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UrbanismThe factors of change in space production of three

ksours [...] • A. Mebarki, S. Salem Zinai, W. Hamma

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THE FACTORS OF CHANGE IN SPACE PRODUCTION OF

THREE KSOURS IN THE SAHARAN ATLAS OF ALGERIA

Abdelkhaliq MEBARKIAssistant professor, PhD student, Arch, University of Science and

Technology of Oran, Faculty of Architecture and Civil Engineering,Department of Architecture, email: [email protected]

Souria SALEM ZINAIProfessor, Dr, Arch, University of Science and Technology of Oran, Facultyof Architecture and Civil Engineering, Department of Architecture, email:

[email protected]

Walid HAMMALecturer, Dr, Arch, Abu Backr Belkaid Tlemcen University, Faculty of

Technology, Department of Architecture, email:[email protected]

Abstract. Changes in space production and space utilization, in the Ksourregion of Algeria was studied in three traditional Saharan agglomerations(called Ksour). The phenomenon of changes and/or evolution from theancient models seems to have different degrees. Although, taking differentforms, some changes are gradual; others are radical from the ancientmodels of habitat in this region of North Africa. To study the factors behindthese changes, a sample of three agglomerations (Ksour) in the west of theSaharan Atlas in Algeria, was taken. The study revealed that the changes inspace production and space utilization were undertaken in the traditionalold city (intramural), as well as, in the new extension. The threeagglomerations of the study followed the same trend of evolution, withsome divergences in the degree of change. These changes are mainly due tosocio-economical and cultural factors that affected the region during thelast few decades. The predominant of these factors are demographical.

Key words: vernacular architecture, ksour, production of space, mutation,society.

1. Introduction

Un des avantages majeurs de l’habitattraditionnel est son originalité; uneoriginalité qui s’exprime dans l’emploides matériaux, l’adoption des formes,l’utilisation rationnelle des espaces, lafonction, le rôle et l’utilité de chaqueconstruction (Lawrence, 1983; Iravani et

al., 2009; Fernandes et al., 2015; Grontoft,2015; Gulzar et al., 2015; Ismael, 2015).Nous sommes devant un habitatvernaculaire qui a pour point de départles besoins et pour finalité la satisfactionde ses besoins, ainsi que l’application dessavoirs faires humains. Le bâti estconsidéré comme un vecteur d’une

• Urbanism. Arhitectur . Construc ii • Vol. 9 • Nr. 3 • 2018

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culture constructive (Bader et Mahran,2015; Balliana et al., 2016; Batman etDemirel, 2016 ; Edwards, 2011; Erem etal., 2016).

Dans L’Atlas saharien algérien, l’art deconstruire se traduit par la variété desarchitectures tant au niveau de la richessedes formes construites, de l’emploimaîtrisé des matériaux puisés dans lanature environnante, du matériel et destechniques de construction ancestralesqu’au niveau de l’exploitation et del’organisation de l’espace, de conformitéaux normes d’organisation sociale et desefforts consentis en main-d’œuvre et enénergie (Ziebarth, 1990; Zhang et al., 2010;Maudlin, 2010; Zhen et Zai, 2015; Misra,2016).

Ces villes constituent aussi les traces dessavoirs, modes de vie et cultures deplusieurs générations. Hassan Fathy aconstaté que tout peuple qui a produitune architecture a dégagé ses lignespréférées qui lui sont spécifiques tels que,sa langue, son costume ou son folklore,ont produit sur toute la terre des formeset des détails architecturaux locaux, et lesconstructions de chaque région étaient lefruit merveilleux de l’heureuse alliancede l’imagination du peuple et desexigences de l’espace (Yun, 2014;Molodin, 2016; Najimi, 2016; Van DerMerwe, 2016; Upadhyay et Srivastava,2016).

L’air géographique de notre études’étende sur les monts des ksour, qui estconstituée de plusieurs agglomérationstraditionnelles, appelées ksours dans lapartie Ouest de l’Atlas saharien, il s’yperpétuait un modèle d’habitat ancestral,à la fois lieu de l’existence familialeélargie et centre de l’activité économique.

