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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D’ORAN
FACULTE DES SCIENCES
DEPARTEMENT DE CHIMIE
THESE DE DOCTORAT
Présentée pour obtenir le grade de :
DOCTEUR
Spécialité : chimie des matériaux
Intitulée :
SYNTHESE DE RECEPTEURS MACROCYCLIQUES
FLUORESCENTS ET PROPRIETES COMPLEXANTES
DE METAUX LOURDS ET DE LANTHANIDES
Présentée par :
BENSENANE SIDI MOHAMMED BACHIR
Devant le jury composé de :
Président BENGUEDDACH Abdelkader Professeur Université d’Oran
Directeur de thèse DJAFRI Fatiha Professeur Université d’Oran
Examinateur SASSI Mohamed Professeur Université d’Oran
Examinateur CHARBONNIERE Loïc Directeur de recherche CNRS Strasbourg (France)
Examinateur ELHABIRI Mourad HDR CNRS Strasbourg (France)
Examinateur Trabolsi Ali Professeur Université de New York à Abu-Dhabi
Année Universitaire : 2011-2012
Dédicaces
« A mes parents » Qui m’ont toujours soutenu durant mes études.
« A ma femme » Qui a joué le rôle du papa et de la maman pendant mon absence.
« A mes trois enfants » Qui avaient difficilement supporté mon absence.
« A mon frère et à ma sœur »
A toute ma famille, ma belle famille et à
tous ceux qui me sont chers.
Bachir Bensenane
REMERCIEMENTS
Ce travail est le fruit d’une collaboration entre le Laboratoire de Chimie des Matériaux
LCM de l'Université d'Oran Es-Senia et le Laboratoire d’Ingénierie Moléculaire Appliquée à
l’Analyse de Strasbourg.
Je remercie le ministère Algérien de l’enseignement supérieur de m’avoir octroyé une
bourse de 18 mois qui m’a permis de suivre ma formation dans de bonnes conditions, ainsi
que le consulat Algérien à Strasbourg pour leur collaboration et leur soutien et le suivi des
études réalisées par Mme Malki responsable des étudiants boursiers.
Je n’oublierai certainement pas de remercier l’université de Mostaganem de m’avoir
permis d’effectuer ce stage de longue durée.
Je remercie également le CROUS de Strasbourg de m’avoir permis d’effectuer ce travail
en suivant la progression de mes résultats et pour toutes les démarches administratives.
Je tiens particulièrement à remercier le Pr. Abdelkader Bengueddach, Directeur du
Laboratoire de Chimie des Matériaux de l’Université d’Oran, d’avoir accepté de présider ce
jury.
Je tiens à remercier sincèrement le Pr Laurence Sabatier, Directrice de Recherche au
CNRS et directrice du laboratoire UMR 7178, pour m'avoir accueillie au sein de son
laboratoire et m’avoir permis d'accomplir ce travail dans les meilleures conditions.
J’adresse mes remerciements les plus profonds et sincères au Dr. Zouhair Asfari
(Laboratoire d’Ingénierie Moléculaire Appliquée à l’Analyse), pour m’avoir accueilli dans
son laboratoire, confié ce sujet de recherche et m'avoir soutenu et appuyé tout au long de ma
thèse. Ses idées pertinentes, son inépuisable enthousiasme, son sourire permanent et sa
motivation m’ont permis de toujours avancer avec clairvoyance. Merci à toi Zouhair.
Je voudrais également exprimer ma profonde gratitude au Pr. Fatiha Djafri, pour
m’avoir encadré et soutenu depuis que je suis dans son équipe. Elle m’a toujours apporté une
aide précieuse aussi bien sur le plan scientifique que sur le plan humain.
J’adresse toute ma reconnaissance au Dr. Loïc Charbonnière (Laboratoire
d’Ingénierie Moléculaire Appliquée à l’Analyse), pour l’inestimable soutien qu’il m’a
assuré pendant la réalisation de ma thèse. Ses compétences scientifiques, sa grande patience,
ses conseils qu’il n’a cessé de me prodiguer tout au long de ce travail, m'ont été d'une grande
aide et ont largement contribué à l'accomplissement de ce travail. Je lui exprime toute ma
gratitude pour tout le savoir qu'il m'a transmis.
Les mots sont difficiles à trouver pour exprimer ma reconnaissance au Dr. Mourad
Elhabiri (Laboratoire de Physico-chimie Bioinorganique). Durant ma thèse, il m’a apporté
ses qualités humaines, ses suggestions avisées et les conseils qu’il n’a cessé de me prodiguer
tout au long de ce travail. Je ne sais comment le remercier et lui témoigner ma profonde
reconnaissance.
Je tiens tout particulièrement à remercier le Pr Ali Trabolsi, pour avoir accepté
d'examiner ce travail.
Je remercie vivement le Pr. Mohamed Sassi, qui a bien voulu me faire l’honneur de
juger ce travail.
Je remercie Dr.Anne Boos de m’avoir accueilli au laboratoire de chimie analytique et
sciences séparatives et d’avoir dirigé mes travaux d’extraction liquide- liquide.
J’exprime ma profonde gratitude et mon profond respect au Dr. Abdelkader Tayeb pour
ses qualités humaines, son aide scientifique si précieuse et efficace.
Je tiens à remercier Dr Geneviève.J Goetz Grandmont pour ses précieux conseils et
sa disponibilité pour discuter des résultats d’extraction.
Je tiens également à manifester ma gratitude à tout le staff technique, en particulier à
Monsieur Michel Schmitt pour les analyses RMN, nos discussions et sa bonne humeur. Je
tiens à remercier Madame Pascale Ronot, pour sa patience à me conseiller pour les dosages
en ICP-AES et ICP-MAS, je n’oublierai certainement pas Monsieur Alexandre Lecoîntre
technicien chimiste pour tout son soutien ainsi que sa bonne humeur quotidienne durant cette
thèse.
Que les Dr Câline Christine, Dr Aline Nonat (Laboratoire d’Ingénierie Moléculaire
Appliquée à l’Analyse), Dr Véronique Delval (Laboratoire de chimie analytique et sciences
séparatives) et Dr Dominique Lakkis (responsable des travaux pratiques) reçoivent mes
sincères remerciements.
Un grand merci à mon ami de graduation le Dr Zakarya Guellil, enseignant à l’école
supérieure d’optique de Strasbourg, pour son soutien et sa bonne humeur et lui souhaitant
tout le bonheur pour son récent mariage.
Je n’oublierai certainement pas de remercier mes collègues : Dr Mama Lafjah (haya,
haya), Sabah, Alexandre, Amandine, Bertrand, Sarah, Akram, Tarik, Rachid, et à tous ceux qui
ont participé au quotidien de cette thèse au laboratoire.
Bachir Bensenane.
1
Introduction Générale
Les besoins énergétiques du monde moderne sont en nette croissance durant ces
dernières années et le choix de l’énergie nucléaire bien que très souvent remise en cause
devient de plus en plus nécessaire. Cependant son utilisation implique de nombreux risques
pour l’environnement et donc pour les êtres vivants.
D’autre part, l’impact environnemental des différents composés chimiques utilisés ou
générés dans le secteur nucléaire ou par l’industrie doit être évalué et mesuré notamment en
ce qui concerne certains cations métalliques ou substances radioactives. De ce fait, plusieurs
groupes de recherche se sont penchés sur les moyens de réduire les risques toxicologiques liés
à certains métaux lourds. Afin de répondre au mieux par des processus de détoxification de
milieux pollués qui peuvent atteindre la chaine alimentaire et, par conséquence, la santé
humaine, la compréhension des mécanismes d’action de ces métaux toxiques est essentielle.
Au total six éléments métalliques cibles ont donc été définis au sein de mon travail de
thèse : le cadmium(II), le cuivre(II), le mercure(II), le zinc(II), l’europium(III) et le
terbium(III). Tous sont potentiellement toxiques, soit chimiquement, soit du fait de la
présence de possibles isotopes radioactifs. En outre, les lanthanides(III) peuvent être utilisés
comme modèles d’actinides.
Afin de détecter et de quantifier ces éléments à l’état de traces, plusieurs méthodes
analytiques peuvent être utilisées. Cependant, elles doivent permettre une détection fiable,
répétable, facile à mettre en œuvre et sélective de métaux présents en très faibles quantités.
La spectroscopie de fluorescence est l’une des techniques qui peut répondre à
l’ensemble de ces exigences. Elle nécessite cependant l’introduction d’une sonde fluorescente
organique ou inorganique. Dans des conditions appropriées, une bonne sensibilité, une forte
sélectivité ainsi qu’une bonne résolution spectrale et temporelle peuvent être obtenues. Le
processus d’élaboration de tels senseurs fluorescents de métaux (fluoro-ionophores) peut se
résumer da la façon suivante :
Concevoir : Appel à la chimie supramoléculaire et à la chimie de coordination
dans le but d’optimiser les interactions entre le cation cible et un senseur
fluorescent organique. Les contraintes de sélectivité et de sensibilité dans le
2
milieu d’étude et la faisabilité en termes de synthèse doivent être bien entendu
prises en compte.
Synthétiser les senseurs fluorescents (fluoro- ionophores).
Etudier leurs propriétés physico-chimiques dans un premier temps dans les
milieux modèles, puis envisager leur utilisation dans les milieux fonctionnels.
Ce travail de thèse est réparti en quatre chapitres.
- Le premier chapitre rappelle les propriétés des calix[4]arènes ainsi que leurs
synthèses.
- Le deuxième chapitre est consacré à la détermination des taux d’extraction de
quelques ions métalliques ciblés (Cd2+, Cu2+, Hg2+ et Zn2+) en extraction liquide-
liquide.
- Dans le troisième chapitre nous avons déterminé au moyen de méthodes
spectrophotométriques (absorption et émission) les propriétés de coordination de
Cd2+, Cu2+, Hg2+ et Zn2+ par les trois récepteurs à base calix[4]arène synthétisés.
Les propriétés spectrophotométriques et thermodynamiques seront présentées et
discutées.
- Le dernier chapitre résumera les résultats obtenus lors d’une étude de la
luminescence de complexes de lanthanides avec des ligands cyclènes
fonctionnalisés par des carboxylates.
Chapitre 1
Les Calixarènes
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
3
I. Introduction ........................................................................................................................ 4 II. Les calix[4]arènes .............................................................................................................. 6
A. Description ..................................................................................................................... 6
B. Historique ....................................................................................................................... 7 C. Nomenclature ................................................................................................................. 7
D. Synthèse des calixarènes ................................................................................................ 9 1. Synthèse mono-étape.................................................................................................. 9 2. Synthèse multi-étapes............................................................................................... 11
E. Conformation des calixarènes ...................................................................................... 11 1. Description des conformations ................................................................................. 11
2. Etudes conformationnelles ....................................................................................... 13 F. Fonctionnalisation des calixarènes ............................................................................... 14
1. Fonctionnalisation en position para des noyaux aromatiques ................................. 15
2. Fonctionnalisation en position méta des noyaux aromatiques ................................. 15 3. Fonctionnalisation et modification au niveau des ponts méthyléniques. ................. 16
4. Fonctionnalisation des groupements hydroxyles ..................................................... 16 a. Monosubstitution................................................................................................ 17 b. Disubstitution ..................................................................................................... 18
i. Disubstitution 1,3 ............................................................................................... 18 ii. Disubstitution 1,2 ........................................................................................... 20
c. Trisubstitution .................................................................................................... 21 d. Tétrasubstitution ................................................................................................. 22
G. Calix[4]arènes pontés ................................................................................................... 22
1. Synthèse et propriétés des calix[4]arène-éther-couronnes ....................................... 24 a. 1,3-calix[4]arène-éther-couronne et leurs complexes ........................................ 25 b. 1,2-Calix[4]arène-éther-couronnes .................................................................... 30
c. Calix[4]arène-bis-éther-couronnes et leurs complexes ...................................... 30 2. Etude de la complexation de calix[4]arène-éther-couronnes ................................... 34
3. Applications des calix[4]arènes couronnes .............................................................. 36 4. Synthèse et propriétés des Calix[4]arènes-thia-couronnes....................................... 37
a. 1,3-Calix[4]arène-thia-couronne et leurs complexes ......................................... 37
b. Taille et nature de la couronne ........................................................................... 39 c. Conformation des calix[4]arènes couronnes : .................................................... 41
III. Conclusion.................................................................................................................... 44 IV. Partie expérimentale ..................................................................................................... 45
A. Matériels et méthodes................................................................................................... 45
B. Synthèse des ligands..................................................................................................... 45 1. Synthèse du 1,3-dihydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-couronne-5 et couronne-
6 : 45 a. Synthèse du 1,3-di-(chloro-éthoxy)-calix[4]arène : ........................................... 45 b. Synthèse du 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther- couronne-6. ........ 46
c. Synthèse du 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-couronne-5. ......... 48 2. Synthèse du 1,3-dihydroxy-2,4-diéthyl dithiophosphate calix[4]arène : ................. 49
C. Dosage par 1H RMN et 31P RMN du ligand L1 par Hg2+. ............................................ 50 V. Partie Bibliographique...................................................................................................... 53
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
4
I. Introduction
La découverte, par Pedersen1 en 1967, des polyéthers macrocycliques appelés "éther-
couronnes" marque le début de la chimie supramoléculaire. Le dibenzo-18-couronne-6 en
particulier possède des propriétés sélectives de complexation vis-à-vis des cations alcalins et
alcalino-terreux.1
Les recherches dans ce domaine connaissent depuis un immense essor traduisant ainsi
l'importance de l'étude des récepteurs artificiels pour comprendre les phénomènes de
reconnaissance moléculaire en général.
Après la découverte de Pedersen, les éther-couronnes font l'objet de plusieurs
modifications structurales dans le but de changer leurs propriétés complexantes. 2 Par exemple
le remplacement d'un ou plusieurs atomes d'oxygène par des atomes d'azote 3 ou de soufre4
conduit à une famille appelée "coronands" connue pour sa complexation sélective des métaux
de transition.
O
O
O
O
O
O
dibenzo-18-couronne-6 structure générale d'un cryptand
OO
N N
O O
OO
n
n
n
OMe
OMe
OMe
MeO
MeO
OMe
Me
Me
Me
Me
Me
Me
sphérand
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
5
Les cryptands de Lehn5 sont des diaza-polyaza macrocycles ayant une architecture
tridimensionnelle et formés par trois chaînes polyoxaéthyléniques se rejoignant par des
atomes d'azote en tête de pont. Ces macrocycles définissent une cavité tridimensionnelle
capable de piéger et d'encapsuler complètement un cation.
Des macrocycles plus rigides que les éther-couronnes et les cryptands ont été
synthétisés par Cram.6 Ils sont complètement préorganisés et forment une "cage" plus rigide.
Ils sont appelés "sphérands" et se rapprochent des systèmes enzymatiques naturels à cause de
leur préorganisation.
Par analogie avec les sphérands, l'étude de composés ayant une structure phénolique
cyclique tels que les composés d'Högberg,7 le cyclotrivératrylène,8 les dérivés du pyrogallol9
et les calix[4]mésitylènes10, a été développée.
Cyclophanes dérivant du pyrogallol Calix[4]mésitylène
R R
RR
HO OH
OH
OH
OHHO
HO
HO
HO OH
OH
OHHO
HO
HO OH
OH
OH
OHHO
HO
HO
OH
OH
OH
HO
OH
OH
OH
HO
Composés d'Högberg Cyclotrivératrylène
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
6
II. Les calix[4]arènes
A. Description
Les calixarènes sont des macrocycles formés de n unités phénoliques (n = 4-20)
reliées entre elles par des ponts méthyléniques au niveau des positions ortho de la fonction
hydroxyle.11,12,13,14,15 Ces macrocycles sont obtenus par condensation phénol- formaldéhyde
en milieu basique. La formule générale de ces macrocycles est représentée dans la Figure 1.
R
OH
CH2
n
n = 4 -20
Figure 1. Formule générale des calix[n]arènes
Les calixarènes sont, selon la classification de Cram et Steinberg, 16 des
[1n]métacyclophanes portant des groupements hydroxyle. Ces [1n]métacyclophanes ont connu
ces trente dernières années un essor important qui s'explique par divers facteurs :
- ils peuvent être préparés en grandes quantités,
- les calixarènes de différentes tailles sont obtenus sélectivement,
- ils sont fonctionnalisables facilement au niveau des groupements hydroxyle et/ou
en position para sur le noyau benzénique17.
Du fait de leurs propriétés complexantes, les calixarènes apparaissent comme la troisième
génération de supramolécules18 après les éther-couronnes synthétisés par Pedersen1 et les
cyclodextrines19 et font désormais partie de la « host – guest chemistry ».
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
7
B. Historique
L'histoire des calixarènes remonte en 1872 quand Von Baeyer 20 décrit la synthèse
d'une résine phénolique issue de la condensation d'un phénol sur le formaldéhyde en milieu
acide. Négligée jusqu’au début du vingtième siècle, cette chimie fut reprise par Baekeland21.
En utilisant la même réaction mais en ajoutant de petites quantités contrôlées de base, il
obtient une résine résistante introduite dans le commerce sous le nom de "Bakélite". L'âge des
plastiques modernes avait débuté.
Pour simplifier le problème, A. Zinke et E. Ziegler22 diminuent plus tard les
possibilités de condensation en utilisant des p-alkylphénols avec le formaldéhyde. Les
réactions ne peuvent avoir lieu que sur les positions ortho du phénol. Le produit de réaction
avec le p-tert-butylphénol a une masse élevée, une faible solubilité et un point de fusion élevé.
Pour l’oligomère cyclique extrait du mélange obtenu (C11H14O)4, Zinke et Ziegler ont attribué
le structure de tétramère cyclique (Figure 2) identifié par analyse élémentaire et spectroscopie
infrarouge.
Figure 2. Structure présumée du produit de la réaction de A. Zinke et E. Ziegler22
C. Nomenclature
En 1978, Gutsche23 introduit le terme "calixarènes" pour le tétramère cyclique décrit
par Zinke et Ziegler. Le préfixe "calix" rappelle la similitude entre la structure en cône de ce
produit et la forme d'un vase grec appelé ""calix crater" et le suffixe "arène" indique
l'incorporation de noyaux aromatiques (Figure.3).
OH
OH
(CH3)3 CC (CH 3)3
OH
OH
(CH3)3 CC (CH 3)3
CH2
H2CCH2
CH2
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
8
Figure 3. Origine du terme calixarène : analogie entre la structure du tétramère et le vase
grec "calix crater"23
Le nombre de noyaux aromatiques du macrocycle est inséré entre crochets entre
"calix" et "arène". La nature et la position des substituants sont données par un préfixe
R = tert-butyl
Figure 4. Numérotation et différentes représentations du p-tert-butylcalix[4]arène.
OHOHHO
OH
R
R
R
R
12
3 4
5
67
89
10
1112
1314
1516
17
18 19
2021
2223
24
25
26
27
28
H
R
O
H
RR
O
H
R
OO
HOH
4
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
9
approprié. A titre d'exemple, le tétramère constitué de quatre unités p-tert-butylphénol est
appelé couramment p-tert-butylcalix[4]arène ou selon la nomenclature IUPAC le 5, 11, 17,
23-tétra-tert-butylpentacyclo-[19.3.1.13,7.19,13.115,19]-octacosa-1(25),3,5,7(28),9,11,
13(27),15,17,19(26)21, 23-dodécaène-25, 26, 27, 28-tétraol.24 La numérotation des positions
sur le p-tert-butylcalix[4]arène ainsi que ses différentes représentations les plus usuelles sont
données dans la Figure 4.
D. Synthèse des calixarènes
L’intérêt que les calixarènes ont acquis au cours des trente dernières années est dû à la
possibilité de les préparer de manière simple et à partir de produits de départ économiques.
La synthèse peut être en une ou en plusieurs étapes.
1. Synthèse mono-étape
La synthèse mono-étape en milieu basique est la méthode qui a été la plus étudiée 1,2,
13-18 et de ce fait, c'est la plus utilisée car elle permet d'obtenir différents p-tert-
butylcalix[n]arènes. 11,12,22,23,25,26,27,28 Les oligomères pairs : le tétra-,26 l’hexa-27 et
l’octamère28 sont synthétisés avec de bons rendements en jouant sur la nature de la base, le
rapport des réactifs et les températures de réaction, alors que les oligomères impairs sont
isolés avec de très faible rendements qui ne dépassent pas 20%.12,13,29 Le contrôle de la taille
se fait également par un choix judicieux du cation associé à la base.
Le p-tert-butylcalix[4]arène est synthétisé en chauffant un mélange de p-tert-
butylphénol et une solution à 37 % de formaldéhyde dans l'eau en présence de 0,045
équivalents de NaOH (par rapport au phénol) pendant 2 heures à 110-120°C pour obtenir une
résine, "le précurseur". Ce précurseur est chauffé dans le diphényléther à 180 – 190°C
pendant 2 heures. Le p-tert-butylcalix[4]arène est obtenu avec un rendement de l'ordre de 60
% par précipitation avec l'acétate d'éthyle.30 En remplaçant NaOH par une quantité plus
importante de KOH ou RbOH et le diphényléther par du xylène et en chauffant pendant 3-4
heures à reflux on obtient le p-tert-butylcalix[6]arène27 avec un rendement de l'ordre de 85 %.
Le p-tert-butylcalix[8]arène28 est synthétisé à partir du p-tert-butylphénol, du formaldéhyde et
de 0,03 équivalents de NaOH dans le xylène avec un rendement de l'ordre de 65 %.
On pense que l'octamère est le produit cinétique11-14,31 et le tétramère, le produit
thermodynamique.11-14,30 Pour l'obtention de l'hexamère, deux hypothèses sont avancées : (i)
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
10
c'est le produit formé sous contrôle template12-14 et (ii) c'est le produit cinétique sous
l'influence de l'effet template de l'ion métallique30.
La synthèse mono-étape en milieu acide s'est révélée plus performante pour les
calixarènes ayant un nombre d'unités phénoliques supérieur à 8 et elle a permis d'isoler des
calixarènes ayant jusqu'à 20 unités phénoliques15. La Figure 5 décrit le mécanisme de
cyclisation du calix[n]arène qui commence par une hydrométhylation du p-alkylphénol pour
former le dérivé o-hydroxyméthylphénol, suivie par la formation d’un composé de type
diphénylméthane. Le processus se poursuit plusieurs fois pour former des oligomères linéaires
et la dernière étape est une réaction similaire à la première mais intramoléculaire pour former
le cycle.
R
OH
R
O
O
H
H
R
O
H
CH2O
R
OH
CH2OH
(OH )
R
O
CH2
OH
R
O
CH2
R
O
R
OCH2
R
O
H
R
OH
CH2
R
OH
Oligomères
linéaires
Oligomères
cycliques
(OH )
Figure 5. Mécanisme de synthèse des calixarènes
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
11
2. Synthèse multi-étapes
La synthèse multi-étapes a été décrite par Hayes et Hunter32 et améliorée par Kämmerer et
al.14,33 La synthèse en plusieurs étapes permet d'obtenir des calixarènes portant des
substituants différents contrairement à la synthèse mono-étape qui ne permet d'obtenir que des
calixarènes présentant les mêmes substituants en position para de leur squelette.11,30
E. Conformation des calixarènes
1. Description des conformations
Les calixarènes présentent une mobilité conformationnelle en solution. La
représentation spatiale des calix[4]arènes montre bien l'existence de quatre isomères
conformationnels qui sont appelés par Gutsche : cône, cône partie l, 1,2-alterné et 1,3-alterné
(Figure 6.)34
Les quatre conformères correspondants résultent de la libre rotation autour des liaisons
des groupements Ar-CH2-Ar et peuvent être observées par RMN du proton34 et RMN du
carbone 13.35 En effet, par RMN du proton, le signal des ponts méthyléniques varie d'une
conformation à l'autre. Ainsi, pour un calix[4]arène fonctionnalisé avec une fonction R, le
signal des ponts méthyléniques est :
Figure 6. Représentation des conformères du calix[4]arène.
H
R
O
H
RR
O
H
R
OO
H
cône
H
RR
O
H
R
OO
H
O
R
H
cône partiel
1,3-alternée
O
R
H
H
R
O O
H
R
O
R
H
1,2-alternée
R
H
R
OO
H
O
R
H H
R
O
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
12
pour la conformation cône, un système AB.
pour la conformation cône partiel, un système AB et un singulet vers les
champs forts.
pour la conformation 1,2-alternée, un système AB et un singulet vers les
champs faibles
pour la conformation 1,3-alternée, un singulet.
Récemment, les données cristallographiques ont pu être utilisées pour comparer et
faire ressortir les propriétés conformationnelles de ces calixarènes.36
En solution à basse température37,38 ou à l'état solide,39,40 les calix[4]arènes adoptent
majoritairement la conformation cône car c'est la plus stable grâce à l'existence de liaisons
hydrogène intramoléculaires entre les groupements hydroxyle.38
Le tétramère peut être bloqué et isolé dans chaque conformation en utilisant des conditions de
réaction appropriées et des substituants sur les oxygènes phénoliques plus volumineux que les
groupements éthyle.41 Le changement de conformation peut également être empêché par la
présence de substituants en position méta.42
Figure 7. Conformation moléculaire de p-isopropylcalix[4]arène39
Les calix[5]arènes existent également dans quatre conformations. Ils adoptent
préférentiellement la conformation cône,43 même si les distances entre les atomes d’oxygène
sont légèrement supérieures à celles du calix[4]arène entraînant des liaisons hydrogène plus
faibles. Les oligomères supérieurs peuvent adopter d'autres conformations.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
13
2. Etudes conformationnelles
Même en solution à basse température la RMN du proton du p-tert-butylcalix[4]arène
montre la présence unique du conformère cône. Cette conformation est mise en évidence
par la présence d'une paire de doublets (système AB) avec une constante de couplage entre
12 et 14 Hz pour les protons méthyléniques non équivalents. Une augmentation de la
température induit un élargissement des signaux ; ces doublets coalescent pour donner un
singulet large. Ceci est expliqué par un échange rapide entre les conformations cône
opposées mais identiques (Figure 8).38,44,45
.
H
R
O
H
RR
O
H
R
O O
H
Hb
Ha
H
R
O
H
RR
O
H
R
OO
H
Hb
Ha
Figure 8. Inversion cyclique des calix[4]arènes p-substitués
Au début une conformation 1,3-alternée a d'abord été proposée33 comme conformation
intermédiaire de passage avec rupture des liaisons hydrogène. Gutsche et coll.38 ont suggéré
un passage en chaîne continue par un intermédiaire 1,2-alterné dans lequel il n'y a pas rupture
des liaisons hydrogène. Shinkai et coll.44 ont déterminé les paramètres d'activation H et S
d'une interconversion cône-cône. Ils ont conclu que cette interconversion est directe, sans
passage par un intermédiaire "alterné". Plus tard, le mécanisme de ce réarrangement cône-
cône a été expliqué par une conversion par étape selon la séquence cône, cône partiel, 1,2-
alterné, cône partiel, cône dans laquelle un minimum de ruptures de liaisons hydrogène a
lieu.46,47 Par contre, les liaisons hydrogène ne contribuent pas aux énergies d'activation de
l'inversion cône-cône des calix[4]arènes mono- et 1,3-dihydroxylés et les barrières des dérivés
mono-, di-, tri- et tétrahydroxylés sont déterminées par la tension stérique résultante des
énergies de torsion et de van der Waals au cours du passage des groupements OH à travers
l'anneau central du macrocycle.48
L'introduction des groupements fonctionnels modifie fortement la mobilité
conformationnelle des calixarènes. La rotation des unités phénoliques autour des ponts
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
14
méthyléniques dépend de la taille et de la nature des groupements greffés. Ainsi, la tét ra-O-
alkylation avec des groupements plus volumineux que le groupement éthyle bloque les
calixarènes sous une conformation en empêchant le passage transannulaire. 49
F. Fonctionnalisation des calixarènes
La modification chimique des calixarènes permet par l' introduction de groupements
fonctionnels la synthèse de nouvelles molécules avec diverses applications. Elle permet aussi
le contrôle de la conformation de ces molécules et constitue par la suite un obstacle pour
l'inversion conformationnelle. Les calixarènes peuvent être fonctionnalisés sur quatre
positions (Figure 9) :
O
H
O
H
O
H
O
H groupements hydroxyles
pont méthylénique
position méta
position parabord supérieur
bord inférieur
Figure 9. Positions fonctionnalisables sur un calixarène.
- Sur les positions para des unités phénoliques du calixarène, après élimination des
groupements tert-butyle présents dans les calixarènes parents,12,13,14;49 qui, avec les positions
méta, forment le "bord large" ou "bord supérieur" (upper rim) du calixarène.
- Sur les positions méta des unités phénoliques du calixarène
- Au niveau des ponts méthyléniques entre les noyaux phénoliques.12,13,14,49
- Au niveau des groupements hydroxyle qui constituent le "bord étroit" ou "bord
inférieur" (lower rim) du calixarène.12,13,14,49
La fonctionnalisation des groupements hydroxyle est la plus répandue31 car elle
donne la possibilité de bloquer les calixarènes sous une conformation souhaitée et par
conséquent de modifier les propriétés de ces macrocycles.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
15
1. Fonctionnalisation en position para des noyaux aromatiques
Les groupements tert-butyle en para des calixarènes peuvent être enlevés
complètement ou de façon sélective par transalkylation en utilisant AlCl3 et un solvant
aromatique tel que le toluène (Figure 10).
OH
CH2
4
O
CH2
4
AlCl3
toluène
...AlCl3
H+
+ H+
O
CH2
4
H
CH+
O
CH2
4
...AlCl3
H
O
CH2
4
...AlCl3
+ + HCl
OH
CH2
4
+ AlCl3
Figure 10. Mécanisme de désalkylation du para-tert-butyle calix[4]arène.
Une fois les groupements tert-butyle enlevés, le bord large devient alors disponible
pour des substitutions électrophiles : nitration,50 sulfonation,50,51 halogénation,52,53
chlorométhylation,54 aminométhylation,55 formylation,56,57 glycosylation,58 acylation,59
adamantylation60 et couplage avec des sels de diazonium.61
L'ipso-substitution des groupements tert-butyle est une autre voie qui conduit à
l'obtention de calixarènes fonctionnalisés sur le "bord large". 62
2. Fonctionnalisation en position méta des noyaux aromatiques
La substitution en position méta des unités phénoliques des calixarènes est moins
répandue et un de ses buts est de préparer des calixarènes chiraux. 63,64
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
16
3. Fonctionnalisation et modification au niveau des ponts méthyléniques.
Différentes modifications ont été effectuées au niveau des ponts méthyléniques, par
une synthèse multi-étape. Ainsi des calixarènes dont certains ponts CH2 portent des
substituants de type alkyle ou aryle ont été synthétisés.65,66 Des calixarènes dont les phényles
sont alternativement reliés par des ponts méthylène et des ponts de type diméthyléther
(oxacalixarènes) ont également été isolés.12
Actuellement des calixarènes dont les unités phényle sont reliées par des ponts de type
thioéther (sulfures), nommés thiacalixarènes,67,68,69 présentent un grand intérêt. En effet, le
remplacement des ponts méthylène des calixarènes classiques par des hétéroatomes comme le
soufre permet de modifier la taille de la cavité et de plus, de tels calixarènes possèdent des
sites de coordination supplémentaires laissant entrevoir de nouvelles possibilités de
complexation.
4. Fonctionnalisation des groupements hydroxyles
Cette fonctionnalisation est la plus fréquente grâce à la réactivité très variée des
groupements hydroxyle. Les quatre groupements hydroxyle du calix[4]arène peuvent être
fonctionnalisés complètement ou sélectivement (Figure 11) avec des groupements
fonctionnels tels que les éthers49, les esters70,71,72 les cétones,73 les amides74,75 ou les acides
carboxyliques76,77 Cette fonctionnalisation peut conduire à des produits mono-, di-, tri-, tétra
substitués, à des doubles calix[4]arènes et des multicalix[4]arènes.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
17
R1
R1
R1
R1
OH
OH
OR2 HO
OR2
OH
OH R2O
R1
R1
R1
R1
OH
OH
OH HO
R1
R1
R1
R1
R1
R1
R1
R1
OH
OH
OR2 R2O
R1 R1
R1
R1
OR2
OR2
OR2 R2O
R1
R1
R1
R1
OR2
OH
OR2 R2O
R2 = alkyl ou acyl
Figure 11. Différentes substitutions sur le bord étroit du calix[4]arène
a. Monosubstitution
Il existe plusieurs méthodes permettant la synthèse des calix[4]arènes
monosubstitués.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
18
La première est une méthode indirecte utilisée pour la première fois lors de la
synthèse de calix[4]arènes monosubstitués.78 Il s'agit de l'élimination d'un ou trois
groupements sur des calix[4]arènes 1,3-di- ou tétrasubstitués respectivement.79,80,81 Des
dérivés monoester ont été obtenus d'une manière similaire à partir de 1,3-diesters par réaction
avec l'imidazole.81
La deuxième est une monoalkylation sélective du calix[4]arène avec un agent
alkylant en présence de bases telles que K2CO382 ou NaHCO3
83 dans l'acétonitrile, CsF dans la
DMF,82 NaH dans le toluène84,85 ou Ba(OH)2 dans la DMF.84,86 C'est la méthode la plus
utilisée.
La troisième méthode consiste à protéger trois groupements hydroxyle sous la forme
de groupements triéther silylé, puis à effectuer une alkylation et à déprotéger les trois
groupements hydroxyle.87
Très récemment, une quatrième alternative a été rapportée 88 : le traitement des p-tert-
butylcalix[4]- et [6]arènes par (Bu3Sn)2O dans le toluène, suivie de l'action d'un agent alkylant
en présence de Bu4NI. Cette procédure remarquable pour son efficacité et ses conditions
douces, permet l'utilisation d'agents alkylants ayant différentes fonctio nnalités (nitrile, ester,
alcyne).
b. Disubstitution
Deux types de disubstitutions peuvent être envisagés : les disubstitutions-1,3 et les
disubstitutions-1,2. Selon les conditions réactionnelles, on peut choisir sélectivement entre ces
deux disubstitutions. (Figure 12 et Figure 13).
i. Disubstitution 1,3
Pour obtenir une substitution sélective sur les atomes d'oxygène phénoliques opposés
(disubstitution distale) il faut faire réagir les calix[4]arènes avec 2 équivalents d'un agent
alkylant en présence de 1 équivalent de K2CO3.83,89,90,91,92,93
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
19
Disubstitution 1,3 Pontage 1,3
X
X
H
R
O
H
RR
O
H
R
OO
H
H
R
O
R
RR
O
H
R
OO
R H
R
O
RR
O
H
R
OO
H
R
O
RR
O
H
R
OO
R
R
O
H
RR
O
H
R
OO
R
R
O
H
RR
O
H
R
OO
Disubstitution 1,2 Pontage 1,2
Obturation
Figure 12. Différents types de disubstitution d'un calix[4]arène
Selon les conditions réactionnelles, (Figure 13) la disubstitution distale est très
sélective. En effet, une alkylation supplémentaire passe par la déprotonation du calixarène
1,3-disubstitué formant un anion qui n'est pas stabilisé par liaison hydrogène.81,94
Figure 13. Mécanisme de régiosélectivité.
base forte
base faible
RX
OR
HO
OH
OR
disubstitutionproximale
1
2
disubstitutiondistale
OH
RO
OH
OR1 3
OH
HO
OH
OR
O H
-OOR
O H
O-
-O
H
OR
O H
O-
H O
O-
ORRX
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
20
La base KHCO3 formée82 après monosubstitution est suffisamment forte pour
générer le monoanion.94 Pour arrêter la réaction au stade de la dialkylation, il suffit d'ajuster la
stoechiométrie de K2CO3 à environ un équivalent pour un équivalent de produit de départ
(1:1).90,91,93
(a) (b)
O
HO OH
O
S
S S
S
O HO OHO
PR
RR'
P
R RR'
Figure 14. 1,3-calix[4]arènes disubstitués .
