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Préambule L’intrigue Parmi les microcosmes souterrains, l’un des plus complexes est celui du sud-est parisien, où se trouve le plus vaste réseau de cata- combes. Il couvre les anciens XIIe et XIVe arrondissements, ainsi qu’une partie du Ve et du VIe. Quatre tribus y vivent, tentant chacune d'adapter leur mode de pensée à la vie souterraine - à moins que ce ne soit l'inverse. Ce petit monde est depuis peu agité par des rumeurs circulant sur une person- nalité montante du milieu parisien, tant au- dessus qu’en dessous du sol. Cet individu, du nom de Gabriel Cime, rassemble une communauté de plus en plus nombreuse aux alentours des Halles, dans un but inconnu. C’est dans l’espoir de le rencontrer qu’un petit groupe d’individus aux motivations concurrentes s’est constitué, pour tenter de franchir Paris du sud vers le centre par les réseaux souterrains. Implication Les raisons d’impliquer les PJ dans l’histoire sont nombreuses, et peuvent ou non être liées à Gabriel Cime. Parmi les raisons de le contacter, on peut citer : La demande d’aide : on prête à Gabriel Cime des pouvoirs de guérison paranor- maux, grâce auxquels sa communauté serait d’une insolente vitalité. Mais Gabriel Cime est également réputé pour sa sagesse et son influence. Le ralliement : les PJ ont eu vent des pro- jets de Gabriel Cime, qui semblent corres- pondre à leurs penchants. Ce scénario, conçu pour un meneur Niveau 1 et un groupe Niveau 1, repose sur le seul Livre du Meneur et l’aide de jeu officielle “Sous les pavés…” de ce numéro. Il peut néanmoins aisément être converti pour des protagonistes plus expérimentés, en musclant l’adversité et en multipliant les obstacles. Il est toutefois réservé à un MJ et des joueurs expérimentés, en raison de sa structure ouverte et des nombreux défis qu’il propose. Texte de Philippe Fenot et Cédric Ferrand Illustrations : tous droits réservés La curiosité : les PJ veulent savoir qui est réellement ce personnage dont ils ont tel- lement entendu parler. L’opposition : les PJ veulent contrecarrer Gabriel Cime, en le détournant de ses pro- jets supposés ou en l’assassinant. Les PJ n’ont cependant peut-être pas les mêmes motivations que le reste des membres de la caravane. Ils peuvent l’avoir rejointe car ils suivent le même trajet, parce qu’ils ont été recrutés pour la protéger, parce qu’ils sont liés à certains membres de la cara- vane ou parce qu’ils se sont mutuellement venus en aide dans une situation difficile et ont décidé de continuer la route ensemble. Plutôt que de concevoir des accroches individuelles pour chacun des personnages, vous pouvez également profiter de la dyna- mique particulière de Vermine en proposant aux joueurs de décider ensemble de leur implication en tant que groupe dans cette aventure. Cela peut d'ailleurs constituer une phase de pré-scénario, au cours de laquelle le meneur présente la situation de départ. Les joueurs décident de la raison de la pré- sence du groupe, que le meneur intègre alors dans le scénario. Synopsis Le scénario propose aux personnages de ral- lier les Halles, en les mettant au défi de réus- sir à survivre à cette traversée du Paris souterrain. Tous les moyens sont bons pour y parvenir, mais la violence est très certainement le moins efficace. Les com- munautés qui occupent le territoire que les personnages doivent franchir ne sont pas hostiles, mais il va falloir négocier habile- ment pour réussir à se frayer un chemin parmi elles toutes. Le but du scénario est donc de faire comprendre au groupe l’équi- libre entre entraide et méfiance qu’obser- vent dans leurs rapports les tribus troglo- dytes. Cette situation se complique d’autant plus qu’aucune des communautés ne pos- sède de territoire délimité, mais plutôt un réseau favori sur lequel il est probable de rencontrer ses membres. Les PJ vont donc sans cesse aller de l’une à l’autre, avant d’at- teindre leur but. La progression dramatique du récit est hâtée par deux facteurs. Le premier, extérieur, vient d’une communauté d’adaptés qui s’est fixée pour but de traquer le groupe en les sui- vant depuis la surface. L’autre, interne, est le simple fruit de la dynamique des rapports de la petite caravane à laquelle les PJ se sont intégrés. Paris sous les trombes Pré-générique Cette introduction par défaut est prévue pour un groupe qui n’aurait pas débattu de son implication dans l’aventure. Elle peut évi- demment être adaptée aux besoins spéci- fiques de chaque meneur. Les PJ sont sur le point de parvenir enfin à sortir de la ceinture de forêt qui entoure Paris. La nuit est tombée depuis peu, mais il est impossible de s’arrêter en raison d’un vio- lent orage qui empire d’heure en heure. Des trombes d’eau d’une violence incroyable for- ment un rideau opaque devant les yeux des personnages qui titubent, hâves de froid et de fatigue, dans des torrents de boue. Plus inquiétant, ils ont depuis quelques heures la CASUS BELLI N°29 39 Vermine casus 29 pp.39 49.qxd 17/11/04 02:16 Page 39

Texte de Philippe Fenot et Cédric Ferrand Illustrations : tous ...ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/00/81/76/vermine-casus.pdf40 CASUS BELLI N 29 Scénario certitude d’être suivis

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  • Préambule

    L’intrigue

    Parmi les microcosmes souterrains, l’un desplus complexes est celui du sud-est parisien,où se trouve le plus vaste réseau de cata-combes. Il couvre les anciens XIIe et XIVearrondissements, ainsi qu’une partie du Veet du VIe. Quatre tribus y vivent, tentantchacune d'adapter leur mode de pensée àla vie souterraine - à moins que ce ne soitl'inverse. Ce petit monde est depuis peu agitépar des rumeurs circulant sur une person-nalité montante du milieu parisien, tant au-dessus qu’en dessous du sol. Cet individu,du nom de Gabriel Cime, rassemble unecommunauté de plus en plus nombreuseaux alentours des Halles, dans un but inconnu.C’est dans l’espoir de le rencontrer qu’unpetit groupe d’individus aux motivationsconcurrentes s’est constitué, pour tenterde franchir Paris du sud vers le centre parles réseaux souterrains.

    Implication

    Les raisons d’impliquer les PJ dans l’histoiresont nombreuses, et peuvent ou non êtreliées à Gabriel Cime. Parmi les raisons dele contacter, on peut citer :• La demande d’aide : on prête à GabrielCime des pouvoirs de guérison paranor-maux, grâce auxquels sa communautéserait d’une insolente vitalité. MaisGabriel Cime est également réputé pour sasagesse et son influence.• Le ralliement : les PJ ont eu vent des pro-jets de Gabriel Cime, qui semblent corres-pondre à leurs penchants.

