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VOL. 26 - Automne 2009

TRAVAILLER EN FRANÇAIS procurez-vous gratuitement

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Page 1: TRAVAILLER EN FRANÇAIS procurez-vous gratuitement

CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

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No section locale :

Service de la francisation de la FTQ : 565, boulevard Crémazie Est, bureau 12100, Montréal (Québec) H2M 2W3

VOL. 26 - Automne 2009

Bulletin de la Fédérationdes travailleurs ettravailleuses du Québec (FTQ)

565, boul. Crémazie Est Bureau 12100Montréal (Québec)H2M 2W3

Téléphone : 514 383-8000

Télécopieur :514 383-0502

Portail :www.ftq.qc.ca/francisation

VOL. 26 - Automne 2009

TRAVAILLER EN FRANÇAIS

Responsable : Lola Le Brasseur

Rédaction : Rima ChaabanLola Le Brasseur

Collaboration :Line Bolduc Aline Vallières

Tirage : 8 000 exemplaires

Conception graphique :Tabasko Communications

Photo : Rima ChaabanIsabelle GareauNormand Mc Duff

Illustration de la pagecouverture :Pascale Constantin

Impression :Atelier Québécois Offset inc.

Bibliothèque nationale du Québec

1994 ISSN 0803-3942

Reproduction autoriséeet encouragée.

Le document : Une histoire, une langue, un avenir

L’affiche : Travailler en français, on ne demande pas la lune

Le dépliant : Quelques règles d’or pour les membres syndiqués des comités de francisation

Le document : Des trucs et des jeux

Les bulletins : Travailler en français et Travailler avec les mots

La vidéo : Travailler en français, une condition de travail

Les aimantins : Travailler en français, cela va de soi

Le matériel promotionnel de l’OQLF

Et pour 2$ …L’épinglette : Le français, j’y tiens

Faites-en la demande en communiquant avec le centre de documentation au 514 383-8025 ou téléchargez le bon de commande sur le portail de la FTQ, section francisation : www.ftq.qc.ca

Une chronique sur la francisation, pourquoi pas?Pourquoi ne pas parler du comité de francisation, de ses projets et de ses dernières réalisations dans votre journal local? Une chronique terminologique pourrait aussi être intéressante et amusante. Si vous manquez d’inspiration, nous pouvons vous aider. Communiquez avec Rima Chaaban, Service de la francisation de la FTQ, 514 383-8000 poste 4406, [email protected]

Pour animer vos réunions ou distribuer dans votre milieu de travailprocurez-vous gratuitement…

SAVIEZ-VOUS QUE…Par la peau des dents - L’expression pittoresque « par la peau des dents » est calquée sur l’anglais. En français, on peut généralement remplacer l’anglicisme par la locution DE JUSTESSE. Aussi, au lieu de dire qu’on a échappé à un malheur « par la peau des dents », on dira simplement qu’ON L’A ÉCHAPPÉ BELLE.

Ce n’est pas ma tasse de thé! - Cet anglicisme est très populaire en France depuis quelques années. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, nos cousins d’outre-mer auraient dit CE N’EST PAS MON TRUC! Chez nous, toutefois, dans la langue

Anglicisme, quand tu nous tiens!

familière, on dira plus volontiers CE N’EST PAS MON GENRE! Quoi qu’il en soit, il n’y a aucune raison valable d’adopter une expression anglo-saxonne qui, somme toute, n’est pas vraiment évocatrice.

Il parle à travers son chapeau... - Cette expression calquée sur l’anglais to talk through one's hat, n’est pas vraiment évocatrice. Disons plutôt : PARLER À TORT ET À TRAVERS, DIRE N’IMPORTE QUOI, PARLER SANS CONNAISSANCE DE CAUSE.

Source : Site Web de la radio de Radio Canada : www.radio-canada.ca/radio/francaisaumicro/

Page 2: TRAVAILLER EN FRANÇAIS procurez-vous gratuitement

Août 1977 marque l’adoption de la loi 101 et l’entrée officielle du mouvement syndi-cal comme partenaire du projet de francisation. À cet égard, la loi consacre un chapitre entier à la francisation des entreprises. C’est là que sont précisées les exigences en matière de francisation, et là que, par l’intermédiaire de la participation syndicale aux comités de francisation, nous pouvons intervenir directement sur les politiques patronales. La loi 101 a fait des syndicats les sentinelles de la francisation. Le mandat syndical ne se résume pas à surveiller la préparation du programme de francisation ou son application. Les travailleurs et travailleuses sont des membres à part entière du comité et sont impliqués à toutes les étapes du processus de francisation. LES COMITÉS DE FRANCISATION

Si nous avons applaudi à la loi 101 qui invitait les travailleurs et travailleuses à s’associer à la francisation, cette joie a été de courte durée. La place que nous avions cru alors trouver dans le processus de francisation des entreprises ne s’est pas révélée être aussi importante que nous l’espérions. Dans le secteur privé, les travailleurs et travailleuses syndiqués ne sont impliqués officiellement dans le processus de francisation que dans les entreprises employant plus de cent personnes. Quant aux entreprises de quarante-neuf employés et moins, elles échappent aux obligations de francisation. Dans les secteurs public et parapublic; c’est l’employeur qui francise. Dans ces derniers cas, les syndicats ne sont pas les moteurs de l’action, mais plutôt des moteurs à réaction, surtout quand il s’agit de réagir à la montée des exigences linguistiques. Ajoutons que les dispositions de la loi 101 ne peuvent être appliquées aux entreprises sous compétence fédérale. Certaines de ces entreprises ont cependant accepté de se comporter en bon citoyen corporatif.

DIFFICILE ÉQUILIBRE

À peine plus de deux ans après l’adoption de la loi 101, la FTQ constatait que les membres des comités de francisation n’arrivaient pas à déployer leur action et qu’ils fonctionnaient au ralenti. Par la suite, en de nombreuses occasions, nous n’avons cessé de mettre en relief les difficultés auxquelles les membres syndiqués étaient confrontés. Sur certains éléments, nous avons été entendus; ainsi avons- nous obtenu la parité au sein des comités de francisation. Par ailleurs, il existe de nombreux points faibles. L’inquiétude de la FTQ porte surtout sur les entreprises de moins de cent personnes, pour lesquelles les exigences de la loi sont trop faibles. La FTQ a aussi souvent mis en évidence les pouvoirs d’enquête des fonctionnaires de l’Office qui sont trop limités. Il est toujours loisible à un employeur récalci-trant de disposer cavalièrement des demandes formulées par un fonctionnaire de l’Office, de refuser de l’admettre dans ses locaux et même de refuser de déclarer le nombre de ses employés, alors que cette information est capitale pour l’application de la loi.1

En 2009, les comités de francisation n’occupent pas encore toute la place que leur réserve la loi 101 et un très grand nombre de travailleurs et travailleuses syndiqués ne profitent pas de cet instrument de francisation. Selon les résultats d’une enquête de l’Office publiée en 2008, seulement 47 % des 868 entreprises sondées avaient un comité de francisation actif. Rappelons que cela fait état d’une nette amélioration par rapport à une enquête de l’Office menée en 1988 qui révélait que plus de la moitié de l’ensemble des comités étaient inactifs et qu’un faible 6 % se réunissaient l’équivalent de plus d’une journée et demie par année. PRÉCIEUX MALGRÉ TOUT

Le comité de francisation constitue le canal par lequel les syndicats peuvent se tenir au courant du processus de francisation et l’influencer. C’est pourquoi il est si important pour les syndicats. Le travail des membres syndicaux des comités doit être enraciné dans nos réalités syndicales, et s’accompagner d’animation et de mobilisation.

René RoySecrétaire général de la FTQ Rencontre annuelle des membres

des comités de francisation, le 30 mars dernier.

Le directeur général du CJE, Marc Grignon, le secrétaire général de la FTQ, René Roy, et l’intervenante Marianne Cyr lors de la remise du chèque le 21 septembre 2009.

Éric Blanchet, TCA section locale 62

Les activités de l’an dernier Les comités de francisation, plus précieux que jamais

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Isab

elle

Gar

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Isab

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Gar

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Rim

a C

haab

an

L’année 2009 tire à sa fin. Nous avons pensé vous présenter un bilan des activités organisées par le Service de la francisation, auxquelles ont participé de nombreux militants et militantes.

LA RENCONTRE ANNUELLE DES MEMBRES DES COMITÉS DE FRANCISATION

Le 30 mars dernier, une centaine de travailleurs et travailleuses, pour la plupart membres de comités de francisation, ont répondu à l’invitation annuelle de la FTQ. Depuis maintenant 18 ans, la FTQ organise cette rencontre afin de permettre aux militants et militantes d’échanger entre eux et de faire un bilan de la situation du français dans leur milieu de travail respectif. Cette année, la rencontre s’est tenue au Centre Sheraton de Montréal avec la participation de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, madame Christine St-Pierre. LA VIDÉO TRAVAILLER EN FRANÇAIS, UNE CONDITION DE TRAVAIL

La FTQ met à votre disposition une vidéo pour vous aider à promouvoir le français au travail. Lancée en mars dernier, la vidéo vise à mettre en évidence l’indispensable partenariat entre le gouvernement, les entreprises et les travailleurs et travailleuses pour réaliser le projet de francisation des milieux de travail. Pour vous procurer gratuitement la vidéo, communiquez avec le centre de documentation au 514 383-8025.

