19
RELANCE ECO-SOLIDAIRE Emplois Emplois verts: verts: j’espère! j’espère! N°12 • BIMENSUEL • 65 ème année Sauver la planète en sauvant l’emploi et inversement: c’est un peu l’idée des «emplois verts». Pour réduire les émissions de carbone, il faudra produire autre chose et autrement. Donc développer une série de secteurs qui vont dans le sens de la réduction des énergies fossiles et des émissions de gaz à effet de serre. Le développement de ces secteurs dits «verts» a déjà créé et va surtout créer à l’avenir des emplois d’un nouveau type. Mais le «verdissement» de l’industrie traditionnelle va aussi donner lieu à des mutations, à des créations et à des destructions d’emplois. Les uns compenseront-ils les autres? Si oui, suffisam- ment? Plus fondamentalement, le consensus autour du développement durable ne masque-t-il pas des incom- préhensions à gauche sur le sort à réserver à la croissance et des conflits d’intérêts fondamentaux entre capital et travail? Toutes ces questions ont été abordées au collo- que organisé à Namur le 17 juin dernier par le Réseau intersyndical (FGTB-CSC) de sensibilisation à l’environ- nement (RISE). DOSSIER EN PAGES 8 & 9 DOSSIER EN PAGES 8 & 9 Bureau de dépôt : Charleroi X Abonnements : 02/506 82 11 Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 11 [email protected] Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles GOUVERNEMENT On attend le programme Page 3 PRÉPENSIONS Moins chères que le chômage Page 5 DANS LES PME Peut Mieux Informer Page 4 NANOTECHNOLOGIES Fascinantes ou effrayantes? Page 7 25 JUIN 2010 Éd. LIÈGE

Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

  • Upload
    fgtb

  • View
    217

  • Download
    0

Embed Size (px)

DESCRIPTION

Syndicats, le magazine de la FGTB - Emplois verts - Prépension - Gouvernement - Nanotechnologies - PME

Citation preview

Page 1: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

RELANCE ECO-SOLIDAIRE

Emplois Emplois verts: verts: j’espère!j’espère!

N°12 • BIMENSUEL • 65ème année

Sauver la planète en sauvant l’emploi et inversement: c’est un peu l’idée des «emplois verts». Pour réduire les émissions de carbone, il faudra produire autre chose et autrement. Donc développer une série de secteurs qui vont dans le sens de la réduction des énergies fossiles et des émissions de gaz à effet de serre.

Le développement de ces secteurs dits «verts» a déjà créé et va surtout créer à l’avenir des emplois d’un nouveau type. Mais le «verdissement» de l’industrie traditionnelle va aussi donner lieu à des mutations, à des créations et à des destructions d’emplois. Les uns compenseront-ils les autres? Si oui, suffi sam-ment? Plus fondamentalement, le consensus autour du développement durable ne masque-t-il pas des incom-préhensions à gauche sur le sort à réserver à la croissance et des confl its d’intérêts fondamentaux entre capital et travail? Toutes ces questions ont été abordées au collo-que organisé à Namur le 17 juin dernier par le Réseau intersyndical (FGTB-CSC) de sensibilisation à l’environ-nement (RISE).

DOSSIER EN PAGES 8 & 9DOSSIER EN PAGES 8 & 9

Bureau de dépôt : Charleroi X

Abonnements : 02/506 82 11Rédaction : 02/506 82 44 - 02/506 83 [email protected]

Ed. resp. : R. De Leeuw • Rue Haute, 42 • 1000 Bruxelles

GOUVERNEMENT

On attendle

programme

Page 3

PRÉPENSIONS

Moins chèresque le

chômage

Page 5

DANS LES PME

PeutMieux

Informer

Page 4

NANOTECHNOLOGIES

Fascinantesou

effrayantes?

Page 7

25 JUIN 2010 • Éd. LIÈGE

Page 2: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

Heures d’ouverture du SETCa Namur durant les congés scolaires

Le BW devant la RTBFLe 11 juin, plus de 250 militants de la FGTB se sont réunis devant la RTBF afi n d’interpeller les prési-dents de partis francophones sur la nécessité d’un moratoire dans les sanctions du plan d’accompa-gnement des chômeurs. Le Brabant wallon était bien présent.

On reconnaitra sur la photo no-tamment Jean-Richard DEGROOTE, président de la régionale, ainsi que divers militants.

Le Bol de l’Espoir

Le Setca et la Centrale Générale de Namur ont décidé de rallier leur force afi n d’aider les plus démunis.

Tous les vendredis d’octobre à fi n avril, nous allons inviter les personnes en situation de détresse, de précarité à venir déguster un bol de soupe au refuge «Les sauvernias» (chaussée de Liège à Jambes).

Mais nous ne ferons pas «que» donner un bol de soupe, nous voulons aider ces personnes démunies à sortir de leur situation délicate; c’est pourquoi, nous avons comme projet de créer des ateliers de lecture et d’écriture, d’organiser de mini-débat afi n qu’ils puissent s’exprimer li-brement, mais n’étant pas des assistants sociaux, nous les orienterons aussi vers des ASBL de confi ance afi n d’enfi n voir le bout du tunnel.

Pour fi nancer le démarrage de cette association, nous organisons un barbecue le 21 août à l’école de Basse Enhaive rue MIchiel,10 à 5100 Jam-bes.Vous souhaitez nous rejoindre, donner un coup de main, réserver un repas???? Formez le 0477/221187.

istockphoto.com/ james steidl

«Découvertes Horizons» ensemble (re)construisons notre avenir!

Module de formation à Auvelais

Le chômage vous laisse sans repère et sans perspective?! Vous hésitez entre vous former et rechercher de l’emploi? Vous ne savez pas où, ni dans quel secteur chercher ou encore, vous n’êtes pas sûr que le métier de vos rêves est fait pour vous.

Alors rendez vous en «Découvertes Horizons»! Nous vous proposons une formation interactive centrée sur vous, vos besoins et vos compétences. Durant 24 jours, nous vous proposons de faire un chemin qui vous amènera, en toute convivialité, à découvrir vos atouts et vous mettre en route vers un projet qui vous convient. Au programme, vous ferez le point sur vos expériences, sur vos qualités, vous produirez un CV effi cace mais maitriserez aussi plus largement la communication… De plus, vous pourrez découvrir via une brève période de stages la réalité en entreprise. Après ces 24 jours vous repartirez avec un plan d’action concret répondant à vos questions sur que faire et comment faire pour décrocher un emploi.

La prochaine formation «Découvertes Horizons» se déroulera à Auvelais (à 2 minutes de la gare) et débu-tera le 2 septembre. Mais attention, les inscriptions seront clôturées en Juillet et le groupe est limité à 14 personnes! Prenez rendez-vous avec notre équipe pour obtenir tous les détails. AFICo: rue Dewez 40-42, 5000 Namur. Téléphone 081/649.952 ou encore par mail marie.delcomminette@afi co.be ou christine.mahiels@afi co.be

La formation est ouverte à tout demandeur d’emploi inoccupé désireux de se remettre en projet. Ce module est soutenu par le Forem, dans le cadre de «l’appel à projet 5». Dès lors, durant le module, vous serez couvert par un contrat qui vous garantit le remboursement de vos frais de déplacements, une intervention dans les frais de garderie et une intervention d’un euro (brut) de l’heure. Pour faciliter la participation de tout un chacun, il n’y pas de cours les mercredis, ni durant les congés scolaires.

Voici ce qu’en dit un de nos participants: «Au début le fait de parler de soi devant un groupe est parfois diffi cile, au fi l du temps, on se connait mieux, on est plus sûr de nous»

Ou encore une autre citation de Charles F. Kettering que l’équipe associe à la formation: «Je m’intéresse à l’avenir parce que c’est là que je vais passer le reste de ma vie».

01/07/2010 - 31/08/2010

Lundi, mardi et jeudi de 8h30 à 12h30 et de 13h30 à 15h30Mercredi et vendredi de 8h30 à 12h30Pas de permanence téléphonique l’après-midi

La permanence juridique du mercredi de 16h à 18h n’a pas lieu durant les congés scolaires.En raison de la Fête de l’Assomption du 15 août, le SETCa Namur sera fermé le lundi 16 août 2010 toute la journée.

POUR RAISON EXCEPTIONNELLE, NOS BU-REAUX SERONT ÉGALEMENT FERMÉS LES 26 ET 27 AOÛT 2010 TOUTE LA JOURNÉE.

Toute l’équipe du SETCa vous souhaite d’excellentes vacances.

NAMUR

BRABANT WALLON

LUXEMBOURG

Comme tous les ans, nous vous informons qu’à partir du jeudi 1er juillet et jusqu’au mardi 31 août inclus, nos bureaux seront ouverts tous les jours

de 8h30 à 12h00 et de 13h30 à 15h00 (au lieu de 16h30).

Sauf les mardi et vendredi après-midi où nous travaillons à bureaux fermés.

La permanence que nous tenons le mercredi soir n’aura pas lieu et reprendra en septembre.

Centrale Générale

F.G.T.B. Luxembourg

HORAIRE D’ÉTÉ - rappel

Nous vous rappelons les horaires d’ouverture de nos bureaux de Libramont et d’Arlon en juillet et août.

Les bureaux sont ouverts durant la période du 2 juillet au 31 août:

du lundi au jeudi de 8 h à 12 h et de 12 h 30 à 16 heuresle vendredi jusque midi.

Horaire d’été Rue Dewez 2ème étage

Page 3: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

BRUXELLES2 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

Réagis: un groupe de militants en action

Il y a 65 ans les alliés gagnaient la seconde guerre mondiale aidés des résistants.Le 08 mai 1945 la guerre était finie en Europe. La démocratie était rétablie et le totalitarisme écrasé. Les camps de concen-tration et d’extermination sont libérés.L’économie devait reprendre; les forces de gauche étaient for-tes et composées principalement d’anciens résistants armés.Le capitalisme voulait dicter sa loi sur la relance. C’était sans compter sur la force et le système d’organisation de nos ré-sistants qui se sont battus pour créer d’autres conditions so-ciales.De nombreuses grèves et manifestations parfois meurtrières eurent lieux. De leur détermination, il nous reste les droits so-ciaux que nous connaissons.

Soixante cinq ans plus tard, l’extrême droite est une force po-litique presque « normale » et le capitalisme, détricote lente-ment mais sûrement nos conquêtes sociales.Il nous appartient donc à nous, travailleurs, de devenir des ac-teurs sociaux et de reprendre le flambeau de nos aïeux.Faisons du 08 mai une date symbolique de lutte.Redevenons ces résistants acharnés à défendre nos droits et àentraver la marche du capitalisme et des idées totalitaires.Définissons ensemble un Programme de Résistance Européen visant à :- combattre le racisme, l’intolérance et les injustices sociales ;- maintenir le respect des Droits de l’Homme et de la dignitéhumaine ;- nous réapproprier les espaces de communication et d’infor-mation (média).

Plus que jamais, à ceux et celles qui font l’avenir, nous voulons dire avec force et conviction que Ré-agir, c’est résister et ré-sister c’est Ré-agir !

8 MAI une date symbolique de lutte

Le groupe de travail Réagis, composé de militants de la FGTB de Bruxelles, a lancé, le vendredi 7 mai dernier, sa 1ère journée d’action «In memoriam David Lachman». Une distribution de tracts devant la gare Centrale a voulu sensibiliser le grand public aux dangers de l’extrême droite. Un forum syndical, axé sur la valeur symbolique du 8 mai 1945 comme date commémorative de lutte, a rassemblé quelque 70 militants. Cette 1ère action est le résultat des réflexions et de la motivation du groupe. En voici les grandes lignes.

Qui sont-ils?Le groupe est constitué de tra-vailleurs et militants de la FGTB de Bruxelles qui se sont rencontrés à la suite des différents voyages d’étude à Auschwitz organisés par la Fondation du même nom.Tous ont été fortement marqués par la confrontation avec ce que peut devenir une société lorsqu’elle bascule dans un système totali-taire, qu’elle pratique la suppres-sion des droits fondamentaux, la discrimination, l’emprisonnement arbitraire, la torture, le crime, la déshumanisation de l’individu, l’élimination des plus faibles ou de groupes désignés et qu’elle tente de contrôler les esprits. Convaincus de la nécessité d’agir sur le présent en intégrant les en-seignements des survivants des camps et des résistants, ils ont dé-cidé qu’il fallait impérativement RÉ-agir.

Quel message?Le groupe souhaitait mettre en avant l’idée que les plus grandes conquêtes sociales, dont nous som-mes les héritiers, n’ont pu être mi-ses en œuvre après l’écrasement des régimes fascistes et nazis que par la force et la détermination d’hommes et de femmes, souvent issus de la résistance, à reconstruire une société plus juste et plus éga-litaire, sur les ruines d’une société qui fut réduite à la guerre de tous contre tous. La motivation n’est pas d’idéaliser un passé mais d’en ex-traire les enseignements qui nous permettraient de ne pas retomber

dans les mêmes pièges et les mê-mes logiques destructrices.A la veille des élections fédérales, ce message semblait avoir d’autant plus de force que les enjeux élec-toraux sont déterminants pour la préservation de la solidarité entre travailleurs des différentes régions du pays…

Le forum syndicalIl consacra avec équilibre des mo-ments d’émotion et de réfl exion. En ouverture du forum, un hom-mage fut rendu à David Lachman, résistant déporté dans les camps d’Auschwitz-Birkenau, décédé il y a un peu plus d’un an. Une séquence réalisée par le groupe et illustra la commémoration en compagnie de son épouse et de ses amis. Plus tard, en présence du Secrétaire général de la FGTB de Bruxelles, Philippe Van Muylder, un autre hommage fut rendu, en leur présence, à la camarade Lydia Chagoll, survi-vante des camps japonais, artiste aux talents multiples (danseuse, chorégraphe, réalisatrice et écri-vaine) et militante très active, ainsi qu’au camarade Jacques De Backer, membre actif du groupe et militant syndical depuis plus de 50 ans.Entre ces moments d’émotion et d’interpellation, des interventions plus réfl exives ont été menées magistralement par Yannis Tha-nassekos, Président de la Fonda-tion Auschwitz en tandem avec le camarade Baudouin Ferrant, Secrétaire permanent de la Cen-trale Alimentation et fondateur du groupe Réagis (anciennement

nommé groupe Liberté et Toléran-ce) sur les logiques actuelles de déshumanisation opérées contre les travailleurs tant à l’intérieur qu’en dehors des entreprises. Filip De Bodt, coordinateur du centre de jeunesse T’Uilekot basé à Herzele et analyste des partis d’extrême droite en Flandre, a entamé la deuxième partie de la réfl exion.La diffi culté rencontrée par les militants qui luttent contre l’ex-trême-droite est de pouvoir dé-construire leurs discours «coups de poing» ou hermétiques comme par exemple «les droits collectifs non exigibles individuellement», concept qui signifi e en réalité la volonté de supprimer les conven-tions collectives de travail et d’y opposer une explication puis une contre-argumentation, forcément beaucoup plus longues, parce que plus nuancées. Un accent tout par-ticulier fut mis sur les dimensions cachées de leurs programmes par-ticulièrement inégalitaires (salaire liés aux résultats de l’entreprise, interdiction pour les non-Belges d’être candidat aux élections socia-les, remplacement de la progressi-vité de l’impôt par un taux unique, …), antisociaux (suppression des droits collectifs comme les CCT et la sécurité sociale, interdiction des grèves, des syndicats et des mu-tualités, limitation du chômage avec un contrôle biométrique des chômeurs, réduction drastique des services publics,…) et rétrogrades (interdiction de l’avortement, re-tour des femmes au foyer, …).

Quel lien entre ces deux thè-mes?La mise en œuvre de ce type de programme politique pourrait, en donnant les pleins pouvoirs aux entreprises privées pour leur permettre d’atteindre les profi ts attendus, mener à une plus grande insécurité sociale par le creuse-ment des inégalités mais aussi une pression de travail beaucoup plus dure et plus forte pour les tra-vailleurs qui sont dans l’entreprise. La guerre de tous contre tous. Nous en avons actuellement un aperçu mais ce n’est là qu’une entrée en

matière. Pour ne pas sombrer dans la culture du défaitisme, il faudra ouvrir très grande notre «fabrique de l’avenir».C’est pourquoi le groupe envisage de réitérer cette expé-rience et propose que le 8 mai devienne une date symbolique de lutte s’inscrivant dans un cadre d’action plus large.

Page 4: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

MOUSCRON - COMINES - ESTAIMPUISCENTRE

TOURNAI - ATH - LESSINES

Mouscron: horaires d’étéValables du 1er juillet au 31 août

A Mouscron (056.85.33.33); Dottignies (056.48.46.70) et Herseaux (056.33.30.72):

- Le matin de 8h30 à 12 les lundis, mardis, jeudis et vendredis;- L’après-midi de 13h00 à 17h00 les mercredis (sauf à Herseaux

remplacé par le jeudi de 13h00 à 16h00); - La permanence du samedi matin est suspendue durant juillet

et août.

A Comines (056.55.61.52) le matin de 8h30 à 12 les lundis et mer-credis; l’après midi de 13h00 à 16h 00 les mardis et jeudisAu Bizet (056.58.81.69) le matin de 8h30 à 12h00 les mardis, jeudis et vendredis; l’après-midi de 13h00 à 17h00 les mercredis.A Estaimpuis (056.33.71.26) les mercredis 7 & 28 juillet; 4 & 25 août de 13h00 à 17h00.

La REGIONALE FGTB DE MOUSCRON-COMINES-ESTAIMPUIS

et ses CENTRALES PROFESSIONNELLES REGIONALES

sont endeuillées par le décès de leur ancien Secrétaire Régional FGTB

le Camarade ANDRE DEN HAERYNCK

Comptable de la Régionale de 1948 à 1970,Secrétaire Régional FGTB de 1971 à 1990, il est décédé le 11 juin 2010 à l’âge de 79 ans.

