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TRAME POUR REDIGER UN EXERCICE DE PHYSIQUE L'originalité de la recherche présentée réside dans le double aspect de la trame qui lui permet d'être à la fols un canevas utile à l'élève pour rédiger un exercice quelconque de physique et une grille d'analyse pour le maitre permettant de contrôler les acquisitions de ses classes. 1. - HISTORIQUE DE LA TRAME Attirer J'attention des enseignants sur les causes de certaines difficultés rencontrées par les élèves du Gond cycle du secondaire dans l'assimilation des concepts de la physique a été l'objet qui a motivé cette recherche. - Orientation vers l'exercice de physique II est alors apparu qu'il serait plus de donner aux maîtres des moyens de mettre en éVIdence eux-mêmes ces difficultés pour qu'ils puissent Y porter remède. contrôle les acquisitions (connaissances, savoIr-faire, compréhension... ) principalement à l'aide de deux types d'activités : - interrogations orales ou écrites: - exercices qui, groupés ou chaînés peuvent deve- nir l'objet des « problèmes .. d'examen ou de devoir à la maison. Dans les deux cas, les travaux d'élèves constituent l'essentiel du feed-back objectif reçu par le maître sur son enseignement. Il peut alors apporter des modifica- à sa stratégie, mais encore faut-il que talron des réponses obtenues puisse être correcte, effi- cace, pas trop complexe. Pour une première expérience, proposer des coles d'interrogations semblerait réduire la liberté du maître, intervenir de trop près sur la conception de son cours. Se tourner vers les exercices qui ne sont pas le plus souvent élaborés par lui-même, serait plus facile à faire accepter. 2- Premières réflexions sur les exercices de physique Durant tout le second cycle de la seconde à la terminale, une part importante du travail de l'élève en physique se passe à chercher des exercices. La fin de chaque cours est suivie de quelques exercices (si ie maître en a le temps), chaque chapitre du livre compagne d'un certain nombre de textes donnés ou recommandés aux élèves. Ces exercices, reconnaissons-le, ne mettent en jeu qu'un seul type d'opération intell-ectuelle en général, dé- nommée application, centrée le plus souvent sur une équation du premier degré plus ou moins habilement camouflée par le vêtement physique qui la recouvre. La correction des exercices ne fournit au maître qu'un contrôle très partiel, limité, insuffisant des concepts mis en jeu. Il est évident que d'autres exercices mettant en jeu des opérations intellectuelles plus diverses sont tout à fait possibles: Analyse, synthèse, comparaison, organisation, repré- sentation, prédiction, évaluation, invention ... Ces travaux ne pourraient qu'améliorer l'appréhen· sion des phénomènes physiques par les élèves et liter ensuite le fameux exercice classique. Ils gneraient le maitre sur d'autres aspects des sances, des acquisitions. Mais chaque fois que des exemples d'exercices plus variés ont été proposés aux maîtres, même si ils jugeaient 183

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  • TRAME POUR REDIGERUN EXERCICE DE PHYSIQUE

    L'originalité de la recherche présentée réside dansle double aspect de la trame qui lui permet d'être à lafols un canevas utile à l'élève pour rédiger un exercicequelconque de physique et une grille d'analyse pour lemaitre permettant de contrôler les acquisitions de sesclasses.

    1. - HISTORIQUE DE LA TRAME

    Attirer J'attention des enseignants sur les causes decertaines difficultés rencontrées par les élèves du se~Gond cycle du secondaire dans l'assimilation des conceptsde la physique a été l'objet qui a motivé cette recherche.

    - Orientation vers l'exercice de physique

    II est alors apparu qu'il serait plus opéralion~el dedonner aux maîtres des moyens de mettre en éVIdenceeux-mêmes ces difficultés pour qu'ils puissent Y porterremède.

    ~e ~aitre contrôle les acquisitions (connaissances,savoIr-faire, compréhension...) principalement à l'aide dedeux types d'activités :

    - interrogations orales ou écrites:

    - exercices qui, groupés ou chaînés peuvent deve-nir l'objet des « problèmes .. d'examen ou de devoirà la maison.

    Dans les deux cas, les travaux d'élèves constituentl'essentiel du feed-back objectif reçu par le maître surson enseignement. Il peut alors apporter des modifica-tio~s à sa stratégie, mais encore faut-il que l'interpré~talron des réponses obtenues puisse être correcte, effi-cace, pas trop complexe.

    Pour une première expérience, proposer des proto~coles d'interrogations semblerait réduire la liberté dumaître, intervenir de trop près sur la conception de soncours. Se tourner vers les exercices qui ne sont pas leplus souvent élaborés par lui-même, serait plus facile àfaire accepter.

    2 - Premières réflexions sur les exercices de physique

    Durant tout le second cycle de la seconde à laterminale, une part importante du travail de l'élève enphysique se passe à chercher des exercices. La fin dechaque cours est suivie de quelques exercices (si iemaître en a le temps), chaque chapitre du livre s'ac~compagne d'un certain nombre de textes donnés ourecommandés aux élèves.

    Ces exercices, reconnaissons-le, ne mettent en jeuqu'un seul type d'opération intell-ectuelle en général, dé-nommée application, centrée le plus souvent sur uneéquation du premier degré plus ou moins habilementcamouflée par le vêtement physique qui la recouvre.La correction des exercices ne fournit au maître qu'uncontrôle très partiel, limité, insuffisant des conceptsmis en jeu.

    Il est évident que d'autres exercices mettant en jeudes opérations intellectuelles plus diverses sont tout àfait possibles:

    Analyse, synthèse, comparaison, organisation, repré-sentation, prédiction, évaluation, invention...

    Ces travaux ne pourraient qu'améliorer l'appréhen·sion des phénomènes physiques par les élèves et faci~liter ensuite le fameux exercice classique. Ils rens~i~gneraient le maitre sur d'autres aspects des connalS~sances, des acquisitions.

