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MUSÉE HENRY FRANCIS DUPONT, WINTERTHUR HUIT kilomètres environ au nord-ouest de Wilmington, dans l'État de Delaware, A se trouve un parc de près de cinq cents hectares qui porte le nom de Winterthur. Ce nom lui fut donné en I 8 3 9 par James Antoine Bidermann, un émigré suisse qui avait épousé la fille d'Eleuthère Irénée duPont. Une route sinueuse traverse un pays ondulé, couvert de pâturages que parsèment des troupeaux de vaches frisonnes, puis pénètre dans une région boisée. Là, de l'autre còté d'un ruisseau, cachés à demi par des chênes et des tulipiers immenses, s'élèvent les sept étages du Musée Henry Francis duPont (fig. 31), dont l'aspect architectural évoque la France. I1 est entouré de vastes plantations d'azalées et de jardins rustiques, bien connus des horticulteurs (fig. 44). LES COLLECTIONS DU mrsÉE. Le musée est le fruit de toute une vie de collectionneur, celle d'Henry Francis duPont, qui, depuis 1923, consacre tous ses efforts àréunir des objets d'usage courant dans les foyers américains, de préférence des objets fabriqués par des artistes et des artisans du pays. En 1927, Henry Francis duPont commensa à constituer ce qui allait devenir le Musée de Winterthur en agrandissant considéra- blement sa demeure paternelle et en y installant les boiseries originales trouvées dans les vieilles demeures de la région qui va du New Hampshire à la Caroline du Nord. I1 en meubla ensuite les pièces avec les objets anciens qu'il avait rassemblés, les dispo- sant comme ils auraient pu l'être dans les maisons qu'ils ornaient autrefois. Sa demeure devait bientòt représenter à ses propres yeux un musée les Américains pourraient apprendre comment avaient vécu !es générations précédentes et suivre, dans le domaine de l'architecture et des arts, le développement des traditions artisanales de leur pays. E n 1930, Henry Francis duPont créait la Winterthur Corporation, fonda- tion éducative et philanthropique qui administre aujourd'hui le musée. E n 19j I, il fit don du musée à cette fondation, avec une dotation permettant d'en assurer le par CHARLES F. MONTGOMERY fonctionnement. Le musée s'enrichissait à mesure qu'Henry Francis duPont collectionnait et bâtis- sait, au point qu'il possède aujourd'hui près de jo o00 objets, répartis, sur sept étages, dans quelque 80 salles consacrées à telle ou telle époque, sans compter 45 alcòves, couloirs et salles d'expositions temporaires. La collection évoque toute la vie domes- tique américaine de 1640 à 1840; elle comprend des intérieurs typiques de dix des treize premiers États de l'union, elle illustre certains caractères régionaux importants et six principaux styles de décoration intérieure se rapportant à cette période de deux cents ans (fig. 32-43). Bien que consu, avant tout, pour montrer, par des pièces de grand style, à quel degré de perfection l'artisan américain avait porté son travail, le musée n'en présente pas moins quantité de produits de l'artisanat paysan et de l'art populaire allemand de Pennsylvanie, ainsi que de petits objets et des jouets. Le regretté Joseph Downs, qui fut le premier à remplir les fonctions de conser- vateur à Winterthur, après avoir assuré pendant quinze ans les mêmes fonctions à la section américaine du Metropolitan Museum of Art, écrivait lors de l'ouverture du musée, en 195 I : "Le Musée de Winterthur offre le plus important et le plus riche ensemble d'œuvres des arts décoratifs américains.. . Voici deux siècles d'art appliqué à l'aménagement du foyer : architecture, ébénisterie, textiles, peinture, gravure, céra- mique, métaux ouvrés. Les objets ont été choisis avec le souci le plus scrupuleux de la qualité et de la reconstitution du milieu et rassemblés avec un goût impeccable. L'extrême variété des collections, notamment de celles du XVIII~ siècle, permet de mieux comprendre et d'apprécier la conscience professionnelle du travail artisanal américain." On a préféré ici les salles sont reconstitués des intérieurs, plutòt que la froide galerie d'exposition; on a évité barrières, vitrines et étiquettes explicatives, afin de recréer, avec le plus de réalisme possible, le contexte fonctionnel des objets exposés. Ce réalisme est d'ailleurs accentué par l'ingénieux emploi d'ampoules électriques en forme de flammes, qui rappellent assez exactement l'éclairage aux chandelles, et par l'abondance des fleurs fraîches et des plantes en pots qui ornent la plupart des salles et les égayent à longueur d'année.

The Henry Francis du Pont Winterthur Museum

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Page 1: The Henry Francis du Pont Winterthur Museum

MUSÉE HENRY FRANCIS DUPONT, WINTERTHUR

HUIT kilomètres environ au nord-ouest de Wilmington, dans l'État de Delaware, A se trouve un parc de près de cinq cents hectares qui porte le nom de Winterthur. Ce nom lui fut donné en I 8 3 9 par James Antoine Bidermann, un émigré suisse qui avait épousé la fille d'Eleuthère Irénée duPont. Une route sinueuse traverse un pays ondulé, couvert de pâturages que parsèment des troupeaux de vaches frisonnes, puis pénètre dans une région boisée. Là, de l'autre còté d'un ruisseau, cachés à demi par des chênes et des tulipiers immenses, s'élèvent les sept étages du Musée Henry Francis duPont (fig. 31), dont l'aspect architectural évoque la France. I1 est entouré de vastes plantations d'azalées et de jardins rustiques, bien connus des horticulteurs (fig. 44).

LES COLLECTIONS DU mrsÉE. Le musée est le fruit de toute une vie de collectionneur, celle d'Henry Francis duPont, qui, depuis 1923, consacre tous ses efforts àréunir des objets d'usage courant dans les foyers américains, de préférence des objets fabriqués par des artistes et des artisans du pays. En 1927, Henry Francis duPont commensa à constituer ce qui allait devenir le Musée de Winterthur en agrandissant considéra- blement sa demeure paternelle et en y installant les boiseries originales trouvées dans les vieilles demeures de la région qui va du New Hampshire à la Caroline du Nord. I1 en meubla ensuite les pièces avec les objets anciens qu'il avait rassemblés, les dispo- sant comme ils auraient pu l'être dans les maisons qu'ils ornaient autrefois. Sa demeure devait bientòt représenter à ses propres yeux un musée où les Américains pourraient apprendre comment avaient vécu !es générations précédentes et suivre, dans le domaine de l'architecture et des arts, le développement des traditions artisanales de leur pays. En 1930, Henry Francis duPont créait la Winterthur Corporation, fonda- tion éducative et philanthropique qui administre aujourd'hui le musée. En 19j I, il fit don du musée à cette fondation, avec une dotation permettant d'en assurer le

par CHARLES F. MONTGOMERY

fonctionnement. Le musée s'enrichissait à mesure qu'Henry Francis duPont collectionnait et bâtis-

sait, au point qu'il possède aujourd'hui près de j o o00 objets, répartis, sur sept étages, dans quelque 8 0 salles consacrées à telle ou telle époque, sans compter 45 alcòves, couloirs et salles d'expositions temporaires. La collection évoque toute la vie domes- tique américaine de 1640 à 1840; elle comprend des intérieurs typiques de dix des treize premiers États de l'union, elle illustre certains caractères régionaux importants et six principaux styles de décoration intérieure se rapportant à cette période de deux cents ans (fig. 32-43). Bien que consu, avant tout, pour montrer, par des pièces de grand style, à quel degré de perfection l'artisan américain avait porté son travail, le musée n'en présente pas moins quantité de produits de l'artisanat paysan et de l'art populaire allemand de Pennsylvanie, ainsi que de petits objets et des jouets.

