SUR LA BATAILLE DE LA FORET DE KHIMKI (RUSSIE)ddata.over-blog.com/xxxyyy/2/46/03/81/RS2F-KHIMKI.pdf · du projet d'autoroute. Et le pouvoir russe est contraint de suspendre les travaux

Décembre 2010 Sur la bataille de la forêt de Khimki

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SUR LA BATAILLE DE LA FORET DE

KHIMKI (RUSSIE)



EN RUSSIE, LES FORETS NE BRULENT PAS TOUTES SEULES ET LES FASCISTES NE

SORTENT PAS DE NULLE PART Septembre 2010

« Toute la Terre ferme est recouverte de végétation verte. Les places dénudées y font exception et se perdent dans l'ensemble.

La Terre ferme doit paraître verte, perçue des espaces cosmiques. L'appareil vert qui capte et transforme le rayon se répand sur toute la surface de la Terre ferme et de l'Océan de

manière aussi continue que le courant de lumière solaire qui tombe sur la Terre. »

Vernadsky, 1926

Tout le monde a suivi le tragique feuilleton de l’été des

forêts russes en feu. Une canicule particulièrement

terrible s’est abattue sur la Russie déclenchant des

centaines de foyers d’incendies à travers tout le pays de

l’Ouest à l’Est.

Ainsi début Août 2010 on comptait déjà 30 morts la

région de Nijni Novgorod (440 km à l'est de Moscou), qui

était alors la plus touchée par ces feux. Alors que pour

les autorités russes la situation reste «difficile» en Russie

centrale et jusqu'à l'Oural (1 500 km à l'est de Moscou),

les services forestiers de l'Extrême-Orient du pays,

installés à Khabarovsk, près de la frontière avec la Chine,

ont annoncé dimanche matin que les feux gagnaient la

région.

Le Kamtchatka, péninsule à l'extrême nord-est du pays,

jusqu’alors protégée des incendies a vu plus de 76.000



hectares partir en fumée. De même près de 300 000

hectares de surfaces non boisées, jusqu'aux zones de

toundra sont également en feu dans la région.L’une des

particularités de ces feux, notamment dans le

Kamtchatka, était qu’il s’agissait de feux souterrains,

c’est-à-dire « conduits » par la tourbe qui permettaient

aux incendies de passer d’une zone à l’autre comme si

cette tourbe faisait office de mèche, donc quasiment

impossible à détecter et à combattre.

La région de Nijni Novgorod est connue pour ses

marécages, l’accès des véhicules y est presque impossible

et donc la lutte contre l’incendie presque vaine. Début

septembre tout était presque revenu à la normale dans

les régions occidentales puisque le 23 aout les autorités

russes levaient le dernier état d’urgence qui avait été

décrété. Pourtant à nouveau en ce début septembre

2010, la région moscovite est touchée et dans la région

de Saratov (700 km Est de Moscou). Les feux de forêt qui

ont frappé la Russie cet été ont ravagé plus d'un million

de hectares de forêts, détruit des villages entiers et fait

une cinquantaine de morts, selon les bilans officiels.

Un million d’hectares sont partis en fumée selon

les autorités, soit 10 000 km 2sur 5, 12 millions de km2

que compte ce pays. La Russie est la « première forêt »

du monde, puisque elle détient 20 % de la surface totale

des forêts du globe, forêts qui elle-même représentent 30

% de la surface mondiale.



Les médias bourgeois ne parleront sans doute plus

des conséquences cet hiver de ces incendies sur des

forêts consumées devenues des plaines semi-

désertiques : éboulements de terrain, érosions,

glissements, perturbation des migrations d’oiseaux, ils

n’en parleront pas, pas plus qu’ils n’ont parlé de la lutte

pour la sauvegarde d’une autre forêt aux alentours de

Moscou, la forêt de Khimki.

Voici résumé, ce que les médias bourgeois ont rapporté

dans les pays occidentaux parlant tour à tour de

« catastrophe » ou de « cataclysme ».

Ce traitement médiatique est à peu près le même en ce

qui concerne l'explosion du racisme et le développement

de la mouvance néo nazie en Russie. Les médias français

ne dédaignent pas pondre quelques articles de temps en

temps sur quelques meurtres particulièrement odieux

parmi les dizaines qui sont commis par les boneheads

chaque année.Les actions de masse de cette mouvance

sont parfois relayées, ainsi cet été l'attaque fasciste

contre un concert de rock à Moscou, comme le

déchainement de violence après un match de foot en

Ukraine ont donné lieu à quelques dépêches de presse.