LA FOIRE DU LIVRE DE LA SEMAINE DU FRANÇAIS

La FTQ a remis un chèque de 2 030,43 $ pour soutenir le projet Accroche-toi! du Carrefour jeunesse emploi du quartier Saint-Laurent (CJE). Il s’agit d’un projet qui vient en aide aux jeunes décrocheurs. Cette somme provient de la Foire du livre que la FTQ et le Fonds de solidarité organisent depuis une dizaine d’années dans le cadre de la Semaine du français.

LA FRANCISATION DES ENTREPRISES

Chaque année, le Service de la francisation organise plus d’une dizaine de séances d’information portant sur le rôle et le mandat des membres des comités de francisation. Lors de ces rencontres, les participants et participantes se familiarisent avec les dispositions de la loi 101. Les séances sont présentées en collaboration avec un conseiller ou une conseillère de l’Office québécois de la langue française (OQLF).

Prochaine rencontre : 25 janvier 2010

LA FORMATION DES FORMATEURS ET FORMATRICES

Le confrère Éric Blanchet est nouvellement formateur en francisation des entreprises. Après avoir suivi la formation des formateurs offerte par la FTQ, il est maintenant prêt à animer les journées de formation portant sur le rôle et le mandat des membres des comités de francisation.

1 Une histoire, une langue, un avenir, 28e Congrès de la FTQ, novembre 2007

Page 3: TRAVAILLER EN FRANÇAIS procurez-vous gratuitement

Août 1977 marque l’adoption de la loi 101 et l’entrée officielle du mouvement syndi-cal comme partenaire du projet de francisation. À cet égard, la loi consacre un chapitre entier à la francisation des entreprises. C’est là que sont précisées les exigences en matière de francisation, et là que, par l’intermédiaire de la participation syndicale aux comités de francisation, nous pouvons intervenir directement sur les politiques patronales. La loi 101 a fait des syndicats les sentinelles de la francisation. Le mandat syndical ne se résume pas à surveiller la préparation du programme de francisation ou son application. Les travailleurs et travailleuses sont des membres à part entière du comité et sont impliqués à toutes les étapes du processus de francisation. LES COMITÉS DE FRANCISATION

Si nous avons applaudi à la loi 101 qui invitait les travailleurs et travailleuses à s’associer à la francisation, cette joie a été de courte durée. La place que nous avions cru alors trouver dans le processus de francisation des entreprises ne s’est pas révélée être aussi importante que nous l’espérions. Dans le secteur privé, les travailleurs et travailleuses syndiqués ne sont impliqués officiellement dans le processus de francisation que dans les entreprises employant plus de cent personnes. Quant aux entreprises de quarante-neuf employés et moins, elles échappent aux obligations de francisation. Dans les secteurs public et parapublic; c’est l’employeur qui francise. Dans ces derniers cas, les syndicats ne sont pas les moteurs de l’action, mais plutôt des moteurs à réaction, surtout quand il s’agit de réagir à la montée des exigences linguistiques. Ajoutons que les dispositions de la loi 101 ne peuvent être appliquées aux entreprises sous compétence fédérale. Certaines de ces entreprises ont cependant accepté de se comporter en bon citoyen corporatif.

DIFFICILE ÉQUILIBRE

À peine plus de deux ans après l’adoption de la loi 101, la FTQ constatait que les membres des comités de francisation n’arrivaient pas à déployer leur action et qu’ils fonctionnaient au ralenti. Par la suite, en de nombreuses occasions, nous n’avons cessé de mettre en relief les difficultés auxquelles les membres syndiqués étaient confrontés. Sur certains éléments, nous avons été entendus; ainsi avons- nous obtenu la parité au sein des comités de francisation. Par ailleurs, il existe de nombreux points faibles. L’inquiétude de la FTQ porte surtout sur les entreprises de moins de cent personnes, pour lesquelles les exigences de la loi sont trop faibles. La FTQ a aussi souvent mis en évidence les pouvoirs d’enquête des fonctionnaires de l’Office qui sont trop limités. Il est toujours loisible à un employeur récalci-trant de disposer cavalièrement des demandes formulées par un fonctionnaire de l’Office, de refuser de l’admettre dans ses locaux et même de refuser de déclarer le nombre de ses employés, alors que cette information est capitale pour l’application de la loi.1

En 2009, les comités de francisation n’occupent pas encore toute la place que leur réserve la loi 101 et un très grand nombre de travailleurs et travailleuses syndiqués ne profitent pas de cet instrument de francisation. Selon les résultats d’une enquête de l’Office publiée en 2008, seulement 47 % des 868 entreprises sondées avaient un comité de francisation actif. Rappelons que cela fait état d’une nette amélioration par rapport à une enquête de l’Office menée en 1988 qui révélait que plus de la moitié de l’ensemble des comités étaient inactifs et qu’un faible 6 % se réunissaient l’équivalent de plus d’une journée et demie par année. PRÉCIEUX MALGRÉ TOUT

Le comité de francisation constitue le canal par lequel les syndicats peuvent se tenir au courant du processus de francisation et l’influencer. C’est pourquoi il est si important pour les syndicats. Le travail des membres syndicaux des comités doit être enraciné dans nos réalités syndicales, et s’accompagner d’animation et de mobilisation.

René RoySecrétaire général de la FTQ Rencontre annuelle des membres

des comités de francisation, le 30 mars dernier.

Le directeur général du CJE, Marc Grignon, le secrétaire général de la FTQ, René Roy, et l’intervenante Marianne Cyr lors de la remise du chèque le 21 septembre 2009.

Éric Blanchet, TCA section locale 62

Les activités de l’an dernier Les comités de francisation, plus précieux que jamais

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L’année 2009 tire à sa fin. Nous avons pensé vous présenter un bilan des activités organisées par le Service de la francisation, auxquelles ont participé de nombreux militants et militantes.

LA RENCONTRE ANNUELLE DES MEMBRES DES COMITÉS DE FRANCISATION

Le 30 mars dernier, une centaine de travailleurs et travailleuses, pour la plupart membres de comités de francisation, ont répondu à l’invitation annuelle de la FTQ. Depuis maintenant 18 ans, la FTQ organise cette rencontre afin de permettre aux militants et militantes d’échanger entre eux et de faire un bilan de la situation du français dans leur milieu de travail respectif. Cette année, la rencontre s’est tenue au Centre Sheraton de Montréal avec la participation de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, madame Christine St-Pierre. LA VIDÉO TRAVAILLER EN FRANÇAIS, UNE CONDITION DE TRAVAIL

La FTQ met à votre disposition une vidéo pour vous aider à promouvoir le français au travail. Lancée en mars dernier, la vidéo vise à mettre en évidence l’indispensable partenariat entre le gouvernement, les entreprises et les travailleurs et travailleuses pour réaliser le projet de francisation des milieux de travail. Pour vous procurer gratuitement la vidéo, communiquez avec le centre de documentation au 514 383-8025.

LA FOIRE DU LIVRE DE LA SEMAINE DU FRANÇAIS

La FTQ a remis un chèque de 2 030,43 $ pour soutenir le projet Accroche-toi! du Carrefour jeunesse emploi du quartier Saint-Laurent (CJE). Il s’agit d’un projet qui vient en aide aux jeunes décrocheurs. Cette somme provient de la Foire du livre que la FTQ et le Fonds de solidarité organisent depuis une dizaine d’années dans le cadre de la Semaine du français.

LA FRANCISATION DES ENTREPRISES

Chaque année, le Service de la francisation organise plus d’une dizaine de séances d’information portant sur le rôle et le mandat des membres des comités de francisation. Lors de ces rencontres, les participants et participantes se familiarisent avec les dispositions de la loi 101. Les séances sont présentées en collaboration avec un conseiller ou une conseillère de l’Office québécois de la langue française (OQLF).

Prochaine rencontre : 25 janvier 2010

LA FORMATION DES FORMATEURS ET FORMATRICES

Le confrère Éric Blanchet est nouvellement formateur en francisation des entreprises. Après avoir suivi la formation des formateurs offerte par la FTQ, il est maintenant prêt à animer les journées de formation portant sur le rôle et le mandat des membres des comités de francisation.

1 Une histoire, une langue, un avenir, 28e Congrès de la FTQ, novembre 2007

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Lucie Thériault, préposée à l’entretien ménager chez For-Net

For-Net est une entreprise québécoise qui exploite trois divisons (For-Net, Forkem et Fisq) dans le domaine de l’entretien ménager. L’entreprise emploie quelque 250 personnes, toutes syndiquées avec l’Union des employés et employées de service, section locale 800 (UES 800). Lucie Thériault a commencé à militer syndicalement très tôt après son embauche et depuis 2003 elle est présidente de son unité de base.

Quand ses enfants ont commencé à voler de leurs propres ailes, Lucie Thériault a intégré le marché du travail et c’est chez For- Net qu’elle a commencé sa carrière où elle se trouve encore aujourd’hui, treize ans plus tard.

