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UN ESPACE MONDIALISE (10 heures)

Introduction : l’organisation géographique du monde.

Partie 1 : MONDIALISATION ET INTERDEPENDANCES (6 heures)

Problématiques :

-Qu'est-ce que la mondialisation?

-Quels sont ses acteurs, ses lieux?

-Comment contribue-t-elle à renouveler l'organisation du monde actuel?

Etude de document type bac.

Doc 1 : manuel, 2 p 30, un monde hiérarchisé par les échanges Doc 2: manuel, 2 p 32, les migrations internationales Doc 3 : manuel, 2 p 34, répartitions des 300 premières FTN mondiales Doc 4 : manuel, 3 p 137, New York, ville globale Doc 5: le denim

Doc 6: manuel, 3 p 20, porte-conteneurs au large du Havre Questions préparatoires : 1) Docs 1, 2, 3 : Identifiez les flux qui caractérisent la mondialisation, en étant attentif à leur provenance et

à leur destination. 2) Docs 3, 4, 5, 6 : Comment fonctionnent les grandes entreprises dans la mondialisation ? 3) Docs 1, 3, 4, 6 : Quels sont les centres de la mondialisation et comment sont-ils connectés entre eux ? 4) Docs 1 à 5 : Montrez que la mondialisation est source de déséquilibres dans l’espace mondial, même si

elle contribue à créer des richesses. Réponse organisée : la mondialisation des échanges : aspects, acteurs, enjeux.

UN ESPACE MONDIALISE (10 heures)

Introduction : l’organisation géographique du monde.

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Partie 1 : CENTRES D’IMPULSION ET FLUX (6 heures)

Problématiques :

-Qu'est-ce que la mondialisation?

-Quels sont ses acteurs, ses lieux?

-Comment contribue-t-elle à renouveler l'organisation du monde actuel?

Etude de document type bac.

Doc 1 : manuel, 2 p 30, un monde hiérarchisé par les échanges Doc 2: manuel, 2 p 32, les migrations internationales Doc 3 : manuel, 2 p 34, répartitions des 300 premières FTN mondiales Doc 4 : manuel, 3 p 137, New York, ville globale Doc 5: le denim

Doc 6: manuel, 3 p 20, porte-conteneurs au large du Havre Questions préparatoires :

1) Docs 1, 2, 3 : Identifiez les flux qui caractérisent la mondialisation, en étant attentif à leur provenance et à leur destination.

2) Docs 3, 4, 5, 6 : Comment fonctionnent les grandes entreprises dans la mondialisation ?

3) Docs 1, 3, 4, 6 : Quels sont les centres de la mondialisation et comment sont-ils connectés entre eux ?

4) Docs 1 à 5 : Montrez que la mondialisation est source de déséquilibres dans l’espace mondial, même si elle contribue à créer des richesses.

Réponse organisée : la mondialisation des échanges : aspects, acteurs, enjeux.

I-QUELS FLUX CARACTERISENT LA MONDIALISATION ?

1-Comment la mondialisation influence les migrations internationales ?

2-Comment comprendre l’essor des différents flux de marchandises ?

3-Que sont les flux informels ?

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II-QUELS SONT LES ACTEURS DE LA MONDIALISATION ?

1-Quel rôle clef pour les FTN ?

2-Quel rôle jouent les ensembles régionaux ?

3-Quelle place pour les organisations et les institutions internationales ?

III-QUELS SONT LES ESPACES MOTEURS DE LA MONDIALISATION?

1-Qu'est-ce qu'une métropole mondiale?

2-Comment fonctionne une façade littorale et qu'est-ce qu'une interface?

3-Qu'est-ce qu'un « hub »?

4- Une relation « centres – périphéries – marges »

PARTIE 2 : LES AUTRES LOGIQUES D’ORGANISATION DE L’ESPACE MONDIAL (4 heures)

Problématiques :

-Avec la mondialisation, les frontières s’effacent-elles au profit d’un « village global ?

-Ou bien la mondialisation avive-t-elle des contestations à l’origine de conflits entre civilisations?

I-EXISTE-T-IL UN « CHOC DES CIVILISATIONS » (S.HUNTINGTON)?

1-Qu’est-ce qu’une civilisation ?

2-L’affrontement est-il inévitable ?

II-COMMENT LES ETATS CONTINUENT A ORGANISER L’ESPACE MONDIAL ?

1-Pourquoi le maillage des Etats est-il encore fondamental?

2-Est-ce la fin de l'Etat et des « territoires »? (B.BADIE)

III-COMMENT LA MONDIALISATION EST-ELLE CONTESTEE ET REMISE EN CAUSE ?

1-Peut-on inventer une « autre mondialisation » (J.STIGLITZ)?

2-Quels autres débats traversent notre mondialisation ?

Notions essentielles. AID, Altermondialisation, archipel métropolitain mondial (AMM), BIRD, civilisation (aire de), déréglementation (et dérégulation), développement, développement soutenable, Etat, flux, FMI, frontière, FTN, G8, globalisation, IDE, IDH, interdépendance, interface, IPH, métropolisation, mondialisation, NTIC (et net economy), OMC, ONG, PED-PDEM-PMA (et nord – sud) réseaux, Triade, « ville-monde »

Schémas essentiels.

Le fonctionnement de la frontière Etats-Unis – Mexique, définition de l’Etat, le système monde, une façade maritime, une métropole mondiale Sujets de composition possibles.

Mondialisation et inégalités de développement - l’espace mondial : des Nords et des Suds - mondialisation et nouvelle organisation de l’espace économique mondial - la « Triade » dans l’espace mondial - la mondialisation fait-elle disparaître les différences culturelles ?- les villes dans la mondialisation- les FMN et leur rôle la mondialisation - les Etats et la mondialisation - les migrations internationales, expression de la mondialisation. La mondialisation, aspects, facteurs, limites– la mondialisation, un phénomène en débats. Sujets de croquis possibles.

Les Nords et les Suds - mondialisation et inégalités de développement - l’espace mondial : centres d’impulsion et flux- la mobilité des hommes, reflet de la mondialisation - les grandes aires culturelles dans le monde.

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UN ESPACE MONDIALISE (10 heures)

Introduction : l’organisation géographique du monde.

A la fin du 20ème siècle, vision d’un « monde fini »

-Sur le plan géopolitique, FUKUYAMA ( américain d’origine japonaise chercheur au MIT, ayant travaillé au

département d’Etat) évoque la « fin de l’histoire » avec la chute de l’URSS et la fin des mouvements de

décolonisation, et donc la victoire définitive du libéralisme économique et politique sur le communisme.

B.BADIE prolonge cette logique, avec l'idée soutenue de la « fin des territoires ». En bouleversant

l’équilibre fondé sur des Etats territorialisés avec des frontières, le phénomène pousse à repenser

l’organisation du monde. Aujourd’hui le modèle dominant est le libéralisme, fondé sur l’économie de

marché. Avec lui voyage un nouveau mode de vie.

-sur le plan économique et socio-culturel : idée développé par MAC LUHAN d’un « village planétaire », d’un

village global (1962). Cela se manifeste aujourd'hui par la facilité avec laquelle l'image se transporte d'un

point à un autre de la planète. Le transfert simultané d’informations ferait de chaque homme le membre

d’un même village (cf le coup de tête de Zidane en finale de la coupe du monde 2006, les feux en Grèce, le

cyclone Dean, les records de Bolt ou Phelps à Pékin, les événements en Ossétie ou en Iran ...)

-naissance d’une civilisation universelle par le raccourcissement de l’espace temps et le développement

des échanges internationaux. Va de pair avec l’homogénéisation des modes de vie et des comportements,

sur le modèle américain. Ceci est rendu possible par l’économie multinationale fondée sur la division

internationale du travail. Cela coïncide avec l’émergence d’un modèle culturel américain s’étendant à la

planète entière dont les symboles sont Coca, Mac Do, internet…

Mais une vision idyllique car la réalité est bien différente. Le monde actuel se caractérise :

-sur le plan géopolitique : un monde éclaté (plus de 200 Etats), chaotique (multiplication des points

chauds) marqué par l’instabilité et l’insécurité (11 septembre, attentats au Moyen Orient). La fin de

l’affrontement est – ouest ne débouche pas sur la stabilité politique. En plus, malgré cette volonté

d’unification à l’échelle mondiale, découpage possible de la planète en grandes « aires de civilisation »

(chaque aire étant fondée sur une langue, une religion, des coutumes et des lois reconnues par la majorité

de ses membres). Pour certains, plus d’affrontements que de rapprochements possibles (cf HUNTINGTON,

le « choc des civilisations »).

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-sur le plan économique, un monde inégalitaire, avec des riches et des pauvres, et même des pauvres

parmi les riches (ex Russie). Ce qui pousse à repenser la mondialisation, pour savoir si une autre voix est

possible. Tel est le sens des thèses développées par J.STIGLITZ, ex conseiller privé de Clinton et prix Nobel

d'Economie, dans son ouvrage paru l'an dernier (Pour une autre mondialisation). Un monde en constant

bouleversement, multipolaire où émergent des puissances régionales avec une rapidité déconcertante, les

BRIC.

-résistance au modèle « occidental », en fait américain, rejet de la « contamination », à travers par ex le

modèle altermondialiste (ATTAC). Certaines formes sont néanmoins plus violentes, si l'on considère que les

intégrismes religieux se nourrissent aussi des cassures sociales aggravées par la mondialisation. Ces

résistances nourrissent une importante réflexion sur un capitalisme qui doit être plus respectueux de

l’environnement (cf Al Gore, Une vérité qui dérange, doc 5 p 65). Exemple particulier de l’Inde aussi, pilier

de la résistance culturelle à l’américanisation (ex de Bollywood).

>>> paradoxe d’un monde balkanisé, éclaté, qui cherche de plus en plus à s’unifier.

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Partie 1 : MONDIALISATION ET INTERDEPENDANCES (6 heures)

Pourquoi parler d’interdépendances ?

Dans le cadre d’un système de libre-échange, les Etats, au moins sur le plan économique, sont liés

les uns aux autres et dépendants les uns des autres. Plus que de dépendance on doit parler de

complémentarité. On dit qu’ils sont en interconnexion économique, sociale et culturelle. Dans l’absolu, ce

système rend plus difficile les affrontements frontaux entre Etats, car l’isolement peut être source de

déclin ; on ne parle plus que d’Etats intégrés ( ou non) au « système monde ». C'est une des raisons

expliquant que la construction européenne ait été initialement une construction économique avec pour but

d'éviter un conflit franco-allemand.

Cette notion d’interdépendance met en avant deux composantes fondamentales de la mondialisation, celle

de flux et de réseaux. C'est l'aboutissement de la théorie du battement d’aile du papillon. Un battement

d’aile de papillon dans le Pacifique peut créer un ouragan au Japon, métaphore visant à faire comprendre

qu’un événement mineur, dans le système monde, peut tout de suite avoir des conséquences démesurées

tant les liens sont étroits entre les régions connectées.