Vu de loin dans la presse capitaliste française, la Russie

est donc une vaste étendue où le chaos le plus complet

et le plus inexplicable règne de manière irrémédiable, une

terre de « catastrophes incontrôlables » et de « violence



aveugle », qui n'a rien à voir avec notre tranquille

démocratie.

Pourtant, en Russie, les forêts ne disparaissent pas toutes

à cause du feu et les néo nazis agissent parfois fort à

propos pour protéger ...les intérêts des grandes

entreprises françaises.

Jusqu'à la fin aôut, aucun média français n'a parlé de la

forêt de Khimki. Cette forêt a toujours été réputée pour

être l’anneau vert de Moscou, le véritable poumon de

cette ville titanesque.

Si aujourd'hui elle est menacée, c'est à cause d'un projet

d'autoroute devant relier Moscou à Saint Petersbourg. Ce

projet, les médias français notamment économiques en

ont parlé, car il fait partie de ceux mis en avant par Vinci,

un des plus gros groupes de BTP français, pour attirer les

investisseurs boursiers, dans un moment où en France, le

secteur est en pleine crise. Mais depuis l'annonce de ce

juteux marché pour Vinci, aucun d'entre eux n'avait fait

mention du fait que la fameuse autoroute passait au

beau milieu d'une forêt.

Il s'agit du premier projet d'autoroute à péage en Russie,

et Vinci est à la fois constructeur et actionnaire du

consortium créé pour l'occasion, ce qui garantit des

profits à très long terme, surtout que le projet comporte

également la construction de complexes commerciaux et

touristiques le long de la voie.



Le projet satisfait aussi les intérêts des politiciens locaux

et nationaux, du gouverneur de la région , au Ministre

des Transports à l'origine du projet, également président

d'une société basée sur un aéroport international desservi

par la future autoroute.

Bien évidemment, il va à l'encontre des intérêts de la

majorité de la population , qui n'a pas les moyens de

voyager, pas les moyens de payer pour l'autoroute , pas

les moyens d'accéder aux activités commerciales de la

future zone,et qui va perdre un des seuls lieux de verdure

accessibles de la banlieue.

Mais de ces intérêts comme de la résistance de la

population, les médias français n'avaient aucun intérêt à

parler, pas plus qu'ils n'avaient intérêt à lier le fait qu'une

forêt supplémentaire soit dévastée alors même que

d'autres brûlent.

Pour Vinci, la Russie de Poutine est un lieu

d'investissement idéal: aucun obstacle juridique ne tient

longtemps, et la zone classée "superficie forestière

"passera au statut de "surface exploitable" en quelques

mois, avec l'aval de la Cour Suprême de Russie.

Les journalistes qui dénoncent la corruption et l'ensemble

du projet sont tout simplement agressés et laissés pour

morts.

Seulement, malgré la terreur répressive, la mobilisation

gagne de l'ampleur: dès le mois de juillet, un camp

s'installe sur le lieu des travaux, et gêne leur avancée.



C'est là qu'on retrouve les néo nazis et leur violence soi

disant aveugle: plusieurs dizaines de membres du groupe

Gladiators attaquent le camp de résistance le 23 juillet

2010, et la police n'intervient évidemment pas. Ceux qui

sont présentés par la presse occidentale comme des

hooligans décérébrés ont manifestement des intérêts

communs avec Vinci et ses associés russes.

Mais la terreur échoue , une nouvelle fois.

Le 28 juillet, le conseil municipal de Khimki aurait dû

siéger et aborder la question de la construction de cette

autoroute, lors d’une audience publique en présence de

l’entreprise. Les habitants de la ville ont trouvé porte

close et un message parlant d’ajournement de la séance.

Ce même jour, des militants de la scène hardcore et

antifasciste ont appelé à un rassemblement en forêt de

Khimski: le soir même plusieurs centaines de personnes

sont présentes, mais ne peuvent accéder à la forêt dont

les routes sont tenues les milices fascistes.Ils se

redirigent donc vers la ville. Une manifestation a eu lieu

avec des affrontements avec la police. Dès lors, les

autorités ont déclarés que la gauche antifasciste était

responsable du désordre occasionné.

Le 29 juillet , deux militants sont arrêtés, il s’agit de

Gaskarow Alexey et Maxim Solopow. Ces deux militants

moscovites de l’antifascisme ont été longtemps mis en

tête de la liste des personnes à éliminer sur les sites

internet d’extrême-droite.



