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Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
DTx, thérapies numériques, digiceutiques : que recouvrent ces solutionsqui visent à combiner le meilleur du numérique et du médical
pour offrir un nouveau mode de prise en charge ?
Février 2020
En partenariat avec
Toute reproduction partielle ou totale de ce document, par quelque procédé que ce soit,
est interdite, sauf autorisation expresse de l’éditeur.
2
SO
MM
AIR
E1 INTRODUCTION 5
OBJECTIF ET MÉTHODOLOGIE DE L’ÉTUDE 6
LES CONSULTANTES EN CHARGE DE L’ÉTUDE 8
2 SYNTHÈSE ET ENSEIGNEMENTS CLÉS DE L’ÉTUDE 9
3 ELÉMENTS DE CONTEXTE FAVORABLE À L’ÉMERGENCE DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES 27
LES OPPORTUNITÉS APPORTÉES PAR LE NUMÉRIQUE ET SES DÉCLINAISONS TECHNOLOGIQUES
(IA, RÉALITÉ VIRTUELLE, CAPTEURS, PLATES-FORMES…)29
DES BESOINS DE SANTÉ ENCORE MAL COUVERTS ET UN SYSTÈME DE SANTÉ DONT L’ÉVOLUTION APPELLE
DE NOUVELLES SOLUTIONS
30
UNE ÉVOLUTION DE LA PLACE ET DU RÔLE DU PATIENT AU SEIN DU PARCOURS DE SANTÉ (PREMS, PROMS…) 35
UNE VOLONTÉ DES POUVOIRS PUBLICS D’ACCÉLÉRER LE VIRAGE NUMÉRIQUE AFIN DE FAVORISER
LA DIFFUSION DES INNOVATIONS
38
4 CADRAGE, DÉFINITION ET SEGMENTATION DES DIFFÉRENTS TYPES DE THÉRAPIES NUMÉRIQUES 43
UNE DÉFINITION DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES POUR SE DÉMARQUER AU SEIN DE L’UNIVERS DE L’E-SANTÉ 45
LES COMPOSANTES DES SOLUTIONS DE THÉRAPIES NUMÉRIQUES ET LA PLACE DE LA DONNÉE 50
LES PROMESSES ET LES OBJECTIFS DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES 60
LES DIFFÉRENTES TYPOLOGIES DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES (DISPOSITIFS INDÉPENDANTS OU COMPLÉMENTAIRES
DES TRAITEMENTS MÉDICAMENTEUX, TECHNOLOGIES, AIRES THÉRAPEUTIQUES…)62
© Les Echos Etudes 2
SommaireThérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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SO
MM
AIR
E5 UN CADRE RÉGLEMENTAIRE EN PLEINE ÉVOLUTION MAIS QUI DOIT ENCORE SE CONSOLIDER 67
LA RÉGLEMENTATION RELATIVE AUX DISPOSITIFS MÉDICAUX EN FRANCE ET SES ÉVOLUTIONS EN COURS 69
L’ACCÈS AU MARCHÉ ET LE REMBOURSEMENT DES DISPOSITIFS MÉDICAUX 80
FOCUS SUR DES DISPOSITIFS DÉVELOPPÉS À L’ÉTRANGER POUR FAVORISER LE DÉVELOPPEMENT
ET LA DIFFUSION DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES
88
6 ECOSYSTÈME DES ACTEURS DU MARCHÉ DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES 91
LES DIFFÉRENTS TYPES D’ACTEURS DU MARCHÉ ET LEURS ENJEUX 93
LES MODES DE DÉVELOPPEMENT ET DE DIFFUSION DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES 108
LE FINANCEMENT ET LES PROGRAMMES D’EXPÉRIMENTATION 115
7 PRINCIPAUX ENJEUX ASSOCIÉS AU DÉVELOPPEMENT DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES 125
L’ÉVALUATION ET LA RÉGLEMENTATION DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES 129
LES ENJEUX TECHNIQUES ET DE SÉCURITÉ (INTEROPÉRABILITÉ, CYBERSÉCURITÉ…) 140
L’ENGAGEMENT DES ACTEURS DE L’ÉCOSYSTÈME ET L’ÉVOLUTION DES ORGANISATIONS 146
LES MODÈLES ÉCONOMIQUES ET LE FINANCEMENT DE L’INNOVATION 156
LES ENJEUX JURIDIQUES ET ÉTHIQUES (PRIVACY-BY-DESIGN, INTÉGRATION DES CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES…) 162
8 FOCUS SUR LES PRINCIPAUX ACTEURS DU MARCHÉ DTX, EN FRANCE ET À L’INTERNATIONAL,ET DE LEURS SOLUTIONS
169
UNE TRENTAINE DE PORTRAITS D’ENTREPRISES ET DE LEURS SOLUTIONS 170
ANNEXE – PRÉSENTATION DES ECHOS ETUDES 223
© Les Echos Etudes 3
SommaireThérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ? Objectifs de l’étude
# 1
Qu’est-ce qu’un DTx (ou thérapie numérique)
et quels sont les critères d’identification
et de définition de cette nouvelle catégorie
de thérapie ?
