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7/27/2019 The Religion of the Nabataeans. a Conspectus by John F. Healey
http://slidepdf.com/reader/full/the-religion-of-the-nabataeans-a-conspectus-by-john-f-healey 1/3
Review: [untitled]Author(s): Maurice SartreReviewed work(s):
The Religion of the Nabataeans. A Conspectus by John F. HealeySource: Syria, T. 81 (2004), pp. 292-293Published by: Institut Francais du Proche-OrientStable URL: http://www.jstor.org/stable/4199493
Accessed: 19/08/2010 05:28
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Syria.
7/27/2019 The Religion of the Nabataeans. a Conspectus by John F. Healey
http://slidepdf.com/reader/full/the-religion-of-the-nabataeans-a-conspectus-by-john-f-healey 2/3
Syria81 (2004)yria81 (2004)
obscurcis par des equivalences approximativesavecle systeme archaiqueen usage en GrandeBretagne,
convainquirentleur auteur que l'usage d'une unite
de mesure macedonienneimposaitque cette agoraait
ete construitepar des Macedoniens, et il n'envisage
pas que le fondateurpuisse etre autreque Seleucos Ieravant meme la fin du Ivesiecle. D'ailleurs, analysantselon des criteresqui lui sont propres- et qui feront
sourire les archeologues - les murs qui entourent,au sud de l'agglomeration, l'eglise du ch6reveque,il conclut a l'anciennete de l'enceinte ou il localise
alors, sans aucune preuve, une unite de cavalerie
seleucide ! Faisant un tour chez les auteurs anciens
(Pline 1'Ancien et Ptolemee), il deduit - sans aucun
element probant- que ce ne peut etre que Seleuco-
Belos (sic) ! Des inscriptionsde Me'ez designent-elles
l'agglomeration ommeunek6me,du nom deIchchenis
- car Bradfieldignore que cette lecturea ete corrigeedepuis longtemps -, 1'auteur xplique que cela prouveseulement que le village indigene se nommait ainsi
et fut englobe par la colonie militaire seleucide dont
l'existence ne fait aucun doute pour lui ! Le nom de
celle-ci n'apparaitnulle part? Bradfield n'est pas de
cet avis puisqu'il propose de reconnaitredans le nom
actuel Khirbetal-Me'ez, qu'il pretendavoir entendu
prononceKhirbetal-Ma'is, une deformationde K6me
Makdo6n, urom attestenulle part,mais qu'il imaginevraisemblable pour cette fondation seleucide. On
baigneen plein imaginaire!
obscurcis par des equivalences approximativesavecle systeme archaiqueen usage en GrandeBretagne,
convainquirentleur auteur que l'usage d'une unite
de mesure macedonienneimposaitque cette agoraait
ete construitepar des Macedoniens, et il n'envisage
pas que le fondateurpuisse etre autreque Seleucos Ieravant meme la fin du Ivesiecle. D'ailleurs, analysantselon des criteresqui lui sont propres- et qui feront
sourire les archeologues - les murs qui entourent,au sud de l'agglomeration, l'eglise du ch6reveque,il conclut a l'anciennete de l'enceinte ou il localise
alors, sans aucune preuve, une unite de cavalerie
seleucide ! Faisant un tour chez les auteurs anciens
(Pline 1'Ancien et Ptolemee), il deduit - sans aucun
element probant- que ce ne peut etre que Seleuco-
Belos (sic) ! Des inscriptionsde Me'ez designent-elles
l'agglomeration ommeunek6me,du nom deIchchenis
- car Bradfieldignore que cette lecturea ete corrigeedepuis longtemps -, 1'auteur xplique que cela prouveseulement que le village indigene se nommait ainsi
et fut englobe par la colonie militaire seleucide dont
l'existence ne fait aucun doute pour lui ! Le nom de
celle-ci n'apparaitnulle part? Bradfield n'est pas de
cet avis puisqu'il propose de reconnaitredans le nom
actuel Khirbetal-Me'ez, qu'il pretendavoir entendu
prononceKhirbetal-Ma'is, une deformationde K6me
Makdo6n, urom attestenulle part,mais qu'il imaginevraisemblable pour cette fondation seleucide. On
baigneen plein imaginaire!