La synthèse du composé (a)95 nécessite deux étapes, une alkylation par le dibromobutane en
présence de K2CO3, dans l’acétone, suivie d’une substitution du brome par PR2R’ dans le
chloroforme.
La synthèse du composé (b) est décrite dans la partie expérimentale.
ii. Disubstitution 1,2
La O-alkylation de deux groupements hydroxyle adjacents est plus défavorable. Elle
peut être influencée par une base forte en excès (exemple NaH dans la DMF)( Figure 15). Le
premier exemple a été donné par Pappalardo et coll.96 qui en faisant réagir le p-tert-
butylcalix[4]arène ou le calix[4]arène avec de l'hydrochlorure de (2-chlorométhyl)pyridine
ont obtenu les produits 1,2-disubstitués correspondants Figure 15 b. La régiosélectivité de la
réaction a été expliquée par la formation d'une liaison hydrogène entre la pyridine et l'oxygène
phénolique voisin permettant l'activation de ce dernier. La réaction s'est révélée bien plus
générale lorsque Groenen et al97 ont utilisé un excès de NaH avec 2,2 équivalents d'agent
alkylant pour obtenir le produit 1,2-disubstitué du p-tert-butyl-calix[4]arène. Pour expliquer la
disubstitution proximale, Reinhoudt98 propose comme intermédiaire un dianion du
calix[4]arène monosubstitué possédant deux charges négatives en opposition stab ilisées par
liaisons hydrogène (Figure 15 (a)).
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
21
Une disubstitution 1,2 peut aussi être conduite par déméthylation sélective du dérivé
tétraméthoxy avec TiBr4.99
Une autre méthode pour réaliser des pontages proximaux est d'utiliser un agent
pontant de taille limitée qui interdit alors le pontage distal. Cela a été l'idée de Reinhoudt et
coll.100 qui ont utilisé le dichlorure de l'acide o-phtalique. La réaction entre cet agent alkylant
et le p-tert-butylcalix[4]arène dans le THF avec tBuOK comme base, a conduit au calixarène
mono-ponté (Figure 15 (a)).
OHO
HO
O
NN
OH
OH O O
OO
(a) (b)
Figure 15. 1,2-calix[4]arènes disubstitués
En 1998, Ferguson et al.101 ont continué les études sur les calix[4]arènes avec des
pontages proximaux de manière à essayer d'optimiser le contrôle régiosélectif. Les produits
sont synthétisés par réaction dans le toluène d'un calix[4]arène avec deux groupements
hydroxyle proximaux protégés (le 1,2-di[(2-pyridylméthyl)oxy]calix[4]arène, (Figure 15 (b))
avec des chaînes éthylène glycol ditosylées (1,1 équivalent) en utilisant tBuOK comme base.
c. Trisubstitution
La réaction du calix[4]arène avec des halogénures d'alkyle en présence de
BaO/Ba(OH)2,34 BaO102 ou Ba(OH)2
85,103,104,105 dans la DMF conduit aux trialkoxy-
calix[4]arènes généralement en conformation cône (Figure 16).
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
22
HO
O O O
PrPrPr
Figure 16. 1,2,3-calix[4]arènes tri-substitués .
La stabilité de l'isomère cône est obtenue grâce aux fortes interactions de Ba2+ avec un
phénoxyde de sorte que la réaction s'arrête au niveau de la trisubstitution.103 Un mélange de
dérivés trisubstitués sous les conformations cône partiel, 1,2- et 1,3-alternées est obtenu par
l'utilisation de Cs2CO3 comme base.104, 106
d. Tétrasubstitution
Les premiers calix[4]arènes tétra-O-substitués ont été synthétisés par déprotonation
du p-tert-butylcalix[4]arène ou du calix[4]arène avec une base forte (NaH ou tBuOK) suivie
d'une réaction avec un électrophile.34,106 Lorsque l'électrophile est suffisamment réactif
(bromure d'alkyle), l'utilisation d'une base moins forte K2CO3 en excès (10 équivalents) suffit
pour donner lieu à la tétrasubstution.70,72,73 Avec une base de type K2CO3, les calix[4]arènes
tétrasubstitués sont obtenus majoritairement dans la conformation cône72,73 et plus rarement
dans la conformation 1,3-alternée.107,108 Si le groupement partant est le tosyle, la
tétrasubstitution favorise la conformation 1,3 alternée.107,109 L'utilisation de Cs2CO3 dans
l'acétone conduit à des produits tétrasubstitués en conformation cône partiel dans le cas où le
groupement partant est plus petit que le tosyle ou l'iodure. 110
OO O
O
EtO OEtO O
OEt OEtO
O
Figure 17. 1,2,3,4-calix[4]arènes tétra-substitués .
G. Calix[4]arènes pontés
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
23
Les disubstitutions des calix[4]arènes peuvent aussi être des pontages : po ntage-1,2
et pontage-1,3. (Figure 18) Les calix[4]arènes pontés-1,3 nommés aussi 1,3 calix[4]arène
couronnes sont synthétisés de deux façons. La méthode directe est le pontage du calix[4]arène
avec un agent alkylant bifonctionnalisé.111,112,113,114,115,116 La méthode indirecte consiste à
disubstituer d'une manière 1,3 le calix[4]arène par deux groupes possédant une fonction
aldéhyde,117,118 bromure,119 chlorure d'acide120 qui permettra de faire une réaction d'obturation
avec un autre agent bifonctionnalisé tel que les diamines.117-120
Le pontage peut aussi s'effectuer sur deux positions adjacentes et conduire aux 1,2-
calix[4]couronnes, bien que ceux-ci aient été beaucoup moins étudiés en comparaison avec
leurs homologues 1,3. Shinkai et al.111 ont suggéré que les positions de pontage des
calix[4]arènes dépendent de la base utilisée (effet template) : seul le 1,2 calix[4]arène
couronne-4 est obtenu en présence de NaH ou KH, tandis que le 1,3-calix[4]arène-couronne-4
est le produit majoritaire en présence de LiH.
Actuellement un très grand nombre de calix[4]arènes pontés par des pontages variés
et de différentes manières (1,2-, 1,3-, mono- ou bis-couronne) a été rapporté. La plus grande
famille synthétisée est celle des calix[4]-éther-couronnes. Pour augmenter l'efficacité de
propriétés complexantes, de nouvelles familles des calix[4]arène-éther-couronnes ont été
synthétisées et étudiées (Figure 18) : calix[4]arènes benzo-éther-couronnes, 121,122,123
calix[4]arènes-binaphtyle-couronnes,124 calix[4]arènes-anthraquinone-couronnes,116
calix[4]arènes-bipyridine-couronnes,125 calix[4]arènes-thiophène-couronnes,126 calix[4]-
arènes-férrocène-couronnes,127 calix[4]arènes-aza-benzo-éther-couronnes,128 calix[4]arènes-
cryptand-couronnes,119,129 calix[4]arènes-bases de Schiff,117,130 calix[4]arènes lariat-éther-
couronne,131 calix[4]arènes thia-aza-éthercouronne,132 calix[4]arènes-aza-éther-
couronnes.120,128,132, 133
Les monopontages -1,2 et -1,3 peuvent être suivis par de nouveaux pontages. Le
premier macrocycle doublement ponté est le 1,3-p-tert-butylcalix[4]-bis-éther-couronne-5 qui
a été isolé comme sous-produit de la réaction entre le p-tert-butylcalix[4]arène et le
tétraéthylène glycol ditosylate.134
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
24
Figure 18. Exemples de calix[4]arènes couronnes
1. Synthèse et propriétés des calix[4]arènes-éther-couronnes
L'association d'un éther-couronne et d'un calixarène conduit à un calix-couronne.
Les calix[4]arènes-éther-couronnes ou calix[4]couronnes constituent la classe la plus étudiée
de calixarènes utilisés pour la complexation de cations. 135 Ils présentent des propriétés de
complexation pour les métaux alcalins, alcalino-terreux et pour les cations ammonium.
R
O
Y
RR
O
Y
R
O O
X
=
calix-éther-couronne
nOX
O
O
O
O
O
O
O
O
calix-benzo-éther-couronne
n
NHO
O NH
O
aza-calix-éther-couronne
CH3 CH3
CH3
OY
OY'
YO
calix-sphérand-couronne
O O
N N
OO
O O
calix-cryptand-couronne
O
NN
O
calix base de Schiff
S S
O O
Z Z
calix-thiophène-éther-couronne
HN
O
NH
O
Fe
calix-ferrocène
OO
OO
calix-binaphtyle-couronne
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
25
a. 1,3-calix[4]arène-éther-couronne et leurs complexes
Les premiers calix[4]arène-couronnes sont les 1,3 dihydroxy p-tert-butylcalix
[4]couronnes (Figure 19). Ils sont préparés en faisant réagir du pentaéthylène glycol
ditosylate136 ou du tétraéthylène glycol ditosylate76 sur du p-tert-butylcalix[4]arène dans le
benzène en présence de tBuOK.
R = p-tert-butyl
1,3-dihydroxy p-tert-butylcalix [4]couronnes-5 1,3-dihydroxy p-tert-butylcalix [4]couronnes-6
Figure 19. Les premiers calix[4]arène-couronnes
Les cations sont insérés dans la couronne. A cause de la présence des deux
groupements phénols ionisables, ils perdent deux protons dans des conditions basiques et
forment par conséquent des complexes neutres avec des cations monovalents et divalents. Ces
ligands ionisables sont des transporteurs efficaces des cations alcalins d'une phase aqueuse
basique à une phase aqueuse acide.136 Le 1,3-dihydroxy-calix[4]couronne-5 présente une
sélectivité pour le potassium et le 1,3-dihydroxy-calix[4]couronne-6 pour le césium. Les
données expérimentales76,136 montrent que l'introduction d'un éther-couronne au niveau du
bord étroit du p-tert-butylcalix[4]arène parent augmente sa capacité de complexation et
permet également le contrôle et la sélectivité des cations par la modification de la taille de
l'éther-couronne.
Ces premiers résultats ont ouvert la voie à la synthèse et à l'étude de calixarène-
couronnes, utilisés comme récepteurs de plus en plus efficaces et sélectifs, présentant des
structures de plus en plus complexes et réorganisées.
H
R
O
RR
O
R
OO
HO O
O
H
R
O
RR
O
R
OO
HO
O
O
O
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
26
La synthèse des 1,3 dihydroxy p-tert-butylcalix [4]couronnes (composés 1 et 2 de la
Figure 20) a été perfectionnée en faisant réagir le diméthoxy-p-tert-butyl-calix[4]arène avec le
tétra- ou pentaéthylèneglycol en présence de tBuOK dans le benzène.134,137 Toutefois, elle
donne plusieurs produits de réaction y compris le calix[4]arène-bis-couronnes.
Pour obtenir des rendements plus avantageux cette synthèse a été ultérieurement
réalisée par une diméthylation 1,3 initiale du calix[4]arène parent137 suivie de l'introduction
des ponts polyéthylèneglycoliques en utilisant le polyéthylèneglycol ditosylé approprié et
Cs2CO3 dans l'acétonitrile. L'étape finale est l'enlèvement sélectif des groupes méthoxy 138.
H
R
O
RR
O
R
OO
HO O
O
CH3
R
OH
RR
O
R
OO
H3CH
Ts(OCH2CH2)n-1OTs
TMSI
CHCl3
n-4n-4
CH3
R
O
RR
O
R
OO
H3CO O
O
Cs2CO3, CH3CN
1 : R = tBu, n = 5 1a : R =
tBu, n = 5
2 : R = tBu, n = 6 2a : R =
tBu, n = 6
3 : R =H, n = 4 4 : R =H, n = 5
5 : R =H, n = 6 6 : R =H, n = 7
Figure 20. Synthèse de calix[4]arène mono-éther-couronnes
La structure cristalline du 1,3-p-tert-butylcalix[4]-éther-couronne-6 révèle à l'état
solide une conformation cône.136 (Figure 21). Il présente une cavité hydrophobe formée par la
couronne et une cavité lipophile délimitée par les noyaux aromatiques du calixarène.
L'inclinaison des noyaux aromatiques pontés et non pontés par rapport à l'axe du
calixarène empêche la formation de liaisons hydrogène intramoléculaires.
Ts(OCH2CH2)n-1OTs
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
27
Figure 21. 1,3 p-tert-butylcalix[4]-éther-couronne-6
Un rôle très important dans la compréhension de la complexation par les
calix[4]couronnes a été joué par les 1,3 diméthoxy calix[4]couronnes. La structure cristalline
par rayons-X de ces ligands montre une conformation cône pincé à l'état solide, qui est aussi
la conformation préférentielle en solution.139
Toutefois, dans un complexe, le résultat conformationnel dépend de plusieurs
facteurs comme le solvant, la nature du cation et les substituants du bord large du
calix[4]arène.
Ainsi, dans une solution de CHCl3, le complexe du ligand 1 (Figure 20) avec le
picrate de potassium [K+pic-]134 provoque une conformation cône partiel et le complexe du
ligand 4 (Figure 20) avec le picrate de potassium [K+pic-]139 une conformation 1,3 alternée.
Les groupes tert-butyle du bord large du ligand 1 empêchent la complexation du potassium
dans une conformation 1,3 alternée qui est toutefois la plus souhaitable quand les noyaux
aromatiques n'ont pas de substituants.
Le complexe de rubidium [Rb+pic-] avec le ligand 2 qui possède des groupes tert-
butyle sur le bord large137 (Figure 22 (a)) adopte une conformation intermédiaire entre cône et
cône partiel (cône partiel aplati), Rb+ interagissant avec l'anion picrate, les six atomes
d'oxygène de la couronne et les deux atomes d'oxygène phénoliques non pontés. Le complexe
de césium [Cs+pic-] avec le ligand 5 adopte quant à lui une conformation 1,3 alternée.140
(Figure 22(b)).
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
28
a) b)
Figure 22. Structures cristallographiques des complexes de Rb+ et Cs+ du ligand 5
a) Rb+/1,3 diméthoxy calix[4]couronne-6137 et b) Cs+/1,3 diméthoxy calix[4]couronne-6140
Le cation est lié aux six atomes d'oxygène de la couronne et aux deux atomes d'oxygène
de l'anion picrate (oxygène phénolique et oxygène du groupe nitro). Il interagit également
avecles électrons des noyaux aromatiques inversés. (L'évidence de cette interaction est aussi
Figure 23. Spectres RMN du proton dans CD3CN et à température ambiante (a) du ligand 5, (b) de son complexe avec Cs+ et (c) de son complexe avec Na+
obtenue par des études RMN du 1H et 13C). Le complexe de sodium [Na+pic-] laisse le ligand
5 dans la conformation cône. Ces comportements sont clarifiés par la forme des spectres
RMN du proton du ligand 5 et de ses complexes.141 (Figure 23)
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
29
Pour accomplir l'étude et la synthèse de récepteurs préorganisés en conformation
préférentielle pour la complexation de cations, des groupements alkyl plus encombrants que
CH3 ont été introduits sur les positions 1 et 3.
Ainsi les 1,3-diéthoxy calix[4]couronnes donnent des stéréoisomères différents qui
ont été isolés et caractérisés.134 Les structures radiocristallographiques des dérivés 1,3-
diéthoxy-p-tert-butylcalix[4]couronne-5 cône partiel et 1,3-alterné133 sont représentées sur la
Figure 24.
( a) (b)
Figure 24. Structures des dérivés 1,3-diéthoxy-p-tert-butyl calix[4]couronne-5
(a) cône partiel et (b) 1,3-alternée 133
Dans le dérivé cône partiel, un groupement éthoxy se trouve dans la cavité
hydrophobe, orientant le doublet de l'atome d'oxygène vers l'extérieur de la cavité. Par contre,
les doublets des atomes d'oxygène des groupes éthoxy dans le 1,3-diéthoxy-p-tert-butyl
calix[4]couronne-5 en conformation 1,3-alternée sont dirigés vers l'intérieur de la cavité.
Les propriétés structurales et de complexation des différents conformères du 1,3-
diéthoxy-p-tert-butyl-calix[4]couronne-5 sont discutées dans plusieurs études.142,143 D'une
manière générale, les 1,3-dialkyl-calix[4]couronnes sont synthétisés en conformation 1,3-
alternée. Pour comparer les propriétés de complexation des différents stéréoisomères, des 1,3-
dialkyl-calix[4]couronnes, en conformation cône et cône partiel, ont été également
synthétisés.113,138,139
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
30
b. 1,2-Calix[4]arène-éther-couronnes
Des 1,2-calix[4]arène-éther-couronnes sont connus, bien qu'ils soient beaucoup
moins étudiés en comparaison de leurs homologues 1,3.
Le premier exemple est le 1,2 diméthoxy calix[4]arène couronne-5 synthétisé par
déméthylation des positions proximales 1,2 du tétraméthoxy-p-tert-butyl calix[4]arène en
utilisant TiBr4 comme base.
Ultérieurement les 1,2-calix[4]arène-éther-couronnes ont été obtenus avec un
rendement raisonnable par condensation directe entre le calix[4]arène et le
polyéthylèneglycolditosylate correspondant, en utilisant NaH comme base et la DMF comme
solvant.111,144,145
c. Calix[4]arène-bis-éther-couronnes et leurs complexes
Ces macrocycles sont construits à partir d'un calix[4]arène et deux unités
polyéthylèneglycole. Ils sont de deux types, en fonction de la manière (proximale ou distale)
selon laquelle les deux chaînes polyéthylèneglycole sont attachées aux oxygènes phénoliques
de l'unité calix[4]arène : 1,2;3,4-calix[4]arène-bis-éther-couronne ou 1,3;2,4-calix[4]arène-
bis-éther-couronne.
Quelques structures de calixarène-bis-couronnes sont représentées sur la Figure 25.
Le premier calixarène bis-couronne synthétisé, le 1,3 p-tert-butyl-calix[4]-bis-éther-couronne-
5, a été obtenu comme produit secondaire de synthèse.134 Sa structure cristalline à l'état solide
a été résolue par Asfari et al.146. La taille de la couronne est appropriée pour fixer K+ ou Rb+.
Néanmoins, le fait qu'aucun complexe n'ait été isolé peut être dû à l'encombrement stérique
créé par les groupements tert-butyle.
Dans le 1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-5, comme dans son homologue alkylé, les
doublets des atomes d'oxygène de la couronne ne sont pas tous dirigés vers le centre de la
cavité.146 Ceci montre que ces ligands ne sont pas entièrement préorganisés.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
31
O
O O
O
O
O
O
O O O
n
m
O
O O
O
OO
O
Calix[4]arène 1,3,2,4-bis-éther-couronnes
1 : n = 62 : n = 7 Calix[4]arène bis-éther-aza-benzo-couronnes
Calix[4]arène bis-éther-
naphto-couronnes
O
O O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
Calix[4]arène bis-éther-benzo-couronnes
O
O O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
Calix[4]arène bis-éther-di-benzo-couronnes
O
O O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O O O O
O
O O
n
O
O O
m
Calix[4]arène 1,2,3,4-bis-éther-couronnes
3
4
5
6
Calix[4]arène bis-éther-
tri-benzo-couronnes
7
8
HN
O
NH
O O
O
NH
O
HN
O
O O
O
OO
O
HN
O
NH
O
O
O
O
Figure 25. Structures de quelques calix[4]arène-bis-couronnes
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
32
D'une manière générale, les 1,3-calix[4]-bis-éther-couronnes sont obtenus par une
procédure mono-étape et avec de bons rendements en faisant réagir le calix[4]arène avec 2-4
équivalents de polyéthylèneglycolditosylate en présence d'un excès de Cs2CO3 ou K2CO3 sous
reflux dans l'acétonitrile.147,148
De nombreuses structures cristallographiques des 1,3-calixarènes bis-couronnes-6 en
conformation 1,3-alternée ont été publiées. Particulièrement celle du 1,3 calix[4]-bis-éther-
couronne-6149,150,151 et de ses complexes avec les alcalins,149,152,153,154 mais aussi celles des
1,3;2,4-bis-benzo-éther-couronne-6155 et 1,3;2,4 calix[4]-bis-naphto-éther-couronne-6151 et de
leurs complexes de Cs+.151,154 Des études sur le 1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-7156 ont été
également publiées. De ces études, il ressort que la taille de la cavité polyéthylénique des
dérivés bis-couronne-6 est adaptée au cation Cs+. Pour le 1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-6,
aucun changement de conformation de la couronne n'est observé dans les complexes de Cs+
traduisant la préorganisation importante du ligand, le cation étant lié aux contre- ions nitrate de
façon bidentée. La similitude des structures du 1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-6 et de ses
complexes mono- et bi-nucléaires de Cs+ est visible sur la Figure 26.150
a) b) c)
Figure 26. Structures cristallographiques du 1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-6 (a) et des ses
complexes de Cs+, mono- (b) et bi-nucléaire (c)150
Les cations sont liés aux six atomes d'oxygène de la couronne et aux deux atomes
d'oxygène de l'anion nitrate bidenté. Des interactions entre le cation et les trois atomes de
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
33
carbone terminaux des noyaux aromatiques (mode gamma3) ont été mises en évidence,
comme dans les complexes des dérivés mono-couronnes.
Dans le complexe K+/1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-6, le cation est lié aux six
atomes d'oxygène de la couronne ainsi qu'à deux atomes d'oxygène de l'anion nitrate, mais
aucune interaction n'est observée.153 Par contre dans le complexe bi-nucléaire de Na+ avec
le même récepteur, chaque cation est lié seulement aux trois atomes d'oxygène. Une molécule
d'eau est incluse dans chaque couronne afin de compléter la sphère de coordination.153 Ceci
suggère que la couronne est trop grande pour le petit cation de sodium (Figure 27).
Figure 27. Structures cristallines du K+/1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-6(NO3)2CH3CN et du Na+/ 1,3 calix[4]-bis-éther-couronne-6(NO3)2(H2O)2CH3CN153
Les structures cristallines des 1,3;2,4 calix[4]-bis-éther-couronnes et leurs complexes
avec les métaux alcalins déterminées par rayons-X ont été récemment récapitulées.157
Ces études confirment que les ligands possédant des chaînes glycoliques avec 5
atomes d'oxygène conviennent pour la complexation du potassium et du rubidium et que les
ligands possédant des chaînes glycoliques avec 6 atomes d'oxygènes conviennent pour la
complexation de césium. De plus elles montrent que le ligand possédant des éther-couronnes
avec 7 atomes d'oxygène a une taille de couronne trop grande pour complexer les métaux
alcalins.
Le 1,3;2,4-calix[4]arène-bis-benzo-éther-couronne148,155,158 présente également une
grande préorganisation. Il forme un complexe binucléaire de Cs+ sans changement de la
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
34
conformation de la couronne.154 Des calix[4]arène-bis-couronnes 1,2;3,4 ont été également
synthétisés.
Pour obtenir le 1,2;3,4-calix[4]arène-bis-éther-couronne-5, Arduini et al.99 ont
introduit la deuxième couronne éthérée sur la position 3,4 du 1,2-diméthoxy-calix[4]arène-
couronne-5 de la même manière que la première. Sa structure cristalline révèle une
conformation cône.
Ultérieurement, Asfari et al.159 publient la synthèse puis la structure cristalline
(cône)160 du 1,2;3,4-calix[4]-bis-éther-couronne-5. Cet analogue au produit précédent est
synthétisé en une seule étape par réaction du calix[4]arène avec le
tétraéthylèneglycolditosylate en présence de Cs2CO3 dans l'acétonitrile.
Par utilisation d'un solvant moins polaire et d'une base comme tBuOK, tBuORb ou
tBuOCs, il est possible de diriger la synthèse de 1,2;3,4-calix[4]arène-bis-éther-couronne vers
une conformation 1,2 alternée.145
Des 1,3;2,4-calix[4]arène-bis-éther-couronnes asymétriques contenant un éther-
couronne-6 et une benzo- ou naphto-éther-couronne-6 ont été également synthétisés.161 Les
spectres de 1H-RMN de ces molécules et la structure cristalline du complexe de calix[4]arène
possédant un benzo-éther-couronne-6 et un éther-couronne-6 montrent que le césium préfère
la couronne polyéther modifiée.161 Récemment la structure cristalline d'un calix[4]arène-
couronne-5-couronne-6 montre un complexe hétérobinucléaire avec un ion potassium
complexé dans la couronne-5 et un ion césium dans la couronne-6.162
2. Etude de la complexation de calix[4]arène-éther-couronnes
Récemment la fluorescence163 et la spectrométrie ESI-MS164 ont été ajoutées aux
méthodes thermodynamiques165 ainsi que la RMN 149 pour l'étude de la formation des
complexes de calix[4]arène-éther-couronnes avec les ions métalliques.
En général il existe une complémentarité entre la taille de l'ion métallique complexé
et le nombre d'atomes d'oxygène de l'éther-couronne. Ainsi les 1,3 calix[4]arènes-couronnes-4
sont sélectifs pour le sodium166,167 les 1,3 calix[4]arènes couronnes-5 sont sélectifs pour le
potassium139,168,169 et les 1,3 calix[4]arènes couronnes-6 sont sélectifs pour le césium.138
Le changement de conformation du 1,3 diméthoxy-calix[4]arène-couronne-6 lors de
la complexation du césium (du cône à la conformation 1,3 alternée) suggère que la
conformation 1,3 alternée est la plus adaptée à ce cation. Une série de 1,3 dialkoxy-
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
35
calix[4]arènes-couronnes-6 fixés dans une conformation 1,3 alternée présente une meilleure
sélectivité Cs+/Na+ que le 1,3-diméthoxy-calix[4]arène-couronnes-6 (mobile).138,140 Des
études de transport à travers des membranes liquides supportées montrent que la sélectivité
Cs+/Na+ suit la séquence : 1,3-alternée > mobile > cône partiel > cône.145 Ainsi, le 1,3 di-
isopropyl-calix[4]arène-couronne-6 conduit à des applications très intéressantes pour
l'extraction du césium des déchets radioactifs.137 La sélectivité du césium peut être encore
améliorée par l'incorporation d'unités phényle dans l'éther-couronne.123,124,125,158 (voir Figure
26).
Les constantes d'association dans le chloroforme entre les cations alcalins et les 1,3-
dialkoxy-calix[4]arènes-couronnes-5 montrent que la sélectivité K+/Na+ dépend de la
conformation et diminue selon la séquence : 1,3 alternée > cône partiel > cône.139 Les di-
isopropyl-calix[4]arènes–couronnes-5 (1,3 alternée) et 1,3-diéthoxy-calix[4]arènes-
couronnes-5 (1,3 alternée) complexent mieux K+ que la valinomycine (antibiotique naturel),
avec une sélectivité K+/Na+ nettement plus élevée (> 105 au lieu de 1,8x103).139
En ce qui concerne les composés biscouronnes, des études de 1H-RMN montrent
qu'en général les calix[4]arènes en conformation 1,3-alternée possèdent deux sites de
complexation indépendants de chaque côté de l'unité calix. Plusieurs exemples montrent que
les cations peuvent bouger d'un site à l'autre par deux processus : intra- et intermoléculaire.
Un échange intramoléculaire implique que le cation traverse le tunnel formé par les quatre
unités aromatiques du calix en conformation 1,3-alternée.170,171
Le 1,3-calix[4]arène-bis-couronne-5 forme des complexes mononucléaires et
binucléaires avec les picrates de métaux alcalins dans CD2Cl2-DMF-d7172 et CDCl3.173 Des
complexes 1:1 ont été observés pour K+, Rb+, Cs+ et NH4+, et des complexes 1:2 ont été
observés pour Na+ et NH4+. Pour les complexes 1:1, les spectres RMN du proton montrent
l'existence de deux températures de coalescence Tc qui correspondent aux échanges métal-
ligand intra- et intermoléculaire.170 (Figure 28). Pour le 1,3 p-tert-butylcalix[4]arène-bis-
couronne-5, seuls les cations K+ et Rb+ peuvent être inclus dans la couronne polyéthérée.147
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
36
Figure 28. Processus d'échanges inter- et intramoléculaire entre un cation et le
1,3-calix[4]arène-bis-couronne-5169
Les composés bis-couronne-6 représentés (Figure 25) présentent des propriétés de
complexation pour le Cs+, et une grande sélectivité Cs+/Na+ selon l'ordre suivant : 1 < 5< 6 <
7.174,175,176,177,178, Le ligand 7 ne complexe pas le Na+.158 La sélectivité Cs+/Na+ augmente avec
le nombre d'unités phényle incorporées dans l'éther-couronne. Ce phénomène est dû à la
rigidification de la couronne-6 à cause du remplacement de carbones sp3 par des carbones sp2
qui implique une difficulté pour la complexation de Na+ et/ou une affinité pour la
complexation de Cs+.177
Les spectres RMN du 1H et du 13C ont été utilisés pour étudier le mode de
complexation du 1,3-calix[4]arène-bis-couronne-6 avec le césium.149 Dans une solution
CDCl3-CD3OD (1:1), le 1,3 calix[4]arène-bis-couronne-6 forme des complexes 1:1 et 1:2
avec CsSCN. Une étude en fonction de la concentration du métal indique un échange du
cation entre les espèces mononucléaire et bi-nucléaire.173 Récemment, l'analyse de l'équilibre
d'extraction du nitrate de césium par le 1,3-calix[4]arène-bis-(tert-octyl-benzo)-couronne-6 en
1,2-dichloroéthane179 a montré que la complexation du deuxième cation par le ligand est plus
faible d'approximativement deux ordres de grandeur que la complexation du premier cation.
3. Applications des calix[4]arènes couronnes
La plupart des applications des calix[4]arènes couronnes sont basées sur leurs
propriétés complexantes ou extractantes.
Ainsi pour les calix[4]arène mono-couronnes, les données sur la sélectivité obtenues
en solution homogène ont été exploitées pour préparer des agents sensibles au potassium,180
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
37
des capteurs optiques sélectifs du césium,181 des électrodes sélectives du sodium166 ou du
césium.145
Les études d'extraction du Cs+ par des 1,3-calix[4]arènes mono- et bis-couronne-6 à
travers des membranes liquides supportées montrent que la remarquable sélectivité Cs+/Na+
peut être utilisée pour la séparation du Cs+ dans les déchets radioactifs.147
4. Synthèse et propriétés des Calix[4]arènes-thia-couronnes
En général les macrocycles à base d’oxygène sont de bons extractants pour les
métaux alcalins et alcalino-terreux182,183, en revanche les métaux lourds « doux » forment une
liaison énergétique avec le soufre et par conséquent les fonctionnalités favorisées sont les :
thiolates, thio-éthers, dithio-carbamates et les thio-urées substituées.
a. 1,3-Calix[4]arène-thia-couronne et leurs complexes
L’une des toutes premières synthèses de calix[4]arènes thiacouronne fût réalisée par
Duta et al.184en deux étapes, la première était de faire réagir le calix[4]arène avec le chloro-
éthoxy-para-toluène -sulfonate dans l’acétonitrile en présence de K2CO3 pendant 7 jours pour
obtenir le composé 1 (Figure 29). La deuxième étape correspondant au pontage
intramoléculaire sur le bord inférieur du calixarène est effectuée à l’aide d’une condensation
par le 3,6-dithia-1,8-dithio-octane dans un mélange benzène/DMF en présence de KOH. Le
composé L1 est obtenu dans une conformation cône. Le composé 3 est obtenu sous deux
conformations 1,3-alternée et cône partiel. Le comosé L2 a été stynthétisé en 3 étapes, la
première consistait en une alkylation 1,3 avec le 4-bromobutylacetate dans l’acétone en
présence de K2CO3 pendant 5 jours et obtenir le composé 2 dans une conformation cône, la
deuxième étant de fonctionnaliser le calixarène sur les positions phénoliques libres par le
chloroéthoxy-para-toluènesulfonate dans l’acétone en présence de K2CO3 pendant 14 jours, le
composé 3 est obtenu dans une conformation 1,3-alternée avec un rendement de 50% et en
conformation cône partiel avec un rendement de 39%. Enfin le composé L2 est obtenu dans
une conformation cône1,3 alternée avec un rendement de 26% comme le montre sa structure
cristalline (Figure 30).
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
38
Figure 29 : Synthèse des thiacouronnes calix[4]arènes.
Les études de complexation par 1H RMN avec des picrates de cations métalliques
pour le ligand L1 montrent une complexation avec le cadmium et le plomb. Un excès de
picrate de plomb entraîne la formation d’un complexe binucléaire [ L1.2Pb2+]
Un ajout de picrate de cadmium révèle dans le spectre 1H RMN de L1 un signal des
protons aromatiques du picrate (8.73 ppm) indiquant une légère complexation.
Le ligand L2 complexe le cadmium et le mercure se traduisant par l’apparition sur le
spectre H1RMN d’un singulet correspondant aux protons aromatiques de l’ion picrate (8.91 et
9.18 ppm).
Des extractions par solvant (Chloroforme) des sels de nitrate de Cd2+ et Pb2+ dans
différents milieux en nitrates réalisées avec les ligands L1 et L2 montrent une meilleure
extraction de ces métaux avec le ligand L1 et en particulier pour le plomb. Toutefois ces
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
39
capacités d’extraction sont considérablement vues à la baisse en présence de nitrate de sodium
ce qui peut s’expliquer par une extraction compétitive du sodium.
Figure 30 : Structure cristalline du composé L2.
b. Taille et nature de la couronne
La nature et le nombre d’atomes constituant la couronne jouent un rôle important en
complexation des métaux, à cet effet des études ont été faites185,186 permettant une
comparaison entre les différents calix[4]arènes. Pour cela plusieurs composés ont été
synthétisés et testés en extraction liquide- liquide (Figure 31).
Figure 31 : Effet des atomes composant la couronne.
Les composés 2a et 2b (Figure 31) montrent une bonne extraction de Li+, Na+, K+ et
Cs+, en particulier avec le composé 2a qui est sélectif pour Na+. Shankai et al.187 ont justifié
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
40
cette grande sélectivité, essentiellement par la taille appropriée du calix[4]arène-éther-
couronne pour extraire Na+.
D’autre part le composé 3a montre une bonne capacité d’extraction pour le cuivre, le
plomb et le mercure, la séquence de l’efficacité de complexation est : Hg2+ > Cu2+ >Pb2+ >
Ni2+ > Cd2+ > Co2+. Une augmentation significative d’extraction est observée avec le composé
3b pour Co2+, Cd2+, Ni2+ et Pb2+. Cette différence reflète pour chaque cation, non seulement
l'effet de la taille, mais aussi l'effet de la différence de la géométrie et la nature du site de
liaison. L’extraction du mercure avec le composé 3b (Figure 31) modifie partiellement la
conformation de l’oligomère due aux ponts alkyles sur les oxygènes phénoliques
contrairement au composé 3a.
Les études ont montré que la couronne composée de 4 atomes de soufres extrayait
mieux que la couronne n’en possédant que 2.186,187 Ainsi le nombre de sites de coordination
est plus élevé, ce qui se traduit par une meilleure extraction.
Par la suite ces mêmes auteurs188 ont fonctionnalisé le p-tert-butyl calix[4]arène en
position para 1,3 par deux groupes paranitrobenzyle (3) (Figure 33). Ils ont montré qu’il y’a
une diminution de la capacité d’extraction par rapport à (1) (Figure 32) pour tous les métaux
mais une sélectivité pour Cu2+, Hg2+ et Pb2+. Le composé (3) possède des atomes donneurs
mous, il préfère donc se coordiner aux ions métalliques mous et de ce fait une extraction
préférentielle de ces ions.17, 188
i: 1,8-ditosylate-3,6-dithiaoctane, potassium-tert-butoxyde et toluène. i i : p-nitro-benzylbromide, K2CO3 et CH3CN.
