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Un mauvais rêve… et un cadeau!

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Page 3: Un mauvais rêve… et un cadeau!

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 3

Jos se réveille en sueur. Il a fait un drôle de rêve, catégorie cauchemar

indélébile. Il comparaissait devant un tribunal. Il était seul à la barre des

accusés. Des témoins n’arrêtaient pas de défiler, déchargeant contre lui

des témoignages poignants de vérité qui le faisaient rentrer sous terre. On

l’accusait de « sédentarisme », d’abus répétés, de mauvais traitements envers

son corps et son esprit. Son cœur, ses muscles, son estomac, ses reins, son

système immunitaire, ses veines et ses artères, tous se plaignaient amère-

ment de lui. De temps à autre, le juge parcourait des yeux un imposant

dossier contenant les preuves accablantes de ses fautes. Finalement, après

avoir écouté la vibrante plaidoirie du procureur chargé de la poursuite,

constatant que personne ne voulait assumer la défense de Jos, le juge

rendit la sentence : « Je vous condamne à bouger, pour votre bien-être

physique et mental, et à vous alimenter de façon équilibrée. Si dans six

mois vous n’avez pas changé de mode de vie, je serai contraint de vous

faire enfermer au Centre de détention des maladies humaines à insécurité

maximale (CDMHIM). Douleur et Déprime, les responsables de ce lieu,

vous feront payer très cher votre comportement passif et… » Là-dessus, il

s’était éveillé.

Incapable de retrouver le sommeil, Jos se lève et va prendre une

douche. En arrivant au bureau ce matin-là, il dépouille son courrier et

tombe sur le numéro Printemps 2002 du magazine Prévention au travail.

Huit mots lui sautent aux yeux : « À vos marques ! Prêts ? Bougez ! Et

mangez mieux… » On vous laisse imaginer sa réaction face à ce cadeau

inattendu et tombant pile, dans les circonstances. Nous espérons que vous

trouverez, vous aussi, le contenu de ce dossier d’une importance vitale,

que vous soyez employeur ou travailleur. Et que les exemples évoqués vous

donneront le goût… de bouger, car esprit et corps travaillent bien mieux

quand ils sont en bonne santé.

La section de la Recherche à l’IRSST, celle des Reportages, tout comme

les rubriques habituelles du magazine vous attendent, après un petit

intermède de relaxation. On inspire, on expire, on s’étire lentement,

on avale un verre d’eau, et on attend de recevoir cette bouffée de

printemps porteuse d’énergie et de renouveau. Allez prendre un bol

d’air… à votre santé !

Un mauvais rêve… et un cadeau !

Préventionau travail

M o t d e l a r é d a c t i o n

Mise en gardeLes photos publiées dans Prévention au travailsont le plus conformes possible aux lois et règlements sur la santé et la sécurité du travail.Cependant nos lectrices et lecteurs comprendrontqu’il peut être difficile, pour des raisons techniques, de représenter la situation idéale.

Printemps 2002 | Volume 15, no 2

Le magazine Prévention au travail est publié par les directions des communications de la Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) et de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST).

Président du conseil d’administrationet chef de la direction de la CSST,et président de l’IRSSTJacques Lamonde

SECTION CSSTDirecteur des communicationsPierre Benoit

Rédactrice en chefMonique Legault Faucher

Adjointe à la rédactrice en chefJulie Mélançon

Secrétaire de rédactionNicole Rivard

CollaborateursDanielle Brouard, Claire Pouliot, Guy Sabourin, Marc Tison, Lyse Tremblay, Anne Vézina

RévisionTranslatex communications +, Lucie Duhamel

SECTION IRSSTDirecteur général de l’IRSSTJean Yves Savoie

Directrice des communications Françoise Cloutier

Rédacteur en chefJacques Millette

CollaborateursMario Bélisle, Gil Jacques, Anita Rowan, Marjolaine Thibeault, Claire Thivierge, Linda Savoie

Direction artistique et productionJean Frenette Design

Validation des photographies et des illustrationsPierre Bouchard, Catherine Guy, Yvon Papin, Bernard Paquet, Jean-Marc Poulin, André Turcot

Illustration de la page couvertureBenoît Laverdière

ImpressionImprimeries Transcontinental inc.

ComptabilitéDanielle Lalonde, Christian Léonard

DistributionLyse Tremblay

AbonnementsAbonnement Québec525, rue Louis-PasteurBoucherville (Québec) J4B 8E7Tél. 1 877 221-7046

© CSST-IRSST 2002La reproduction des textes est autorisée pourvu que la source en soit mentionnéeet qu’un exemplaire nous en soit adressé :

CSST1199, rue De Bleury C. P. 6056Succursale Centre-villeMontréal (Québec) H3C 4E1Tél. (514) 906-3061, poste 2198Téléc. (514) 906-3016Site Web : www.csst.qc.ca

IRSST505, boulevard De Maisonneuve OuestMontréal (Québec) H3A 3C2Tél. (514) 288-1551Téléc. (514) 288-7636Site Web : www.irsst.qc.ca

Dépôt légalBibliothèque nationale du QuébecISSN 0840 7355

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de photographies, les aspectsessentiels de ce règlement quis’applique dorénavant danstous les secteurs d’activité etles types d’établissements, etqui vise aussi bien les em-ployeurs que les travailleurs.Les principaux changementsconcernent les limites d’ex-position à de nombreux pro-duits chimiques, la sélectiondes appareils de protection respiratoire, les dispositifs deprotection sur les machines, le travail en espace clos, l’har-monisation des exigences tou-chant les appareils de levage et de manutention et le port du harnais de sécurité commemoyen de protection contre leschutes de hauteur. À l’endos de l’affichette, de courts textes apportent plus de précisionsquant aux nouvelles normesédictées par le règlement.

À propos du Règlementsur les frais de déplacement et de séjourDC 200-6234Brochure, 19,5 cm x 12,75 cm16 pages

Un travailleur victime d’une lésion professionnelle devant se déplacer pour recevoir dessoins ou subir des examensmédicaux a droit, à certainesconditions, au remboursementde ses frais de déplacement et de séjour. La brochure four-nit certaines précisions sur cesconditions de remboursement.Et des tableaux présentent defaçon concise les taux applica-bles au 1er janvier 2002 pourchacune des catégories de fraisengagés : frais de transport, derepas ou de séjour.

La formation sur l’entretien préventif des véhicules alimentés au propane : une armeefficace pour maîtriser les gaz de combustion DC 100-479Dépliant, 13,25 cm x 20,25 cm 3 volets

Dans les entreprises, les véhi-cules alimentés au propane entraînent de nombreux casd’intoxication au monoxyde decarbone. Afin de remédier auxlacunes importantes dans l’en-tretien de ces véhicules, l’Insti-tut de recherche Robert-Sauvéen santé et en sécurité du tra-vail (IRSST) ainsi que la CSSTont mis sur pied un programmede perfectionnement intitulé :Entretien des systèmes d’ali-mentation et de carburation desmachines à combustion interneau propane.

En plus de présenter les effets du CO sur la santé, le dépliant donne des rensei-gnements pratiques sur cetteformation destinée aux méca-niciens et certains détails sur la réglementation y ayant trait.

Il y a un danger dans l’air,contrôlez le CO !DC 100-481Dépliant, 13,5 cm x 20,5 cm 3 voletsRédigé dans un style simple et abondamment illustré, ce dépliant explique ce qu’est lemonoxyde de carbone (CO) et les divers symptômes phy-siques d’une intoxication. On ytrouve aussi différents moyensde prévenir les conséquencesgraves qui peuvent découler del’exposition à ce gaz ainsi queles sources de CO sur un chan-tier de construction.

Ne vous laissez pas mettreen pièces – Semaine de laprévention en agriculturedu 6 au 13 mars 2002DC 100-1114-4Dépliant, 10 cm x 23 cm, 2 voletsDC 900-977Affiche, 42 cm x 60 cm

La machinerie agricole en mauvais état ou mal utilisée,des méthodes de travail nonsécuritaires ou des travailleursinsuffisamment formés sont, la plupart du temps, à l’ori-gine des accidents à la ferme.Chaque année, les pièces enmouvement de machineriesagricoles causent des accidentsgraves, parfois mortels.

Produits dans le cadre de la Semaine de la prévention en agriculture qui se déroulaitdu 6 au 13 mars 2002, le dé-pliant et l’affiche visent à faireconnaître les ateliers d’infor-mation offerts par les fédéra-tions régionales de l’Union desproducteurs agricoles, en colla-boration avec le réseau de lasanté et la CSST. Ces ateliers,qui s’adressent à tous les pro-ducteurs et productrices agri-coles ainsi qu’aux membres deleur famille, devraient leur per-mettre de reconnaître les prin-cipales situations de risque etde déterminer les moyens deprévenir les accidents reliés auxpièces en mouvement.

Le nouveau Règlement sur la santé et la sécuritédu travail – Les règlesévoluent avec vous !DC 100-1101Affichette, 21,5 cm x 28 cm Produite à la suite de l’adoptiondu nouveau Règlement sur lasanté et la sécurité du travail,cette affichette résume, à l’aide

Captage et séparation despoussières combustiblesGuide de prévention pour le secteur de la transformation du boisDC 200-16277Brochure, 28 cm x 21,5 cm 20 pages

Ce guide, conçu comme un outil pratique, est destiné auxtravailleurs et aux employeursdes entreprises du secteur de la transformation du bois, dontles principaux établissements se retrouvent dans l’industrie dumeuble et des articles d’ameu-blement, des portes et fenêtres,du placage, du contreplaqué, de l’aggloméré et des panneauxde particules, des cercueils etdes autres articles en bois. L’ob-jectif premier de ce document ?Décrire les exigences relatives à l’installation et à l’exploita-tion sécuritaires des systèmes de captage et de séparation des poussières combustibles présentes dans ce secteur. Enplus d’un résumé des principales règles de prévention, l’ouvragecontient une section présentantune grille de vérification danslaquelle chacune des règles estexpliquée plus en détail.

Table des taux 2002DC 200-414-9 (français) DC 200-414-9A (anglais)Brochure, 14 cm x 21,5 cm33 pagesCette brochure fournit des rensei-gnements généraux sur ce qu’estla classification des employeursà la CSST et de quelle façon est déterminé le taux de primecorrespondant à une unité. Ellecomprend également une listenumérique des unités de classi-fication ainsi que la descriptionde chacune des unités.

Vous pouvez vous procurer cesdocuments au bureau de laCSST de votre région. ODanielle Brouard

| Prévention au travail | Printemps 2002 |4

Vient de paraître à la CSST

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Simulation

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 5

Pour poser de l’isolant sur le tuyau de chauffage du plafond,Viateur utilise une plate-forme élévatrice à ciseaux comme poste de travail.Bon choix. Mais est-il convenable qu’il soit ainsi juché sur le garde-corps ?

Bien sûr que non ! Cette mise en scène osée a été conçue de façon à mettre en évidence certaines erreurs commises lors de l’installation

et de l’utilisation de la plate-forme. Pouvez-vous les trouver ?

La plate-forme élévatricePh

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Cherchez l’erreur

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| Prévention au travail | Printemps 2002 |6

mesures de protection. Viateur nous en fait la démonstration.

La zone de travailD’abord, dégager les voies de circula-tion nécessaires aux déplacements de

Les corrections

Les plates-formes élévatrices cons-tituent des postes de travail très sûrsquand elles sont bien installées et que le travailleur respecte certaines

l’appareil. Plus de baril ni de conteneurà déchets dans le décor !

Ensuite, installer la plate-forme élé-vatrice en fonction du travail à exécu-ter et en tenant compte des obstacles au plafond, aux murs et au sol. Ayantconstaté la présence des tuyaux, Viateura légèrement déplacé la plate-forme demanière à pouvoir l’élever à la bonnehauteur.

L’emplacement trouvé, il a délimitéla zone de travail à l’aide d’un rubanjaune indiquant le danger.

Sur la plate-formeViateur a mis son casque, ses chaus-sures de sécurité et ses gants.

Pas de fouillis autour de lui ! Le travailleur ne garde que le matérielnécessaire à la tâche et s’assure quecelui-ci est immobilisé de façon à cequ’il ne puisse tomber de l’appareil. Biensûr, chaque utilisateur veille à garder laplate-forme propre en tout temps.

Viateur se tient d’aplomb, les piedssolidement posés sur la plate-forme. Jamais il ne grimpe ou ne se penche surles garde-corps et il respecte les me-sures de sécurité qui s’imposent tout au long des travaux. O

Claire Pouliot

Les erreurs

La plate-forme est mal placée. Elle bute contre un obstacle qui empêcheViateur de l’élever à la bonne hauteur. Conséquence : il grimpe sur le garde-corps et risque de tomber.

Le baril et le conteneur à déchets rendent les déplacements de l’appareil àpeu près impossibles.

La zone de travail n’est pas délimitée. Des collisions pourraient survenir avec d’autres appareils et des travailleurs pourraient se blesser en circulantprès de la plate-forme.

Un véritable fouillis règne autour du travailleur. Il risque de se blesser au cours de ses manœuvres. En outre, les outils et les planches pourraienttomber sur la tête des passants.

Que fait Viateur sur un chantier de construction, sans casque ni chaussuresde sécurité ? Hum !

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Nous remercions le personnel du chantier de construction où la photo a été prise. RenéMoreau, contremaître, et Serge Vinet, surin-tendant, chez Kingston, entrepreneur général, Viateur Lévesque, menuisier (notre comédien).

Nos personnes-ressources : Louise Lessard et Marie-France Hardy, conseillères à l’ASPConstruction, Dorothée Vallée, inspectrice à la Direction régionale de Chicoutimi, Ghislain Audet, inspecteur à la Direction régionale del’Île-de-Montréal – 1, et Yvon Papin, conseiller à la Direction de la prévention-inspection, tous trois de la CSST.

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Par Julie MélançonLe travail et les tâches de la vie

quotidienne de plus en plus automatisés

ont diminué considérablement notre dépense

énergétique. Dans bien des cas, les loisirs ne comblent

pas ce déficit. Paradoxalement, hommes, femmes et enfants

consomment de plus en plus de sucre et de gras. Et les cas de diabète,

d’hypertension, d’obésité et de maladies cardiaques augmentent.

À vos marques! Prêts?

Bougez!Et mangez mieux…

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La Maison Alcan :tout un programme !L’aventure a commencé par un pro-gramme de prévention des maux de dosdans une usine. Les résultats ont mon-tré que le projet était rentable. Alors,l’entreprise a mené un sondage à laMaison Alcan, située à Montréal. Ellea demandé à ses employés ce qu’ilssouhaiteraient pour améliorer le mieux-être au travail. Puis, tout a déboulé…

Christine Rowan, M.Sc., respon-sable du programme de promotion de la santé, ne s’intéresse pas seule-ment à l’activité physique, mais aussi à l’alimentation, à la vie familiale, etc.L’objectif consiste à inciter les gens àadopter un mode de vie actif.

Dans un premier temps, on a amé-nagé une petite salle d’exercice, et on

a acheté l’équipement en fonction de la demande. Selon Mme Rowan, le but est d’offrir des conditions « facili-tantes » : « Nous avons des supports àbicyclettes pour les gens qui viennenttravailler en vélo. Des séances d’exer-cice se déroulent pendant l’heure dudîner. Les jeunes parents trouvent bien commode de pouvoir utiliser cette heure pour faire de l’exercice. Les choix de cours ou d’activités sont suggérés par un comité. Nous tenons compte des préférences des employés, de leur profil et de la moyenne d’âge dans l’entreprise. L’employé peut demanderune évaluation de sa condition phy-sique, un programme individualisé.Nous offrons des cours de cardio-boxe, de musculation, de tai-chi, deyoga, etc. Les cours attirent plus lesfemmes que les hommes. Ces dernierssont davantage attirés par des acti-vités plus compétitives, c’est pourquoinous offrons des sports favorisant lacompétition amicale. Depuis un an, le soccer est très populaire, de même que le Ultimate Frisbee. Une fois par semaine, on organise des marches surle Mont-Royal, dans le quartier chi-nois, le parc Lafontaine, au marché Atwater, etc. Nous donnons un petitcadeau, par exemple un pain si nousnous rendons à une boulangerie. Nous

offrons éga-l e m e n t u n es u b v e n t i o naux employésqui préfèrentaller dans desclubs sportifsà l’extérieur. »

La Maison Alcan se préoccupe aussi de l’alimentation. Le casse-croûte del’entreprise propose un menu santé.Des salades de toutes sortes, des fruitsfrais, des assiettes de crudités, du thon. Des conférences sont données par Mme Rowan ou, à l’occasion, par desdiététiciennes dont Louise Desaulniers.Les sujets ? La boîte à lunch, les lé-gumes de saison, les légumineuses, les produits à base de soja. Les gens aiment le côté pratique des rencontreset les recettes, les trucs qu’on leurdonne pour choisir et apprêter cer-tains aliments. Depuis deux ans, le mercredi, d’énormes plateaux de fruitstrônent à la réception. Les gens peuventen acheter moyennant 25 cents. En fait, chaque jour de la semaine com-porte un thème. Le lundi, c’est lajournée des escaliers. Le mardi, lamarche. Le mercredi, les fruits. Lejeudi, la journée de l’eau, alors qu’onrappelle aux gens l’importance de s’hydrater convenablement. Et le cin-quième jour, on se repose !

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 9

De plus en plus d’entreprisesinvestissent dans des activités de promotion de la santé et de l’acti-vité physique au travail. Car esprit et corps travaillent bien mieux quand ils sont en bonne santé…

Il n’y a pas si longtemps, on esti-mait que, pour qu’une activité phy-sique soit efficace, elle devait durer un minimum de 30 minutes et être pratiquée de manière intensive aumoins trois fois par semaine. Bonnenouvelle, diffusée par le comité scientifique de Kino-Québec. Trois exercices de marche de 10 minuteschacun dans la journée sont aussibénéfiques pour la santé que 30 mi-nutes d’affilée. En fait, les résultatss’additionnent. Le but de Kino-Québec, c’est de sensibiliser le sé-dentaire. Lui suggérer la marche. Etcertaines activités telles que passer le balai à feuilles, la tondeuse, jar-diner, aller jouer dehors avec les enfants. Toutes les occasions sontbonnes pour bouger. L’activité phy-sique minimale susceptible d’avoir uneffet préventif ou curatif appréciablen’est pas aussi élevée que celle né-cessaire pour améliorer la conditionphysique. Autrement dit, il n’y a pasde seuil minimal pour que l’activitéphysique ait un effet positif sur lasanté. « Pour la personne sédentaire,augmenter ne serait-ce qu’un peu sonniveau d’activité physique, c’est déjàbeaucoup, considérant les bénéficesque cela peut comporter », précisaitClaude Bouchard, président du co-mité scientifique de Kino-Québec aumoment de la parution de l’avis.

Dans son plan d’action 2000-2005,Kino-Québec s’entend avec les prin-cipales autorités internationales ensanté publique pour affirmer que la sédentarité est un facteur de risquesérieux pour la santé. Selon AndréeBrunet, conseillère à Kino-Québec,« cela explique pourquoi l’État s’enmêle. Il s’agit d’une question de santépublique. Ce qui est particulièrementinquiétant, c’est que, de 1993 à 1998,il y a eu une tendance à la baisse de la pratique de l’activité physique chez les adultes et les jeunes. Et elle

diminue de manière notable au pas-sage à l’âge adulte, au moment où se développent les maladies qui af-fectent le système cardiovasculaire.Pourtant, une très forte majorité de la population exprime une intention positive de pratiquer des activitésphysiques régulièrement. Hélas ! La gestion du temps et des priorités en contraint plusieurs à mettre laforme de côté. Kino-Québec faitquelques suggestions pour aplanir certaines barrières : horaires plus souples, aménagement de meilleuresinfrastructures, proximité des lieux de pratique, diminution de tarifs, etc. »

Actifs et au boulotLe marché du travail est intéressantpour faire la promotion de l’activitéphysique auprès des adultes. C’est un milieu captif où on peut créer un environnement favorisant l’activitéphysique et le transport actif. AndréeBrunet précise : « Kino-Québec joueun rôle d’expert-conseil. On peut orienter une entreprise désireuse demettre en place un programme d’ac-tivités physiques. Nous avons un pro-gramme appelé Pulsation +. C’est unedémarche simple à suivre qui permetà une entreprise d’offrir des activitésphysiques répondant à la fois aux be-soins du personnel et de la direction.

Le conseillerKino-Québecmet ses con-naissances etson savoi r -faire à la dis-pos i t ion del’entreprise.

Il peut recommander des ressourcesprivées, des kinésiologues, des pro-fessionnels de l’activité physique, etc. Il peut aussi aider à la planificationd’événements, à la mise en place declubs de marche pendant l’heure dudîner, à la réalisation d’activités decommunication et de sensibilisation ou à l’évaluation, etc.

« Quand on intervient en milieu de travail, poursuit Mme Brunet, il faut qu’il y ait toutes sortes d’acti-vités organisées pour atteindre le plus grand nombre. Il y a quelques années, on aménageait un centre avec des appareils très chers, mais ça n’intéressait pas tout le monde. C’était une erreur. Ce qui fonctionnemieux, ce sont des salles polyva-lentes : sessions de tae-boxe, d’aéro-bie, de yoga, etc. L’idée consiste doncà varier pour gagner un plus haut taux de participation. »

Mettre en place des programmesd’activité physique en milieu de travail,c’est investir dans la santé des travail-leurs et aussi dans celle des entreprises.Toutefois, d’après Mme Brunet, « il fautêtre prudent quand on parle des effetsen milieu de travail, parce qu’il n’y apas encore beaucoup de recherches là-dessus. Jusqu’ici, on a une connais-sance empirique des effets, à la suite de témoignages de gestionnaires quiont décidé de mettre en place ces pro-grammes. Si les gens sont actifs, ilsseront moins malades. Mais c’est plusdélicat de parler d’une augmentation de la productivité. »

Il existe différentes façons d’en-courager les travailleurs à être actifs et il n’est pas toujours nécessaire d’investir de grosses sommes pour yparvenir. La promotion de l’activitéphysique peut se faire de façon simpleet peu coûteuse. Des initiatives mo-destes et bien ciblées peuvent être efficaces et faciles à réaliser. Ce quiest sûr, c’est que l’entreprise qui organise des activités de sensibilisa-tion et d’éducation fait un pas dans labonne direction. En fait, elle travaillepour elle… O

| Prévention au travail | Printemps 2002 |8

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Kino-Québec est un programmegouvernemental en place depuis1978. Il est dirigé par le Secrétariatau loisir et au sport, le ministère de la Santé et des Services sociaux et les régies régionales de la santé et des services sociaux, par l’in-termédiaire de leur direction de la santé publique. Son objectif premier est de « sensibiliser lespartenaires et les organismes à travailler de concert à la mise enplace de mesures favorisant la participation de la population àl’activité physique ». O

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Andrée Brunet Christine Rowan

Kino-Québec

Voici quatre exemplesd’initiatives prises par des entreprises ou desorganismes en matière de promotion de l’activité physique auprèsdes travailleurs. Vous laisserez-vous inspirer ?

Des entreprises sont allées de l’avant…

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La Maison Alcan :tout un programme !L’aventure a commencé par un pro-gramme de prévention des maux de dosdans une usine. Les résultats ont mon-tré que le projet était rentable. Alors,l’entreprise a mené un sondage à laMaison Alcan, située à Montréal. Ellea demandé à ses employés ce qu’ilssouhaiteraient pour améliorer le mieux-être au travail. Puis, tout a déboulé…

Christine Rowan, M.Sc., respon-sable du programme de promotion de la santé, ne s’intéresse pas seule-ment à l’activité physique, mais aussi à l’alimentation, à la vie familiale, etc.L’objectif consiste à inciter les gens àadopter un mode de vie actif.

Dans un premier temps, on a amé-nagé une petite salle d’exercice, et on

a acheté l’équipement en fonction de la demande. Selon Mme Rowan, le but est d’offrir des conditions « facili-tantes » : « Nous avons des supports àbicyclettes pour les gens qui viennenttravailler en vélo. Des séances d’exer-cice se déroulent pendant l’heure dudîner. Les jeunes parents trouvent bien commode de pouvoir utiliser cette heure pour faire de l’exercice. Les choix de cours ou d’activités sont suggérés par un comité. Nous tenons compte des préférences des employés, de leur profil et de la moyenne d’âge dans l’entreprise. L’employé peut demanderune évaluation de sa condition phy-sique, un programme individualisé.Nous offrons des cours de cardio-boxe, de musculation, de tai-chi, deyoga, etc. Les cours attirent plus lesfemmes que les hommes. Ces dernierssont davantage attirés par des acti-vités plus compétitives, c’est pourquoinous offrons des sports favorisant lacompétition amicale. Depuis un an, le soccer est très populaire, de même que le Ultimate Frisbee. Une fois par semaine, on organise des marches surle Mont-Royal, dans le quartier chi-nois, le parc Lafontaine, au marché Atwater, etc. Nous donnons un petitcadeau, par exemple un pain si nousnous rendons à une boulangerie. Nous

offrons éga-l e m e n t u n es u b v e n t i o naux employésqui préfèrentaller dans desclubs sportifsà l’extérieur. »

La Maison Alcan se préoccupe aussi de l’alimentation. Le casse-croûte del’entreprise propose un menu santé.Des salades de toutes sortes, des fruitsfrais, des assiettes de crudités, du thon. Des conférences sont données par Mme Rowan ou, à l’occasion, par desdiététiciennes dont Louise Desaulniers.Les sujets ? La boîte à lunch, les lé-gumes de saison, les légumineuses, les produits à base de soja. Les gens aiment le côté pratique des rencontreset les recettes, les trucs qu’on leurdonne pour choisir et apprêter cer-tains aliments. Depuis deux ans, le mercredi, d’énormes plateaux de fruitstrônent à la réception. Les gens peuventen acheter moyennant 25 cents. En fait, chaque jour de la semaine com-porte un thème. Le lundi, c’est lajournée des escaliers. Le mardi, lamarche. Le mercredi, les fruits. Lejeudi, la journée de l’eau, alors qu’onrappelle aux gens l’importance de s’hydrater convenablement. Et le cin-quième jour, on se repose !

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De plus en plus d’entreprisesinvestissent dans des activités de promotion de la santé et de l’acti-vité physique au travail. Car esprit et corps travaillent bien mieux quand ils sont en bonne santé…

Il n’y a pas si longtemps, on esti-mait que, pour qu’une activité phy-sique soit efficace, elle devait durer un minimum de 30 minutes et être pratiquée de manière intensive aumoins trois fois par semaine. Bonnenouvelle, diffusée par le comité scientifique de Kino-Québec. Trois exercices de marche de 10 minuteschacun dans la journée sont aussibénéfiques pour la santé que 30 mi-nutes d’affilée. En fait, les résultatss’additionnent. Le but de Kino-Québec, c’est de sensibiliser le sé-dentaire. Lui suggérer la marche. Etcertaines activités telles que passer le balai à feuilles, la tondeuse, jar-diner, aller jouer dehors avec les enfants. Toutes les occasions sontbonnes pour bouger. L’activité phy-sique minimale susceptible d’avoir uneffet préventif ou curatif appréciablen’est pas aussi élevée que celle né-cessaire pour améliorer la conditionphysique. Autrement dit, il n’y a pasde seuil minimal pour que l’activitéphysique ait un effet positif sur lasanté. « Pour la personne sédentaire,augmenter ne serait-ce qu’un peu sonniveau d’activité physique, c’est déjàbeaucoup, considérant les bénéficesque cela peut comporter », précisaitClaude Bouchard, président du co-mité scientifique de Kino-Québec aumoment de la parution de l’avis.

Dans son plan d’action 2000-2005,Kino-Québec s’entend avec les prin-cipales autorités internationales ensanté publique pour affirmer que la sédentarité est un facteur de risquesérieux pour la santé. Selon AndréeBrunet, conseillère à Kino-Québec,« cela explique pourquoi l’État s’enmêle. Il s’agit d’une question de santépublique. Ce qui est particulièrementinquiétant, c’est que, de 1993 à 1998,il y a eu une tendance à la baisse de la pratique de l’activité physique chez les adultes et les jeunes. Et elle

diminue de manière notable au pas-sage à l’âge adulte, au moment où se développent les maladies qui af-fectent le système cardiovasculaire.Pourtant, une très forte majorité de la population exprime une intention positive de pratiquer des activitésphysiques régulièrement. Hélas ! La gestion du temps et des priorités en contraint plusieurs à mettre laforme de côté. Kino-Québec faitquelques suggestions pour aplanir certaines barrières : horaires plus souples, aménagement de meilleuresinfrastructures, proximité des lieux de pratique, diminution de tarifs, etc. »

Actifs et au boulotLe marché du travail est intéressantpour faire la promotion de l’activitéphysique auprès des adultes. C’est un milieu captif où on peut créer un environnement favorisant l’activitéphysique et le transport actif. AndréeBrunet précise : « Kino-Québec joueun rôle d’expert-conseil. On peut orienter une entreprise désireuse demettre en place un programme d’ac-tivités physiques. Nous avons un pro-gramme appelé Pulsation +. C’est unedémarche simple à suivre qui permetà une entreprise d’offrir des activitésphysiques répondant à la fois aux be-soins du personnel et de la direction.

Le conseillerKino-Québecmet ses con-naissances etson savoi r -faire à la dis-pos i t ion del’entreprise.

Il peut recommander des ressourcesprivées, des kinésiologues, des pro-fessionnels de l’activité physique, etc. Il peut aussi aider à la planificationd’événements, à la mise en place declubs de marche pendant l’heure dudîner, à la réalisation d’activités decommunication et de sensibilisation ou à l’évaluation, etc.

« Quand on intervient en milieu de travail, poursuit Mme Brunet, il faut qu’il y ait toutes sortes d’acti-vités organisées pour atteindre le plus grand nombre. Il y a quelques années, on aménageait un centre avec des appareils très chers, mais ça n’intéressait pas tout le monde. C’était une erreur. Ce qui fonctionnemieux, ce sont des salles polyva-lentes : sessions de tae-boxe, d’aéro-bie, de yoga, etc. L’idée consiste doncà varier pour gagner un plus haut taux de participation. »

Mettre en place des programmesd’activité physique en milieu de travail,c’est investir dans la santé des travail-leurs et aussi dans celle des entreprises.Toutefois, d’après Mme Brunet, « il fautêtre prudent quand on parle des effetsen milieu de travail, parce qu’il n’y apas encore beaucoup de recherches là-dessus. Jusqu’ici, on a une connais-sance empirique des effets, à la suite de témoignages de gestionnaires quiont décidé de mettre en place ces pro-grammes. Si les gens sont actifs, ilsseront moins malades. Mais c’est plusdélicat de parler d’une augmentation de la productivité. »

Il existe différentes façons d’en-courager les travailleurs à être actifs et il n’est pas toujours nécessaire d’investir de grosses sommes pour yparvenir. La promotion de l’activitéphysique peut se faire de façon simpleet peu coûteuse. Des initiatives mo-destes et bien ciblées peuvent être efficaces et faciles à réaliser. Ce quiest sûr, c’est que l’entreprise qui organise des activités de sensibilisa-tion et d’éducation fait un pas dans labonne direction. En fait, elle travaillepour elle… O

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Kino-Québec est un programmegouvernemental en place depuis1978. Il est dirigé par le Secrétariatau loisir et au sport, le ministère de la Santé et des Services sociaux et les régies régionales de la santé et des services sociaux, par l’in-termédiaire de leur direction de la santé publique. Son objectif premier est de « sensibiliser lespartenaires et les organismes à travailler de concert à la mise enplace de mesures favorisant la participation de la population àl’activité physique ». O

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Andrée Brunet Christine Rowan

Kino-Québec

Voici quatre exemplesd’initiatives prises par des entreprises ou desorganismes en matière de promotion de l’activité physique auprèsdes travailleurs. Vous laisserez-vous inspirer ?

Des entreprises sont allées de l’avant…

Page 10: Un mauvais rêve… et un cadeau!

Mme Rowan évoque l’existence d’un volet santé et bien-être. « L’em-ployeur subventionne une partie duprix d’un massage sur chaise ergono-mique une fois par semaine. Aujour-d’hui, un orthésiste est de passage. Ilévaluera les pieds des employés quiveulent bien se soumettre à l’examen etles conseillera sur les souliers à porter.Nous donnons aussi des conférencessur la gestion du stress, la ménopause,le syndrome prémenstruel, autant de sujets qui préoccupent le personnel. Nous avons une garderie sur place et,de temps en temps, des éducatrices viennent donner des conférences auxparents sur la communication avec les enfants, la discipline, etc. »

Pour diffuser cette information, on fait le maximum : affiches pla-cardées sur les babillards, bulletin interne bimensuel et… courrier élec-tronique !

Mme Rowan conclut : « De plus en plus de gens participent aux acti-vités. Il y a indéniablement un effetboule de neige. Mais ça prend un cer-tain temps. Ce qui est évident, c’est que le programme répond aux besoinsdes employés. Le comité est essentielen ce sens, car il est représentatif destravailleurs et travailleuses des diffé-rents corps d’emplois et services. Cequi fait son succès, c’est la participa-tion des employés. Il ne faut pas ciblerque les convaincus ! »

Centre hospitalier Anna-Laberge(CHAL) : le Gym TonicÀ la suite de la demande de cer-tains employés, on a créé un centre de conditionnement physique au sein de cet établissement. La direction géné-rale était très désireuse de réaliser cevœu qui s’inscrivait dans la démarcheplus globale de la gestion de la pré-sence au travail. Un comité provisoire a alors été formé comprenant desreprésentants de la direction et des différents groupes d’employés. Lesmembres du comité provisoire, engagésdès le début du processus, ont tenté derépondre à plusieurs questions. Quelssont nos besoins? Qu’est-ce qu’on peutse permettre? Quels sont les appareils

nécessaires ? Le comité a fait un son-dage. La majorité des employés ont dit qu’ils voulaient faire de l’acti-vité physique. Ils ont précisé ce qu’ilsvoulaient dans le centre, les heuresd’ouverture souhaitées, etc. HuguetteDupuis, chef du service de gestion desressources humaines et membre ducomité provisoire, précise : « Comme la moyenne d’âge est assez jeune au CHAL (environ 35 ans) et que le personnel est en majorité féminin, il y a beaucoup de jeunes mamans auxprises avec des contraintes de temps. Ce qui ressortait des réponses, c’étaitque si un centre était aménagé sur place, il serait plus facile de s’entraîner.Chose dite, chose faite. Et ça marche !Le centre est très achalandé pendant les heures de dîner. »

Le Gym Tonic a ouvert ses portesau mois de mai 2001. Horaire : 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7, carles heures de travail varient énor-mément dans un centre hospitalier. Il a été aménagé au sous-sol et est équipé d’appareils dernier cri. LeCHAL compte 1000 employés, mais lecentre est également accessible auxcadres, aux médecins, aux bénévoles.