1.1. Limites géographiques de l’étude

La présentation du cadre naturel ethumain des agglomérations étudiées neserait significative que si elle s’insèredans une présentation globale de larégion des monts des ksours.

Les monts des ksours situés à l’ouest del’Atlas Saharien, qui est constitué demontagnes très anciennes, datant del’éocène. Fragmentées d’Ouest en Est parl’érosion, ces chaînes montagneuses(monts des Ksour, djebel Amour, montsdes Ouled Naïl, M’zab, djebel Aurès)abritent des oasis aux pieds de leurscontreforts (Fig. 1).

La partie occidentale de l’Atlas saharien,appelait les monts des ksour s’étend dela frontière Algéro-marocaine jusqu’audjebel Amour. Ce nom leur vient de laquarantaine de villages fortifiés qu’on yrencontre. Ils sont parcourus entre leshauts plateaux et le Sahara, par lestribus nomades, d’un peuplementsédentaire très ancien. Du Sud-Ouest auNord-Est, on dénombre les sept ksoursde Figuig, (Laâbidate, Lamaïz,Hammam Foukani, Hammam Tahtani,Loudaghir, Ouled Slimane et Zenaga),qui sont marocains.

En Algérie, ceux de Béni-Ounif, Moghrar-Foukani, Moghrar-Tahtani, Sfissifa, AÎn-Sefra, Tiout, Asla, Chellala-Dahrania,Chellala-Gueblia, Bou-Semghoun, Arba-Foukani, Arba-Tahtani, El-Abiodh-Sidi-Cheikh, Sidi-el-Hadj-Ben-Ameur,Kérakda, Ksar Lahmar, Mécheria Sghira,Ghassoul, Brézina, Stitten, Ksar de BentEl Khass, Ain El Orak, Sidi Haddj Eddin,El-Quidiane, Boualem, Sidi Ahmed-Bel-Abbés, El-Maya, Makena, Khellaf, Sidi-Tifour et Sidi-Slimane (Fig. 2). Dans cetterecherche, on va étudier que les ksourssitués dans le territoire algérien.



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Fig. 1. La partie ouest de l’Atlas saharien Algérien, qui représente l’espace géographique de l’étude.

Fig. 2. Les principaux ksour dans le territoire des monts des ksour partie algérienne.


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Fig. 3. Les trois agglomérations d’étude.

1.2. Délimitation et critères du choix ducontexte.

L’espace que nous venons de décrire ci-dessus est très vaste, nous avons opté enpremier lieu au découpageadministratif, on a pris alors desenchantions de la wilaya d’El Bayadh etde la wilaya de Naama. Dans ces deuxwillayas nous avons choisi pour étudierce phénomène les trois sites qui sontAin Sefra, Tiout et Boussemghoune. Lestrois agglomérations représentent lesgrandes catégories de changement,selon notre classification, qui s’opèresur la production de l’espace dans lesvillages des monts des ksour. Une desraisons essentielles du choix, résidedans la proximité géographique entreles trois agglomérations, cette proximitéest environ de 50 a 60 Km entre eux(Fig. 3).

Le premier cas, est celui d’Ain Sefra (lechef-lieu de daïra, wilaya de Naama), quiest caractérisé par le mode detransformations, qui s’opère au niveauinterne du ksar (changement intra muros),c’est l’agglomération qui contient le plusgrande nombre d’habitant dans ce vasteterritoire. Ain Sefra a des potentialitéséconomiques importent, vu qu’elle estsituée sur un carrefour d’échangecommercial important (la route nationaleN6 relient Oran - Bechar, et la routenationale N47 Ain Sefra – El Bayadh ). Dupoint de vue composition sociale, ellecontient une hétérogénéité de population(les ksouriens, Ouled sidi Boudkhil, lesnomade sédentaire, et El Amour).

Le deuxième cas, est ce lui de Tiout (cheflieu de commune, wilaya de Naama),dans lequel, on constate les



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transformations du mode de productionde l’espace externe au ksar (changementextra muros). Cette extension estdécoupée en deux entités, a cause descontraintes naturelles (la palmeraie, etl’oued). Sur le plan sociologique, lapopulation de Tiout était composée deplusieurs tribus en majorité nomadessédentarisé les Mjadba, et une minoritéKsourienne berbère.