    Mais chaque fois que des exemples d'exercices plusvariés ont été proposés aux maîtres, même si ils jugeaient

    183

  • l'activité intéressante (1), les réponses se partageaienten deux catégories.

    - «Le temps manque.»

    - « Ne te prépare pas à l'examen.»

    Ces réponses étaient données même au début dela classe de seconde.

    En fait très peu de maîtres assignent des objectifsprécis à chacun des exercices qu'jls demandent auxélèves de trouver. Les objectifs les plus souvent implicites,lorsqu'ils sont explicités, se traduisent dans des intentionshumanistes souvent fort généreuses, idéalistes, mais trèséloignées de l'exercice considéré.

    Ainsi l'élève qui doit simplement calculer le poidsd'un corps de masse m à l'équateur Où g == 9,78 m/g!est censé « acquérir l'esprit scienUfique, dominer lemonde technique ou être Introduit à l'an 2000 ».

    Le critère de choix des textes proposés par lesenseignants parait .résider dans une certaine variété

    apour que m :::::; - soit présenté sous tous les aspects :

    brecherche de m, ou de a Ou de b.

    Toutes les formes d'un exercice doivent être con-nues, pour que l'élève puisse reconnaitre l'identité decelui-ci avec un exercice proposé à l'examen. (La prépa-ration, dans les classes supérieures, aux concours del'X ou de l'E.N.S. ne parait guère différer de cette pers-pective. Mais cette identification est en général niée,le problème est supposé faire appel à des qualités dehaut niveau.

    Puisque les enseignants s'Intéressaient aux exer-cices, « il fallait s'intéresser aux exercices \. et essayerde voir comment ils pourraient aider le maTtre à évaluerles acquisitions des concepts physiques enseignés.

    Toutes ces considérations ont conduit à centrer larecherche sur t'utilisation des exercices tels qu'ils sontet non tels qu'ils pourraient être.

    3 - Naissance de l'idée de trame

    Les exercices commencent dès le début de la classede seconde pour suivre l'élève jusqu'à la fin de sesétudes scientifiques. La recherche destinée à fournirune aide aux professeurs devrait donc être abordée de

    (1} Nous sommes en 1972. Depuis, les travaux do la commissIonLagarrigue ont permis aux professeurs de prendre conscience dala nécessité de modllier certaIns travaux.

    184

    manière non ponctuelle, ne pas porter sur un pointprécis du programme. Cette contrainte a conduit à pren-dre en considération que le contenu des exercices seraitde toutes façons à exclure.

    D'autre part, il est bien connu de tous les ensei-gnants que les élèves éprouvent beaucoup de difficultéspour rédiger les exercices.

    Ne serait-il pas possible que la rédaction de l'exer-cice fournie par l'élève livre à l'enseignant le retoursouhaité sur son enseignement.

    En utillsant la rédaction de l'exercice et non sarésoluHon comme moyen de détection, le caractèreatemporel recherché serait obtenu. De même, fe niveaud'intégration des concepts par l'élève pourrait être révélé,tout en restant indépendant des concepts objet desproblèmes posés.

    Puis une nouvelle idée est venue s'ajouter aux pré-cédentes. L'outil à forger ne pourrait-il pas présenterun côté positif et être profitable à l'élève lui-même pourrédiger ses exercices, avant même d'être une aide d'ana-lyse des réponses pour le mailre en vue d'évaluer lacompréhension de son enseignement.

    Toutes ces perspectives ont conduit au projet demettre au point une trame de rédaction. Ainsi seraitannulé l'aspect déprimant de travaux qui mettent en lu-mière les manques de J'élève. CeUX-ci lui sont profitablescertes, mais dans un second temps, et seulement si lemaître tire parti des erreurs.

    La trame, tout en jouant son rôle de détecteur, per-mettrait à l'élève de rédiger avec plus d'aisance, d'amé-liorer les travaux présentés à la correction et de systéma-tiser les corrigés du maître.

    Il. - ENQUETES PREliMINAIRES

    Pour esquisser la trame, il était nécessaire d'analyserdes rédactions et leurs corrections. Deux types d'enquêteont été principalement utilisés :

    1 - Interviews :

    Une série d'interviews avec des correcteurs du bac-calauréat a confirmé:

    - La mauvaise qualité des rédactions des pro-blèmes.

    - Le tort causé aux élèves par des explicationsmaladroites.

    « 1/ n'a rien compris.»

    «Impossible de dire Où il s'est trompé.»

  • - L'ardent désir des enseignants que les élèvesrédigent mieux (sans pouvoir l·eur faire préciserce mieux).

    2 - Etude de devoirs d'élèves

    :Un dépouil1ement systématique de centaines decopies d'élèves corrigées a permis de dégager quelquesfaits.

    Côté maître :

    L'enseignant fournit un travail considérable de cor-rection. Il annote avec beaucoup de conscience lescopies. Mais si il use beaucoup de feutre 'fouge, ilfournit en fait peu d'aide effective pour que l'élèvepuisse améliorer sa rédaction à l'exercice suivant. Lesmentions : « Mal dit ", « Mal rédigé ", « RédactionInexistante ", « Peu clair >l ••• ne donne aucune indicationprécise à l'élève sur les modifications à apporter à ceshabitudes de rédaction.

    Côlé élève

    Seules trois remarques principales seront relatéeslei.

    Premier facteur: longueur

    Pour un même exercice la longueur de la rédactionvarie d'un élève à l'autre. De la simple formule assortied'une réponse numérique, au roman fleuve où l'élève secroit obligé de recopier une partie importante de soncours ou du livre, il peut aussi au p.a.ssage recopiercomplètement l'énoncé de l'exercice en le paraphasantau besoin.

    Mals au fait quelle longueur de rédaction le maîtreattend-il?