Pour assurer la sécurité des per-sonnes s’entraînant à des heures peu

Centre hospitalier de Rivière-du-Loup : un laissez-passer qui faitson cheminLe Centre hospitalier de Rivière-du-Loup comprend un centre de soins decourte durée et deux centres de longuedurée. Le service de santé et sécurité au travail en est à sa troisième versiond’un plan d’action santé, sécurité etdéveloppement de la qualité de vie.D’après Nathalie Couturier, conseil-lère sst et qualité de vie au travail, « les deux premiers plans d’action cernaient les principaux diagnosticsd’absence. Ce qu’on voulait, c’étaitrenverser la vapeur et se doter d’unplan d’action plus global. À la suite de rencontres avec les employés, troisprincipaux thèmes ont été arrêtés : la formation, la communication et la valorisation. »

Un comité de la qualité de vie a été formé. Certaines actions ont déjà été entreprises pour améliorer le climatde travail. Le comité organise, entreautres, des activités annuelles. Il estnécessaire de créer des habitudes ausein de l’établissement. Au printemps,par exemple, il y a une activité fami-liale de plein air avec un pique-nique.À l’Halloween, on exploite un thème. À la Saint-Valentin 2001, les chefs deservice ont distribué des petits cœurs à leurs employés et ils en ont profitépour leur dire qu’ils les estiment. Deplus, précise Mme Couturier, « chaqueautomne, on a la rigolothérapie. Un invité vient nous entretenir d’un sujetparticulier, sur un ton humoristique.Parler de l’adaptation au changement

ou de la gestion du temps en riant, c’est tout à fait possible. »

Hugues Marquis, de l’unité de santépublique, a fait paraître dans le jour-nal interne un article visant à promou-voir l’activité physique et ses bienfaitspour une bonne santé mentale. Puis,des démarches ont été entreprisesauprès de la Corporation Sentier Rivière-du-Loup – Témiscouata, duclub de ski de fond Amiski et des différentes unités syndicales. Le but :partager les tarifs des vignettes et des laissez-passer pour le centre de skide fond et le sentier de vélo Le petitTémis, ancien chemin de fer réamé-nagé en parc linéaire panoramique. Le projet vise ainsi à soutenir et àdévelopper la pratique d’une activité à caractère familial. Et le projet fonc-tionne, les laissez-passer partentcomme des petits pains chauds !Comme quoi une initiative modeste,mais bien ciblée, peut répondre auxbesoins d’un groupe d’employés.

Maintenant qu’un premier pas estfait, d’autres projets devraient suivre,tels une garderie en milieu de travail etun centre de conditionnement physique.

Montérégie :un regroupement qui marche !Une commission scolaire, le réseau local de la santé, la municipalité, son CLSC et le cégep d’une mêmeville de la Montérégie se sont regrou-pés sous l’appellation d’« intersec-toriel ». Pourquoi ces gens-là ont-ils décidé de commencer à travailler en-semble ? Au début, pour apprendre à

se connaître. Et pour mieux desservirla population. Ce sont des organismespublics, parapublics avec certainspoints communs. Ils voulaient aussicomparer leurs pratiques, analyser lesdifférences dans les conditions de réalisation, mais aussi les similitudeset partager leur savoir-faire. Voir dequelle façon s’entraider, ne serait-cequ’avec des économies d’échelle. Lesgens ont adopté une vision communeet pas seulement par rapport à l’acti-vité physique. Tous étaient bien cons-cients qu’il y avait d’abord un défi desanté publique. Nous sommes de plusen plus sédentaires par la force deschoses et, il faut bien le reconnaître, àcause de la technologie que repré-sentent ces petites boîtes carrées quis’appellent ordinateur, téléviseur, ma-gnétoscope. Les gens sont pleins debonnes intentions et veulent s’entraî-ner, mais quand vient le temps depasser à l’action, toutes les raisonssont bonnes pour se dérober. Pourtant,dans les cinq organismes déjà cités,quelques-uns possédaient des infra-structures intéressantes. Un des pre-miers objectifs était de savoir ce queles travailleurs voulaient faire. Unquestionnaire a été envoyé à l’en-semble des employés de l’intersecto-riel afin de connaître leurs attentes en matière d’activité physique. Ré-sultats ? Oui, le projet les intéres-sait, mais ils manquaient de temps et d’accessibilité à des installations. Lesactivités déjà en place étaient par-fois peu connues et peu courues. Lesprogrammes d’activité physique ont

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 11| Prévention au travail | Printemps 2002 |10

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fréquentées, le centre est équipé d’unecaméra de surveillance visionnée parl’agent de sécurité de service qui pourraintervenir rapidement lors de malaiseou de blessure.

Mme Dupuis précise que le centredoit s’autofinancer. « Nous avons utilisédes articles promotionnels pour avoird’autres revenus (sacs, chandails, etc.).Nous avons trouvé un commanditairepour trois ans, qui fait de la publicité sur un babillard dans le gymnase. Lesemployés doivent d’abord payer unecarte d’adhésion de 15 $, remboursée en partie par le club social. La cotisa-tion est de 5 $ par période de paye, donc 130$ par année. En octobre 2001,plus de 200 personnes étaient déjà inscrites. Nous en sommes très fiers. »

Le CHAL a embauché une moni-trice présente deux jours par semaine.La spécialiste est chargée de prépa-rer les programmes d’exercices indivi-dualisés et de faire une évaluation de la condition physique des utilisateurs. Bientôt, elle rédigera une chroniquedans le journal interne La Source. Elledonne également des massages surchaise ergonomique, à l’occasion.

Même si le Gym Tonic est implantédepuis peu, le CHAL a fait un sondage.Les résultats confirment que la majoritédes gens sont satisfaits. Et comme oncompte continuer à améliorer la for-mule, un comité permanent devrait voir le jour sous peu, comprenant lamonitrice, des membres de la directionet du personnel.

Phot

o Yve

s Bea

ulieu

En direct du Gym Tonic. À gauche en

commençant par l’arrière : Huguette

Dupuis et Pierre Marchand. Devant,

à genoux : Geneviève Lamarre,

entraîneure, et Marjolaine Leboeuf.

À droite : Michel Carignan,

aux haltères Sylvain Corriveau,

et derrière eux, Céline Gervais.

Le comité de qualité de vie du Centre hospitalier de

Rivière-du-Loup organise diverses activités de plein air :

promenade, pique-nique en famille, etc.

Page 11: Un mauvais rêve… et un cadeau!

Mme Rowan évoque l’existence d’un volet santé et bien-être. « L’em-ployeur subventionne une partie duprix d’un massage sur chaise ergono-mique une fois par semaine. Aujour-d’hui, un orthésiste est de passage. Ilévaluera les pieds des employés quiveulent bien se soumettre à l’examen etles conseillera sur les souliers à porter.Nous donnons aussi des conférencessur la gestion du stress, la ménopause,le syndrome prémenstruel, autant de sujets qui préoccupent le personnel. Nous avons une garderie sur place et,de temps en temps, des éducatrices viennent donner des conférences auxparents sur la communication avec les enfants, la discipline, etc. »

Pour diffuser cette information, on fait le maximum : affiches pla-cardées sur les babillards, bulletin interne bimensuel et… courrier élec-tronique !

Mme Rowan conclut : « De plus en plus de gens participent aux acti-vités. Il y a indéniablement un effetboule de neige. Mais ça prend un cer-tain temps. Ce qui est évident, c’est que le programme répond aux besoinsdes employés. Le comité est essentielen ce sens, car il est représentatif destravailleurs et travailleuses des diffé-rents corps d’emplois et services. Cequi fait son succès, c’est la participa-tion des employés. Il ne faut pas ciblerque les convaincus ! »

Centre hospitalier Anna-Laberge(CHAL) : le Gym TonicÀ la suite de la demande de cer-tains employés, on a créé un centre de conditionnement physique au sein de cet établissement. La direction géné-rale était très désireuse de réaliser cevœu qui s’inscrivait dans la démarcheplus globale de la gestion de la pré-sence au travail. Un comité provisoire a alors été formé comprenant desreprésentants de la direction et des différents groupes d’employés. Lesmembres du comité provisoire, engagésdès le début du processus, ont tenté derépondre à plusieurs questions. Quelssont nos besoins? Qu’est-ce qu’on peutse permettre? Quels sont les appareils

nécessaires ? Le comité a fait un son-dage. La majorité des employés ont dit qu’ils voulaient faire de l’acti-vité physique. Ils ont précisé ce qu’ilsvoulaient dans le centre, les heuresd’ouverture souhaitées, etc. HuguetteDupuis, chef du service de gestion desressources humaines et membre ducomité provisoire, précise : « Comme la moyenne d’âge est assez jeune au CHAL (environ 35 ans) et que le personnel est en majorité féminin, il y a beaucoup de jeunes mamans auxprises avec des contraintes de temps. Ce qui ressortait des réponses, c’étaitque si un centre était aménagé sur place, il serait plus facile de s’entraîner.Chose dite, chose faite. Et ça marche !Le centre est très achalandé pendant les heures de dîner. »

Le Gym Tonic a ouvert ses portesau mois de mai 2001. Horaire : 24 heures sur 24, et 7 jours sur 7, carles heures de travail varient énor-mément dans un centre hospitalier. Il a été aménagé au sous-sol et est équipé d’appareils dernier cri. LeCHAL compte 1000 employés, mais lecentre est également accessible auxcadres, aux médecins, aux bénévoles.

Pour assurer la sécurité des per-sonnes s’entraînant à des heures peu

Centre hospitalier de Rivière-du-Loup : un laissez-passer qui faitson cheminLe Centre hospitalier de Rivière-du-Loup comprend un centre de soins decourte durée et deux centres de longuedurée. Le service de santé et sécurité au travail en est à sa troisième versiond’un plan d’action santé, sécurité etdéveloppement de la qualité de vie.D’après Nathalie Couturier, conseil-lère sst et qualité de vie au travail, « les deux premiers plans d’action cernaient les principaux diagnosticsd’absence. Ce qu’on voulait, c’étaitrenverser la vapeur et se doter d’unplan d’action plus global. À la suite de rencontres avec les employés, troisprincipaux thèmes ont été arrêtés : la formation, la communication et la valorisation. »

Un comité de la qualité de vie a été formé. Certaines actions ont déjà été entreprises pour améliorer le climatde travail. Le comité organise, entreautres, des activités annuelles. Il estnécessaire de créer des habitudes ausein de l’établissement. Au printemps,par exemple, il y a une activité fami-liale de plein air avec un pique-nique.À l’Halloween, on exploite un thème. À la Saint-Valentin 2001, les chefs deservice ont distribué des petits cœurs à leurs employés et ils en ont profitépour leur dire qu’ils les estiment. Deplus, précise Mme Couturier, « chaqueautomne, on a la rigolothérapie. Un invité vient nous entretenir d’un sujetparticulier, sur un ton humoristique.Parler de l’adaptation au changement

ou de la gestion du temps en riant, c’est tout à fait possible. »

Hugues Marquis, de l’unité de santépublique, a fait paraître dans le jour-nal interne un article visant à promou-voir l’activité physique et ses bienfaitspour une bonne santé mentale. Puis,des démarches ont été entreprisesauprès de la Corporation Sentier Rivière-du-Loup – Témiscouata, duclub de ski de fond Amiski et des différentes unités syndicales. Le but :partager les tarifs des vignettes et des laissez-passer pour le centre de skide fond et le sentier de vélo Le petitTémis, ancien chemin de fer réamé-nagé en parc linéaire panoramique. Le projet vise ainsi à soutenir et àdévelopper la pratique d’une activité à caractère familial. Et le projet fonc-tionne, les laissez-passer partentcomme des petits pains chauds !Comme quoi une initiative modeste,mais bien ciblée, peut répondre auxbesoins d’un groupe d’employés.

Maintenant qu’un premier pas estfait, d’autres projets devraient suivre,tels une garderie en milieu de travail etun centre de conditionnement physique.

Montérégie :un regroupement qui marche !Une commission scolaire, le réseau local de la santé, la municipalité, son CLSC et le cégep d’une mêmeville de la Montérégie se sont regrou-pés sous l’appellation d’« intersec-toriel ». Pourquoi ces gens-là ont-ils décidé de commencer à travailler en-semble ? Au début, pour apprendre à

se connaître. Et pour mieux desservirla population. Ce sont des organismespublics, parapublics avec certainspoints communs. Ils voulaient aussicomparer leurs pratiques, analyser lesdifférences dans les conditions de réalisation, mais aussi les similitudeset partager leur savoir-faire. Voir dequelle façon s’entraider, ne serait-cequ’avec des économies d’échelle. Lesgens ont adopté une vision communeet pas seulement par rapport à l’acti-vité physique. Tous étaient bien cons-cients qu’il y avait d’abord un défi desanté publique. Nous sommes de plusen plus sédentaires par la force deschoses et, il faut bien le reconnaître, àcause de la technologie que repré-sentent ces petites boîtes carrées quis’appellent ordinateur, téléviseur, ma-gnétoscope. Les gens sont pleins debonnes intentions et veulent s’entraî-ner, mais quand vient le temps depasser à l’action, toutes les raisonssont bonnes pour se dérober. Pourtant,dans les cinq organismes déjà cités,quelques-uns possédaient des infra-structures intéressantes. Un des pre-miers objectifs était de savoir ce queles travailleurs voulaient faire. Unquestionnaire a été envoyé à l’en-semble des employés de l’intersecto-riel afin de connaître leurs attentes en matière d’activité physique. Ré-sultats ? Oui, le projet les intéres-sait, mais ils manquaient de temps et d’accessibilité à des installations. Lesactivités déjà en place étaient par-fois peu connues et peu courues. Lesprogrammes d’activité physique ont

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 11| Prévention au travail | Printemps 2002 |10

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fréquentées, le centre est équipé d’unecaméra de surveillance visionnée parl’agent de sécurité de service qui pourraintervenir rapidement lors de malaiseou de blessure.

Mme Dupuis précise que le centredoit s’autofinancer. « Nous avons utilisédes articles promotionnels pour avoird’autres revenus (sacs, chandails, etc.).Nous avons trouvé un commanditairepour trois ans, qui fait de la publicité sur un babillard dans le gymnase. Lesemployés doivent d’abord payer unecarte d’adhésion de 15 $, remboursée en partie par le club social. La cotisa-tion est de 5 $ par période de paye, donc 130$ par année. En octobre 2001,plus de 200 personnes étaient déjà inscrites. Nous en sommes très fiers. »

Le CHAL a embauché une moni-trice présente deux jours par semaine.La spécialiste est chargée de prépa-rer les programmes d’exercices indivi-dualisés et de faire une évaluation de la condition physique des utilisateurs. Bientôt, elle rédigera une chroniquedans le journal interne La Source. Elledonne également des massages surchaise ergonomique, à l’occasion.

Même si le Gym Tonic est implantédepuis peu, le CHAL a fait un sondage.Les résultats confirment que la majoritédes gens sont satisfaits. Et comme oncompte continuer à améliorer la for-mule, un comité permanent devrait voir le jour sous peu, comprenant lamonitrice, des membres de la directionet du personnel.

Phot

o Yve

s Bea

ulieu

En direct du Gym Tonic. À gauche en

commençant par l’arrière : Huguette

Dupuis et Pierre Marchand. Devant,

à genoux : Geneviève Lamarre,

entraîneure, et Marjolaine Leboeuf.

À droite : Michel Carignan,

aux haltères Sylvain Corriveau,

et derrière eux, Céline Gervais.

Le comité de qualité de vie du Centre hospitalier de

Rivière-du-Loup organise diverses activités de plein air :

promenade, pique-nique en famille, etc.

Page 12: Un mauvais rêve… et un cadeau!

été regroupés. Un dépliant a été pro-duit et largement diffusé avec la colla-boration de Kino-Québec.

Les cinq organismes se sont enten-dus pour faire profiter chaque employédes installations de chacun. Même s’ilssont publics, ce n’est pas simple pourautant. La Ville offre une carte d’accèsloisirs qui donne priorité à ses citoyens.Si on accepte le personnel du cégep, on se trouve à donner l’accès à descitoyens d’autres villes. Des compro-mis sont alors essentiels pour faciliterl’accessibilité.

Dès la première année, une activitéde sensibilisation pour tous les em-ployés cadres de l’intersectoriel a ététenue. Au cours de cette demi-journée,un conférencier est venu promouvoirl’activité physique. Le CLSC était làaussi avec une diététicienne, une infir-mière du réseau de la santé, un édu-cateur physique du cégep. Le tout acommencé par une séance de mise en forme. Il s’agissait d’un premier effort de concertation pour un rassem-blement.

Différentes initiatives ont par lasuite été mises en place. La commis-sion scolaire et le CLSC ont lancé uneligue de volley-ball. Le cégep sou-haite organiser une compétition ami-cale où les heures d’activités physiquesde chaque membre du personnel serontcumulées. À venir également, la créa-tion d’un site Web pour l’intersectorielqui devrait être prêt à la fin de l’hiver2002. Il devrait présenter des capsulescourtes et dynamiques sur la santé,l’activité physique, le mieux-être, l’ali-mentation.

Bref, beaucoup d’idées sont sur latable. Reste à les organiser. Travaillerensemble pour mettre en commun desforces et faire bouger les employés. Lephénomène de groupe et d’entraîne-ment est capital. Les adhérents déjà actifs sont des agents multiplicateurs. Il ne faut donc pas les oublier et se concentrer uniquement sur les passifs.

Conclusion : chacun des cinq orga-nismes sort gagnant. Ils prouvent qu’iln’est pas nécessaire de réinventer laroue chaque fois. Et que l’expériencedes autres peut être profitable. O

et comprendredes protéines(beurre d’ara-c h i d e , f r o -m a g e , œ u f ,yogourt, noix,etc.). » Pour-quoi ? La dié-t é t i c i e n n er é p o n d :« L’alimentqui nous per-met d’avoi rune énerg ie d e l o n g u e durée, c’est celui qui contient des protéines. Le féculent, au contraire, ne fournit qu’une énergie de courtedurée. Une personne qui ne prend que toasts, confiture et café le matinn’aura donc pas d’énergie durable. L’erreur numéro un commune à bien destravailleurs, c’est qu’ils consommenttrop peu de protéines le matin et le midi et trop, bien trop, au souper. Lesfemmes, en particulier, ne prennent pasassez de protéines dans la journée. »

Une autre erreur commise en milieude travail : manger très rapidement, oupire en travaillant. Il est essentiel deprendre le temps de manger. Le midiest un repas pivot, un instant de dé-tente, de plaisir, une halte salutairepour l’estomac et… pour l’esprit.

Autre point faible, selon Mme Lambert-Lagacé : « Les fruits et les légumes nesont pas encore assez présents dans les boîtes à lunch et dans les menus decafétéria. » La dernière enquête sur leshabitudes alimentaires des Canadiensrévèle que plus de la moitié des adultesne consomment pas les cinq portions

minimales de fruits et de légumes néces-saires par jour. Par contre, entre 25 et35 % de nos calories viennent d’ali-ments fantaisie (sucre, bonbon, gras,mayonnaise, boisson gazeuse).

De quoi se consoler, il y a quandmême eu une amélioration dans l’ali-mentation depuis 30 ans. Le kiwi, le bro-coli, les verdures font désormais partiedes paniers d’épicerie. On y trouve plusde poisson, de légumes, de variété qu’avant. « Il y a encore des accrocs,met en garde Mme Lambert-Lagacé. Lorsde mes consultations, j’entends beau-coup de remarques du genre : “ J’ai uncoup de pompe à 4 h ” ; “ J’arrive à lamaison et je suis affamé ” ; “ J’ai le vertige ” ; “ J’ai mal à la tête ”, etc. Unrepas escamoté peut déclencher une migraine. Dans bien des cas, il suffit

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 13| Prévention au travail | Printemps 2002 |12

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L’air ambiant trop sec au travail ?

Le chauffage des lieux de travail peut entraîner une sécheresse de l’airambiant, conséquence directe de nos hivers rigoureux. La meilleureprévention contre les migraines et les problèmes de lentilles cornéennes ?Une bonne hydratation. Notre consommation d’eau quotidienne doit sesituer autour d’un litre par jour. Boire régulièrement et ne pas se fier àsa soif. Si l’on a soif, c’est le signe que l’on est déjà en déficit. Toujoursprivilégier l’eau aux boissons gazeuses ou au café. À moins de problèmesde santé particuliers, on ne peut retenir une quantité excédentaire d’eau.Vaut donc mieux boire plus que pas assez. Et toujours se rappeler que lesbesoins varient beaucoup d’une personne à l’autre, selon qu’on est untravailleur manuel ou sédentaire et selon le sexe, les hommes transpirantdavantage que les femmes. OSource : Travail et santé, décembre 1999, vol. 15, no 4.

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Les aliments que nousconsommons agissentsur notre acuitémentale et sur notreénergie durable. Pournous sentir bien autravail, nous avons toutintérêt à regarder d’unautre œil ce qu’il y adans notre assiette,soutient LouiseLambert-Lagacé,diététicienne, auteurede plusieurs ouvrages sur la nutrition et clinicienne bien connueau Québec.

L’art de concilier travail et repas équilibrés

Les aliments ont unegrande influence sur la qualité de notreénergie. Ce que nous mangeons affectenotre comportement. Certains alimentsnous rendent plus éveillés, tandis qued’autres vont nous donner un petit coupde pompe pour ensuite nous rendreléthargiques. D’où l’importance de bien choisir les aliments qui composentnos repas, et même, l’ordre dans lequelon les prend. D’après Mme Lambert-Lagacé, deux points essentiels fontproblème aujourd’hui : les petits déjeu-ners incomplets ou même escamotés, etles lunchs mal équilibrés. Exemple :« Le midi, les spaghettis ne sont pas unbon choix. Les féculents détendent etstimulent la sérotonine au point d’endor-mir. Les pâtes, c’est parfait pour unrepas du soir, mais pas indiqué au lunch.Une portion de viande ou de poissonavec des légumes est, par contre, unchoix beaucoup plus intéressant. Et, on ne le dira jamais assez, le petit déjeuner est vital. Il doit être équilibré

Louise Lambert-Lagacé

simplement d’ajuster le menu et le tour est joué ! Bref, il y a encore duchemin à faire. »

Boulot, resto, pas dodo !Et les travailleurs obligés d’aller sou-vent au restaurant avec des clients ?Parviennent-ils à manger de façon rai-sonnable ? Les menus sont-ils appro-priés? « Dans l’ensemble, ça va bien,croit la spécialiste. Cependant, leslégumes sont trop cuits et servis en troppetites portions. Un des meilleurs choixle midi, c’est le poisson. Et gare auxdesserts. Ils font défaut dans les restau-rants. On a du pouding, des tartes, desmousses, etc., mais pas le panier defruits frais comme en Europe. Le meil-leur conseil que je peux donner dans cesconditions est de s’abstenir. »

Page 13: Un mauvais rêve… et un cadeau!

été regroupés. Un dépliant a été pro-duit et largement diffusé avec la colla-boration de Kino-Québec.

Les cinq organismes se sont enten-dus pour faire profiter chaque employédes installations de chacun. Même s’ilssont publics, ce n’est pas simple pourautant. La Ville offre une carte d’accèsloisirs qui donne priorité à ses citoyens.Si on accepte le personnel du cégep, on se trouve à donner l’accès à descitoyens d’autres villes. Des compro-mis sont alors essentiels pour faciliterl’accessibilité.

Dès la première année, une activitéde sensibilisation pour tous les em-ployés cadres de l’intersectoriel a ététenue. Au cours de cette demi-journée,un conférencier est venu promouvoirl’activité physique. Le CLSC était làaussi avec une diététicienne, une infir-mière du réseau de la santé, un édu-cateur physique du cégep. Le tout acommencé par une séance de mise en forme. Il s’agissait d’un premier effort de concertation pour un rassem-blement.

Différentes initiatives ont par lasuite été mises en place. La commis-sion scolaire et le CLSC ont lancé uneligue de volley-ball. Le cégep sou-haite organiser une compétition ami-cale où les heures d’activités physiquesde chaque membre du personnel serontcumulées. À venir également, la créa-tion d’un site Web pour l’intersectorielqui devrait être prêt à la fin de l’hiver2002. Il devrait présenter des capsulescourtes et dynamiques sur la santé,l’activité physique, le mieux-être, l’ali-mentation.

Bref, beaucoup d’idées sont sur latable. Reste à les organiser. Travaillerensemble pour mettre en commun desforces et faire bouger les employés. Lephénomène de groupe et d’entraîne-ment est capital. Les adhérents déjà actifs sont des agents multiplicateurs. Il ne faut donc pas les oublier et se concentrer uniquement sur les passifs.

Conclusion : chacun des cinq orga-nismes sort gagnant. Ils prouvent qu’iln’est pas nécessaire de réinventer laroue chaque fois. Et que l’expériencedes autres peut être profitable. O

et comprendredes protéines(beurre d’ara-c h i d e , f r o -m a g e , œ u f ,yogourt, noix,etc.). » Pour-quoi ? La dié-t é t i c i e n n er é p o n d :« L’alimentqui nous per-met d’avoi rune énerg ie d e l o n g u e durée, c’est celui qui contient des protéines. Le féculent, au contraire, ne fournit qu’une énergie de courtedurée. Une personne qui ne prend que toasts, confiture et café le matinn’aura donc pas d’énergie durable. L’erreur numéro un commune à bien destravailleurs, c’est qu’ils consommenttrop peu de protéines le matin et le midi et trop, bien trop, au souper. Lesfemmes, en particulier, ne prennent pasassez de protéines dans la journée. »

Une autre erreur commise en milieude travail : manger très rapidement, oupire en travaillant. Il est essentiel deprendre le temps de manger. Le midiest un repas pivot, un instant de dé-tente, de plaisir, une halte salutairepour l’estomac et… pour l’esprit.

Autre point faible, selon Mme Lambert-Lagacé : « Les fruits et les légumes nesont pas encore assez présents dans les boîtes à lunch et dans les menus decafétéria. » La dernière enquête sur leshabitudes alimentaires des Canadiensrévèle que plus de la moitié des adultesne consomment pas les cinq portions

minimales de fruits et de légumes néces-saires par jour. Par contre, entre 25 et35 % de nos calories viennent d’ali-ments fantaisie (sucre, bonbon, gras,mayonnaise, boisson gazeuse).

De quoi se consoler, il y a quandmême eu une amélioration dans l’ali-mentation depuis 30 ans. Le kiwi, le bro-coli, les verdures font désormais partiedes paniers d’épicerie. On y trouve plusde poisson, de légumes, de variété qu’avant. « Il y a encore des accrocs,met en garde Mme Lambert-Lagacé. Lorsde mes consultations, j’entends beau-coup de remarques du genre : “ J’ai uncoup de pompe à 4 h ” ; “ J’arrive à lamaison et je suis affamé ” ; “ J’ai le vertige ” ; “ J’ai mal à la tête ”, etc. Unrepas escamoté peut déclencher une migraine. Dans bien des cas, il suffit

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L’air ambiant trop sec au travail ?

Le chauffage des lieux de travail peut entraîner une sécheresse de l’airambiant, conséquence directe de nos hivers rigoureux. La meilleureprévention contre les migraines et les problèmes de lentilles cornéennes ?Une bonne hydratation. Notre consommation d’eau quotidienne doit sesituer autour d’un litre par jour. Boire régulièrement et ne pas se fier àsa soif. Si l’on a soif, c’est le signe que l’on est déjà en déficit. Toujoursprivilégier l’eau aux boissons gazeuses ou au café. À moins de problèmesde santé particuliers, on ne peut retenir une quantité excédentaire d’eau.Vaut donc mieux boire plus que pas assez. Et toujours se rappeler que lesbesoins varient beaucoup d’une personne à l’autre, selon qu’on est untravailleur manuel ou sédentaire et selon le sexe, les hommes transpirantdavantage que les femmes. OSource : Travail et santé, décembre 1999, vol. 15, no 4.

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Les aliments que nousconsommons agissentsur notre acuitémentale et sur notreénergie durable. Pournous sentir bien autravail, nous avons toutintérêt à regarder d’unautre œil ce qu’il y adans notre assiette,soutient LouiseLambert-Lagacé,diététicienne, auteurede plusieurs ouvrages sur la nutrition et clinicienne bien connueau Québec.

L’art de concilier travail et repas équilibrés

Les aliments ont unegrande influence sur la qualité de notreénergie. Ce que nous mangeons affectenotre comportement. Certains alimentsnous rendent plus éveillés, tandis qued’autres vont nous donner un petit coupde pompe pour ensuite nous rendreléthargiques. D’où l’importance de bien choisir les aliments qui composentnos repas, et même, l’ordre dans lequelon les prend. D’après Mme Lambert-Lagacé, deux points essentiels fontproblème aujourd’hui : les petits déjeu-ners incomplets ou même escamotés, etles lunchs mal équilibrés. Exemple :« Le midi, les spaghettis ne sont pas unbon choix. Les féculents détendent etstimulent la sérotonine au point d’endor-mir. Les pâtes, c’est parfait pour unrepas du soir, mais pas indiqué au lunch.Une portion de viande ou de poissonavec des légumes est, par contre, unchoix beaucoup plus intéressant. Et, on ne le dira jamais assez, le petit déjeuner est vital. Il doit être équilibré

Louise Lambert-Lagacé

simplement d’ajuster le menu et le tour est joué ! Bref, il y a encore duchemin à faire. »

Boulot, resto, pas dodo !Et les travailleurs obligés d’aller sou-vent au restaurant avec des clients ?Parviennent-ils à manger de façon rai-sonnable ? Les menus sont-ils appro-priés? « Dans l’ensemble, ça va bien,croit la spécialiste. Cependant, leslégumes sont trop cuits et servis en troppetites portions. Un des meilleurs choixle midi, c’est le poisson. Et gare auxdesserts. Ils font défaut dans les restau-rants. On a du pouding, des tartes, desmousses, etc., mais pas le panier defruits frais comme en Europe. Le meil-leur conseil que je peux donner dans cesconditions est de s’abstenir. »

Page 14: Un mauvais rêve… et un cadeau!

Ceux qui ont un métier demandantune grande vigilance, les camionneurspar exemple, ou encore une capacité de concentration considérable et conti-nue, comme les professionnels engagés dans des projets de créativité et d’ana-lyse, ne peuvent prendre de gros repas parce qu’ils risquent de s’endormir. « Il vaudrait mieux manger cinq petitsrepas, conseille Mme Lambert-Lagacé.Fractionner les protéines et les bons aliments pour ne jamais imposer un travail digestif laborieux et éviter lessucres qui endorment. Ah oui, le soir,rayon sommeil, pour bien s’endormir,rien de mieux qu’un bonne portion de pouding chômeur ! », s’exclame en riant la diététicienne.

En Amérique du Nord, les gens ont de plus en plus de problèmes de poids. Ils sont sédentaires et ne brûlent pas beaucoup de calories, assis jour après jour devant un écran d’ordinateur. Beaucoup consultentMme Lambert-Lagacé à ce sujet. « Ilfaut d’abord penser à l’inactivité phy-sique, encore solidement ancrée. Par-fois, une personne est prête à suivredes régimes de famine, mais elle refusede marcher ! Et tant qu’elle n’est pasdécidée à faire de l’activité physique,elle perd son temps et le mien. Je lelui explique, “ Je peux vous apprendreà mieux manger, mais si vous voulezque ces habitudes donnent des résul-tats à long terme, il faut que vousbougiez ! ” Depuis 50 ans, il existe deplus en plus de régimes et de théoriespour nous faire maigrir. Moi, je relie

l’augmentation de l’obésité aux diètes.Un jour, on a eu le procès du tabac, unjour, on aura le procès des diètes.Chaque régime déstabilise tellement le métabolisme que, craignant d’êtreprivé, il se venge et fait des provi-sions ! Des gens influencés par des per-sonnages qui n’ont pas toujours lacompétence indispensable pour parlerde régimes alimentaires entretiennentla confusion. À cela, il faut ajouternotre folle obsession de la minceur. »

Le public doit bien comprendre l’in-fluence des bons aliments sur notresanté. Sur les lieux de travail, il seraitintéressant que les machines distri-butrices renferment des collations sus-ceptibles de contrer les baisses d’énergieou d’aider à surmonter un après-midifatigant. Ces distributeurs pourraientcontenir des fruits, des jus de fruits, des yogourts, des noix plutôt que descroustilles et des gâteaux. En atten-dant ce progrès, les travailleurs au-raient intérêt à en apporter de façon individuelle ou collective.

Bonjour, alicaments !De nouveaux aliments peuvent nousrendre service et devraient être à notreportée, déclare Mme Lambert-Lagacé.« On découvre le pouvoir des alica-ments, c’est-à-dire d’aliments réputéspour avoir une action favorable sur lasanté ou des propriétés préventives,voire curatives, pour nous protéger contre certaines maladies et stimuler le système immunitaire. Ainsi, on a dé-couvert que les tomates contiennent dulycopène, un antioxydant remarquable.Les végétaux en général ont un sys-tème de défense contre les agresseurs.Ils possèdent des antioxydants in-croyables maintenant identifiés et reliés à des protections plus ou moins

spécifiques. Les antioxydants peuventlimiter la progression du cancer enprovoquant la mort des mauvaises cellules. L’oxydation, c’est le vieillis-sement des tissus. La piste des alica-ments est donc fascinante ! »

Et après le travail, une fois la jour-née terminée et qu’on rentre à la mai-son, y a-t-il moyen de bien manger sansavoir à cuisiner pendant des heures ?« Tout à fait, répond sans hésiter Mme Lambert-Lagacé. Les comptoirsde traiteurs, les menus sur mesure se sont beaucoup améliorés. On peutacheter une partie du repas et complé-ter avec des légumes. Le repas de pâtes peu recommandé le midi est trèsacceptable le soir. Si on a une saucemaison ou achetée, c’est rapide. On aplus de choix que jamais pour bienmanger. Et si on pense à un poissonfrais, cinq minutes et il est apprêté ! Les légumineuses en conserve, c’estvite fait et c’est bon. Quant au tofu, ila plein de qualités et il est déjà prêt àmanger. Il suffit de l’incorporer dans unsauté de légumes, dans une sauce àspaghettis aux tomates, etc. » Bref, iln’y a plus d’excuse qui vaille ! O

| Prévention au travail | Printemps 2002 |14

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Pour en savoir plus

Kino-Québecwww.kino-quebec.qc.caFédération des kinésiologues du Québecwww.kinesiologue.comSanté Canadawww.hc-sc.gc.caL’art de faire le plein de super… alimentspour se sentir bien au travail, Prévention autravail, vol. 10, no 1, 1997, p. 46.