    Ce scénario, conçu pour un meneur Niveau 1 et un groupe Niveau 1, repose sur le seul Livre du Meneuret l’aide de jeu officielle “Sous les pavés…” de ce numéro. Il peut néanmoins aisément être convertipour des protagonistes plus expérimentés, en musclant l’adversité et en multipliant les obstacles. Il est toutefois réservé à un MJ et des joueurs expérimentés, en raison de sa structure ouverte et desnombreux défis qu’il propose.

    Texte de Philippe Fenot et Cédric Ferrand Illustrations : tous droits réservés

    • La curiosité : les PJ veulent savoir qui estréellement ce personnage dont ils ont tel-lement entendu parler.• L’opposition : les PJ veulent contrecarrerGabriel Cime, en le détournant de ses pro-jets supposés ou en l’assassinant.

    Les PJ n’ont cependant peut-être pas lesmêmes motivations que le reste des membresde la caravane. Ils peuvent l’avoir rejointecar ils suivent le même trajet, parce qu’ilsont été recrutés pour la protéger, parce qu’ilssont liés à certains membres de la cara-vane ou parce qu’ils se sont mutuellementvenus en aide dans une situation difficileet ont décidé de continuer la route ensemble.Plutôt que de concevoir des accrochesindividuelles pour chacun des personnages,vous pouvez également profiter de la dyna-mique particulière de Vermine en proposantaux joueurs de décider ensemble de leurimplication en tant que groupe dans cetteaventure. Cela peut d'ailleurs constituer unephase de pré-scénario, au cours de laquellele meneur présente la situation de départ.Les joueurs décident de la raison de la pré-sence du groupe, que le meneur intègre alorsdans le scénario.

    Synopsis

    Le scénario propose aux personnages de ral-lier les Halles, en les mettant au défi de réus-sir à survivre à cette traversée du Parissouterrain. Tous les moyens sont bonspour y parvenir, mais la violence est trèscertainement le moins efficace. Les com-munautés qui occupent le territoire que lespersonnages doivent franchir ne sont pashostiles, mais il va falloir négocier habile-ment pour réussir à se frayer un chemin

    parmi elles toutes. Le but du scénario estdonc de faire comprendre au groupe l’équi-libre entre entraide et méfiance qu’obser-vent dans leurs rapports les tribus troglo-dytes. Cette situation se complique d’autantplus qu’aucune des communautés ne pos-sède de territoire délimité, mais plutôt unréseau favori sur lequel il est probable derencontrer ses membres. Les PJ vont doncsans cesse aller de l’une à l’autre, avant d’at-teindre leur but.La progression dramatique du récit est hâtéepar deux facteurs. Le premier, extérieur, vientd’une communauté d’adaptés qui s’est fixéepour but de traquer le groupe en les sui-vant depuis la surface. L’autre, interne, estle simple fruit de la dynamique des rapportsde la petite caravane à laquelle les PJ se sontintégrés.

    Paris sous lestrombes

    Pré-générique

    Cette introduction par défaut est prévue pourun groupe qui n’aurait pas débattu de sonimplication dans l’aventure. Elle peut évi-demment être adaptée aux besoins spéci-fiques de chaque meneur.Les PJ sont sur le point de parvenir enfin àsortir de la ceinture de forêt qui entoure Paris.La nuit est tombée depuis peu, mais il estimpossible de s’arrêter en raison d’un vio-lent orage qui empire d’heure en heure. Destrombes d’eau d’une violence incroyable for-ment un rideau opaque devant les yeux despersonnages qui titubent, hâves de froid etde fatigue, dans des torrents de boue. Plusinquiétant, ils ont depuis quelques heures la

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    certitude d’être suivis. Ils accélèrent donc lepas à mesure que la végétation se fait moinsdense, quand l’un d’eux repère à quelquescentaines de mètres, un peu en contrebas,une lumière. En se rapprochant, ils descen-dent un talus pour se retrouver sur une voieferrée, qu’ils remontent pour finalement dis-cerner un petit groupe d’individus campésà l’entrée d’un tunnel ferroviaire. Prudentsplutôt que méfiants, ils laissent les PJ appro-cher pour connaître les raisons de leur pré-sence. Soudain, des individus surgissent surle sommet du talus qui surplombe la voie,pour cribler le groupe de javelots en pous-sant des hurlements bestiaux. Deux PNJ tom-bent, les autres organisent le repli en péné-trant dans le tunnel…

    Les Chaircheurs

    Les Chaircheurs sont des cannibales, unecommunauté adaptée déviante. Ils profitentde leur connaissance de Paris pour surprendreles groupes qui pénètrent dans la ville.Pendant que des rabatteurs effrayent les nou-veaux venus et les poussent à fuir en avant,les chasseurs montent des embuscades à des

    TraquésChaque fois que les PJ sont tentés, au coursdu scénario, de mettre le nez à l’extérieur,ils sont confrontés à la tempête, qui conti-nue de faire rage à l’extérieur, et aux Chair-cheurs. Ceux-ci finissent immanquablementpar percevoir la présence des personnages,et fondent sur le groupe au milieu des éclairset des coups de tonnerre, les refoulantsous terre par l’issue dont les PJ ont surgiou une autre.

    L’odyssée chthonienne

    La traversée de Paris

    La difficulté du périple souterrain des per-sonnages dépend du bon vouloir du meneur.La caravane entame son odyssée avec unminimum d’accessoires : un rouleau de 10m de corde de chanvre, une réserve de bou-gies de suif assurant 12h de lumière, et dequoi permettre trois repas légers à l’ensembledu groupe (de la viande séchée, quelquesfruits un peu pourris et des biscuits artisa-naux). En fonction de l’intérêt des joueurspour de tels défis, vous pouvez mettre surleur route tous les obstacles présentés dansl’aide de jeu “Sous les pavés…”. Vous pou-vez également prendre en compte les inon-dations provoquées par l’orage violent quisévit en surface. Le but est d’obliger lespersonnages à se tenir en permanence surle qui-vive et de miner peu à peu leurs réserves.Insistez également sur l’effet oppressant dela vie sous terre, et la nécessité de se pro-curer régulièrement vivres et eau potable.• Métro : le tunnel est bloqué par une

    rivière souterraine.• Egouts : le niveau d’eau commence à

    monter dans le collecteur.• Catacombes : une poche d’eau explose

    et une colonne d’eau sous pressionremonte le tunnel.

    • Miné par les eaux de pluie, une paroi dutunnel s’effondre, scindant en deux lacaravane.

    • L’un des éclaireurs du groupe chute dansun trou obscur.

    • Un violent courant d’air souffle les bou-gies du groupe.

    • Après une halte, les personnages s’aper-çoivent que leurs réserves ont été gri-gnotées par des rats.

    • Un martèlement rythmé se fait entendreà travers les parois, une sorte de gronde-ment sourd dont il est impossible dedéterminer l’origine. Le bruit s’arrête aubout de plusieurs heures.