    Deuxième facteur: explication justifiant J'utilisation d'unerelation mathématique

    L'effort principal de l'élève semble d'arriver à pouvoirtracer sur sa copie les formules magiques :

    VA - Vn = Ri ou F = myCertains escamotent ce travail préliminaire.

    D'autres utilisent un répertoire plus ou moins varié de«On a Il ••• ( On sait Il ... «Appliquons » ... «Grâce à Il •••

    Un grand nombre estime devoir faire une copieverbale de la relation utilisée.

    «La force est proportionnelle à la longueur du fil,à l'intensité du courant qui passe dans le conducteur, à

    l'Intensité de l'induction magnétique, au sInus de l'angleformé... Il

    avant d'aboutir à F = iBlsinctCes textes lourds, difficiles à -lire remplis d'erreurs

    (1 mot oublié par-cl, par-là) mettent en évidence desdifficultés dans le codage entre l'expression verbale etla relation, mais sont peu utlllsables (beaucoup d'oublis).

    Un petit nombre fait preuve de plus d'imagination etrédige des textes introductifs à la relation, longs, souventpénibles à suivre, filandreux, voire contradictoires.

    L'effort visible fait par l'élève doit lui demander untemps précieux qui n'est pas en rapport avec le peu derenseignements fournis au maître. Beaucoup d'erreursproviennent de la mauvaise utilisation de la langue fran-çaise.

    - « La pression exercée de la force dans la surfaceF

    permet d'écrire p = -. »S

    Troisième facteur: valorisation des mathématiques

    Tout un arsenal de phrases stéréotypées entoureles relations à tralter.

    « Changeons de membre », « Effectuons les calculs »,« Reportons ", « Multiplions R par 1», «Faisons le rapportentre... », «Le produit des extrêmes est égal au... Il •••

    ou bien encore

    «Transformons les kJ en J Il, «Traçons le cercletrigonométrique », «le sinus de l'angle srr est... Il

    Tous ces défauts, toutes les difficultés coexistentdans une même classe et se retrouvent Identiques dansles autres. Le modèle de la rédaction à fournir est donctrèS flou pour j'élève... et pour le maître?

    En résumé, la rédaction de l'exercIce de physiquese révèle :

    - soit comme un devoir de français;

    - soit comme un devoir de mathématiques.

    Mais où est la physique?

    Il. - ORIENTATIONS ASSIGNEES A LA TRAME

    Un certain nombre de buts ont été déterminés avan'de réaliser une ébauche de la trame.

    1 - Offrir un cadre de rédaction précis qui permeUe à l'élève de présenter au mieux la solution dEson exercice, sans oubli fâcheux, mais sans longueuiinutile.

    18~

  • 2 -' Apporter au maître un certain nombre de ré-ponses au sujet des représentations de ses élèves parrapport aux concepts enseignés.

    3 - Améliorer la communication maître élève vial'exercice.

    - Le maître suit mieux le déroulement de la penséede l'élève et cerne plus aisément les causes d'erreurs.

    - Le maître peut se montrer plus systématique dansses corrections.

    - L'élève comprend mieux les remarques du maî-tre concernant ses erreurs ou ses oublis.

    4 1- Permettre autant que possible que ,J'activitéimposée par la rédaction de J'exerclce en utillsant latrame, soit le plus... « physique n ... possible et non unexercice de mathématique.

    A ce catalogue d'intentions, il faut ajouter un certainnombre d'hypothèses très hardies.

    5 - La rigueur de la démarche demandée, aide-rait-eUe les élèves les plus faibles à résoudre les exer-cices en les amenant à se poser les questions utiles...avant d'aborder la rédaction?

    6 - L'intérêt que les enseignants prendraient à dé-couvrir les causes d'erreurs, les difficultés relevées dansla connaissance des concepts... ne les conduiraient-ilspas à :

    - Choisir des exercices plus intéressants pour obte-nir de meilleurs contrôles?

    - Former des gro'upes pour élaborer des textesplus près du concret?

    - Rechercher à mettre en jeu des activités intel-lectuelles plus variées.

    IV. - PREMIERS ESSAIS DE LA TRAME

    Un premier projet de la trame fut conçu et essayé (2).

    Essai 1

    La première utilisation a été tentée avec des élèvesde première et de terminale. La trame fut très bien ac-ceptée, mais au cours du temps, il est apparu que cer-tains éléves faibles s'y pliaient assez mal, et invoquaientqu'ils avalent réussi (ou raté) jusqu'à ce jour, sans ceteffort de systématisation. Par contre, les élèves réputés« bons " J'acceptaient aisément. Ils en signalaient J'inté-rêt? Certains ont du reste obtenu le maximum du scoreau baccalauréat C et D pour les problèmes.

    {2} la trame sera présentée plus loin.

    186

    Essai 2

    La trame fut alors proposée aux élèves de secondeLes classes prirent beaucoup d'intérêt au travail. Mais làencore les résultats étaient assez décevants. Les « bons Ilassimilaient en une fois le processus. mais la majoritérendait des copies avec beaucoup de points sautés.

    La trame profitait à ceux qui en avaient le moinsbesoin,

    Essai 3

    Pour éviter les oublis un nouvel effort fut tenté.Tous les exercices furent polycopiés sur des feuiffes oùles quatre parties principales de la trame étaient impri-mées. Les élèves rédigeaient sur les feuilles elles-mêmes.L'expérience montra que les copies comportaient desblancs toujours aux mêmes endroits.

    Certains enseignants décidèrent d'attribuer la 1/2des points disponibles aux éléments absents et l'indi-quèrent clairement sur les feuilles. Cette modification...douloureuse pour les élèves ne donna aucun résultat.

    Les élèves n'arrivaient pas à dominer les difficultéspar suite de la dispersion dans le temps de ,leurs efforts,Un oubli ne pouvait, au mieux, se corriger qu'à l'exercicesuivant. Le renforcement positif apporté par la copie cor-rigée intervenait après un trop long délai. Quelques pro-fesseurs eurent l'idée d'organiser des séances d'entraî-nement, à la rédaction, mais devant le temps demandé,ils réclamèrent un polycopié à distribuer aux élèves.

