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Janvier 2019 MINISTERE DE l’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU DEVELOPPEMENT -=-=-=-=-=-= SECRETARIAT GENERAL -=-=-=-=-=-= DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES IMMOBILIERES ET DE L’EQUIPEMENT DE L’ETAT BURKINA FASO Unité Progrès - Justice STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE) 2019-2023

STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

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Page 1: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

Janvier 2019

MINISTERE DE l’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU DEVELOPPEMENT -=-=-=-=-=-= SECRETARIAT GENERAL -=-=-=-=-=-= DIRECTION GENERALE DES AFFAIRES IMMOBILIERES ET DE L’EQUIPEMENT DE L’ETAT

BURKINA FASO

Unité – Progrès - Justice

STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

2019-2023

Page 2: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

i

SOMMAIRE

SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................... ii

GLOSSAIRE ......................................................................................................................................... iv

RESUME ............................................................................................................................................... vii

CONTEXTE ET JUSTIFICATION ................................................................................................... 1

I. ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA SITUATION IMMOBILIERE DE L’ÉTAT ....... 3

I.1. Délimitation du périmètre ............................................................................................................. 3

I.2. Analyse du cadre juridique .......................................................................................................... 4

I.3. Analyse du cadre politique .......................................................................................................... 6

I.4. Analyse du cadre institutionnel et organisationnel .......................................................... 9

I.5. Analyse de la situation immobilière de l’État ....................................................................12

I.6. Analyse de la budgétisation et de la dépense immobilière .......................................18

I.7. Analyse du secteur de l’immobilier au Burkina Faso ....................................................19

I.8. Les défis majeurs ...........................................................................................................................23

II. CADRE DE LA STRATEGIE IMMOBILIERE DE l’ETAT ............................................ 25

II.1. Fondements .....................................................................................................................................25

II.2. La vision de la stratégie immobilière de l’Etat ..................................................................27

II.3. Principes directeurs ......................................................................................................................27

II.4. Orientations stratégiques ...........................................................................................................28

II.5. Objectifs et impacts attendus ...................................................................................................29

II.6. Les axes stratégiques ..................................................................................................................30

III. MECANISME DE MISE EN ŒUVRE, DE PILOTAGE ET SUIVI EVALUATION DE

LA STRATEGIE ................................................................................................................................. 34

III.1. Les organes de pilotage .........................................................................................................34

III.2. Les acteurs de mise en œuvre ...........................................................................................35

III.3. Les instruments d’opérationnalisation .............................................................................35

III.4. Les outils de suivi évaluation de la SIE ..........................................................................35

III.5. Communication et appropriation ........................................................................................35

III.6. Modèle de financement de la stratégie ...........................................................................35

III.7. Gestion des risques et mesures d’atténuation ............................................................36

ANNEXES ............................................................................................................................................ 38

ANNEXE 1 : TABLEAU FFOM .............................................................................................................39

ANNEXE 2 : CADRE LOGIQUE DE LA SIE .................................................................................42

ANNEXE 3 : CADRE DE MESURE DE PERFORMANCE ....................................................46

Page 3: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

ii

SIGLES ET ABREVIATIONS

ABNORM : Agence Burkinabè de Normalisation, de Métrologie et de la qualité

AGETIP : Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public

BHBF : Banque de l’Habitat du Burkina Faso

BLT : Blocs Latéritiques Taillés

BTC : Briques en Terre Compressée

BTP : Bâtiment et Travaux Publics

CCAT : Commission Communale d’Aménagement du Territoire

CDC : Caisse de Dépôt et Consignation

CDMT : Cadre des Dépenses à Moyen Terme

CGP : Caisse Générale de Péréquation

CNIE : Commission Nationale de l’Immobilier de l’Etat

CNOI : Commission Nationale des Opérations Immobilières

CPAT : Commission Provinciale d’Aménagement du Territoire

CRAT : Commission Régionale d’Aménagement du Territoire

CT : Collectivité Territoriale

DAF : Directions de l’Administration et des Finances

DFN : Domaine Foncier National

DGAHC : Direction Générale de l’Architecture, de l’Habitat et de la Construction

DGAIE : Direction Générale des Affaires Immobilières et de l’Equipement de l’État

DGB : Direction Générale du Budget

DGESS : Direction Générale des Etudes et des Statistiques Sectorielles

DGPE : Direction Générale du Patrimoine de l’État

ENP : Etude Nationale Prospective

EPE : Etablissement Public de l’Etat

GAR : Gestion Axée sur les Résultats

IGH : Immeubles à Grande Hauteur

LNBTP : Laboratoire National du Bâtiment et des Travaux Publics

MENA : Ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation

MINEFID : Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement

MOD : Maîtrises d’Ouvrages Déléguées

MUH : Ministère de l’Urbanisme et de l’Habitat

ODD : Objectifs de Développement Durable

OHADA : Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires

ONG : Organisation Non Gouvernementale

ONG/AD : Organisation Non Gouvernementale et Association de Développement

PIP : Programme d’Investissement Public

PLD : Plans Locaux de Développement

PME : Petites et Moyennes Entreprises

PMI : Petites et Moyennes Industries

PNDES : Plan National de Développement Economique et Social

PNHDU : Politique Nationale de l’Habitat et de Développement Urbain

PNSFMR : Politique Nationale de Sécurisation Foncière en Milieu Rural

POS : Plan d’Occupation des Sols

POSEF : Politique Sectorielle de l’Economie et des Finances

PPP : Partenariat Public Privé

PSDMA : Plan Stratégique Décennal de Modernisation de l’Administration

PTF : Partenaires Techniques et Financiers

RAF : Réorganisation Agraire et Foncière

SCAT : Schéma Communal d’Aménagement du Territoire

Page 4: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

iii

SDAU : Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme

SIGCM : Système Informatisé de Gestion de la Comptabilité Matières

SNADDT : Schéma National d’Aménagement et de Développement Durable du

Territoire

SRAT : Schéma Régional d’Aménagement du Territoire

UBM : Ultimate Building Machine

Page 5: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

iv

GLOSSAIRE

Dans le cadre de la stratégie immobilière de l’Etat, on entend par :

Bail administratif : Contrat de location d’immeubles dans lequel l’Etat ou un de ses démembrements est partie contractante.

Bâtiments pavillonnaires

: Ensemble de bâtiments constitué de petites constructions

séparées construit en Rez-de-chaussée simple.

Comptabilité des matières

: Comptabilité d'inventaire permanent ayant pour objet la description des existants, des biens meubles et immeubles, des stocks autres que les deniers et valeurs. Elle vise le suivi administratif et comptable du patrimoine de l'Etat et des autres organismes publics. Elle permet à cet effet la maîtrise du patrimoine mobilier et immobilier en quantité et en valeur, la description, le suivi et le contrôle des mouvements des matières, la fourniture de renseignements utiles à l'administration et à la gouvernance des matières.

Dépense immobilière

: Charges financières induites par les activités de la fonction immobilière de l’Etat depuis la conception des projets immobiliers jusqu’aux frais inhérents aux services associés.

Domaine foncier de l’Etat

: Ensemble des terres et des biens immeubles ou assimilés situés dans les limites du territoire du Burkina Faso ainsi que de ceux situés à l’étranger et sur lesquels l’Etat exerce sa souveraineté. Le domaine foncier de l’Etat comprend le domaine public immobilier de l’Etat et le domaine privé immobilier de l’Etat.

Domaine foncier national

: Ensemble des terres et des biens immeubles ou assimilés, situés

dans les limites du territoire du Burkina Faso ainsi que de ceux

situés à l’étranger et sur lesquels l’Etat exerce sa souveraineté.

Domaine immobilier de l’Etat

: Composé du domaine public immobilier et du domaine privé immobilier de l’Etat.

Le domaine public immobilier de l’Etat comprend les biens immobiliers qui, par leur nature ou par leur destination, sont affectés ou non à l’usage direct du public ou à un service public (routes, monuments, cours d’eau, etc.). Ils sont en principe inaliénables, imprescriptibles et insaisissables.

Le domaine privé immobilier de l’Etat comprend tous les biens immobiliers qui ne font pas partie du domaine public. Il s’agit notamment des biens immobiliers ayant fait l’objet d’un titre de propriété au nom de l’Etat et/ou ses démembrements, des biens immobiliers du domaine public après leur déclassement, des terres urbaines ou rurales ayant fait l’objet d’une expropriation pour cause d’utilité publique, des terres acquises par l’exercice du droit de préemption, des terres aménagées ou réservées par les schémas d’aménagement au nom de l’Etat.

Etat locataire

: Le fait pour l’Etat et ses démembrements de prendre en bail avec

des personnes physiques ou morales des biens immobiliers. Le

locataire a un droit de jouissance sur le bien loué.

Etat propriétaire : Le fait pour l’Etat et ses démembrements autonomes d’avoir dans

leur patrimoine des biens immobiliers. A cet effet, en tant que

Page 6: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

v

propriétaire, il peut user, fructifier et aliéner des biens détenus en

propriété.

Fonction immobilière de l’Etat

: Ensemble des métiers et activités spécialisés de la gestion du

patrimoine immobilier par lesquels l’Etat met à la disposition de ses

structures les moyens immobiliers nécessaires à

l’accomplissement de leurs missions.

Fonction patrimoniale

: Ensemble d’activités consistant à gérer les actifs immobiliers

détenus en propriété par l’Etat au Burkina et à l’étranger (gestion

administrative, suivi, comptabilisation, cession).

Gestionnaire d’actif immobilier

: Personnel chargé de mettre en œuvre la fonction patrimoniale

Gestionnaire d’immeuble

: Personnel ayant les compétences et le pouvoir nécessaires pour

exploiter et gérer l’immeuble. Ils conçoivent et gèrent les budgets

de maintenance, supervisent les achats des meubles et des

équipements, fournissent les services essentiels tels que le

courrier, la reproduction des documents, assurent la connectivité,

prévoient et planifient l’évolution des espaces de travail eu égard

à l’avenir de l’organisation.

Hôtel administratif : Bâtiment administratif à usage de bureaux, d’une grande capacité

d’accueil, destiné à regrouper plusieurs services publics à la fois.

C’est un outil du Gouvernement pour améliorer le cadre de travail

des agents publics et accroître l’urbanité des chefs-lieux de

régions.

Immeubles à Grande Hauteur (IGH)

: Immeuble qui se caractérise par sa grande hauteur. La notion

d’immeuble à Grande Hauteur est utilisée quand le bâtiment

culmine à au moins vingt-huit mètres (28) de hauteur.

Infrastructure résiliente

: Infrastructure immobilière durable qui résiste à l’usure du temps et

aux intempéries.

Infrastructure sociale

: Réalisations immobilières destinées à la satisfaction d’un besoin à

caractère social de l’Etat (écoles, centres de santé, etc.).

Maître d’œuvre : Personne physique ou morale de droit public ou privé chargée par

le maître d’ouvrage ou le maître d’ouvrage délégué, des

attributions attachées aux aspects architecturaux et techniques de

la réalisation d’un ouvrage de bâtiment ou d’infrastructure au terme

d’un contrat de maîtrise d’œuvre.

Maître d’ouvrage : Personne morale de droit public qui est le propriétaire final de

l’ouvrage ou de l’équipement technique objet du marché.

Norme d’occupation par agent (ratio)

: Ratio définissant la surface de bureau par agent. Il s’obtient par un

rapport de la surface de bureaux sur le nombre d’occupants.

Offre immobilière de l’Etat

: Ensemble des actifs immobiliers de l’Etat (détenus en propriété) ou

pris à bail, y compris les services associés, mis à la disposition des

services publics.

Page 7: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

vi

Organismes évaluateurs

: Services publics ou privés chargés de mesurer les performances

immobilières d’une administration.

Organismes utilisateurs

: Personnes morales de droit public ou privé affectataire d’un bien

immobilier mis à disposition.

Patrimoine immobilier de l’Etat

: Biens immobiliers (terrains bâtis et non bâtis) détenus en propriété

par l’Etat et ses démembrements.

Stratégie immobilière de l’Etat

: Cadre général des orientations stratégiques en termes de

planification, de gestion et de suivi de toutes les interventions en

matière immobilière de l’Etat.

Représentant de l’Etat propriétaire

: Institution habilitée à agir au nom de l’Etat dans l’exercice des

attributs de l’Etat propriétaire. Le ministre en charge des finances

en tant que ordonnateur unique des matières communes est le

représentant de l’Etat propriétaire.

Réserves administratives

: Lots ou parcelles de terre prévus par un plan d’occupation des sols

ou un schéma ou un plan d’aménagement pour les besoins futurs

de l’Etat et de ses démembrements.

Services associés

: Ensemble de prestations à effectuer dans un bâtiment en vue d’en

assurer une fonctionnalité permanente et améliorer ainsi sa

durabilité. Elles visent notamment :

- le maintien de la propreté des lieux (nettoyage des bureaux, cours

et toits, entretien des jardins) ;

- la maintenance des équipements et des installations (circuit

électrique, réseau informatique, climatisation, plomberie sanitaire,

bris de glace, étanchéité, traitement anti termites, etc.) ;

- la sécurisation du bâtiment (sécurité incendie et protection des

biens et des personnes).

Surface utile nette par poste de travail

: - Surface conventionnelle permettant d’établir la surface

effectivement réservée aux espaces de travail. Elle comprend les

surfaces occupées par le mobilier et la surface nécessaire pour

s’asseoir et se lever aisément.

Surface utile par poste de travail (agent)

: - Surface conventionnelle par poste de travail qui comprend la

surface de base de la salle de travail et la surface libre d’aisance.

Titre d’occupation : - Documents administratifs appelés titres d’occupation délivrés pour

toutes occupations des terres du domaine foncier national.

- Ils comprennent les titres de jouissance qui peuvent être précaires

(permis d’occuper) ou permanents (permis urbain d’habiter, permis

d’exploiter) et les titres de propriété (titre foncier).

Page 8: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

vii

RESUME

Dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance du patrimoine immobilier de l’Etat, le Ministère de l’Economie, des Finances et du Développement s’est engagé à définir un cadre unique et de référence pour orienter toutes les interventions de l’Etat, de ses démembrements et des autres organismes publics en matière immobilière.

Cette décision politique découle de la persistance des insuffisances observées dans la

gestion du patrimoine immobilier de l’Etat, et ce malgré la réforme institutionnelle et

organisationnelle opérée en 2008 puis en 2012 avec la création d’une structure chargée

exclusivement de la gestion du patrimoine de l’Etat.

Ces insuffisances tiennent notamment à : (i) l’insuffisance du cadre institutionnel et

organisationnel, justifiant l’intervention non coordonnée des différents acteurs dans le

domaine au détriment de la fonction prospective et de planification, (ii) l’insuffisance de

l’encadrement juridique et normatif, (iii) l’absence de dispositif de pilotage et

d’évaluation des interventions en matière immobilière. Ces faiblesses dans le domaine

immobilier se manifestent sous plusieurs formes et impactent la performance des

administrations et se traduisent par un accroissement des charges de fonctionnement

de l’Etat.

