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LA TOUR ODÉON, SITUÉE DANS LE QUARTIER DE L’ANNONCIADE, À MONACO, culminera à 170 m de hauteur. Composée de deux tours de 49 et 45 étages de logements privés et domaniaux, de sept niveaux de bureaux et commerces qui en constituent le socle et de 600 places de parking sur dix niveaux de sous-sol, elle s’inscrit dans une démarche HQE ® . Catherine Destivelle EST UNE PASSIONNéE D’ESCALADE. TRANSMISSION DU SAVOIR, PRéPARATION, SéCURITé… LA PRATIQUE DE CE SPORT PRéSENTE DE NOMBREUSES SIMILITUDES AVEC LA VIE SUR UN CHANTIER. CONSTRUCTION n°40 BIMESTRIEL - JUIN-JUILLET 2014 L’INVITéE Sécurité sur les chantiers BONS RéFLEXES EN PRATIQUE Skateparks DU QUARTZ POUR LA GLISSE Tour Eiffel PREMIER éTAGE AVEC VUE

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la Tour odéon, SiTuée danS le quarTier de l’annonciade, à Monaco, culminera à 170 m de hauteur. Composée de deux tours de 49 et 45 étages

de logements privés et domaniaux, de sept niveaux de bureaux et commerces qui en constituent le socle

et de 600 places de parking sur dix niveaux de sous-sol, elle s’inscrit dans une démarche HQE®.

Catherine Destivelle est une passionnée d’escalade. transmission du savoir, préparation, sécurité… la pratique de ce sport présente de nombreuses similitudes avec la vie sur un chantier.

construction n°40 bimestriel - juin-juillet 2014

l’invitée

Sécurité sur les chantiersbons réflexes en pratique Skateparksdu quartz pour la glisse

Tour Eiffel

premier étage avec vue

Direction de la Communication : 61, avenue Jules-Quentin, 92730 Nanterre. tél. 01 46 95 70 00 /// Directeur de la publication : Xavier Defaux /// Rédactrice en chef : emmanuelle Jouan /// Conception-réalisation : 41, rue greneta, 75002 paris /// Responsable éditorial : Jérôme rousselle /// Secrétariat de rédaction : primerose Christol, michèle Cohen /// Direction artistique et maquette : agnès Lalle, Béatrice Boubé /// Iconographie : marion Capéra,

emmanuelle Jouan /// Ont participé à ce numéro : éric allermoz, Sophie Caux-Lourié, anne Fellmann, Bruno Schwab, gilmar Sequeira martins, marc Wilmann ; Passion Construction Junior : Bruno Schwab /// Tirage : 28 000 exemplaires /// Impression : imprimerie Vincent. Ce document utilise du papier Condat Silk (certifié peFC) garantissant la gestion durable des forêts. il a été imprimé par un imprimeur imprim’Vert® qui n’utilise pas de produits toxiques

et sécurise le stockage des produits et déchets dangereux, et organise leurs collectes /// ISSN : 1957-5696. Crédits photographiques : Couverture : © augusto Da Silva/graphix images. L’invitée : © Frédéric Stucin/pasco and Co ; pages 2-3 : © rené robert/Corbis ; © augusto Da Silva/graphix images ; © Hiboo ; © Dr Constructo ; © thomas Wibratte. pages 4-5 : © Hiboo ; © Olivier touron ; © Jonathan alexandre ; © ViNCi Construction France. pages 6-7 : © pascal Bastien ; © ateliers 2/3/4/ paris. pages 8-11 : © thomas Wibratte ; © Jérôme Cabanel ; eHW architecture ; © agence maes ; © archi 5 prod/tecnova architecture ; ateliers 2/3/4/ paris ; agence d’architecture Bridot Willerval ; © Fondation ViNCi ; © photothèque ViNCi. pages 12-17 : © govin Sorel ; © augusto Da Silva/graphix images ; © amHr moatti-rivière ; © aline Boros. pages 18-19 : © photothèque ViNCi Construction France. page 20 : © Dr ViNCi Construction France. pages 21-23 : augusto Da Silva/graphix images ; © thierry Duvivier ; © philippe Caumes ; © ViNCi Construction France. page 24 : © Olivier guerrin ; © Denis Dalmasso. page 25 : © Luc Benevello ; © phong. pages 26-27 : © Dr ViNCi ; © Sébastien mérion ; © agence michel Beauvais et associés. pages 28-29 : © Dr Constructo. pages 30-31 : © augusto Da Silva/graphix images. page 32 : © Jérôme Cabanel.

numéro 40 JuiN-JuiLLet 2014

Paris Xiie

un conservatoire à Portée de notes8

Tribune

« trois axes de progrès pour la sécurité »

Quand ses parents inscrivent Catherine Destivelle au Club alpin français, ils ne se doutent pas que la vie de leur fille de 12 ans vient de se décider. À tel point d’ailleurs que, un an plus tard, c’est à leur insu qu’elle part à l’assaut des parois sud-alpines, quand ses parents la croient en forêt de Fontainebleau ! Rapidement entourée de grimpeurs de haut niveau dont elle est la benjamine, Catherine Destivelle enchaîne dans des temps record les ascensions les plus réputées et devient, dans les années 1980-1990, l’une des meilleures grimpeuses au monde. Si, aujourd’hui, elle a arrêté la compétition, l’escalade est toujours au cœur de sa vie : « Pour moi, l’escalade est un plongeon dans l’enfance ! Je retrouve une profonde joie, l’insouciance d’alors. Cette activité fait du bien à la tête. Quand on grimpe, on ne peut penser à rien d’autre. Mais surtout, quel que soit son niveau, c’est très valorisant. C’est bon pour l’estime de soi. » On comprend d’autant mieux l’engagement de Catherine Destivelle au côté de l’association d’insertion Sport dans la ville : « L’escalade ? C’est le meilleur moyen de permettre à chacun de se tenir debout ! »

l’invitée Catherine Destivelle

4 à 11 C’est dans l’actuouvrages Lille Métropole : un Quatuor nommé OXYGEN. Belfort-Montbéliard : une logistique hospitalière en béton.infos Paris XIIe : un conservatoire à portée de notes. Marseille : ouverture des Terrasses du Port. Marseille : Balthazar face à la mer. Ile-de-France : label BBC Rénovation en perspective. Lyon : réveil musclé sur Grand Stade. Lille : le cœur du CHRU. Antony : le complexe sportif La Fontaine. Un lycée international en Seine-Saint-Denis. Châtillon : la Silicon Valley Orange.grouPe Nord–Pas-de-Calais : les filles, capital du BTP. Métro du Caire : relier les deux rives du Nil. Quoi de neuf à la Fondation ? Les Bâtisseurs d’Emmaüs : quand recycler rime avec solidarité.

12 à 17 La saga du moistour eiffel : Premier étage avec vue Rénover entièrement le premier étage de la tour Eiffel au milieu de l’affluence touristique habituelle avait tout de la mission impossible. Bateg est pourtant en passe de relever ce défi majeur, qui va accroître l’attractivité du site.

18 à 19 La trace des bâtisseursJugla L’excellence bordelaise.

20 C’est innovantPriX de l’innovation Privilégier l’engagement.

21 à 23 C’est dans l’air bons réfleXes sécurité Le Groupe porte une nouvelle ambition pour 2014 : diminuer de moitié le nombre actuel d’accidents. L’implication de tous dans le lancement des actions préventives sur le terrain a déjà porté ses fruits.

24 à 25 C’est essentiel ingénierie de la construction durable Un savoir-faire labellisé.resPonsable du Patrimoine C’est quoi au juste ?

26 à 31 C’est le métierKoutio, nouvelle-calédonie Le médipôle du bout du monde.

sKateParKs Du quartz pour la glisse.

une Journée avec… Ballet Diarrassouba, conducteur de travaux en fontainerie.

28 sKateParKs du quartz Pour la glisse

forte d’une nouvelle impulsion lancée en 2011, notre démarche pour la sécurité commence à porter ses fruits. En 2013, la généralisation du “tapis rouge”, de la “protection des yeux permanente” et des “5 minutes pour être là demain” a contribué à faire baisser le taux de fréquence des accidents avec arrêt de travail à 10,9 (contre 44 pour l’ensemble des entreprises du BTP). Cependant, ces progrès ne sont pas satisfaisants. Sur les quatre premiers mois de l’année 2014, nous n’avons pas réduit notre nombre d’accidents, avec et sans arrêt. En mai, un salarié d’une entreprise partenaire a trouvé la mort sur l’un de nos chantiers. Ce n’est pas supportable, et ça l’est d’autant moins que, outre notre responsabilité particulière à l’égard des femmes et des hommes qui travaillent avec nous, notre position de leader nous confère un devoir d’exemplarité vis-à-vis de l’ensemble de la profession. C’est pourquoi, dès fin 2014, nous devrons avoir réduit de moitié notre taux de fréquence pour l’amener à 5, et franchir ainsi une nouvelle étape vers notre objectif prioritaire, le “zéro accident grave ou mortel”.Trois principaux axes de progrès permettront d’y parvenir. la gestion des presqu’accidents. La mise en place d’un système de remontée, d’analyse et de mise en œuvre de solutions correctives des presqu’accidents devient obligatoire. Elle permet de traiter en amont les situations à risque. la généralisation de la démarche orchestra. L’improvisation est l’une des principales causes d’accident. Supprimer les situations et les tâches potentiellement dangereuses ou néfastes pour la santé – par l’optimisation de l’organisation, des méthodes, du matériel, des postes de travail – doit être la préoccupation majeure lors de la préparation du chantier, avant toute autre considération. la formation “manager la sécurité”. Initiée en 2012, cette formation a d’abord concerné le top management puis, en 2013, les patrons de projets et le middle management. Au cours de l’année 2014, 3 000 managers

de proximité auront également suivi ce cycle, que nous avons l’ambition d’étendre,

à l’avenir, aux chefs d’équipe et aux compagnons. Cette formation complète le Socle des savoirs sécurité, qui, lui, concerne tous les nouveaux embauchés depuis 2012. La sécurité est l’affaire de tous

et de chacun. Collectivement et individuellement,

nous devons nous impliquer et agir.

alain bellanger, directeur des Ressources humaines de VINCI Construction France

4 lille métroPoleun quatuor nommé oXygen

12tour eiffel Premier étage avec vue

30 une Journée avec ballet diarrassouba

2 ⁄ passion Construction N° 40 Le magazine de ViNCi Construction France ⁄ 3

C’eSt dans l’actu

FICHE D’IDEnTITé LILLE – ProjET QuaTuorMaître d’ouvrage : Adim Nord-Picardie. Maître d’œuvre : Barré Lambot Architectes.

Entreprise : Sogea Caroni.Investisseur : Foncière des régions.Budget : 30 M€ (dont 16,5 M€ pour la livraison des deux premiers bâtiments).

Calendrier : septembre 2013 – avril 2015 (livraison des deux premiers bâtiments).