Problématiques :

-Quels sont les acteurs et les lieux de la mondialisation ?

-Comment contribue-t-elle à renouveler l'organisation du monde actuel?

Comment fait-elle naître un monde multipolaire où les vieilles puissances sont talonnées par les pays

émergents?

Réduit-elle les inégalités de pauvreté ou les aggrave-t-elle et à quelle échelle

Etude de document type bac.

I-QUELS FLUX CARACTERISENT LA MONDIALISATION ?

1)Documents 1, 2, 3: à l'aide de ces supports, vous préciserez ce qu'est un flux dans la mondialisation puis

vous distinguerez quels sont les différents flux qui la caractérisent, en étant attentif à leur provenance et à

leur destination.

Flux = déplacement d'un point A à un point B, un transfert, un vecteur, qui induit un mouvement. Au départ

notion physique (les fluides) s'appliquant à tout type de mouvement aujourd'hui comme le montrent les

docs.

-des flux économiques qu'ils soient matériels (biens, services) ou immatériels (services, capitaux, ...). Ce

sont près de 80% des flux N-N, au sein de la Triade, à savoir des espaces moteurs de la mondialisation

(façade nord-atlantique de l'Amérique du nord, Asie orientale centrée sur le Japon, les pays émergents et la

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Chine littorale, et l'Union européenne au moins dans sa partie occidentale); mais la mondialisation, par

l'accélération et l'intensification des échanges, bénéficient aussi, parmi les plus pauvres, aux pays dits

émergents qui grâce à la mondialisation ont vu émerger une économie de type industrielle (ex Mexique,

10ème puissance mondiale) ; Europe = 40% des échanges mondiaux

-des flux migratoires, qu'ils soient voulus (brain drain, recherche d'emploi, tourisme) ou subis ( migrations

de déshérence liées à la guerre, à la famine, aux épidémies et maladies; c'est le phénomène des réfugiés).

Les flux voulus sont souvent N-N (brain drain, tourisme) ou N-S (tourisme), ceux subis sont quasi-

exclusivement S-N. 45% des départs viennent d’Asie du sud et du SE, 20% d’Afrique. Les terres d’accueil

sont : les EUA 45M, l’UE 35M. Place importante et relativement récente du Golfe persique.

-des flux d'idées, culturels (internet, téléchargement...) : si l'on regarde le nombre d'abonnés et la vitesse

de connexion (débit), la quantité de journaux, films, CD...échangés, on s'aperçoit que ces flux sont

essentiellement N-N. A titre d'exemple, en 2000 seulement 2M d'abonnés au web en Afrique, dont 50% en

Afrique du sud. Mais encore une fois la mondialisation permet un effet de rattrapage rapide, par exemple

on comptait fin 2003 plus de 500 cyber-cafés à Abidjan ( Côte d'Ivoire).

1-Comment la mondialisation influence les migrations internationales ?

214 millions de personnes aujourd’hui vivent dans un pays différent de celui où elles sont nées (en 2009).

Le nombre de migrants a doublé entre 1975 et 2002, à part à peu près égale entre les trois pôles de la

Triade. Néanmoins cela ne représente que 3,1% des habitants de la planète, il faut donc relativiser cette

mobilité internationale. Si les migrants internationaux étaient regroupés dans un pays celui-ci serait la 5ème

puissance démographique de la planète. En 2009, 49% de ces migrants étaient…des migrantes.

a)caractéristiques.

>>> Les migrations économiques concernent 60% de ces migrants, essentiellement S - N

-Elles entraînent :

• pour le pays d’origine : perte de forces vives, apports de capitaux considérables par transfert de

salaires, moindre chômage sur place… On estime que les remises des touristes internationaux pèsent

plus de 415 milliards de dollars en 2009.

• pour le pays « hôte » : main d’œuvre bon marché, parfois clandestine ( notamment pour les Asiatiques

dans le textile, ou les Maghrébins pour la cueillette des fruits), décalage socio-culturel et xénophobie…

>>> les migrations de matière grise : le « Brain drain », un phénomène Nord - Nord et Sud – Nord

-1,7 M d’étudiants originaires des PED ne retournent pas dans leur pays d’origine une fois leurs études

terminées. Ex 1/3 des Africains diplômés du supérieur vivent hors d’Afrique.

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-3,35M des chercheurs et ingénieurs étrangers sont dans des universités et des FTN étrangères, en 2007,

soit 16% des chercheurs, ingénieurs…

>>> les migrations politiques : un phénomène S – N

-en 2009, 15,2 M de réfugiés dans le monde, victimes de guerres civiles ou internationales (ex-Yougoslavie,

voir Warriors, ou Rwanda, voir Hôtel Rwanda). Ce chiffre est en légère baisse mais il faut tenir compte des

27 millions de déplacés…

-réfugiés et demandeurs d’asiles s’enfuient généralement dans les pays voisins, dans des camps de

réfugiés. Cela contribue à renforcer les inégalités régionales. Si les conditions de vie sont très dures dans

ces camps, elles sont parfois moins pires que dans les villages indigènes. Ces camps alimentent encore la

xénophobie entre réfugiés et habitants plus anciens qui s’estiment plus démunis !

-voir l’œuvre de A.KOUROUMA sur ces migrations de guerre : En attendant le vote des bêtes sauvages,

Allah n’est pas obligé( sur les enfants soldats du Libéria)

>>> les migrations touristiques : essentiellement une trajectoire N – N et N – S

-on est entré dans l’ère du tourisme de masse, 921 M de personnes par an ont voyagé pour leurs loisirs en

2008 (attention, secteur des services, on ne parle pas d’industrie touristique !) ; cela représente 2X plus de

monde qu’en 1990, mais cela ne correspond qu’à 1 Terrien sur 7. En 2009, revers à 880 millions de touristes

à cause de la crise économique. Le pays le plus fortement touché a été l’Espagne avec une baisse de plus de

8% de sa fréquentation. Parallèlement essor de nouvelles destinations, africaines notamment, avec plus de

5% de croissance par an.

-presque 62% des destinations vers l’Europe, 90% des vacanciers dans les pays européens sont eux mêmes

ressortissants de l’UE. La France est le premier pays hôte avec 79,3M / an en 2008 (ce qui signifie qu’elle

accueille sur son sol un nombre de touristes supérieur à sa population totale !)

-une activité qui génère près de 1500MM $ / an et qui s’intègre parfaitement dans la logique de la

mondialisation : existence de véritables FMN du tourisme comme l’Allemand TUI ( tour opérateur, agence

de voyage…) ou le français ACCOR (chaîne hôtelière). Elle est fortement créatrice d’emplois, de façon de

moins saisonnière que par le passé car les touristes partent plus fréquemment et moins longtemps (sur le

modèle allemand ou néerlandais, cf G.CAZES). Ces déplacements bouleversent temporairement

l’organisation de l’espace. Ex du Cap d’Agde, population X30 l’été, avec tout ce que cette pression sur

l’espace peut entraîner (ex des conflits pour l’eau entre agriculteurs et touristes)

-une activité fragile qui joue beaucoup sur la confiance des gens : les attentats et les guerres pénalisent

ce secteur, même si les touristes acceptent de plus en plus ce risque. Les attentats de Louxor en Egypte en

1997 n’ont entraîné une baisse de la fréquentation des sites antiques que pendant deux années. Dès

2000, le tourisme repartait à la hausse.

Si l'on tire un bilan à partir de la projection de différentes cartes.

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Type de migration Espaces émetteurs Espaces récepteurs

Migrants économiques Afrique, Moyen Orient, Inde, Chine, Asie du sud-est, Europe de l’est depuis l’élargissement et la chute du mur, Amérique du sud ( Mexique)

Etats-Unis et façade atlantique, UE, quelques foyers asiatiques.

Brain drain Asie, Afrique, Amérique du sud, Europe dans une certaine mesure (Europe de l’est surtout)

UE , Etats Unis surtout

Réfugiés politiques Afrique noire, Maghreb (Algérie), Moyen Orient, Chine, …

UE, à moindre échelle Etats-Unis

Touristes UE, Etats-Unis et façade nord atlantique

UE, Asie du sud-est et du sud, Maghreb, Amérique latine

b) les facteurs d'explication de ces migrations:

- la misère dans les PED poussant les plus démunis(chômage, missère, guerre) vers un El dorado possible

au « nord ». Le problème tient aussi au décalage entre la formation et les débouchés : en Algérie, 50%

des jeunes sortant du système scolaire ne trouvent pas de travail. V.LASSAILLY LESTRADE distingue les

« migrations d'itinérance », visant sciemment une promotion sociale, et les « migrations de subsistance »,

parant au plus pressé en fuyant le danger. Ces migrations sont des décisions lourdes de conséquences:

elles correspondent à une rupture avec la famille, les amis, le pays, les coutumes communautaires;

souvent le but est de faire profiter la famille des revenus de cette diaspora. Mais le risque est

l'acculturation et la perte d'identité collective

− le régime démographique des pays du nord : 2 p 67 - population vieillissante, se renouvelant

lentement, avec parfois dans certains secteurs des pénuries (ex du BTP) d’où un appel à l’immigration.

Pour les Etats c'est donc souvent un moyen de combler les manques démographiques. La question qui

se pose est alors d'intégrer au mieux cette nouvelle population, d'autant qu'elle appartient à une

culture assez éloignée. Ex en 2002, un acte est signé entre les membres de l’UE et 10 pays asiatiques

pour mettre en place une position commune sur l’immigration. Le pays de départ veut freiner

l’immigration, le pays d’accueil limiter l’immigration clandestine. D’autres méthodes moins négociées

ont été utilisées : loi des quotas aux Etats Unis sur les Asiatiques au début du 20ème siècle ( pas plus de

3% de la communauté déjà installée sur le territoire américain).

− L’urbanisation du monde : la ville attire car la mondialisation transforme le monde en réseau, en filet

dont les nœuds sont les métropoles. Doc 4 p 67 : les pays les plus urbanisés sont les plus développés

et inversement. En 2008, 80% d’urbains au N, 34% en Afrique subsaharienne.

− Migrations de plus en plus compliquées depuis 2001 avec une fermeture des Etats riches.

2-Comment comprendre l’essor des différents flux de marchandises ?

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a)aspects.

>>> Depuis 60 ans, la valeur des exportations a été multipliée par 100.

−−−− Les produits manufacturés constituent le cœur des exportations : 2/3 il y a 40 ans, ¾ aujourd’hui. La

part des services se maintient en valeur relative, celle des produits agricoles recule.

−−−− Les machines et matériels de transport constituent 40% des échanges mondiaux, les biens

manufacturés près de 75%

−−−− Les produits stratégiques majeurs échangés restent le pétrole et les biens manufacturés ; les céréales (

et les exportations agricoles au sens large) échangées reculent en proportion des échanges totaux,

alors que les services vont progresser.