Le troisième cas, est ce lui du ksar deBousemghoune (chef lieu de daïra,wilaya d’El Bayadh), qui a vécu destransformations dans la production del’espace, à l’extérieur du ksar(changement extra muros), où on constateune certaine conservation de l’ancienksar, malgré les transformations qui ontété faites au niveau externes du ksar(l’habitat nouveau). La spécificité du ceksar est aussi religieusequ’administrative, un pole sacré trèsimportant au niveau international, avec laprésence de la Khalwa de sidi AhmedTidjani, c`est à Boussemghoune, dit-on,qu`il a eu la révélation et ce dans sacélèbre Khalwa du Ksar. Sur le plansociologique, la population deBoussemghoune est composée purementdes Ksouriens Berbères.

1.3. Problématique et hypothèse

Actuellement, nous ressentons partoutune diminution dans la qualité del’environnement urbain, comme l’attesteChristian Norberg-Schulz: la crise de laville réside dans la qualité de l’espaceurbain produit, l’espace urbain qui estconsidéré comme étant le témoin d’unpassé historique remarquable et la preuvedu genre créateur de nos ancêtres. On asouvent constaté que l’histoire s’esttoujours écrite dans l’espace, souventdans les villes, a légué les bâtiments oùelle se déroulait, bref, s’est inscrite dans lapierre (Philokyprou, 2011; Terzi et al.,

2014; Šiožinyt et al., 2014; Pop et Julean,2015; Saradj et al., 2017),.

Les recherches sur l’habitat traditionnelnécessite une équipe pluridisciplinaireelles ne devraient pas se limiter auxtechniques et aux matériaux deconstruction seulement, mais aussi etsurtout à l’intervention de l’esprithumain et comment permet-il à l’humainde résoudre avec intelligence etrationalisme les difficultés que posent laconception, l’aménagement et laréalisation de son habitation, ainsi que ledevenir de celle-ci (Christopher et Qian,2016).

Le tissu traditionnel ksourien n’échappepas à cette règle. On observe que sonévolution a pris des nouvelles formes, quise caractérisent par :

Un débarquement des nouveauxgroupements d’habitation à distanceou en lisière de l’ancien tissu.Une dégradation de l’ancien ksarcomme touts les noyaux historiquesalgériens à travers plusieurs phasesd’aménagements urbains et detransformations spatiales.Une réappropriation de l’espacetraditionnel.Des nouveaux matériaux deconstruction concurrencent pour nepas dire remplacent les matériauxtraditionnels.Une nouvelle vision sur l’espacehabité: d’un espace qui a englobébeaucoup d’activités domestiques enrelation avec le secteur primaire, à unespace de fonctions limitées.

A partir de cette problématique, nousnous sommes posés deux questions quisont les suivantes :

A quoi sont dus ces changementsdans la production de l’espaceksourien ?


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Quel est le degré de ces changementsarchitecturaux et urbains dans laproduction de l’espace ksourien, aveccette nouvelle conception, et usage del’espace chez les citadins et lesplanificateurs ?

A partir de ces questions les hypothèsesémises sont :

L’espace ksourien est régi par desnormes sociales, culturelles, etéconomiques qui lui sont propres, laréduction même partielle, oul’affaiblissement de ces normes est ledéclenchement logique d’unprocessus de changement dans laproduction de l’espace.Tout ce changement est un passagegraduel de façon lisible d’un systèmede production de l’espace vers un autre,il s’agit d’un espace en pleine mutation.

1.4. Méthodologie

Notre Méthodologie de travail comprenddeux volets. Le premier volet seraconsacré à l’analyse du cadre physique etétat du lieu de l’espace ksourien(architectural et urbain), l’approchestructuraliste basée sur la typo-morphologie et une approche paysagèrecomplémentaire pour la lecturepaysagère des ksour (avant et après lesmutations physique).

Le deuxième volet sera consacré àl’analyse des données immatérielles de lasociété ksourienne basée sur une enquêtedes mutations socio-économiques,comme indicateurs pour la vérification denos hypothèses. Cette enquête seraétablie à l’aide d’un formulaire qui serarempli directement par les résidants. Ilcomportera quatre axes.

