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© S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. VENTE BRILLANTE SIMON HANTAÏ, COMPOSITION, 1973 (DÉTAIL) / DE VUYST EN PERSPECTIVE PP.14-15 Expo en vue En deux solos bruxellois, David de Tscharner poursuit ses expérimentations. PP.4-5 Supplément à La Libre Belgique - N°317 - Semaine du 13 au 19 mai 2016

SUPLLB 20160513 ART - Thomas Israël1).pdf2016/05/13  · 212 % en dix ans ! L’art du second marché bat donc les valeurs bour sières. Et le commentateur de poursuive : “Au regard

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VENTEBRILLANTE

SIMON

HANT

AÏ,COM

POSITION

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3(DÉTAIL)/D

EVU

YST

ENPERSPECTIVE PP.14-15

Expo en vueEn deux solos bruxellois,David de Tscharner poursuitses expérimentations.PP.4-5

Supplément à La Libre Belgique - N°317 - Semaine du 13 au 19 mai 2016

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2 L'actu SEMAINE DU 13 AU 19 MAI 2016 ARTS LIBRE

l Expo en vue

En bateau, à pied, réfugiés et artistes

Infos pratiques

Galerie Charlot, expo“Exilt”, 47, rue Charlot,75003 Paris. Jusqu’au4 juin. Infos :01.42.76.02.67 etwww.galeriecharlot.com

Commentaire

Le marché :consolidationet stabilisation

Par Claude Lorent

Comme chaque année, le championdes résultats des ventes du secondmarché, Artprice qui sert de réfé­rence à tous les acheteurs, publieson rapport. En voici quelqueslignes pour information. Après unemontée en flèche de la Chine pen­dant cinq ans, celle­ci retrouve saseconde place derrière les États­Unis à nouveau championne. Cequi fait dire à Thierry Ehrmann, leprésident et fondateur, que le mar­ché se stabilise en Chine et qu’il seconsolide en Occident. Les chiffressont éloquents mais ce n’est plusl’euphorie de la croissance sanslimite. Un signe ? A voir ? Plutôtune réorientation comme nousl’indique le classement du top 500.N’empêche, le signataire poursuiten affirmant : “On peut désormaisparler du Marché de l’Art (sic, avecmajuscules) comme d’un secteuréconomique à part entière incluantdes rendements et des performancespar classe d’actifs”. Il est vrai qu’enmatière de placement il est difficilede battre la progression de plus de212 % en dix ans ! L’art du secondmarché bat donc les valeurs bour­sières. Et le commentateur depoursuive : “Au regard de l’état del’économie et de la finance mondia­les, le Marché Fine Art démontre unematurité qui lui permet de s’affirmercomme un véritable placement alter­natif avec 11,2 Mrds$ d’enchèrespubliques”. On se demande pour­quoi nos États endettés ne se lan­cent pas dans la course. La réponseest évidente, ils ne disposent pasdes fonds, le marché est donc ré­servé aux privés et aux sociétés.Dans ce rapport, deux tableauxstatistiques sont intéressants àconsulter. Le top 100 des meilleu­res performances. Elles concernenttrès majoritairement des artistesmodernes décédés, Picasso et Mo­digliani en tête. Le second classe­ment est le top 500 des ventes parartiste. Et là de nouveau il fautattendre la 32e place pour trouverun artiste vivant, le Chinois CuiRuzhuo (1944), suivi un peu plusloin par Yayoi Kusama et JeffKoons ! Et les Belges ? Magritte(29), Ensor (123), Pieter Breughel II(169), Jan Breughel I (209), JanBreughel II (239), Jan Gossaert(260), Spilliaert (485). Y aurait­ilun recentrage sur les valeurs sécu­laires ? Où sont nos vedettes del’Art contemporain ? Oui, de jus­tesse, Borremans est 496e. En fait,leurs œuvres ne sont pas mises envente. On les garde précieusement !

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3L'actuSEMAINE DU 13 AU 19 MAI 2016 ARTS LIBRE

l Expo en vue

En bateau, à pied, réfugiés et artistesh Un plasticien, Thomas Israël, et troisphotographes témoins. Johanna de Tessières et OlivierPapegnies sont l’œil de La Libre.

ORCHESTRÉE PAR THOMAS ISRAËL,habitué de la Galerie Charlot experteen arts multimédias, cette expositions’efforce de faire parler la poudre et ledrame que constitue une tragédie quin’est hélas pas sans précédents.