Figure 32: Effet de la couronne d’un calix [4]arène pour la complexation. La réduction des groupes nitro (3) en groupes amines (4) (Figure 33) ne modifie pas la
complexation.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
41
L’oligomère (5) montre en revanche une affinité remarquable pour tous les cations
métalliques en extraction liquide- liquide, ce qui est probablement dû au comportement
structural et collectif/coopératif des fragments du calixcouronne où les ponts amides peuvent
également jouer un rôle important à l’interface eau/dichlorométhane.
i: 1,8-ditosylate-3,6-dithiaoctane, NaH et DMF. i i : nickel de Raney/Hydrazine et acetate d’éthyle/methanol.
iii : Dichloride adipoyl, triéthylamine et CH2Cl2.
Figure 33: Effet de la fonctionnalisation sur la complexation.
c. Conformation des calix[4]arènes couronnes :
La taille de la couronne des calix[4]arènes-couronnes et leur conformation jouent un
rôle important en extraction quant à la nature du métal extrait. En effet les calix[4]couronnes-
4 en conformation cône et cône partiel montrent un meilleure sélectivité pour Na+ que pour
K+ 189, alors que les calix[4]arènes-couronne-5 avec la même conformation sont plus sélectifs
pour K+ 190,191,192 , les calix[4]arènes-couronne-6 sont sélectifs pour Cs+.193,194,195,196
La conformation préférentielle des calix[4]arènes couronnes-5 pour se lier
sélectivement à K+ dépend aussi de la substitution en para comme le montre la Figure 33.
Bien que les deux ligands libres existent en conformation cône, la complexation avec (1)
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
42
conduit à des complexes en conformations cône 1,3-alternée (80%) et cône partiel (20%). Les
complexes avec (2) sont dans un rapport 3 :1 pour des conformations cône partiel et cône .
Figure 34 : Conformation mobile des calix[4]arènes-couronne-5.
Des extractions compétitives par solvant, des cations de métaux alcalino-terreux
d’une part et de Pb2+ et Hg2+ d’autre part ont été réalisées séparément à partir de phases
aqueuses dans le chloroforme avec les ligands 4 et 5 (Figures 35 et 36).196
Figure 35 : Synthèse des para-terbutyl-calix[4]arènes-1,3-thiacouronne-5 éther-4
di-ionisable en conformation cône.
Le ligand 4 présente une sélectivité élevée pour les métaux alcalino-terreux (Figure
35) : Ba2+ >> Sr2+ > Mg2+ > Ca2+. Dans les mêmes conditions le ligand 5 (Figure 36) extrait
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
43
sélectivement Ba2+ et Sr2+ par rapport à Ca2+ et Mg2+. En ce qui concerne Pb2+ et Hg2+ le
ligand 4 (Figure 35) est faiblement extractant que le ligand 5.
Figure 36 : Effet de la couronne sur la complexation.
La différence frappante concerne le mercure en comparaison des ligands 4 et 5, en
effet le remplacement d’un atome d’oxygène par un atome de soufre (mou) au niveau de la
couronne montre une nette différence d’extraction de Hg2+ qui passe de 16% à 84 %.
Des extractions avec le ligand 1 (1,3 thia-couronne-5 calix[4]arène) et le ligand 3
(1,2 thia-couronne-5 calix[4]arène) (Figure 37) montrent une différence appréciable en terme
de sélectivité197,198. Ces deux ligands ont été synthétisés de la même façon que ceux illustrés
en Figure 35 en utilisant du Cs2CO3 comme base au lieu de K2CO3. En effet pour le composé
3 l’ordre de sélectivité augmente dans des conditions de pH alcalin comme suit : Na+ >> Li+
>> K+ ≈ Rb+ ≈ Cs+. Une très grande sélectivité d’extraction est observée pour Na+ à pH = 8.
L’explication possible est que l’extraction de Na+ pour former le complexe place ce dernier
dans la cavité de la couronne et qu’un groupe carboxylate participe à la coordination. Au-delà
de pH = 8 on assiste à une extraction de Li+. En revanche pour le composé 1, l’ordre
d’extraction sélective de ces mêmes cations métalliques est K+ > Na+ > Li+ >Rb+ ≈ Cs+. Une
augmentation de la taille de la couronne est anticipée selon que celle-ci est jointe par les
oxygènes phénoliques 1,3 pour le composé 1 et donc plus grande que lorsqu’elle est jointe par
les oxygènes phénoliques 1,2 du composé 3, ce qui explique la préférence d’extraction de K+
plus volumineux par le composé 1.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
44
Figure 37 : 1,2 et 1,3 calix[4]arène-couronne 5 en conformation cône.
III. Conclusion
Les propriétés complexantes et extractantes des calixarènes chimiquement modifiés
dépendent de plusieurs facteurs tels que la taille et la conformation des calixarènes, le nombre
et la nature des sites donneurs et la nature des substituants.
Les calix[4]arènes éther-couronnes, les calix[4]arènes thia-couronnes et les
calix[4]couronnes forment la classe la plus étudiée des calixarènes utilisés pour la
complexation de cations. Ils présentent des propriétés de complexations pour les métaux
alcalins et alcalins-terreux.
Leur efficacité et leur sélectivité pour ces cations dépendent de plusieurs facteurs tels
que la taille de la couronne et l'arrangement conformationnel des régions qui participent à la
complexation. La sélectivité est déplacée vers les plus gros ions de métaux alcalins lorsque le
nombre d'atomes augmente. Ainsi le ligand calix[4]arène-couronne-4 est sélectif du sodium
(Na+), le calix[4]arène-couronne-5 est sélectif du potassium (K+) alors que le calix[4]arène-
couronne-6 est sélectif du césium (Cs+).
Les calix[4]arènes bis-couronne-6 et certains de leurs dérivés ont montré une grande
efficacité d'extraction de Cs+172-176.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
45
IV. Partie expérimentale
A. Matériels et méthodes
Les chromatographies sur colonne ont été faites sur gel de silice Kieselgel Merck
11567. Les éluants sont spécifiés dans la description des synthèses.
Les spectres de RMN du proton ont été réalisés sur un spectromètre 300 MHz Brucker SY
300. Les déplacements chimiques sont donnés en ppm par rapport au chloroforme (7.26 ppm).
Les spectres de RMN du carbone-13 et phosphore ont été réalisés sur un spectromètre 400
MHz Brucker SY 400.
Les analyses élémentaires ainsi que les spectres de masse ont été effectuées au Service
de Microanalyse de l’institut de chimie de Strasbourg.
B. Synthèse des ligands
Dans ce chapitre, on décrira toutes les étapes de synthèse nécessaires, on mentionnera que le
calix[4]arène est la structure de départ dont on lui a fait subir différentes fonctionnalisations
pour enfin aboutir à la structure recherchée. Le calix[4]arène de départ a été synthétisé par Dr
Asfari au laboratoire d’ingénierie moléculaire appliquée à l’analyse de l’université de
Strasbourg.
1. Synthèse du 1,3-dihydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-couronne-
5 et couronne-6 :
Dans le but de synthétiser les thiacouronnes calix[4]arènes, la première étape consiste à
synthétiser le 1,3-di-(chloro-éthoxy)-calix[4]arène à partir du calix[4]arène.
a. Synthèse du 1,3-di-(chloro-éthoxy)-calix[4]arène :
O O
H
O
H
O
ClCl C32H30O4Cl2
MM = 549,484 g.mol-1
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
46
Dans un ballon de 250 ml, sous azote, sont introduits 4,25 g (10,00 mmoles) de
calix[4]arène, 1,45 g (10,50 mmoles) de carbonate de potassium (K2CO3) et 200 ml
d’acétonitrile. On laisse agir pendant une heure à température ambiante puis on rajoute 4,91 g
(21 mmoles) de chloro-éthoxy-para-toluène-sulfonate et on chauffe à reflux pendant 14 jours.
Après évaporation complète de l’acétonitrile, la masse de réaction est solubilisée avec du
dichlorométhane et neutralisée avec de l’acide chlorhydrique HCl 1N. La phase organique est
séparée et séchée sur sulfate de sodium, filtrée puis concentrée. Le 1,3-di-chloro-éthoxy-
calix[4]arène est récupéré par précipitation dans l’éthanol sous forme d’une poudre blanche.
Rendement : 65% (3,60 g)
Microanalyse pour C32H30O4Cl2 :
Calculé : C = 69,95% H = 5,52%
Trouvé : C = 70,27% H = 5,26%
Spectre 1H RMN dans CDCl3 à 300 MHz, δ en ppm, J en Hz.
(Le spectre RMN du composé est représenté en annexe).
δ = 7,58 (s, 2H, ArOH)
δ = 7,06 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,90 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,75 (t, 2H, ArH, J = 7,5 Hz, H en para du calix)
δ = 6,67 (t, 2H, ArH, J = 7,5 Hz, H en para du calix)
δ = 4,37 (d, 4H, J = 13,0 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
δ = 4,30 (t, 4H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH2-Cl)
δ = 4,08 (t, 4H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH2-Cl)
δ = 3,43 (, 4H, J = 13,0 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
b. Synthèse du 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther- couronne-6.
OOHHOO
S S
SS
C38H42O4S4
MM = 690,99 g.mol-1
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
47
Dans un ballon de 500 ml, sous azote, 0.515 g (2,4 mmoles) de 3,6-dithia-1,8-
dithiooctane sont mis en réaction avec 0.269 g ( 4,8 mmoles) d’hydroxyde de potassium
(KOH) sous reflux dans 200 ml de benzène et 100 ml de DMF durant 10 minutes. Puis 1,099
g (2 mmoles) de 1,3-di-( chloro-éthoxy)-calix[4]arène sont ajoutés et le mélange réactionnel
est chauffé sous reflux pendant 4 heures. Le 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-
couronne-6 est récupéré par chromatographie sur colonne de silice (éluant : dichlorométhane
pur) sous forme d’une poudre blanche.
Rendement : 30% (0.86 g)
Spectre de masse :
ESI-MS m/z = 691.10 ( MH+ ) 100%
Microanalyse pour C38H42O4S4 :
Calculé : C = 66,05 % H = 6,12%
Trouvé : C = 67,57 % H = 5,71 %
Spectre 1H RMN dans CDCl3 à 300 MHz, δ en ppm, J en Hz.
(Le spectre RMN du composé est représenté en annexe).
δ = 7,49 (s, 2H, ArOH)
δ = 7,06 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,85 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,74- 6,68 (m, 4H, ArH, H en para du calix)
δ = 4,31 (d, 4H, J = 13,0 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
δ = 4,15 (t, 4H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH2-S-CH2-CH2-)
δ = 3,42 (d, 4H, J = 13,0 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
δ = 3.20 (t, 4H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH2-S-CH2-CH2-)
δ = 3,04-2,95 (m, 8H, O-CH2-CH2-S-CH2-CH2-S-CH2-)
δ = 2,90 (s, 4H, O-CH2-CH2-S-CH2-CH2-S-CH2-CH2-S-)
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
48
c. Synthèse du 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-couronne-5.
OOHOHO
S S
S
C36H38O4S3
MM = 630,883 g.mol-1
Dans un ballon de 500 ml, sous azote, 0.412 g (2,4 mmoles) de 3-thia-1,6-dithiohexane
sont mis en réaction avec 0,269 g (4,8 mmoles) d’hydroxyde de potassium (KOH) sous reflux
dans 200 ml de benzène et 100 ml de DMF durant 10 minutes. Puis 1,099 g (2 mmoles) de
1,3-di-( chloro-éthoxy)-calix[4]arène sont ajoutés et le mélange réactionnel est chauffé sous
reflux pendant 4 heures. Le 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-couronne-5 est
récupéré par chromatographie sur colonne de silice (éluant : cyclohexane/dichlorométhane :
4/6) sous forme d’une poudre blanche.
Rendement : 73% (0,926 g)
Spectre de masse :
ESI-MS m/z = 631.15 ( MH+ ) 100%
Microanalyse pour C36H38O4S3 :
Calculé : C = 68,54 % H = 6,07 %
Trouvé : C = 68,16 % H = 6,18 %
Spectre 1H RMN dans CDCl3 à 300 MHz, δ en ppm, J en Hz.
(Le spectre RMN du composé est représenté en annexe). δ = 7,31 (s, 2H, ArOH)
δ = 7,07 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,82 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,73-6,67 (m, 4H, ArH, H en para du calix)
δ = 4,36 (d, 4H, J = 13,0 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
δ = 4,17 (t, 4H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH2-S-CH2-CH2-)
δ = 3,42 (d, 4H, J = 13,0 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
δ = 3,25 (t, 4H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH2-S-CH2-CH2-)
δ = 3,10-3,01 (m, 8H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH2-S-CH2-CH2-)
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
49
2. Synthèse du 1,3-dihydroxy-2,4-diéthyl dithiophosphate calix[4]arène :
PS
OH3C O CH3
P
O CH3OH3C
O O
S
OHOH
C36H42O8P2S2
MM = 728.793 g.mol-1
Dans un ballon de 250 ml, sous azote, 1,698 g (4 mmoles) de calix(4]arène sont
introduits avec 120 ml d’acétone , on laisse dissoudre et après 5 mn on rajoute 0,6635 g (4,8
mmoles) de K2CO3, on laisse agir à température ambiante pendant 30 mn. Puis 1,555 g (8
mmoles) de diéthylchlorothiophosphate sont ajoutés et le mélange réactionnel est chauffé sous
reflux pendant 3 jours. Le 1,3-di-éthylthiophosphate-calix[4]arène] est obtenu par
précipitation dans le méthanol sous forme d’une poudre blanche.
Rendement : 83%
Spectre de masse :
ESI-MS m/z = 729.19 ( MH+ ) 100%.
Microanalyse pour C36H42O8P2S2 :
Calculé : C = 59,33 % H = 5,80 %
Trouvé : C = 59,52 % H = 5,73 %
Spectre RMN 1H dans CDCl3 à 300 MHz, δ en ppm, J en Hz.
(Le spectre RMN du composé est représenté en annexe).
δ = 7,10 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,76 (d, 4H, J = 7,5 Hz, ArH, H en méta du calix)
δ = 6,73-6.69 (m, 4H, J = 7,0 Hz, ArH, H en para du calix)
δ = 5,57 (s, 2H, ArOH)
δ = 4,48 (d, 4H, J = 13,0 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
δ = 4,33 (m, 8H, J = 6,5 Hz, -O-CH2-CH3)
δ = 3,45 (d, 4H, J = 7 Hz, système AB, Ar-CH2-Ar)
δ = 1,39 (t, 12H, J = 13,0 Hz, O-CH2-CH3).
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
50
- Les appellations données à nos ligands durant ce travail sont comme suit :
PS
OH3C O CH3
P
O CH3OH3C
O O
S
OHOH OOHOHO
S S
SS
OOHOHO
S S
S
L1
L2
L3
C. Dosage par 1H RMN et 31P RMN du ligand L1 par Hg2+.
Nous avons réalisé des titrages par 1H RMN et par 31P RMN pour le ligand L1 par le
métal divalent Hg2+ sous forme de sel de nitrate dans CD3CN. Cette étude avait pour objectif
de déterminer la stoechiométrie du complexe métallique en suivant les déplacements
chimiques lors du titrage ainsi la disparition et/ou l’apparition de nouveaux pics dans nos
spectres. Les titrages ont été suivis en utilisant un spectromètre 300 MHz Brucker SY 300 en
1H RMN et un spectromètre 400 MHz Brucker SY 400 en RMN du phosphore. La solution de
ligand L1 a été préparée dans CD3CN à une concentration de 2 x 10-3M et la solution de cation
métallique à 10-1 M dans le même solvant deutéré. Pour cela 1 mL de la solution de ligand
libre est mise dans un tube permettant l’analyse, et le dosage est commencé en rajoutant à
chaque fois X équivalents de la solution mercurique. Après chaque ajout, on agite
vigoureusement le tube contenant le mélange.
Les spectres mesurés des différents ajouts lors du titrage ont été superposés à l’aide du
logiciel NMR Notebook pour 1H RMN et 31P RMN
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
51
Figure 38 : Dosage par 1H RMN du ligand L1 par Hg2+
Figure 38 : Dosage par 31P RMN du ligand L1 par Hg2+
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
52
Le dosage par 1H RMN du ligand L1 par les cations Hg2+ montre qu’il n’y a aucun
changement pour les hydrogènes en position méta des OH du calixarène libre, de même pour
les hydrogènes en position para aucun changement n’est observé et apparaîssent sous forme
de multiplet, en revanche un blindage des OH phénoliques apparaissant sous forme de deux
signaux correspondant à deux espèces de complexes différents au fur et à mesure qu’on
avance dans le dosage et qu’on atteint le nombre de deux équivalents de Hg2+ ajouté, il passe
de 5,98 ppm à 5,70 et 5,66 ppm. Les hydrogènes méthyléniques apparaissant sous forme d’un
système AB sont légèrement blindés de 4,42 ppm à 4,28 ppm et les –CH2 de la fonction
thiophoshate sont déblindés de 4,32 ppm à 4,41 ppm, tous ces résultats indiquent qu’il y’a
bien complexation dont il faudra déterminer la stoechiométrie du ou des complexes formés.
L’intégration des protons hydroxydes après dosage ne montre aucun changement, ils ne
participent pas à la coordination.
Par ailleurs les spectres de la RMN du phosphore montrent clairement un déplacement
progressif du signal phosphorique au moment du dosage, on observe la formation de deux
types d’espèces.
Tous ces résultats nous amènent à penser que pour 0,5 équivalents de Hg2+ ajoutés on
commence à former l’espèce de type ML2 se traduisant par le blindage du pic phosphorique
est encore plus blindé pour un équivalent de Hg2+ ajouté pour lequel on pense à une espèce de
type ML.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
53
V. Partie Bibliographique 1 "Cyclic Po lyethers and their Complexes with Metal Salts"
C.J. Pedersen
J. Am. Chem. Soc., 1967, 89, 7017 – 7036
2 "Complexes of Macrocyclic Ligands"
L. F. Lindoy, D. H. Busch
Prep. Inorg. Chem., 1971, 6, 1-16
3 "Diaza-Polyoa-Macrocycles et Macrobicycles"
B. Dietrich, J.M. Lehn, J.P. Sauvage
Tetrahedron Lett., 1969, 34, 2885-2888
4 "Macrocyclic Po lyether Sulphide Syntheses. Preparation of Th ia (crown-6, -7 and -8) Compounds"
J.S. Bradshaw, R.A. Reeder, M.D. Thompson, E.D. Flanders, R.L. Carruth, R.M. Izatt,
J.J. Christensen
J. Org, Chem., 1976, 41, 134-136
5 "Supramolecular Chemistry – Scope and Perspectives. Molecules, Supermolecu les, and Molecular
Devices"
J.M. Lehn
J . Incl. Phenom., 1988, 6, 351-396
6 "Host-Guest complexation. 46. Cavitands as Open Molecular Vessels Form Solvates
1,2"
D.J. Cram, S. Karbach, H.E. Kim, C.B. Knobler, E.F. Maverick, L.J. Ericson,
R.C. Helgeson
J. Am. Chem. Soc., 1988, 110, 2229-2232
7 "Stereoselective Synthesis and NMR Study of two 1,8,15,22-Tétraphenyl[14]metalocyclophan-
3,5,10,12,17,19,24,26-octols1,2
"
A.G. Högberg
J. Am. Chem. Soc.,1980, 102, 6046-6050
8 "Cyclotriveratrylenes and Cryptophanes"
A. Collet
Tetrahedron, 1987, 43, 5725-5759
9 "New Bowl-shaped Columnar Liquid Crystals"
G. Gometti, E. Dalcanale, A. Du Vosel, A.M. Levelut
J. Chim. Soc., Chem. Commun., 1990,163-165
10
"Mesitylene-derived 1,3-alternate [1.1.1.1]Metacyclophanes"
S. Pappalardo, G. Ferguson, J. Gallagher
J. Org. Chem., 1992, 57, 7102-7109
11
"Calixarenes"
C. D. Gutsche
Acc. Chem. Res., 1983, 16, 161-170
12
"Calixarenes" -Monographs in Supramolecular Chemistry,
C. D. Gutsche , J. F. Stoddart (Ed.)
The Royal Society of Chemistry, Cambridge, 1989.
13
"Calixarenes-A Versatile Class of Macrocyclic Compounds"
J. Vicens, V. Böhmer (Eds.)
Kluwer Academic Publishers, Dordrecht, 1991
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
54
14
"Calixarenes Macrocycles with (A lmost) Unlimited Possibilities"
V. Böhmer
Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1995, 34, 713 – 745
15
"Isolation, Characterization, and Conformational Characteristics of p-tert-Butylcalix[9-20]arenes
D. R. Stewart, C. D. Gutsche
J. Am. Chem. Soc. 1999, 121, 4136-4146
16
"Macro Ring. I. Preparation and Spectra of the Aracyclophanes"
D. J. Cram, H. Steinberg
J. Am. Chem. Soc., 1951, 73, 5691-5704
17
"Calixarenes 2001"
Z. Asfari, V. Böhmer, J. Harrowfield, J. Vicens (Eds.)
Kluwer Academic Publishers, Dordrecht, 2001
18
"Calixarenes – The Third Generat ion of Supramolecules"
S. Shinkai
Tetrahedron, 1993, 49, 8933-8968
19
"Functionalized Calixarenes : New Application as Catalysts, Ligands, and Host
Molecules"
in "Calixarenes-A versatile class of macrocyclic compounds"
S. Sh inkai
J. Vicens, V. Böhmer (Eds.)
Kluwer Academic Pub lishers, Dordrecht, 1991, 173-198
20
"Ueber die Verb indungen der Aldehyde mit den Phenolen."
A. Baeyer
Ber., 1872, 5, 25-26
21
"The Chemical Constitution of Resinous Phenolic Condensation Products"
L.H. Baekeland
J. Ind. Chem. (Industry), 1913, 5, 506 – 511
22
"Zur Kenntnis des Härtungsprozesses von Phenol-formaldehyd-harzen, X. Mitteilung"
A. Zinke, E. Ziegler
Chem. Ber., 1944, 77, 264-272
23
"Calixarenes. 1. Analysis of the Product Mixtures Produced by the Base-Catalysed Condensation of
Formaldehyde with Para -Substituted Phenols"
C. D. Gutsche, R. Muthukrishnan
J. Org. Chem., 1978, 43, 4905-4906
24
"Calixarenes. 4. The Synthesis, Characterization, and Properties of the Calixarenes from p-tert-
Butylphenol with aldehyde."
C. D. Gutsche, B. Dhawan, K. H. No, R. Muthukrishnan
J. Org. Chem., 1981, 103, 3782-3792
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"Calixarenes. 18. Synthesis Procedures for p-tert-Butylcalix[4]arene"
C. D. Gutsche, M. Iqbal, D. Stewart
J. Org. Chem., 1986, 51, 742-745
26
"p-tert-Butylcalix[4]arene"
C. D. Gutsche, M. Iqbal
Org . Synth., Coll. Vol. VIII, 1993, 75-77
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
55
27
"p-tert-Butylcalix[6]arene"
C. D. Gutsche, B. Dhawan, M. Leonis, D. Stewart
Org . Synth., Coll. Vol. VIII, 1993, 77-79
28
"p-tert-Butylcalix[8]arene"
J. H. Munch, C. D. Gutsche,
Org. Synth., Coll. Vol. VIII, 1993, 80-81
29
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D. Stewart, C.D. Gutsche
Org. Prep. Proc. Int., 1993, 25, 137 – 139
30
"p-tert-Butylcalix[4]arene"
C.D. Gutsche, M. Iqbal
Org. Synth., 1990, 68, 234 – 237
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"Calixarenes and Related Hosts"-Comprehensive Supramolecular Chemistry"
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J.L. Atwood, J.E.D. Davies, D.D. MacNico l, F. Vögtle (Executive Eds.)
J.-M. Lehn (Chairman of the Editorial Broad)
Elsevier Science Ltd., 1996
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C.D. Gutsche, B. Dhawan, J.A. Levine, K.H. No, L.J. Bauer
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"Calixarenes. 13. The conformational Properties of Calix[4]arenes, Calix[6]arenes, Calix[8]arenes
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M. Perrin, D. Oehler
J. Vicens, V. Böhmer (Eds.)
Kluwer Academic Publishers, Dordrecht, 1991, 73-85
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
56
40
"Crystal and Molecular Structure of Cyclo{quater[5-t-butyl-2-hydroxy-1,3- phenylene)methylene]}
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G.D. Andreetti, R. Ungaro, A. Pochin i
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"Conformations and Structures of Tetra-O-alkyl-p-tert-butylcalix[4]arenes. How the Conformat ion
of Calix[4]arenes Immobilized ?"
K. Iwamoto, K. Araki, S. Sh inkai
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M. Mascal, R.T. Naven, R. Warmuth
Tetrahedron Lett., 1995, 36, 9361-9364
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"Molecular Inclusion in Functionalized Macrocycles. Part 5. The Crystal and Molecular Structure
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M. Coruzzi, G.D. Andreetti, V. Bocchi, A. Pochin i, R. Ungaro
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K. Araki, S. Shinkai, T. Matsuda
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Rotational Barriers in Calix[4]arene Systems"
I. Thondorf, J. Brenn
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S. Fischer, P.D.J. Grootenhuis, L.C. Groenen, W.P. van Hoorn, F.C.J.M. van Veggel, D.N.
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J. Am. Chem. Soc., 1995, 117, 1611 – 1620
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"Ring Inversion Pathways of exo- and endo-Calix[4]arenes Studied by Means of the MM3 Force
Field"
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J. Chem. Soc., Perkin Trans.2, 1999, 8, 1791 – 1796
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"Calixarenes. 9. Conformational Isomers of the Ethers and Esters of Calix[4]arenes"
C. D. Gutsche, B. Dhawan, J. A. Levine, K. H. No, L. J. Bauer
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50
"New Synthesis of Calixarenes p-Sulphonates and p-Nitrocalixarenes"
S. Shinkai, K. Araki, T. Tsubaki, T. Arimura, O. Manabe
J. Chem. Soc., Perkin Trans 1. 1987, 11, 2297-2299
51
"Water-soluble Para-sulfonated 1,2;3,4-calix[4]arene-biscrowns in the Cone Conformat ion"
A. Mathieu, Z. Asfari, J. Vicens
Tetrahedron Lett., 2002, 43, 1225-1229.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
57
52
"Calixarenes. 16. Fonctionalized Calixarenes: The Direct Substitution Route"
C. D. Gutsche, P. F. Pagoria
J. Org. Chem., 1985, 50, 5795-5802
53
"Unexpected Regioselective Synthesis of 5,17-Dibromo-11,23-Dihydroxycalix[4]arene Hexyl
Ether"
K. S. Paek, H. J. Kim, S. K. Chang
Supramol. Chem., 1995, 5, 83-85
54
"Synthesis of Optical Resolution of Naphthalene-containing Inherently Chiral Calix[4]arenes
Derived by Intramolecular Ring Closure or Stapling of Proximal Phenyl Units"
A. Ikeda, M. Yoshimura, P. Lhotak, S. Shinkai
J. Chem. Soc., Perkin Trans. 1, 1996, 1946-1950
55
"The Quinonemethide Route to Mono- and Tetrasubstituted Calix[4]arenes"
I. Alam, S. K. Sharma, C. D. Gutsche
J. Org. Chem., 1994, 59, 3716-3720
56
"Wittig Reaction on Calix[4]arenes Upper Rim. Access to Conjugated Bipyridyl and Pyridyl
Podands"
J.B. Regnouf-de-Vains, R. Lamart ine
Tetrahedron Lett., 1996, 6311-6314
57
"Upper-Rim Urea-Derivatized Calix[4]arenes as Neutral Receptors for Monocarboxylate Anions"
A.Casnati, M. Fochi, P. Minari, A. Pochini, M. Reggiani, R. Ungaro, D. N. Reinhoudt
Gazz. Chim. Ital., 1996, 126, 99-106
58
"Calixsugars: Preparation of Upper Rim O-Ketopyranosyl Calix[4]a renes"
A. Marra, A. Dondoni, F. Sansone
J. Org. Chem., 1996, 61, 5155-5158
59
"Friedel-Crafts Reaction of Calixarenes"
Z. T. Huang, G. Q. Wang
Chem. Ber., 1994,1027-1028
60
"Synthesis of p-(1-Adamantyl)- and p-(3-Substituted-1-Adamantyl) calixarenes"
N. A. Khomich, E. A. Shokova, V. V. Kovalev
Synlett, 1994, 1027-1028
61
"Synthesis of 6-Amino-1,3-benzodioxine and Its p-Arylozo-Substituted Calixarenes"
M. Yeh, F. Tang, S. Chen, W Liu, L. Lin
J. Org. Chem., 1994, 59, 754-757
62
"Ipso Nitration of p-tert-butylcalix[4]arenes"
W. Verboom, A.Durie, R.J.M. Egbering, Z. Asfari, D.N. Reinhoudt
J. Org. Chem., 1992, 57, 1313-1316
63
"Chiral Calix[4]arenes"
S. Shinkai, T. Arimura, H. Kawabata, H. Murakami, K. Iwamoto
J. Chem. Soc., Perkin Trans. 1, 1991, 2429-2434
64
"A Novel Approach to Inherently Chiral Calix[4]arenes by Direct Introduction of a Substituent
at the meta position"
W. Verboom, P.J. Bodewes, G. Van Essen, P. Timmerman, G.J. van Hummel, S. Harkema, D.N.
Reinhoudt
Tetrahedron, 1995, 51, 499-512.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
58
65
"Acid-catalysed Synthesis of a New Class of Calix[4]arenes"
G. Sartori, R. Maggi, F. Bigi, A. Ardu ini, A. Pastorio, C. Porta
J. Chem. Soc., Perkin Trans.1, 1994, 13, 1657-1658
66
"Alkanedyl Bridged Calix[4]arenes: Synthesis, Conformational, Analysis and Rotational Barriers"
S.E. Biali, V. Bhömer, S. Cohen, G. Ferguson, C. Grüttner, F. Grynszpan, E. F. Paulus,
I.Thondorf, W. Vogt
J. Am. Chem. Soc., 1996, 118, 12938-12949
67
"Synthesis and Alkali Cat ion Extract ion Ability of 1,3-alt-thiacalix[4]mono(crown) Ethers"
V. Csokai, A. Grün, G. Parlagh, I. Bitter
Tetrahedron Letters, 2002, 43, 7627-7629
68
"Synthesis and Properties of Sulfur-Bridged Analogs of p-tert-Butylcalix[4]arene"
T. Sone, Y. Ohba, K. Moriya, H. Kumada, K. Ito
Tetrahedron, 1997, 53, 10689-10698
69
"Facile Synthesis of p-tert-Butylthiacalix[4]arene by the Reaction of p-tert-Butylphenol
with Elemental Sulfur in the Presence of a Base"
H. Kumagai, M. Hasegawa, S. Miyamari, Y. Sugawa, Y. Sato, T. Hori, T. Ueda, H.
Kamiyama, S. Miyano
Tetrahedron Lett., 1997, 38, 3971-3972
70
"Synthesis, X-Ray Crystal Structures and Cation Transfer Properties of Alkyl Calixaryl
Acetates a New Series of Molecular Receptors"
M. A. McKervey, E. M. Seward, G. Ferguson, B. Ruhl, S. J. Harris
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1985, 388-343
71
"Alkali Metal Selectiv ity of Calix[n]aryl Acetates as Estimated by Mass Spectrometry on
the Relative Stability of the 2:1 Metal/Calix[n]arene Complex"
F. Inokuchi, Y. Shiomi, H. Kawabata, T. Sakaki, S. Sh inkai
Chem. Lett., 1993, 1595-1599
72
"Synthesis, X-Ray Crystal Structures and Cation-Binding Properties of Alkyl Calixaryl
Esters and Ketones, a New Family of Macrocyclic Molecular Receptors"
F. Arnaud-Neu, E. M. Collins, M. Deasy, G. Fueguson, S. J. Harris, B. Kaitner, A. J.
Lough, M. A. McKervey, E. Marques, B. L. Ruhl, M. J. Schwing-Weill, E. M. Seward
J. Am. Chem. Soc., 1989, 111, 8681-8691
73
"Synthesis, X-Ray Crystal Structures and Cation Transfer Properties of a Calix[4]arene
Tétraketone, a New Versatile Molecular Receptor"
G. Ferguson, B. Kaitner, M. A. McKervey, E. M. Seward
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1987, 584-587
74
"Selective Alkali and Alkaline Earth Cation Complexation by Calixarene Amides"
F. Arnaud-Neu, M.J. Schwing-Weill, K. Ziat, S. Cremin, S. J. Harris, M. A. McKervey
New J. Chem., 1991, 15, 33-38
75
"Calixarene-Based Amide Ionophores for Group IIA Metal Cat ions"
S. K. Chang, S. K. Kwon, I. Cho
Chem. Lett., 1987, 947-952
76
"New Ionisable Ligands from p-tert-Butylcalix[4]arene"
R. Ungaro, A. Pochini, G. D. Andreetti
J. Incl. Phenom., 1984, 2, 199-206.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
59
77
"Cation Complexation by Chemically Modified Calixarenes. 5. Protonation Constants for
Calixarenes Carboxylates and Stability Constants of Their Alkali and Alkaline-Earth Complexes"
F. Arnaud-Neu, G. Barrett, , S. J. Harris, M. Owens, M. A. McKervey, M. J. Schwing-Weill,
P. Schwinté
Inorg. Chem. 1993, 32, 2644-2650
78
"Calixarenes 12. The Synthesis of Functionalized Calixarenes"
C.D. Gutsche, L. G. Lin
Tetrahedron, 1986, 42, 1633-1640
79
"Calixarenes : Paradoxes and Paradigms in Molecu lar Baskets"
C. D. Gutsche, J. S. Rogers, D. Steward, K. A. See
Pure and Appl. Chem., 1990, 62, 485-491
80
"A General Synthesis of Calix[4]arene Monoalkyl Ethers"
A. Casnati, A. Arduin i, E. Ghid ini, A. Pochin i, R. Ungaro
Tetrahedron, 1991, 47, 2221-2228
81
"Calixarenes. 26. Select ive Esterification and Select ive Ester Cleavage of Calix[4]arenes"
K. A. See, F. R. Fronczek, W. H. Watson, R. P. Kashyap, C. D. Gutsche
J. Org. Chem., 1991,56, 7256-7268
82
"Synthesis of Monoalkylated Calix[4]arenes via Direct Alkylat ion"
L.C. Groenen, B.H.M. Ruël, A. Casnati, W. Verboom, A. Pochini, R. Ungaro,
D.N. Reinhoudt
Tetrahedron, 1991, 47, 8379 – 8384
83
"Synthesis and Complexation Properties of a New Class of Receptors Based on a Cone-
Configurated Tetra-p-tert-Butylcalix[4]arene and Bipyridyl Subunits"
J. B. Regnouf de Vains, R. Lamartine
Helv. Chim. Acta, 1994, 77, 1817-1825
84
"Synthesis and Optical Resolution of a Chiral Calix[4]arene Asymmetrically -Substituted
on the Lower Rim"
K. Iwamoto, A. Yanagi, T. Arimura, T. Matsuda, S. Sh inkai
Chem. Lett., 1990, 1901-1904
85
"Synthesis and Ion Selectivity of all Conformational Isomers of Tet rakis((ethoxycarbonyl)
methoxy) calix[4]arene"
K. Iwamoto, S. Shinkai
J. Org. Chem., 1992, 57, 7066-7073
86
"Synthesis of All Possible Conformational Isomers of O-alkyl-p-t-butylcalix[4]arenes"
K. Iwamoto, K. Araki, S. Shinkai
Tetrahedron, 1991, 47, 4325-4342
87
"From a Novel Silyl p-tert-butylcalix[4]arene Triether to Mono-O-Alkyl Substitution :
A Unique, Efficient, and Selective Route to Mono-O-substituted Calix[4]arenes"
S. Sang, D. V. Khasnis, J. M. Burton, C. J. Santin i, M. Fan, A. C. Small, M. Lattman
Organometallics, 1994, 13, 5157-5159
88
"Regioselective Monoalkylat ion of Calixarenes. Synthesis of Homodimer Calixarenes"
F. Santoyo-González, A. Torres-Pinedo, A. Sanchéz-Ortega
J. Org. Chem., 2000, 65, 4409-4414
89
"Molecular Receptors with the Calix[4]arene St ructure. Synthesis of Derivatives with
Mixed Ligating Functional Groups"
E.M. Collins, M.A. McKervey, S.J. Harris
J. Chem. Soc., Perkin Trans 1, 1989, 372-374
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
60
90
"Selective Fonctionalisation of Calix[4]arenes at the Upper Rim"
J.D. van Loon, A. Arduin i, W. Verboom, R. Ungaro, G.J. van Hummel, S. Harkema,
D.N. Reinhoudt
Tetrahedron Lett., 1989, 30, 2681-2684
91
"Selective Fonctionalisation of Calix[4]arenes at the Upper Rim"
J.D. van Loon, A. Arduini, L. Coppi, W. Verboom, A. Pokini, R. Ungaro, S. Harkema,
D.N. Reinhoudt
J. Org. Chem., 1990, 55, 5639-5646
92
"The Synthesis of Selectively Substituted p-Diacetylcalix[4]arene"
K. No, M. Hong
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1990, 572-579
93
"A New Route to Chiral Calix[4]arenes via 1,3 Derivatisation"
V. Bömer, A. Wolff, W. Vogt
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1990, 968-971
94
"Selective Fonctionalisation and Conformational Properties od Calix[4]arenes. A Review"
J.D. van Loon, W. Verboom, D.N. Reinhoudt
Org . Prép. Proc. Int., 1992, 24, 437-462
95
"Anion recognition by phosphonium calyx[4]arenes : synthesis and physic-chemical
studies"
P.Rodoslaw ; Z.Asfari ; V.Hubsher-Bruder ; M.Bochenska ; F.Arnaud-Neu.