« Dès mon arrivée chez For-Net, je trouvais qu’il y avait beau-coup d’injustices, et tout naturellement sans savoir ce qu’était un syndicat, je me suis mise à défendre mes collègues de travail. C’est à ce moment-là qu’on m’a proposé de m’impliquer dans le syndicat. À l’époque, il n’y avait pas d’unité de base chez For- Net. Alors, avec l’aide de cinq autres travailleurs et travailleuses, j’ai formé notre équipe. J’ai dû suivre une formation syndicale offerte par mon syndicat national. On a ensuite mis sur pied plusieurs comités, dont celui de la francisation. Bref, je me suis découvert une passion. »

Tous et toutes travaillent en français« Il y a 6 ans, le comité de francisation a obtenu que, à peu près tout ce qui n’était pas francisé, le soit. Par exemple, nous avons commencé par la traduction des fiches signalétiques. Par la suite, nous avons fait traduire les instructions sur les produits nettoyants. On a aussi fait changer les claviers d’ordi- nateurs pour des claviers en français. L’entreprise, comme le veut la législation linguistique, a atteint ses objectifs de franci-sation en collaboration avec l’Office québécois de la langue française. Depuis, on travaille tous et toutes en français chez For-Net. »

Le secteur de l’entretien ménager au QuébecAu Québec, c’est près de 6 000 travailleurs et travailleuses syndiqués qui se retrouvent dans le secteur de l’entretien ménager dont un grand nombre de personnes immigrantes. Parmi ces dernières, un assez grand nombre de personnes n’ont peu ou pas de connaissance de la langue française. C’est donc pour répondre à cette demande que la section locale 800 organise dans ses locaux, depuis plusieurs années, des cours de français. « Je communique souvent avec la direc-tion de For-Net pour savoir s’il y a des personnes qui ont des besoins en francisation, mentionne Lucie Thériault.

Évidemment, je ne connais pas tout le monde dans mon entreprise parce que nous ne travaillons pas tous et toutes au même endroit et nos quarts de travail varient beaucoup. Dès que j’obtiens des noms, les travailleurs et travailleuses concernés sont libérés pour aller suivre les cours de français. Ça ne plaît pas toujours à l’employeur, mais je pense que ce programme est essentiel puisqu’il favorise une meilleure intégration des personnes immigrantes. Pour arriver à identi-fier les besoins en francisation, j’invite tous les travailleurs et travailleuses de chez For-Net, à communiquer avec moi par le biais du bulletin d’information « Le mot dit » que j’ai mis sur pied, s’ils ont des collègues qui éprouvent des difficultés à communiquer en français. Je pense que c’est important de toujours garder l’œil ouvert. On est chez nous et notre langue est le français, il faut y faire attention. »

Alain Roy et André Guimont, membres du comité de francisation chez Sivaco

« Cela ne fait que deux semaines que l’on fait partie du comité de francisation. Après trois ans sans réunion, l’entreprise démontre soudainement l’envie que le comité se remette sur pied parce qu’il faut déposer un rapport triennal à l’Office. Même si on doute des réelles intentions de l’employeur, on profite de cet intérêt soudain pour recréer le comité et enfin changer les choses à l’usine. Nous sommes sûrs que cette fois-ci, nous allons travailler en français chez Sivaco. »

Danny Dufresne, électrotechnicien chez Xstrata Copper Canada

Danny Dufresne entame sa 24e année à la multinationale Xstrata Copper Canada dont le siège social est en Suisse. L’entreprise se spécialise dans l’affinage du cuivre et des métaux que l’on retrouve dans les mines de cuivre. À l’usine de l’est de Montréal, où Danny travaille, on compte 425 travailleurs et travailleuses dont environ 300 sont syndiqués avec les Métallos de la section locale 6887.

Depuis 12 ans, Danny occupe le poste de délégué syndical. Il est représentant de son unité de base et il s’implique au comité de francisation depuis une dizaine d’années. Cela fait donc plu- sieurs années qu’il cumule ces fonctions syndicales.

« En 2006, Xstrata a acheté l’entreprise Noranda pour laquelle nous travaillions à l’époque. Chez Noranda, le milieu de travail était plutôt anglophone. Les contremaîtres et le personnel- cadre parlaient seulement anglais au travail. Il y avait beaucoup d’employés immigrants dont plusieurs ne parlaient ni le fran- çais, ni l’anglais. Maintenant, c’est bien différent. Plus personne ne parle l’anglais. Actuellement, tout le monde travaille et s’exprime en français à l’usine. L’adoption de la loi 101 a défini-tivement été un tournant décisif pour l’entreprise et le début de grands projets pour le comité de francisation.

C’est par des cours de français offerts aux employés allo- phones que le comité a commencé à faire ses premiers pas. Il y a, parmi mes collègues, plusieurs travailleurs immigrants qui ont suivi ces cours. Ils ne savaient ni lire ni écrire en français. Au- jourd’hui, ils travaillent sans difficulté dans la langue officielle. Ce programme a aussi été populaire auprès de travailleuses et de travailleurs québécois analphabètes. Bref, tous ceux qui sou- haitaient participer aux cours pouvaient le faire. L’employeur encourageait la démarche du comité de francisation et c’était très gratifiant pour les employés. »

Un comité de francisation vivant et vigilant Danny Dufresne poursuit en disant que « le comité de francisa-

tion prône le français au travail, et ce, surtout dans les commu-nications : les feuillets mensuels, le bulletin de nouvelles de l’entreprise, etc. Même si l’entreprise a des ramifications dans plusieurs pays à travers le monde, les communiqués que l’on reçoit relativement à notre travail sont tous traduits en trois langues : le français, l’anglais et l’espagnol. Toutes les demandes du comité de francisation sont prises au sérieux, ce qui encou- rage beaucoup notre action. Faut dire qu’on les talonne de près. Dès que l’on reçoit un nouveau logiciel, on veille à ce qu’il soit bien traduit en français. On reste toujours disponibles pour les travailleurs et les travailleuses et nos relations de travail sont harmonieuses. » Pour illustrer la bonne foi de l’employeur, Danny Dufresne mentionne que la dernière demande du comité de francisation était de faire traduire un affichage. L’employeur a répondu que les affichages et les équipements seraient doréna-vant commandés en français seulement.

« Au départ, il y avait peu de personnes qui étaient intéressées à s’impliquer dans les travaux du comité de francisation, lequel est composé à parts égales de représentants de l’employeur et de représentants des travailleurs. Personnellement, je dois dire que la cause du français m’a toujours tenu à cœur. D’autant plus que le comité est dynamique. Nous organisons toujours des activités pour la Semaine du français; par exemple, nous faisons tirer des dictionnaires. Plusieurs autres activités sont aussi organisées, il y a même des jeux linguistiques dans le journal mensuel de la compagnie. Alors, pourquoi ne pas s’impliquer? » Voilà l’illustration de ce qu’un comité de franci-sation conscient de son mandat peut accomplir.

Ariane Heïssat, Robert Giroux et Ghislaine Forget, membres du comité de francisation chez Kraft Canada

« Chez Kraft, la machinerie est importée principalement d’Allemagne et d’Italie. Il y a encore quelques machines qui affichent les instructions uniquement en anglais et l’employeur tarde à les traduire. Nous voulons que les travailleurs et les travailleuses sachent que le comité existe et qu’il peut les aider. On pense déjà à organiser des activités et un kiosque d’information pour sensibiliser le personnel de l’usine à la francisation de leur milieu de travail. »

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Lucie Thériault, préposée à l’entretien ménager chez For-Net

For-Net est une entreprise québécoise qui exploite trois divisons (For-Net, Forkem et Fisq) dans le domaine de l’entretien ménager. L’entreprise emploie quelque 250 personnes, toutes syndiquées avec l’Union des employés et employées de service, section locale 800 (UES 800). Lucie Thériault a commencé à militer syndicalement très tôt après son embauche et depuis 2003 elle est présidente de son unité de base.

Quand ses enfants ont commencé à voler de leurs propres ailes, Lucie Thériault a intégré le marché du travail et c’est chez For- Net qu’elle a commencé sa carrière où elle se trouve encore aujourd’hui, treize ans plus tard.

« Dès mon arrivée chez For-Net, je trouvais qu’il y avait beau-coup d’injustices, et tout naturellement sans savoir ce qu’était un syndicat, je me suis mise à défendre mes collègues de travail. C’est à ce moment-là qu’on m’a proposé de m’impliquer dans le syndicat. À l’époque, il n’y avait pas d’unité de base chez For- Net. Alors, avec l’aide de cinq autres travailleurs et travailleuses, j’ai formé notre équipe. J’ai dû suivre une formation syndicale offerte par mon syndicat national. On a ensuite mis sur pied plusieurs comités, dont celui de la francisation. Bref, je me suis découvert une passion. »

Tous et toutes travaillent en français« Il y a 6 ans, le comité de francisation a obtenu que, à peu près tout ce qui n’était pas francisé, le soit. Par exemple, nous avons commencé par la traduction des fiches signalétiques. Par la suite, nous avons fait traduire les instructions sur les produits nettoyants. On a aussi fait changer les claviers d’ordi- nateurs pour des claviers en français. L’entreprise, comme le veut la législation linguistique, a atteint ses objectifs de franci-sation en collaboration avec l’Office québécois de la langue française. Depuis, on travaille tous et toutes en français chez For-Net. »

Le secteur de l’entretien ménager au QuébecAu Québec, c’est près de 6 000 travailleurs et travailleuses syndiqués qui se retrouvent dans le secteur de l’entretien ménager dont un grand nombre de personnes immigrantes. Parmi ces dernières, un assez grand nombre de personnes n’ont peu ou pas de connaissance de la langue française. C’est donc pour répondre à cette demande que la section locale 800 organise dans ses locaux, depuis plusieurs années, des cours de français. « Je communique souvent avec la direc-tion de For-Net pour savoir s’il y a des personnes qui ont des besoins en francisation, mentionne Lucie Thériault.