Les migrations comme seule plan­che de salut vers une vie débarrasséede la peur, des angoisses, des lende­mains fragiles et d’un destin sans ho­rizon, sont une plaie d’un XXIe siècleentamé sur de piètres assises. Laguerre en Syrie, après celles du Libanou d’Irak, a jeté sur les routes des cen­taines de milliers de civils en proieaux incertitudes, à la famine, auxoutrages, aux viols, aux mutilationsabominables. Et l’Europe éprouve unmal fou à s’organiser autour d’un ac­cueil à visage humain, elle­même en­goncée dans ses problèmes structu­rels, politiques, économiques, confes­sionnels, absurdes ou malveillants.

Du dessin à l’imageConvié par la galerie Charlot pour sa

troisième exposition en cinq ans – lagalerie a été créée en 2011 par ValérieHasson­Benillouche, elle est dirigéepar Valentina Peri – Thomas Israël atroqué ses habits de performer pourceux du graphiste inspiré par undrame que répercutent les imagesconcrètes, sensibles et tragiques, detrois photojournalistes omniprésentssur le terrain des drames.

Reza, Johanna de Tessières et OlivierPapegnies ont fourni à Israël le subs­trat sur lequel il a agi en superposantune écriture imaginaire, volatile, par­fois incandescente et volubile, sur desclichés emplis de la vérité de portraitssans concessions.

C’est une partie d’un travail inéditd’Israël. Il en est une autre qui occupele mur principal de l’espace à front derue : Thomas Israël a dessiné une vastefresque, allégorie d’un exode syrien.Plus qu’un parcours de combattant, ilest, hélas, celui de tant de migrantsfuyant l’innommable. Pas plus chi­noise qu’arabe – écritures auxquellessa signalétique pourrait faire songer –l’aventure graphique d’Israël est ima­ginaire, poussée par l’instinct. Plus dé­liée, lorsqu’elle simule les vagues de laMéditerranée, ou plus rigide, quand

elle synthétise les contours d’uncamp, l’écriture murale galope, ryth­mée par les imprévus, les arrêts, avantde reprendre sa longue marche incer­taine en avant.

Calligraphies et photosEn contrepoint de cette scansion

imagée par toute une symbolique, il adéposé vingt calligraphies encadrées :toutes témoignent de l’implication del’artiste dans un processus migratoireô combien incertain. Et puis, il y a lesphotos des trois photoreporters. Desportraits magnifiques, troublants et sivivants, de ces migrants captés sur lechamp de leur exil. Enfants aux souri­res désarmants qui dessinent ou quijouent avec… un char d’assaut de pa­cotille ! Ou ces petites sœurs aux yeuxtristes, ce petit garçon fier de son des­sin, cette jeune femme éperdue dedouleur, ces femmes qui se voilent laface de la main ou d’un pan de voile…

Sur neuf clichés de Reza, Tessières etPapegnies, Israël a superposé ses gra­phies. Photos en noir et blanc ou encouleur. Signes en blanc ou colorés. Ensomme, un partage d’émotions, de té­moignages (camp de réfugiés syriensen Irak pour Reza; femmes Yizidi enle­vées par Daesh et en fuite, une nuitd’attente devant l’Office des Etrangersà Bruxelles – reportage nominé pour lePrix Belfius ­, pour Johanna de Tessiè­res; camps de réfugiés syriens en Jorda­nie, la Jungle à Calais… pour Papegnies).

Un parti­pris qu’on peut trouver su­perflu quand l’image seule dit toutd’un seul coup ! Une question depoint de vue. Au sous­sol, trois vidéoset un décor sonore reprennent enboucle photos et signes avec la voix dedéplacés pour qui et pourquoi !Roger Pierre Turine

Bios express

Thomas Israël, Bruxelles,1975. Artiste multimédia.Installations et perfor-mances vidéo immersiveset interactives. Festivalseuropéens et musées.Monographie à La LettreVolée.Reza : National Geogra-phic. World Press Awardet Infinity Award.Johanna de Tessières :La Libre Belgique, ParisMatch, HandicapInternational.Olivier Papegnies : LaLibre Belgique, CollectifHuma, Médecins duMonde. Nikon PhotoPress Award.

Montage des photographies de Reza, Johanna de Tessières et OlivierPapegnies habillées de l’écriture de Thomas Israël.A gauche, la fresque de Thomas Israël sur les murs de la galerie Charlot,à Paris.

“La fresque de Thomas Israël allégorise l’exode syrien mais il concerne toutexode. L’artiste rend hommage à tous les réfugiés qui, tels ses arrière-grands-parents ont fui pour un meilleur ailleurs. Les siens de Rhodes au Congo belgeavant de se retrouver, en 1960, en Belgique…”Valentina Peri