Supramolecular Chemistry, 2010, 22(5), 275-288.
96
"Calix[4]arenes with Pyridine Pendant Groups. Regioselective Proximal Alkylation at the
'Lower Rim' "
F. Bottino, L. Giunta, S. Pappalardo
J. Org. Chem., 1989, 54, 5407-5409
97
"Syn-1,2-Dialkylated Calix[4]arenes : General Intermediates in the NaH/DMF
Tetraalkylat ion of Calix[4]arenes"
L. C. Groenen, B. H. M. Rüel, A. Casnati, P. Timmerman, W. Verboom, S. Harkema,
A. Pochin i, R. Ungaro, D. N. Reinhoudt
Tetrahedron Lett., 1991, 32, 2675
98
"Selective Functionalization and Conformat ion Properties of Calix[4]arenes. A Review"
J.D. van Loon, W. Verboom, D. N. Rheinhoudt
Org . Prep. Proced. Int, 1992, 24, 437-462
99
"Selective 1,2-Functionalization of Calix[4]arenes at the Lower Rim. Synthesis of a new
type of bis-Calixcrown Ether"
A. Arduini, A. Casnati, L. Dodi, A. Pochini, R. Ungaro
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1990, 1597-1598
100
"Calix[4]arenes Bridged at the Lower Rim"
J.D van Loon, D. Kraft, M. J. K. Ankoné, W. Verboom, S. Harkema, W. Vogt, V. Böhmer,
D. N. Reinhoudt
J. Org. Chem., 1990, 55, 5176-5179.
101
"1,2-Bridged Calix[4]arene Monocrowns and Biscrowns in the 1,2-Alternate Conformat ion"
G. Ferguson, A. J. Lough, A. Notti, S. Pappalardo, M. F. Parisi, A. Petringa
J. Org. Chem., 1998, 63, 9703-9710.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
61
102
"Saccharide Control of Energy-transfer Luminescence of Lanthanid Ions Encapsulated in
Calix[4]arenes: A Novel Discrimination Method for the Energy-transfer Route"
H. Matsumoto, K. Araki, S. Shinkai
Chem. Lett., 1996, 301-302
103
"Synthesis of All Possible Conformational Isomers of O-Alkyl-p-t-Butylcalix[4]arenes"
K. Iwamoto, K. Araki, S. Shinkai
Tetrahedron, 1991, 47, 4325-4342
104
"Synthesis and Metal-Binding Properties of Oligo-Calixarenes. An approach towards the
Calix[4]arene-Based Dendrimers"
P. Lhotak, S. Shinkai
Tetrahedron, 1995, 51, 7681-7696
105
"Syntheses of New Isomers from p-t -Butylcalix[4]arene. Strategies for Regioselective
Alkylation on the Lower Rim"
K. Iwamoto, A. Yanagi, K. Araki, S. Sh inkai
Chem. Lett., 1991, 473-476
106
"Synthesis, 1H NMR,
13C NMR Spectra and Conformational Preference of Open Chain Ligands
on Lipophilic Macrocycles"
V. Bocchi, D. Fo ina, A. Pochini, R. Ungaro, G.D. Andreetti
Tetrahedron, 1982, 38, 373-378
107
"Tetra-O-alkylated Calix[4]arenes in the 1,3-Alternate Conformation"
W. Verboom, S. Datta, Z. Asfari, S. Harkema, D. N. Reinhoudt
J. Org. Chem., 1992, 57, 5394-5398
108
"Structure of Potassium Encapsulated within the 1,3-Alternate Conformat ion of Calix[4]arenes"
P.D. Beer, M.G.B. Drew, P.A. Gale, P.B. Leeson, M.I. Ogden
J. Chem. Soc., Dalton Trans., 1994, 3479-3483
109
"Synthesis of Glycidyl Calixarenes. Versatile Substrates for the Preparation of Chiral
Calixarene-Based Ligands"
P. Neri, A. Bottino, C. Geraci, M. Piattelli
Tetrahedron Asym., 1996, 7, 17-20
110
"Remarkable Metal Template Effects on Selective Syntheses of p-tert-butylcalix[4]arene
Conformers"
K. Iwamoto, K. Fujimoto, T. Matsuda, S. Sinkai
Tetrahedron Lett., 1990, 31, 7169-7172
111
"Regioselectivie Synthesis of 1,2- and 1,3- Bridged Calix[4]crowns. What are the Factors
Controlling the Regioselectivity?"
H. Yamamoto, T. Sakaki, S. Sh inkai
Chem. Lett., 1994, 469-472
112
"1,3-Dialkoxycalix[4]arene crowns-6 in 1,3-Alternate Conformation : Cesium-Selective Ligands
that Explo it Cation-Arene Interactions"
R. Ungaro, A. Casnati, F. Ugozzoli, A Pochini, J.F. Dozol, C. Hill, H. Rouquette
Angew Chem., Int. Ed. Engl., 1994, 33, 1506-1509
113
"Selectivity of Calix[4]arene-crown-6 for Cesium in ISE : Effect of the Conformat ion"
C. Bocchi, M. Careri, A. Casnati, G. Mori
Anal. Chem., 1995, 67, 4234-4238
114
"Synthesis and Properties of Calixcrown Telomer"
Z.L. Zhong, C.P. Tang, C.Y. Wu, Y.Y. Chen
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1995, 1737-1738
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
62
115
"Metal-Induced Conformational Change in Pyrene-appended Calix[4]crown-4 Which is Useful
for Metal Sensing and Guest Tweezing"
H. Matsumoto, S. Shinkai
Tetrahedron Lett., 1996, 37, 77-80
116
"Selectivity in redox-switched Calix[4]arene Cationophores: Electrochemical Detection of a
Conformational Change in Cat ion Binding"
D. Bethell, G. Dougherty, D.C. Cupertino
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1995, 675 – 676
117
"A Schiff Base p-tert-Butylcalix[4]arene. Synthesis and Metal Ion Complexat ion"
R. Seangprasertkij, Z. Asfari, F. Arnaud, J. Weiss, J. Vicens
J. Inc. Phenom., Mol. Recogn., 1992, 14, 141-147
118
"Calix Salophen Crowns Ether as Receptors for Neutral Molecules"
A.M. Reichwein, W. Verboom, S. Harkema, A.L. Spek, D.N. Reinhoudt
J. Chem. Soc., Perkin Trans 2, 1994, 1167-1172
119
"Calix[4]arene Cryptand and New 1,3-Bis-Pyridyl, -Bipyridyl and –Alkylth ioether
Calix[4]arenes Designed to Coordinate Transition Metal Cations"
P. D. Beer, J.P. Martin, M.G.B. Drew
Tetrahedron, 1992,48, 9917-9928
120
"Calix(aza-)crowns as Potential Ionophores for Divalent and Trivalent Cations"
R. Ostaszewski, T.W. Stevens, W. Verboom, D.N. Reinhoudt
Recl. Trav. Chim. Pays-Bas, 1991, 110, 294-298
121
"X-ray Crystal Structure and Molecular Modelling Studies of Calix[4]dibenzocrowns -6
and Their A lkali Metal Cation Complexes"
V. Lamare, J.F. Dozol, F. Ugozzo li, A. Casnati, R. Ungaro
Eur. J. Org. Chem., 1998, 1559-1568
122
"Novel calix[4]arene Dibenzocrown Ethers bearing Lipophilic Alkyl Groups
Symmetrically Branched"
J.S. Kim, J.H. Pang, I.H. Suh, D.W. Kim,
Synth. Commun., 1998, 28, 677-685
123
"Calix[4]arene Dibenzocrown Ethers as Cesium Select ive Extractants"
J.S. Kim, J.H. Pang, I.Y. Yu , W.K. Lee, I.H. Suh, D.W. Kim, M. H. Cho, E.T. Kim,
D.Y. Ra
J. Chem. Soc., Perkin Trans. 2, 1999, 4, 837-846
124
"Molecular Recognition of Butylamines by a Binaphtyl-derived Chromogenic Calix[4]crown"
Y. Kubo, S. Maruyama, N. Ohara, M. Nakamura, S. Tokita
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1995, 1727-1728
125
"Synthesis and Characterisation of Novel Acyclic Macrocyclic and Calix[4]arene
Ruthenium(II) Bipyridyl Receptor Molecules that recognize and Sense Anions"
F. Szemes, D. Hesek, Z. Chen, S.W. Dent, M.G.B. Drew, A.J. Goulden, A.R. Graydon,
A. Grieve, R.J. Mortimer, T. Wear, J.S. Weightman, P.D.Beer
Inorg. Chem., 1996, 35, 5868-5879
126
"Ionoresistivity as a Highly Sensitive Sensory Probe: Investigation of Polythiophenes
Functionalised with Calix[4]arene-Based Ion Receptor"
M.J. Marsella, R.J. Newland, P.J. Carro ll, T.M. Swager
J. Am. Chem. Soc., 1995, 117, 9842-9848.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
63
127
"Selective Electrochemical Recognition of the Dihydrogen Phosphate Anion in the Presence of
Hydrogen Sulfate and Chloride Ions by New Neutral Ferrocene Anion Receptors"
P.D. Beer, Z. Chen, A.J. Goulden, A. Graydon, S.E. Stokes, T. Wear
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1993, 1834-1836
128
"A Di-Aza-Benzo Crown Ether Derived from p-tert-Butyl Calix[4]arene. Synthesis and
Complexation of Zinc Cation"
R. Seangprasertkij, Z. Asfari, J. Vicens
J. Inc. Phenom., Mol. Recogn., 1994, 17, 111-118
129
"Synthesis and X-Ray Molecular Structure of p-tert-Butylcalix[4]arenes with Diamide
Bridges Spanning the 1,3-(Distal) Position on the Lower Rim"
V. Böhmer, G. Ferguson, J.F. Gallagher, A.J. Lough, M.A. McKervey, E. Madigan,
M.B. Moran, J. Philips, G. Williams
J. Chem. Soc., Perkin Trans. 1, 1993, 1521–1527
130
"A Schiff Base p-tert-Butylcalix[4]arene. Synthesis and Metal Ion Complexat ion"
R. Seangprasertkij, Z. Asfari, F. Arnaud-Neu, J. Weiss, J. Vicens
J. Org. Chem., 1994, 59, 1741 – 1744
131
"2,2'-Bipyrid ine lariat calixcrowns: a new class of encapsulating ligands forming high ly
luminescent Eu3+
and Tb3+
complexes."
B. Fischer, G. Sart i, A. Casnati, B. Carrettoni, I. Manet, R. Schuurman, M. Guardigli,
N. Sabbatini, R. Ungaro,
Chem. Eur. J., 2000, 6, 1026-1034
132
"An Efficient Synthesis of Bis(calix[4]arenes, Bis (crown ether)-Substituted Calix[4]arenes, Aza -
Crown Calix[4]arenes, and Thiaza -Crown Calix[4]arenes"
F. Santoyo-Gonzalez, A. Torres-Pinedo, C. Saitz Barria
Eur. J . Org. Chem., 2000, 3587-3593
133
"Two novel 1,3-calix[4]azacrowns"
J.S. Kim, W.K. Lee, K. No, Z. Asfari, J. Vicens,
Tetrahedron Lett., 2000, 40, 3345-3348
134
"Complexation of Alkali Metal Cat ions by Conformat ionnally Rig id, Stereoisomeric
Calix[4]arene Crown Ethers : A Quantative Evaluation of Preorganization"
E. Ghidini, F. Ugozzoli, R. Ungaro, S. Harkema, A. A. El-Fadl, D. N. Reinhoudt
J. Am. Chem. Soc., 1990, 112, 6979-6985
135
"Calixarenes in Action"
A. Casnati, R. Ungaro
L. Mondolin i, R. Ungaro, Eds.
Imperial College Press, London, 2000, 62-84
136
"Synthesis, and X-ray Crystal and Molecular Structure of a Novel Macrobicyclic Ligand :
Crowned p-tert-Butyl-calix[4]arene"
C. A lfieri, E. Drad i, A. Pochini, R. Ungaro, G.D. Andreeti
J. Chem. Soc., Chem. Commun., 1983, 1075-1077
137
"Kinetically Stable Complexes of Alkali Cat ions with Rig idified Calix[4]arenes : X-ray
Structures and Complexation of Calixcrowns and Calixspherands"
P.J. Dijkstra, J.A.J. Brunink, K.E. Bugge, D.N. Reihoudt, S. Harkema, R. Ungaro,
F. Ugozzoli, E. Ghid ini
J. Am. Chem. Soc., 1989, 111, 7567-7575.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
64
138
"Synthesis, Complexat ions, and Membrane Transport Studies of 1,3-Alternate
Calix[4]arene-crown-6 Conformers : A New Class of Cesium Selective Ionophores"
A. Casnati, A. Pochin i, R. Ungaro, F. Ugozzoli, F. Arnaud, S. Fanni, M.J. Schwing,
R.J.M. Egbering, F. de Jong, D.N. Reinhoudt
J. Am. Chem. Soc., 1995, 117, 2767-2777
139
"1,3-Alternate Calix[4]arenecrown-5 Conformers : New Synthetic Ionophore with Better
K+/Na+ Selectiv ity that Valinomycin"
A. Casnati, A. Pochin i, R. Ungaro, C. Bocchi, F. Ugozzoli, R.J.M. Egbering, H. Stru ijk,
R. Lugtenberg, F. de Jong, D.N. Reinhoudt
Chem. Eur. J., 1996, 2, 436-445
140
"1,3 Dialkoxycalix[4]arenecrowns-6 in 1,3-Alternate Conformation : Cesium-Selective
Ligands that Exploit Cation-Arene Interactions"
R. Ungaro, A. Casnati, F. Ugozzoli, A. Pochin i, J.F. Dozol, C. Hil l, H. Rouquette
Angew. Chem. Int. Ed. Engl., 1994, 33, 1506
141
"Crown ethers derived from calix[4]arenes" in "Calixarenes 2001"
A. Casnati, R. Ungaro, Z. Asfari, J. Vicens
Z. Asfari, V. Böhmer, J. Harrowfield, J. Vicens (Eds.)
Kluwer Academic Publishers, Dordrecht, 2001, 365-384
142
"Evidence for cation-p interactions in calixcrown.KPic complexes from X-ray crystal structure
analysis and energy calculations. "
F. Ugozzoli, O. Ori, A. Casnati, A. Pochini, R. Ungaro, D. N. Reinhoudt,
Supramol. Chem. 1995, 5, 179-184.
143
"New Synthesic Receptors Based on Calix[4]arenes for the Selective Recognition of Ions and
Neutral Molecules",
R. Ungaro, A. Arduin i, A. Casnati, A. Pochini, F. Ugozzoli,
Pure and Appl. Chem., 1996, 68, 1213-1217.
144
"New Art ificial Receptors from Selectively Functionalized Calix [4] arenes."
A. Arduini, A. Casnati, M. Fabbi, P. Minari, A. Pochini, A.R. Sicuri, R. Ungaro,
Supramol. Chem., 1993, 1, 235-246
145
"Synthesis of 1,2-Bridged Calix[4]arene-biscrowns in the 1,2-Alternate Conformation"
A. Arduini, L. Domiano, A. Pochini, A. Secchi, R. Ungaro, F. Ugozoli, O. Struck,
W. Verboom, D.N. Reinhoudt
Tetrahedron, 1997, 53, 3767-3776
146
"Structural Characterizat ion of a Calix[4]arene Constrained to a 1,3-Alternate Conformat ion by
Polyether Bridging"
Z. Asfari, J. M. Harrowfield, A. N. Sobolev, J. Vicens
Austr. J . Chem, 1994, 47, 757
147
"Nuclear Waste Treatment by Means of Supported Liquid Membranes Containing Calixcrown
compounds"
C. Hill, J.F. Dozol, V. Lamare, H. Rouquette, S. Eymard, B. Tournois, J. Vicens,
Z. Asfari, C. Bressot, R Ungaro, A. Casnati
J. Incl. Phenom., 1994, 19, 399-408
148
"Doubly Crowned Calix[4]arenes in the 1,3-alternate Conformation as Cesium-Selective Carriers
in Supported Liquid Membranes"
Z. Asfari, C. Bressot, J. Vicens, C. Hill, J.F. Dozol, H. Rouquette, S. Eymard, V. Lamare
B. Tournois
Anal. Chem., 1995, 67, 3133-3139.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
65
149
"1,3-Calix[4]-bis-crown-6. Cesium Complexation Studies by 133
Cs- and 1H-NMR Spectroscopy.
Evidence for Mononuclear and binuclear Complexes from X-Ray Diffraction. Modeling of the
Metal"
Z. Asfari, C. Naumann J. Vicens, M. Nierlich, P. Thuéry, C. Bressot, V. Lamare, J.F. Dozol,
New. J. Chem., 1996, 20, 1183-1194
150
"Crystal Structures of 1,3-Calix[4]-bis-crown-6.3 CH3CN and 1,3- Calix[4]-bis-(benzo-crown-6)-
3 CH3CN"
P. Thuéry, M. Nierlich, Z. Asfari, J. Vicens,
J. Incl. Phenom., 1997, 27, 169-178
151
"Crown Ether Conformations in 1,3-Calix[4]arene Bis(crown ethers) : Crystal St ructures of a
Caesium Complex and Solvent Adducts and Molecular Dynamics Simulat ions"
P. Thuéry, M. Nierlich, J.C. Bryan, V. Lamare, J.F. Dozol, Z. Asfari, J. Vicens
J. Chem. Soc. Dalton Trans., 1997, 4191-4202
152
"Cesium Iodide Complex of 1,3-Calix[4]-bis-crown-6"
P. Thuéry, M. Nierlich, V. Lamare, J.F. Dozol, Z. Asfari, J. Vicens,
Acta Cryst., 1996, C52, 2729
153
"Potassium and sodium Complexes of 1,3-Calix[4]-b is-crown-6 : Crystal and Molecular
Structures, 1H-NMR Investigation and Molecular Dynamics Simulation"
P. Thuéry, M. Nierlich, V. Lamare, J.F. Dozol, Z. Asfari, J. Vicens,
Supramol. Chem., 1997, 8, 349-353
154
"Crystal and Molecular Structures of Binuclear Cesium Complexes with 1,3-Calix[4]-bis-crown-6
and 1,3-Calix[4]-b is-benzo-crown-6"
P. Thuéry, M. Nierlich, C. Bressot, V. Lamare, J.F. Dozol, Z. Asfari, J. Vicens,
J. Incl. Phenom., 1996, 23, 305
155
"Synthesis, Structure and Complexat ion Properties of a Functionalized Calixcrown-6 Ligand, the
1,3-Alternate form of Calix[4]arene-1,3;2,4-b is-[(5-ethoxycarbonyl-1,3-phenylene)crown-6]."
R . Abid i, Z. Asfari, J. M. Harrowfield, C. Nauman, A. N. Sobolev, J. Vicens
Anales de Quimica International Edition , 1996, 92, 51-56.
156
"Calixcrown Binding to Caesium-X-ray St ructural Determination of a 1,3 Alternate
Calix[4]arene-b is-crown-7 Ligand"
S. Khrifi, A. Guelzim, F. Beart, Z. Asfari, J. Vicens,
J. Incl. Phenom., 1997, 29, 187-195
157
"Bis(crown ether) and Azobenzocrown Derivatives of Calix[4]arene. A Review of
Structural Information from Crystallographic and Modelling Studies "
P. Thuéry, M. Nierlich, V. Lamare, J.F. Dozol, Z. Asfari, J. Vicens,
J. Incl. Phenom., 2000, 36, 375-408
158
"A Tribenzo Modified 1,3-calix[4]bis-crown-6 : A Highly Selective Receptor for Caesium"
Z. Asfari, V. Lamare, J.F. Dozol, J. Vicens,
Tetrahedron Lett., 1999, 40, 691-694
159
"Synthesis, Characterisation, and X-Ray Structure of 1,2-Bis-crown-5-calix[4]arene. Modeling of
Metal Complexation"
Z. Asfari, J.P. Astier, C. Bressot, J. Estienne, G. Pepe, J. Vicens,
J. Incl. Phenom., 1994, 19, 291-300
160
"1,2-Bis-crown-5-calix[4]arene"
G. Pèpe, J.P. Astier, J. Estienne, C. Bressot, Z. As fari, J. Vicens
Acta Crystallogr., Sect. C : Cryst. Struct. Commun., 1995, C51, 726-729
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
66
161
"Unsymmetrical Calix[4]-b is-crowns-6 with Unequivalent Crown Loops"
Z. Asfari, P. Thuéry, M. Nierlich, J Vicens
Tetrahedron Letters, 1999, 40, 499-502
162
"Calix[4]arenes Bridged with Two Different Crown Ether Loops: Influence of Crown Size on
Metal Ion Recognition"
J.S. Kim, W.K. Lee, W. Sim, J.W. Ko, M.H. Ko, M.H. Cho, D.Y. Ra, J.W. Kim,
J. Incl. Phenom., 2000, 37, 359-370
163
"Photophysics of 1,3-Alternate Calix[4]arene-crowns and of their Metal Ion Complexes:
Evidence for Cat ion- Interactions in Solution"
L. Prodi, F. Bolletta, M. Montalti, N. Zaccheroni, A. Casnati, F. Sansone, R. Ungaro,
New. J. Chem., 2000, 155-158
164
"Electrospray-mass spectrometric studies of selectivity of alkali metal cations extraction by
calix[4]arene crowns. Spectroscopy "
F. Allain, H. Virelizier, C. Moulin, C. Jankowski, J.F. Dozol, J.C. Tabet
Spectroscopy, 2000, 14, 127-139
165
"Thermodynamics of Calixarene Chemistry"
A.F.D. de Manor, R.M. Cleverley, M.L. Zapata-Ormachea,
Chem. Rev., 1998, 98, 2495-2525
166
"Molecular Design of Calix[4]arene-Based Sodium-Selective Electrodes which Show
Remarkably High 105.0
-105.3
Sodium/Potassium Selectivity"
H. Yamamoto, S. Sh inkai
Chem. Lett., 1994, 1115-1118
167
"Metal-induced Conformational Change in Pyrene-appended Calix[4]crown-4 which is Useful for
Metal Sensing and Guest Tweezing"
H. Matsumoto, S. Shinkai
Tetrahedron Lett., 1996, 37, 77-80
168
"Thermodynamic Studies on Alkali Metal Complexes of Calix[4]-crowns-5 : Influence of the
Conformation"
F. Arnaud-Neu, G. Ferguson, S. Fanni, M.J. Schwing-Weill, A. Casnati, R. Ungaro
Gazz. Chim. Ital., 1997, 127, 693-697
169
"Synthesis, Structural Characterisation and Bind ing Studies of a Novel Dinuclear Gold(I)
Calix[4]crown Acetylide Complex"
V.W.W. Yam, K.L. Cheung, L.H. Yuan, K.M.C. W ONG, K.K. Cheung
Chem. Commun., 2000, 1513-1514
170
"On the Origin of High Ionophoriticy of 1,3-Alternate Calix[4]arenes : p-Donor Part icipation in
Complexation of Cations and Evidence for Metal-Tunneling through the Calix[4]arene cavity"
A. Ikeda, S. Shinkai
J. Am. Chem. Soc., 1994, 116, 3102-3110
171
"Novel Cavity Design Using Calix[n]arene Skeletons: Towards Molecular Recognition and Metal
Binding"
A. Ikeda, S. Shinkai
Chem. Rev., 1997, 97, 1713-1734
172
"Cation Binding Properties of a Novel 1,3-Alternate Calix[4]biscrown. Formation of 1:1 and 1:2
Complexes and Unique Cation Tunneling across a Calix[4]arene Cavity"
K. N. Koh, K. Araki, S.Sh inkai, Z. Asfari, J. Vicens,
Tetrahedron Lett., 1995, 36, 6095-6098.
Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
67
173
"Synthèse d'oxa-azamacrocycles dérivant des Calix[4]mesitylènes et Calix[4]arènes"
S. Wenger,
Thèse de doctorat de l'Université Louis Pasteur, Strasbourg , 1996
174
"Binding Properties of Calix[4]-bis-crowns towards Alkali Cations"
F. Arnaud-Neu, Z. Asfari, B. Souley, J. Vicens,
New. J. Chem., 1996, 20, 453-463
175
"Complexation of A lkali Metal Cations by Calix[4]arene-b is-crown-6 in Methanol,
Acetonitrile and Propylene Carbonate"
A. D'Aprano, J. Vicens, Z. Asfari, M. So lomon M. Iammarino
J. Sol. Chem., 1996, 25, 955-970
176
"Alkali and Silver Picrate Ion Pair Separation by 1,3-alternate Calix[4]-bis-crowns"
F. Arnaud-Neu, Z. Asfari, B. Souley J. Vicens
Anal. Quim. Int. Ed., 1997, 93, 404-407
177
"A New Calix[4]arene-bis(crown ether) Derivative Displaying an Improved Caesium over
Sodium Selectivity : Molecular Dynamics and Experimental Investigation of Alkali -Metal Ion
Complexation. "
V. Lamare, J.F. Dozol, S. Fuangswasdi, F. Arnaud-Neu, P. Thuéry, M. Nierlich,
Z. Asfari, J. Vicens,
J. Chem. Soc., Perkin Trans 2, 1999, 271-282
178
"Applicability of a Calixarene-crown Compound for the Removal of Caesium from
Alkaline tank waste."
T.J. Haaverlockk, P.V. Bonnesen, R.A. Sachleben, B.A. Moyer
Radiochim. Acta, 1997, 76, 103-108
179
"Analysis of Equilibria in the Extraction of Cesium Nitrate by Calix[4]arene-bis
(t-Octylbenzo- Crown-6) in 1,2-Dichloroethane"
T.J. Haaverlockk, P.V. Bonnesen, R.A. Sachleben, B.A. Moyer
J. Incl. Phenom., 2000, 36, 21-37
180
"Potassium Sensing Calix[4]arene Crown Ethers"
J.S. Kim, W.K. Lee, D.Y. Ra, Y.I. Lee, W.K. Choi, K.W. Lee, W.Z. Oh,
Microchem. J., 1998, 59, 464-471
181
"Calix[4]arene-based Cs+ Selective Opt ical Sensor"
H.F. Ji, G.M. Brown, R. Dabestani
Chem. Commun., 1999, 609-610
182
"Synthesis, X-ray Crystal Structures, and Cation-Binding Propert ies Of A lky l Calixary l
Esters and Ketones, a New Family Of Macrocyclic Molecu lar Receptors"
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"Alkali and Alkaline Earth Ion Complexat ion and X-ray Crystal Structure of p-tert- Butylcalix[4]arene
Tetraethylamide "
Arnaud-Neu, F.; Barboso, S.; Fanni, S.; Schweing-Weill, M. J.; McKee, V.; McKervey, M. Ind Eng Chem
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Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
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" Novel 1,3-Alternate Calix[4]thiacrown Ethers"
Sim, w.; Lee, J.Y.; Kwon, J.; Kim, M.J.; Kim, J.S.
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" Synthesis of Oligomeric Calix[4]arene-Crowns as Novel Ionophores for Alkali and
Transition Metals"
Akkus, G.U.; Memon, S.; Yilmaz, M.
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"Molecular Design Of Calix[4]arene-Based Sodium-Selective Electrodes Which Schow
Remarkably High 105.0-105.3 Sodium/Potassium Selectiv ity.
H. Yamamoto and S. Sh inkai,
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"Oligomeric Calix[4]arene-Thiacrown Ether fo r Toxic Heavy Metals
M.Tabakci, S. Memon, .Yilmaz, D.M.Roundhill
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" Synthesis and Alkaline Earth Metal Cation Extraction by Proton di-ionizable p-tert-
Butylcalix[4]arene-crown-5 Compounds in Cone, Partial-cone and 1,3-alternate
Conformations".
H.Zhou, K.Surowiec, D.W. Purkiss, R.A. Bartsch
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Conformers : A New Class of Cesium Select ive Ionophores".
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Jong and D. N. Reinhoudt,
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Chapitre 1 : Les Calix[4]arènes
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C. Tu, K.Surowiec, R.A. Bartsch
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"Calix[4]arene-thiacrown-5 d i(carboxylic acid) reg ioisomers as metal ion ext ractants"
Y.Yang ; X.Cao ; K.Surowiec ; R.A. Bartsch
J Incl Phenom Macrocycl Chem 2010, 66, 163–169.
Chapitre 2
Extraction
liquide-liquide
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
70
Sommaire I. Introduction : ................................................................................................................ 71
II. Extraction liquide- liquide ............................................................................................. 71 A. Principe de l’extraction liquide-liquide ........................................................................ 71
B. Loi de Distribution ....................................................................................................... 71 C. Grandeurs caractérisant l’extraction d’un élément ....................................................... 73
1. Coefficient de distribution .................................................................................. 73
2. Pourcentage d’extraction .................................................................................... 73 3. Facteur de séparation .......................................................................................... 74
4. Différents types d’extraction d’éléments métalliques ........................................ 74 III. Phénomène de synergie ................................................................................................ 79
A. Historique et définition ................................................................................................. 79
B. Différents systèmes d’extraction synergique ................................................................ 80 C. Utilisation conjointe d’un échangeur de cations (HL) et d’un extractant neutre (S) .... 80
I. Préparation des solutions mères de métaux:................................................................. 83 II. Procédé d’extraction et cinétique: ................................................................................ 83 III. Analyse des métaux par ICP-AES :.............................................................................. 84
IV. Préparation des solutions et cinétique : ........................................................................ 85 A. Cinétique aux faibles concentrations de métaux : ........................................................ 86
1. Cinétique du mercure ......................................................................................... 86 2. Cinétique du cuivre............................................................................................. 87
B. Cinétique aux fortes concentrations de métaux :.......................................................... 88
1. Cinétique du mercure ......................................................................................... 88 2. Cinétique du cuivre............................................................................................. 89
V. Discussion : .................................................................................................................. 90 VI. Conclusion : .................................................................................................................. 92 VII. Partie bibliographique : ................................................................................................ 93
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
71
I. Introduction :
L’extraction liquide-liquide est une méthode qui permet de séparer et de concentrer les
cations métalliques à partir d’effluents divers. Ce chapitre rappelle le principe et décrit les
grandeurs qui le caractérisent, ainsi que les différents types d’extract ion. Le phénomène de
synergie est ensuite défini.
II. Extraction liquide-liquide
A. Principe de l’extraction liquide-liquide
L’extraction liquide- liquide est définie par deux phases : Une phase aqueuse contenant
le cation métallique sous diverses formes (neutre, MX2, MXnm, Mn
m, et une phase organique
appelée solvant constituée par un diluant organique contenant une molécule organique
pouvant complexer l’espèce métallique1. On distingue plusieurs types d’extraction liquide-
liquide, elles dépendent de la nature des interactions entre l’ion métallique et la molécule
complexante.
L’extraction liquide-liquide, appelée aussi extraction par solvant, consiste à mettre en
présence deux phases liquides non miscibles, pour transférer une ou plusieurs espèces
(solutés) d’une phase à l’autre.2 C’est une méthode de séparation des solutés utilisant une
distribution inégale de ces solutés entre les deux phases.
L’extraction liquide-liquide est réalisée en pratique par agitation des deux phases, pour
former un mélange aussi intime que possible, permettant d’accélérer le transfert du soluté
d’une phase à l’autre suivie d’une décantation.
B. Loi de Distribution
Considérons un soluté M dans une phase aqueuse qui est mise en contact avec une
phase organique, afin de réaliser une extraction liquide- liquide à une température donnée. La
loi de distribution est fondamentale et peut être exprimée par l’équilibre suivant.3
Maq Morg
Kd,M
Equilibre I-1
Les potentiels chimiques de M dans les deux phases µM,aq et µM,org sont égaux à l’équilibre :
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
72
µ0M,aq + RT ln aM,aq = µ0
M,org + RT ln aM,org Equation I-1
Avec aM = γM.[M] ; aM activité de M, γM = coefficient d’activité et [M] concentration de M ;
µ0M : Potentiel chimique standard de M. Alors :
Kd,M =
aM,org
aM,aq
= exp- µ0
M,org - µ0M,aq
RT
Equation I-2
Kd,M : constante thermodynamique qui ne dépend que de la température.
Les méthodes analytiques ne permettent que l’accès aux concentrations [M]aq et [M]org,
d’où :
Kd,M =
[M]org
[M]aq
= exp- µ0
M,org - µ0M,aq
RT
Equation I-3M,aq
M,org
D’après l’équation I-3, Kd,M est constante, à une température donnée, si et seulement si
le rapport γM,aq / γM,org est constant. On distingue deux cas :
Dans le cas des solutions idéales, γM,aq = γM,org = 1, Kd,M « constante de distribution »
est égale à la constante thermodynamique KdTh
,M.
Kd,M = Kd,M
Th=
[M]org
[M]aq
Equation I-4
Dans le cas contraire, le rapport des concentrations est fonction non seulement de la
température mais aussi des forces ioniques des solutions en présence.
Cependant, si les forces ioniques sont maintenues constantes (par exemple : en présence d’un
sel de fond) :
Kd,M =
[M]org
[M]aq
= Kd,M
Thx
M,aq
M,org= Kd,M
Thx constante Equation I-5
Kd,M sera une constante conditionnelle de distribution.
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
73
Kd,M =
[M]org
[M]aq
Equation I-6
Dans ce travail, nous avons toujours travaillé à force ionique et température constantes et
nous poserons donc dans ce qui suit Kd,M = constante.
C. Grandeurs caractérisant l’extraction d’un élément
1. Coefficient de distribution
Dans de nombreux cas pratiques d’extraction liquide-liquide d’éléments métalliques,
l’élément M à extraire existe dans les deux phases sous différentes formes chimiques, tandis
qu’expérimentalement on ne peut accéder qu’à la concentration totale de M, sous toutes ses
formes, dans chaque phase. D’où la définition du coefficient de distribution :
DM =
[M]org,totale
[M]aq,totale
Equation I-7
Si un seul et même soluté existe dans les deux phases, DM = Kd,M. Une extraction
importante de l’élément est caractérisée par une valeur élevée de D (D >> 1), tandis qu’une
valeur très petite (D << 1) caractérise une extraction très faible.