# 2
Quels sont les principaux éléments
du cadre réglementaire qui s’appliquent
aux thérapies numériques en France ?
# 3
Quels sont les acteurs de l’écosystème
des DTx et quelles stratégies
développent-ils pour se positionner
sur ce nouveau marché ?
# 4
Quels sont les principaux enjeux
qui restent à adresser pour favoriser
le développement et la diffusion
des solutions de thérapie numérique ?
DE NOUVEAUX OUTILS THÉRAPEUTIQUES
À LA CROISÉE DU MÉDICAL ET DU NUMÉRIQUE
Le déploiement d’outils numériques au service de la santé est une tendance majeure depuis
plusieurs années déjà. Mais si la e-santé suscite de nombreux espoirs, les solutions qui se
développent peinent encore à trouver leur place dans le parcours de soins. En cause notamment :
l’absence de validation clinique de la plupart de ces dispositifs, ce qui freine leur adoption par les
professionnels de santé, ainsi que la possibilité d’un remboursement par la collectivité publique.
C’est dans ce contexte qu’émerge aujourd’hui un sous-segment de l’e-santé : les DTx ou thérapies
numériques.
Si leur périmètre exact est encore flou, on peut définir les DTx comme des dispositifs de prise en
charge des patients à des fins de prévention, traitement ou suivi via des solutions intégrant une
composante logicielle participant activement à un mécanisme d’action et s’appuyant sur des preuves
cliniques. L’ambition est de proposer une nouvelle catégorie dans l’arsenal thérapeutique à
disposition des professionnels de santé, à la croisée du monde médical et des outils numériques.
Les thérapies numériques peuvent être utilisées en remplacement ou en complément d’autres
thérapies, médicamenteuses ou non, avec par exemple :
▪ Des approches « monothérapeutiques » : certains DTx ont pour vocation à remplacer tout ou partie
d’un traitement médicamenteux. Akili Interactive a ainsi élaboré EVO, un traitement par jeu vidéo
thérapeutique (AKL-T01) à destination des enfants souffrant de TDAH, actuellement en cours
d’évaluation aux Etats-Unis auprès de la FDA,
▪ Des approches de « thérapies combinées » : d’autres DTx visent à « augmenter » ou compléter un
traitement médicamenteux, au travers notamment de logiciels capables de personnaliser le
traitement ou de lui adjoindre des services complémentaires. Voluntis a ainsi développé en
partenariat avec Sanofi la solution Diabeo®, un dispositif de télésurveillance incluant un logiciel
fournissant aux adultes atteints de diabète T1 des recommandations sur les doses d’insuline, qui
est aujourd’hui déployé dans le cadre du programme ETAPES.
C’est ainsi que les nouveaux acteurs spécialisés dans les DTx développent de véritables pipelines de
thérapies digitales, affichant les différents stades du développement de leurs solutions, à l’instar du
modèle traditionnel des laboratoires pharmaceutiques avec leurs molécules. Mais si, aux Etats-Unis,
plusieurs DTx ont déjà été mis sur le marché et sont pris en charge par les assurances, leur
émergence est beaucoup plus lente en France. De nombreux enjeux demeurent à clarifier : évaluation
et méthodologies adaptées au monde des logiciels, formation des professionnels de santé à ces
outils, adaptation des organisations pour accueillir ces dispositifs, modèle économique pérenne…
© Les Echos Etudes Toute reproduction partielle ou totale de ce document, par quelque procédé que ce soit,
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Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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Synthèse de l’étude
Au cœur des thérapies numériques, le logiciel se positionnecomme le véritable « principe actif » de la prise en charge
Sources : JMIR Publications : https://mhealth.jmir.org/, Digital Therapeutics Alliance : https://dtxalliance.org/,
Les thérapies numériques sont définies globalement comme des dispositifs deprise en charge des patients à des fins de prévention, traitement ou suivi, viades solutions intégrant une composante logicielle participant activement à unmécanisme d’action et s’appuyant sur des preuves cliniques.