    Lieux insolites

    Voici quelques endroits que la caravane peutdécouvrir lors de son périple. N’hésitezpas à rajouter, et à y intégrer les commu-nautés troglodytes (cf. infra) :

    endroits stratégiques. Cette technique effi-cace permet aux Chaircheurs de manger àleur faim depuis des années. Ils aimentparticulièrement boucaner la viande pourfaire des réserves utiles quand les condi-tions de chasse ne sont pas bonnes. Cepen-dant, aucune des communautés parisiennesne peut tolérer que le cannibalisme deviennepratique courante, et les Chaircheurs sonteux-mêmes traqués et tués à vue dans toutParis. La tribu a donc gagné la périphérie,et ne pénètre en ville pour des razzias quelorsque les conditions climatiques leur assu-rent une certaine discrétion.En choisissant de se nourrir de chair humaine,les Chaircheurs semblent avoir abandonnéleur humanité et régressé pour devenir desprédateurs bestiaux. Leur vue, leur ouïe etleur odorat se sont développés dans des pro-portions incroyables, leur permettant desuivre la trace de leur proie comme des chiensde chasse. Ils craignent de façon supersti-tieuse les souterrains et les armes à feu, etleur seule structure sociale est la loi du plusfort.Adaptés / Orphelins. Penchant : Préda-teur. Réputation : 20

    Se repérer

    Test de Perception avec la Spécialité Sens de l’orientation, Spéléologie, Vie en souterrain.Coopération possible.Dans le métro : Difficulté 15Dans les égouts : Difficulté 20Dans les catacombes : Difficulté 30Bonus : +1 à +5, selon la précision et la qualité de la carte utilisée

    Fiat lux…

    Le nec plus ultra en matière de lumière souterraine est l'acétylène, un gaz de synthèse pro-duit au contact de l'eau et du carbure de calcium. Les bonbonnes de gaz étant rarissimes,les résidants de l'underground parisien ont mis au point des récipients hermétiques en métalplein d’eau, dans lesquels ils glissent un ou plusieurs cailloux de carbure de calcium. Le réci-pient, nommé calebonde, est muni d'un tuyau de sortie qui permet, à l'aide d'une pierre àsilex, de produire une flamme blanche instable qui sert aussi bien à éclairer les sous-solsqu'à réchauffer l'atmosphère. 100 grammes de carbure de calcium donnent une flamme quidure en moyenne 2 heures. La fabrication du carbure de calcium réclame une infrastructuremettant en jeu du carbone très pur, de la chaux vive et un four électrique. Le calcaire abondedans les catacombes, anciennes carrières de calcaire, et permet de produire la chaux vivenécessaire à la production de carbure de calcium. Le carbone vient, quant à lui, d’un conte-neur de minerai récupéré il y a des années par les Souterriens. Cette réserve est de loin lebien le plus précieux de la communauté.Les bougies sont les sources de lumière les plus courantes dans les catacombes. Elles sontde deux natures : certaines sont faites de cire d'abeille, jaune à l'origine, devenue progressi-vement blanche après avoir fondu plusieurs fois au bain-marie ; d’autres, les plus répan-dues, sont faites de suif ou de graisse animale, qui a l’inconvénient de produire une odeurnauséabonde en brûlant.Enfin, pour les endroits fixes, la source de lumière et de chaleur la plus courante vient desbraseros de charbon et de charbon de bois.0

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    • Une ancienne cabine d'ascenseur mon-tée sur des câbles permettant, grâce à laforce de 3 hommes, de franchir une cata-racte d’une dizaine de mètres danslaquelle s’engouffre un affluent de laSeine.

    • Une station dont la ligne de métro estdevenue le lit d’une rivière souterraine.Du coup les deux quais de la station sontséparés par un flot constant sur lequelont été installés des filets pour prendreau piège poissons et objets de récupéra-tion. Un pont de singe relie les deuxrives de béton.

    • Un ancien parking souterrain proche dela Seine sert désormais de lieu d'élevageà des troupeaux de cochons albinosmais une péniche à la dérive s'estencastrée dans un mur et les lieux sontrégulièrement noyés quand le fleuve esten crue.

    • Un effondrement de la chaussée a préci-pité un immeuble dans la cavité au-des-sous, mais sa structure est restée à peuprès intacte. L'immeuble est habité, eton peut passer d'un étage à un autre pardes cordes à noeuds dans les cages d'as-censeurs.

    La caravane

    Le petit groupe que les PJ rejoignent etavec lequel ils fuient le long de la voie fer-rée est composé de 6 individualités aux moti-vations variées. Tout ce petit monde coha-bite malgré des divergences d'opinion, maisle périple souterrain n'est pas sans créer destensions et la présence des PJ peut aussibien calmer les esprits qu'attiser les dis-cordes. L’importance de ces PNJ est variable :ils peuvent servir de chair à canon, pro-gressivement décimée au cours du périple

    souterrain, ou poser les bases de futursscénarios.Jeanlo était un mari et un père aimant quisouhaitait rejoindre le sage Gabriel Cimepour fonder un foyer heureux. Mais depuisque sa femme Annie est morte lors du pre-mier assaut des Chaircheurs, le mental deJeanlo a basculé. Devenu paranoïaque auplus haut point, il couve son fils de 10 ans,Pascal, et se méfie de tous ceux qui se met-tent entre eux à commencer par ce GabrielCime, responsable de tous ses malheurs...Mariko, une militante, cherche depuis desannées à rejoindre Paris. Les informationsqu'elle a réunies sur la capitale confirmentses pensées : le genre humain a plus dechance de survivre s'il fait front dans unecité. Elle monte donc à Paris comme cer-tains rejoignaient Londres en 1942 : pourrésister à l'envahisseur. Elle espère trouverdes infrastructures en assez bon état pourdéfendre ceux de sa race et fonder une unitéd'élite sous les ordres de Gabriel Cime.Pol est un vieux baroudeur sur le déclinqui sent ses forces l'abandonner progressi-vement. Il sait très bien que les faibles n'ontpas leur place dans ce monde, aussi s'est-il fixé comme objectif de rejoindre Paris,quels que soient les obstacles et les dangers.Tant pis s'il décède en chemin : l'impor-tant pour lui est de ne pas se laisser aller.Enceinte de 8 mois, Sophie n'est pas le genrede femme qui s'inquiète de savoir qui estle père de son futur bébé : le plus impor-tant est d'assurer la survie de l'espèce. C'estune jeune femme énergique qui ne laissepas sa grossesse l’affaiblir. Elle a entenduparler de Gabriel Cime comme d'un hommebon et inspiré. Elle est déterminée à ce quece saint homme soit celui qui mette sonenfant au monde.Abdel possède un objet particulièrementrare : un fusil de précision démontable munied'une lunette de visée intacte, auquel nemanque que la crosse. Il transporte cetteprécieuse arme dans un sac à dos en toilede jute. Et chaque soir, au coin du feu, ilnettoie son fusil et en vérifie le bon fonc-tionnement. Mais il ne possède qu'une seulemunition et refuse catégoriquement de s'enservir. Par contre, il pose beaucoup de ques-tions sur Gabriel Cime...Quelques complications éventuelles :• Pol se met à tousser de plus en plus et

    semble développer la grippe. La conta-mination est un risque qui provoquebien des discussions au sein de la cara-vane.