Naturellement, 'auteurni ne cite, ni ne discute les
autres localisations proposees (a Jisr al-Shoghourou,
plus vraisemblablement,a proximit6d'Apamee selon
la seduisante d6monstrationde Jean-CharlesBalty),et ignore a peu pres tout de la bibliographierecente
sur la Syrie hellenistique, y compris sur Doura qu'il
invoque a tout bout de champ comme parallele. Le
Belos, si je le comprendsbien, serait une montagne,en
depitdes d6monstrations e Jean-CharlesBalty 2, qu'il
ignore.Se fondantsurTar pour analyser es conditions
d'installationdes Grecs et des MacedoniensauProche-
Orient, l dresse l'inventairedes conditionsnecessaires,et il les trouvesans peine dans la cuvette de Me'ez, ce
qui lui parait suffisant pour valider ses conclusions.
En realite, on se trouve face a un raisonnementanti-
historique comme on n'en trouve guere: rien ne
s'opposant a ce que Me'ez soit Seleucobelos, c'est
donc que Me'ez est Seleucobelos ! On resteconfondudevant tant de naivete et tout reste evidemment a
prouver: l'existence d'une agora, l'usage du pied et
de la coudee macedoniennes, a presence d'un theatre
au nord du site (Bradfieldn'en trouvantaucune tracereelle le supposeentierement n bois !), la constructionde remparts disparus avant l'epoque imperiale, a
casernepourabriter es cavaliers seleucides.Un livre a
oublierrapidement t dont on espere qu'il ne trouvera
aucuncreditchez des etudiantsnaffs ou des eruditssans
mefiance.
Maurice SARTRE
Naturellement, 'auteurni ne cite, ni ne discute les
autres localisations proposees (a Jisr al-Shoghourou,
plus vraisemblablement,a proximit6d'Apamee selon
la seduisante d6monstrationde Jean-CharlesBalty),et ignore a peu pres tout de la bibliographierecente
sur la Syrie hellenistique, y compris sur Doura qu'il
invoque a tout bout de champ comme parallele. Le
Belos, si je le comprendsbien, serait une montagne,en
depitdes d6monstrations e Jean-CharlesBalty 2, qu'il
ignore.Se fondantsurTar pour analyser es conditions
d'installationdes Grecs et des MacedoniensauProche-
Orient, l dresse l'inventairedes conditionsnecessaires,et il les trouvesans peine dans la cuvette de Me'ez, ce
qui lui parait suffisant pour valider ses conclusions.
En realite, on se trouve face a un raisonnementanti-
historique comme on n'en trouve guere: rien ne
s'opposant a ce que Me'ez soit Seleucobelos, c'est
donc que Me'ez est Seleucobelos ! On resteconfondudevant tant de naivete et tout reste evidemment a
prouver: l'existence d'une agora, l'usage du pied et
de la coudee macedoniennes, a presence d'un theatre
au nord du site (Bradfieldn'en trouvantaucune tracereelle le supposeentierement n bois !), la constructionde remparts disparus avant l'epoque imperiale, a
casernepourabriter es cavaliers seleucides.Un livre a
oublierrapidement t dont on espere qu'il ne trouvera
aucuncreditchez des etudiantsnaffs ou des eruditssans
mefiance.
Maurice SARTRE
John F.HEALEY, TheReligion of the Nabataeans.A Conspectus,Religions in the Graeco-Roman World, vol.
136, Brill, Leyde-Boston-Cologne, 2001, 242 pages, 13 pl., 2 cartes.- ISSN 0927-7633; -ISBN 90 04 10754 1.Prix : 140 $, 104 euros.
John F.HEALEY, TheReligion of the Nabataeans.A Conspectus,Religions in the Graeco-Roman World, vol.
136, Brill, Leyde-Boston-Cologne, 2001, 242 pages, 13 pl., 2 cartes.- ISSN 0927-7633; -ISBN 90 04 10754 1.Prix : 140 $, 104 euros.
John F. Healey, qui s'est impose dans le champdes etudes nabateennes avec son tres utile recueildes inscriptionsde Hegra3, donne ce que l'on peutconsiderer comme la premiere synthese consacree ala religion des Nabateens. Ce coup d'ceil d'ensemble
justifie le sous-titre,A conspectus, qui manifeste une
modestie de bon aloi, mais masque l'ampleur dupropos.Certes, l'auteurconnait les obstacles et surtout
1. J. JARRY,nnales Islamologiques, 7, 1967, p. 161 :le nom antiqueest Moytirlvoi. Cf. id., ZPE, p. 78, n° 13,et p. 79-80, n° 14 (Moluytrlvoi). Le fait qu'il s'agisse d'un
village est attest6 sans discontinuite jusqu'h l'Antiquitetardive.