Kino-Québec nous dit : Bougez !, Préventionau travail, vol. 12, no 4, 1999, p. 46.Illu

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Des alicaments qu’il fait bon

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Page 15: Un mauvais rêve… et un cadeau!

De nos jours, il n’est pasrare de voir des gens travailler pour des entreprises sans recevoir de rému-nération en contrepartie. Ces béné-voles effectuent souvent un travailcomparable à celui des salariés. Parconséquent, ils sont aussi exposés auxrisques de lésions professionnelles.C’est pourquoi la Loi sur les accidentsdu travail et les maladies profession-nelles (LATMP) prévoit certaines dis-positions couvrant ce cas particulier.

La règle générale applicable auxbénévoles est énoncée à l’article 13 de la Loi. Ainsi, pour qu’une travail-leuse ou un travailleur non rémunérépuisse bénéficier de la protection de la LATMP, trois conditions doiventêtre remplies : il doit effectuer béné-volement un travail aux fins d’un éta-blissement. Ce travail doit être fait avec l’accord de la personne qui uti-lise ses services (l’employeur). Enfin,l’employeur doit avoir transmis à laCSST une déclaration contenant desrenseignements indispensables. Orcette dernière condition relève de lavolonté de l’employeur puisqu’il en résulte pour lui des répercussions finan-cières. Il devra, notamment, payer unecotisation. Il est donc impératif qu’ilsouscrive une protection pour les tra-vailleurs et les travailleuses bénévolesen remplissant le formulaire Demandede protection des travailleurs béné-voles, afin que ceux-ci soient indem-nisés en cas de lésion professionnelle.La personne bénévole ainsi protégéedevient un « travailleur » au sens de laLATMP et peut bénéficier de toutes les mesures prévues à la Loi, à l’excep-tion du droit au retour au travail. Parailleurs, la personne bénévole pourlaquelle l’employeur n’a pas fait de demande de protection ne pourra pasfaire de demande d’indemnisation valable à la CSST advenant qu’ellesubisse une lésion professionnelle.

Qu’arrive-t-il lorsqu’une personnebénévole couverte par la CSST seblesse et devient incapable d’exer-cer son emploi ? Elle pourrait dès lors

recevoir des indemnités de remplace-ment du revenu et toute autre indemnitéou service prévus (assistance médicaleou réadaptation) par la LATMP. Cettesituation, qui pourrait en étonner cer-tains, est justifiée par le fait que l’in-demnité de remplacement du revenuvise à protéger non seulement le revenu,mais aussi la capacité de gain. Cette indemnité équivaut normalement à 90 % du revenu net retenu d’un indi-vidu, selon la LATMP. Toutefois, dansle cas de personnes bénévoles, la Loiprévoit des méthodes de calcul diffé-rentes, selon la situation.

Le travailleur ou la travailleuse béné-vole de moins de 18 ans sera indemniséen fonction d’un montant hebdoma-daire fixe prévu par la Loi et actuelle-ment établi à 79 $. L’indemnité verséeà une personne bénévole qui n’occupeaucun autre emploi rémunéré sera cal-culée à partir du revenu brut annueldéterminé par le salaire minimum envigueur. Pour celle occupant un emploirémunéré, l’indemnité sera calculée enfonction du salaire qu’elle tire de cet

autre emploi. Exemple, Virginie, infir-mière, a un revenu annuel net retenu de 30 000 $. Elle est victime d’un acci-dent alors qu’elle travaille commebénévole dans un centre d’héberge-ment pour personnes âgées, et devientinapte à exercer son emploi d’infir-mière. Elle recevra donc des indemnitésde remplacement du revenu calculéesen fonction de son revenu annuel netretenu de 30 000 $.

Le bénévolat étant un bel exempled’entraide et de dévouement, il importede contribuer à la perpétuation de cettepratique. La protection des travailleurset des travailleuses bénévoles offerte parla CSST peut être une solution rassu-rante tant pour ces derniers que pour les employeurs. En assurant les béné-voles auprès de la CSST, l’employeurleur offre de meilleures conditions detravail tout en gagnant leur confiance.Ces personnes seront ainsi plus enclinesà donner de leur temps, ce qui sera toutà l’avantage de l’employeur. O

Anne Vézina

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 15

Droits et obligations

Le bénévolat:à quel prix?

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possible l’élaboration de nouvellesméthodes analytiques, la conceptiond’outils de contrôle et d’équipementsde protection ou encore, le raffinementdes techniques de surveillance bio-logique. De recherche en recherche, au fil des découvertes, l’Institut est devenu un centre de référence essen-tiel pour la CSST et l’ensemble des acteurs majeurs en SST. Il a contri-bué à l’avancement des connaissances tout en implantant un solide réseau de partenaires et en favorisant une plusgrande collaboration interdisciplinaire.

Pour répondre à d’innombrablesquestions concernant les substanceschimiques, l’IRSST, en collaborationavec ses partenaires, a conduit, de-puis sa création en 1980, de multiplesrecherches qui ont permis d’effectuerd’importantes percées dans le domainede l’évaluation de l’exposition des tra-vailleurs à des contaminants. À la lumière des besoins exprimés par lesmilieux du travail, ces études ont rendu

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 17

Rechercheà l’IRSST

Les progrès remarquables de la toxicologie

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La mesure de l’exposition

à des contaminants

www.irsst.qc.caCliquez recherche

Dans ce numéro

La mesure de l’exposition à des contaminants

Les progrès remarquables

de la toxicologie

Monoxyde de carboneDans la mire de la santé du

travail et de la santé publique

Les isocyanatesUne nouvelle vitrine pour

les produits de la recherche

Entretien avec Serge VolkoffVers l'intensification du

travail sous toutes ses formes…

Nouvelles publications

Nouvelles recherches

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La mesure de l’exposition

à des contaminants

Page 18: Un mauvais rêve… et un cadeau!

Les techniciennes en laboratoire, comme Brigitte Blanchette,

recourent à un chromatographe en phase gazeuse lorsqu'elles

analysent des substances plus volatiles, tels les alcools.

avant que la toxicologie industriellen’obtienne véritablement ses lettres de noblesse. En 1972, l’unité de toxi-cologie du Centre hospitalier de l’Université Laval devient le Centre de toxicologie du Québec (CTQ)3.Sous l’impulsion de son directeur, le Dr Albert Nantel, le CTQ fait figure de pionnier en défrichant tout d’abord

Dans le premier d’une série d’ar-ticles, Prévention au travail brosseun tableau de la toxicologie indus-trielle au Québec, avec les défis, lesrecherches et les personnes qui ontjalonné et enrichi le long et complexecheminement de cette discipline. Nousjetterons un regard sur ce qui se fai-sait hier, sur ce qui se fait aujourd’huiet sur ce que demain nous réserve. Enrafale, nous aborderons l’expositionaux contaminants, la toxicité, la ges-tion du risque chimique et, finalement,l’expertise et le transfert des résultatsde la recherche.

Au Québec, comme ailleurs dans le monde, des milliers de travailleursmanipulent ou côtoient quotidienne-ment des substances chimiques ou desagents biologiques qui sont largementutilisés dans les procédés de travail, que ce soit dans les grandes alumi-neries, les entreprises pharmaceu-tiques ou les petites blanchisseries. Certains sont incommodés, d’autres, carrément victimes de maladies pro-fessionnelles à cause d’une exposition ou d’une surexposition à des contami-nants. Si, aujourd’hui, les chercheursdisposent d’outils de mesure de plus en plus précis et de méthodes d’analyserigoureuses pour estimer les niveaux de contamination, il n’en a pas toujoursété ainsi.

Les premiers balbutiementsAu Québec, dans les années 1960, la toxicologie n’a rien de comparableavec celle d’aujourd’hui ; elle se ré-sume essentiellement à l’étude de la pollution atmosphérique et des pesticides. Les centres antipoison sepenchent sur les cas d’intoxications résultant de la manipulation ou del’ingestion de produits domestiques,mais tout le champ des maladies pro-fessionnelles échappe à leurs préoccu-pations. Évidemment, les travailleursatteints d’amiantose, de saturnisme1

ou d’hydrargie2 peuvent se faire soi-gner, mais leurs affections n’entrent en considération que sous l’angle dutraitement. Un groupe de recherche del’Université de Montréal contribuera au développement de cette disciplineen investissant notamment le champdes interactions médicamenteuses,mais il faudra attendre les années 1970

les aspects cliniques de la toxicologieindustrielle. Un projet québécois desurveillance biologique des travail-leurs exposés aux substances chi-miques est alors proposé par le chimisteJean Yves Savoie4, responsable deslaboratoires du CTQ. Ce programmeprendra rapidement de l’ampleur.

Un autre pas décisif est franchilorsque la faculté de médecine de

D’abord, l’implantation de mesures rigoureusesEn 1980, l’IRSST, le premier institut de recherche en santé et en sécurité du travail à l’échelle canadienne, voit lejour à Montréal. Parmi les six équipesde recherche qui lui sont associées, ontrouve celle que dirige le Dr Brodeur,laquelle épouse le champ de la toxi-cologie industrielle. À l’époque, les scientifiques sont bien au fait du potentiel toxique de la surexposition des travailleurs à certaines substances, mais encore fallait-il qu’ils soient ca-pables de le mesurer avec rigueur, sans attendre la manifestation d’effetspernicieux. À cette fin, les chercheurs contribuent à l’élaboration de méthodesde surveillance biologique de l’exposi-tion (SBE) qui permettront d’évaluer le niveau d’exposition des travailleursen analysant les concentrations de contaminants dans les matrices bio-logiques telles que le sang, l’urine et l’air expiré. La surveillance biologiquevient ainsi compléter la surveillance environnementale pour laquelle près de 300 méthodes, mises au point par les laboratoires de l’IRSST, garnissentaujourd’hui le coffre à outils des in-tervenants en SST, leur permettantd’échantillonner l’air ambiant, de dé-terminer les concentrations de diverscontaminants et de démontrer s’il y a ou non exposition des travailleurs.

Lorsque les connaissances le per-mettent, la surveillance biologique del’exposition constitue un meilleur outilque la surveillance environnementalepour documenter les effets sur la santé.Avec la SBE, on peut évaluer avec pré-cision la quantité de contaminant ayantpénétré dans l’organisme et les tracesque l’on trouve dans les échantillonshumains traduisent bien l’exposition àune substance toxique. On peut ainsiobtenir des résultats qui reflètent avecplus de rigueur l’exposition réelle glo-bale d’un travailleur.

Pas moins de 25 méthodes d’ana-lyse biologique sont à la disposition des intervenants en SST, enrichissantl’arsenal qui leur sert à mesurer le po-tentiel toxique des divers produits etsubstances présents dans les lieux detravail et à évaluer les risques qu’ilsreprésentent pour le corps humain.

Une meilleure évaluation de l’expositionLes premières recherches ayant pourobjectif d’apprécier l’exposition et lerisque pour la santé portent surtout sur les métaux lourds : le plomb, lemercure, le cadmium, le chrome et lemanganèse. Dans un premier temps, les travaux en matière de surveillance biologique de l’exposition consistent àétablir une correspondance entre laprésence de contaminants dans l’airambiant et le degré d’absorption qu’onpeut déceler dans les matrices biolo-giques. Il faut documenter la relationentre ce que l’on trouve dans l’air et les traces laissées dans les tissus et les fluides biologiques afin de bienévaluer l’exposition. Au moyen deprélèvements biologiques, diversestechniques d’analyse chimique, commel’absorption atomique ou la chroma-tographie en phase liquide ou gazeuse,aideront à établir le degré d’exposi-tion des travailleurs à des substancestoxiques.

Soucieux d’aider les intervenants etd’assurer une certaine rigueur à la dé-marche, l’IRSST élabore un guide desurveillance biologique. Publié pour la première fois en 1987 et révisé pério-diquement, ce document a déjà faitl’objet de cinq mises à jour. Il contienttoute l’information indispensable auprélèvement d’échantillons biologiqueset un résumé des connaissances scien-tifiques nécessaires à l’interprétationdes résultats. La publication de cet ou-vrage est considérée comme un élémentindispensable à l’élaboration d’unestratégie d’évaluation globale du risquepour la santé des travailleurs.

De nouveaux outils plus finsParfois, l’adoption de nouvelles normesconstitue le déclencheur permettant auxscientifiques de créer des outils plusraffinés. Ce fut le cas, par exemple,avec le toluène, un solvant fréquem-ment utilisé dans la composition despeintures, des colles et des encrescommerciales, qui présente des risquespour le système nerveux central. Audébut des années 1990, lorsque l’Ame-rican Conference of Governmental In-dustrial Hygienists (ACGIH) proposede réduire de moitié la norme d’exposi-tion en abaissant le seuil de tolérance à 50 ppm, tout laisse croire que leQuébec va emboîter le pas et amenderle Règlement sur la qualité du milieu

| Prévention au travail | Printemps 2002 |18 | Prévention au travail | Printemps 2002 | 19

R e c h e r c h e à l’IRSST

1 Intoxication par le plomb.2 Intoxication par le mercure.

4 Jean Yves Savoie est l’actuel directeur généralde l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santéet en sécurité du travail (IRSST).

3 Le Centre de toxicologie du Québec est main-tenant intégré à l’Institut national de santépublique. Ses activités et celles du Centre an-tipoison du Québec ont été regroupées pour former la Direction toxicologique humaine.

l’Université de Montréal ajoute unvolet santé au travail à son Départe-ment d’hygiène du milieu. Son nou-veau directeur, le Dr Jules Brodeur(voir encadré) se voit confier la mis-sion de faire de la prévention dans uncontexte de santé publique. Il orientealors ses efforts vers la formation descientifiques et vers la recherche entoxicologie. Avec les éléments struc-turants mis en place à l’époque par leCTQ et l’Université de Montréal, onpeut dire que la toxicologie s’enracineau Québec.

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Les techniciennes en laboratoire, comme Brigitte Blanchette,

recourent à un chromatographe en phase gazeuse lorsqu'elles

analysent des substances plus volatiles, tels les alcools.

avant que la toxicologie industriellen’obtienne véritablement ses lettres de noblesse. En 1972, l’unité de toxi-cologie du Centre hospitalier de l’Université Laval devient le Centre de toxicologie du Québec (CTQ)3.Sous l’impulsion de son directeur, le Dr Albert Nantel, le CTQ fait figure de pionnier en défrichant tout d’abord

Dans le premier d’une série d’ar-ticles, Prévention au travail brosseun tableau de la toxicologie indus-trielle au Québec, avec les défis, lesrecherches et les personnes qui ontjalonné et enrichi le long et complexecheminement de cette discipline. Nousjetterons un regard sur ce qui se fai-sait hier, sur ce qui se fait aujourd’huiet sur ce que demain nous réserve. Enrafale, nous aborderons l’expositionaux contaminants, la toxicité, la ges-tion du risque chimique et, finalement,l’expertise et le transfert des résultatsde la recherche.

Au Québec, comme ailleurs dans le monde, des milliers de travailleursmanipulent ou côtoient quotidienne-ment des substances chimiques ou desagents biologiques qui sont largementutilisés dans les procédés de travail, que ce soit dans les grandes alumi-neries, les entreprises pharmaceu-tiques ou les petites blanchisseries. Certains sont incommodés, d’autres, carrément victimes de maladies pro-fessionnelles à cause d’une exposition ou d’une surexposition à des contami-nants. Si, aujourd’hui, les chercheursdisposent d’outils de mesure de plus en plus précis et de méthodes d’analyserigoureuses pour estimer les niveaux de contamination, il n’en a pas toujoursété ainsi.

Les premiers balbutiementsAu Québec, dans les années 1960, la toxicologie n’a rien de comparableavec celle d’aujourd’hui ; elle se ré-sume essentiellement à l’étude de la pollution atmosphérique et des pesticides. Les centres antipoison sepenchent sur les cas d’intoxications résultant de la manipulation ou del’ingestion de produits domestiques,mais tout le champ des maladies pro-fessionnelles échappe à leurs préoccu-pations. Évidemment, les travailleursatteints d’amiantose, de saturnisme1

ou d’hydrargie2 peuvent se faire soi-gner, mais leurs affections n’entrent en considération que sous l’angle dutraitement. Un groupe de recherche del’Université de Montréal contribuera au développement de cette disciplineen investissant notamment le champdes interactions médicamenteuses,mais il faudra attendre les années 1970

les aspects cliniques de la toxicologieindustrielle. Un projet québécois desurveillance biologique des travail-leurs exposés aux substances chi-miques est alors proposé par le chimisteJean Yves Savoie4, responsable deslaboratoires du CTQ. Ce programmeprendra rapidement de l’ampleur.

Un autre pas décisif est franchilorsque la faculté de médecine de

D’abord, l’implantation de mesures rigoureusesEn 1980, l’IRSST, le premier institut de recherche en santé et en sécurité du travail à l’échelle canadienne, voit lejour à Montréal. Parmi les six équipesde recherche qui lui sont associées, ontrouve celle que dirige le Dr Brodeur,laquelle épouse le champ de la toxi-cologie industrielle. À l’époque, les scientifiques sont bien au fait du potentiel toxique de la surexposition des travailleurs à certaines substances, mais encore fallait-il qu’ils soient ca-pables de le mesurer avec rigueur, sans attendre la manifestation d’effetspernicieux. À cette fin, les chercheurs contribuent à l’élaboration de méthodesde surveillance biologique de l’exposi-tion (SBE) qui permettront d’évaluer le niveau d’exposition des travailleursen analysant les concentrations de contaminants dans les matrices bio-logiques telles que le sang, l’urine et l’air expiré. La surveillance biologiquevient ainsi compléter la surveillance environnementale pour laquelle près de 300 méthodes, mises au point par les laboratoires de l’IRSST, garnissentaujourd’hui le coffre à outils des in-tervenants en SST, leur permettantd’échantillonner l’air ambiant, de dé-terminer les concentrations de diverscontaminants et de démontrer s’il y a ou non exposition des travailleurs.

Lorsque les connaissances le per-mettent, la surveillance biologique del’exposition constitue un meilleur outilque la surveillance environnementalepour documenter les effets sur la santé.Avec la SBE, on peut évaluer avec pré-cision la quantité de contaminant ayantpénétré dans l’organisme et les tracesque l’on trouve dans les échantillonshumains traduisent bien l’exposition àune substance toxique. On peut ainsiobtenir des résultats qui reflètent avecplus de rigueur l’exposition réelle glo-bale d’un travailleur.

Pas moins de 25 méthodes d’ana-lyse biologique sont à la disposition des intervenants en SST, enrichissantl’arsenal qui leur sert à mesurer le po-tentiel toxique des divers produits etsubstances présents dans les lieux detravail et à évaluer les risques qu’ilsreprésentent pour le corps humain.

Une meilleure évaluation de l’expositionLes premières recherches ayant pourobjectif d’apprécier l’exposition et lerisque pour la santé portent surtout sur les métaux lourds : le plomb, lemercure, le cadmium, le chrome et lemanganèse. Dans un premier temps, les travaux en matière de surveillance biologique de l’exposition consistent àétablir une correspondance entre laprésence de contaminants dans l’airambiant et le degré d’absorption qu’onpeut déceler dans les matrices biolo-giques. Il faut documenter la relationentre ce que l’on trouve dans l’air et les traces laissées dans les tissus et les fluides biologiques afin de bienévaluer l’exposition. Au moyen deprélèvements biologiques, diversestechniques d’analyse chimique, commel’absorption atomique ou la chroma-tographie en phase liquide ou gazeuse,aideront à établir le degré d’exposi-tion des travailleurs à des substancestoxiques.

Soucieux d’aider les intervenants etd’assurer une certaine rigueur à la dé-marche, l’IRSST élabore un guide desurveillance biologique. Publié pour la première fois en 1987 et révisé pério-diquement, ce document a déjà faitl’objet de cinq mises à jour. Il contienttoute l’information indispensable auprélèvement d’échantillons biologiqueset un résumé des connaissances scien-tifiques nécessaires à l’interprétationdes résultats. La publication de cet ou-vrage est considérée comme un élémentindispensable à l’élaboration d’unestratégie d’évaluation globale du risquepour la santé des travailleurs.

De nouveaux outils plus finsParfois, l’adoption de nouvelles normesconstitue le déclencheur permettant auxscientifiques de créer des outils plusraffinés. Ce fut le cas, par exemple,avec le toluène, un solvant fréquem-ment utilisé dans la composition despeintures, des colles et des encrescommerciales, qui présente des risquespour le système nerveux central. Audébut des années 1990, lorsque l’Ame-rican Conference of Governmental In-dustrial Hygienists (ACGIH) proposede réduire de moitié la norme d’exposi-tion en abaissant le seuil de tolérance à 50 ppm, tout laisse croire que leQuébec va emboîter le pas et amenderle Règlement sur la qualité du milieu

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R e c h e r c h e à l’IRSST

1 Intoxication par le plomb.2 Intoxication par le mercure.

4 Jean Yves Savoie est l’actuel directeur généralde l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santéet en sécurité du travail (IRSST).

3 Le Centre de toxicologie du Québec est main-tenant intégré à l’Institut national de santépublique. Ses activités et celles du Centre an-tipoison du Québec ont été regroupées pour former la Direction toxicologique humaine.

l’Université de Montréal ajoute unvolet santé au travail à son Départe-ment d’hygiène du milieu. Son nou-veau directeur, le Dr Jules Brodeur(voir encadré) se voit confier la mis-sion de faire de la prévention dans uncontexte de santé publique. Il orientealors ses efforts vers la formation descientifiques et vers la recherche entoxicologie. Avec les éléments struc-turants mis en place à l’époque par leCTQ et l’Université de Montréal, onpeut dire que la toxicologie s’enracineau Québec.

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notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’horticulture, de laforesterie, de l’entretien paysager et de l’extermination. Il existe très peud’outils de dépistage et de données permettant de calculer les quantitésréellement absorbées par les travail-leurs et d’évaluer les risques asso-ciés. Ces lacunes sont en voie d’êtrecomblées, car le toxicologue Gaétan Carrier, de la Chaire en analyse desrisques toxicologiques de l’Univer-sité de Montréal, s’attaque présen-tement à ce défi. En élaborant un modèle toxicocinétique, il a recons-titué le cheminement des pesticides dans l’organisme. L’analyse d’échan-tillons d’urine permet maintenant defaire une bonne estimation du niveaud’absorption et contribue à dépister leproduit à des niveaux inférieurs à ceuxqui peuvent causer une intoxication.Les connaissances évoluent ainsi len-tement mais sûrement, au gré de la disponibilité de nouveaux produits, du questionnement qui accompagneleur mise en marché et des réponsestrouvées par les chercheurs.

de travail (RQMT)5. Dans ce cas,l’abaissement des normes pose un défiaux chercheurs, car il paraît évident que l’indicateur biologique habituelle-ment utilisé, l’acide hippurique, n’étaitplus assez précis pour mesurer l’absorp-tion du toluène à de telles concentra-tions. Les toxicologues Ginette Truchon,de l’IRSST, et Robert Tardif et JulesBrodeur, de l’Université de Montréal,valident alors une mesure plus fine enutilisant l’ortho-crésol. Ce métabolite6

urinaire est maintenant le marqueur re-connu de l’exposition au toluène.

Au fil des découvertes, de l’évolu-tion de la réglementation et de la miseen marché de nouveaux produits, lesquestions deviennent plus complexes et obligent les chercheurs à se frotter à de nouveaux défis en SST. C’est lecas avec les 200 organophosphorés qui sont vendus comme insecticides et utilisés par des milliers de travailleurs,

Un processus évolutifEn constante évolution et enrichie par l’introduction de nouveaux testset méthodes, l’expertise développéegrâce aux travaux des chercheurs permet d’améliorer l’efficacité des interventions dans les milieux de tra-vail et de répondre à d’autres ques-tionnements encore. Peu à peu, lesprogrès enregistrés par la recherchescientifique permettent de passer de la simple détection d’agents toxiques en milieu de travail à de nouveaux défis, que ce soit en matière d’expo-sition multiple ou de profil d’exposi-tion pour une même substance.

Qu’arrive-t-il, par exemple, lorsquela réalité ou la diversité de certainsmilieux n’est pas totalement prise encompte par les façons de faire tradi-tionnelles ? Le monde du travail et les méthodes de production n’étant ni homogènes, ni unidimension-nels, les scientifiques sont amenés à répondre à de nouvelles questions.Ainsi, en cours de production, il ar-rive que les niveaux de concentration

de produits toxiques varient en fonction des activités. Des pics deconcentration surviennent réguliè-rement. Le chercheur Adolf Vyskocil,de l’Université de Montréal, s’inter-roge présentement sur ce phéno-mène, notamment dans l’industrie du plastique renforcé de fibre de verreoù l’exposition aux vapeurs de sty-rène excède sensiblement la normelors de ces pics, qui peuvent durer de15 à 30 minutes. Dans la premièrephase des travaux, des volontaires sesoumettent à des tests neurotoxiquesen vue de mettre en relation l’impor-tance de ces pics de concentration au styrène et les risques que ce typed’exposition indue peut représenterpour la santé. Une deuxième phase est en préparation dans le but demesurer ces pics de concentration etleurs effets, cette fois directement en usine.

L’exposition au formaldéhyde estun autre champ d’interrogation deschercheurs de la Chaire en analysedes risques toxicologiques pour lasanté humaine. Les travailleurs sontgénéralement exposés à ce produit à l’état gazeux, mais cette substancecontamine aussi des poussières quel’on trouve dans l’air ambiant encours de fabrication de divers maté-riaux, tels que le contreplaqué et lestissus, et qui sont par la suite inhalées.Comme les vapeurs de ce produit sedéposent aussi sur des particules, lascience veut aller plus loin en s’inter-rogeant sur la réaction du systèmerespiratoire qui inhale non pas le pro-duit pur lui-même, mais les poussièresporteuses de formaldéhyde.

Autre question délicate qui alimentela réflexion des toxicologues : les expo-sitions à plusieurs substances dans un même lieu de travail. Ces exposi-tions multiples obligent la science àdéterminer un indicateur représenta-tif de l’absorption de l’ensemble du mélange. À l’occasion de travaux surla modélisation des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HPA), unmélange de plusieurs substances quel’on trouve notamment dans les alu-mineries et les cokeries, Claude Viau,de l’Université de Montréal, proposeune piste prometteuse : l’établissementde valeurs de référence différentes relativement à la mesure de l’hydroxy-pyrène urinaire en fonction du profild’exposition.

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 21| Prévention au travail | Printemps 2002 |20

Considéré en milieu universitaire comme le père de la toxicologiequébécoise moderne, le Dr Jules Brodeur a toujours été une sourced’inspiration pour ses collègues et il exerce encore aujourd’hui uneinfluence marquante sur plusieurs chercheurs et anciens étudiants.Nombreux sont les toxicologues et intervenants en SST qu’il a lui-même formés. Pourtant, cet homme empathique et respectueuxd’autrui ne se destinait pas de façon évidente à la toxicologieenvironnementale et industrielle. Diplômé en médecine, il obtien-dra une maîtrise en pharmacologie avant de s’intéresser à larecherche fondamentale en toxicologie.

Professeur passionné et chercheur talentueux, le Dr Brodeursera rapidement nommé directeur de ce qui porte maintenant lenom de Département de santé environnementale et santé au travail de la faculté de médecine de l’Université de Montréal, avecle mandat de faire de la prévention.

Parmi les premières réalisations du Dr Brodeur, notons la miseau point d’une méthode d’évaluation de l’exposition au plomb. Il cherchera ensuite à déterminer si l’interprétation des méthodesde surveillance biologique peut être faussée par les effets combi-nés de plusieurs solvants avant de s’intéresser à l’élaboration de modèles informatiques du cheminement de substances toxiquesdans l’organisme.

Le Dr Brodeur dirigera l’une des premières équipes de chercheursassociées de l’IRSST, soit en toxicologie industrielle. Ses travaux et ceux de ses collaborateurs facilitent désormais la tâche desinfirmières, des hygiénistes et des médecins qui interprètent lesdonnées des épreuves de surveillance biologique. Pionnier en toxi-cologie industrielle, le Dr Brodeur sera le premier récipiendaire duPrix de la recherche en SST décerné par l’IRSST en 1990. En recon-naissance de son dévouement au développement de la toxicologieet de la santé au travail, l’Université de Montréal a aussi créé le Prix Jules-Brodeur visant à récompenser un étudiant qui s’est distingué par la qualité de sa recherche.

Même s’il a pris une retraite bien méritée, le Dr Jules Brodeurdemeure actif et tout aussi préoccupé qu’autrefois par les questionsde toxicologie en SST. Il siège également au conseil scientifique de l’IRSST. O

Utilisé couramment en surveillance biologique, le chromatographe

liquide à haute pression permet à Lucille Richard, technicienne,

d'analyser des substances organiques et leurs métabolites.

5 Le RQMT et le Règlement sur les établisse-ments industriels et commerciaux ont été mis àjour et fusionnés en 2001 pour devenir le Règle-ment sur la santé et la sécurité du travail.

6 Les métabolites sont des substances orga-niques qui sont soit évacuées par le corps humain après transformation ou dont on trouveles traces dans l’urine, le sang, les cheveux, etc.

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notamment dans les domaines de l’agriculture, de l’horticulture, de laforesterie, de l’entretien paysager et de l’extermination. Il existe très peud’outils de dépistage et de données permettant de calculer les quantitésréellement absorbées par les travail-leurs et d’évaluer les risques asso-ciés. Ces lacunes sont en voie d’êtrecomblées, car le toxicologue Gaétan Carrier, de la Chaire en analyse desrisques toxicologiques de l’Univer-sité de Montréal, s’attaque présen-tement à ce défi. En élaborant un modèle toxicocinétique, il a recons-titué le cheminement des pesticides dans l’organisme. L’analyse d’échan-tillons d’urine permet maintenant defaire une bonne estimation du niveaud’absorption et contribue à dépister leproduit à des niveaux inférieurs à ceuxqui peuvent causer une intoxication.Les connaissances évoluent ainsi len-tement mais sûrement, au gré de la disponibilité de nouveaux produits, du questionnement qui accompagneleur mise en marché et des réponsestrouvées par les chercheurs.

de travail (RQMT)5. Dans ce cas,l’abaissement des normes pose un défiaux chercheurs, car il paraît évident que l’indicateur biologique habituelle-ment utilisé, l’acide hippurique, n’étaitplus assez précis pour mesurer l’absorp-tion du toluène à de telles concentra-tions. Les toxicologues Ginette Truchon,de l’IRSST, et Robert Tardif et JulesBrodeur, de l’Université de Montréal,valident alors une mesure plus fine enutilisant l’ortho-crésol. Ce métabolite6

urinaire est maintenant le marqueur re-connu de l’exposition au toluène.

Au fil des découvertes, de l’évolu-tion de la réglementation et de la miseen marché de nouveaux produits, lesquestions deviennent plus complexes et obligent les chercheurs à se frotter à de nouveaux défis en SST. C’est lecas avec les 200 organophosphorés qui sont vendus comme insecticides et utilisés par des milliers de travailleurs,

Un processus évolutifEn constante évolution et enrichie par l’introduction de nouveaux testset méthodes, l’expertise développéegrâce aux travaux des chercheurs permet d’améliorer l’efficacité des interventions dans les milieux de tra-vail et de répondre à d’autres ques-tionnements encore. Peu à peu, lesprogrès enregistrés par la recherchescientifique permettent de passer de la simple détection d’agents toxiques en milieu de travail à de nouveaux défis, que ce soit en matière d’expo-sition multiple ou de profil d’exposi-tion pour une même substance.

Qu’arrive-t-il, par exemple, lorsquela réalité ou la diversité de certainsmilieux n’est pas totalement prise encompte par les façons de faire tradi-tionnelles ? Le monde du travail et les méthodes de production n’étant ni homogènes, ni unidimension-nels, les scientifiques sont amenés à répondre à de nouvelles questions.Ainsi, en cours de production, il ar-rive que les niveaux de concentration

de produits toxiques varient en fonction des activités. Des pics deconcentration surviennent réguliè-rement. Le chercheur Adolf Vyskocil,de l’Université de Montréal, s’inter-roge présentement sur ce phéno-mène, notamment dans l’industrie du plastique renforcé de fibre de verreoù l’exposition aux vapeurs de sty-rène excède sensiblement la normelors de ces pics, qui peuvent durer de15 à 30 minutes. Dans la premièrephase des travaux, des volontaires sesoumettent à des tests neurotoxiquesen vue de mettre en relation l’impor-tance de ces pics de concentration au styrène et les risques que ce typed’exposition indue peut représenterpour la santé. Une deuxième phase est en préparation dans le but demesurer ces pics de concentration etleurs effets, cette fois directement en usine.

L’exposition au formaldéhyde estun autre champ d’interrogation deschercheurs de la Chaire en analysedes risques toxicologiques pour lasanté humaine. Les travailleurs sontgénéralement exposés à ce produit à l’état gazeux, mais cette substancecontamine aussi des poussières quel’on trouve dans l’air ambiant encours de fabrication de divers maté-riaux, tels que le contreplaqué et lestissus, et qui sont par la suite inhalées.Comme les vapeurs de ce produit sedéposent aussi sur des particules, lascience veut aller plus loin en s’inter-rogeant sur la réaction du systèmerespiratoire qui inhale non pas le pro-duit pur lui-même, mais les poussièresporteuses de formaldéhyde.

Autre question délicate qui alimentela réflexion des toxicologues : les expo-sitions à plusieurs substances dans un même lieu de travail. Ces exposi-tions multiples obligent la science àdéterminer un indicateur représenta-tif de l’absorption de l’ensemble du mélange. À l’occasion de travaux surla modélisation des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HPA), unmélange de plusieurs substances quel’on trouve notamment dans les alu-mineries et les cokeries, Claude Viau,de l’Université de Montréal, proposeune piste prometteuse : l’établissementde valeurs de référence différentes relativement à la mesure de l’hydroxy-pyrène urinaire en fonction du profild’exposition.

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Considéré en milieu universitaire comme le père de la toxicologiequébécoise moderne, le Dr Jules Brodeur a toujours été une sourced’inspiration pour ses collègues et il exerce encore aujourd’hui uneinfluence marquante sur plusieurs chercheurs et anciens étudiants.Nombreux sont les toxicologues et intervenants en SST qu’il a lui-même formés. Pourtant, cet homme empathique et respectueuxd’autrui ne se destinait pas de façon évidente à la toxicologieenvironnementale et industrielle. Diplômé en médecine, il obtien-dra une maîtrise en pharmacologie avant de s’intéresser à larecherche fondamentale en toxicologie.