Le regretté Joseph Downs, qui fut le premier à remplir les fonctions de conser- vateur à Winterthur, après avoir assuré pendant quinze ans les mêmes fonctions à la section américaine du Metropolitan Museum of Art, écrivait lors de l'ouverture du musée, en 195 I : "Le Musée de Winterthur offre le plus important et le plus riche ensemble d'œuvres des arts décoratifs américains.. . Voici deux siècles d'art appliqué à l'aménagement du foyer : architecture, ébénisterie, textiles, peinture, gravure, céra- mique, métaux ouvrés. Les objets ont été choisis avec le souci le plus scrupuleux de la qualité et de la reconstitution du milieu et rassemblés avec un goût impeccable. L'extrême variété des collections, notamment de celles du X V I I I ~ siècle, permet de mieux comprendre et d'apprécier la conscience professionnelle du travail artisanal américain."

On a préféré ici les salles où sont reconstitués des intérieurs, plutòt que la froide galerie d'exposition; on a évité barrières, vitrines et étiquettes explicatives, afin de recréer, avec le plus de réalisme possible, le contexte fonctionnel des objets exposés. Ce réalisme est d'ailleurs accentué par l'ingénieux emploi d'ampoules électriques en forme de flammes, qui rappellent assez exactement l'éclairage aux chandelles, et par l'abondance des fleurs fraîches et des plantes en pots qui ornent la plupart des salles et les égayent à longueur d'année.

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Dohfarm D'ACTIVITÉ. Autour de ces collections qui en forment le noyau, le musée a étendu ses activités éducatives en constituant un véritable centre d'étude des arts et des cultures aux Btats-Unis. La tâche du personnel ne se borne pas à la conser- vation; il s'adonne également à la recherche, travaille à mettre de nouveaux moyens à la disposition des chercheurs, s'occupe de publications et d'enseignement. Son acti- vité est orientée avant tout vers les arts américains d'avant 1840, considérés en tant que chapitre de la tradition artistique de l'Occident, en tant qu'expression caracté- ristique de l'artisanat américain et en tant que documentation sociale d'ensemble, éclairant d'un jour important l'histoire du peuple américain.

Le sens de ces activités et de cette orientation est mis en évidence par deux courants intellectuels importants, qui caractérisent l'Amérique d'aujourd'hui. I1 s'agit, d'abord, de l'intérêt croissant que le public porte aux racines nationales et à leurs dérivations -intérêt naturel, voire indspensable à mesure qu'une culture parvenue à un degré élevé de développements cherche à se comprendre elle-même. C'est cet intérêt qui pousse des centaines de mil- liers d'Américains à explorer activement, comme jamais encore auparavant, leur patrimoine culturel en relisant l'histoire, en étudiant les collections $Americana, en visitant les demeures historiques, les villages restaurés, les sanctuaires natio- naux et les champs de bataille. Le second courant est marqué par une conviction nouvelle, due à une vue plus profonde de l'homme et de la culture, qui est elle- même la conséquence des cataclysmes de notre temps: la conviction que la place véritable de l'art est au centre,non à la périphérie de la vie. Plus qu'un passe- temps de princes, une fin en soi, l'art est le langage nécessaire de l'esprit humain. La conclusion s'impose. Notre culture - n'importe quelle culture ! -n'est pleine- ment connue que dans la mesure où son art est connu, car l'art est la manifestation révélatrice de l'esprit d'un peuple.

Cet éveil culturel a suscité une douzaine de mouvements importants qui touchent de très près aux activités du Musée de Winterthur. L'un de ces mouvements, dont le National Park Service a pris la tête, vise à préserver nos principaux sites historiques, à les restaurer, à faire connaître tout ce qu'ils signifient. Parmi les projets qui en dérivent, on peut citer, par exemple, ceux qui concernent Valley Forge, en Pennsyl- vanie, l'Independence Hall, à Philadelphie, Jamestown et Yorktown, en Virginie. Dans le même ordre d'idées, on peut citer le mouvement d'intérêt grandissant, stimulC par I'American National Trust, en faveur de la conservation et de la restauration de demeures et de villages historiques, comme on l'a déjà fait pour Colonial Williams- burg, en Virginie, Cooperstown, dans:l'État -"'de New York, Old Deerheld et Sturbridge Village, dans le Massachusetts, et Shelburne. L'activité impressionnante des sociétés d'histoire locales ou des sociétés d'histoire des États se rattache égale- ment à ce mouvement. Autre exemple : la constitution, dans la plupart de nos grands musées, de collections de mobiliers et d'objets d'ameublement américains, aménagées dans des salles consacrées chacune à une époque différente. Ce mouvement a été encouragé surtout par l'ouverture de la section américaine du Metropolitan Museum of Art,à New York, en 1926. La manifestation la plus récente en été l'inauguration de l'exposition L a vie quofidieme dam I'Anzét-ipe des siècles passés, à la Smithsonian Institution, Washington, D.C. C'est à la même inspiration que se rattache l'enthou- siasme avec lequel, partout, on découvre, on collectionne et on étudie les objets anciens. Dans le même ordre de manifestations on peut ranger l'ouverture de cours universitaires sur les arts décoratifs américains, la tendance de plus en plus marquée à introduire l'histoire de l'art américain comme matière d'étude distincte dans les

31. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR ~IUSEUM, Winterthur, Delaware. Vue de la façade sud du AIusée Henry Francis duPont, à Winterthur, où une centaine de salles consa- crées àtelle ou telle époque, ainsi que de nom- breuses salles d'exposition plus petites, illus- trent l'tvolution des arts aux Etats-Unis de 1640 à 1840. 31. South view of the Henry Francis duPont Winterthur Museum in which some one hundred period rooms and numerous small galleries and exhibition areas show a broad cross-section of American arts between I 640 and 1840.

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32. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR ~ ~ U S E U M , Winterthur, Delaware. La première salle, dans l'ordre chronologique, est la recons- titution d'unc p ikc de la maison construite par Thomas Hart à Ipswich, Massachusetts, vers 1640. Le mobilier est en chêne et en sapin; le grand buffet est décoré de panneaux géomktri- ques, ainsi que d'ornements en relief (jewels) peints de façon à imiter l'ébène. La table i abattants de la fin du X V I I ~ siècle vient de Pennsylvanie; le coffret à Cpices placé sous la fenetre porte l'inscription '' T. H. 1679". les initiales étant celles de Thomas Hart, tils du constructeur de la maison. 32. The Hart Room, the earliest in the hluseum, is from a house built by Thomas Hart in Ipswich, Massachusetts, about I 640 The fur- niture is of oak and pine, the great court cup- board being enriched with geometrical papels and applied bosses or '' jewels'' painted to simulate ebony. The late 17th-century gate-leg table is from Pennsylvania, and the spice chest under the u-indow is marked "T. H. 1679" for Thomas Hart, son of the builder of the house.