Prenant appui principalement sur l’Etude nationale prospective « Burkina 2025 » et le

Plan National de Développement économique et social (PNDES), la vision de la

stratégie immobilière de l’Etat est formulée comme suit : « A l’horizon 2023, le parc

immobilier de l’Etat est adapté aux besoins du service public, respecte les normes

et standards internationaux de qualité et de sécurité, repose sur une gouvernance

anticipatrice et éclairée ainsi que sur une architecture exemplaire qui conforte

l’image et l’autorité de l’Etat, au service d’une administration publique

performante et humaine, moderne et numérisée».

Son objectif global est d’améliorer le cadre de travail des agents publics en vue de

contribuer au renforcement de la productivité des administrations publiques et ce, dans

le respect des principes d’efficacité de la dépense publique.

Elle se décline en quatre axes stratégiques qui sont : (i) axe 1 : Connaissance

permanente de l’existant immobilier de l’Etat, (ii) axe 2 : Renforcement du

patrimoine immobilier de l’État, (iii) axe 3 : Professionnalisation de la gestion

immobilière de l’état et (iv) axe 4 : Humanisation des infrastructures immobilières

de l’Etat.

Les orientations ci-après doivent être prises en compte dans la conduite des activités

entrant dans le cadre de la réalisation des axes. Il s’agit de : (i) privilégier l’Etat

propriétaire à l’Etat locataire, (ii) préserver et valoriser l’existant immobilier de l’Etat, (iii)

promouvoir une typologie des bâtiments administratifs, (iv) rationaliser l’occupation des

espaces, (v) optimiser l’investissement immobilier, (vi) veiller à la qualité des

infrastructures immobilières de l’Etat.

Page 9: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

1

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

L’administration publique burkinabè a connu de profondes mutations occasionnées par

la forte demande des populations en services publics de qualité, l’évolution permanente

des effectifs des agents publics et les changements institutionnels fréquents induisant

des besoins importants en infrastructures immobilières.

En effet, au niveau institutionnel, au cours des vingt dernières années, l’administration

publique a entrepris plusieurs réformes qui se sont traduites par un triplement des

effectifs des agents publics de 1998 à 2015, un maillage territorial progressif caractérisé

par une déconcentration et une décentralisation pour répondre aux attentes croissantes

de la population.

Au niveau politique, les reconfigurations des gouvernements respectifs ont occasionné

d’importants changements institutionnels et des besoins en locaux. Par ailleurs, la mise

en œuvre de la politique étrangère a entrainé un élargissement du champ diplomatique

nécessitant un accroissement de l’offre immobilière.

Sur le plan social, l’accroissement démographique a entrainé une forte demande sociale

non satisfaite qui se caractérise entre autres par la persistance des classes sous

paillotes, le non-respect des normes de rayon moyen d’accès en matière de santé et

l’inadaptation des capacités des infrastructure d’accueil au niveau des universitaires.

Il en ressort que les problématiques immobilières revêtent un enjeu de développement

exigeant de l’Etat un cadre d’intervention cohérent. En dépit de la dynamique de

modernisation de l’administration publique entreprise, l’Etat n’a pas formalisé une vision

claire et intégrée de sa gouvernance immobilière assortie d’un cadre programmatique

des réalisations ; ce qui s’est traduit par des interventions non concertées aboutissant à

des infrastructures inadaptées et de faible capacité d’accueil. Ces faiblesses fragilisent

les efforts de l’État dans sa quête de performance de ses administrations et ne favorisent

pas une optimisation de la dépense immobilière et les performances continues du

personnel.

Pour pallier ces difficultés et s’inscrire durablement dans une démarche d’amélioration

de la gouvernance du patrimoine immobilier de l’État et de celle de son personnel, le

Gouvernement a décidé de conduire un processus d’élaboration d’une stratégie

immobilière de l’Etat, cadre consensuel de référence pour orienter toutes les

interventions de l’Etat, de ses démembrements et des autres organismes publics en

matière immobilière.

Ce processus, inclusif et itératif fait de consultations régionales et de travaux techniques

sous le leadership de l’administration publique à travers une diversité de ses

compétences organisées autour d’un groupe de travail, a débuté par le lancement

officiel intervenu le 5 juillet 2016.

Le groupe de travail ainsi mis en place a procédé à un diagnostic approfondi du système

de planification et de gestion immobilière de l’État et de ses démembrements, avec une

revue des politiques connexes et organisé plusieurs ateliers, avant de proposer le cadre

de la Stratégie Immobilière de l’Etat (2019-2023) et son plan d’actions triennal (2019-

2021).

Ces travaux ont été ponctués par les étapes suivantes :

Page 10: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

2

- l’élaboration et la validation du rapport diagnostic ;

- l’élaboration et la validation du document de stratégie et de son plan d’actions ;

- la validation du document de stratégie et de son plan d’actions par la Commission

Nationale de Planification du Développement (CNPD) ;

- l’adoption du document de stratégie et de son plan d’actions par le Conseil des

Ministres.

Le document de SIE issu de ces travaux, conduits suivant les principes de la Gestion

axée sur les résultats (GAR), est structuré en trois grandes parties à savoir : (i) l'analyse

diagnostique de la situation immobilière de l’État, (ii) le cadre de la stratégie immobilière

de l’Etat et (iii) le mécanisme de mise en œuvre, de pilotage et de suivi évaluation. Il

comprend aussi le plan d’actions qui est le document d’opérationnalisation triennale

glissante de la stratégie.

Page 11: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

3

I. ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA SITUATION IMMOBILIERE DE L’ÉTAT

I.1. Délimitation du périmètre

La délimitation du périmètre vise à appréhender les domaines couverts par l’analyse

diagnostique, à identifier les acteurs et clarifier leurs rôles et responsabilités.

I.1.1. De la nature de l’immobilier

Les différentes natures d’immobiliers concernées sont :

- les terrains non bâtis;

- les bâtiments à usage de bureaux ou de logement;

- les bâtiments occupés par l’État à titre de location;

- les bâtiments à usage technique.

En raison du caractère stratégique et des modalités particulières de leur gestion, les

terrains abritant les installations militaires sont exclus du périmètre de l’analyse. En

outre, la présente stratégie exclut les biens immobiliers du domaine public de l’Etat

(barrages, aménagements hydroagricoles, routes, ouvrages d’art etc.)

I.1.2. Des thématiques traitées

Les différents thèmes traités dans le domaine du patrimoine immobilier de l’État sont la

planification, l’aménagement des terres, la construction, l’occupation, l’entretien-

réfection-réhabilitation, la protection et la sécurisation, la location, la gouvernance, la

gestion, le suivi évaluation, le financement, les ressources humaines, etc.

I.1.3. Des acteurs concernés

Les principaux acteurs concernés par l’étude sont :

- les structures centrales et déconcentrées de l’État;

- les Missions diplomatiques et consulaires;

- les Collectivités territoriales;

- les Établissements publics de l’État (EPE) et des collectivités territoriales (CT);

- les Projets et programmes;

- les Sociétés d’État ;

- les acteurs ou partenaires privés des PPP.

Le Ministère en charge des Finances et celui en charge de l’Habitat et de la construction

sont les deux acteurs clés dans la gestion du patrimoine immobilier de l’État. En effet,

l’article 72 du décret N°2016-381/PRES/PM/MINEFID du 20 mai 2016 portant

organisation du Ministère de l’économie, des finances et du développement, dispose

que la Direction générale des affaires immobilières et de l’équipement de l’État (DGAIE)

a pour mission d’assurer la gestion du patrimoine mobilier et immobilier de l’Etat. Quant

au décret N°2016-359/PRES/PM/MUH portant organisation du Ministère de l’urbanisme

et de l’habitat, il stipule en son article 35 alinéa 4 que la Direction générale de

l’architecture, de l’habitat et de la construction (DGAHC) est chargée notamment de

l’entretien du patrimoine bâti de l’État et de ses démembrements et de la réhabilitation

des édifices publics etc.

Page 12: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

4

I.2. Analyse du cadre juridique

I.2.1. Un cadre législatif évolutif

Le domaine foncier et immobilier du Burkina Faso a été régi par plusieurs textes

législatifs dont les principaux sont :

- l’ordonnance n°84-050/CNR/PRES du 4 août 1984 portant réforme agraire et

foncière au Burkina Faso qui a institué le Domaine foncier national (DFN), propriété

exclusive de l’État. En conséquence, elle supprimait la propriété privée individuelle

du sol, généralisait les droits de jouissance et ne reconnaissait plus les droits fonciers

coutumiers. Les terres du DFN étaient inaliénables, imprescriptibles et

insaisissables.

- la loi n° 014/96/ADP du 23 mai 1996 portant Réorganisation agraire et foncière

(RAF) au Burkina Faso qui a réaffirmé la propriété de l’État sur le DFN, mais a

davantage précisé les possibilités de cession de certaines terres à titre de propriété

privée au moyen de l’immatriculation. Elle a créé notamment le domaine des

collectivités territoriales par cession de l’État à la demande.

- la loi n°034-2012/AN du 02 juillet 2012 portant Réorganisation agraire et

foncière au Burkina Faso (RAF) : il s’agit d’une relecture de la RAF de 1996 à la

faveur des effets induits de la décentralisation. Les innovations majeures apportées

par cette loi sont entre autres la prise en compte du domaine foncier des collectivités

territoriales et l’introduction de la copropriété.

La RAF de 2012, tout comme celle de 1996, consacre la définition du domaine foncier

national et déclare la propriété de l’État sur ledit domaine. Elle organise la gestion du

domaine, la répartition des rôles entre les acteurs identifiés et en définit les modalités

d’acquisition et d’aliénation. Elle définit spécifiquement le domaine foncier privé de l’État

et ses modes de constitution.

Cependant, il ressort des consultations régionales que les différents outils de

planification et d’aménagement du territoire prévus par la RAF (Schémas

d’aménagement et du développement durable du territoire) ne sont pas tous élaborés.

I.2.2. Un cadre réglementaire régissant partiellement le domaine immobilier de

l’État

Le domaine immobilier de l’État est régi depuis 2008 par un ensemble de textes

réglementaires consacrant la répartition des rôles des acteurs, la mise en place de la

comptabilité matières de l’État et l’organisation de la gestion des baux administratifs.

La répartition des rôles des acteurs est traduite dans les décrets organisant le ministère

en charge des finances dans sa fonction patrimoniale et celui en charge de la

construction dans ses fonctions d’encadrement et de suivi de l’application des normes

de construction et de l’habitat au niveau national.

La gestion du patrimoine immobilier de l’État a été renforcée depuis 2009 par le décret

n°2009-430/PRES/PM/MEF du 22 juin 2009 portant comptabilité matières de l’État et

des autres organismes publics.

Ce décret organise et définit les modalités de gestion et de contrôle des matières de

l’État, dont les biens immeubles, au Burkina Faso.

Page 13: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

5

Ce décret a connu une relecture en 2016 (décret n°2016-603/PRES/PM/MINEFID du 08

juillet 2016) dont l’innovation majeure est l’introduction du système d’ordonnancement

multiple et l’affirmation du rôle prépondérant du ministère en charge des finances,

notamment en matière de gouvernance des matières.

Dans le domaine des baux administratifs, les arrêtés conjoints n°2010-222/MEF/MHU

du 16 juin 2010 portant création, composition, attributions et fonctionnement de la

Commission nationale des opérations immobilières (CNOI) et n°2010-223/MEF/MHU du

16 juin 2010 portant barème indicatif des loyers applicables aux baux administratifs,

résultant des relectures de textes antérieurs, ont constitué le socle réglementaire depuis

2010. Ce cadre a évolué en 2016 avec l’adoption du décret n°2016-

200/PRES/PM/MINEFID/MUH du 11 avril 2016 portant règlementation générale des

baux administratifs au Burkina Faso, dans le but de combler les vides juridiques relevés

par l’audit des baux administratifs commandité en 2013 par le ministère en charge des

finances.

Dans son ensemble, le domaine de l’immobilier de l’État est régi par des textes

réglementaires, mais cet encadrement reste insuffisant du fait de la non prise en

compte :

- des questions liées aux transactions immobilières entre l’État et les particuliers ;

- des besoins immédiats du personnel qui occupent les lieux, notamment : espaces

de parkings et de sports, espaces de sessions de mise à niveau, centres de soins

de santé immédiats et d’urgence, prise en compte des exigences d’hygiène et

d’environnement, intégration d’espace pour assurer la promotion de la mutualisation.

I.2.3. Un relatif encadrement des modes d’acquisition de l’immobilier de l’État

I.2.3.1. Un domaine foncier suffisamment encadré

La RAF définit en ses articles 113 et 146, les modes de constitution du domaine foncier

privé de l’État et des collectivités territoriales. Ainsi, pour le domaine foncier privé de

l’État, les modes d’acquisition définis sont entre autres les procédés de droit commun,

l’expropriation pour cause d’utilité publique, l’exercice du droit de préemption, la

confiscation par les tribunaux.

Au niveau des missions diplomatiques et consulaires, les acquisitions foncières se font

à travers les achats et les dons ou legs en application du principe de la réciprocité. Pour

ce qui concerne les collectivités, les mêmes modes de constitution sont repris, en plus

de la cession par l’État en vertu de la loi et du règlement1.

Par ailleurs, les modalités de gestion desdits domaines sont également précisées par la

RAF en ses articles 114 à 119 pour l’État et 147 et suivants en ce qui concerne les

collectivités. Il ressort donc de l’analyse que le domaine foncier de l’État est relativement

bien encadré, mais il en est autrement pour son domaine bâti.

1 Article 146 de la RAF

Page 14: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

6

I.2.3.2. Un domaine bâti insuffisamment règlementé

La RAF et le code de l’urbanisme et de la construction ne contiennent pas de

dispositions précises relatives aux modalités d’acquisition du domaine bâti de l’État. En

effet, le code de l’urbanisme et de la construction a certes définit les règles

fondamentales en matière de construction de bâtiments par les opérateurs dont l’État et

ses démembrements (articles 3 à 6), mais les textes règlementaires qui devaient

préciser les modalités pratiques d’intervention des structures étatiques n’ont pas suivi.

De même, l’expérience de transactions immobilières portant sur des bâtiments,

conduites par des structures de l’État au niveau des missions diplomatiques et

consulaires, permet d’affirmer le vide règlementaire qui caractérise le domaine. En effet,

bien que balisé par la RAF (article 113), l’inexistence de textes règlementaires précisant

les procédures d’acquisitions entrave la bonne conduite desdites transactions.

I.2.4. L’inexistence d’instruments de gestion du cycle de vie des infrastructures

immobilières

L’analyse du cycle de vie est une méthode d’évaluation environnementale qui permet

de quantifier les impacts d’un produit sur l’ensemble de son cycle de vie, depuis

l’extraction des matières qui le composent jusqu’à son élimination en fin de vie, en

passant par les phases de distribution et d’utilisation.