    • Mariko tente de séduire Abdel, dans lebut de mettre la main sur le fusil.

    • La fibre maternelle de Sophie la pousse àintervenir en faveur de Pascal, étouffépar son père. Jeanlo devient l'ennemi dela future maman en qui il ne voit qu'unetraînée. L'enfant est déchiré entre sonpère et le transfert qu'il fait sur Sophie.

    • Alors que tout semble aller bien, Sophie

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    a des contractions qui annoncent unaccouchement aussi imminent que pro-blématique.

    Factions en présence

    Les Souterriens

    Les Souterriens ont choisi de s’enterrer pourfuir la concurrence farouche qui décimeles tribus de la surface. Ils occupent princi-palement le réseau de voies ferrées, qu’ilsarpentent dans des draisines lourdementblindées, pénibles à manœuvrer et terrible-ment bruyantes.Les Souterriens forment la communauté laplus riche sous Paris. Ils ont cartographiéde nombreuses sections du métro et deségouts, et échangent volontiers des cartespartielles ou des itinéraires contre d’autresbiens. Grâce à un petit four électrique ali-menté par une turbine hydraulique, ilssont capables de produire de nombreux biensmanufacturés, comme des lampes à huile.Ce sont les plus importants producteurs d’en-dives, de champignons, de viande de porcet de lapin des catacombes. Enfin, ils onthabilement profité de l’installation d’uneruche d’abeilles dans une cave de banquepour produire de la cire et du miel. Chaquefois qu’ils veulent récolter du miel, ils occul-tent les trappes de ventilation de la cave,ce qui fait chuter la température et endortles insectes. Tous ces prodiges sont dus àleurs vastes connaissances techniques etscientifiques, mais la tribu n’est composéeque de vieillards, condamnés à disparaître

    à moyen terme. L'un de leurs plus impor-tants projets est une école ouverte à tous lesenfants à laquelle le chef actuel de la com-munauté se consacre corps et âme.Leur village se trouve dans l’ancienne sta-tion de St Michel, dont ils contrôlent tousles accès ferroviaires. Il possède en outredes issues vers la surface via les nombreuxcaveaux du quartier latin.Humanistes / Fondateurs. Penchant : Bâtis-seur. Réputation : 18

    Les Anguilles

    Les Anguilles ont choisi la voie de l'adap-tation pour survivre dans les égouts pari-siens. Ils vivent dans le noir pour dévelop-per leurs sens et portent des vêtements sanspoches pour s'obliger à ne dépendre quede leurs mains et d'un minimum d'acces-soires. Leur entraînement leur permet desupporter les eaux souterraines glaciales,mais ils manquent totalement de ressourceset leur vie spartiate leur inflige des pertessévères. Les égouts possèdent de très nom-breux accès avec la surface, mais les raresfois où ils s’y aventurent, c'est de nuit etpour des escapades très courtes. Fréquen-ter des étrangers serait aller à l'encontre desrègles de la communauté. Les rares fois oùle contact ne peut être évité, un minimumde mots est employé. Mais il y a chez lesAnguilles plusieurs individus qui restent atti-rés par le mode de vie des autres commu-nautés et qui les espionnent silencieusementpendant des heures, comme fascinés.Adaptés / Orphelins. Penchant : Soli-taire. Réputation : 25

    Les Caloristes

    Les Caloristes règnent sans partage dans leréseau des catacombes et des anciennes car-rières. L'importance d’un membre de la com-munauté se mesure en calories, calculéesen fonction des services qu'il rend à la tribu.Un barème, voté par les Gardiens, décerneune ration en calories aux individus four-nissant des services immatériels. L'ensemblefournit des données précises sur la gestionde la collectivité, dont les besoins et les capa-cités de production sont toujours mesuréesen calories. Les Gardiens tentent alors deles équilibrer, annexant des terrains richesen calories quand il le faut. Le crime leplus grave est de consommer plus de calo-ries qu'on n'en produit, et l'individu cou-pable de tels excès est soit mangé, soit venduà une autre communauté pour compenserles calories qu'il a volées au groupe. LesCaloristes forment un groupe agressif, expan-sionniste, qui n’hésite pas à empiéter surle territoire des autres communautés. Ilsramènent de leurs expéditions de nombreusesreliques, qu’ils troquent ensuite aux Sou-terriens contre des biens manufacturés. Ilsont fait de l’ancien abri des FFI place Den-fert-Rochereau leur quartier général. Outreles nombreuses communications avec lescarrières, il existe des passages soigneuse-ment surveillés vers le réseau d'égout, leslignes métropolitaines et la surface.Survivalistes / Fondateurs. Penchant : Pré-dateur. Réputation : 18

    Les Kta

    “Kta” est plus un terme générique qu'unnom de communauté, et regroupe tous ceuxqui tentent de survivre vaille que vaille sousParis. Le groupe est composé de fuyardsd'origines diverses, séjournant temporaire-ment ou définitivement dans le sous-sol.Certains remontent à la surface après quelquetemps, d'autres sont capturés ou rejoi-gnent les communautés plus stables, cequi rend la composition de la tribu très vola-tile. Les ethnies qui se sont fondues ausein de la communauté ont légué quantitéde coutumes et de mots, donnant un aspecttrès pittoresque à la vie Kta. Quand ses effec-tifs sont réduits, on entend peu parler de latribu, mais dès qu’ils viennent à enfler, l'es-pace vital des autres communautés s'entrouve affecté. Régulièrement, des chefs deguerre tentent de prendre le contrôle de cettepopulation pour se tailler un territoire, maisces tentatives ont jusqu'ici toujours échoué,condamnant les survivants à se reformer unpeu plus loin. En fait, la seule chose quifédère véritablement les Kta, c'est la croyancedans l'existence d'une “Porte du Dessous”,qui mènerait en théorie à un idyllique niveauinférieur de galeries. Une croyance trèsrépandue dans les communautés du sous-

    Le Niveau de relation

    Ce petit outil est destiné à faciliter la vie du meneur dans sa gestion des relations croiséesentre la caravane et les communautés de PNJ. La relation entre PJ et PNJ se mesure par unbarème allant de –5 (attitude hostile) à +5 (attitude amicale), en passant par 0 (attitudeneutre). Ce bonus s’ajoute à tous les jets d’interaction sociale avec des membres de la com-munauté.Scores de départ : Souterriens +1, Anguilles -1, Caloristes -1, Kta 0Modificateurs :• Le groupe est à majorité Humaniste : Souterriens +1, Caloristes -1• Le groupe est à majorité Adaptée : Anguilles +1, Caloristes -1• Transaction réussie : -1• Don ou service rendu : +2• Transaction avortée : -1• Violation de territoire : -3• Agression : -10