Professeur passionné et chercheur talentueux, le Dr Brodeursera rapidement nommé directeur de ce qui porte maintenant lenom de Département de santé environnementale et santé au travail de la faculté de médecine de l’Université de Montréal, avecle mandat de faire de la prévention.

Parmi les premières réalisations du Dr Brodeur, notons la miseau point d’une méthode d’évaluation de l’exposition au plomb. Il cherchera ensuite à déterminer si l’interprétation des méthodesde surveillance biologique peut être faussée par les effets combi-nés de plusieurs solvants avant de s’intéresser à l’élaboration de modèles informatiques du cheminement de substances toxiquesdans l’organisme.

Le Dr Brodeur dirigera l’une des premières équipes de chercheursassociées de l’IRSST, soit en toxicologie industrielle. Ses travaux et ceux de ses collaborateurs facilitent désormais la tâche desinfirmières, des hygiénistes et des médecins qui interprètent lesdonnées des épreuves de surveillance biologique. Pionnier en toxi-cologie industrielle, le Dr Brodeur sera le premier récipiendaire duPrix de la recherche en SST décerné par l’IRSST en 1990. En recon-naissance de son dévouement au développement de la toxicologieet de la santé au travail, l’Université de Montréal a aussi créé le Prix Jules-Brodeur visant à récompenser un étudiant qui s’est distingué par la qualité de sa recherche.

Même s’il a pris une retraite bien méritée, le Dr Jules Brodeurdemeure actif et tout aussi préoccupé qu’autrefois par les questionsde toxicologie en SST. Il siège également au conseil scientifique de l’IRSST. O

Utilisé couramment en surveillance biologique, le chromatographe

liquide à haute pression permet à Lucille Richard, technicienne,

d'analyser des substances organiques et leurs métabolites.

5 Le RQMT et le Règlement sur les établisse-ments industriels et commerciaux ont été mis àjour et fusionnés en 2001 pour devenir le Règle-ment sur la santé et la sécurité du travail.

6 Les métabolites sont des substances orga-niques qui sont soit évacuées par le corps humain après transformation ou dont on trouveles traces dans l’urine, le sang, les cheveux, etc.

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modèles permettent de vérifier, pourune dose identique, les variations desniveaux biologiques de substances toxiques selon les caractéristiquesd’une personne.

Les médecins chargés du retraitpréventif des travailleuses exposées aumercure alors qu’elles sont enceintesou qu’elles allaitent faisaient face, euxaussi, à des difficultés d’interprétationdes tests de surveillance biologique car, d’une journée à l’autre, les résul-tats de l’analyse du mercure urinairepouvaient varier, entre autres, selonl’heure à laquelle les fluides biolo-giques étaient prélevés. Une étude surla quantification de la variabilité del’excrétion urinaire du mercure a per-mis d’affiner la méthode. Les résul-tats de la recherche ont démontré que, selon le degré d’exposition, il fallait effectuer de un à trois prélèvementspour prendre une décision éclairée enmatière de retrait préventif et qu’il était préférable que les tests soient tou-jours effectués à la même heure defaçon à minimiser l’effet des variationsdiurnes associées à l’excrétion urinairedu mercure. Ces avancées sur des ques-tions telle la variabilité constituent ungrand pas vers une meilleure interpré-tation des données de la surveillancebiologique de l’exposition.

Des modèles informatiquesadaptables aux personnesLe plus bel exemple du degré de complexité additionnel auquel les chercheurs font face de nos jours ré-side dans la multiplicité des facteurs pouvant influencer l’absorption et les effets toxiques chez un travailleur. Pour une même exposition à un pro-duit, le niveau de contaminants dans les matrices biologiques prélevées pour fins d’analyse peut différer d’une personne à une autre. Comme pour l’alcool, la concentration dans le sang et les effets toxiques d’un produit va-rient selon les individus. Cette questionde variation complexifie suffisammentl’interprétation des résultats d’ana-lyse pour justifier la réalisation d’une étude conjointe IRSST, Université de Montréal et Institut de santé au travailde Lausanne, sur la quantification de la variabilité biologique. Cette fois, lesscientifiques visent à proposer un cadred’application adapté au contexte qué-bécois pour les 28 substances identi-fiées dans le Guide de surveillancebiologique. À cette fin, des modèles informatiques ont été créés afin desimuler le corps humain en fonction dediverses caractéristiques, telles que lepoids, l’âge, la stature, le pourcentagede gras, le bagage génétique, etc. Ces

Les yeux tournés vers l’avenirCes études, comme tant d’autres, illustrent le chemin parcouru par les toxicologues en matière d’expo-sition des travailleurs. Axée sur la recherche appliquée et sur la résolu-tion de problèmes, cette évolutionjette un éclairage très partiel sur lacomplexité des questions auxquellesles chercheurs tentent journellementd’apporter des réponses. Ils se sontd’abord attaqués à l’exposition à une substance unique pour ensuiteaborder la question des expositionsmultiples et finalement se pencher sur les vapeurs absorbées sur despoussières… En contribuant à cetteévolution, le Québec et ses cher-cheurs auront laissé leur marque avec, comme héritage, des percéesscientifiques significatives en fonc-tion de l’évolution des milieux de travail. Et quoi que l’avenir nous ré-serve, la science est maintenant outil-lée pour aborder des problèmes trèscomplexes grâce aux connaissancesfondamentales que les chercheurs ont acquises par la compréhension de phénomènes plus simples. Les mo-dèles élaborés hier nous permettrontainsi d’aller plus loin demain… O

Jacques Millette

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R e c h e r c h e à l’IRSST

En toxicologie,

beaucoup d’échantillons

sanguins sont analysés.Phot

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Monoxyde de carbonePhénomène en forte crois-sance, l’utilisation de petits équipementsmotorisés dans des endroits fermés ousemi-fermés peut présenter de gravesdangers d’intoxication au monoxyde de carbone (CO) provenant des gazd’échappement. Cette situation est à ce point préoccupante que les interve-nants en SST et en santé publique ontuni leurs efforts pour la corriger.

Un gaz mortel Le CO est un gaz pernicieux. Inodore,incolore, sans saveur et non irritant, ilpeut rendre une personne inconscienteet même la tuer en quelques minutes.Pas surprenant que les Anglais lui attribuent le surnom de silent killer.Les effets insidieux du CO empêchent souvent les travailleurs de se retirerd’une situation dangereuse suffisam-ment tôt pour éviter l’intoxication. Deplus, on peut facilement confondre les

symptômes de son action toxiqueavec ceux de maladies comme la grippe, le rhume ou l’intoxi-cation alimentaire. Les mani-festations cliniques associées àl’exposition au CO sont en effet

des maux de tête, de la fatigue,des étourdissements, du vertige,

des nausées, de la confusion, uneperte de conscience, le coma etmême la mort. Personne n’est àl’abri, mais les gens atteints demaladies coronariennes graves

constituent des personnes plus àrisque, de même que les fumeurs,

car leur sang contient déjà entre 5 %et 10 % de carboxyhémoglobine

(HbCO)1.

De nombreux cas mais des statistiques trompeuses

Bon an, mal an, on recense envi-ron 500 cas d’intoxication au CO

au Québec2. De ce nombre, plus dutiers (37 %) résultent d’incidentssurvenus en milieu de travail.Ces chiffres officiels ne cons-tituent toutefois qu’un pâle reflet de la réalité. Marc Baril de

l’IRSST cite l’exemple du secteur

de la construction : « Lorsqu’un tra-vailleur est incommodé par le CO, il ferme sa machine et va prendre un peu d’air à l’extérieur. L’incident est rarement consigné au registre des accidents, ce qui nous fait dire que lesstatistiques disponibles ne sont qu’uneestimation mininale. »

Bilan de connaissancesCe n’est pas d’hier que les chercheurss’intéressent à cette question. Plusieursprojets ayant comme objectif la ré-duction du CO émis par les moteurs à combustion interne ont été réalisés aucours des 10 dernières années. Objetd’une attention particulière dès 1997, lecas des chariots élévateurs au propaneconstitue un bel exemple de démarcheconcertée entre la CSST, l’IRSST, desCLSC et des associations sectoriellesparitaires qui porte fruits3. Les tra-vaux à l’explosif font aussi l’objet d’études : un comité ad hoc mis surpied par le ministère de l’Environ-nement et le ministère de la Santé etdes Services sociaux a formulé desrecommandations relativement aux intoxications associées à ce type detravaux en milieu habité et un projet financé par l’IRSST est aussi en coursafin d’évaluer la production de COpendant des travaux à l’explosif. Parailleurs, l’IRSST vient de publier un bilan de connaissances qui indiquequ’on ne peut pour le moment envi-sager aucune technique de substitu-tion aux combustibles actuellementutilisés pour résoudre ce problème.Réalisée en collaboration avec l’ASPconstruction, cette étude a cependantpermis de répertorier les équipements à moteur à combustion interne et

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 23

Point de départAlertée par la progression constante du nombre de cas d’intoxication aumonoxyde de carbone (CO) chez les tra-vailleurs, notamment dans le secteur de la construction, la CSST a demandé à l’IRSST de documenter la problé-matique des petits équipements actionnés par des moteurs àcombustion interne.

ResponsablesMarc Bari l 1, IRSST ; CharlesBeaudry2, cSHARP ; Guy Sanfaçon3

et Marion Schnebelen4, Institutnational de santé publique duQuébec.

PartenairesL’Association sectorielle paritaireconstruction ; le Comité provincialsur la prévention des intoxicationsau monoxyde de carbone auQuébec, la CSST.

RésultatsL’identification des principauxéquipements en cause et despistes de prévention les plus pro-metteuses, en plus de la créa-tion d’un outil informatiquepour estimer les concentra-tions de CO.

Utilisateurs potentiels Les inspecteurs de la CSST, les intervenants en SST et en santé publique, les locateurs d’équipements et les utilisateurs d’appareils à moteur à combustion interne.

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Monoxyde de carboneDans la mire de la santé du travail et de la santé publique

3 Une initiative du CLSC Côte-des-Neiges, le Projet régional CO – chariots élévateurs augaz propane a fait l’objet d’un article dans lenuméro d’hiver 2001 de Prévention au travail.

1 L’hémoglobine se combine de façon réversibleà l’oxyde de carbone au cours de l’intoxication.

2 Exception faite de l’année du verglas où plusde 1500 cas étaient rapportés au Centre anti-poison.

Monoxyde de carbone

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relatives aux types de carburants et demoteurs, la dimension du bâtiment, laventilation et les ouvertures (portes etfenêtres) pour ainsi obtenir le tempsnécessaire avant d’atteindre la valeurd’exposition limite (VECD). Le Simu-lateur de concentrations de monoxydede carbone émis par les petits équi-pements motorisés est disponible dansla section Outils et ressources du sitewww.irsst.qc.ca.

Mais tous s’entendent sur une chose :les efforts concertés des intervenants en SST et en santé publique doiventconverger vers une vaste campagned’information visant à réduire le nombred’incidents en milieu de travail. Des activités de communication spécifiquesauprès des locateurs permettraient àceux-ci de sensibiliser leur clientèleaux dangers du CO. « Pour contribuerà réduire le nombre d’incidents, il faut que les locateurs et les utilisa-teurs de petits équipements motori-sés modifient leur perception du risqueen étant bien conscients du fait qu’il ne suffit pas d’ouvrir les portes et lesfenêtres d’un bâtiment pour être à l’abri d’une intoxication au CO », conclut Marc Baril. O

Jacques Millette

L’aplanisseuse de béton,

surnommée « hélicoptère »

est une autre source de CO

sur un chantier.

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R e c h e r c h e à l’IRSST

viendra peut-être de nos voisins du Sud où l’agence environnementaleEPA vient d’adopter de nouvellesnormes qui obligent les fabricants à réduire de moitié les concentrations de CO émises par les moteurs à com-bustion interne.

Mais en attendant l’effet des nou-veaux règlements, diverses solutionspeuvent être envisagées :• l’utilisation d’un moteur diesel ;• le changement du jet du carbu-

rateur ;• l’ajout d’un convertisseur catalytique

à l’outil ;• la recirculation des gaz d’échap-

pement dans le moteur ;• l’injection d’air dans les gaz d’échap-

pement.

Il existe également des détecteurs de CO, fixes ou portatifs, mais ces ap-pareils ne sont pas à la portée de toutesles bourses et ils exigent des étalon-nages réguliers. L’IRSST a cependantmis au point un petit outil informa-tique, facile d’utilisation, qui permet de calculer de façon précise le moment où les valeurs d’exposition admissibles(VEA) sont dépassées. L’utilisateursélectionne l’ensemble des équipe-ments employés, indique les données

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type de moteur doit aussi être pris enconsidération. Les moteurs à deuxtemps, qui s’alimentent avec un mé-lange de gaz et d’huile, sont les pluspolluants. « Il faut encourager les gensà utiliser plutôt des moteurs à quatretemps », explique Guy Sanfaçon, conseiller scientifique à l’INSPQ etprésident du Comité provincial sur laprévention des intoxications au mo-noxyde de carbone au Québec.

Les circonstances de l’intoxicationLa principale cause d’intoxication ré-sulte du fait que la majorité des utili-sateurs d’appareils ou de petits outils àmoteur ignorent ou méconnaissent lesrisques d’exposition. Même si l’inter-prétation des données recueillies aucours de l’enquête demeure délicate,les chercheurs avancent que la majoritédes intoxications sont imputables à desproblèmes de ventilation. Les appareilsdéfectueux constituent la deuxièmecause, suivis de près par une mauvaiseutilisation des équipements. « La plu-part des lieux d’utilisation de ces ou-tils étant fermés ou semi-fermés, lesniveaux de CO dépassent rapidement

d’identifier, pour chacun de ces outils,les taux d’émission de CO tels que dé-finis par la Environmental ProtectionAgency (EPA) des États-Unis et par Environnement Canada. Compresseurs,polissoirs (polisseuses), pompes, dames(dameuses), scies à ciment, foreuses,marteaux-piqueurs, génératrices et sciesà chaîne figurent tous parmi cette listed’outils fréquemment utilisés sur leschantiers ou dans les industries et quiémettent des taux de CO pouvant pré-senter un danger.

La santé publique enquêteAlors que l’IRSST achevait ce bilan de connaissances, l’Institut national desanté publique du Québec (INSPQ) enquêtait, lui aussi, sur l’utilisation desappareils et des petits moteurs à com-bustion interne. À l’aide de diversesbanques de données, Guy Sanfaçon et Marion Schnebelen dressaient unportrait statistique de leur utilisation.Les données recueillies permettent no-tamment de cibler les trois principaux endroits où les incidents surviennentfréquemment : la maison et ses alen-tours, les lieux de travail, ainsi que lesgarages et ateliers résidentiels.

Les sources du monoxyde de carboneParmi les 19 types d’outils répertoriéscomme sources de CO, la génératricearrive en tête de liste, avec 37,5 % descas, un pourcentage important quipourrait s’expliquer par les pannesd’électricité subies en 1998 pendant la crise du verglas4. Les scies à béton, les polissoirs à béton ou à plancher et les scies non spécifiées constituentaussi des sources d’intoxication impor-tantes. Fait surprenant, les souffleusesse classent au troisième rang. Comptetenu des conditions climatiques qué-bécoises, c’est d’ailleurs en automne eten hiver que surviennent le plus grandnombre de cas, la palme revenant aumois de février.

Le type de carburant utilisé repré-sente le facteur déterminant. Ainsi, lediesel produit des émissions beaucoupplus faibles que le propane qui, lui, dé-gage des niveaux de CO moins élevésque l’essence, pointée du doigt dansdeux cas d’intoxication sur trois. Le

les valeurs d’exposition admissiblesétablies par le Règlement sur la santéet la sécurité du travail », précise GuySanfaçon.

Si les types de moteurs et de car-burants utilisés sont déterminants, ilfaut savoir que d’autres facteurs, telsque l’ajustement du carburateur, lenombre d’équipements utilisés simul-tanément de même que le volume de lapièce, influencent le niveau d’émissionde CO. De plus, « le CO émis n’affectepas seulement l’utilisateur, mais toutesles personnes présentes dans son envi-ronnement », ajoute Marc Baril, cosi-gnataire du bilan de connaissances avecCharles Beaudry, de la firme cSharp.

Les pistes de solutionsLes chercheurs préféreraient éliminer ledanger à la source en remplaçant lesmoteurs à combustion interne par dessources d’énergie non polluante, commel’électricité. Or, diverses contraintes,telles que la puissance et la maniabi-lité des outils, limitent dans les faits leur utilisation pour les activités de construction. Une partie de la solution

La règle vibrante,

appelée « la baguette »,

dégage, elle aussi, du CO.

Pour en savoir plusBARIL, Marc et Charles BEAUDRY. La prévention des accidents causés par lemonoxyde de carbone lors de l’utilisationde petits équipements actionnés par des moteurs à combustion interne : bilan de connaissances, Rapport B-061,34 pages, 5$.Téléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.

4 Même en ne tenant pas compte des cas sur-venus pendant cette période, les génératricesdemeurent la principale source de CO, avec20,46% des cas.

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relatives aux types de carburants et demoteurs, la dimension du bâtiment, laventilation et les ouvertures (portes etfenêtres) pour ainsi obtenir le tempsnécessaire avant d’atteindre la valeurd’exposition limite (VECD). Le Simu-lateur de concentrations de monoxydede carbone émis par les petits équi-pements motorisés est disponible dansla section Outils et ressources du sitewww.irsst.qc.ca.

Mais tous s’entendent sur une chose :les efforts concertés des intervenants en SST et en santé publique doiventconverger vers une vaste campagned’information visant à réduire le nombred’incidents en milieu de travail. Des activités de communication spécifiquesauprès des locateurs permettraient àceux-ci de sensibiliser leur clientèleaux dangers du CO. « Pour contribuerà réduire le nombre d’incidents, il faut que les locateurs et les utilisa-teurs de petits équipements motori-sés modifient leur perception du risqueen étant bien conscients du fait qu’il ne suffit pas d’ouvrir les portes et lesfenêtres d’un bâtiment pour être à l’abri d’une intoxication au CO », conclut Marc Baril. O

Jacques Millette

L’aplanisseuse de béton,

surnommée « hélicoptère »

est une autre source de CO

sur un chantier.

| Prévention au travail | Printemps 2002 |24

R e c h e r c h e à l’IRSST

viendra peut-être de nos voisins du Sud où l’agence environnementaleEPA vient d’adopter de nouvellesnormes qui obligent les fabricants à réduire de moitié les concentrations de CO émises par les moteurs à com-bustion interne.

Mais en attendant l’effet des nou-veaux règlements, diverses solutionspeuvent être envisagées :• l’utilisation d’un moteur diesel ;• le changement du jet du carbu-

rateur ;• l’ajout d’un convertisseur catalytique

à l’outil ;• la recirculation des gaz d’échap-

pement dans le moteur ;• l’injection d’air dans les gaz d’échap-

pement.

Il existe également des détecteurs de CO, fixes ou portatifs, mais ces ap-pareils ne sont pas à la portée de toutesles bourses et ils exigent des étalon-nages réguliers. L’IRSST a cependantmis au point un petit outil informa-tique, facile d’utilisation, qui permet de calculer de façon précise le moment où les valeurs d’exposition admissibles(VEA) sont dépassées. L’utilisateursélectionne l’ensemble des équipe-ments employés, indique les données

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 25

type de moteur doit aussi être pris enconsidération. Les moteurs à deuxtemps, qui s’alimentent avec un mé-lange de gaz et d’huile, sont les pluspolluants. « Il faut encourager les gensà utiliser plutôt des moteurs à quatretemps », explique Guy Sanfaçon, conseiller scientifique à l’INSPQ etprésident du Comité provincial sur laprévention des intoxications au mo-noxyde de carbone au Québec.

Les circonstances de l’intoxicationLa principale cause d’intoxication ré-sulte du fait que la majorité des utili-sateurs d’appareils ou de petits outils àmoteur ignorent ou méconnaissent lesrisques d’exposition. Même si l’inter-prétation des données recueillies aucours de l’enquête demeure délicate,les chercheurs avancent que la majoritédes intoxications sont imputables à desproblèmes de ventilation. Les appareilsdéfectueux constituent la deuxièmecause, suivis de près par une mauvaiseutilisation des équipements. « La plu-part des lieux d’utilisation de ces ou-tils étant fermés ou semi-fermés, lesniveaux de CO dépassent rapidement

d’identifier, pour chacun de ces outils,les taux d’émission de CO tels que dé-finis par la Environmental ProtectionAgency (EPA) des États-Unis et par Environnement Canada. Compresseurs,polissoirs (polisseuses), pompes, dames(dameuses), scies à ciment, foreuses,marteaux-piqueurs, génératrices et sciesà chaîne figurent tous parmi cette listed’outils fréquemment utilisés sur leschantiers ou dans les industries et quiémettent des taux de CO pouvant pré-senter un danger.

La santé publique enquêteAlors que l’IRSST achevait ce bilan de connaissances, l’Institut national desanté publique du Québec (INSPQ) enquêtait, lui aussi, sur l’utilisation desappareils et des petits moteurs à com-bustion interne. À l’aide de diversesbanques de données, Guy Sanfaçon et Marion Schnebelen dressaient unportrait statistique de leur utilisation.Les données recueillies permettent no-tamment de cibler les trois principaux endroits où les incidents surviennentfréquemment : la maison et ses alen-tours, les lieux de travail, ainsi que lesgarages et ateliers résidentiels.

Les sources du monoxyde de carboneParmi les 19 types d’outils répertoriéscomme sources de CO, la génératricearrive en tête de liste, avec 37,5 % descas, un pourcentage important quipourrait s’expliquer par les pannesd’électricité subies en 1998 pendant la crise du verglas4. Les scies à béton, les polissoirs à béton ou à plancher et les scies non spécifiées constituentaussi des sources d’intoxication impor-tantes. Fait surprenant, les souffleusesse classent au troisième rang. Comptetenu des conditions climatiques qué-bécoises, c’est d’ailleurs en automne eten hiver que surviennent le plus grandnombre de cas, la palme revenant aumois de février.

Le type de carburant utilisé repré-sente le facteur déterminant. Ainsi, lediesel produit des émissions beaucoupplus faibles que le propane qui, lui, dé-gage des niveaux de CO moins élevésque l’essence, pointée du doigt dansdeux cas d’intoxication sur trois. Le

les valeurs d’exposition admissiblesétablies par le Règlement sur la santéet la sécurité du travail », précise GuySanfaçon.

Si les types de moteurs et de car-burants utilisés sont déterminants, ilfaut savoir que d’autres facteurs, telsque l’ajustement du carburateur, lenombre d’équipements utilisés simul-tanément de même que le volume de lapièce, influencent le niveau d’émissionde CO. De plus, « le CO émis n’affectepas seulement l’utilisateur, mais toutesles personnes présentes dans son envi-ronnement », ajoute Marc Baril, cosi-gnataire du bilan de connaissances avecCharles Beaudry, de la firme cSharp.

Les pistes de solutionsLes chercheurs préféreraient éliminer ledanger à la source en remplaçant lesmoteurs à combustion interne par dessources d’énergie non polluante, commel’électricité. Or, diverses contraintes,telles que la puissance et la maniabi-lité des outils, limitent dans les faits leur utilisation pour les activités de construction. Une partie de la solution

La règle vibrante,

appelée « la baguette »,

dégage, elle aussi, du CO.

Pour en savoir plusBARIL, Marc et Charles BEAUDRY. La prévention des accidents causés par lemonoxyde de carbone lors de l’utilisationde petits équipements actionnés par des moteurs à combustion interne : bilan de connaissances, Rapport B-061,34 pages, 5$.Téléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.

4 Même en ne tenant pas compte des cas sur-venus pendant cette période, les génératricesdemeurent la principale source de CO, avec20,46% des cas.

Phot

os M

ario

Bélis

le

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réponse ne se fait pas attendre : « Inter-net comporte des avantages indéniables,indique Jacques Lesage. Tout le mondepeut facilement et gratuitement consul-ter un site, aussi bien les chefs d’entre-prise que les employés et même les fournisseurs d’équipement de protec-tion. Tous les niveaux de la chaîne ontaccès à la même information. »

Traditionnellement, le fruit des tra-vaux de l’Institut est surtout transmisaux préventionnistes et aux hygiénistesen milieu de travail, puisqu’ils sontdésignés comme des relayeurs impor-tants dans le processus de transfert etd’application des résultats. En permet-tant l’accès au guide par Internet, l’ob-jectif est de toucher une clientèle pluslarge.

Remettre les pendules à l’heureLes informations contenues dans leguide en ligne correspondent aux réa-lités et aux règlements en vigueur enAmérique du Nord. Parmi les utili-sateurs potentiels du site, on pensed’abord aux propriétaires d’entreprisequi utilisent les isocyanates. « En étantconscients des risques, ils peuvent entenir compte dans la conception ou larénovation de leurs usines. Il arriveaussi que les fournisseurs négligent certains aspects de la sécurité parcequ’ils ne connaissent pas bien les dan-gers inhérents à l’utilisation d’isocya-nates ou encore, les normes en vigueurà ce sujet », précise le chercheur.

S’il est important de renseigner les gens sur les risques que comportel’exposition aux isocyanates, il l’esttout autant de leur fournir une infor-mation juste et complète. Par le passé,certains accidents ont eu un impact psychologique considérable. Le siterépond donc à un autre objectif : re-mettre les pendules à l’heure.

Évidemment, le fait que cet outils’adresse à une clientèle plus large nécessite que l’on s’adapte à cette der-nière. Pas question donc de privilégierles explications trop techniques ! C’estpourquoi une attention particulière a étéportée au niveau de langage du guide

pour que son contenu soit accessible àtous, même ceux qui possèdent peu denotions de chimie.

La tradition des isocyanatesLa recherche sur les isocyanates est un sujet qui préoccupe l’IRSST depuis une quinzaine d’années. Au fil des ans, les scientifiques ont développé uneexpertise enviable qui fait de l’Institutun leader mondial dans ce domaine.Non seulement ont-ils réussi à biencerner l’ensemble du sujet, mais lesconnaissances acquises leur ont aussipermis de produire des dispositifs qui améliorent la sécurité des tra-vailleurs, dont le système Isochek®,qui consiste en une cartouche desti-née à l’analyse de l’air en milieu de travail. Depuis quatre ans, des scien-tifiques de l’IRSST offrent une for-mation aux chimistes d’un peu partoutdans le monde, aussi bien d’Amériquedu Nord que d’Europe ou encored’Océanie, laquelle intègre l’ensembledes connaissances accumulées. Lescommentaires et les questions formuléspar les participants à cette formationont permis d’enrichir le contenu du siteInternet et de s’assurer que les infor-mations rendues disponibles répondentaux préoccupations des utilisateurs.C’est pourquoi Jacques Lesage est trèsconfiant d’avoir visé dans le mille avecla formule du site Web. « Le contenudu guide et son utilité ont déjà ététestés et nous prévoyons donc qu’il ré-pondra sensiblement aux attentes. »

Amélioration continueLe site est à peine lancé qu’on pensedéjà à le bonifier. « Nous voulons y greffer une section d’actualités quipourrait rendre compte de l’évolutionde la réglementation et des développe-ments issus des travaux de l’Institutmais aussi de ceux de ses partenaires.La recherche est un processus lent,mais qui suscite une effervescence de connaissances et d’informations nou-velles », conclut M. Lesage.

Parions que l’expérience Web desisocyanates pourrait être reprise pourd’autres thèmes de recherche dans unavenir rapproché… O

Anita Rowan

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 27

groupe de travail tout au longde l’élaboration du guide.« Avec un outil comme celui-là, nous voulons permettre auxutilisateurs de trouver rapide-ment l’information qu’ils re-cherchent, dans un langage clair et accessible. »

Il faut préciser que le guiden’est pas un livre de recettesmais qu’il donne un bon aper-çu des ingrédients de l’utilisa-tion sécuritaire des isocyanates.Rappelons que ces substanceschimiques entrent dans la com-position de produits tels que la peinture automobile et lamousse de polyuréthanne, etqu’ils peuvent causer des sensi-bilisations cutanées et respira-toires pouvant conduire à descas d’asthme chez les travail-leurs exposés. En plus de la ré-glementation en vigueur, le siterenferme une foule d’informa-tions sur la nature de ces petitesmolécules : leurs aspects toxi-

cologique et médical, l’évaluation desniveaux de concentration, les moyensde contrôler l’exposition des travail-leurs (par exemple, les systèmes deventilation et les procédés de décon-tamination) et les équipements de

Objets de plusieurs partenariatsde recherche à l’échelle internationale,les risques associés aux isocyanatessont désormais mieux connus et biendocumentés. Le savoir-faire et l’essen-tiel des connaissances acquis depuis1986 viennent d’être rassemblés afin deles rendre facilement accessibles à tousceux qui s’interrogent sur la toxicitédes isocyanates. Cette mise en commundes résultats de travaux effectués parl’IRSST et d’autres organismes derecherche a permis la production d’unnouvel outil disponible sur le site Webde l’Institut : le Guide d’utilisationsécuritaire des isocyanates.

Une utilisation concrète des résultatsChimistes à l’IRSST, Jacques Lesageet Claude Ostiguy s’intéressent auxisocyanates depuis plusieurs années.Ils ont colligé l’information scienti-fique nécessaire à l’élaboration du site Web. Selon Jacques Lesage, unepréoccupation très concrète a motivé le

protection individuels ou collectifs.« Le Guide d’utilisation sécuritaire desisocyanates est bien plus qu’une simplebanque d’information ; c’est un outil deréférence considérable. Toutes les pu-blications issues de nos recherches sur le sujet y sont disponibles inté-gralement. Nous mettons aussi à la disposition des internautes une séried’hyperliens leur permettant d’accéderà d’autres organismes ou sites perti-nents », précise Jacques Lesage.

Pour faciliter la consultation Même si l’utilisation des nouvelles technologies de l’information est à lahausse, toutes les entreprises n’ont pasaccès à Internet (voir « Branchement »),encore moins lorsqu’il s’agit de travail-leurs en usine. Est-ce donc un moyen efficace de joindre les clientèles ? La

| Prévention au travail | Printemps 2002 |26

R e c h e r c h e à l’IRSST

Une nouvelle vitrinepour les produits de la recherche

Pour en savoir plusGuide d'utilisation sécuritaire des isocyanatesTéléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.« Asthme professionel – Un nouveau réseaude référence », Prévention au travail,vol. 13, no 3, Été 2000, p. 44.

« Les isocyanates », Prévention au travail,vol. 12, no 3, Été 1999, p. 5-6.

« Asthme et isocyanates », Prévention autravail, vol. 11, no 4, Août-septembre 1998,p. 18-22.

« Diagnostic de l'asthme professionnel »,Prévention au travail, vol. 10, no 1,Janvier-février 1997, p. 26-28.

Branchement : Selon des enquêtes réalisées en 1999 et en 2000 par le Centre francophone de recherche en informatisation des organisations (CEFRIO) et l’Institut de la statistique du Québec, 57 % des établissementsayant 10 employés ou plus sont bran-chés à Internet ; il s’agit de 30 % dans les établissements de 10 employés ou moins. O

Causes de l’asthme professionnelrecensées par la CSST

• Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) • ASP Autoprévention• Régies régionales de la santé et des services sociaux (RRSSS) • Centre locaux de services communautaires (CLSC)• Hôpital du Sacré-Cœur• Université du Québec à Montréal (UQAM)• Omega Specialty• Colorimetric Laboratories Inc. (CLI)• International Isocyanate Institute (III)• Alliance for the Polyurethane Industries (API)• National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH)• American Chemistry Council (ACC) O

Jacques Lesage et Claude Ostiguy, les deux

chercheurs en charge de l’élaboration du

Guide d’utilisation sécuritaire des isocyanates

Phot

o Mar

io Bé

lisle

Les isocyanates

Plusieurs partenaires ont collaboré au contenu duGuide d’utilisation sécuritaire des isocyanates :

Les isocyanatesIsocyanates 27%

Crustacés 6% Métaux 7% Autres 27%

Colles, résines 7%Farines 17% Poussières de bois 9%

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réponse ne se fait pas attendre : « Inter-net comporte des avantages indéniables,indique Jacques Lesage. Tout le mondepeut facilement et gratuitement consul-ter un site, aussi bien les chefs d’entre-prise que les employés et même les fournisseurs d’équipement de protec-tion. Tous les niveaux de la chaîne ontaccès à la même information. »

Traditionnellement, le fruit des tra-vaux de l’Institut est surtout transmisaux préventionnistes et aux hygiénistesen milieu de travail, puisqu’ils sontdésignés comme des relayeurs impor-tants dans le processus de transfert etd’application des résultats. En permet-tant l’accès au guide par Internet, l’ob-jectif est de toucher une clientèle pluslarge.

Remettre les pendules à l’heureLes informations contenues dans leguide en ligne correspondent aux réa-lités et aux règlements en vigueur enAmérique du Nord. Parmi les utili-sateurs potentiels du site, on pensed’abord aux propriétaires d’entreprisequi utilisent les isocyanates. « En étantconscients des risques, ils peuvent entenir compte dans la conception ou larénovation de leurs usines. Il arriveaussi que les fournisseurs négligent certains aspects de la sécurité parcequ’ils ne connaissent pas bien les dan-gers inhérents à l’utilisation d’isocya-nates ou encore, les normes en vigueurà ce sujet », précise le chercheur.

S’il est important de renseigner les gens sur les risques que comportel’exposition aux isocyanates, il l’esttout autant de leur fournir une infor-mation juste et complète. Par le passé,certains accidents ont eu un impact psychologique considérable. Le siterépond donc à un autre objectif : re-mettre les pendules à l’heure.

Évidemment, le fait que cet outils’adresse à une clientèle plus large nécessite que l’on s’adapte à cette der-nière. Pas question donc de privilégierles explications trop techniques ! C’estpourquoi une attention particulière a étéportée au niveau de langage du guide

pour que son contenu soit accessible àtous, même ceux qui possèdent peu denotions de chimie.