Leur arrestation a été rendue publique le 31 juillet 2010.

Alexey et Maxim Gaskarov Solopov sont actuellement en

détention provisoire. Ils risquent jusqu'à sept ans de

prison, juste parce qu'ils appartiennent à des

mouvements antifascistes, car leur arrestation ne se

fonde sur aucune base légale et des perquisitions ont eu

lieu sans mandat, contrairement à la procédure pénale

russe.

Ceci n'empêche pas l'organisation d'un concert contre la

destruction de la forêt qui rassemble 2000 personnes, un

chiffre énorme dans un contexte ou Poutine vient de

donner une nouvelle fois son aval à la répression violente

et ouverte de tous les mouvements d'opposition en

déclarant que « ceux qui se rendent à des

manifestations non autorisées se prendront des coups de

matraque sur la tête et puis c'est tout ».

Seulement, ce n'est pas tout: même sous une dictature,

la résistance peut s'étendre, et les militants antifascistes,

écologistes, anarchistes et communistes se mêlent à la

population excédée pour la défense de la forêt de Khimki.

Dans le même temps, Poutine doit faire face au

dévoilement de nouvelles affaires de corruption au sein

de la police anti émeutes.

Les choses vont manifestement trop loin pour les

investisseurs de la Banque Européenne de

Développement : dans la mesure ou ni la corruption, ni le

passage en forces au niveau juridique, ni le recours aux

milices fasciste , ni la répression policière n'ont réussi à



interrompre le mouvement, elle suspend son financement

du projet d'autoroute.

Et le pouvoir russe est contraint de suspendre les travaux

et de faire mine de « revoir le projet » et de

« négocier ».

C'est là, brusquement que les médias français vont

s'aviser de l'existence de la forêt de Khimki, et de la

résistance au projet d'autoroute.

Mais d'une manière bien particulière: hormis l'Humanité,

absolument aucun organe de la presse française ne

mentionne les évènements de juillet, seul le concert à

Moscou est mis en avant. Aucune trace ni des actions

directes de blocage du chantier, ni de l'implication de

l'extrême droite, ni des détentions arbitraires en cours.

Sur le tracé de l'autoroute, il y a un mémorial aux héros

de la Seconde Guerre Mondiale, car c'est à cet endroit

que l'offensive nazie a été stoppée aux portes de Moscou.

A la destruction assumée des traces des combats

antifascistes du passé, répond l'effacement des luttes

antifascistes et révolutionnaires du présent.

Et la démocratie française le fait tout aussi bien que la

dictature de Poutine: dans les médias, la suspension du

projet est attribuée à une basse querelle de pouvoir entre

Medvedev et Poutine, le premier étant présenté comme

se saisissant de l'alibi écologiste pour s'imposer.



Face à un mouvement qui remet en cause, depuis le

début le projet même d'autoroute, la presse française

met déjà en avant les organisations comme Greenpeace,

toutes prêtes à tenir compte des « avancées » du

pouvoir, et à proposer des tracés « alternatifs ».

Là ou la force a échoué, provisoirement, la bourgeoisie

française et russe tente l'enlisement social démocrate, la

concertation entre « experts écologistes » sur des points

de détails.



Dans ce cadre, naturellement, le caractère antagoniste du

mouvement fait tâche et même l'Humanité ne prononce

pas le mot « antifasciste ».

Et pour cause, le groupe Vinci a pondu son communiqué

et affirme rester « confiant ». Il ne faudrait pas, dans ce

cadre abimer son image.

Pourtant derrière la « concertation démocratique » , la

terreur continue: ce 2 septembre, des tireurs inconnus

ont visé les fenêtres de l'appartement d'unjeune

antifasciste , Vladimir Skopintsev, et lorsque celui-ci est

allé porter plainte, il a été retenu et menacé de longues

heures, et s'est vu retirer son passeport.

La solidarité avec les antifascistes russes ne relève pas

d'un élan de générosité avec des camarades vivant dans

une lointaine dictature aux méthodes d'un autre âge.

La Russie est un membre comme un autre des

démocraties occidentales,si l'utilisation de certaines

méthodes par la bourgeoisie pour étouffer les luttes varie

selon l'opportunité, le recours , au choix, à la répression

violente et à la terreur et/ou à la concertation bidon sont

des options ouvertes ici comme là bas.