Lille métropole

un quatuor NOmmé OXYgeN

ce n’est pas un hasard si la direction déléguée Nord-Picardie de VINCI Construction France installera, en 2015, son futur siège social dans le nouveau projet immobilier Quatuor,

au sein de l’écoquartier de l’Union, à Roubaix (Nord). Comme son nom l’indique, Quatuor se compose de quatre bâtiments de bureaux divi-sibles (17 000 m2), dans un environnement végé-talisé, et comprend une crèche, un restaurant et une conciergerie interentreprises. Les édifices sont reliés deux à deux par de vastes atriums en verre. Et puisque l’on n’est jamais si bien servi que par soi-même, c’est Adim Nord-Picardie, filiale de VINCI Construction France, qui est en charge de la promotion immobilière du projet. « Quatuor se situe au cœur de l’Union, l’écoquartier phare de Lille Métropole. La livraison des deux premiers bâti­ments est prévue pour avril 2015 », précise Mallory Praud, conducteur de travaux chez Sogea Caroni, entreprise en charge des travaux. Architecture audacieuse, design moderne, cadre verdoyant… « Quatuor a été pensé comme “les bureaux du futur”, poursuit Mallory Praud. D’autant qu’il s’agit d’un de nos premiers projets à être labellisés OXYGEN, la démarche d’éco­conception de VINCI Construction France. » Tout a été conçu pour que le futur bâtiment soit le plus performant possible d’un point de vue énergétique : meilleure prise en compte de la lumière du jour, isolation par l’extérieur renforcée, pilotage automatique du chauffage et des stores, gestion économe de l’éclairage, végétalisation de toutes les toitures et maintien d’un corridor écologique pour la protection de certaines espèces d’oiseaux. En outre, les maté-riaux ont été choisis pour réduire l’empreinte environnementale. Conforme à la réglementa-tion thermique (RT) 2012, supérieure aux stan-dards bâtiment basse consommation (BBC) de la RT 2005, et labellisé Attitude Environnement depuis mai 2014, Quatuor est une réalisation Blue Fabric. L’opération répond concrètement aux quatre enjeux de la ville durable : compéti-tivité, créativité, convivialité et consensus.

« Zéro bulle, zéro coulure »laurent Krugger, 47 ans, chef d’équipe, coffreur, Sogea Caroni

« À l’intérieur même des bâtiments, les murs et les sous-faces de dalle restent en béton brut apparent, sans ajout de peinture. Il s’agit de la principale difficulté de ce projet pour les coffreurs, car cette technique ne tolère pas la moindre imperfection, aucune bulle apparente ni coulure sur les banches. Nous avons adapté nos techniques, avec un coffrage hermétique ou avec des plaques de contreplaqué à usage unique. Il faut être attentif au moindre détail. C’est presque de l’art. Nous avons beaucoup échangé avec la centrale de béton pour trouver la meilleure formule. Chaque niveau comprend 1 200 m2 de plancher, sur sept étages pour le premier bâtiment, six pour le second. Au total, nous allons couler 7 500 m3 de béton. J’ai appris le métier de coffreur aux côtés de mon père, qui m’a transmis tout ce qu’il savait. C’est à mon tour de partager ce savoir-faire avec mon équipe, composée d’une douzaine de compagnons. Si un compagnon veut apprendre à bien coffrer, c’est sur ce chantier qu’il doit être ! »

17 000 m2 de bureaux à louer au total, divisibles par lot commercial de 200 m².

6 000 m2 Nouveau siège de la direction déléguée Nord-Picardie de VINCI Construction France.

le mot de l’invitée : catherine destivelle

“La transmission est indispensable en montagne. J’ai eu la chance

d’être épaulée très jeune par des gens d’expérience. Cela m’a permis d’apprendre beaucoup, vite et bien. Quand on est jeune et qu’on se fait crier dessus pour un problème de sécurité, on ne l’oublie jamais ! »

4 ⁄ passion Construction N° 40 Le magazine de ViNCi Construction France ⁄ 5

C’eSt dans l’actu

FICHE D’IDEnTITé PôLE LogIsTIQuE HosPITaLIEr – TrévEnans (90)Maître d’ouvrage : Groupement de coopération sanitaire “Pôle logistique hospitalier Nord Franche-Comté”.Maîtres d’œuvre : Ateliers 2/3/4/ -

Ingérop Est - Assystem - Quidort Grandes Cuisines. Promoteur : Adim Lyon.Entreprise : Campenon Bernard Franche-Comté.

Budget : 44,2 M€ (dont 33 M€ pour la construction) – montant total du PPP : 125 M€. Calendrier : avril 2013-mars 2015.

Belfort-montbéliard

uNe LOgiStiQue HOSpitaLière en béton

le futur hôpital de Belfort-Montbéliard (740 lits), qui accueillera ses premiers patients en 2016, sera à la pointe de l’effi-cacité en termes de logistique. En effet, Adim Lyon, attributaire du contrat de pro-

motion immobilière, a confié à Campenon Bernard Franche-Comté la conception-réalisation du pôle logistique attenant à l’établissement hospitalier, à Trévenans (90). « Le projet prévoit la construction d’une plateforme de process de 12 000 m2 assise sur un socle en béton de parement », détaille Sylvain Roussel, directeur de projet. Celle­ci abritera une blanchisserie d’une capacité de 8 t de linge par jour, une unité de produc­tion alimentaire (5 500 repas par jour), une pharma­cie centrale avec magasins de stockage, des ateliers

de maintenance et une plateforme de déchets. Nous construisons en parallèle, et adossé au premier, un second bâtiment de bureaux de 2 500 m2 ainsi qu’un parking de 230 places. » Les travaux, qui s’achè-veront au printemps 2015, comprennent aussi la création d’une galerie souterraine de 100 m de long reliant le pôle logistique au futur hôpital. À l’intérieur de cette galerie, un système de trans-port automatisé acheminera le linge, les repas et les médicaments dans les services hospitaliers. « Nous menons plusieurs chantiers de front. Par ailleurs, nous devons nous adapter aux contraintes des dif férents process avec, pour certains, des normes draconiennes propres à leur fonctionne­ment. Près de neuf mois d’études de conception et de mises au point ont été nécessaires avant de débu­

ter les travaux », poursuit le directeur de projet. La synergie du groupe VINCI est donc bienvenue pour finaliser ce chantier, conclu sous la forme d’un partenariat public-privé (PPP). Outre Cam-penon Bernard Franche-Comté, Eurovia, Cegelec, la Société baumoise de maçonnerie et de travaux publics (SBM TP) ou encore Jura Métal – toutes des filiales de VINCI – participent aux travaux. VINCI Facilities sera, quant à lui, en charge de l’entretien des équipements et de la maintenance des lieux pour une durée de vingt-cinq ans. « Appartenir au même groupe facilite les échanges au moment de prendre les décisions importantes », confirme Sylvain Roussel.

« De la banque au chantier »José da costa, 30 ans, maçon, Campenon Bernard Franche-Comté

« Pour réaliser les planchers, je prépare d’abord le coffrage des rives, j’installe le ferraillage sur des dalles alvéolaires en béton précontraint d’environ 30 cm d’épaisseur et d’une portée de 12 m. Ces planchers préfabriqués de grandes dimensions permettent, par leur juxtaposition, de réaliser plus rapidement des planchers de grande portée et de faible encombrement. Le plan de ferraillage et de coffrage à respecter est strict, du fait des nombreux passages de câbles, de canalisations et d’ouvertures nécessaires au fonctionnement de l’hôpital. Ensuite, mes collègues coulent le béton sur la dalle. C’est un chantier de grande ampleur, avec de nombreux corps d’état qui travaillent en même temps. Il est important de s’organiser, de coordonner les interventions pour qu’il n’y ait pas d’erreur. C’est plus complexe qu’un bâtiment de bureaux, par exemple. Je poursuis mon apprentissage. Avant de rejoindre Campenon Bernard, il y a trois ans, j’ai travaillé durant sept ans en tant que conseiller dans une banque. Mais je ne partageais plus les valeurs du monde bancaire. Je souhaitais découvrir autre chose, vivre une aventure humaine. C’est ce que je trouve chaque jour sur le chantier. Ici, les compagnons s’entraident en cas de difficulté, on échange, ce qui me permet de progresser. Par ailleurs, le travail que je réalise est concret, utile pour les futurs occupants des lieux. À terme, j’aimerais devenir chef d’équipe, puis chef de chantier. »

15 000 m2 de bâtiments construits.

100 compagnons sur le chantier.

le mot de l’invitée : catherine destivelle

“Une telle reconversion, ce n’est pas commun et c’est courageux !

Mais je comprends bien cette démarche. Je comprends parfaitement ce besoin de faire et de vivre des choses concrètes et des relations fortes, impliquantes. Moi, j’en ai besoin. »

6 ⁄ passion Construction N° 40 Le magazine de ViNCi Construction France ⁄ 7

C’eSt dans l’actu

Paris XIIe

UN CONSERVATOIRE à Portée de notes surnommé “la tour horizontale”,

le balthazar offre à ses 10 000 m2 de bureaux une vue panoramique, des îles du frioul à l’estaque. Situé au cœur de l’opération des Quais d’Arenc, l’immeuble a été réalisé par le groupement d’entreprises GTM Sud, Les Travaux du Midi et Dumez Méditerranée, et a été livré en mars dernier avec un parking de 749 places, dont 150 réservées à l’immeuble. Avec ses 80 m de long et ses

31 m de hauteur, le bâtiment, dessiné par l’architecte Roland Carta, s’aligne le long de la passerelle autoroutière, face à la mer. Un véritable mur-rideau composé de 3 000 lames brise-soleil en métal thermolaqué le protège du bruit et du soleil. Trois ans de travaux ont été nécessaires à la réalisation de cette opération de 40 M€ pour le compte de SAS Suède Constructa.

La clôture du parcours de formation chef d’équipe Bât/GC découverte, le 17 avril dernier, fut l’occasion de célébrer les dix ans de partenariat avec l’Afpa Limousin. Destinée à préparer les futurs chefs d’équipe à appréhender la fonction dans les meilleures conditions, la formation est validée par un titre professionnel niveau V du ministère du Travail. Résultat sur les dix années : 88 % des diplômés ont été promus chefs d’équipe et 12 % ont accédé aux fonctions de chef de chantier dans le Groupe.

Dix ans de succès pour la formation

Marseille

BaLtHazar face à la mer

Lyon

réVeiL muSCLé sur grand stade

en groupement, gtm bâtiment et bateg ont remporté deux opérations phares pour le compte de Paris Habitat-OPH, avec pour objectif le label BBC Rénovation. La première (voir esquisse ci-dessus), dans le XIIIe arrondissement de Paris, réhabilite 756 logements et en construit 73 autres en surélévation. Quant à la seconde opération, située dans le quartier du Pont-de-Sèvres, à Boulogne (92), elle porte sur la réhabilitation de 787 logements en milieu occupé, avec une originalité : des terrasses avec 225 bacs à arbres seront installées au 17e étage. Les deux chantiers, qui devraient durer trente-six mois, représentent respectivement 40 M€ et 25 M€ de travaux.

Express unouvel ehpad à veyre-monton (63). Conception-construction d’un ehpad de 76 lits pour Dumez auvergne. Ce chantier, réalisé pour le compte d’Ophis puy-de-Dôme pour un montant de 7,3 m€, devra être livré en mars 2015.

En mars dernier, Dumez Ile-de-France a livré à la direction du Patrimoine et de l’Architecture de la Mairie de Paris un nouveau conservatoire de musique. L’architecte Bernard Desmoulin a choisi de relier les deux bâtiments mitoyens par une façade courbe. Cette façade a fait l’objet d’une attention esthétique remarquable, en jouant sur l’alternance d’un bardage en céramique émaillée et d’un revêtement en inox poli miroir doré.Le bâtiment de 1 520 m² prend en compte les contraintes acoustiques afin de limiter au maximum la réverbération et la propagation du son grâce à l’installation de doubles planchers sur plots élastomères. Ce chantier de 11,6 M€ a été livré sans fausse note.

Sogea Caroni a obtenu l’ordre de service du démarrage des travaux d’extension du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Lille (59). Construction de bâtiments neufs (39 500 m²) et restructuration du bâtiment existant (34 000 m²) du pôle cardio-vasculaire et pulmonaire du CHRU, pour un montant total de 115 M€, dont 74,3 M€ pour Sogea Caroni.