    Au lieu de prévoir le document demandé (trop passifpour l'élève), l'idée vint de réaliser un enseignement pro-grammé du sujet qui permettrait à chaque élève des'entraîner.

    Puisque j'avais la chance de travailler à Paris VII,au laboratoire de l'O.? .E., l'ordinateur a pu être choisicomme support du programme.

    V. - RECHERCHE PREPARATOIRE AU DIALOGUE SURLA TRAME

    - Avec les enseignants

    Pour essayer d'effectuer un travail critique de latrame avec les professeurs de physiques, certains ac~ceptèrent de mener la recherche suivante:

    Expérience 1 : Ils présentèrent à leurs classes unproblème sur la pression d'un solide, en donnèrent lasolution, puis demandèrent aux élèves d'exécuter unerédaction soignée sur copie.

    Les copies obtenues ne correspondaient absolumentpas à ce que les maîtres attendaient et ils proposèrentl'étape ci-dessQus.

  • Expérience 2 : Les enseignants en vinrent à l'idéed'une solution-type et décidèrent d'en établir une sur unexercice qu'ils choisirent ensemble. Un très court exer-cice sur le travail d'une force devait servir de soutienà la copie modèle. Les résultats furent assez étonnants.(Voir les copies à la planche 1.)

    Répétons qu'il s'agit d'un exercice de physique des-tiné à des élèves débutants de seconde. Il est certainque la formation des enseignants ne les moule pas dansune forme unique et rigide.

    Aucune émotion n'apparut du reste, quand les copiesfurent étalées côte à c:ôte.

    Un des membres du groupe résuma la situation.

    « Cette semaine j'ai rédigé ainsi, mais dans huit jours,ma rédaction serait toute autre. »

    Il s'agissait, redisons-le d'une copie-modèle!

    Si le modèle possède un coefficient aussi importantde variabilité temporelle, l'élève moyen aura peut-êtredes difficultés à suivre les fluctuations.

    Je n'aborderai pas ici les composants docimologiquesdont pâtissent finalement les élèves qui se situent autourde la moyenne.

    2 - Avec les élèves

    Expérience 3 :

    Les copies précédentes A, B, C, E mêlées à laversion 0 rédigées suivant la première forme de la tramefurent tapées, multipliées et proposées à 500 élèves deseconde B et C. Ils devaient les lire, noter pour chacuned'elles ce qu'ils apprécient, rejettent, puis choisir la« meilleure copie » sans aucune autre suggestion. (lispensaient corriger des camarades.)

    Remarquons deux facteurs négatifs :

    - Expérience menée en février, l'influence des maî-tres sur la rédaction a déjà jouée, dans certainesclasses, l'ensemble des élèves portent leur choixsur la même version très courte.

    - La mise en page faite par les enseignants accen-tuaient' le facteur longueur (ainsi 0 a paru beau-coup plus long aux élèves, alors que 0 comportemoins de mots que la version Bl.

    Résultats:

    (Voir planche 2)

    Les élèves donnent des réponses variées, élaborées,motivées souvent très finement justifiées.

    Les élèves savent comparer, analyser, choisir, expli-quer les raisons de leur choix.

    Les réponses pour chaque version étaient du resteassez longues. Souvent plus de 100 mots répartis sur9 à 10 lignes (voir planche 2, réponses d'un élève).

    Des élèves très faibles, qui n'auraient vraisembla-blement pas pu faire l'exercice ont fourni des étudestrès pertinentes. L'analyse des réponses a été intéres-sante et a permis de modifier certains points de la trame(voir analyse des résultats).

    CHOIX DES COPIES

    'Jo A B C D E

    --- ---------Nombre 11 9 ,. 65 5

    --------- ---Double choix 2 15

    La version E est très sévèrement critiquée.

    La version 0 modèle proche de la trame obtient65 0/0 des suffrages, auxquels li faut ajouter les 15 fJ/oqui la considèrent comme la copie la meilleure, maisla réserve aux devoirs à la maison, craignant sa lon-gueur.

    Notons aussi, car nous n'y reviendrons pas dans cecompte rendu que :

    - l'absence. des unités sur les formules est unani-mement critiquée;

    - le mélange des calculs avec la solution estrejeté.

    Autres expériences

    Elles ont porté sur des points particuliers de la trameprojetée.

    Elles étaient destinées :

    1) à rassurer les enseignants qui craignaient unerédaction figée;

    La rigueur n'exclut pas la diversité.

    2) à fournir un catalogue des réponses possiblessuffisant pour organiser l'analyse des messages del'élève à l'ordinateur pour chacune des questions pro~posées.

    VI. - PRESENTATION DE LA TRAME

    La trame comporte quatre étapes, la deuxième partieintitulée solution comprend sept points, l'application nu-mérique seulement deux. (Voir planches 3 et 3'.)

    187

  • ~

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    V[~S(ON A

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  • 2PLANCHE

    VERSION B

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    Cor Jo.,t.. da.;'\cm",t u-1""1==---------.

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  • EXEMPLE D'EXERC!CE REDIGE SELON LA TRAME

    N,.

    PLANCHE 3 r'r-------------------I

    ( T"RAME ) 1Un chev~l tire une voiture en e~erç~nt IIne force de traction de 600 N. 1

    L_'~'_._'_"_.~P_'_"_._"_,_,._"_,_._"_"_,,_._._._"_"_'_'_0_0_"_,-:.'"_'_'_'._._._'_,_._,_,_._,,_"_,_.~P_'_"_O_"_,"_._?_.l

    1) INTRODUCTION ) -:r: JJ-rp,o.!>uc.l'"ioJ

    il ~c.'- pdl.~'l.