La tradition des isocyanatesLa recherche sur les isocyanates est un sujet qui préoccupe l’IRSST depuis une quinzaine d’années. Au fil des ans, les scientifiques ont développé uneexpertise enviable qui fait de l’Institutun leader mondial dans ce domaine.Non seulement ont-ils réussi à biencerner l’ensemble du sujet, mais lesconnaissances acquises leur ont aussipermis de produire des dispositifs qui améliorent la sécurité des tra-vailleurs, dont le système Isochek®,qui consiste en une cartouche desti-née à l’analyse de l’air en milieu de travail. Depuis quatre ans, des scien-tifiques de l’IRSST offrent une for-mation aux chimistes d’un peu partoutdans le monde, aussi bien d’Amériquedu Nord que d’Europe ou encored’Océanie, laquelle intègre l’ensembledes connaissances accumulées. Lescommentaires et les questions formuléspar les participants à cette formationont permis d’enrichir le contenu du siteInternet et de s’assurer que les infor-mations rendues disponibles répondentaux préoccupations des utilisateurs.C’est pourquoi Jacques Lesage est trèsconfiant d’avoir visé dans le mille avecla formule du site Web. « Le contenudu guide et son utilité ont déjà ététestés et nous prévoyons donc qu’il ré-pondra sensiblement aux attentes. »

Amélioration continueLe site est à peine lancé qu’on pensedéjà à le bonifier. « Nous voulons y greffer une section d’actualités quipourrait rendre compte de l’évolutionde la réglementation et des développe-ments issus des travaux de l’Institutmais aussi de ceux de ses partenaires.La recherche est un processus lent,mais qui suscite une effervescence de connaissances et d’informations nou-velles », conclut M. Lesage.

Parions que l’expérience Web desisocyanates pourrait être reprise pourd’autres thèmes de recherche dans unavenir rapproché… O

Anita Rowan

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 27

groupe de travail tout au longde l’élaboration du guide.« Avec un outil comme celui-là, nous voulons permettre auxutilisateurs de trouver rapide-ment l’information qu’ils re-cherchent, dans un langage clair et accessible. »

Il faut préciser que le guiden’est pas un livre de recettesmais qu’il donne un bon aper-çu des ingrédients de l’utilisa-tion sécuritaire des isocyanates.Rappelons que ces substanceschimiques entrent dans la com-position de produits tels que la peinture automobile et lamousse de polyuréthanne, etqu’ils peuvent causer des sensi-bilisations cutanées et respira-toires pouvant conduire à descas d’asthme chez les travail-leurs exposés. En plus de la ré-glementation en vigueur, le siterenferme une foule d’informa-tions sur la nature de ces petitesmolécules : leurs aspects toxi-

cologique et médical, l’évaluation desniveaux de concentration, les moyensde contrôler l’exposition des travail-leurs (par exemple, les systèmes deventilation et les procédés de décon-tamination) et les équipements de

Objets de plusieurs partenariatsde recherche à l’échelle internationale,les risques associés aux isocyanatessont désormais mieux connus et biendocumentés. Le savoir-faire et l’essen-tiel des connaissances acquis depuis1986 viennent d’être rassemblés afin deles rendre facilement accessibles à tousceux qui s’interrogent sur la toxicitédes isocyanates. Cette mise en commundes résultats de travaux effectués parl’IRSST et d’autres organismes derecherche a permis la production d’unnouvel outil disponible sur le site Webde l’Institut : le Guide d’utilisationsécuritaire des isocyanates.

Une utilisation concrète des résultatsChimistes à l’IRSST, Jacques Lesageet Claude Ostiguy s’intéressent auxisocyanates depuis plusieurs années.Ils ont colligé l’information scienti-fique nécessaire à l’élaboration du site Web. Selon Jacques Lesage, unepréoccupation très concrète a motivé le

protection individuels ou collectifs.« Le Guide d’utilisation sécuritaire desisocyanates est bien plus qu’une simplebanque d’information ; c’est un outil deréférence considérable. Toutes les pu-blications issues de nos recherches sur le sujet y sont disponibles inté-gralement. Nous mettons aussi à la disposition des internautes une séried’hyperliens leur permettant d’accéderà d’autres organismes ou sites perti-nents », précise Jacques Lesage.

Pour faciliter la consultation Même si l’utilisation des nouvelles technologies de l’information est à lahausse, toutes les entreprises n’ont pasaccès à Internet (voir « Branchement »),encore moins lorsqu’il s’agit de travail-leurs en usine. Est-ce donc un moyen efficace de joindre les clientèles ? La

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R e c h e r c h e à l’IRSST

Une nouvelle vitrinepour les produits de la recherche

Pour en savoir plusGuide d'utilisation sécuritaire des isocyanatesTéléchargeable gratuitement àwww.irsst.qc.ca.« Asthme professionel – Un nouveau réseaude référence », Prévention au travail,vol. 13, no 3, Été 2000, p. 44.

« Les isocyanates », Prévention au travail,vol. 12, no 3, Été 1999, p. 5-6.

« Asthme et isocyanates », Prévention autravail, vol. 11, no 4, Août-septembre 1998,p. 18-22.

« Diagnostic de l'asthme professionnel »,Prévention au travail, vol. 10, no 1,Janvier-février 1997, p. 26-28.

Branchement : Selon des enquêtes réalisées en 1999 et en 2000 par le Centre francophone de recherche en informatisation des organisations (CEFRIO) et l’Institut de la statistique du Québec, 57 % des établissementsayant 10 employés ou plus sont bran-chés à Internet ; il s’agit de 30 % dans les établissements de 10 employés ou moins. O

Causes de l’asthme professionnelrecensées par la CSST

• Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST) • ASP Autoprévention• Régies régionales de la santé et des services sociaux (RRSSS) • Centre locaux de services communautaires (CLSC)• Hôpital du Sacré-Cœur• Université du Québec à Montréal (UQAM)• Omega Specialty• Colorimetric Laboratories Inc. (CLI)• International Isocyanate Institute (III)• Alliance for the Polyurethane Industries (API)• National Institute for Occupational Safety and Health (NIOSH)• American Chemistry Council (ACC) O

Jacques Lesage et Claude Ostiguy, les deux

chercheurs en charge de l’élaboration du

Guide d’utilisation sécuritaire des isocyanates

Phot

o Mar

io Bé

lisle

Les isocyanates

Plusieurs partenaires ont collaboré au contenu duGuide d’utilisation sécuritaire des isocyanates :

Les isocyanatesIsocyanates 27%

Crustacés 6% Métaux 7% Autres 27%

Colles, résines 7%Farines 17% Poussières de bois 9%

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déficience sensorielle, etc. Les consé-quences sur la santé seront extrême-ment diverses. À mon avis, l’un destravaux essentiels de la recherche energonomie, c’est de réussir à donnerà ces mécanismes très individualisésune certaine cohérence, parce qu’onne peut pas, dans l’entreprise, plaiderpour des actions qui soient toutes in-dividuelles. Il faut continuer à avoirdes politiques collectives cohérentesen SST, même si l’expression desproblèmes de santé au travail est souvent très individuelle.

PT O Puisque vous parlez d’ergo-nomie, j’aimerais vous demanderquelle est la place, la spécificité de cette discipline dans un mondedu travail en transformation ?

SV O Le grand atout de l’ergonomie,c’est qu’elle est capable d’analyser ce que les gens font au travail. Tousces phénomènes n’ont pas seulement

des conséquences sur le vécu et le ressenti, ils ont aussi des consé-quences sur la façon dont les gens s’y prennent pour faire face à ces mutations. Et l’ergonomie permet de dire, vis-à-vis de ce faisceau de contraintes, voilà comment les tra-vailleurs essaient de faire face, deconstruire des stratégies et puis, éven-tuellement, de préciser où ces stra-tégies butent sur des contraintes tellement dures qu’elles deviennentinsurmontables et, à ce moment-là, decerner les moyens de les desserrer, deles lever. Sans vouloir faire trop depatriotisme disciplinaire, je pense quedans la période actuelle, l’ergonomieest sinon la seule, du moins une dis-cipline majeure pour aborder cettequestion de l’intensification du travailpar le biais de l’activité humaine.

PT O Dans l’avenir, est-ce que lesrapports de l’homme avec le travailsont appelés à changer, à évoluer ?Et si oui, de quelle façon ou dansquelle direction ?

SV O Il paraît qu’ils changent et je lecrois assez volontiers. Je ne suis passûr que la recherche sache déjà bienrépondre à cette question parce quebeaucoup d’éléments permettent depenser qu’il y a une évolution récenteà cet égard. En puisant dans ma pra-tique et en m’inspirant des propos recueillis à l’occasion d’études, je dirais que l’identification à un travail

extrêmement exigeant devient de plusen plus délicate pour certaines caté-gories de personnes, même chez lescadres ; et c’est particulièrement sen-sible chez les jeunes salariés au pointque, dans toutes une série de métiers,il y a maintenant des problèmes depénurie de main-d’œuvre qui sont liés à un manque d’appétence. D’ail-leurs, ce peu d’attirance des jeunespour certains métiers constitue unecaractéristique lourde du marché dutravail. Si l’on ne corrige pas cettetrajectoire de manière très énergique,beaucoup d’individus trouveront lasolution à l’extérieur. Je pense quepour qu’une personne se dise qu’iln’y a plus vraiment de place pour elle dans le monde du travail tel qu’ilest, c’est forcément très douloureux.Même s’il est tout à fait souhaitableque les études se prolongent, que desannées sabbatiques soient possibles,que surviennent des départs anticipéspour une partie des salariés, il fauttout faire pour que ce soient des choixlibres et non pas des choix induits par un travail devenu invivable.

PT O Croyez-vous que la vie pro-fessionnelle active de nos enfants et de nos petits-enfants sera moinslongue que celle de leurs parents ?

SV O Je n’en suis pas sûr du tout !Le plus plausible, c’est qu’ils aurontune vie active découpée différem-ment de la nôtre. Il n’est pas sûr que le découpage perdure entre unepériode de formation au début, unepériode de travail salarié au milieu et une période de repos et de loisirs àla fin de la vie. Je ne serais pas sur-pris qu’on assiste de plus en plus àdes enchevêtrements entre ces troiscatégories de situations, et je penseque si c’est un peu maîtrisé sociale-ment, ce n’est pas un mal ! O

Jacques Millette

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 29

PT O Alors, on les trouve où, cestransformations ?

SV O S’il y a une mutation majeuredans les systèmes de travail, c’est ceque j’appelle l’intensification, soitl’accumulation de plus en plus fré-quente, dans une même situation detravail, de contraintes, de rythmes de nature différente. Et ça, c’est extrêmement difficile à gérer. L’opé-rateur est de plus en plus un ges-tionnaire de sa propre activité, avecdes contraintes diverses qu’il doitrendre compatibles alors qu’elles nele sont souvent pas.

D’où ce paradoxe : un appel àl’autonomie, à la responsabilité, alorsqu’en même temps, ces contraintesconvergentes, diverses et en partiecontradictoires, limitent les margesde manœuvre pour l’expression del’autonomie et de la responsabilité.

Prévention au travail OPouvez-vous identifier la ou lesprincipales transformations dumonde du travail dans le contexted’aujourd’hui ?

Serge Volkoff O Elle n’est pas làoù on le dit souvent. L’opinion ré-pandue consiste à dire que la carac-téristique majeure de l’évolution dutravail, c’est la dématérialisation, soitla disparition progressive du travailphysique et, au contraire, la prédo-minance de plus en plus affirmée des exigences mentales et des enjeux psychiques.

Cela ne me paraît pas du tout uneévolution qu’on puisse considérercomme marquante.

PT O Avec l’évolution et l’arrivéedes nouvelles technologies, on aurait plutôt tendance à penser que le travail plus physique est enrégression…

SV O Les principaux résultats d’en-quête permettent de constater que lescontraintes physiques quant au pour-centage de salariés qui les évoquentne sont pas en recul. C’est important,à propos d’une question sur les trans-formations, d’indiquer là où il n’y apas de mutation…

PT O Quel est le principal défi qui se pose aux chercheurs face aux mutations du monde du travail ?

SV O Je crois d’abord que nous avonsun travail de simple restitution de certaines réalités au débat social. Nous ne pouvons pas laisser le dé-bat politico-social et les médias, dansleurs descriptions du travail, fairecomme si certaines mutations bien-faisantes étaient en cours et allaient de soi. Nous avons une sorte de devoirde témoignage rigoureux sur ce quesont réellement les conditions de tra-vail dans l’univers d’aujourd’hui.

L’intensification sous toutes sesformes, qu’il s’agisse des contraintesd’urgence, du morcellement des horaires, du bouleversement des collectifs de travail, des parcours professionnels, a des conséquencestrès individualisées sur la santé despersonnes. Il n’y a qu’une exception : les troubles musculo-squelettiquesconstituent le seul problème de santécaractérisé, « diagnosticable », me-surable et collectif qu’on peut asso-cier à l’intensification du travail. Tout le reste, ce sont des consé-quences pour la santé qui pren-dront des formes très diverses d’unindividu à l’autre, selon qu’il s’agissed’un homme ou d’une femme, d’unjeune ou d’un plus âgé, d’une per-sonne ayant plus ou moins d’expé-rience, d’un individu qui a ou qui n’a pas tel problème de santé ou telle

| Prévention au travail | Printemps 2002 |28

R e c h e r c h e à l’IRSST

1 Acronymes de Société d’ergonomie de languefrançaise et d’Association canadienne d’ergo-nomie.

Phot

o Gil J

acqu

es

Statisticien, ergonome, chercheur et auteur,Serge Volkoff est directeur du Centre de recherche et d’études

sur l’âge et les populations au travail à Noisy-le-Grand, en France.Récemment, il participait au congrès conjoint

SELF-ACE1 à Montréal, à titre de conférencier invité.Il a accepté de répondre aux questions de Prévention au travail.

Vers l'intensification du travail sous toutes ses formes…Entretien avec Serge VolkoffEntretien avec Serge Volkoff

« Contrairementà ce que l’onpeut penser,

les contraintesphysiques du travail

en recul. »ne sont pas

« L’intensificationdu travail sous

toutes ses formesa des conséquences

sur la santédes personnes. »

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déficience sensorielle, etc. Les consé-quences sur la santé seront extrême-ment diverses. À mon avis, l’un destravaux essentiels de la recherche energonomie, c’est de réussir à donnerà ces mécanismes très individualisésune certaine cohérence, parce qu’onne peut pas, dans l’entreprise, plaiderpour des actions qui soient toutes in-dividuelles. Il faut continuer à avoirdes politiques collectives cohérentesen SST, même si l’expression desproblèmes de santé au travail est souvent très individuelle.

PT O Puisque vous parlez d’ergo-nomie, j’aimerais vous demanderquelle est la place, la spécificité de cette discipline dans un mondedu travail en transformation ?

SV O Le grand atout de l’ergonomie,c’est qu’elle est capable d’analyser ce que les gens font au travail. Tousces phénomènes n’ont pas seulement

des conséquences sur le vécu et le ressenti, ils ont aussi des consé-quences sur la façon dont les gens s’y prennent pour faire face à ces mutations. Et l’ergonomie permet de dire, vis-à-vis de ce faisceau de contraintes, voilà comment les tra-vailleurs essaient de faire face, deconstruire des stratégies et puis, éven-tuellement, de préciser où ces stra-tégies butent sur des contraintes tellement dures qu’elles deviennentinsurmontables et, à ce moment-là, decerner les moyens de les desserrer, deles lever. Sans vouloir faire trop depatriotisme disciplinaire, je pense quedans la période actuelle, l’ergonomieest sinon la seule, du moins une dis-cipline majeure pour aborder cettequestion de l’intensification du travailpar le biais de l’activité humaine.

PT O Dans l’avenir, est-ce que lesrapports de l’homme avec le travailsont appelés à changer, à évoluer ?Et si oui, de quelle façon ou dansquelle direction ?

SV O Il paraît qu’ils changent et je lecrois assez volontiers. Je ne suis passûr que la recherche sache déjà bienrépondre à cette question parce quebeaucoup d’éléments permettent depenser qu’il y a une évolution récenteà cet égard. En puisant dans ma pra-tique et en m’inspirant des propos recueillis à l’occasion d’études, je dirais que l’identification à un travail

extrêmement exigeant devient de plusen plus délicate pour certaines caté-gories de personnes, même chez lescadres ; et c’est particulièrement sen-sible chez les jeunes salariés au pointque, dans toutes une série de métiers,il y a maintenant des problèmes depénurie de main-d’œuvre qui sont liés à un manque d’appétence. D’ail-leurs, ce peu d’attirance des jeunespour certains métiers constitue unecaractéristique lourde du marché dutravail. Si l’on ne corrige pas cettetrajectoire de manière très énergique,beaucoup d’individus trouveront lasolution à l’extérieur. Je pense quepour qu’une personne se dise qu’iln’y a plus vraiment de place pour elle dans le monde du travail tel qu’ilest, c’est forcément très douloureux.Même s’il est tout à fait souhaitableque les études se prolongent, que desannées sabbatiques soient possibles,que surviennent des départs anticipéspour une partie des salariés, il fauttout faire pour que ce soient des choixlibres et non pas des choix induits par un travail devenu invivable.

PT O Croyez-vous que la vie pro-fessionnelle active de nos enfants et de nos petits-enfants sera moinslongue que celle de leurs parents ?

SV O Je n’en suis pas sûr du tout !Le plus plausible, c’est qu’ils aurontune vie active découpée différem-ment de la nôtre. Il n’est pas sûr que le découpage perdure entre unepériode de formation au début, unepériode de travail salarié au milieu et une période de repos et de loisirs àla fin de la vie. Je ne serais pas sur-pris qu’on assiste de plus en plus àdes enchevêtrements entre ces troiscatégories de situations, et je penseque si c’est un peu maîtrisé sociale-ment, ce n’est pas un mal ! O

Jacques Millette

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PT O Alors, on les trouve où, cestransformations ?

SV O S’il y a une mutation majeuredans les systèmes de travail, c’est ceque j’appelle l’intensification, soitl’accumulation de plus en plus fré-quente, dans une même situation detravail, de contraintes, de rythmes de nature différente. Et ça, c’est extrêmement difficile à gérer. L’opé-rateur est de plus en plus un ges-tionnaire de sa propre activité, avecdes contraintes diverses qu’il doitrendre compatibles alors qu’elles nele sont souvent pas.

D’où ce paradoxe : un appel àl’autonomie, à la responsabilité, alorsqu’en même temps, ces contraintesconvergentes, diverses et en partiecontradictoires, limitent les margesde manœuvre pour l’expression del’autonomie et de la responsabilité.

Prévention au travail OPouvez-vous identifier la ou lesprincipales transformations dumonde du travail dans le contexted’aujourd’hui ?

Serge Volkoff O Elle n’est pas làoù on le dit souvent. L’opinion ré-pandue consiste à dire que la carac-téristique majeure de l’évolution dutravail, c’est la dématérialisation, soitla disparition progressive du travailphysique et, au contraire, la prédo-minance de plus en plus affirmée des exigences mentales et des enjeux psychiques.

Cela ne me paraît pas du tout uneévolution qu’on puisse considérercomme marquante.

PT O Avec l’évolution et l’arrivéedes nouvelles technologies, on aurait plutôt tendance à penser que le travail plus physique est enrégression…

SV O Les principaux résultats d’en-quête permettent de constater que lescontraintes physiques quant au pour-centage de salariés qui les évoquentne sont pas en recul. C’est important,à propos d’une question sur les trans-formations, d’indiquer là où il n’y apas de mutation…

PT O Quel est le principal défi qui se pose aux chercheurs face aux mutations du monde du travail ?

SV O Je crois d’abord que nous avonsun travail de simple restitution de certaines réalités au débat social. Nous ne pouvons pas laisser le dé-bat politico-social et les médias, dansleurs descriptions du travail, fairecomme si certaines mutations bien-faisantes étaient en cours et allaient de soi. Nous avons une sorte de devoirde témoignage rigoureux sur ce quesont réellement les conditions de tra-vail dans l’univers d’aujourd’hui.

L’intensification sous toutes sesformes, qu’il s’agisse des contraintesd’urgence, du morcellement des horaires, du bouleversement des collectifs de travail, des parcours professionnels, a des conséquencestrès individualisées sur la santé despersonnes. Il n’y a qu’une exception : les troubles musculo-squelettiquesconstituent le seul problème de santécaractérisé, « diagnosticable », me-surable et collectif qu’on peut asso-cier à l’intensification du travail. Tout le reste, ce sont des consé-quences pour la santé qui pren-dront des formes très diverses d’unindividu à l’autre, selon qu’il s’agissed’un homme ou d’une femme, d’unjeune ou d’un plus âgé, d’une per-sonne ayant plus ou moins d’expé-rience, d’un individu qui a ou qui n’a pas tel problème de santé ou telle

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R e c h e r c h e à l’IRSST

1 Acronymes de Société d’ergonomie de languefrançaise et d’Association canadienne d’ergo-nomie.

Phot

o Gil J

acqu

es

Statisticien, ergonome, chercheur et auteur,Serge Volkoff est directeur du Centre de recherche et d’études

sur l’âge et les populations au travail à Noisy-le-Grand, en France.Récemment, il participait au congrès conjoint

SELF-ACE1 à Montréal, à titre de conférencier invité.Il a accepté de répondre aux questions de Prévention au travail.

Vers l'intensification du travail sous toutes ses formes…Entretien avec Serge VolkoffEntretien avec Serge Volkoff

« Contrairementà ce que l’onpeut penser,

les contraintesphysiques du travail

en recul. »ne sont pas

« L’intensificationdu travail sous

toutes ses formesa des conséquences

sur la santédes personnes. »

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R e c h e r c h e à l’IRSST

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Toutes ces publicationspeuvent être comman-dées par la poste. Lesp r i x i n d i q u é s c o m -prennent la taxe et les frais d’envoi. Ellessont aussi disponiblesgratuitement en ver-sion PDF dans notresite Internet.

Influence de l’instabilitéstatique sur la force deserrage des outils à mainmécaniquesRANCOURT, Denis, Rapport R-277, 25 pages, 5,35 $.

Les outils à main mécaniques,dont les perceuses, riveteuses etmarteaux-piqueurs, présententun danger potentiel pour leursutilisateurs. Ils peuvent provo-quer des affections du systèmeneuromusculo-squelettique tellesque le syndrome des vibrationsou le syndrome du canal car-pien. Les causes et les facteursde risque de ces maladies étantmal connus, l’étude des aspectsfondamentaux du contrôle mo-teur humain pendant l’utilisa-tion d’outils à main présenteune piste intéressante. La recherche décrite ici visait à investiguer la fonction stabili-satrice du membre supérieurdans la commande d’outils, àexplorer l’existence d’un lienentre la force de serrage et leniveau d’instabilité statique de la tâche, de même que l’in-fluence de cette force sur larigidité rotative de la main. Sesrésultats se prêtent à plusieursapplications pratiques, notam-ment dans la conception demanches qui maximiseraientl’efficacité de la rigidité rota-tive de la main pour stabiliser

les outils. Les concepts qu’elleprésente pourraient ainsi êtregénéralisés à plusieurs typesd’outils, employés dans unevariété de secteurs d’activité,dont les abattoirs, les usines detextile et l’industrie de l’assem-blage.

Étude numérique et expérimentale de l’absorption acoustiqueet de la transparenceacoustique des matériauxporeux hétérogènes en basses fréquences dans le but d’identifier des solutions à fortpotentiel d’applicabilitéATALLA, Noureddine, Celse H.AMÉDIN, Raymond PANNETONet Franck SGARD, Rapport R-278, 53 pages, 6,42 $.

Les machines utilisées dansplusieurs secteurs d’activitéproduisent des niveaux de bruitélevés, que subissent un grandnombre de travailleurs. Il s’agitd’un problème aussi importantque complexe, et malgré l’exis-tence de dispositifs acoustiquesabsorbants, les solutions actuel-lement connues ne permettentpas d’agir efficacement sur lesbasses fréquences. Les cher-cheurs ont voulu comprendreles mécanismes qui régissentl’absorption et la transmissionacoustiques, en basses fré-quences, des matériaux poreuxhétérogènes, pour pouvoir en-suite identifier et expérimen-ter des solutions offrant un fortpotentiel d’application. Étantdonné la complexité de la ques-tion, ils se sont surtout concen-trés sur l’absorption acoustique.Ils ont mis au point un modèlenumérique et testé plusieurs so-lutions fondées sur le principede l’addition d’hétérogénéitéset montrant de grandes pro-priétés d’absorption en bassesfréquences. Ce travail permetd’envisager un apport majeur à la conception de nouveauxmatériaux acoustiques. Il repré-sente également une approcheoriginale sur le plan scienti-fique.

Les bioaérosols en milieude travail : guide d’évaluation, de contrôle et de préventionGOYER, Nicole, Jacques LAVOIE,Louis LAZURE et GenevièveMARCHAND, Guide techniqueT-23, 88 pages, 16,05 $.

Omniprésents dans tout environ-nement, les micro-organismessont appelés bioaérosols lors-qu’ils se trouvent en suspensiondans l’air. Aucune norme d’ex-position par inhalation n’ayantencore été établie, la commu-nauté scientifique internationales’accorde néanmoins pour direque certains bioaérosols nuisentà la qualité de l’air et affectentdonc la santé. Ce guide pratiquebien illustré décrit la démarcheque préconise l’IRSST pourévaluer, contrôler et prévenirl’exposition à ces organismes.On y trouve une synthèse desplus récentes connaissances sur les bioaérosols présents en milieu de travail et de leurs effets sur la santé, ainsi que les concentrations mesuréesdans divers contextes et les va-leurs d’exposition proposées.Le guide décrit des stratégies d’évaluation ainsi que des fa-çons de les appliquer et d’en interpréter les résultats. Il pré-sente enfin des méthodes et desmoyens de contrôle et de pré-vention relatifs à l’expositionaux bioaérosols, de même quecertains cas particuliers. Cedocument, qui permet de mieuxcomprendre les possibilités et les limites d’une telle dé-marche, s’adresse aux inter-venants de tout secteur d’acti-vité où l’on peut trouver desconcentrations élevées de cesmicro-organismes.

Statistiques d’analysespour le niveau de plombémie et de plomb dans l’airPériode de janvier 1993 à décembre 2000OSTIGUY Claude et PierreLARIVIÈRE, Rapport R-276, 29 pages, 5,35 $.

Cette étude est l’actualisationd’un travail antérieur sur l’in-toxication au plomb, réalisé à la demande d’un sous-comité dela CSST et du ministère de laSanté et des Services sociaux.Elle trace le portrait de l’expo-sition professionnelle à ce métaldans les établissements ayantfait l’objet de prélèvements etindique les secteurs qui pré-sentent les plus fortes concentra-tions : fonderies de fer, industriedes accumulateurs, services depolice, usines de laminage, demoulage et d’extrusion de mé-taux non ferreux, laboratoires derecherche. Elle constate que lenombre de travailleurs atteintsde plombémie élevée diminuerégulièrement, ce qui suggère un meilleur contrôle de l’expo-sition et donc, la pertinence dela stratégie d’intervention duréseau de la santé au travail.Celle-ci consiste généralement àdocumenter d’abord le tauxd’atteinte des travailleurs, puis,au besoin, à évaluer le niveau deplomb dans l’air. Cependant,même si les efforts de préven-tion ont permis d’améliorer sen-siblement la situation, certainsétablissements identifiés de-puis longtemps doivent pour-suivre leurs actions en ce sens,alors que de nombreux autres,visités plus récemment, doivent prendre davantage de mesurespour réduire les risques. O

Claire Thivierge

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| Prévention au travail | Printemps 2002 | 31

Un nouveau test d’aide audiagnostic et à l’évaluationde l’asthme professionnel :l’expectoration induite(099-136)Dans plusieurs pays, l’asthmeest la plus répandue des mala-dies pulmonaires profession-nelles. Au Québec, on reconnaîtchaque année environ 50 nou-veaux cas en moyenne. Pourétablir un diagnostic et le de-gré d’incapacité des travailleurs atteints, les membres des comi-tés des maladies professionnellespulmonaires utilisent divers cri-tères, lesquels ne tiennent pascompte de l’inflammation bron-chique, une des caractéristiquesnotoires de l’asthme. Le degréde cette inflammation pourraittoutefois être précisé grâce à l’expectoration induite. C’estainsi que pendant quatre ans,les chercheurs suivront 32 su-jets ayant reçu un diagnosticd’asthme professionnel. Ils leuradministreront le test simple de l’expectoration induite pourdéterminer s’il peut aider àprédire l’évolution de l’inflam-mation. Les résultats de cetteétude pourraient être d’unegrande utilité pour préciser plusrapidement le déficit anatomo-physiologique des travailleursatteints d’asthme professionnel,ainsi que pour mieux adapterleur traitement à leur degréd’inflammation et ainsi amélio-rer leur qualité de vie. Responsables : CatherineLemière et Karim Maghni,Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal

Développement d’un cadreéthique de la surveillancebiologique en santé au travail(099-126)On compte trois outils de sur-veillance biologique parmi lesmoyens permettant de prévenircertaines maladies profession-nelles : les bio-indicateurs d’ex-position à des contaminants, les bio-indicateurs d’effets pré-coces et réversibles des agentstoxiques sur l’organisme et les

bio-indicateurs de susceptibi-lité pour évaluer la prédisposi-tion d’un individu à développer une affection reliée à une expo-sition. Or, la recherche sur lesbio-indicateurs et l’utilisationde ces derniers soulèvent desproblèmes éthiques. Cette étudevise à circonscrire, à définir età poursuivre la réflexion afin de construire un cadre éthiquespécifique à la surveillance biologique. Dans ce but, leschercheurs mettront au jour les représentations que se font de ces aspects divers in-tervenants en santé au travail. Ils pourront ainsi mieux com-prendre le contexte et les enjeuxd’ordre éthique entourant cetype de recherche et l’utilisa-tion de bio-indicateurs. Celaleur permettra de formuler desrecommandations spécifiquesaux activités de surveillance biologique en santé au travail.Responsables : David J. Roy,Institut de recherches cliniquesde Montréal ; Claude Viau,Université de Montréal ; LouiseGuilbert, Université Laval

Suivi de deux interventionsvisant la prévention des troubles musculo-squelettiques auxmembres supérieurs en milieu de travail(099-138)Il est généralement reconnu queles interventions visant à pré-venir et à réduire les troublesmusculo-squelettiques (TMS)préconisent la réduction tant de l’exposition aux contraintesphysiques que du niveau destress. Or, bien que ces stra-tégies soient souvent adop-tées, encore peu d’études en ont évalué les effets, faute de méthodes de mesure et d’un protocole appropriés. Menéeauprès d’interprètes en langagevisuel, cette recherche explo-ratoire utilisera un protocoleexpérimental à cas unique etdes méthodes d’exposition uti-lisables en milieu de travailpour contribuer à combler cettelacune. Elle fournira en effetdes informations détaillées sur

l’influence de telles interven-tions quant à l’exposition auxcontraintes physiques, sur laperception du stress et de ladouleur, de même que sur la faisabilité et l’efficacité de ce type de protocole dans un contexte professionnel. Elleprocurera également des mé-thodes de mesure de l’expo-sition aux facteurs de risque applicables sur le terrain et contribuera ainsi à affiner lesapproches d’évaluation d’in-terventions ergonomiques enmilieu de travail.Responsables : Alain Delisle,IRSST ; Marie-José Durand,Université de Sherbrooke ;Daniel Imbeau, École polytech-nique ; Christian Larivière,IRSST

Impact sur les émissionsdiesels de l’utilisation desmoteurs en régime continuÉvaluation du conceptd’un véhicule hybride(diesel-électrique) enmilieu minier souterrain(099-214)Les émissions provenant desmoteurs diesels causent de l’irritation aux yeux et à lagorge, sans compter que plu-sieurs composés présents dansla matière particulaire diesel(MPD) sont cancérogènes. Cesémissions peuvent aussi trou-bler la vision des conducteurset présenter un risque pour lasécurité dans un environnementminier souterrain. On prévoitque les limites d’exposition au Canada seront revues à labaisse, comme vient de le fairela Mine Safety and Health Administration (MSHA) auxÉtats-Unis.

Dans une approche origi-nale de réduction du risque à la source, les chercheurs pro-posent une propulsion hybridepour les véhicules souterrains.Un moteur diesel plus petit, ser-vant à recharger un système depiles qui alimentera un moteurélectrique, devrait permettre deréduire de façon appréciable leniveau de particules ainsi queles gaz toxiques émis par cesvéhicules. De plus, l’utilisationen régime continu du moteur

diesel devrait faciliter le fonc-tionnement de filtres à haute efficacité qui pourraient élimi-ner à la source la quasi-totalitéde la MPD en milieu minier. Responsables : Mahe Gangal,David Young, Jean MarieFecteau, Brent Rubeli,Ressources naturelles Canada

Silicose ou exposition à la silice et cancer du poumon : méta-analyse de la littérature médicale099-163Malgré les efforts importantsdéployés afin de limiter l’ex-position nocive à la silice, laCSST a reconnu 375 nouveauxcas de silicose chez les tra-vailleurs entre 1988 et 1999.Les comités des maladies professionnelles pulmonaires admettent l’existence d’une association entre l’exposition à la silice et certains cas de cancer du poumon. Cette re-connaissance ne fait toutefoispas l’unanimité parmi les pneu-mologues qui s’intéressent à la santé et à la sécurité du tra-vail, de même que la questiondes cas de cancer primitif dupoumon chez les travailleursexposés à la silice cristalline,mais qui ne présentent pas designes de silicose.

Cette activité présentera une revue systématique de lalittérature médicale. Les résul-tats devraient permettre auxmembres des comités des maladies professionnel les pulmonaires d’appuyer leurs décisions concernant le lien entre la silicose et le cancerprimitif du poumon sur les données scientifiques les pluspertinentes.Responsables : Yves Lacasse,Bruno Raby et Marc Desmeules,Université Laval O

Claire Thivierge Jacques Millette

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| Prévention au travail | Printemps 2002 |32

Août 2000. Un jeune travailleur se rend, tôt le matin, à la ferme d’élevage

de porcs où il travaille. La nuit suivante,il est retrouvé enseveli dans un silo

de grain moulu, mort par asphyxie.

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Les accidents nous parlentEspace clos

Danger !

Pour en savoir plusFaites la lumière sur les espaces clos – Fiches de prévention (DC 300-414).Sécurité espaces clos – CD-Rom (CD-000028).

Nos personnes ressources : Bernard Paquet et André Turcot, ingénieurs, etYvon Papin, tous trois conseillers à la Direction de la prévention-inspection de la CSST.

Que s’est-il passé ?Vers 14 h, ce jour-là, le travailleur descend dans le silo, unelampe de poche dans une main et une pelle dans l’autre. Il s’apprête à décoller les dépôts de grain qui adhèrent aux parois du silo, conséquence de l’humidité accrue de l’air.À défaut de cette précaution, des moisissures se développentet contaminent la nourriture des porcs. Le grain moulu estd’abord séché et entreposé pendant plusieurs semaines dans un silo ventilé. Il est ensuite transporté dans le silo, où surviendra l’accident. Cette méthode réduit le risque de production de gaz de fermentation.