2. Pourcentage d’extraction
Le pourcentage d’extraction d’un élément M en phase organique est donné par la
relation :
E(%) =
[M]org . Vorg
[M]org .Vorg + [M]aq .Vaq
x 100 Equation I-8
Vaq et Vorg étant les volumes des phases aqueuse et organique.
C’est un rapport de quantités (nombre de moles) et non un rapport de concentrations, comme
dans le cas du coefficient D. La relation entre le coefficient de distribution et le pourcentage
d’extraction est :
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
74
E(%) =D
D +Vaq
Vorg
Equation I-9
Si Vaq = Vorg : E(%) =D
1 + D
Equation I-10
3. Facteur de séparation
L’aptitude d’un solvant organique, contenant ou non un extractant , à séparer deux
éléments (M1 et M2) présents en phase aqueuse s’exprime par le rapport de leurs coefficients
de distribution respectifs D1 et D2 :
Equation I-11
D1
D2
4. Différents types d’extraction d’éléments métalliques
Un système d’extraction (eau-phase organique) comporte au moins trois composants :
Les deux solvants immiscibles et un élément métallique. Le système peut aussi renfermer
d’autres composants, les extractants qui interagissent avec l’élément métallique pour former
avec lui des espèces lipophiles, solubles en phase organique. Selon le mode d’interaction, on
distingue quatre types d’extractions :
extraction par solvatation.
extraction par échange d’anions.
extraction par échange de cations.
Extraction basique.
Les équations qui suivent correspondent à des systèmes où les coefficients d’activité
sont supposés constants et où la force ionique en phase aqueuse est fixée par l’addition d’un
sel de fond dont l’anion est X-. Ainsi les constantes conditionnelles seront des rapports de
concentrations et non d’activités.
a. Extraction par solvatation
Elle permet l’extraction en phase organique de complexes métalliques électriquement
neutres MXm,aq. L’extractant comporte au moins un atome donneur de doublet (O, S,…)
permettant la substitution des molécules d’eau d’hydratation du complexe MXm,aq pour former
des complexes lipophiles. Une longue chaîne hydrocarbonée sur l’extractant accroît sa
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
75
lipophilie et favorise l’extraction. Les extractants sont dits neutres ou solvatants. Les familles
les plus courantes sont : les polyéthers cycliques ou acycliques ; les cétones : la méthyl-
isobutyl cétone MIBK ; les alcools et les composés phosphorés : le tri-n-butylphosphate TBP,
l’oxyde de tri-n-octylphosphine TOPO et l’oxyde de n-octylphényl-N,N-diisobutyl carbamoyl
méthyl-phosphine CMPO ; les cryptands et dernièrement les calixarènes.
Dans un système où le complexe extrait se forme à partir de l’extractant solvatant S,
d’un cation métallique Mm+ et d’anions X- de la phase aqueuse, l’équilibre d’extraction
s’écrit :
Maqm+
+ mX-aq + sSorg
Kex0
(MXmSs)org Equilibre I-2
Kex =0
[MXmSs]org
[Mm+]aq[X-]aq[S]sorg
mEquation I-12
On mesure le coefficient de distribution :
DM =
[MXmSs]org
[M]aq,total
=
[MXmSs]org
[Mm+]aq(1+X,i[X-]aq)
iEquation I-13
où βx,i est la constante de complexation de Mm+ dans la phase aqueuse correspondant au
complexe MXi(m-i)+ :
M + iX-m+ MXi(m-i)+
X,iEquilibre I-3
Comme on travaille à force ionique constante, le terme (1+Σ βx,i[X-]i
aq) est constant = C.
D’où :
[MXmSs]org
[Mm+]aq
= DM x C Equation I-14
L’application de la loi d’action de masse conduit donc à la relation suivante :
log DM = log K0ex - logC + m log[X-]aq + s log [S]org Equation I-15
A force ionique constante, le terme log K0ex - logC est constant et sera considéré
comme le logarithme de la constante conditionnelle d’extraction Kex .
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
76
log DM = log Kex + m log[X-]aq + s log [S]org Equation I-16
Les applications les plus importantes de ce type d’extraction prennent place dans le
retraitement du combustible nucléaire usé :
Ainsi on sépare des produits de fission comme le plutonium et l’uranium réutilisables,
par le procédé « PUREX » qui utilise le TBP.4
La séparation des éléments transuraniens des solutions acides se fait par le procédé
« TRUEX » qui utilise le CMPO.5
La décontamination des effluents nucléaires contenant du césium fait appel à des
éthers couronnes- calixarènes.6
b. Extraction par échange d’anions
Dans la phase aqueuse, le cation métallique (Mm+) pour être extrait doit être sous la
forme d’un anion complexe, d’où la nécessité d’un milieu aqueux complexant :
M + (m + x)X-aq
m+ (MXm+x)aq
X,(m+x)Equilibre I-4
aq
x-
X- : anion minéral
Dans ce cas les extractants sont des sels inorganiques d’amines, d’ammonium
quaternaire ou de phosphonium, symbolisés par (B+, X-), capables d’échanger leur anion
contre l’espèce métallique anionique MXx-m+x selon l’équilibre :
(MXm+x)aq
x-
+ x(B+ , X-)org (xB+ , MXm+x)org +x-
xX-aq Equilibre I-5
L’équilibre d’extraction global s’écrit :
(Maq
m++ x(B+ , X-)org (xB+ , MXm+x)org
x-
Equilibre I-6+ mX-aq
Comme précédemment on définit Kex, constante conditionnelle d’extraction
correspondant à une force ionique constante fixée grâce à [X-]aq. Dans ce cas :
log Dm = log Kex + m log [X-]aq + xlog [B+, X-]org Equation I-17.
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
77
c. Extraction par échange de cations
Certains acides organiques, comme les acides carboxyliques et les acides phosphoriques
lipophiles, forment avec les cations métalliques initialement présents dans la phase aqueuse
des sels organosolubles. Ces acides jouent le rôle d’extractant et échangeant leur proton
contre le cation métallique à extraire selon l’équilibre d’extraction suivant :
M + m(HL)orgm+
aq
Kex0
(MLm)org + mH+aq
Equilibre I-7
Mm+ désigne le cation métallique et HL l’acide organique. De l’expression de la constante
apparente d’équilibre :
Kex =0
[MLm]org[H+ ]m
aq
[Mm+]aq[HL]m
org
Equation I-18
Et de celle du coefficient de distribution du métal :
DM =0 [MLm]org
[Mm+]aq x C
Equation I-19
Découle la relation suivante :
logDM = logKex + m pH + m log[HL]org Equation I-20
Comme précédemment, log Kex = log K°ex – log C. En milieu aqueux non complexant,
Mm+ est la seule forme de l’élément M présente en solution aqueuse, d’où C = 1 et
log Kex = log K°ex. On suppose que c’est le cas dans ce qui suit.
Ce type d’extractant, échangeur de cations, est surtout intéressant dans la mesure où il
permet la séparation de deux ou plusieurs cations métalliques. Le facteur de séparation αM,N
entre deux cations métalliques Mm+ et Nn+ obéit à la relation :
log αM,N = logDM/DN = log Kex,M – log Kex,N + (m-n)log [HL]org Equation I-21
La séparation est d’autant plus facile que m est différent de n. Si m = n ; log αM,N = Δ logKex .
Afin de mieux comprendre les facteurs qui influencent l’extraction par échange de
cations, il est intéressant d’exprimer la constante K°ex de l’équilibre I-7 en fonction de ses
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
78
composantes. Ainsi on peut décrire ce processus en envisageant les équilibres élémentaires
suivants :
Distribution de l’acide organique entre les deux phases :
HLaq HLorg Equilibre I-8 Kd, HL =[HL]aq
[HL]orgEquation I-22
Dissociation de l’acide organique dans la phase aqueuse :
HLaq H+aq + L-
aqEquilibre I-9 Ka =
[HL]aq
[H+]aq[L-]aq Equation I-23
Dissociation de l’acide organique en système bi-phasique :
HLorg H+aq + L-
aqEquilibre I-9bis
Je remplace [HL]aq de l’équation 1.22 dans l’équation 1.23 , d’où :
Ka =[HL]org
[H+]aq[L-]aq
Kd
Ka
[HL]org
[H+]aq[L-]aq
Kd= K = Equation I-23bis
Complexation du cation métallique par L- en phase aqueuse :
[Mm+]aq[L-]m
[MLm]aqEquation I-24Maq + mL- (MLm) Equilibre I-10 L,m =
aqaqaq
m+
Transfert des complexes organo-solubles en phase organique :
[MLm]aq
[MLm]orgEquation I-25(MLm)aq (MLm) Equilibre I-11
orgKd,m =
L’expression de la constante d’extraction devient alors :
K° =Kd,m x Ka x L,m
Km
m
d,HL
Equation I-26
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
79
Cette équation fait apparaître l’influence sur l’extraction de facteurs tels que : l’acidité
de l’extractant (Ka), sa lipophilie (Kd,HL), son pouvoir complexant (βL,m) ainsi que la lipophilie
du complexe organosoluble (Kd,m) .
Un cas particulier de l’extraction par échange de cations est l’extraction par chélation :
Dans ce cas l’extractant est à la fois échangeur de cations et solvatant : il possède un groupe
fonctionnel acide faible (-OH ou –SH) et un atome donneur d’électrons (généralement O ou
S) suffisament proche du premier groupe fonctionnel pour permettre la chélation. Celle-ci a
pour effet de stabiliser les complexes métalliques extraits en formant des complexes à 5 ou 6
chaînons cycliques. Les extractants chélatants les plus étudiés sont : les dithiocarbamates, la
8-hydroxyquinoline et ses dérivés, les hydroxyoximes, les β-dicétones et plus particulièrement
les calixarènes considérées dans notre étude.
III. Phénomène de synergie
A. Historique et définition
Il a été observé que certaines combinaisons de deux extractants (ex : TBP + TOPO)
exaltent l’extraction d’un cation métallique dans la phase organique. On parle de phénomène
de synergie quand l’utilisation conjointe de deux extractants (A et B) permet une extraction
supérieure à la somme des extractions obtenues avec chacun des extractants pris séparément :
D(M)A,B > D(M)A + D(M)B .
D(M)A : coefficient de distribution de M en présence de l’extractant A.
D(M)B : coefficient de distribution de M en présence de l’extractant B.
D(M)A,B : coefficient de distribution de M en presence des deux extractants A et B.
Ce phénomène, mentionné publiquement pour la première fois par Cunningham en
1954, a été défini par d’autres auteurs en 1961.7 Pour quantifier ce phénomène, ils ont défini
le coefficient de synergie Cs.
CS= logD(M)A,B
D(M)A + D(M)B
Equation I-27
On peut distinguer trois cas :
CS > 0 : présence d’un phénomène de synergie.
CS < 0 : présence d’un phénomène antagoniste.
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
80
CS = 0 : pas d’effet.
B. Différents systèmes d’extraction synergique
Healy8 a classé les systèmes synergiques obtenus par co-utilisation de deux
extractants en cinq catégories :
Utilisation conjointe d’un échangeur de cations et d’un extractant neutre.
Utilisation conjointe d’un échangeur d’anions et d’un extractant neutre.
Utilisation conjointe d’un échangeur de cations et d’un échangeur d’anions.
Utilisation conjointe de deux échangeurs de cations.
Utilisation conjointe de deux agents d’extraction neutres.
C. Utilisation conjointe d’un échangeur de cations (HL) et d’un extractant
neutre (S)
Dans ce cas, le premier extractant neutralise la charge du cation métallique pour
former un complexe neutre, donc extractible en phase organique. Le second extractant
se substitue aux molécules d’eau de coordination du complexe et le rend ainsi plus
lipophile. Ce qui se traduit par les équilibres suivants :
M + m(HL)orgm+
aq (MLm)org + mH+aq
Equilibre I-12
Pour un complexe MLmSs :
(MLm)org + sSorg
S,s (MLmSs)org Equilibre I-13
S,s =[MLmSs]org
[MLm]org[S]sorg
Equation I-28Avec S,s : constante de synergie
L’équilibre d’extraction globale de MLmSs est le suivant :
M + m(HL)org + sSorgm+
aq(MLmSs)org + mH+
aq Equilibre I-14Kex
Cependant, on observe assez souvent l’extraction du complexe MLm et de plusieurs
complexes MLmSs (s = 0, 1,…., n).
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
81
En considérant que la seule espèce présente en phase aqueuse est Mm+, le coefficient de
distribution s’écrit alors :
DHL+S =[MLm]org + [MLmS]org +...+ [MLmSn]org
[Mm+]aq
Equation I-29
En absence de S :
DHL =[MLm]org
[Mm+]aq
Equation I-30
DHL+S = DHL 1 + i = 1
ss,i[S]i
orgEquation I-31D'où
Si S n’extrait pas Mm+, i = 1
ss,i[S]i
org
exprime alors l’effet synergique, ce terme est fonction
de la constante de stabilité des complexes d’addition et de la concentration en extractant
neutre S.
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
82
Partie Expérimentale
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
83
Dans cette partie de notre travail nous avons étudié nos ligands L1, L2 et L3 en
extraction liquide-liquide des métaux tels que le cadmium (Cd), le cuivre (Cu), le mercure
(Hg), le plomb (Pb) et le zinc (Zn). Les solutions de ligands ont été préparées en faisant
dissoudre nos ligands dans le toluène (pour analyses : Aldrich). Toutes nos solutions ont été
préparées dans des fioles de 100 mL. Pour plus de clarté on rappelle les structures des
différents ligands.
OHOH OO
PS
OH3C O CH3
PS
OH3C O CH3
OHOH O
S SSS
OOHOH O
S SS
O
L1 L2 L3
I. Préparation des solutions mères de métaux:
Les solutions de métaux ont été préparées à deux concentrations différentes (faibles
concentrations et fortes concentrations) à partir de sels de nitrate, l’acide nitrique suprapur
nous a permis d’ajuster le pH de ces solutions à 1,5 et d’avoir une force ionique en nitrates
(NO3-) constante et égale à 3,16.10-2 M. Pour cela de l’eau ultra pure à pH = 6,80 a été
ramenée à pH = 1,5 à l’aide d’acide nitrique suprapur d’où une concentration finale en nitrates
égale à 3,16.10-2 M, de même les quantités de sels de métaux ont été pesées dans des fioles de
100 ml à l’aide d’une balance analytique Mettler, on a ajusté le volume de la solution au trait
de jauge à l’aide d’acide nitrique à pH = 1,5, elles sont ensuite placées si nécessaire dans un
bac à ultrasons afin de dissoudre complètement le sel métallique.
II. Procédé d’extraction et cinétique:
Dans un vial en verre contenant un barreau magnétique et muni d’un bouchon sont
introduits 10 ml de solution de ligand et 10 ml de solution de métal puis porté en agitation
dans un bain thermorégulé à 25°C, au bout d’un temps t déterminé on arrête l’agitation , on
laisse décanter puis on récupère 1 ml de chaque phase. Le volume prélevé de la phase aqueuse
(1 mL) est dilué au moyen d’acide nitrique, on dose par la suite le métal contenu dans cette
phase et on en déduit par la loi de conservation de la masse la quantité de métal extraite par la
molécule calixarénique en phase organique selon l’équilibre suivant :
Minit - Maq Morg
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
84
Cette méthode est répétée pour tous les temps nécessaires pour la cinétique. Les phases
aqueuses contenant le mercure sont dosées aux vapeurs froides avec un appareil VARIAN de
type SPECTRA.A-200 tandis que les phases contenant les autres métaux sont dosées en ICP-
AES.
III. Analyse des métaux par ICP-AES :
Les ions de métaux étudiés ont été dosés par spectroscopie d’émission atomique
utilisant une torche à plasma à couplage inductif (ICP-AES). L’appareil utilisé est de marque
Varian, modèle ICP 720 E-S. Le principe général de cet appareil est le suivant :
Un plasma est généré en ionisant un flux d’argon par la décharge d’une bobine Tesla.
Les ions ainsi créés interagissent avec le champ magnétique variable produit par la bobine
d’induction I, sont accélérés et transfèrent de l’énergie, lors de collisions, à d’autres atomes
d’argon qui à leur tour deviennent ionisés, produisant des électrons et des ions argon
secondaires. Le nombre d’électrons augmente rapidement jusqu’à ce qu’un état d’équilibre
soit atteint, ce qui constitue le plasma.
Figure 1 : Source à plasma à couplage inductif.
Un échantillon liquide est introduit à l’aide d’une pompe péristaltique dans la chambre
de nébulisation, qui injecte un aérosol de l’échantillon dans le jet d’argon entrant dans le
plasma. Quand les atomes de l’échantillon sont introduits dans le plasma, ils heurtent les
atomes d’argon ionisés et sont excités. Après avoir traversé le plasma, ils libèrent l’excès
d’énergie en émettant des photons caractéristiques. Un spectrophotomètre permet de mesurer
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
85
l’intensité du photon considéré. En pratiquant un étalonnage avec des solutions de
concentrations connues, la concentration d’un élément donné peut être déterminée à partir de
l’intensité mesurée à la longueur d’onde caractéristique de cet élément.
Figure 2 : Paramètres instruments de VARIAN ICP-AES modèle 720 E-S.
IV. Préparation des solutions et cinétique :
Comme nous l’avons déjà signalé, deux domaines de concentrations ont été étudiés : les
faibles concentrations et les fortes concentrations. La force ionique est maintenue constante et
égale à 3,16 x 10-2 M pour toutes les solutions de métaux.
Dans un premier temps les solutions de métaux ont été préparées à de faibles
concentrations (conditions environnementales) comprises entre 50 et 500 ppb selon le métal
(5,0 x 10-7 M < [C] < 5,0 x 10-6 M), les concentrations des ligands sont égales à 1,0 x 10-3 M.
[Cd] = [Hg] = [Pb] = 5,0 x 10-7 M
[Cu] = [Zn] = 5,0 x 10-6 M
[L1] = [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
Par la suite d’autres solutions de métaux ont été préparées à des concentrations plus élevées
qui sont les suivantes, celles des ligands sont restées inchangées et égales à 1,0 x 10-3 M.
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
86
[Hg] = 2,58 x 10-5 M , [Cu] = 7,8 x 10-5 M
[L1] = [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
Tous nos prélèvements ainsi que les dilutions correspondantes au temps de contact des
cinétiques ont fait l’objet d’une pesée précise à l’aide d’une balance analytique Mettler. Les
concentrations exactes de nos échantillons ont été calculées en tenant compte du facteur de
dilution.
A. Cinétique aux faibles concentrations de métaux :
Les cinétiques réalisées avec les ligands L1, L2 et L3 montrent qu’aucune extraction
n’est observée pour le cadmium(II), le plomb(II) et le zinc(II), en revanche on assiste à des
extractions pour le mercure(II) avec L1, L2 et L3 et pour le cuivre avec L2 et L3. Les résultats
sont illustrés dans les prochains sous-titres.
1. Cinétique du mercure
Dans un vial en verre muni d’un bouchon, 10 mL d’une solution de ligand à 1,0 x 10-3
M sont mis en contact avec 10 mL de la solution de mercure(II) à 5,0 x 10-7 M, au bout de 5
mn on arrête l’agitation, on laisse décanter les deux phases, ainsi 1 mL de la phase aqueuse est
prélevé dans un tube en plastique et dilué par de l’acide nitrique à pH = 1,5. On répète cette
procédure pour tous les temps de la cinétique. Le métal contenu dans les différentes phases
aqueuses est ensuite dosé aux vapeurs froides. Les résultats obtenus sont résumés dans la
Figure 3 correspondant à la cinétique d’extraction du mercure.
Figure 3a : Cinétique d’extraction du mercure avec L1, L2 et L3
[Hg] = 5,0 x 10-7 M, [L1] = [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
0
20
40
60
80
100
0 100 200 300
% E
xtra
ctio
n
Temps (mn)
Ligand L1
Ligand L2
Ligand L3
[L]/[M] ≈2000
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
87
On remarque sur la Figure 3a que l’extraction de Hg2+ à l’état de traces [C] = 5,0 x 10-7
M est plus importante avec les ligands L2 et L3 possédant des couronnes contrairement au
ligand L1. Le pourcentage d’extraction du mercure par le toluène (en absence de molécules
calixarèniques) est de l’ordre de 23%, ce qui nous amène à déduire les pourcentages
d’extractions réels du mercure par nos ligands. (Figure 3b).
Figure 3b : Cinétique d’extraction corrigée du mercure avec L1, L2 et L3
[Hg] = 5,0 x 10-7 M, [L1] = [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
2. Cinétique du cuivre
La cinétique du cuivre avec le ligand L1 n’a montré aucune extraction, on présentera les
cinétiques d’extraction obtenues de ce métal avec les ligands L2 et L3.
Figure 4 : Cinétique d’extraction du cuivre avec L2 et L3
[Cu] = 5,0 x 10-6 M, [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
0
20
40
60
80
100
0 50 100 150 200 250 300
% E
xtra
ctio
n
Temps (mn)
Ligand L1
Ligand L2
Ligand L3
0
20
40
60
80
100
0 50 100 150 200 250
% E
xtra
ctio
n
Temps (mn)
Ligand L2
Ligand L3
[L]/[M] ≈ 200
[L]/[M] ≈ 2000
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
88
Les résultats représentés sur la Figure 4 montrent que le ligand L2 possédant une
couronne à 6 atomes dont 4 soufres extrait mieux le cuivre(II) que le ligand L3 qui n’en
possède que 5 atomes dans sa couronne dont 3 soufres, le ligand L1 n’extrait pas le cuivre(II).
B. Cinétique aux fortes concentrations de métaux :
Les cinétiques réalisées avec les ligands L1, L2 et L3 montrent qu’aucune extraction
n’est observée pour le cadmium(II), le plomb(II) et le zinc(II), en revanche on assiste à des
extractions pour le mercure(II) avec L1, L2 et L3 et pour le cuivre avec L2 et L3. Les résultats
sont illustrés dans les prochains sous-titres.
Les extractions ont été réalisées avec des concentrations en mercure(II) et cuivre(II)
plus élevées soient : [Hg] = 2,58 x 10-5 M et [Cu] = 7,8 x 10-5 M. La concentration des
ligands étant la même et égale : [L1] = [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M. Tous nos échantillons ont
été dilués avec de l’acide nitrique à pH = 1,5 après prélèvement de la phase aqueuse.
1. Cinétique du mercure
Les cinétiques d’extraction du mercure(II) avec les ligands L1, L2 et L3 sont représentés
sur la figure 5.
Figure 5a : Cinétique d’extraction du mercure avec L1, L2 et L3
[Hg] = 2,58 x 10-5M, [L1] = [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
On remarque sur la figure 5a que l’extraction de Hg2+ à la concentration [Hg2+]= 2,58
x10-5 M est meilleure avec les ligands L2 possédant une couronne de six hétéroatomes alors
qu’elle est de cinq pour le ligand L3 contrairement au ligand L1 qui ne possède pas de
couronne. Le pourcentage d’extraction du mercure par le toluène (en absence de molécules
0
20
40
60
80
100
0 50 100 150 200 250 300 350
% E
xtra
ctio
n
Temps (mn)
Ligand L1
Ligand L2
Ligand L3 [L]/[M] ≈ 40
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
89
calixaréniques) est de l’ordre de 11 %, ce qui nous amène à déduire les pourcentages
d’extractions réels du mercure par nos ligands. (Figure 5b).
Figure 5b: Cinétique d’extraction corrigée du mercure avec L1, L2 et L3
[Hg] = 2,58 x 10-5M, [L1] = [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
2. Cinétique du cuivre
Un essai d’extraction du cuivre à la concentration [Cu2+] = 7,8 x 10-5 M par le ligand L1
n’a montré aucune extraction. Les extractions du cuivre avec les ligands L2 et L3 sont
représentés sur la Figure 6.
Figure 6 : Cinétique d’extraction du cuivre avec L2 et L3
[Cu] = 7,8x 10-5 M, [L2] = [L3] = 1,0 x 10-3 M.
0
20
40
60
80
100
0 100 200 300
% E
xtra
ctio
n
Temps (mn)
Ligand L1
Ligand L2
Ligand L3
-1
1
3
5
7
9
11
13
15
0 50 100 150 200 250 300
% E
xtra
ctio
n
Temps (mn)
Ligand L2
Ligand L3
[L]/[M] ≈ 40
[L]/[M] ≈ 13
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
90
A partir de ces résultats on peut conclure que le ligand L1 est sélectif pour le mercure(II)
et ceci quelque soit la concentration des autres métaux. On remarque aussi que le ligand L2
extrait mieux le mercure et le cuivre que le ligand L3.
V. Discussion :
Les complexes extraits peuvent être de plusieurs types, dans notre cas des études ont été
faites en faisant varier une première fois la concentration du métal et garder constante celle du
ligand, une deuxième fois garder celle du métal constante et en faisant varier celle du ligand.
Plusieurs études ont été faites dans différents domaines de concentrations malheureusement la
nature du complexe en question ne correspond jamais à l’hypothèse supposée. Il s’agit
certainement d’un cas assez complexe où on a la formation simultanée de plusieurs types de
complexes. Des études de complexation réalisées en spectrophotométrie (UV-visible) et en
spectrofluorimétrie qui feront l’objet de notre prochain chapitre montrent qu’on obtient des
complexes monométalliques, ceci peut être dû à la nature du solvant qui peut jouer un rôle
très important lors de la complexation en comparaison avec l’extraction liquide-liquide.
L/M 2000 200 40 13
Ligand L1 L
2 L
3 L
1 L
2 L
3 L
1 L
2 L
3 L
1 L
2 L
3
% E Hg 70 76 77 -- -- -- 14 77 26 -- -- --
% E Cu -- -- -- 0 100 54 -- -- -- 0 12 5
Tableau 1 : Pourcentages d’extraction en Hg et Cu selon le rapport L/M.
(L/M = [ ligand]/[métal]).
Puisqu’on n’a pas pu mettre en évidence la stoechiométrie du complexe extrait, nous
pouvons constater que le rendement d’extraction dépend uniquement du rapport L/M initial et
que le complexe est gouverné essentiellement par la loi d’action de masse. On note que pour
le cas du cuivre, les écarts de rendement ne peuvent pas être expliqués uniquement par cette
loi et certainement la nature du complexe doit jouer un rôle plus important que dans le cas du
mercure.
Bourhoum et7 al ont réalisé des études d’extraction liquide- liquide de métaux (Ag+,
Pb2+, Cd2+, Zn2+ et Cu2+) avec des ligands fonctionnalisés par des groupements thiophosphates
identiques que ceux du ligand L1 et portant des groupements tertiobutyl en position para, ils
sont arrivés à des résultats différents que ceux obtenus dans notre cas, les ligands ont été
solubilisés dans le dichlorométhane et les solutions de métaux étaient sous forme de picrates.
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
91
Les pourcentages d’extraction élevés de ces métaux montrent une bonne efficacité de ces
ligands et en particulier pour Ag+ (≈99 ,9%) avec le thiacalixarène tetrasubstitué qui
s’explique par la forte affinité de ces cations pour les atomes de soufre formant la cavité du
calixarène, il est à noter aussi que le thiacalixarène trisubstitué extrait mieux Ag+( 67%) que
son homologue disubstitué et portant des ponts méthyléniques (17,7%). Une observation
similaire est faite pour Zn2+ avec ces deux ligands, le pourcentage d’extraction passe de
12,6% pour le thiacalixarène ponté avec le soufre, à 5,3% pour le calixarène ponté avec –
CH2-, cela indique également une forte influence de la présence d’atomes de soufre dans le
thiacalixarène qui apparement contribuent aussi à une plus grande efficacité de ces composés
envers ces cations. Cependant avec Pb2+, Cd2+ et Cu2+ l’extraction est faible quelque so it le
ligand, toutes ces constatations nous amènent à conclure que la présence des atomes de soufre
dans la cavité du calixarène favorise l’extraction pour certains métaux.
En général la nature du milieu et du solvant jouent un rôle important en extraction
liquide- liquide. En effet lors de nos études d’extraction, nos ligands ont été dissous dans le
toluène et la force ionique a été maintenue constante et égale à 3,16 x 10-2 M en nitrates. Les
résultats obtenus avec le ligand L2 ne montrent aucune extraction du plomb, du cadmium et
du zinc contrairement au mercure qui est bien extrait et au cuivre. Des études d’extraction
liquide- liquide réalisées par Duta et al (10) ont abouti à d’autres résultats avec le ligand L2 en
tentant l’extraction du plomb et du cadmium [C]m = 1 x 10-5 M. En effet le ligand L2 [C]L = 2
x 10-3 M a été dissous dans le chloroforme et une variation de la force ionique (en NaNO3) a
été étudiée de la façon suivante (0 < [NaNO3] < 0,1 M). Dans ces conditions expérimentales,
différents pourcentages d’extraction de ces métaux ont été obtenus et sont résumés dans le
tableau 2.
[NaNO3] 0 « H2O » 0,01 M 0,1 M
% E (Pb2+) 88 65 25
% E (Cd2+) 66 20 10
Tableau 2 : Influence du milieu sur l’extraction de Pb2+ et Cd2+ avec le ligand L2.
On remarque dans ce tableau que les pourcentages d’extraction de ces métaux avec le
ligand L2 diminuent considérablement avec une augmentation de la concentration en NaNO3.
Afin d’expliquer cela, les auteurs ont tenté de doser l’ion métallique Na+ contenu dans les
solutions provenant du sel de fond, il a été observé une extraction de 2 x 10-4 M de Na+ par le
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
92
ligand L2, ce qui a amené les auteurs à supposer que le Na+ entre en compétition avec le
plomb et/ou le cadmium, d’où l’explication des taux d’extractions dégressifs lors de
l’extraction de ces cations métalliques avec le ligand L2. Le ligand L2 n’extrait pas le mercure
dans ces conditions expérimentales.
D’autres extractions de ces ions métalliques (Pb2+ et Cd2+) réalisées dans les mêmes
conditions expérimentales avec le 1,3-thiacouronne-calix[4]arène en conformation cône 1,3
alternée et fonctionnalisé ont montré des extractions pour ces métaux avec des taux plus
faibles. Les bras d’ancrage ainsi que le changement de conformation du ligand semblent
diminuer la reconnaissance des métaux lourds.
VI. Conclusion :
Les études d’extraction liquide- liquide des cations métalliques Cd2+, Cu2+, Hg2+, Pb2+ et
Zn2+ réalisées avec les ligands L1, L2 et L3 en milieu nitrate montrent des capacités
d’extraction intéressantes, il serait judicieux à l’avenir de réaliser de bonnes études en faisant
varier un paramètre (concentration du métal) avec ces ligands afin de déterminer la
stoechiométrie des complexes formés avec les différents ions métalliques, par ailleurs la
nature du milieu ainsi que le solvant jouent un rôle très important dans les procédés
d’extraction liquide- liquide.
Le ligand L1 est sélectif pour l’ion mercurique. Vu son pouvoir extractant ainsi
que sa sélectivité, le ligand L1 peut s’avérer très intéressant pour l’extraction
sélective du mercure dans les effluents industriels.
Les ligands L2 et L3 extraient simultanément les ions cuivrique et mercurique, la
taille de la cavité de la couronne du calixarène montre clairement une nette
différence d’extraction , en effet la couronne-6 constituée de 2 atomes
d’oxygène et de 4 atomes de soufre extrait mieux les 2 cations métalliques
(Cu2+ et Hg2+) que la couronne-5, qui elle ne possède que 2 atomes d’oxygène
et 3 atomes de soufre, cependant on ne peut toujours pas prédire la
stoechiométrie du complexe formé.
Chapitre 2 : Extraction liquide-liquide
93
VII. Partie bibliographique :
1"Separation of radionuclides from aqueous mixed waste solutions using liquid -liquid ext raction process".
Todd, T.A.; Law, J.D.; Herbst, R.S.
Hazardous and radioactive waste treatment technologies handbook, Chang, H. Oh,
CRC Press, Chapter 3, 2001.
2"Electrochimie analytique et réactions en solution".
Trémillon,B. Tome 1, Masson 1993, 139-185.
Separat ion of rad ionuclides from aqueous mixed waste solutions using liquid-liqu id extract ion process.
Todd, T.A.; Law, J.D.; Herbst, R.S.
Hazardous and radioactive waste treatment technologies handbook, Chang, H. Oh, CRC Press,
Chapter 3, 2001.
3"The modern purex process and its analytical requirements".
Baumgaertner, F.; Ertel, D.
Journal of Radioanalytical Chemistry, 1980, 58(1), 11.
4"Extract ion of Strontium and cesium by dicarbollides, crown ethers and functionalized calixarenes".
Dozol, J.F.; Dozol, M.; Macias, J.
Journal of Inclusion Phenomena and Macrocyclic Chemistry , 2000, 38(1-4), 1-22.
5"General Remarks on Synergic Effects in the Extraction of Uranium and Plutonium Compounds".
Taube, M.; Siekierski, S.
Nuleonika, 1961, 6, 489-501.
6 Healy, T.V.
Gmelin Handbuch, 21 (D2), 1975, Springer Verlag, Berlin, 360.
7"Sulphur-enriched thiacalix[4]arenes in the cone conformat ion : synthesis, crystal structures and cation
binding properties".
Bourhoum,S.; Kim,J.S.; W.Lee,S.; Thuéry,P.; Yap,G.; Arnaud-neu,F.; Vicens,J.
Journal inclusion phenomena chemistry, 2008, 62, 239-250
8 "Thiacrowncalix[4]arene derivatives : Synthesis and complexing properties ".
Duta, M.; Asfari, Z.; Kruchin ina, N.; Thuéry, P.; Hagège, A.; Leroy, M.
Supramolecular chemistry, 2005, 17(3), 221-226.
Chapitre 3
Propriétés de
coordination
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
94
Sommaire
I. Introduction ....................................................................................................................... 95 II. Partie expérimentale.......................................................................................................... 96
A. Préparation des solutions ........................................................................................... 96 B. Matériel et méthodes ................................................................................................. 96
1. Titrages spectrophotométriques par absorption UV-visible .................................. 96 2. Titrages spectrofluorimétriques ............................................................................. 97 3. Rendement quantique............................................................................................. 98
C. Traitement des données spectrophotométriques (absorption et émission) ................ 99 III. Résultats ............................................................................................................................ 99
A. Propriétés spectrophotométriques des ligands L1, L2 et L3 ..................................... 100 B. Propriétés de coordination du Hg2+ ......................................................................... 101
1. Titrages spectrophotométriques (absorption UV-visible) avec Hg(NO3)2 .......... 102
2. Titrages spectrofluorimétriques avec Hg(NO3)2 .................................................. 105 C. Propriétés de coordination du Cu2+ ......................................................................... 106
1. Titrages spectrophotométriques (absorption UV-visible) avec Cu(NO3)2........... 107 2. Titrages spectrofluorimétriques avec Cu(NO3)2 .................................................. 109
D. Propriétés de coordination du Cd2+ ......................................................................... 110
1. Titrages spectrophotométriques (absorption UV-visible) avec Cd(NO3)2........... 110 2. Titrages spectrofluorimétriques avec Cd(NO3)2 .................................................. 112
E. Propriétés de coordination du Zn2+.......................................................................... 114 1. Titrages spectrophotométriques (absorption UV-visible) avec Zn(NO3)2 ........... 115
IV. Discussion ....................................................................................................................... 116
A. Propriétés spectrophotométriques (absorption et émission) des récepteurs L1-L3 et de leurs complexes avec les métaux divalents Hg2+, Cu2+, Cd2+ et Zn2+ ................................ 116
B. Stabilité des complexes de métaux divalents avec les récepteurs L1-L3 ................. 125 V. Conclusions ..................................................................................................................... 130 VI. Partie bibliographique ..................................................................................................... 131
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
95
I. Introduction
Nous présentons dans ce chapitre une étude des propriétés de coordination de quatre
cations métalliques divalents (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+) avec trois ligands à base calix[4]arène
dont la synthèse a été décrite précédemment. Une combinaison de méthodes
spectrophotométriques (absorption et émission) a été mise en œuvre afin de caractériser et de
quantifier les complexes métalliques formés avec ces récepteurs. Le ligand L1 est composé de
deux unités thiophosphates (-(OEt)2P=S) tandis que L2 et L3 sont substitués par,
respectivement, une couronne à quatre et trois soufres (unités de type thiolate).