L’intimité demandée par ses dernières volontés ainsi que par sa famille est respectée par l’ensemble des Camarades, Militants et Permanents FGTB.

Par cet avis, nous présentons nos sincères condoléances à son épouse et les siens.

Information de la Centrale Générale FGTBde Tournai – Ath – Lessines• Nos bureaux sis avenue de Mai-

re 134 à Tournai seront fermés le vendredi 02 juillet 2010 et les 20 et 21 juillet 2010.

• Pendant les mois de juillet et août, nos bureaux seront ouverts de 08h30 à 12h00 et de 13h00 à

16h00.• Les permanences extérieures

(Ath, Lessines, Leuze, Basècles et Péruwelz) sont également sus-pendues en juillet et août.

Pendant la période de vacances,

nous restons à votre disposition en cas de problème, par téléphone au 069/66.94.20 ou en nos bu-reaux (avenue de Maire 134 à Tournai) de 08h30 à 12h00 et de 13h00 à 16h00.

Avis aux affi lié(e)s du SETCa Wallonie PicardeLe SETCa Wallonie Picarde informe ses affilié(e)s que les bureaux de MOUSCRON seront fermés du lundi 9 août au vendredi 27 août 2010 inclus.

Une permanence juridique sera cependant assurée durant cette pé-riode: Le mardi 10: de 8h30 à 12h30Le jeudi 12: de 13h30 à 17h30Le mardi 17: de 8h30 à 12h30Le jeudi 19: de 13h30 à 17h30Le mardi 24: de 8h30 à 12h30Le jeudi 26: de 13h30 à 17h30

Les affi lié(e)s de Mouscron peuvent contacter nos bureaux de Tournai, Rue Roc St-Nicaise 4 soit:- par téléphone au 069/89.06.56;- par fax au 069/89.06.59;- par mail: [email protected].

Le SETCa Wallonie Picarde informe ses affilié(e)s que les bureaux de ATH seront fermés du jeudi 15 juillet au jeudi 12 août 2010 inclus.

Nos bureaux de Tournai restent cependant à votre disposition soit: - par téléphone au 069/89.06.56;- par fax au 069/89.06.59;- par mail: [email protected];- en nos locaux Rue Roc St-Nicaise 4 / 7500 TOURNAI.

Page 5: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

RÉGIONS2 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

Des magasins de proximitéDes prix attractifs

Des produits régionauxDes emplois de qualité

Blegny13, Rue de l’Institut,4670 BlegnyTél. : 04/370.63.78

Cheratte37, rue aux Communes,4602 CheratteTél. : 04/362.28.92

LixheRue de Liège, 614600 LixheTél : 04/374.09.28

Ouverture du lundi au vendredi de 08h00 à 19h00 et le samedi de 08h00 à 13h00

NOUVEAU !!!Ouverture d’un magasin

CPopulaire

à Lixhe !!!(Rue de Liège, 61)

dès le 29 juin

LIÈGE - HUY - WAREMME

VERVIERS

Offre d’emploi pour un(e) juriste

La FGTB de Verviers recrute, pour son Offi ce de Droit Social, un(e) juriste pour un contrat à durée indéterminée.

Fonction• Accueil des affi liés concernant toutes les questions, tous les litiges relevant du

droit social• Analyse des questions et conseils• Prise en charge des litiges, intervention auprès des acteurs externes aux litiges• Représentation des affi liés devant les juridictions de travail (article 728, § 3 du CJ)

Profi lLa candidate/le candidat sera porteur d’un master en droit et aura de préférence, une expérience au Barreau. La connaissance de l’allemand est un atout.

Votre CV, accompagné d’une lettre de motivation, est à adresser avant le 31 juillet 2010 à l’attention de:

Monsieur Daniel RICHARDSecrétaire Régional InterprofessionnelPont aux Lions, 23/3 4800 VERVIERS

Ou par email à [email protected]

La Boutique de Droitde la FGTB Liège-Huy-Waremme

Sera fermée pour vacances annuelles du 15 juillet au 12 août

La repise des permanences sera assurée dès le jeudi 19 août 2010

Déplacement à la fête de l’Humanité

Pour la troisième année consécutive, l’Union Liégeoise pour la Défense de la Paix organise un déplacement à La 80ème Fête de l’Humanité à Paris

Cette fête est un lieu unique de solidarité, qui mêle concerts et débats, animations culturelles et échanges, théâtre, exposi-tions et rencontres avec des exposants du monde entier. Trois jours de concerts, débats, théâtres, expositions, attractions, foires aux livres, cinémas, sports...

Aperçu de la programmation:• The Prodigy • Jacques Dutronc • Alain

Souchon • Caravan Palace • Raggasonic • Danakil • Madness • L’ensemble de cuivres de l’Orchestre Philharmonique de radio France • Agnès Bihl et invités • Juan Rozoff • Dee Nasty • Volo

Quand? Départ le samedi 11 septembre 2010 à 7h30, place Saint-Paul à 4000 LiègeRetour le dimanche 12 septembre 2010 vers minuit

Prix? 100 euros (sur base d’une chambre double) incluant le transport en car, 1 nuit d’hôtel, le petit déjeuner, et le pass d’entrée au festival pour les 2 joursRéservations obligatoires et effectives dès versement au compte:

ULDP 634-3529601-37Communication: noms complets des parti-cipants + Huma 2010

Date limite des réservations: le 28 juillet 2010!!!

Site de la Fête 2010: http://www.humanite.fr/fete.html

Contact pour infos supplémentaires: ULDP – Alice [email protected] – 04/221.95.86

Page 6: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 3ACTUALITÉS

> EDITO

On jugera sur piècesMême si les sondages étaient pour une fois plus ou moins dans le bon, le résultat des élections du 13 juin a surpris tout le monde par l’ampleur de la recomposition – ou la décomposition, selon le point de vue - du paysage politique. On peut certes se féliciter que la gauche en Wallonie sorte renforcée du scrutin et que la famille socialiste se retrouve après 20 ans à nouveau la première famille politique du pays malgré la perte d’un siège pour le SP.a. Le statu quo des Verts francophones et le gain d’un siège pour les verts fl amands de Groen!, ainsi que les gains des petits partis de gauche ont donc consolidé la gauche en général. On ne se plaindra pas non plus du fait que la famille libérale ait mordu la poussière, tant l’Open Vld au Nord, qui a provoqué la crise politique, que le MR au Sud.Mais bien entendu, cela est contrebalancé par le séisme qui a bouleversé le paysage po-litique en Flandre où la victoire de la N-VA propulse la droite nationaliste à la première place au détriment de presque tous les autres partis démocratiques, à commencer par le CD&V. Notons aussi que la Liste De Decker est quasiment balayée, ce qui, avec le recul du Vlaams Belang, parti d’extrême droite, est une bonne nouvelle.

La question que tout le monde se pose maintenant, n’est pas de savoir qui sera premier ministre, mais bien de savoir ce qu’il fera et quelle est la compatibilité entre le programme du PS, proche de nos préoccupations, et celui de la N-VA, très marqué à droite sur le plan socio-économique, et clairement séparatiste sur le plan institutionnel. Mais aussi de savoir quelle coalition viendra compléter le duo. PS et N-VA ont en effet beau avoir la main, seuls ils ne peuvent rien et ils ne représentent pas à eux seuls la majorité des électeurs. Or s’il faut en passer par une réforme institutionnelle, il faut en plus une majorité spéciale des 2/3.

Les propos rassurants des uns et des autres et les gestes de bonne volonté réciproques, permettent certes d’ouvrir le dialogue, mais pas nécessairement de le conclure à la satisfaction de tous. Et par «tous», nous pensons en particulier aux travailleurs.La distance entre les positions des uns et des autres, renforcées par le résultat des élections, nous promettent des négociations longues et diffi ciles, même si chacun à quelque part une lourde responsabilité et une obligation de résultat. Une obligation doublée d’un état d’urgence. BHV ou même la réforme des institu-tions désormais incontournable ne doit en effet pas nous faire oublier que nous pataugeons toujours dans la crise économique doublée d’un crise fi nancière et institutionnelle européenne.

Notre première priorité, en tant que syndicat représentant 1,5 million de travailleurs, est donc que l’on ne traîne pas en longueur dans la formation d’un gouvernement, car il y a du pain sur la planche pour sortir de la crise. Mais aller vite ne signifi e pas qu’il faut faire n’importe quoi.Sur le plan institutionnel, la FGTB rappelle l’absolue nécessité de maintenir au fé-déral les instruments de solidarité entre les personnes que sont la sécurité sociale, la négociation collective et le droit du travail. Il est également essentiel d’éviter la concurrence entre les travailleurs par la fi scalité.Enfi n, la FGTB ne s’inscrira pas dans un schéma d’austérité qui ferait payer une fois encore les frais de la crise aux travailleurs. C’est sur ces bases que la FGTB jugera le programme du futur Gouvernement.

Anne Demelenne Rudy De LeeuwSecrétaire générale Président

> L’ACTU

Les «abus» du crédit temps?Après avoir pleuré auprès de la Ministre de l’Emploi pour obtenir le crédit-temps de crise et le chômage économique pour les employés, mesures qui ont permis aux employeurs d’économiser un milliard d’euros en salaires, la FEB dénonce aujourd’hui les «abus» du crédit temps des + de 50 ans. Celui-ci coûte pourtant moitié moins que ce dont les employeurs ont bénéfi cié au titre des mesures anticrise (compte non tenu des 4 milliards d’intérêts notionnels et des 7 milliards d’aides soi-disant à l’emploi).

«Il n’est pas acceptable que de nombreux travailleurs de plus de 50 ans utilisent le crédit-temps pour terminer relax leur carrière en attendant leur prépension», a déclaré Pieter Timmermans, directeur général de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB), au journal De Morgen. Selon Pieter Timmermans le crédit-temps est surtout utilisé par les plus de 50 ans, et pas par les jeunes familles, à qui ce système était pourtant destiné.

En 2009, 84.874 personnes travaillaient à temps partiel dans le cadre du crédit-temps, selon le dernier rapport annuel de l’ONEM. Mais 54.093 d’entre elles (63%) ont plus de 50 ans. Au total, 33.974 hommes ont opté pour le mi-temps ou le quatre cinquième en crédit-temps. Et 28.532 avaient plus de 50 ans. Chez les femmes, la répartition entre plus et moins de 50 ans est à peu près égale.

Pieter Timmermans s’en prend à la politique inconséquente des autorités publiques. «Soyons logiques, je n’en demande pas plus», commente-t-il. «Quand on mène une politique de fi n de carrière orientée sur l’augmentation de l’âge de la pension, on ne doit pas en même temps prendre une mesure qui sert d’échappatoire.» Une solution pourrait être selon Pieter Timmermans de ne plus lier immédiatement la prépension au crédit-temps.

Contrairement à ce qu’affi rme le directeur général de la FEB, le système n’est pas que destiné aux parents. Ce dispositif donnant des facilités aux + 55 ans pour «atterrir en douceur», a été introduit en 2005 par le Pacte des Générations que la FEB a voulu et défendu. Il s’agissait alors d’alléger les conditions de travail des travailleurs âgés justement pour leur permettre de travailler plus longtemps et réduire le nombre de sorties anticipées du marché de l’emploi (notamment via l’invalidité qui couvre l’incapacité de travail de longue durée). Pourquoi la FEB tient-elle aujourd’hui le discours inverse? Où est la logique?

Les résultats des élections du 13 juinVoici les résultats des élections législatives du 13 juin exprimés en sièges à la Chambre et au Sénat.Comme on le voit ce scrutin se signale par la victoire éclatante du PS en Wallonie au détri-ment principalement du MR. L’extrême droite a disparu mais le Parti Populaire (et populiste) obtient un siège grâce à l’apparentement et vole des voix au MR.En Flandre c’est évidemment le succès de la N-VA qui marque ces élections, ramenant tous les autres partis aux alentours de 15% de l’électorat fl amand.Pour mener à bien une réforme de l’Etat, il faut une majorité spéciale, c’est-à-dire de 2/3 de chaque chambre et de la majorité simple dans chaque groupe linguistique.Compte tenu de ces impératifs, plusieurs combinaisons sont possibles, avec ou sans les libéraux. Les formules les plus citées sont l’union nationale et le Gouvernement «calque» des majorités régionales, à savoir PS-CDh-Ecolo, côté francophone; N-VA, CD&V, Spa, côté fl amand.

Amateurs de cartoons?Vous avez aimé les cartoons émaillant notre compte rendu du congrès FGTB dans Syndi-cats? La plupart sont tirés du recueil qui reprend les cartoons retenus pour notre concours «Solidarity Award».

Nous avons encore une petite centaine d’exemplaires en stock que nous offrons volon-tiers à nos lecteurs. Pour – peut-être – en recevoir un, il vous suffi t de le demander avant le 5 juillet à l’adresse mail suivante: [email protected] ou par courrier ou carte postale au Service Presse FGTB (concours), rue Haute 42, 1000 Bruxelles. Nous procéderons par tirage au sort. Les heureux élus seront avertis.

(Donnez un poisson à un homme et il mangera un jour). Apprenez-lui à pêcher… (et il mangera toute sa vie).

Dessin de Rubenl

Page 7: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

ACTUALITÉS4 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

«Il faut renforcer la pension légale par répartition»

Exonération de la redevance TV en Wallonie pour les BIM et OMNIO

Un lecteur bénéfi ciant du statut OMNIO nous signale qu’il a reçu une invitation à payer sa redevance TV pour 2010 malgré l’exoné-ration à laquelle son statut lui donne droit.

Il faut savoir en effet que depuis le 1er janvier 2009, les personnes bénéfi ciant du statut OMNIO ou BIM (ex VIPO) sont exonérés de cette redevance.

En principe, ces catégories BIM et OMNIO ne doivent faire aucune démarche pour obtenir l’exonération. Le service de la Région wal-lonne est censé recevoir les informations par l’intermédiaire de la Banque Carrefour de la Sécurité Sociale. Dans les faits, il semble que les informations ne suivent pas.

Les mutuelles conseillent de ne pas payer et d’attendre le docu-ment de la Région Wallonne confi rmant l’exonération. De même, les remboursements de redevances indues devrait se faire de manière automatique.

En cas de rappel, on peut toujours envoyer une attestation de la mutuelle au Service Radio- Télévision Redevances de la Région wallonne, Avenue Gouverneur Bovesse, 29 5100 Jambes Tél.: 081/33.02.11.

Plus de 600 militants s’étaient réu-nis ce jeudi 10 juin, à Ciney, pour l’Assemblée générale des Pension-nés et Prépensionnés de la FGTB wallonne.

A la tribune, Gilbert Lonnoy, prési-dent de la Commission wallonne des Pensionnés et des Prépension-nés de la FGTB et les différents in-tervenants ont rappelé les préoccu-pations des aînés dans le contexte de crise actuelle: pouvoir d’achat, conditions de vie décentes, accès aux soins de santé, prépensions, pensions actuelles et futures, soli-darité intergénérationnelle…

«Les aînés constituent un groupe

social amené à occuper une place de plus en plus importante dans la société» affi rme un militant. «Il faut relever le défi du vieillisse-ment».

Thierry Bodson, Secrétaire général de la FGTB wallonne a rappelé la nécessité de renforcer la pension légale par répartition. «C’est le seul système qui fonctionne et qui n’est pas contre le monde du travail.»

Pour la FGTB wallonne, la pension légale doit être améliorée et attein-dre au minimum 75% du salaire pour tous les travailleurs. «C’est notamment par cette amélioration que les travailleuses, qui ont les

pensions les plus basses, pourront vivre dans de meilleures condi-tions» a expliqué Thierry Bodson.

Et le Secrétaire général de rappeler qu’il ne faut pas oublier les pen-sions actuelles. Leur amélioration passe par la liaison des allocations sociales au bien-être. «Il faut déga-ger les moyens pour une opération de rattrapage vaste et effi cace.»

L’assemblée a plaidé avec force pour qu’on ne touche plus au sys-tème de prépension. «C’est l’outil de solidarité que nous défendrons sans cesse! Nous refusons un Pacte «anti»-générations BIS!».

«Détox»: la nouvelle brochure des Jeunes FGTB

Quotidiennement, en ce compris dans les rangs de la gauche, nous reproduisons inconsciemment le discours de la droite et, par la même occasion, entretenons l’ins-trument qui a construit l’hégémo-nie du libéralisme.

Le discours néolibéral inonde le petit écran, les ondes radio et la presse écrite. Ce vocabulaire est truffé d’euphémismes et de mots vidés de leur sens qui passent ina-perçus, ou presque…

D’apparence anodine, cette «co-lonisation» par le vocabulaire impose sa vision du monde. Un vocabulaire qui, peu à peu, a été adopté par la classe politique et les journalistes. Les phrases sans verbe, les slogans et la recherche de l’émotion ont remplacé l’utilisation des termes propres et des analyses argumentées.

Les Jeunes de la FGTB wallonne ont décidé de ne plus se laisser intoxiquer par la pensée et le dis-cours libéral! Ils nous emmènent en cure de désintoxication grâce à leur brochure «Détox».

Cette brochure a été réalisée pour «casser» les petites phrases, les slo-gans et les «formules-chocs» de la droite et pour déconstruire le dis-cours libéral en proposant d’autres arguments. Elle se révèle un outil terriblement effi cace contre l’of-fensive de la droite!

Que la désintoxication commence!

Un exemple: l’enseignement et la formation

«Si les jeunes ne trouvent pas de boulot, c’est parce que l’école ne les a pas correctement formés.» INTOX!

L’info, c’est plutôt…

Pour que les jeunes s’insèrent dans l’emploi, il faut leur laisser de la place! En Wallonie, on compte une offre d’emploi pour 25 sans-em-plois. Ce n’est pas avec des mesures

comme le Pacte «anti-générations» que l’on va créer de l’emploi pour les jeunes!