Notamment lorsqu'il s'agit de mener à bien des projets

d'infrastructure liés aux transports: l'idéologie du

« progrès partagé par tous » a fait long feu en Europe.

La division de plus en plus flagrante au quotidien, entre

ceux qui ont les moyens d'user des technologies de

pointe pour leur liberté de circulation et ceux pour qui un



billet de train ou un péage d'autoroute sont des dépenses

souvent impossibles conduit partout à la montée de

l'hostilité active des prolétaires aux projets d'autoroute,

de lignes à grande vitesse, de nouveaux aéroports.

L'opposition entre la question « sociale » et la question «

écologique » , mise en scène pendant des années n'a

plus de sens dans le quotidien de millions d'Européens

pour qui tous ces projets n'ont aucune utilité tout en

détruisant leur environnement immédiat.

Et le passage en force, le recours à la violence n'est pas

une spécificité russe: en Italie, au début des années

2000, c'est par des arrestations massives, et des

condamnations lourdes que la bourgeoisie tente

d'enrayer le mouvement naissant contre la ligne à haute

vitesse Lyon Turin, matérialisé notamment par des

sabotages massifs , qui seront mis sur le dos du

mouvement anarchiste.

Deux camarades mourront de cette répression, mais le

mouvement gagnera de l'ampleur au fil des années, et le

gouvernement en 2005 n'hésitera pas à attaquer de nuit

le blocage d'un des chantiers, avec une violence inouie.

Cependant, comme en Russie, cette violence entrainera

une augmentation de la mobilisation et contraindra les

autorités à proposer des « tracés alternatifs ».

Actuellement, Vinci se retrouve confronté à Nantes à un

mouvement de contestation grandissant contre le nouvel

aéroport. Là aussi, les blocages de chantier et les

entraves directes à l'avancée des buldozers sont une



méthode d'action assumée par l'ensemble des

participants.

La solidarité avec les antifascistes russes aujourd'hui

victimes de la répression, la diffusion de la réalité de la

lutte là bas est une question essentielle pour l'efficacité

des luttes ici.

En Russie comme en France, il n'y pas de « tracé

alternatif » à l'impasse capitaliste: la destruction de

l'environnement nécessaire à la réalisation des profits des

entreprises comme Vinci mène aux prétendues

« catastrophes incontrôlables », incendies ou inondations

meurtrières, et à la dégradation inexorable des conditions

de vie quotidiennes du prolétariat.

En Russie comme en France, ce ne sont pas les

« concertations » qui permettent de résister à ces projets

délirants, mais bien l'opposition concrète à leur avancée

sur le terrain.

En Russie comme en France, la « concertation » et la

« suspension » des travaux ne sont jamais que le

moment médiatique où les entreprises et les autorités

discutent devant les caméras avec quelques

représentants auto proclamés des mouvements de

masse, pendant que la répression continue pour

éradiquer leur contenu offensif.

En Russie comme en France, le recours aux milices

fascistes est l'une des options possibles pour

assurer cette répression, raison pour laquelle , là



bas comme ici, elles se développent à une vitesse

exponentielle et disposent de moyens financiers et

logistiques qui ne sortent pas de nulle part.

A BAS LE FASCISME BRAS ARME DU CAPITALISME!





ENTRETIEN AVEC UN ANTIFASCISTE RUSSE

NOVEMBRE 2010

Cette semaine est une semaine de solidarité mondiale avec les antifascistes russes et particulièrement les militants inculpés dans le cadre de la bataille de Khimki. Une occasion pour nous de donner la parole à un des camarades qui anime notamment le site Inter Antifas Russie La première question est difficile mais nécessaire : beaucoup d’antifascistes ont perdu la vie en Russie, spécialement ces cinq dernières années, à commencer par Ivan tombé en 2009. Peux tu nous parler des autres assassinats ? A l'automne 2009, notre ami et camarade Ivan Khutorskiy, également connu comme Vanya Kostolom (Bonecrusher) a été tué. Il a été abattu à l'entrée de sa maison. L’assassin n’a été ni retrouvé ni puni. Mais nous ne doutons pas que les nazis sont les responsables, comme dans les tentatives de meurtres précédentes, Ivan ayant été attaqué de nombreuses fois et ayant miraculeusement survécu. Les noms et les adresses de nombreux antifascistes sont affichés sur les sites nazis avec des appels à les anéantir et un d'entre eux était Ivan.