Lille

Le Cœurdu cHru

sur le grand stade de lyon, le sport est à l’honneur, y compris sur le chantier. Appelée “Préparation physique professionnelle”, préalable à la prise du poste, cette séance est proposée tous les matins à l’ensemble des salariés du chantier. Une manière ludique de bien gérer son capital santé, d’atténuer les douleurs, d’éviter les TMS et de favoriser la cohésion des équipes. Le 16 mai, la séance a été animée par Robert Duverne, ancien préparateur physique de l’équipe de France de football, actuellement à l’Olympique lyonnais.

le centre commercial de 190 boutiques et restaurants a ouvert ses portes le 24 mai 2014. Situées dans le prolongement du MuCEM, les Terrasses du Port, de 61 000 m2 de surface, sont dotées d’un parking de 2 600 places. Les travaux ont été réalisés par le groupement composé des filiales de VINCI Construction France Campenon Bernard Sud-Est, Les Travaux du Midi, Chantiers Modernes Sud, Botte Fondations et Fargeot Lamellé Collé (Arbonis) ainsi que de Dodin Campenon Bernard et Soletanche Bachy Pieux (VINCI Construction). Montant des travaux : 275 M€, dont 212 M€ pour VINCI.

Marseille

ouverture DeS terraSSeS Du pOrt

Ile-de-France Label BBC rénovation en perspective

le mot de l’invitée : catherine destivelle

“ Une bonne préparation physique évite beaucoup de pathologies et rend plus efficace. Mais on ne trouve pas

toujours le temps ou la motivation de le faire. Alors, que ce soit organisé, pris en charge, c’est vraiment une bonne chose. »

8 ⁄ passion Construction N° 40

grOupe

Châtillon

La SiLiCON VaLLeY orange quatre bâtiments, imaginés par le cabinet d’architecture bridot Willerval, formeront le nouvel écocampus de l’opérateur téléphonique Orange, à Châtillon (92), sur une surface de 47 000 m². Un parc paysager de 3 ha, planté de 174 arbres, sera agrémenté d’un large bassin. « Nous voulons en faire un centre de recherche à la Silicon Valley », annonce Orange, qui a décidé de regrouper pas moins de 4 000 chercheurs spécialisés en nouvelles technologies. Sicra (mandataire) et Bateg réalisent en groupement le gros œuvre de ce campus, qui vise les meilleurs certifications et labels environnementaux (HQE® et BREEAM) pour mériter son nom. D’un montant de 49,3 M€, le gros œuvre devrait être terminé fin février 2015.

C’eSt dans l’actu

Les Bâtisseurs d’Emmaüs

quand recycler rime aVeC SOLiDarité

QuOi De NeuF à La FONDatiON ?

À Cherbourg (50), CMS vient de remporter, pour le compte de DCNS, le marché de désamiantage (peintures intérieures, ballasts et coque) de cinq ex-SNLE (sous-marins nucléaires lanceurs d’engins) de type M4 : Le Terrible, L’Indomptable, Le Tonnant, Le Foudroyant et L’Inflexible. Les travaux devraient débuter en 2017, après la réalisation d’une première tranche ferme d’un an concernant le marché d’études et l’obtention des autorisations administratives. Le montant total du marché s’élève à 25,5 M€.

sous-marins sans amiante

un lycée international en seine-saint-DenisNoisy-le-Grand (93) aura bientôt son lycée avec sections internationales (anglais américain, arabe, portugais brésilien et chinois). C’est le groupement formé par CBC (mandataire) et GTM Bâtiment qui a été retenu par la région Ile-de-France pour la construction de la première tranche. D’une surface de plancher de 13 433 m², l’établissement accueillera 795 élèves, avec un internat de 150 places. Livraison fin 2015 pour un montant de 26,9 M€.

Antony

LE COMPLEXE SPORTIF la fontaine

Le futur complexe sportif d’Antony (92), dont Bateg réalisera la construction du macrolot clos couvert, ascenseurs, VRD, espaces verts et serrureries, comprendra deux entités. Le “gymnase ville”, composé de deux niveaux, avec, au rez-de-chaussée, une salle multisport équipée de 500 places de gradins escamotables, d’un mur d’escalade, d’un dojo, d’une salle de boxe, etc., et, au 1er étage, les bureaux des enseignants et les locaux techniques. Le “gymnase collège”, quant à lui, sera doté d’une salle multisport et d’une salle multiactivité ainsi que de vestiaires. Un parking public sera aménagé en sous-sol. Dix-sept mois seront nécessaires pour finaliser ce chantier de 10,5 M€.

et si les déchets de chantier étaient réutilisés pour construire des logements destinés aux plus démunis ? C’est en tout cas le projet des Bâtisseurs d’Emmaüs, qui renouent ainsi avec les premiers combats de l’abbé Pierre. L’association entend en effet créer un pôle de récupération des matériaux de chantier issus des opérations de déconstruction, à Montreuil (93). La Fondation VINCI pour la Cité finance, à hauteur de 15 000 euros, l’étude de faisabilité en cours. Dans un premier temps, l’activité de cette ressourcerie se concentrerait sur la collecte de matériaux de second œuvre ne comportant pas de contraintes techniques particulières (lavabos, sanitaires, moquette, etc.). Depuis 2011, les Bâtisseurs d’Emmaüs réalisent des chantiers d’insertion pour la construction de bâtiments à ossature en bois, à base de matériels de récupération, principalement pour des associations d’hébergement de populations en grande difficulté. Ce n’est pas la première fois que la Fondation VINCI pour la Cité soutient les Bâtisseurs d’Emmaüs. En 2013, déjà, elle avait financé pour 20 000 euros de matériels. En parallèle, trois “parrains” de filiales de VINCI Construction France conseillent l’association.

vincent régnier, conducteur de travaux, src, vélizy« Le réemploi des matériaux de construction n’existe actuellement qu’à l’état

embryonnaire en Ile-de-France, alors qu’il existe un gisement important. Il nous faut envisager des activités de dépose et déconstruction génératrices de revenus, associées à la récupération de matériaux et, ainsi, poursuivre la mise au point de la méthodologie de déconstruction sélective. »

Hélène longrais, responsable qualité-environnement, src, vélizy« Dès que je me rends sur un chantier, je parle

de l’association aux équipes travaux, je les sensibilise à la déconstruction sélective pour les isolants, les vitrages, les portes, etc. Nous sommes aux prémices d’une démarche novatrice, écologique et solidaire. À terme, ce recyclage doit devenir un réflexe. »

michel Perrin, directeur technique, arbonis, lyon « Avant de rejoindre Arbonis, je dirigeais moi-même des chantiers d’insertion.

Je connais donc bien ces problématiques de logement et d’insertion professionnelle, deux leviers incontournables pour permettre aux personnes en difficulté de retrouver un espoir. »

“la troisième révolution industrielle au féminin” est en marche. À Lille, le 16 mai dernier, des entreprises de VINCI ont participé à la journée Capital Filles. Cette initiative, soutenue par les pouvoirs publics et portée par des entreprises, vise à mieux faire connaître aux lycéennes, dans les zones urbaines sensibles et rurales, les débouchés que leur offrent des métiers habituellement considérés comme masculins. Le dispositif repose sur des binômes marraine-filleule, réunissant une salariée et une lycéenne, qui définissent librement les modalités de ce “marrainage”. Ainsi, 300 jeunes filles sont accompagnées cette année en région Nord–Pas-de-Calais. En France, une centaine de salariées de VINCI sont déjà marraines et leur font découvrir les métiers du Groupe.

Nord–Pas-de-Calais

les filles, CapitaL Du Btp

long de 7,2 km, le nouveau tronçon de la ligne 3 du métro du caire a été mis en service le 7 mai 2014 avec cinq nouvelles stations, dans l’est de la capitale égyptienne. Lancé en mai 2009, le chantier de génie civil de cette phase 2, piloté par VINCI Construction Grands Projets aux côtés de Bouygues Travaux Publics, Orascom Construction et Arab Contractors, a mobilisé plus de 3 000 ouvriers égyptiens et a été livré avec cinq mois d’avance. La ligne 3 du métro traversera, à terme, la capitale égyptienne d’est en ouest pour relier sur près de 40 km l’aéroport à la rive gauche du Nil et désengorger ainsi la mégapole.

Métro du Caire

reLier LeS deuX rives du nil

le mot de l’invitée : catherine destivelle

“Dans ma carrière, je n’ai jamais pensé fille-garçon, j’ai toujours pensé alpiniste.

En escalade, ce qui compte, ce n’est pas le sexe, mais plutôt la taille, le poids. Chacun fait avec ses caractéristiques et développe sa propre technique en fonction de sa morphologie. »

10 ⁄ passion Construction N° 40 Le magazine de ViNCi Construction France ⁄ 11

la saga Du mOiS

Tour Eiffel

Premier étage aVeC VueRénoveR entièRement le pRemieR étage De la touR eiffel au milieu de l’affluence touristique habituelle avait tout de la mission impossible. Bateg est pourtant en passe de relever ce défi majeur, qui va accroître l’attractivité du site.

Le magazine de ViNCi Construction France ⁄ 1312 ⁄ passion Construction N° 40

le mot de l’invitée : catherine destivelle

“ C’est super impressionnant, ce genre de chantier ! Sur un bâtiment comme

celui-là, avec ses lignes géométriques fuyantes, on n’a pas du tout la même sensation, la même notion de la hauteur, du vide que sur une montagne ou une falaise. Ça donne le tournis. »

15

la saga Du mOiS

FICHE D’IDEnTITé■ Réaménagement global du premier étage de la tour Eiffel, comprenant

la construction de nouveaux pavillons et le réaménagement des espaces publics.■ Marché confié au groupement Bateg (entreprise générale), AMHR Moatti-Rivière

(architecture et muséographie) et Grontmij (maîtrise d’œuvre technique).■ Ont participé également au groupement : Fabrice Bougon (économiste de la

construction), Vincent Taurisson (scénographie), 8’18’’ (conception lumière).■ Montant : 30 M€ HT.■ Surface à réaménager : 4 586 m2 sur les 5 420 m2 de surface totale de l’étage.■ Durée des travaux : plus de deux ans (2012-2014), durant lesquels le premier étage

a continué à recevoir du public.■ Particularité : chantier suspendu à 57 m du sol, au-dessus du parvis

de la tour Eiffel.

u n couple avec ses deux f illes, Ana et Paloma, âgées de 10 et 12 ans. Ils sont Panaméens, et c’est leur première visite à

Paris. Ils avaient tout imaginé, sauf de marcher sur des plaques en verre au-dessus du vide et d’observer, 60 m plus bas, les milliers de touristes qui attendent les ascenseurs pour les rejoindre au premier étage de la tour Eiffel. Pour immortaliser l’événe-ment, ils sollicitent un compagnon, en espagnol puis en anglais, et lui tendent leur appareil photo. Devant tant de sourires, celui-ci se prête de bonne grâce à l’exercice, avant de reprendre son travail.Lui aussi gardera un souvenir impéris-sable de cette expérience. Rares sont en effet les chantiers qui cumulent deux caractéristiques aussi inédites : se dérouler au milieu d’une affluence exceptionnelle – le monument accueille

tion. « Nous avons analysé toutes les difficultés, qui sont très importantes, avant de prendre notre décision. Nous avons accepté de relever ce défi pour montrer notre savoir­faire technique et logistique ainsi que l’esprit entrepre­neurial du Groupe », explique Jean-Marc Bresson, directeur d’activité. Pour assurer une sécurité maximale tout en limitant l’impact du chantier sur l’exploitation du site, les équipes de Bateg ont conçu un système ori-ginal. Plutôt que de recourir à des grues, dont l’emprise et les mouve-ments auraient constitué des incon-vénients majeurs, elles ont opté pour un triptyque comportant des échafaudages suspendus, des filets assurant une parfaite étanchéité vis-à-vis de l’extérieur et une plateforme soutenue par des mâts autoporteurs fichés au centre du parvis.L’exercice était d’autant plus déli-cat qu’il était totalement impossible d’altérer la structure. Les équipes de Bateg ont donc choisi de suspendre les échafaudages par crapotage. « C’est une option qui rend plus com­plexes les travaux, car il faut multi­plier les points d’accrochage. Là où, sur un autre chantier, il suffirait de deux