▪ Dans leur définition la plus stricte, les thérapies numériques ont vocation àêtre prescrites par les professionnels de santé et à être prises en charge parun organisme payeur après avoir obtenu le statut de dispositif médical.
▪ Une définition plus ouverte intègre également des solutions répondant auxprincipaux critères (rôle central du logiciel, preuves cliniques et conformité àun référentiel d’évaluation et de bonnes pratiques), sans que, pour autant, lefabricant souhaite entrer dans une démarche d’homologation réglementaireet de remboursement.
Le point de différenciation majeur avec le marché plus global des solutionsd’e-santé est ainsi la volonté revendiquée par les thérapies numériques de seplacer à des niveaux d’exigence similaires ou s’approchant de ceux attenduspour les médicaments et les dispositifs médicaux.
L’objectif est de se positionner comme un produit de santé à part entière, paropposition à l’offre en croissance exponentielle de solutions d’e-santé tellesqu’elles se sont développées au cours de ces dernières années. En effet, s’ilexiste aujourd’hui plus de 350 000 applications de santé, la quasi-totalitéd’entre elles n’ont pas apporté la preuve de leur efficacité, et la plupart nerépondent pas à un cadre d’utilisation garantissant la sécurité et laconfidentialité des données. Malgré la multiplication de ces solutions, leur tauxd’adoption reste donc à ce jour très marginal.
Le marché émergent des thérapies numériques vise ainsi à apporter le cadrede confiance et de légitimité nécessaire à la pleine intégration et diffusion deces solutions dans le parcours de santé des patients, et plus largement dans leparcours de vie des usagers.
Les thérapies numériques visent à prévenir, gérer ou traiter un
problème de santé ou une maladie via une solutions répondant à
différentes exigences :
• Rôle central de la composante logicielle : le logiciel (autonome
ou intégré dans un dispositif comprenant d’autres éléments) doit
jouer un rôle actif dans la prise en charge du patient
• Interventions thérapeutiques « fondées sur les preuves » : les
thérapies numériques doivent être développées via une
approche scientifique (études cliniques, données de vie réelle)
• Conformité à des exigences en matière de sécurité, fiabilité et
efficacité : les thérapies numériques doivent répondre au cadre
réglementaire d’évaluation et aux référentiels de bonnes
pratiques des solutions numériques de santé établis par les
autorités compétentes (selon les revendications du produit et
son positionnement sur le marché : règlementation relative aux
dispositifs médicaux, labels, certifications…)
Ne font pas partie du périmètre des thérapies numériques :
• Les dispositifs qui ne font que stocker ou restituer passivement
des données de santé (dispositifs médicaux connectés sans
module d’analyse de données, dossiers patients informatisés,
solutions de prise de rendez-vous, téléconsultations…)
• Les solutions d’aide au diagnostic à destination des
professionnels de santé
Critères principaux de définition des thérapies numériques
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Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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Synthèse de l’étude
LES PREUVES CLINIQUES, FACTEUR-CLÉ DE DIFFÉRENCIATION
DES THÉRAPIES NUMÉRIQUES VIS-À-VIS DU MARCHÉ
PLUS LARGE DE L’E-SANTÉ
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Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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Synthèse de l’étude
Les thérapies numériques prennent des formes multipleset s’inscrivent dans un environnement parfois complexe
Logiciel jouant un rôle actif dans la prise en charge (intégrant des algorithmes : système expert, Machine Learning –
dans le cloud ou embarqué…)
Collecte automatique et saisie de données
Applications et objets connectésbien-être et santé, dispositifs médicaux
connectés, bases de données, médicaments connectés…
Traitement et analyse des données
Supports à pour accéder à la thérapie numérique (application compagnon et
plate-forme web, serious games, réalité virtuelle, casque audio…)
Délivrancede la thérapie numérique
Prise en charge et suividu patient et des données
Télésurveillance et gestion des alertes, coachinget services, actes et
prestations associés…
Les thérapies numériques peuvent prendre des formes très variées.Certaines thérapies numériques sont composées d’un algorithme autonome,tandis que d’autres peuvent regrouper plusieurs composantes, notamment :association d’un logiciel à un ou plusieurs dispositifs médicaux, objetsconnectés de santé, accessoires nécessaires à l’utilisation du dispositif(casques de réalité virtuelle,
Environnement IT,
infrastructure réseau
Cadre organisationnel
du système de santé
Cadre réglementaire,
juridique et éthique
Ecosystème socio-économique
du patient
© Les Echos Etudes
manettes et capteurs de jeux vidéos…), application mobile compagnon,plate-forme web, chatbot, casque audio, service de coaching ou detélésurveillance, ou encore médicament (molécule)…. Le patient peut danscertains cas être relié via le dispositif à son équipe soignante, qui pourraagir en temps réel ou en asynchrone pour ajuster la prise en charge.