Le premier axe comportera des questionssur les données personnelles qui sont lessuivantes :

L’âge (20-30, 30-40, 40-50, 50-60, 60 etplus).- Etat civil (célibataire, divorcé, séparé,marié sans enfants, marié avecenfants, grand père avecenfants/petits enfants, grand père quivit seul).Niveau d’instruction (sans, étudescoraniques, niveau primaire, moyen,secondaire, supérieur).Nombre de famille par maison.Nombre de personnes par famille.Nombre d’enfants par famille 16 anset moins (nombre d’enfants scolarisés,nombre d’enfants scolarisés auCEM/Lycée).Si les enfants sont non scolarisés, quesont les causes (éloignement, autre àpréciser).Type d’habitation (constructiontraditionnelle dans le ksar,construction nouvelle dans le ksar,construction nouvelle hors ksar enauto-construction, constructionnouvelle hors ksar d’un programmeétatique).Habitez-vous dans une maisonindividuelle, ou avec autre familiale ?(familiale, individuelle).Après leur mariage, vos enfants sont-ils restés avec vous ? (oui, non).Si oui, combien sont-ils restés avecvous ? (quelques mois, quelquesannées).

Le deuxième axe comportera desquestions sur les activités économiquesqui sont les suivantes :

Occupation actuelle.Occupation précédent.Dans le cas de la double occupation(occupation principale, occupationsecondaire).Pour quoi avez-vous changé d’activité? (sécheresse, diminution des réservesdes terrains agricoles, problème



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d’héritage, le travail actuel est plusrentable, revenu et retraite garantis ourevenu suffisant).Salaire actuel.D’autres sources de revenu mensuel(montant de retraite française,montant de pension moudjahid,montant d’activité agricole, montantd’activité commerciale ou artisanale,montant d’activité traditionnelle devotre épouse, filles).Nombre de personnes occupés dans lemême foyer.Quelle activité domicile continuez-vous à exercer ? (travail de lainetapisserie/ djellaba, moulintraditionnel, élevage bovin / ovin/poules)Dans le cas de cessation d’activitédomicile, que devient l’espace qui luiy a été réservé ?Avez-vous travaillé on dehors devotre agglomération ? (oui, non)Si oui, ou’ ? (chef-lieu de wilaya, villesde Sud, villes de Nord).Durée du déplacement ?Considérez-vous que l’état de votrehabitation c’est dégradé durant votreabsence ? (oui, non)Si oui, qu’avez-vous fait ?Quelles sont les raisons de votreretour au ksar ?

Le troisième axe comportera desquestions sur les aspects culturels quisont les suivantes :

Pour vous, vivre avec la grandefamille est devenu de plus en plusrare ? (oui, non).Vos origines sont (Ksouriennes,Famille nomade sédentarisée)Préférez-vous faire vos prières dans lamosquée du ksar ou dans la nouvellemosquée ? (ancienne, nouvelle).La mosquée de votre ksar est-elle enbon état ? (oui, non, acceptable)

Si oui, es-ce-que vous l’entretenezrégulièrement ?Qui est chargé de cet entretien ? :Toute la population du ksar, desvolontaires, association, APC).Possédez-vous (radio, téléviseur,parabole, climatiseur, machine à laver,internet, téléphone, téléphoneportable).

Le quatrième axe comportera desquestions sur les aspects sociaux qui sontles suivantes :

Pour accéder à votre maison préférez-vous l’ancien système (hiérarchisationdes l’espaces), ou le nouveau (de larue à la maison) (Ancien, nouveau).Avez-vous une « skifa » dans votremaison ? (oui, non).Avez-vous un « haouch » dans votremaison ? (oui, non).Si non, a-t-il été supprimé ? (oui, non).Dans votre nouveau quartier, es-ce-que vos voisins sont de la mêmefamille ou tribu? (oui, non).Si oui (de la même famille, de lamême tribu).Est-ce-que vous faites encore de la «Touiza » (système d’entraide social)pour la construction ou l’entretins devos maison ? (oui, non, un peu).D’après vous, pour quoi le gensrestent vivre dans le ksar ? (pauvre,habitude, à côté de leur travaille).Comment avez-vous acquis votremaison ? (location, achat, don,héritage, construite par vous-même).Avez-vous bénéficié de l’aide de l’Etat? (oui, non).Si oui, dans le cadre de quelprogramme ? (social, participatif,rural, auto construction).Si c’est de l’auto construction, es-ceque ? (avec permis de construire, sanspermis de construire, avec permismais non respecte).