http://www.redskinheads-de-france.fr/article-khimki-journee-d-action-2-0-60010637.html

http://www.redskinheads-de-france.fr/article-khimki-journee-d-action-2-0-60010637.html

http://www.redskinheads-de-france.fr/article-russie-les-forets-ne-brulent-pas-toutes-seules-et-les-fascistes-ne-sortent-pas-de-nulle-part-56580822.html

http://inter.antifa.ru/

http://inter.antifa.ru/



La première victime des néonazis était un musicien antifasciste Timur Kacharava, qui a été tué dans l'attaque des nazis le 13 novembre de l'année 2005. L'assassinat d'Ivan à la fin 2009 est le sixième assassinat d’antifasciste depuis cette date. Au mois d'avril 2006 , Alexander Rukhin 19 ans est mort à cause de multiples coups de couteau avant un concert hardcore. Trois attaquants, tous militants d’organisations d’extrême droite ont été condamnés à des peines allant de 4 ans et demi à six ans et demi de prison, deux autres sont toujours recherchés par la police. Nikita Tikhonov, suspecté d’avoir assassiné l’avocat Stanislas Markelov et la journaliste Anastassia Babourova, liés au mouvement antifasciste, a été arrêté très récemment le 4 novembre. Le camarade antifasciste Ilya Bondarenko est mort à l'été 2007, à la suite d’une attaque nazie contre l’éco camp d’Angarsk. Aleksey Krilov a été assassiné à coups de couteau en mars 2008. Aleksey , comme Alexander Rukhin allait à un concert avec ses amis quand les neo nazis ont attaqué. En octobre de la même année, Fedor Filatov a été tué à l'entrée de sa maison. Le 28 juin 2009, la camarade antifasciste Ilya Gaparidze a été tuée par un groupe de néo-nazis : bien qu’elle ait été emmenée à l’hôpital, elle y est décédée de ses nombreuses blessures. Après la mort d'Ivan beaucoup d'attaques nazies ont encore eu lieu, à la suite de certaines, des antifascistes sont morts. Le 23 mai de cette année, Dmitry Kashitsin, musicien est décédé : ce n’était pas un antifasciste mais il adhérait au point de vue antiraciste. Ce même jour le grapheur Konstantin Lukin a été également agressé par les nazis, il est décédé à l’hôpital le 31 mai après de multiples opérations.



Entre la fin du mois de juillet et le début du mois d’aout 2010, a eu lieu une mobilisation de masse pour sauver la forêt de Khimki. Peux tu en parler à nos lectrices et lecteurs ? C’est difficile de mettre toute l’histoire de Khimki dans une seule interwiew : le bras de fer autour de la construction de l’autoroute à péages Moscou- Saint Pétersbourg, construction commencée dans le bas de la forêt de Khimki dure depuis des années. D’un côté le gouvernement et ceux engagés dans la déforestation , de l’autre , les résidents locaux, les environnementalistes, les activistes sociaux. Pendant ces années le nombre de victimes des autorités qui agissent pour le monde des affaires s’élève à plus de douze personnes. Assassinats, menaces, tabassages, emprisonnement, piratage des sites internet écologistes, c’est un véritable cauchemar. Un cauchemar perpétré par le pouvoir, avec l’aide de criminels et des autorités judicaires, contre les résidents ordinaires de Khimki, de sa région et tous ceux sensiblisés à la protection de la forêt. Cette mobilisation a été suivie d’arrestations, peux tu nous en parler ? Que risquent les militants arrêtés ces jours là ?



Le 28 Juillet les anti-fascistes et autres jeunes actifs dans la ont organisé une manifestation dans Khimki afin d’attirer l’attention publique sur les ignominies accomplies par les autorités contre la forêt et contre toutes les personnes qui essaient de la protéger de l’abattage. 300 anti-fascistes ont défilé dans les rues de la ville de Khimki, et ont exprimé leur position à l’administration et ses bâtiments. L’action est une réponse à l’arbitraire et à la violence contre les habitants, les journalistes et les activites. Elle a été une réaction très émotionnelle, alors que toutes les protestations étaient non seulement ignorées par les autorités mais aussi brutalement réprimées. Et la conséquence de cette action a été que les autorités ont commencé à écouter les défenseurs de la forêt. Maintenant la coupe est stoppée, des alternatives de tracé sont à l’étude, et l’action des antifascistes a servi comme une puissante incitation à la sauvegarde de la forêt. Et nous sommes prêts à poursuivre nos actions, en cas de menace de reprise de la construction de l’autoroute. Le jour même de l’action, le 28 juillet, aucun des antifascistes participants n’a été arrêté. Mais vingt quatre heures plus tard, deux militants antifascistes et de terrain, connus publiquement, Alexey Gaskarov et Maxim Sopolov ont été convoqués à un entretien et placés en détention. Tout récemment ils ont été remis en liberté mais avec une forme d’assignation à résidence. Pendant toute cette affaire, la répression a frappé de nombreux antifascistes et militants sociaux : interrogatoires illégaux et violences physiques, intrusions et arrestations dans les concerts par les forces de l’ordre, menaces contre les défenseurs des droits de l’homme et les journalistes qui ont essayé