    L’appréciation de ces facteurs dépendra fortement de la communauté en question. Les Anguilles,par exemple, sont beaucoup moins regardants sur leur territoire que les Caloristes.À titre indicatif, voici le tableau des relations entre les communautés souterraines

    Souterriens Anguilles Caloristes KtaSouterriens - 2 +1 +1Anguilles -1 - -2 0Caloristes -1 -2 - -2Kta +1 -1 -2 -

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    sol parisien fait des Kta les héritiers déchusd’un mythique groupe originel connu sousle nom de “Troglodytes”, qui aurait creusédes tunnels allant à une profondeurincroyable avant de disparaître. Les Ktaseraient les descendants de ceux des Tro-glodytes qui n’ont pas osé se réfugier dansles entrailles de la Terre. Les Kta ne se plai-gnent pas de leurs conditions de vie et fontpreuve d’une surprenante débrouillardiseet d’un talent de récupération inégalé. Rienne se perd, tout est récupéré. Ils ont parexemple fait de la mosaïque de récupéra-tion un art à part entière, en enchâssantdes morceaux de verre et de métaux polisdans les murs de leurs campements.Survivalistes / Nomades. Penchant :Horde. Réputation : 22

    Interactions avec les personnages

    L’un des aspects les plus importants duscénario concerne les interactions entre lacaravane et les communautés troglodytes.Cette section est destinée à vous permettrede mettre en scène les premiers contactsavec chacune des communautés, puis desuivre l’évolution des relations tout aulong du scénario. Les personnages se feront-ils de nombreux alliés ? Décideront-ils derazzier les campements pour se procurervivres et équipement? Seront-ils impliquésdans les luttes de factions ?

    SouterriensLa façon la plus probable de rencontrerles Souterriens est de tomber dans le métroface à une de leurs draisines d’explora-tion. Ces plates-formes mues à la force desbras sont blindées de plaques d’acier rive-tées, au point de ressembler à un vieuxmodule lunaire. Les Souterriens eux-mêmes,quand ils sortent de leur draisine pour pré-lever des objets ou faire des relevés, res-semblent à d’absurdes astronautes avecleurs combinaisons protectrices matelas-sées.Leur réaction vis-à-vis d’un groupe d’étran-gers est la prudence la plus extrême, maisils cherchent toujours à éviter le combat età établir de profitables relations pacifiques.Ils sont très intéressés par tous les typesd’artefacts possibles, les matières premièresrares (métaux, bois, plastiques, etc.), lesenfants à adopter et les offres de main d’œuvre.En retour, les Souterriens peuvent offrirdes cartes, des indications d’itinéraires, etde multiples objets récupérés ou manufac-turés.Implication des PJ : La communauté, quifonctionne sur le modèle d’une démocratiedirecte sans chef véritable, est face à un statuquo : les Caloristes se montrent de plus enplus hardis et constituent désormais unrisque. Certains Souterriens veulent fomen-ter une alliance défensive avec les Anguilleset les Kta. D’autres préconisent l’organisa-

    tion d’une action punitive qui servirait deleçon aux Caloristes. Le dernier groupe,enfin, s’oppose à toute action directe ou indi-recte contre les Caloristes. Les PJ seront-ilsles vecteurs du changement, ceux qui ferontpencher la balance ?

    AnguillesAlors qu’ils arpentent un collecteur, les per-sonnages perçoivent la présence d’Anguillesles observant. Il leur faut de nombreusesdémonstrations de bonne volonté pour fairese rapprocher quelques jeunes de la com-munauté, fascinés par ces surfaciens. LesAnguilles n’ont que peu de besoins et il estdonc difficile d’établir des rapports avec eux,mais il est possible de les séduire, par deshistoires, des fruits ou des sucreries. Si lespersonnages gagnent leur sympathie, les

    Anguilles servent volontiers de guides à lacaravane, ou la surveillent de loin en loinpour leur venir en aide si le besoin se faitsentir.Implication des PJ : un enfant a disparualors qu'il furetait près des Souterriens.Les adultes sont persuadés que les vieillardss’apprêtent à le disséquer, et cherchent del’aide pour mener une opération coup depoing afin de le sauver. En fait, les Souter-riens ont accueilli parmi eux l’enfant qui lessuivait depuis plusieurs jours, et l’ont emmenédans leur école où il est soigné et choyé avecles autres jeunes.

    CaloristesLes patrouilles de Caloristes qui sillonnent lescatacombes appréhendent tous les étrangerscomme des intrus et des ennemis potentiels.

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  • A i d e d e j e u

    Pendant que l’un des Caloristes rebrousseimmédiatement chemin pour informer lereste de la communauté, la patrouille inter-pelle les intrus en leur demandant de dépo-ser les armes. Tout refus d’obtempérer entraîneune réaction violente. Sans nouvelle de lapatrouille, le reste de la communauté entamealors une battue dans la région des souter-rains où les étrangers ont été vus la premièrefois. Si l’on passe outre cet accueil peuagréable, il est possible d’entamer des pour-parlers avec les Caloristes. Ceux-ci sont prin-cipalement intéressés par les vivres, les objetsutilitaires, mais aussi les demandes d’asile :les Caloristes forment une communautéouverte, intégrant volontiers les individuspourvus de talents intéressants pour legroupe. En retour, ils peuvent offrir des sauf-conduits pour franchir librement les cata-combes sans se faire ponctionner par lesautres patrouilles, mais pas grand chosed’autre. Ils manient plus facilement la menaceque la négociation.Implication des PJ : les Caloristes rêventde mettre la main sur l’équipement trans-porté dans les draisines blindées des Sou-terriens, mais ne veulent pas courir le risquede se mettre à dos la communauté. Des étran-gers pourraient mener l’expédition à leurplace, ce qui leur éviterait de se mouiller lesmains.

    KtaTomber sur une famille Kta ayant fait sienneune cave ou une rame de métro déclenchela panique parmi les Kta, qui s’égayentcomme une volée de moineaux pendant queles hommes tenteront vaillamment de fairebarrage aux intrus. Une fois que les inten-tions ont été éclaircies, les Kta accueillentle groupe dans leur logis en faisant preuved’une hospitalité d’autant plus touchantequ’elle est misérable. Les Kta ne prati-quent pas le troc, dans la mesure où ils nepossèdent en général rien qui puisse inté-resser les étrangers. Mais qu’on fasse preuvede générosité envers eux, et ils n’ont de cessede tenter de faire un cadeau en retour à leursbienfaiteurs, dont ils se sentent les débi-teurs. De là à se reconnaître inféodés, il n’ya qu’un pas que les PJ seront peut-être ten-tés de franchir.Implication des PJ : La masse critique vientune fois de plus d'être atteinte. Mais les Ktan'arrivent pas à trouver de chef fédérateur.L’un des PJ aura-t-il l’étoffe d’un leader ?