Dans le domaine du bâtiment, l’analyse du cycle de vie consiste à mener, dès la phase

de conception, une réflexion sur la programmation, la volumétrie, les principes

constructifs et le choix des matériaux, de façon à privilégier le potentiel d’évolution et à

faciliter les changements futurs (entretien, rénovation, réaménagements internes),

l’objectif étant d’offrir au bâtiment et à ses composants un prolongement de la durée

d’utilisation.

L’analyse du cadre règlementaire du domaine de la construction et de la gestion des

bâtiments révèle une absence totale d’outils et d’instruments relatifs à la notion de cycle

de vie des bâtiments de l’État. Ce faisant, la mise en œuvre de certains projets

immobiliers de l’État conduit à la réalisation d’infrastructures offrant des possibilités

limitées d’évolution ou d’adaptation pour tenir compte des besoins futurs. De même, les

aspects utilisation, gestion et rénovation ne sont pas intégrés à ces projets.

I.3. Analyse du cadre politique

Les fondements politiques qui encadrent la gestion immobilière de l’État renvoient aux

instruments d’orientation du Gouvernement. Il s’agit d’instruments généraux de

politiques nationales et sectorielles qui guident les interventions de l’État en matière

immobilière.

L’examen du cadre politique montre que la gouvernance immobilière de l’État est

caractérisée à ce jour par :

- l’absence d’un référentiel unifié d’orientation et d’intervention de l’État ;

- l’existence de stratégies sectorielles d’infrastructures immobilières spécifiques ;

Page 15: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

7

- la prise en compte insuffisante des questions immobilières dans les plans locaux de

développement (PLD) ;

- la prise en compte partielle de la gouvernance immobilière de l’État dans la politique

sectorielle de l’économie et des finances ;

- l’absence d’une structuration pérenne de la configuration des ministères en noyau

dur et en structures variables en fonction des circonstances et des contextes socio-

politiques du moment.

I.3.1. L’absence d’un référentiel unifié d’orientation et d’intervention

Les interventions en matière immobilière au Burkina Faso ont pour fondement les

documents de référence que sont :

- la politique nationale de l’habitat et du développement urbain qui définit les conditions

d’amélioration du cadre de vie des populations à travers notamment la planification

et la maîtrise du développement urbain durable, la préservation et la valorisation du

patrimoine culturel national et la promotion de la bonne gouvernance urbaine2 ;

- la politique nationale de sécurisation foncière en milieu rural (PNSFMR) qui définit

l’ensemble des processus, actions et mesures de toute nature, visant à permettre à

l’utilisateur et au détenteur de terres rurales de mener efficacement leurs activités

productives, en les protégeant contre toute contestation ou tout trouble de jouissance

de ses droits3 ;

- le plan stratégique décennal de modernisation de l’Administration (PSDMA) qui vise

l’amélioration des conditions de travail des agents de l’Administration, à travers le

programme 1 de son axe stratégique n°024.

Ces documents ont eu pour mérite de baliser le domaine de l’immobilier aussi bien pour

l’État que pour le privé. Cependant, il ressort de cette revue que l’État n’a pas

véritablement organisé sa propre stratégie d’intervention dans le domaine.

Ainsi, l’absence d’une vision prospective des questions immobilières de l’État s’est

traduite par des interventions sectorielles isolées, une répartition non équitable des

infrastructures immobilières entre le niveau central et régional d’une part, et entre les

différentes administrations d’autre part, des réalisations d’ouvrages inappropriés, voire

inadaptés (non-respect des normes, faible fonctionnalité, etc.).

I.3.2. L’existence de programmes sectoriels de construction d’infrastructures

immobilières spécifiques

L’absence de document d’orientation dans le domaine immobilier de l’État a conduit des

secteurs tels que la santé, l’éducation et l’administration du territoire, avec l’appui de

Partenaires Techniques et Financiers, à développer des stratégies sectorielles pour la

planification et la réalisation d’infrastructures spécifiques. Il s’agit notamment :

- des projets et programmes de construction des infrastructures éducatives et

universitaires ;

2 Politique nationale de l’habitat et du développement urbain 3 Adopté en 2007 4 Plan stratégique décennal de modernisation de l’Administration 2011-2020

Page 16: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

8

- du programme de construction des centres de santé dans le cadre de la mise en

œuvre du plan national de développement sanitaire ;

- du programme immobilier de l’administration du territoire (construction et

réhabilitation) ;

- du programme de construction des infrastructures judiciaires ;

- du programme de construction des hôtels administratifs.

La mise en œuvre de ces programmes a permis d’améliorer la planification des

réalisations et un meilleur déploiement des services, bien que les besoins ne soient pas

entièrement couverts.

I.3.3. Une prise en compte partielle de la gouvernance immobilière de l’État dans

la politique sectorielle de l’économie et des finances

Au niveau du secteur de l’économie et des finances, la création d’une direction générale

en charge de la gestion du patrimoine de l’État en 2008 a marqué la volonté des pouvoirs

publics d’accorder une attention particulière à la gouvernance immobilière de l’État.

Cette volonté politique a été réaffirmée dans la Politique sectorielle de l’économie et des

finances (POSEF) 2011-2020 dont l’axe 5 consacre en ses actions 5 5.1 et 5.2 la gestion

du patrimoine de l’État et la gestion du domaine foncier national.

Toutes ces réformes ont permis de réaffirmer la position stratégique et transversale des

questions immobilières et traduisent un engagement politique fort quant à la résolution

des problématiques immobilières de l’État.

Toutefois, les réformes menées ont privilégié la réduction du train de vie de l’État au

détriment de la dimension prospective des questions immobilières de l’État. En effet, ce

rôle restrictif est traduit dans l’action 5.1 de la POSEF. Cette action définit la gestion du

patrimoine mobilier et immobilier de l’État comme consistant à assurer la traçabilité des

biens de l’Etat, en interaction avec la dimension budgétaire.

Cette insuffisance a été comblée en partie en 2012 par le renforcement des attributions

de la direction en charge du patrimoine de l’État qui intègre désormais la formulation

des politiques et stratégies en matière immobilière.

I.3.4. Une prise en compte insuffisante des questions immobilières dans les

Plans locaux de développement (PLD)

Les documents de planification au niveau local sont notamment les Plans locaux de

développement (PLD), les Schémas régionaux d’aménagement et de développement

durable du territoire (SRADDT) et les Schémas directeurs d’aménagement et de

développement durable de la commune (SDADDC) en cours d’élaboration. Cependant,

les questions immobilières ne sont pas suffisamment mises en exergue dans leur

globalité dans les PLD qui se limitent à une programmation d’actions de court terme

telles que les réalisations des infrastructures immobilières sociales (écoles, centre de

santé, etc.). Par ailleurs, les capacités techniques des Collectivités territoriales à prendre

en charge les compétences transférées demeurent insuffisantes.

5 Action 5.1 : gestion du patrimoine de l’Etat

Action 5.2 : gestion du domaine foncier national

Page 17: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

9

I.4. Analyse du cadre institutionnel et organisationnel

L’analyse diagnostique s’est également organisée autour du dispositif de la

gouvernance immobilière de l’État suivant les sphères conceptuelle, opérationnelle et

de suivi-évaluation.

I.4.1. Une fonction conceptuelle insuffisamment assumée 6

Cette insuffisance se traduit par (i) l’absence d’une vision prospective de la gestion

immobilière de l’Etat, (ii) le faible fonctionnement des cadres de planification et de

concertation et (iii) l’absence de visibilité à long terme dans le déploiement de

l’Administration.

I.4.1.1. L’absence d’une vision prospective de la gestion immobilière de l’État

Depuis les indépendances, la fonction immobilière de l’État a toujours été encadrée par

des instruments de portée générale comme la loi n°77-60/AN du 12 juillet 1960 portant

réglementation du domaine privé de l’État, les différentes versions de la RAF [1984,

1991, 1996 et 2012], le code de l’urbanisme et de la construction [2006] et la loi n° 034-

2009/AN du 16 juin 2009 portant régime foncier rural.

Cependant, l’État en tant que personnalité morale n’a pas défini formellement une vision

prospective de la gestion de son patrimoine immobilier. Cet état de fait est la résultante

d’un cadre institutionnel peu performant marqué par une confusion dans la répartition

des rôles et dans l’exercice de la fonction patrimoniale de l’État.

Toutefois, au plan organisationnel, la création de la Direction générale du patrimoine de

l’État (DGPE) en juillet 2008 et sa mutation en Direction générale des affaires

immobilière et de l’équipement de l’État (DGAIE) en 2012, a permis de reconsidérer les

enjeux et la nécessité d’une gestion holistique et intégrée de l’immobilier de l’État.

I.4.1.2. Un faible fonctionnement des cadres de planification et de concertation

En dépit des difficultés institutionnelles relevées dans la gestion de l’immobilier de l’État,

des mécanismes de prévisions des terrains de l’État existent. Il s’agit des cadres de

planification et de concertation prévus dans la RAF7 et dans le Code de l’urbanisme et

de la construction8. Ces cadres constituent des tribunes pour faire prendre en compte

les besoins fonciers de l’État pendant des opérations d’aménagement du territoire.

Cependant, ces cadres de planification et de concertation fonctionnent difficilement.

D’une région à l’autre ou d’une commune à l’autre, une disparité dans l’effectivité et le

fonctionnement de ces cadres est constatée, mais cette insuffisance est atténuée par la

prévision systématique de réserves administratives et de réserves foncières dans les

plans de lotissement.

6 En Annexe figure une proposition de TDR pour la conduite d’une prospective du secteur public de l’immobilier. 7 Commissions régionale d’aménagement du territoire (CRAT), les Commissions Provinciales d’aménagement du territoire et les Commissions (CPAT) communales d’aménagement du territoire (CCAT) 8 Commission régionale de l’urbanisme et de la construction et la commission communale de l’urbanisme et de la construction

Page 18: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

10

I.4.1.3. L’absence de visibilité dans le déploiement des administrations et

institutions publiques

L’efficacité des cadres de planification à accompagner l’État dans sa stratégie

immobilière est compromise par l’absence d’un référentiel ou d’un plan formel de

déploiement de l’administration publique dans l’espace et dans le temps. Il en est de

même de l’absence de plans de déconcentration des ministères et institutions (absence

de visibilité des schémas de déconcentration). En outre, les mutations institutionnelles

récurrentes observées fragilisent la mise en œuvre des mesures de planification dans

le domaine immobilier du fait de la perte de mémoire dans le processus de suivi.

I.4.2. Un cadre opérationnel déconcentré et libéralisé

I.4.2.1. Un pouvoir d’initiation et d’exécution des projets immobiliers dévolus à

toutes les institutions de l’État

L’initiation et l’exécution des projets immobiliers de l’État incombent aux ministères et

institutions et aux autres organismes publics. De cette modalité, il résulte un

émiettement des ressources financières dans la limite des plafonds des cadres des

dépenses à moyen terme (CDMT) et des programmes d’investissements publics (PIP),

limitant la réalisation de projets immobiliers d’envergure.

Ces initiatives d’exécution au niveau central n’associent pas le plus souvent les acteurs

au niveau déconcentré de sorte que les réalisations des infrastructures ne répondent

pas toujours aux besoins de ces derniers.

I.4.2.2. Un chevauchement des attributions dans le domaine de la gestion

immobilière de l’État

La règlementation établit clairement que la gestion du patrimoine immobilier de l’État est

dévolue aux ministères et institutions et aux autres organismes publics. Cependant les

décrets portant attributions et fonctionnement des ministères laissent apparaitre des

chevauchements d’attributions. Ces chevauchements se situent à deux niveaux : un

doublon dans les attributions et une confusion de rôle dans la fonction immobilière de

l’État.

- Du doublon dans les attributions : Le décret N°2016-381/PRES/PM/MINEFID du

20 mai 2016 portant organisation du ministère de l’économie, des finances et du

développement dispose en son article 72 que la DGAIE a pour mission d’assurer la

gestion du patrimoine mobilier et immobilier de l’Etat au Burkina Faso et à l’étranger.

Cette disposition contraste avec les dispositions du décret N°2016-

359/PRES/PM/MUH portant organisation du Ministère de l’urbanisme et de l’habitat

en son article 35 alinéa 4 qui stipule que la DGAHC est chargée notamment de

l’entretien du patrimoine bâti de l’État et de ses démembrements et de la

réhabilitation des édifices publics, etc.

Ce contraste s’explique par le fait que la « gestion » dévolue à la DGAIE intègre les

notions d’« entretien » et de « réhabilitation ».

- De la confusion de rôle dans la fonction immobilière de l’État : les attributions

régaliennes de l’État en tant que garant des normes de l’habitat et de la construction

et l’exercice de la fonction patrimoniale de l’État ne sont pas clairement délimitées.

Page 19: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

11

Cette confusion se matérialise surtout dans le décret du décret N°2016-

359/PRES/PM/MUH portant organisation du Ministère de l’urbanisme et de l’habitat,

où il est à la fois maitre d’œuvre, maitre d’ouvrage délégué et garant de la qualité et

de la sécurité de la construction.

I.4.2.3. Une fonction d’encadrement du secteur immobilier faiblement assumée

par les structures techniques compétentes

L’État a mis en place des structures techniques auxquelles il a assigné des missions

d’encadrement du secteur immobilier. Mais dans la pratique, la faiblesse de l’expertise

dans le domaine marqué par le manque de ressources humaines qualifiées

(concepteurs, exécutants), plombe le secteur immobilier au Burkina Faso.

En outre, l’absence de textes d’application de certaines dispositions du Code de

l’urbanisme et de la construction et le manque de moyens matériels et financiers, limitent

souvent les interventions des acteurs du secteur de l’immobilier et l’État dans son rôle

de garant de la qualité des ouvrages.

I.4.3. L’inexistence d’un dispositif de suivi-évaluation

L’absence de référentiel de gestion immobilière de l’État n’a pas permis de mettre en

place un dispositif de suivi-évaluation. Cette inexistence a eu pour conséquence

l’absence d’un mécanisme de responsabilisation et de coordination des acteurs

intervenant dans la chaine de la gestion immobilière de l’État. Aussi, le cycle de vie des

bâtiments de l’État ne fait pas l’objet d’un suivi par une programmation systématique

des actions d’entretien et de sauvegarde.

I.4.4. L’existence d’un dispositif de contrôle de normes dans le secteur des

matériaux de construction

La création de l’Agence burkinabè de normalisation, de métrologie et de la qualité

(ABNORM) le 18 juillet 2012 vient renforcer le contrôle du secteur de l’immobilier au

Burkina Faso, qui n’était pas suffisamment prise en charge. Cette structure a pour

mission d’encadrer l’élaboration et la diffusion des normes, la certification et le contrôle-

qualité des produits. L’ABNORM rencontre des difficultés liées à sa visibilité et pour la

sensibilisation des opérateurs économiques. Elle ne dispose pas suffisamment de

compétences pour réaliser les essais techniques de certains produits et à cet effet, fait

souvent recours au Laboratoire national du bâtiment et des travaux publics (LNBTP).