I. American Heritage, the ATaga@e cf His forJi, paraissant tous les deux mois. The American Heritage Publishing Co., New York, N.Y., 1947- , 2 8 , ~ cm. Sous la direction de l'Ame- rican Association for State and local History, et de la Society of American Historians.

programmes des universités et collèges, l'attention particulière accordée à l'art populaire américain, la réorganisation, par exemple, à Colonial Williamsburg, du Musée d'art populaire américain Abbey Rockefeller, enfin la renaissance de l'in- térêt porté à la formation de l'artisanat. L'effet de cette tendance générale c'est, au niveau universitaire, le progrès frap- pant des programmes d'études améri- caines et le grand succès que rencontre auprès du public éclairé la publication de l'ouvrage sur le patrimoine américainl. Consacré aux mobiliers d'époque, aux arts américains, à la création artisanale et à l'histoire sociale, le Musée de Winterthur suit ces mouvements avec un vif intérêt et y participe lui-même: il y trouve stimulation et inspiration et leur apporte tout le concours technique dont il est capable.

Le programme général du Musée de Winterthur est fondé sur un certain

nombre de principes. Dans l'ensemble, son but est de faire connaítre et comprendre le peuple américain aussi complètement que possible, par l'étude méthodique de la cul- ture de l'Amérique à ses débuts, en insistant particulièrement sur les origines euro- péennes de cette culture. Son objectif précis est de contribuer à cette compréhensionen constituant un centre d'étude des arts américains et, tout spécialement, de l'urbanisme, de l'architecture, de la peinture, de la sculpture, des arts décoratifs et des arts gra- phiques. Les efforts qu'il fait dans ce sens s'inspirent d'une triple conviction : d'abord, que l'étude des arts et du rôle joué par l'artiste et l'artisan dans la société fournit des renseignements d'une haute valeur historique aussi bien qu'esthétique ; ensuite, que l'art doit être étudié dans le cadre de la culture et de la société, c'est-à-dire du point de vue ethnologique; enfin, que cette étude doit porter aussi bien sur les arts dits mineurs que sur les arts majeurs. Cette dernière conviction repose elle-même sur deux conceptions : la première, c'est que les formes d'art auxquelles recourt l'artiste professionnel ne représentent que des domaines limités de l'expression esthétique d'ensemble d'une culture, et que ces formes peuvent être atypiques à l'égard de l'art considéré comme un tout; la seconde, c'est que la création artistique aux États-Unis a été plutôt le fait des artisans que des artistes et des architectes professionnels et que, par conséquent, elle ne peut être comprise que par référence à ces formes de produc- tion artisanale que sont les meubles, les céramiques, la verrerie, l'argenterie, les étains, l'ébénisterie et la masonnerie, les textiles et les objets d'art populaire.

De même que la constitution des collections est au centre des activités de Winterthur, l'analyse des objets en tant que documents sociaux y est au cœur de la recherche et de l'enseignement. Cette analyse comprend l'authentification de l'objet - c'est-à-dire l'identification de son auteur, de sa date et de sa provenance - la reconnaissance du matériau employé et des techniques mises en œuvre ; enfin, l'inter- prétation de l'objet du triple point de vue de la qualité, de la fonction et de l'usage. A mesure qu'il perfectionnera cette méthode, le hhsée de Winterthur deviendra un véritable laboratoire d'histoire sociale, où l'on aidera le futur conservateur à acquérir la plus vaste connaissance possible de la culture américaine dans son ensemble, et où le futur historien se familiarisera avec la nature et la signification de l'objet.

INSTALLATIONS ET PERSONNEL. Le bàtiment qui abrite le musée est en béton armé et en acier, avec un revêtement de stuc. I1 est ignifugé; de plus un système d'alarme en cas d'incendie est installé dans tout l'édifice. Outre l'ensemble de salles consacrées à une époque, le musée comprend actuellement un atelier de peinture, un atelier d'ébénisterie, des salles de classe et des bureaux. La construction d'une annexe de cinq étages est prévue pour un proche avenir et les plans en sont déjà approuvés. Cette annexe offrira aux visiteurs un hall d'entrée plus vaste, un auditorium de

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trois cent cinquante places, une salle de restaurant plus grande, huit nouveaux intérieurs d’époque, disposés dans l’ordre chronologique pour faciliter l’étude de leurs Cléments, une bibliothèque et un centre de recherche.

L’effectif du personnel est à présent de cent membres, hommes et femmes: 18 membres du personnel de conserva- tion et d’administration, I I membres du personnel de bureau, 32 guides, 29 per- sonnes chargées de l’entretien et de la garde, enfin I O jardiniers. Mais le tableau serait incomplet si l’on ne soulignait pas l’intérêt et l’attachement dont tout ce personnel fait preuve pour les objets qui lui sont confiés. Notre but est de créer chez nous un climat de sympathie pour un travail d’équipe efficace, harmonieux et savant, que stimule la publication mensuelle de la lVim%rthw- NewsLetter, destinée spécialement aux membres du personnel.

LA CONSERVATION. En ce qui concerne le soin et la conservation des collections - qui sont des Cléments capitaux de l’activité d’un musée - nos objectifs sont les suivants : assurer la plus entière sécurité et le meilleur entretien possible à la collection de Winterthur; en identifier, en inventorier et en cataloguer les pièces; examiner et comparer les objets nouveaux présentés au musée à titre de dons ou aux fins d’achat éventuel; enfin, enrichir la somme des renseignements concernant les objets en notre possession. Une équipe de conservateurs éprouvés et un personnel de surveillance et d’entretien assurent avec dévouement tous les services qu’exige une collection en plein développement.

Pour lutter contre les écarts importants de température et d‘humidité qui carac- térisent le climat du Delaware, des projets de climatisation sont à l’étude pour la majeure partie de l’édifice.

L‘identification précise des objets est facilitée par l’intervention d’un laboratoire technique, qui a fait des progrès considérables en matière d’expérimentation par la photomicrographie. La comparaison anatomique de coupes d’objets en bois et l’étude des poinsons et de l’usure superficielle des objets de métal ne sont que deux des aspects des travaux de recherche entrepris par ce laboratoire. Dans une région où se trouvent plusieurs grands laboratoires expérimentaux et nombre d’autres moyens de recherche appartenant à la société E. I. duPont de Nemours and Co., il va de soi que le musée doit faire usage aussi complètement que possible des appareils de recherche technique les plus modernes, utilisables dans le domaine auquel il s’intéresse.

Le fichier-catalogue du muske, qui contient des notices explicatives et près de 20 o00

photographies, est publié sous la direction de l’archiviste; il se développe constam- ment. A mesure que s’établit ce catalogue et que l’utilisation des collections pour l’enseignement fait apparaître des lacunes, on dresse des listes d’objets à acheter pour les combler.

L’INFORMATION : BIBLIOTHÈQUES ET RECHERCHE. Si le premier de nos devoirs est de prendre soin des collections, le second est assurément de réunir et de classer des Cléments d’information exacts, fournissant une description des objets et éclairant le contexte socio-culturel dans lequel ils ont été fabriqués et utilisés; or ce devoir implique essentiellement l‘enrichissement du fonds de la bibliothèque en éléments d‘information primaires et secondaires , publiés ou manuscrits, ainsi que le dévelop- pement des fichiers spéciaux et l’accroissement des collections photographiques. I1 implique aussi le progrès continuel des connaissances relatives aux objets que nous possédons, sans perdre de vue, un seul instant, notre objectif: en tirer tous les rensei- gnenfents possibles, les mettre en fiches et les classer en index, sous une forme aisé- ment accessible à tous.

