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1 Auteur : Conchita KEDOWIDE, Enseignante en géomatique , 2IE Contacts : [email protected] ; [email protected] Titre de la communication : Diagnostic de l’agriculture urbaine et périurbaine à Ouagadougou : modélisation prospective par méthodes géomatiques pour l’identification des zones agricoles dans le « Grand Ouaga » Mots clés : modélisation prospective, SIG, EMC, agriculture urbaine 1°) Résumé L’agriculture urbaine et périurbaine constitue pour les pays en voie de développement un secteur d'activités particulièrement intéressant car elle est source de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. En dépit de ses fonctions importantes à Ouagadougou, elle souffre d'un manque de reconnaissance et de poids économique, ce qui se traduit par une grande précarité et un caractère largement informel de ce secteur d’activités. Plusieurs études s’intéressent de façon unilatérale à l’amélioration de son rendement selon une variable spécifique donnée mais peu de concepts adoptent une démarche systémique de façon à intégrer en un système unique tous les indicateurs qui peuvent participer à son épanouissement durable. Basée sur l’approche systémique du territoire et sur l’analyse géostatistique multicritère par méthodes géomatiques, la recherche va chercher à identifier les acteurs intervenant dans la filière, définir les entités spatiales concernées, les données techniques, administratives et statistiques impliquées et l’interrelation entre ces différents éléments dont chacun a son poids dans la mise en œuvre de la pratique. Les fonctionnalités d’analyse spatiale et géostatistique des systèmes d’information géographiques ont été mis à profit sous Idrisi pour prospecter des zones à potentiel élevé qui pourraient recevoir l’agriculture dans le « Grand Ouaga ». Le processus couplé à une démarche participative, devra aboutir à un modèle d’évaluation multicritère et multiobjective sur une base de données à référence spatiale en vue de l’identification des zones propices pour la pratique de l’agriculture urbaine dans des villes à contextes similaires à ceux de Ouagadougou. 2°) Introduction Le diagnostic fait à partir des données de terrain indique que l’agriculture urbaine à Ouagadougou est marginalisée et qu’elle dérange parce qu’elle s’installe là où la ville se développe. Elle est demandeuse de terres sujettes à des hautes spéculations financières par les autorités et de la ressource en eau rare dans le contexte sahélien du Burkina. Ceci explique son caractère précaire et sa non prise en compte dans les projets de planification urbaine. Convaincu de ses fonctions vitales, le politique affiche actuellement une volonté quant à la mise en œuvre prospère et durable de cette activité. Mais force est de constater qu’il s’agit d’une filière assez complexe intégrant nombre d’acteurs et nombre de paramètres techniques. Trop difficile à intégrer à une approche de planification rigide, l’objet de la recherche est d’adopter une approche méthodologique d’où émerge un outil d’aide à la décision, de simulation et de modélisation, d’analyse spatio-temporelle des phénomènes complexes.

Titre de la communication Diagnostic de l’agriculture ...hydrologie.org/ACT/2009_Ouagadougou_2iE/Theme3/Kedowide_C.pdf · Plusieurs études s’intéressent de façon unilatérale

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Auteur : Conchita KEDOWIDE, Enseignante en géomatique , 2IE Contacts : [email protected]; [email protected] Titre de la communication : Diagnostic de l’agriculture urbaine et périurbaine à Ouagadougou : modélisation prospective par méthodes géomatiques pour l’identification des zones agricoles dans le « Grand Ouaga » Mots clés : modélisation prospective, SIG, EMC, agriculture urbaine 1°) Résumé L’agriculture urbaine et périurbaine constitue pour les pays en voie de développement un secteur d'activités particulièrement intéressant car elle est source de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. En dépit de ses fonctions importantes à Ouagadougou, elle souffre d'un manque de reconnaissance et de poids économique, ce qui se traduit par une grande précarité et un caractère largement informel de ce secteur d’activités.