Les échelons pour descendre à l’intérieur du silo sont très éloignés les uns des autres (66 cm) et l’ouvrier agricoledoit enjamber une distance de 40 cm pour se rendre àl’échelle. Il fait un mauvais pas et tombe de six mètres. Danssa chute, il se frappe la tête sur une des tiges de renfort dusilo et s’écroule, inconscient, sur le grain.

L’alimentation des porcs se fait deux fois par jour, entre 7 h et 10 h, puis entre 15 h30 et 19 h. Or, quand le dis-positif de vidange automatique du grain commence à fonc-tionner, le travailleur n’a toujours pas repris conscience. Ilest seul à la ferme, personne ne peut lui porter secours. Lapartie supérieure de son corps étant enfouie dans le grain, il meurt asphyxié. Sa mère, alertée par son absence jusquetard dans la nuit, se rend sur place. Elle constate la présencedu véhicule de son fils de 22 ans. Le propriétaire de la fermese rend au silo où une lumière est toujours allumée. Il monteet, parvenu sur la plate-forme, voit les jambes du travailleurdépasser de l’amas de grain.

Qu’aurait-il fallu faire ?S’il est indispensable d’entrer dans le silo de grain, il fautcouper et cadenasser l’alimentation en énergie de la vis sansfin, porter un appareil de protection respiratoire autonome et un harnais de sécurité muni d’un enrouleur-dérouleur quipermet de tirer en toute sécurité une personne inconsciente.Seuls les travailleurs ayant les connaissances et la formationnécessaires doivent être autorisés à y entrer.

Les installations doivent être conformes aux exigences du Règlement sur la santé et la sécurité du travail. La dis-tance maximale acceptable entre les échelons permettant de descendre dans le silo est de 30 cm. L’espace entre le pied et la paroi arrière ne peut être en deçà de 15 cm.

Le travailleur transportait une pelle et une lampe de poche. Tenir dans ses mains des objets réduit la qualité de la prise. Le jeune homme aurait eu intérêt à faire descendreles objets au moyen d’un câble auquel il aurait pu attacherun contenant.

Une méthode de travail doit être établie. Lorsqu’un tra-vailleur doit pénétrer dans un silo de matières sèches en vrac, une autre personne doit être postée à l’extérieur duranttoute l’opération et demeurer en contact, pour lui porter secours en cas de besoin. O

Julie Mélançon

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| Prévention au travail | Printemps 2002 | 33

● Information grand public▲ Information spécialisée■ Avec document ou guide

d’accompagnement

● Les principes de l’ergonomie au bureauCotes VC-001398 – Durée 15 minutes

Cette vidéocassette présente les principes d’ergonomieappliqués à l’aménagement des postes de travail avec ordinateur. Premier constat : le travail doit se plier aux exigences de l’utilisateur et non le contraire. Ons’attaque aux positions et aux postures. En positionassise, le dos doit être soutenu. La chaise ne doit pasêtre trop haute, pour éviter une pression sur l’arrièredes jambes. Trop basse, la pression est déplacée sur les hanches, mais toujours présente. Un repose-pieds peut être nécessaire. L’écran doit égalementêtre à la hauteur des yeux. Le clavier et la sourisdoivent se trouver à la hauteur du coude. Pourréduire la tension dans les mains et les poi-gnets, le clavier peut être incliné vers l’avant. Le confort visuel est également essentiel : leslunettes ou les lentilles doivent convenir au travail, l’éclairage doit être approprié pour éviter les reflets. On conseille des pauses à in-tervalles réguliers pour faire des étirements. En conclusion, un inconfort peut rapidement se transformer en douleur et entraîner à sontour une blessure. Cette vidéocassette est produite par Électrolab.

Santé et sécurité en images

● ■ Entre les oreilles, la vieCote VC-001387 – Durée 13 minutes

Pouvez-vous imaginer ce que viventles personnes aux prises avec desproblèmes d’audition ? Cette vidéo-cassette nous le fait comprendre dèsles premières minutes en modulant le son. Le but ? Sensibiliser au risquede surdité professionnelle. Pour y par-venir, on donne des renseignements de base sur le fonctionnement de l’appareil auditif, les effets du bruit sur ce dernier et les principes générauxde prévention. Des témoignages demalentendants, de médecins du tra-vail, d’ingénieurs en acoustique, dechefs d’entreprises s’entrecoupent etse complètent pour mener à la com-préhension du risque.

Le film insiste sur le caractère irré-versible des dégâts causés par le bruitsur l’appareil auditif et sur l’importancede réduire le bruit à la source. Et ce,dès la conception des machines. Oualors traiter l’acoustique des murs etdes plafonds, organiser différemment le travail et, en dernier recours, faireporter des équipements de protectionindividuelle. Produite par l’INRS.

● La puce que j’ai dans le dosCote VC-000349 – Durée 14 minutes

Un vendeur de savon, maladroit et in-conscient, se rend dans un atelier dieseldu CN pour écouler sa marchandise.Toutes sortes d’incidents se produisent.Ils servent à illustrer que nous devonsménager notre dos. Car ces maux coû-tent cher à tous les points de vue et un accident est vite arrivé. La postureest primordiale. L’exercice permet également de diminuer les risques. La vidéocassette décrit le rôle du dos.Elle présente les différentes façons de soulever une charge et elle fait la démonstration qu’une blessure estrarement attribuable à un seul accident,mais plutôt le résultat de mauvaiseshabitudes.

La deuxième partie présente sixminutes d’exercices d’échauffement à exécuter n’importe où, au bureau, à la maison ou à l’usine. Cette mise en forme peut contribuer à réduire la raideur et l’endolorissement des mus-cles du dos. Produite par le Canadien National. O

Julie Mélançon

Modalités d’emprunt à l’audiovidéothèque de la CSSTLes documents vidéo sont prêtés gratui-tement. Il suffit de remplir et de signerune demande d’emprunt. Toute personnepeut venir chercher et rapporter les vidéo-cassettes, pendant les heures de bureau— 8 h 30 à 16 h 30 —, du lundi au ven-dredi. Le visionnement peut se faire surplace, moyennant réservation de la salle(capacité de quatre personnes). L’au-diovidéothèque peut aussi expédier lesdocuments à l’emprunteur ; la CSST paieles frais d’expédition mais les frais de retour sont à la charge de l’emprunteur.

Pour obtenir un formulaire de de-mande, pour réserver la salle de visionne-ment ou emprunter une vidéocassette :

Téléc. (514) 906-3024Tél. (514) 906-3085 ou 1 888 873-3160Courriel : [email protected], rue De Bleury, 4e étage Montréal (Québec) H3B 3J1

Page 34: Un mauvais rêve… et un cadeau!

ordinaire ? « Tous les postes de travailsont adaptés au regard aussi bien de lafonctionnalité que de la sécurité », sou-tient Martine Vincent, coordonnatriceau centre de formation du Service dedéveloppement d’employabilité de laMontérégie (SDEM) et du SEMOMontérégie. « Les deux vont invaria-blement de pair. Si, par exemple, onembauche une personne affectée d’untrouble auditif dans un atelier où lessignaux de sécurité sont sonores, onajoutera des signaux visuels à son postede travail. En fait, on passe en revuetoutes les mesures de santé et de sécu-rité s’appliquant aux autres travail-leurs de l’entreprise et on les adapte, sinécessaire, aux besoins de la personnehandicapée. »

« Dans les bureaux de l’Office, toute personne handicapée qui ne pourrait évacuer les lieux rapidement,en cas d’alerte, à cause de ses limita-tions fonctionnelles est jumelée à unmembre du personnel chargé de s’enoccuper », fait remarquer René Hébert.

Pour adapter un poste de travail, ilfaut parfois contourner les règles. Les

fonctionnaires, en effet, ont droit cha-cun à un certain nombre de pieds carrésde surface selon leurs fonctions. « Maisla réceptionniste en fauteuil roulant ànos bureaux de Montréal a beaucoupplus d’espace à sa disposition ; elle doit pouvoir circuler aisément dans sonfauteuil et ne pas rester coincée »,ajoute M. Hébert.

« Adapter un poste de travail auxbesoins particuliers d’une personnehandicapée consiste très souvent en des modifications plutôt mineures », assure Martine Vincent. Il peut s’agird’un clavier d’ordinateur inversé pourune personne amputée d’un bras, d’unécran à grosses lettres pour un travail-leur atteint de déficit visuel, d’une tablede travail abaissée et d’espace pour circuler pour une personne en fauteuilroulant, de signaux d’urgence visuelspour un travailleur sourd et de signauxsonores pour une personne aveugle, decasques d’écoute pour les réception-nistes, par exemple.

Dans le secteur privé, ce sont les ergothérapeutes provenant des Centresde réadaptation ou du secteur privé qui

analysent les besoins et coordonnent les modifications nécessaires au postede travail. Le conseiller en emploi duSEMO agit, pour sa part, comme maîtred’œuvre en établissant les contacts, ensupervisant les aménagements et enréglant les détails jusqu’à l’entrée enfonction de la personne handicapée.

Embaucher une personne handicapée ?Selon l’enquête québécoise sur les limi-tations d’activité de 1998, le Québeccompte 1 086 800 personnes handica-pées, c’est-à-dire atteintes de limitationsfonctionnelles significatives et persis-tantes. L’OPHQ multiplie les occa-sions d’accroître et de maintenir lenombre de personnes handicapées surle marché du travail. Selon les chiffresde l’Office, le taux de chômage se situeà environ 17 % chez les personnes han-dicapées aptes au travail, contre 11 %dans la population québécoise en gé-néral. Le taux d’inactivité, fixé à 22 %dans la population, s’élève à 53 % chez les personnes handicapées. End’autres mots, il reste encore beaucoupà faire en matière d’intégration.

Au siège social de l’Office, à Drummondville, qui a compté jusqu’à11 % de personnes handicapées parmile personnel, on ne déplore aucun dé-part relié à l’environnement et on estsatisfait de leur travail. « Ces employéssont aussi efficaces que d’autres, sur le plan de la compétence, si l’on tientcompte de leurs limitations », soutientM. Hébert.

Et qui plus est, dans certains cas, on préfère embaucher une personnehandicapée pour une tâche spécifique.« J’ai connu un employeur qui affec-tait idéalement des personnes sourdes à la supervision de la qualité sur sachaîne de montage de pièces électro-niques parce qu’elles étaient moins distraites par les bruits ambiants ; cequi peut contribuer à conserver uneplus grande concentration au travail »,estime Martine Vincent.

Tout employeur désirant embau-cher une personne handicapée doits’adresser à un centre d’Emploi-Québec, à l’OPHQ, ou directement au Service externe de main-d’œuvre(SEMO) de sa région, un acteur dé-sormais incontournable aussi bien dans le placement des personnes han-dicapées que dans l’adaptation despostes de travail. O

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 35

L’OPHQ possède sa propre Poli-tique d’adaptation des postes et du milieu de travail, qui facilite l’intégra-tion et le maintien en emploi des per-sonnes handicapées dans chacun de ses bureaux régionaux. Elle touche au-tant l’accessibilité du lieu et du posteque l’organisation de la tâche et dutemps de travail. Une quinzaine demesures soutiennent l’adaptation. Ellesvont de l’analyse des besoins parti-culiers de la personne à l’adaptationcomme telle du poste par des spécia-listes. Elles prévoient aussi un suiviaprès l’entrée en fonction. L’Officerembourse les frais reliés à l’entretiendu matériel et aux services d’accom-pagnement jugés nécessaires pourl’exécution de certaines tâches.

« Adapter un poste de travail ne signifie pas uniquement passer en revueune batterie de mesures physiques », explique René Hébert, directeur descommunications de l’OPHQ. « Notrepolitique va plus loin et prévoit cinqjours de congé par année avec hono-raires pour les visites médicales que nécessite l’état de la personne. La mêmemesure s’applique, du reste, à tout membre du personnel ayant à sa chargedirecte une personne handicapée. »

Outre sa propre politique d’inté-gration, l’Office continue à soutenir le programme de réinsertion au travail que sont les Centres de travail adapté.Il s’agit d’entreprises qui s’engagent à embaucher un minimum de 60 % de personnes handicapées. Chaqueposte de travail est adapté aux besoinsde l’occupant. L’Office subventionne

100 % du salaire et 15% des avantages sociaux. Il existe une quarantaine de ces entreprises au Québec, dans plu-sieurs secteurs d’activité (vêtements,emballage et manutention, récupéra-tion, entretien ménager, sécurité, impri-merie, industrie du bois, restauration,

horticulture, soudage, etc.) « Il s’agitd’entreprises concurrentes qui soumis-sionnent à égalité avec les autres »,ajoute le directeur. Environ 2500 per-sonnes handicapées travaillent actuel-lement dans ces centres.

Depuis avril 2001, les Contrats d’in-tégration au travail, jadis adminis-trés par l’Office, sont passés sous la juridiction d’Emploi-Québec. Les employeurs désirant embaucher une personne handicapée peuvent en faire la demande aux Services externes demain-d’œuvre (SEMO). Ces centresspécialisés de placement pour per-sonnes handicapées s’occupent d’éva-luer le degré de limitation du candidatet voient à l’adaptation du poste de tra-vail. L’employeur peut alors recevoird’Emploi-Québec (qui chapeaute lesSEMO) jusqu’à 85 % du salaire de lapersonne handicapée qu’il embauche,et demander au besoin le renouvelle-ment de la subvention. « Le pourcen-tage de la subvention varie selon lalimitation physique de la personne parrapport à la nature du travail à exécuter,enfin selon l’adaptation nécessaire »,précise M. Hébert. Environ 3 300 per-sonnes handicapées réparties dans des dizaines d’entreprises diverses travaillent actuellement en vertu decontrats d’intégration.

Une préoccupation évidenteQuand on adapte un poste de travailpour une personne handicapée, sesoucie-t-on de sa santé et de sa sécuritécomme s’il s’agissait d’un travailleur

| Prévention au travail | Printemps 2002 |34

Embaucher une personne handicapée en toute sécurité

Est-ce si difficile pour un employeur d’intégrer une ou despersonnes handicapées à son personnel ? Absolument pas,

affirme l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ).L’organisme parle en connaissance de cause puisqu’il est passé

de la parole aux actes en intégrant à ses effectifs un certainnombre de personnes handicapées.

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René Hébert, directeur

des communications de l’OPHQ

Des modifications toutes

simples (clavier inversé et écran

à grosses lettres) apportées aux

postes de Micheline Forcier

et de Jan Zawilski facilitent

leur travail au quotidien.

Par Guy Sabourin

Une semaine nationale

Du ler au 7 juin 2002, on célébrera la Semaine québécoise des personneshandicapées du Québec. Environ 250 activités souligneront de plusieursmanières ce que vivent ces hommes et ces femmes atteints d’un quel-conque handicap. Par exemple, des expositions d’œuvres d’art et despièces de théâtre réalisées par des personnes handicapées, des journéesportes ouvertes dans les Centres de travail adapté. « Cette semaine annuelle sert d’abord à sensibiliser la population en général aux besoins,aux capacités et à l’intégration des personnes handicapées », expliqueRené Hébert, directeur des communications de l’OPHQ.

Vous avez des questions ? Téléphonez à l’OPHQ : 1 800 567-1465, ou au bureau régional le plus près. O

Page 35: Un mauvais rêve… et un cadeau!

ordinaire ? « Tous les postes de travailsont adaptés au regard aussi bien de lafonctionnalité que de la sécurité », sou-tient Martine Vincent, coordonnatriceau centre de formation du Service dedéveloppement d’employabilité de laMontérégie (SDEM) et du SEMOMontérégie. « Les deux vont invaria-blement de pair. Si, par exemple, onembauche une personne affectée d’untrouble auditif dans un atelier où lessignaux de sécurité sont sonores, onajoutera des signaux visuels à son postede travail. En fait, on passe en revuetoutes les mesures de santé et de sécu-rité s’appliquant aux autres travail-leurs de l’entreprise et on les adapte, sinécessaire, aux besoins de la personnehandicapée. »

« Dans les bureaux de l’Office, toute personne handicapée qui ne pourrait évacuer les lieux rapidement,en cas d’alerte, à cause de ses limita-tions fonctionnelles est jumelée à unmembre du personnel chargé de s’enoccuper », fait remarquer René Hébert.

Pour adapter un poste de travail, ilfaut parfois contourner les règles. Les

fonctionnaires, en effet, ont droit cha-cun à un certain nombre de pieds carrésde surface selon leurs fonctions. « Maisla réceptionniste en fauteuil roulant ànos bureaux de Montréal a beaucoupplus d’espace à sa disposition ; elle doit pouvoir circuler aisément dans sonfauteuil et ne pas rester coincée »,ajoute M. Hébert.

« Adapter un poste de travail auxbesoins particuliers d’une personnehandicapée consiste très souvent en des modifications plutôt mineures », assure Martine Vincent. Il peut s’agird’un clavier d’ordinateur inversé pourune personne amputée d’un bras, d’unécran à grosses lettres pour un travail-leur atteint de déficit visuel, d’une tablede travail abaissée et d’espace pour circuler pour une personne en fauteuilroulant, de signaux d’urgence visuelspour un travailleur sourd et de signauxsonores pour une personne aveugle, decasques d’écoute pour les réception-nistes, par exemple.

Dans le secteur privé, ce sont les ergothérapeutes provenant des Centresde réadaptation ou du secteur privé qui

analysent les besoins et coordonnent les modifications nécessaires au postede travail. Le conseiller en emploi duSEMO agit, pour sa part, comme maîtred’œuvre en établissant les contacts, ensupervisant les aménagements et enréglant les détails jusqu’à l’entrée enfonction de la personne handicapée.

Embaucher une personne handicapée ?Selon l’enquête québécoise sur les limi-tations d’activité de 1998, le Québeccompte 1 086 800 personnes handica-pées, c’est-à-dire atteintes de limitationsfonctionnelles significatives et persis-tantes. L’OPHQ multiplie les occa-sions d’accroître et de maintenir lenombre de personnes handicapées surle marché du travail. Selon les chiffresde l’Office, le taux de chômage se situeà environ 17 % chez les personnes han-dicapées aptes au travail, contre 11 %dans la population québécoise en gé-néral. Le taux d’inactivité, fixé à 22 %dans la population, s’élève à 53 % chez les personnes handicapées. End’autres mots, il reste encore beaucoupà faire en matière d’intégration.

Au siège social de l’Office, à Drummondville, qui a compté jusqu’à11 % de personnes handicapées parmile personnel, on ne déplore aucun dé-part relié à l’environnement et on estsatisfait de leur travail. « Ces employéssont aussi efficaces que d’autres, sur le plan de la compétence, si l’on tientcompte de leurs limitations », soutientM. Hébert.

Et qui plus est, dans certains cas, on préfère embaucher une personnehandicapée pour une tâche spécifique.« J’ai connu un employeur qui affec-tait idéalement des personnes sourdes à la supervision de la qualité sur sachaîne de montage de pièces électro-niques parce qu’elles étaient moins distraites par les bruits ambiants ; cequi peut contribuer à conserver uneplus grande concentration au travail »,estime Martine Vincent.

Tout employeur désirant embau-cher une personne handicapée doits’adresser à un centre d’Emploi-Québec, à l’OPHQ, ou directement au Service externe de main-d’œuvre(SEMO) de sa région, un acteur dé-sormais incontournable aussi bien dans le placement des personnes han-dicapées que dans l’adaptation despostes de travail. O

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 35

L’OPHQ possède sa propre Poli-tique d’adaptation des postes et du milieu de travail, qui facilite l’intégra-tion et le maintien en emploi des per-sonnes handicapées dans chacun de ses bureaux régionaux. Elle touche au-tant l’accessibilité du lieu et du posteque l’organisation de la tâche et dutemps de travail. Une quinzaine demesures soutiennent l’adaptation. Ellesvont de l’analyse des besoins parti-culiers de la personne à l’adaptationcomme telle du poste par des spécia-listes. Elles prévoient aussi un suiviaprès l’entrée en fonction. L’Officerembourse les frais reliés à l’entretiendu matériel et aux services d’accom-pagnement jugés nécessaires pourl’exécution de certaines tâches.

« Adapter un poste de travail ne signifie pas uniquement passer en revueune batterie de mesures physiques », explique René Hébert, directeur descommunications de l’OPHQ. « Notrepolitique va plus loin et prévoit cinqjours de congé par année avec hono-raires pour les visites médicales que nécessite l’état de la personne. La mêmemesure s’applique, du reste, à tout membre du personnel ayant à sa chargedirecte une personne handicapée. »

Outre sa propre politique d’inté-gration, l’Office continue à soutenir le programme de réinsertion au travail que sont les Centres de travail adapté.Il s’agit d’entreprises qui s’engagent à embaucher un minimum de 60 % de personnes handicapées. Chaqueposte de travail est adapté aux besoinsde l’occupant. L’Office subventionne

100 % du salaire et 15% des avantages sociaux. Il existe une quarantaine de ces entreprises au Québec, dans plu-sieurs secteurs d’activité (vêtements,emballage et manutention, récupéra-tion, entretien ménager, sécurité, impri-merie, industrie du bois, restauration,

horticulture, soudage, etc.) « Il s’agitd’entreprises concurrentes qui soumis-sionnent à égalité avec les autres »,ajoute le directeur. Environ 2500 per-sonnes handicapées travaillent actuel-lement dans ces centres.

Depuis avril 2001, les Contrats d’in-tégration au travail, jadis adminis-trés par l’Office, sont passés sous la juridiction d’Emploi-Québec. Les employeurs désirant embaucher une personne handicapée peuvent en faire la demande aux Services externes demain-d’œuvre (SEMO). Ces centresspécialisés de placement pour per-sonnes handicapées s’occupent d’éva-luer le degré de limitation du candidatet voient à l’adaptation du poste de tra-vail. L’employeur peut alors recevoird’Emploi-Québec (qui chapeaute lesSEMO) jusqu’à 85 % du salaire de lapersonne handicapée qu’il embauche,et demander au besoin le renouvelle-ment de la subvention. « Le pourcen-tage de la subvention varie selon lalimitation physique de la personne parrapport à la nature du travail à exécuter,enfin selon l’adaptation nécessaire »,précise M. Hébert. Environ 3 300 per-sonnes handicapées réparties dans des dizaines d’entreprises diverses travaillent actuellement en vertu decontrats d’intégration.

Une préoccupation évidenteQuand on adapte un poste de travailpour une personne handicapée, sesoucie-t-on de sa santé et de sa sécuritécomme s’il s’agissait d’un travailleur

| Prévention au travail | Printemps 2002 |34

Embaucher une personne handicapée en toute sécurité

Est-ce si difficile pour un employeur d’intégrer une ou despersonnes handicapées à son personnel ? Absolument pas,

affirme l’Office des personnes handicapées du Québec (OPHQ).L’organisme parle en connaissance de cause puisqu’il est passé

de la parole aux actes en intégrant à ses effectifs un certainnombre de personnes handicapées.

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René Hébert, directeur

des communications de l’OPHQ

Des modifications toutes

simples (clavier inversé et écran

à grosses lettres) apportées aux

postes de Micheline Forcier

et de Jan Zawilski facilitent

leur travail au quotidien.

Par Guy Sabourin

Une semaine nationale

Du ler au 7 juin 2002, on célébrera la Semaine québécoise des personneshandicapées du Québec. Environ 250 activités souligneront de plusieursmanières ce que vivent ces hommes et ces femmes atteints d’un quel-conque handicap. Par exemple, des expositions d’œuvres d’art et despièces de théâtre réalisées par des personnes handicapées, des journéesportes ouvertes dans les Centres de travail adapté. « Cette semaine annuelle sert d’abord à sensibiliser la population en général aux besoins,aux capacités et à l’intégration des personnes handicapées », expliqueRené Hébert, directeur des communications de l’OPHQ.

Vous avez des questions ? Téléphonez à l’OPHQ : 1 800 567-1465, ou au bureau régional le plus près. O

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de la Faculté de l’éducation perma-nente de l’Université de Montréal, deux jeunes femmes s’informent sur le cer-tificat en santé et sécurité du travail.« Notre compagnie projette d’engageréventuellement un professionnel ensanté et sécurité », expliquent PaulaMarques et Guylaine Brasseur, res-pectivement rédactrice technique etreprésentante en formation pour unecompagnie pharmaceutique. Un peuplus loin, au stand de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail de l’Université Laval (photo 6),Christiane Blais, adjointe à la direction,et Éric Plante fournissent des expli-cations : « Une chaire, c’est un regrou-pement de chercheurs d’excellence,dans notre cas en santé et sécurité du travail. » L’Université du Québec àMontréal, l’Université de Sherbrooke etl’École polytechnique présentent ellesaussi leurs programmes de formation.

Protection à tous prix !Les équipements de protection indi-viduelle occupent une place signi-ficative. Vestes de sécurité, gants,casques, appareils de protection res-piratoire, coquilles, tout est là. On peutmême les essayer (photos 7). On aborded’ailleurs le stand de la compagnieSécuro-vision (photo 8) comme on entrechez un opticien : les lunettes de sécu-

rité aux couleurs vives et auxformes avant-gardistes sont accrochées sur des présentoirspivotants. Sur le comptoir, unmiroir permet au visiteur dejuger de l’effet, car sécurité et esthétique peuvent aller de pair ! D’autres entreprises uti-lisent des techniques éprou-vées pour intéresser le visiteur.Au milieu d’une venelle, dans une petite boutique achalandée(photo 9), Jesse Wong nous in-vite d’un air engageant à tirerun bout de papier dans un tam-bour pivotant en fil d’acier.Chouette, je gagne un brace-let à bande réfléchissante ! Lamaison Kan House of Kagroo,de Toronto, s’en fait justementune spécialité, les murs de

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son stand sont tapissés de brassards,vestes, ceintures, bretelles et casques à bandes jaune vif. « Je suis content del’affluence ! », s’exclame M. Wong.L’entreprise n’est pas la seule à venir de l’extérieur du Québec. Une dou-zaine d’autres proviennent de l’Ontario. C’est le cas de Masterlock, qui, avec un impressionnant étalage de cadenas, semble avoir pris la sécurité au pied de la lettre. L’entreprise RAE Systems,spécialisée en détection de gaz, a mêmefait le chemin depuis la Californie.

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 37

municipales, le textile et la bonneterie,l’imprimerie, etc, toutes sont montéesaux créneaux, épaule contre épaule.« Le fait que les différentes associa-tions soient dans le même secteur nousdonne l’impression d’être en famille »,lance Michel Charland, conseiller tech-nique en ergonomie. « C’est intéres-sant de voir rassemblés les fournisseurs techniques et les gens du réseau »,ajoute Chantal Saint-Onge, conseillèreen gestion de la sécurité.

| Prévention au travail | Printemps 2002 |36

Montréal, 11 et 12 octobre 2001,Stade olympique. Du beau

monde. Des attractions.De la variété. Suivez le

journaliste et le photographesur le terrain…

En ce matin du jeudi 11 octobre,dans les entrailles du célèbre stade, 184 exposants attendent la cohorte desvisiteurs. L’événement se déroule dansla base de la tour. Les exposants sontrépartis le long d’un parcours sinueux,et la variété des produits le dispute à l’originalité des aménagements. Aupied de l’escalier qui descend jusqu’àl’aire d’exposition, le grand stand de la CSST — en tout bien tout hon-neur — accueille le visiteur. Quatrecomptoirs encadrent une colonne cen-trale (photo 1). Chaque section est consacrée à un thème bien précis : information générale sur la CSST, nou-veau Règlement sur la santé et la sécu-rité du travail, risques biologiques etenlèvement des ordures ménagères.Derrière ce dernier comptoir, l’inspec-teur André Aussant, volubile, convaincuet convaincant (photo 2), vante les vertus de l’enlèvement unilatéral des ordures ménagères. Il se pratique en enlevant les ordures d’un seul côté dela rue dans un premier temps, et dansl’autre sens lors d’un second passage.« Un accident mortel a été causé par l’enlèvement bilatéral », souligne-t-il.Aussi généreux de ses explications quede ses dépliants — il en est d’ailleursl’auteur — l’inspecteur décrit minu-tieusement le dispositif d’avertisseursonore et visuel qui doit obligatoire-ment équiper les camions utilisés pourl’enlèvement bilatéral en zone rurale.

Les partenaires sont là aussi !Les associations sectorielles paritaires(ASP) ont elles aussi planté leurs tenteset déployé leurs étendards, à l’instar de la CSST (photos 3 et 4). Pour la plu-part concentrées dans la même allée,les ASP sont annoncées par un portail qu’il faut franchir pour entrer dans laforteresse de la prévention. La cons-truction, le secteur minier, les affaires

Tout près, au stand de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail (IRSST), on fait la démonstration du sécurimètre, ungabarit qui permet de vérifier rapi-dement si un élément mobile d’une machine risque de coincer une main.L’outil a été conçu à l’intention des inspecteurs de la CSST. « Nous présen-tons l’Institut et nous mettons nos pro-duits en valeur », commente FrançoiseCloutier, directrice des communications.Les visiteurs sont heureux d’apprendreque le catalogue des recherches (plus de 700 !) est disponible gratuitement dans Internet et que les résultats peuventêtre téléchargés.

Les équipes de santé au travail del’île de Montréal, tout comme d’autresorganismes qui s’intéressent à la pré-vention, sont aussi présents : la Confé-dération des syndicats nationaux (CSN),la Fédération des travailleurs et travail-leuses du Québec (FTQ), l’Associationdes infirmières et infirmiers en santé du travail du Québec (photo 5), l’Ordreprofessionnel des physiothérapeutes duQuébec.

Information et formationLes universités québécoises qui don-nent une formation en santé et sécuritédu travail ont répondu « présentes » àl’appel de la CSST. Devant le stand

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Par Marc Tison

Le Salon santé et sécurité du travail 2001Un monde à explorerUn monde à explorer

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de la Faculté de l’éducation perma-nente de l’Université de Montréal, deux jeunes femmes s’informent sur le cer-tificat en santé et sécurité du travail.« Notre compagnie projette d’engageréventuellement un professionnel ensanté et sécurité », expliquent PaulaMarques et Guylaine Brasseur, res-pectivement rédactrice technique etreprésentante en formation pour unecompagnie pharmaceutique. Un peuplus loin, au stand de la Chaire en gestion de la santé et de la sécurité du travail de l’Université Laval (photo 6),Christiane Blais, adjointe à la direction,et Éric Plante fournissent des expli-cations : « Une chaire, c’est un regrou-pement de chercheurs d’excellence,dans notre cas en santé et sécurité du travail. » L’Université du Québec àMontréal, l’Université de Sherbrooke etl’École polytechnique présentent ellesaussi leurs programmes de formation.

Protection à tous prix !Les équipements de protection indi-viduelle occupent une place signi-ficative. Vestes de sécurité, gants,casques, appareils de protection res-piratoire, coquilles, tout est là. On peutmême les essayer (photos 7). On aborded’ailleurs le stand de la compagnieSécuro-vision (photo 8) comme on entrechez un opticien : les lunettes de sécu-

rité aux couleurs vives et auxformes avant-gardistes sont accrochées sur des présentoirspivotants. Sur le comptoir, unmiroir permet au visiteur dejuger de l’effet, car sécurité et esthétique peuvent aller de pair ! D’autres entreprises uti-lisent des techniques éprou-vées pour intéresser le visiteur.Au milieu d’une venelle, dans une petite boutique achalandée(photo 9), Jesse Wong nous in-vite d’un air engageant à tirerun bout de papier dans un tam-bour pivotant en fil d’acier.Chouette, je gagne un brace-let à bande réfléchissante ! Lamaison Kan House of Kagroo,de Toronto, s’en fait justementune spécialité, les murs de

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son stand sont tapissés de brassards,vestes, ceintures, bretelles et casques à bandes jaune vif. « Je suis content del’affluence ! », s’exclame M. Wong.L’entreprise n’est pas la seule à venir de l’extérieur du Québec. Une dou-zaine d’autres proviennent de l’Ontario. C’est le cas de Masterlock, qui, avec un impressionnant étalage de cadenas, semble avoir pris la sécurité au pied de la lettre. L’entreprise RAE Systems,spécialisée en détection de gaz, a mêmefait le chemin depuis la Californie.

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municipales, le textile et la bonneterie,l’imprimerie, etc, toutes sont montéesaux créneaux, épaule contre épaule.« Le fait que les différentes associa-tions soient dans le même secteur nousdonne l’impression d’être en famille »,lance Michel Charland, conseiller tech-nique en ergonomie. « C’est intéres-sant de voir rassemblés les fournisseurs techniques et les gens du réseau »,ajoute Chantal Saint-Onge, conseillèreen gestion de la sécurité.

| Prévention au travail | Printemps 2002 |36

Montréal, 11 et 12 octobre 2001,Stade olympique. Du beau

monde. Des attractions.De la variété. Suivez le

journaliste et le photographesur le terrain…

En ce matin du jeudi 11 octobre,dans les entrailles du célèbre stade, 184 exposants attendent la cohorte desvisiteurs. L’événement se déroule dansla base de la tour. Les exposants sontrépartis le long d’un parcours sinueux,et la variété des produits le dispute à l’originalité des aménagements. Aupied de l’escalier qui descend jusqu’àl’aire d’exposition, le grand stand de la CSST — en tout bien tout hon-neur — accueille le visiteur. Quatrecomptoirs encadrent une colonne cen-trale (photo 1). Chaque section est consacrée à un thème bien précis : information générale sur la CSST, nou-veau Règlement sur la santé et la sécu-rité du travail, risques biologiques etenlèvement des ordures ménagères.Derrière ce dernier comptoir, l’inspec-teur André Aussant, volubile, convaincuet convaincant (photo 2), vante les vertus de l’enlèvement unilatéral des ordures ménagères. Il se pratique en enlevant les ordures d’un seul côté dela rue dans un premier temps, et dansl’autre sens lors d’un second passage.« Un accident mortel a été causé par l’enlèvement bilatéral », souligne-t-il.Aussi généreux de ses explications quede ses dépliants — il en est d’ailleursl’auteur — l’inspecteur décrit minu-tieusement le dispositif d’avertisseursonore et visuel qui doit obligatoire-ment équiper les camions utilisés pourl’enlèvement bilatéral en zone rurale.