    "" f~~el.ie.M..v. t. -t. ",",",eU.e d/.u.M.I. f' LR. cl&u,Y ~~ afu; du. diFM.C""d';tion~ d'l 0 'uJ/___ et ou. t

    ----------., vi )' I.O> ~N

    I\PP~ic~-rio'; NUHElliQu"-

    2) SOluT IO~

    4} U;TERPRETAT[OI~

    190

  • PLANCHE 3' l:X:i11PLE D'EX!::':ClCE Rf:DIGll SELON LA TRAME

    Nom. M i C \4 I? L Classe; 2.. T

    1A la surfJce de la lune, un homme de 7Skg a un poids de 118 N.

    7 1( ) Quelle est la valeur de l'Intensite de 1. pesanteur de ce lieuT fi AME

    1) INTRO"è!C II ':lN~ -uc"'-; cl) ( l!,IIct.Îre _

    2 ) SOLUTION > ~\ $.o/...uîiowPoid50 p "

    ,\.1,," 1; tu.. 0" 1';lA.h",!.it: ok la. ,,1 !jPré8entati~" d. ,. l'olation V" co r p:.. '" ,,(sn ,.Ùev r

    p ,~.:ly.e~ation

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    M . H .~-4 )

    I"TER"""IO"~1-1'

    -1, 5 ~ ~!.~~, ---

  • La planche 3 présente un exemple d'exercice rédigéselon la trame.

    La trame privilégie cinq moments où la physiqueaffleure dans la rédaction de l'élève.

    Indépendamment de la solution bonne ou mauvaisede l'exercice, le maître peut y trouver d'importants ren-seignements sur la démarche de l'enseigné.

    POiNiS d. 1... 'RI\t\E, REVE\.I\HUR,S,h.I· AS!>IMI\.l\TION du CONcfPi~

    Les explications concernant les cinq révélateurs desacquisitions, des concepts seront données plus loin avecles résultats.

    Le désir que la trame puisse être présentée le plus vitepossible aux élèves de seconde a conduit à puiser dansle stock d'exercices existant, les sujets les plus intéres-sants à traiter pour l'élève, c'est-à-dire ceux où il peutvalablement interpréter la réponse. L'exercice le moinsconvaincant de la série a été volontairement choisi pourprésenter la trame aux élèves (ce qui ne la met pas envaleur aux yeux du maître).

    ObJecUls

    Une série d'objectifs définis en terme de comporte-ment, d'actions à réaliser par l'élève servant de contrôledes acquisitions a été établie. Ils ne sont pas donnésici, car ils n'apportent rien au sujet.

    192

    RéalisaUon du dialogue

    La trame est présentée aux élèves en dialogue indi-viduel à l'un des vingt terminaux de l'ordinateur de!"O.P.E.

    Les enseignants disposent pour leurs classes del'ensemble suivant :

    1 - Travail préparatoire exercices facultatifs. Leprofesseur décide de l'opportunité et peut choisir entretrois formules différentes.

    2 - Dialogue : en séance spéciale par classe ou1/2 classe. (20 pupitres.) Les classes de seconde C et Tpeuvent venir à partir de la fin décembre, celles de A etB à partir de mars.

    Le dialogue comporte

    53 questions principales;

    20 questions de dérivation;

    12 questions facultatives portant sur 4 des pointsrévélateurs;

    500 commentaires aux réponses:

    1 livret de 23 planches où l'élève trouve la pré-sentation de la trame, les exercices. Il peutl'utiliser comme brouillon.

    3 - Epreuve de contrôle : feuilles remises à l'en-seignant comprenant un exercice à chercher et rédigerdans les quinze jours après la venue à J'O.P.E.

    A J'heure actuelle près de 4 000 élèves sont venusau cours des 225 séances organisées. Près de 700 ensei~gnants ont aussi étudié le dialogue.

    Après les 200 premiers élèves, l'ensemble a étéremanié pour obtenir une version type plus efficace.L'analyse des réponses est constamment améliorée quandJe dépouillement des statistiques en montre la pertinence.(Dernière modification avril 77.)

    Temps de travail pour le dialogue

    Le temps nécessaire pour parcourir la trame diffèreévidemment beaucoup d'un Individu à J'autre.

    Le graphique ci-dessous n'indique que le temps deréflexion de l'élève, le temps de frappe des questionset des commentaires ne ligure pas.

  • %~4

    8

    6

    du sexe, de l'établissement scolaire, appel d'aide sup~plémentaire, etc.).

    Pour ne pas compliquer, les résultats des travauxpréparatoires, du dialogue et de l'épreuve de contrôleont été regroupés dans chaque rubrique. La présentationa été choisie chaque fois pour donner l'essentiel sansredite.

    Les résultats de l'épreuve de contrôle ne sont quedes résultats quantitatifs globaux. Il était impossible dedemander aux professeurs de recopier les copies. Lafeuille de statistiques à renvoyer était déjà une contrainteà laquelle 40 % d'entre eux se sont dérobés.

    Certains résultats ne sont donnés que qualitative-ment.

    L..T_.;;...E_M_P..,::S_d_e._T_R_A_V,_;;_1L__I

    Avis des élèves :

    Très brîèvement : 82 % considèrent le dialoguecomme intéressant. Parmi les 18 % restant, 12 % mettenten avant que c'est bien, mais fatiguant. Seuls 4

  • Aucune trace d'introduction 75 %

    Embryon 12 %

    Introductlon correcte 10

    Dialogue

    Les élèves effectuent sept à huit questions sur lesujet de l'introduction avant d'aborder une épreuve testsur un exercice portant sur la pression d'un solide oùil est intéressant de la réduire : une maison reposantsur des fondations de béton. L'introduction de t'exercicea du reste été nettement préparée avec un problèmeportant sur la même pression d'un solide une statuede cheval sur un socle.