−−−− Les premiers exportateurs sont aussi les premiers importateurs. (All, Chi, EUA)

Hachette, document 3 page 29 : les plus gros importateurs sont aussi les trois pôles de la Triade, avec

un centre d’exportation principal qui se situe dans le golfe arabo-Persique ( Arabie Saoudite, Irak). Pour

ce bien plus que pour tous les autres produits échangés, les zones de production sont totalement

différentes des zones de consommation. En 2005, les Etats-Unis ont pour la première fois importé

autant de pétrole du Golfe de Guinée que du Moyen Orient.

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>>> L’essentiel de leur commerce se fait intrazone, à l’intérieur même de leur aire d’influence.

− C’est surtout valable pour l’UE puisque 2 produits exportés sur 3 le sont entre pays de l’espace

Schengen.

− C’est aussi vrai pour la façade atlantique et la mégalopole japonaise même si la proportion tombe à 45-

50%.

>>> les laissés pour compte de l'internationalisation des flux.

− A l’exception de quelques régions d’Amérique du sud et d’Asie du sud-est, les Suds semblent être les

perdants dans ce processus.

− L’Afrique apparaît particulièrement mise à l’écart du développement et des échanges commerciaux,

néanmoins elle n’est pas totalement coupée du monde : l’Afrique est particulièrement bien dotée en

réseaux de téléphonie mobile.

b)Facteurs.

>>> essor rendu possible par la déréglementation et la dérégulation :

− les règles régissant un secteur d’activité ont été simplifiées, voire annulées, afin de faciliter la

concurrence et la compétitivité dans un système de libre-échange mondial. Des capitaux de toutes

origines viennent financer les entreprises. La mesure la plus simple consiste à réduire les droits de

douane dans une zone donnée, pour faciliter les exportations, et à définir des tarifs communs pour

certains types de produits prioritaires (matières premières, céréales…). En 1947, le GATT est créé (

general agreements on tarifs and trades) pour faciliter cette déréglementation. L’OMC lui a succédé en

1995 et repose sur la même logique.

− la création d’une monnaie commune dans un espace précis permet aussi de faciliter les exportations

en unifiant un marché économique : l’euro a ainsi permis d’unifier le coût à l’exportation des produits,

rôle que jouait à son échelle le franc CFA dans l’ex AOF. (Ndlr : Quand une monnaie est forte par

rapport à celle de son voisin, on peut importer sans difficulté mais le voisin peine à acheter ce que vous

voulez exporter. Une monnaie commune gomme partiellement le problème. Souvent ces accords

monétaires se concrétisent dans des grandes constructions économiques régionales (cf euro après

acceptation du traité de Maastricht en 1992)

>>> essor rendu possible par la révolution des transports.

− au 18ème siècle, il faut une semaine pour faire Paris-Lyon, dix à douze jours pour rallier Marseille ou

Toulouse. Aujourd’hui, Paris Marseille = 3 h en TGV, Lyon – Toulouse = 45 minutes en avion… La

révolution des transports signifie une formidable réduction de l’espace temps. En 24 heures, vous avez

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à peu près fait le tour de la planète. La capacité de ces moyens de transport est sans cesse revue à la

hausse : un TGV plein = plus de 700 personnes, un peu moins pour l’Airbus A380, les grands paquebots

peuvent accueillir 2000 voyageurs…

− ces transports sont complémentaires: pour vous rendre à Paris depuis Hyères, vous pouvez prendre le

TGV puis le métro, ou l'avion jusqu'à Orly puis l'Orlyval ou le bus, ou votre voiture (à moins que vous ne

la louiez).

− Ils sont aussi mis en concurrence: tout dépend surtout de ce que vous transportez, le pondéreux

préfère le transport maritime ou fluvial, les passagers la souplesse de la voiture ou la vitresse du train,

tous deux moins chers généralement que l'avion. Ils sont pleinement intégrés à notre société de

services. D'ici à 20 ans, vous ne posséderez plus votre voiture tant il sera financièrement avantageux de

la louer.

− Si les hommes circulent vite, l'image elle circule à la vitesse de la lumière : les tours du WTC tombent

en direct devant des dizaines de millions de téléspectateurs, la finale de la coupe du monde est vue par

près de 2MM de téléspectateurs…

− Poids prépondérant du commerce maritime ( voir doc 4 p 31) : trafic X 7 en 50 ans.

3-Que sont les flux informels ?

>>> les flux de capitaux

− les actions qui transitent par les bourses de valeur, correspondant à la part du capital d'une entreprise.

− Les IDE (manuel, doc 8 page 29) ou investissements directs à l’étranger traduisent l’attractivité d’un

Etat pour les entreprises étrangères, donc son degré de compétitivité et d’avancée technologique. La

Triade concentre l’essentiel de ces IDE, témoignant ainsi de son aptitude à attirer les firmes et les

investisseurs créant beaucoup de valeur ajoutée. L’UE en attire deux fois plus que les Etats Unis et trois

fois plus que le Japon. Ces investissements traduisent aussi la pénétration des capitaux étrangers dans

les économies nationales : les fonds de pension américains régissent bon nombre de grandes

entreprises européennes. Par ailleurs, ces IDE témoignent de la force des délocalisations. Les FMN ( ou

FTN) implantent des unités de production dans les pays où la main d’œuvre est meilleure marché, et les

flux de capitaux traduisent cette recherche de compétitivité. Le meilleur exemple : l’Inde, El Dorado des

services informatiques avec près de 80% du marché. Très forte concentration en Europe et aux Etats-

Unis ( en volume et en pourcentage c’est l’UE qui attire le plus)

− les capitaux qui cherchent à échapper à l’impôt et à se réfugier dans les paradis fiscaux (Caraïbes et

Bahamas, Suisse ou Lichtenschtein, îles du Pacifique comme les Tonga), les capitaux résultant de trafics

mafieux en tout genre : contrebande, drogue, racket, prostitution, armes (cf Lord of War avec N.Cage).

Des régions entières vivent de cette économie illégale : les Andes avec la cocaïne, le Rif avec le

cannabis, l’Afghanistan avec le pavot, Manille ou Bangkok avec la prostitution infantile. Les revenus

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dégagés par ces activités informelles sont difficiles à évaluer, mais on peut estimer ces ressources

entre 500 et 1000MM $, soit 3X la valeur de la production mondiale de pétrole. Sans aller jusqu'aux

activités mafieuses, tous les Etats doivent prendre en compte tout ce qui a trait à l'économie informelle

et par transfert de capitaux entre dans cette catégorie (ainsi en Italie l'économie informelle

représenterait 25% du PIB). Forte régionalisation : pavot en Afghanistan, cannabis au Maroc, Afr noire,

cocaïne en Amérique du sud.

− Doc 5 p 45 : processus de globalisation de la finance internationale avec l’émergence d’un marché

mondial de l’argent, à l’origine de la plupart des richesses créées mais également du désastre depuis

2008.

>>> les flux d'information:

− Une véritable révolution est en cours, avec une accélération spectaculaire de la vitesse de

l’information (haut débit, lancement de satellites de plus en plus performants…), corollaire de la

miniaturisation ( carte SD, processeurs toujours plus puissants, capacité de stockage avec l'avènement

du téraoctet ( 1012 octets.)Or la maîtrise de l'information est une clef du pouvoir, à preuve la

prolifération des « experts » et « conseillers » en communication. On communique toujours plus

facilement, c'est un des pivots de la société de services, dite de « communication » (cf portable).

− L’essentiel des flux internet se concentre dans la Triade, les Etats-Unis étant au cœur du processus. Les

transferts d’informations via le web sont les plus importants entre NY et Londres, de très loin, et à

moindre échelle entre NY et Paris. La mégalopole japonaise est très en retrait et les suds sont les laissés

pour compte de cette révolution internet.

− une révolution partielle, la « net économie » : notion apparue à la fin des années 1990 mais passée de

mode depuis le krach des valeurs internet en 2001 et la disparition de très nombreuses start up. Cette

économie associe alliance informatique et télécommunications. Le boom internet n’est lui pas

contestable : 25 millions d’internautes en 1990, 1,45MM en 2008.

− existence d’une « fracture numérique » : la circulation de l’information est planétaire mais contrôlée

par oligopole de quelques grandes entreprises de la Triade (AOL-Time Warner,, Microsoft, Sony,

Phillips, Murdoch…) Les Etats-Unis ont la capacité de produire de l’information pour le reste du monde

et disposent d’une avance incomparable. La fracture est spatiale (nord privilégié, sud exclu surtout

l’Asie centrale et l’Afrique) et sociale ( les pauvres n’ont que peu d’accès internet). En Afrique, moins de

2M d’abonnés sur le continent dont plus de 1M en Afrique du sud, pays émergent.

Vers un essai de définition de la mondialisation:

− accélération, intensification et internationalisation des échanges de toutes natures, les flux

(d'hommes, de biens et services, de capitaux, d'idées).

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− la globalisation des flux financiers ( avec l’émergence des grandes places boursières) se traduisant par

l’émergence de « réseaux » ignorant ou dépassant les frontières, qui progressivement disparaissent ou

s’estompent. La connexion des différentes parties du monde par leurs échanges et les technologies

modernes, par l'action de firmes transnationales cotées en bourses, voilà ce qu'on entend par

globalisation.

− par l'organisation du monde qu'elle induit, avec des centres concentrant les richesses et des

périphéries de mieux en mieux intégrées : Triade capitaliste, « villes mondes » formant « l’archipel

métropolitain mondial », un chapelet de 20-25 mégapoles connectées entre elles (à la tête NY, Paris,

Londres, Tokyo, puis les autres grandes villes américaines, européennes et asiatiques plus Jakarta,

Séoul, Sidney) ; d’où une domination des pays dits avancés sur les PED.

− par des enjeux communs, planétaires : épidémies mondiales, menace terroriste, trafics illégaux,

environnement…

− par une tendance à l’uniformisation des comportements et des modes de vie sur le modèle anglo-

saxon (musique, nourriture, loisirs…)

II-QUELS SONT LES ACTEURS DE LA MONDIALISATION ?

2)Document 4, 5, 6: comment fonctionnent les entreprises dans un cadre mondialisé?

15

Irlande Angleterre

France

Espagne

Australie Italie NORDS

Allemagne

Japon

Amont Production finale Aval

Tunisie

SUDS

Bénin

Namibie

Turquie

Pakistan

Comme pour le denim, ce jean vendu cher dans le bassin londonien, les firmes transnationales ont une

stratégie qui cadre avec les principes de la mondialisation libérale: voir ci-dessus.

− Elles participent à la croissance mondiale et notamment à l'accélération de la croissance des capitaux.