    Dénouement

    Un pont trop loin

    Comme pour la scène d’introduction, nousvous proposons un climax “par défaut”, àmodifier ou à ignorer selon le déroulementde l’aventure.L'orage est à son paroxysme et les voiessouterraines sont désormais toutes noyées

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    sous des tonnes d'eau, ne laissant à la cara-vane qu'un seul espoir de rejoindre l'autrerive de la Seine sans avoir à faire un nou-veau et pénible détour par les catacombes :les 700m de ferraille du viaduc Austerlitzde l’ancienne ligne 5 du métro. Alors qu'ilsprogressent péniblement au milieu du via-duc sous une pluie battante, deux groupesde 6 Chaircheurs font leur apparition dechaque côté de la structure en métal…Péripéties durant le combat :•Une draisine souterrienne (Relation avecla communauté : +3 ou plus) arrive pourprêter main-forte au groupe. La structurerouillée du viaduc, que ne supporte aucu-ne pile, cédera-t-elle sous le poids de lamachine ?•Un Chaircheur décide de passer sous letablier pour prendre à revers les person-nages.•Un éclair tombe sur une protubérancemétallique voisine, expédiant un morceaude rambarde dans l’eau et étourdissanttous les belligérants•Un membre de la caravane tombe dansles eaux en crue de la Seine

    Epilogue : Gabriel Cime

    Ce PNJ, de Niveau de mise en scène 7, n’ap-paraît pas dans le scénario, mais les per-sonnages entendent régulièrement son nom.Ils pourront, s’ils le désirent, continuerleur quête, sachant que la gamme de Ver-mine reviendra à l’avenir sur ce personnage.En attendant, voici les rumeurs qu’ils peu-vent glaner auprès des différents PNJ et com-munautés du scénario :•C’est un chaman doté de capacités deguérison surnaturelles, gardant sa commu-nauté en pleine santé.•En tant que dernier descendant des capé-tiens, il a le pouvoir de guérir les écrouelleset se donne le titre de Comte de Paris.•C’est un farouche défenseur de l’intégritéde l’espèce humaine, s’opposant à touteforme d’adaptation.•Il lie psychiquement ses fidèles, qu’il estcapable de diriger comme s’ils possédaientune intelligence communautaire. Son butest d’asservir l’ensemble des communau-tés parisiennes.•C’est un ancien prêtre catholique, qui poseles bases d’un nouveau chapitre de la Bible.•Le véritable Gabriel Cime est mort.L’actuel est un imposteur qui veut trans-former la communauté en machine deconquête.•C’est un prophète visionnaire, possédantla clé de la reconstruction.•C’est un gourou adapté, lié empathique-ment aux termites du Trocadéro

    Distribution

    Faute de place, nous vous proposons lesstatistiques d’un membre standard de chaquecommunauté impliquée. Au meneur deles adapter pour les individualités qui sedétacheront au cours du scénario.

    Souterrien

    Profil : Erudit Penchant : BâtisseurFOR 1D, RAP 1D, SAN 2D, CON 4D, PER4D, VOL 4D, AGI 1D, PRE 2D, REF 2D,EMP 2D, INF 3D, PSY 3D.Cartographie (Confirmé), Mécanique (Expert),Chimie (Débutant).Matériel : Combinaison matelassée (1D),bloc-notes, crayon, revolver, gourde, carte,bougies, casque avec lampe à acétylène.

    Anguille

    Profil : Chasseur Penchant : SolitaireFOR 2D, RAP 3D, SAN 5D, CON 1D, PER3D, VOL 2D, AGI 3D, PRE 2D, REF 2D,EMP 3D, INF 1D, PSY 1D.Sens de l’orientation (Confirmé), Discrétion(Débutant), Pêche (Confirmé).Matériel : Hameçon, fil de pêche.

    Caloriste

    Profil : Combattant Penchant : PrédateurFOR 2D, RAP 3D, SAN 3D, CON 2D, PER2D, VOL 2D, AGI 3D, PRE 3D, REF 3D,EMP 2D, INF 2D, PSY 1D.Lance (Confirmé), Parade (Débutant), Sensde l’orientation (Confirmé).Matériel : Gilet renforcé (1D), lance, cartepartielle, craie, gourde, lampe à huile.

    Kta

    Profil : Survivant Penchant : HordeFOR 2D, RAP 2D, SAN 2D, CON 2D, PER3D, VOL 2D, AGI 2D, PRE 2D, REF 2D,EMP 3D, INF 3D, PSY 3D.Sens de l’orientation (Confirmé), Artisanat(Confirmé), Bagarre (Débutant).Matériel : Bougies de suif, gourde, poignardde fortune.

    Chaircheur

    Profil : Chasseur Penchant : PrédateurFOR 3D, RAP 3D, SAN 3D, CON 1D, PER4D, VOL 2D, AGI 3D, PRE 2D, REF 3D,EMP 2D, INF 1D, PSY 1D.Spécialités : Pister (Expert), Javelot (Débu-tant), Sens de l’orientation (Débutant).Matériel 0: Javelot, havresac, viande boucanée.

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  • Présentation

    Face à la concurrence qui sévit dans les ruesde Paris et devant la menace de la vermine,des communautés ont choisi de quitter la sur-face et d'utiliser les souterrains pour se dép-lacer ou pour y vivre. Le sous-sol parisien esten effet dense et complexe, et se compose deplusieurs réseaux.Proches de la surface, les égouts s'étendentsur plus de 2000 km de collecteurs possédantla particularité, à Paris, d’être suffisammentgrands pour être accessibles. Ces collecteursabritent également les vestiges de canalisa-tions et de câblages en tout genre.Situé en dessous du précédent et jusqu’à 16m de profondeur, le réseau du métro consti-tuerait, avec ses 300 km de voies ferrées, unesorte d’autoroute souterraine sans les ébou-lements d’origine naturelle ou artificielle quicomblent de nombreux tunnels.Enfin, le réseau le plus méconnu est constitué

    par les anciennes carrières souterraines appe-lées improprement catacombes, qui étendent200 km de ramifications sous les deux précé-dents, jusqu’à parfois 30 m de profondeur.Le réseau aquifère, sans surveillance ni régu-lation, a profondément chamboulé le sous-solparisien. Les nappes phréatiques qu’on trouveen moyenne à 16 m de profondeur se sontétendues aux galeries adjacentes. Les eaux depluie, en pénétrant par infiltration, ont crééde vastes poches prêtes à exploser sous la pres-sion. De nouveau alimentés, les affluents chtho-niens de la Bièvre et de la Seine ont percé lestunnels du métro et inondé ses galeries.Lacs, rivières, cataractes, siphons sont en consé-quence des éléments fréquents du paysagesouterrain de Paris.À ces réseaux il faut encore ajouter les tun-nels de fortune et toutes les caves privées, pas-sages clandestins, abris secrets, creusés au fildes années... De plus, le réseau parisien neforme pas un tout homogène : les différences

    géologiques (calcaire dans le sud-est, gypsedans le nord-est, etc.), les effondrements etles inondations ont bouleversé sa structureet isolé les régions les unes des autres, favo-risant ainsi les disparités. Les galeries sonten outre d’aspects très différents. Si les ancienségouts et tunnels du métro sont assez régu-liers, dans les catacombes, certains tunnelsremontent à l’époque gallo-romaine. D’autresportent les traces des fêtes qui s’y déroulaient,bancs et fresques sur les murs. Leur taille varieégalement beaucoup, des salles vastes et hautesde plafond aux chatières qu’on ne peut fran-chir qu’en rampant. L’ensemble forme un sys-tème d’une incroyable complexité, que per-sonne ne peut se vanter de connaître ou decomprendre dans son ensemble.