Plusieurs études s’intéressent de façon unilatérale à l’amélioration de son rendement selon une variable spécifique donnée mais peu de concepts adoptent une démarche systémique de façon à intégrer en un système unique tous les indicateurs qui peuvent participer à son épanouissement durable.

Basée sur l’approche systémique du territoire et sur l’analyse géostatistique multicritère par méthodes géomatiques, la recherche va chercher à identifier les acteurs intervenant dans la filière, définir les entités spatiales concernées, les données techniques, administratives et statistiques impliquées et l’interrelation entre ces différents éléments dont chacun a son poids dans la mise en œuvre de la pratique.

Les fonctionnalités d’analyse spatiale et géostatistique des systèmes d’information géographiques ont été mis à profit sous Idrisi pour prospecter des zones à potentiel élevé qui pourraient recevoir l’agriculture dans le « Grand Ouaga ». Le processus couplé à une démarche participative, devra aboutir à un modèle d’évaluation multicritère et multiobjective sur une base de données à référence spatiale en vue de l’identification des zones propices pour la pratique de l’agriculture urbaine dans des villes à contextes similaires à ceux de Ouagadougou.

2°) Introduction Le diagnostic fait à partir des données de terrain indique que l’agriculture urbaine à Ouagadougou est marginalisée et qu’elle dérange parce qu’elle s’installe là où la ville se développe. Elle est demandeuse de terres sujettes à des hautes spéculations financières par les autorités et de la ressource en eau rare dans le contexte sahélien du Burkina. Ceci explique son caractère précaire et sa non prise en compte dans les projets de planification urbaine.

Convaincu de ses fonctions vitales, le politique affiche actuellement une volonté quant à la mise en œuvre prospère et durable de cette activité. Mais force est de constater qu’il s’agit d’une filière assez complexe intégrant nombre d’acteurs et nombre de paramètres techniques. Trop difficile à intégrer à une approche de planification rigide, l’objet de la recherche est d’adopter une approche méthodologique d’où émerge un outil d’aide à la décision, de simulation et de modélisation, d’analyse spatio-temporelle des phénomènes complexes.

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Les technologies de l’information, et en particulier les systèmes d'information géographiques, associées aux instruments de planification participative ont un potentiel largement reconnu, mais peu exploité, pour la mise en œuvre de nouvelles formes de gestion territoriale. Ils seront mis à profit pour le cas d’étude de la problématique de l’agriculture urbaine à Ouagadougou.

3°) Problématique D’ici 2030, la population mondiale augmentera de 3 milliards d’individus dont 95 % dans les pays en développement, la production de nourriture devra doubler, et celle des déchets et effluents sera multipliée par quatre dans les villes. Ces tendances et leur impact potentiel, tout comme le défi que pose la gestion de cet impact, seront particulièrement prononcés dans les régions en voie d’urbanisation rapide, comme l’Afrique subsaharienne (Luc Mougeot, Paule Moustier, 2006). Cette réflexion assez récente en dit long sur la problématique de la sécurité alimentaire intégrée à la question de la gestion de l’environnement.

L’Afrique se trouvant au cœur de cette urbanisation accélérée, le problème de la sécurité alimentaire s’y pose avec acuité. Et pourtant la planification mise en œuvre ces dernières décennies dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, traduction de la stratégie globale de développement, n’a guère tenu compte de l’agriculture urbaine, malgré tous ses avantages sociaux, économiques et environnementaux.