2. J.-Ch. BALTY,<Le elus de Chalcis et les fleuves deBa'al de Syrie-Palestine>,RecueilRogerSai'dah,Lyon, 1982,p. 287-298, a montr6definitivementd'une part que le Belosn'6taitpas une montagnemais un fleuve, d'autrepartqu'il y
John F. Healey, qui s'est impose dans le champdes etudes nabateennes avec son tres utile recueildes inscriptionsde Hegra3, donne ce que l'on peutconsiderer comme la premiere synthese consacree ala religion des Nabateens. Ce coup d'ceil d'ensemble
justifie le sous-titre,A conspectus, qui manifeste une
modestie de bon aloi, mais masque l'ampleur dupropos.Certes, l'auteurconnait les obstacles et surtout
1. J. JARRY,nnales Islamologiques, 7, 1967, p. 161 :le nom antiqueest Moytirlvoi. Cf. id., ZPE, p. 78, n° 13,et p. 79-80, n° 14 (Moluytrlvoi). Le fait qu'il s'agisse d'un
village est attest6 sans discontinuite jusqu'h l'Antiquitetardive.
2. J.-Ch. BALTY,<Le elus de Chalcis et les fleuves deBa'al de Syrie-Palestine>,RecueilRogerSai'dah,Lyon, 1982,p. 287-298, a montr6definitivementd'une part que le Belosn'6taitpas une montagnemais un fleuve, d'autrepartqu'il y
les limites d'une telle entreprise,qu'il expose dans son
long chapitred'introduction.Sansparlerde la difficultea definir une << ulture>> abateenne- car la religionconstitue, pour Healey, un element de la culture, ce
qu'on ne lui contesterapas -, I'historien doit tenterde brosser le tableau d'une religion dont il ne connait
aucun mythe et dont la plupartdes rites lui echappe.En depit des sources epigraphiqueset archeologiques
avaitplusieurs leuves de ce nom depuisla Palestinecentrale
jusqu'a la Syrie du Nord, tous associ6s 6troitementa desbaalim locaux. Le Belos de Chalcis est sans aucundoute le
Queiq, la rivire d'Alep qui se perd a proximit6de Chalcis
(elle est aussiconnuedansl'antiquitesous le nom de Chalos,celui de S1leucie n'est autreque l'Oronte,connu egalementsous le nomd'Axios).
3. The Nabataean TombIncriptions of Meda'in Salih,Oxford,1993.
les limites d'une telle entreprise,qu'il expose dans son
long chapitred'introduction.Sansparlerde la difficultea definir une << ulture>> abateenne- car la religionconstitue, pour Healey, un element de la culture, ce
qu'on ne lui contesterapas -, I'historien doit tenterde brosser le tableau d'une religion dont il ne connait
aucun mythe et dont la plupartdes rites lui echappe.En depit des sources epigraphiqueset archeologiques
avaitplusieurs leuves de ce nom depuisla Palestinecentrale
jusqu'a la Syrie du Nord, tous associ6s 6troitementa desbaalim locaux. Le Belos de Chalcis est sans aucundoute le
Queiq, la rivire d'Alep qui se perd a proximit6de Chalcis
(elle est aussiconnuedansl'antiquitesous le nom de Chalos,celui de S1leucie n'est autreque l'Oronte,connu egalementsous le nomd'Axios).
3. The Nabataean TombIncriptions of Meda'in Salih,Oxford,1993.
29292 BIBLIOGRAPHIEIBLIOGRAPHIE
7/27/2019 The Religion of the Nabataeans. a Conspectus by John F. Healey
http://slidepdf.com/reader/full/the-religion-of-the-nabataeans-a-conspectus-by-john-f-healey 3/3
Syria81 (2004)
relativement abondantes, l'entreprise se revele done
perilleuse, et l'on ne peut guere aller au-dela du
descriptif.Ce que JohnHealey fait avec un reel talent.
Quatre grands chapitres rassemblent l'ensembledes materiauxrelatifs a la vie religieuse des Nabateens
ou dans les limites du royaumenabateen.Les lieux deculte d'abord, que Healey ne limite evidemmentpasaux seuls temples, meme si, tout compte fait, on en
connaitplus qu'il n'y parait.On relevera sa discussion
de l'identite des dedicataires du Qasral-Bint (qu'ilfaudramaintenantrevoir a la lumiere des decouvertes
des tetes imperiales), du temple dit <des lions
ailes > (pour lequel il se garde de trancher),tandis
qu'il manifeste un scepticisme de bon aloi envers
l'identification du <<Great Temple> comme lieu de
culte.Mais son inventaire ait aussi ressortir a diversite
des lieux de culte nabateens, du moins a Petra et a
Hegra: chapellesisolees comme la chapelled'Obodas,voir cachees au Qattarad-Deir(maispourquoinegligerl'abri cultuel cache d'Umm al-Biyara ?), hauts lieux,sanctuaires rupestres de toutes tailles, sans oublier
les tombeaux dont l'aspect cultuel apparaitparfoisdans certains amenagements.L'inventaire de Healeya aussi le merite de mettre en valeur la relative unite
architecturalede sanctuairesconnus, quelle que soit
la region du royaume, et, s'il s'en degage un certain
<parfumhellenistique>> davantagequ'a Palmyreou
a Hatra,par exemple-, les traitsproprementnabateens
sont limits : podiumcentralet possibilite de se livrer
a la circumambulation.Ce qui pose la question des
liens avec les pratiquesd'Arabie du Nord anterieure
a l'islam.