« en confiance avec toutes les équipes » Joaquim ferreira, chef de chantier, Bateg

« Nous travaillons dans un espace réduit où beaucoup de gens se croisent, ce qui a tendance à réduire la vigilance. Chaque jour, je passe en revue tous les postes avec deux assistants. Nous vérifions la propreté, la sécurité et l’avancement du travail. Nous rappelons en permanence que le chantier se déroule au milieu du public ! Et dès qu’une situation pose problème, nous nous arrêtons et prenons les mesures nécessaires pour rétablir un niveau de sécurité maximal. En étant présents partout en permanence, nous avons construit un système de confiance avec toutes les équipes. »

expérience. Le nouvel aménagement leur offrira un « voyage des sens et de la connaissance ». L’ensemble de l’étage accueillera un parcours muséogra-phique et ludique. Le pavillon Gus-tave Eiffel a pour ambition de devenir l’un des espaces événementiels les plus attrayants de Paris, capable d’ac-cueillir jusqu’à 300 personnes. De son côté, le pavillon Ferrié comprendra deux niveaux. Au “rez-de-chaussée”, un espace sera réservé aux services (boutique et restaurant), tandis que l’étage accueillera un spectacle “d’im-mersion”. Des projections au sol et sur les murs feront vivre aux visiteurs l’expérience du vide (escalader la tour, marcher sur ses poutres, etc.), les placeront au cœur des illuminations caractéristiques et leur feront décou-vrir la construction du monument.

montrer l’esprit entrepreneurial du groupeAvant de postuler pour emporter ce marché, Bateg a évalué les enjeux de sécurité avec une attention d’au-tant plus soutenue que les travaux sont conséquents et complexes. Les équipes ont vérifié au préalable l’ensemble des paramètres de l’équa-

chaque année sept millions de visi-teurs - et à 60 m du sol. Certes, le pre-mier étage de la tour Eiffel avait déjà fait l’objet de deux rénovations complètes, en 1937 et en 1981, mais toute la super-ficie avait alors été interdite au public, à l’exception des escaliers de secours. L’opération menée par Bateg est donc bien une première. « Nous travaillons dans une bulle entourée de public et sus­pendue au­dessus du parvis », résume Jean-Pierre Baron, chef de projet pour Bateg.

redessiner le premier étageLe projet de rénovation s’est donné comme objectif une parfaite insertion des nouvelles constructions dans la structure existante. Les anciens pavillons (Gustave Eiffel et Ferrié) et les pagodes abritant les visiteurs qui attendent les ascenseurs vont ainsi laisser la place à des volumes obliques, dont toutes les façades

doivent reprendre l’inclinaison des piliers. Développés sur deux niveaux décalés, les bâtiments conçus par l’agence Moatti-Rivière sont équipés de façades en verre à double cour-bure, afin d’offrir un maximum de volume et de clarté. Enf in, sur le pourtour intérieur du premier étage, les visiteurs vont vivre des sensations fortes en se promenant sur ce fameux plancher en verre, à 60 m au-dessus du parvis.Ce renouveau architectural permettra de dynamiser le site et d’en accroître l’attractivité. La Société d’exploitation de la tour Eiffel (SETE), à qui la Ville de Paris a confié le site dans le cadre d’une délégation de service public, a en effet constaté que le premier étage reste, paradoxalement, celui dans lequel les visiteurs passent le moins de temps. Elle souhaite donc allonger la durée de leur passage et augmenter ainsi la qualité de leur

liTTéraleMenT eMballéS dans une triple couche de filets, les échafaudages bénéficient d’une étanchéité parfaite vis-à-vis de l’extérieur et du parvis.

le mot de l’invitée : catherine destivelle

“En alpinisme, si on ne se prépare pas, on se met en danger. Chaque

ascension, même facile, nécessite une préparation pour allier efficacité, sécurité et plaisir. On se prépare… et on se surveille les uns les autres. C’est très important de vérifier que chacun s’est bien préparé et est en forme à chaque instant. »

14 ⁄ passion Construction N° 40 Le magazine de ViNCi Construction France ⁄ 15

prochaine saga

la canoPée des Halles1 la tour eiffel est le

monument payant le plus visité au monde. combien reçoit-elle de visiteurs chaque année ?a 5 millionsb 7 millionsc 10 millions

2 quel auteur écrivit à propos de la tour : « Un squelette disgracieux et géant… qui avorte en un ridicule et mince profil de cheminée d’usine » ?a guy de maupassantb Louis-Ferdinand Célinec marcel proust

3 quel artiste a réuni 600 000 personnes lors d’un mégaconcert sous la tour eiffel, le 10 juin 2000 ?a rika zaraïb Johnny Hallydayc annie Cordy

4 combien de rivets la tour compte-t-elle ?a 1 500 000b 2 500 000c 3 500 000

5 un célèbre monument américain fut lui aussi

préfabriqué dans les ateliers des établissements eiffel. lequel ?a La statue de la Liberté,

à New Yorkb Le pont de Brooklyn,

à New Yorkc Le golden gate Bridge,

à San Francisco

6 à quelle hauteur au-dessus du sol se trouve le premier étage de la tour eiffel ?a 47 mb 57 mc 62 m

quiz

la saga Du mOiS

boulons, il faut ici cinq à sept pinces », précise Jean-Pierre Baron. Pour assu-rer leur étanchéité vis-à-vis de l’exté-rieur et du parvis, ces échafaudages sont littéralement emballés dans une triple couche de filets.

une forte capacité de levageAu cœur du parvis, un espace a été réservé à la plateforme, qui envoie chaque matin au premier étage tous les matériaux nécessaires aux travaux programmés. Imaginé et conçu par le service Études et Méthodes de Bateg, ce dispositif unique rassemble deux plateformes bimâts rejoignant le pre-mier étage grâce à des mâts renforcés. Afin d’être autostabilisés, ils s’en-foncent à plus de 13 m sous le niveau du parvis. « Ce système peut transpor­ter 9 t à chaque montée et résister à des vents souff lant à 140 km/h », indique le chef de projet. Très méthodiques, les équipes n’ont rien laissé au hasard. « Nous avons consacré plus de six mois à revoir ou réécrire tous les modes opératoires de Bateg et des sous­traitants », souligne Jean-Marc Bresson. Tous les cas ont été envisagés, y compris le passage d’éventuels petits objets à travers les montants creux des échafaudages. Pour parer à une telle éventualité, ces derniers ont été remplis de mousse expansive. Si, malgré toutes ces pré-cautions, un objet est repéré dans les f ilets, des alpinistes spéciali-sés sont immédiatement dépêchés pour l’en retirer. Enfin, sur tous les points chauds, deux pompiers sont présents, afin d’agir immédiatement

en cas de départ de feu. « Nous nous donnons énormément de moyens pour que les équipes soient sereines sur la sécurité de l’opération », assure Jean-Marc Bresson.Cet enjeu évident ne doit pas en faire oublier un autre, tout aussi capital, à savoir l’organisation. Ne pouvant souffrir aucun retard, ce chantier a exigé une planification drastique. À l’instar des façades à double courbure étanches et inclinées des nouveaux pavillons, nombre d’autres éléments ont exigé la norme Atex ou des avis techniques de chantier, dont l’obten-tion nécessite en moyenne un an de travail. Une grue de 200 t avec un monomât de 90 m a tourné plusieurs nuits d’affilée pour hisser les vitrages et les grandes poutres des pavillons au premier étage. « Il a fallu multiplier les démarches en amont pour que tout soit prêt ou disponible au moment où nous en aurions besoin », enchaîne-t-il.

un planning parfaitCer ta ins équipements inédits, comme l’une des portes du pavillon Ferrié, devaient être testés de manière approfondie avant d’être installés. Bien avant le début du chantier, les équipes de Bateg se sont mises à la recherche d’un laboratoire capable de remplir cette tâche. « Le poids de la porte était trop important pour per­mettre sa prise en charge par le CSTB * à Grenoble, note Jean-Marc Bresson. Nous avons donc identifié un autre laboratoire, en Allemagne, où les tests sont en cours depuis plus de dix­huit mois. » Le même type d’impératif se

« Ce système peut transporter 9 t à chaque montée et résister à des vents soufflant à 140 km/h »Jean-Pierre baron, chef de projet, Bateg

posait pour certains produits, comme les bardages. Avec un délai de fabri-cation de dix-huit semaines, il fallait organiser un planning parfait.Autre domaine qui ne pouvait souf-frir aucune approximation : le poids des constructions. Af in de main-tenir l’équilibre de l’ensemble de la structure de la tour, la rénova-tion ne doit en aucun cas alourdir le poids supporté par le premier étage. Sur le parvis, un espace a donc été consacré au pesage de tout ce qui monte et descend de la plateforme de travail. « C’est une exigence iné­dite dans la construction, relève Jean-Pierre Baron. Toutes les équipes ont été informées de cette contrainte, et nous avons deux personnes dédiées à cette mission. »Le poids de chaque élément des nou-veaux pavillons et des pagodes abri-tant les usagers des ascenseurs a donc fait l’objet de calculs très minu-tieux et d’un contrôle permanent. « Une erreur, même minime, aurait pu

avoir de grandes conséquences », rap-pelle Jean-Pierre Baron.

Des délais très réduitsEn plus de leurs talents de plani-f icateurs, les équipes de Bateg ont aussi dû faire preuve de réactivité face aux imprévus. Lors de la pré-cédente rénovation, en 1981, des plaques d’acier de 8 mm avaient été posées, afin de résister au passage des millions de touristes qui visitent le monument chaque année. Le projet prévoyait de remplacer le revêtement datant de cette époque, mais la résine choisie changeait de couleur en fonc-tion du rayonnement solaire. Il a donc fallu trouver très rapidement un autre fabricant.Enfin, il a fallu travailler vite, car les délais sont particulièrement réduits. Le pavillon Eiffel a ainsi été réalisé entre avril 2012 et juillet 2013. Les tra-vaux du pavillon Ferrié ont démarré en septembre 2013 et doivent s’ache-ver à l’été 2014. « Déconstruire et

reconstruire un pavillon a mobilisé les équipes durant un an seulement, alors qu’il aurait fallu entre quinze et dix­sept mois sur un chantier classique », rappelle Jean-Marc Bresson. Une pre-mière pagode d’ascenseur a déjà été livrée fin 2013 et la seconde le sera durant l’été 2014. « Ce sont les travaux parmi les plus complexes à réaliser, car l’ascenseur n’arrête jamais de fonction­ner », complète Jean-Pierre Baron. Pour tenir des délais aussi serrés, les équipes ont travaillé en trois-huit pendant six mois, tandis qu’en amont, la totalité des éléments a été montée à blanc en usine ou en atelier pour éviter tout retard.

une qualité uniqueEn dépit de cet te mult itude de contraintes, les équipes de Bateg ont réussi à livrer des équipements d’une qualité unique. Ainsi, le pavillon Eiffel bénéficie d’une acoustique excep-tionnelle, malgré ses deux façades en verre donnant d’un côté sur les toits

de Paris et, de l’autre, sur le centre de la tour. Ce petit exploit tient essen-tiellement à deux facteurs : l’inclinai-son des façades vitrées, qui renvoie le son vers le plancher ou le plafond, et, surtout, le revêtement des murs et plafonds. « Ce sont des feuilles de bois de platane posées sur des panneaux en médium microperforé, détaille Jean-Pierre Baron. Nous les avons collées à double livre ouvert, afin d’obtenir une parfaite continuité des fils et des nœuds du bois. » Au plafond, une cinquantaine de projecteurs moto-risés permettent de créer toutes les ambiances possibles. Capable d’ac-cueillir des concerts, des conférences ou des retransmissions télévisées, le pavillon Eiffel suscite déjà un fort engouement : les services de la SETE reçoivent en moyenne une dizaine de demandes de tournage radio ou télé-vision chaque jour sur la tour.