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Es-ce-que vous avez une maison dansl’ancien ksar ? (oui, non)Quel est l’état de votre maison du ksar? (bon, moyen, en ruine)De quoi avez-vous besoin pour larénover ? (les moyens matériels, lesmoyens financiers, héritage, pasintéressé).

2. Etat des lieux et constatation

Le phénomène de permanence des tissustraditionnels a été toujours considérécomme constant, mais cette constance estrelative car l’histoire du bâti nous révèledes mouvements de transformation et dudynamisme, parfois rapide, d’autres foismoins rapide (Salavador et Luisito, 2006).Ils se caractérisent selon les circonstancesde l’époque par sa particularité ou sarationalité.

Dans cette même dynamique dechangement, l’espace bâti ksourien a vuedes transformations parfois, dans lacontinuité, d’autres fois dans une rupturetotale avec le tissu traditionnel.

2.1. Les changements au niveau du bâti

Ces mouvements s’accompagnent d’unimportant renouvellement du stylearchitectural, les matériaux deconstruction (Amy et Danlin, 2016), maiscela par plusieurs étapes, or cerenouvellement se traduit presquetoujours par une nette amélioration duniveau de l’habitat, les modalité peuventêtre multiples, une des plus fréquentesétant le passage en deux temps : d’abordremplacement de la maison introvertie enterre crue et tranche de palier (matériauxpurement naturel), par une maison enpierres et tuiles, avec un stylearchitectural extraverti; puis le passagede celle-ci à une maison plus moderne,suivant un modèle largement répondu :parpaing, poutre et dalle en béton (Fig. 4).

Fig. 4. Le renouvellement du style architectural aplusieurs étapes (A, B, C).

Il y a là perte de certains éléments de laqualité de la vie (isothermie de la terre etde la pierre); mais ce nouvel habitat permetl'accès au confort suivant les normes envigueur aujourd'hui (maison spacieuse,propreté, adduction d'eau et d'électricité); ilest signe de promotion sociale.

2.2. Les changements au niveau urbain

Ce renouvellement du type d’habitattraduit un phénomène d'urbanisation del'habitat ksourien, la notiond’urbanisation étant comprise dans lesens de pénétration de modèles urbainsdes grandes villes dans les campagnes. Lefait se manifeste dans les constructions,qui empruntent beaucoup à la ville(étages, hangar, balcon, terrasseremplaçant la cour). Il est vrai égalementdans l'urbanisme de toutes les petiteslocalités, qui rivalisent à se doter delarges avenues, d'éclairage publicagressif, de mobilier urbain et dequelques immeubles. (Fig 5; Fig 6; Fig. 7).

2.3. L’enquête de terrain

Une pré-enquête nous a permis d'un partd'identifier les arrondissementssusceptibles d'être parcourus, et d'autrepart de prendre contact avec certaines



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personnes qui ont vécu lestransformations des ksours.

Fig. 5. Exemple d’une ruelle dans l’ancien ksar deBoussemghoun.

Fig. 6. Exemple d’une rue de la nouvelle extension

de Boussemghoune.

Fig. 7. Etat des lieux, Tissu urbain de la nouvelleextension par-rapport au Ksar de Boussemghoune.

Ensuite, un pré-test qui a été la mesurepréalable et qui nous a permis de releverles insuffisances éventuelles etimperfections liées aux questions. Aucours de cette phase, nous avons vérifié lavalidité des questions et des thèmes deguides d'entretien.

Enfin, deux modes ont été adoptés pourl'enquête proprement dite: l'enquête parquestionnaire et celle par entretien. Nousestimions que l'une sans l'autre ne seraitsuffisante à elle seule pour pouvoirappréhender la profondeur desdimensions de nos questionnements.