Évidemment, je ne connais pas tout le monde dans mon entreprise parce que nous ne travaillons pas tous et toutes au même endroit et nos quarts de travail varient beaucoup. Dès que j’obtiens des noms, les travailleurs et travailleuses concernés sont libérés pour aller suivre les cours de français. Ça ne plaît pas toujours à l’employeur, mais je pense que ce programme est essentiel puisqu’il favorise une meilleure intégration des personnes immigrantes. Pour arriver à identi-fier les besoins en francisation, j’invite tous les travailleurs et travailleuses de chez For-Net, à communiquer avec moi par le biais du bulletin d’information « Le mot dit » que j’ai mis sur pied, s’ils ont des collègues qui éprouvent des difficultés à communiquer en français. Je pense que c’est important de toujours garder l’œil ouvert. On est chez nous et notre langue est le français, il faut y faire attention. »

Alain Roy et André Guimont, membres du comité de francisation chez Sivaco

« Cela ne fait que deux semaines que l’on fait partie du comité de francisation. Après trois ans sans réunion, l’entreprise démontre soudainement l’envie que le comité se remette sur pied parce qu’il faut déposer un rapport triennal à l’Office. Même si on doute des réelles intentions de l’employeur, on profite de cet intérêt soudain pour recréer le comité et enfin changer les choses à l’usine. Nous sommes sûrs que cette fois-ci, nous allons travailler en français chez Sivaco. »

Danny Dufresne, électrotechnicien chez Xstrata Copper Canada

Danny Dufresne entame sa 24e année à la multinationale Xstrata Copper Canada dont le siège social est en Suisse. L’entreprise se spécialise dans l’affinage du cuivre et des métaux que l’on retrouve dans les mines de cuivre. À l’usine de l’est de Montréal, où Danny travaille, on compte 425 travailleurs et travailleuses dont environ 300 sont syndiqués avec les Métallos de la section locale 6887.

Depuis 12 ans, Danny occupe le poste de délégué syndical. Il est représentant de son unité de base et il s’implique au comité de francisation depuis une dizaine d’années. Cela fait donc plu- sieurs années qu’il cumule ces fonctions syndicales.

« En 2006, Xstrata a acheté l’entreprise Noranda pour laquelle nous travaillions à l’époque. Chez Noranda, le milieu de travail était plutôt anglophone. Les contremaîtres et le personnel- cadre parlaient seulement anglais au travail. Il y avait beaucoup d’employés immigrants dont plusieurs ne parlaient ni le fran- çais, ni l’anglais. Maintenant, c’est bien différent. Plus personne ne parle l’anglais. Actuellement, tout le monde travaille et s’exprime en français à l’usine. L’adoption de la loi 101 a défini-tivement été un tournant décisif pour l’entreprise et le début de grands projets pour le comité de francisation.

C’est par des cours de français offerts aux employés allo- phones que le comité a commencé à faire ses premiers pas. Il y a, parmi mes collègues, plusieurs travailleurs immigrants qui ont suivi ces cours. Ils ne savaient ni lire ni écrire en français. Au- jourd’hui, ils travaillent sans difficulté dans la langue officielle. Ce programme a aussi été populaire auprès de travailleuses et de travailleurs québécois analphabètes. Bref, tous ceux qui sou- haitaient participer aux cours pouvaient le faire. L’employeur encourageait la démarche du comité de francisation et c’était très gratifiant pour les employés. »

Un comité de francisation vivant et vigilant Danny Dufresne poursuit en disant que « le comité de francisa-

tion prône le français au travail, et ce, surtout dans les commu-nications : les feuillets mensuels, le bulletin de nouvelles de l’entreprise, etc. Même si l’entreprise a des ramifications dans plusieurs pays à travers le monde, les communiqués que l’on reçoit relativement à notre travail sont tous traduits en trois langues : le français, l’anglais et l’espagnol. Toutes les demandes du comité de francisation sont prises au sérieux, ce qui encou- rage beaucoup notre action. Faut dire qu’on les talonne de près. Dès que l’on reçoit un nouveau logiciel, on veille à ce qu’il soit bien traduit en français. On reste toujours disponibles pour les travailleurs et les travailleuses et nos relations de travail sont harmonieuses. » Pour illustrer la bonne foi de l’employeur, Danny Dufresne mentionne que la dernière demande du comité de francisation était de faire traduire un affichage. L’employeur a répondu que les affichages et les équipements seraient doréna-vant commandés en français seulement.

« Au départ, il y avait peu de personnes qui étaient intéressées à s’impliquer dans les travaux du comité de francisation, lequel est composé à parts égales de représentants de l’employeur et de représentants des travailleurs. Personnellement, je dois dire que la cause du français m’a toujours tenu à cœur. D’autant plus que le comité est dynamique. Nous organisons toujours des activités pour la Semaine du français; par exemple, nous faisons tirer des dictionnaires. Plusieurs autres activités sont aussi organisées, il y a même des jeux linguistiques dans le journal mensuel de la compagnie. Alors, pourquoi ne pas s’impliquer? » Voilà l’illustration de ce qu’un comité de franci-sation conscient de son mandat peut accomplir.

Ariane Heïssat, Robert Giroux et Ghislaine Forget, membres du comité de francisation chez Kraft Canada

« Chez Kraft, la machinerie est importée principalement d’Allemagne et d’Italie. Il y a encore quelques machines qui affichent les instructions uniquement en anglais et l’employeur tarde à les traduire. Nous voulons que les travailleurs et les travailleuses sachent que le comité existe et qu’il peut les aider. On pense déjà à organiser des activités et un kiosque d’information pour sensibiliser le personnel de l’usine à la francisation de leur milieu de travail. »

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Travailler en français à l’Université de Montréal : un droit trop souvent remis en cause

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En 2008, la direction de la section locale 1244 du Syndicat des employés et employées de l’Uni- versité de Montréal constatait une augmentation fulgurante de l’exigence de la connaissance de l’anglais sur les affichages par rapport aux années précédentes. Manque de ressources syndicales, relâchement au niveau de la vigilance, quoi qu'il en soit, un revirement majeur s’imposait; la section locale se retrouvait avec quarante postes vacants pour lesquels la connaissance de l’anglais était devenue une condition d’embauche, de promotion ou de mutation.

« Aujourd’hui, après l’intervention du syndicat, mentionne Claudette Gariépy, il reste moins de dix postes qui font l’objet d’un litige. Certains postes exigent des enquêtes de la part du syndicat tandis que pour trois autres, nous avons décidé de porter les griefs à l’arbitrage. Et, dans ce dernier cas, voyant notre détermination, la direction des Ressources humaines de l’Université a décidé de réafficher deux de ces trois postes sans exiger la connaissance de l’anglais. Notre convention collective contient une clause qui pourtant devrait amener notre employeur à faire preuve de plus de retenue lorsqu’il s’agit d’exiger la connaissance d’une autre langue. En vertu de notre convention collective, cette exigence de la connaissance d’une autre langue est discrimina-toire parce qu’il s’agit d’une exigence additionnelle. Nous savions que bien des membres de notre unité s’abstiendraient de postuler à cause de cette exigence. »

Une lutte qui ne date pas d’hier et toujours aussi vive

Dans le cadre de sa démarche pour exercer un meilleur contrôle des exigences linguistiques de l’employeur, la section locale 1244 poursuit ses interventions :

• dépôt de griefs et enquêtes exhaustives dans les milieux de travail dès qu’un poste vacant est affiché avec l’exigence de la connaissance de l’anglais ou d’une autre langue que le français, suivi d’un renvoi à l’arbitrage, au besoin;

• démarches pour assurer la présence d’un représentant du syndicat au comité permanent de la Politique linguistique de l’Université de Montréal, chien de garde de l’application de cette politique;

• multiplication de rencontres portant sur le dossier linguistique entre les représentants du syndicat et de l’employeur dans le cadre de négociation continue. Madame Nicole René, ex-présidente de l’Office québécois de la langue française, participe à ces rencontres à titre de personne-ressource;

• mise à jour du questionnaire utilisé lors des enquêtes dans le but d’améliorer la compréhension des gestionnaires à l’égard de l’exigence d’une autre langue;

• inscription aux journées de formation offertes par le Service de la francisation de la FTQ;

• rencontres avec d’autres syndicats, celui d’Hydro-Québec, entre autres, pour connaître l’ampleur de l’anglicisation dans leur milieu de travail et les moyens qu’ils utilisent pour minimiser les demandes d’exigence de l’anglais pour leurs postes;

• démarches de la section locale 1244 pour la création d’un regroupement du secteur universitaire concernant le dossier linguistique. Des représentations en ce sens seront faites au prochain congrès du Conseil provincial du soutien universitaire (CPSU) qui se tiendra en novembre à Québec avec la participation du Service de la francisation de la FTQ;

• rappel à la ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française, madame Christine St-Pierre, quant à l’anglicisation inquiétante des postes des employés et employées de soutien de l’université lors de la rencontre annuelle des membres des comités de francisation le 30 mars 2009.

À la demande de l’employeur, la section locale a consenti à ce que deux membres du comité de griefs passent un test oral et écrit en anglais au Service d’évaluation linguistique (SEL) de l’Université du Québec à Montréal. Ce test pourrait être éventuellement utilisé pour vérifier la connaissance de l’anglais des candidats postulant un poste vacant. Le test actuel, utilisé depuis des dizaines d’années, vérifie seulement la connaissance écrite de l’anglais.

La francisation dans les universités et les cégeps

Comme les universités et les cégeps échappent aux dispositions de la loi 101 en ce qui a trait à l’obligation de former un comité de francisation, la section locale 1244 a donc mis sur pied son propre comité syndical de francisation. Cependant, plusieurs articles de la Charte, dont les articles 41 à 50, portant sur la langue du travail, s’appliquent pour ces institutions. L’application de la loi 101 relève de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, madame Christine St-Pierre. Par contre, l’application des politiques linguistiques dans les universités est du ressort de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, madame Michelle Courchesne.