Les entreprises doivent assumer leur part de for-mation! Suivant les accords dé-fi nis entre les interlocuteurs sociaux, la part salariale des entreprises pri-vées consacrée à la formation du personnel doit atteindre une moyenne nationale de 1,9%. Elle était de 1,6% en 2007. L’inves-tissement moyen est donc infé-rieur à l’ob-jectif natio-nal et à la moyenne européenne qui est de 2,3%. Depuis l’élaboration du Pacte de solidarité entre les générations en 2005, il est même prévu des sanc-tions pour les entreprises qui ne réaliseraient pas assez d’efforts! Le patronat se plaint? Qu’il applique les accords et forme son person-nel!

Il faut de véritables formations en alternance ! L’enseignement tech-nique et professionnel connaît un manque constant d’enseignants et d’enseignantes qualifi ées. Mais on observe aussi une pénurie des lieux de stage. Les spécialistes ne se bousculent pas aux portillons des écoles pour dispenser leur pré-cieux savoir. Sans parler du man-que de qualité de certains stages où les jeunes passent leur journée à balayer sans apprendre le métier auquel ils se destinent!

De quoi le patronat se plaint-il?

Il y a une contradiction entre la

soi-disant mauvaise formation des jeunes et les rapports internatio-naux qui placent les travailleurs et travailleuses belges dans le top 5 des plus productives au monde.

Le rôle de l’école, tel que défi ni dans la charte de l’enseignement offi ciel, n’est pas de produire des machines prêtes à l’emploi, mais bien des citoyens et citoyennes réfl échis, responsables, critiques et aptes à remettre en question la société dans laquelle ils et elles vivent et travaillent!

La brochure est disponible auprès des Jeunes FGTB et téléchargeable sur le site de la FGTB wallonne: www.fgtb-wallonne.be

[email protected] (02/506 83 92)

Maximum 15,50 euros la consultation d’un spécialiste

Le dernier Conseil des ministres a marqué son accord avec le plafonnement à 15,50 euros de l’intervention personnelle (ticket modérateur) que le bénéfi ciaire doit payer pour la consultation d’un médecin spécialiste.

Un autre arrêté introduit l’application du tiers payant pour les prestations en ergothérapie.

> ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DES PENSIONNÉS ET PRÉPENSIONNÉS DE LA FGTB WALLONNE

> INFORMATIONS ECONOMIQUES & FINANCIÈRES

PMI: Peut Mieux Informer…Fin mai, la FGTB a invité l’inspec-tion du SPF emploi et travail. L’ins-pection, qui est chargée de vérifi er comment les informations écono-miques et fi nancières sont four-nies au Conseil d’entreprise (CE) et au Comité pour la prévention et la protection au travail (CPPT), est venue exposer et discuter des résultats de leurs contrôles dans les entreprises en 2009.

Particularité pour 2009, suite à l’ac-cord concernant les PME en 2007, les informations économiques et fi nancières sont au menu des CPPT des entreprises entre 50 et 100 tra-vailleurs sans CE. Sur 285 CPPT contrôlés par l’ins-pection, seuls 185 avaient reçu l’information de base (dont 55 uniquement oralement).

Pour l’information annuelle, ce n’est pas mieux: seuls 150 CPPT l’ont reçue (dont 13 de manière suffi sante). Bref, en tout, seules

32% des entreprises sont «en or-dre».

Pour le CE, après plus de 35 ans d’application, les scores sont évi-demment meilleurs. Toutefois, sur 857 entreprises contrôlées, en priorité pour les informations de base, 49 n’ont fourni aucune infor-mation et 89 l’ont fait de manière incomplète. Dans 784 entreprises concernées, 13 n’ont pas nommé de réviseur. De plus, 78 réviseurs brillaient par leur absence lors de la réunion annuelle et 94 n’avaient pas certifi é les documents du CE.

Le bilan de l’inspection montre qu’il faut continuer à améliorer les informations économiques et fi nancières tant quantitativement que qualitativement. Ce bilan est également fort utile pour les dis-cussions sur l’évaluation de l’accord PME, prévu fi n 2010.-

Page 8: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 5ACTUALITÉ

La vérité sur la prépensionL’accord social négocié chez Carrefour, qui a sauvé quelque 4000 emplois et a permis à 984 travailleurs d’échapper au chômage grâce à la prépension, a fait couler beaucoup d’encre. On a accusé ces prépensions de coûter trop cher aux Finances publiques. Le Président du MR a laissé entendre que l’on faisait un cadeau à Carrefour, société bénéficiaire. Tout ce qui vit à droite rêve de supprimer les prépensions. Cela figure dans le programme de UNIZO, le syndicat patronal flamand des classes moyennes, dans le Master Plan de la FEB, dans les programmes des partis libéraux, des partis de droite comme la NVA, ou d’extrême droite. On dit tout, et surtout n’importe quoi, sur les prépensions.

AgeSalaire

brutperdu

Salairenet

perduAllocation

ONEM

ComplémentEmployeur(1/2 diffé-

rence entre chômage et salaire net)

Cotisations personnelles

sur l’ensembleallocation + complément

Cotisation employeursur le complément

Recettes ONSS Cotisations

personnelles + employeur

RecettesFiscales

€ € € € € % € € €

50 2500 1531 1153 189 87 50% 94 182 3,5052 2700 1623 1153 235 91 40% 94 184 5055 3000 1778 1153 312 95 30% 94 189 10159 3475 1990 1153 418 102 20% 84 186 148

La prépension est accusée de faciliter la sortie de la vie ac-tive des travailleurs âgés et

donc d’abaisser l’âge effectif de la retraite. Donc de mettre en péril le fi nancement des pensions.

Pour beaucoup, et c’était l’objectif du Pacte des Générations, il suffi -rait de supprimer les prépensions pour allonger les carrières et ré-duire la facture des retraites.

Pourtant les détracteurs de la prépension ont tout faux: outre le fait qu’elles adoucissent les plans sociaux des entreprises en restructuration, les prépensions coûtent moins cher à l’Etat que le chômage et elles ne nuisent en rien au fi nancement des pensions. Démonstration.

Qu’est-ce que la prépension?

La prépension n’est pas une forme de pension anticipée. C’est du chô-mage. Le prépensionné est un chô-meur un peu privilégié: outre son allocation de chômage, il perçoit un complément payé par l’employeur qui l’a licencié, (au moins) égal à la moitié de la différence entre le salaire net perdu et l’allocation de chômage, elle-même calculée sur base de 60% du salaire perdu pla-fonné à 3.476 euros bruts.

La prépension coûte-t-elle cher à l’Etat?

En avril 2010, on comptait 118.000 prépensionnés pour le pays. Les indemnités de chômage payées par l’ONEM pour ce mois d’avril représentaient 130 millions, soit une moyenne de 1.100 euros/mois par prépensionné.

Si on supprimait la prépension pour ces travailleurs, ils seraient des chômeurs ordinaires, pour la plupart bénéfi ciant d’un complé-ment d’âge. En gros, l’ONEM dé-penserait sensiblement les mêmes montants puisque les allocations se situeraient entre 865 et 1265 euros/mois selon le statut (chef de ménage, isolé, cohabitant). Mais ces chômeurs ne paieraient aucune cotisation sociale.

Par contre, le même chômeur en tant que prépensionné rapporte des cotisations sociales.

Le prépensionné est en effet sou-mis personnellement à un pré-lèvement de 6,5% au profi t de l’ONSS calculé sur l’ensemble de

l’allocation ONEM + complément employeur et prélevé par l’em-ployeur sur le complément.

Enfi n l’employeur doit aussi verser une cotisation sociale sur le com-plément variable de 50% à 10%) selon l’âge du prépensionné.

De plus, le revenu du prépensionné étant plus élevé que celui du chô-meur, il génère des recettes fi scales progressives selon le montant du complément employeur.

Preuves à l’appui

Voyons cela de près avec cinq exemples de prépensionnés iso-lés d’âges et de salaires perdus différents qui auraient perdu leur emploi en mai 2010 (voir tableau ci-dessous).

Comme on le voit dans ce tableau, chaque prépensionné:1°) cotise pour les pensions

(contrairement au chômeur ordinaire);

2°) rapporte environ 180 euros de cotisations sociales (dont la part pour les pensions) par mois, soit plus de 2000 euros/an

3°) rapporte entre 50 et 150 euros/mois de recettes fi scales, soit 600 à 1800 euros/an sur base d’un revenu d’isolé.

Sur les 130 millions par mois que les prépensionnés coûtent à l’ONEM, l’Etat en récupère ainsi environ 25% en recettes.

En conclusion, compte tenu de ces retours, le prépensionné coûte à l’Etat via la sécurité sociale environ 850 euros par mois alors que le chô-meur non prépensionné coûterait entre 865 et 1265 euros.

Certaines conventions d’entreprise, offrent de meilleures conditions de prépension. Par exemple 85% du sa-

laire perdu au lieu de 75%. Souvent, le plafond salarial de 3.476 euros bruts n’est pas respecté. Le prépen-sionné ne s’en porte que mieux et les recettes de l’Etat aussi.

En fait, si les prépensions coûtent cher, c’est aux employeurs. Elles les arrangent pour faire passer plus facilement la pilule des restructu-rations et des licenciements collec-tifs. Elles permettent de diriger vers la sortie les travailleurs plus âgés, supposés moins performants et plus chers, pour rajeunir le person-nel et réduire la masse salariale en attendant de pouvoir se débarras-ser des barèmes liés à l’âge.

Mais il y a ensuite un prix que les employeurs rechignent à payer. D’autant que si le prépensionné retrouve par bonheur du travail, le complément employeur reste dû ainsi que les cotisations sociales qui vont avec.

Supprimer les prépensions créerait-il des emplois?

Reste l’argument du taux d’activité insuffi sant des + 50 ans.

Sur les 118.000 prépensionnés que compte le pays, il n’y en a que 2.700 qui ont moins de 55 ans. 37.500 ont de 55 à 59 ans. Les autres ont donc entre 59 et 64 ans. Peut-on raison-nablement imaginer que ceux-là auraient une chance de retrouver un emploi?

Peut-on croire que si on supprimait complètement les prépensions, ils ne seraient pas d’une manière ou d’une autre sortis du marché de l’emploi? Il faut savoir qu’il y a 120.000 travailleurs de + de 50 ans (dont 90.000 de 55 à 64 ans) en invalidité donc exclus du marché de l’emploi pour raisons de santé.

Serait-il utile de remettre des pré-pensionnés dans le circuit alors qu’il y a déjà 90.000 chômeurs âgés de + de 50 ans (qui coûtent plus cher que les prépensionnés et ne cotisent pas à la sécu) et 63.000 jeunes chômeurs de – 25 ans?

Disette à la soviétique

Bref, attaquer les prépensions n’apporterait aucune solution ni à la question de l’emploi, ni à la question des pensions. Cela ne relèverait pas le taux d’activité des + 50 ans qui remonte natu-rellement avec la participation de plus en plus grande des femmes au marché de l’emploi. Le nombre de prépensionnés de – de 55 ans a diminué de 25% depuis 2007. Les prépensionnés de 55 à 59 ans ont également diminué de 6% sur la même période.

Pour augmenter le taux d’activité, il faut créer des emplois, sinon on ne ferait qu’allonger les fi les du chômage. Quand les rayons sont vides, il ne sert à rien d’allonger la queue devant les portes des supé-rettes comme aux temps de disette dans l’ex-Union soviétique.

©is

tock

phot

o.co

m/J

oris

van

Cas

pel

©is

tock

phot

o.co

m/J

oris

van

Cas

pel

Page 9: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

6 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 UNION BELGE DES OUVRIERS DU TRANSPORT

Visitez notre site web: www.ubot-fgtb.be

> BONNE NOUVELLE DE STRASBOURG:

Tous les chauffeurségaux devant la loi!

Ce matin, le Parlement européen à Strasbourg a voté l’intégration des chauffeurs indépendants dans la directive sur le temps de travail.

A une large majorité, le Parlement européen a décidé de suivre la po-sition de l’UBOT et de l’ETF, la Fé-dération européenne des Ouvriers du Transport, et donc d’inclure les chauffeurs indépendants dans le champ d’application de la directive sur le temps de travail.

En prenant cette décision, le Par-lement européen souligne qu’il rejette la politique de deux poids et deux mesures et qu’il ne tient pas à faire de distinction entre le temps de travail des chauffeurs indépendants et celui des chauf-feurs salariés.

Frank Moreels, Secrétaire fédéral de l’UBOT Transport routier & Logistique, se dit très satisfait du résultat: «L’intégration des chauf-

feurs indépendants dans le champ d’application de la directive est une bonne chose pour la sécurité rou-tière. En imposant un temps de travail maximum, on protège ces conducteurs contre eux-mêmes et on évite qu’ils se fatiguent au vo-lant en faisant trop de kilomètres. Voilà donc une très bonne nouvelle pour les autres usagers de la route également.»

De plus, cette intégration impose un frein au dumping social et à la problématique des faux indépen-dants. En effet, en autorisant les indépendants à rouler plus long-temps, ils coûtent moins cher, ce qui ouvre la porte au dumping social.

«Nous craignions que l’exclusion des chauffeurs indépendants de la directive n’encourage le phéno-mène des «faux indépendants»qui ne roulent que pour un seul client mais qui peuvent faire plus d’heu-

res…, prenant ainsi la place des chauffeurs salariés», souligne encore Frank Moreels, qui tient à féliciter les députés européens qui n’ont pas hésité à prendre leurs responsabilités. Il demande enfi n que la Commission européenne s’incline devant cette décision dé-mocratique du Parlement et que les Etats membres introduisent l’égalité de traitement de tous les chauffeurs dans leurs législations nationales.

Pour l’UBOT-FGTB, ce vote du Parle-ment européen est une grande vic-toire. Elle tient dès lors à remercier tous les militants qui ont participé aux actions en vue de forcer cette décision.

Pour de plus amples informations, n’hésitez pas à contacter Frank Mo-reels, Secrétaire fédéral Transport routier & Logistique, au n° 0475/24 38 96.

Appel à la solidarité internationale contre la piraterie

Prime supplémentaire navigation intérieure à partir du 1/7/2010Nous tenons à informer tous les tra-vailleurs occupés dans la navigation intérieure – commission paritaire 139 – qu’ils ont tous droit à une prime à partir du 1er JUILLET 2010.

Pour la période du 1er JUILLET 2010 au 31 DÉCEMBRE 2010, toutes les catégories professionnelles (batelier – timonier – matelot et mousse) ont droit à une prime mensuelle égale à 25,00 euros à payer par l’employeur en même temps que le salaire.

Au 1er janvier 2011, la prime susmentionnée sera transformée en une augmentation défi nitive du salaire avec le même montant, c’est-à-dire 25 euros.

Cette augmentation salariale sera d’application à l’ensemble des salaires de toutes les catégories professionnelles et ce, aussi bien aux salaires barémiques qu’aux salaires réels.

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter notre secrétariat:

UBOT – Secteurs maritimes – Paardenmarkt 66 – 2000 Antwerpen

Tél. 03/224.34.15 ou 03/224.34.18

Ces derniers temps, nous avons assisté à une véritable multiplication des actes de piraterie partout dans le monde.

Certains pays tiennent des militaires en ré-serve, d’autres pays les font monter à bord des navires et … très souvent, il ne se passe rien.

Toutefois, la réalité est ce qu’elle est : il se ne passe pas un jour sans que des gens de mer soient kidnappés, courant le risque d’être blessés, voire tués.Les familles des gens de mer vivent constamment dans l’angoisse et l’insécurité, plus encore lorsque leur partenaire opère dans des zones à risque au large de pays où les régimes en place sont harcelés par des seigneurs de guerre ou des rebelles et n’ont de ce fait aucune emprise sur les actes de piraterie.

Avec l’ITF (la Fédération internationale des ouvriers du transport), l’UBOT, le seul syndicat des gens de mer en Belgique, veut lancer une action contre le fl éau de la piraterie.

Avec l’ITF, nous souhaitons exercer des pressions sur le gouvernement fédéral afi n qu’il prenne lui-même des initiatives et soutienne toute action internationale contre les actes de piraterie.

D’autre part, nous attendons de notre gouvernement qu’il mette tout en œuvre pour assurer le soutien nécessaire à nos marins dans le cadre des tentatives de mettre fi n défi nitivement au phénomène de la piraterie.

L’ITF vient de lancer une campagne à cette fi n.

Son objectif est de collecter 500.000 signatures d’ici le 23 septembre prochain, date qui sera proclamée «JOURNÉE MARITIME INTERNA-TIONALE».

Vous pouvez témoigner votre solidarité avec nos marins en ajoutant votre nom au site

http://www.endpiracynow.org

Ivan VICTORSecrétaire fédéral de la Marine marchande.

Page 10: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 7ACTUALITÉS

Nanotechnologies: fascinantes ou effrayantes?Les nanotechnologies se font peu à peu une place à tous les niveaux de la vie quotidienne: électronique, informatique, cosmétique… Ces technologies miniatures font peur, pour des raisons éthiques, environnementales et sanitaires. Les risques sont, pour l’instant, méconnus.