I.4.5. L’inexistence de dispositifs prenant en compte les besoins immédiats du

personnel

Il y a lieu de constater que la plupart des bâtiments existant de l’administration publique

ne prennent pas systématiquement et constamment en compte et n’intègrent pas

suffisamment les besoins immédiats du personnel qui occupe les lieux.

Les manques sont assez souvent les suivants :

- espaces de parkings ;

- espaces de sports ;

- espaces de restauration ;

Page 20: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

12

- espaces de soins de santé d’urgence ;

- espaces pour des exercices de mise à niveau du personnel administratif ;

- espaces pour l’exercice et la conduite d’activités de mutualisation ;

- espaces d’hygiène et d’environnement (plantations d’arbres) ;

- mise en place des pouponnières.

I.4.6. La nécessité de compléter les immeubles existants

Les immeubles existant surtout à Ouagadougou et dans les Chef lieux des Régions

devront faire l’objet de constructions d’espaces complémentaires : pour les parkings, les

sports, la restauration, les soins de santé d’urgence, les plantations d’arbres, des

exercices de mise à niveau ainsi que pour des activités de la mutuelle des

fonctionnaires.

I.5. Analyse de la situation immobilière de l’État

L’état des lieux de la situation immobilière de l’État montre une méconnaissance globale

de son patrimoine et des difficultés dans le plein exercice de ses droits tant sur sa

propriété bâtie que sur celle non bâtie, ainsi que des insuffisances notables dans sa

gestion.

I.5.1. Une méconnaissance de l’existant immobilier de l’État

À ce jour, l’État ne dispose pas de données statistiques fiables, actualisées et

harmonisées sur son patrimoine immobilier. À titre d’illustration, dans la région des

Hauts bassins, une situation approximative des statistiques disponibles auprès des

services déconcentrés des impôts n’a relevé pour toute la région que 192 terrains non

bâtis composés essentiellement de réserves administratives et 358 terrains bâtis. Des

documents d’inventaire existent dans les départements ministériels mais la non

effectivité de la comptabilité des matières n’a pas favorisé la connaissance de l’existant.

Les données cadastrales existantes au niveau des services techniques compétents sont

souvent en déphasage avec la réalité sur le terrain du fait des changements abusifs de

destination.

L’opération ponctuelle d’inventaire du patrimoine de l’État réalisée en 2006 n’a pas non

plus permis d’améliorer la connaissance de l’immobilier de l’État en l’absence d’un

système d’exploitation, d’actualisation et de capitalisation des données collectées.

En outre, il n’existait pas avant la définition de l’organigramme type des Directions de

l’administration et des finances (DAF) des ministères et institutions en 2014, un dispositif

organisationnel capable de prendre en charge les activités de la gestion immobilière de

l’État.

Cette méconnaissance de l’existant immobilier a pour conséquences entre autres, (i) la

difficile estimation de la valeur vénale du patrimoine immobilier de l’État qui pourrait, à

l’image9 d’autres pays, constituer une garantie pour la recherche de financement

conformément aux dispositions de l’Organisation pour l’Harmonisation des Droits des

9 Expérience de la république de Côte d’Ivoire pour un emprunt obligataire adossé à une partie de son patrimoine immobilier cf. site internet

de Jeune Afrique du 05 août 2016

Page 21: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

13

Affaires en Afrique (OHADA)10, (ii) l’absence de titres d’occupation au profit des services

occupants, (iii) les conflits fonciers avec des particuliers ou des propriétaires terriens.

I.5.2. Une répartition inégale et dispersée

La répartition spatiale des bâtiments administratifs de l’État est caractérisée par une

dispersion à des degrés divers selon les localités. Ces bâtiments sont inégalement

affectés entre les structures. Les multiples changements institutionnels opérés et

l’augmentation des effectifs du personnel de l’État ont accentué les inégalités dans la

répartition des bâtiments administratifs au regard de l’accroissement des besoins.

Toutefois, les dispositions actuelles dans les nouveaux référentiels d’aménagement

urbain que sont le Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU), et le Plan

d’occupation des sols (POS) prévoient une meilleure répartition spatiale des services

administratifs.

Ainsi, pour les services sociaux de proximité, les espaces sont prévus en fonction des

besoins.

À titre d’illustration, dans le nouveau SDAU de la ville de Bobo-Dioulasso, horizon 2030,

une répartition des réserves administratives et équipements publics tenant compte des

spécificités des services est prévue.

Les problématiques majeures demeurent la faible capacité de l’État à occuper les zones

réservées à l’administration d’une part, et le caractère provisoire et évolutif des schémas

d’aménagements, d’autre part.

I.5.3. Une faible capacité d’accueil immobilière

L’offre immobilière de l’État demeure insuffisante pour couvrir les besoins exprimés par

les ministères et institutions, du fait d’un manque de mécanisme d’anticipation et de

prévision immobilière. Cette situation est la conséquence (i) d’une absence de vision

claire en termes de développement et de déploiement de l’administration publique tant

au niveau central, déconcentré qu’au niveau des missions diplomatiques, (ii) d’une

absence de planification en cohérence avec l’évolution des effectifs à moyen et long

terme et (iii) l’accroissement des besoins de la population en termes de services

sociaux.

La faiblesse des capacités d’accueil des infrastructures de l’État a entrainé un recours

considérable aux baux administratifs, avec une incidence importante sur les charges de

fonctionnement de l’État qui sont passées de 3,07 milliards F CFA en 2010 à 5,31

milliards F CFA en 2015 soit une progression globale de plus de 73%.

Sur la même période, le volume financier des investissements immobiliers cumulé

s’élevait à 83,08 milliards FCFA. En dépit de ces investissements, les charges locatives

ont maintenu leur tendance haussière d’où la justification que l’investissement dans la

construction n’a pas contribué à résorber les besoins de manière significative.

10 Acte uniforme portant organisation des sûretés titre 2 articles 39 et suivants

Page 22: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

14

Graphique n° 1 : Évolution des charges locatives de 2010 à 2015 en F CFA

Source : Données DGAIE et DGB / MINEFID

La réalisation de la première phase du programme de construction des hôtels

administratifs a quelque peu contribué à résorber les besoins des administrations.

Cependant, leur capacité d’accueil a été très vite dépassée du fait de la non prise en

compte, dans le programme architectural, de la taille réelle des structures et de la

tendance évolutive des effectifs.

I.5.4. Une prédominance des bâtiments pavillonnaires

Le style architectural des bâtiments administratifs dans son ensemble est dominé par le

pavillonnaire avec des conceptions diversifiées d’inspiration moderne en majorité. Cette

diversité de profil s’explique par l’absence de plans types d’architecture des bâtiments

administratifs.

S’agissant des bâtiments administratifs construits à niveau, en dehors de la région du

centre où le niveau moyen est de R+3 avec un seul immeuble culminant de R+9 avec

sous-sol (Immeuble CGP), le niveau moyen des immeubles administratifs en général,

ne dépasse pas R+1.

Concernant l’âge, on note deux grandes catégories : les bâtiments anciens de type

colonial affectés généralement aux services déconcentrés du ministère en charge de

l’administration du territoire et les bâtiments récents dits de « seconde génération » qui

accompagnent la décentralisation et la déconcentration des services.

Du point de vue des commodités, on note une inadéquation entre les besoins des

usagers et l’existant (plomberie sanitaire, électricité, climatisation, connexion internet,

etc.).

Sur le plan de la qualité on peut relever trois catégories :

- les bâtiments coloniaux souvent en bon état manquent de rénovation ;

2010 2011 2012 2013 2014 2015

charges locatives des bauxadministratifs

3 066 3 225 3 313 4 065 4 834 5 314

Bâtiments administratifs à usagebureau (base ordonnancement)

17 888 5 325 23 079 18 849 11 364 6 572

en

mill

ion

s d

e F

CFA

Evolution comparée des dépenses de construction et des charges locations de 2010 à 2015

Page 23: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

15

- les bâtiments construits en matériaux locaux présentent actuellement des structures

fragiles et souffrent d’un manque d’entretien ;

- les bâtiments récents reconnus à l’unanimité de faible qualité, contrastent avec leur

jeune âge et présentent des défaillances criardes du fait entre autres de la faiblesse

dans l’encadrement du secteur par l’État, de la défaillance du suivi contrôle des

travaux et des insuffisances dans l’application de la règlementation des marchés

publics.

I.5.5. L’absence d’une typologie des bâtiments d’inspiration culturelle

L’analyse fait ressortir l’existence d’une typologie des bâtiments administratifs en

fonction des secteurs de l’éducation, de la santé, l’administration publique (Régions,

Provinces, Communes).

Toutefois, le parc immobilier est caractérisé par une faible valorisation des styles

architecturaux locaux dans la conception des bâtiments administratifs.

I.5.6. Une faiblesse du mécanisme de prise en charge des services associés à la

gestion du patrimoine immobilier

Les services associés à la gestion du patrimoine immobilier de l’État renferment (i)

l’entretien courant, (ii) les travaux de réfection, (iii) la réhabilitation/ restauration et (iv) la

sécurisation et protection.

La méconnaissance de l’existant du patrimoine immobilier ne facilite pas une bonne

planification et gestion des ressources affectées à la fourniture des services associés.

En lieu et place d’une démarche programmatique, les interventions ne sont pas

systématisées occasionnant des dégradations plus poussées des bâtiments publics.

Les insuffisances relevées dans la prise en charge desdits services se traduisent par :

- L’absence de manuels d’exploitation et d’un dispositif pour assurer l’entretien

et la maintenance régulière et préventive des bâtiments administratifs

En raison de la politique d’externalisation des services, l’administration publique ne

dispose plus suffisamment de personnel technique (plombiers, électriciens,

étanchéistes, etc.) chargé d’assurer la maintenance régulière. En outre, les lourdeurs

observées au niveau des procédures de passation des marchés publics ne permettent

pas de répondre efficacement aux besoins.

- Les insuffisances du dispositif de sécurisation des bâtiments administratifs

En dehors de quelques administrations qui sont surveillées soit par les services de

forces de sécurité soit par des sociétés de gardiennage, la plupart des autres services

surtout en région n’a pas de dispositif de sécurisation. La vidéosurveillance quant à elle

est moins usitée. De même, l’éclairage public reste insuffisant.

- Le faible dispositif de protection et de sauvegarde

Si les bâtiments construits récemment intègrent parfois dès la conception, des dispositifs

de sécurité incendies, l’absence d’entretien courant des équipements ne garantit pas

leur fonctionnalité en cas de sinistre. Par ailleurs, les bâtiments publics ne sont pas

Page 24: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

16

couverts par des contrats d’assurance et ne disposent pas toujours de plan d’évacuation

en cas de sinistre. En plus, le non archivage systématique des plans de construction,

qui n’existent plus pour la plupart des édifices publics, constitue un facteur de risque

important et d’insécurité majeure y compris pour les opérations de réfection ou de

rénovation.

- Une insuffisante implication des occupants dans la préservation de l’état des

bâtiments

Le faible engagement des occupants à préserver le cadre de travail est un autre aspect

du problème. Les comportements et habitudes d’utilisation contribuent à détériorer les

bâtiments.

- Des édifices publics pris pour cibles lors des frondes sociales

Les revendications sociales souvent accompagnées de manifestations violentes,

d’actes inciviques occasionnent des dommages importants sur les biens immobiliers

appartenant à l’État ou à des particuliers en cas de location par l’État.

I.5.7. Une bonne connaissance de l’existant immobilier des missions

diplomatiques

La constitution de la propriété immobilière de l’État à l’étranger se fait par acquisition ou

par construction. Dans les missions diplomatiques, la situation immobilière est assez

bien connue. A ce jour le Burkina Faso compte au total 57 propriétés immobilières dans

une quarantaine de missions diplomatiques et consulaires à travers le Monde.

Seulement 15 d’entre elles ont au moins une Chancellerie construite ou acquise, 6

disposent de terrains non encore mis en valeur.

Toutefois, des difficultés liées aux procédures d’acquisition de bâtiments, de

construction et de gestion des infrastructures selon les pays sont couramment relevées

notamment :

- l’application des textes relatifs à la passation et à l’exécution des marchés

conclus à l’étranger

Des contraintes sont constatées quelques fois dans l’application de la réglementation

des marchés publics dans le recrutement des prestataires et l’exécution des contrats

conclus avec les entreprises des pays d’accueil, notamment en ce qui concerne le

régime fiscal.

- le respect des cahiers des charges en matière de construction dans les pays

hôtes

Le Burkina Faso éprouve des difficultés pour construire dans certains pays hôtes,

notamment les bâtiments de grande envergure, du fait de la modicité de ses allocations

budgétaires. De même, l’entretien des bâtiments est assujetti aux mêmes contraintes

financières.

Au regard de la faible capacité de l’État à réaliser des infrastructures propres, le recours

au bail est utilisé pour abriter un nombre important de missions diplomatiques. Cette

alternative n’est pas sans conséquences, dont (i) l’inadaptation des bâtiments loués, (ii)

Page 25: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

17

le discrédit sur l’image des relations avec les autres pays, (iii) le risque d’insécurité

(manque de confidentialité des données, des biens, ruptures de contrats avant terme,

non renouvellement de contrat à terme).

Par ailleurs, en termes de planification des dépenses immobilières des missions

diplomatiques, il est à relever des difficultés liées à la volatilité de la conjoncture

internationale.

I.5.8. Une relative bonne connaissance des infrastructures sociales

Outre les bâtiments à usage de bureaux, les infrastructures sociales constituent une

composante importante du patrimoine immobilier de l’État. Cette composante est

caractérisée par :

- Une bonne gestion et une meilleure connaissance de l’existant immobilier

dans les secteurs de la santé et de l’éducation

Dans ces secteurs, les instruments de planification de l’offre et de la demande

immobilière permettent une bonne connaissance et une bonne gestion des

infrastructures. Les statistiques relatives aux infrastructures sont bien suivies et

régulièrement mises à jour. Nonobstant l’existence de ces référentiels, la réalisation des

infrastructures ne respecte pas toujours les critères édictés en matière d’implantation

d’infrastructures sociales.

- Une délimitation insuffisante des infrastructures dans les zones non

aménagées

Dans les zones non aménagées, les services sociaux étant des services de proximité,

leur déploiement se fait sans délimitation pour sécuriser les espaces occupés. Cet état

de fait engendre des habitations spontanées autour des infrastructures réduisant

considérablement l’espace initialement affecté, d’où la naissance de conflits avec les

riverains et les propriétaires terriens.

- La non systématisation de la demande de production des titres

d’occupation

A l’image des autres infrastructures immobilières de l’État, la plupart des structures

sociales ne dispose pas de titres d’occupation qui leur confèrent la pleine jouissance

des sites.

- La standardisation des coûts de réalisation sans tenir compte de la qualité

des sols et des distances

L’existence des plans types de construction par catégorie d’infrastructures sociales

notamment au niveau de la santé et de l’éducation de base, harmonise le parc

immobilier d’une part, et assure une certaine transparence dans la maîtrise des coûts

de construction d’autre part.