    L'élève est amené à distinguer les exercices port tsur le travail de la force de pesanteur du cas généanldu travail d'une force. ra

    Cinq textes sont proposés et l'élève doit choisir ceuqui sont analogues à l'exercice témoin d'un cheval tiran~une charrette sur une route horizontale.

    L'analogie entre le cheval et sa charrette, un camionet sa remorque de Fuel. .. n'est reconnue par un certainnombre d'élèves qu'en écrivant en face de chaqueexercice

    W = Ph ou W =Flcosa

    avant de faire le tri.

    Sans faire chercher de nombreux exercices, l'ensei.gnant peut déjà habituer les élèves à reconnaître lesproblèmes d'une même classe.

    Difficultés à se dégager des données numériques

    Donc une nette amélioration des résultats.

    L'étude des réponses incomplètes ou incorrectesintroductions est intéressante pour le maître.

    1 R'pooes, conecles 76 %

    des

    « L'exercice porte sur ,la surface d'une maison dontla pression est 1,5. 105 Pa...

    Un certain nombre d'élèves introduit dans leur intro-duction les données des calculs. Là encore le réel dutexfe masque plus ou moins le fond de l'exercice, et lemaître pourra agir.

    Mathématisation de la situation

    Difficultés à se dégager du réel

    « L'exercice pose sur la pression d'une maison repo-sant sur des fondations. "

    " Pression d'une maison sur du béton.

    Ici les élèves mettent en évidence les détails, lesdonnées les plus descriptives (en dépit des critiquesdéjà faites à ce sujet dans le cas du cheval sur sonsocle). Les caractères pertinents cèdent le pas au tra-vesti du programme.

    Pour ces élèves, la difficulté de voir le phénomènephysique sur lequel est construit leur exercice, ne leurpermet guère de résoudre l'exercice autrement qu'en« pêchant à la ligne ,. la bonne relation à utiliser.

    Le passage d'une situation concrète au modèle phy-sique qui l'interprète n'est pas perçu. Le maître pourraexpliciter ce passage.

    Le révélateur montre au maître J'élève empétré dansles détails, il pourra l'aider à se dégager du réel, accu-muler les exemples pour le faire arriver à généraliser etaboutir au concept.

    Cette difficulté à cerner la crasse de problèmes ap-paraît un peu plus loin dans une autre question du dia~logue.

    194

    « Calcul de S en fonction de P et p. ,.

    « Pression, calcul de la surface connaissant lapression et la force. "

    L'élève ne peut retarder le moment d'utiliser lesrassurantes formules.

    L'enseignant pourra traiter physiquement le sujet etinsister sur la place des mathématiques.

    Paraphrase

    « L'exercice porte sur la transmission des forces. »

    « L'exercice porte sur la surface d'appui d'un solide. »

    L'élève prend grand soin de ne pas utiliser le molpression. Mais là encore le révélateur permet au maîtrede cerner l'idée de pression (juste ou peut~être fausse).

    Incompréhension

    L'exercice porte sur \a surface d'un solIde. »

    « Cas d'un solide reposant sur un corps résistant. »

    L'exercice porte sur une surface pour un solideconnu...

  • La notion de pression n'a pas été dégagée, maisl'exercice précédent a laissé la trace du terme solide;Il est très important que l'élève distingue si la pressionen cause est celle d'un solide, d'un ·Iiquide ou d'un gaz.

    Copie de l'exercice

    « Il faut chercher la surface pressée connaissant lapression exercée et l'intensité de la force pressante. »

    Arrêtons ici l'analyse des réponses.

    Epreuve de contrôle

    Terme introduction citée 72 ,/,

    Oubli do terme 19

    --Terme incorre~t 8

    Introduction rédigée 92 %correcte 70

    incorrecte 12

    Les enseignants ont signalé l'intérêt pour eux de cesintroductions.

    2. Présentation de la relation

    L'élève ne décrit pas le phénomène physique quijustifie la relation qu'il va utiliser (phénomène cernédans l'introduction).

    Ca manque était ressenti par beaucoup d'enseignantsquand la trame avait été proposée pour la première fois,mais cette douleur s'est atténuée avec le temps.

    L'élève présente la relation en mettant en évidencefa grandeur qui lui permet de faire le pont avec lagrandeur qu'il cherche.Exemple:

    Il pourra énoncer:ddp aux bornes d'un récepteur de résistance

    si il cherche la résistance intérieure du récepteur;ddp aux bornes d'un récepteur parcouru par uncourant 1

    si le calcul de l'intensité lui est demandé;ddp aux bornes d'un récepteur de fcem e

    si il a besoin de cette valeur e.

    Pour présenter la relation

    VA - Vn ::::= e + riTravail préparatoire

    Les enseignants qui craignaient la rigidité de cetteprésentation peuvent se rassurer.

    Dans des essais effectués avec des terminales Cpour présenter une douzaine de relations, la diversitéétait au rendez-vous.

    Exemple:

    RELATION : p = mg

    Nombre d'abstentions 13 %

    Nombre de réponses .7Réponses d1fférentes 60

    Le corset semble donc être un tissu élastique,extensible en tous sens... donc fort confortable pourl'usager.

    Dialogue

    L'apprentissage s'effectue plus ou moins rapidementsuivant Jes élèves.

    L'exercice final qui porte sur la présentation de laF

    relation P =::; - avec S comme inconnue, donne lieu àS

    un très joli exercice de style sur l'éventail des préposi-tions de la langue française.

    «Pression exercée... de, par, sur, contre, par rap~port, à... la surface.»

    Epreuve de contrôle

    Oubli de 1. présentation 5. %Présentations correctes 21

    ---Présentations incorrectes 21

    Le point retenu présente donc des difficultés.. etest donc un révélateur réel.

    3. Conditions d'utilisation

    L'énoncé des conditions d'utilisation demande àl'élève de distinguer entre l'équation mathématique et larelation physique qui a un domaine de validité dont ilfaut connaître les limites.