    Se déplacersous Paris

    Il existe de multiples accès vers le Paris sou-terrain : aux 380 stations de métro et auxbouches d’égouts implantées tous les 50 ms’ajoutent les chaussées effondrées, les caves,les parkings... Mais il est fastidieux de cher-cher une issue non protégée qui ne se terminepas en cul-de-sac devant une nappe d’eau ouun éboulement, et de nombreuses entrées sonten fait condamnées. De plus, les cavités prochesde la surface sont souvent des abris occupés,soit par la vermine, soit par les communau-tés qui ont adopté un mode de vie à mi-che-min entre la surface et le sous-sol. Une foisque l’on a trouvé un point d’accès vers lesniveaux inférieurs et mieux préservés du sous-sol, deux choses deviennent indispensables :de la lumière et un plan. Se déplacer sansmoyens de se repérer dans le labyrinthe desgaleries est un suicide. Sans indications oumatériel pour passer certains obstacles, il estparfois nécessaire de remonter à la surface.Les communautés souterraines, démunies decartes fiables et des ressources pour en

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    V e r m i n e

    En termes techniques :Le côté oppressant de la vie sous terre se reflète dans un effritement progressif de la Réservede Sang-froid des personnages. Toutes les deux heures, les personnages non adaptés font unjet de Volonté contre une Difficulté de 15. En cas d’échec, ils perdent 1D de leur réserve. Deplus, il faut consulter la ligne “nuit agitée” sur la table des modificateurs de récupération.[2]

    Des personnages non adaptés souffrent également d’un malus de 1D à toutes leurs Spéciali-tés liées à la chasse, l’orientation et les perceptions. Tous ces inconvénients disparaissentdès lors que les personnages développent une Spécialité de type Spéléologie ou Vie en sou-terrain, ou lorsqu’ils ont passé plus d’une semaine dans les souterrains.Les malus liés à l’obscurité et au noir total se trouvent dans le chapitre 10 du Livre duMeneur. Voici les équivalences :• Absence de source de lumière : noir total• Une source de lumière : obscurité profonde• Plusieurs sources de lumière : faible obscurité• Une source de lumière forte (projecteur) ou nombreuses sources de lumière : luminositénormale

    Enfin, la visibilité réduite et la courbure des tunnels limite de fait la portée des armes, quine s’emploient qu’à Portée Courte. Sous terre, quand on voit sa cible, c’est qu’elle est aucontact. Les combats dans les sous-sols se déroulent donc principalement aux armes decontacts facilement manoeuvrables dans un espace réduit, comme les armes perforantes.

    Cette aide de jeu officielle approfondit la description du sous-sol parisien du chapitre 5 du Livre duMeneur de Vermine, “L’Europe d’aujourd’hui”. Sa lecture est nécessaire pour profiter du scénario de cenuméro.

    Texte de Philippe Fenot et Cédric Ferrand Illustrations : tous droits réservés

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  • dresser de nouvelles, se contentent en géné-ral d’exploiter une petite portion du réseau,isolée du reste du sous-sol sauf en quelquespoints servant aux échanges et aux affronte-ments. La vitesse de progression dépend denombreux facteurs : les égouts et le métro sontfaciles à arpenter, mais souvent bouchés etfréquemment habités. Les catacombes sontplus désertes, mais sinuent en tous sens etobligent parfois à ramper. Enfin, les rivièressouterraines sont rarement praticables sur plusde quelques dizaines de mètres, même avecdu matériel de plongée, en raison des coudes,des boyaux et des siphons que l’on trouvesur leur parcours.

    Les dangers

    De nombreux périls guettent le voyageur impru-dent. La détérioration des galeries est sourcede nombreuses chutes, rarement mortellesmais toujours dangereuses : avec une chevillecassée, les chances de survie s’amenuisentgrandement. Les éboulements sont fréquents,et le danger vient non seulement de l’écrase-ment mais aussi des voies coupées. La noyadeguette également les randonneurs souterrains,en raison des inondations, fréquentes en tempsde pluie. Mais le plus grand danger du sous-sol parisien réside dans les nuages toxiques.Des installations contenant des produits sen-sibles ont été abandonnées en l'état et sesont progressivement détériorées, au point que

    l'eau de pluie a permis à ces substances des'infiltrer dans le sol pour finir par se combi-ner et former des nappes toxiques. De plus,les anciennes canalisations industrielles sesont progressivement usées et ont relâché desgaz méphitiques. Ces nuages ainsi forméscréent des poches stagnantes qui peuvent par-fois dériver en suivant les courants d'air. Enfin,si la température constante de 13° ne privi-légie pas le développement de la vermine, lesrats sont omniprésents et témoignent d’unepugnacité impressionnante.[1]

    Les RatsTaille 1Caractéristiques : Force 1D, Rapidité 4D, Santé2D, Perception 4D, Agilité 4D, Réflexes 5D. Seuils de blessure : Touché (2) OO, Blessé (4)O, Tué (6) O.Attaques : Morsure (jet d’attaque à 3D, dom-mages 1D/1, type perforant). Les rats sont tou-jours en nombre, et leur grouillement a leseffets suivants : pour chaque dizaine de rats,la meute gagne un cercle Touché et Blessé sup-plémentaires, son jet d’attaque est augmentéde 1D, et elle lance 1D de dommages et inflige1 Blessure supplémentaire.

    La vie souterraine

    La plupart des personnes qui arpentent le sous-sol parisien demeurent dans les niveaux supé-rieurs, et encore, dans le seul but de se rendre

    d’un point à un autre, via un iti-néraire bien connu dont ils nes’écartent pas. Vivre en perma-nence dans les souterrainsdemande en effet d’énormesefforts d’adaptation. Il faut vaincreles pulsions claustrophobiques,aggravées par l’absence de lumièreet l’environnement sonore, bruitde fond constant d’écoulementsd’eau, de glissements, de frot-tements furtifs, déformés parl’écho. Passé ce premier cap, ilfaut ensuite trouver de l’eau etde la nourriture.