La ville de Ouagadougou n’échappe pas à cette problématique. Le développement territorial n’est que très partiellement maîtrisé par les autorités en raison d’une poussée démographique conjuguée à un faible niveau de ressources et à l’absence d’instruments de planification et de gestion adéquats. L’agriculture urbaine constitue dans cette ville, un secteur d'activités particulièrement intéressant. Pourtant, en dépit de ses fonctions importantes, elle souffre d'un manque de reconnaissance et de poids économique, sa gestion se limite dans le meilleur des cas à un inventaire occasionnel de sa répartition spatiale mal maîtrisée. Le contexte urbain et la compétition spatiale pour l’accès aux ressources “terre et eau” entraînent un ensemble de processus : surexploitation des terres, saturation de l’espace, dégradation des écosystèmes, pression foncière, expropriation des producteurs…etc. Tout ceci se traduit par une grande précarité et un caractère largement informel de ce secteur d’activités. Introduite entre les années 1920 et 1930 à Ouagadougou, l’agriculture urbaine a explosé dans les années 1970 pour se voir interdite avec la Réforme Agraire et Foncière en 1996. Mais malgré cette interdiction, l’activité continue de se répandre. Jadis uniquement présente autour des barrages, elle est aujourd’hui pratiquée au niveau des sources d’eaux usées (canal de l’université, canal du marché central, site de l’hôpital Yalgado). Cette présence de plus en plus visible malgré l’interdiction institutionnelle montre que l’agriculture urbaine résout des problèmes réels en ville : Sécurité alimentaire, chômage, environnement, etc.

Face à cette réalité, les autorités burkinabé ont, à travers l’adoption du décret N°99-270/PRES/PM/MIHU/MATS/MEE/MEF du 28 juillet 1999, relatif au schéma directeur d’aménagement du « Grand Ouaga » examiné en conseil des ministres le 07 juillet 1999, accepté donner une place à l’agriculture urbaine dans le paysage urbain. Le plan d’aménagement du Grand Ouaga en cours d’édition délimitera la ou les zones qui pourraient être dédiées à cette activité. Mais force est de se demander si l’emplacement défini est le meilleur qui pourrait être mis en culture de façon prospère et durable ?

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L’objet de la présente étude se propose de modéliser le phénomène afin de prospecter par méthode géomatique l’aptitude du sol du « Grand Ouaga » à recevoir l’agriculture et à la planifier durablement.

4°) Méthodologie

Notre méthodologie repose sur une approche systémique. Ainsi, le projet de recherche a commencé par établir le diagnostic proprement dit de la filière à Ouagadougou en identifiant les acteurs impliqués et leurs interrelations, les facteurs intervenant dans l’activité et l’impact de leur changement. Cette étape, basée sur une enquête terrain et la documentation existante a essayé de fournir une " photographie " aussi précise que possible du milieu. Il a été établit une typologie des acteurs ainsi qu’un inventaire des indicateurs spatialisés ou non et interférant dans la planification durable de l’agriculture urbaine et périurbaine à Ouagadougou. La deuxième étape, basée sur les résultats de la première s’est intéressée à chaque paramètre spatialisé afin de le catégoriser. L’étape a d’abord commencé par la localisation géographique des espaces de maraîchage et d’horticulture dans Ouagadougou matérialisée sur une carte ainsi que le calcul des superficies des sites identifiés. Nos travaux ayant eu lieu en 2008, la référence géographique des sites effectuée par Cissé G en 1996 a servi de date initiale pour une étude de dynamique spatio temporelle de l’activité dans la ville. La cartographie a aussi concerné tous les indicateurs spatialisés qui ont été identifiés précédemment et dont la source primaire de la donnée existe. Les sources de données utilisées à cette étape sont : la BNDT, la BDOT, les cartes topographiques, l’image satellitale, quelques photographies aériennes, la carte pédologique du Burkina. Les données ont été traitées sous le logiciel SIG ARCGIS : acquisition et conversion de données, analyse spatiale et thématique, et des cartes thématiques ont été générées sous ce logiciel.