La CES réclame la mise en oeuvre du principe de précautionLa Confédération européenne des syndicats (CES) a adopté une première résolution sur les nanotechnologies et les nanomatériaux. L’application du principe de précaution pour les nanotechnologies constitue sa revendication principale. Sans renier le potentiel de développement et d’application considé-rable des nanotechnologies et des nanomatériaux manufacturés, la CES constate que celui-ci est accompagné d’incertitudes importantes, que ce soit sur leurs effets néfastes pour la santé humaine et l’en-vironnement ou encore sur les bénéfi ces qu’ils pourraient apporter à notre société. «Après le scandale de l’amiante, la CES ne peut plus accepter que des produits soient fabriqués sans connaître leurs effets potentiels sur la santé humaine et l’environnement ou, si tel est le cas, sans qu’une approche reposant sur le principe de précaution ait été mise en place et rendue transparente pour les travailleurs», estime Joël Decaillon, secrétaire confédéral de la CES. La résolution émet une série de demandes liées à différents volets du développement des nanotechnologies: Mise sur le marché:- Application du principe de REACH «No data, no market»: en l’absence

de données suffi santes qui démontrent l’innocuité pour la santé humaine et l’environnement, la mise sur le marché des formes nanométriques des substances chimiques devrait être interdite;

- Soumettre à la procédure d’enregistrement prévue dans REACH tous les nanomatériaux, y compris ceux produits ou importés en quantité inférieure à une tonne par an;

- Exiger un rapport de sécurité chimique pour toutes les substances enregistrées dans REACH pour lesquelles une utilisation à l’échelle nanométrique a été identifi ée.

Protection des travailleurs:- Modifi er la directive sur la protection des travailleurs contre les

risques chimiques (98/24/EC) afi n de contraindre les employeurs à mettre en place des mesures de réduction des risques pour des substances dont l’innocuité n’est pas prouvée;

- Associer les travailleurs et leurs représentants dans l’évaluation et la réduction des risques liés aux nanomatériaux;

- Améliorer l’information des travailleurs quant à la présence de nanomatériaux dans les produits auxquels ils sont exposés: les Fiches de données de sécurité doivent signaler la présence de nanomatériaux;

- Assurer la formation et le suivi médical des travailleurs exposés aux nanomatériaux.

Recherche et développement:- Allouer au moins 15% des budgets de la recherche publique aux

aspects santé et environnement; - Inclure obligatoirement les aspects santé et sécurité au travail dans

tous les projets de recherche.

La CES invite la Commission et les États membres de l’UE à assurer une véritable participation des citoyens européens au débat sur les nouvelles technologies. Source: http://www.etuc.org

Le Woodrow Wilson Institute répertoriait en août 2009, plus de 1000 produits contenant des nanomatériaux dans le monde. Répartition des nano-produits par catégories (25 août 2009, extrait du Woo-drow Wilson Institute). Source : Ecoconso.be

«Nanotechnologie», avec «nano» comme dans nanomètre, ce qui représente un «milliardième de mètre», la taille de l’atome... La na-notechnologie, brièvement, c’est ça: le fait de travailler la matière, de fabriquer des structures, à l’échelle de l’atome. Le but est d’arriver à un contrôle précis et individuel de l’atome.

Miniaturisation de l’électronique, usage de nanoparticules dans les produits cosmétiques, dans le sec-teur automobile, les applications sont déjà nombreuses, pour une discipline qui n’en est, en fait, qu’à ses balbutiements. Pourtant, les nanotechnologies sont d’ores et déjà annoncées comme étant «la» technologie du siècle, et très certai-nement la cause d’un bouleverse-ment de nos vies au moins égal à celui provoqué par les révolutions industrielles mécaniques et infor-matiques. Diffi cile cependant de dire quand cette «révolution nano-technologique» interviendrait. La plupart des scientifi ques estiment que les premières percées majeu-res interviendraient d’ici 10 ou 20 ans. Actuellement, les recherches se concentrent autour de quelques secteurs: la microélectronique, l’in-formatique, la cosmétique – par l’usage de nanoparticules minéra-les réputées pour être faiblement toxiques -, l’industrie automobile… Dans la pratique, on retrouve ces nanoparticules dans les crèmes solaires, certains textiles, les fi lms plastiques d’emballage, ou encore dans l’électroménager. Cette omni-présence de l’invisible peut fasciner les adeptes de sciences et de nou-velles technologies, mais inquiète, entre autres, certaines associations environnementales. Qui redoutent que l’usage de ces nanotechnolo-gies amène à une domination du monde par la technique, alors que celle-ci devrait rester au service de la société et du citoyen.

Récemment encore, la section lo-cale bruxelloise de Nature et Pro-grès organisait une soirée-débat intitulée «Small is beautiful?», qui souhaitait attirer l’attention sur les risques, et surtout les nombreu-ses inconnues, qui entourent ces technologies du futur. Scientifi -ques, industriels, associations de consommateurs et politiciens se sont réunis autour de la table. Le débat tournait autour de cinq pré-occupations majeures:

- Les risques potentiels sur la santé et l’environnement. En effet, les nanoparticules, par leur petite taille et leur structure très diffé-rente, possèdent la capacité de franchir les barrières biologiques,

comme par exemple la barrière hémato-encéphalique, sorte de fi ltre qui protège le cerveau des agents pathogènes, toxines et hormones indésirables.

- Une fois décomposée à l’échelle de l’atome, la matière hérite de propriétés nouvelles encore mé-connues, qui nécessiteraient au moins une très grande prudence dans leur utilisation. L’une des craintes liées à la nanoscience est que ces nouvelles propriétés pourraient un jour échapper au contrôle des scientifi ques.

- Les nanodispositifs (comme les nano-puces) étant invisibles, ils posent un problème quant au respect de la vie privée et de la démocratie. Une étude menée par l’Ecole InterFacultaire de BioIn-génieurs (ULB), indique que la crainte des nano-robots est très présente. «Le danger le plus em-blématique des peurs associées aux nanotechnologies est sans doute la «gelée grise» (évoquée dès 1986 par E. Drexler dans son livre «Engines of Creation»). L’idée de départ est que l’on pourrait un jour fabriquer des machines de taille nanométrique capables de travailler à l’échelle de l’atome. La «gelée grise» est un amas de telles machines qui, étant de-venues autonomes, pourraient nuire à l’espèce humaine voire tout dévorer pour se reproduire, y compris la croûte terrestre. Ce dernier scénario est parfois appelé l’écophagie. Cependant, bien que les réalisations dans le domaine des nanosciences sont stupéfi antes, passer à des «na-norobots» demande la maîtrise d’une dimension supplémen-taire: la complexité. Un scénario catastrophe du type «gelée grise» semble exclu au moins à moyen terme.» 1

- La nanotechnologie – et le fait de pouvoir travailler sur des or-ganismes en en modifi ant les propriétés - pose la question de la frontière entre vivant et ina-nimé. Le problème de la trans-gression se pose. L’Homme va-t-il trop loin dans son exploration de la nature?

- Enfi n, l’usage que pourrait faire l’industrie de ces nouvelles tech-nologies inquiète également bon nombre de citoyens.

Le point avec Nathalie Rose, prési-dente de la section bruxelloise de Nature et Progrès. «Les risques sur la santé, on ne les connaît pas vrai-ment, et c’est bien pour cela qu’il faut être vigilant. Ces petites parti-cules franchissent nos barrières na-turelles, qui ne fonctionnent plus normalement, pour s’infi ltrer dans notre organisme. Et comme leurs propriétés physiques et chimiques évoluent au niveau nanométrique, on ne connaît pas les risques que l’on prend. Nous ne disons pas non au progrès, mais oui à un moratoire permettant une analyse précise des risques, particulièrement pour les travailleurs qui auront à côtoyer ces substances, parfois à leur insu. Nous incitons dès lors toutes les CPPT à interroger leur entreprise à ce sujet. Par ailleurs, sachant que les industries fi nancent les recherches en la matière, on peut craindre l’usage qui sera fait des résultats.»

Que faire dès lors? Eliminer les nanotechnologies de notre envi-ronnement, en attendant d’en sa-voir plus sur la nature des risques? «Un autre souci est l’étiquetage des substances. On peut diffi cile-ment savoir dans quel produit on en trouve ou pas. Au Japon, par exemple, la présence de nanoparti-cules est devenu un argument pu-blicitaire, et est considéré comme un «plus». C’est un pas que l’on a pas franchi.»

1 Mérites et Démérites des Nanotechnolo-gies, Ecole InterFacultaire de BioIngénieurs, dirigé par Jean-Claude Grégoire et Sébastien Denys.

©is

tock

phot

o.co

m/F

otoc

risi

s

Page 11: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

> COLLOQUE RISE

Emplois verts–j’espèreSauver la planète en sauvant l’emploi et inversement: c’est un peu l’idée des «emplois verts». Pour réduire les émissions de carbone, on ne va pas stopper toute activité humaine, mais il faudra produire autre chose et autrement. Donc développer une série de secteurs qui vont dans le sens de la réduction de la quantité d’énergie utilisée et de l’usage grandissant d’énergies douces, de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le développement de ces secteurs dits «verts» a créé et va créer des emplois d’un nouveau type. Mais le «verdis-sement» de l’industrie traditionnelle va aussi donner lieu à des mutations, à des créations et à des destructions d’emplois. Les uns compenseront-ils les autres? Si oui, suffi samment? C’était l’objet du colloque organisé à Namur le 17 juin dernier par le Réseau intersyndical (FGTB-CSC) de sensibilisation à l’environnement (RISE).

Les emplois verts sont-ils LA solution à la question de l’em-ploi et du chômage? Peut-on

miser sur une relance économique compatible et même favorable au développement durable? A combien peut-on estimer le nombre d’emplois créés par la transition vers une éco-nomie bas carbone? Pour cela il faut déjà s’entendre sur la défi nition d’ «emploi vert».

Vert à large spectre

Si on considère comme «emplois verts», ceux qui sont strictement liés à la préservation de l’environnement ou à la réparation des dégâts, au re-cyclage et à la gestion des déchets, cela ne fera pas des masses d’emplois. Selon les études – il y en a une bonne trentaine – on compte actuellement 2,6 à 4,4 millions d’emplois verts pour l’Europe des 27, si on s’en tient à cette défi nition restrictive, c’est-à-dire ce que l’on appelle les éco-industries. C’est moins de 2% de l’emploi total.

Mais on peut élargir le champ. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement y inclut les emplois liés «au travail de l’agriculture, de la production, des services de l’ad-ministration et de la Recherche & Développement, aux transports, qui préservent ou restaurent la qualité de l’environnement».

L’Organisation internationale du Travail utilise un concept plus large encore: «tous les nouveaux emplois dans un secteur dont l’empreinte écologique est inférieure à la moyen-ne, qui contribuent à l’amélioration des performances globales, même si ce n’est que d’une façon margi-nale». Alors on atteint actuellement en Europe 36 millions d’emplois, soit 17% de l’emploi total (étude GHK). Et encore, malgré cette défi nition large, un secteur comme la construction durable n’est pas repris dans les es-timations alors qu’il est en pleine expansion. Le secteur des transports n’est pas non plus inclus. De même que le secteur public en général qui, rappelle M. Iozia dans une avis du Conseil économique et social euro-péen, organe d’avis réunissant les interlocuteurs sociaux, représente 15% du PIB de l’Union.

On l’aura compris, le potentiel d’em-ploi est important mais diffi cile à chiffrer. Il faut entrer dans des ana-lyses plus sectorielles pour se faire une idée.

Les secteurs porteurs

Selon l’OIT qui a réalisé depuis quel-ques années des études sectorielles

dans le domaine des emplois verts, en coopération avec les organisations internationales des employeurs et des syndicats, les secteurs qui de-vraient être en première ligne sur ces questions sont les suivants:

Wallonie.

Glissements

Mais qui dit mutation industrielle dit aussi pertes d’emplois dans des

En Europe, les perspectives secto-rielles d’ici 2020-2030 permettent d’espérer plusieurs millions d’em-plois nouveaux: • Énergie renouvelable: création de

417 000 emplois nets si l’objectif de 20% d’énergies renouvelables du Plan Energie-Climat est atteint.

• Construction durable: création de 274 000 à 870 000 emplois.

• Transport durable: possible crois-sance de l’emploi global de 2%/an jusqu’à 2030 pour le transport des passagers et de 1.25% pour le trans-port de fret.

• Biens d’équipement effi cients: 670 000 emplois

Pour la Belgique et pour les trois premiers secteurs cités ci-dessus, on estime à 50 ou 60.000 le nombre d’emplois verts possibles à l’horizon 2020-2030 dont un bon tiers pour la

industries condamnées à plus ou moins court terme, même si l’im-pact global sur l’emploi devrait rester positif compte tenu du fait que les investissements dans les emplois verts créent plus d’emplois que les mêmes sommes investies dans les emplois traditionnels. C’est donc en termes de «solde d’emplois» qu’il faut appréhender la question des emplois verts.

Les pertes et glissements d’emplois se vérifi eront surtout dans des secteurs très exposés à la compétitivité inter-nationale: extraction des ressources énergétiques, raffi nage, production d’électricité et les industries à forte intensité énergétique - chimie, acier, aluminium, papier et ciment…

Les glissements se feront selon trois principaux mécanismes:

Énergie Gazéifi cation intégrée/séquestration du carboneCogénération (production simultanée de chaleur et d’électricité)Énergies renouvelables (énergie éolienne, énergie solaire, biocarburants, géothermie, hydraulique à petite échelle); piles à combustible

Transports Véhicules plus économes en carburantVéhicules hybrides-électriques, électriques, et à piles à combustibleCovoiturageTransports publicsTransports non motorisés (vélo, marche) et modifi cations des politiques d’aménagement du territoire et des modes de peuplement (réduction des distances à parcourir et de la dépendance à l’égard des transports motorisés)

Entrepri-ses

Contrôle de la pollution (épurateurs et autres techniques d’aspiration)Effi cacité de l’énergie et des matériauxTechniques de production propres (prévention des substances toxiques) Cycles de production conçus selon le principe «du berceau au berceau» (systèmes en boucle fermée)

Bâtiments Éclairage, appareils et matériels de bureau à haute effi cacité énergétiqueChauffage et refroidissement solaires, panneaux solairesRéaménagement des bâtiments anciens à l’aide des nou-velles technologiesBâtiments verts (fenêtres, isolation, matériaux de construc-tion, chauffage, ventilation et conditionnement de l’air éco-énergétiques)Bâtiments solaires passifs, bâtiments à émissions nulles

• Le transfert d’emplois de la produc-tion énergétique vers l’effi cience énergétique et la réduction de consommation

• Les effets de substitution dans les industries d’équipement: du secteur de l’équipement pour les énergies fossiles vers le secteur des équipements pour les énergies re-nouvelables

• le transfert d’emplois du transport routier de marchandises et des véhicules privés vers le transport de fret et le transport public des personnes.

L’autre grand problème lié à ces glissements d’emplois est celui de la formation. Toutes les transitions passeront par le développement de nouvelles technologies auxquelles il faudra former les travailleurs. Et là ça risque de faire mal du côté des moins qualifi és si on ne s’y prend pas à temps.

L’Europe et le reste du monde

Prendre le virage vert ne signifi e pas nécessairement que l’on ne risque pas la sortie de route. L’Europe n’est en effet pas la seule à être arrivée à la conclusion qu’il faut s’orienter vers de nouvelles fi lières.

Et rien n’indique, dit la Confédération européenne des Syndicats que les nouveaux emplois seraient néces-sairement créés en Europe.

Pour que l’Europe ne rate pas le vi-rage, il est nécessaire de mener une politique industrielle convergente au niveau de l’Union, dit la CES, de fi xer un cadre réglementaire, fi scal et légal, de défi nir des orientations stratégiques. Il faut aussi une régu-lation fi nancière pour lutter contre la fi nanciarisation de l’économie et la spéculation.

Il faut que l’Europe accompagne les mutations, comme pour les déloca-lisations, en créant une un fonds européen de compensation pour soutenir les secteurs soumis à des pertes d’emplois.

Cette stratégie doit s’axer autour d’un volet défensif (taxe CO2 aux frontiè-res de l’Union) pour éviter la fuite du carbone, c’est-à-dire la délocalisation des activités polluantes sans gain pour le climat; et un volet offensif pour stopper la désindustrialisation des économies européennes.

Cela implique plus d’Europe, plus de gouvernance européenne, mais aussi une Europe plus démocratique car les organisations syndicales ne comptent pas être absentes du dé-bat sur les choix stratégiques pour l’emploi.

Ceux-ci posent en effet la question des moyens fi nanciers (la CES pro-pose notamment une taxe sur les transactions fi nancières) et la ques-tion du prix social à payer ou à éviter, de l’organisation du travail (et du temps de travail), de la fi scalité et de la répartition des richesses. Car, dit la CES, la transition est indispensable, mais elle doit aussi être juste, c’est-à-dire ne laisser personne au bord de la route.

> PLAN MARSHAL 2.V

L’Alliance EmploiEnvironnement d

Dans son plan Marshall 2.vert, la Rétiser une Alliance Emploi-Environmodèle inspiré par les syndicats al

Ce projet est plus ambitieux que leIl s’agit de conclure d’ici 2011 un coteurs pour améliorer l’effi cacité énWallonie. Six groupes de travail pladans les différents domaines conn- la capacité des secteurs à répond- un système de labellisation des

matériaux; - les clauses sociales et environnem

de charge; - un plan d’effi cacité énergétique d- un système de tiers investisseur

pour les ménages;- la formation dans les métiers ver

L’effort devrait porter sur l’isolatiopriorité pour le logement locatif et le moins bien isolé et occupé par uSelon les projections de la Régionlogements neufs d’ici 2020. Dès 20énergie» et dès 2017 la norme «ma

C’est en rénovation que le potenttoitures sont isolées mais 10% seule(isolant de plus de 12 cm). Donc 901.100.000) sont à isoler tout de suit

Actuellement, compte tenu des prgements par an. Pour atteindre l’ob33.000 logements par an.

