites, décortiquées et congelées ; ! crevettes de mer entières, crues et congelées ; ! crevettes de mer entières, cuites et congelées ; ! crevettes de mer cuites, décortiquées et congelées. L’approvisionnement des unités industrielles de transformation se fait à travers un réseau de collecteurs se déplaçant dans les zones de capture pour collecter les crevettes auprès des mareyeuses et les convoyer vers les usines. Ces collecteurs disposent de caisses réfrigérées dans lesquelles ils conservent les produits collectés dans les zones relativement éloignées de Cotonou (lagune de Porto-Novo et complexe du Mono). Les collecteurs travaillent de façon indépendante mais entretiennent des relations privilégiées avec certains opérateurs. Le contrôle de la qualité est assuré à deux niveaux : un premier contrôle est effectué lors de la livraison à l’usine, le second contrôle sanctionné par la certification des produits étant effectué par le Service du Contrôle de la Qualité de la Direction des Pêches. Le contrôle se fait à toutes les étapes de la chaîne : collecte, réception, traitement et stockage. b. Principaux opérateurs Les crevettes traitées industriellement au Bénin sont destinées en totalité à l’exportation. Trois sociétés installées à Cotonou assurent la transformation industrielle et l’exportation des crevettes : SOBEP, FSG et CRUSTAMER.

Tableau 10 : Part des trois opérateurs dans les exportations de crevettes (en % du volume des exportations totales)

1999 2000 2001 CRUSTAMER 29,8% 45,6% 52,1% SOBEP 38,2% 28,9% 25,7% FSG 32,0% 25,5% 22,2%

Source : Direction des Pêches. L’entreprise CRUSTAMER vient en tête des entreprises agréées pour l’exportation des crevettes. Cette unité, installée en 1998, emploie 35 permanents et 150 femmes saisonnières pour le décorticage. Elle a un chiffre d’affaires en progression constante (1,5 milliards de FCFA en 2001). Elle détient un projet d’extension de sa chaîne de transformation et de ses capacités de stockage, évalué à 3 milliards de FCFA.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 16 -

La SOBEP, une filiale du groupe PECHE AZUR qui opère en Côte d’Ivoire et au Sénégal, s’est installée en 1993 et emploie 20 permanents (dont 15 dans l’unité de transformation). Elle arrive actuellement en deuxième position dans la production. Elle semble très peu autonome dans ses prises de décision vis-à-vis du groupe. La FSG est arrivée sur le marché en 1994. Elle emploie également une vingtaine de permanents, traite et exporte des crevettes mais aussi des mollusques notamment des médaillons de seiche (22,44 tonnes en 1999). c. Positionnement des produits Les crevettes béninoises semblent très bien positionnées sur le marché européen à en croire les responsables de la Direction des Pêches et des entreprises exportatrices. Actuellement, le Bénin est inscrit sur la deuxième liste des pays agréés pour l’exportation des crevettes dans l’Union Européenne, en attendant l’inspection des experts de la Commission pour son inscription sur la première liste. Le quota de 700 tonnes réservé pour le Bénin n’a été atteint qu’en 2001.

2.3.4. Potentialités et contraintes Suite à l’analyse précédente, nous proposons de mettre l’accent sur la filière crevettes. Les crevettes du Bénin sont des produits recherchés sur les marchés extérieurs, en premier lieu sur les marchés européens mais aussi sur les marchés asiatiques. Les produits sont de grande qualité du fait d’une part de leur origine leur conférant un avantage biologique certain par rapport aux crevettes d’élevage provenant d’autres pays, et d’autre part du processus industriel de transformation. Ces deux dernières années, le Bénin a exporté en moyenne pour plus de 3 milliards de FCFA de crevettes. Les crevettes décortiquées sont fortement prisées ; toutefois les quantités exportées sont faibles. Ainsi le doublement du chiffre d’affaires de CRUSTAMER n’a pu se réaliser qu’en augmentant ses capacités de décorticage de 15% à 40%. Les contraintes majeures du sous-secteur crevettier se résument comme ci-après : ! une capacité de traitement et de stockage limitée des industriels. Les deux opérateurs