33. HENm FRANCIS DUPONT \VINTERTHUR Mus”., Winterthur, Delaware. La salle Went- worth reconstitue une piéce d’une maison cons- truite à Portsmouth, New Hampshire, de 1661 à 1710. Mobilier ancien et argenterie de l’ipoque William and Mary, fabriquts en Nouvelle- Angleterre. Tapis Ushak du X V I I ~ sitcle. Sur la table et le dressoir, faïences anglaises genre Delft. 33. The Wentworth Room, from a house built at POrtSmCmth, New Hampshire, 1661-1710. Early furniture and silver of the William and Mary period from New England.17th-century Ushak carpet on the floor. English Delft pottery on the table and high chest.

14. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR MUSEUM, Winterthur, Delaware. Spatterware Hall - Importante collection de faïences du Staffordshire, décorees de paons et d‘aatres motifs ; fabriqutes pour les colons allemands de Pennsylvanie, ces pitces sont exposkes dans des armoires anciennes et de vieux vaisseliers de Pennsylvanie. Sitges Windsor et anciens tapis américains à points nouis 34. Spatterware Hall-an important collection of Staffordshire pottery decorated with peacocks and other designs for the Pennsylvania-German market, arranged on old Pennsylvania dressers and cupboards. Windsor chairs and early- American hooked rugs.

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31. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR hfuSEUhf, Winterthur, Delaware. Cuisine lam- brissée de sapin. Une collection d'étains amtri- cains du X V I I I ~ siide, signés, est exposée dans un vaisselier de noyer. Les deux fauteuils Windsor ont des dossiers "à baguettes"; les rideaux sont en toile tissée à la main. 31. The Pine Kitchen with walnut dresser furnished with a collection of I 8th-century American marked pewter. Two comb-back Windsor armchairs and homespun linen cur- tains.

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2 .

Le fonds de la bibliothèque est constitué par trois Cléments principaux : La bibliothèque du musée proprement dite (IO o00 volumes et 25 collections de périodiques courants). Elle comprend des études générales sur l'architecture et les arts décoratifs amCricains ; des cartons originaux ; des analyses techniques de fabrication ; des documents d'histoire sociale (journaux de voyage, traditions locales, généalogies, etc.) ; et des ouvrages de référence, qui sont des instruments indispensables de la recherche. Ce fonds est constamment enrichi, grâce à l'étroite coopération de la bibliothèque de l'Université du Delaware. La Joseph Downs Manuscript Library, qui rassemble des documents originaux et des microfilms ayant trait aux œuvres d'artistes et d'artisans américains anté- rieurs à I 840. Elle est spécialisée dans les inventaires d'intérieurs domestiques, les inventaires de magasins, les factures, les cartes des maisons commerciales, les annonces d'artisans - notamment de fabricants d'ameublement - les livres de comptes et registres de copies de lettres d'artisans, enfin tous les genres de docu- ments qui renseignent sur la vie domestique, sociale et économique de la période à laquelle sont consacrées les collections du musée.

3. La Waldron Phoenix Belknap Jr. Research Library of American Painting, créée à Winterthur pour faciliter les recherches sur les rapports entre la peinture améri- caine et la peinture européenne et sur le rôle joué à cet égard par le mezzo-tinto et l'estampe. Cette bibliothèque dispose d'un matériel de recherche important : traités artistiques du X V I I ~ et du X V I I I ~ siècle, catalogues d'expositions et de ventes, photographies, gravures et sources secondaires de références.

Outre ces trois fonds, la bibliothèque possède trois séries de fichiers spécialisés, que le personnel s'occupe activement de compléter ; l'une, la Decorative Arts Reference Library, rassemble des photographies documentaires sur les objets d'art décoratif américain existant dans les collections publiques et privées ; la seconde, l'Index of American Culture, est une collection systématique de renseignements de première main sur les différentes cultures aux États-Unis ; elle est classée scientifiquement et illustrée de photographies soigneusement annotées ; enfin la photothèque est une collection, méthodiquement classée, de 4 o00 diapositifs en couleurs, qui repré- sentent des objets, des pièces d'habitation, des maisons, etc., et qui intéressent Winterthur en particulier et les arts américains en général.

Ces sources d'information sontà la disposition,non seulement des conservateurs et de leurs adjoints, des guides et des étudiants, mais encore des chercheurs accrédités auprès du musée, qui s'y livrent à des études et à des travaux personnels. Les facilités maté- rielles mises à la disposition de ces chercheurs sont encore extrêmement restreintes, mais elles s'accroissent régulièrement et l'on espère qu'elles seront bient6t suffisantes.

36. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR I\ . IUSEU~~, Winterthur, Delaware. Cuisine lam- brisske de sapin. Collection d'ustensiles em- ployts pour la préparation et la cuisson des ali- ments et le service de table au X V I I I ~ siècle et au dtbut du X I X ~ .

36. The Pine ICitchen, a gallery for the display of utensils used in the preparation, cooking and service of food in the 18th and early 19th centuries.

PROGRAMME ÉDUCATIF : VISITEURS

TSOLÉS ET EN GROUPE ; ÉTUDES ET ENSEI-

GNEMENT. Le programme éducatif vise à présenter et à interpréter, à l'intention du public, toute la documentation que les recherches ont permis de réunir. Les moyens employés à cet effet sont les sui- vants : visites guidées de différents genres, expositions temporaires, publications, projections de diapositifs et de films, conférences et séries de leGons.

En raison de ses dimensions et de son caractère intime, le musée fait accueillir ses visiteurs par des guides spécialisés, qui se chargent chacun de quatre per- sonnes au plus; les demandes d'admis- sion doivent être envoyées à l'avance. Le programme prévoit, d'autre part, pour les groupes scolaires - enfants des écoles primaires et élèves des col- lèges - des visites spéciales, axées sur l'étude chronologique de quelques 'salles caractéristiques.

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Les trente-cinq guides du musée ont essentiellement un rôle d’enseignement et leur formation est scrupuleusement assurée dans ce sens. Choisis avec soin pour leur intelligence, leur pondération et l’intérêt avisé qu’ils portent aux arts américains, ils suivent d’abord un cours intensif de sept semaines; après quoi, des conférences mensuelles les encou- ragent à poursuivre leurs études. Les guides sont rétribués; ils ont donc le sentiment d‘être professionnellement res- ponsables dans l’accomplissement de leurs obligations ; mais, en outre, tous se rendent compte que leurs activités allient une vocation personnelle au service de la communauté - et c’est là le plus valable des motifs.

De l’avis de l’auteur, la caractéristique la plus significative des guides, c’est l’en- thousiasme qu’ils montrent pour la col- lection de Winterthur et leur désir de faire partager cet enthousiasme à autrui. Le but que nous nous proposons est précis et ambitieux: il ne s’agit pas seulement que les visiteurs passent une journée agréable à circuler d‘une belle salle dans une autre, il faut encore qu’ils se familiarisent avec les traditions de ce que fut l’Amérique pendant les années où notre nation s’est formée. Nous voulons qu’ils emportent une impression juste et vivante de ce que fut le foyer domestique dans la jeune Amérique et qu’ils voient ce foyer comme un centre d’art où de belles choses faisaient partie de la vie de tous les jours. Car, en dépit des difficultés inhérentes à la mise en valeur d’un continent neuf, marchands, armateurs, savants et membres du clergé avaient le goût et les moyens d‘exiger les plus belles choses, et, ce faisant, encourageaient les artistes et les artisans à donner la pleine mesure de leur talent. Nous espérons que nos visiteurs en viendront à connaître les styles de l’ameublement américain, ainsi que leur évolution aux différentes periodes di! l’histoire des États-Unis, et à mesurer les forces sociales qu’impliquent et que reflètent ces objets. Nous espérons, enfin, qu’ils quitteront Winterthur avec le désir d‘étudier et de mieux connaître l’histoire de l’Amérique et de ses traditions dans le domaine des arts.