Il importe toutefois de signaler que la standardisation des coûts peut porter atteinte à la

qualité des infrastructures car ne tenant pas compte de la nature des sites d’accueil et

des distances. Il faut noter également la non actualisation des coûts standardisés et les

faiblesses dans l’application de la procédure d’attribution des marchés publics.

Page 26: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

18

I.6. Analyse de la budgétisation et de la dépense immobilière

L’analyse a porté sur le processus de budgétisation et d’exécution de la dépense

immobilière de l’État et sur les sources de financement.

I.6.1. Une budgétisation fragmentée de l’investissement immobilier de l’État

Si la mise en œuvre du programme de construction des hôtels administratifs a

récemment constitué une tentative d’édification de bâtiments administratifs d’envergure

dans une dynamique de regroupement des services publics, le système de

budgétisation des dépenses de construction demeure toujours fragmenté. En effet, les

prévisions budgétaires sont faites par département ministériel ou institution en fonction

des enveloppes CDMT dont les plafonds sont le plus souvent peu consistants et ne

permettent pas de réaliser des projets immobiliers d’envergure.

À titre illustratif, les prévisions budgétaires totales relatives aux constructions des

bâtiments administratifs à usage de bureaux sur la période 2010 à 2016 s’élèvent à 103

milliards FCFA soit une moyenne de 15 milliards FCFA par an. Un système de gestion

centralisé aurait pu permettre de construire des infrastructures d’envergure et de réaliser

des économies d’échelle dans le cadre de la réduction du train de vie de l’État.

I.6.2. Une faible prise en charge des dépenses liées aux services associés

L’analyse de la structure globale de la budgétisation des dépenses immobilières de l’État

fait ressortir une faible prise en charge des services associés à la gestion immobilière

de l’État. En effet, les prévisions budgétaires totales sur la période 2010-2015 étaient

en moyenne de 49 milliards FCFA par an pour les constructions nouvelles alors que les

crédits destinés aux services associés n’étaient que de 2,6 milliards FCFA par an soit

5,2% du coût des investissements en moyenne, les prévisions budgétaires relatives aux

petits travaux d’entretien et de réparation n’excédant pas 2,3%.

Le tableau ci-après présente l’évolution des prévisions budgétaires au titre des

dépenses immobilières sur la période 2010-2015.

Page 27: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

19

Tableau 1 : Prévisions budgétaires/dépenses immobilières sur la période 2010-

2015 (en millions F CFA)

Dotations 2010 2011 2012 2013 2014 2015

Constructions à usage de

bureau 19 167 5 572 23 963 18 944 18 474 6 797

Constructions à usage

technique et de logement 28 857 26 312 43 763 40 450 45 515 17 479

Réhabilitation 1 048 0 1 000 1 500 2 500 1 000

Baux administratifs 3 066 3 224 3 313 4 065 4 833 5 313

Gardiennage 308 255 372 352 518 423

Nettoyage 1 176 999 1 478 948 1 566 1 158

Petites réfections et

réparation 845 825 1 087 1 027 1 146 1 124

charges des services

associées/ charges de

constructions nouvelles

4,9% 6,5% 4,3% 3,9% 5,0% 11,2%

charges d'entretien/

charges de constructions

nouvelles

1,76% 2,59% 1,61% 1,73% 1,79% 4,63%

Source : DGB/MINEFID

I.6.3. Une relative diversification des sources de financement

Le financement des constructions et des réhabilitations de bâtiments à usage de

bureaux au profit des administrations centrales et/ou déconcentrées se font

généralement sur le budget de l’État. Toutefois, quelques bâtiments administratifs sont

construits avec l’appui et le concours des partenaires techniques et financiers (PTF).

Les interventions des PTF et des ONG dans le domaine immobilier de l’État sont

beaucoup plus orientées vers la réalisation d’infrastructures sociales.

Au niveau des administrations décentralisées, les sources de financement sont diverses

notamment dans le cadre de l’appui à la décentralisation. Nonobstant l’adoption de la

loi sur le Partenariat public privé, ce mode de financement reste très faiblement usité en

ce qui concerne la réalisation des infrastructures immobilières de l’Etat.

I.7. Analyse du secteur de l’immobilier au Burkina Faso

I.7.1. Une floraison d’entreprises sur toute la chaine du secteur du BTP

L’environnement économique du Burkina Faso a été marqué au cours des dix (10)

dernières années par une floraison d’entreprises évoluant dans le secteur du BTP,

notamment dans le domaine immobilier. A titre d’exemple, le nombre de cimenteries est

passé de un (01) en 2005 à quatre (04) en 2015 avec une dynamique de délocalisation

dans certaines régions. Le nombre d’agréments techniques délivrés aux entreprises

d’exécution est passé de 87 en 2006 à 242 en 2015. Les Cabinets d’architecture ont

plus que doublés entre 2006 et 2015 (25 en 2006 et 57 en 2015). Pour les bureaux

d’ingénierie en bâtiments, 100 agréments ont été délivrés entre 2006 et 2015.

Page 28: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

20

Au plan macroéconomique, la dynamique du secteur BTP s’est traduite par une

contribution de 26,1% à la valeur ajoutée du secteur secondaire entre 2011 et 201411.

Cette floraison des entreprises du BTP constitue une véritable opportunité pour l’État

qui peut désormais s’appuyer sur une expertise nationale pour développer des projets

d’envergure. Cependant, la question de la qualité des infrastructures immobilières et du

suivi-contrôle dans leur réalisation demeure toujours des défis majeurs.

I.7.2. Un secteur immobilier en pleine expansion/boom immobilier

Le Burkina Faso et plus particulièrement la ville de Ouagadougou, connait depuis plus

d’une dizaine d’années un boom immobilier. Des immeubles publics et privés en

construction ou déjà terminés se côtoient dans une sorte de rivalité architecturale. Les

statistiques des permis de construire délivrés par le ministère en charge de l’habitat

attestent ce constat. En effet, selon les estimations de la DGAHC/MHU, 815 permis de

construire ont été délivrés en 2014 et 794 en 2015.

Le dynamisme du secteur a eu pour conséquence l’augmentation de l’offre locative de

bâtiments, au profit du privé (entreprises, banques, institutions internationales) et de

l’État. A titre d’exemple, l’État a pris en location au cours de la période 2012-2015, 17

bâtiments de type R+3 au moins.

Cette vitalité s’est accompagnée également d’une explosion du nombre de promoteurs

immobiliers et de maitrises d’ouvrages délégués (MOD). En 2015, 110 promoteurs

immobiliers et 23 agences de maitrise d’ouvrage déléguée dans le domaine du bâtiment

ont été enregistrés.

L’État n’est pas resté en marge de cette dynamique. Pour répondre aux besoins

croissants de bâtiments à usage de bureaux, un programme de construction d’hôtels

administratifs en régions a été mis en œuvre par l’État. Ainsi, au total 15 immeubles de

type R+2 ou R+3 ont été construits entre 2010 et 2015 et 03 immeubles de type R+5 en

cours d’achèvement.

Les opportunités offertes par le secteur privé et les réalisations étatiques traduisent bien

l’existence d’un secteur immobilier dynamique et porteur. Selon le rapport 2016 du

Conseil présidentiel pour l’investissement, le taux de croissance du secteur du bâtiment

et des travaux publics est estimé à 7,5% l’an sur la période 2010-2016.

I.7.3. Une libéralisation du contrôle et un développement des bureaux d’études

et cabinets d’architecture

Le code de l’urbanisme et de la construction consacre entre autres la libéralisation du

secteur de l’ingénierie et du contrôle par l’institution d’agréments techniques y relatifs

(articles 45 et 52). Les objectifs poursuivis étaient d’assurer la qualité des ouvrages et

de faciliter l’accès à l’offre et à la diversité des prestations techniques.

Cette libéralisation a permis une plus grande professionnalisation du secteur avec

comme effets d’entrainement l’ouverture d’écoles de formation technique, une meilleure

couverture des projets de l’Administration aussi bien par les acteurs publics que privés.

11 Rapport sur l’économie 2015, DGEP/MINEFID

Page 29: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

21

Cependant des efforts restent à faire au regard des insuffisances relevées par les

maîtres d’ouvrage dans le suivi-contrôle. Ces insuffisances sont liées le plus souvent à

la faiblesse de l’expertise interne des cabinets et leur manque de rigueur dans le contrôle

à pied d’œuvre d’une part, et à la faible implication des services techniques de l’État

(MUH, LNBTP) dans la supervision et le contrôle technique d’autre part.

I.7.4. Une libéralisation et un développement des maîtrises d’ouvrage déléguées

La libéralisation de la maîtrise d’ouvrage déléguée qui avait entre autres objectifs la

réduction des délais d’exécution des projets immobiliers, la sécurisation des budgets

alloués et une meilleure qualité des réalisations, a constitué une des réformes

importantes du domaine de l’immobilier12.

En 2014, le nombre d’agences de maîtrise d’ouvrage déléguée agréées était de 23 dans

le domaine du bâtiment. De même, le volume financier des projets immobiliers exécutés

en MOD au ministère en charge de l’éducation est passé de 6,5 milliards F CFA en 2013

à 12,5 milliards F CFA en 201413.

Cependant, ce développement ne s’est pas accompagné de la professionnalisation

attendue du domaine tel que le témoignent les insuffisances constatées dans la qualité

de certains ouvrages réalisés et le retard sans cesse dénoncé dans la mise en œuvre

des projets.

Cette insuffisance a eu de sérieuses répercussions sur la réalisation des ouvrages et

confirme les conclusions de l’étude sur « la délégation de la maîtrise d’ouvrage

publique » réalisée en 2007 par M. Mamadou SYLLA selon lesquelles, la plupart des

États africains ne dispose pas d’une bonne expertise en matière de supervision de

grands travaux14.

Par ailleurs, la politique nationale de l’habitat et du développement urbain, adoptée en

2008, a prévu des mécanismes permettant une implication étroite des professionnels du

domaine de l’habitat et de l’urbanisme de sorte à garantir une gestion participative du

développement urbain.

I.7.5. Une libéralisation du secteur immobilier sans encadrement du contrôle

La libéralisation de l’économie depuis les années 90 a entrainé une présence de plus

en plus marquée des acteurs du secteur privé dans la chaine de la production

immobilière. Chaque ministère et institution mettant en œuvre son propre projet

immobilier sans obligation de le soumettre au ministère en charge de l’habitat et de la

construction, les fonctions de maitrise d’œuvre que devrait jouer ce dernier n’a pas

toujours été exercée.

En outre, les missions de contrôle sur la qualité et les procédures de construction du

ministère en charge de l’habitat et de la construction n’ont pas toujours été

systématiques et obligatoires dans les faits. Ce manque d’encadrement de la part de

l’État a eu entre autres conséquences la mauvaise qualité des infrastructures.

12 Décret n°2008-374/PRES/PM/MEF du 02 juillet 2008 portant règlementation de la maîtrise d’ouvrage publique déléguée 13 Statistiques de la DGESS/MENA 14 Constat confirmé selon les conclusions de l’étude réalisée en 2007 par Mr Mamadou SYLLA sur « la délégation de la maîtrise d’ouvrage publique : l’approche AGETIP en Afrique, enjeux et bilan d’un nouveau partenariat »,

Page 30: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

22

I.7.6. L’existence de facilités de financement des projets immobiliers par les

banques

Le développement du secteur de l’immobilier au cours des dernières années a été rendu

possible en partie grâce à l’accompagnement du secteur bancaire. L’importance du

secteur de l’immobilier a été réaffirmée par l’État à travers la création en 2005 de la

Banque de l’Habitat du Burkina Faso (BHBF) en tant qu’institution spécialisée de

financement de l’habitat. Cette initiative marque la volonté des pouvoirs publics

d’impulser un certain dynamisme au secteur de l’immobilier, notamment dans le

domaine du logement.

Corrélativement, les autres banques commerciales ont développé à leur tour des

mécanismes relativement appropriés de financement de l’immobilier (niveau des crédits

consentis, allègement des garanties, augmentation de la durée de remboursement des

prêts immobiliers, développement des cautions bancaires, etc.), avec des taux d’intérêt

nominaux d’environ 7% au cours des cinq dernières années. La dynamique du

financement bancaire constitue donc une opportunité en tant que levier du

développement du secteur immobilier au Burkina Faso.

I.7.7. Une dominance de la technologie classique en ciment

Le domaine de la construction des édifices est marqué par une prédominance de la

technologie classique en ciment, de style architectural moderne. Cette technologie

intègre généralement des délais d’exécution relativement longs, avec des bâtiments

énergétivores liés parfois à la conception architecturale ou à la nature des matériaux

utilisés15.

Toutefois, quelques rares cas de constructions de bâtiments administratifs en matériaux

appropriés (blocs latéritiques taillés ou briques en terre compressée, briques en terre

cuite) existent. C’est le cas par exemple du site de la direction générale du contrôle des

opérations d’aménagement et de construction à Ouagadougou, la Mairie de Dano et un

bon nombre de sites des structures déconcentrées dans la Boucle du Mouhoun.

Par ailleurs, des technologies émergentes en expérimentation constituent une

opportunité pour le Burkina Faso de réaliser des bâtiments éco-durables, éligibles à

plusieurs guichets de financement disponibles à travers le monde.

I.7.8. L’émergence de nouvelles technologies de construction

L’adoption de la loi n°057-2008/AN du 20 novembre 2008 portant promotion immobilière

au Burkina Faso a favorisé l’émergence de promoteurs immobiliers pour répondre à une

demande croissante dans le secteur. À cet effet, de nouvelles technologies de

construction sont en cours d’introduction. Ces nouvelles technologies présentent

l’avantage de réduire considérablement les délais de construction et relativement les

coûts, et d’utiliser des éco-matériaux dans la production d’édifices dans un contexte

d’écoconstruction. Les matériaux appropriés utilisés sont les blocs latéritiques taillés

(BLT), les briques en terre compressée (BTC), les briques H, les Briques cuites.

15 Les matériaux locaux sont moins énergétivores que le ciment.

Page 31: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

23

Quant aux technologies spécifiques qui sont en cours d’introduction, elles utilisent la

méthode de préfabrication comme la technologie Ultimate Building Machine (UBM) et

SIP PIONEER.

I.8. Les défis majeurs

Au regard du diagnostic des cadres juridique, politique, institutionnel et organisationnel

de l’immobilier au Burkina Faso et de la situation immobilière de l’Etat, il se dégage cinq

(05) défis majeurs à relever pour optimiser la gestion du patrimoine immobilier de l’Etat.

I.8.1. La connaissance et la sécurisation juridique du patrimoine immobilier de

l’État

Une gestion éclairée du patrimoine immobilier de l’État suppose au préalable une

meilleure connaissance de l’existant. Or le domaine immobilier se caractérise par son

ampleur et sa complexité.

Son ampleur tient à la taille, à la spécificité et à la diversité de l’usage de la propriété

immobilière de l’État ainsi qu’au nombre d’acteurs intervenant dans le domaine. Sa

complexité est liée à la transversalité de la fonction immobilière et les détails des

informations nécessaires à une connaissance utile de l’existant (le nombre, la valeur, la

surface utile, les caractéristiques techniques).