FSG et SOBEP installés côte à côte dans l’enceinte portuaire sont limités sur le plan spatial dans leur expansion ;

! la saisonnalité de la capture, qui oblige les opérateurs à avoir une activité intense pendant 6 à 7 mois de l’année. Cette situation limite la marge de manœuvre des opérateurs qui ont des capacités de stockage limitées ;

! des sorties frauduleuses de crevettes non traitées, le démarrage trop précoce de la campagne de crevettes, l’utilisation et la prolifération d’engins prohibés ;

! les moyens limités du Service de Contrôle de la Qualité de la Direction des Pêches, ne favorisant pas les actions de contrôles inopinés réguliers susceptibles de rendre plus performante la production du sous-secteur ;

! la faible proportion de produits décortiqués, qui limite les entrées de devises dans le pays. Cette activité essentiellement manuelle et pénible nécessite une main-d’œuvre expérimentée qui n’est pas toujours disponible.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 17 -

2.3.5. Besoins de partenariat Les trois opérateurs exerçant dans le secteur crevettier arrivent difficilement à satisfaire le quota (700 tonnes) actuellement fixé pour l’exportation du Bénin vers l’Union européenne. Des possibilités de partenariat existent en particulier pour : ! aider à sécuriser et régulariser les captures en partenariat avec la Direction des pêches ; ! aider à l’extension des capacités de traitement existantes ; ! améliorer les technologies de traitement des crevettes pour accroître les quantités

décortiquées.

2.4. Filière anacarde

2.4.1. Généralités sur la filière Suite à la crise cotonnière, et dans le cadre de la diversification de la production agricole et des sources de revenus des populations rurales, la filière anacarde apparaît comme l’une des plus intéressantes à développer. La production béninoise d’anacarde couvre trois départements : l’Atacora, le Borgou et le Zou. L’aire de production la plus favorable sur le plan agro-climatique se situe entre Gamia au nord et Abomey au sud. Malgré un engouement particulièrement marqué à la fin des années 1990 qui s’explique par la forte augmentation des prix payés aux producteurs, cette activité, qui représente la deuxième exportation du pays après le coton, est très mal connue. Lors de la campagne 1999-2000, les superficies plantées couvraient plus de 15 000 ha, dont : ! 5 323 ha de plantations domaniales réalisées entre 1961 et 1976. Ces plantations sont

âgées et en mauvais état ; certaines ont même disparu après le passage des feux. On estime à 2 100 ha les surfaces encore exploitables, moyennant des opérations d’entretien et de réhabilitation.

! 10 000 ha de plantations privées, dont 40% plantées depuis 1995. La quasi-totalité de la production béninoise est exportée, sous forme de noix brutes, en direction de l’Inde, leader mondial de l’anacarde, qu’il s’agisse de la production, des échanges extérieurs ou de la transformation industrielle.

2.4.2. Statistiques de production, de commercialisation et prix des produits Le volume de la production peut être estimé à partir des statistiques d’exportation, même si d’importantes transactions informelles avec les pays limitrophes obligent à prendre ces chiffres avec prudence.

Tableau 11 : Exportations de noix de cajou (noix brutes) Année 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Tonnes 4 373 8 482 9 475 8 731 11 195 19 174 14 162 29 393 36 714

Source : INSAE / SEC. Les dernières statistiques font état de plus de 36 000 tonnes exportées en 2000, ce qui représente une augmentation considérable de 320% par rapport à 1995. Les chiffres