« un environnement très marquant » víctor manuel da silva ribeiro, coffreur-boiseur, Bateg

« C’est la première fois que je suis chargé d’une mission de pesage. Tous les matins, entre 7 heures et 9 heures, je pèse tout ce qui est monté sur la plateforme avant qu’elle ne soit hissée jusqu’au premier étage. Et quand je dis tout, c’est chaque élément, y compris les palettes de bois ! C’est très étonnant de travailler dans un environnement aussi marquant, même si je suis sur ce chantier depuis plus de deux ans. Il y a beaucoup d’équipes différentes et de sous-traitants, mais tout se passe bien grâce au quart d’heure sécurité quotidien. »

Parole à alain moatti, architecte fondateur de l’agence moatti - rivière

« C’est un grand honneur et une lourde responsabilité de prolonger ce bâtiment. C’est un projet qui recouvre un double enjeu : non seulement historique, de transmission, mais aussi structurel, puisque nous ne pouvons ni percer la structure, ni la modifier, ni l’alourdir. Pour  concevoir ce projet, nous sommes partis d’une analyse géométrique de la façon dont Gustave Eiffel avait posé et raconté son projet. C’est de cette phase qu’est née cette architecture sous influence. Nous voulions nous hisser au niveau de la tour. De cette ambition sont sorties deux inventions : les bâtiments obliques et les façades à double courbure avec une réelle étanchéité. »

« Se hisser au niveau de la tour »

* Centre scientifique et technique du bâtiment.

réponses : 1.B - 2.a - 3.B - 4.B - 5.a - 6.B

16 ⁄ passion Construction N° 40 Le magazine de ViNCi Construction France ⁄ 17

Aménagement du caveau

à bouteilles au sein d’un ancien

chai du château Latour.

Maison départementale de la solidarité et de l’insertion (MDSI), Le Teich.

Travaux de restructura

tion dans

les internats et l

es locaux du

lycée Camille-Jul

lian, Bordeaux.

Modification des toitures et extension

des chais du château Dauzac.

Rénovation du hameau de Bages,

Maison Moreau, Pauillac.

la trace DeS BâtiSSeurS

Châteaux Latour, Rothschild, Talbot, Margaux, Lynch Bages et beaucoup d’autres… Les connaisseurs apprécieront.

l’excellence BOrDeLaiSe

JugLa

portant le nom de son fondateur, l’entre-

prise jugla est née il y a plus de cinquante

ans au cœur du vignoble bordelais. très tôt,

l’entreprise réalise des chantiers pour de

célèbres châteaux, en particulier autour de

pauillac, dans le médoc, où elle est basée.

Lorsque monsieur Jugla décide de passer la

main, en 1989, sa société compte une petite

dizaine de compagnons.

Pour GTM, qui rachète Jugla Construction, il

s’agit alors de l’une des premières opérations

de croissance externe et la petite société va

rapidement se développer en préservant son

cœur de cible : les plus fameux châteaux de

bordeaux. Pour les amateurs du monde entier, ces

grandes maisons constituent la quintessence

du goût, de la qualité, de l’excellence fran-

çaise. Mais même les plus belles réputations

peuvent se faner si elles ne sont pas réguliè-

rement entretenues et valorisées.

« Les grands crus sont en constante restruc-

turation. Ils se doivent de maintenir leur patri-

moine à un très haut niveau de qualité et de faire

parler d’eux, explique Daniel Boudin, qui fut le

directeur de Jugla pendant près de vingt-cinq

ans. Et ici, le travail du maçon doit lui aussi être

de très haute qualité : les matériaux nobles sont

toujours apparents, le plus petit défaut se voit. »

Travail de la pierre et des enduits, maîtrise

des matériaux anciens comme des bétons

architectoniques forment ainsi le quotidien

de Jugla.

tradition et modernité du marché

vitivinicoleQui dit valorisation du patrimoine bâti dit aussi

modernité : les réhabilitations lourdes per-

mettent de faire évoluer les bâtiments vers

la basse consommation, tout en maintenant

les projets en cohérence avec la mémoire du

château et son environnement. Quant à la

construction ou à l’agrandissement de chais

destinés au vieillissement des vins, parfois

sur de très longues périodes, c’est surtout

la constance de la température qui importe,

avec des parois constituées d’un double mur

en briques ou en béton enserrant un maté-

riau isolant.

diversificationBien que représentant une part essentielle

du chiffre d’affaires de l’entreprise avec des

clients fidèles et prestigieux, le marché viti-

vinicole est cyclique. C’est pourquoi Jugla

a également développé son activité vers

d’autres types de projets en neuf ou en réha-

bilitation, avec un bureau d’études Structure

et un service Méthode étoffés.

Fort de l’appui de VINCI Construction France,

Jugla remporte des marchés de restructu-

ration de services dans plusieurs hôpitaux

associés au centre hospitalier universitaire

(CHU) de Bordeaux ainsi que pour des lycées

et des salles de spectacle. En 2009, l’entre-

prise signe un marché avec La Poste pour la

conception et la réalisation d’une vingtaine de

bureaux de poste par an en Aquitaine.

En 2010, cette évolution est confortée par

la fusion avec la société Marti, qui réalisait

notamment des chantiers pour des banques

et des casernes dans la région de Bègles,

en Gironde. Jugla Construction devient

alors Jugla-Marti : ses effectifs, qui appro-

chaient déjà la centaine, atteignent mainte-

nant près de 120 personnes. Enfin, en 2012,

l’entité reprend son nom d’origine, Jugla,

et devient une agence de GTM Bâtiment

Aquitaine. Tout en développant sa présence

auprès des grands crus de bordeaux, elle est

aujourd’hui capable de réaliser des chantiers

importants de travaux neufs et de réhabilita-

tion, comme celui des Maisons des solidarités

signé avec le département de la Gironde pour

un montant de 40 millions d’euros.

créaTion d’un chai enTerré

au château Pichon-Longueville.

aMénageMenT deS exTérieurS

au château Grand-Puy-Lacoste.

réaliSaTion eT aMénageMenT deS chaiS du château Léoville Barton.

exTenSion deS chaiS du château Rauzan-Ségla.

Réhabilitation des Nouvelles

Galeries, Bordeaux centre-ville.

18 ⁄ passion Construction N° 40

Prix de l’Innovation

Privilégier l’engagementzoom. Au-delà des lauréats du Palmarès final 2013, les Prix de l’Innovation ont également été l’occasion de mettre en lumière des initiatives responsables et solidaires, en phase avec les valeurs du Groupe.

c’est INNOVANt

Sensibilisation au handicap Le rappel des obligations légales n’est pas nécessairement le meilleur moyen de transformer des objectifs en réalité. Il en va ainsi de la place des personnes en situation de handicap au sein de l’entreprise. Pour inciter certaines de ses entités à viser le seuil de 6 % de travailleurs handicapés dans leur effectif, la direction déléguée Nord-Picardie a organisé une journée de sensibilisation inédite. Animateurs Qualité, sécurité, environnement (QSE), directeurs et collaborateurs du service Ressources humaines (RH) ont fait équipe avec Jérôme Lambert, double champion de France de cyclisme handisport, pour une course à vélo de 23 km. Les échanges avec le jeune champion, handicapé à la suite d’un accident de moto – comme d’autres peuvent le devenir à la suite d’un accident du travail –, et avec les consultants d’Atouts et handicap ont permis à chacun de renforcer sa prise de conscience. Une étape importante pour améliorer les futures pratiques de recrutement et de gestion des ressources humaines.

Région NoRdPrix spécial du jury : catégorie Management

Solidarité enfant maladeC’est, à l’origine, une histoire de solidarité entre collègues : un collaborateur dont la présence est requise en permanence auprès de son enfant, atteint d’une maladie grave, entraînant à la longue une importante perte de revenus et une situation personnelle et familiale très difficile. Des collègues proposent alors à la direction de faire don en sa faveur de jours de congés payés ou de RTT. Cette démarche aboutit à la création d’un “fonds solidarité enfant gravement malade”. Les jours récoltés par le fonds sont attribués au collaborateur concerné en fonction de son besoin et en accord avec le médecin du travail, sans entraîner pour lui de perte de salaire ou d’avantages (participation, intéressement). Les jours non utilisés demeurent dans le fonds, disponibles pour un éventuel autre bénéficiaire. Et de fait, le dispositif mis en place par l’entreprise et les partenaires sociaux – et validé par la caisse régionale d’assurance-maladie – peut bénéficier à tout collaborateur potentiellement contraint de rester près d’un membre de sa famille atteint d’une maladie grave.

Région ILE-dE-FRANCEPrix spécial du jury Coup de cœur : catégorie Management

Valorisation des déchets de chantierLe coût et l’enjeu environnemental que représente la gestion des déchets de chantier ont conduit GTM Bâtiment à créer Revalo, un programme destiné à réduire leur volume et à mieux les recycler. Pour aider les chantiers à s’approprier cette démarche, GTM Bâtiment a mis en place un dispositif consistant tout d’abord à estimer le gisement de déchets issus de l’opération, puis à réaliser une consultation exhaustive de toutes les filières de collecte et de valorisation, et, enfin, à prévoir différentes variantes d’organisation et leur bénéfice en termes de coût, de pourcentage de recyclage et d’économie de rotation de camions.Depuis son lancement, fin 2011, sur des chantiers de construction neuve comme de réhabilitation, les objectifs de Revalo ont été atteints, avec notamment le recyclage de 70 % du poids des déchets, la réduction de 50 % du nombre de camions affectés à l’évacuation et une diminution de 25 % du coût global des déchets.

Région ILE-dE-FRANCEPrix Développement durable : catégorie Marketing et Services

c’est dANs l’AIrle mot de l’invitée : Catherine destivelle

“J’ai été kiné et je sais que, souvent, les handicapés sont plus efficaces que

les autres, parce qu’ils ont envie de prouver. Cela vaut le coup d’investir sur un poste pour leur permettre d’être efficaces. C’est vrai qu’ils ont besoin des autres, parfois… comme chacun d’entre nous ! »

Pour VINCI CoNstruCtIoN FraNCe, la séCurIté des hommes doIt Passer aVaNt tout obJeCtIF FINaNCIer. L’engagement fort de la direction, l’implication de tous, le lancement de nombreuses actions de prévention sur le terrain ont déjà entraîné une forte baisse du nombre d’accidents. Le Groupe porte une nouvelle ambition pour 2014.

s’établit ainsi à 44 : un résultat his-toriquement bas, mais toujours trop élevé sur le plan humain.Au sein de VINCI Construction France, c’est en 2011 qu’une nouvelle impulsion a été donnée à la démarche sécurité. Les Assises de la sécurité regroupaient alors 1 800 managers pour déclarer “l’état d’urgence” et af f irmer solennellement que la sécurité des équipes doit passer avant les résultats financiers. Les directeurs délégués sont déclarés garants de la culture prévention et doivent prendre des engagements annuels.« Certains donneurs d’ordres incluent désormais des exigences de sécurité dans

leurs appels d’offres, notamment dans les secteurs pétrolier et de la chimie. Nous devons agir de nous-mêmes, car la priorité, c’est l’humain : il s’agit avant tout de préserver la santé de l’ensemble des collaborateurs sur nos chantiers, insiste Martial Barbarou, directeur Prévention de VINCI Construction France. Nous voulons être exemplaires par notre respect des hommes, par le sérieux et la qualité du déroulement de nos chantiers. » Ainsi, la culture sécurité est étroitement liée à la démarche Orchestra de préparation et d’ordonnancement des chantiers.