Le non achèvement du processus d’implantation de la comptabilité matières rend

complexe ce processus et invite à reconsidérer la connaissance de l’existant comme un

chantier majeur de la stratégie immobilière de l’État.

Par ailleurs, le renforcement de la propriété de l’État et de sa capacité à exercer ses

droits de propriétaire commande une réforme d’ampleur : d’abord pour accroitre sa

sécurité foncière à travers des mesures d’établissement, de régularisation et de

conservation des actes juridiques matérialisant la propriété de l’État, ensuite pour

améliorer la gouvernance d’ensemble de sa fonction immobilière.

I.8.2. La professionnalisation de la gestion du patrimoine immobilier de l’État

La gestion actuelle de la fonction immobilière de l’État est caractérisée par l’absence de

critères et de normes d’utilisation. Sortir de cette gestion informelle pour s’inscrire dans

une dynamique de professionnalisation axée sur les performances, implique une refonte

globale des instruments et dispositifs actuels de gestion. Il s’agit en l’occurrence de

mettre en œuvre des mesures et actions visant à clarifier le rôle des acteurs et à relever

le niveau de leur professionnalisme (planification, normalisation, conception-exécution,

prestations des services associés, suivi-contrôle, etc.).

I.8.3. L’optimisation de la dépense immobilière

Au de-là de l’enjeu organisationnel et patrimonial, la stratégie immobilière revêt aussi un

enjeu budgétaire, financier et comptable. Il s’agit là, d’impulser une réforme pour

instaurer un équilibre entre ces différents enjeux afin de créer des cadres de travail

optimal, assurer un maillage immobilier adéquat du territoire par la présence de l’État

tout en réalisant des économies budgétaires.

Page 32: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

24

Le recours à des mécanismes innovants de financement à remboursements échelonnés

permettra à l’État de se doter d’infrastructures modernes et de grandes capacités tout

en dégageant des ressources à réorienter vers des secteurs de développement. La

réforme de la gouvernance immobilière de l’État devra intégrer la recherche de cet

équilibre pour une meilleure maîtrise de ses dépenses de fonctionnement.

I.8.4. Le renforcement de la qualité des infrastructures immobilières

Le domaine immobilier de l’Etat est caractérisé par la faiblesse de la qualité constatée

dans les infrastructures immobilières récentes. L’un des défis majeurs de la SIE, est de

relever le niveau de contrôle des infrastructures immobilières. Cette exigence

commande l’amélioration de la qualité des interventions à tous les niveaux du processus

de réalisation des édifices publics depuis la phase conceptuelle jusqu’à la réalisation

des ouvrages y compris la gestion des services associés. Il sied également de renforcer

la qualité des évaluations des offres techniques et financières dans le processus de

passation des marchés publics au regard de la problématique de la qualité dans les

projets immobiliers de l’Etat sur l’ensemble des processus impliqué dans la conception

et la réalisation des projets.

I.8.5. La réalisation d’une étude prospective du secteur immobilier de l’Etat

L’État en tant que personnalité morale n’a pas définit formellement une vision

prospective de la gestion de son patrimoine immobilier.

A cet effet, l’élaboration d’une prospective du secteur immobilier de l’Etat à un horizon

générationnel (horizon 2050) permettrait d’intégrer les infrastructures et les différents

supports d’e-gouvernance et de former les fonctionnaires suffisamment à temps et en

nombre requis.

Page 33: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

25

II. CADRE DE LA STRATEGIE IMMOBILIERE DE l’ETAT

Le cadre de la Stratégie immobilière de l’Etat (SIE) présente la stratégie en ses

fondements, sa vision, ses orientations, ses principes directeurs, ses objectifs et impacts

attendus et ses axes.

II.1. Fondements

La Stratégie immobilière de l’Etat tire ses fondements des orientations contenues dans

les référentiels nationaux et internationaux.

II.1.1. Au niveau international

II.1.1.1. Objectifs de développement durable

En septembre 2015, lors de la 70ième Assemblée Générale des Nations Unies, les pays

membres ont adopté un nouveau programme de développement durable, appelé

Agenda 2030, articulé autour de 17 objectifs de développement durable (ODD). La SIE

se fonde sur ces ODD notamment l'ODD 9 qui s’intitule : « bâtir une infrastructure

résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager

l’innovation ».

II.1.1.2. Agenda 2063 de l’Union africaine

Adopté en janvier 2015 par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Africaine,

l’Agenda 2063 est un cadre stratégique pour la transformation socio-économique

positive du continent africain sur les 50 prochaines années. Bâti autour de 7 aspirations,

il s’appuie sur les priorités nationales, régionales et continentales et se propose

d’accélérer la mise en œuvre des initiatives continentales passées et présentes pour la

croissance économique et le développement durable.

L’Aspiration 1 prône une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un

développement durable. L’Aspiration 3 vise une Afrique de bonne gouvernance, de

démocratie, de respect des droits de l’homme et de l’État de droit.

La SIE s’inspire de ces aspirations qui mettent l’accent sur l’accès aux habitats

modernes et décents et aux services de base de qualité, l’accessibilité des services

publics à toutes les personnes, y compris les personnes à mobilité réduite, la bonne

gouvernance, les droits de l’homme, la justice et l’État de droit, les institutions et le

leadership, le développement participatif et la gouvernance locale.

II.1.2. Au niveau national

II.1.2.1. Etude nationale prospective « Burkina 2025 »

L’Etude Nationale Prospective (ENP) Burkina 2025 qui a pour vision «le Burkina Faso,

une nation solidaire, de progrès et de justice qui consolide son respect sur la scène

internationale». La SIE est en cohérence avec l’ENP à travers la promotion de la

gouvernance administrative.

Plus précisément, Il s’agit d’asseoir les conditions de performance de l'ensemble des

institutions républicaines constitutives de l'autorité publique. Cette modernisation

concerne le développement des institutions dans les domaines des ressources

humaines, matérielles et financières en vue de leur efficience et de leur crédibilité.

Page 34: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

26

II.1.2.2. Plan National de Développement Economique et Social (PNDES)

La SIE a un caractère transversal. A cet effet, elle contribue à la réalisation du PNDES

qui compte développer des infrastructures dans tous les secteurs pour impulser le

développement. Plus précisément, la SIE tire sa source de l’axe 1 : « réformer les

institutions et moderniser l’administration ». Elle contribue notamment à l’atteinte de

l’effet 1.1.6 « l'administration publique est efficace et efficiente » qui met l’accent sur la

modernisation de l’administration et l'amélioration de l'offre de service public en

minimisant les charges de fonctionnement. En outre, la SIE se fonde également sur l’axe

2 : « développer le capital humain » qui vise la promotion des infrastructures de qualité

répondant aux normes internationales pour les secteurs de l’éducation et de la santé.

II.1.2.3. Politique Sectorielle de la Gouvernance Economique

La politique Sectorielle de la Gouvernance Economique qui a pour vision «A l’horizon

2026, la gouvernance économique du Burkina Faso est génératrice de croissance

économique forte et inclusive» constitue un fondement de la SIE en ce sens que dans

son axe 2 intitulé « Amélioration de la gestion des finances publiques et du financement

du développement », il est prévu l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique et

l’optimisation de la gestion du patrimoine de l’Etat dont l’immobilier.

II.1.2.4. Politique Nationale de l’Habitat et de Développement Urbain

La SIE tire ses fondements de la Politique Nationale de l’Habitat et de Développement

Urbain dont l’objectif général est de créer les conditions pour l’amélioration du cadre de

vie des populations en renforçant la contribution des villes à la lutte contre la pauvreté.

La SIE ambitionne contribuer à la réalisation de cet objectif en créant des conditions

pour l’amélioration du cadre de travail des agents de l’administration publique et des

conditions d’accueil des usagers des services publics.

II.1.2.5. Plan stratégique décennal de modernisation de l’administration

(PSDMA)

Le programme 1 de l’axe 2 PSDMA vise l’amélioration des conditions de travail des

agents de l’administration. La SIE contribue à l’atteinte de ce résultat par la réalisation,

l’entretien et la gestion efficace et efficiente du parc immobilier de l’Etat. A cet effet, elle

permet l’accroissement de la performance de l’administration.

II.1.2.6. Schéma National d’Aménagement et de Développement Durable du

Territoire(SNADDT)

L’un des objectifs du SNADDT est de déterminer la destination générale des terres

situées dans les limites du territoire national, la nature et la localisation des grands

équipements d’infrastructures sur l’ensemble du territoire national. Il ambitionne

notamment donner une approche « globale » et proposer une approche « proactive »

du territoire. La SIE s’inscrit dans cette dynamique en se proposant de donner une

vision globale et proactive du développement du parc immobilier de l’Etat afin de

contribuer à la mise en place des conditions propices au développement du pays.

Page 35: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

27

II.2. La vision de la stratégie immobilière de l’Etat

Au regard du diagnostic et des défis à relever en matière de l’immobilier de l’Etat et en

prenant en compte la vision du PNDES, et les autres fondements, la vision stratégique

de la SIE est formulée comme suit : « A l’horizon 2023, le parc immobilier de l’Etat

est adapté aux besoins du service public, respecte les normes et standards

internationaux de qualité et de sécurité, repose sur une gouvernance anticipatrice

et éclairée ainsi que sur une architecture exemplaire qui conforte l’image et

l’autorité de l’Etat, au service d’une administration publique performante et

humaine, moderne et numérisée.»

La SIE ambitionne s’appuyer sur une gouvernance éclairée et une architecture

exemplaire pour permettre de disposer d’un parc immobilier de qualité adapté aux

besoins du service public. Tout cela dans l’optique d’une part, d’avoir une administration

performante et moderne et d’autre part, de conforter l’image et l’autorité de l’Etat.

En effet, le parc immobilier projeté dans le cadre de cette vision se veut moderne,

futuriste et bâti conformément aux normes internationales en matière de construction,

d’occupations et de performance immobilière, composé d’infrastructures d’envergure. Il

se veut également un levier de renforcement de la présence de l’Etat par un maillage

optimal du territoire et par l’adoption d’un style architectural singulier et exemplaire. La

réalisation de ce parc s’inscrit dans une dynamique d’équilibre qui tient compte des défis

de rationalisation et d’optimisation de la dépense immobilière de l’Etat.

Schéma de la stratégie immobilière

II.3. Principes directeurs

La mise en œuvre de la SIE accordera une attention particulière aux principes directeurs

ci-après : la Gestion axée sur les résultats, le développement durable, l’équité et le

genre, la mutualisation et le partenariat, la proactivité.

- La Gestion axée sur les résultats (GAR) : La GAR est une démarche qui vise

l'atteinte de résultats, en fonction d'objectifs et d'indicateurs préalablement définis et

une reddition des comptes qui porte sur la performance dans l'atteinte des résultats.

La SIE s’appuiera sur les principes de la GAR dans sa mise en œuvre notamment la

transparence, la reddition des comptes, la responsabilisation, l’efficacité. Dans cette

Administration publique, anticipatrice et performante,

humaine et numérisée

Le parc immobilier de l’Etat est adapté aux besoins, respectueux des normes et standards internationaux de qualité et de sécurité ainsi que du style et de l’écriture de l’architecture endogène.

Gouvernance visionnaire

Architecture humaine

Page 36: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

28

optique, chaque acteur intervenant dans le domaine immobilier de l’Etat sera

responsable de l'atteinte des résultats découlant de ses activités ou des processus

qu'il coordonne.

- Le développement durable : ce principe vise l'amélioration continue de la

qualité de vie des citoyens par la prise en compte du caractère indissociable des

dimensions environnementale, sociale, économique et culturelle du développement,

dans une perspective d'équité intra et intergénérationnelle. Dans cette perspective,

la mise en œuvre de la SIE tiendra compte de la nécessité de concilier l'efficacité

économique, la viabilité environnementale, la résilience des infrastructures, l'équité

sociale et culturelle.

- Equité et genre : La mise en œuvre de la SIE sera participative et inclusive, par

l'implication effective de toutes les parties prenantes qui interviennent dans le

domaine de l’immobilier de l’Etat, au plan sectoriel, national et régional. Elle s’opérera

à cet effet à travers une approche de réduction des inégalités régionales et

sectorielles, de développement des capacités de résilience de toutes les couches

sociales et cela, dans la bonne gouvernance.

- Mutualisation et partenariat : La mise en œuvre de la SIE conduira d’une part,

l'État à mettre en commun les crédits budgétaires, à réorganiser et à mutualiser

l’occupation du patrimoine immobilier bâti et non bâti et d’autre part, à agir de façon

concertée afin d’améliorer les interventions.

Elle se fera également avec l'implication judicieuse des acteurs des collectivités

territoriales, des autres organismes publics, du secteur privé, de la société civile et

des PTF, dans l'exécution des actions retenues pour une bonne gestion du parc

immobilier de l’Etat.

- Proactivité : L'application de la proactivité devra faire en sorte que l'exécution de la

SIE s'inscrive dans une démarche prospective, au niveau de tous les acteurs, afin de

faire face aux menaces et d'exploiter les meilleures opportunités offertes, à court,

moyen et long termes. Les acteurs impliqués dans l'exécution de la stratégie devront

donc être préparés à anticiper l'avenir avec promptitude, afin de réagir avec efficacité

aux éventuels menaces et risques susceptibles de bloquer ou d'annihiler les progrès

réalisés, ou de tirer profit des potentiels changements à même d'apporter des valeurs

ajoutées au processus de développement du parc immobilier de l’Etat.

II.4. Orientations stratégiques

Dans le cadre de cette stratégie immobilière de l’Etat, les exigences et orientations

suivantes sont à considérer :

- Privilégier l’Etat propriétaire à l’Etat locataire : En matière de renforcement des

capacités immobilières de l’Etat, les administrations sont tenues de privilégier

l’acquisition de la propriété à la location. La satisfaction de cette exigence devra

s’opérer suivant des normes de performance précises dans le cadre du pilotage de

cette stratégie.

Page 37: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

29

- Préserver et valoriser l’existant immobilier de l’Etat : l’ensemble des structures

de l’Etat concernées par la présente stratégie sont tenus de mettre en place des

dispositifs de maintien et de sauvegarde du parc immobilier de l’Etat. Le

représentant de l’Etat propriétaire veillera au respect de ces dispositifs dans la

préservation et la conservation du parc immobilier tant au plan budgétaire qu’au plan

opérationnel.

- Promouvoir une typologie des bâtiments administratifs : en fonction des

secteurs (par exemple santé, éducation, administration générale) et des localisations

(Ouagadougou, Régions, Provinces, Communes), il sera établi une typologie des

bâtiments administratifs suivant des normes et des besoins préétablis, y compris les

besoins de e-gouvernance.