    Eau

    L'eau souterraine contient fré-quemment des agents polluantspotentiellement vecteurs de mala-dies, dont la plus courante estle tétanos[3] : les bactéries, lesvirus et vers parasitaires sontautant de dangers. Les symp-tômes sont variés : diarrhée,vomissement, déshydratation,fièvre, maux de tête, douleur

    abdominale, fatigue, éruption cutanée, ané-mie ou mort. À cela s’ajoutent les produitschimiques : les sels, les acides, les métaux, lesnitrates, les phosphates, les pesticides, lespétroles et les plastiques finissent invariable-ment par polluer, par ruissellement, la moindreflaque d'eau ou nappe phréatique. Faire bouillirl'eau avant de la consommer peut éliminercertains micro-organismes, mais même la dis-tillation n’élimine pas tous les risques. Sansguide autochtone, il vaut mieux ne jamaiss’abreuver à un point d’eau inconnu.

    Nourriture

    Les souterrains offrant très peu de moyensde ressource, seul l’élevage et la culture per-mettent de subsister en sous-sol.Il existe très peu de végétaux sous terre, maisles communautés souterraines ont recours àdeux cultures. Le champignon de couche dit“de Paris” est cultivé en cave sur des matièresorganiques en décomposition sur lesquels ilpuise l'eau et les éléments nécessaires à sacroissance. Le développement optimal estobtenu dans des champignonnières où ontrouve une hygrométrie proche de 90% et unebonne ventilation. Il faut environ 4 à 5 moispour obtenir des champignons consommables.Il est même possible de faire pousser ce cham-pignon dans des caisses en bois ou en métalque l'on peut entasser pour gagner de la place.Semées au printemps comme des carottes dansun champ à l'air libre, les racines d'endivessont déterrées à l'automne pour être stoc-kées jusqu'à l'hiver. Là, elles sont placées dansl'humidité, l'obscurité et la chaleur pendant3 semaines pour donner les endives propresà la consommation, permettant ainsi à la

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    A i d e d e j e u

    • La guérilla envahit les catacombes : Prédateur +1À l’unanimité : Humanité -1, Vermine +1• Les communautés parviennent à maintenir une paix relative : Symbiote +1À l’unanimité : Humanité +1, Vermine -1

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    V e r m i n e

    communauté d'obtenir des légumes en pleinhiver malgré l'absence de lumière.L’élevage fournit aux communautés les plusorganisées la viande nécessaire à leur sur-vie : les clapiers à lapins sont les plus fré-quents, mais on trouve aussi une curieuse racede cochons albinos. Enfin, la chasse permetde ramener de la viande de rat. Les chauve-souris ne sont jamais mangées malgré leurnombre, la superstition des communautésvoyant dans ces insectivores des alliés del’homme. Elles fournissent par contre un guanofréquemment utilisé dans la culture des cham-pignons et des endives.

    Equipement

    Indice de RaretéPioche 2Bougie de cire(3h de lumière) 2Bougie de suif(3h de lumière) 1Torche(30 mn de lumière) 1Lanterne à huile 2Réserve d’huile (6h de lumière) 1Corde (plus de 12 mètres) 2Casque 1Casque spéléo avec lampe acétylène 2

    Lieux insolites

    Le marché flottant

    Ce marché pauvrement approvisionné, situéau plus bas niveau des Halles entre les anciensquais du RER, ne mériterait pas même d’êtrementionné s’il se tenait à la surface. Mais ensous-sol, il fait figure de seul lieu public descatacombes. Il est constitué d’un assemblageen perpétuelle recomposition de barges, deradeaux et de barques accrochés les uns auxautres. Les “forains” s’y rendent en suivantles anciennes voies du RER, aujourd’hui inon-dées, dont le réseau dense offre de multiplesentrées et sorties. Les barques accrochées enpériphérie du marché sont celles des itinérantsqui ne restent que le temps de conclure leursaffaires. Les embarcations sont de moins enmoins mobiles à mesure qu’on se rapprochedu centre, où les points d’amarres sont les plusprisés. Le marché étant accessible aux rési-dents de la surface capables de se frayer unchemin au milieu des anciens escalators desHalles, le lieu est devenu un croisementd’autant plus fréquenté qu’on raconte queGabriel Cime a longtemps résidé dans lesparages, avec sa communauté.Réputation : 20

    La salle des cocons

    Nombreux sont ceux qui en parlent, mais per-sonne ne semble l’avoir visitée. La légendeveut qu’on ne puisse la trouver que par hasard,en arpentant les plus profonds niveaux descatacombes. Elle offre alors aux yeux du visi-teur le spectacle de murs et de plafondsentièrement tapissés de milliers et de milliers

    de cocons soyeux d’un blanc laiteux, semblantfaiblement refléter la lumière. De nombreusesversions de l’histoire circulent, selon lesquellesles cocons seraient vides, les chrysalides mortesde froid ou encore plongées dans une sortede transe hibernale. Mais aucune n’expliquela présence d’insectes à cette profondeur…Réputation : 14

    Événement

    Cette situation est destinée à être proposéeau vote des joueurs, de façon identique à cellesdu chapitre 15 du Livre du Meneur, “L’uni-vers”. Comme d’habitude, le Meneur a toutelatitude pour la modifier et l’enrichir, et inté-grer le résultat du vote dans son univers.

    La guerre des rats

    La vie des cataphiles, malgré sa rudesse, sembleidéale au regard des conditions qui règnentdans un Paris dévasté par la vermine et lesguerres tribales. Mais l’équilibre entre les com-munautés chthoniennes est fragile. Parmi lespoints de litiges, il en est un qui concerne lesrats. Alors que ceux-ci sont pour les habi-tants de Zion[4] des compagnons et des sym-biotes, les autres communautés les chassentautant pour préserver leur territoire que seprocurer leur viande. Loin d’être anecdo-tique, ce problème cristallise les crispations

    idéologiques rigides des humanistes et desadaptés. Les uns veulent cohabiter pacifi-quement avec leur environnement, les autresrecréer un cadre de vie idyllique d’où la ver-mine serait absente.Les tunnels parisiens vont-ils devenir le théâtred’affrontements violents, entre des adaptésproches de la vermine, et des communautésrefusant de céder leur ultime refuge ? Est-ilpossible que cohabitent des communautés auxidéologies divergentes, alors que l’entraide estune obligation pour survivre? Dans un envi-ronnement aussi confiné, l’escalade de la vio-lence conduirait de part et d’autre à une guerred’extermination, mais une cohabitation paci-fique ne peut se concevoir que si les com-munautés font des concessions aux prin-cipes à la base de leur cohésion...

    Les joueurs votent pour : •La guérilla envahit les catacombes. •Les communautés parviennent à maintenirune paix relative.

    Références au Livre du Meneur :[1] ch. 1.6 “La vermine” p114[2] ch. 2.1 “Le système de jeu” p127[3] ch. 2.3 “La santé” p172[4] ch. 1.3 “L'Humanité” p53

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