De plus, comme le soulignent les signataires de ce texte, les faits démontrent que l’Université de Montréal connaît une anglicisation beaucoup plus importante que les autres universités francophones du Québec. Pourtant, elle, qui se targue d’être l’une des plus grandes universi-tés de recherche francophone, ne devrait-elle pas être un modèle pour la promotion du français dans une société qui a choisi comme langue commune, le français?

Les membres du comité de griefs du Syndicat desemployés et employées de l’Université de MontréalSection locale 1244, SCFP-FTQ :

• Margaret Lapointe• France Robinson• Chantal Simoneau

7

Pavillon Roger Gaudry, Université de Montréal

Première rangée : Chantal Simoneau, Margaret LapointeDeuxième rangée : Claudette Gariépy, Nicolas Ghanty, France Robinson

Claudette Gariépy lors de la Rencontre annuelle des membres des comités de francisation, le 30 mars dernier

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an • Nicolas Ghanty• Claudette Gariépy

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Travailler en français à l’Université de Montréal : un droit trop souvent remis en cause

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En 2008, la direction de la section locale 1244 du Syndicat des employés et employées de l’Uni- versité de Montréal constatait une augmentation fulgurante de l’exigence de la connaissance de l’anglais sur les affichages par rapport aux années précédentes. Manque de ressources syndicales, relâchement au niveau de la vigilance, quoi qu'il en soit, un revirement majeur s’imposait; la section locale se retrouvait avec quarante postes vacants pour lesquels la connaissance de l’anglais était devenue une condition d’embauche, de promotion ou de mutation.

« Aujourd’hui, après l’intervention du syndicat, mentionne Claudette Gariépy, il reste moins de dix postes qui font l’objet d’un litige. Certains postes exigent des enquêtes de la part du syndicat tandis que pour trois autres, nous avons décidé de porter les griefs à l’arbitrage. Et, dans ce dernier cas, voyant notre détermination, la direction des Ressources humaines de l’Université a décidé de réafficher deux de ces trois postes sans exiger la connaissance de l’anglais. Notre convention collective contient une clause qui pourtant devrait amener notre employeur à faire preuve de plus de retenue lorsqu’il s’agit d’exiger la connaissance d’une autre langue. En vertu de notre convention collective, cette exigence de la connaissance d’une autre langue est discrimina-toire parce qu’il s’agit d’une exigence additionnelle. Nous savions que bien des membres de notre unité s’abstiendraient de postuler à cause de cette exigence. »

Une lutte qui ne date pas d’hier et toujours aussi vive

Dans le cadre de sa démarche pour exercer un meilleur contrôle des exigences linguistiques de l’employeur, la section locale 1244 poursuit ses interventions :

• dépôt de griefs et enquêtes exhaustives dans les milieux de travail dès qu’un poste vacant est affiché avec l’exigence de la connaissance de l’anglais ou d’une autre langue que le français, suivi d’un renvoi à l’arbitrage, au besoin;

• démarches pour assurer la présence d’un représentant du syndicat au comité permanent de la Politique linguistique de l’Université de Montréal, chien de garde de l’application de cette politique;

• multiplication de rencontres portant sur le dossier linguistique entre les représentants du syndicat et de l’employeur dans le cadre de négociation continue. Madame Nicole René, ex-présidente de l’Office québécois de la langue française, participe à ces rencontres à titre de personne-ressource;

• mise à jour du questionnaire utilisé lors des enquêtes dans le but d’améliorer la compréhension des gestionnaires à l’égard de l’exigence d’une autre langue;

• inscription aux journées de formation offertes par le Service de la francisation de la FTQ;

• rencontres avec d’autres syndicats, celui d’Hydro-Québec, entre autres, pour connaître l’ampleur de l’anglicisation dans leur milieu de travail et les moyens qu’ils utilisent pour minimiser les demandes d’exigence de l’anglais pour leurs postes;

• démarches de la section locale 1244 pour la création d’un regroupement du secteur universitaire concernant le dossier linguistique. Des représentations en ce sens seront faites au prochain congrès du Conseil provincial du soutien universitaire (CPSU) qui se tiendra en novembre à Québec avec la participation du Service de la francisation de la FTQ;

• rappel à la ministre responsable de l’application de la Charte de la langue française, madame Christine St-Pierre, quant à l’anglicisation inquiétante des postes des employés et employées de soutien de l’université lors de la rencontre annuelle des membres des comités de francisation le 30 mars 2009.

À la demande de l’employeur, la section locale a consenti à ce que deux membres du comité de griefs passent un test oral et écrit en anglais au Service d’évaluation linguistique (SEL) de l’Université du Québec à Montréal. Ce test pourrait être éventuellement utilisé pour vérifier la connaissance de l’anglais des candidats postulant un poste vacant. Le test actuel, utilisé depuis des dizaines d’années, vérifie seulement la connaissance écrite de l’anglais.

La francisation dans les universités et les cégeps

Comme les universités et les cégeps échappent aux dispositions de la loi 101 en ce qui a trait à l’obligation de former un comité de francisation, la section locale 1244 a donc mis sur pied son propre comité syndical de francisation. Cependant, plusieurs articles de la Charte, dont les articles 41 à 50, portant sur la langue du travail, s’appliquent pour ces institutions. L’application de la loi 101 relève de la ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, madame Christine St-Pierre. Par contre, l’application des politiques linguistiques dans les universités est du ressort de la ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, madame Michelle Courchesne.

De plus, comme le soulignent les signataires de ce texte, les faits démontrent que l’Université de Montréal connaît une anglicisation beaucoup plus importante que les autres universités francophones du Québec. Pourtant, elle, qui se targue d’être l’une des plus grandes universi-tés de recherche francophone, ne devrait-elle pas être un modèle pour la promotion du français dans une société qui a choisi comme langue commune, le français?

Les membres du comité de griefs du Syndicat desemployés et employées de l’Université de MontréalSection locale 1244, SCFP-FTQ :

• Margaret Lapointe• France Robinson• Chantal Simoneau

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Pavillon Roger Gaudry, Université de Montréal

Première rangée : Chantal Simoneau, Margaret LapointeDeuxième rangée : Claudette Gariépy, Nicolas Ghanty, France Robinson

Claudette Gariépy lors de la Rencontre annuelle des membres des comités de francisation, le 30 mars dernier

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an • Nicolas Ghanty• Claudette Gariépy

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Louise Singer a travaillé près de vingt ans pour Bell Canada avant d’être transférée, en 1996, chez Expertech. C’est au cours de cette période qu’elle a décidé de s’impliquer syndica- lement. Aujourd’hui, Louise Singer est vice-présidente de l’unité de négociation du personnel de bureau de la section locale

8284 du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP). Elle siège aussi au comité de francisation depuis 2004. « Chez Expertech, au Québec, tout le monde parle fran- çais. En fait, nos problèmes de francisation nous viennent surtout du fait que le siège social de l’entreprise est en Ontario. (suite)

Qu’est-ce que la loi 104?

Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2002, cette loi était à l’origine une initiative du gouvernement péquiste de Bernard Landry, qui tenait à colmater une brèche dans la loi 101. Cette loi mettait fin au phénomène « d’école-passerelle » qui permettait aux élèves désirant accéder au réseau d’éducation anglophone, mais ne bénéficiant pas de ce droit, de le faire en passant par une école privée anglophone non subventionnée.

Cette loi est venue modifier la Charte de la langue française au chapitre de la langue d’enseignement, plus spécifiquement en regard au droit à l’admissibilité à l’enseignement en anglais. Avant l’adoption de la loi 104, cette faille de la Charte de la langue française avait été exploitée par plusieurs milliers de familles. Récemment, deux causes qui se sont rendues devant le tribunal de la Cour suprême ont ébranlé cette loi linguistique. Les parents qui ont mené cette bataille juridique invoquaient tous deux, comme principal argument, que la loi 104 était une entrave à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés lequel stipule que tout citoyen canadien est libre de choisir la langue d’enseignement, que ce soit le français ou l’anglais, dans laquelle il souhaite que ses enfants soient éduqués.

LA POSITION DE LA FTQ

Comme suite à la décision de la Cour suprême d’invalider la loi 104, la FTQ a réagi promptement et a publié un communiqué. Par cette notification, la FTQ faisait part de son profond mécontentement en déplorant le recul des droits linguistiques qu’entraîne cette décision. Pour la FTQ, ce jugement est non seulement une atteinte injustifiable aux fondements de la Charte de la langue française, mais il témoi-gne d'une profonde méconnaissance du Canada anglais de la nature même de la nation québécoise. Le secrétaire général de la FTQ, René Roy, s’est prononcé à ce sujet : « La Cour suprême voudrait jeter de l'huile sur le feu d'un débat qui avait été réglé à l'unanimité par l'Assemblée nationale qu'elle n'agirait pas autrement. On ne peut laisser au bon jugement d'administrateurs, si impartiaux soient-ils, le soin d'analyser au cas par cas et dans quelles circonstances des familles entières pourraient se soustraire par un subterfuge aux disposi-tions de la loi. La cour ramène un flou juridique inacceptable sur cette question. Alors que nous redoublons d'efforts depuis des années pour la francisation des milieux de travail, nous n'accepterons pas que ces efforts soient sapés à la base par des passe-passe permettant aux non-anglophones et futurs travailleurs et travailleuses de choisir l'anglais dans une société majoritairement francophone. »

Le 22 octobre dernier, la Cour suprême du Canada déclarait inconstitutionnelle la loi 104

Loi 104(L.Q. 2002, chap. 28)

fusion de la Commission de protection de la langue française et de l'Office au sein de l'Office québécois de la langue française;suppression d'une échappatoire donnant accès à l'enseignement public en anglais par la fréquenta- tion préalable d'un établissement privé; (langue de l'enseignement)mesures additionnelles touchant la francisation des entreprises (notamment la parité des comités de francisation). (langue du travail)

Source : Site Web de l’Office québécois de la langue française : www.oqlf.gouv.qc.ca

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François Lévesque, préparateur, TCA 911, Prévost Car inc.