.La valeur d'une entreprise se mesure de plus en plus au cours de son action, corollaire de sa santé

financière et de ses profits de l'année; elles participent à l'augmentation des flux financiers transitant

1)Extraction des matières premières et culture des plantes textiles et tinctoriales.

2)produits semi-finis à partir de ces matières premières

3)Confection, assemblage

4)Vente, distribution

16

par les banques et surtout les bourses de valeur ( surtout Wall Street, 50% de la capitalisation

mondiale).

− Les fonctions à haute valeur ajoutée (recherche, marketing, luxe...) doivent trouver un lieu propice:

d'une part des cerveaux, une main d'oeuvre qualifiée, formée, de l'autre un marché de consommateurs

privilégiés (le denim vaut maintenant parfois 200 euros). Ce lieu, c'est la métropole, grande ville de

plusieurs millions d'habitants, ouverte sur le monde par ses infrastructures de communication,

rassemblant centres financiers, universités, ...

1-Quel rôle clef pour les FTN ?

>>> Les entreprises performantes dans la mondialisation sont des firmes transnationales, qui ont

parfaitement intégré dans leur stratégie la division internationale du travail:

− elles séparent les tâches de fabrication, de conception, d'administration, pour réduire au maximum le

côut de la main d'oeuvre. Les stratégies sont agressives, à grand renfort de publicité, de sites internet...

− elles diversifient leur production, ne se contentant pas d'une mono-activité: ainsi Motorola ne

fabrique pas que des téléphones portables, mais aussi des missiles sol-air!

− elles sont cotées en bourse, le conseil d'administration est donc souvent tributaire des actionnaires,

parfois des fonds de pension américains (retraités se constituant une retraite en portefeuille d'action)

− elles cherchent en permanence à grandir, à savoir soit en conquérant de nouveaux marchés, soit en

rachetant des entreprises sur la même branche ou dans le même secteur. C'est le processus de

concentration (horizontale: ex regroupement de constructeurs d'automobiles – ou verticale:

regroupement de celui qui fabrique les pneus, de celui qui fait les tableaux de bord, qui peint la

carosserie...)

>>> Aujourd’hui, 81000 FTN font travailler au moins 75 M de salariés dans le monde, dans 810 000

filiales ; elles sont en nombre croissants : depuis les années 1970, les sociétés mères ont été X10 et les

filiales X30.

− Les multinationales produisent 10% du PIB mondial en 2008 et constituent 30% des IDE. 57 sont

américaines, 28 européennes et 7 japonaises. Elles font travailler 6M de personnes dans le monde.

Mais sur les 500 premières, les Européennes sont en tête (170) devant les Américaines (150) et les

Japonaises.

− Elles sont à l’origine d’une nouvelle division internationale du travail et de nouvelles stratégies

économiques : recherche des meilleures conditions de conception et d’élaboration des produits, mise

en concurrence des régions du monde, des Etats, …

− Pour le pays d’accueil, cette implantation a des avantages et des inconvénients. D’un côté elles

donnent du travail, créent de la richesse (par accentuation des exportations), permettent des transferts

17

de technologie… Mais d’un autre côté elles génèrent de la pollution, rendent des régions dépendantes

d’une société et de sa stratégie, selon qu’elle décide ou non du jour au lendemain de s’implanter

ailleurs pour réduire les coûts ( d’où tout le problème de l’absence de réglementation claire et efficace

sur les délocalisations « sauvages »).

2- Quels sont les enjeux de l’émergence des ensembles régionaux ?

Doc 1 p 52

− coopération économique aboutissant à une construction politique sur fond de politique monétaire et

économique commune: l’UE est le modèle le plus poussé avec un marché et un modèle unique.

− des unions douanières, garantissant le libre échange et définissant des tarifs extérieurs communs : ex

du Mercosur

− des zones de libre échange où l’on a une simple réduction des barrières douanières ( ALENA)

• ALENA : accord de libre échange nord atlantique, 1994, entre Etats-Unis, Canada et Mexique, avec

ouverture vers le Chili (et dans l’esprit de certains vers Australie, Nouvelle Zélande, Singapour, …donc

dans le Pacifique). 18,5% du commerce mondial à elle seule

− des zones de coopération économique avec des accords par secteurs (ASEAN, APEC)

APEC (Asian Pacific Economic Cooperation) basée à Singapour, amorce de coopération économique

d’une vingtaine de pays d’Afrique et du Pacifique. Créée en 1989, elle totalise 50% de la population

mondiale et 40% du PNB. Les Etats Unis espèrent y voir se former une vaste sphère d’influence dans

une zone clef de la planète.

18

NB : les autres

-MERCOSUR : marché commun du sud de l’Amérique, 1995 . Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay -ASEAN : association des nations du sud-est asiatique, créée en 1991 -CEDEAO : union de 16 Etats d’Afrique de l’ouest créée en 1975, accords économiques, union fiscale et douanière -COMESA : marché commun en Afrique australe et orientale, incluant l’Egypte. Zone de libre-échange avec suppression des barrières douanières entre 8 pays membres (projet porté par Khadafi) -ZLEA : zone de libre échange des Amériques : 34 pays dont Cuba pour prolonger l’ALENA mais critiques de l’axe des gauches au sud…

3 p 71 : les effets sont-ils sensibles ? Ils ont favorisé l’accélération des flux entre les plus riches, mais en

proportion pas forcément avec leurs voisins ( le volume a doublé mais la part du commerce intra-zone est

fixe)

3-Quelle place pour les organisations et les institutions internationales ?

>>> les institutions internationales dérivées de l’ONU:

− Le FMI, Fonds Monétaire International.

• Mis en place à la conférence de Bretton Woods en juillet 1944 ( opérationnel en décembre 1945), siège

à Washington.

• rôle : assurer la stabilité du système financier international en maîtrisant les crises aussi tôt que

possible ( et éviter que ne se reproduise la crise de 1929-32) pour éviter leur propagation. Créer les

conditions d’une croissance durable profitant à chacun de ses membres.

• pouvoirs : imposer des décisions en matière d’application des règles sur la concurrence, contrôler

l’inflation et l’endettement, mettre en place des politiques structurelles ( ex Pologne, Turquie…). Tout

est question de négociation : le FMI n’impose que si les Etats consentent. Il propose, ils disposent.

− La Banque mondiale se compose de la BIRD et de l’AID :

• la BIRD a été créée aussi à la conférence de Bretton Woods ( banque internationale pour la

reconstruction et le développement) et compte 184 pays membres. Sa mission initiale est de

reconstruire et de développer l’Europe, aujourd’hui elle doit financer les projets de développements

dans les PED pour réduire la pauvreté (consent des prêts, fournit des garanties aux investisseurs

privés). Son but est donc de réduire la fracture nord – sud ( et nords-suds), elle appuie les initiatives de

ces Etats du sud pour construire des écoles, des hôpitaux, procurer de l’eau et de l’électricité,

combattre les maladies, protéger l’environnement, se posant en préalable bien souvent à l’intervention

des ONG (MSF…). Elle consent à ce jour près de 11,5MM $ de prêts pour appuyer 96 projets dans 40

pays, 50% réservés aux pays dits émergents. L’Asie et l’Amérique latine sont privilégiées au détriment

de l’Afrique.

19

• l’AID : association internationale de développement : elle doit permettre aux plus pauvres ( revenu /

hab < 925 $ / an ) de bénéficier de financements intéressants sous forme de prêts quasi nuls sur une

durée de 35-40 ans. Elle a fourni 8,1MM $ de financement au titre de 133 projets dans 62 pays. 40% de

ces ressources bénéficient à l’Afrique sub-saharienne.

− L’OMC, organisation mondiale du commerce.

• initialement le GATT, elle est à son tour créée en 1995 et siège à Genève. Elle compte 148 pays

membres (dont la Chine). Quelles différences : l’allègement des tarifs douaniers porte également sur

les services et non plus uniquement sur les biens manufacturés, un organisme de règlement des

différends (ORD) a été mis en place…

• Elle doit lutter contre le protectionnisme et favoriser le libre-échange, éviter toutes les formes de

concurrence déloyale entre Etats ou entreprises ( cf affaire Microsoft, problème du monopole), veiller

aux accords passés entre pays membres ( UE et France sanctionnées dans la crise de la banane

l’opposant à l’Amérique latine, condamnation pour protectionnisme masqué), elle peut juger différents

Etats avec sa propre cour de justice. Tous les secteurs sont concernés, agro-alimentaire, industrie,

services, culture…

>>> Les autres organismes internationaux.

− OCDE: organisation de coopération et de développement économique, avec 30 pays membres, en

relation avec 70 autres, publie surtout des statistiques réputées qui couvrent tout le champ

économique et social.

− le G8 : réunion des 7 Etats les plus industrialisés + la Russie, un rôle de concertation et de discussion

plus que de décision; définition de prises de position communes sur des sujets sensibles ( ex de la

réunion de juillet 2006 au moment du début des troubles entre le Liban et Israël)

− Forums de discussion plus ou moins informels, en réponse souvent aux réunions du G8 :

-ex du forum économique mondial dit « forum de Davos », réunion informelle de chefs

d’entreprises et de décideurs politiques dans un rassemblement tenant à la fois de la foire

commerciale ( on y tisse des liens d’affaires), du séminaire de réflexion et des vacances pour

managers stressés.

-représentants des suds de mieux en mieux représentés : le G20 avec le poids nouveau des émergents, le

groupe de Cairns avec tous les pays agro-exportateurs, le groupe des 77 avec de nombreux pays

intermédiaires…

>>> les ONG, organisations non gouvernementales.

20

− Associations privées dépendantes de l’autorité des gouvernements, reconnues par les organisations

internationales où elles disposent d’un statut consultatif, dont les actions sont bénévoles et les

objectifs d’échelle internationale.

− Elles vivent des dons des personnes privées mais surtout des aides et des subventions publiques,

nationales ou internationales.

− On en recense près de 200 dans le monde, et elles sont de plus en plus nombreuses. Par ordre

décroissant de budget, les 11 principales sont : Croix-Rouge, Care international, Oxfam, Save the

children, Greenpeace, secours catholique – caritas, MSF: médecins sans frontières, World Wild Fund,

Médecins du monde, Handicap international,Amnesty international.

− Leur rôle : alerter l’opinion internationale sur les drames et intervenir sur place, pratiquer l’aide et la

solidarité transnationales, pallier les carences des Etats et chercher à influencer leurs actions.

− Les limites de leurs actions : elle ne représentent que leurs adhérents, issus majoritairement du nord,

et véhiculent aussi souvent l’idéologie de ces même adhérents. Leur gestion est souvent opaque,

bureaucratique, les rémunérations des membres sont souvent importantes, et les dérives financières

sont nombreuses dans le « Charity Business » (débat sur l’aide lors du tsunami de 2004)

Ndlr : sur le rôle des OGN, notamment en Afrique, conseiller le film the constant Gardener, avec R.Fiennes

(2005).