La troisième étape s’est consacrée à la modélisation prospective proprement dite. Il s’agit ici d’une approche relative à l’Evaluation Multicritère et Multiobjectif (EMC, EMO) et implémentée sous le logiciel SIG et d’analyse géostatistique IDRISI. L’occupation du sol est la variable fondamentale et les différents paramètres sont pondérés au cours de l’analyse selon leur pertinence. Les cartes thématiques au format vecteur d’ArcGIS ont été converties en raster au format Idrisi. Chaque fichier a été catégorisé selon le niveau d’intervention du paramètre dans le phénomène. Ainsi ont été identifiés les contraintes et facteurs à prendre en compte dans la mise en œuvre de l’EMC. La variable Contrainte désigne si l’usage de l’espace au profit de l’AU est possible ou non. La variable Facteurs indique le degré d’aptitude de chaque unité de l’espace au profit de cette pratique. Cette étape a permis de fournir des cartes d’aide à la décision pour un usage unique qu’est l’Agriculture Urbaine. Pour cet usage de l’espace, la procédure a calculé une carte d’aptitude ou de probabilité. Les critères influents / importants ont été choisis sur la base de l’analyse des résultats des enquêtes

La dernière étape s’est intéressée à la pondération des différents facteurs et à l’agrégation de toutes les couches de données afin que soit réalisée la carte d’aptitude mettant en exergue l’espace à potentiel élevé, pouvant recevoir l’agriculture urbaine à Ouagadougou et ses environs

5°) Résultats et discussion

5.1°) Diagnostic de l’Agriculture urbaine à Ouagadougou Les enquêtes révèlent que l’intérêt de l’agriculture urbaine à Ouagadougou se justifie par son aide à la sécurité alimentaire dans les villes, sa participation à la lutte contre la pauvreté, son apport dans

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l’insertion sociale des groupes sociaux dit vulnérables, sa Part contributive à l’économie nationale du Burkina relativement à l’export des fruits et légumes , son apport dans l’Assainissement de la ville et la protection de l’environnement, son apport dans la santé de la population . Et pourtant, la pratique de cette activité se voit confrontée à plusieurs contraintes dont notamment : La pression foncière; l’accès à l’eau ; la pauvreté des terres ; le cadre juridique « flou et méconnu » de la filière fruits et légumes au Burkina, les contraintes sociales / urbaines : citoyenneté et foncier urbain, l’absence d’une organisation (groupement, association) forte et faiblesse de celles existantes, le niveau archaïque des équipements utilisés dans le maraîchage, le très faible niveau technique des exploitants, l’absence d’outils de financement de la filière. Malgré ce tableau peint en noir, les fonctions de l’agriculture urbaine à Ouagadougou restent fondées et l’activité se répand de façon plus ou moins anarchique dans la ville Son caractère multidisciplinaire et multi acteur le rend trop complexe et trop étendu pour l’œil du planificateur, d’où l’intérêt d’un outil d’aide à la décision pour sa gestion durable 5.2°) Acteurs et Indicateurs de l’agriculture urbaine à Ouagadougou. Deux types d’acteurs ont été identifiés comme le montre le tableau ci-dessous:

L’agriculture urbaine à Ouagadougou concerne plusieurs types d’acteurs ce qui rend sa gestion difficile et pas toujours objective. Une planification durable de ce secteur d’activités devrait implémenter l’interrelation entre les différents types d’acteurs ainsi que leurs impacts. L’approche adoptée privilégie le recours aux indicateurs ; ainsi, les enquêtes terrain ont révélé que l’agriculture urbaine et périurbaine, en plus d’être multi acteurs est un phénomène multidisciplinaire :

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L’identification d’une terre à potentiel élevé devrait donc prendre en compte deux dimensions : - La dimension « acteurs » faisant appel à une utilisation conflictuelle des ressources (terre et eau)

et dont la recherche de solution passe par une méthode participative donc une modélisation d’accompagnement

- La dimension « territoire » devant identifier la terre possédant les meilleures propriétés agro-pédologiques et hydrologiques pour un rendement meilleur de sa mise en culture.