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Synthèse de l’étude
DM ou non DM ? Deux approches différentes pour les thérapies numériques
Si l’un des critères essentiels pour entrer dans le champ des thérapiesnumériques est la capacité à fournir des preuves de l’efficacité clinique dudispositif, deux approches sont aujourd’hui observées parmi les fabricants :
1. Les acteurs qui souhaitent se positionner sur le champ réglementaire desDM (dispositifs médicaux), avec en ligne de mire l’accès au remboursementet une légitimité renforcée auprès des professionnels de santé.
Logiciels pour lesquels le fabricant revendique une finalité médicale
(notamment prévention, diagnostic et traitement), qui donne un résultat
propre au bénéfice d’un seul patient et qui effectue une action sur les
données entrantes (autre que stockage, communication, simple
recherche…).
▪ Obtention du marquage CE obligatoire pour une mise sur le marché,
nécessitant pour le fabricant de démontrer la conformité de son dispositif
aux exigences de sécurité et de performance prévues dans le règlement
(notamment validation clinique).
▪ Nécessité de recourir à un organisme notifié à partir de la classe IIa pour
évaluer et vérifier la conformité du dispositif. La plupart des thérapies
numériques, aujourd’hui en classe I et auto-certifiées, devraient basculer
a minima en classe IIa avec les nouvelles règles de classification.
Exemples : logiciel de calcul de dose d’un médicament, logiciel de
télésurveillance avec fonctionnalités d’alertes à un professionnel de santé,
logiciel indiquant le risque qu’un patient spécifique développe une maladie
ou une complication.
Thérapies numériques relevant du statut de dispositif médical
Logiciels destinés à des usages généraux (même lorsqu’ils sont utilisés dans
un environnement de soins), ou logiciels ayant trait au mode de vie ou au
bien-être
▪ Marquage CE non obligatoire.
▪ Respect des référentiels existants et en cours de réalisation pour ce type
de solutions :
• « Référentiel de bonnes pratiques sur les applications et les objets
connectés en santé (mobile Health ou mHealth) » publié par la HAS en
2016
• Référentiel de labellisation prévu dans le cadre de la doctrine
technique du numérique en santé (à venir)
Exemples : application de relaxation, dispositif de réalité virtuelle pour la
gestion du stress, montres intégrant des capteurs de fréquence cardiaque
embarqués afin d’améliorer ses performances sportives, application
fournissant des conseils en matière de nutrition et d’exercices physiques,
logiciel fournissant des conseils ou astuces de prévention, application
d’observance.
Thérapies numériques hors du champ réglementaire
du dispositif médical
Une même solution, selon la revendication de son fabricant, pourrait se positionner en même temps sur les deux marchés, DM et non DM.
Une mise sur le marché initiale en tant que thérapie numérique non DM (promesse bien-être/santé) peut être une première étape pour récolter
des données et évoluer vers le statut de DM par la suite.
© Les Echos Etudes
2. Les acteurs qui ne souhaitent pas s’engager sur cette voie, le statut de DMnécessitant de répondre à des exigences et des contraintes très strictes,avec un parcours souvent long et couteux.
L’entrée en vigueur du nouveau règlement européen relatif aux dispositifsmédicaux (règlement UE 2017/745), qui renforce les exigences demandées àtout fabricant souhaitant revendiquer le statut de DM pour sa solution, pourraitcontribuer à polariser le marché autour de ces deux approches.