III-QUELS SONT LES ESPACES MOTEURS DE LA MONDIALISATION?

3)Documents 3, 4, 6: quels sont les lieux de la mondialisation et comment sont-ils connectés entre eux?

Pourquoi alors parle-t-on de globalisation?

Les métropoles sont les hauts lieux de la mondialisation, à l'instar de New York. On y retrouve tous les

aspects de la puissance:

-un centre économique puissant qui se matérialise par un centre des affaires avec des activités bancaires,

assurantielles de haut niveau, et une bourse de valeurs fondamentale, Wall street, 50% de la capitalisation

boursière mondiale, avec les principales valeurs cotées ( Dow Jones, 100 premières entreprises mondiales +

Nasdaq, principales valeurs des nouvelles technologies). Bien sûr, des sièges de FTN très puissantes.

-un centre démographique: plus de 8M d'habitants, autant de consommateurs potentiels et un vivier de

main d'oeuvre diversement qualifiée. Et un bassin démographique élargi au Connecticut qui dépasse

largement la seule ville de NY.

-un centre culturel: des musées, des universités, des repaires d'écrivain, de peintres, de réalisateurs, des

sièges de grande chaîne TV...

-un centre de production et de services rares: des technopôles comme la Silicon Alley mêlant unités de

production, centres de recherches affiliés à des facultés prestigieuses, ou encore des hôpitaux.

-un centre logistique: un « hub », principal aéroport du pays, grand port ouvert sur le monde et adapté à la

mondialisation car fonctionnant par la conteneurisation pour limiter les ruptures de charge et permettre la

21

multimodalité. Comme le montre la photo du port de Miami, on utilise la conteneurisation pour limiter les

ruptures de charges; au moyen de grues on transporte des conteneurs de taille standard d'un type de

transport à un autre ( bateau - train ou bateau - camion ou train - camion)

On retrouve ces caractéristiques dans toutes les grandes métropoles mondiales : sur le plan économique, à

Londres, dans la City, à Tokyo avec la seconde bourse de valeurs, ... + sièges de FTN dans les grands

buildings. Sur le plan démographique, 13M hab à Londres, 10M à Paris, 31M à Tokyo. Sur le plan culturel,

Oxford et Cambridge à Londres, Sorbonne et musées parisiens, à Tokyo universités + cité des sciences de

Tsukuba. Leurs ressemblances et leurs atouts logistiques expliquent qu'elles soient liées les unes aux autres

dans ce qu'un géographe (A.DOLLFUS) a appelé l'AMM (archipel métropolitain mondial). Elles sont

connectées les unes aux autres, sorte de réseau mondial dont elles sont les pôles. C'est cette mise en

réseau des différentes régions du monde, à travers ses vitrines, les villes-mondes, que l'on appelle la

mondialisation.

De par l'importance du commerce international dans la mondialisation, les lieux dynamiques de la

mondialisation sont des espaces qui marquent une rupture, une discontinuité. C'est cette différence qui

les rend précieux. On parle d'interfaces, pour qualifier le point de contact entre deux espaces

géographiques différents qui nouent souvent des relations commerciales créatrices de richesses. On en

retient deux:

-la frontière: profitant des différences de coût de la main d'oeuvre entre deux pays par exemple, une

frontière se voit dynamisée. Les Américains par exemple délocalisent une partie de leur production

industrielle au Mexique pour profiter des faibles taxes et du faible coût de la main d'oeuvre. Se créent à la

frontière des villes-dortoir, les twin cities, jumelées de part et d'autre de la frontière. Au nord des

populations qualifiées, au sud la main d'oeuvre spécialisée. Ces villes se situent autour de twin plants,

usines scindées de part et d'autre de la frontière aussi: au nord les activités à forte valeur ajoutée, au sud

les activités de base nécessitant peu de qualification.

-les littoraux: ils ont toujours été les lieux clefs du commerce, et la plupart des métropoles sont encore

portuaires (NY, Singapour). Leur poids sort renforcé de la généralisation de la conteneurisation. Ils offrent

souvent non seulement une ouverture sur le monde mais un site privilégié pour l'implantation des

métropoles, et un cadre de vie agréable.

1-Qu'est-ce qu'une métropole mondiale?

Ou manuel, 3 p 41

22

Les métropoles mondiales sont affectées par un double processus de concentration et d'étalement:

concentration par la part croissante des hommes et des activités qui impose à la ville de s'élever toujours

plus haut ( building). Etalement car le prix des centres villes rejettent souvent une large partie de la

population (pas toujours les plus démunis – cf CDB américain reconquis par les working classes) vers

l'extérieur de la ville. C'est la péri-urbanisation sous des formes variées ( lotissements pavillonnaires type

gates communities américaines, habitats collectifs ou semi-collectifs...)

Elles répondent au principe de centralité: concentration dans les centres villes, surtout les centres des

affaires, des biens et services rares, activités à très forte valeur ajoutée.

2-Comment fonctionne une façade littorale et qu'est-ce qu'une interface?

Au programme de cette année, nous étudierons deux interfaces littorales privilégiées, qui

viendront enrichir ce premier cours:

-la façade océanique nord américaine élargie à la péninsule du Yucatan.

-la façade sud-orientale de l'Asie de plus en plus centrée sur la Chine.

Le fonctionnement précis d'une façade littorale sera abordé à ce moment là.

Il faudra y joindre le cours sur l'Europe rhénane, qui présente un autre type d'interface, non

océanique.

23

Ou manuel, 2 p 41

3-Qu'est-ce qu'un « hub »?

Une métropole se caractérise par l'influence qu'elle a, au moins à l'échelle régionale. Cette

influence ne se comprend que si l'on prend en considération son ouverture sur le monde. Or cette

ouverture n'est possible que grâce à des pôles de communication connectés les uns aux autres, des points

centraux de réseaux de transports avec de nombreuses liaisons ou correspondances entre eux. On parle

de hubs and spokes.

étude de l'exemple de Roissy Charles de Gaulle pour comprendre les enjeux de la multimodalité.

24

− Multiplication des moyens de transport: on atterrit à l'aéroport puis on prend un métro, un RER, pour

aller en région parisienne ou au coeur de la capitale, le TGV pour se rendre à Lille, ou on loue une

voiture si l'on va dans une loclaité moins bien desservie. Le but est de perdre le moins de temps

possible, de limiter les ruptures de charge (le temps de passer d'un moyen de transport à un autre)

− Pour les biens, on utilise la conteneurisation: des conteneurs qui peuvent alternativement être montés

sur bateaux, camions, train, de taille standard ( 20 pieds de longueur). Concept forgé par D.MAC LEAN

dans les années 1950 aux Etats-Unis. Inutile alors de décharger – recharger, on transporte au moyen de

grues motorisées les précieux conteneurs. Doc 3 p 21 : on a maintenant 20 ou 40 porte-conteneurs de

plus 10 000 boîtes.

− Poids économique majeur donc avec des conséquences sur l'organisation de l'espace: nécessite de

vastes surfaces pour les pistes d'atterrissage, un environnement assez éloigné des habitations tout en

étant proche des centres urbains, une structure de 150 000 salariés, notamment dans le domaine du

transport (« intégrateurs » type FEDEX, Chronopost, UPS, TNT). C'est le 7ème aéroport mondial pour le

volume de passagers. Le trafic fret s'est accru de 85% depuis 1997, celui des passagers de 43%. Mais

des limites: la multimodalité n'est utilisée efficacement que par 15 à 17% (rail) des usagers de

l'aéroport.

4-Existe-t-il toujours une opposition Nord-Sud?

25

− Aujourd'hui on en parle plus de riches ni de pauvres: le lexique utilisé pour les distinguer est toujours

plein d'euphémisme et a beaucoup évolué.

• En 1952, un journaliste de l'Observateur, A.SAUVY,lance dans le contexte de la guerre froide et de la

décolonisation le terme de « tiers monde ». Dans un monde bipolaire dominé par l'URSS et les Etats-

Unis, un troisième pôle tente d'émerger, qui n'est rien mais qui comme le tiers état pendant la

Révolution française aspire à devenir quelque chose.

• Ce monde ne veut pas s'aligner sur un des deux grands mais bien vite il se divise et l'on choisit plutôt,

dès la fin des années 1960, de parler d'une division entre nord et sud. Cette caricature de Plantu en

1972 s'inscrit dans ce contexte et souligne l'idée d'un néocolonialisme économique succédant à la

colonisation européenne ( cf programme de 1ère), avec une exploitation agricole et industrielle du

nord, qui possèdel'essentiel des richesses pour seulement une petite fraction de la population

mondiale. Contrairement à ce que sous-entend l'image du globe-terrestre, la partition N-S n'est pas

hémisphérique. La frontière virtuelle entre les deux « blocs » serait plutôt le tropique nord, car si l'on y

regarde de plus près, l'essentiel des pays du sud sont situés dans l'hémisphère nord...

• Cette vision « bipolaire » encore une fois vole vite en éclats: il n'y a pas un mais des suds, et un mais

des nords. La situation est d'autant plus vrai depuis l'éclatement de l'URSS et la fin de la décolonisation

dans les années 1990. La Russie a une espérance de vie de pays du sud, on la classe encore au nord.

Singapour a un régime politique quasi-dictatorial qui la range plutôt dans un modèle du « sud », mais

économiquement la cité-Etat est considérée par les géographes comme un nord ( paradis fiscal,

industrie de biens d'équipement...). Pour faire simple, certains suds émergent, certains nords déclinent,

et quelques suds sombrent de plus en plus profond.

4-Une logique centre-périphérie intégrée -marges? Croquis type épreuve courte.

Centre = Triade capitaliste

14% hab, 75% richesses, 90%

actions, 80% brevets intellectuels

Périphéries diversement

intégrées: pays nouvellement

industrialisés et pays émergents

Marges = PMA et PED en crise

26

Façade atlantique de l'Amérique

du nord

-Etats-Unis: 305M hab, 30% RNB

Canada Centre et nord du Mexique (10° puissance mondiale) pays du Mercosur (Brésil, Argentine)

Amérique andine en partie PMA d'Amérique centrale :Honduras, Nicaragua...

Asie orientale

-Japon: 128M hab, 13,5% RNB

Ex dragons et tigres, dits NPIA, considérés comme des nords: -1° génération: Taiwan, HK, Singapour, Corée du S -2° génération:Malaisie, Philippines, Thaïlande, Indonésie -3° génération : Vietnam Plus 2 parties d'Etats continents: Chine littorale et Inde des villes

Asie du sud autour du Bangladesh, du Sri Lanka + Corée du N Chine intérieure (plateaux) et Inde rurale

Union européenne ou « Vieille

Europe »

-UE: 455M hab, 25% RNB

PECO (pays d'Europe centrale et orientale) PSEM (pays du sud est méditerranéen) du Maghreb à la Turquie Russie ex colonies : pays émergents (AFN), Australie...