La richesse et le caractère représentatif de nos collections font du Musée de Winterthur une source précieuse de documentation pour les recherches et les études de laboratoire. Le premier pas - et le plus important - qui ait été fait dans la voie de son utilisation en grand a été l’établissement, en 19j2, en coopération avec l’Uni- versité du Delaware, du ‘‘Programme de Winterthur relatif à la culture en Amérique dans les siècles passés”.

Au titre de ce programme, cinq étudiants sont choisis chaque année parmi des candidats appartenant à tous les États, pour recevoir des bourses d’études créées sous les auspices du musée. Le montant de ces bourses peut s’élever jusqu’à 4 o00 dollars pour une période de deux ans. Le choix se fonde à la fois sur les qualités d‘autorité et sur les qualités d’intelligence des candidats: une fois leur diplôme obtenu, on espère qu’ils embrasseront à leur tour les carrières de conservateur et de professeur et que, grâce à la formation que ces bourses leur auront permis d’acquérir, ils utiliseront les objets d’art et les objets artisanaux pour illustrer et faire comprendre plus exactement la vie de l’Amérique au cours de l’histoire.

Ces deus années d’études leur permettent d’obtenir le diplôme de licence. Les élèves partagent leur temps entre l’université et le musée: ils suivent des cours de littérature, d’histoire sociale et d’histoire de l’art, tout en faisant une sorte d’appren- tissage au musée même. Des expéditions sur le terrain, des stages et des études individuelles au musée les forment à la recherche, à la connaissance des arts,à l’inter- prétation, au catalogage des objets et à l’administration des musées. La première

37. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR ~ ~ U S E U M , Winterthur, Delaware. Salon chinois. Papier peint ancien reprksentant des scines de la vie chinoise. Mobilier de stylr. Chippendale : de nombreux meubles reflitent l’influence chinoise, Les tentures du X V I I I ~ sikcle sont en soie jaune et verte. 37. Chinese Parlor-the wallpaper is old paint- ed Chinese paper showing scenes of Chinese life. The furniture is in the Chippendale style, many pieces reflecting Chinese influence. The 18th century hangings are of green and yellow silk.

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38. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR hfUSEUM, Winterthur, Delaware. Cette chambre à coucher provient de la maison Pickard, dans le comté de Cecil, Maryland; elle date de 1730 environ. Mobilier de la Nouvelle-Angleterre, du style Reine Anne. Tentures et rideaux de fabrication locale, ornCs de broderies de laine (crewelwork), multicolores. Aux murs, des pan- neaux de broderies de laine. Tapis d’Asie hfi- neure, du X V I I ~ sikcle. j8. The Cecil Bedroom, from the Pickard house, Cecil County, Maryland, about 1730. The furniture, from New England, is Queen Anne period. The bed and window hangings are American crewelwork in polychrome. Crewelwork pictures are on the walls. Carpet is from Asia hlinor, 17th century.

.

I. Sont en vente : Americati Furnitzm, Queria A m e atid Ch@petadale Periods (Meubles amiri- cains des périodes Reine Anne et Chippendale) ; Afiiseum and Gardeta Guide to Wìnferthzsr in the Spritzg (Guide illustrt du Musée et des jardins de Winterthur au printemps),’seconde édition revue et corrigée. En prtparation : Anlericati Fwiiitirre, Classical S;yles of the Federal Period 17Sj-1840 (hleubles amtricains, styles classiques de la période fédérale 1783-1840); et un petit livre illustré sur la collection d’argenterie, qui est le premier ouvrage d’une nouvelle série.

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année où ce programme a été appliqué, le personnel du musée était composé de Joseph Downs et de deux personnes, dont l’auteur du présent article. Nous assurions l’enseignement au musée avec l’aide de spécialistes venus d‘autres musées ou uni- versités. Dès cette époque, le programme était le centre même de notre activité, comme il l’est encore aujourd‘hui, où nous disposons d‘un personnel plus nombreux. En tant que professeurs, nous avions dû réunir pour nos étudiants une documen- tation aussi abondante que possible sur les collections du musée et sur la société qui avait produit les objets exposés. Ce besoin d’augmenter continuellement notre infor- mation pour être à même de répondre aux questions que ne cessaient de nous poser de brillants jeunes esprits nous a amenés à développer constamment et rapidement nos moyens de recherche. I1 est intéressant de noter que ce programme a conduit des jeunes gens à la muséologie, comme d’autres programmes ont exercé une action analogue en faveur des sciences. De leur côté, les boursiers de \VinterthUr ont enrichi

considérablement notre fonds de docu- mentation, grâce aux activités auxquelles ils se sont livrés dans le cadre de leur programme. Une fois diplômés, ils ont fourni des recrues non seulement à notre personnel alors en voie d’accroissement, mais aussi à celui d‘autres musées, créant ainsi des liens professionnels étroits avec des institutions semblables à la nôtre.

Le programme éducatif du musée com- prend encore d’autres activités étroite- ment reliées aux précédentes : plusieurs ouvrages sont en vente ou en prépara- tionl; d’autre part, le musée vend ou loue six séries de diapositifs en couleurs, accompagnés de commentaires détaillés ; enfin, outre les cinq cours qui figurent au “Programme de Winterthur”, le per- sonnel du musée a collaboré cette année à l’organisation d’un cours de perfec- tionnement à l’université du Delaware sur “La vie américaine en 1840”.

ACTIVITÉS PROFESSIONNELLES, ASSO-

CIATIONS ET SERVICES DIVERS. L‘enri- chissement des cdlections du musée, l’extension de ses activités, l’accroissement de son personnel et des ressources qu’il offre se sont accompagnés d‘un développement constant de ses rapports avec les milieux professionnels. Presque tous les jours, des questions d’intérêt commun sont discutées avec des experts venus d’un autre musée, d‘une université, d’une bibliothèque, d’une demeure historique ou d‘une société d’histoire. Quant au personnel du musée, qui compte à présent le bibliothécaire de la nouvelle Waldron Phoenix Belknap Jr. Research Library of American Painting, M. Charles Coleman Sellers, le directeur de l’Index of American Cultures, le profes- seur Anthony N. B. Garvan, les dix boursiers du “Programme de Winterthur” et des membres du corps enseignant de l’université du Delaware, chargés de cours dans le cadre du “Programme de Winterthur’’, il constitue le noyau d’une communauté d’experts occupés à ouvrir de nouvelles perspectives à l’étude des arts américains.

Deux observations pour conclure. Bien qu’il soit l’un des plus jeunes d’Amérique, le Musée de Winterthur, grâce à une heureuse conjonction de circonstances, des ressources et des activités humaines, constitue aujourd’hui, sur le plan professionnel, une force qui permet les plus grands espoirs. Ses activités ne peuvent être considé- rées comme limitées à la seule conservation d’une importante collection; une large place doit y être faite à un vaste programme éducatif, axé sur la collection, qui mobilise toutes les ressources disponibles au service de la recherche, de l’enseigne- ment et des publications. En cinq brèves années, le Musée de Winterthur est devenu un foyer d‘étude de la culture américaine et il aspire à mériter cet hommage d‘un journal des États-Unis : “Winterthur - An Inspiration to America”.