OO
P PS S
OOO O
H3C
CH3
CH3
H3C
OHOH
OOHOH
O
S S
SS
OOHOHO
S S
S
L1 L2 L3
Figure 1. Structures chimiques des récepteurs L1, L
2 et L
3.
Les données spectrophotométriques (absorption et émission) et thermodynamiques
recueillies au cours de ce travail nous permettront d'identifier les éléments structuraux clés
impliqués dans les processus de reconnaissance ionique de cations métalliques lourds.
Après une partie expérimentale qui décrira les méthodes et les matériels utilisés, nous
présenterons les résultats de notre étude physico-chimique. Nous discuterons ensuite
l'ensemble de ces résultats.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
96
I. Partie expérimentale
A. Préparation des solutions
Les solutions de ligands (L1, L2 et L3) ainsi que celles de métaux (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et
Zn2+ sous forme de sels de nitrate) ont été préparées par pesée des échantillons au moyen
d’une balance analytique de précision (METTLER TOLEDO AG-245, précision 0,01 mg). Pour
des raisons de solubilité des sels métalliques et des ligands, nous avons travaillé dans un
mélange 1/1 (en volume) composé de dichlorométhane et d'acétonitrile de qualité
spectroscopique (Merck, 99,9%). Il s’agit de solvants communément utilisés en spectroscopie
d’absorption ou d’émission en raison de leurs larges gammes spectrales (transmittance (λ >
255 nm) > 98% pour CH2Cl2 et transmittance (λ > 230 nm) > 98% pour CH3CN).
L’acétonitrile et le dichlorométhane ont été utilisés sans aucune autre étape de
purification. Dans toutes les solutions, la force ionique a été fixée à 0,01 M au moyen de
nitrate de tétraéthylammonium ((C2H5)4NNO3, Merck, pureté > 99%). Toutes les mesures
spectrophotométriques (absorption et émission) ont été menées dans des conditions standards
de température (T = 25,0 ± 0,2 °C). Les solutions de métaux (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+) ont été
fraîchement préparées à partir des sels de nitrates correspondants (Hg(NO3)2.H2O, Merck,
pour analyses ; Cu(NO3)2.3H2O Fluka, pureté > 99%, Cd(NO3)2 , Toulabo, pur et
Zn(NO3)2.4H2O, Merck, pureté >99%). Toutes les solutions ont été en permanence protégées
de la lumière afin d’éviter toute réaction photochimique éventuelle.
B. Matériel et méthodes
Les études physico-chimiques réalisées dans cette partie de mon travail de thèse
reposent sur des titrages spectrophotométriques par absorption UV-visible et
spectrofluorimétriques. Deux spectrophotomètres, un UVIKON 941 (KONTRON) et un PERKIN
ELMER LS 50B nous ont permis d'enregistrer respectivement des spectres d'absorption UV-
visible et des spectres d'émission. La température des compartiments de mesure a été
maintenue constante à (25,0 ± 0,2) °C au moyen d'un thermostat LAUDA E200 couplé à un
cryostat MINICHILLER HUBER pour chacun des instruments.
1. Titrages spectrophotométriques par absorption UV-visible
Des titrages spectrophotométriques par absorption UV-visible ont été effectués afin,
d'une part, d'évaluer les stoechiométries des complexes formés avec les ligands L1, L2 et L3 et
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
97
les métaux divalents considérés dans ce travail (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+) et de calculer leurs
constantes de stabilité thermodynamiques, et d'autre part, de caractériser par leurs spectres
électroniques ces espèces métalliques.
Typiquement, dans toutes nos mesures, 2 mL (ou 400 µL) d’une solution de ligand (L1,
L2 et L3, [L]tot = 10-4 M ou 10-3 M) ont été introduits dans une cuve en quartz suprasil
(Hellma QS) de 1 cm (ou 0.2 cm) de trajet optique. La force ionique des solutions a été
maintenue constante à une valeur de 0,01 M à l’aide de nitrate de tétraéthylammonium
(C2H5)4NNO3, MERCK, pureté > 99 %). Un spectre UV-visible du ligand libre (L1, L2 ou L3) a
été tout d'abord enregistré, puis les titrages spectrophotométriques ont été réalisés par ajouts
de microvolumes d’une solution de métal (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+ sous forme de sels de
nitrate, [M]tot = 10-3 M ou 2 × 10-2 M) au moyen d’une µ-seringue en verre (HAMILTON série
700, précision et reproductibilité < 1 %). Après chaque ajout, un spectre d’absorption UV-
visible a été enregistré sur le spectrophotomètre Kontron Uvikon 941 (vitesse de balayage =
200 nm/min, temps d’intégration = 0,3 s, 1 nm/donnée). Les données spectrophotométriques
ont été enregistrées dans une large zone spectrale comprise entre 230 et 700 nm. Nous nous
sommes assurés que l'équilibre thermodynamique était atteint après chaque ajout. L’utilisation
de cette gamme de nous a permis de suivre, outre les variations spectrales centrées sur les
transitions électroniques de nos ligands, celles également centrées sur les bandes de transfert
de charge de type LMCT (Ligand-to-Metal Charge Transfer) S→M(II) (Hg2+ et Cu2+),
phénolate→M(II) (Cu2+) ainsi que celles centrées sur les transitions d-d de faible intensité de
l’ion cuivrique. Ces dernières bandes d’absorption de type d-d, possibles dans le cas de
plusieurs métaux de transition, sont très faiblement absorbantes du fait de leurs interdictions
selon les règles de sélection (règle de Laporte), ce qui nous a, par conséquent, conduit à
employer dans ce cas des conditions de concentrations plus élevées.
2. Titrages spectrofluorimétriques
Nous avons également réalisé des titrages spectrofluorimétriques des ligands (L1, L2 ou
L3) par l'ensemble des métaux divalents métal (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+ sous forme de sels de
nitrate). Cette étude avait pour objectif, outre la détermination des constantes d'association et
des stoechiométries des complexes métalliques, l'évaluation de l'influence de la formation des
complexes métalliques sur les propriétés photophysiques de nos chélateurs qui peuvent ainsi
jouer le rôle de chemo-senseurs (ou fluoro- ionophores) fluorescents.
Dans toutes nos mesures, 2 mL d’une solution de ligand (L1, L2 ou L3, [L]tot = 10-4 M)
ont été introduits dans une cellule en quartz suprazil (HELLMA QS) de 1 cm de trajet optique
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
98
dont les quatre faces sont polies. La force ionique des solutions a été ici également fixée à
0,01 M au moyen de nitrate de tétraéthylammonium (C2H5)4NNO3, MERCK, pureté > 99 %).
Après la mesure d'un spectre d'émission du ligand libre, les titrages spectrofluorimétriques de
L1, L2 ou L3 ont été réalisés par addition de microvolumes connus d'une solution de sel
métallique (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+ sous forme de sels de nitrate, [M]tot = 10-3 M ou 2 × 10-2
M) au moyen d’une µ-seringue en verre (HAMILTON série 700, précision et reproductibilité <
1 %). Après chaque ajout de titrant, des spectres d’émission ont été enregistrés au moyen d’un
spectrofluorimètre PERKIN ELMER LS 50 B. La source du spectrofluorimètre est une lampe
xénon à arc pulsé dont la largeur à mi-hauteur est inférieure à 10 s et dont la puissance est
équivalente à 20 kW.
3. Rendement quantique
Le rendement quantique d’un fluorophore est défini par l’équation :
=Nombre de photons émis
Nombre de photons absorbés [1]
Le rendement quantique de fluorescence correspond au rapport du nombre de photons
émis sur le nombre de photons absorbés par un fluorophore. Lorsqu’un photon est absorbé, la
molécule excitée peut revenir à son état fondamental par divers processus non radiatifs
comme la relaxation vibrationnelle, la conversion interne ou l’extinction de fluorescence. Le
rendement quantique tient donc compte de la compétition entre le phénomène de
désexcitation radiatif (fluorescence, phosphorescence…) et les différents processus de
désexcitation non radiatifs (conversion interne, croisement intersystème, relaxation
vibrationnelle…).
La détermination directe du rendement quantique est difficile à réaliser. C’est la raison
pour laquelle ces mesures photophysiques sont habituellement réalisées par comparaison avec
un composé fluorescent standard1,2 dont la valeur absolue du rendement quantique est connue.
Afin d’obtenir la plus grande précision, il est, en outre, indispensable de choisir un composé
de référence excitable à la même longueur d’onde d’excitation et dont le spe ctre d’émission
couvre une zone de longueur d’onde comparable à celle de l’échantillon à mesurer. Les
rendements quantiques de nos récepteurs calixaréniques L1, L2 et L3 ont été déterminés par
rapport à une référence, l'amino-acide tryptophane (SIGMA, pureté > 98%) à pH 7,2 (Tampon
Hepes 0,2 M) qui possède un rendement quantique de 0,143 dans l’eau (indice de réfraction n
= 1,33299). Nous mesurons, pour l’échantillon (e) et la référence (r), l’absorption Ae et Ar à
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
99
une longueur d’onde d’excitation commune, ainsi que les aires De et Dr pour les deux
solutions par intégration de la zone d’émission obtenue. Le rendement quantique corrigé de
l’indice de réfraction du milieu nr est déterminé selon l’équation suivante :
2
e e er r
2
r e e r r
Φ DA ( ) I ( )=
Φ A ( ) I ( ) D
nλ λ
λ λ n
[2]
Le spectrofluorimètre LS 50B est équipé d’un tube photomultiplicateur qui récupère le
faisceau d’excitation et permet la correction de ce faisceau. Le terme Ir()/Ie() est donc égal
à 1. Les solutions de ligands L1-L3 ont été préparées dans le dichlorométhane (n = 1,4242 à
20° C). Afin d’éviter les phénomènes de réabsorption ou de filtre interne dus à des
concentrations élevées de fluorophore, toutes les solutions ont été préparées de façon à ce que
l’absorbance à la longueur d’onde d’excitation (exc = 276 nm) soit inférieure à 0,05.
C. Traitement des données spectrophotométriques (absorption et émission)
Le traitement des titrages spectrophotométriques (absorption et émission) a été réalisé
grâce au logiciel Specfit142-146 dont l’algorithme de calcul est détaillé dans une annexe
disponible à la fin de ce manuscrit. Les courbes de distribution des espèces ont été calculées
au moyen des logiciels Hyss.4 Les données spectrophotométriques et la préparation des
figures ont été réalisées à l’aide du logiciel Origin 7.0.5
II. Résultats
Nous présentons ici les principaux résultats qui concernent les propriétés de
reconnaissance ionique de cations divalents (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+) par nos ligands L1, L2
et L3 basés sur un squelette calix[4]arène et pourvus de site de coordination de type thioéther-
couronne ou de type thiophosphate. Les complexes métalliques correspondants ont été
caractérisés et quantifiés par les spectrophotométries d’absorption et d’émission de
fluorescence. Nous présenterons tout d'abord les propriétés spectrophotométriques et
photophysiques de nos trois récepteurs à base calix[4]arène, puis nous décrirons ensuite la
reconnaissance ionique du cation Hg2+ par ces trois récepteurs. Nous examinerons enfin
successivement les propriétés de coordination du Cu2+, du Cd2+ puis enfin du Zn2+ par ces
trois mêmes récepteurs.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
100
A. Propriétés spectrophotométriques des ligands L1, L
2 et L
3
Nous allons ici présenter les données spectrophotométriques (absorption et émission)
qui concernent les récepteurs L1, L2 et L3. Nous rappelons tout d'abord à la Figure 2 les
structures chimiques de L1, L2 et L3, qui adoptent sans exception une conformation de type
cône avec les deux phénols et les unités de coordination soufrés disposés sur la même face de
la base calix[4]arène. Le ligand L1 est composé de deux unités thiophosphates (-(OEt)2P=S)
tandis que L2 et L3 sont substitués par respectivement une couronne à quatre et trois soufres.
OO
P PS S
OOO O
H3C
CH3
CH3
H3C
OHOH
OOHOH
O
S S
SS
OOHOHO
S S
S
L1 L2 L3
Figure 2. Structures chimiques des récepteurs L1, L
2 et L
3 et structures optimisées (Hyperchem 7.5
méthode semi-empirique AM1). Les hydrogènes ont été omis pour plus de clarté.
Nous avons enregistré, pour chacun des ligands L (L1, L2 et L3) leurs spectres
d'absorption et d'émission dans un mélange CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) et dans le
dichlorométhane pur. Ces données sont rassemblées dans la Figure 3 dans le cas d'un mélange
CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) et présentées sous forme synthétique dans le Tableau 1. Nous
remarquons que le ligand L1, qui dispose de deux substituants de type thiophosphate,
représente un meilleur chromophore que L2 ou L3 dans un mélange CH3CN/CH2Cl2, tandis
que cette propriété s'inverse dans le dichlorométhane pur. Ces données suggèrent des effets de
solvant (polarité…) assez importants sur nos récepteurs à base calix[4]arène qui peuvent
modifier leurs propriétés structurales ainsi que les réseaux de liaisons hydrogène
intramoléculaires. Indépendamment des conditions expérimentales, les trois récepteurs se
caractérisent par des bandes d'absorption dans l'UV centrées à environ 275-280 nm qui
correspondent aux transitions π-π* des unités aromatiques ainsi que de transitions
électroniques n- π*. Les rendements quantiques de fluorescence de l'ordre de 2-3 % en valeur
absolue, les emmax et les durées de vie de fluorescence sont peu sensibles à la nature de la
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
101
substitution et permettent de suggérer que l'émission de fluorescence observée à 304-307 nm
correspond à une propriété intrinsèque de la base calix[4]arène présente au sein de nos
récepteurs. Une légère distinction peut cependant être faite entre L1 et les récepteurs thia-
couronnes (L2 et L3). En effet, L1 se caractérise par un rendement quantique plus faible, une
durée de vie plus courte et un emmax déplacé vers les plus fortes énergies.
250 300 350 4000
2
4
6
8
Emission
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
L1 Absorption
250 300 350 4000
3
6
Emission
(x
10
3 M
-1 c
m-1
) (nm)
L2
Absorption
250 300 350 4000
2
4
6Emission
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
L3
Absorption
Figure 3. Spectres électroniques d’absorption et d'émission de fluorescence des ligands L1-L
3.
Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; T = 25,0(2) °C.
Tableau 1. Données spectrophotométriques et photophysiques des récepteurs L1-L
3.a
Ligand CH3CN/CH2Cl2 CH2Cl2
absmax (ε)
[nm (M-1 cm
-1)]
em
max (ε)
[nm (M-1 cm
-1)]
abs
max (ε)
[nm (M-1 cm
-1)]
em
max (ε)
[nm (M-1 cm
-1)]
QFabs
(%) τ (ns)
L1
275 (8 010) 282 (7 550)
304 276 (6 980) 282 (6 640)
304 2,3 1,17
L2
279 (5 500) 284 (5 280)
307 278 (9 120) 284 (8 490)
307 2,6 1,54
L3
279 (5 530) 284 (5 400)
309 279 (10 480) 284 (9 950)
307 2,9 1,45
a T = 25,0(2) °C. Les erreurs sur les , ε et QF sont données à respectivement ± 1 nm, ± 5% et ± 10%.
B. Propriétés de coordination du Hg2+
Nous allons, dans cette partie, décrire les résultats obtenus lors de l'étude de la
complexation du cation divalent Hg2+ par nos trois récepteurs L1-L3. Nous présenterons tout
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
102
d'abord les propriétés spectrophotométriques (absorption UV-visible), puis nous
déterminerons par émission de fluorescence si nos chélateurs fluorescents peuvent jouer le
rôle de chemo-senseurs (ou de fluoro- ionophores) vis-à-vis de ce même cation métallique
Hg2+.
1. Titrages spectrophotométriques (absorption UV-visible) avec Hg(NO3)2
Afin de caractériser et de quantifier, pour chacun de nos systèmes à base calix[4]arène,
les interactions entre les sites thia-couronne (ou thiophosphate) et le cation mercurique, nous
avons réalisé des titrages spectrophotométriques des récepteurs L1, L2 et L3 par ajouts de
volumes croissants d'une solution de nitrate de mercure(II) concentrée dans un solvant mixte
acétonitrile/dichlorométhane (1/1 v/v). Ce solvant a été choisi car il permet d'obtenir un bon
compromis entre solubilité des ligands et des métaux divalents étudiés. Les titrages
spectrophotométriques correspondants sont présentés à la Figure 4.
250 300 3500.0
0.4
0.8
1.2
1.6
2.0
2.4
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
2
(a)
300 350 4000.0
0.3
0.6
0.9
1.2
1.5
1.8
2.1
2
1
Ab
so
rba
nc
e
(nm) (b)
250 300 350 4000.0
0.4
0.8
1.2
1.6
2.0 2
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
(c)
Figure 4. Titrages spectrophotométriques des ligands (a) : L1, (b) : L
2 et (c) L
3 par Hg
2+. Solvant :
CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3) ; T = 25,0(2)°C ; = 1 cm. (a) [L
1]tot = 10
-4 M ; (1) [Hg
2+]tot/[L
1]tot = 0 ; (2) [Hg
2+]tot/[L
1]tot = 5 ; (b) [L
2]tot = 10
-4 M ;
(1) [Hg2+
]tot/[L2]tot = 0 ; (2) [Hg
2+]tot/[L
2]tot = 3 ; (c) [L
3]tot = 10
-4 M ; (1) [Hg
2+]tot/[L
3]tot
= 0 ; (2) [Hg2+
]tot/[L3]tot = 2. Spectres d'émission non corrigés des effets de dilution.
Nous pouvons très clairement observer, pour ces trois ligands basés sur des unités de
coordination soufrés, la formation d'une large bande d'absorption intense dans le domaine UV
proche (max < 260 nm) qui correspond à des processus de transfert de charge du ligand vers
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
103
le métal (bandes d'absorption LMCT) et implique donc la participation de ces unités soufrées
dans les processus de complexation du cation métallique Hg2+. Le traitement statistique des
données spectrophotométriques au moyen du logiciel SPECFIT6-10
nous a permis de
caractériser, quelle que soit la nature du ligand L (L = L1, L2 et L3), un complexe unique de
stœchiométrie Hg/L 1:1 selon les équations suivantes :
2+[Hg ]2+ 2+
+ Hg [Hg ]K
LL L [3]
2+
2+
2+[Hg ]
[[Hg ] ]=
[Hg ][ ]K
L
L
L
Les valeurs des constantes de stabilité log K[HgL]2+
qui correspondent aux équilibres
précédents sont présentées dans le Tableau 2.
Tableau 2 : Constantes de stabilité des complexes de Hg2+
formés avec les récepteurs L1, L
2 et L
3.a
Equilibre log K[HgL]
2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Hg ]2+ 2+
+ Hg [Hg ]K
LL L 3,6(2) 5,5(4) 5,4(3)
a Déterminé par spectrophotométrie d'absorption. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M
(NO3(C2H5)4N) ; T = 25,0(2) °C. Les erreurs estimées à 3 avec = déviation standard.
Nous remarquons que les ligands L2 et L3 forment des complexes mercuriques environ
deux ordres de grandeur plus stables que celui formé avec le ligand bis(thiophosphate) L1.
Aucun effet de taille de la thia-couronne ou de denticité (4S pour L2 et 3S pour L3) ne peut
être observé, ce qui permet de suggérer des processus de complexation comparables. Les
spectres électroniques des récepteurs libres, du métal Hg2+ libre et des complexes mercuriques
correspondants ont été également calculés6-10 et sont représentés sur la Figure 5.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
104
250 300 3500
10
20
30
40
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Hg2+
L1
HgL12+
(a)
300 350 4000
3
6
9
12
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Hg2+
L2
HgL22+
(b)
250 300 350 4000
2
4
6
8
10
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Hg2+
L3
HgL32+
(c)
Figure 5. Spectres électroniques des espèces mercuriques en solution avec les ligands (a) L1, (b) L
2
et (c) L3. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3); T = 25,0(2) °C.
Afin de mieux mettre en évidence la formation d'une bande de transfert de charge
LMCT pour chacun de nos systèmes, nous avons calculé leurs spectres électroniques
différentiels (Figure 6). Ces spectres d'absorption correspondent à la différence entre le
spectre électronique du complexe (calculé par traitement statistique au moyen du logiciel
SPECFIT) et la somme des spectres électroniques du métal libre et du ligand libre. Une bande
de transfert de charge (P=S)→Hg2+ intense à 251 nm (ε251 = 3.28 × 104 M-1 cm-1) peut être
mise en évidence dans le cas de L1. Elles (LMCT S→Hg2+) sont de plus faible intensité et
comparables dans le cas des récepteurs L2 (thia-couronne 4S, max = 263 nm, ε263 = 6.65 × 103
M-1 cm-1) et L3 (thia-couronne 3S, max = 265 nm, ε265 = 5.48 × 103 M-1 cm-1).
250 300 3500
10
20
30
40
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Hg2+
+ L1
HgL12+
Spectre
différentiel
(a)
250 300 350 4000
3
6
9
12
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Spectre
différentiel
Hg2+
+ L2
HgL22+
(b)
Suite de la figure 6 (voir page suivante)
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
105
250 300 350
0
2
4
6
8
10
(x
10
3 M
-1 c
m-1
) (nm)
Hg2+
+ L3
HgL32+
Spectre
différentiel
(c)
Figure 6. Spectres électroniques différentiels des complexes mercuriques avec les ligands (a) L1,
(b) L2, et (c) L
3. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3); T =
25,0(2) °C.
2. Titrages spectrofluorimétriques avec Hg(NO3)2
Nous avons exploité les propriétés d'émission de fluorescence des récepteurs L1, L2 et
L3 afin de suivre et de quantifier la complexation du Hg2+. Nous présentons à la Figure 7 les
titrages réalisés par spectrophotométrie d’émission des ligands L1, L2 et L3 par Hg2+ dans le
même solvant mixte acétonitrile/dichlorométhane (1/1 v/v).
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
rela
tiv
e
(nm)
1
(a)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
rela
tiv
e
(nm)
1
(b)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm)
1
(c)
Figure 7. Titrages spectrofluorimétriques des ligands (a) L1 (exc = 289 nm), (b) L
2 (exc = 287 nm)
et (c) L3 (exc = 289 nm) par Hg
2+. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M
(C2H5)4NNO3) ; T = 25,0(2) °C ; = 1 cm. (a) [L1]tot = 10
-4 M ; (1) [Hg
2+]tot/[L
1]tot = 0 ;
(2) [Hg2+
]tot/[L1]tot = 2 ; (b) [L
2]tot = 10
-4 M ; (1) [Hg
2+]tot/[L
2]tot = 0 ; (2) [Hg
2+]tot/[L
2]tot
= 3 ; (c) [L3]tot = 10
-4 M ; (1) [Hg
2+]tot/[L
3]tot = 0 ; (2) [Hg
2+]tot/[L
3]tot = 2. Spectres
d'émission non corrigés des effets de dilution.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
106
Nous pouvons clairement observer une inhibition importante de l'émission de
fluorescence des ligands L1-L3 centrée à ~ 305-310 nm lors de l'ajout du cation Hg2+. Cette
extinction de fluorescence peut être expliquée par le transfert de charge LMCT qui a été mis
en évidence dans la partie précédente et qui résulte de la capacité, à l'état excité, des
chélateurs soufrés à s'oxyder et du cation mercurique à se réduire (processus PET
Photoinduced Electron Transfer). En d'autres termes, ces processus d'inhibition et de transfert
de charge résultent de la capacité des récepteurs à transférer un de leurs électrons au cation
métallique à l'état excité. Ces récepteurs L1-L3 se comportent par conséquent comme des
chemo-senseurs fluorescents efficaces du cation mercurique avec une inhibition totale de
l'émission de fluorescence centrée sur la base calix[4]arène. Ces systèmes peuvent par
conséquent être considérés comme des systèmes ON-OFF selon que les sites de coordination
sont libres ou complexés à Hg2+ et sont donc particulièrement intéressants à ce titre pour la
détection et le suivi d'éléments métalliques à l'état de trace (EMT). Ces données
spectrofluorimétriques ont été traitées par ajustement statistique au moyen du logiciel
SPECFIT.6-10 Les valeurs des constantes de stabilité relatives aux trois complexes mercuriques
sont représentées dans le Tableau 3.
Tableau 3. Constantes de stabilité des complexes de Hg2+
formés avec les récepteurs L1, L
2 et L
3.a
Equilibre log K[HgL]
2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Hg ]2+ 2+
+ Hg [Hg ]K
LL L 3,34(3) 6,1(5) 5,4(3)
a Déterminé par spectrofluorimétrie. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (NO3(C2H5)4N) ; T
= (25,0 0,2) °C. Les erreurs estimées à 3 avec = déviation standard.
Nous pouvons observer un bon accord entre les données thermodynamiques calculées au
moyen de titrages par spectrophotométrie d'absorption (Tableau 2) et d'émission (Tableau 3).
C. Propriétés de coordination du Cu2+
Nous avons ensuite examiné les propriétés de coordination d'autres métaux divalents
(Cu2+, Cd2+, Zn2+) par les mêmes récepteurs L1-L3. Ces travaux avaient pour objectifs, d'une
part, l'évaluation de la sélectivité de nos chélateurs par rapport à une série de cations
métalliques et, d'autre part, l'établissement de relations structures/réactivités. Nous allons tout
d'abord présenter les résultats qui concernent le cuivre(II). Les mêmes méthodes décrites lors
de l'étude de la complexation du Hg2+ seront ici également appliquées.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
107
1. Titrages spectrophotométriques (absorption UV-visible) avec Cu(NO3)2
Afin de mesurer les interactions qui prennent place entre chacun de nos ligands et le
cation cuivrique, nous avons tout d'abord réalisé des titrages spectrophotométriques par
absorption UV-visible. L’ajout croissant de cuivre(II) à une solution (10-4 M) de ligand L1
(deux thiophosphates) ou L2 (thia-couronne 4S) se traduit, entre autres, par la formation de
nouvelles bandes d'absorption de plus faible intensité dans la région UV (330-340 nm) et dans
la région visible (~ 430 nm, Figure a et b). Dans le cas du ligand L3 (thia-couronne 3S), de
cavité plus restreinte que L2, aucune variation spectrale comparable n'a pu être mise en
évidence dans des conditions expérimentales similaires. La plus faible stabilité des complexes
cuivriques avec L3 nous a imposé des conditions expérimentales de concentrations différentes
([L3]tot = 10-3 M) et nous a conduit à suivre les transitions d-d centrées sur le cuivre(II)
(Figure c).
300 400 5000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
1.22
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
400 5000.00
0.02
0.04
0.06
2
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
(a)
300 400 5000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
1.2
2
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
400 5000.00
0.02
0.04
0.06
0.08
2
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
(b)
Figure 8. Titrages spectrophotométriques des ligands (a) L1, (b) L
2 et (c) L
3 par Cu
2+. Solvant :
CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3) ; T = 25,0(2) °C ; = 1 cm ; (a) [L
1]tot = 10
-4 M ; (1) [Cu
2+]tot/[L
1]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
1]tot = 2,5 ; (b) [L
2]tot = 10
-4 M ;
(1) [Cu2+
]tot/[L2]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
2]tot = 2,5 ; (c) [L
3]tot = 10
-3 M ; (1)
[Cu2+
]tot/[L3]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
3]tot = 13. Spectres d'absorption non corrigés des
effets de dilution.
Suite de la figure 8 (voir page suivante)
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
108
500 600 700 8000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
1.2
2
Ab
so
rba
nc
e (nm)
1
(c)
Figure 8.(suite) Titrages spectrophotométriques des ligands (a) L1, (b) L
2 et (c) L
3 par Cu
2+.
Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3) ; T = 25,0(2) °C ; = 1 cm ; (a) [L
1]tot = 10
-4 M ; (1) [Cu
2+]tot/[L
1]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
1]tot = 2,5 ; (b) [L
2]tot = 10
-4
M ; (1) [Cu2+
]tot/[L2]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
2]tot = 2,5 ; (c) [L
3]tot = 10
-3 M ; (1)
[Cu2+
]tot/[L3]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
3]tot = 13. Spectres d'absorption non corrigés des
effets de dilution.
Le traitement des données spectrophotométriques au moyen du logiciel SPECFIT nous a
permis de caractériser, pour chacun des trois ligands, un complexe de stœchiométrie Cu:L.
Les valeurs des constantes de stabilité de ces espèces cuivriques sont disponibles dans le
Tableau 4. Elles confirment nos premières observations, c'est-à-dire des complexes
monocuivriques de plus forte stabilité avec les systèmes L1 et L2, tandis qu'une déstabilisation
d'environ trois ordres de grandeur est observée pour L3 qui dispose d'une cavité plus petite
formée par la thia-couronne. Ces données semblent suggérer des effets structuraux et de
denticité importants. Nous y reviendrons plus tard dans la suite de ce manuscrit.
Tableau 4. Constantes de stabilité des complexes monocuivriques formés avec les récepteurs L1, L
2
et L3.a
Equilibre log K[CuL]2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Cu ]2+ 2+
+ Cu [Cu ]K
LL L 4,3(3) 4,7(5) ≤ 1,6
a Déterminé par spectrophotométrie d'absorption. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M
(NO3(C2H5)4N) ; T = 25,0(2) °C. Les erreurs estimées à 3 avec = déviation standard.
Les spectres électroniques des complexes cuivriques ont été calculés à l’aide du logiciel
SPECFIT et sont présentés sur la Figure . Les spectres électroniques des complexes [CuL1]2+ et
[CuL2]2+se caractérisent par des transitions π-π* et n-π* centrées aux mêmes énergies que
pour les ligands libres mais de plus forte intensité (déplacement hyperchrome) et
accompagnées d'un large épaulement centré à ~ 320-330 nm attribuables à des transitions de
type transfert de charge CT S→Cu2+. D'autre part, de nouvelles bandes d'absorption de type
transfert de charge CT phénolate→Cu2+ apparaissent dans la partie visible (pour [CuL1]2+ :
max = 432 nm, ε432 = 8.56 × 102 M-1 cm-1 et pour [CuL2]2+ : max = 432 nm, ε432 = 4.87 × 102
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
109
M-1 cm-1) et témoignent de la participation d'un ou deux phénolates du squelette calix[4]arène
dans les processus de coordination. Dans le cas des complexes cuivriques avec L3, la faible
stabilité des espèces (log K[CuL3]2+ ~ 1.6) ne nous a pas permis d'obtenir les mêmes
informations spectroscopiques. Notons cependant que le complexe [CuL3]2+ se caractérise par
des transitions d-d (Cu2+) centrées à environ 670 nm, qui pourraient être en accord avec une
géométrie pentacoordinée de type pyramidale à base carrée.
300 400 5000
4
8
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Cu2+
L1
CuL12+
(a)
300 400 5000
3
6
CuL22+
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Cu2+
L2
(b)
500 600 700 8000
50
100
150
200
250
(M
-1 c
m-1
)
(nm)
L3
Cu2+
CuL32+
(c)
Figure 9. Spectres électroniques des espèces cuivriques avec (a) L1, (b) L
2, et (c) L
3. Solvant :
CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3); T = (25,0 0,2) °C.
2. Titrages spectrofluorimétriques avec Cu(NO3)2
Nous présentons à la Figure 10 les titrages spectrofluorimétriques des ligands L1 et L2
par le Cu2+ dans le solvant binaire acétonitrile/dichlorométhane (1/1 v/v).
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
110
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
rela
tiv
e
(nm)
1
(a)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
rela
tiv
e
(nm)
1
(b)
Figure 10. Titrages spectrofluorimétriques des ligands (a) L1 (exc = 287 nm) et (b) L
2 (exc = 287
nm) par Cu2+
. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3) ; T =
25,0(2) °C ; = 1 cm. (a) [L1]tot = 10
-4 M ; (1) [Cu
2+]tot/[L
1]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
1]tot =
2,5 ; (b) [L2]tot = 10
-4 M ; (1) [Cu
2+]tot/[L
2]tot = 0 ; (2) [Cu
2+]tot/[L
2]tot = 3,7. Spectres
d'émission non corrigés des effets de dilution.
De manière comparable au mercure(II), nous remarquons que l’émission de
fluorescence centrée à ~ 305-310 nm pour L1 ou L2 diminue graduellement lors des ajouts
successifs de Cu(II). La formation des complexes cuivriques se traduit par conséquent par une
inhibition de l'émission de fluorescence centrée sur L1 et L2. Ces deux systèmes s'apparentent
donc à des chemo-senseurs fluorescents pour le Hg(II) et pour le Cu(II). L'ajustement des
données spectrofluorimétriques par des méthodes statistiques6-10 nous permet de confirmer la
stoechiométrie 1:1 des complexes cuivriques ainsi que la valeur de leurs constantes
d'association (Tableau 5).
Tableau 5. Constantes de stabilité des complexes monocuivriques formés avec les récepteurs L1, L
2
et L3.a
Equilibre log K[cuL]2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Cu ]2+ 2+
+ Cu [Cu ]K
LL L 4,3(3) 4,62(5) nd
a Déterminé par spectrofluorimétrie. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (NO3(C2H5)4N) ; T
= 25,0(2) °C. Les erreurs estimées à 3 avec
D. Propriétés de coordination du Cd2+
Nous décrirons dans cette partie les résultats spectrophotométriques et
thermodynamiques obtenus pour les complexes de Cd2+ avec les ligands L1, L2 et L3.
1. Titrages spectrophotométriques (absorption UV-visible) avec Cd(NO3)2
Nous avons tout d'abord réalisé des titrages spectrophotométriques (absorption UV-
visible) des ligands L1, L2 et L3 par le cadmium(II) (Figure 9) dans le solvant mixte
acétonitrile/dichlorométhane (1/1 v/v). Contrairement aux études menées pour le Hg(II) et le
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
111
Cu(II), l’ajout du cadmium(II) ne se traduit pas par la formation de bandes d'absorption de
transfert de charge (LMCT). De faibles variations spectrales centrées sur les transitions π-π*
et n-π* des chromophores des ligands sont cependant observées.
300 3500.0
0.3
0.62
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
(a)
250 300 3500.0
0.2
0.4
0.6
2
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
(b)
250 300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
2
Ab
so
rba
nc
e
(nm)
1
(c)
Figure 9. Titrages spectrophotométriques des ligands (a) L1, (b) L
2 et (c) L
3 par Cd
2+. Solvant :
CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3) ; T = 25,0(2) °C ; = 1 cm ; (a) [L
1]tot = 10
-4 M ; (1) [Cd
2+]tot/[L
1]tot = 0 ; (2) [Cd
2+]tot/[L
1]tot = 9,5 ; (b) [L
2]tot = 10
-4 M ;
(1) [Cd2+
]tot/[L2]tot = 0 ; (2) [Cd
2+]tot/[L
2]tot = 5 ; (c) [L
3]tot = 1,58 × 10
-4 M ; (1)
[Cd2+
]tot/[L3]tot = 0 ; (2) [Cd
2+]tot/[L
3]tot = 2,53. Spectres d'absorption non corrigés des
effets de dilution.
Le traitement des données spectrophotométriques au moyen du logiciel SPECFIT nous a
malgré tout permis de caractériser et de quantifier le complexes de Cd(II) avec les récepteurs
L1, L2 et L3. Une stœchiométrie Cd:L a été mise en évidence pour chacun des trois ligands et
les valeurs des constantes de stabilité qui correspondent à l’équilibre suivant sont données
dans le Tableau 6 et sont associées à des erreurs importantes qui résultent des faibles
variations spectrales enregistrées. Les complexes de Cd(II) sont de plus faible stabilité que
ceux formés avec le Hg(II) ou le Cu(II) (exception faite du ligand L3 pour lequel le complexe
de Cu(II) se caractérise par une très faible stabilité).