DOSSIER8 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

RELANCE ECO-SOLIDAIRE

Page 12: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

VERT EN WALLONIE

i- dans le pipe-line

égion Wallonne a prévu de concré-nnement – éco-construction sur le llemands.

e système des primes à l’isolation. ntrat «multisectoriel» avec les sec-ergétique du parc de logements en anchent sur les politiques à mener

nexes: re à la demande; bâtiments, des entreprises et des

mentales à inclure dans les cahiers

du parc de logement public; r et les aides aux investissements

rts.

on et l’effi cacité énergétique avec urbain qui est celui qui s’avère être

une population plus fragilisée. n Wallonne, on construira 128.000 014 on appliquer la norme «basse

aison passive».

tiel est le plus important. 52% des ement le sont aux nouvelles normes 0% des maisons unifamiliales (soit te ou rénover à terme.

imes octroyées, on isole 22.000 lo-bjectif à 20 ans, il faudrait y ajouter

> CROISSANCE, CROISSANCE ZÉRO, DÉCROISSANCE?

Le développement durable en questionsSi vous dites à un chef d’entreprise qu’il peut réduire ses coûts en économisant l’énergie ou augmenter ses ventes en sous-crivant à un écolabel, il sera plus écologiste que Jean-Michel Javaux et Greenpeace réunis. Le verdissement de l’industrie répond à ce même souci: produire et vendre toujours plus. Conquérir de nouveaux marchés. Faire du profi t. Est-ce que c’est du développement durable? Dans quel concept s’ins-crivent en fi n de compte les «emplois verts»?

Comment concilier «relance», c’est-à-dire croissance, fût-elle «éco-solidaire», et limitation des ressources planétaires? Vaste débat au menu du colloque RISE sur les «emplois verts».

Qu’est-ce qui différencie l’abomina-ble capitalisme d’hier et d’aujourd’hui et un capitalisme devenu subitement vert? Ou, dit autrement, un capita-lisme vert pourrait-il apporter des so-lutions au réchauffement climatique, au pillage des ressources? Serait-il plus égalitaire puisqu’il s’inscrirait dans le concept de développement durable, c’est-à-dire socialement et environnementalement soutenable pour les générations futures, tel que défi ni par le rapport Bruntland?

Tous verts

La question n’est pas anodine. Car, comme le constate Philippe Pochet, directeur de l’Institut de formation syndical européen (ETUI), «on est tous pour le développement durable, mais il ne se passe rien». Déclaration à nuancer peut-être: des choses se passent sur le front de l’environne-ment. Mais il est clair qu’aujourd’hui, la droite, la gauche, les employeurs, les syndicats, l’Europe, Obama, tout le monde il est vert, tout le monde il est gentil. Pourtant Copenhague a lamentablement échoué et tous les efforts pour réduire les émissions de CO2 ne sont pas suffi sants pour inverser la tendance.

Selon Philippe Pochet, la confusion la plus complète préside aux débats sur le développement durable.

Syndicats, ONG et écologistes tien-nent des discours parallèles sans se rencontrer et leur apparent consen-sus repose sur des malentendus conceptuels. Pire: les acteurs éco-nomiques aux intérêts contradic-toires semblent aussi tenir le même langage et viser les mêmes objec-tifs – par exemple les emplois verts - alors qu’en fait ils ont des positions radicalement différentes pour ne pas dire inconciliables.

Exemple? Les industriels seraient prêts à intégrer des écotaxes dans leurs coûts – dit l’économiste fran-çais Jean Marie Harribey, si d’autre part on réduit les coûts salariaux. Ils sont d’accord d’investir dans les économies d’énergie si la dépense est compensée par une hausse de la productivité.

Côté travailleurs, pas question bien évidemment de réduire les salaires ni de payer des écotaxes comme consommateur fi nal pour permet-tre aux entreprises de faire du profi t, même si, quelque part, c’est bon pour la planète...

Confusion conceptuelle

La confusion vient du fait que l’on ne s’accorde pas sur le sort qu’il faut faire à la croissance.

Qu’est-ce que le progrès ou être «pro-gressiste»? Durable, le développe-ment implique-t-il de la croissance? La croissance, est-ce continuer à pro-duire et consommer plus? Qu’est-ce que c’est au juste le concept de «juste transition» adopté par le mouve-ment syndical? Peut-on imaginer redistribuer le travail – réduire le temps de travail – s’il n’y a pas de gains de productivité ou doit-on au contraire travailler de manière plus intensive encore – et produire plus pour le même prix mais en moins de temps? Et pour faire quoi puisque les ressources sont limitées?

Longtemps les écologistes ont défen-du l’idée d’une croissance zéro, voire d’une décroissance, d’un retour à l’économie informelle. Et Philippe De-feyt, invité au colloque RISE, a encore défendu cette idée d’une croissance nulle, où la quantité serait remplacée par la qualité, c’est-à-dire la recher-che du «bonheur». Au diable le PIB! L’aliénation consumériste. Adieu le «frigidaire, le joli scooter, l’ atomixer, les tas de couverts, le pistolet à gau-fres et l’avion pour deux» pour être heureux… que chantait Boris Vian dans sa «Complainte du progrès». Vivre autrement, consommer moins, partager plus, rétablir du lien social et de la confi ance. «Démarchandiser» les rapports sociaux. Argument: les ressources planétaires sont de toute façon limitées, la croissance sans fi n n’est donc pas possible.

Le beurre et l’argent du beurre

Jean-Marie Harribey, économiste français, Maître de conférences à l’Université de Bordeaux. Conteste lui aussi les postulats du développement durable communément admis, à sa-voir celui d’une croissance économi-que soutenable. On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

Premier postulat boiteux: les pro-grès techniques permettront à l’in-dustrie d’être moins énergivore et rendront le développement sou-tenable du point de vue environ-nemental. Même si les technologies permet-tront de réduire la quantité de ressources naturelles nécessaires à la production, cette baisse sera compensée par le volume, dit J.-M.

Harribey. Exemple, nos voitures consomment moins mais elles sont plus nombreuses, plus utilisées, plus lourdes qu’avant. Bilan CO2 négatif.

Deuxième postulat contesté: le dé-veloppement durable est suscepti-ble de réduire les inégalités et de renforcer la cohésion sociale. Faux, dit Harribey: la croissance dans le cadre d’une économie capitaliste, ne peut que renforcer les inégalités. Tout le système repose sur l’appro-priation des ressources naturelles et des revenus issus de l’activité économique, sur le gaspillage et sur l’approfondissement des inéga-lités. Depuis 1980, constate-t-il pour la France, la productivité horaire a augmenté de 1,91%. Les trois quarts ont été redistribués aux salariés ou ont servi à réduire le temps de travail pour absorber la hausse de la popula-tion active, ou à fi nancer la sécurité sociale. Mais le quart restant, soit 0,45% a servi à augmenter les profi ts. Au fi nal la part des salaires dans le PIB a baissé au profi t du capital.

Si la richesse continue à être essen-tiellement affectée à la rémunération des actionnaires, il n’y aura pas les moyens nécessaires pour investir dans la transition. Et si la condition pour un investissement capitaliste dans l’économie verte est un retour sur investissement, il n’y a aura pas de moyens pour une redistribution des richesses, troisième pôle du dé-veloppement durable. Ce sont les petites gens qui paieront le prix de la transition verte ce qui n’est pas socialement soutenable.

Satisfaire les besoins sociaux

Et que pensent les Chinois de la crois-sance? Et les 72 millions de pauvres européens? Les agriculteurs africains réduits à la famine?

Pour Harribey, «il n’est pas juste d’or-donner uniformément la décrois-sance à ceux qui regorgent de tout et à ceux qui manquent de l’essentiel. Les populations pauvres ont droit à un temps de croissance.» Il faut bâtir des écoles, des hôpitaux, donner ac-cès à l’eau potable à des continents entiers.

On ne pourra envisager la non crois-sance que si on modifi e fondamen-talement la répartition des richesses. Et cette nouvelle répartition infl uen-cera la production (par ex. construire des écoles plutôt que des voitures

de luxe).

Mais la non croissance n’est pas contraire au progrès social. Les pro-grès techniques, l’effi cience énergé-tique, engendreront des gains de productivité qu’il faudra utiliser pour réduire les inégalités, diminuer le travail. Par développement, il faudra entendre satisfaction de besoins so-ciaux et mieux être.

Voilà donc réconciliés les adeptes du bonheur et de la décroissance et ceux de la croissance assortie à la redistribution. Les défenseurs de l’environnement et ceux préoccupés par la question sociale.C’est à la croisée de ces deux chemins que se situent les syndicats. Car pour Harribey, l’écologie est indissociable de la question sociale et des rapports de forces entre les acteurs de la pro-duction.

D’autant plus, relève Philippe Po-chet, que les inégalités sociales et environnementales se renforcent mutuellement. La production de CO2 est proportionnelle à la richesse. Par contre ce sont les moins riches qui pâtissent le plus des dégradations de l’environnement et les écotaxes envisagées sont généralement ré-gressives, c’est-à-dire plus lourdes pour les plus pauvres.

Alliance durable

Mais cette réconciliation implique que l’on soit clairs sur les objectifs. Sur ce que Philippe Pochet appelle le «paradigme». Que l’on sorte du consensus mou autour du verdisse-ment de l’économie.

Primo, la lutte contre le réchauffe-ment implique la coopération et non la concurrence sur laquelle repose le capitalisme et les politiques euro-péennes. Secundo la stratégie doit se défi nir sur le long terme.

Pour Philippe Pochet, la question du réchauffement climatique est deve-nue une réelle question politique et stratégique et non pas un simple discours faussement consensuel. En clair, il n’y aura pas d’emplois verts sans reconversions industrielles douloureuses ni sans confl its d’in-térêt entre capital et travail, «car il y aura nécessairement des perdants». Raison pour laquelle le mouvement social – dont les syndicats – doit faire alliance avec les environnementalis-tes sur base d’objectifs et de concepts clairs.

©is

tock

phot

o.co

m/L

L28

©is

tock

phot

o.co

m/g

chut

ka

SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 9DOSSIER

Page 13: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

10 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

> POINT DE VUE

Jacques Michiels Alain ClauwaertSecrétaire général Président

Rendez-vous le 29 septembre avec l’Europe La formation du nouveau gouvernement s’annonce particulièrement diffi cile avec deux formations politiques aux idées diamétralement opposées. Avec d’une part le Parti Socialiste, qui est devenu avec le SP.a le groupe parlementaire le plus fort et d’autre part la N-VA, son programme néolibéral et ses projets de séparatisme, la tâche s’annonce périlleuse. Pour nous, une chose est claire, un programme gouvernemental ne sera acceptable que s’il maintient la solidarité fédérale. Cela signifi e que nos droits sociaux collectifs et notre sécurité sociale doivent être préservés et renforcés.

Ce n’est d’ailleurs pas uniquement une histoire belge, c’est aussi et surtout un défi européen. C’est à ce niveau-là que de nombreuses mesures pour vaincre la crise doivent être prises. Au cours des six mois à venir, la Belgique jouera un rôle important puisqu’à partir du 1er juillet prochain, elle assurera la présidence de l’Union Européenne.

Notre mouvement syndical doit faire entendre sa voix européenne. C’est ce que nous faisons par le biais de la CES, la Confédération Euro-péenne des Syndicats. Une grande manifestation européenne sera d’ailleurs organisée à Bruxelles le 29 septembre prochain. C’est une date à retenir car nous devons être présent en masse à l’appel.

Pourquoi manifesterons-nous le 29 septembre avec la CES?

L’Union européenne a besoin d’un plan de relance éco-solidaire pour favoriser la croissance par son propre développement ainsi que des po-litiques industrielles fortes basées sur une production bas carbone. La CES met en garde contre les mesures d’austérité adoptées par de nombreux gouvernements. Celles-ci menacent la croissance et le pou-voir d’achat et ne feront qu’aggraver la précarité déjà importante.

D’autre part, la CES considère qu’il est urgent de renforcer les moyens de coordination fi scale au niveau européen. En effet, les différences en matière de compétitivité à l’intérieur de l’Europe posent problème pour la cohésion économique et sociale de l’Europe.

Enfi n, l’Union européenne doit poursuivre ses efforts en matière de réglementation fi nancière. Nous devons mettre en place de nouvelles fi scalisations telles que la taxation sur les transactions fi nancières.

Bloquez dès à présent la date du 29 septembre, pour une Europe sociale.

(21 juin 2010)

> PERSPECTIVES POUR LE SYNDICAT DE DEMAIN

> INDUSTRIE DU VERRE

S’occupe-t-on assez des travailleurs vulnérables?Dans notre série consacrée au futur du mouvement syndical, nous continuons notre exploration du livre «Solidarité en mouvement – perspectives pour le syndicat de demain». Il est un fait évident: de nombreux textes s’arrêtent sur les groupes vulnérables.

De nombreux auteurs affi rment dans leur contribution que le mou-vement syndical devrait accorder plus d’attention à l’organisation et la défense des groupes vulnérables de notre société.

Guy Van Gyes énonce la situation comme suit: «Il faut tenir compte d’un nouveau groupe d’ «outsi-ders» de plus en plus grand sur le marché du travail: les travailleurs temporaires, peu qualifi és ou al-lochtones. Au niveau du salaire, de la sécurité et de la formation, ils doivent se contenter de moins. L’importance croissante de l’éco-nomie de la connaissance renforce encore cette segmentation» (page 55).

Saskia Ravesloot écrit à propos de l’égalité entre les femmes et les hommes: «La Coordination des femmes de la Centrale Générale continue d’attirer l’attention sur la discrimination en matière de conditions de travail (temps de tra-vail, statuts précaires, fl exibilité). Elle appelle également à des me-

sures qui permettent de combiner travail et vie privée, comme par exemple plus d’aménagements collectifs de garderie. Le fait que ces points soient encore à l’ordre du jour prouve que les changements sont lents» (page 237).

Travailleurs sans-emploiPour Jean Faniel, le syndicat doit faire beaucoup plus pour les tra-vailleurs sans-emploi: «C’est indispensable pour améliorer la situation de tous les travailleurs puisque le chômage contribue à dégrader sérieusement le salaire et les conditions de travail de tous les ‘actifs’. Il est nécessaire de renforcer les travailleurs sans-emploi et de leur accorder une plus grande place au sein du syndicat. Non seule-ment parce qu’ils représentent une part non négligeable des affi liés syndicaux, mais aussi parce qu’ils sont les mieux placés pour faire remonter l’information concernant les problèmes rencontrés par les sans-emploi et pour organiser et mobiliser ceux-ci» (page 243).

Les sans-papiers Pour fi nir, attardons-nous sur le texte d’Isabelle Ponet qui traite de l’engagement des syndicats envers les sans-papiers: «La ré-gularisation des sans-papiers est indispensable, mais doit se faire sous le contrôle des organisations syndicales. Elles seules peuvent veiller à ce que la régularisation se fasse dans le respect et l’intérêt de tous les travailleurs, de ceux avec et de ceux sans-papiers. Elles seules peuvent veiller à ce que la régulari-sation assure l’ensemble des droits à l’ensemble des personnes. Elles seules enfi n peuvent faire en sorte que ce processus renforce l’unité des travailleurs ici et au-delà des frontières, en refusant de priver de leurs forces vives les pays les plus fragiles mais au contraire en favorisant la syndicalisation dans les pays d’origine» (page 256).

Et vous, qu’en pensez-vous? Vo-tre syndicat, que doit-il faire pour les travailleurs et les travailleuses vulnérables? Partagez votre avis sur notre forum de discussion sur le site www.accg.be. Vous pouvez aussi nous envoyer un courrier à la Centrale Générale, rue Haute 26 -28, 1000 Bruxelles.

Le livre «Perspectives pour le syn-dicat de demain» est disponible dans votre section régionale de la Centrale Générale.

Vous trouverez ci-dessous les secteurs de la Centrale Générale – FGTB pour lesquels les salaires ont été adaptés en mai et juin 2010. Seuls les secteurs où des changements sont intervenus sont mentionnés. Des informations détaillées sont disponibles sur le site de la Centrale Générale: www.accg.be.

Qui sera lauréat ou cadet du travail? Vous travaillez dans l’industrie du verre et vous en êtes fi er? Vous souhaitez montrer à vos pairs votre talent et peut-être même obtenir le titre de lauréat ou cadet du travail? Alors inscrivez-vous sans tarder auprès de l’Institut Royal des Elites du Travail. Il organise, en collabo-ration avec les organisations des employeurs et des travailleurs, une procédure par laquelle les titres de Lauréat ou de Cadet du Travail seront accordés à des personnes méritantes.

La sélection des candidats retenus sera effectuée par des profession-nels du secteur. Une occasion uni-que pour vous de mettre en valeur vos qualités et votre savoir-faire. A noter que les titres sont personnel-lement attribués par arrêté royal. Qui peut participer?

Pour participer, il faut être occupé dans l’industrie du verre.

Si vous n’avez pas atteint l’âge de 30 ans mais travaillez depuis au moins 3 ans dans le secteur, vous pouvez prétendre au titre de Cadet du Travail. Si par contre vous avez atteint l’âge de 30 ans et comptez au moins 10 années de pratique professionnelle dans le secteur, vous pouvez participer pour le ti-tre de Lauréat du Travail.

Comment s’inscrire?

Plus d’informations auprès de l’Ins-titut Royal des Elites du Travail - rue des Poissonniers 13 Bte 11 à 1000 Bruxelles – par courrier ou par fax: 02/514.05.93 – site: www.iret-kiea.be. La date de clôture des inscrip-tions est fi xée au 31 octobre 2010.Plus d’informations auprès de votre délégué ou de votre section régionale.