d’aider ou de parler de l’affaire des « otages » de Khimki.

Leur libération est une bonne nouvelle, mais les poursuites continuent ? Oui, la libération de nos amis est vraiment une bonne nouvelle, mais ce n'est pas la victoire finale. Avant le procès, Alexey et Maxim sont libres, mais les charges contre eux ne sont pas abandonnées et ils risquent sept ans de prison. Outre Maxim et Alexei, il y a désormais deux autres inculpés et d’autres pourraient s’y ajouter. Pour garder les accès de la forêt de khimki , et s’en prendre aux militant(e)s, la société d’exploitation de l’autoroute a employé des hooligans néo nazis, du groupe « Gladiators ». Quelle est leur connexion avec les autorités locales ? Le directeur de la société a admis les avoir embauchés, mais uniquement comme employés de sécurisation du site. A notre avis, il s’agissait d’une initiative planifiée contre les écologistes



Peux tu nous parler de la semaine de solidarité organisée au mois de novembre ? Que peuvent faire les militant(e)s d’ici ? Les 12 et 15 novembre auront lieu de nouvelles journées de solidarité et d’action. Nous nous réjouissons de l’appui d’antifascistes de différents pays et du vôtre aussi. Dès le début de la campagne, des antifascistes de partout ont pris en charge l’affaire, en solidarité avec nos amis en détention, et avec tous les antifascistes de Russie, réprimés activement à travers tout le pays, pour nous aider à en finir avec cette répression à Khimki et pour l’abandon des charges contre tous les militants. Le soutien des antifascistes et des divers groupes activistes est très important pour nous. Comment qualifierais tu le régime russe aujourd’hui ? Il est difficile de donner une brève réponse à la question concernant la situation en Russie, chacune de ces questions mérite un article entier d’analyse Si l’on y réfléchit sérieusement, oui il y a bien en Russie, les signes d’un « Etat totalitaire ». Meurtres « inexpliqués » d’opposants qui doivent aussi faire face à de nombreuses attaques, persécutions contre les militants de la société civile, corruption. Tout ceci ne va pas dans le sens de la défense du régime actuel, cependant on ne peut parler d’un Etat 100% fasciste Comment s’organise le mouvement fasciste aujourd’hui en Russie ? Il y a en fait beaucoup de petits groupes comptant de 3 à 15 personnes qui fonctionnent de manière autonome et font beaucoup de choses , qui vont d’inoffensifs collages d’autocollants à la préparation de meurtres et d’actes terroristes.Parmi les néo-nazis et les associations nationalistes les plus notoires , on peut citer le Pouvoir Slave ( ex Union Slave), Image de la Russie"Rod", "NS-WP", ONS, Combat 18,



Blood'n'Honour mais il y en a des dizaines d'autres officiels et des centaines de structures informelles. Certaines de ces organisations essaient d’agir par la voie légale et y parviennent avec plus ou moins de succès Malheureusement, la plupart des clubs de supporters se sont également ralliés aux idéologies d’extrême droite, par exemple les Gladiators" (Spartak Moscou), "Yaroslavka" (CSKA Moscou). A consulter impérativement, le site des militant(e)s de la bataille de Khimki : http://khimkibattle.org/

http://khimkibattle.org/

http://khimkibattle.org/



BROCHURES DEJA PUBLIEES :

COMMENT COMBATTRE LE FASCISME ?

NATION, IDENTITE, PROLETARIAT : AUTOPSIE DU FASCISME

IMPERIALISME ET PROLETARIAT SCHIZOMETROPOLITAIN

CAPITALISME OU BARBARIE ? SUR LE « COMMUNISME AUTORITAIRE »

SORTIR DU NUCLEAIRE OUI, MAIS COMMENT ?

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