Viser le zéro accident graveDepuis 2012, tous les nouveaux embauchés suivent une formation “Socle des savoirs sécurité”, d’une durée de cinq jours pour les compa-gnons et six pour l’encadrement. Les ergonomes internes du Groupe, en collaboration avec les équipes chan-tier, mènent des interventions afin d’apporter aux entreprises un éclai-rage sur les conditions de réalisation

Sécurité sur les chantiers

bons réflexes en Pratique

d a n s le doma i ne de l a sécurité des personnes, la société actuelle n’admet plus, fort heureusement, la moindre improvisation.

Préparation du travail, respect de procédures strictes, port des équi-pements de protection se sont impo-sés dans toutes les professions ou activités humaines à risque. Dans le secteur de la construction, la baisse du nombre d’accidents du travail a été régulière. Selon les chiffres col-lectés par l’Assurance-maladie sur les risques professionnels, le taux de fréquence (nombre d’accidents avec arrêt par million d’heures de travail)

20 ⁄ Passion construction n° 40 le magazine de vinci construction France ⁄ 21

Mais l’évocation du Festival de Cannes se mue très vite en satisfac-tion générale. « Que ce soient nos com-pagnons, les corps d’état techniques et les sous-traitants, chacun voit immé-diatement où il peut entreposer son matériel ou non. Nous avons constaté immédiatement une forte baisse des chutes de plain-pied, et l’ensemble du chantier peut se dérouler de manière plus f luide. Quant aux clients de l’en-treprise, ils apprécient de découvrir des zones bien délimitées, propres et ran-gées », analyse Jean-Philippe Ducos, directeur Prévention de la direction déléguée Sud-Ouest.La mise en place des cheminements nécessite une phase de préparation. Toutes les contraintes du chantier doivent être prises en compte, par exemple la pose future des étaie-ments. Ainsi, les différents matériels de chantier ne sont donc plus posés sur le sol en fonction de la place qui semble disponible à l’instant T, et le grutier identif ie clairement depuis sa cabine les zones à respecter. Ces éléments sont intégrés dans les méthodes sur le plan d’action-circula-tion et stockage (Pacs), qui contribue à la bonne marche du chantier.

Échanger lors du briefing de posteSe parler avant de prendre son poste : la démarche est simple, mais efficace. Le briefing de poste – appelé égale-ment “point démarrage travaux” –,

arrivants. De plus, le travail étant bien préparé, les équipes ne perdent pas de temps à rassembler le matériel ni à s’organiser, elles sont donc plus com-pétitives. La prise de poste est un outil de management efficace, qui renforce l’esprit d’équipe. »

Traquer le presqu’accident « Nous sommes passés à deux doigts de la catastrophe », « Il s’en est fallu de peu… » Ainsi commente-t-on le presqu’accident, sans conséquence malheureuse. Pourtant, ces incidents constituent la base d’une pyramide au sommet de laquelle se trouvent les accidents graves, dont ils sont les signes avant-coureurs. « La plupart des accidents sont la conjonction de plusieurs petits dysfonctionnements et seraient évités si ceux-ci avaient pu être traités à temps », note Florian Gillet, directeur Prévention de la direction déléguée Nord-Picardie.La démarche des presqu’accidents a été initiée en 2011 au sein de la direc-tion déléguée Nord-Picardie. En 2012,

l’encadrement de chantier avait l’obli-gation de remonter les incidents sur-venus sur ses opérations, mais « la démarche a vite suscité une large adhé-sion, car les compagnons constatent que ces remontées sont suivies de mesures concrètes : échanges avec les mana-gers pour une meilleure organisation de chantier, formations, évolution des matériels en concertation avec les four-nisseurs, etc. ». Pour éviter de brider la parole sur le terrain, les remontées d’information ne donnent jamais lieu à des sanctions.« Nous sommes confortés dans la per-tinence de la démarche mise en place, puisque nous constatons un lien direct entre la hausse des remontées de presqu’accidents et la baisse de nos accidents. »

diffuser les bonnes pratiquesDepuis une dizaine d’années, le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) de Bateg joue un rôle moteur dans la dif-fusion de la culture prévention. Aux six élus réglementaires s’ajoutent en effet 64 invités de tous profils, répar-tis en 14 groupes, chargés d’effectuer chacun deux visites de chantier par trimestre. Au total, ce sont donc plus de 100 visites qui sont organisées chaque année.« Les visites mêlent contrôle, communi-cation et formation. Elles suscitent de véritables échanges. Il s’agit avant tout de sensibiliser les intervenants, de faire preuve de pédagogie, en procédant si nécessaire à des arrêts de tâche, décrit Lorry Guillaume, responsable Pré-vention de Bateg. Désormais, chaque visite donne lieu à la rédaction de fiches “bonnes pratiques”, mises en avant dans notre magazine interne et diffu-sées aux encadrants. »La démarche es t popula i re e t engendre de nombreuses candida-tures, car cette participation est aussi l’occasion d’assimiler les meilleures pratiques et de s’enrichir de l’expé-rience des plus aguerris.

Former les intérimairesAu sein de la direction opérationnelle Sud, depuis cette année, chaque inté-rimaire doit décrocher le Passeport

sécurité intérim avant de travailler sur les chantiers du Groupe. « En 2011, nous avons étudié les résul-tats de chaque entreprise d’intérim. En moyenne, le nombre d’accidents était trois fois plus élevé que celui des personnels de la direction opération-nelle Sud. Ce n’était pas acceptable », assène Stéphane Crumière, directeur Prévention de la direction déléguée Paca. Passée au crible, la formation sécurité des intérimaires apparaît insuffisante : certaines agences de travail temporaire se contentent d’un rapide quiz, sans réelle évaluation. « Nous avons donc décidé de monter des modules de formation de deux jours, à partir du socle des savoirs suivi par tous nos compagnons. Pour recevoir le Passeport sécurité intérim – une vraie carte comportant photo et date de remise –, il faut obtenir 25 bonnes réponses sur 35. » Des outils pédago-giques ont été élaborés, notamment pour gérer les problèmes de maîtrise de la langue française. Une “chasse aux risques” est organisée sur des postes de travail reconstitués. Des sessions régulières sont organi-sées depuis la rentrée 2013. « Nous constatons déjà une baisse du nombre d’accidents. Le bénéfice est également humain et social : la plupart des inté-rimaires n’avaient jamais suivi de telles formations, ils sont demandeurs et très attentifs. »

du travail et de les accompagner dans l’élaboration de solutions, en agissant sur l’organisation, la conception ou le choix de matériel et la formation des hommes. Enfin, de nombreuses actions de prévention ont été lancées : le “tapis rouge”, permettant d’orga-niser les circulations de chantier, la “protection des yeux permanente”, car 10 % des lésions provoquées par des accidents concernent la vision, les “5 minutes pour être là demain”, consistant à arrêter la production, une fois par jour, pour prendre du recul sur son poste de travail. L’ensemble de ces initiatives permet aujourd’hui à VINCI Construction France d’affi-cher un taux de fréquence proche de 9, très inférieur donc à la moyenne du secteur. « Il s’agit d’une division par deux depuis 2011 : c’est une grande source de satisfaction, car ce sont plus de 500 personnes qui n’ont pas eu d’ac-cidents. Mais le principal objectif que nous devons viser, c’est le zéro accident grave », souligne Martial Barbarou. En 2014, une nouvelle ambition est portée : diviser de nouveau par deux le nombre des accidents, en misant sur l’implication forte de tous : enca-drants, compagnons, cotraitants, fournisseurs et intérimaires.

Mettre en place des cheminements clairsDes tapis rouges sur les chantiers ? L’idée commence toujours par sus-citer quelques remarques amusées.

pArOle à Nils denuelle, responsable sécurité Maîtrise d’ouvrage, Cofiroute

« Mixer les cultures prévention

pour progresser »« En tant que maître d’ouvrage, nous souhaitons être exemplaires dans le domaine de la sécurité, en partenariat avec les entreprises de construction. Toutes ont développé leur propre culture prévention. Notre ambition est de progresser ensemble. Nous avons donc renforcé nos exigences, en introduisant des clauses contractuelles. Une sécurité parfaite implique des moyens : un chargé de prévention expérimenté présent sur le chantier, une implication de l’encadrement et des visites régulières. Nous avons établi des bordereaux de prix pour que ces efforts soient rémunérés à leur juste valeur. Au-delà du rôle traditionnel du maître d’ouvrage, nous réalisons désormais des inspections sécurité sur tous les chantiers. Ce sont des moments d’échange privilégiés, qui génèrent des retours d’expérience profitables à tous. La remontée d’événements sécurité par nos entreprises est essentielle et n’entraîne pas de sanctions : nous travaillons ensemble à la manière de régler le problème. Depuis deux ans, nous constatons ainsi une hausse de 30 % de la remontée des presqu’accidents et une forte progression de la propreté et de l’ordre sur les chantiers. »

testé en 2013 sur une dizaine de chan-tiers de la direction déléguée Envi-ronnement et Travaux de spécialité, se généralise en 2014. « Bien sûr, les équipes n’ont pas attendu cette initia-tive pour se parler au quotidien. La nou-veauté tient surtout dans la préparation et la participation de l’équipe au com-plet », précise Yann Séguillon, direc-teur Prévention à la direction déléguée Environnement et Travaux de spécia-lité. Les objectifs de la journée sont annoncés, les aléas et les risques, expliqués, et les mesures à prendre en conséquence doivent être présen-tées à tous, comme les consignes de sécurité spécifiques à chaque tâche. Les incontour nables sont écrits sur un tableau organisé autour de quelques points clés, que chacun peut revenir consulter si besoin.« Les bénéfices sont nombreux. L’orga-nisation du chantier et les risques spé-cifiques sont connus de tous, ce qui améliore vraiment la sécurité de nos chantiers. La démarche permet d’in-tégrer plus facilement les nouveaux

c’est dANs l’AIr

le mot de l’invitée : Catherine destivelle

“on a les mêmes problématiques de sécurité… à la différence que, comme les gens font

de l’escalade pour leur plaisir, la contrainte sécurité a encore plus tendance à passer au second plan. mais petit à petit, ça entre quand même dans les habitudes. les jeunes ont le réflexe et nous entraînent. »

Sécurité : une formation pour les intérimaires initiée par la direction opérationnelle Sud.

Le tapiS rouge permet d’organiser et de matérialiser les zones de

circulation et de stockage.

eScaLib, un escalier de chantier monobloc sécurisé :

une bonne alternative aux échelles désormais interdites.

ce nouveau garde-corpS a été développé à l’initiative de VINCI Construction France, en collaboration avec les fabricants.

22 ⁄ Passion construction n° 40 le magazine de vinci construction France ⁄ 23

c’est esseNtIel c’est esseNtIel

1 – gestion des opérations en cours Le responsable du patrimoine revêt ses habits de maître d’ouvrage pour suivre toutes les opérations en cours et les demandes afférentes qui émanent des directions locales ou des partenaires (architectes, bureaux d’études, etc.).

2 – gestion comptable Le responsable du patrimoine fait le point avec le comptable en charge du suivi du patrimoine, afin de bien déterminer les imputations des différentes factures (honoraires, charges, etc.) avant de les valider.