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 18 -

d’exportation des dernières années sont toutefois peu vraisemblables puisque, si on ne tient pas compte des plantations domaniales non exploitables, il correspondrait par exemple à un rendement moyen de 2,4 tonnes de noix par hectare pour l’année 1999. Ainsi, sauf à admettre une forte sous-estimation des superficies plantées, le tonnage des douanes ne peut s’expliquer que par l’exportation de noix en provenance du Nigeria, qui sont mélangées à la production béninoise pour profiter des prix élevés du Bénin dont la qualité est réputée. En 2000, la noix de cajou représentait plus de 9% des exportations nationales avec 12,5 milliards de noix exportées. Les prix FOB déclarés était en moyenne de 340 FCFA/kg pour l’année 2000 contre 320 FCFA/kg l’année précédente. Ceux annoncés par les principaux opérateurs étaient toutefois plus importants, de l’ordre de 500 FCFA/kg. Le prix CAF Inde pour ce début d’année 2002 (525 USD la tonne de noix de cajou, soit 398 FCFA/kg) n’est pas davantage en phase avec les prix FOB déclarés, sauf à augurer une forte tension sur la marge des exportateurs. Les prix aux producteurs se caractérisent par leur grande variabilité au cours d’une même campagne : ! Les premières ventes se négocient avant le début de la récolte (ventes sur pied) sur la

base de 150 FCFA/kg, que certains producteurs sont contraints d’accepter pour faire face à des besoins de trésorerie, en particulier pour payer la main-d’œuvre nécessaire à l’entretien des plantations.

! Dès l’ouverture officielle de la campagne (15 mars), les prix augmentent ensuite régulièrement et passent rapidement à 250 FCFA pour atteindre 350 à 375 FCFA/kg voire plus.

Ces prix ont connu une tendance à la hausse jusqu’en 1999, année marquée par des prix particulièrement élevés (jusqu’à 420 FCFA/kg en fin de campagne), en raison d’une surenchère exercée par les nombreux opérateurs, elle-même accentuée par un retard de la production en Inde, ce qui aurait poussé les industriels de ce pays à offrir des prix supérieurs pour faire fonctionner leurs usines. Si l’on se rapporte aux prix à la culture rapportés par les professionnels, on note une tendance à la baisse de 1999 à 2002, et ce malgré la persistance d’une forte compétition à l’achat.

Tableau 12: Prix au producteur (préfinancement) Année 1999 2000 2001 2002 FCFA/kg 300-450 200-400 250-300 200-350 Selon certains opérateurs, le juste prix aux producteurs doit varier entre 350 et 400 FCFA/kg, ce dernier prix étant le maximum acceptable pour un transformateur indien qui va devoir payer, jusqu’en Inde un total de : 400 + 120 (transport et mise à FOB) + 45 (mise à CAF) = 565 FCFA/kg. Sur ce montant, il va devoir acquitter une taxe d’importation en Inde de 35 % et il faut 4 kg de noix pour obtenir 1 kg d’amande dont la valeur sur le marché international est de 3 600 FCFA/kg. Dans ces conditions, il lui restera 3 600 – 3 051 = 549 FCFA/kg d’amande pour ses frais d’usinage et sa marge.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 19 -