Depuis 1996, Prévost Car inc. appartient au groupe manufacturier d'autocars et d'autobus suédois Volvo Bus Corporation. François y travaille depuis plus de quatorze ans. Cela fait près de neuf ans qu’il est délégué syndical et qu’il siège à plusieurs comités dont celui de la francisation, depuis 2004. Il est aussi secrétaire-archiviste de la section locale 911 des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA 911).

« Chez Prévost Car, nous sommes tous syndiqués avec les TCA par l’intermédiaire de deux sections locales distinctes : l’une pour les employés de bureau, la section locale 1044 et l’autre pour les employés de l’usine, la section locale 911. L’unité de l’usine compte actuellement 513 membres. Lorsque l’entreprise est en pleine production, le nombre de membres peut attein-dre près de 950. Bien que notre comité de francisation existe depuis près de 10 ans, il n’a pas toujours été actif; souvent en raison des mises à pied qui emportaient avec elles un ou plusieurs membres. Encore, dernièrement, l’entreprise a pro- cédé à plusieurs restructurations et malheureusement, dans un tel contexte, le comité ne se situe pas au haut de la liste des priorités. Bref, à travers les années, les mouvements de per- sonnel ont plus d’une fois perturbé le comité. Et ça, c’est sans compter la crise économique américaine qui a eu un impact très grand chez Prévost Car. Par exemple, depuis le printemps dernier, nous avons perdu près de 350 membres. »

Les bienfaits d’une politique d’achatFrançois Lévesque poursuit en précisant que « malgré le fait que le comité de francisation a trop souvent fait les frais de perturbations de toutes natures, il a tout de même réalisé des gains intéressants en matière de francisation. Notamment par l’adoption d’une politique d’achat intitulée Achetons en fran-

çais, laquelle a comme objectif de rappeler aux acheteurs de l’entreprise de commander tout le nouveau matériel avec la documentation et les consignes en français.

Actuellement, le comité concentre ses efforts sur la francisa-tion des logiciels. Faut dire que l’on a beaucoup de difficulté à ce niveau-là. Il y en a un, en particulier, avec lequel nous travaillons à l’usine et qui s’appelle AS400. Ce logiciel sert d’outil de gestion. La plupart des données sont uniquement en anglais et l’employeur tarde à les traduire malgré nos demandes répétées. Quand on essaie d’organiser des activités et de mettre sur pied de nouveaux projets, on nous dit que la francisation, ce n’est pas une priorité. »

Syndicaliste de père en filsQuand François Lévesque parle de militantisme syndical, il nous parle avec fierté de son père de qui, dit-il, il tient cette passion. « Déjà tout jeune, je connaissais bien le milieu syndi-cal parce que mon père était délégué syndical au ministère des Transports. Il m’a, en quelque sorte, transmis un héritage. Quant au projet de francisation des entreprises, j’ai confiance que les nouvelles générations sauront porter le flambeau. Mais pour ça, il faut continuer à surveiller et à se battre pour vivre et travailler en français au Québec. »

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Au quotidien, il arrive parfois que les travailleurs et les travailleuses aient à communiquer avec le service de l’entretien des ordinateurs et celui de la paie qui se trouvent dans cette province. Aupara- vant, un employé qui ne parlait pas anglais ne pouvait donc pas communiquer avec ces deux services. Pour nous, cette situation était inacceptable. Ainsi, en 2005 nous avons exigé qu’une per- sonne parlant français soit engagée dans chacun de ces services pour qu’elle puisse nous répondre dans notre langue. Je pense que l’obtention du certificat de francisation en 2004 a joué un rôle décisif dans cette victoire. À ce moment, l’employeur ne voulait sous aucune considération perdre cette certification; c’est pourquoi il s’est impliqué de façon plus active dans les travaux du comité de francisation.

La défense du français : une question de convictionPour l’année 2009, nous avions prévu quatre réunions du comité, mais il n’y en a eu qu’une. Depuis qu’il y a de nouveaux membres du côté patronal qui siègent au comité, il semble que le dossier est pris avec beaucoup moins de sérieux. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la francisation était très importante au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, on arrive à peine à se rencontrer. Cette situation est désolante. Pour sauvegarder le français, de conclure Louise Singer, il ne suffit que de s’y mettre. L’exemple de ma famille en est la preuve. Mon conjoint est anglophone, ce qui fait que nos enfants auraient donc pu aller à l’école anglaise, mais cela a toujours été clair pour nous que leur éducation devait se faire en français. »

Louise Singer, employée de bureau chez Expertech Bâtisseur de réseaux inc.

Expertech est un fournisseur de services d’installation d’infrastructures de réseaux de télécommunication qui emploie près de 1 500 travailleurs et travailleuses au Québec et en Ontario. L’entreprise est née de la volonté de Bell Canada de créer des filiales avec certains de ses services. En 1996, la première filiale fut celle de l’entreprise Entourage, maintenant connue sous le nom de Bell Solutions techniques et Expertech a été fondée la même année.

Louise Singer (suite)...

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Louise Singer a travaillé près de vingt ans pour Bell Canada avant d’être transférée, en 1996, chez Expertech. C’est au cours de cette période qu’elle a décidé de s’impliquer syndica- lement. Aujourd’hui, Louise Singer est vice-présidente de l’unité de négociation du personnel de bureau de la section locale

8284 du Syndicat canadien des communications, de l’énergie et du papier (SCEP). Elle siège aussi au comité de francisation depuis 2004. « Chez Expertech, au Québec, tout le monde parle fran- çais. En fait, nos problèmes de francisation nous viennent surtout du fait que le siège social de l’entreprise est en Ontario. (suite)

Qu’est-ce que la loi 104?

Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale en 2002, cette loi était à l’origine une initiative du gouvernement péquiste de Bernard Landry, qui tenait à colmater une brèche dans la loi 101. Cette loi mettait fin au phénomène « d’école-passerelle » qui permettait aux élèves désirant accéder au réseau d’éducation anglophone, mais ne bénéficiant pas de ce droit, de le faire en passant par une école privée anglophone non subventionnée.

Cette loi est venue modifier la Charte de la langue française au chapitre de la langue d’enseignement, plus spécifiquement en regard au droit à l’admissibilité à l’enseignement en anglais. Avant l’adoption de la loi 104, cette faille de la Charte de la langue française avait été exploitée par plusieurs milliers de familles. Récemment, deux causes qui se sont rendues devant le tribunal de la Cour suprême ont ébranlé cette loi linguistique. Les parents qui ont mené cette bataille juridique invoquaient tous deux, comme principal argument, que la loi 104 était une entrave à l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés lequel stipule que tout citoyen canadien est libre de choisir la langue d’enseignement, que ce soit le français ou l’anglais, dans laquelle il souhaite que ses enfants soient éduqués.

LA POSITION DE LA FTQ

Comme suite à la décision de la Cour suprême d’invalider la loi 104, la FTQ a réagi promptement et a publié un communiqué. Par cette notification, la FTQ faisait part de son profond mécontentement en déplorant le recul des droits linguistiques qu’entraîne cette décision. Pour la FTQ, ce jugement est non seulement une atteinte injustifiable aux fondements de la Charte de la langue française, mais il témoi-gne d'une profonde méconnaissance du Canada anglais de la nature même de la nation québécoise. Le secrétaire général de la FTQ, René Roy, s’est prononcé à ce sujet : « La Cour suprême voudrait jeter de l'huile sur le feu d'un débat qui avait été réglé à l'unanimité par l'Assemblée nationale qu'elle n'agirait pas autrement. On ne peut laisser au bon jugement d'administrateurs, si impartiaux soient-ils, le soin d'analyser au cas par cas et dans quelles circonstances des familles entières pourraient se soustraire par un subterfuge aux disposi-tions de la loi. La cour ramène un flou juridique inacceptable sur cette question. Alors que nous redoublons d'efforts depuis des années pour la francisation des milieux de travail, nous n'accepterons pas que ces efforts soient sapés à la base par des passe-passe permettant aux non-anglophones et futurs travailleurs et travailleuses de choisir l'anglais dans une société majoritairement francophone. »

Le 22 octobre dernier, la Cour suprême du Canada déclarait inconstitutionnelle la loi 104

Loi 104(L.Q. 2002, chap. 28)

fusion de la Commission de protection de la langue française et de l'Office au sein de l'Office québécois de la langue française;suppression d'une échappatoire donnant accès à l'enseignement public en anglais par la fréquenta- tion préalable d'un établissement privé; (langue de l'enseignement)mesures additionnelles touchant la francisation des entreprises (notamment la parité des comités de francisation). (langue du travail)

Source : Site Web de l’Office québécois de la langue française : www.oqlf.gouv.qc.ca

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François Lévesque, préparateur, TCA 911, Prévost Car inc.

Depuis 1996, Prévost Car inc. appartient au groupe manufacturier d'autocars et d'autobus suédois Volvo Bus Corporation. François y travaille depuis plus de quatorze ans. Cela fait près de neuf ans qu’il est délégué syndical et qu’il siège à plusieurs comités dont celui de la francisation, depuis 2004. Il est aussi secrétaire-archiviste de la section locale 911 des Travailleurs canadiens de l’automobile (TCA 911).