Les partenaires sont là aussi !Les associations sectorielles paritaires(ASP) ont elles aussi planté leurs tenteset déployé leurs étendards, à l’instar de la CSST (photos 3 et 4). Pour la plu-part concentrées dans la même allée,les ASP sont annoncées par un portail qu’il faut franchir pour entrer dans laforteresse de la prévention. La cons-truction, le secteur minier, les affaires

Tout près, au stand de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail (IRSST), on fait la démonstration du sécurimètre, ungabarit qui permet de vérifier rapi-dement si un élément mobile d’une machine risque de coincer une main.L’outil a été conçu à l’intention des inspecteurs de la CSST. « Nous présen-tons l’Institut et nous mettons nos pro-duits en valeur », commente FrançoiseCloutier, directrice des communications.Les visiteurs sont heureux d’apprendreque le catalogue des recherches (plus de 700 !) est disponible gratuitement dans Internet et que les résultats peuventêtre téléchargés.

Les équipes de santé au travail del’île de Montréal, tout comme d’autresorganismes qui s’intéressent à la pré-vention, sont aussi présents : la Confé-dération des syndicats nationaux (CSN),la Fédération des travailleurs et travail-leuses du Québec (FTQ), l’Associationdes infirmières et infirmiers en santé du travail du Québec (photo 5), l’Ordreprofessionnel des physiothérapeutes duQuébec.

Information et formationLes universités québécoises qui don-nent une formation en santé et sécuritédu travail ont répondu « présentes » àl’appel de la CSST. Devant le stand

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Par Marc Tison

Le Salon santé et sécurité du travail 2001Un monde à explorerUn monde à explorer

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Services en tous genresLa santé et la sécurité du travail nesont pas qu’affaire d’équipement, et plusieurs entreprises offrent de multiples services moins tangibles, mais non moins utiles. Le petit stand d’Amadeus, par exemple, est sobre-ment décoré de courtes colonnes entiges d’aluminium triangulées, sur lesquelles reposent des ordinateurs. L’entreprise propose des logiciels deprévention et de gestion en santé etsécurité du travail. « Nous aidons l’en-treprise à faire sa prévention, à voir oùsont les dangers, et à mettre en placedes programmes de santé et de sécu-rité », fait valoir Luc Masson, direc-teur marketing de cette entreprise de40 travailleurs.

Le stand de Landry-Lebeau est accueillant : quelques fauteuils de tra-vail réglables en tout sens, un espace de bureau bien équipé avec éclairage d’appoint, un comptoir central où sontalignées des souris de tous genres, du

modèle le plus spartiate au produit le plus biscornu. On peut les saisir, les tâter, les caresser, en un mot, les comparer. Ronald Landry et SimonLebeau sont conseillers en ergonomie.Ils donnent des conseils variés surl’aménagement d’un bureau et l’équi-pement le plus approprié pour éviter fatigue, stress et troubles musculo-squelettiques.

Certains franchissent un pas de plus et mettent la main à la pâte. Massothérapie Ressources Excellences’annonce « spécialiste en massageévénementiel et corporatif ». Son pe-tit stand est occupé par trois fauteuils

de massage où, pour 5 $, on peut recevoir un massage suédois de cinqminutes. La version « société » estdestinée aux entreprises qui ont par-ticulièrement à cœur le bien-être deleurs travailleurs.

L’aspect juridique n’est pas oublié.La Société québécoise d’informationjuridique a pignon sur rue au salon. Ontrouve même des cabinets-conseils !Dans le petit stand de Juri-Médic, uneaffiche manuscrite annonce « Pour vosdroits, consultation gratuite ». « Nousoffrons des services juridiques et desavoir-faire médico-légal », signale Jocelyne Dubé, directrice.

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 39

Comment « véhiculer » la préventionPour attirer l’attention au milieu de tant de produits, rien de mieux qu’un véhicule (photo 10). Au détour d’une allée, un chariot élévateur apparaît, renversé sur le côté. Son conducteur — un mannequin, rassurez-vous ! — est étendu par terre, emprisonné sous sa charge. Le chariot aura fait une

manœuvre dangereuse, suppose-t-on.Le message est d’autant plus clair quele mannequin porte un masque cada-vérique blanc. La compagnie Lifttowvend des chariots élévateurs, mais elleveut plutôt faire ici la promotion de ses séances de formation en conduitesécuritaire. Un peu plus loin, un véri-table camion est stationné le long d’unmur ! Il s’agit d’un magasin ambulantde la compagnie Collins, qui se déplacevers les entreprises pour vendre deschaussures et des bottes de sécurité. Le passant peut visiter d’autres stands du même type. Dans certains, il peutmême faire son choix, essayer sa poin-ture, acheter et repartir d’un pas gail-lard, bien chaussé (photo 11).

Pour prévenir les dangers de lamarche arrière, certains ne reculent devant rien. Une Nissan 240 SX Turbosport d’un jaune vif stationne dans le stand de l’entreprise Sécurité GMR(photo 12). La chaîne stéréo de la voi-ture émet une musique assortie à sateinte. On fait la démonstration de l’un des dispositifs de sécurité mis au point par cette dynamique petite entreprise de 12 travailleurs. Ainsi, levolume du CB et de la chaîne stéréod’un camion est coupé dès que le conducteur engage la marche arrière,ce qui lui permet de prêter l’oreille aux appels de mise en garde. Le photo-graphe et moi en faisons l’expérience.C’est vrai, la chaîne stéréo se tait dèsqu’on engage la marche arrière.

Des exposants industrieuxLe matériel industriel a lui aussi trou-vé des façons de se mettre en valeur. Dans un grand stand d’angle, quatre oucinq longs tubes articulés, tendus dans l’espace comme des branches d’arbre,émergent de boîtes métalliques montéessur roulettes. Ce sont des appareilsd’aspiration et de filtration mis en dé-monstration par la compagnie Lev-co.Chez le concurrent Max Air Systems,autre stratégie, un employé armé d’unemeule ponce avec enthousiasme un bloc de béton, produisant une abon-dante poussière aussitôt avalée par unappareil d’aspiration et de filtration.Plus loin, on tombe nez à nez avec unegrue miniature de la compagnie Delaney Machinerie. Grâce à une grosse ven-touse (photo 13), cet appareil de levageet de manutention saisit un lourd pan-neau stratifié, le soulève, le déplace et le dépose en douceur. Un doigt enfonceun bouton et ça y est.

Les distributeurs d’instruments et de systèmes de contrôle ou de mesure se dépensent eux aussi sans compter.Christian Rousseau, de Industrial Scientific, nous montre un petit dé-tecteur de gaz qu’il tient dans la paumede sa main. Le même appareil équipela navette spatiale, assure-t-il. Dans le stand de la compagnie Omron,l’ingénieur Stéphane Allard montre le fonctionnement d’un interrupteur de proximité. Dès qu’une main passeentre deux colonnettes distantes de 38 cm, déposées sur le comptoir, unvoyant rouge s’allume.

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Propos de salon

« Je suis distributeur de tapis de sécurité et je suis venu voir ce qu’il y a comme nouvelle technologie. Je suis très satisfait. Je vais revenirl’an prochain. » Jonathan Murphy, Distribution Multimat.

« Je suis nouveau dans un comité de santé et sécurité et j’ai trouvé lesalon bien intéressant. J’ai appris beaucoup de choses. » Pascal Laviolette, Provigo.

« J’achète beaucoup d’articles comme des gants et des vêtements de protection pour le bureau. C’était instructif de voir ce qui se fait de nouveau en matière d’ergonomie et pour la protection des travailleurs. »Linda Parent, Agence des douanes et du revenu du Canada à Longueuil.

« Nous cherchions des bouchons pour les oreilles, des lunettes et desgants. Nous n’avons encore rien acheté, mais nous avons pris rendez-vous et des fournisseurs vont venir nous montrer leur matériel. »Linda Gendron et France Bazinet, membres du comité de santé et sécurité de Moulures Algonquin.

« Il n’y a pas beaucoup de choses pour le personnel de bureau. Je cher-chais plus d’information en ce qui concerne la violence au travail. »Sylvie Brousseau, agente d’aide socio-économique, Ville de Montréal. O

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Services en tous genresLa santé et la sécurité du travail nesont pas qu’affaire d’équipement, et plusieurs entreprises offrent de multiples services moins tangibles, mais non moins utiles. Le petit stand d’Amadeus, par exemple, est sobre-ment décoré de courtes colonnes entiges d’aluminium triangulées, sur lesquelles reposent des ordinateurs. L’entreprise propose des logiciels deprévention et de gestion en santé etsécurité du travail. « Nous aidons l’en-treprise à faire sa prévention, à voir oùsont les dangers, et à mettre en placedes programmes de santé et de sécu-rité », fait valoir Luc Masson, direc-teur marketing de cette entreprise de40 travailleurs.

Le stand de Landry-Lebeau est accueillant : quelques fauteuils de tra-vail réglables en tout sens, un espace de bureau bien équipé avec éclairage d’appoint, un comptoir central où sontalignées des souris de tous genres, du

modèle le plus spartiate au produit le plus biscornu. On peut les saisir, les tâter, les caresser, en un mot, les comparer. Ronald Landry et SimonLebeau sont conseillers en ergonomie.Ils donnent des conseils variés surl’aménagement d’un bureau et l’équi-pement le plus approprié pour éviter fatigue, stress et troubles musculo-squelettiques.

Certains franchissent un pas de plus et mettent la main à la pâte. Massothérapie Ressources Excellences’annonce « spécialiste en massageévénementiel et corporatif ». Son pe-tit stand est occupé par trois fauteuils

de massage où, pour 5 $, on peut recevoir un massage suédois de cinqminutes. La version « société » estdestinée aux entreprises qui ont par-ticulièrement à cœur le bien-être deleurs travailleurs.

L’aspect juridique n’est pas oublié.La Société québécoise d’informationjuridique a pignon sur rue au salon. Ontrouve même des cabinets-conseils !Dans le petit stand de Juri-Médic, uneaffiche manuscrite annonce « Pour vosdroits, consultation gratuite ». « Nousoffrons des services juridiques et desavoir-faire médico-légal », signale Jocelyne Dubé, directrice.

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Comment « véhiculer » la préventionPour attirer l’attention au milieu de tant de produits, rien de mieux qu’un véhicule (photo 10). Au détour d’une allée, un chariot élévateur apparaît, renversé sur le côté. Son conducteur — un mannequin, rassurez-vous ! — est étendu par terre, emprisonné sous sa charge. Le chariot aura fait une

manœuvre dangereuse, suppose-t-on.Le message est d’autant plus clair quele mannequin porte un masque cada-vérique blanc. La compagnie Lifttowvend des chariots élévateurs, mais elleveut plutôt faire ici la promotion de ses séances de formation en conduitesécuritaire. Un peu plus loin, un véri-table camion est stationné le long d’unmur ! Il s’agit d’un magasin ambulantde la compagnie Collins, qui se déplacevers les entreprises pour vendre deschaussures et des bottes de sécurité. Le passant peut visiter d’autres stands du même type. Dans certains, il peutmême faire son choix, essayer sa poin-ture, acheter et repartir d’un pas gail-lard, bien chaussé (photo 11).

Pour prévenir les dangers de lamarche arrière, certains ne reculent devant rien. Une Nissan 240 SX Turbosport d’un jaune vif stationne dans le stand de l’entreprise Sécurité GMR(photo 12). La chaîne stéréo de la voi-ture émet une musique assortie à sateinte. On fait la démonstration de l’un des dispositifs de sécurité mis au point par cette dynamique petite entreprise de 12 travailleurs. Ainsi, levolume du CB et de la chaîne stéréod’un camion est coupé dès que le conducteur engage la marche arrière,ce qui lui permet de prêter l’oreille aux appels de mise en garde. Le photo-graphe et moi en faisons l’expérience.C’est vrai, la chaîne stéréo se tait dèsqu’on engage la marche arrière.

Des exposants industrieuxLe matériel industriel a lui aussi trou-vé des façons de se mettre en valeur. Dans un grand stand d’angle, quatre oucinq longs tubes articulés, tendus dans l’espace comme des branches d’arbre,émergent de boîtes métalliques montéessur roulettes. Ce sont des appareilsd’aspiration et de filtration mis en dé-monstration par la compagnie Lev-co.Chez le concurrent Max Air Systems,autre stratégie, un employé armé d’unemeule ponce avec enthousiasme un bloc de béton, produisant une abon-dante poussière aussitôt avalée par unappareil d’aspiration et de filtration.Plus loin, on tombe nez à nez avec unegrue miniature de la compagnie Delaney Machinerie. Grâce à une grosse ven-touse (photo 13), cet appareil de levageet de manutention saisit un lourd pan-neau stratifié, le soulève, le déplace et le dépose en douceur. Un doigt enfonceun bouton et ça y est.

Les distributeurs d’instruments et de systèmes de contrôle ou de mesure se dépensent eux aussi sans compter.Christian Rousseau, de Industrial Scientific, nous montre un petit dé-tecteur de gaz qu’il tient dans la paumede sa main. Le même appareil équipela navette spatiale, assure-t-il. Dans le stand de la compagnie Omron,l’ingénieur Stéphane Allard montre le fonctionnement d’un interrupteur de proximité. Dès qu’une main passeentre deux colonnettes distantes de 38 cm, déposées sur le comptoir, unvoyant rouge s’allume.

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« Je suis distributeur de tapis de sécurité et je suis venu voir ce qu’il y a comme nouvelle technologie. Je suis très satisfait. Je vais revenirl’an prochain. » Jonathan Murphy, Distribution Multimat.

« Je suis nouveau dans un comité de santé et sécurité et j’ai trouvé lesalon bien intéressant. J’ai appris beaucoup de choses. » Pascal Laviolette, Provigo.

« J’achète beaucoup d’articles comme des gants et des vêtements de protection pour le bureau. C’était instructif de voir ce qui se fait de nouveau en matière d’ergonomie et pour la protection des travailleurs. »Linda Parent, Agence des douanes et du revenu du Canada à Longueuil.

« Nous cherchions des bouchons pour les oreilles, des lunettes et desgants. Nous n’avons encore rien acheté, mais nous avons pris rendez-vous et des fournisseurs vont venir nous montrer leur matériel. »Linda Gendron et France Bazinet, membres du comité de santé et sécurité de Moulures Algonquin.

« Il n’y a pas beaucoup de choses pour le personnel de bureau. Je cher-chais plus d’information en ce qui concerne la violence au travail. »Sylvie Brousseau, agente d’aide socio-économique, Ville de Montréal. O

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leurs yeux, dans uneus ine imagina i re(photo 17). Une tramesonore recherchéenous entraîne dansun univers de gaffes,d’erreurs grossièreset de situations dan-gereuses, tout celaservi à la sauce hu-moristique : « Avez-vous vu le gars quia l lume sa torcheavec un briquet, là-bas ? », demande lajeune responsable

de la sécurité. « Non, j’ai une maladietrès rare des yeux », rétorque opportu-nément le directeur. « Il n’est pas loin,juste à côté du bidon d’essence ouvert »,lui indique-t-elle. TAC Com joue dansles entreprises des saynètes amusantesportant sur différents aspects de la santéet de la sécurité du travail. « Nous utili-sons le théâtre pour donner de la forma-tion et de l’information en entreprise,explique Isabelle Champagne, directricevente et marketing. Nous construisonssur mesure. »

Un chantier de constructionÀ l’extrémité de la salle d’exposition,le photographe et moi débouchons sur

un large espace où s’élève une façadede briques haute de deux étages, contrelaquelle un échafaudage est dressé. Le décor a été monté par la Direc-tion régionale de l’Île-de-Montréal–1 de la CSST avec la collaboration d’Hydro-Québec, de la Corporation des maîtres-électriciens du Québec, de l’Association québécoise de l’in-dustrie de l’échafaudage, du Regroupe-ment des entrepreneurs en maçonnerie du Québec et de l’ASP Construction.Comme dans toute arrière-cour, deuxpoteaux portent les lignes électriques et de téléphone. Une échelle en fibre de verre s’appuie sur l’immeuble et le périmètre est fermé par une clôturemétallique. Trois conférences y sontdonnées en alternance. La première( p h o t o 1 8 ) est animée par PierreBeaulieu, d’Hydro-Québec, et PaulBrosseau, de l’ASP Construction. Elleporte sur les précautions à prendre lors de travaux à proximité des lignesélectriques. La deuxième, sur l’utili-sation du harnais de sécurité pour lestravaux en hauteur, est présentée parLaurent Desbois, ingénieur et conseil-ler à la Direction de la prévention-inspection de la CSST.

La troisième traite des échafaudages.Pierre Bouchard, chargé de projet pourle montage des échafaudages à la Direction de la prévention-inspection de la CSST (photo 19), présente d’abordla nouvelle réglementation. Dans l’assis-tance, trois dames écoutent attentive-ment. « Nous sommes très intéressées,déclare Manon Trudel, conseillère ensanté et sécurité. À la Société de trans-port de Montréal (STM), nous travail-lons à un plan d’action pour la gestiondes échafaudages. »

Deux ouvriers entreprennent ensuitel’érection d’un échafaudage. Une foisle premier étage en place, ils installentune barre ajourée sur laquelle l’ou-vrier qui travaille en hauteur engage lemousqueton de son harnais de sécurité(photo 20). Il s’agit d’un nouveau dis-positif de sécurité mis au point parl’ingénieur Jean Massé, qui nous en fait la description. Cette barre d’assu-rance en aluminium est ultralégère, nepesant que 6 kg. Elle se fixe aux tra-verses latérales du cadre (boulins), et sedésengage aisément lorsqu’on tire surle fil courant entre les deux extrémités.La barre fournit un point d’attache continu pendant toute l’érection del’échafaudage. « La présentation était

très instructive, commente Mme Trudelaprès coup. Voilà un outil qui pourraitbeaucoup nous aider. »

À l’an prochain…En deux jours, le salon a accueilli 4 050 visiteurs. « C’est un excellent résultat pour un salon spécialisé », affirme Serge Fradette, conseiller à laDirection des communications de laCSST. Les 1er et 2 octobre 2002, ledeuxième salon se tiendra au Palais des congrès de Montréal. La moitié des espaces est déjà réservée ou louée.Avis aux intéressés ! Inscrivez l’acti-vité à votre agenda et si vous sou-haitez y participer à titre d’exposant,composez le (514) 395-1808 et de-mandez Marc-André Brazeau. O

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 41

Place de la PréventionComme au centre d’un village, les allées du salon débouchent sur uneplace publique avec son café, ses tablesrondes, son esplanade où une cinquan-taine de sièges sont alignés face à uneestrade tendue de noir. Sur celle-ci, ona placé un fauteuil, un bureau et un ordinateur. Devant un auditoire atten-tif, deux jeunes spécialistes expliquentcomment orienter un écran en fonc-tion des sources lumineuses et dequelle façon régler un fauteuil pourobtenir la meilleure position de travailface à un clavier d’ordinateur. BernardDufour et Catherine Guy sont tousdeux conseillers à la Direction de laprévention-inspection (DPI) de la CSSTet ergonomes de formation (photo 14).Leur présentation est l’une des cinqconférences présentées pendant le salon à la place de la Prévention.

Plus tard, c’est au tour de Luc Ménard,hygiéniste industriel et conseiller à laDPI (photo 15), de traiter de la planifi-cation des mesures d’urgence. Dansl’assistance, une jeune femme prend des notes. Geneviève Magnan est mem-bre du comité de santé et de sécurité d’Onetex. Son entreprise a déjà établiun plan d’urgence. « Je suis venue véri-fier si nous avons pensé à tout, pouravoir une idée de ce que nous devonsfaire », confie-t-elle. En après-midi,Michel Gagné, du Service du répertoiretoxicologique de la CSST, dévoile lesarcanes de la protection respiratoire(photo 16). Il présente le nouveau siteWeb des appareils de protection res-piratoire utilisés au Québec, préparé en collaboration avec l’IRSST1. RogerCouture, de Akzo Nobel, travaille avecdes peintures et des solvants et suit avec

attention les explications. « Je voulaism’assurer que les appareils que nousavons achetés sont conformes aux nou-veaux règlements. Je vais aller vérifiersur le site. » Les deux autres confé-rences portent sur le nouveau Règlementsur la santé et la sécurité du travail et lesauvetage minier en milieu souterrain.

Place au théâtre !Au stand de TAC Com, un directeurmoustachu et une jeune fille enthou-siaste échangent des observations surles opérations qui se déroulent sous

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1 On peut y accéder en consultant le site de laCSST au www.csst.qc.ca.

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leurs yeux, dans uneus ine imagina i re(photo 17). Une tramesonore recherchéenous entraîne dansun univers de gaffes,d’erreurs grossièreset de situations dan-gereuses, tout celaservi à la sauce hu-moristique : « Avez-vous vu le gars quia l lume sa torcheavec un briquet, là-bas ? », demande lajeune responsable

de la sécurité. « Non, j’ai une maladietrès rare des yeux », rétorque opportu-nément le directeur. « Il n’est pas loin,juste à côté du bidon d’essence ouvert »,lui indique-t-elle. TAC Com joue dansles entreprises des saynètes amusantesportant sur différents aspects de la santéet de la sécurité du travail. « Nous utili-sons le théâtre pour donner de la forma-tion et de l’information en entreprise,explique Isabelle Champagne, directricevente et marketing. Nous construisonssur mesure. »

Un chantier de constructionÀ l’extrémité de la salle d’exposition,le photographe et moi débouchons sur

un large espace où s’élève une façadede briques haute de deux étages, contrelaquelle un échafaudage est dressé. Le décor a été monté par la Direc-tion régionale de l’Île-de-Montréal–1 de la CSST avec la collaboration d’Hydro-Québec, de la Corporation des maîtres-électriciens du Québec, de l’Association québécoise de l’in-dustrie de l’échafaudage, du Regroupe-ment des entrepreneurs en maçonnerie du Québec et de l’ASP Construction.Comme dans toute arrière-cour, deuxpoteaux portent les lignes électriques et de téléphone. Une échelle en fibre de verre s’appuie sur l’immeuble et le périmètre est fermé par une clôturemétallique. Trois conférences y sontdonnées en alternance. La première( p h o t o 1 8 ) est animée par PierreBeaulieu, d’Hydro-Québec, et PaulBrosseau, de l’ASP Construction. Elleporte sur les précautions à prendre lors de travaux à proximité des lignesélectriques. La deuxième, sur l’utili-sation du harnais de sécurité pour lestravaux en hauteur, est présentée parLaurent Desbois, ingénieur et conseil-ler à la Direction de la prévention-inspection de la CSST.

La troisième traite des échafaudages.Pierre Bouchard, chargé de projet pourle montage des échafaudages à la Direction de la prévention-inspection de la CSST (photo 19), présente d’abordla nouvelle réglementation. Dans l’assis-tance, trois dames écoutent attentive-ment. « Nous sommes très intéressées,déclare Manon Trudel, conseillère ensanté et sécurité. À la Société de trans-port de Montréal (STM), nous travail-lons à un plan d’action pour la gestiondes échafaudages. »

Deux ouvriers entreprennent ensuitel’érection d’un échafaudage. Une foisle premier étage en place, ils installentune barre ajourée sur laquelle l’ou-vrier qui travaille en hauteur engage lemousqueton de son harnais de sécurité(photo 20). Il s’agit d’un nouveau dis-positif de sécurité mis au point parl’ingénieur Jean Massé, qui nous en fait la description. Cette barre d’assu-rance en aluminium est ultralégère, nepesant que 6 kg. Elle se fixe aux tra-verses latérales du cadre (boulins), et sedésengage aisément lorsqu’on tire surle fil courant entre les deux extrémités.La barre fournit un point d’attache continu pendant toute l’érection del’échafaudage. « La présentation était

très instructive, commente Mme Trudelaprès coup. Voilà un outil qui pourraitbeaucoup nous aider. »

À l’an prochain…En deux jours, le salon a accueilli 4 050 visiteurs. « C’est un excellent résultat pour un salon spécialisé », affirme Serge Fradette, conseiller à laDirection des communications de laCSST. Les 1er et 2 octobre 2002, ledeuxième salon se tiendra au Palais des congrès de Montréal. La moitié des espaces est déjà réservée ou louée.Avis aux intéressés ! Inscrivez l’acti-vité à votre agenda et si vous sou-haitez y participer à titre d’exposant,composez le (514) 395-1808 et de-mandez Marc-André Brazeau. O

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Place de la PréventionComme au centre d’un village, les allées du salon débouchent sur uneplace publique avec son café, ses tablesrondes, son esplanade où une cinquan-taine de sièges sont alignés face à uneestrade tendue de noir. Sur celle-ci, ona placé un fauteuil, un bureau et un ordinateur. Devant un auditoire atten-tif, deux jeunes spécialistes expliquentcomment orienter un écran en fonc-tion des sources lumineuses et dequelle façon régler un fauteuil pourobtenir la meilleure position de travailface à un clavier d’ordinateur. BernardDufour et Catherine Guy sont tousdeux conseillers à la Direction de laprévention-inspection (DPI) de la CSSTet ergonomes de formation (photo 14).Leur présentation est l’une des cinqconférences présentées pendant le salon à la place de la Prévention.

Plus tard, c’est au tour de Luc Ménard,hygiéniste industriel et conseiller à laDPI (photo 15), de traiter de la planifi-cation des mesures d’urgence. Dansl’assistance, une jeune femme prend des notes. Geneviève Magnan est mem-bre du comité de santé et de sécurité d’Onetex. Son entreprise a déjà établiun plan d’urgence. « Je suis venue véri-fier si nous avons pensé à tout, pouravoir une idée de ce que nous devonsfaire », confie-t-elle. En après-midi,Michel Gagné, du Service du répertoiretoxicologique de la CSST, dévoile lesarcanes de la protection respiratoire(photo 16). Il présente le nouveau siteWeb des appareils de protection res-piratoire utilisés au Québec, préparé en collaboration avec l’IRSST1. RogerCouture, de Akzo Nobel, travaille avecdes peintures et des solvants et suit avec

attention les explications. « Je voulaism’assurer que les appareils que nousavons achetés sont conformes aux nou-veaux règlements. Je vais aller vérifiersur le site. » Les deux autres confé-rences portent sur le nouveau Règlementsur la santé et la sécurité du travail et lesauvetage minier en milieu souterrain.

Place au théâtre !Au stand de TAC Com, un directeurmoustachu et une jeune fille enthou-siaste échangent des observations surles opérations qui se déroulent sous

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1 On peut y accéder en consultant le site de laCSST au www.csst.qc.ca.

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Afin de permettre de réduire le nombre et la gravité des accidents dutravail dans ce secteur, le comité sedonne pour buts d’élaborer des procé-dures uniformes et sûres, de proposerdes équipements de même que des

méthodes adaptés aux risques et de suggérer des contenus de formation appropriés pour qualifier davantage la main-d’œuvre. O

Julie Melançon

Le Comité paritaire de l’environnement

Un nouveau dans le décor

À l’avant, de gauche à droite : Robert Bélanger, Direction de la prévention-inspection, CSST ; Lise Tourangeau Anderson, Service Matrec inc., Groupe Sitar ;Nga Hoang, Direction de la prévention-inspection, CSST ; Marc Villeneuve,Entretien industriel Rovan ltée ; Andrée Bouchard, CSN ; Yves Vachon, Syndicatdes travailleurs et des travailleuses – Onyx Industries, CSN.2e rangée : Alain Lavoie, Groupe Onyx ; Serge Trudel, FTQ ; MaryseLafrenière, ASP Transport et entreposage ; Renée Liboiron, Conseil dupatronat du Québec ; Carole Veillette, ministère de la Santé et des Servicessociaux ; Jean-Marie Gauthier, FEESP, CSN ; Robert Ouellet, CSMOE ; Marjolaine Leclerc, Direction des communications, CSST.À l’arrière-plan : Dominique Malo, ASP Transport et entreposage ; Pierre Filiatrault, Direction des relations avec les partenaires, CSST ; Michel Thériault, Syndicat des Teamsters ; René Guyon, FEESP, CSN, MatrecEnvironnement ; François Juneau, FEESP, CSN ; Éric Charbonneau, CSMOE.Ne figurent pas sur la photo : Alain Langlois et Denise Gilbert, ASP –Affaires municipales ; Hans Gruenwald, Hans Gruenwald entreprises inc. ; Nicole Goyer, IRSST. O

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Les membres du Comité paritaire de l’environnement,

photographiés lors de la réunion du 12 septembre 2001

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Le travail, dans le secteur de l’environnement, comporte souvent des risques insoupçonnés pour la santéet la sécurité de ses principaux acteurs.Depuis 1995, à lui seul, le sous-secteurdu nettoyage industriel a enregistré enmoyenne 375 accidents du travail parannée, dont 10 accidents mortels entre1995 et 1999. Il n’en fallait pas pluspour que le comité paritaire de l’envi-ronnement soit formé.

Sous la coordination de la CSST, cenouveau comité a pour but de rendreplus sûres les méthodes de travail dans toutes les entreprises de récupé-ration, de transport et d’entreposage de matières résiduelles dangereuses. Le comité se penchera d’abord sur le nettoyage par jets à haute pression, le pompage sous vide et le travail enespace clos. Par la suite, il consacrerases efforts à l’amélioration des condi-tions de travail dans les centres detransfert et d’entreposage ainsi qu’àl’organisation des premiers secours etdes premiers soins dans l’industrie.

Les cibles ? D’abord les gestion-naires, les superviseurs et les travail-leurs syndiqués ou non de l’industriedu nettoyage industriel. Sont aussivisées les entreprises clientes ou don-neuses d’ouvrage où l’essentiel destravaux de nettoyage et de récupéra-tion sont exécutés.

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Lu pour vous

Ouvrir, fermer…« Pierre Dalrymple est inspecteur debornes d’incendie à Montréal-Nord.Dès le printemps venu et jusqu’à l’automne, il inspecte et il graisse enmoyenne une trentaine de ces prisesd’eau chaque jour. Son travail l’obligeà répéter les mêmes gestes : prendreune clé et tourner l’écrou situé au som-met de la borne afin de faire giclerl’eau. Il exécute ainsi une trentaine detours pour ouvrir l’écrou et autant pourle refermer. […] Un jour, il est victimed’un accident du travail. Diagnostic :tendinite au niveau de la coiffe des rotateurs. Afin de prévenir une re-chute, le médecin lui conseille d’évi-ter les gestes répétitifs au niveau des épaules. Allait-il être contraint de changer d’emploi ? C’est là que lesmembres du comité de santé et de sécu-rité ont décidé de faire en sorte qu’ilpuisse conserver son emploi. […] Il estdécidé de mettre au point un outil quiéviterait à Pierre de répéter les mêmesgestes. On a fait appel à l’ingéniositédes employés des travaux publics deMontréal-Nord. […] La conception etla mise au point d’un appareil pour ouvrir et fermer les bornes d’incendie(perçeuse fonctionnant à l’aide de batteries rechargeables) ont nécessitédeux mois de travail et un investisse-ment d’environ 2 000 $. »

L’APSAM, bulletin de l’Association paritairepour la santé et la sécurité du travailsecteur Affaires municipales, vol. 10, no 2,automne 2001, p. 4.

À la santé du CSS !« Afin d’éviter certaines probléma-tiques plus ou moins pernicieuses, il est de bon augure qu’un comité desanté-sécurité (CSS) prenne le tempsde s’interroger et de réévaluer sonfonctionnement à l’occasion, et ce, spécialement si certains dossiers tardent à se régler. […]

Jour après jour, mois aprèsmois, le souci de la préventiondes accidents du travail et desmaladies professionnelles se répand au Québec. Dans cettechronique destinée à diffuserl’information, Prévention autravail vous propose de courtsextraits d’articles et de repor-tages, aussi variés que possible,publiés par ses partenaires dans des revues, magazinesou bulletins de liaison.

Drôle de pistolet !« Mal utilisé, un pistolet de scellementpeut devenir un bien “ drôle de pisto-let ”. […] Les blessures aux yeux occa-sionnées, entre autres, par l’éclatementdu matériau dans lequel la fixation estancrée constituent le principal risque.Les bruits d’impact et de détonationproduits par le pistolet peuvent causerla surdité chez l’utilisateur. Si le pis-tolet est utilisé dans une atmosphère inflammable, il peut être à l’origined’une explosion. […] Si l’élément defixation passe au travers du matériau, il risque de blesser quelqu’un, sanscompter qu’un travailleur qui tom-berait avec un pistolet chargé pour-rait se blesser, et blesser quelqu’un d’autre, en actionnant accidentellementla gâchette.

« […] Seuls les pistolets de scelle-ment à basse vélocité sont permis surles chantiers de construction. Tous lespistolets à haute vélocité sont interdits.[…] Pour utiliser un pistolet de scelle-ment, vous devez avoir reçu une for-mation et détenir une attestation émisepar le fabricant. Portez une protectionoculaire ainsi qu’une protection audi-tive lors de son utilisation. Chargez-le uniquement lorsque vous êtes prêt à vous en servir, […] ne le laissez jamais sans surveillance lorsqu’il estchargé. […] Ne modifiez pas un pis-tolet de scellement ; seul le fabricantpeut le faire. »

Prévenir aussi, bulletin d’information del’Association paritaire pour la santé et lasécurité du travail du secteur de la cons-truction, vol. 16, no 3, automne 2001, p. 4.

« Rédigé à partir de différents cons-tats, ce numéro de Convergence aide àmieux définir le CSS et fait ressortirplusieurs points essentiels à son bonfonctionnement, dont l’importance derevenir au mandat de base et de se donner des règles précises. Tous inter-reliés, les articles répondent à plusieursquestions d’importance. Est-il du rôledu comité de santé-sécurité de s’occu-per de tous les problèmes en SST ?Quelles sont les véritables réalisationsdu CSS ? En tant que membres du co-mité santé-sécurité, sommes-nous satis-faits du déroulement des réunions ?Communiquons-nous adéquatement ?Connaissons-nous suffisamment bienles fonctions d’un représentant à laprévention ? Dans un premier temps,consultez la page 15 où figure un mini-questionnaire vous permettant d’éva-luer l’état de santé de votre comité afind’y apporter… les soins nécessaires aubesoin ! »

Convergence, revue de gestion de la santé-sécurité du Centre patronal de santé etsécurité du travail du Québec, vol. 17, no 4,novembre 2001, p. 3.

Toilettes comprises…« Certains des articles du Règlementsur la santé et la sécurité du travailconcernent l’entretien du lieu de travail.Ces articles énoncent qu’il faut voir àcontrôler et à réduire au maximum lesémissions de poussière en recourant àdes moyens mécaniques tels que ar-rosage, ventilation, aspiration. Puisqueles toilettes font partie intégrante dulieu de travail, elles sont, elles aussi, ré-glementées. Ainsi, elles doivent êtrenettoyées et lavées avant chaque quartde travail et désinfectées quotidien-nement. »

Prévenir aussi, bulletin d’information del’Association paritaire pour la santé et lasécurité du travail du secteur de la cons-truction, vol. 16, no 4, hiver 2001, p. 4. O

Page 44: Un mauvais rêve… et un cadeau!