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Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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Synthèse de l’étude
Les laboratoires pharmaceutiques, partenaires naturels des fabricantsde thérapies numériques ?
Source : Les Echos Etudes selon sites des fabricants de thérapies numériques et des laboratoires pharmaceutiques mentionnés (à fin janvier 2020) – liste non exhaustive
Partenaires naturels des fabricants de thérapies numériques, la plupart
des laboratoires pharmaceutiques ont noué des partenariats dans le
monde entier pour se positionner sur ce marché émergent, avec des
accords portant tant sur le financement, le co-développement que la co-
commercialisation de ces thérapies. Mais après plusieurs annonces et des
investissements significatifs depuis 2017, plusieurs laboratoires ont fait
marche arrière fin 2019 :
▪ Sandoz et Pear Therapeutics ont mis fin, prématurément, à leur
partenariat de commercialisation des solutions consacrées aux
addictions reSET / reSET-O.
© Les Echos Etudes
▪ Otsuka a mis fin à son partenariat avec Proteus Digital Health portant
sur la commercialisation du médicament connecté Abilify MyCite.
▪ Sanofi a annoncé se désengager d'Onduo, la joint-venture réalisée avec
Google pour le développement de solutions innovantes dans le diabète.
La dynamique globale reste cependant le développement de tels
partenariats avec l’industrie pharmaceutique, les laboratoires du
médicament « traditionnel » restent des partenaires de choix pour accélérer
le développement des thérapies numériques et apporter leurs réseaux pour
leur commercialisation plus rapide.
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Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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Focus sur les principaux acteurs du marché des DTx
Gaia, des thérapies cognitivo-comportementales digitaliséepour accompagner les patients
Créé en 1997, GAIA est une société allemande spécialisées dans les thérapiesnumériques. Gaia se concentre sur le développement de solutions validéescliniquement et homologuées par les autorités comme produits de santé. Fin 2019,la société proposait plus de 20 programmes d’accompagnement en ligne, dont 10disposant du marquage CE. Les principaux domaines concernés sont les maladiesdu système nerveux central, la douleur, l’immunologie et l’oncologie et lesaddictions. Les solutions développées s’appuient en particulier sur les principes dela thérapie cognitivo-comportementale.
deprexis®, une thérapie cognitivo-comportementale en ligne contre la dépression,est la thérapie numérique ayant fait l’objet du plus grand nombre d’études(efficacité démontrée pour réduire les symptômes de la dépression dans 14 essaiscliniques randomisés, étude médico-économique démontrant une baisse des coûtsde prise en charge). La solution est aujourd’hui commercialisée par le laboratoireServier (licence exclusive pour tous les pays hors Etats-Unis et Japon).
Les 70 programmes d’accompagnement en-ligne de GAIA (accessiblesvia la saisie d’un code) s’appuient sur une plate-forme propriétairedéveloppées en collaboration avec Airbus : broca®. La plate-formepermet de simuler des sessions de thérapie et de coaching en face àface entre l’utilisateur et un « expert virtuel ». La plate-forme s’appuiesur les technologies de l’intelligence artificielle pour personnaliser lesinteractions et favoriser l’engagement de l’utilisateur (identification deson état émotionnel, de ses besoins…). Les données issues d’objetsconnectés peuvent également être intégrées.
Gaia a conclu plusieurs partenariats avec des laboratoirespharmaceutiques et des sociétés d’assurance, notamment avecAbbvie, AOK, B. Braun, DAK, Ferring, J&J, E. Lilly, Lundbeck, Merck,Merz, Orexo Pfizer et Servier. Quelques exemples :
• Partenariat avec Servier (2015) pour la commercialisation dedeprexis®, thérapie numérique contre la dépression
• Partenariat avec la caisse d’assurance maladie DAK-Gesundheit(2018) pour mettre à disposition de ses adhérents Rücken@Fit,programme de coaching en ligne pour la gestion du mal de dos
• partenariat avec le laboratoire pharmaceutique Orexo (2019), pourle développement d’une thérapie numérique traitant les troublesliés à l’usage des opioïdes (OXD-01), qui pourrait venir encomplément de traitement médicamenteux (le laboratoire suédoisdispose de 3 médicaments avec des indications dans ce domaine).Un lancement est prévu pour 2022 aux Etats-Unis, Orexo disposerades droits de commercialisation exclusifs au niveau mondial.