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
112
Tableau 6. Constantes de stabilité des complexes monométallique de Cd(II) formés avec les récepteurs L
1, L
2 et L
3.a
Equilibre log K[cdL]2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Cd ]2+ 2+
+ Cd [Cd ]K
LL L 2,8(5)
3,4(5) 3,6(4)
3,6(6)
a Déterminé par spectrophotométrie d'absorption. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M
(NO3(C2H5)4N) ; T = 25,0(2) °C. Les erreurs estimées à 3 avec
Les spectres électroniques des complexes de Cd(II) avec les récepteurs L1, L2 et L3 ont
été calculés et sont présentés sur la Figure 10. Comme supposé précédemment, ils se
caractérisent par l'absence de tout transfert de charge. La complexation de Cd(II) se traduit
par un léger déplacement hyperchrome des larges bandes d'absorption centrées sur les ligands.
300 3500
2
4
6
8 CdL12+
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Cd2+
L1
(a)
300 3500
2
4
6
(x 1
03 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Cd2+
L2
CdL22+
(b)
250 300 3500
1
2
3
4
5
6
(x
10
3 M
-1 c
m-1
)
(nm)
Cd2+
L3
CdL32+
(c)
Figure 10. Spectres électroniques des espèces de Cd(II) en solution avec (a) L1, (b) L
2 et (c) L
3.
Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3); T = 25,0(2) °C.
2. Titrages spectrofluorimétriques avec Cd(NO3)2
Cette étude par spectrophotométrie d'absorption UV-visible a été complétée par une
approche spectrofluorimétrique. En effet, les récepteurs à base calix[4]arène possèdent des
propriétés photophysiques intéressantes qui ont été exploitées lors de l'étude de la
complexation des cations Hg2+ et Cu2+. Ces deux éléments métalliques électroactifs ont pour
effet, lorsqu'ils sont complexés, d'inhiber l'émission de fluorescence des chélateurs L1-L3. Il
était alors intéressant d'examiner l'influence de la complexation du Cd2+ sur les propriétés
d'émission de ces ligands. Nous présentons à la Figure 11 les titrages spectrofluorimétriques
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
113
des ligands L1, L2 et L3 par le Cd2+ dans le solvant binaire homogène
acétonitrile/dichlorométhane (1/1 v/v). Le Tableau 7 rassemble les données
thermodynamiques obtenues lors de cette étude spectrofluorimétrique.
300 350 400 450 5000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm)
1
(a)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
rela
tiv
e
(nm)
1
(b)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
1
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm) (c)
Figure 11. Titrages spectrofluorimétriques des ligands (a) L1 (exc = 289 nm), (b) L
2 (exc = 287 nm)
et (c) L3 (exc = 287 nm) par Cd
2+. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M
(C2H5)4NNO3) ; T = 25,0(2) °C ; = 1 cm. (a) [L1]tot = 10
-4 M ; (1) [Cd
2+]tot/[L
1]tot = 0 ;
(2) [Cd2+
]tot/[L1]tot = 2,5 ; (b) [L
2]tot = 10
-4 M ; (1) [Cd
2+]tot/[L
2]tot = 0 ; (2)
[Cd2+
]tot/[L2]tot = 7 ; (c) [L
3]tot = 1,58 × 10
-4 M ; (1) [Cd
2+]tot/[L
3]tot = 0 ; (2)
[Cd2+
]tot/[L3]tot = 5. Spectres d'émission non corrigés des effets de dilution.
Nous pouvons observer un bon accord entre les données thermodynamiques issues de
titrages par absorption et celles obtenues au moyen de titrages spectrofluorimétriques.
Tableau 7. Constantes de stabilité des complexes monométallique de Cd(II) formés avec les récepteurs L
1, L
2 et L
3.a
Equilibre log K[cdL]2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Cd ]2+ 2+
+ Cd [Cd ]K
LL L 3,0(5)
3,4(1) 3,2(2)
4,1(6)
a Déterminé par spectrofluorimétrie. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (NO3(C2H5)4N) ; T
= 25,0(2) °C. Les erreurs estimées à 3 avec = déviation standard.
Il est important de rappeler que lors du traitement des données spectrophotométriques,
les effets de la dilution au moment du dosage sont pris en compte. Les spectres de
fluorescence relatifs reconstitués présentés à la Figure 12 illustrent les variations spectrales
induites par la complexation du Cd(II). Pour les récepteurs L2 et L3 basés sur une unité thia-
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
114
couronne, une baisse d'intensité d'environ 20-25% est observée. Pour L1, une inhibition de la
fluorescence plus importante est constatée avec la formation concomitante d'une faible et très
large bande d'émission centrée dans la région visible.
300 350 400 450 5000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm)
L1
CdL12+
(a)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
rela
tiv
e
(nm)
L2
CdL22+
(b)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
CdL32+
Inte
sn
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm)
L3
(c)
Figure 12. Spectres d'émission de fluorescence relatifs reconstitués des espèces de Cd(II) en solution avec (a) L
1, (b) L
2 et (c) L
3. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M
(C2H5)4NNO3); T = 25,0(2) °C.
E. Propriétés de coordination du Zn2+
Nous avons enfin entrepris dans cette dernière partie une étude des propriétés de
coordination du Zn(II) par les ligands thia-couronnes L2 et L3. Le ligand L1 n'a pas démontré
d'aptitude à complexer le Zn(II) dans nos conditions expérimentales. La spectrophotométrie
d'absorption a été ici utilisée mais ne s'est pas révélée suffisamment sensible pour permettre
d'identifier les complexes de Zn(II) et de les quantifier. Tout comme le Cd(II), le Zn(II) est en
effet un élément relativement inerte électrochimiquement et se traduit par l'absence de
transfert de charge. Les variations spectrales mesurées sur les transit ions centrées sur les
ligands ne sont pas suffisamment significatives pour permettre une détermination précise et
cohérente des propriétés de coordination du Zn(II) par nos récepteurs. Seule la
spectrofluorimétrie nous a permis de caractériser et de quantifier les complexes de Zn(II) avec
L2 et L3.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
115
1. Titrages spectrofluorimétriques (Emission) avec Zn(NO3)2
Nous présentons à la Figure 13 les titrages réalisés par spectrofluorimétrie des ligands
L2 et L3 par Zn2+ dans le solvant mixte acétonitrile/dichlorométhane (1/1 v/v).
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
rela
tiv
e
(nm)
1
(a)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
2
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm)
1
(b)
Figure 13. Titrages spectrofluorimétriques des ligands (a) L2 (exc = 287 nm) et (b) L
3 (exc = 289
nm) par Zn2+
. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3) ; T =
25,0(2) °C ; = 1 cm. (a) [L2]tot = 10
-4 M ; (1) [Zn
2+]tot/[L
2]tot = 0 ; (2) [Zn
2+]tot/[L
2]tot =
9,4 ; (c) [L3]tot = 1,58 × 10
-4 M ; (1) [Zn
2+]tot/[L
3]tot = 0 ; (2) [Zn
2+]tot/[L
3]tot = 85,4.
Spectres d'émission non corrigés des effets de dilution.
Le traitement des données spectrofluorimétriques nous a permis d'identifier des
complexes monométalliques avec le Zn(II) dont les propriétés thermodynamiques sont
présentées dans le Tableau 8. Remarquons ici que L3, qui dispose de la plus petite cavité et
d'une denticité potentielle de cinq, forme avec le Zn(II) des complexes de très faible stabilité.
Tableau 8. Constantes de stabilité des complexes monométallique de Zn(II) formés avec les récepteurs L
1, L
2 et L
3.a
Equilibre log K[ZnL]2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Zn ]2+ 2+
+ Zn [Zn ]K
LL L nd 3,2(2) ~ 0,7
a Déterminé par spectrofluorimétrie. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (NO3(C2H5)4N) ; T
= 25,0(2) °C. Les erreurs estimées à 3 avec conditions expérimentales.
Les spectres relatifs de fluorescence reconstitués des ligands libres et des complexes de
Zn(II) avec L2 et L3 sont présentés à la Figure 14. De manière intéressante, la complexation
du Zn(II) par L2 se traduit par une légère inhibition de l'émission de fluorescence du ligand,
tandis qu'une forte exaltation de la fluorescence est observée pour L3 lors de la complexation
du Zn(II).
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
116
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
ZnL22+
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm)
L2
(a)
300 350 4000.0
0.2
0.4
0.6
0.8
1.0
Inte
ns
ité
de
flu
ore
sc
en
ce
no
rma
lis
ée
(nm)
L3
ZnL32+
(b)
Figure 14. Spectres d'émission de fluorescence relatifs reconstitués des espèces de Zn(II) en solution avec (a) L
2 et (b) L
3. Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (C2H5)4NNO3); T =
25,0(2) °C.
III. Discussion
A. Propriétés spectrophotométriques (absorption et émission) des
récepteurs L1-L
3 et de leurs complexes avec les métaux divalents Hg
2+,
Cu2+
, Cd2+
et Zn2+
Les récepteurs L1-L3 basés sur une unité calix[4]arène se caractérisent par une large et
relativement intense bande d'absorption dédoublée (5 × 103 – 104 M-1 cm-1) centrée dans la
partie UV proche (max ~ 280 nm) qui peut être attribuée aux transitions électroniques de type
π-π* et n-π* des unités phénoliques. Le ligand L1, substitué par deux unités thiophosphate, est
un meilleur chromophore que L2 ou L3 dans un mélange CH3CN/CH2Cl2. Ces propriétés
spectroscopiques sont différentes dans le dichlorométhane pur puisque L2 et L3, substitués par
une thia-couronne (à quatre ou trois soufres) possèdent alors une meilleure absorptivité que
L1. Ces données suggèrent des effets de solvant (polarité…) importants sur nos récepteurs à
base calix[4]arène qui peuvent en particulier modifier les liaisons hydrogène
intramoléculaires qui existent entre les deux unités phénoliques et les unités thiophosphates
ou thiolates. Les données 1H RMN enregistrées démontrent que L1, L2 et L3 adoptent une
structure de type cône "rigide" quelle que soit la nature du solvant en accord avec les
structures optimisées (Figure 2). En outre, le signal des protons phénoliques (déplacement de
0,5 ppm vers les champs forts) est fortement influencé lorsque l'acétonitrile est substitué par
le dichlorométhane. Le caractère aprotique, non coordinant, polaire et peu dissociant du
dichlorométhane favorise (ou renforce) les possibles interactions faibles (liaisons hydrogènes,
empilements aromatiques) et pourrait expliquer les variations spectrales observées.
Ces trois récepteurs à base calix[4]arène possèdent, en outre, des propriétés d'émission
de fluorescence intéressantes que nous avons exploitées pour suivre et quantifier les
interactions avec quelques métaux divalents (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+). Cette fluorescence
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
117
centrée à environ 305-310 nm résulte probablement d'une désactivation radiative à partir
d'états excités centrés sur la base calix[4]arène. En effet, même s'il existe quelques petites
différences entre L1 (ligand bisthiophosphate) et L2/L3 (ligands substitués par des thia-
couronnes), nous observons toujours une large bande d'émission centrée à environ 305-310
nm, caractérisée par un rendement quantique de fluorescence de l'ordre de 2-3% et par une
durée de vie de fluorescence d'environ 1,2 à 1,5 ns. Nous pouvons à partir de ces données
calculer les vitesses des processus de désactivation radiative (kr) et non radiative (knr) qui sont
présentées dans le Tableau 9.
Tableau 9. Données spectrophotométriques et photophysiques des récepteurs L1-L
3.a
Ligand
absmax (ε)
[nm (M-1 cm
-1)]
em
max (ε)
[nm (M-1 cm
-1)]
QFabs
(%) τ
(ns)
k r (× 10
7 s
-1)
knr (× 10
8 s
-1)
L1
276 (6 980) 282 (6 640)
304 2,3 1,17 1,97 8,35
L2
278 (9 120) 284 (8 490)
307 2,6 1,54 1,69 6,32
L3
279 (10 480) 284 (9 950)
307 2,9 1,45 2,0 6,69
a Solvant : CH2Cl2 ; T = 25,0(2) °C. Les erreurs sur les , ε et QF sont données à respectivement ± 1
nm, ± 5% et ± 10%.
Quelle que soit la nature du métal et du récepteur considéré dans nos études, nous avons
toujours mis en évidence des complexes de stoechiométrie L:M (L = L1, L2 ou L3, M = Hg2+,
Cu2+, Cd2+ ou Zn2+). Nous avons rassemblé dans le Tableau 10 les propriétés
spectrophotométriques des chélateurs L1-L3 et de leurs complexes métalliques avec Hg2+,
Cu2+ et Cd2+. Aucune variation spectrale significative (absorption UV-visible) n'a été
observée avec le Zn(II).
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
118
Tableau 10. Données spectrophotométriques (absorption UV-visible) des récepteurs L1-L
3 et de leurs
complexes métalliques avec Hg2+
, Cu2+
, Cd2+
.a
abs
max (ε) [nm(M
-1 cm
-1)]
Métal Espèces
métalliques
Transitions
π-π* et n-π*
LMCT
S→Hg2+
LMCT
S→Cu2+
LMCT
O→Cu2+
- L
1 275 (8 010)
282 (7 550)
L2 279 (5 500)
284 (5 280)
L3 279 (5 530)
284 (5 400)
Hg2+
[HgL1]
2+ 273 (13 390) sh
282 (8 370) 250 (39 260) 251 (32 750)
b
291 (950)b sh
[HgL2]
2+ 275 (8 370)
284 (9 000) 263 (6 650)
b
295 (2340)b sh
[HgL3]
2+ 272 (9 750)
283 (7 490) 265 (5 480)
b
296 (1 100)b sh
Cu2+
[CuL1]
2+ 276 (10 070)
282 (9 960) 317 (1 890) sh 432 (856)
[CuL2]
2+ 279 (8 050)
284 (7 900) 329 (1 270) sh 432 (487)
[CuL3]
2+
c c c
c
Cd2+
[CdL1]
2+ 276 (9 330)
284 (8 980)
[CdL2]
2+ 279 (6 700)
284 (6 330)
[CdL3]
2+ 278 (5 960)
285 (5 580)
a Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; T = 25,0(2) °C. Les erreurs sur les et ε sont données à
respectivement ± 1 nm et ± 5%. b Valeurs estimées à partir de spectres électroniques différentiels.
c Le
complexe [CuL3]
2+ se caractérise par une large bande d'absorption d-d (Cu
2+) à 667 nm (ε
667 = 218 M
-1
cm-1
). Les complexes de Zn(II) n'ont pas été caractérisés par absorption UV-visible.
En ce qui concerne les transitions électroniques centrées sur les ligands (région UV
proche), la complexation par les cations métalliques divalents Hg2+, Cu2+ et Cd2+ se traduit
souvent par un déplacement hyperchrome (augmentation de l'intensité) sans cependant aucun
effet bathochrome ou hypsochrome significatif. De manière intéressante, la complexation du
Hg2+ et du Cu2+ se traduit par la formation de nouvelles bandes d'absorption qui peuvent être
attribuées à des transferts de charge de type Ligand→Métal. Ces bandes d'absorption LMCT
(Ligand-to-Metal Charge Transfer) sont particulièrement intéressantes et jouent le rôle de
sondes spectroscopiques pour la caractérisation et la quantification des complexes métalliques
avec Hg2+ et Cu2+. Dans le cas du cation mercure(II),11,12 de larges et intenses bandes
d'absorption de transfert de charge S→Hg2+ centrées dans la région UV proche (251 nm et
291 nm (épaulement) pour L1 et ~ 265 nm et 295 nm (épaulement) pour L2 et L3) indiquent
clairement l'implication des thiophosphates et des thia-couronnes dans les processus de
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
119
reconnaissance ionique de ce cation métallique divalent. En effet, les bandes de transfert de
charge thiolate S→Hg2+ de métalloprotéines ou de complexes modèles sont généralement
centrées entre 230 nm et 300 nm avec une très forte absorption vers 245 nm et une absorption
plus faible vers 290 nm.13,14 Nos données spectroscopiques sont donc en parfait accord avec
celles issues de la littérature. La forte absorptivité de ces bandes LMCT dans le cas de dérivés
basés sur des unités thia-couronnes (L2 et L3) semblent indiquer l'implication d'au moins trois
unités thiolates dans les processus de coordination (espèces mercuriques tricoordinées).
L'implication de deux unités thiolates (espèces dicoordinnées) se traduit généralement par la
présence de bandes LMCT de plus faible intensité (par exemple : Hg(StBu)3 : max = 235 nm,
ε235 = 24 000 M-1 cm-1, max = 260 nm (épaulement), ε260 = 17 700 M-1 cm-1 ; Hg(SEt)2 : max
= 228 nm (épaulement), ε228 = 4 800 M-1 cm-1, max = 282 nm (épaulement), ε282 = 740 M-1
cm-1; Hg(SiPr)2 : max = 228 nm (épaulement), ε228 = 3 400 M-1 cm-1, max = 262 nm
(épaulement), ε262 = 650 M-1 cm-1).15 Dans le cas de L1, aucune ambiguïté sur l'implication de
seules deux unités thiophosphates n'existe et les bandes LMCT sont déplacées vers les plus
fortes énergies (Δ = 12-14 nm par rapport à L2 et L3). Les paramètres spectrophotométriques
obtenus pour L2 et L3 sont très comparables et suggèrent des géométries de coordination et
des nombres de coordination comparables. Leurs affinités très proches (Tableau 2 et Tableau
3) pour le Hg2+ tendent également à confirmer ces premières observations. La déstabilisation
de près de deux à trois ordres de grandeur du complexe [HgL1]2+ par rapport à [HgL2]2+ et
[HgL3]2+ peut aussi être reliée à des processus de reconnaissance différentes. La Figure 15
présente les possibles structures des complexes de Hg2+ optimisées au moyen du logiciel
HyperChem (version 7.5, méthode semi-empirique PM3).
Figure 15. Structures proposées pour les complexes mercuriques avec les récepteurs L1, L
2 et L
3.
Les hydrogènes ont été omis pour plus de clarté.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
120
Les complexes de Cu(II) se caractérisent également par la présence de bandes de
transfert de charge dans la partie UV ((σ)S→Cu2+(d)) et la partie visible (phénolate→Cu2+).
Les complexes cuivriques avec les récepteurs L1 et L2 possèdent en effet des épaulements
assez intenses à, respectivement, 317 nm et 329 nm, en accord avec les données spectrales
décrites dans la littérature pour, par exemple, des systèmes symétriques thiaaza pentadentés16
ou non symétriques de type NSN.17 Contrairement au cation Hg2+ (de caractère mou, rayon
ionique = 1,10 Å pour CN 4 et 1,16 Å pour CN 6, Tableau 11) qui peut se satisfaire
uniquement de ligands soufrés de caractère mou, le Cu2+ (rayon ionique = 0,71 Å pour CN 4
et 0,87 Å pour CN 6), qui se comporte plutôt comme un cation divalent intermédiaire, ne peut
pas être stabilisé que par des unités de coordination thiolate ou thiophosphate. Il n'est donc
pas étonnant d'observer, dans le cas des complexes de Cu(II), des bandes de transfert de
charge LMCT dans le visible (max = 432 nm) attribuables à des interactions phénolate-
Cu(II).18-21
Rappelons ici que l’interaction entre un ligand donneur d’électrons et un cation
métallique peut être assimilée à une association entre une base et un acide de Lewis. Pearson a
formulé l’efficacité de cette interaction en terme de dureté et de mollesse de ces acides et de
ces bases (principe Hard Soft Acids and Bases - HSAB, Tableau 11). Les bases de Lewis sont
considérées comme molles si les atomes donneurs d’électrons qui les constituent sont
aisément polarisables. Elles sont par contre considérées comme dures si les atomes donneurs
d’électrons qui les constituent sont peu polarisables (densité de charges élevée). Le caractère
dur ou mou se rapporte à l’efficacité particulière des interactions acide dur/ base dure et/ou
acide mou/ base molle. La première de ces interactions (dur/dur) est en général une interaction
contrôlée par les charges avec formation de liaisons de type ionique. La seconde (interaction
mou/mou) est une interaction sous contrôle orbitalaire avec formation de liaisons à caractère
covalent. Dans tous les cas, les interactions entre partenaires"semblables" sont efficaces et se
traduisent par la formation de complexes stables. Les ions de métaux de transition divalents
comme le Cu(II) ou le Zn(II) sont considérés de force intermédiaire d’un point de vue
dureté/mollesse dans la classification HSAB et possèderont une meilleure affinité pour des
fonctions de coordination azotées. Par contre, le cations Cd(II) et Hg(II) seront plutôt
assimilés à des cations mous selon la classification HSAB et s'associeront préférentiellement
avec des ligands soufrés.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
121
Tableau 11. Classification des acides et bases de Lewis suivant Pearson (principe HSAB).22
Durs Intermédiaires Mous
Acides de Lewis H+, Li
+, Na
+, K
+, Cs
+,
Be2+
, Mg2+
, Ca2+
, Sr2+
, Sn
2+, Al
3+, Cr
3+, Fe
3+,
Ti4+
, Pu4+
, UO22+
, Ln3+
Fe2+
, Co2+
, Ni2+
,
Cu2+, Zn2+
, Pb2+
Cu+, Ag
+, Au
+, Hg2
2+,
Pd2+
, Cd2+, Pt
2+, Hg2+
Bases de Lewis* H2O, OH-, F
-, AcO
-,
PO43-
, SO42-
, Cl-, ROH,
O-, R2O, NH3, RNH2
C6H5NH2, C5H5N, N3
-, Br
-, SO3
2-
R2S, RSH, RS-, I
-, SCN
-
, R3P, S2O32-
, CN-, CO,
H-, R
-, C2H4, C6H6
Examinons à présent les propriétés de fluorescence des ligands L1-L3 en présence des
cations divalents étudiés dans ce travail. Il existe peu d'exemples dans la littérature de
calix[4]arènes qui possèdent des propriétés d'émission de fluorescence intrinsèques comme
observés pour les systèmes L1-L3. Par contre, de très nombreux senseurs fluorescents basés
sur des calix[n]arènes pour lesquels l'émission de fluorescence résulte d'un fluorophore
organique conventionnel (9-cyanoanthracene, dioxycoumarine, dansyle, anthrylméthyle…)
ont été décrits.23-25 On parlera dans ce cas de fluoro-ionophore, la base calix[n]arène
participant à la chélation des métaux et la sonde fluorescente rendant compte des processus de
coordination. Dans le cas de nos récepteurs et selon la nature des cations ciblés, la base
calix[4]arène peut jouer ces deux rôles car elle possède des propriétés d'émission de
fluorescence et participe, en combinaison avec des thia-couronnes ou des thiophosphates, à la
cavité de coordination.
Les divers senseurs fluorescents décrits dans la littérature permettent de caractériser et
de quantifier divers éléments métalliques d'importance pour l'environnement ou la santé (Cs+,
Hg2+, Pb2+, Cd2+, Cu2+, Zn2+…).
Trois mécanismes photoinduits peuvent être mis à profit pour la détection de cation par
des fluoro- ionophores : le transfert d’électron photoinduit (PET = Photoinduced Electron
Transfer), le transfert de charge photoinduit (PCT = Photoinduced Charge Transfer) et la
formation ou dissociation d’excimères.26 D'autres systèmes basés sur une modulation, lors de
la complexation, de processus de transfert d'énergie photoinduits ont été également décrits
(4ème mécanisme photoinduit possible). Nous nous limiterons ici aux deux premiers
mécanismes majeurs. Ces systèmes possèdent, selon le mécanisme impliqué (PET ou PCT) et
selon qu'ils soient complexés ou non, des propriétés d'émission de fluorescence différentes.
Citons tout d'abord, les systèmes basés sur des transferts d'électrons photoinduits (PET).
Lorsqu’un fluorophore est excité, le saut d’un électron de sa HOMO vers sa LUMO modifie
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
122
les propriétés oxydo-réductrices du fluorophore. Il peut alors se comporter soit comme un
donneur d’électron, soit comme un accepteur d’électron (Figure 16).
Fluorophore excité
Oxydation par transfert d'électron
HOMO
LUMO
HOMO
LUMO
Inhibiteur pauvre en électrons
Fluorophore oxydé
Inhibiteur réduit
D* + A D.+ + A
.-
(a)
Fluorophore excité
Réduction par transfert d'électron
HOMO
LUMO
HOMO
LUMO
Inhibiteur riche en
électrons
Fluorophore réduit
Inhibiteur oxydé
A* + D A.-
+ D.+
(b)
Figure 16. Illustration des transferts d’électron photoinduit (a) réducteur et (b) oxydant.
Sous leurs formes libres, ces systèmes possèdent des doublets d'électrons libres (par
exemple, les amines tertiaires constituent d’excellents donneurs d’électrons capables de
réduire un fluorophore excité) susceptibles, sous photoexcitation, de transférer un électron
vers le fluorophore pour conduire à la formation d'une espèce non fluorescente à charge
séparée (Transfert de charge). On parlera alors de transfert d’électron réductif. La
complexation d'un cation métallique par le même doublet non liant va donc prévenir le
transfert d'électron et conduire à une espèce complexée fluorescente. Il s'agit dans ce cas d'un
système OFF-ON (Figure ).
Figure 19. Fluoro-ionophore basé sur un processus PET (OFF-ON)
La situation inverse est également possible. Un électron peut être également transféré de
l’orbitale LUMO du fluorophore excité vers une orbitale vacante basse en énergie d’une
espèce pauvre en électron : il s’agira d’un transfert d’électron oxydatif du point de vue du
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
123
fluorophore. Sous forme libre, le récepteur fluoresce, tandis que sous forme complexée, le
transfert d'électron du fluorophore vers le métal (caractérisé par une bande d'absorption
LMCT) s'effectue et conduit à un piégeage de l'émission de fluorescence. Il s'agira dans ce cas
d'un système OFF-ON. Bien entendu, dans ces deux cas de mécanismes PET oxydatif ou
réductif, les processus d'inhibition ou d'exaltation induit par la complexation ne sont possibles
que si les propriétés électrochimiques du cation et/ou du ligand/fluorophore s'y prêtent (Figure
17).
Figure 17. Fluoro-ionophore basé sur un processus PET de type LMCT (ON-OFF)
Il existe également d'autres systèmes basés sur des transferts de charge photoinduits
(PCT) pour lesquels les propriétés photophysiques des fluoro- ionophores sont modulées par la
présence et la nature d'un ion métallique complexé (fluorophores push-pull). Le transfert de
charge photoinduit est un phénomène qui intervient pour des fluorophores possédant un
groupement électro-donneur (NMe2, OMe, etc.) conjugué à un groupement électro-attracteur
(C=O, P=O, CN, etc.). Lors de l’excitation lumineuse, il se produit un transfert de charge
photoinduit du groupement donneur vers le groupement accepteur. Celui-ci conduit en règle
générale à un état excité dont le moment dipolaire est exalté par rapport à l’état fondamental.
Cette exaltation est notamment à l’origine de l’augmentation du déplacement de Stokes avec
la polarité du solvant (solvatochromisme positif). L’utilisation de fluorophores à transfert de
charge pour la conception de fluoro- ionophores peut alors être envisagée de deux manières
différentes : soit le cation interagit avec le groupement accepteur, soit l’interaction se fait avec
le groupement donneur.27 L'interaction d'un cation avec un groupement électro-attracteur
conduira à une stabilisation de l'état excité (déplacement bathochrome des spectres
d'absorption et d'émission), tandis l'interaction d'un cation avec un groupement électro-
donneur conduira à une déstabilisation de l'état excité (déplacement hypsochrome des spectres
d'absorption et d'émission) (Figure 18).
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
124
Figure 18. Fluoro-ionophore basé sur un processus PCT.
Nous observons pour les trois récepteurs L1-L3 une émission de fluorescence en
absence de métal tandis que la complexation d'un métal électroactif (capable d'accepter un ou
plusieurs électrons pour se réduire) tel que le Hg2+ ou le Cu2+ conduit à un piégeage souvent
quantitatif de la fluorescence des ligands. Il s'agit donc dans notre cas de chemo-senseurs
fluorescents de type ON-OFF.
Tableau 12. Données électrochimiques et physiques pour les cations divalents considérés dans ce travail.
a,28
Potentiels redox (V) / ENHa
Cu Hg Cd Zn
2+ - +M + e M 0,158 V b b b
2+ - 0M + 2e M 0,340 V 0,851 V -0,403 V -0,763 V
2+ - 2+
2M + 2e M 0,905 V
M2+
Rayon ionique (NC) Å
29
0,57 (4 ou 4SQ) 0,65 (5) 0,73 (6)
0,69 (2) 0,96 (4) 1,02 (6) 1,14 (8)
0,78 (4) 0,87 (5) 0,95 (6) 1,03 (7) 1,1 (8)
1,31 (12)
0,6 (4) 0,68 (5) 0,74 (6) 0,9 (8)
a ENH = Electrode Normale à Hydrogène.
b cations avec état d'oxydation non commun et
instable.30
SQ = plan carré.
La complexation du Cd2+ ou du Zn2+ se traduit, certes par des variations spectrales en
émission de fluorescence mais sans qu'il y ait réellement un piégeage ou une exaltation
importante de l'émission de fluorescence centrée sur le ligand. Les constantes de stabilité
déterminées au moyen de titrages spectrofluorimétriques sont en très bon accord avec celles
déterminées au moyen de titrages par spectrophotométrie d'absorption. L'ensemble de ces
données, ainsi que l'observation de transfert de charge des ligands vers soit le Hg2+ ou le Cu2+,
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
125
semblent donc indiquer un mécanisme PET avec un transfert d'électron oxydatif (du point de
vue du ligand). Il s'agira donc d'un mécanisme d'inhibition "statique" qui implique donc un
transfert d'électron au sein de complexes métalliques.
Un processus d'inhibition "dynamique" (ou collisionnel) qui implique un transfert
d'électron intermoléculaire (piégeage d'un état excité du fluorophore par un inhibiteur) est
également possible. La constante d'inhibition dynamique KSV = kq×τ0 (KSV est également
appelée constante de Stern-Volmer, kq est la constante de vitesse bimoléculaire d'inhibition
dynamique et τ0 est le temps de vie de fluorescence des ligands en absence d'inhibiteur) peut
être évaluée. Si nous estimons que la constante de vitesse bimoléculaire d'inhibition
dynamique kq est limitée par la diffusion (~ 109-1010 M-1 s-1 dans les milieux liquides), nous
pouvons calculer des valeurs de KSV de l'ordre de 1,2 à 15 M-1. Ces valeurs estimées sont très
largement inférieures aux valeurs des constantes de stabilité des complexes [HgL]2+ ou
[CuL]2+. Ces données montrent qu'un mécanisme d'inhibition de type statique est
principalement à l'origine du piégeage d'émission de fluorescence observée lors de l'étude de
la complexation du Hg2+ ou du Cu2+ par nos récepteurs L1-L3.
B. Stabilité des complexes de métaux divalents avec les récepteurs L1-L
3
Nous avons rassemblé dans le Tableau 13 les valeurs des constantes de stabilité des
complexes de Hg2+, Cu2+, Cd2+ et Zn2+ avec les récepteurs L1, L2 et L3. Plusieurs informations
importantes de cette série de données thermodynamiques peuvent être obtenues.
Tableau 13. Constantes de stabilité des complexes monométalliques (Hg2+
, Cu2+
, Cd2+
et Zn2+
) formés avec les récepteurs L
1, L
2 et L
3.a
Equilibre log K[HgL]2+ ( 3)
L1 L
2 L
3
2+[Hg ]2+ 2+
+ Hg [Hg ]K
LL L
3,6(2)a
3,34(3)b
5,5(4)a
6,1(5)b
5,4(3)a
5,4(3)b
2+[Cd ]2+ 2+
+ Cd [Cd ]K
LL L
2,8(5)a
3,0(5)b
3,4(5)a
3,6(4)a
3,4(1)b
3,2(2)b
3,6(6)a
4,1(6)b
2+[Cu ]2+ 2+
+ Cu [Cu ]K
LL L
4,3(3)a
4,3(3)b
4,7(5)a
4,62(5)b
≤ 1,6a
ndb
2+[Zn ]2+ 2+
+ Zn [Zn ]K
LL L nd
b 3,2(2)
b ~ 0,7
b
a Déterminé par spectrophotométrie d'absorption UV-visible.
b Déterminé par spectrofluorimétrie.
Solvant : CH3CN/CH2Cl2 (1/1 v/v) ; I = 0,01 M (NO3(C2H5)4N) ; T = 25,0(2 °C. Les erreurs estimées à
3 avec
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
126
Nous pouvons tout d'abord observer que les cations Hg2+ et Cd2+ (cations mous selon la
classification HASB donnée dans le Tableau 11) forment respectivement des complexes de
forte et moyenne stabilité avec les trois récepteurs L1, L2 et L3. Les thia-couronnes 4S (L2) et
3S (L3) forment avec la base calix[4]arène des cavités de coordination suffisamment grandes
pour accueillir ces deux cations gros (rayon ionique Hg2+ = 0,96 Å et rayon ionique Cd2+ =
0,78 Å pour un CN = 4). D'autre part, ces deux cations divalents possèdent une meilleure
affinité pour des ligands thiolates ou thiophosphates et nos données physico-chimiques
semblent indiquer une faible participation des unités phénoliques. Il existe, en outre, une
différence notable entre L1, qui ne possède que deux unités P=S (Cd2+ : log Kmoyen = 2,9 et
Hg2+ : log Kmoyen = 3,5) et L2/L3 qui possèdent respectivement quatre (Cd2+ : log Kmoyen = 3,4
et Hg2+ : log Kmoyen = 5,8) et trois unités thiolates (Cd2+ : log Kmoyen = 3,85 et Hg2+ : log Kmoyen
= 5,4). Par contre, aucune différence importante n'est observée, que ce soit dans le cas du Cd2+
ou Hg2+ entre une thia-couronne à 4S (L2, Cd2+ : log Kmoyen = 3,4 et Hg2+ : log Kmoyen = 5,8) et
une thia-couronne à 3S (L3, Cd2+ : log Kmoyen = 3,85 et Hg2+ : log Kmoyen = 5,4). Ces dernières
données physico-chimiques semblent suggérer que ces complexes de Hg(II) et de Cd(II) sont
des espèces tricoordinées.