La passation du questionnaire s'esteffectuée par les chercheurs eux même,selon la technique de face à face, sur unéchantillon d’habitants des agglomérationsétudiées (N= 250). La seconde démarche aconsisté en des entretiens individuels semi-directifs. Ils nous ont servi à recueillir desopinions aux prés des habitants desagglomérations ksouriennes.

Après avoir obtenu un rendez-vous parpersonne interposée auprès desdifférentes personnes concernées parl'enquête dans chaque agglomérations,généralement les entretiens durent,environ trente à soixante minutes. Lesentretiens ont été enregistrés puisretranscrits intégralement de manière àen analyser les contenus.

L'utilisation de l'enquête par questionnaire,nous a permis d'appréhender l'importancequ'accordent les habitants à leurs ksourspar des degrés différents.

3. Analyse et discutions des résultats

3.1. Les mutations sociales et la disparitionprogressive de la famille étendue.

Notre enquête a démontré que la notionde famille étendue ou la grande famille


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(plusieurs familles sous le même toit) estprogressivement, entrain de disparaitre(Tableau 1).

Tableau 1. Nombre de familles par maison.

Nombre defamilles /maison

Unefamille

Deuxfamilles

Troisfamilles,et plus

Pourcentagede réponse (%) 70 % 25 % 5%

Cette tendance vers la famille réduite, estle résultat de plusieurs facteurs socio-économique (Ernstson, 2013). La baisserelative de l'activité agricole dans lesrevenus globaux en soit une causemajeure (Moya, 2000), car l'emploi salariéa pour corollaire des habitudesd'indépendance. Or, le salaire decomplément est désormais une nécessitéengendrée par une pressiondémographique d'autant plus sensibleque les terroirs irrigués ne sont guèreextensibles.

L’explication de ce phénomènequ’avançaient Jean BISSON et MohamedJARIR (1986) dans les ksour et la sociétéde Gourara, nous parait logique, dans lecas où le jeune surtout dès l'instant où ilse marie deviendra un chargé de famille,aura tendance à se construire une maisonhors du ksar, s’achètera un véhicule(garage) , aménagera un local destiné àune future conversion dans le commerce,et habituellement un jardin.

Cette rupture dans le mode d'habiter quiconcrétise l'affaiblissement des liensfamiliaux est inséparable du désir debénéficier d'un réel confort domestique(les femmes y sont particulièrementsensibles et la pression qu'elles exercentpeut être déterminante) tout enpermettant d'étaler plus largement sonindépendance nouvelle. Affirmer auxyeux de toute sa réussite sociale est sansaucun doute le moteur le plus puissant et

c'est bien pourquoi les premiers à avoirfranchi le pas ont été les esclaves (lestraditionnels jardiniers des oasis).

Un fait est certain: l'installation extra-muros est désormais le souhait de lamajorité des ksouriens qui sont restésencore dans le ksar (par le sondage),même ceux qui restent les plus attachésaux règles de la vie collective, commeceux du Gourara (Tableau 2).

Tableau 2. Pourcentage des personnes quifavorisent la maison individuelle (une seule famille)

Le souhait de vivreavec les autres

familles dans lamême maison

Avecd’autresfamilles

En uneseule

famille

Pourcentage deréponse. (%) 27% 73%

3.2. Les investissements étatiques dans lesecteur d’habitat, un moteur révélateur

L’état est intervenu en créant deslotissements de recasement auprès decertains ksours et dans la foulée, d'unefaçon plus générale, en autorisant ladistribution de lots de terrain sur lesterres kbila (collectif des tribus) auxprofits des familles qui manifestaient ledésir de sortir des ksours et de changer cemode de vie.

En deuxième partie, les habitantsprofitaient de l’aide financière, pourconstruire ou acheter leurs logements,dans le cadre de l’habitat rural, ouparticipatif ou social. Généralement, c’estdes logements à plan type F3 avec dessurfaces qui varient entre 65m² a 80m². Lafigure suivante (Fig. 8) représente le tauxde bénéficières de l’aide de l’Etat dans lesecteur de l’habitat, qui s’élève à 68 %,contre 32 % qui n’ont pas bénéficier d’uneforme ou une autre aide étatique. Cesprogrammes d'habitat n'ont jamaisrespecté l'ancien tissu traditionnel. Alorsque normalement ces opérations doivent



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renforcer les valeurs patrimoniales,preserver les caracteres de la villehistorique et opter au maximum pour lareutilisation des bâtiments (Claire. W Het Martin J M, 2015).