Pour ce qui est des dieux, il y a peu a dire de
l'examen individuel de chacun, pour lequel Healeymet a jour l'excellent traitementqu'en avait donne
JeanStarckydans le supplementau Dictionnaire de la
Bible. Mais quelquesremarquesplus generalesattirent
l'attention sur des realites trop souvent negligees. En
premier ieu, Healey observeque nous n'avons aucune
idee claire d'une organisationd'un pantheonnabateen
qui vaudraitpourl'ensemble du royaume.Tout au plus
repere-t-onocalementdes associationsvraisemblables;
ainsi a HegraentreDushara,Manotuet Qaysha,a Petraentre Dusharaet al-Uzza. Mais l'inscriptionde Salkhad
qui qualifie Allat de mere des dieux est de lecture
douteuse.En secondlieu, Healey a sans douteraison de
distinguerentre les dieux proprementnabateensd'une
part, es autresdieux veneresparles Nabateensd'autre
part,dieux locauxadopteau fur et a mesurede l'avance
politique des Nabateens, dieux etrangers importes,
creations recentes sur le modele hellenistique (Tyche,culte de souverains). Et l'observation d'Herodote
reprise par Strabonque les Nabateens ne connaissent
quedeux divinitespeutbiencorrespondre une certaine
realite.Eneffet, Dusharaest le seul dieu venerepartout,tandisque le couple f6mininAllat/al-Uzzane cohabite
jamais : al-Uzza apparait ouventa Petra,Allat pas une
seule fois. On peut donc se demandersi les Nabateens
ne pratiquent une certaine forme de monotheisme
sommairedont Dushara est la figure centrale (ce qui
explique que son nom est souvent remplace par la
simple mention< le dieu >> ans les noms theophores),associe a une paredrecomme Yahweh ui-memel'a ete
a epoqueancienne.Toutes les autresdivinites honorees
le sont soit comme divinites etrangeres (Isis, tres
presente),ou locales et subordonneesau dieu principal
que reste Dushara.Healey reprendainsi a son compte
une conception proche de la theorie associationnistemise en evidence pour le pantheon pre-islamiquede
La Mecque.Les manifestations du culte et de la vie religieuse
ne sont guere mieux connues aujourd'huiqu'autempsde l'article de Starckyen 1967, et on en reste toujoursa quelques connaissances eparses. Si l'aniconisme
originel des Nabateens apparaitcomme une donnee
essentielle - on en vient meme a l'imposer a des
divinitesimport6escomme le montre a dedicaced'une
stele aux yeux a Atargatis -, on est beaucoup plusincertainde l'interpretation ultuelle qu'il faut donner
du m6tab. De meme, les fetes nous echappenta peu
pres completement, comme les rites en dehors des
offrandesd'encens, des libations de vin, peut-etredes
sacrificesde chameaux mais il peut s'agiraussi bien de
chameauxvotifs). Reste la distinctionoperee deja parLeila Nehme entreculte collectif public, culte collectif
prive(celuiquise derouledans es nombreux ricliniade
Petra)et culte individuelprive,encorequela distinction
entre les deux premiersme semble moins nette qu'ilne peut paraitre ; on en retiendra urtout 'importancedes sodalites(marzeah).Quantaux formules< qu'onse
souviennede ... >ou << our a vie de... >>,lles trouvent
des parallelesen dehors du domainenabateen.Reste ce
qui touche au funeraireet aux sentimentsreligieux quiy sont lies. C'est peut-etre a le seul domaine ou Healey,
pourtantbon connaisseur, se revele decevant, car il
paraitbien difficile de se priver de la documentation
non specifiquementnabateenne,c'est-a-dire d'epoque
imperiale,y comprisdes inscriptionsgrecques.Mais le
regretne peut etre que leger, car ce n'est qu'un aspect
marginalpar rapporta l'objet centraldu livre.
Maurice SARTRE
293IBLIOGRAPHIE