Ex Républiques socialistes ou parties sous domination soviétique en Asie centrale type Afghanistan, Tadjikistan,Turkmenistan

Pays pétroliers de l'OPEP: Moyen Orient, Asie (Bruneï), Venezuela

Certains paradis fiscaux profitant des capitaux sales des nords surtout: Caraïbes ( Bahamas), Suisse, Luxembourg, Lichtenstein, îles du Pacifique (Tonga)

− Concernant les conditions de vie dans les PMA: 3 MM de personnes, environ 50% de l'humanité,

vivent avec moins de 2$ par jour. On appelle PMA les pays répondant aux critères suivants: un PIB /

hab < 900 $ / an, une part de l'industrie dans le PIB < 10%, un taux d'alphabétisation n'excédant pas

40% On en recense 49 dans le monde, prioritairement en Afrique mais aussi en Asie centrale et du sud,

et en Amérique centrale.

• une situation démographique préoccupante : la TD n’est pas achevée (phase 2) donc la natalité est

beaucoup plus forte que la mortalité, pourtant élevée, et la pression démographique se renforce sur

des espaces déjà très en difficulté. La mortalité infantile est très élevée et l’espérance de vie plus

réduite (Ethiopie , environ 42 ans). Les épidémies, notamment sur le continent africain, renforcent cet

état de fait : SIDA bien sûr (dans certains villages entre Kinshasa et le Cap, plus de 45% de séropositifs)

mais recrudescence aussi de la tuberculose, nombreuses maladies digestives ( choléra)… La population

y est très jeune : 50% de la population a moins de 20 ans, 65% moins de 30 ans.

27

• la vie quotidienne est extrêmement difficile : pauvreté et misère, migrations de désespoir (carences

des systèmes de santé, scolaires, sanitaires au sens large…), misère sociale et psychologique aussi

(corruption, mafias, violence, problème des enfants soldats – cf KOUROUMA – et de la prostitution – ex

du MLR en Angola -…). Graves inégalités sociales aussi ( place des femmes par ex).

• une très forte dépendance économique héritée de la colonisation et aggravée depuis la

décolonisation.

+L’agriculture est peu productive, les techniques archaïques ( faible mécanisation, on utilise

toujours souvent l’araire et la houe), insuffisance des cultures vivrières au profit des cultures commerciales

d’exportation, concurrence des produits du nord, souvent subventionnés, structures agraires sclérosantes

(ex de l’opposition entre latifundia et microfundia en Amérique latine).

+ l’industrie : grande dualité. Le secteur traditionnel des PME est peu compétitif, le secteur

moderne dépend bien souvent du bon vouloir et des investissements du nord qui fournit la technologie et

les capitaux (le Sud ne fournissant que la main d’œuvre peu qualifiée).

+ les services : tertiaire pléthorique et peu productif, administration et armée trop importants,

tertiaire marchand sous-représenté.

+ problème de la floraison des activités informelles, qui représentent souvent plus de la moitié de

l’économie réelle.

Les tentatives d’aides existent pourtant dans le sens nord / sud : les grandes puissances donnent chaque

année 0,3% à 0,5% de leur PNB aux PED, les moratoires (ou annulations partielles) sur la dette

s’accumulent, les Etats favorisent la prolifération des ONG, mais des problèmes demeurent ( comment être

sûr que l’argent n’est pas détourné : fiasco des sacs de riz pour la Somalie en 1992, opération chapeautée

par B.Kouchner, alors ministre de la santé).

28

NORDS Exemple de pays

TRIADE Japon, Etats-Unis, UE

Autres PDEM - Russie Belgique

NPIA

frontière ex pays soviétiques Ukraine, Biélorussie

nouveaux NPI + autres pays émergents Vietnam, Chine, Mexique

PED Libye, Egypte

PMA Mozambique, Niger

SUDS

Manuel, carte pages 65 et 67 : une des deux est réalisée en cours.

29

PARTIE 2 : LES AUTRES LOGIQUES D’ORGANISATION DE L’ESPACE MONDIAL (4 heures)

Problématiques :

-La mondialisation efface-t-elle les frontières et l'Etat?

-Redonne-t-elle le jour à des civilisations qui s'affrontent et contestent son fonctionnement et ses

principes?

I-EXISTE-T-IL UN « CHOC DES CIVILISATIONS » (S.HUNTINGTON)?

1-Qu’est-ce qu’une civilisation ?

une définition qui évolue.

− A l’origine, civilisé s’oppose à barbare. Terme apparu au siècle des Lumières (France 18ème) à partir du

latin civis (citoyen). L’idée est de vivre dans le cadre d’une cité commune régie par des lois (inspiration

de la cité athénienne du 5ème siècle avant JC et de Rome) rationnelles. L’expression s’emploie alors au

singulier et débouche sur l’idée de modèles que les Européens veulent imposer dans le cadre de la

colonisation (R.KIPLING, « le lourd fardeau de l’homme blanc », pensée relayée et illustrée en France

par J.FERRY notamment).

− En réalité, ces civilisations ne sont pas hors du temps, immuables, les modèles varient dans le temps et

dans l’espace. Elles peuvent mourir ( civilisations antiques comme les Sumériens, civilisations pré-

colombiennes …)

• Pour l’ethnologue et l’historien, la civilisation est l’ensemble des caractères communs à une société ou

à un groupe de sociétés.

• Pour le géographe, la civilisation est plutôt un espace culturel dont l’identité repose sur des caractères

divers : la langue, la religion (ou les dialectes), les coutumes, les lois ( le droit), l’histoire, les caractères

moraux, les aspects matériels (on parle souvent de civilisation du riz à propos des peuples d’Asie du

sud est, on a aussi parlé de civilisation de l’araire pour les agricultures primitives).

− Mais la notion, malgré ces critères, est extrêmement complexe :

• sur le plan linguistique : on a plus de 5000 langues dans le monde, mais pas autant de civilisations (et

parfois des centaines de dialectes au sein même d’un seul pays, ce qui pose problème – cf Rwanda,

Inde, Chine - ) : et une sorte de hiérarchie entre ces langues. Au 18ème siècle, la langue du commerce et

de la diplomatie est le français, aujourd’hui l’anglais règne en maître absolu ( 800M de personnes dans

30

le monde) même si la langue la plus « parlée » est le mandarin (1,2MM de pratiquants). Attention c’est

un anglais simplifié, américanisé (le « globish », l’anglais des affaires)

• sur le plan religieux, on peut regrouper les pratiques en trois blocs : christianisme ou judéo-

christianisme (religion juive, catholicisme, protestantisme, anglicanisme, orthodoxie), Islam (chiisme,

sunnisme), religions et philosophies orientales ( confucianisme, shintoïsme, bouddhisme, hindouisme)

mais ces blocs se subdivisent à l’infini…

• sur le plan des civilisations « matérielles », alimentaires notamment, la situation est faussée par la

mondialisation, on assiste à une standardisation des comportements alimentaires et productifs.

>>> La mondialisation, dans l’absolu, est la fin de ces civilisations multiples au profit d’une seule,

universelle. On peut malgré cela faire émerger quelques grandes aires de civilisation

+ l’aire occidentale : héritage double, gréco-romain (environnement philosophique, juridique, politique), et judéo-chrétien (la religion a été fortement structurante sur le plan social, culturel, architectural… pendant près de 18 siècles ). L’Occident actuel (comprenant tout le pourtour de l’Atlantique, la façade atlantique des Etats-Unis, l’Europe du nord ouest et l’Europe latine, jusqu’à St Petersburg en Russie) est le reflet des révolutions des 18ème – 19ème siècles : politiques d’une part (victoire des idées libérales et démocratiques), industrielles ensuite (révolution de la vapeur, puis du pétrole et de l’électricité). La question de son déclin est aujourd’hui posée : un espace qui s’amenuise après la décolonisation, un recul démographique (populations vieillissantes, peu renouvelées sauf par flux migratoires), une moindre emprise de la religion majoritaire et une contestation virulente du modèle (islamisme dans les années 2000, terrorisme rouge dans les années 1970-80) + l’aire slave et orthodoxe, tirant son unité de la langue, de son alphabet particulier (le cyrillique, héritage de la civilisation byzantine, émancipée de la chrétienté catholique après 1054), de son passé communiste ( des pays slaves tournés vers Moscou). Aujourd’hui regarde vers l’ouest et est en crise d’identité : est-elle dépendante de l’aire occidentale ?

31

+ l’Islam, une civilisation née au 7ème siècle autour d’une religion qui se veut aussi un système

d’organisation politique et juridique. Un espace en forte expansion aujourd’hui, en Afrique et en Asie surtout ( Indonésie = 1er pays musulman au monde, ex pays de l’URSS ou proches). Un monde divisé néanmoins, sans Etat « leader », avec en son sein des conflits majeurs (Irak) + l’aire asiatique, où là encore les religions ont un rôle fortement structurant sur la société. Elle rassemble 45% de l’humanité. Dans cet aire, la communauté prime l’individu et tout est orienté vers la recherche de l’harmonie ( le zen), ce qui passe par la reconnaissance de l’autorité et de l’ordre (héritage du confucianisme). Cette aire connaît une expansion économique remarquable depuis 1945. Malgré tout d’importantes divisions apparaissent dans ce bloc. ( aire bouddhiste : émerge au 6ème-5ème siècle avant notre ère autour de S.Gautama ( Bouddha), en Inde ; cette religion solutionne le problème de la douleur et de la mort par la réincarnation, indexée sur la moralité de ses consciences antérieures. ( aire chinoise : société rurale fortement marquée par le confucianisme et la langue (mandarin), puis par le communisme au 20ème siècle. Le bouddhisme a également pénétré ces zones. ( aire hindouiste : société très rurale avec une forte structuration religieuse et sociale ( système immuable des castes, polythéisme, importance de l’ascèse) + aire latino-Américaine (Mexique + Amérique du sud) : religion catholique fortement structurante, plus que la langue ( rivalité espagnol – portugais), et surtout poids de l’héritage colonial. + aire africaine : la moins unitaire de toutes, une pléthore de langues, de religions, d’ethnies, des structures sociales qui se déclinent à l’infini, une quête d’identité (importance des intellectuels formés en France notamment, comme L.S.Senghor, chantre de la négritude) qui aujourd’hui interroge le passé essentiellement à la lumière de la colonisation.