(Traduit de Z’anglais.)

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T H E H E N R Y FRANCIS DUPONT ~. . ’ WINTERTH U R

IVE miles northwest of Wilmington, Delaware, U.S.A., lies a 1,200-acre park F known as Winterthur, so named in 1839 by James Antoine Bidermann, a Swiss immigrant who married the daughter of Eleuthère Irénée duPont. Along a winding road one passes from rolling pasture land dotted with herds of Holstein-Friesian cattle into woodland; beyond a brook and half-hidden by towering oaks and tulip poplars, rises the seven-storey Henry Francis duPont Winterthur Museum (fig. 31), reminiscent of a French château. Surrounding the Museum are extensive azalea plantations and woodland gardens well known to horticulturists (fig. 44).

THE COLLECTION. The Museum represents the culmination of a lifetime of collect- ing by Henry Francis duPont. Since 1923 Mr. duPont has devoted himself to gathering objects used in the American home, especially those made by native artists and artisans. In 1927 he began to build the Winterthur Museum by greatly enlargins his family home and installing original woodwork from old houses in the area between New Hampshire and North Carolina. These rooms he furnished with the antiques he had been collecting, arranging them as they might have stood in the homes where they were originally used. Soon he began to think of his home as a museum where Americans could see how earlier generations had lived and follow the development of their country’s traditions of craftsmanship in architecture and the arts. In 1930 he established the Winterthur Corporation, an educational and charitable foundation, which now administers the Museum. In I 9 j I he conveyed the Museum to this foundation with an endowment for its operation.

As he collected and built, the Museum grew to include about jo,ooo objects dis- played in some 8 0 period rooms and 45 alcoves, corridors and special exhibition rooms located on seven floors. The collections cover the American domestic scene from I 640 to I 840, include representative interiors from ten of the original thirteen colonies, and illustrate important regional characteristics and six major styles of interior decoration within the above-mentioned period (figs. 32-43). Though primarily intended to illustrate the highest standards of the American craftsman, with high-style pieces predominating, the Museum also exhibits an extensive collection of country-made products, Penns ylvania-Germai folk art, miniature objects and toys.

The late Joseph Downs, who served as the first curator of Winterthur after I j years as curator of the American Wing at the Metropolitan Museum of Art, New York, wrote of thGEollection at the time of the Museum’s opening in 195 I : “Winterthur represents the largest and richest assemblage of American decorative arts ever brought together. . . . Here are zoo years of domestic architecture, furniture, textiles, paintings, prints, ceramics and metalwork chosen with the most meticulous regard for their quality and fitness of location, and assembled with impeccable taste. The vast scope of the collections, particularly of the 18th century, gives a new understanding

M U S E U M

by C . M O N T G O M E R Y

- - of and respect for the integrity of American craftsmanship.”

The Museum’s emphasis on the period room rather than the gallery, and its avoidance of barriers, glass cases and information cards help to achieve great realism in recreating the functional context of the objects on display. This realism is further promoted by the ingenious use of flame-shaped electric bulbs which simulate as exactly as possible the appearance of candlelight and by the presence of fresh flowers and growing plants in many of the rooms, enlivening them throughout the year.

SCOPE OF ACTIVITIES. With these collections as a core, the Museum has expanded into a centre for the study of the American arts and cultures. Its staff is engaged in curatorship, research and the creation of research facilities, publication and teaching. Its main concern is with the American arts, before I 840, as a chapter in the develop- ment of the West’s artistic tradition, as an embodiment of American craftsmanship, and as social documents throwing important light on the history of the American people.

j 9 . HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR ~ I U S E U M , Winterthur, Delaware. Le salon Readbourne provient d’une maison construite à Centerville, hlaryland, en 1733. Des panneaux de broderies cannetillées en relief (quill-work) font face au portrait d‘Experience Johnson Gouverneur, par John Wollaston. Mobilier de noyer du style Reine Anne, fabriqut à Philadel- phie vers 1725-1750. 39. The Readbourne Parlor, from a house built in Centerville, Maryland, in 173 5 . Glittering quill-work sconces hang on the will opposite the portrait of Experience Johnson Gouverneur, by John Wollaston. Philadelphia-made walnut furniture in the Queen Anne style, circa 17.27- 1750.

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The significance of these activities and interests is emphasized by two important cultural developments evident in America today. One is the increased interest in our national roots and derivations. Such an interest is natural and necessary as a culture gains maturity and seeks to understand itself. Largely for this reason, hundreds of thousands of Americans are now as never before actively exploring their heritage by reading history, studying collections of Americana, and visiting historic houses, restored villages, shrines and battlefields. The other development is a fresh reali- zation, born of the deeper view of man and culture forced upon us by the cata- clysmic events of our time, that the true place of art is at the centre and not on the periphery of life. It is more than a pastime of princes or an end in itself-it is a necessary language of the human spirit. The conclusion is inescapable : Our culture -any culture-can be fully known only as its art is known, for it is art that reveals a people’s spirit.

This cultural awakening has stindated various significant movements which closely touch the central activities of the Winterthur Museum. One of these has been the movement to preserve, restore and interpret our major historic sites, a movement that is headed by the National Park Service. Examples of this activity are the projects at Valiey Forge, Pennsylvania, Independence Hall, at Philadelphia, Jamestown and Yorktown, Virginia. Akin to this has been the growing concern, fostered by the American National Trust, for the preservation and restoration of historic houses and villages, on the lines of what has been done at Colonial Williamsburg, Virginia, Coopeptown, N.Y. , Old Deerfield, Sturbridge Village, Mass. , and Shelburne. A closely related movement has been the strikingly increased activity of state and local history societies throughout the country. Yet another is the establishment in many of our leading museums of collections of American furniture and furnishings arranged in original period rooms. This movement received its major impetus from the opening of the American Wing of the Metropolitan Museum of Art in 1926, and the latest event in its history was the opening of the Evetyday L$e ila E a r b America exhibit at the Smithsonian Institution, Washington, D.C. Parallel movements have been the enthusiastic discovery, collection and study of American antiques ; the establishment of university courses on the American decorative arts ; the growing tendency to make American art history an independent field of study in the college and university curriculum; serious attention to American folk art, signalized by the reinstallation at Colonial Williamsburg of the Abbey Rockefeller Museum of American Folk Art ; and the renaissance of interest in handicraftsmanship. The reflection of this general trend at the level of the college curriculum is the remarkable growth of the American Studies programmes, while the groundswell of interest felt by the intelligent layman is epitomized in the astonishing success of the publication American i5Teritage.l Concerned as it is with the period room, American arts, crafts- manship and social history, the Winterthur Museum is keenly interested and involved in all these movements, receiving stimulus and inspiration from them and giving to each whatever professional support it can afford.