- Rationaliser l’occupation des espaces : la stratégie immobilière veillera à

instaurer l’application de normes d’occupation de surface par agent. Cette norme

sera l’un des critères d’évaluation de la performance de la stratégie immobilière de

l’Etat en cohérence avec l’évolution des effectifs des administrations. La

rationalisation de l’occupation des espaces se traduira également dans le type

d’aménagement. Il s’agira de rompre avec le cloisonnement systématique pour offrir

plus de flexibilité et d’adaptabilité dans l’usage des infrastructures immobilières. A

cet effet, des critères de généralisation d’un nouveau modèle d’aménagement seront

définis dans la matrice d’évaluation de la stratégie.

- Optimiser l’investissement immobilier : les décisions prises en matière

d’infrastructures immobilières privilégieront la mutualisation des moyens, le recours

à de nouvelles technologies et seront orientées vers la recherche du meilleur rapport

qualité-prix.

- Veiller à la qualité des infrastructures immobilières de l’Etat : les interventions

de l’ensemble des acteurs du processus immobilier doivent être guidées par la

recherche permanente de la qualité des ouvrages.

La concrétisation de toutes ces orientations passe par la définition de normes de

performance dans le cadre du pilotage et du respect de principes directeurs définis dans

la présente stratégie.

II.5. Objectifs et impacts attendus

L’objectif global de la stratégie immobilière de l’Etat est d’améliorer le cadre de travail

des agents publics en vue de contribuer au renforcement de la productivité des

administrations publiques et ce, dans le respect des principes d’efficacité de la dépense

publique.

Cet objectif global se décline en trois objectifs stratégiques, à savoir :

- Améliorer la connaissance de l’existant, la maitrise de la propriété et les capacités

de prise de décision de l’Etat dans son domaine immobilier ;

- Offrir un cadre de travail adapté aux missions de service public ;

- Créer un environnement favorable à une saine gestion du patrimoine immobilier.

A terme, les impacts attendus de la mise en œuvre de la SIE sont :

Page 38: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

30

- la qualité du service public s’est améliorée du fait de l’existence d’infrastructures

immobilières adaptées ;

- la présence, l’image, l’autorité de l’Etat et la performance des administrations

publiques sont renforcées par le développement optimal de ses infrastructures

immobilières ;

- l’investissement immobilier de l’Etat génère un avantage économique optimal et offre

un meilleur rapport qualité-prix.

La mise en œuvre de la SIE se fera suivant quatre (04) grands axes.

II.6. Les axes stratégiques

II.6.1. Axe stratégique 1 : Connaissance permanente de l’existant immobilier de

l’Etat

La mise en œuvre d’une politique d’optimisation du parc immobilier nécessite, au

préalable, la connaissance de l’existant. A cet effet, l’objectif stratégique assigné à cet

axe est : « améliorer la connaissance de l’existant, la maitrise de la propriété et les

capacités de prise de décision de l’Etat dans son domaine immobilier ».

Deux effets sont attendus de cet objectif stratégique à savoir :

- Effet 1 : l’Etat est doté d’un système d’information statistique et comptable fiable lui

permettant de disposer en temps réel de la situation exhaustive de son patrimoine

immobilier.

- Effet 2 : l’Etat jouit de tous ses droits de propriétaire.

La mise en place d’un système fiable d’information statistique au profit de l’Etat

nécessite que les actions prioritaires suivantes soient mises en œuvre:

- l’opérationnalisation du cadre institutionnel et organisationnel de la

comptabilité des matières à travers la création des structures de gestion, la

nomination des comptables des matières, le transfert et le renforcement des

compétences ;

- l’inventaire initial exhaustif de l’existant se traduisant par le dénombrement

intégral, le diagnostic, la valorisation et la cartographie du patrimoine immobilier de

l’Etat ;

- le déploiement des outils de gestion de la comptabilité des matières avec

l’implémentation et l’amélioration du système d’information (SIGCM), les livres

journaux et fiches d’inventaire et d’immatriculation ;

- la tenue de la comptabilité des matières par l’enregistrement permanent des flux,

la production et la reddition des comptes.

Page 39: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

31

Afin de permettre à l’Etat de jouir de ses droits de propriétaire, il faut mettre en

place un mécanisme de sécurisation de la propriété immobilière de l’Etat à

travers les actions suivantes :

- l’immatriculation intégrale et systématique du foncier de l’Etat à travers des

levées topographiques, les opérations de bornage pour l’établissement de tous les

titres fonciers ;

- la création d’une banque de centralisation et de gestion des titres de propriétés

de l’Etat par la mise en place d’un service et d’un métier dédiés à la gestion du

portefeuille des actifs immobiliers à l’aide d’outils et suivant des modalités bien

définies ;

- la création d’un dispositif de centralisation, d’archivage et de conservation des

dossiers techniques (dossiers architecturaux, plans d’exécution, plans de

recollement et pièces écrites) pour la protection des données des projets

d’infrastructures immobilières.

II.6.2. Axe stratégique 2 : Renforcement du patrimoine immobilier de l’État

L’offre immobilière de l’Etat demeure insuffisante face aux besoins croissants des

ministères et institutions. La résolution de cette problématique passe par un

renforcement cohérent des capacités immobilières de l’administration. L’objectif

stratégique poursuivi est : « offrir un cadre de travail mieux adapté aux missions de

service public ». Les effets attendus sont :

- Effet 1 : L’offre immobilière de l’Etat est accrue conformément aux règles de l’art et

aux normes d’occupation de l’administration ;

- Effet 2 : Le parc immobilier de l’Etat est préservé et maintenu en état de

fonctionnement optimal.

L’accroissement des capacités immobilières de l’Etat va consister à apporter des

réponses adéquates au déficit de l’offre immobilière et se traduira par :

- La mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation foncière : cette stratégie devra

se fonder sur une évaluation des besoins actuels et futurs de l’administration en

termes de foncier. La mobilisation foncière se fera par des constitutions de réserves,

des expropriations pour cause d’utilité publique ou des acquisitions. Elle pourra

également se faire par une rationalisation de l’occupation ou une restructuration des

espaces existants. A terme, il s’agira de constituer un portefeuille foncier sécurisé ;

- L’élaboration et la mise en œuvre d’un programme de construction de grands

complexes administratifs au profit des ministères et institutions de

souveraineté : ce programme permettra, sur financement PPP, d’ériger des

quartiers administratifs suivant une loi de programmation immobilière. Ces quartiers

seront d’une architecture singulière et moderne avec des immeubles à grande

hauteur (IGH) résilients et prenant en compte les normes de conformité digitales

applicables aux bâtiments administratifs. Tout cela, par une maitrise du rapport

qualité-prix et des meilleures techniques (conceptions, réalisation, exploitation,

équipement initial) dans le respect des normes écologiques et de durabilité ainsi que

des ratios de performance immobilière ;

Page 40: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

32

- L’élaboration d’un plan d’acquisition de biens immobiliers : ce plan permettra à

l’Etat d’acheter des terrains mis en valeur sur le territoire national et à l’étranger au

profit de l’administration publique et des missions diplomatiques et consulaires. Ces

acquisitions s‘effectueront après une étude d’opportunité dans le strict respect des

procédures et règles en vigueur ;

- L’élaboration d’un mécanisme de conclusion des baux administratifs : Ce

mécanisme définira les conditions de conclusion des baux administratifs en mettant

en adéquation les besoins et les moyens dans l’optique d’une maitrise des dépenses

immobilières; l’objectif étant de recourir systématiquement aux baux administratifs

pour les structures de mission et de réduire progressivement les locations au profit

des autres structures.

- La gestion des programmes immobiliers spécifiques permet de développer

une démarche de construction d’infrastructures spécifiques qui intègrent les

exigences inhérentes aux secteurs particuliers de l’éducation, de la santé et de la

diplomatie.

La principale orientation est l’élaboration et /ou la révision des programmes

spécifiques qui intègreront les nouvelles exigences de la présente stratégie

immobilière de l’Etat.

En ce qui concerne la préservation et la conservation du patrimoine

immobilier, il s’agira de garantir à l’Etat un parc immobilier fonctionnel. Dans cette

dynamique, les actions prioritaires porteront sur :

- la Gestion axée sur le cycle de vie du bâtiment au moyen d’un dispositif

organisationnel de maintien de l’intégrité des infrastructures publiques, d’entretien

préventif, de réhabilitation, de rénovation, de restauration ;

- l’élaboration et l’application de guide d’utilisation des bâtiments ;

- la mise en place des dispositifs efficace de sécurisation des immeubles

administratifs et des occupants : forces de sécurité, vidéosurveillance, service de

gardiennage, éclairage, police d’assurance, sécurité incendie… ;

- la mise en œuvre d’actions de communication, d’information, de formation et

de sensibilisation en vue d’un changement de comportement des usagers.

II.6.3. Axe stratégique 3 : Professionnalisation de la gestion immobilière de l’état

La gestion immobilière mobilise d’importantes ressources humaines, financières et

techniques. Professionnaliser cette gestion est une nécessité qui commande la

réorganisation de la gouvernance immobilière de l’Etat. Ainsi, cet axe poursuit l’objectif

stratégique suivant : « Créer un environnement favorable à une gestion performante et

rationnelle du patrimoine immobilier de l’Etat ». Les résultats de moyen terme attendus

sont :

- Effet 1 : le cadre juridique et institutionnel est adapté au nouveau contexte de gestion

et favorise une responsabilisation plus accrue des acteurs tout en minimisant les

risques ;

- Effet 2 : la gestion immobilière de l’Etat repose sur des normes et outils de pilotage

axés sur la performance.

Page 41: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

33

l’amélioration du cadre juridique et institutionnel se fera à travers :

- le renforcement de l’encadrement juridique de la propriété immobilière de

l’Etat : il s’agira notamment d’élaborer un code de la propriété immobilière de l’Etat

pour fixer les modalités, les règles et procédures d’acquisition, d’utilisation, de

cession, d’administration, de location et d’échange de biens immeubles ;

- la promotion d’une programmation pluriannuelle des investissements

immobiliers qui engage l’ensemble des parties prenantes. Cette action se traduira

par l’élaboration et l’adoption d’une loi de programmation immobilière de l’Etat.

- la mise en place d’un cadre institutionnel qui clarifie les rôles des acteurs et

minimise les risques dans le domaine immobilier de l’Etat. Il s’agira d’ériger une

organisation institutionnelle qui affirme et explicite le rôle du représentant de l’Etat

propriétaire et des administrations occupantes.

Le développement des normes et outils de pilotage axés sur la performance

en matière de gestion immobilière va consister à bâtir la gestion immobilière sur

des normes précises de gestion. Il se traduira par :

- la définition de normes/ratios de surface d’occupation des bureaux (surface utile

nette par poste de travail) ;

- la définition de normes /charte de l’art de bâtir ;

- l’instauration de manuels d’utilisation ;

- la définition de critères d’entretien courant ;

- l’instauration de normes de performance énergétique ;

- la normalisation des critères de location d’immeubles privés ;

- la définition de critères de coût de rentabilité des projets immobiliers ;

- la règlementation de ratios de stationnement générés par surface de bureaux.

II.6.4. Axe stratégique 4. Humanisation des infrastructures immobilières de l’Etat

L’humanisation visée par la stratégie immobilière a pour objectif de « rendre convivial

le cadre de travail de l’agent public ».

Les résultats attendus à moyen terme sont :

Effets 1 : les bâtiments administratifs intègrent les besoins immédiats et humains du

personnel.

La réalisation de cet effet passe par la promotion d’une typologie des bâtiments

administratifs qui intègrent la dimension culturelle, humaine et professionnelle.

Il y a lieu de prendre en compte et d’intégrer les besoins immédiats du personnel de

l’administration publique qui occupe les lieux, notamment :

- des espaces de parkings ;

- des espaces de sports ;

Page 42: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

34

- des espaces de restauration ;

- des espaces de soins de santé d’urgence ;

- des pouponnières ;

- des espaces d’hygiène et d’environnement ;

- des espaces pour les besoins de mise à niveau du personnel administratif ;

- des espaces pour les besoins de conduite des activités mutualistes du personnel ;

- des espaces plantés d’arbres, d’arbustes et de fleurs.

Effet 2 : les bâtiments existant disposent d’infrastructures immobilières

complémentaires

La réalisation de cet effet passe par la construction de bâtiments complémentaires et

d’aménagements connexes.

III. MECANISME DE MISE EN ŒUVRE, DE PILOTAGE ET SUIVI EVALUATION DE

LA STRATEGIE

III.1. Les organes de pilotage

Les organes de pilotage de la SIE sont composés d’une Commission nationale de

l’immobilier de l’Etat (CNIE) et d’un secrétariat technique qui sera assisté par un comité

sectoriel de suivi.

- La Commission nationale de l’immobilier de l’Etat

La mise en œuvre de la SIE sera coordonnée par la Commission nationale de

l’immobilier de l’Etat qui fait office de comité de pilotage. La Commission est chargée

de donner des orientations en vue d’une mise en œuvre efficace de la stratégie. A cet

titre, elle examine et valide les projets immobiliers, les programmes activités annuels,

approuve les rapports annuels, les plans d’actions triennaux produits par le secrétariat

technique.

Placée sous la présidence du Ministre en charge des finances, représentant de l’Etat

propriétaire, la Commission nationale de l’immobilier de l’Etat sera composée des

ministères et institutions intervenant directement dans le domaine de l’immobilier. Les

sessions de la commission nationale de l’immobilier de l’Etat constituent l’instance de

décision. Elles se tiennent deux fois l'année.

- Le secrétariat technique

Le secrétariat technique est assuré par la structure en charge du patrimoine non

financier de l’Etat. Il a pour attributions la préparation du plan d’actions triennal glissant,

des rapports de mise en œuvre de la SIE ainsi que tout autre document à soumettre à

la Commission nationale de l’immobilier de l’Etat.

Il produit tous les documents en collaboration avec les acteurs sectoriels, notamment

les structures en charge de la planification des ministères sectoriels, le réseau des

gestionnaires d’immeubles, le réseau des comptables matières et les structures

techniques du ministère en charge de l’habitat et de la construction. La composition,

Page 43: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

35

l’organisation, les attributions et le fonctionnement de ces organes seront précisés par

voie règlementaire.

III.2. Les acteurs de mise en œuvre

La mise en œuvre de la SIE se fera par l’implication de cinq (05) acteurs :

- le représentant de l’Etat propriétaire qui en assure le leadership ;

- les ministères (santé, éducation, affaires étrangères) pour l’opérationnalisation

des programmes spécifiques ;

- le représentant de l’Etat garant du respect des règles et de la qualité de la

construction au Burkina Faso ;

- les administrations occupantes, affectataires des bâtiments administratifs ;

- les partenaires sociaux.

III.3. Les instruments d’opérationnalisation

La mise en œuvre de la SIE s’effectuera à travers des plans d’actions triennaux glissants

qui déclineront les actions des axes stratégiques en activités pertinentes, réalistes et

réalisables. A cet effet, le premier plan d’actions triennal glissant couvrira la période

2019-2021.