2.4.3. Organisation du secteur et principaux opérateurs a. Les exportateurs Basés à Cotonou, les exportateurs sont peu nombreux (moins d’une dizaine de sociétés). Deux sociétés indiennes ont une position dominante en matière de quantités exportées. Les exportateurs achètent à travers un réseau de collecteurs ou utilisent les services d’un grossiste qui lui-même a son propre réseau. b. Les commerçants Un grand nombre d’intermédiaires peuvent intervenir entre le producteur et l’exportateur. Ainsi le circuit le plus long fait intervenir, entre les opérateurs situés en bout de chaîne, un grossiste (qui est parfois aussi exportateur), un commerçant local, des collecteurs. La commercialisation s’effectue par paiements comptant, les exportateurs ou les grossistes qui possèdent de la trésorerie assurant le financement du circuit. Certains proposent même des avances aux producteurs pour acheter leur récolte sur pied, à très bas prix, bien avant l’ouverture de la campagne. Ce dispositif concerne un grand nombre d’intervenants attirés par les gains d’une filière dont les prix n’ont pas cessé d’augmenter au cours des dernières années. c. Les associations de producteurs Les producteurs ont tenté de s’organiser en associations pour échapper à l’emprise des collecteurs et éviter les ventes de début de campagne lorsque les prix sont au plus bas. Créée en 1999 en remplacement de l’APA Bénin (dissoute en raison de détournements financiers) et affiliée au GEA Bénin (Groupements des Exploitants Agricoles du Bénin), l’Union des Producteurs d’Anacarde du Bénin (UNAPAB) tente d’organiser une commercialisation collective des noix. L’objectif visé est de garantir aux producteurs un prix plancher (qui était de 350 FCFA en 2000). d. Le secteur naissant de la transformation locale Outre l’existence d’une petite transformation artisanale (grillage et décorticage des noix), réalisée par les femmes et destinée au marché intérieur, il faut signaler l’essor de quelques unités industrielles de traitement des noix. Au début des années 1970, une entreprise publique installait à Parakou la première unité industrielle, équipée de matériels italiens. L’unité était privatisée à la fin des années 1990. Le repreneur, la société Agrical Bénin, n’a apparemment plus d’activité et n’aurait même pas collecté de noix en 2001. A la fin des années 1990, la Société d’Exploitation des Produits Tropicaux (SEPT SA) installait à Savé une deuxième unité industrielle d’une capacité de 2 500 tonnes/an, fonctionnant sur le principe d’une fragilisation des noix à l’huile et d’un décortiquage sur place. La maîtrise du process est sans doute encore perfectible et le besoin en fonds de roulement a peut-être été sous-estimé. L’approvisionnement en matières premières pose problème, l’usine n’étant plus en mesure d’acheter les noix lorsque les prix atteignent ou dépassent 400 FCFA/kg. SEPT S.A. éprouve des difficultés à mettre en place un partenariat avec les producteurs, en dépit de la loi béninoise qui favorise les industries locales en leur permettant d’être les premières sur le marché.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 20 -

Par ailleurs, la transformation connaît un réel engouement de la part des investisseurs. La société Anfani Garbi SA projette la réalisation d’une unité (investissement : 0,75 milliard de FCFA) dans les environs de Tchaourou en partenariat avec un groupe hollandais. Un autre consortium (Cashew Bénin SA) manifeste aussi l’intention d’investir au Bénin pour la mise en place de trois usines (investissement : 7,5 milliards de FCFA).

2.4.4. Potentialités et contraintes La filière anacarde est une activité déjà bien développée au Bénin et qui présente une certaine effervescence, provoquée par l’augmentation régulière des prix à l’exportation. Cette activité constitue une opportunité particulièrement intéressante en matière de diversification, dans la mesure où : ! le marché est porteur et devrait être maintenu à la hausse pendant encore plusieurs

années ; ! la production, principalement exportée, permet à l’Etat béninois de diversifier ses recettes

en devises ; ! les revenus pour les producteurs sont conséquents puisque pour un coût annuel

d’entretien et de récolte d’environ 60 000 FCFA/ha, la recette attendue, aux prix actuels, se situera entre 105 000 et 175 000 FCFA pour un rendement de respectivement 300 et 500 kg par hectare, sachant qu’avec une plantation bien menée, ce rendement peut atteindre 1 500 à 2 000 kg par hectare et par an ;

! les plantations, qui n’ont que peu d’exigences agro-climatiques, ont des effets positifs au plan écologique : reboisement de sols appauvris, lutte contre l’érosion…