« Chez Prévost Car, nous sommes tous syndiqués avec les TCA par l’intermédiaire de deux sections locales distinctes : l’une pour les employés de bureau, la section locale 1044 et l’autre pour les employés de l’usine, la section locale 911. L’unité de l’usine compte actuellement 513 membres. Lorsque l’entreprise est en pleine production, le nombre de membres peut attein-dre près de 950. Bien que notre comité de francisation existe depuis près de 10 ans, il n’a pas toujours été actif; souvent en raison des mises à pied qui emportaient avec elles un ou plusieurs membres. Encore, dernièrement, l’entreprise a pro- cédé à plusieurs restructurations et malheureusement, dans un tel contexte, le comité ne se situe pas au haut de la liste des priorités. Bref, à travers les années, les mouvements de per- sonnel ont plus d’une fois perturbé le comité. Et ça, c’est sans compter la crise économique américaine qui a eu un impact très grand chez Prévost Car. Par exemple, depuis le printemps dernier, nous avons perdu près de 350 membres. »

Les bienfaits d’une politique d’achatFrançois Lévesque poursuit en précisant que « malgré le fait que le comité de francisation a trop souvent fait les frais de perturbations de toutes natures, il a tout de même réalisé des gains intéressants en matière de francisation. Notamment par l’adoption d’une politique d’achat intitulée Achetons en fran-

çais, laquelle a comme objectif de rappeler aux acheteurs de l’entreprise de commander tout le nouveau matériel avec la documentation et les consignes en français.

Actuellement, le comité concentre ses efforts sur la francisa-tion des logiciels. Faut dire que l’on a beaucoup de difficulté à ce niveau-là. Il y en a un, en particulier, avec lequel nous travaillons à l’usine et qui s’appelle AS400. Ce logiciel sert d’outil de gestion. La plupart des données sont uniquement en anglais et l’employeur tarde à les traduire malgré nos demandes répétées. Quand on essaie d’organiser des activités et de mettre sur pied de nouveaux projets, on nous dit que la francisation, ce n’est pas une priorité. »

Syndicaliste de père en filsQuand François Lévesque parle de militantisme syndical, il nous parle avec fierté de son père de qui, dit-il, il tient cette passion. « Déjà tout jeune, je connaissais bien le milieu syndi-cal parce que mon père était délégué syndical au ministère des Transports. Il m’a, en quelque sorte, transmis un héritage. Quant au projet de francisation des entreprises, j’ai confiance que les nouvelles générations sauront porter le flambeau. Mais pour ça, il faut continuer à surveiller et à se battre pour vivre et travailler en français au Québec. »

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Au quotidien, il arrive parfois que les travailleurs et les travailleuses aient à communiquer avec le service de l’entretien des ordinateurs et celui de la paie qui se trouvent dans cette province. Aupara- vant, un employé qui ne parlait pas anglais ne pouvait donc pas communiquer avec ces deux services. Pour nous, cette situation était inacceptable. Ainsi, en 2005 nous avons exigé qu’une per- sonne parlant français soit engagée dans chacun de ces services pour qu’elle puisse nous répondre dans notre langue. Je pense que l’obtention du certificat de francisation en 2004 a joué un rôle décisif dans cette victoire. À ce moment, l’employeur ne voulait sous aucune considération perdre cette certification; c’est pourquoi il s’est impliqué de façon plus active dans les travaux du comité de francisation.

La défense du français : une question de convictionPour l’année 2009, nous avions prévu quatre réunions du comité, mais il n’y en a eu qu’une. Depuis qu’il y a de nouveaux membres du côté patronal qui siègent au comité, il semble que le dossier est pris avec beaucoup moins de sérieux. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, la francisation était très importante au sein de l’entreprise. Aujourd’hui, on arrive à peine à se rencontrer. Cette situation est désolante. Pour sauvegarder le français, de conclure Louise Singer, il ne suffit que de s’y mettre. L’exemple de ma famille en est la preuve. Mon conjoint est anglophone, ce qui fait que nos enfants auraient donc pu aller à l’école anglaise, mais cela a toujours été clair pour nous que leur éducation devait se faire en français. »

Louise Singer, employée de bureau chez Expertech Bâtisseur de réseaux inc.

Expertech est un fournisseur de services d’installation d’infrastructures de réseaux de télécommunication qui emploie près de 1 500 travailleurs et travailleuses au Québec et en Ontario. L’entreprise est née de la volonté de Bell Canada de créer des filiales avec certains de ses services. En 1996, la première filiale fut celle de l’entreprise Entourage, maintenant connue sous le nom de Bell Solutions techniques et Expertech a été fondée la même année.

Louise Singer (suite)...

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N’ayons pas peur des mots

Pour les fins de : Cette locution n’existe pas; elle est un calque de for the purpose of. Disons « aux fins de » ou « pour l’application de ».

En autant que : Cette locution n’existe pas; elle est un calque de in as much as. Disons « pour autant que, dans la mesure où, à condition que, pourvu que, si, autant que », au choix.

Ci-haut : Ce mot n’existe pas. Disons « ci-dessus ».

Temps supplémentaire : Traduction littérale de overtime. L’expression consacrée est « heures supplémentaires ».

Surtemps : Ce mot n’existe pas. Il s’agit des « heures supplémentaires ».

Juridiction de la convention : disons plutôt champ d’application de la convention.

Juridiction de l’arbitre : Disons plutôt la compétence de l’arbitre.

Conflit de juridiction : Disons plutôt conflit de compétence.

Défrayer les frais de : Calque de l’anglais to defray the cost of. On « rembourse les frais », ou on « couvre les frais » de quelqu’un et on « défraie quelqu’un du coût de ».

Combler un poste : Calque de to fill a job. On « pourvoit » à un poste.

Référer un grief à l’arbitrage : Calque de to refer. Disons« Déférer à l’arbitrage ».

Subordonnément : Ce mot n’existe pas. On pourrait dire, par exemple, « conformément ».

Plusieurs formations et activités sont organisées chaque année par le Service de la francisation de la FTQ. Voici la liste des activités à venir pour l’année 2010. Nous attendons les militants et les militantes de la francisation en grand nombre.

LE RÔLE SYNDICAL DANS LES COMITÉS DE FRANCISATION

La francisation des milieux de travail constitue, à l’intérieur de l’aménagement linguistique du Québec, un objectif si important que la Charte de la langue française, désireuse de faire respecter le droit fonda-mental de tout Québécois et de toute Québécoise de travailler en français (article 4), a prévu des mesures structurelles et législatives très précises (articles 135 à 156) pour assurer la francisation des entreprises. Par exemple, l’obligation de former un comité de francisation s’applique à toute entreprise dont l’effectif atteint le nombre de 100 même si elle applique déjà un programme de francisation. Les travailleuses et les travailleurs de l’entreprise doivent représenter la moitié des membres du comité de francisation ou de tout sous-comité.

La session permet aux participants et aux participantes de se familiariser avec les dispositions de la Charte de la langue française et de mieux saisir les enjeux des différentes étapes du processus de francisation. Elle permet aussi d’élaborer des stratégies syndicales pour que la francisation des milieux de travail progresse et devienne réalité.

APPRENDRE À DEVENIR FORMATEUR OU FORMATRICE EN FRANCISATION

Cette session permet d’apprendre à donner ce cours traitant des mesures structurelles et législatives qui assurent la francisation des entreprises. On s’y familiarise avec les dispositions de la Charte et les stratégies syndicales pour faire progresser la francisation.

LA JOURNÉE ANNUELLE DES MEMBRES DES COMITÉS DE FRANCISATION

Cette journée s’adresse aux membres des comités de francisation, aux respon- sables des sections locales et à toutes les personnes intéressées à la francisation de leur milieu de travail. Les réflexions porteront sur l’état du français au travail et sur les moyens à mettre de l’avant pour le promouvoir et le protéger. Des personnes-ressources de l’Office québécois de la langue française (OQLF) seront invitées à cette journée.

Une convocation sera expédiée à toutes les sections locales dès le début du mois de février.

Pour plus de renseignements, joindre le Service de la francisation au 514 383-8018 ou visitez le portail de la FTQ, section francisation : www.ftq.qc.ca

Que dit la loi?La Charte de la langue française oblige les entreprises québécoises à généraliser l’utilisation de la langue française dans les milieux de travail, dans le commerce et dans les affaires.

À quoi s’exposent les entreprises et les personnes qui refusent de se conformer à la loi?

La loi prévoit des sanctions pour les personnes physiques et morales qui refusent de corriger les situations constituant des infractions à la Charte de la langue française. Lorsque l’Office québécois de la langue française (OQLF) a signifié une mise en demeure qui ne produit aucun résultat, il trans-met le dossier au directeur des poursuites criminelles et péna- les, qui décide en dernier ressort s’il y a lieu d’intenter des poursuites contre le contrevenant. Ce dernier est passible, pour chaque infraction, d’une amende de 250 $ à 700 $ dans le cas d’une personne physique et de 500 $ à 1400 $ dans le cas d’une personne morale. Toute récidive entraîne des amendes plus lourdes.

Pour porter plainteOffice québécois de la langue françaiseDirection du traitement des plaintes125, rue Sherbrooke OuestMontréal (Québec) H2X 1X4Courriel : [email protected]élécopieur : 514 873-3993

Pour en savoir plus sur les publications et la gamme des services offerts par L’ OQLF, demandez le dépliant Les publi- cations et les services de l’Office.

Source : Tiré du dépliant de l’OQLF « Comment faire respecter ses droits linguistiques ».