Fig. 8. Le pourcentage des bénéficiers de l’aide del’Etat selon notre échantillon.

3.3. Les systèmes d’entraide sociale.

La forme la plus répondue du systèmed’entraide dans la société ksourienne estcelle de la Touiza, qui est une formed’entraide dans les activités quotidiennes,tels que la construction, l’agriculture et lenettoyage des quartiers.Notre enquête a révélé une disparitionprogressive et très importante de lapratique du système de Touiza, vu que 70% de notre échantillon ne pratique plusde Touiza, 20 % la pratiqueoccasionnellement et uniquement 10 % lapratique toujours (Tableau 3).

Tableau 3. Taux de la pratique de la Touiza.La pratique de la

« Touiza »Oui Non Un peu

Pourcentage deréponse. (%)

10% 70% 20%

La diminution de la pratique de cesystème est due principalement àl’intervention de l’Etat dans les secteurstraditionnellement sujets à la Touiza (Fig.9). Le nettoyage des quartiers est devenuune des tâches assumées par lamunicipalité.

Les tâches agricoles ont été allégées parles différents programmes et reformes dumonde agricole, depuis la révolutionagraire des années 1970 au programmesde soutien à l’agriculture des années2000.Le logement est un autre domaineou l’Etat est intervenu via différentesactions, tels que le logement social,participatif, ou le logement rural. Tousces interventions de l’Etat ont fait que laTouiza est devenue de plus en plus raredans les domaines à caractèreéconomique. D’autres domaines àcaractère socioculturel ou religieux,demeurent toujours sujets d’entraide,telle que les mariages, les décès, et lesfêtes traditionnelles (El-Ouadda).

Fig. 9. Taux de la pratique de la Touiza.

4. Conclusion

La comparaison de l’évolution de l’espacedans les trois agglomérations étudiéesnous révèle que dans cette dynamiqued’évolution, nous constatons que leséléments de changement communs entreles agglomérations sont plus nombreuxque les éléments de divergence. Aussidivergentes que ce soit, les troisagglomérations suivent le mêmecheminement, et la même logiqued’évolution, avec un décalage de degréde changement qui classe Ain-Sefra dansun stade avancé de mutation spatiale (Lei


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and Jackelyn, 2016), suivie par Tiout endeuxième position, puis Boussemghouneen dernier position. Ce processus dechangement, est évolutif dans les troisagglomérations.

Les mutations socio-économiques qu’ontvécu les agglomérations étudiées ontengendrés de transformations nonseulement sur le côté humain, mais aussisur les aspects matériels de la société,d’où il est recommandé une planificationstratégique transectorielle présentant uneétude d’impact sur le patrimoineksourien et saharien.

La richesse sociologique et culturelle quenous ont révélé les trois Ksours, a étéqualitativement et quantitativementimportante, chose que la présenterecherche ne peut guère traiter et c’estcontenté de traiter uniquement lesdonnées en rapport directe avec leshypothèses de la recherche.

Notre enquête nous a montré que lescauses du changement de l’espace, serapproche des points principaux suivant :

La disparition progressive de lafamille étendue.Les modèles type imposés parl’administration.Les changements d’activitééconomique, et la mobilité despersonnes (Sheridan et McMenamin,2012; Pujia, 2016; Sbarcea et Tudor,2016).Tous les éléments socio-économico-culturelles précédant poussent versl’exode du ksar, sauf les lieuxspirituelles (La mosquée, la zaouïa,l’école coranique) qui jouent un rôleinverse, c'est-à-dire l’attachement auksar (Henderson, 1992; Foruzanmehret Vellinga 2011 ; Dabaieh, 2013;Abdelmegeed et al., 2015 ; Demirkaya,2015 ; García-Esparza, 2015; Gor czko

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Received: 7 January 2017 • Revised: 18 January 2017 • Accepted: 25 January 2017

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