    195

  • JI Y a là un point de jonction important entre lelangage mathématique, le réel et ·le modèle physique quil'approche.

    P = mgsoit, mais encore faut-il que l'intensité du champ depesanteur soit constant en tous points de /a masse m.

    Travail préparatoire

    Un exercice sur les conditions d'utilisation des for~mu/es de mécanique a été proposé à différentes classesde terminales C.

    Dans la plus brillante d'entre elies, pour l'exempleci-dessus P = mg, voici un petit échantillon des réponses.

    «Solide quelconque.»

    «Poids d'un corps en mouvement ou en arrêt.»

    Mais un peu plus loin sur les copies, à l'occasionde la relation W = Ph, la lecture conduit à :

    «Poids d'eau d'une chute ayant 4 mètres de hau·teur. "

    «Partie fixe sans frottement. »

    «Charge accrochée à l'extrémité d'une ficelle quipasse autour d'une poulie pour être tirée par l'autreextrémité de la ficelle. »

    La confusion avec les expériences sur l'énergie po-tentielle apparaît au lieu des termes poids constant -déplacement vertical.

    Dialogue

    Les conditions ne peuvent être inventées par l'élèveet leur sont donc fournies sur une des p'lanches de leurlivret sauf pour la pression d'un solide où les conditionsde normalité de la force sur la surface et J'uniformitéde la répartition font partie explicitement de la définitiondonnée par les maîtres ou les livres. Les élèves ontquelques difficultés néanmoins à fournir les mots uni-formément et normalement.

    Exercice de contrôle

    Conditions non données 47 '/.

    Conditions présentées 53

    Réponses correctes 35

    196

    Les enseignants ont été fort surpris, puis très favo~rables à l'explicitation des conditions d'utilisation à côtéde la relation, mais il 'lui faudra les préciser chaque foisqu'il présentera une formulation mathématique à l'élève.

    4. Figures

    Dans -l'exercice des « copies modèles » demandéaux élèves, une seule copie D présentait sous le nomimpropre de schéma le camion décrit dans le texte.

    75 % des élèves critiquaient l'absence des schémasdans les autres copies.

    15 % s'opposaient au schéma proposé dans la ver·sion 8.

    «Ce n'est pas un schéma, mais un dessin ... »

    «Pourquoi faire un schéma, les forces ne sont pasreprésentées. »

    Ces remarques judicieuses ont conduit à séparer endeux figures la représentation en demandant

    _ 1 dessin qui montre comment l'élève perçoit lasituation;

    - 1 schéma oÙ il présente le modèle physique Surlequel il raisonne.

    Ces tracés sont l'occasion d'un codage du réel enlangage physique.

    Travail préparatoire

    Dans des questionnaires portant sur des exercicesde mécanique, l'accumu[ation des forces sur les sché-mas, la multiplicité des actions, des réactions, de leursprojections, amenant à la confusion au moment de lamise en équation, la non délimitation des systèmes amontré la pertinence de séparer le dessin et le schéma,et la nécessité de commencer tôt cet entraînement.

    Exemple:

    Exercice de représentation des forces dans un solideen équilibre.

    Forces étrangères '" système 51 ah_...Projection verticale cac nulle 22

    -~-_._. ----Oubli de la force de pesanteur 16

    -.- -~-.. ,- ....----~--------

    Projection horiZontale ooc nulle 25

  • Dialogue

    Le dialogue n'insiste pas spécialement sur ce point,car il nécessiterait à lui seul un travail de rechercheparticulier et une mise en question sérieuse des sys-tèmes de représentation des grandeurs physiques, desconstants, des variables, des états, des repères, dessystèmes clés, etc.

    Les élèves effectuent deux petits exercices sur lesujet.

    L'ordinateur, dans le cadre de l'expérience ne peutpas analyser directement les tracés. Ils ont été réduitsau maximum.

    Epreuve de contrôle

    Dessins absents 55 '10

    Dessins corrects 40

    Dessins inadaptés 5

    Schémas absents 23 '10

    Schémas corrects fi7

    Schémas faux 10

    Les enseignants ont beaucoup apprécié la séparationdessin-schéma.

    5. Interprétation

    L'interprétation du résultat trouvé demande deconfronter la réponse avec le réel.

    Cette exigence impose au maître de choisir sesexercices de manière que les réponses numériques puis-sent être discutées par l'élève, que celui-ci dispose d'uncertain nombre d'ordre de grandeur pour chacun desphénomènes étudiés ou qu'il puisse se le constituer.

    Travail préparatoire

    1 - Dans le travail sur les « copies~modèles ", lesélèves avaient remarqué Jes interprétations des copies

    B et O.

    Valorisation Copie B 65 '!,

    Valorisation Copie D ao

    2 - Dans les essais de la trame, l'étape est sauléeà pied joint par près de 80 0/0.

    Les réponses sont très succinctes

    {( Semble bon.»«Juste. »« Correct. »

    Mais la lecture des interprétations réellement tentéesa toujours été passionnante, ont permis de mieuxcomprendre le déroulement de la pensée de l'élève,ont toujours été favorable à celui~ci même dans le casoù la réponse était erronée, où les interprétations étaientfausses ... ou parfois très naïves.

    Dialogue

    Cette dernière partie, la plus longue du dialogue,est celle qui intéresse le plus les élèves en dépit de lafatigue accumulée.

    Le désir que les élèves puissent fournir des élémentsd'interprétation a conditionné le choix de six exercicesproposés dans le dialogue et les nombreuses questionspartielles sur le sujet.

    Les phénomènes choisis doivent permettre à l'élèvede critiquer les réponses en faisant appel au bon sens,aux connaissances courantes (les élèves débutent enphysique). Pour certaines questions des tableaux suc-cincts donnent des ordres de grandeur usuels.

    Tous les élèves notent que cette partie est la plusnouvelle pour eux. Dès le premier exercice, lis marquentun vif intérêt à la confrontation de la réponse avec lavie courante.