En ce qui concerne le Cu2+ (3d9) et le Zn2+ (3d10), ce sont des cations plus petits et de
densité de charge plus importante que Hg2+ (4f145d10) et Cd2+ (4d10) (cations intermédiaires
selon la classification HSAB-Pearson, Tableau 11), ce qui leur confèrent des propriétés de
coordination différentes. Ils possèdent une meilleure affinité pour des ligands azotés (ou
oxygénés) et conduiront par conséquent à des complexes de plus faible stabilité avec des
ligands soufrés mous. D'autre part, comme tous les cations divalents M(II) de la première
série des éléments transition, le cuivre(II) et le zinc(II) forment des complexes de
coordination qui impliquent le plus souvent des nombres de coordination entre quatre et six
(Tableau 14). Mais à la différence des autres cations métalliques de notre série, les complexes
de Cu(II) sont caractérisés par des distorsions géométriques importantes (effets Jahn-
Teller).31,32
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
127
Tableau 14. Nombre de coordination et stéréochimie des complexes de Cu(II).33
Nombre de
coordination
Géométrie
3 Trigonale plane
4 Tétraédrique Plan Carrée
5 Bipyramide à base triangulaire (trigonale) Pyramide à base carrée
6 Octaédrique Octaédrique déformé
7 Bipyramide à base pentagonale 8 Dodécaèdre déformé
La configuration 3d9 du Cu2+ le soumet, en effet, à des distorsions de type Jahn-Teller
s'il est placé dans un environnent de symétrie cubique (octaédrique ou tétraédrique). Cet effet
produit très souvent une distorsion géométrique.34 Ces complexes cuivriques vont alors subir
une distorsion le long d’un des axes de symétrie quaternaire (que l’on désigne comme étant
l’axe z), ce qui a pour effet de diminuer la répulsion électrostatique entre le doublet
électronique du ligand, qui est une base de Lewis, et les électrons du métal central possédant
une composante selon l’axe z, de lever la dégénérescence orbitalaire et enfin de diminuer
l’énergie totale du complexe. Cette distorsion se manifeste généralement par une élongation
des distances métal- ligand le long de l’axe z, mais peut occasionnellement provoquer un
raccourcissement de cette liaison (le théorème de Jahn-Teller ne prédit pas la direction de la
distorsion, mais l’existence de géométries instables).35
Zn2+ possède une structure électronique en 3d10 et ne présente pas de stabilisation par
champ du ligand. Sa stéréochimie est donc déterminée par des effets de taille, d’interactions
électrostatiques et de forces de liaison covalente. Il présente cependant généralement des
nombres de coordination de 4, 5 ou 6 avec une occurrence particulière pour les complexes
pentacoordinés.36
L'examen de nos données physico-chimiques montre que L1 (deux thiophosphates) et L2
(thia-couronne 4S) sont capables de conduire à des complexes de stabilité moyenne par
comparaison aux complexes mercuriques. Nos données spectrophotométriques ont montré
que les unités phénoliques sont impliquées dans les processus de coordination du Cu(II). Ceci
implique, par conséquent, que L1 peut conduire à des complexes tétracoordinés (L1 offre un
environnement tétradenté au Cu(II) avec une géométrie tétraédrique, Figure 19) et que L2 peut
induire la formation d'espèces hexacoordinées (nos données spectroscopiques démontrent
également l' implication des unités phénolate). L'optimisation de la structure du complexe
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
128
[CuL2-2H] montre que l'implication de l'ensemble des unités de coordination (thia-couronne
et unités phénolates) induit une forte déformation de la base calix[4]arène qui tend alors à
adopter une structure très tendue de nature "table-like", déjà observées dans quelques
exemples de calixarènes et de resorcinarènes.37
L1 L2 L3
Figure 19. Structures proposées pour les complexes mercuriques avec les récepteurs L1, L
2 et L
3 qui
montrent les fortes contraintes structurales sur les récepteurs lors de coordination du Cu(II).
De manière très surprenante, le récepteur L3 (3S) conduit à des espèces de plus faible
stabilité (déstabilisation de plus de trois ordres de grandeur par rapport à L2), ce qui rend
compte de contraintes structurales encore plus importantes lorsque la taille de la couronne de
type thiolate est diminuée (Figure 19) ainsi que de l'importance d'une cavité hexadentée pour
pouvoir espérer stabiliser les édifices cuivriques. Nos données physico-chimiques ne peuvent,
en revanche, être reliées à la taille des cavités de coordination (absence de discrimination de
taille) puisque Cu2+ et Zn2+, de nature plus dure que Hg2+ et Cd2+, possèdent des rayons
ioniques plus petits (Tableau 12). Les complexes de Zn(II) sont déstabilisés de plus d'un ordre
de grandeur dans le cas des ligands L2 et L3 par rapport à L1. Les mêmes effets que ceux
déterminés pour le Cu(II) peuvent être ici aussi observés, c'est-à-dire une déstabilisation
significative des espèces métalliques lorsque la longueur de chaîne de la couronne -thiolate est
raccourcie. Nous n'avons pas pu évaluer la stabilité des complexes de Zn(II) avec le ligand L1
dû soit à l'absence de variation spectrale (émission de fluorescence) significative lors des
titrages spectrofluorimétriques ou soit à la très faible stabilité des complexes de Zn(II) due à
un environnement tétradenté.
Notons enfin que seul pour le ligand L3 (3S), une relation entre stabilité des complexes
métalliques et rayon ionique (également appelé rayon ionique de Shannon29) peut être
observée, ce qui suggère des environnements de coordination et nombres de coordination
proches pour chacun des cations métalliques considérés (Figure 20). Pour L1 et L2, les
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
129
stabilités ne suivent pas la séquence de rayon ionique, ce qui implique des variations
structurales et géométriques importantes.
0.5
1.5
2.5
3.5
4.5
5.5
6.5
L1 L2 L3
Hg2+
Cd2+
Zn2+
Cu2+
0.5
1.5
2.5
3.5
4.5
5.5
6.5
L1 L2 L3
Hg2+
Cd2+
Zn2+
Cu2+
Figure 20. Représentation schématique des constantes de stabilité pour les complexes métalliques avec les récepteurs L
1-L
3.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
130
IV. Conclusions
Notre approche physico-chimique et spectroscopique sur des complexes métalliques de
métaux lourds (Hg2+, Cd2+, Cu2+ et Zn2+) avec des récepteurs à base calix[4]arène nous a
permis d'obtenir plusieurs informations intéressantes. Les récepteurs L1-L3 se caractérisent
par des transitions électroniques -* et n-* centrées dans l'UV proche et induites par le
squelette calix[4]arène. Ces transitions se sont révélées peu sensibles à la nature des
substituants (thia-couronnes ou thiophosphates) ainsi qu'à la nature de l'ion métallique
complexé. Par contre, ces récepteurs possèdent des propriétés d'émission de fluorescence
exploitables pour caractériser et quantifier les complexes métalliques ciblés dans cette étude.
En particulier, les métaux électroactifs Hg2+ et Cu2+ sont capables de piéger efficacement la
fluorescence des chélateurs (mécanisme PET par transfert d'électron du chromophore vers le
métal). Le Cd2+ et le Zn2+, dont leurs propriétés électrochimiques ne les conduisent pas à
accepter aisément des électrons (plus difficile à réduire), ne se traduisent pas par les mêmes
propriétés ON-OFF sur les récepteurs L1-L3. La présence de bandes d'absorption de transfert
de charge S→Hg2+, S→Cu2+ et phénolate→Cu2+ nous a également permis de suivre aisément
la formation des complexes correspondants.
Les récepteurs L2-L3, basés sur des thia-couronnes forment des complexes de Hg(II)
très stables par comparaison avec les autres métaux étudiés. L1, de caractère tétradenté, forme
des complexes cuivriques plus stables qu'avec l'ion mercurique Hg(II). La denticité des
chélateurs a donc une forte influence sur la stabilité thermodynamique des complexes de
Cu(II) et de Zn(II), tandis que le nombre d'unités soufrés influence fortement la stabilité des
complexes mercuriques. Ces données spectroscopiques et physico-chimiques nous amènent à
suggérer une forte implication des unités thiolates et thiophosphates dans la complexation et
la stabilisation des complexes de Hg(II) et de Cd(II), tandis que les unités phénoliques de la
base calix[4]arène sont très probablement engagées, en combinaison avec les unités soufrées,
dans les processus de reconnaissance de cations plus durs comme le Cu(II) et le Zn(II).
Les récepteurs L1-L3 apparaissent donc comme des chélateurs potentiellement
valorisables dans la chélation et l'extraction du mercure(II). Ils sont dotés, en outre, de
propriétés photophysiques encourageantes pour le traçage et la quantification d'éléments
métalliques toxiques à l'état de trace.
Chapitre 3 : Propriétés de coordination
131
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Chapitre 4
Complexation
des Lanthanides
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
135
Sommaire I. Introduction. ............................................................................................................... 136
II. Configuration électronique des ions lanthanides. ...................................................... 136
III. Degré d’oxydation et coordinance des lanthanides. ................................................... 137
IV. Effet d’antenne. .......................................................................................................... 137
V. Durée de vie de luminescence. ................................................................................... 139
VI. Molécules d’eau coordinées au lanthanide. ................................................................ 139
VII. Rendement quantique de luminescence. .................................................................... 140
VIII. Etude des propriétés spectroscopiques des complexes de lanthanides. ..................... 141
1. Préparation des solutions. ........................................................................................... 141
2. Spectrophotométrie d’absorption UV-visible. ........................................................... 141
a. Spectroscopie d’absorption UV-visible des ligands. ....................................... 142
b. Spectroscopie d’absorption UV-Visible des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
...... 142
3. Propriétés d’émission de luminescence des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
................. 144
a. Spectres d’émission. ......................................................................................... 144
b. Spectres d’excitation. ....................................................................................... 146
a. Temps de vie des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
. .............................................. 147
b. Rendements quantiques de luminescence des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
... 148
IX. Discussion .................................................................................................................. 148
X. Conclusion .................................................................................................................. 150
XI. Partie bibliographique ................................................................................................ 151
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
136
I. Introduction.
Dans le cadre de la détection d’espèces anioniques et cationiques par fluorescence, nous
nous sommes intéressés aux interactions avec des composés luminescents d’ions lanthanides.1
Les lanthanides font partie des éléments du groupe f et occupent une seule et même ligne du
tableau périodique de La à Lu. L’élément le plus abondant de la famille dans la croute
terrestre est le cérium (33 ppm), les deux plus rares étant le thulium et le lutécium. Trois
étapes successives sont nécessaires pour l’obtention des différents lanthanides à partir des
minerais.
II. Configuration électronique des ions lanthanides.
Leur structure électronique est identique pour les couches externes et ne diffère d’un
élément au suivant que par addition d’un électron dans la couche profonde 4f, elle varie
comme suit : [Xe]4f05d
16s
2 à [Xe]4f
145d
16s
2. La taille des ions trivalents diminue
progressivement lorsque le numéro atomique augmente, ce phénomène est appelé contraction
des lanthanides. La contraction des lanthanides est associée à une augmentation de la charge
nucléaire effective et n’affecte que très faiblement les propriétés physico-chimiques le long de
la série.2 Les ions Ln3+
possèdent une configuration électronique à couche externe complète,
ils sont donc peu polarisables. Ils ne peuvent donc pas se prêter à la formation de liaisons
covalentes, et donnent lieu à des interactions presque exclusivement électrostatiques. Hormis
le lanthane(III) et le lutécium(III) qui sont diamagnétiques (ne possèdent pas d’électrons f
célibataires), tous les autres ions lanthanides Ln3+
sont paramagnétiques.
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
137
Numéro
atomique
(Z)
Nom
Symbole
Configuration
électronique de l’atome
isolé (Ln)
Configuration
électronique du cation
(Ln3+
)
57 Lanthane La [Xe]5d16s
2 [Xe]4f
0
58 Cérium Ce [Xe]4f15d
16s
2 [Xe]4f
1
59 Praséodyme Pr [Xe]4f36s
2 [Xe]4f
2
60 Néodyme Nd [Xe]4f46s
2 [Xe]4f
3
61 Prométhéum Pm [Xe]4f56s
2 [Xe]4f
4
62 Samarium Sm [Xe]4f66s
2 [Xe]4f
5
63 Europium Eu [Xe]4f76s
2 [Xe]4f
6
64 Gadolinium Gd [Xe]4f75d
16s
2 [Xe]4f
7
65 Terbium Tb [Xe]4f96s
2 [Xe]4f
8
66 Dysprosium Dy [Xe]4f10
6s2 [Xe]4f
9
67 Holmium Ho [Xe]4f11
6s2 [Xe]4f
10
68 Erbium Er [Xe]4f12
6s2 [Xe]4f
11
69 Thulium Tm [Xe]4f13
6s2 [Xe]4f
12
70 Ytterbium Yb [Xe]4f14
6s2 [Xe]4f
13
71 Lutécium Lu [Xe]4f14
5d16s
2 [Xe]4f
14
Tableau 1. Configurations électroniques des atomes neutres et des ions trivalents des
lanthanides.
III. Degré d’oxydation et coordinance des lanthanides.
Les éléments 4f sont facilement ionisables, en effet les lanthanides perdent trois
électrons pour donner des ions Ln3+
fortement électropositifs, leur chimie de coordination est
largement dominée par le degré d’oxydation (+3), bien que certains d’entre eux Ln2+
et Ln4+
puissent exister en solution ou à l’état solide.3
Les ions lanthanides possèdent des coordinances élevées, comprises entre 6 et 12 (à
l’état solide et en solution en raison de leur taille et de leur charge (+III) dont les valeurs les
plus courantes sont de 8 et 9.
IV. Effet d’antenne.
Les transitions 4f–4f sont interdites par les règles de Laporte et de parité, ce qui se
traduit par des coefficients d’extinctions molaires très faibles (ε = 1 M-1
.cm-1
). Cette
interdiction implique l’utilisation de sources lumineuses très énergétiques comme les
LASERS4 pour l’excitation directe des ions lanthanides. Afin de contourner ce problème, une
solution consiste à peupler de manière indirecte les états excités des ions lanthanides par le
biais de chromophores entourant ces ions et qui joueront le rôle d’antenne collectrice de
photons, transférant l’énergie ainsi emmagasinée vers les ions lanthanides. Ce processus
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
138
d’excitation indirecte des ions lanthanides est appelé effet d’antenne5 et a été mis en évidence
par S. I. Weissman en 1942.6
Figure 1. Représentation schématique de l’effet d’antenne conduisant à la
luminescence d’un complexe de lanthanide.
Dans un premier temps, l’excitation du chromophore (ligand) par de la lumière permet
de peupler l’état excité singulet. Par la suite, il s’opère un processus de croisement
intersystème (1π π*
3π π*) favorisé par l’effet d’atome lourd dû au lanthanide. A partir
de l’état triplet du ligand a lieu un transfert d’énergie vers les états excités du lanthanide qui
va ensuite réémettre la lumière.
Figure 2. Diagramme d’énergie simplifié montrant les processus de transfert d’énergie
conduisant à la luminescence du lanthanide par effet d’antenne.
Notons que le transfert d’énergie de l’état singulet du chromophore vers les états excités
luminescents du lanthanide est également possible. Comme l’ont montré des travaux récents
effectués par Yang et al.7 basés sur les paramètres cinétiques de dépopulation de l’état
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
139
singulet, la sensibilisation de l’europium dans certains complexes peut se faire à partir de
l’état singulet du ligand.
V. Durée de vie de luminescence.
Les durées de vie des ions Eu3+
et Tb3+
sont très longues à l’état excité. Les durées de
vie de luminescence de l’état émissif 5D0 des complexes d’Europium en solution aqueuse sont
comprises entre 0,1 et 2,0 ms. Les durées de vie de luminescence de l’état émetteur 5D0 des
complexes de Terbium sont généralement supérieures à celles de l’Europium, et sont
comprises entre 0,4 et 5,0 ms en solution aqueuse. Il est important de signaler que ces temps
de vie de luminescence dépendent fortement de la nature des ligands coordinés au lanthanide.
La combinaison des désactivations radiatives et non-radiatives subies par chaque état excité
détermine sa durée de vie selon l’équation :
1
kr + knr
Durée de vie de l'état excité : (1)
VI. Molécules d’eau coordinées au lanthanide.
Pour la plupart des cations et de leurs complexes en solution, la détermination de q
(nombre de molécules d’eau coordinées en première sphère) est généralement difficile.
Cependant, pour les cations lanthanides trivalents et notamment pour l’Eu3+
et le Tb3+
,
quelques méthodes sont disponibles. Celles-ci permettent une détermination du nombre de
molécules d’eau coordinées à l’ion Ln3+
, par l’intermédiaire de la mesure des durées de vie de
luminescence obtenues dans l’eau (H2O) et dans l’eau lourde (D2O).
En comparant les temps de vie dans H2O et D2O, pour des complexes dont la structure
à l’état solide et les nombres d’hydratation sont connus, Horrocks3 et ses collaborateurs ont
démontré la relation suivante :
q = A x (1
H2O
(
-1
D2O
(2)
dans laquelle A est une constante dépendant de l’ion Ln étudié.
Par la suite, Parker et ses collaborateurs8 ont introduit des corrections supplémentaires
tenant compte des interactions avec la seconde sphère de coordination pour obtenir
l’équation :
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
140
q = A x (1
H2O
(
-1
D2O
+ B (3)
Il est important de noter que d’autres relations décrites dans la littérature9, permettent
d’obtenir le nombre de molécules d’eau coordinées au lanthanide, à partir de la seule valeur
de la durée de vie dans l’eau (ƮH2O).
VII. Rendement quantique de luminescence.
De façon générale, le rendement quantique de luminescence Ф d’un composé est défini
comme étant le rapport du nombre de photons émis sur le nombre de photons absorbés.
=Nombre de photons émis
Nombre de photons absorbés
(4)
Rapporté à un complexe à base de lanthanide, ce dernier se définit comme le rapport
entre le nombre de photons émis par l’ion lanthanide Ln3+
et le nombre de photons absorbés
par le ligand. Ainsi, celui-ci peut être exprimé en fonction des constantes de vitesse des
processus respectifs, selon l’équation donnée ci-après.
Ln =
kr
kr + knr
(5)
Cela veut donc dire que pour en déterminer sa valeur, il faut être capable de mesurer
avec précision les quantités de photons. En pratique, il est fort délicat de mesurer le flux total
lumineux émis dans toutes les directions. Ainsi, pour la plupart du temps, c’est un rendement
relatif qui est déterminé par rapport à une référence de rendement quantique absolu connu.
Les rendements quantiques relatifs de luminescence ont été déterminés en suivant la méthode
rapportée par Haas et Stein 10
. La référence utilisée est le [Ru(bpy)3]Cl2 dans l’eau (non
dégazée)11
, ou la rhodamine 6G dans l’eau (non dégazée)12
dans le cas des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
, respectivement. La relation appliquée est donnée par l’équation (6) suivante :
éch = réf
doréf .Séch .néch2
doéch . Sréf . nréf2
(6)
Avec :
Фréf = 0,028 pour le dichlorure de ruthénium trisbipyridine dans l’eau non
dégazée, et 0,76 pour la rhodamine 6G dans l’eau non dégazée.
do = densité optique.
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
141
S = surface corrigée du spectre d’émission.
n = indice de réfraction du milieu
VIII. Etude des propriétés spectroscopiques des complexes de lanthanides.
Les ligands (Figure 3) ainsi que leurs complexes d’Europium et de Terbium étudiés
dans ce chapitre nous ont été fournis par le professeur Carlos Platas-Iglesias du « département
de Chimie Fondamentale de l’université de Coruña ». La structure des ligands est la suivante:
:
N
N
N
N N
OHOHOOC
HOOC
COOH
X
L1 : H4do3a-pic: X = H
L2 : H4do3a-pic: X = OMe
Figure 3. Structures des ligands L1 et L
2.
1. Préparation des solutions.
Les solutions de ligands et de leurs complexes ont été préparées dans un tampon aqueux
(TRIS/HCl pH = 7,0; [TRIS] = 10-2
M). Les solutions mères de complexes d’Europium et de
Terbium correspondant aux ligands L1 et L
2 ont été préparées à la concentration de 2 x10
-4 M.
2. Spectrophotométrie d’absorption UV-visible.
Les propriétés spectrophotométriques des ligands L1 et L
2 ainsi que de leurs complexes
d’Europium et de Terbium ont été mesurées à l’aide d’un spectrophotomètre UV-Visible
Analytic Jena SPECORD 205.
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
142
a. Spectroscopie d’absorption UV-visible des ligands.
La Figure 4 illustre les spectres d’absorption UV-visible des ligands L1 et L
2.
Figure 4 : Spectres UV-Visible des ligands L1 et L
2
([L1] = [L
2] = 2,0 x 10
-4 M) dans l’eau (pH = 7,0 ; TRIS/HCl, 0,01 M)
Les maxima d’absorption des ligands L1 et L
2 se situent respectivement à 270 nm (Ɛ =
8910 M-1
.cm-1
) et 252 nm (Ɛ = 9890 M-1
.cm-1
) correspondant aux transitions π--> π* centrées
sur la pyridine.
b. Spectroscopie d’absorption UV-Visible des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
.
Les spectres d’absorption des complexes d’europium et de Terbium ont été également
mesurés, ils sont représentés sur la Figure 5.
L1
L2
λ = 270 nm
Ɛ = 8910 M-1.cm-1
λ = 252 nm
Ɛ = 9890 M-1.cm-1
Epaulement
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
143
Figure 5 : Spectres UV-Visible des complexes d’Europium et de Terbium
dans l’eau (pH = 7,0 ; TRIS/HCl, 0,01 M).
EuL1
EuL2
λ = 275 nm
Ɛ = 3050 M-1.cm-1
λ = 271 nm
Ɛ = 2500 M-1.cm-1
λ = 242 nm
Ɛ = 4390 M-1.cm-1
λ = 275 nm
Ɛ = 3540 M-1.cm-1
λ = 276 nm
Ɛ = 1600 M-1.cm-1
λ = 242 nm
Ɛ = 3740 M-1.cm-1
TbL2
TbL1
[C]=1,71 x 10-5 M
[C]=1,84 x 10-5 M
[C]=1,97 x 10-5 M
[C]=2,04 x 10-5 M
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
144
Comme le représente la Figure 5, ci-dessus les complexes d’Europium et de Terbium
présentent des maxima d’absorption centré à 275 nm, 271nm, 275 nm et 276 nm
respectivement pour EuL1, EuL
2, TbL
1 et TbL
2, attribués aux transitions optiques π --> π*
centrées sur la pyridine carboxylate. Les coefficients d’absorption molaire associés à cette
bande sont plus petits que pour le ligand libre. Ainsi, la complexation du ligand L1H avec les
cations lanthanides trivalents Eu3+
et Tb3+
conduit à un effet hypochrome (diminution du
coefficient d’absorption molaire ε).
3. Propriétés d’émission de luminescence des complexes de Eu3+
et de Tb3+
a. Spectres d’émission.
Les spectres d’émission ont été mesurés à l’aide d’un fluorimètre de type Fluoromax 3
(Horiba Jobin Yvon). Les spectres d’émission des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
en solution
aqueuse (pH = 7,0), TRIS/HCl, [TRIS] = 10-2
M) sont représentés sur la Figure 6.
EuL1
EuL2
Suite de la figure
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
145
Figure 6: Spectres d’émission des complexes d’Europium et de Terbium.
(λexc = 275 nm) dans l’eau (pH = 7,0 ; TRIS/HCl, 10-2
M)
L’excitation directe des transitions électroniques des cations lanthanides trivalents Eu3+
et Tb3+
est difficile du fait des transitions optiques interdites (orbitales 4f). En revanche, après
complexation de ces cations au ligand L1H, la luminescence dans la région visible est
rapidement observée en solution à température ambiante et ce, grâce à l’effet d’antenne fourni
par les unités pyridine. Un tel comportement est indicatif d’un transfert d’énergie efficace des
groupements chromophores des ligands vers les états émissifs du métal complexé. Cela a par
ailleurs été confirmé par les spectres d’excitation (spectres représentant les variations de
l’intensité de fluorescence, en fonction de la longueur d’onde d’excitation (λexc), pour une
longueur d’onde d’émission fixe. Les spectres d’excitation (Figure 7) sont similaires aux
spectres d’absorption de l’antenne pyridine complexée, témoignant clairement que les cations
Ln3+
sont excités par les états singulet/triplet de la pyridine.
TbL2
TbL1
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
146
b. Spectres d’excitation.
Figure 7: Spectres d’excitation des complexes d’Europium et de Terbium.
dans l’eau (pH = 7,0 ; TRIS/HCl, 0,01 M)
EuL1
EuL2
TbL2
TbL1
λem = 616 nm
λem = 616 nm
λem = 551 nm
λem = 551 nm
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
147
a. Temps de vie des complexes d’Eu3+
et de Tb3+
.
Figure 8: Temps de vie des complexes d’Europium et de Terbium
dans H2O, D2O et TRIS.
TbL2
TbL1
EuL1
EuL2
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
148
La mesure de la décroissance de l’intensité d’émission en fonction du temps montre que
pour les complexes d’Europium et de Terbium, la décroissance est mono-exponentielle,
suggérant l’existence d’une seule espèce en solution. Les temps de vie mesurés en solution
aqueuse pour les complexes d’Europium et de Terbium ont été calculés. Le Tableau 2
regroupe les temps de vie des différents complexes de lanthanides mesurés dans l’eau pure
(H2O) et l’eau lourde (D2O). Par ailleurs, le nombre de molécules d’eau en première sphère de
coordination du lanthanide a été calculé en utilisant les équations (2) et (3).
Ln3+
ƮH2O
(ms)
ƮD2O
(ms)
ƮTRIS
(ms) qH2O (± 0,5)
Eu3+
(L1)
Eu3+
(L2)
1,06
1,13
2,15
2,08
1.20
1.10
0,3
0,2
Tb3+
(L1)
Tb3+
(L2)
2,90
2,89
3,49
3,74
3.22
3.00
0
0,1
Tableau 2. Temps de vie de luminescence des complexes dans l’eau pure (H2O),
l’eau lourde (D2O) et TRIS, et nombre de molécules d’eau en première
sphère de coordination des lanthanides.
b. Rendements quantiques de luminescence des complexes d’Eu3+
et de
Tb3+
Compte tenu d’une émission des ions lanthanides Eu3+
et Tb3+
sur une gamme spectrale
différente (région du rouge pour l’Europium et du vert pour le Terbium), les références
utilisées pour déterminer les rendements quantiques sont différents. La référence utilisée pour
l’Europium est le [Ru(bpy)3]Cl2 dans l’eau non dégazée (Ф= 2,8 %)10
. Pour le Terbium, la
référence utilisée est la rhodamine 6G dans ce même solvant (Ф= 76 %)11
.
Dans l’eau pure, les complexes de lanthanides affichent relativement de bonnes
propriétés de luminescence bien que renfermant deux molécules d’eau en première sphère de
coordination du métal complexé. En effet, les rendements quantiques déterminés sont de 24%
et 9% respectivement pour EuL1
et EuL2 et de 56% et 58% respectivement pour TbL
1 et
TbL2.
IX. Discussion
Les spectres d’absorption UV-Visible des complexes LnL1 (Ln = Eu ou Tb) formés
montrent une large bande d’absorption à λ = 275 nm correspondant aux transitions π-π*
centrées sur les pyridiles carboxylates13,14,15
. L’introduction du groupement méthoxy en
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
149
position para de la pyridine entraîne un changement radical du spectre d’absorption (LnL2)
caractérisée par une très forte bande d’absorption apparaissant aux hautes énergies (Figure 6).
L’introduction du groupement électro-donneur est probablement à l’origine d’une
contribution plus importante des transitions n → π*, le spectre final affiche deux épaulements
à 242 et 276 nm.
L’excitation des complexes dans les bandes d’absorption UV, est suivie d’une émission
caractéristique des ions lanthanides.16
Les spectres d’émissions des complexes d’Europium
sont composés de cinq régions correspondant aux transitions 5D0 →
7FJ à 578 nm, de 585 à
603 nm, de 604 à 637 nm, de 646 à 658 nm et de 673 à 712 nm respectivement pour J = 0 à 4.
Les spectres d’excitation des complexes d’Europium à la longueur d’onde d’émission de 616
nm correspondent parfaitement aux spectres d’absorption, attestant ainsi d’un effet d’antenne
en raison du transfert d’énergie du ligand vers le cation lanthanide.6,17
On remarque aussi que
les spectres d’émission des deux complexes d’Europium sont très similaires entraînant des
environnements de coordination presque identiques. De même les spectres d’émission des
complexes de Terbium (Figure 6) sont composés des transitions caractéristiques 5D4 →
7FJ
avec des maximums à 489, 542, 586 et 620 nm pour J = 6 à 3 respectivement. Des bandes
d’émission plus faibles peuvent être également observées autour de 652, 669 et 681 nm pour J
= 2 à 0 respectivement.
Les durées de vie de luminescence mono-exponentielles des complexes d’Europium et
de Terbium sont en accord, avec la présence d’une seule espèce émettant en solution. Quelque
soit le solvant (tampon = H2O, D2O, TRIS) les temps de vie mesurés sont très longs suite à
une excellente protection des cations lanthanides vis-à-vis des molécules d’eau environnantes.
En utilisant la méthode développée par Horrocks et d’autres chercheurs4,8,18
(équation 3) il a
été possible d’estimer le nombre d’hydratation à partir des temps de vie dans l’eau et l’eau
lourde. Les résultats obtenus montrent un nombre d’hydratation proche de zéro pour tous les
complexes. Ceci est en très bon accord avec une sphère de coordination saturée par les 9
hétéroatomes du ligand (4 atomes N de la structure cyclène, 4 atomes O des fonctions
carboxylates et un atome N de la pyridine) comme observé pour une structure similaire du
ligand dans lequel le groupement carboxy-pyridine a été remplacé par un phénantroline.19
L’ensemble des rendements quantiques des complexes de Terbium sont très bons et
restent pratiquement inchangés par la présence du substituant méthoxy. En revanche la
fonctionnalisation par le méthoxy a eu un impact très important sur les rendements quantiques
de luminescence des complexes d’Europium qui a chuté de 24% pour EuL1 à 9% pour EuL
2.
A la suite des relations développées par Werts et al 20
il a été possible de calculer les
rendements quantiques de luminescence centrés sur le métal pour les complexes d’Europium
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
150
(ФEu) à partir des spectres d’émission. Selon ce traitement la durée de vie radiative de
l’Europium, R, peut être calculée à partir de l’équation (7) où Itot et IMD sont respectivement
la surface totale du spectre d’émission corrigé et celle de la transition 5D0 →
7F1 , n est
l’indice de réfraction du milieu et AMD,0 est la probabilité d’émission de cette dernière
transition théoriquement égale à 14,65 S-1
.
1 / R = AMD,0 . n3 (Itot / IMD ) (7)
Les valeurs de R égales à 5,28 et 5,36 ms sont respectivement obtenues pour EuL1 et
EuL2 qui sont en bon accord avec d’autres valeurs rapportées dans la littérature pour des
complexes d’Europium solubles dans l’eau.19,21
Connaissant R, ФEu peut être calculé en
utilisant l’équation (8) conduisant à 23 et 21% pour EuL1 et EuL
2 respectivement.
Eu = obs / R (8)
Notons que les valeurs des deux R et Eu sont très proches pour les deux complexes
reflétant des environnements de coordination similaires pour EuIII
dans les deux systèmes.
Enfin, l’efficacité de sensibilisation, ɳsens, correspondant à la capacité du ligand à
transférer de l’énergie vers le cation d’Europium peut être obtenue en utilisant l’équation (9).
ov = Eu x ɳsens (9)
Où obs est la durée de luminescence mesurée et ov est le rendement quantique global
de luminescence, tous les deux obtenus à partir des mesures spectroscopiques décrites ci-
dessus. Pour EuL1, l’efficacité de sensibilisation est quantitative moyennant l’incertitude
expérimentale, et l’ensemble de la luminescence est régi par l’efficacité de la luminescence
centré sur le métal. En revanche, l’introduction du groupe méthoxy entraîne une chute
spectaculaire de l’efficacité de sensibilisation. Ce phénomène a déjà été observé dans le cas
des complexes d’Europium de l'acide 2,6-dipicolinique.22
X. Conclusion
Les études de luminescence des complexes d’Europium et de Terbium réalisées dans
cette partie montrent que :
Les temps de vie des complexes d’europium et de terbium sont très longs se traduisant
par une protection des cations lanthanides par des molécules d’eau environnantes.
La sphère de coordination est saturée par les 9 hétéroatomes du ligand et donc ce
système n’est pas bon pour la détection d’anions et de cations.
Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
151
La présence du substituant méthoxy affaiblit le rendement quantique du complexe
d’europium ce qui n’a pas été observé avec les complexes de terbium.
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Chapitre 4 : Complexation des Lanthanides
153
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Consequence on the Design of Bioprobes " Gassner, A.-L.; Duhot, C.; Bünzli, J.-C. G.; Chauvin, A.-S.
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Conclusion Générale
Conclusion Générale
154
Conclusion générale :
Les calix[4]arènes synthétisés (L1, L
2 et L
3) nous ont permis de faire des études (extraction
liquide-liquide et propriétés de coordination) pour la complexation de cations métalliques
(Cd2+
, Cu2+
, Hg2+
et Zn2+
).
L’extraction liquide-liquide a montré que le ligand L1 est sélectif pour l’ion mercurique, les
ligands L2 et L
3 extraient simultanément les ions cuivrique et mercurique, la taille de la
couronne à base de soufre joue un rôle important sur les taux d’extraction.
Les études physico-chimiques ont montré des complexes mononucléaires stables avec le
cation mercurique.
Ces stabilités sont plus faibles dans le cas des autres cations considérés dans ce travail.
En ce qui concerne la complexation des Lanthanides par des ligands à base de cyclènes
fonctionnalisés par des carboxylates, les études ont montré que la sphère de coordination est
saturée par les 9 hétéroatomes du ligand , ce système n’est pas bon pour la détection d’anions
et de cations.
Annexes
Annexe
155
1. Le logiciel Specfit
Le programme Specfit utilise l'analyse factorielle pour réduire le nombre de données
expérimentales et extraire les valeurs propres principales avant d'ajuster les valeurs des
spectres électroniques et des constantes de stabilité des espèces correspondantes à l'aide de
l'algorithme de Marquardt. Les données expérimentales consistent en un ensemble de i
spectres mesurés à j longueurs d'onde qui peuvent être arrangés dans une matrice Y à i lignes
et j colonnes. Selon la loi de Beer-Lambert, pour un système à n espèces absorbantes, Y peut
se décomposer en un produit d'une matrice de concentrations C de dimension (i n) et d'une
matrice de coefficients d'extinction molaire E (j n). Cependant, en raison du bruit et des
erreurs expérimentales, cette décomposition ne présente pas exactement Y. La matrice des
résidus R, définie par l'équation [24], doit être minimisée par des procédures d'ajustement afin
de déterminer de façon optimale les matrices C et E. Pour cela, on utilise comme modèle une
fonction (loi d'action pour l'étude des équilibres) qui décrit les concentrations de tous les
composants du système dans la matrice C.
YACR [1]
Le nombre de données, et donc la dimension de la matrice Y, est élevé. Une analyse
factorielle est donc utilisée, pour réduire le nombre de données à ajuster. Par une
décomposition en valeur singulière, la matrice Y est décomposée en un produit de trois
matrices, U, S et V :
VSUY [2]
La matrice U (i n) est formée des vecteurs propres de la matrice YYt et V (n j) par
ceux de la matrice YtY. Les colonnes de la matrice U et les lignes de la matrice V sont
orthonormales : UtU = VV
t = I (matrice identité). S (n n) est une matrice diagonale dont les
valeurs singulières sont les racines carrées des valeurs propres de la matrice YtY ou YY
t.
L'analyse factorielle consiste à suivre les variations du rang de la matrice Y au cours
du titrage. L'apparition d'une nouvelle espèce absorbante se traduit par l'augmentation d'une
unité du nombre de vecteurs propres, lorsque l'absorbance n'est pas une combinaison linéaire
des absorbances des espèces déjà présentes. La matrice des données expérimentales est alors
réduite au nombre minimum de points nécessaires pour recalculer les données initiales à l'aide
Annexe
156
de la matrice réduite aux vecteurs propres. Les données retenues sont ensuite normalisées par
rapport à la concentration totale du mélange. Le calcul des absorbances se fait à partir des
courbes normalisées et des données initiales par régression non linéaire. Puis, les
concentrations sont ajustées à partir de ces absorbances calculées et des données initiales,
toujours par régression non linéaire. La convergence est vérifiée de façon classique à partir de
la somme du carré des écarts des erreurs.
2. Spectres RMN
a) Spectre H1RMN du 1,3-dichloro-éthoxy-calix[4]arène
Annexe
157
b) Spectre H1RMN du 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-couronne-6
Annexe
158
c) Spectre H1RMN du 1,3-di-hydroxy-calix[4]arène-mono-thia-éther-couronne-5
Annexe
159
d) Spectre H1RMN du 1,3-dihydroxy-2,4-diéthyl dithiophosphate calix[4]arène