Toutefois, tous ces points positifs ne doivent pas masquer plusieurs problèmes qui menacent l’avenir de la filière et qui touchent au maintien, voire à l’augmentation, du niveau de la production et à sa rentabilité future. En effet, beaucoup d’opérateurs s’intéressent à la filière mais principalement pour en tirer un maximum de bénéfices à court terme en exploitant les plantations existantes. Cette situation se traduit par un relatif désordre au niveau de la commercialisation et par une inflation des prix. ! Les anciennes plantations domaniales, qui couvrent environ le tiers du verger, sont très

vielles et en mauvais état. De plus, elles ont été plantées en rangs serrés, avec pour objectif principal de reboiser le pays, ce qui ne favorise pas les rendements à l’hectare. Enfin, si on considère que la production de l’anacardier commence à baisser à partir de 25 ans, d’ici 5 à 10 ans, toutes ces plantations auront cessé de produire.

! Les plantations nouvelles sont réalisées sans réelle technicité et à partir de semences tout venant. En l’absence de travaux menés par la recherche, il n’existe pas de savoir-faire en matière de culture de l’anacarde au Bénin. Ces lacunes vont nécessairement avoir des effets sur les rendements de ces nouvelles plantations et sur leur rentabilité si, comme c’est vraisemblable, la hausse actuelle des cours s’inverse d’ici quelques années.

! En effet, les principaux pays producteurs (Inde, Brésil, Mozambique, Tanzanie) ont réalisé de nouvelles plantations qui risquent, malgré la poursuite de la croissance de la demande au niveau mondial, de créer une surproduction quand elles vont entrer en production.

UE/CEDEAO Etude du secteur agro-industriel en Afrique de l’Ouest

SOFRECO - 21 -

Annexe : Personnes rencontrées NOM Société/organisme et position Mme Ida Sofia BELLING Chargée de Programme – Délégation de la

Commission européenne M. T. CAPO-CHICHI Directeur Général – CEPEPE (Centre de

Promotion et d’Encadrement des Petites et Moyennes Entreprises) Responsable de l’antenne CDE à Cotonou

M. Antoine S. AGBADOME Directeur du Commerce Extérieur – Ministère de l’Industrie, du Commerce et de la Promotion de l’Emploi

M. H. J.-C. GOUTHON Président CNEX (Conseil National pour l’Exportation) ; Président GH Bénin SA (import export)

M. Protais HOUNGBEDJI Service de documentation – Chambre de Commerce

M. Evariste DUMAS Département Animation Sectorielle – Chambre de Commerce

M. Soumanou CHABI-OTA Chargé de Projets Département Animation Sectorielle – Chambre de Commerce

M. Richard AHOUNOU Société d’Ingénierie de Finances et de Commerce Général (repreneur de l’ex-SONAFEL)

M. Patrick NOYES Directeur CRUSTAMER (transformation et exportation crevettes)

M. Simon Sèkpo VIANOU Assistant chargé de la coordination interne – groupe ODIFIC (ananas, agrumes…)

M. Sylvain AGBO Directeur SOCACI Bénin (import export) M. F. ADOUKOUNOU PDG – SAGRICO sarl (production/exportation

d’ananas) ; Vice-Président FENOPAB (Fédération Nationale des Organisations Professionnelles de l’Ananas du Bénin)

M. Dominique F. DOKOU Directeur CBCE (Centre Béninois du Commerce Extérieur)

M. GBENOU Assistant du Pr. MANSOUR – ISBA, Laboratoire de Pharmacologie des Huiles Essentielles

M. Gilbert LEHOU-LOKO PDG – SOCIA Bénin SA (Société des Industries Alimentaires) et Maïserie de Bohicon

M. Mathias ADIMOU Responsable Maïserie de Bohicon M. J.-L. ROUSSELOT Agence Française de Développement à

Cotonou M. Cédric PLOT Conseiller Commercial – Ambassade de

France au Bénin M. Bernard BRESSAT Attaché de Coopération Développement Rural M. S. AVAGBO Directeur PAPME (Agence pour la Promotion

et l’Appui aux Petites et Moyennes Entreprises)