Le présent article fait état de cette deuxième dimension mise en exergue ici par la simulation prospective par méthodes géomatiques

5.3°) Dynamique spatio temporelle de l’agriculture urbaine à Ouagadougou La dynamique spatiale de l’agriculture urbaine a été étudiée sur deux dates: 1996 et 2008 ; Le nombre de sites inventoriés dépend de la période à laquelle l’inventaire a été effectué. Certains sites disparaissent en saison sèche pour réapparaître en saison des pluies ou en saison fraîche. Les superficies maximales exploitées pour toute la ville et ses environs se retrouvent en décembre, en milieu de saison fraîche (Cissé, Al) Nos enquêtes géographiques (en avril 2008) ont révélé 58 sites de maraîchages répartis sur 13 secteurs pour une superficie exploitée de plus de 80 ha alors que les enquêtes de (Cissé et al.) révèlent en avril 1996, 32 sites de maraîchages répartis sur une douzaine de secteurs pour une superficie d’environs 30 ha. Force est donc de constater qu’en 12 ans, la superficie exploitée en maraîchage a pratiquement triplé. Actuellement les sites les plus connus sont : Boulmiougou - Tanghin - Canal central - Kossodo alors que en 1996, les six zones de maraîchage les plus connues étaient : Boulmiougou - Canal central - Tanghin - SO.B.BRA - Abattoir - Tannerie et la quasi-totalité de ces sites se trouvait dans la zone industrielle à cause des eaux usées.

On remarque que les sites disparus appartiennent soit à des secteurs très urbanisés ou en voie d’urbanisation (Secteurs 4, 7, 8, 13, 20, 23, 24, 27) ou à des zones appartenant aux équipements collectifs (EIER, FAST, FASEG, SONABEL) alors que les sites apparus (plus de 15 sites sont apparus ces dix dernières années) appartiennent aux secteurs nouvellement lotis (Ouaga2000 au Secteur 15) ou au secteur 25 proche de la station d’épuration de l’ONEA Kossodo

5.4°) Prospection des terres agricoles par Evaluation multi critère sous Idrisi A ce niveau, les travaux ont concerné :

Identification des couches « contraintes » ou en « facteurs » pour la mise en œuvre de l’EMC

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Pour cet usage, on a recensé les critères influents / importants sur la base de l’analyse des résultats des enquêtes. Une base de données géographique a d’abord été mise en place. Elle a concerné les indicateurs spatialisés dont les données ont pu être collectées et qui ont été prises en compte dans la modélisation : carte d’occupation des terres, plan de la ville de Ouagadougou, localisation des zones, Le réseau hydrographique, réseau routier, des marchés d’écoulement, carte de dynamique spatiale des sites, carte pédologique

Les données élaborées sous ArcGIS ont été importés sous IDRISI en format Raster et catégorisées en couche facteurs ou contraintes selon les critères choisis pour l’obtention d’un meilleur rendement de la mise en culture de la variable étudiée qui est l’occupation des terres.

La couche Contrainte indique que l’usage de l’espace pour l’utilisation en question est possible ou non. Il en résulte une carte booléenne ou un masque. Pour la mise en œuvre de l’agriculture urbaine, certains espaces sont exclus (zone non constructibles selon le plan d’aménagement, eau de surface, terrains immobiliers etc) La couche Facteurs : indique le degré d’aptitude de chaque unité de l’espace pour l’utilisation en question ; plusieurs facteurs varient dans l’espace et confèrent à chaque unité de l’espace une aptitude variable (M. Peagelow): état du foncier du terrain, proximité des cours d’eau, proximité des marchés d’écoulement, état des routes etc. Cette catégorisation nous a amené à identifier 4 couches contraintes et 7 couches facteurs à intégrer pour l’EMC . Contrainte sur tous ce qui est : Construits, infrastructures, espaces occupés – Zones aménagés ou réservées – emplacement Eau – emplacement réseau routier Facteurs étudiés sur le type d’occupation du sol, la promiscuité d’une ressource en eau - la distance – coût des routes par rapport aux marchés d’écoulement, aux résidences – l’aptitude due à l’emplacement des sites existants ou disparus – l’aptitude par rapport aux caractéristiques pédologiques