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Aire Localisation Construction langues religion principes

occidentale Vieille Europe + Amérique du nord + ex colonies

5°avt-19ème après (Athènes > RF, industrialisation puis colonisation)

Indo-européennes, latin et grec

Christianisme (catholicisme et protestantisme)

Libéralisme, droits de l'homme

slave Russie et Europe orientale

Émancipation de l'aire catholique après 1054 civilisation byzantine

cyrillique orthodoxe Importance du communisme, regard tourné aujd'hui vers l'ouest et crise d'identité

musulmane Afrique, Asie 7° siècle-11° siècle, en expansion actuellement

arabe Islam Nb divisions religieuses, religion = code de vie, code spirituel et mode de fonctionnement politique

latino-

américaine

Amérique du sud et Mexique

1ère colonisation (19°) supplante brillantes civilisations (Incas, Toltèques, Mayas, Aztèques)

Espagnol, portugais

catholicisme Influence des valeurs catholiques, mémoire du génocide...

africaine Continent Africain

Peu de connaissances car culture de l'oralité (influence de l'Islam puis de la colonisation européenne)

Dialectes régionaux, quelques langues (xhosa en Afr du sud) arabe français ou anglais (colonies)

Animisme, christianisme, expansion de l'Islam (Touba)

Quête d'identité (ex négritude), mal d'unité, mémoire de la colonisation et pb de l'acculturation

asiatique

hindouis

te

Inde sanskrit hindouisme Société rurale, forte structuration religieuse, système des castes

bouddhi

ste

Inde et Chine S.Gautama au 6°-5° avant notre ère ( Bouddha)

bouddhisme Solutionne le pb de la douleur et de la mort par la réincarnation

chinoise Chine mandarin Confucianisme - bouddhisme

Influence du communisme et du bouddhisme

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-une aire en expansion, l’Islam

-une aire dominante, l’aire occidentale

2-L’affrontement est-il inévitable ?

>>> des contacts ambivalents révélant des capacités variables d’assimilation et d’adaptation

− pacifiques : migration individuelles et familiales, échanges marchands, culturels.

− violents : invasion, guerre, colonisation, …

>>> la thèse de HUNTINGON (professeur à Harvard) :

− une vision d’un monde gouverné par l’affrontement entre aires de civilisations concurrentes

principalement définies à partir de critères religieux, ce qui est simpliste et donc critiquable.

− La civilisation latino-américaine, catholique, est séparée de la civilisation occidentale alors que la

plupart des habitants sud-américains sont des descendants des colons (les Amérindiens ayant été

quasiment tous exterminés).

− peut-on parler d’une civilisation islamique, ce qui revient à ignorer les rivalités nationales, le caractère

« Arabe » ou non des populations, la scission très problématique entrre sunniste et chiisme ?

− existe-t-il une civilisation confucéenne, regroupant taoïsme et bouddhisme, et autant d’Etats dont les

relations ne sont pas sereines et dont les origines ne sont pas communes : Chine, Corée, Tibet,

Birmanie, Thaïlande, Cambodge, Vietnam.

− les grands conflits actuels sont-ils des conflits religieux ? la religion est souvent prétexte et

instrumentalisée. Et les conflits africains et asiatiques sont davantage sociaux et politiques que religieux

et culturels ! Le génocide rwandais repose avant tous sur des clivages sociaux nés pendant la

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colonisation, fondés sur des critères de taille et de couleur de peau, pas de religion ( au départ) : les

occidentaux ( des Anglais en fait, SPEEKE et BURTON) avaient choisi comme relais, dans cette région du

monde, ceux qui étaient les plus grands et qui avaient la peau la plus claire, les Tutsis, car ils les

jugeaient plus aptes à raisonner ; ils ont participé à la vie politique alors que les Hutus ont été

marginalisés, très tôt. La rancœur est encore grande en 1992-1994 et ce qui se met en place est une

épuration ethnique à couleur raciste (différent en Yougoslavie où le facteur religieux est prépondérant)

Il crée des ensembles géographiques à partir d’un critère religieux qui divise dans les faits les aires qu’il

définit. Le problème majeur est celui du contexte de parution (1997) et de ses motivations politiques

(défendre la politique des dirigeants américains contre le terrorisme). Cet espace reste profondément

conflictuel :

II-COMMENT LES ETATS CONTINUENT A ORGANISER L’ESPACE MONDIAL ?

1-Pourquoi le maillage des Etats est-il encore fondamental?

>>> une marge d’autonomie réduite :

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− Les fonctions de décision sont de plus en plus réduites et l’Etat est le plus souvent investi d’une

mission d’encadrement et de régulation ( l’Europe dicte aujourd’hui aux Etats de l’UE plus de 50% de

leur loi – ex du débat très politisé de la loi sur l’immigration en 2005-2006, qui en fait doit reprendre

dans ses grandes lignes des directives du parlement européen)

>>> mais un rôle qui reste important :

− Ils doivent défendre leurs intérêts nationaux lors des grandes négociations commerciales au sein des

organismes internationaux (défense de l’exception culturelle française, prise de position du chef de

l’Etat en faveur de la PAC devant l’UE, voyages commerciaux en Asie pour vendre mirages, airbus,

…avec dans ses valises des chefs de FTN françaises ).

− Pour ce faire ils doivent créer un environnement économique favorable, attractif, pour favoriser

l’arrivée des IDE : par exemples avantages fiscaux et subventions pour Toyota à Onnaing à côté de

Valenciennes, Daewoo en Lorrains…)

− Ses moyens n’ont pas véritablement changé : politique monétaire ( stabilisation, jeu sur les taux

d’intérêt notamment pour favoriser le marché immobilier), choix budgétaires ( exemple : réduction des

déficits publics, baisse de l’impôt sur le revenu pour relancer la consommation), politiques

économiques plus larges pour l’emploi ( emplois jeunes, 35 heures…). L’influence d’une politique

étatique dépend néanmoins de sa puissance et de sa place sur l’échiquier géopolitique mondial.

− ATTENTION AUX IDEES RECUES: les Etats-Unis sont un des pays les plus interventionnistes du monde, ils

injectent massivement des capitaux dans leur économie, notamment dans la recherche.

Interventionnisme et libéralisme sont souvent mêlés.

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2-Est-ce la fin de l'Etat et des « territoires »? 3 p 127

ETATS-UNIS

N

MEXIQUE

Villes jumelles

Maquiladoras (entreprise mexicaine située à la frontière, bénéficiant de franchises et de détaxations lui permettant de travailler à bon marché, souvent en sous-traitance). On trouve de l'autre côté de la frontière d'autres usines avec des tâches plus qualifiées. On appelle l'ensemble les « twin plants »

Capitaux des multinationales américaines

Flux migratoires (passage à la frontière de plus en plus délicat).

Frontière (Rio Grande)

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>>> la problématique essentielle concernant l’Etat est donc aujourd’hui celle de la frontière. Et ce parce

que l'Etat se définit par ses frontières, qui délimitent un territoire sur lequel s'exerce une autorité

(souvent concentrée dans une ville capitale).

− une limite politique : elle s’inscrit dans l’espace, crée une discontinuité et des différentiels dont la

présence offre des possibilités de jeu. Surtout elle subit, alternativement, une double logique :

• de fermeture, de coupure : cas de la « ligne bleue des Vosges » pendant les guerres mondiales. Le but

est de stopper les flux (d’hommes, de matériels…), notamment en coupant les accès aux

infrastructures. Ex 1 p 61 Inde / Bangladesh : double clôture de barbelés de 4 000 kms gardée par

50 000 hommes entre 1989 et 2005.

• d’ouverture, de couture : quand les relations entre deux Etats sont saines, et pour favoriser les

échanges économiques notamment.

− Une construction humaine qui répercute l’évolution des sociétés. Il n’est pas de frontière naturelle

mais des séparations qui s’appuient sur des éléments physiques naturels, des reliefs, fleuves, …

− On ne peut plus la considérer comme une ligne-cadre bordant l’espace de souveraineté d’un Etat car :

• existence (notamment en Afrique) de frontières zonales ou ponctuelles ( ex aéroports internationaux)

• les Etats ne sont pas les seuls à créer de la frontière : les chefferies le font aussi comme les milices

armées (en Afrique toujours)

• extension de la notion de frontière au domaine maritime avec la notion « d’eaux territoriales »,

limitées aux 12 milles marins depuis le trait de côte. En 1982, à la conférence de la Jamaïque (Montego

Bay) création du concept de ZEE ( zone économique exclusive) appliqué seulement en 1994. Un Etat

souverain se réserve le droit d’exploiter les ressources économiques (pêche, pétrole…) dans des eaux

éloignées de ses frontières, dans un rayon de 200 milles marins. La France, grâce à ses DOM – TOM,

dispose de 7M km².

on revient à la notion de « marge », de « marche », de zones frontalières larges et floutées.

>>> Les Etats demeurent profondément hétérogènes et pourtant ne sont pas remis en cause en tant que

tels.

− hétérogènes:

• par leur puissance territoriale : des Etats continents (Brésil, Inde, Chine, Etats-Unis) et des micro-Etats

comme les îles ( Malte, 16 km²), des enclaves particulières ( Vatican, 44 hectares).

38

• par leur puissance démographique : les 20 Etats les plus peuplés concentrent 75% des habitants de la

planète.

• par leur puissance économique : les 20 Etats les plus riches concentrent 85% des richesses.

• par leur rayonnement culturel : capacité à imposer son modèle (Etats-Unis, France avec l’exception

culturelle) ou assujettissement et comportement « suiveur ».

• par leur structure interne : Etats centralisés ( France), fédéraux ( Etats-Unis, Allemagne), confédéraux (

Suisse)

− remise en cause à relativiser:

• plus de 205 Etats recensés à l'ONU, (plus encore par l'UEFA!) une inflation sous le coup de l'implosion

de l'URSS et de la fin de la décolonisation qui ont fait exploser les grands ensembles de type coloniaux.

L'URSS devient la CEI, et plus de 15 Etats indépendants voient le jour. L'AEF, l'AOF disparaissent au

profit d'Etats souverains du Cameroun au Tchad.

• La frontière est parfois contestée, comme lorsqu'en Afrique elle coupe des chefferies ou ne respecte

pas le tracé des grands empires ancestraux ( cf celui d'Ethiopie – rôle de la conférence de Berlin de

1885) mais l'Etat en soi non.

III-COMMENT LA MONDIALISATION EST-ELLE CONTESTEE ET REMISE EN CAUSE ?

1-Peut-on inventer une « autre mondialisation »(J.STIGLITZ)?

Source : schéma au rétroprojecteur « carrefour des choix de société ».

>>> L’altermondialisme : ses adeptes veulent une autre voie pour la mondialisation, s’écartant du

libéralisme à outrance. Ils ne prônent pas pour autant, sinon les plus acharnés, renier la mondialisation.

− acte de naissance : la bataille contre l’OMC lors du sommet de Seattle en 1999

− un courant hétérogène qui affirme incarner la contestation à l’égard d’un phénomène désigné dans le

jargon de certains économistes par le terme de « mondialisation » ou de « globalisation ». Pour les

altermondialistes, la mondialisation telle qu’elle est remise en cause serait un phénomène récent qui se

serait imposé à partir du milieu des années 1970 et matérialisé par le néo-libéralisme de Reagan et

Thatcher. De l’œuvre politique de ces deux figures ils critiquent :

• l’accroissement des échanges internationaux déconnecté des besoins et plus forts que la production.