Adaptation des salaires en mai et juin 2010

Mai 2010N° commission

paritaire Secteur Type d’adaptation Augmentation des salaires

102.04 Grès et quartzite royaume

Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,01

102.09 Chaux-calcaire Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,01

106.01 Ciment Indexation barèmes minima

Salaire précédent x 1,003137

114 Briqueteries Indexation barèmes minima et réels

Salaire précédentx 1,005

116 Industrie chimique Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,02

117 Industrie et commerce du pétrole

Indexation barèmes minima

Salaire précédent x 1,003137

327.03 ETA Région wallonne

CCT: nouvelle classifi -cation personnel pro-duction avec salaires

barémiques correspon-dants. A partir du 1er

janvier 2010

Juin 2010N° commission

paritaire Secteur Type d’adaptation Augmentation des salaires

102.02 Petit granit Liège-Namur

Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,01

102.05 Kaolin et sable Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,01

102.08 Marbre Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,01

102.11 Ardoisières Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,01

106.01 Ciment Indexation barèmes minima

Salaire précédent x 1,003038

106.02 Industrie du béton Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,02

106.03 Fibrociment Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,02

114 Briqueteries Indexation barèmes minima et réels

Salaire précédent x 1,005

115 Verre CCT: octroi d’éco-chèques 50e

117 Industrie et commerce du pétrole

Indexation barèmes minima

Salaire précédent x 1,003038

303 Salles de cinéma Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,02

320 Pompes funèbres Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,02

321 Grossistes répartiteurs de médicaments

Indexation barèmes minima et réels Salaire précédent x 1,02

CCT: octroi d’éco-chèques 250e

Page 14: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 11

Nous voulons du respect!La situation pour les travailleurs du nettoyage se dégrade de jour en jour. Conventions collectives de travail non respectées, salaires incorrects, heures supplémentaires non payées au taux prévu, indemnités de déplacements pas du tout payées. Ce n’est qu’un aperçu du type de plaintes que le service juridique de la FGTB reçoit chaque jour. Pour lutter contre ce phénomène, la FGTB a rassemblé tous les éléments dont elle a connaissance en un Livre Noir, qui a été déposé le 15 juin dernier à l’Inspection sociale. L’objectif final étant d’obtenir du respect pour tous les travailleurs du nettoyage.

Eric Neuprez, secrétaire fédé-ral en charge du secteur du nettoyage l’a d’ores et déjà annoncé: des actions auront encore lieu en septembre pro-chain. Nous ne laisserons pas tomber les travailleurs du sec-teur du nettoyage.

Un nombre toujours plus grand de fi rmes du net-toyage ne respectent tout

simplement ni les barèmes, ni les conditions de travail et les règles prévus pour le secteur. Pourtant, les conditions de travail et de ré-munération sont défi nies dans des accords et des contrats. Mais dans le secteur du nettoyage, tout ça ne pèse pas bien lourd. Voici quelques exemples parmi des dizaines de cas.

Du RESPECT, est-ce vraiment trop demander?

Une grande entreprise wallonne de collecte des déchets confi e une partie de son travail à une entre-prise de travail adapté (ETA). Cette ETA engage des intérimaires pour collecter les ordures ménagères. Cependant, ils ne sont pas payés comme chargeurs de déchets mé-nagers mais comme ouvriers non qualifi és d’une ETA, soit beaucoup moins.

L’entretien de 36 magasins Del-haize est confi é, début 2009, à Jani King, un franchiseur, qui transmet à son tour l’ordre à des sous-trai-tants. La pagaille s’installe. Les nettoyeuses ne reçoivent pas de contrat. Les salaires sont payés avec beaucoup de retard. Les fi ches de paie ne sont pas en ordre. Après 2 mois, Delhaize stoppe sa collabora-tion avec Jani King. Mais un an plus tard, certaines nettoyeuses n’ont toujours pas touché la totalité de leur salaire.

Et que dire de la nettoyeuse qui a gardé son travail mais changé d’employeur? La règle est qu’une fi rme, qui reprend le contrat d’en-tretien d’un concurrent, doit aussi en reprendre les travailleurs, pour six mois au moins. Notre nettoyeu-se peut donc rester au boulot du-

rant cette période, mais après les 6 mois elle est licenciée. C’est légal. Elle a cependant droit à 35 jours de préavis. Et que touche-t-elle? Une seule semaine.

Des nettoyeuses de Charleroi en-tretiennent une école privée. Le chantier change d’employeur. Subitement, elles ne bénéfi cient plus du transport vers ce lieu de travail, pourtant fort éloigné. Celle qui n’y arrive pas est considérée en absence injustifi ée. Les syndicats doivent intervenir. Il faudra 6 se-maines avant que l’employeur ne rétablisse la navette de transport. Entre-temps les nettoyeuses sont restées totalement dans l’impasse, et sans salaire.

C’est du propre!

Toucher moins que son salaire, ce n’est tout de même pas normal? Et pourtant cela arrive régulière-ment dans le secteur du nettoyage. Prenons le nettoyage industriel. Trop de nettoyeurs sont classés dans une catégorie beaucoup trop basse: la catégorie 2A au lieu de 8. La différence peut monter jusqu’à 3 euros, de l’heure!

Et que penser de ceci? Une net-toyeuse est malade pendant 4 jours. Elle avertit son employeur. Tout est fait dans les règles. Mais un mois plus tard, sa fi che de sa-laire mentionne qu’elle était en absence injustifi ée. Elle ne touche donc pas le salaire garanti.

Un salaire trop bas, des primes de nuit ou des heures supplémentaires impayées, c’est monnaie courante. Ainsi quelqu’un a touché 2.400 euros trop peu sur une période de 18 mois. Ce qui fait un trou de 133 euros par mois. Le syndicat a dû in-tervenir pour rectifi er la situation. Syndicats et employeurs ont des

accords clairs sur les salaires et les primes supplémentaires. Pourquoi tant d’entreprises du secteur du nettoyage ne les respectent-elles pas? Lorsqu’un prix est fi xé, on n’a plus qu’à le payer, nous semble-t-il? Chez le boulanger, on ne met pas 2 euros sur le comptoir si le pain coûte 2,25 euros?

Le respect des dispositions sala-riales, c’est vraiment le minimum que les nettoyeuses et nettoyeurs sont en droit de demander.

Déplacements: y aller de sa poche?

Lorsque des indemnités ont été convenues pour se rendre au travail et pour se déplacer d’un chantier à l’autre pendant le travail, celles-ci ne doivent-elles pas être payées? Dans les entreprises de nettoyage, il semblerait que non. Certaines fi rmes font comme si le transport entre le domicile et le lieu de travail et l’indemnité de mobilité n’exis-taient pas. Leurs travailleurs sont supposés se déplacer entièrement à leurs frais.

Deux exemples. Un ouvrier licen-cié se rend à la FGTB de Bruxelles. On constate que l’homme n’a rien touché pour ses déplacements do-micile-travail pendant 4 ans. Ce qui représente 1.000 euros au total. Toujours à Bruxelles, on s’aper-çoit qu’un ouvrier qui conduisait et convoyait ses collègues tous les jours, n’a rien touché pour cela pendant 3 ans. Il s’agit de 1.200 euros.

Pourquoi ces employeurs ne payent-ils pas simplement ce qu’ils doivent? Essayez un peu de faire la même chose. Montez dans le train ou le bus sans ticket. Combien de temps cela durera-t-il avant qu’on ne vous infl ige une forte amende?

Les ouvriers qui doivent parcourir beaucoup de kilomètres ont tout de même droit à une rétribution cor-respondante? Cela nous paraît une forme de respect élémentaire.

La FGTB passe à l’action

La FGTB avance trois priorités: tout d’abord une fi che de salaire secto-rielle complète, unique et claire, la même partout. Comme ça chacun verra chaque mois s’il a bien reçu ce à quoi il a droit. Ensuite, il faut limiter et contrôler réellement la sous-traitance et l’intérim: cela ré-duira aussi le nombre d’abus. Enfi n, nous voulons plus de moyens pour l’inspection. Cela permettra de tra-quer réellement le travail au noir et la concurrence déloyale.

La Centrale Générale de la FGTB interpelle les employeurs, l’inspec-tion sociale et les clients des en-treprises de nettoyage. Elle invite aussi tous les travailleurs à passer à l’action. Depuis fi n mai 2010, nos

Les militants de la Centrale Générale sont particulièrement sen-sibles à la situation dans le secteur du nettoyage. Ici, Rachida déléguée FGTB, répond aux questions de la presse.

délégués vérifi ent dans les entre-prises que toutes les règles sont bien respectées, que les salaires et les indemnités correspondent aux conventions, que les déplacements et la mobilité sont correctement rémunérés et que les critères pour la sous-traitance et l’intérim sont respectés.

Mais ce n’est pas fi ni. Du 20 au 24 septembre 2010, nous pouvons d’ores et déjà annoncer qu’une semaine d’actions provinciales aura lieu dans les sections. Les délégués visiteront les chantiers et les clients des entreprises du nettoyage.

> SECTEUR DU NETTOYAGE

Page 15: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

MÉTAL12 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

Le capitalisme n’est pas capable de se réformer. La crise n’est pas un accident de parcours. Elle est la conséquence de logiques qui privilégient les avoirs d’une poignée au détriment de l’intérêt gé-néral. Des politiques qui rompent avec ce système sont devenues indispensables. Notre devoir de citoyen consiste maintenant à vérifi er que les représentants que nous nous sommes choisis en prennent la décision.

Et là, nous avons quelques inquiétudes.

Moins d’une semaine après le scrutin, le nouveau patron du Conseil européen, le CD&V Herman Van Rompuy, a brutalement rappelé à la VRT ses limites face à la démocratie. Exhortant le formateur à se presser, il a prévenu: «L’Europe nous surveille, pas seulement sur le plan budgétaire (…), nous devons prendre des mesures économi-ques et ce n’est pas seulement l’Europe qui regarde si tout sera bien appliqué mais les marchés fi nanciers nous observent aussi!»

Serions-nous libres de choisir nos représentants mais pas la politique à mettre en œuvre?

Que veulent «les marchés»? Ne pas payer la crise qu’ils ont causée! Et prendre l’argent dans les poches des travailleurs... Comment? Par la mise en place de plans d’austérité (ou de rigueur, c’est kif-kif!) dont l’objectif sera de réduire les défi cits publics creusés par le transfert vers les États des dettes privées (des banques notamment). C’est honteux et inacceptable mais cela pourrait-il au moins nous sortir de la mouise? Même pas! La reprise industrielle reste fragile. L’austérité va comprimer les revenus et déprimer la demande. Les défi cits publics vont, au contraire, s’approfondir, par manque de recettes fi scales notamment! Car ce sont les travailleurs qui fi -nancent l’État. Suivre la volonté des «marchés», c’est organiser la prochaine récession.

La droite n’ignore rien de ce pari mais elle ne peut pas accepter l’al-ternative : casser les politiques qui privent ceux qui vivent de leur travail de la part qui leur revient dans la richesse produite! Alors, elle balbutie, elle improvise, elle tâtonne. Toutes ses recettes condui-sent à une réduction des revenus des travailleurs et des allocataires sociaux et à freiner le développement économique.

Et la gauche alors?

La soumission aux «marchés fi nanciers» conduit à un appauvrisse-ment généralisé. Aujourd’hui, le capitalisme fi nancier n’a plus besoin de négocier des compensations pour détourner vers le capital la richesse due au travail. Il y est aidé par une idéologie dominante qui a convaincu le plus grand nombre que les «exploiteurs» ne seraient plus les détenteurs de capitaux mais bien des... «inactifs» qui seraient devenus une «charge» pour les actifs. L’analyse des discours sur les pensions ou sur les chômeurs ne laisse aucun doute à ce sujet.

Pendant ce temps, les institutions fi nancières renouent avec les bénéfi ces faramineux.

Une gauche qui se respecte, fi dèle à des valeurs d’égalité, de démo-cratie et de solidarité, doit refuser cette perspective. Les discussions communautaires masquent une partie de ces débats. Une sécurité sociale fédérale en est pourtant l’enjeu. La droite dit la défendre en nous répétant que régionalisée, elle réduirait de 15 à 20% les revenus des allocataires sociaux. Disons simplement que nous refusons que la soumission aux «marchés fi nanciers» produise les mêmes effets!

Nico Cué, Secrétaire général de la MWB-FGTB

Pour une gauche de gauche!

La droite a encore frappé près de chez vous!En vidéo sur www.metallos.be: 5 minutes de désintoxication pour contrer la droite!Découvrez la campagne de sensibilisation de la FGTB Liège-Huy-Waremme, en collaboration avec les Métallos MWB et la Form’action André Renard. Une série de 11 clips vidéo réalisés à l'occasion des élections du 13 juin 2010, pour rappeler en quelques exemples marquants que la grave crise économique que nous traver-sons est la conséquence du li-béralisme (le laisser-faire) et du capitalisme (le tout au profi t). Désintox!

C’est un combat syndical long de sept semaines qui vient de se terminer au sein de l’entreprise Pratt&Whitney, à Herstal. P&W emploie 125 personnes, dont 64 ouvriers. Sept semaines de grève conclues par un accord signé avec une direction qui a tout fait pour que le conflit s’enlise et pour diviser les travailleurs. Et qui aujourd’hui tarde à leur donner des garanties quant à l’avenir de l’entreprise. Carte blanche à Jean Gillet, président de la délégation syndicale MWB-FGTB, et Antonio Fanara, Secrétaire régional.

«Sept semaines de grève… mais n’oublions pas qu’on négocie depuis le début de l’année, avec les pires diffi cultés! C’est ce qui s’appelle une lutte de longue ha-leine…», sourit Jean Gillet. «Il faut quand-même rappeler d’où nous venons: nous avons déposé un cahier de revendications en sep-tembre 2009. Plusieurs «rounds» de négociation ont suivi, avec à chaque fois un «niet» catégorique de la direction.

Nos revendications portaient sur plusieurs volets: les prépensions, l’emploi, le pouvoir d’achat des travailleurs et la formation. Sur la question des prépensions, nous souhaitions obtenir des conditions similaires à celles de Techspace Aero (dont P&W était auparavant une fi liale). Mais la direction ne voulait rien entendre: elle propo-sait 40% des conditions de Techs-pace, pas davantage.

Comme on se trouvait face à un mur, on a déposé en décembre un préavis de grève. Ensuite, à partir du début de l’année, on est entrés dans une période diffi cile: l’activité de l’entreprise a diminué considé-rablement, et on s’est retrouvés avec un manque de travail chroni-que. Une solide «baisse de charge», comme on dit. Il a fallu commencer à chômer une partie du temps. Et simultanément, au niveau des né-gociations, on tournait en rond, ça n’avançait pas.

C’est alors qu’a éclaté le confl it à Techspace Aero, portant également sur les prépensions et le pouvoir d’achat. Du coup, la direction de P&W nous faisait lanterner: elle attendait la fi n des hostilités avant de se positionner par rapport à nos revendications. Ensuite on a pu recommencer à négocier. On s’est

battus, pied à pied, pour fi nale-ment arracher, début avril, 90% des conditions de Techspace.

Sur les autres volets, on était aussi proches d’un accord… sauf sur un point: une Convention collective de travail relative aux avantages non récurrents liés aux résultats (CCT 90) que la direction a voulu nous imposer. Via cette CCT, la direction voulait instaurer une organisation du travail «à l’amé-ricaine». «Amélioration continue pour l’Excellence» (ACE), comme ils disent. Traduction: toujours plus de contraintes et de contrôle sur les postes de travail en vue d’augmenter la qualité des pres-tations et la satisfaction du client. Satisfaire le client, c’est bien, mais en l’occurrence ça passe par une mise sous pression toujours plus grande du travailleur. Celui-ci doit atteindre des objectifs précis: des «cellules opérationnelles qualifi ées bronze». Ca, c’est du vocabulaire, hein?! Si le travailleur atteint ces objectifs, il décroche une prime de 1.000 euros, en plusieurs tranches. Depuis le début, on résiste à cette CCT. C’est un chantage au pognon, une volonté de mettre en concur-rence les travailleurs, une organisa-tion du travail inacceptable basée sur une philosophie qui l’est tout autant: «tu travailles et tu fermes ta gueule».

Début mai, les travailleurs n’en pouvaient plus d’attendre et de se faire mener en bateau par une direction qui ne trouvait que ceci à leur dire: «Vous pouvez danser sur votre tête, vous n’obtiendrez rien». Le 3 mai, on a donc décidé à l’unanimité de partir en grève.

Le bras de fer a duré sept semai-nes. C’était rude: manipulations, pressions, provocations… Il a fallu

faire des sacrifi ces, et tenir. On a tenu. Et on a obtenu des avancées signifi catives.

Pour résumer: nous voulions que les prépensionnés soient rempla-cés, et la direction a fi ni par ac-cepter. Fin 2011, 4 ouvriers seront donc engagés. En outre, 3 contrats à durée déterminée (CDD) seront transformés en contrats à durée indéterminée (CDI). On a aussi obtenu des possibilités d’aména-gement des fi ns de carrière pour les 58-59 ans.

Sur le pouvoir d’achat, on a notam-ment pu engranger une compensa-tion de la perte des titres-repas en cas de maladie, l’octroi d’un jour de congé d’ancienneté supplémentai-re après 24 ans d’ancienneté dans l’entreprise et l’amélioration des modalités d’accompagnement pour les 4/5ème temps: les jours fériés et jours d’ancienneté leur seront garantis comme pour des travailleurs à temps plein.

Autre avancée importante: la for-mation. Dès l’année prochaine, la direction mettra en place un plan de formation de longue durée en entreprise, comme nous le préconi-sions. C’est primordial pour l’avenir des jeunes et de l’entreprise!

Pour ce qui est du gros point de dis-corde, la CCT 90, on n’a pas réussi à la faire disparaître. Le principe de la prime est maintenu, mais on a obtenu que les objectifs à atteindre soient un peu plus raisonnables.

Au bout du compte, ce qui se joue à travers ce long combat, c’est l’avenir de l’entreprise et des travailleurs. Aujourd’hui, la direction bombe le torse et affi che un optimisme béat quant à notre activité et à la reprise économique, qui ne saurait tarder selon elle. Nous, on voudrait bien vérifi er cet optimisme dans les faits, alors qu’on chôme un jour par semaine depuis le mois d’avril… La Grèce et le Portugal en-visagent de signer de gros contrats avec P&W. Vont-ils pouvoir le faire, alors qu’ils sont frappés de plein fouet par la crise?