.
• priovi® : Trouble de la Personnalité
Borderline (TPB)
• velibra® : trouble d'anxiété
généralisée / phobie sociale
• emyna® : dépression / anxiété chez
les patients épileptiques
• reviga® : stress et burnout
• alivis® : troubles anxieux affectifs
• somnovia® : insomnies et troubles
du sommeil
GAIA a publié en décembre 2019 une offre d’emploi pour recruter un « Gestionnaire
de santé numérique » en France dont la mission sera notamment de « développer le
réseau GAIA auprès des principaux acteurs français de la psychothérapie et de la
santé numérique ».
• covivio® : accompagnement et aide
au changement du mode de vie
pour les patients diabétiques
• elevida® : fatigue chez les patients
atteints de sclérose en plaques
• vorvida® : dépendance à l’alcool
• Dr.Beck® : mal de dos aigu ou
chronique
• Prostana ® : accompagnement des
patients atteints de cancer de la
prostate
Autres produits développés (pipeline R&D, phase II et III…) :
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est interdite, sauf autorisation expresse de l’éditeur.
Thérapies numériques : vers une nouvelle catégorie de produits de santé ?
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Développeur :
Focus sur les principaux acteurs du marché des DTx
Deprexis, thérapie cognitivo-comportementale en lignepour le traitement des symptômes dépressifs
Indications et descriptionde la solution :
Thérapie cognitivo-comportementale autonome en lignepour le traitement des symptômes dépressifs (dépressionlégère à modérée, réservée aux adultes)
▪ Portail utilisateur sur téléphone, tablette ou PCdonnant accès au programme (10 modules pour unedurée de 3 mois) basé sur des échanges interactifset personnalisés et des conseils pour atteindre sesobjectifs
▪ Plate-forme technologique Broca de GAIA intégrantun logiciel d’intelligence artificielle pour unajustement permanent aux réponses du patient et àses besoins et pour stimuler son intérêt et sonengagement
Statut / déploiement :
▪ Double marquage CE (classe 1) et FDA
▪ Droits de commercialisation exclusifs détenus parServier pour le marché allemand depuis 2015 et pourtous les pays (hors USA / Japon) depuis 2017.Deprexis est notamment disponible en Allemagne etau Brésil.
▪ Commercialisé en Allemagne depuis 2016 sous lenom Deprexis24, le prix public pour les 3 mois de TCCest de près de 300 euros (Deprexis est aujourd’huipris en charge par certaines caisses d’assurancemaladie pour leurs adhérents - ex. DAK-Gesundheit,IKK Südwest et certains établissements de santé (ex.Klinik Wersbach)
Promesses : ▪ Répondre au besoin thérapeutique des personnes nepouvant accéder facilement à un psychothérapeute
▪ Compléter un traitement pharmacologique ouaccompagner une psychothérapie pour une plusgrande efficacité
Pour le patient :
• Accès sur smartphone, tabletteou PC via la saisie d’un code etaprès envoi du formulaire deconfirmation du médecin
• 10 modules à suivre en touteautonomie pour une duréetotale de 3 mois
• Possibilité de recevoir des SMS/ email avec des conseils,exercices (techniques derelaxation, médiation de pleineconscience, …), astuces
L’efficacité de Deprexis pour réduire les symptômes de la dépression a étédémontrée dans 14 essais cliniques randomisés
Pour l’équipe soignante :
• Le psychothérapeute / médecintraitant signe un formulaire confirmantque Deprexis est bien indiqué pour lepatient en complément de sontraitement médicamenteux oupsychothérapeutique
• Si le patient le souhaite, leprofessionnel de santé peut avoiraccès à certaines données de suivi(durée/fréquence d’utilisation duprogramme, thèmes abordés,évolution des symptômes dépressifs)
« [deprexis] a démontré, outre une meilleure prise en charge des patients
dépressifs, une réduction de 30 % des coûts pour l’assurance maladie pour un
patient suivant Deprexis. Cela se traduit par moins de coûts hospitaliers,
d’arrêts maladies, de médicaments...”
Tamara Krcmar, directrice de produit international SNC de Servier
(2018, citée par MindHealth)
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Hélène Charrondière
Directrice du pôle Pharmacie-Santé
des Echos Etudes
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