• la levée des mécanismes protectionnistes, allant de pair avec une déréglementation et un

décloisonnement excessif (par exemple autorisant la banque à se livrer à des activités d’assurance, et

réciproquement)

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• l’ampleur des mouvements de capitaux et le renforcement des trusts. Epiphénomène, le nouveau

système de rémunération, stock options, golden parachutes… déconnectant la rémunération des

grands patrons des résultats de leur entreprise ( cf Haberer et le Crédit Lyonnais).

>>> volonté de « moraliser » le capitalisme à défaut de pouvoir l’endiguer. Par contre, ils ne rejettent pas

sur le fond l’émergence d’une économie mondiale, l’internationalisation de la production, …

>>> un mouvement composite, divisé en de nombreux sous-mouvements ; c’est pourquoi on parle de

« galaxie altermondialiste » :

− des syndicats

− des ONG (MSF), des mouvements citoyens et des organisations de défense de l’environnement (WWF)

− des mouvements de contestation globaux comme ATTAC.

>>> leurs armes pour promouvoir une économie solidaire et équitable.

− organisation de grands sommets internationaux et de forums sociaux avec un slogan : « un autre

monde est possible ». Souvent ces sommets font figures de « forums des exclus ». Ex du forum de

Bombay en janvier 2004, 120 000 participants, 130 pays représentés. Sortent de ces sommets des

propositions, des orientations de politique générale : annulation de la dette des pays les plus pauvres,

réformes agraires.

− défense d’un principe lié au développement soutenable, le commerce équitable.

Ex de l’association Max Havelaar, créée aux Pays Bas en 1988. Apposé sur des produits de consommation

courante, son label offre aux consommateurs l’assurance que ce produit respecte les chartes sur le droit

international du travail. Ce nom est tiré du titre d’un roman néerlandais de DEKKER au 19ème siècle. Son

héros dénonce l’oppression des paysans d’Indonésie par un système commercial injuste fondé sur

l’exploitation des plus pauvres.

− des soutiens de taille : ex du prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, critiquant les Etats-Unis et le FMI et

prenant le parti des PED. Il dresse le constat d’un « commerce mondial asymétrique ». Plusieurs livres,

le dernier en date, Pour une autre mondialisation.

>>> les limites : l’alter-mondialisation est-elle une utopie ?

− le manque de dénominateurs communs qui en feraient un véritable mouvement social planétaire. Cela

passe souvent pour un manque d’unité et donc de cohésion (on y trouve aussi bien des catholiques

sociaux que des leaders politiques d’extrême gauche). On leur reproche de multiplier les combats, de

courir tous les lièvres à la foi ( ex : Bové contre les OGM, dans le même temps d’autres groupes se

battent pour préserver les espèces en voie de disparition...)

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− des adversaires puissants, notamment les FTN, qui leur reprochent d’être des « Robin des bois »

faussement altruistes et des romantiques d’un autre âge.

− les questions qui émergent sont souvent régionales et pas mondiales

− des violences : Gênes, contre-sommet au G8, affrontement et répression policière, un mort parmi les

manifestants.

2- Quels autres débats traversent notre mondialisation ?

>>> l’environnement est une notion qui interroge la relation des hommes avec la nature, partagée entre la

volonté de la domestiquer et de la préserver.

− devant les abus et les dangers créés par l’homme, la prolifération des catastrophes (pollution à la

dioxine, trou dans la couche d’ozone, problème de l’effet de serre, pollution radioactive après

Tchernobyl, réchauffement supposé de la planète à long terme), émergence de la notion de

développement durable, ou plutôt « soutenable » (terme originel, « sustenaible development »,

rapport BRUNTLAND, 1987). Il a été mis à l’ordre du jour par la Conférence de Rio (1992) des nations

unies. On peut le définir comme le développement qui répond aux besoins du présent sans

compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. De ce concept on doit

retenir deux priorités : d’une part la nécessité pour la communauté internationale de satisfaire les

besoins élémentaires des populations (en reconnaissant implicitement que les PED ont plus de besoins

que les autres) ; d’autre part reconnaître que la capacité de l’environnement à répondre aux besoins

des sociétés est limitée.

− Quel lien avec la mondialisation? l’augmentation des échanges a généré la surexploitation et de la

surconsommation, posant en creux le problème de l’épuisement des ressources ( réfléchir aux

thématiques du programme de seconde, l’eau, les montagnes, les littoraux, les risques…surexploitation

des mers et des océans, pollution des cours d'eau et des zones côtières, déforestation (doc 1 p 59),

pluies acides, épuisement des ressources fossiles, maladies épidémiques, pollution urbaine...). La

réflexion sur l’environnement impose une réflexion sur le mode de croissance le plus adapté pour

éviter cet épuisement. De même les pollutions sont de plus en plus transnationales, diffuses, leur

traitement dépasse le cadre étatique. La politique de prévention doit être, elle aussi, mondiale.

− Carte 3 p 51 : 75% pop pour seulement 45% pop ( sans parler péril nucléaire, car lui est aussi important

au sud)

41

>>> Les réponses des institutions internationales et des Etats.

− ces nouveaux défis sont relevés par la communauté internationale et surtout l’ONU : retenir la création de la CMED (1983, commission mondiale sur l’environnement et le développement). Elle comprend des représentants des Etats et des experts, au même titre que des membres influents d’ONG. Le but est de cibler les problèmes et de définir des orientations.

− Elles sont à l’ordre du jour des nombreuses conférences internationales sur le thème environnemental.

Les grandes conférences :

• à la source toutes ces conférences le rapport Meadows (1972), commandé par l’ONU à un groupe de

savants et d’hommes d’affaires réunis depuis 1968 dans le « club de Rome ». Le groupe se compose

d’une cinquantaine de chercheurs du MIT de Boston chapeautés par Meadows ; ils établissent des

prospections jusqu’en 2100 sous forme de statistiques, présentées dans the Limits of growth (les

Limites de la croissance). Apparaît pour la première fois l’idée que les ressources de la planète sont

limitées. Traduite en 29 langues, elle met au centre du débat la question « halte à la croissance » ?

• Stockholm, 1972 : premier acte international de mobilisation sur les questions du développement et de l’environnement à l’échelle mondiale avec le lancement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUE).

• Rio, 1992 : 1er sommet de la terre- le développement durable passe à l’ordre du jour des nations unies.

• protocole de Kyoto, 1997 : une étape décisive, marquée par l’engagement de réduire les émissions de

gaz à effet de serre . La baisse imposée varie selon les espaces considérés ( -8,4% pour l’Europe, -7%

seulement pour les Etats-Unis qui sont néanmoins les plus gros pollueurs !)

• Johannesburg, 2002, reprend la problématique du premier mais formule l’adoption d’un plan d’action

portant aussi bien sur la lutte contre la pauvreté que la préservation des ressources naturelles.

J.CHIRAC y défend l’idée d’une Autorité mondiale pour l’environnement.

• Bali, 2007 : Asutralie mais pas EUA – 25 des 38 pays développés ont à cette date rendu Kyoto effectif,

le protocole n’est entré en application qu’en 2005.

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− que se passe-t-il au niveau des Etats depuis 25 ans ?

• tout d’abord une prise de conscience des dérives de l’agriculture productiviste, de ses excès et de ses

dangers ; des stratégies curatives ont été mises en place dans les années 1980 en vertu du principe de

précaution. Les OGM s’inscrivent dans cette logique (manipuler le code génétique pour éviter le

recours aux pesticides, insecticides, herbicides, engrais…).

• Ensuite des choix clairs en matière énergétique : le nucléaire est préféré au pétrole, et les énergies

propres ( éoliennes, ou à base de produits agricoles décomposés, de sucres…) sont en vogue. Certaines

politiques publiques cherchent à les valoriser.

>>> Quelles limites? L'exemple du commerce équitable.

Le café, culture qui fait vivre 125M de personnes de par le monde dont 25M de petits producteurs

brésiliens. Le Brésil = 30% de la production mondiale. On constate que l’essentiel de la différence de prix

continue à bénéficier aux FTN même si la charte a contribué à améliorer le sort des plus démunis ( prix

minimum garanti de la livre pour se prémunir des fluctuations de cours, prime au développement pour les

projets collectifs… Autre pb, le goût.

E.ORSENNA, Voyage au pays du coton, Fayard, 2006, page 272. « Prix plus juste, commerce plus équitable… Comment refuser de tels objectifs ? Mais qui va dire cette justice ? Et quels principes suivre pour appliquer cette morale ? D’enthousiasme, la plupart d’entre nous accepteront de payer plus cher leur coton pour que soit mieux rémunéré le paysan africain. Mais je ne pourrai m’empêcher de penser à l’ouvrier agricole brésilien. Est-ce sa faute si le mode de production auquel il participe n’est pas homologué comme équitable ? Doit-il, pour cette « faute », dont chacun sait qu’il n’est en rien responsable, ne pas bénéficier de cette nouvelle justice ? Et le travail des enfants ? Peut-on en même temps s’attendrir devant les récoltes africaines (« Ah le bel exemple de solidarité familiale !» et dénoncer à hauts cris les corvées ouzbèques (« décidément, la tyrannie soviétique n’est pas morte !»). Si les belles initiatives du commerce équitable achètent à faible coût de la bonne conscience, l’économie ne perdra rien de sa violence. Mais, la recherche de l’équitable peut permettre de mieux connaître la réalité

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de la filière. Alors, le but est atteint : une conscience commence à grandir. Relayée par les ONG, elle pèse sur les négociations interétatiques. »

Un label qualité qui exclut une énorme main d'oeuvre pourtant paupérisée. Donc ce n'est pas une

solution suffisante.

Conclusion. − Pérennité du problème des inégalités de développement et contestation de la légitimité, de l’autorité

et de l’efficacité de ceux qui symbolisent cette mondialisation ; sous ses formes actuelles, le processus

de mondialisation est fortement contesté.

− En écho à l’introduction du chapitre, bien insister sur le fait que « la fin de l’Histoire » n’a pas eu lieu et

que dans une certaine mesure la mondialisation contribue au désordre international. La décennie 1990-

2003 constitue une perte de repères géopolitiques, avec la fin de la bipolarisation et une rupture, la

déclaration de guerre d’une grande puissance, les Etats-Unis, contre l’Irak, malgré la désapprobation de

l’ONU ! Pour l’instant, si la guerre reprend les logiques de la mondialisation ( informations en temps

réel, logistique énorme, soutiens financiers et politiques transnationaux, terrorisme international), la

paix a du mal à profiter du processus. La mondialisation n’a pas permis de poser un nouvel ordre

international. Les contestations en sont d’autant plus vives…