Nous devons être extrêmement vigilants. Il faut non seulement consolider l’activité, mais la déve-lopper. Nous devons engager des jeunes, les former, leur transmet-tre le savoir-faire des anciens pour assurer l’avenir de l’entreprise. En 2014, 42 ouvriers sur 62 auront 58 ans!

Pendant des mois, la direc-tion a pourri les négociations. Aujourd’hui, elle tarde à démon-trer son engagement à s’inscrire dans le long terme. Aujourd’hui, nous lui disons ceci: le temps et l’énergie que vous avez mobilisés contre nous, mettez-les au service du développement de l’entreprise, de sa pérennité! Il en va de notre, de votre avenir!»

La délégation MWB-FGTB de Pratt&Whitney

> POINT DE VUE

Pratt&Whitney: «Tu travailles et tu fermes ta gueule»

Page 16: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 13TEXTILE-VÊTEMENT-DIAMANT

> JOURNÉE D’ÉTUDE DE LA COMMISSION DES FEMMES

«Combler l’écart salarial»La journée d’étude de la commission des femmes de notre centrale a eu lieu le jeudi 17 juin 2010. En matinée, le Secrétaire Général, John Colpaert, a commenté quelques thèmes généraux tels que les conclusions du Congrès statutaire de la FGTB fédérale, la concentration des militants du 4 juin ainsi que les récentes élections parlementaires fédérales.

L’après-midi, les membres de notre commission des femmes ont suivi avec beaucoup d’attention l’exposé de Gitta Vanpeborgh du Départe-ment Gendermainstreaming de

la FGTB.

Elle a traité en détail de la campa-gne de l’Equal Pay Day, la journée d’action pour l’égalité salariale entre hommes et femmes qui est organisée annuellement par Zij-kant et la FGTB. Quel est l’écart salarial entre les hommes et les femmes, quelles en sont les causes, pourquoi est-ce que cette action est nécessaire et comment peut-on organiser cette action de façon optimale? Les membres de la com-mission des femmes ont reçu une réponse très élaborée à toutes ces questions.

Elles ont ensuite été réparties en groupes de travail et ont discuté du problème de l’inégalité sala-riale dans les entreprises. Il s’est avéré que l’inégalité salariale n’est souvent pas visible dans les entre-prises. Les participantes jugent que ce thème est diffi cile à aborder et à expliquer. Les femmes éprouvent des diffi cultés quand elles veulent

quitter les fonctions exécutives et ambitionner un poste supérieur. Et même si elles arrivent à décrocher une fonction supérieure, elles doi-vent souvent faire front à toutes sortes de préjugés qui prévalent toujours tant chez les hommes que chez les femmes. Il faut donc continuer la lutte, que nous de-vons mener ensemble et de façon solidaire.

Est-ce que le secteur des tapis sort de la crise économique?L’année 2008 était une année dra-matique pour le secteur des tapis. En très peu de temps, le secteur a perdu des centaines de postes d’emploi suite à des restructu-rations ou des fermetures chez Ralos, Beaulieu, Prado et dans d’autres entreprises. En général, le taux d’emploi dans le secteur a baissé et celui du chômage tem-poraire a augmenté. Beaucoup d’entreprises de tapis ont telle-ment accumulé les pertes que l’on craignait leur avenir.

2009 était un vrai soulagement sur ce plan. Il n’y avait plus de nou-veaux dossiers de restructuration dans le secteur des tapis. Le taux de chômage temporaire restait certes élevé, mais le nombre de licenciements restait limité. Les entreprises de tapis s’étaient ap-paremment rétablies rapidement de la crise.

Un rétablissement qui est aujourd’hui confi rmé par les chiffres des comptes annuels de 2009 qui ont été présentés dans les entreprises. Cet article évalue les chiffres totaux des 9 entreprises qui donnent le ton dans le secteur des tapis et qui, ensemble, réalisent un chiffre d’affaires de presque 1 milliard d’euro et occupent plus de 5.000 travailleurs.

De quelles entreprises s’agit-il? Il s’agit des entreprises plus grandes du secteur (tant du touffetage, du tapis tissé que du feutre aiguilleté). Le seul critère de sélection est que le compte annuel de ces entrepri-ses ait été remis aux membres du conseil d’entreprise avant le 10 juin: Associated Weavers, B.I.G. Floorcoverings, Balta Industries, Beaulieu Real, Domo Oudenaarde, Lano, McThree, Osta Carpets et Ta-sibel.

Qu’est-ce qui frappe le plus?La vente de ces 9 entreprises a bais-sé en 2009 par rapport à l’année

2008 et ce de presque 200 millions d’euro. Le taux d’emploi a égale-ment baissé. Le nombre d’heures prestées a reculé de 7,5 millions d’heures en 2008 à 6,8 millions d’heures en 2009. Malgré la baisse au niveau de la production, il y a un clair redressement du bénéfi ce.

Le résultat d’exploitation (soit, le résultat de la production et de la vente de produits) a augmenté d’une perte d’exploitation de 9,4 millions d’euro en 2008 à un bénéfi ce d’exploitation de 55,5 millions d’euro en 2009. Après le décompte des charges et pro-duits fi nanciers et exceptionnels, il restait un bénéfi ce net de 32,3 millions d’euro en 2009.

Ces 9 entreprises de tapis étaient donc très rentables et ce malgré la crise. Le rendement des capitaux propres s’élevait à presque 12%, ce qui est exceptionnellement élevé pour une année de crise. Cette constatation ne vaut cepen-dant pas pour chaque entreprise séparée: certaines entreprises restaient défi citaires en 2009. Le redressement général est frappant quand nous comparons les chiffres totaux pour ces 9 entreprises au cours des années.

Comment se fait-il que ces entre-prises de tapis se sont rétablies si rapidement d’une crise qui est tou-jours en cours (les ventes ont éga-lement traînassé en 2009)? Elles ont fait de sérieuses économies de sorte que la surcapacité du secteur a baissé. Certaines entre-prises ont fait des économies très importantes, comme par exemple Beaulieu qui a fermé plusieurs sites en France au cours de 2009. Les coûts de production ont baissé. Cela s’explique surtout par le recul des prix du pétrole (qui est le produit de base pour les fi ls synthétiques).

L’augmentation de la productivité

a frappé le plus les travailleurs. La valeur ajoutée par heure de tra-vail a augmenté à 43,3 euro. Cela signifi e que la valeur de la produc-tion d’un travailleur textile s’élève à 43,3 euro par heure prestée. Ce montant porte non seulement les coûts salariaux, mais aussi les coûts du parc à machines. Quand nous comparons ce chiffre au chiffre de la période précédant la crise, la pro-ductivité a fortement été majorée par rapport aux années avant la crise: de 4% par rapport à 2007 et de 10% par rapport à 2006.

Cette augmentation de la produc-tivité n’a pas été réalisée suite à la rénovation du parc à machines (il y a eu beaucoup moins d’inves-tissements au cours des 2 dernières années), mais est surtout le résul-tat de modifi cations au niveau de l’organisation du travail et d’une hausse de la charge du travail: il y avait plus de chômage temporaire, mais les personnes qui étaient au travail devaient travailler plus.

Ce dernier phénomène reste un point d’attention pour la FGTB. Il est important que les entreprises réalisent des bénéfi ces, qui sont né-cessaires pour fi nancer nos salaires et pour investir dans des innova-tions, mais nous devons veiller à ce que ces bénéfi ces ne vont pas aux dépens des travailleurs qui sont la victime d’un taux de stress tou-jours croissant et d’une augmenta-tion de la charge du travail.

Il est absolument inacceptable que l’on touche aux régimes de prépen-sion sectorielle dans ce contexte. Travailler plus longtemps n’est pas réalisable pour les travailleurs du secteur des tapis qui font face à une charge du travail extrême-ment élevée.

IndexationLes salaires du secteur du lin augmentent de 0,0372 euro à partir du 7 juin 2010 suite à une indexation. Voici les nouveaux barèmes:

Groupe salarial Fonction Salaire

Doubleéquipe+ 8,41%

Equipede nuit

+ 31,60%

Groupe 1 Salairede base

Teillage fi bre courte/pâtés

11,1641 12,1030 14,6920Teillage pailles de lin

Conduire la ligne feutre

Conduire presse balles

Groupe 2 Base+ 2%

Conduire la peigneuse/opérateur

11,3874 12,3451 14,9858

Conduire les cardes/cardes-briseuses

Conduire les bancs d’étirage/bancs d’étirage

mélange de couleurs

Conduire bobinoirs semi-automatique

Conduire machine peignage

Apporter des balles

Conduire les bancs à broches

Conduire bobinoirs manuellement

Groupe 3 Base+ 3% Conduire mélangeurs 11,4990 12,4661 15,1327

Conduire l’effi locheuse

Conduire bobinoirs automatique

Conduire chariot élévateur

Séchage bobines d’alimentation

Conduire open-end

Conduire ligne feutre (responsable de processus)

Groupe 4 Base+ 10%

Magasinier

12,2805 13,3133 16,1611Filage au sec

Filage au mouillé

Groupe 5 Base+ 15%

Régler machines/mécanicien

12,8387 13,9184 16,8957Entretien général électricité

Entretien général mécanique

Groupe 6 Base+20%

Contremaître (personnel de maîtrise) 13,3969 14,5236 17,6303

Page 17: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

ALIMENTATION - HORECA - SERVICES14 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

Dérogation en cas de chômage économiqueProlongation de la dérogation

Ce 03/06/2010, l’Arrêté Royal fi xant, pour les entreprises ressor-tissant à la Commission paritaire de l’industrie hôtelière (CP 302), les conditions dans lesquelles le man-que de travail résultant de causes économiques suspend l’exécution du contrat de travail d’ouvrier, a été publié au Moniteur Belge.

Pour rappel, le secteur Horeca dis-pose de dérogations en matière de chômage économique. Ces déro-gations peuvent être particuliè-rement utiles en temps de crise économique, afi n d’éviter des li-cenciements secs.

L’Arrêté Royal précédent cessait d’être en vigueur au 01/04/2010. Depuis le 03/06/2010, la déroga-tion est de nouveau en vigueur et ce jusqu’au 1er avril 2012.

Quelle est le contenu de cette dé-rogation?

En cas de manque de travail ré-sultant de causes économiques, l’exécution du contrat de travail

d’ouvrier peut être totalement sus-pendue ou un régime de travail à temps réduit peut être instauré à partir du septième jour suivant celui de la notifi cation.

La notifi cation s’effectue par let-tre recommandée adressée au tra-vailleur. Elle mentionne la date à laquelle la suspension totale de l’exécution du contrat ou le régime de travail à temps réduit prendra cours et la date à laquelle cette sus-pension ou ce régime prendra fi n et les dates auxquelles les ouvriers seront mis en chômage.

La durée de la suspension totale de l’exécution du contrat de travail d’ouvrier pour manque de travail résultant de causes économiques ne peut dépasser trois mois.

Lorsque la suspension totale de l’exécution du contrat de travail a atteint la durée maximale de trois mois, l’employeur doit rétablir le régime de travail à temps plein pendant une semaine complète de travail avant qu’une suspension totale ou un nouveau régime de travail à temps réduit ne puisse

prendre cours.

Le régime de travail à temps réduit peut être instauré pour une durée maximale de six mois s’il comporte moins de trois jours de travail par semaine ou moins d’une semaine de travail sur deux semaines.Lorsque le régime comporte moins d’une semaine de travail sur deux, la semaine où il est travaillé doit comporter au moins deux jours de travail.

A défaut, la durée du régime de travail à temps réduit ne peut dé-passer quatre semaines.

Lorsque le régime de travail à temps réduit a atteint la durée maximale de six mois, l’employeur doit rétablir le régime de travail à temps plein pendant une semaine complète de travail avant qu’une suspension totale ou un nouveau régime de travail à temps réduit ne puisse prendre cours.

Le nombre maximal de journées de chômage dans un régime de travail à temps réduit est fi xé à quatre jours quand il s’agit d’un

régime hebdomadaire. Lorsqu’il est travaillé une semaine sur deux, ce nombre maximal est porté à huit en régime de cinq jours par semaine et à dix en régime de six jours par semaine.

L’indemnité complémentaire pour chômage économique

Cette dernière est toujours restée d’application (y compris entre la période du 01/04/2010 et du 03/06/2010).

En cas de manque de travail total ou partiel pour motifs économi-ques, les ouvriers ont droit à une indemnité de sécurité d’existence lorsqu’ils satisfont aux conditions suivantes:1. être liés par un contrat de tra-

vail à temps plein ou à temps partiel;

2. avoir au moins 9 mois d’ancien-neté au sein de la même entre-prise au moment où le contrat de travail est suspendu par manque de travail pour motifs économi-ques.

Par année civile, l’indemnité de sé-

curité d’existence n’est payable que pour les 90 premiers jours ouvra-bles durant lesquels le travailleur est effectivement en chômage par manque de travail pour motifs éco-nomiques.

Lorsque le travailleur atteint une ancienneté de 9 mois dans la même entreprise, dans une pé-riode ininterrompue de chômage économique, les 90 premiers jours débutent au premier jour de cette période de manque de travail pour motifs économiques.

L’indemnité de sécurité d’exis-tence s’élève à 0,4689e par heure multiplié par le nombre d’heures prévues à l’horaire du travailleur le jour où il est en chômage pour motifs économiques.

L’indemnité de sécurité d’existence est à charge de l’employeur et doit être payée le premier jour effectif de paiement des salaires qui suit la période de manque de travail pour motifs économiques.

> HORTICULTURE (CP145)

Prolongation du régime de sécurité sociale spécifi que pour le travail saisonnier dans la culture des chiconsDans le secteur d’activité des chicons, une dérogation prévoit de pouvoir employer un travailleur sous statut de saisonnier jusqu’à 100 jours par année calendrier (au lieu des 65 jours prévus pour le secteur horticole en général).

La Commission Paritaire saisie par le CNT pour rendre un avis

La possibilité de dérogation cessait d’être en vigueur au 01/06/2010. Saisie par le Conseil National du Travail (CNT), la Commission Pa-ritaire de l’Horticulture (CP 145) a rendu, en date du 1er juin, un avis positif pour une prolonga-tion d’un an de cette dérogation (jusqu’au 30/06/2011). Une nou-velle évaluation est prévue en avril 2011.

Cet avis est basé sur une étude d’évaluation de cette mesure, et tient compte des caractéristiques très spécifi ques de ce secteur d’ac-tivité:- un secteur en crise (coûts de

production supérieurs au prix d’achat, détérioration de la posi-tion concurrentielle de la Belgi-que au niveau international)

- le caractère très saisonnier de ce secteur

- une majorité de petites entrepri-ses familiales

- un secteur à forte intensité de main d’œuvre

- une partie importante des tra-vailleurs sont des pensionnés et des femmes au foyer

C’est maintenant au CNT, sur base de l’avis de la commission paritaire, de se prononcer sur la demande de prolongation de cette dérogation.

Caractéristiques spécifi ques du

travail dans le secteur d’activité des chicons

Besoin de connaissance et d’ex-périence: le chicon est un produit de qualité qui doit être manipulé avec grand soin. C’est la raison pour laquelle il est important que le personnel connaisse le produit et sache le manipuler. Voilà pourquoi les travailleurs occasionnels, une fois formés, peuvent être insérés pendant 100 jours.Le chicon qui est produit en Belgi-que a clairement une qualité su-périeure que celui d’autres pays producteurs.

La forcerie de chicons dure environ 3 semaines. Cependant, la période de récolte précise est diffi cile à pré-voir, ce qui fait que les dates de ré-colte peuvent varier. C’est pourquoi il est nécessaire de pouvoir se met-tre d’accord avec les travailleurs quand le travail doit être fait.

Dans le secteur des chicons les pensionnés et les femmes au foyer représentent 50% de la main d’œuvre et dans la majorité des entreprises même plus de 75%. Ces gens viennent dans la plupart des cas des environs immédiats de l’entreprise et ne peuvent, pour des raisons pratiques ou sociales, trouver d’autre emploi sur le mar-ché du travail. Il est nécessaire que les employeurs au moyen de ce contrat de 100 jours puissent in-sérer ces personnes rapidement dans leur entreprise, une situation profi table à toutes les parties tant à l’employeur qu’au travailleur occasionnel, mais également à la sécurité sociale par l’augmentation des recettes et à l’économie par l’insertion d’ouvriers autochtones saisonniers locaux.

Pour les travailleurs saisonniers des environs de l’entreprise leur activité dans le secteur des chicons a également un aspect social im-portant. Souvent il n’y a pas de tra-vail durant 5 jours/semaine, ce qui souligne la dimension sociale.

Le secteur d’activité des chicons est une culture importante en Flandre avec une occupation totale d’envi-ron 5000 emplois: - Selon les comptages de l’INS il y

a 418 entreprises de chicons en Belgique. Avec une moyenne de 2 personnes (chef d’entreprise et conjoint) par entreprise l’occu-pation proprement dite s’élève à environ 840 personnes.

- De nos données, il ressort que dans une entreprise de chicons en moyenne 3 à 9 ouvriers sont actifs dans la période d’activité, ce qui représente environ 3000 emplois. Ceci correspond à l’affi rmation qu’il faut un ouvrier occasionnel par hectare de chicons.

- Egalement dans les secteurs d’approvisionnement et les en-treprises de transformation, le secteur des chicons crée direc-tement beaucoup d’emplois. Ceci concerne les entreprises de semences, les distributeurs de produits phyto et d’engrais, les entreprises de conseil et les entre-prises qui offrent des services de soutien. En Flandre, le secteur des chicons est également responsa-ble d’un grand nombre d’emplois dans les criées, les exportateurs et les commerçants. La moyenne de l’emploi dans l’approvision-nement et la transformation est évaluée à 1000 emplois temps plein au minimum.