La standardisation des facteurs

Afin de pouvoir intégrer plusieurs facteurs de nature différente (prix, distance en temps ou en km) dans le modèle (calcul de l’aptitude résultante de l’occupation du sol), il convient de les rendre comparables – autrement dit d’exprimer l’aptitude des différents facteurs sur une échelle commune. La conversion la plus facile consiste à traduire les degrés d’aptitude sur une échelle d’indice allant de 0 à 255 (codé sur un octet). Cette standardisation n’autorise pas seulement la comparaison entre facteurs mais aussi, selon la procédure suivie, leur compensation. Ainsi, l’utilisateur décide si un facteur d’aptitude faible à un endroit peut être compensé par un autre facteur dont l’aptitude est élevée dans le même lieu et à quel degré : compensation impossible, limitée, totale. L’attribution du degré d’aptitude peut être manuelle ou modélisée

Chacune des 7 couches de facteurs a été recodée sur une grille de 0 à 255 (sur la base des valeurs des critères décrites dans le tableau ci-dessus) ce qui a permis d’obtenir l’indice d’aptitude des facteurs dans un même référentiel

La pondération des facteurs et agrégation – Carte d’aptitude ou de probabilité

Un des avantages de la combinaison linéaire pondérée (CLP) est la possibilité de pondérer chacun des facteurs entrant dans l’agrégation des critères. Le poids des facteurs indique leur importance relative par rapport à tous les autres et contrôle comment les facteurs peuvent se compenser mutuellement. Avec la CLP, la compensation est totale. Un facteur d’aptitude faible pour une zone

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donnée peut être compensé par un autre ayant un degré d’aptitude élevée. Le degré de compensation est déterminé par le poids des facteurs.

Les 7 facteurs ont été pondérés avec un poids plus élevé par rapport à la promicuité d’une ressoource en eau, à l’aptitude agricole de l’occupation du sol.

Voir ci-dessous un exemple de la carte de probabilité obtenue :

  

Carte d’aptitude à l’agriculture urbaine

 Conclusions De nos jours, la gestion du territoire doit se faire de façon systémique en intégrant tous les paramètres devant être pris en compte dans une démarche de développement durable ; les SIG combinés à ses fonctionnalités d’analyse géostatistique offre ces possibilités ; ce qui a été appliqué sur le cas du Grand Ouaga relativement à la définition d’espace agricoles urbain sur ce territoire. La carte d’aptitude ou de probabilité obtenue indique les zones potentielles devant recevoir l’agriculture urbaine ; la qualité et la fiabilité donc de cette information dépend d’une part de la pertinence des critères d’aptitudes qui ont été choisis pour chaque paramètre, mais aussi de la qualité de l’information spatiale qui a été exploitée. Dans l’un ou l’autre des cas, des améliorations restent à apporter : une étude plus approfondie sur les critères agronomiques, socio-économiques, fonciers etc. devrait être couplée avec une mise à jour de l’information spatiale relative à l’occupation des terres qui devra être intégrée dans le modèle. Aussi, force est de constater qu’il ne suffit pas de faire une prospection par méthode géomatique des parcelles aptes à recevoir l’agriculture dans la ville pour planifier de façon durable cette activité. Il a été démontré que l’AU est un problème multi-acteurs et multidimensionnel et donc forcément une modélisation de jeux des acteurs s’avère indispensable dans notre démarche systémique. La suite de la recherche prévoit à cet effet une conception directe de SIG et de Système Multi Agents par les acteurs comme modélisation d’accompagnement afin de sortir des scénarios possibles de mise en cultures plausibles des terres … pour une prise de décision plus éclairée.

 

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