The overall programme of the Winterthur Museum is guided by a number of basic principles. Its general goal is to promote the broadest possible understanding of the American people through an integrated study of the culture of America in its early formative years , including its European origins. Its specific objective is to contribute to this understanding by creating a centre for the study of the American arts, with the emphasis on town planning, architecture, painting, sculpture and the decorative and graphic arts. Its efforts to this end reflect a threefold conviction : that the study of the arts and of the rôle of the artist and craftsman in society yields important information of historical as well as aesthetic value; that art must be studied within the framework of culture and society-that is, from an anthropological point of view; and that this study should give equal treatment to the major and the so-called minor arts. The latter conviction is based on two beliefs : first, that the art forms of the professional artist represent only a small area in the total aesthetic expression of any culture and that they may be atypical of the art as a whole; and secondly that the main stream of development in the art of the United States of America has been in the hands of craftsmen rather than artists and professional architects, and cannot, therefore, be understood except in relation to such craft forms as furniture, ceramics, glass, silver, pewter, carpentry, masonry, textiles and folk art.

go. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR MUSEUM, Winterthur, Delaware. Le Salon Port- Royal provient d’une maison construite en 1762 à Frankford, près de Philadelphie, Pennsylvanie. Beau mobilier de style Chippendale, fabriqué à Philadelphie. Tapis Kuba ; sièges recouverts d’une soie damasde jaune qui a servi tgalement à faire les rideaux. Appliques murales et lustres anglais de cristal taillé, datant de 1773 environ. 40 . The Port Royal Parlor, from Frankford, near Philadelphia, Pennsylvania, built in 1762. Furnished with fine Philadelphia Chippendale furniture. Kuba rugs and yellow silk damask curtains and furniture coverings. English cut- glass chandeliers and wall lights, about 1775.

I. Anzerìcatz Heritage, the Magazine of History, published every two months. The American Heritage Publishing Co., New York, N.Y., 1947- , 28,j cm. Sponsored by the American Association for State and local History, and the Society of American Historians.

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Just as the collections stand at the centre of Winterthur’s activities, so the analysis of the object as a social document constitutes the core of its research and teaching. This analysis includes research as to authenticity, viz. , identification of maker, date and provenance ; identifi- cation of materials used and techniques employed ; arid interpretation in terms of quality, function and usage. As it succeeds in developing this method, Winterthur will become a laboratory for social hitsory where the potential curator can be helped to acquire the widest pos- sible understanding of American culture as a whole and the history student can become familiar with the nature and significance of the different objetcs.

PLANT ND STAFF. The building hous- ing the Museum is in reinforced concrete and steel, with a stucco exterior. It is fire resistant. Further protection is given by a fire alarm system installed throughout the structure. In addition to period rooms, the present facilities include a paint shop, cabinet shop, classrooms, and offices. Blueprints have been approved for the early construction of a five-storey addition to provide an enlarged visitor’s entrance, an auditorium to hold 3 5 0 , an enlarged visitors’ dining room, eight new period rooms arranged in chronological sequence for maximum instructional convenience, a library, and a research centre.

The staff now numbers IOO men and women (including I 8 members of the cura- torial and administrative staff; I I members of the secretarial staff; 3 z guides ; 29 per- sons engaged in maintenance and custodianship; and I O gardeners) but no mere figures can show the deep interest and affection they all have for the objects in their care. Our goal is to achieve a congenial climate for efficient, harmonious and scholarly team work, an attitude which is stimulated by the circulation, among staff members, of a special monthly publication , the Witzterthm- Neivdetfet-.

CURATORSHIP. As to the fundamental matter of the care and preservation of the collection, our objectives are : to provide the utmost security and best possible care for the collection ; to identify, record, and catalogue the objects ; to examine and compare new objects offered as gifts or for purchase; and to add to the information about the objects in our possession. A capable curatorial staff and maintenance force give devoted service to the demands of this growing collection.

To counteract the wide contrasts in temperature and humidity of the Delaware climate, plans are under way for the air conditioning of much of the building.

Thorough identification of objects is facilitated by the services of a technical laboratory which has made significant progress in experimentation with photo- micrography. The anatomical comparison of wood sections and the study of silver marks and surface wear of metal objects are but two of the matters in which explo- ratory work has been undertaken in this laboratory. In a district dotted with the vast experimental laboratories and research facilities of E. I. duPont de Nemours & Com- pany, it is understandable that the Museum should be committed to the fullest use of the most up-to-date technical research apparatus appqcable to its field.

The ilIz/fezim Cata/ogm of information and of some zo,ooo photographs, under the registrar’s supervision, is growing steadily. As the compilation of the catalogue and the use of the collection in teaching reveal gaps in our holdings, lists are prepared with a view to future purchases.

THE ACCUMULATION OF INFORMATION : LIBRARIES AND RESEARCH. Second in importance only to caring for the collection is the gathering and classification of accurate information describing and interpreting the objects in the collection and the socio-cultural context in which they were made and used. Basically this involves the

41. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR hfUSEUhl, Winterthur, Delaware. Salle des ma- nuscrits, ainsi appelke en raison des nombreux sptcimens de textes snluminés (fraktur) qui ornent ses murs. Sur la longue table ancienne de noyer et de chêne sont posés des livres d‘hymnes et des cahiers enlumints, venant du cloitre d‘Ephrata (Pennsylvanie). Les boiseries anciennes trouvées dans une grande ferme de pierre bátie en 1783 prts de Kutztown, comté de Berks, Pennsylvanie, ont conservé leur pein- ture originale blanche, rouge et bleu jaspé. 41. The Fractur Room, so called after the important examples of illuminated writing which line its walls. On the early walnut and oak stretcher table are illuminated hymnals and exercise books from the Cloisters at Ephrata, Pennsylvania. The woodwork, from a large stone farmhouse built in 1783 near Kutztown, Berks County, Pennsylvania, carries its original white, red, and mottled blue paint.

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42. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR ~ ~ U S E U M , Winterthur, Delaware. Magasin de porcelaine - anciennement magasin d'apothi- caire de Fredericksburg, Virginie, datant de I 800 environ. Collection de porcelaines chi- noises fabriqutes principalement à l'intention des amateurs américains: services de table et animaux de porcelaine; au fond, deux pagodes de jardin. Au premier plan, des chaises chinoises de bambou encadrent une statue de chien grandeur nature. 42. The China Shop interior-formerly the Bond Apothecary Shop from Fredericksburg, Virginia, about 1800. Collection of Chinese porcelain, largely made for the American market, on the shelves, including dinner services, Chinese geese, and a pair of garden pagodas at the rear. Chinese bamboo chairs in the fore- ground flanking the life-size figure of a dog.

43. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR hhsEuhr, Winterthur, Delaware. Escalier de Montmorenci, construit près de Warenton, Caroline du Nord, en 1822. .Mobilier Sheraton des Etats de New York et du Massachusetts. Tapis de Turquie. Bibelots de porcelaine chi- noise fabriqués pour l'exportation en Amérique. 43. Staircase from bfontmorenci, built near Warenton, North Carolina, in 1822. Sheraton furniture from the States of New York and Massachusetts. Turkey carpet on the floor. Chinese American-trade export porcelain orna- ments.

2.

3.

In

enlargement of the library holdings of primary and secondary sources in both published and manuscript form and the development of special files and photo- graph collections. It also involves a continuous extension of knowledge about the objects, with one goal constantly before us : to get information out of the minds of men on to cards and indexes stockpiled in readily accessible form for all to use.