    Ils arrivent fort bien à comparer, à juger.

    Les difficultés apparaissent quand les exercices sui~vants leur demandent de verbaliser.

    Les termes juste, correct, vraisemblable, l'expres-sion ordre de grandeur... leur paraissent obscurs.

    Citer le cadre de référence où s'effectue la compa-raison.

    Indiquer son jugement dans une ou plusieursphrases.

    Il faut en moyenne deux fois plus de temps.

    197

  • 2

    1

    tVl\1I

    -

    PiVI

    ~ fj1,; P,;'/'

    Jugement sans aucune justification

    « 20 m2 pour une maison c'est peu, êtes~vous Sûrde ne pas habiter dans une caravane. "

    « La surface d'une maison courante oscille en effetautour de 20 m2. 20 m2 est une réponse admissible. "

    Jugement avec justification, portant sur une idée faussedes fondations

    « Une pièce fait en général vers les 4 m2 donc, il estpossible qu'une maison fasse 20 m2. Le résultat estvraisemblable. »

    « Il est peu probable que 20 m2 soit la surface defondation d'une maison, car la maison serait 50 fois plusgrande que ses fondations. »

    IN T",-R. PI'- ETAT 1ON·.

    V6:RBALfsfEô 0

    /-iON VERBALISÉE fZl

    1TEMPS - REPONSE 1

    Jugement avec justification à déchiffrer

    « Les murs ont une surface de contact de 20 m2(épaisseur 0,2), longueur :::: 100 m soit un périmètre de100 m, carré de 25 m de côté, acceptable. J'

    « 5 :::: 20 m2 :::: 10 m x 1 m de fondation. Vrai-semblable. »

    Jugement avec Justification rédigéeDans un des exercices, tout le vocabulaire utile

    (verbes, sujets, chiffres, adjectifs ... est fourni) L'élève n'adonc qu'à organiser en un texte les 20 termes donnés.

    Si certains élèves arrivent à des réponses bien éla~barées du type :

    «Le résultat trouvé ne convient pas. SOO W corres-pond à un appareil électroménager. La puissance d'uneturbine se situe entre 1000 KW et 100000 FW. Réponseinvraisemblable. »

    La moyenne n'utilise que 4,7 mots (et encore lamédiane n'est que de 4 et le mode de 3,5 mots). Noussommes très loin des longs textes de critique des copies-modèles des professeurs.

    L'exercice contrôle de cette partie du dialogue estune interprétation en texte libre du problème de la maisonreposant sur des fondations de béton (l'élève a travailléauparavant sur l'interprétation du cheval dressé sur sonsocle).

    L'analyse des réponses est vraiment éclairante.

    Répétition des résultats

    « La surface des fondations de \a maison doit êtrede 20 m2. "

    198

    « D'après le résultat, si on considère que des mursont au plus 0,5 m d'épaisseur, la longueur (de tonda~tion) est de 40 m au moins. Résultat plausible pOllr unemaison normale! "

    De tout ceci, le maître peut vraiment tirer parti pourson enseignement. En particulier dans le cas présent, 80 Ofodes élèves assimilent la surface des fondations à cellesde la maison.

    L'erreur n'est mise en évidence que par l'interpré-tation, le révélateur.

    Epreuve de contrôle

    Terme interprétation cité 60 ,/,

    Oubli d, terme 26

    Terme incorrect 4

    Interprétation rédigée 72correcte 62incorrecte 10

  • VIII. - EXERCICES SUPPLEMENTAIRES

    L'interprétation sort triomphante. Les élèves sem-blent vraiment très ouverts à cette évaluation critique deleurs propres réponses. Ce résultat est très enco,ura-geant par rapport à la formation intellectuelle des sUJets,

    I_E_X_E_R._C_iC_~_S__F_A_C_(J._LT_A_T_I_F_S__1

    Côté maîtreL'outil enseigné aux élèves est à la disposition des

    maîtres, Ceux-ci peuvent l'utiliser avec plus ou moinsde profit par la suite, Mais tous les enseignants qui ontexigé de leurs élèves de rédiger selon la trame onttrouvé que le travail de correction était facilité, et qu'ilscernaient beaucoup mieux les notions mal assimilées.Certains ont même gentiment déclaré qu'ils pensaientaux révélateurs de la trame quand ils faisaient leurscours.

    Un enseignant remarque :«Le maÎtre sait que l'élève n'a pas pu, pas su se

    dégager ou intégrer la réalité ou la pseudo réalité dutexte de son problème. »

    Comme le dit le dialogue, la trame est une clé,chacun peut la placer dans la serrure si il le désire,

    Nicole RICHE,Laboratoire de l'O.P.E.,

    Université Paris VI t.

    IX. - CONCLUSION

    Côté élève

    La trame se voulait être une aide à l'élève faible oumoyen qui en général ne réussit que peu des exercicesproposés.

    Une rédaction claire, bien menée pourrait valoriserson travail, mettre en valeur son intelligence, même siil éprouve de grandes difficultés à faire les applicationsdemandées.

    Les applications malgré leur répétition, leur mono~tonie font appel à un certain traitement du texte del'énoncé qui s'ajoute aux connaissances assimilées ounon.

    Ce traitement qui permet de déshabiller le problèmeproposé de son déguisement pour retrouver le phéno~mène physique brut n'est pas automatisé, des blocagespeuvent survenir à chaque nouveauté présentée. Detoutes les façons, même si certaines indications sontdonnées le traitement lui-même n'est pas enseigné, etpeut~iI l'être?

    Mais en ne faisant aucune hypothèse sur la manièredont un élève trouve ou pourrait trouver un problème,la trame se proposait uniquement de rationaliser la trou-vaille, la découverte de l'élève pour lui permettre demieux la communiquer au milieu extérieur: maître, élève,examinateur.

    inlëcpr4 ~