Restructuration Looza (Pepsico) à LoozLe nombre initial de licenciements de 35 travailleurs, dont 26 ouvriers a été réduit de trois personnes durant la phase d’information et de consultation et après les prépensions et les départs volontaires, il s’élèvera encore à sept licenciement secs.Une grève spontanée a éclaté le 7 juin durant les négociations concernant le plan social. La raison du confl it était l’absence d’un accord concernant une prépension à part entière. Après une réunion de conciliation le 9 juin, avant la Commission Paritaire 118, un accord a été conclu sur une prépension volontaire à 52 ans avec une indemnité complémentaire de 80%. Le choix d’une prime unique était retenu comme étant la seule option possible. L’intervention fi nancière en cas de licenciement sec, en particulier la partie sécurité d’existence, a également été augmentée. Un tas de précisions supplémentaires ont été reprises dans le texte offi ciel; entre autres l’ajout du travail intérimaire et temporaire pour le calcul de l’ancienneté. Finalement en tant que syndicat, nous pouvons être fi ers du résultat obtenu. Nous remercions tous les militants et les affi liés pour leur soutien.

Nicole Houbrechts, Secrétaire Régionale. Campine et Limbourg.

Augmentations salariales à partir du 1.7.2010Industrie alimentaire – augmentation des salaires minimums sec-toriels au 1.7.2010A l’exception des «petites boulangeries» et de «l’industrie des lé-gumes», la prime annuelle est entièrement intégrée dans le salaire horaire à partir du 1.7.2010:• Les salaires minimums sectoriels sont augmentés de 0,08e;• Pour les entreprises qui ont payé une prime de 175e en 2010, les

salaires réels sont augmentés de 0,08ePour l’industrie des légumes, l’intégration de la prime annuelle dans le salaire horaire aura lieu le 1.1.2011. Pour les petites boulangeries ceci a déjà eu lieu le 1.1.2010.

Transformation des pommes de terreA partir du 1.7.2010, la dernière phase de la classifi cation de fonc-tions sectorielle dans la transformation des pommes de terre sera fi nalisée avec une augmentation salariale de près de 0,5% pour une ancienneté de moins de 24 mois et de près de 1% pour dans le cas d’une ancienneté de plus de 48 mois.

> HORECA (CP302)

Page 18: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010 15EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES

8 juin: MERCI pour votre mobilisation

Travailleurs des secteurs du Non-marchand, vous étiez plus de 13.000 à manifester en front commun ce 8 juin pour rappeler aux 4 gou-vernements concernés qu’il était temps d’entendre les demandes des travailleurs. Une mobilisation qui paie déjà en Région wallonne, en Communauté française et à la

CoCoF, où une enveloppe globale de 9,5 millions e a tout récemment été dégagée sur les budgets de 2010 pour réaliser une première étape des accords sociaux pluriannuels (harmonisation barémique, dis-positions en matière d’emploi,…). Pendant ce temps, en Flandre, le gouvernement reste sourd et muet

dans les négociations, tandis que le gouvernement fédéral a entamé la concertation, grâce à la pression syndicale. Organisations syndica-les et travailleurs restent mobilisés, tant au nord qu’au sud du pays, pour concrétiser des accords plu-riannuels globaux. À suivre!

NRB: plan de réorganisation voué au naufrage

Marée noire sociale en vue?

Il y a quelques jours, le personnel de NRB, prestataire de services in-formatiques de la région liégeoise, a participé à un arrêt de travail symbolique de 2 heures pour dé-noncer la gestion chaotique de leur entreprise et l’absence de projet d’avenir de la direction. Les 600 travailleurs et leurs représentants syndicaux ont tiré la sonnette d’alarme. L’action a rencontré un vif succès, malgré les pressions du management (un comble pour une société qui se targue de vertus d’éthique sociale). Malgré tous les signaux envoyés, la direction ne semble comprendre l’étendue du malaise à NRB. Par conséquent, les organisations syndicales ont demandé la tenue d’une réunion de conciliation, qui aura lieu le 29 juin. Les réponses aux questions posées par le personnel ne sont toujours pas à l’ordre du jour! En-core une entreprise qui préfère mettre en danger les emplois des travailleurs en tranchant dans les coûts afi n de dégager encore plus de bénéfi ces et de marge pour les actionnaires?

Depuis de nombreuses années, NRB entretient des relations pri-vilégiées avec des clients de longue date, triés sur le volet, parmi les-quels on compte Ethias, mais aussi le SPW, pour ne citer qu’eux. Pas de problèmes de santé fi nancière pour cette entreprise, qui réalisait d’ailleurs en 2009 un bénéfi ce de +/- 19 millions e mais de sérieu-ses lacunes en termes de gestion d’entreprise. À maintes reprises, les représentants des travailleurs ont souligné l’importance d’enrichir le portefeuille de clients de NRB et d’assurer autant que possible l’ac-tivité au niveau des clients histo-

riques. Le conseil d’administration semble n’avoir jamais daigné don-ner suite aux multiples interpella-tions des délégués syndicaux.

Plan de réorganisation = vases communicants?

La direction a récemment proposé un plan de réorganisation visant à réaliser 8.500.000e d’économies sur la masse salariale. Plan catégo-riquement refusé par le personnel et les représentants syndicaux, qui ont quant à eux analysé l’état de santé de l’entreprise. Ce qui en res-sort est consternant. En 2009, le dividende des actionnaires de NRB, dont font partie entre autres Ethias ou Tecteo, explosait pour atteindre 8 fois le montant des années précé-dentes. Soit une augmentation de dividende de 8.750.000e. Inaccep-table, lorsqu’on sait qu’en même temps, la direction souhaite impo-ser une économie de 8.500.000e à l’ensemble de ses travailleurs. Faut-il y voir une simple coïncidence? Si on se penche un peu sur les chan-gements opérationnels annoncés par la direction, on constate qu’ils ne s’appuient sur aucune étude sérieuse: aucun business case n’a été réalisé et malgré cela, NRB s’apprête à assumer des coûts de plusieurs millions d’euros au cours des deux prochaines années afi n de mener à bien ces changements. Le tout dans un contexte de baisse annoncée du chiffre d’affaires et d’une explosion des dividendes à verser à ses actionnaires.

Le capitalisme ne connaît pas la crise

NRB ne peut espérer atteindre une rentabilité ou être compétitive sur le marché informatique avec une telle réorganisation infondée. Com-

ment le Conseil d’Administration de NRB a-t-il pu vouloir mettre en place ce plan alors qu’on sent clairement qu’il est voué à l’échec, dès sa conception? Quelle est la volonté réelle des membres du Conseil d’Administration de NRB? Le personnel ainsi que ses repré-sentants ne sont pas prêts à accep-ter cette réorganisation-fi asco, qui détruirait de nombreux emplois à terme. Le SETCa ne peut l’accepter. Nous soutiendrons ces travailleurs dans leur combat. Ceux-ci ont déjà entamé différentes actions afi n de faire bouger les choses. Une réu-nion de conciliation est prévue le 29 juin prochain. En fonction de son résultat et de l’évolution de la concertation sociale, différentes actions pourraient encore avoir lieu dès l’automne 2010.

Carrefour: un Expresso pour faire le point sur l’accord

Nous ne crions jamais victoire quand une restructuration a lieu, c’est toujours un constat d’échec. Néanmoins le préaccord relatif à l’annonce de la restructuration de Carrefour obtenu le 26/05 est un moindre mal par rapport au plan dit «de sauvetage» présenté par la direction le 23/02. Pour vous aider à y voir plus clair, nous éditons un Expresso spécial Carrefour, parcourant tous les aspects de la restructuration: le timing, les magasins qui ferment, ceux qui quittent CB pour aller chez Mestdagh, les mesures d’économie en elles-mêmes, les conséquences de votre départ de l’entreprise et enfi n la portée de la garantie d’emploi. Vous le recevrez sans doute des mains de vos délégués, ou vous pouvez le télécharger en dès à présent sur ww.setca.org, rubrique downloads. Vos dé-légués SETCa sont à votre disposition pour vous éclairer quant à vos interrogations et vous assister dans toutes les étapes de vos décisions. N’hésitez pas à faire appel à eux!

Organe de concertation européen pour SitelAprès 10 ans de négociations, le centre d’appel international Sitel dispose enfi n d’un comité d’entreprise européen (Co.E.E.). Il s’agit d’une instance de concertation dans laquelle les employeurs et les travailleurs peuvent se rencontrer au niveau européen. Ce Co.E.E. est le ré-sultat de 10 ans de travail dans lequel le SETCa a joué un rôle d’avant-plan. De plus en plus de gens tra-vaillent dans des entreprises actives également dans d’autres pays. Parfois, les travailleurs sont ainsi mis en concurrence de manière éhontée. Comme syndicat, nous devons nous y opposer. Plus les travailleurs de différents pays s’unissent, plus il est diffi cile de faire jouer la concurrence interne au sein d’une même entreprise au dé-triment des travailleurs. Cet aspect est assurément important dans le secteur des centres d’appel. Les télécom-munications modernes per-mettent parfaitement de traiter les appels téléphoniques à des milliers de kilomètres. Tel est aussi le cas de Sitel, qui gère par exemple des projets internatio-naux pour Nokia et HP, répartis entre différents sites et pays. Le Co.E.E. doit permettre la concer-tation à l’échelle internationale. Jan Meeuwens notamment, le responsable du SETCa qui a par-ticipé aux négociations sur la constitution du Co.E.E., devra à présent concrétiser cette réa-lisation.

Jan Meeuwens: «Sitel réponds depuis la deuxième moitié des années 90 à tous les critères né-cessaires à l’installation d’un CEE. C’est en 2000 que la frac-tion Setca dans le conseil d’en-treprise belge a pris l’initiative de faire cette demande. Cela a encore pris 7 ans avant que la direction européenne (chan-geant fréquemment) ait bien voulu y collaborer. En 2007, à la suite des fortes pressions d’UNI Europe (organisation englobant les syndicats européens) un GSN (Groupe Spécial de Négociation) a été instauré. Cet organe com-posé sur le plan européen avait comme mission la négociation d’un accord cadre pour le fonc-tionnement du futur Co.E.E. Ces négociations se sont déroulées très diffi cilement et sont res-tées sans résultats pendant des années.»

Finalement, comment les choses ont-elles commencé à

bouger?JM: «En réalité, la percée est in-tervenue parce que l’UNI, notre organisation faîtière européen-ne, menaçait d’entreprendre des démarches en justice. Peu à peu, on était en droit de considérer l’attitude de l’entreprise comme étant en infraction avec la di-rective européenne qui a été transposée en droit national. En combinaison avec l’arrivée d’un nouveau management, il est apparu fi nalement qu’il était possible de faire une percée. Lors d’une tentative ultime à Madrid (Espagne), un accord équilibré a enfi n été atteint entre les re-présentants des employés et la direction européenne. Sitel rejoint ainsi la liste des plus de 900 entreprises qui ont déjà un CEE».

Pendant 10 ans, la direction a reporté la constitution du Co.E.E. aux calendes grecques. Pourquoi a-t-elle adopté cette fois une attitude construc-tive? JM: «L’histoire le démontrera. Mais si l’on pense dès le départ que le pire va se réaliser, alors on ne fait jamais rien bouger. Il ressort également de l’accord que la direction est de bonne volonté. Ainsi par exemple, nous nous rencontrerons deux fois par an au lieu d’une seule fois, ce qui est le minimum légal. Nous le saurons rapidement. Sitel est une entreprise internationale ayant des projets dans toute l’Europe, voilà suffi samment de matière à discussion.»

Qu’espères-tu obtenir syndica-lement par un Co.E.E.?JM: «Le Co.E.E. ne remplace évidemment pas du tout le travail du C.E. national. Il est surtout important d’établir des contacts internationaux entre travailleurs de sorte à ce qu’ils apprennent à connaître les problèmes de chacun. C’est le premier pas indispensable pour permettre à la solidarité de voir le jour. Ainsi, nous avons déjà pu contribuer à résoudre des problèmes en France grâce à de tels contacts. Chez Sitel, nous ne doutons absolument pas de l’utilité d’un Co.E.E. Je constate qu’il existe encore en Europe un grand nombre d’entrepri-ses entrant en ligne de compte pour la constitution d’un Co.E.E. mais qui n’y parviennent pas. C’est dès lors avec conviction que je conseille à mes collègues délégués syndicaux de s’y met-tre!».

Page 19: Syndicats FGTB n°12 - 25 juin 2010

EMPLOYÉS, TECHNICIENS & CADRES16 SYNDICATS • N°12 • 25 JUIN 2010

Pas de démantèlement de notre modèle social belge!

Les résultats des élections du 13 juin sont connus et analysés. Il est évident pour tous que

le comportement électoral n’a pas été le même dans les différentes régions du pays. Il convient de fé-liciter le PS pour sa victoire. Nous aurions aussi voulu fêter une victoire de la gauche en Flandre. L’électeur en a décidé autrement et il faudra nous y faire. Mais pas à n’importe quel prix!

Il est évident que le vote de nom-breux Flamands est le résultat du battage médiatique en faveur de De Wever. Ils se sont prononcés contre le reste plutôt que pour le programme de la N-VA. Car ce programme est désastreux pour les travailleurs: démanteler la pré-pension, vider de leur substance les périodes assimilées pour le calcul de la pension, fl exibilité sur base annuelle, casser le pouvoir des syn-dicats, régionaliser la formation salariale, qui devrait se faire de

préférence sur base individuelle et en fonction des prestations et des résultats des entreprises, et limiter les allocations de chômage dans le temps. Et en prélude à l’objectif fi nal, l’indépendance des régions (gros point d’interrogation: quid de Bruxelles?), tous les leviers so-cio-économiques doivent aller au plus vite aux états fédérés: fi scalité (impôt des personnes physiques et des sociétés), rentrées et dépenses de la sécurité sociale et gestion de celles-ci. Voici la modalisation du «modèle confédéral»: les états fédérés lèvent les impôts et versent une dotation à l’État belge pour les compétences restantes. Nous ne pouvons nous imaginer que 30% des Flamands aient voté pour cela! S’agissant du statut ouvriers-em-ployés, notre sondage préélectoral a lui aussi clairement fait apparaî-tre que la N-VA n’est certainement pas de notre côté!

Un formateur est à présent dési-

gné. Au moment de rédiger cet Edito, rien ne permet évidemment de dire quel sera résultat fi nal de cette mission. En revanche, il est certain que l’on parlera de la ré-forme de l’état, de la situation so-cio-économique et des fi nances publiques.

Evidemment, il est préférable de trouver au plus vite une solution aux problèmes institutionnels en suspens (qui, par ailleurs, ont en-traîné la chute du précédent gou-vernement), de sorte que le pro-chain gouvernement ne soit pas de nouveau paralysé et qu’il puisse s’atteler aux dossiers socio-écono-miques importants. La réforme de l’État ne peut toutefois engendrer le démantèlement du caractère fé-déral de la sécurité sociale, du droit du travail et des relations collecti-ves dans ce pays. Ces 3 éléments sont indissolublement liés les uns aux autres et refl ètent la solidarité dans notre pays. Quoi que certains

puissent affi rmer.

Dans les années à venir, l’État belge devra s’attaquer à son dé-fi cit budgétaire. Que le prochain gouvernement soit prévenu: une approche trop drastique ne peut étouffer dans l’œuf une éventuelle reprise économique. Et le champ de tension présent à cet égard entre nouvelles rentrées et/ou diminu-tion des dépenses ne peut tour-ner au désavantage des simples citoyens, qu’ils aient un travail ou aient la malchance de vivre d’une allocation sociale. Même des poli-tiques européens que l’on ne peut classer dans le camp de gauche le disent clairement: ce sont ceux qui ont provoqué la crise qui doivent payer.

Dans divers pays européens, les travailleurs sont toutefois confron-tés aussi à des plans d’économies drastiques. Ce n’est pas la bonne voie. Le programme gouverne-

mental à modaliser aujourd’hui ne peut pas s’en laisser inspirer. Une grande manifestation euro-péenne est prévue à Bruxelles le 29 septembre prochain. Elle clamera haut et fort son opposition à une politique d’austérité. Les syndicats belges tireront cette manifestation. Il pourra s’agir aussi d’une premiè-re réaction manifeste à la politique annoncée d’un éventuel gouver-nement belge. Nous suivrons dès lors de tout près et avec vigilance la formation du gouvernement belge dans les semaines/mois à venir. Nous comptons sur les partis progressistes qui feront partie du nouveau gouvernement belge.

Myriam Delmée Erwin De DeynVice-présidente PrésidentSETCa-BBTK SETCa-BBTK

La compagnie d’assurances ACTEL (membre du groupe P&V) est très heureuse de vous proposer des assurances Auto et Moto à des conditions uniques, et destinées uniquement aux membres de la FGTB. Un des résultats des plus concluants : l’assistance gratuite CAR RELAX 7j/7 24h/24 ! En souscrivant chez ACTEL, vous – mais aussi vos proches qui vivent sous le même toit – pouvez profiter de nombreux avantages qui font toute la différence. Comme par exemple une prime réduite au maximum et l’absence de franchise. Alors n’attendez pas pour être pleinement convaincu.

Demandez-nous une off re sans engagement au N° GRATUIT 0800/49.490 ou sur www.actelaff in i ty.be/fgtb

UNE ASSURANCE AUTO TRÈS ÉCONOMIQUE. RIEN QUE POUR VOUS. CA VAUT LE DÉTOUR !

ACTEL. s.a. - Membre du groupe P&V - rue de Ligne 13 - 1000 Bruxelles –Tél. 02/282.36.14 - Fax 02/282.36.00 - RPM 0440 903 008 Bruxelles - Banque: 879-1500104-67 - Entreprise d’assurance agréée code CBFA 2279 (Décision du 22.12.2003; M.B. du 04.02.2004) pour les br. 1, 3 et 10a. - www.actelaffinity.be/fgtb