3 – gestion juridiqueAvec la juriste rattachée au patrimoine, le responsable du patrimoine évoque les différents sujets sur lesquels il arbitre directement ou qu’il fait remonter à sa direction.

les quAtre ACtIONs Clés

4 – gestion des demandes Elles parviennent au responsable du patrimoine par voie électronique ou téléphonique : soit il peut y répondre rapidement, soit elles exigent une réflexion plus approfondie et un échange avec la direction générale.

bastien bosseur, responsable du patrimoine de VINCI Construction France

« Nous devons assurer la qualité de notre parc immobilier » la mission du responsable du patri-

moine est d’assurer la gestion quo-tidienne et prévisionnelle du parc immobilier d’une entreprise, en l’occurrence la centaine de sites dont VINCI Construction France est proprié-taire et qu’il loue à ses filiales.Agences locales, sièges, dépôts de maté-riels, ateliers… chez VINCI Construction France, le premier objectif confié au res-ponsable du patrimoine a été d’identifier tous les sites et l’ensemble des implan-tations. Il dispose donc aujourd’hui d’une vision exhaustive des propriétés de l’entreprise, de celles de ses filiales et de celles qui sont louées à l’extérieur. Au quotidien, le responsable du patri-moine est d’abord chargé d’assurer la gestion juridique de ce parc, en rédi-geant notamment les baux commer-ciaux liant VINCI Construction France à

ses locataires. Il en assure également la gestion comptable : concrètement, c’est lui qui suit les budgets de fonctionnement des sites, c’est-à-dire les recettes (les loyers) et les dépenses récurrentes (les charges), avec l’appui des services compétents. Parallèlement, le responsable du patri-moine supervise le budget d’investis-sement en fonction des demandes des directions opérationnelles, qui peuvent vouloir céder des sites ou, au contraire, en acquérir. Dans ce dernier cas, il inter-vient en tant que maître d’ouvrage des opérations réalisées, quelle que soit leur forme : construction, réhabilitation, rénovation. La gestion de patrimoine est un métier transversal. Chez VINCI Construction France, elle s’appuie sur les services juridique, financier, de la fiscalité et des assurances.

responsable du patrimoine c’est quoi au juste ?

« Après avoir été responsable des opérations de résidences services au sein de Socogim, la société de montage de Sogea Construction, puis à la direction du Développement de VINCI Construction France, on m’a proposé, en 2011, de prendre en charge la gestion du patrimoine du Groupe. Ce que j’apprécie particulièrement dans ce métier, c’est son aspect multidisciplinaire. On s’appuie sur plusieurs compétences et, ce faisant, on s’enrichit en permanence. De ce point de vue, mon quotidien

n’est pas répétitif. Chaque sujet est de nature différente et fait appel à des expertises variées. Je suis un peu dans une position de coordinateur et puise dans tous les savoirs. Ce qui me plaît également, c’est que cette direction est assez récente dans le Groupe. Nous ne sommes qu’à l’aube de la gestion de ce patrimoine, d’un développement stratégique plus poussé. C’est toujours très motivant d’être à l’origine d’un nouveau domaine dans une société. Par définition, la marge de progression est très importante. »

Ingénierie de la construction durable

un savoir-faire labellisé Pour CoNCIlIer les exIgeNCes de déVeloPPemeNt durable et les attentes de ses clients, VINCI Construction France a mis en place une organisation à la hauteur de ses ambitions, dédiée à la construction responsable.

A f in que chaque projet s’intègre dans son envi-ronnement et propose un cadre de vie agréable, V I NC I Con s t r uc t i on

France a développé les compétences nécessaires dans le domaine de l’in-génierie de la construction durable. « Pour livrer des ouvrages performants, au service du bien-être de ses occu-pants, avec une empreinte environne-mentale réduite, il faut être entouré de spécialistes en écoconception, en environnement, en énergie ou encore en acoustique, commente Florence Marin-Poillot, directrice Ingénierie de la construction durable. D’autre part, pour satisfaire les attentes des clients en matière de certification environne-mentale de projet, de labellisation ou de

garantie de performance, il est indispen-sable d’établir un climat de confiance et de disposer d’un savoir-faire reconnu et des accréditations nécessaires. » Ces engagements, exprimés à travers Blue Fabric, ont conduit à la mise en place d’une structure dédiée non seulement au niveau du siège, mais aussi au sein de chacune des filiales de VINCI Construction France. L’in-génierie de la construction durable et l’ingénierie de l’énergie au sein de la structure Ingénierie et Innovation accompagnent toutes les typologies de projets. Elle compte une vingtaine d’experts et, en région, s’appuie sur un réseau de 150 ingénieurs en envi-ronnement, écoconception ou énergie, qui suit les projets et accompagne les équipes au quotidien.

« Compétence, disponibilité et réactivité »

véronique norotte, responsable Qualité Environnement (GTM TP Lyon)

« Je suis actuellement détachée sur le chantier du Grand Stade (Lyon), où je pilote le volet

environnemental. J’établis notamment les documents nécessaires, j’accompagne la mise en œuvre de la

démarche, j’assure le suivi et le contrôle de la bonne application des consignes. D’une manière générale, j’ai

un rôle d’information, d’assistance, de conseil et de sensibilisation. Sur ce chantier, comme sur tous les

autres et notamment le pont Schuman (Lyon), je m’appuie sur la structure Ingénierie et Innovation, sur sa

compétence, ses connaissances technique, réglementaire et opérationnelle, sa disponibilité, sa réactivité. Elle nous apporte également conseils et

assistance technique pour la mise en œuvre de labels environnement sur les chantiers. »

« Maîtrise et partage d’expériences »Julien Cotti, chef de service Construction durable (direction déléguée Provence – Aix-en-Provence)

« Mes fonctions me conduisent à intervenir lors de projets en conception-construction, en participant par exemple à la définition des modes constructifs et des solutions de garantie de performance. Lors de réponses aux appels d’offres, j’accompagne les spécialistes d’études de prix : notre réseau de partenariat avec les maîtrises d’œuvre locales ou nationales permet souvent de faire valider des variantes plus économiques et garantes de l’atteinte des objectifs de labellisation ou de certification. Pour remplir ces missions, je m’appuie régulièrement sur la structure Ingénierie et Innovation. Ses experts maîtrisent un grand nombre d’outils qui assurent de vrais avantages concurrentiels. Surtout, ils capitalisent et partagent les expériences à l’échelle d’un grand groupe, ce qui est fondamental dans une spécialité aussi nouvelle que la construction durable. »

24 ⁄ Passion construction n° 40 le magazine de vinci construction France ⁄ 25

Koutio, Nouvelle-Calédonie

le médipôle du bout du mondeFort déCALAGe horAIre, CuLture dIFFéreNte, teMPs d’ACheMINeMeNt IMPortANt… en se lançant dans la construction du plus grand centre médical de Nouvelle-Calédonie, VINCI Construction France répond à une demande sans précédent. déCryPtage.

Un nécessaire transfert de compétences■ le chantier, au plus fort de l’activité, compte 800 personnes sur site. spécificités liées à la construction de sites hospitaliers (murs et banches de 4,50 m de hauteur pour laisser la place aux espaces techniques), normes de sécurité optimales répondant au niveau d’exigence du Groupe en la matière, autant de raisons pour lesquelles il a été nécessaire de former, à ce jour, plus de 180 personnes. KMC a ainsi mis sur pied, avec des centres de formation locaux, deux programmes – de base et de perfectionnement – comprenant six modules de trois semaines chacun. Ces deux formations ont permis de faire travailler un plus grand nombre de Néo-Calédoniens sur le chantier, tout en transférant certains savoir-faire jusqu’alors inédits sur le territoire. les formations liées à la sécurité ont permis qu’aucun accident grave ne soit à déplorer, ce qui reste rare en Nouvelle-Calédonie sur les grands chantiers de construction.

p ha-ra-o-nique ! » C’est ainsi que les médias locaux et les autorités néo-calé-doniennes qualifient le chantier du Médipôle de

Koutio. Installé sur le littoral de l’île, dans un site unique à Dumbéa-sur-Mer, il représente d’ores et déjà le plus grand chantier jamais réalisé en Nouvelle-Calédonie – hormis les usines de nickel, richesse de l’île. Plus de 700 personnes sur le site en permanence, près de 50 expatriés et leur famille, une équipe d’études ins-tallée à 20 000 km de celle du chan-tier, 98 000 m2, un budget total de 275 millions d’euros… Les chiffres peuvent en effet donner le vertige, surtout pour une structure qui n’est pas habituée aux travaux sous les tropiques et loin de la métropole. Et pourtant, Campenon Bernard Construction (CBC) et GTM Bâtiment ont relevé le défi. « Nous avons d’ail-leurs été les seuls à répondre à l’appel

d’offres, relate Jean-Marc Ciquera, responsable de KMC, l’entreprise créée pour l’occasion par CBC avec SCB et GTM Bâtiment, à laquelle sont associés KLT (VINCI Energies), Arbé et Axima. Ce qui n’a pas empêché plus d’un an de dialogue compétitif. »

Gérer l’expatriationUne fois le contrat gagné, il a été nécessaire d’installer une équipe sur place dans les plus brefs délais et de prévoir les premiers envois de maté-riels. Jean-Marc Ciquera a pu s’appuyer sur les équipes de VINCI DOM-TOM, afin de se familiariser avec les us et coutumes locaux tout en prenant en compte les particularités néo-calédo-niennes, notamment légales et régle-mentaires. « C’est exactement comme chez nous… tout en étant totalement différent ! En effet, si 90 % des lois sont calquées sur celles de la métropole, le gouvernement néo-calédonien légifère sur un grand nombre de points. Il a donc

fallu comprendre toutes les subtilités administratives ou autres et prévoir l’accueil de chacun dans les meilleures conditions. » L’équipe de KMC a créé une sorte de fiche pratique maison : démarches administratives, abonne-ments GSM pour les mobiles, inscrip-tion des enfants à l’école, démarches relatives à la récupération des conte-neurs transportant les affaires person-nelles par bateau… « Nous avons essayé de tout prévoir pour les 50 expatriés et leurs familles, la plus grande partie des salariés, comme le stipulait le contrat, devant être embauchée sur place. Une particularité notable sur ce projet, en tant que manager, est sans doute le sou-tien que je dois apporter aux collabora-teurs venus me rejoindre. En métropole, nous séparons totalement vie privée et vie professionnelle. Ici, la frontière est plus perméable », note Jean-Marc Ciquera.