The library holdings consist of three main collections : I. The Museum Library (10,000 volumes

and a subscription list of z j period- icals), including general works on American architecture and the decora- tive arts ; sources of design ; technical analysis of production; social history backgrounds (travel journals, local histories, genealogies, etc.) ; and basic research tools. These holdings are

being extended in close co-ordination with the library of the University of Delaware. The Joseph Downs Manuscript Library of original documents and microfilm bearing on the works of American artists and craftsmen prior to I 840. It specializes in household inventories ; shop inventories ; bills ; trade cards ; advertisements of craftsmen, especially those producing household furnishings ; account books and letter books of craftsmen ; and other miscellaneous documents throwing light on the domestic,social,and economiclife of the period covered by the Museum collection. The Waldron Phoenix Belknap Jr. Research Library of American Painting, estab- lished at Winterthur to encourage exploration of the relationship between Ameri- can and European painting, and the role of the mezzotint and the print in that relationship. It provides such material for research as 17th- and 18th-century works on art theory as well as exhibition and sales catalogues, photographs, prints, and secondary sources. addition to these three libraries, there are three specialized information files on

which the staff is actively engaged, viz., the Decorative Arts Reference Library, consisting of photographs of documented American decorative art objects in public and private collections ; the Index of American Cultures, a systematic accumulation of first-hand information bearing on American cultures , scientifically filed and illus- trated by carefully annotated photographs ; and the Slide Library, a classified collec- tion of 4,000 coloured slides of objects, rooms, and houses relating to Winterthur and the American arts in general.

These information resources are available not only to the Museum staff, guides, and fellows, but also to accredited scholars engaged in independent study and research. Physical facilities for such study are still severely Limited, but are being steadily enlarged and will, we hope, soon be ample.

EDUCATION : VISITORS AND TOURS, STUDY AND TEACHING. The educational pro- gramme seeks to present and interpret to the public all information gathered through research. It does this through guided tours, exhibits and displays, publications, slides, films, lectures, and courses of study.

Because of the intimate nature of the Museum and its size, it is shown by trained guides to visitors in groups of not more than four. Appointments for tours must be made in advance. For school and college classes, special tours which emphasize the chronological study of a few representative rooms are now part of the Museum programme.

The function of the Museum's 3 5 guides is conceived to be essentially teaching, and their training is conscientiously pursued. Carefully selected for intelligence, poise and an informed interest in the American arts, they are first given an intensive

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seven weeks’ course, and are then stimulated to further study by means of monthly lectures, etc. The guides are paid and feel a professional responsibility for their duties; but in addition, they all feel that their- activities represent a combination of community service and personal vocation-the dnest of all motives. In the writer’s view, indeed, the distinguishing characteristic of our guides is their enthusiasm for the Winterthur Collection and their desire to share it with others.

Our goals for the visitor are specific and demanding : We want him not only to have a happy, pleasant day as he walks through one beautiful room after another, but also to become acquainted with the traditions of American life during our country’s formative years. In particular, we want him to carry away an accurate and vivid impression of the early American home and to see that home as an art centre where objects of beauty were a part of everyday life. For, despite the handicaps inherent in the settlement of a new continent, colonial merchants, shipbuilders, scholars, and clergy had the means and perception to demand the best, and in so doing, encouraged artist and artisan to use their talents to the full. We hope that our visitor will come to understand American furniture styles and their development and to relate them to successive periods of American history, and that he will appreciate the social forces which the objects reflect and imply. Finally, we hope he will leave Winterthur eager to study and learn more about America’s history and her tradition in the arts.

The inclusive and representative character of the collections at Winterthur make it a valuable source of laboratory study and research. The first and most important step taken to utilize it for this purpose was the establishment in 1952, as a joint enterprise with the University of Delaware, of the Winterthur Programme in Early American Culture.

44. HENRY FRANCIS DUPONT WINTERTHUR bIusEuhr, Winterthur, Delaware. Une allCe bordie d‘azalbes blanches sous d’immenses coniftres, dans les jardins de Henry Francis duPont, qui entourent le musée. 44. White azaleas border a walk beneath towering evergreens in the gardens of Henry Francis duPont, surrounding the hhseum.

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I. On sale ; Anzerìcata Fimziture, Queen Amie and Chippendale Period, and the illustrated Mziseim and Gardeta Guide t o Vitzterfhiir ita the Spritg, second revised edition. In preparation :

Americati Fzirttititre, CIassical S g h of the Federal Period 178j-1840, and an illustrated booklet on the silver collection, the first of a series.

Five students are selected from nation-wide applications each year for appoint- ment under the Programme and are awarded fellowships established under Museum auspices. These fellowships carry grants up to $4,000 for a two-year period of study. In screening applicants, equal emphasis is placed on qualities of leadership and intel- lect, for it is hoped that upon graduation these students will fill the need for curators and teachers trained professionally to utilize objects for the better understanding and portrayal of life in America’s formative years.

In this unique two-year course of study leading to a Master of Arts degree, students divide their time between the University and the Museum, with courses in literature, and social and art history on the one hand, and what amounts to an apprenticeship at the Museum on the other. Through field trips, seminars and individual study projects at the Museum, the students gain experience in research, connoisseurship, cataloguing, interpretation and museum administration.

In the first year of the Programme, our Museum staff consisted of Joseph Downs, and two other people including the author of this article. \Ve did the teaching at the Museum with the aid of visiting scholars from other museums and universities. But even then, the Programme was the heart of our activity, as it is now, when we have a larger staff. As teachers, we have had to organize for presentation to our students as much information as possible about the collection and the society which produced the objects in it. This pressure to learn more in order to answer the continual ques- tioning of bright young minds has prompted rapid and continuous additions to our resouFces for research. Of especial interest is the fact that the Programme has brought young people into the museum field just as other programmes have done for the scienies. The Winterthur Fellows, for their part, have, through their curricular activities, added substantially to our fund of information; and as graduates, they have Bupplied recruits for our growing staff as well as for that of other museums -thus creating close professional ties with sister institutions.

The Museum’s educational programme covers other closely related activities : Publications already on sale, or in preparation ;1 and the sale and renting of six series of coloured slides furnished wjth detailed scripts. In addition to five courses given for the Winterthur Programme, the Museum staff collaborated this year in offering a university extension course on “American Life to I 840”.

PROFESSIONAL ASSOCIATION, ACTIVITIES AND SERVICES. The growth of the Museum’s collection, activities, staff, and faciJities has been accompanied by a steady increase in its professional associations, interests and services. Almost daily, mutual problems are discussed with visiting scholars from a museum, university, library, historic house or historical society. Meanwhile, the Museum staff, now enlarged by the librarian of the new Waldron Phoenix Belknap Jr. Research Library of American Painting, Charles Coleman Sellers, and the Director of the Index of American Cultures, Professor Anthony N. B. Garvan, the ten Winterthur Programme graduate students and members of the University of Delaware faculty engaged in teaching under the Winterthur Programme, constitute the nucleus of a community of scholars pioneering a new approach to the study of American arts.

In conclusion, two observations may be made. First, although Winterthur is one of America’s youngest museums, it has, through a happy union of opportunity, resources and readiness, already developed promising professional momentum. Secondly, our activity can no longer be regarded as merely the custodianship of a great collection but must also be recognized as a broad educational programme-with the collection as its hub-in which every available resource is brought in and used for research, teaching, study and publication. In five short years, Winterthur has become a promising centre for the study of early American culture. Its aspiration is to deserve the compliment of a recent newspaper headline : “Winterthur-An Inspiration to America”.

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