Le secourisme fait la fête !À la fin du mois de mai 2002, un événementhors du commun aura lieu à Montréal. Oncélébrera en grande le lancement de la 5e édition du manuel Secourisme en milieu de travail réalisé par la CSST et édité par Les Publications du Québec. Le manuel a un petit frère costaud qui sera aussi de la fête, les deux ayant été conçus pour vivreensemble. Il s’agit de la 2e édition du Guide

pratique du secouriste en milieu de travail. Le manuel compte 281 pages. Abondamment illustré,

il est sans contredit un remarquable outil de formation. Son frérot, au papier robuste, légèrement plastifié pour plus

de commodité, comporte 21 protocoles d’intervention présentés de façon à servir efficacement le secouriste. Lorsque ce dernier est bien formé, son intervention, on le sait, peut faire toute la différence entre la vie et la mort pour une victime.

Le lancement du manuel et du guidepermettra de faire la promotion, auprèsdes clientèles et des partenaires, de l’importance vitale de la continuité d’unprogramme de formation et de sa miseà jour. L’événement sera aussi l’occa-sion rêvée de rappeler aux employeurs qu’ils doivent se conformer à l’obligation d’assurer la présence, en tout temps, durant les heures de travail, du nombrede secouristes nécessaires, comme le prescrit le Règlement sur les normes minimales de premiers secours et de premiers soins.

Une vidéo, respectant les nouveauxcontenus de la 5e édition du manuel, sera également disponible cet automne.Entre les deux saisons, une panoplied’outils sera offerte aux milieux de travail : affiches, brochures, signets, etc.Comme on l’affirme dans l’une desbrochures, « la formation des secouristesen milieu de travail, c’est bon pour toutle monde ! » O MLF

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 45| Prévention au travail | Printemps 2002 |44

En raccourci

Le 29 décembre 2001, Jacques Lamonde, président et chefdes opérations de la CSST depuis 1999, a été nommé par le Conseil des ministres président du conseil d’administra-tion et chef de la direction de la CSST et président de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécuritédu travail, fonctions occupées jusqu’au 28 décembre dernierpar Trefflé Lacombe.

M. Lamonde a cumulé une expérience de près de 30 ans,partagée entre les secteurs public et privé. Il a en effet œuvré au sein de ministères sectoriels : Terres et Forêts, Énergie et Ressources ; d’un ministère à réseau : Santé et Services sociaux, et au Conseil du trésor.

Au cours des 15 dernières années, il est intervenu à plu-sieurs reprises dans le domaine des relations patronales-syndicales, comme négociateur, médiateur ou décideur. Au

début des années 1980, il a participé à la mise en place duvolet santé du régime de santé et de sécurité du travail.

Dans une lettre adressée au personnel de la CSST, le jourde son entrée en fonction, il évoquait « le bel héritage » quilui était laissé : celui d’une grande équipe d’hommes et defemmes ayant à cœur de bien servir les clients employeurs et travailleurs, d’une équipe de direction aguerrie et d’un conseil d’administration qui fait vivre un paritarisme essen-tiel à l’évolution du régime. « Les défis ne manquent pas,tant en matière de réparation, de prévention-inspection, de financement que de gestion interne. Toutes ces questionsreprésentent des enjeux importants qui vont grandissants ».Sa missive se terminait ainsi : « Diriger est une responsa-bilité et un privilège. Diriger la CSST est une énorme res-ponsabilité mais aussi un très grand privilège. »

Nous invitons le lecteur à ne pas rater l’entrevue accordéepar M. Lamonde à la page 46. O MLF

La CSST et l’IRSST ont un nouveau président

Formation en toxicologie et santé au travailDepuis 1983, l’Université de Montréal offre un programme d’études de2e cycle dans le domaine de la toxicologie, sanctionné par un diplômed’études supérieures spécialisées (DESS). Deux options sont offertes :toxicologie générale et analyse du risque.

Les objectifs du programme : former des scientifiques possédantune connaissance des principes et de la méthodologie propres à la toxicologie, et qui seront capables de reconnaître les problèmescausés par l’exposition à des agents chimiques, d’évaluer les propriétéstoxiques de ces agents, de prévoir la portée d’un risque et d’intervenirutilement dans la solution des problèmes d’ordre toxicologique. Le programme s’adresse à des candidats travaillant déjà dans unchamp d’activités spécialisées (professionnels des sciences de la santé humaine ou animale, chercheurs en sciences biomédicales ou en sciences naturelles), ou en voie d’acquérir une formation spécialisée. Il leur permet d’enrichir leurs connaissances en toxicologie pourd’éventuelles applications dans leur spécialité respective.

En outre, le programme de DESS en toxicologie et analyse du risquepermet le passage à la maîtrise en santé environnementale et santéau travail offerte par le Département de santé environnementale et santé au travail de l’Université de Montréal. Pour de plus amplesrenseignements, tél. (514) 343-2280, ou téléc. (514) 343-6668. O

Nomination en OntarioLe 1er janvier 2002, un nouveau président, le Dr Stephen Bornstein,a été nommé à la tête de l’Institut de recherche sur le travail et la santé de l’Ontario. Le but de ses recherches ? Prévenir les lésionsprofessionnelles et favoriser la réadaptation et le retour au travaildes victimes.

Le Dr Bornstein occupait le poste de directeur du Centre derecherche appliquée en santé au Memorial University de Terre-Neuve depuis 1999. En outre, il y enseignait les sciences politiqueset les sciences de la santé. Diplômé PhD de Harvard, il a entamé sacarrière à l’Université McGill en 1979 où il a occupé diverses fonc-tions. Auteur de plusieurs publications, le Dr Bornstein était aussiengagé à titre de codirecteur d’un programme de recherche ensanté et en sécurité du travail en milieu maritime et côtier. O JM

Un Cœur d’Argent…Jules Turcot, conseiller à la Direction dela prévention-inspection de la CSST, estdocteur en médecine expérimentale.C’est aussi un ardent promoteur de la santé. Boursier de la Fondation des maladies du cœur du Québec (FMC)pendant cinq ans, il a par la suite décidé d’aider ceux qui l’ont soutenu au cours de ses études doctorales enfaisant du bénévolat et en acceptant,en 1996, le poste de président régionalde la Fondation (région de Québec).Homme d’action, de réflexion, scien-tifique émérite, esprit rassembleur, habile communicateur, Jules Turcot (àdroite sur la photo) a reçu en décembre2001 une récompense bien méritée, unCœur Québec Argent, des mains de SamL. Donofrio, président de la FMC. « Le Dr Turcot s’est donné corps et âme, pourne pas dire cœur et âme, afin d’assurerle rayonnement de la Fondation dans la grande région de Québec », stipule le communiqué publié par l’organisme.Tout à votre honneur, docteur ! O MLF

Phot

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Prix reconnaissance en sstEn octobre 2001, dans le cadre de la cinquième édition du Carre-four de la santé et de la sécurité du travail de la Mauricie et du Centre-du-Québec, la CSST faisait connaître les lauréats des prix reconnaissance en santé et sécurité du travail. Créé à la demande de représentants syndicaux et patronaux de la région, ce concours encourage les initiatives de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles dans les entreprises.

Dans la catégorie « Initiative relative à l’élimination des risquesassociés au monoxyde de carbone », le prix a été décerné à Doralinternational, spécialisée dans la construction de bateaux de plaisance.Employeur et travailleurs ont fabriqué une enceinte de captation des gaz d’échappement et éliminé du même coup la contamination del’air du lieu de travail pendant les essais des diesels pour les bateaux.Dans la catégorie « 20 travailleurs ou moins », la palme est allée à la Fonderie Benoît Marcoux, qui fabrique des produits en fonte, en aluminium et en bronze. L’entreprise a appliqué des mesures de prévention pour résoudre les problèmes reliés à l’exposition auplomb, à la silice et à la chaleur. Les Machineries Yvon Beaudoinl’ont emporté dans la catégorie « 21 travailleurs ou plus ». L’entre-prise a conçu une étagère automatisée pour le métal en feuille et implanté un système qui a pratiquement éliminé les risques d’accident que présentait la circulation des chariots élé-vateurs, et qui a considéra-blement réduit les risques delésion associés à la manutentiondes plaques. Trefflé Lacombe,alors président du conseil d’administration et chef de ladirection de la CSST, a présidé la cérémonie de remise desprix, en présence de plus de 600 représentants des milieuxde travail de la région. Avis aux intéressés, les prix recon-naissance reviennent en 2002, dans trois régions, cette fois.Informez-vous ! O JM

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Page 45: Un mauvais rêve… et un cadeau!

Le secourisme fait la fête !À la fin du mois de mai 2002, un événementhors du commun aura lieu à Montréal. Oncélébrera en grande le lancement de la 5e édition du manuel Secourisme en milieu de travail réalisé par la CSST et édité par Les Publications du Québec. Le manuel a un petit frère costaud qui sera aussi de la fête, les deux ayant été conçus pour vivreensemble. Il s’agit de la 2e édition du Guide

pratique du secouriste en milieu de travail. Le manuel compte 281 pages. Abondamment illustré,

il est sans contredit un remarquable outil de formation. Son frérot, au papier robuste, légèrement plastifié pour plus

de commodité, comporte 21 protocoles d’intervention présentés de façon à servir efficacement le secouriste. Lorsque ce dernier est bien formé, son intervention, on le sait, peut faire toute la différence entre la vie et la mort pour une victime.

Le lancement du manuel et du guidepermettra de faire la promotion, auprèsdes clientèles et des partenaires, de l’importance vitale de la continuité d’unprogramme de formation et de sa miseà jour. L’événement sera aussi l’occa-sion rêvée de rappeler aux employeurs qu’ils doivent se conformer à l’obligation d’assurer la présence, en tout temps, durant les heures de travail, du nombrede secouristes nécessaires, comme le prescrit le Règlement sur les normes minimales de premiers secours et de premiers soins.

Une vidéo, respectant les nouveauxcontenus de la 5e édition du manuel, sera également disponible cet automne.Entre les deux saisons, une panoplied’outils sera offerte aux milieux de travail : affiches, brochures, signets, etc.Comme on l’affirme dans l’une desbrochures, « la formation des secouristesen milieu de travail, c’est bon pour toutle monde ! » O MLF

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 45| Prévention au travail | Printemps 2002 |44

En raccourci

Le 29 décembre 2001, Jacques Lamonde, président et chefdes opérations de la CSST depuis 1999, a été nommé par le Conseil des ministres président du conseil d’administra-tion et chef de la direction de la CSST et président de l’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécuritédu travail, fonctions occupées jusqu’au 28 décembre dernierpar Trefflé Lacombe.

M. Lamonde a cumulé une expérience de près de 30 ans,partagée entre les secteurs public et privé. Il a en effet œuvré au sein de ministères sectoriels : Terres et Forêts, Énergie et Ressources ; d’un ministère à réseau : Santé et Services sociaux, et au Conseil du trésor.

Au cours des 15 dernières années, il est intervenu à plu-sieurs reprises dans le domaine des relations patronales-syndicales, comme négociateur, médiateur ou décideur. Au

début des années 1980, il a participé à la mise en place duvolet santé du régime de santé et de sécurité du travail.

Dans une lettre adressée au personnel de la CSST, le jourde son entrée en fonction, il évoquait « le bel héritage » quilui était laissé : celui d’une grande équipe d’hommes et defemmes ayant à cœur de bien servir les clients employeurs et travailleurs, d’une équipe de direction aguerrie et d’un conseil d’administration qui fait vivre un paritarisme essen-tiel à l’évolution du régime. « Les défis ne manquent pas,tant en matière de réparation, de prévention-inspection, de financement que de gestion interne. Toutes ces questionsreprésentent des enjeux importants qui vont grandissants ».Sa missive se terminait ainsi : « Diriger est une responsa-bilité et un privilège. Diriger la CSST est une énorme res-ponsabilité mais aussi un très grand privilège. »

Nous invitons le lecteur à ne pas rater l’entrevue accordéepar M. Lamonde à la page 46. O MLF

La CSST et l’IRSST ont un nouveau président

Formation en toxicologie et santé au travailDepuis 1983, l’Université de Montréal offre un programme d’études de2e cycle dans le domaine de la toxicologie, sanctionné par un diplômed’études supérieures spécialisées (DESS). Deux options sont offertes :toxicologie générale et analyse du risque.

Les objectifs du programme : former des scientifiques possédantune connaissance des principes et de la méthodologie propres à la toxicologie, et qui seront capables de reconnaître les problèmescausés par l’exposition à des agents chimiques, d’évaluer les propriétéstoxiques de ces agents, de prévoir la portée d’un risque et d’intervenirutilement dans la solution des problèmes d’ordre toxicologique. Le programme s’adresse à des candidats travaillant déjà dans unchamp d’activités spécialisées (professionnels des sciences de la santé humaine ou animale, chercheurs en sciences biomédicales ou en sciences naturelles), ou en voie d’acquérir une formation spécialisée. Il leur permet d’enrichir leurs connaissances en toxicologie pourd’éventuelles applications dans leur spécialité respective.

En outre, le programme de DESS en toxicologie et analyse du risquepermet le passage à la maîtrise en santé environnementale et santéau travail offerte par le Département de santé environnementale et santé au travail de l’Université de Montréal. Pour de plus amplesrenseignements, tél. (514) 343-2280, ou téléc. (514) 343-6668. O

Nomination en OntarioLe 1er janvier 2002, un nouveau président, le Dr Stephen Bornstein,a été nommé à la tête de l’Institut de recherche sur le travail et la santé de l’Ontario. Le but de ses recherches ? Prévenir les lésionsprofessionnelles et favoriser la réadaptation et le retour au travaildes victimes.

Le Dr Bornstein occupait le poste de directeur du Centre derecherche appliquée en santé au Memorial University de Terre-Neuve depuis 1999. En outre, il y enseignait les sciences politiqueset les sciences de la santé. Diplômé PhD de Harvard, il a entamé sacarrière à l’Université McGill en 1979 où il a occupé diverses fonc-tions. Auteur de plusieurs publications, le Dr Bornstein était aussiengagé à titre de codirecteur d’un programme de recherche ensanté et en sécurité du travail en milieu maritime et côtier. O JM

Un Cœur d’Argent…Jules Turcot, conseiller à la Direction dela prévention-inspection de la CSST, estdocteur en médecine expérimentale.C’est aussi un ardent promoteur de la santé. Boursier de la Fondation des maladies du cœur du Québec (FMC)pendant cinq ans, il a par la suite décidé d’aider ceux qui l’ont soutenu au cours de ses études doctorales enfaisant du bénévolat et en acceptant,en 1996, le poste de président régionalde la Fondation (région de Québec).Homme d’action, de réflexion, scien-tifique émérite, esprit rassembleur, habile communicateur, Jules Turcot (àdroite sur la photo) a reçu en décembre2001 une récompense bien méritée, unCœur Québec Argent, des mains de SamL. Donofrio, président de la FMC. « Le Dr Turcot s’est donné corps et âme, pourne pas dire cœur et âme, afin d’assurerle rayonnement de la Fondation dans la grande région de Québec », stipule le communiqué publié par l’organisme.Tout à votre honneur, docteur ! O MLF

Phot

o Fon

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n de

s mal

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ur

Prix reconnaissance en sstEn octobre 2001, dans le cadre de la cinquième édition du Carre-four de la santé et de la sécurité du travail de la Mauricie et du Centre-du-Québec, la CSST faisait connaître les lauréats des prix reconnaissance en santé et sécurité du travail. Créé à la demande de représentants syndicaux et patronaux de la région, ce concours encourage les initiatives de prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles dans les entreprises.

Dans la catégorie « Initiative relative à l’élimination des risquesassociés au monoxyde de carbone », le prix a été décerné à Doralinternational, spécialisée dans la construction de bateaux de plaisance.Employeur et travailleurs ont fabriqué une enceinte de captation des gaz d’échappement et éliminé du même coup la contamination del’air du lieu de travail pendant les essais des diesels pour les bateaux.Dans la catégorie « 20 travailleurs ou moins », la palme est allée à la Fonderie Benoît Marcoux, qui fabrique des produits en fonte, en aluminium et en bronze. L’entreprise a appliqué des mesures de prévention pour résoudre les problèmes reliés à l’exposition auplomb, à la silice et à la chaleur. Les Machineries Yvon Beaudoinl’ont emporté dans la catégorie « 21 travailleurs ou plus ». L’entre-prise a conçu une étagère automatisée pour le métal en feuille et implanté un système qui a pratiquement éliminé les risques d’accident que présentait la circulation des chariots élé-vateurs, et qui a considéra-blement réduit les risques delésion associés à la manutentiondes plaques. Trefflé Lacombe,alors président du conseil d’administration et chef de ladirection de la CSST, a présidé la cérémonie de remise desprix, en présence de plus de 600 représentants des milieuxde travail de la région. Avis aux intéressés, les prix recon-naissance reviennent en 2002, dans trois régions, cette fois.Informez-vous ! O JM

Phot

o Gill

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rtier

Page 46: Un mauvais rêve… et un cadeau!

des besoins d’un milieu, aboutit à des résultats. À preuve, la formation donnéeaux travailleurs et aux contremaîtres de la forêt, en matière d’abattage ma-nuel. Le site Web de la CSST fournira,pour sa part, des renseignements tant à l’employeur qu’au travailleur, afin de favoriser et d’encourager la prise encharge de la santé et de la sécurité par le milieu.

PT O La CSST est-elle en mesure de livrer la marchandise, pour ce quiest de la connaissance organisée des risques et des moyens existantspour les prévenir à la source ?

JL O Plusieurs dangers sont documentéset des possibilités de solutions sont déjàconnues. Prenons pour exemple le sec-teur des blanchisseries et du nettoyage àsec mécanisé. On sait que les travailleurset les travailleuses de ce secteur sont exposés à des dangers d’ordre ergono-mique et chimique. Les premiers sont enlien avec la manipulation des vêtements,le pressage, l’emballage et la cadence. Il

est possible de les prévenir en modi-fiant les postes de travail. Pour ce qui estdes risques chimiques liés à l’utilisationdu perchloroéthylène, il existe plusieurs solutions dont la plus pertinente est lasubstitution du produit.

PT O Il est aussi question d’assouplirle mode de facturation pour les PME ?

JL O Oui. En 2004, leurs cotisationsseront fixées sur la base des salaires ver-sés plutôt que sur l’estimation de leurmasse salariale annuelle. À cette fin, la CSST investira près de 10 millions de dollars pour modifier la méthode en conséquence. Sur le plan des incitatifs financiers, divers scénarios sont envi-sagés. Par exemple, trouver une façon de récompenser les efforts de préven-tion des PME. Les mutuelles jouent déjà ce rôle, d’une certaine manière, en accordant des réductions de primesaux petites entreprises les plus perfor-mantes. Elles en regroupent actuelle-ment environ 15 000.

PT O La campagne télé de l’automne2001 avec ses quatre messages choc,le Salon santé et sécurité du travail2001 ont fait l’objet de sondages.Quels en sont les résultats ?

JL O Excellents et très encourageants.Pour ce qui est du salon, le taux de satis-faction générale des visiteurs est de 8,5 sur 10. Sept répondants sur dix y ont découvert un nouveau produit ou un nouveau service. Huit sur dix ont visitéle stand de la CSST. Du côté des expo-sants, le taux de satisfaction générale est de 7,57 sur 10. Près de quatre sur cinq ont affirmé vouloir revenir en 2002.La qualité des visiteurs a été particuliè-rement appréciée. Quant à la campagnede publicité à la télé, les résultats in-diquent que pour 97 % des sondés, lesquatre messages étaient clairs et, de fa-çon générale, les objectifs ont été biencompris. Près de la moitié des répon-dants ont parlé de la campagne avec au moins sept autres personnes. Ceux entre 18 et 44 ans en ont davantage discuté. Enfin, 93 % des répondants ontreconnu la CSST comme annonceur.L’évaluation de la campagne n’est pasterminée. D’ici quelques mois, nousvérifierons aussi son impact dans les milieux de travail. O

Monique Legault Faucher

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 47

Prévention au travail OPourquoi vous intéressez-vous tantaux PME ?

Jacques Lamonde O Les en-treprises de 20 travailleurs et moins représentent 80 % de notre clientèle em-ployeurs. Dans les faits, 144 000 PMEsont inscrites à la CSST. La plupart deces entreprises, réparties dans des sec-teurs d’activité très variés, ont un régimede tarification qui n’est pas réactif à leur performance en gestion de la santé-sécurité — je parle du mode de tarifica-tion au taux de l’unité —, un état de faitqui ne les incite pas particulièrement àfaire de la prévention. Par ailleurs, nosservices d’inspection ne peuvent couvrirtoutes les PME à cause, précisément, deleur très grand nombre. Enfin, la CSSTn’a pas fini de rendre accessible à ces entreprises toute la documentation trai-tant des risques connus. Pour ces raisons,les efforts de prévention dans ces lieux sont plus difficiles. Il fallait donc trou-ver de nouvelles approches correspon-dant davantage à la réalité des PME. Les réflexions auxquelles ont abouti lesChantiers 2000 (l’un des volets de l’exer-cice de planification stratégique de laCSST) ont incité le comité de directionde la Commission à former un groupe de travail baptisé « Comité PME ». Nous avons commencé par étudier lescaractéristiques propres aux petites etaux moyennes entreprises en matière de prévention-inspection, de réparation,de financement et de communication.Donc, nous possédons désormais un portrait assez fidèle du secteur. Ainsi, lesentreprises comptant un petit nombre de travailleurs représentaient, en 1998, 31 % des coûts des lésions alors qu’ellesavaient moins de 20 % des accidents, soitdes frais moyens de 13 903 $ par acci-dent, comparativement à 7 402 $ pourcelles de plus de 20 travailleurs.

PT O L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a fait une étude sur les PME québécoises…

JL O Oui, le rapport déposé en 1999nous a, lui aussi, appris un certain nombre de choses. Selon l’Institut, le niveau de risque est plus élevé dansles petites entreprises. Les deux tiers des patrons de PME interviewés sontpeu conscients des risques potentielsprésents dans leur établissement. Enoutre, aucun de leurs travailleurs n’estspécialisé en prévention.

PT O Avez-vous consulté les PME ?

JL O Six groupes de discussion ont été organisés avec des représentants de PME des régions de Montréal et deQuébec. Nous voulions savoir ce qu’ilsattendaient de nous. En prévention-inspection, les PME veulent que la CSST les informe des risques présentsdans leur secteur. Incidemment, l’IRSSTa mis au point, à l’intention du sec-teur de l’habillement, une grille d’auto-évaluation des risques. Et 14 autres sonten voie de réalisation pour des activitésdistinctes du secteur de la fabrication de produits en métal. Ces outils de-vraient permettre aux entreprises de ces deux secteurs de repérer des situa-tions de risque et de choisir des mesures

de prévention adaptées, donc de mieuxprendre en charge la santé et la sécuritédes travailleurs. Dans un autre ordred’idées, les PME aimeraient que la Com-mission donne de la formation aux tra-vailleurs et qu’elle soit plus présente enmilieu scolaire pour diffuser de l’infor-mation en santé et en sécurité du travail.Elles pensent que les jeunes travailleursexécutent leurs tâches avec moins desécurité par manque de formation.

PT O Que comptez-vous faire, concrètement, pour répondre aux besoins et aux attentes des PME ?

JL O Relever ce défi est une des grandespriorités de la CSST. Cette préoccu-pation se traduit de diverses manières.Ainsi, la campagne de prévention lancéeen automne 2001 s’adressait aux PME,et les messages publicitaires diffusés à latélévision reflétaient des situations detravail courantes dans ces entreprises.Par ailleurs, convaincue tout comme lesPME que la prévention doit être enra-cinée tôt, la Commission a égalementélaboré, en parallèle, un sérieux pland’action jeunesse comportant une cam-pagne d’éducation et de sensibilisation.Nous visons les élèves du primaire, du secondaire, ceux inscrits en formationprofessionnelle et technique et, bien sûr, les élèves des cégeps et les étudiants des universités. Pour ce qui est des

| Prévention au travail | Printemps 2002 |46

Perspectives

par la prévention!Les PME du Québec

vont se faire courtiser…

Chez nous, comme dans les autres provinces, les entreprises de 20 travailleurs et moins n’ont guère les moyens ni le temps de s’occuper

de prévention. Mais la situation est sur le pointde changer. Du nouveau, du beau, du concret en vue !Jacques Lamonde, nouveau président du conseil d’administration et chef de la direction de la CSST,explique la démarche poursuivie par un comité de travail entièrement consacré aux PME, dont ilassume la responsabilité.

« Nous avons étudié les caractéristiques

propres aux petites et aux moyennes

entreprises en matière de prévention-

inspection, de réparation, de financement

et de communication », explique

Jacques Lamonde, nouveau président

du conseil d’administration

et chef de la direction de la CSST.

entreprises, nous allons les aider à ac-quérir des habiletés qui leur permettrontde repérer les situations de risque et deles corriger. Pour les convaincre, nousleur ferons voir le lien entre un milieubien organisé sur le plan de la santé et dela sécurité du travail, et la productivité,qui intéresse de manière particulière les PME dont la survie est souvent pré-caire. Le matériel didactique — affiches,brochures, vidéos, guides et fiches tech-niques, grille d’auto-évaluation, etc. —,tout comme les sessions de formation,sera produit avec la collaboration de nos partenaires et adapté à chaque sous-secteur d’activité économique, et aussiaux participants. Ces documents serontproposés aux PME dans une perspectivede sensibilisation et de formation. Noussommes convaincus qu’un programmede formation fait sur mesure, en fonction

par la prévention!

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Page 47: Un mauvais rêve… et un cadeau!

des besoins d’un milieu, aboutit à des résultats. À preuve, la formation donnéeaux travailleurs et aux contremaîtres de la forêt, en matière d’abattage ma-nuel. Le site Web de la CSST fournira,pour sa part, des renseignements tant à l’employeur qu’au travailleur, afin de favoriser et d’encourager la prise encharge de la santé et de la sécurité par le milieu.

PT O La CSST est-elle en mesure de livrer la marchandise, pour ce quiest de la connaissance organisée des risques et des moyens existantspour les prévenir à la source ?

JL O Plusieurs dangers sont documentéset des possibilités de solutions sont déjàconnues. Prenons pour exemple le sec-teur des blanchisseries et du nettoyage àsec mécanisé. On sait que les travailleurset les travailleuses de ce secteur sont exposés à des dangers d’ordre ergono-mique et chimique. Les premiers sont enlien avec la manipulation des vêtements,le pressage, l’emballage et la cadence. Il

est possible de les prévenir en modi-fiant les postes de travail. Pour ce qui estdes risques chimiques liés à l’utilisationdu perchloroéthylène, il existe plusieurs solutions dont la plus pertinente est lasubstitution du produit.

PT O Il est aussi question d’assouplirle mode de facturation pour les PME ?

JL O Oui. En 2004, leurs cotisationsseront fixées sur la base des salaires ver-sés plutôt que sur l’estimation de leurmasse salariale annuelle. À cette fin, la CSST investira près de 10 millions de dollars pour modifier la méthode en conséquence. Sur le plan des incitatifs financiers, divers scénarios sont envi-sagés. Par exemple, trouver une façon de récompenser les efforts de préven-tion des PME. Les mutuelles jouent déjà ce rôle, d’une certaine manière, en accordant des réductions de primesaux petites entreprises les plus perfor-mantes. Elles en regroupent actuelle-ment environ 15 000.

PT O La campagne télé de l’automne2001 avec ses quatre messages choc,le Salon santé et sécurité du travail2001 ont fait l’objet de sondages.Quels en sont les résultats ?

JL O Excellents et très encourageants.Pour ce qui est du salon, le taux de satis-faction générale des visiteurs est de 8,5 sur 10. Sept répondants sur dix y ont découvert un nouveau produit ou un nouveau service. Huit sur dix ont visitéle stand de la CSST. Du côté des expo-sants, le taux de satisfaction générale est de 7,57 sur 10. Près de quatre sur cinq ont affirmé vouloir revenir en 2002.La qualité des visiteurs a été particuliè-rement appréciée. Quant à la campagnede publicité à la télé, les résultats in-diquent que pour 97 % des sondés, lesquatre messages étaient clairs et, de fa-çon générale, les objectifs ont été biencompris. Près de la moitié des répon-dants ont parlé de la campagne avec au moins sept autres personnes. Ceux entre 18 et 44 ans en ont davantage discuté. Enfin, 93 % des répondants ontreconnu la CSST comme annonceur.L’évaluation de la campagne n’est pasterminée. D’ici quelques mois, nousvérifierons aussi son impact dans les milieux de travail. O

Monique Legault Faucher

| Prévention au travail | Printemps 2002 | 47

Prévention au travail OPourquoi vous intéressez-vous tantaux PME ?

Jacques Lamonde O Les en-treprises de 20 travailleurs et moins représentent 80 % de notre clientèle em-ployeurs. Dans les faits, 144 000 PMEsont inscrites à la CSST. La plupart deces entreprises, réparties dans des sec-teurs d’activité très variés, ont un régimede tarification qui n’est pas réactif à leur performance en gestion de la santé-sécurité — je parle du mode de tarifica-tion au taux de l’unité —, un état de faitqui ne les incite pas particulièrement àfaire de la prévention. Par ailleurs, nosservices d’inspection ne peuvent couvrirtoutes les PME à cause, précisément, deleur très grand nombre. Enfin, la CSSTn’a pas fini de rendre accessible à ces entreprises toute la documentation trai-tant des risques connus. Pour ces raisons,les efforts de prévention dans ces lieux sont plus difficiles. Il fallait donc trou-ver de nouvelles approches correspon-dant davantage à la réalité des PME. Les réflexions auxquelles ont abouti lesChantiers 2000 (l’un des volets de l’exer-cice de planification stratégique de laCSST) ont incité le comité de directionde la Commission à former un groupe de travail baptisé « Comité PME ». Nous avons commencé par étudier lescaractéristiques propres aux petites etaux moyennes entreprises en matière de prévention-inspection, de réparation,de financement et de communication.Donc, nous possédons désormais un portrait assez fidèle du secteur. Ainsi, lesentreprises comptant un petit nombre de travailleurs représentaient, en 1998, 31 % des coûts des lésions alors qu’ellesavaient moins de 20 % des accidents, soitdes frais moyens de 13 903 $ par acci-dent, comparativement à 7 402 $ pourcelles de plus de 20 travailleurs.

PT O L’Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et en sécurité du travail (IRSST) a fait une étude sur les PME québécoises…

JL O Oui, le rapport déposé en 1999nous a, lui aussi, appris un certain nombre de choses. Selon l’Institut, le niveau de risque est plus élevé dansles petites entreprises. Les deux tiers des patrons de PME interviewés sontpeu conscients des risques potentielsprésents dans leur établissement. Enoutre, aucun de leurs travailleurs n’estspécialisé en prévention.

PT O Avez-vous consulté les PME ?

JL O Six groupes de discussion ont été organisés avec des représentants de PME des régions de Montréal et deQuébec. Nous voulions savoir ce qu’ilsattendaient de nous. En prévention-inspection, les PME veulent que la CSST les informe des risques présentsdans leur secteur. Incidemment, l’IRSSTa mis au point, à l’intention du sec-teur de l’habillement, une grille d’auto-évaluation des risques. Et 14 autres sonten voie de réalisation pour des activitésdistinctes du secteur de la fabrication de produits en métal. Ces outils de-vraient permettre aux entreprises de ces deux secteurs de repérer des situa-tions de risque et de choisir des mesures

de prévention adaptées, donc de mieuxprendre en charge la santé et la sécuritédes travailleurs. Dans un autre ordred’idées, les PME aimeraient que la Com-mission donne de la formation aux tra-vailleurs et qu’elle soit plus présente enmilieu scolaire pour diffuser de l’infor-mation en santé et en sécurité du travail.Elles pensent que les jeunes travailleursexécutent leurs tâches avec moins desécurité par manque de formation.

PT O Que comptez-vous faire, concrètement, pour répondre aux besoins et aux attentes des PME ?

JL O Relever ce défi est une des grandespriorités de la CSST. Cette préoccu-pation se traduit de diverses manières.Ainsi, la campagne de prévention lancéeen automne 2001 s’adressait aux PME,et les messages publicitaires diffusés à latélévision reflétaient des situations detravail courantes dans ces entreprises.Par ailleurs, convaincue tout comme lesPME que la prévention doit être enra-cinée tôt, la Commission a égalementélaboré, en parallèle, un sérieux pland’action jeunesse comportant une cam-pagne d’éducation et de sensibilisation.Nous visons les élèves du primaire, du secondaire, ceux inscrits en formationprofessionnelle et technique et, bien sûr, les élèves des cégeps et les étudiants des universités. Pour ce qui est des

| Prévention au travail | Printemps 2002 |46

Perspectives

par la prévention!Les PME du Québec

vont se faire courtiser…

Chez nous, comme dans les autres provinces, les entreprises de 20 travailleurs et moins n’ont guère les moyens ni le temps de s’occuper

de prévention. Mais la situation est sur le pointde changer. Du nouveau, du beau, du concret en vue !Jacques Lamonde, nouveau président du conseil d’administration et chef de la direction de la CSST,explique la démarche poursuivie par un comité de travail entièrement consacré aux PME, dont ilassume la responsabilité.

« Nous avons étudié les caractéristiques

propres aux petites et aux moyennes

entreprises en matière de prévention-

inspection, de réparation, de financement

et de communication », explique

Jacques Lamonde, nouveau président

du conseil d’administration

et chef de la direction de la CSST.

entreprises, nous allons les aider à ac-quérir des habiletés qui leur permettrontde repérer les situations de risque et deles corriger. Pour les convaincre, nousleur ferons voir le lien entre un milieubien organisé sur le plan de la santé et dela sécurité du travail, et la productivité,qui intéresse de manière particulière les PME dont la survie est souvent pré-caire. Le matériel didactique — affiches,brochures, vidéos, guides et fiches tech-niques, grille d’auto-évaluation, etc. —,tout comme les sessions de formation,sera produit avec la collaboration de nos partenaires et adapté à chaque sous-secteur d’activité économique, et aussiaux participants. Ces documents serontproposés aux PME dans une perspectivede sensibilisation et de formation. Noussommes convaincus qu’un programmede formation fait sur mesure, en fonction

par la prévention!

Phot

o Hélè

ne Ro

chon

Page 48: Un mauvais rêve… et un cadeau!