Caler les processusLe gouvernement néo-calédonien a octroyé une exonération des droits de douane à KMC, à hauteur d’un montant

défini. À charge pour les équipes de faire venir de métropole uniquement les équipements indispensables et de trouver certains produits sur le marché local. « Là encore, nous avons été aidés par les entreprises de VINCI DoM-ToM. La Nouvelle-Calédonie a une production compétitive de produits de consommation courante tels que les gants, les casques ou les chaussures. En revanche, nous avons dû prévoir très en amont la venue des équipements lourds ou des banches de 4,50 m, spécifiques à la construction d’établissements de ce type », constate Jean-Marc Ciquera. Les premières semaines après la signature du contrat ont donc été cru-ciales, puisqu’il a fallu mettre en place très rapidement un certain nombre de processus d’achat et de transport, afin que le chantier puisse démarrer au plus vite. Depuis, le rythme a été pris, et la construction est actuelle-ment en phase avec le planning initial, pour une livraison des bâtiments en janvier 2016 et une ouverture du site aménagé prévue fin 2016.

pArOle à Bertrand Zimmerman, directeur Icade Nouméa *

« En Nouvelle-Calédonie, nous avons l’habitude de travailler avec des équipes installées loin de chez elles. De façon générale, nous avons malgré tout besoin d’avoir des interlocuteurs qui se déplacent, nous écoutent et qui ont un véritable pouvoir de décision. Sans ces trois éléments, la collaboration est impossible. A fortiori dans un projet tel que celui du Médipôle, qui impactera plus de la moitié de l’offre santé du territoire. Ici, 10 000 m2 de bureaux représentent déjà un gros chantier ; avec près de 100 000 m2 au total, autant dire que le Médipôle est un projet historique. Durant les deux années de la consultation et depuis le début du chantier, nous avons eu l’écoute que nous attendions de la part des représentants de VINCI Construction France. C’est l’un des facteurs clés de réussite pour ce projet majeur pour la Nouvelle-Calédonie, et nous n’aurions pas accepté moins. »

« L’écoute, facteur clé de réussite »

* Icade est en charge, avec la Secal, de la maîtrise d’ouvrage déléguée pour le compte du gouvernement de Nouvelle-Calédonie.

c’est le MétIer

26 ⁄ Passion construction n° 40 le magazine de vinci construction France ⁄ 27

Skateparks

du quartz Pour la glisse

t out commence en 2012. L’équipe toulousaine de l’entreprise Bourdarios se voit confier la construc-tion d’un centre aquatique

public à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne. Un centre qui comprend un skatepark. « Ils nous ont demandé si nous pouvions les aider, se souvient Olivier Pierre, chef d’agence Cofex Littoral. Nous nous sommes lancés grâce aux ins-tructions des spécialistes de Constructo (voir encadré ci-contre), en prenant conscience tout de suite de la complexité technique attendue. » Les entités territoriales sont de plus en plus nombreuses à souhaiter promou-voir les sports de glisse tels que le skate-board, mais aussi le BMX *, les rollers ou

uN MArChé, uN CoNstruCteur, uN CAbINet d’ArChIteCture fondé par des passionnés : il n’en fallait pas plus pour que Cofex Littoral se lance dans une nouvelle aventure. de cette rencontre sont nés trois skateparks, qui ne sont sans doute pas les derniers.

pArOle à stéphane Flandrin, architecte, cofondateur du cabinet Constructo

« Avant de devenir architecte, j’ai travaillé de nombreuses années en tant que constructeur et conducteur de travaux. Mais surtout, j’ai été, et suis toujours, pratiquant de skate. Cela m’a donné l’occasion à la fois de voir et de tester une grande partie des techniques utilisées dans le monde. Je pense réellement que notre “culture des formes” et notre connaissance des contraintes de construction font la différence. Nous sommes à même de proposer aux bâtisseurs un cahier des charges extrêmement précis tant en termes de matériaux utilisés que de méthodes. Dans la création d’un bowl, l’angle des structures est essentiel. La structure des surfaces de glisse également. En outre, nous devons prendre en compte la sécurité des utilisateurs et la pérennité des équipements, tout en conservant une esthétique optimale. Pour cela, il faut ressentir mentalement la pratique de ces sports, afin d’approcher au mieux les envies des utilisateurs. Constructo a dessiné près de 70 entités depuis sa création, en 2005. Et travailler avec des professionnels conscients de la complexité de ces ouvrages, comme Cofex Littoral, est un plus. »pour en savoir plus : www.constructo.fr

« ressentir mentalement la pratique de ce sport »

sur mesure par un menuisier avec le

rayon des courbures et les positionner tous les 2 m ou à chaque

changement de courbe. Une équipe tire ensuite à la règle, laquelle vient s’appuyer sur les guides en bois. Il faut être extrê-mement précis. » Dernier élément non négligeable : les arêtes étant pourvues de profilés métalliques, le moindre retrait de béton est inenvisageable. Cette connaissance pratique d’un savoir-faire unique permet désormais à Cofex Littoral de réaliser actuelle-ment des chiffrages pour des chantiers potentiels. Toujours en collaboration avec Constructo. « Le temps des skate-parks simplement “posés” dans la ville a vécu, rappelle Olivier Pierre. Les com-munes sont prêtes aujourd’hui à proposer des équipements efficaces, professionnels et structurés dans l’espace urbain. Mais pour cela, il faut pouvoir compter sur des concepteurs passionnés et le conseil des utilisateurs. » Un point de vue partagé par les pratiquants eux–mêmes. « on ne peut pas penser le skatepark comme une aire de jeu traditionnelle, note Jérémy Grousset, président de l’association Skate Club 82 de Montauban et ven-deur de matériel. Nous avons besoin de surfaces qui résistent aux chocs, des niveaux intermédiaires de pratique,

même les trottinettes, et à leur proposer des lieux plus adaptés. Ces espaces – en extérieur ou en intérieur – sont consti-tués soit d’éléments en bois en surface, soit en béton sec projeté comprenant différents aménagements en bowls (des “bols” ressemblant à des piscines vides). Désormais, ils sont aussi agré-mentés d’espaces appelés “zones street”, qui peuvent contenir des murets, des plateformes, des tremplins, des barres métalliques… le tout étant également proposé aux usagers comme un lieu de rencontre dans la ville.

des techniques très précises« Que ce soit à Toulouse ou dans les pro-jets que nous avons réalisés ensuite avec

Constructo à Montauban ou à Lorient, dans le Morbihan (avec des marchés de 200 000 euros), les techniques sont très particulières et nous avons un cahier des charges extrêmement précis, poursuit Olivier Pierre. Ce qui explique d’ailleurs que les entreprises à même de réaliser ce type d’ouvrages ne sont pas si nom-breuses. Nous avons dessiné des écha-faudages courbes pouvant s’adapter à des profondeurs importantes comme à Toulouse (3,2 m), avec des plateformes de travail comprenant des éléments dépor-tés et réglables. » De même, la qualité du béton – le plus souvent teinté au quartz –, notamment son rendu et sa tenue aux chocs, implique de saupou-drer à la main de la poudre de quartz pour rendre la surface plus dure avant le dernier passage d’une lisseuse. Les éléments doivent en outre conserver une parfaite continuité. « Le secret ? Le talent du projeteur de béton sec, qui doit diffuser le produit de façon particulière-ment régulière sur de larges surfaces. Il faut utiliser des guides en bois fabriqués

d’une architecture de rue… Les nou-veaux constructeurs révolutionnent

actuellement la pratique de la glisse en France, et c’est tant mieux. » Parce que le skatepark, clos ou ouvert à tous en permanence, est désormais un lieu de rencontre, d’aménagement et de vie au sein des territoires des collectivités, il représente un marché de niche vivace qui doit désormais compter sur les équipes de Cofex Littoral.

* Bicycle Motocross.

vue d’artiSte du skatepark réalisé par Cofex Littoral à Lanester, près de Lorient, dans le Morbihan.

c’est le MétIer

le mot de l’invitée : Catherine destivelle

“le sport dans la ville, c’est top ! moi, je milite pour plus de murs, plus

d’endroits pour faire du sport, pour s’amuser. d’ailleurs, je suis marraine de sport dans la ville, une association qui travaille à l’insertion sociale et professionnelle des jeunes à travers le sport. »

28 ⁄ Passion construction n° 40 le magazine de vinci construction France ⁄ 29

10 h . direction les Yvelines…

Le jeune conducteur de travaux se rend au SIAAP des Grésillons, à Triel-sur-Seine. Il s’agit ici de la mise en conformité d’un réseau incendie décidée à la suite d’un diagnostic fait par La Fontainerie. Ballet Diarrassouba en profitera pour diagnostiquer aussi le réseau d’eau potable.

11 h 30. … puis le Val-de-Marne

Ballet Diarrassouba se rend à l’usine du SIAAP de Valenton, où l’entreprise doit mettre en place une vanne murale en diamètre 1900. Après l’envoi du devis, il doit établir le planning d’exécution avec son client et passer ses commandes, afin d’avoir le matériel en temps voulu pour pouvoir lancer les travaux.

14 h-19 h. retour au bureauBallet Diarrassouba consacre son

après-midi à la préparation de ses chantiers, puis à leur gestion administrative (pointage des ouvriers, signature des factures, comptes en cours, etc.). Il prend également le temps nécessaire pour faire le point sur l’ensemble des opérations prévues dans la semaine, en vue d’anticiper les problèmes potentiels.

c’est le MétIer

8 h 00. quart d’heure sécurité

C’est le rituel du lundi matin. Ballet Diarrassouba réunit son équipe – un chef de chantier, un chef d’équipe, cinq ouvriers – pour évoquer le planning de la semaine et, surtout, les risques liés aux travaux à réaliser. Il rappelle les accidents et presqu’accidents dont il a été informé.

8 h 30. lancement de l’opération

À Pierrelaye (95), le centre de profit La Fontainerie intervient dans le cadre d’un bail d’entretien signé avec le SIAAP. Ballet Diarrassouba fait le tour du chantier avec son client pour lui expliquer l’état d’avancement des travaux et recherche avec lui les solutions aux problèmes rencontrés.

C’est un alliage particulièrement réussi du scientifique et de l’hu-maniste. Son tempérament car-tésien le conduira à la faculté de physique-chimie, où il obtiendra une licence 2, tandis que, dans le même temps, son goût du contact et des rencontres le mènera auprès de jeunes de tous âges, pour les-quels il sera un animateur aussi énergique qu’apprécié.Ballet Diarrassouba, 28 ans, est entré dans le monde du BTP en 2008. Il ne lui est alors pas tout à fait inconnu : il y a fait ses premiers pas en tant qu’ouvrier intérimaire. « Cette expérience m’a permis de côtoyer des chefs de chantier et de comprendre leur métier, raconte-t-il. J’ai vite compris qu’aux com-pétences techniques s’ajoutait une dimension humaine fondamentale, dont la richesse repose en partie sur le mélange de professionnels aguerris et d’ouvriers de différentes nationa-lités. J’avais trouvé ma voie. »Après un an à l’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie (ESTP), dont il sortira conducteur de travaux, le jeune homme effectue son premier stage au centre de profit La Fontainerie de Sogea IDF Hydraulique. Il y suivra une formation d’ingénieur par alternance pendant trois ans et sera recruté durant l’été 2012. « C’est une continuité intéressante, parce que le métier de la fontainerie demande beaucoup de maîtrise du terrain et des modes opératoires, relève-t-il. Surtout, il évolue en permanence. »

Être affecté comme il l’est actuel-lement au bail d’entretien que l’entreprise a signé avec le Syn-dicat interdépartemental pour l’assainissement de l’aggloméra-tion parisienne (SIAAP) présente pour lui un avantage majeur : connaître toutes les facettes d’un métier dont il mesure les risques. « Ils sont notamment liés aux inter-ventions en milieux sensibles (zones Atex, espaces confinés, etc.) et sur des conduites sous pression ou enter-rées, décrit-il. Mais à ces risques anciens s’en ajoutent de nouveaux, liés à l’amiante, dont le retrait ou le confinement exigent des procédures spécifiques. » Ballet Diarrassouba sait aussi combien la sécurité est essentielle en fontainerie. Lors des quarts d’heure dédiés, il a accompli un gros travail de sensibilisation

une journée avec ballet diarrassouba,

ConduCteur de travaux en fontainerie

auprès de ses équipes, un temps perplexes devant l’interdiction des échelles sur tous les chantiers du Groupe. « Nous intervenons sur des fouilles à forte profondeur, explique-t-il. Nous devons donc adapter nos procédures chantier et prendre en compte ce nouveau facteur – par exemple, élargissement desdites fouilles pour création d’un accès sécurisé, ou utilisation de matériels spécifiques. En d’autres termes, il faut changer les habitudes et créer de nouveaux réflexes. »Le jeune conducteur de travaux n’envisage pas, pour l’instant, de quitter Sogea IDF Hydraulique. « La fontainerie est un domaine large et polyvalent : on touche à beaucoup de métiers, on fait un peu de génie civil, un peu de terrassement, un peu de maçonnerie ; ce serait dommage de partir sans en avoir fait le tour… »

30 ⁄ Passion construction n° 40 le magazine de vinci construction France ⁄ 31