DATES• 25 janvier 2010• 26 février 2010

COÛTAucun

DATES• 15 et 16 février 2010

COÛTAucun

DATE• Mercredi, le 17 mars 2010

LIEUHôtel Hilton Bonaventure900, rue de la Gauchetière OuestMontréal, QuébecH5A 3E2

Journée de formation sur la francisation des entreprises, le 26 octobre dernier.

Des activités pour tous les goûts

1110

Àvenir!

Rim

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haab

an

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N’ayons pas peur des mots

Pour les fins de : Cette locution n’existe pas; elle est un calque de for the purpose of. Disons « aux fins de » ou « pour l’application de ».

En autant que : Cette locution n’existe pas; elle est un calque de in as much as. Disons « pour autant que, dans la mesure où, à condition que, pourvu que, si, autant que », au choix.

Ci-haut : Ce mot n’existe pas. Disons « ci-dessus ».

Temps supplémentaire : Traduction littérale de overtime. L’expression consacrée est « heures supplémentaires ».

Surtemps : Ce mot n’existe pas. Il s’agit des « heures supplémentaires ».

Juridiction de la convention : disons plutôt champ d’application de la convention.

Juridiction de l’arbitre : Disons plutôt la compétence de l’arbitre.

Conflit de juridiction : Disons plutôt conflit de compétence.

Défrayer les frais de : Calque de l’anglais to defray the cost of. On « rembourse les frais », ou on « couvre les frais » de quelqu’un et on « défraie quelqu’un du coût de ».

Combler un poste : Calque de to fill a job. On « pourvoit » à un poste.

Référer un grief à l’arbitrage : Calque de to refer. Disons« Déférer à l’arbitrage ».

Subordonnément : Ce mot n’existe pas. On pourrait dire, par exemple, « conformément ».

Plusieurs formations et activités sont organisées chaque année par le Service de la francisation de la FTQ. Voici la liste des activités à venir pour l’année 2010. Nous attendons les militants et les militantes de la francisation en grand nombre.

LE RÔLE SYNDICAL DANS LES COMITÉS DE FRANCISATION

La francisation des milieux de travail constitue, à l’intérieur de l’aménagement linguistique du Québec, un objectif si important que la Charte de la langue française, désireuse de faire respecter le droit fonda-mental de tout Québécois et de toute Québécoise de travailler en français (article 4), a prévu des mesures structurelles et législatives très précises (articles 135 à 156) pour assurer la francisation des entreprises. Par exemple, l’obligation de former un comité de francisation s’applique à toute entreprise dont l’effectif atteint le nombre de 100 même si elle applique déjà un programme de francisation. Les travailleuses et les travailleurs de l’entreprise doivent représenter la moitié des membres du comité de francisation ou de tout sous-comité.

La session permet aux participants et aux participantes de se familiariser avec les dispositions de la Charte de la langue française et de mieux saisir les enjeux des différentes étapes du processus de francisation. Elle permet aussi d’élaborer des stratégies syndicales pour que la francisation des milieux de travail progresse et devienne réalité.

APPRENDRE À DEVENIR FORMATEUR OU FORMATRICE EN FRANCISATION

Cette session permet d’apprendre à donner ce cours traitant des mesures structurelles et législatives qui assurent la francisation des entreprises. On s’y familiarise avec les dispositions de la Charte et les stratégies syndicales pour faire progresser la francisation.

LA JOURNÉE ANNUELLE DES MEMBRES DES COMITÉS DE FRANCISATION

Cette journée s’adresse aux membres des comités de francisation, aux respon- sables des sections locales et à toutes les personnes intéressées à la francisation de leur milieu de travail. Les réflexions porteront sur l’état du français au travail et sur les moyens à mettre de l’avant pour le promouvoir et le protéger. Des personnes-ressources de l’Office québécois de la langue française (OQLF) seront invitées à cette journée.

Une convocation sera expédiée à toutes les sections locales dès le début du mois de février.

Pour plus de renseignements, joindre le Service de la francisation au 514 383-8018 ou visitez le portail de la FTQ, section francisation : www.ftq.qc.ca

Que dit la loi?La Charte de la langue française oblige les entreprises québécoises à généraliser l’utilisation de la langue française dans les milieux de travail, dans le commerce et dans les affaires.

À quoi s’exposent les entreprises et les personnes qui refusent de se conformer à la loi?

La loi prévoit des sanctions pour les personnes physiques et morales qui refusent de corriger les situations constituant des infractions à la Charte de la langue française. Lorsque l’Office québécois de la langue française (OQLF) a signifié une mise en demeure qui ne produit aucun résultat, il trans-met le dossier au directeur des poursuites criminelles et péna- les, qui décide en dernier ressort s’il y a lieu d’intenter des poursuites contre le contrevenant. Ce dernier est passible, pour chaque infraction, d’une amende de 250 $ à 700 $ dans le cas d’une personne physique et de 500 $ à 1400 $ dans le cas d’une personne morale. Toute récidive entraîne des amendes plus lourdes.

Pour porter plainteOffice québécois de la langue françaiseDirection du traitement des plaintes125, rue Sherbrooke OuestMontréal (Québec) H2X 1X4Courriel : [email protected]élécopieur : 514 873-3993

Pour en savoir plus sur les publications et la gamme des services offerts par L’ OQLF, demandez le dépliant Les publi- cations et les services de l’Office.

Source : Tiré du dépliant de l’OQLF « Comment faire respecter ses droits linguistiques ».

DATES• 25 janvier 2010• 26 février 2010

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DATES• 15 et 16 février 2010

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DATE• Mercredi, le 17 mars 2010

LIEUHôtel Hilton Bonaventure900, rue de la Gauchetière OuestMontréal, QuébecH5A 3E2

Journée de formation sur la francisation des entreprises, le 26 octobre dernier.

Des activités pour tous les goûts

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CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Si vous déménagez, remplissez le coupon-réponse et retournez-le avec l’étiquette de votre ancienne adresse. MERCI !

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Syndicat :

Nombre d’exemplaires :

Code postal :

No section locale :

Service de la francisation de la FTQ : 565, boulevard Crémazie Est, bureau 12100, Montréal (Québec) H2M 2W3

VOL. 26 - Automne 2009

Bulletin de la Fédérationdes travailleurs ettravailleuses du Québec (FTQ)

565, boul. Crémazie Est Bureau 12100Montréal (Québec)H2M 2W3

Téléphone : 514 383-8000

Télécopieur :514 383-0502

Portail :www.ftq.qc.ca/francisation

VOL. 26 - Automne 2009

TRAVAILLER EN FRANÇAIS

Responsable : Lola Le Brasseur

Rédaction : Rima ChaabanLola Le Brasseur

Collaboration :Line Bolduc Aline Vallières

Tirage : 8 000 exemplaires

Conception graphique :Tabasko Communications

Photo : Rima ChaabanIsabelle GareauNormand Mc Duff

Illustration de la pagecouverture :Pascale Constantin

Impression :Atelier Québécois Offset inc.

Bibliothèque nationale du Québec

1994 ISSN 0803-3942

Reproduction autoriséeet encouragée.

Le document : Une histoire, une langue, un avenir

L’affiche : Travailler en français, on ne demande pas la lune

Le dépliant : Quelques règles d’or pour les membres syndiqués des comités de francisation

Le document : Des trucs et des jeux

Les bulletins : Travailler en français et Travailler avec les mots

La vidéo : Travailler en français, une condition de travail

Les aimantins : Travailler en français, cela va de soi

Le matériel promotionnel de l’OQLF

Et pour 2$ …L’épinglette : Le français, j’y tiens

Faites-en la demande en communiquant avec le centre de documentation au 514 383-8025 ou téléchargez le bon de commande sur le portail de la FTQ, section francisation : www.ftq.qc.ca

Une chronique sur la francisation, pourquoi pas?Pourquoi ne pas parler du comité de francisation, de ses projets et de ses dernières réalisations dans votre journal local? Une chronique terminologique pourrait aussi être intéressante et amusante. Si vous manquez d’inspiration, nous pouvons vous aider. Communiquez avec Rima Chaaban, Service de la francisation de la FTQ, 514 383-8000 poste 4406, [email protected]

Pour animer vos réunions ou distribuer dans votre milieu de travailprocurez-vous gratuitement…

SAVIEZ-VOUS QUE…Par la peau des dents - L’expression pittoresque « par la peau des dents » est calquée sur l’anglais. En français, on peut généralement remplacer l’anglicisme par la locution DE JUSTESSE. Aussi, au lieu de dire qu’on a échappé à un malheur « par la peau des dents », on dira simplement qu’ON L’A ÉCHAPPÉ BELLE.

Ce n’est pas ma tasse de thé! - Cet anglicisme est très populaire en France depuis quelques années. Pourtant, il n’y a pas si longtemps, nos cousins d’outre-mer auraient dit CE N’EST PAS MON TRUC! Chez nous, toutefois, dans la langue

Anglicisme, quand tu nous tiens!

familière, on dira plus volontiers CE N’EST PAS MON GENRE! Quoi qu’il en soit, il n’y a aucune raison valable d’adopter une expression anglo-saxonne qui, somme toute, n’est pas vraiment évocatrice.

Il parle à travers son chapeau... - Cette expression calquée sur l’anglais to talk through one's hat, n’est pas vraiment évocatrice. Disons plutôt : PARLER À TORT ET À TRAVERS, DIRE N’IMPORTE QUOI, PARLER SANS CONNAISSANCE DE CAUSE.

Source : Site Web de la radio de Radio Canada : www.radio-canada.ca/radio/francaisaumicro/