III.4. Les outils de suivi évaluation de la SIE

Le suivi de la mise en œuvre de la SIE se fait à travers des indicateurs définis dans le

cadre logique. Ces indicateurs sont définis pour les différents types de résultats (effets,

impacts) et un cadre de mesure de la performance sera également élaboré. Un canevas

de collecte des données sera élaboré et validé de commun accord avec les différents

acteurs.

III.5. Communication et appropriation

En vue de renforcer la visibilité et une meilleure appropriation de la SIE par toutes les

parties prenantes, une place primordiale est accordée à la communication auprès des

acteurs de mise en œuvre et des bénéficiaires. Il s’agira plus spécifiquement de susciter

l’adhésion et d’inciter au changement de comportement des acteurs par des approches

de communication telles que l’information, la sensibilisation et le plaidoyer. Ainsi, il sera

procédé dès l’adoption du document de stratégie à sa diffusion auprès des différentes

parties prenantes, à travers la réalisation des produits de presse, des outils de diffusion,

des films documentaires, des entretiens. A cet effet, les canaux de communication

classiques, modernes et institutionnels seront mis à contribution.

III.6. Modèle de financement de la stratégie

Le coût global de la mise en œuvre de la stratégie immobilière sera évalué à l’issu de

l’élaboration du plan d’actions. Le financement de la stratégie sera assuré par des

ressources internes de l’Etat et des ressources provenant de partenaires externes en

tenant compte des opportunités de financement qu’offrent les différents acteurs. De

façon spécifique, les ressources proviendront du budget de l’Etat, du financement

Page 44: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

36

participatif, de la Caisse de Dépôt et de Consignation, du secteur privé (PPP), des

collectivités territoriales, des Partenaires techniques et financiers, du partenariat public

privé et des organisations de la société civile (ONG/AD).

- l’Etat : le financement de la SIE par l’Etat se fera à travers le budget de l’Etat qui

consacrera une allocation conséquente aux structures chargées de sa mise en

œuvre en mettant en application les principes de centralisation des crédits et de

mutualisation des moyens de gestion de son parc immobilier ;

- Financement participatif : les ressources pourront être mobilisées auprès des

citoyens qui souhaitent contribuer à la réalisation des investissements immobiliers

de l’Etat. Ainsi les contributions des citoyens vivant au Burkina Faso de même que

des Burkinabés de l’étranger pourraient être mobilisées ;

- La Caisse de Dépôt et de Consignation : l’une des réformes majeures dans le

cadre du PNDES est la création par l’Etat d’une Caisse de Dépôt et Consignation

(CDC-BF) pour assurer le financement des investissements structurants de l’Etat.

Ainsi, La CDC-BF pourrait contribuer au financement des grands complexes

immobiliers ;

- Le secteur privé : le secteur privé notamment les banques et les établissements

financiers pourraient participer à la mise en œuvre de la SIE par l’appui à la

réalisation de certains investissements immobiliers dans le cadre des accords qui

seront définis. L’intervention du secteur privé pourrait se faire également à travers

le Partenariat Public Privé (PPP) ;

- Les collectivités territoriales : les collectivités territoriales pourraient contribuer au

financement de la SIE, notamment dans le domaine des aménagements de leur

ressort territorial et de la réalisation des infrastructures immobilières conformément

aux compétences transférées grâce à leurs ressources propres et à la coopération

décentralisée ;

- Les Partenaires Techniques et Financiers : les interventions des partenaires dans

le domaine immobilier de l’Etat se feront conformément aux priorités déclinées dans

la présente stratégie ;

- Les Organisations Non Gouvernementales et Associations de

Développement : les ONG/AD participeront au financement de la SIE à travers les

ressources qu’elles mobilisent auprès d’autres partenaires dans le cadre de la mise

en œuvre des initiatives de développement. Ces ONG/AD interviendront soit dans

les secteurs précis (santé, éducation, eau, …) soit par le canal des collectivités

territoriales.

III.7. Gestion des risques et mesures d’atténuation

Les risques suivants ont été identifiés comme facteurs limitant la mise en œuvre de la

SIE : (i) l’instabilité sociopolitique, (ii) le risque lié au cadre politique et règlementaire,

(iii) le risque financier et les aléas budgétaires, (iv) le risque lié au cadre institutionnel,

(v) le risque sécuritaire et (vi) le risque lié à la faible adhésion des acteurs.

- Instabilité sociopolitique : la stabilité politique et la paix sociale tant nationale que

sous régionale constituent une condition majeure pour la réussite de la mise en

Page 45: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

37

œuvre de la SIE. En effet, la dégradation du climat social pourrait entrainer d’une

part, des changements institutionnels fréquents et d’autre part, la détérioration des

relations bilatérales et multilatérales et par voie de conséquence, entraver la mise

en œuvre de la SIE, d’où l’intérêt de promouvoir les valeurs de paix aussi bien à

l’interne que dans la sous-région ;

- Non relecture des référentiels juridiques : la mise en œuvre de la SIE nécessite

une revue des référentiels juridiques en vigueur dans le domaine de l’immobilier, du

foncier national et des marchés publics. La non-relecture de ces référentiels

juridiques ne facilitera pas la mise en œuvre efficace de la SIE. Un plaidoyer à

l’endroit des autorités garantes du pouvoir législatif et règlementaire est nécessaire ;

- Crise financière internationale : l’environnement international, marqué par des

crises économiques et financières induisent une réduction de l'aide concessionnelle

en direction des pays en développement et un amenuisement du financement des

partenaires institutionnels. Cette dégradation pourrait affecter négativement les

capacités de financement du secteur de l’immobilier. Pour faire face au risque de

sous-financement de la SIE, des actions de veille limitant l’impact de la précarité et

de l’imprévisibilité des appuis extérieurs devraient être développées notamment

l'accroissement de la mobilisation des recettes fiscales, la mobilisation active de

l'apport des Burkinabè de l'extérieur, l'amélioration de la qualité de la gestion de la

dette publique et la poursuite du dialogue avec les PTF, la mise en œuvre des

mesures de renforcement du PPP ;

- Changements fréquents du cadre institutionnel : la stabilité du cadre

institutionnel est gage de réussite de la mise œuvre de la stratégie immobilière de

l’Etat. En effet, les changements fréquents du cadre institutionnel sont susceptibles

de remettre en cause la vision de la présente stratégie et partant, ses orientations

stratégiques et actions ;

- Insécurité et incivisme : les activités criminelles des mouvements terroristes

affectent la confiance des investisseurs et de la population, et peuvent porter ainsi

atteinte à la mise en œuvre de la SIE. En outre, l'effritement tendanciel de l'autorité

de l'État du fait de l’incivisme constitue une menace à la sécurité des infrastructures

immobilières. Cet état de fait commande la prise de mesures appropriées pour la

sécurisation des infrastructures immobilières gage de confiance des investisseurs

potentiels. De même, les actions de sensibilisation à l’endroit de la population

devraient être renforcées.

- Non engagement et non adhésion des acteurs : l’engagement de toutes les

parties prenantes à tous les niveaux est l’une des conditions de succès pour la mise

en œuvre de la SIE. En effet, la faible appropriation de cette stratégie de même que

la non adhésion des acteurs, pourraient compromettre l’atteinte des objectifs visés.

Pour ce faire, il conviendrait de développer des actions de communication et de

concertation entre les différents acteurs dans le cadre de la mise en œuvre de la

stratégie.

Page 46: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

38

ANNEXES

Page 47: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

39

ANNEXE 1 : TABLEAU FFOM

Environnement interne

Forces Faiblesses - Disponibilité des données statistiques voire cadastrales d’infrastructures

spécifiques par le déploiement de système de cartographie pour certains ministères ;

- implantation de la comptabilité matières ; - existence d’une zone administrative bien délimitée qui concentre l’essentiel

des services de l’administration déconcentrée dans certaines communes ; - existence des espaces dégagés pour les services spécialisés de proximité en

fonction des besoins dans certaines communes ; - bonne connaissance de l’existant immobilier des missions diplomatiques ; - bonne connaissance des infrastructures sociales ; - une bonne gestion et une meilleure connaissance de l’existant de l’immobilier

dans le domaine de la santé et de l’éducation ; - existence de programmes sectoriels de construction d’infrastructures

immobilières spécifiques (éducation, santé, sécurité,…) ; - existence d’un dispositif de contrôle de normes dans le secteur des matériaux

de construction ; - existence d’un cadre règlementaire régissant partiellement le domaine

immobilier de l’Etat ; - domaine foncier suffisamment encadré.

- méconnaissance de l’existant immobilier de l’Etat; - difficile estimation de la valeur vénale du patrimoine immobilier de

l’Etat ; - services publics ne disposent pas toujours de titres de propriétés

(arrêté d’affectation) ; - Répartition inégale et dispersée ; - faible capacité de l’Etat à occuper les zones réservées à

l’administration ; - caractère provisoire et évolutif des schémas d’aménagements du fait

de la possibilité de déclassement des réserves administratives au profit de particuliers ;

- faible capacité d’accueil immobilière ; - absence de vision claire en termes du développement et du

déploiement de l’administration publique tant au niveau central, déconcentré qu’au niveau des missions diplomatiques ;

- absence de planification en cohérence avec l’évolution des effectifs à moyen et long terme ;

- recours considérable aux baux administratifs ; - non prise en compte, dans le programme architectural, de la taille

réelle des structures et de la tendance évolutive des effectifs dans les bâtiments administratifs ;

- Prédominance des bâtiments pavillonnaires ; - absence de plans types d’architecture des bâtiments administratifs ; - inadéquation entre les besoins des usagers et l’existant ;

- bâtiments coloniaux souvent en bon état manquent de rénovation ;

- bâtiments construits en matériaux locaux présentent actuellement des structures fragiles et souffrent d’un manque d’entretien ;

- bâtiments récents reconnus à l’unanimité de faible qualité ; - faible encadrement du secteur par l’Etat, de la défaillance du suivi

contrôle des travaux et des insuffisances dans l’application de la règlementation des marchés publics ;

Page 48: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

40

- faiblesse du mécanisme de gestion des services associés ; - absence de manuels d’exploitation et d’un dispositif pour assurer

l’entretien et la maintenance régulière et préventive des bâtiments administratifs ;

- insuffisances du dispositif de sécurisation des bâtiments administratifs ;

- insuffisante implication des occupants dans la préservation de l’état des bâtiments ;

- difficultés d’application des textes relatifs à la passation et à l’exécution des marchés conclus à l’étranger ;

- délimitation insuffisante des infrastructures dans les zones non aménagées ;

- non systématisation de la demande de production des titres d’occupation ;

- standardisation des coûts de réalisation sans tenir compte de la qualité des sols et des distances ;

- faiblesses dans l’application de la procédure d’attribution des marchés publics ;

- absence d’un référentiel unifié d’orientation et d’intervention ; - répartition non équitable des infrastructures immobilières entre le

niveau central et régional et entre les différentes administrations ; - réalisations d’ouvrages inappropriés, voire inadaptés (non respect

des normes, faible fonctionnalité, etc.) ; - Prise en compte partielle de la gouvernance immobilière de l’Etat

dans la politique sectorielle de l’économie et des finances ; - Prise en compte insuffisante des questions immobilières dans les

plans locaux de développement (PLD) ; - absence d’une vision prospective de la gestion immobilière de l’Etat - faible fonctionnement des cadres de planification et de concertation - absence de visibilité dans le déploiement des administrations et

institutions publiques - émiettement des ressources financières, limitant la réalisation de

projets immobiliers d’envergure ; - non prise en compte des acteurs au niveau déconcentré dans les

initiatives d’exécution au niveau central ; - chevauchement des attributions dans le domaine de la gestion

immobilière de l’Etat ; - manque de ressources humaines qualifiées ; - faible encadrement du secteur ;

Page 49: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

41

- insuffisance de moyens matériels et financiers ; - inexistence d’un dispositif de suivi-évaluation ; - domaine bâti insuffisamment règlementé ; - inexistence d’instruments de gestion du cycle de vie des

infrastructures immobilières ; - budgétisation fragmentée de l’investissement immobilier de l’Etat ; - faible prise en charge des dépenses liées aux services associés ; - manque des crédits destinés à assurer un entretien préventif des

édifices publics ; - une libéralisation du secteur immobilier sans encadrement du

contrôle.

Environnement externe

Opportunités Menaces - Une floraison d’entreprises sur toute la chaine du secteur du BTP ; - Un secteur immobilier en pleine expansion/boom immobilier ; - l’augmentation de l’offre locative de bâtiments ; - une explosion du nombre de promoteurs immobiliers et des maitrises

d’ouvrages délégués ; - Une libéralisation du contrôle et un développement des bureaux d’études et

cabinets d’architecture ; - Une libéralisation et un développement des maîtrises d’ouvrage déléguées ; - L’existence de facilités de financement des projets immobiliers par les

banques ;

- Une émergence de nouvelles technologies de construction.

- la remise en cause des accords de principe entre les propriétaires terriens ;

- l’accroissement des besoins de la population en termes de services sociaux.

- des édifices publics pris pour cibles lors des frondes sociales - Contraintes liées au respect des cahiers des charges en matière de

construction dans les pays hôtes ; - L’inadaptation des bâtiments loués (impossibilité de réaménager le

bâtiment pour l’adapter aux besoins des occupants, localisation parfois inappropriée de la représentation) ;

- Le discrédit sur l’image des relations avec les autres pays ; - Le risque d’insécurité (manque de confidentialité des données, des

biens, ruptures de contrats avant terme, non renouvellement de contrat à terme...) ;

- L’insuffisance relevée par les maîtres d’ouvrage dans le suivi-contrôle ;

- la faiblesse de l’expertise interne des cabinets.

Page 50: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

42

ANNEXE 2 : CADRE LOGIQUE DE LA SIE

Intitulé du référentiel sectoriel : Stratégie Immobilière de l’Etat

Impact escompté du PNDES :

L'amélioration de l'efficacité des gouvernances politique, administrative, économique, locale et

environnementale

Contribution de la SIE aux impacts Améliorer le cadre de travail des agents publics en vue de contribuer au renforcement de la productivité des

administrations publiques et ce, dans le respect des principes d’efficacité de la dépense publique.

Impacts escomptés de la SIE

- la qualité du service public s’est améliorée du fait de l’existence d’infrastructures immobilières adaptées ;

- la présence, l’image, l’autorité de l’Etat et la performance des administrations publiques sont renforcées par le

développement optimal de ses infrastructures immobilières ;

- l’investissement immobilier de l’Etat génère un avantage économique optimal et offre un meilleur rapport qualité-prix.

Objectif stratégique du PNDES : promouvoir la bonne gouvernance économique

Objectif stratégique 1.1 : Améliorer la connaissance de l’existant, la maitrise de la propriété et les capacités de prise de décision de l’Etat dans son domaine immobilier

Effet attendu 1.1.1 : l’Etat dispose en temps réel de la situation exhaustive de son patrimoine immobilier

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

1.1.1.1 Proportion des états statistiques produits dans les délais

0 100% Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID

- l’instabilité sociopolitique ;

- le risque lié au cadre politique et règlementaire ;

- le risque financier et les aléas budgétaires ;

- le risque lié au cadre institutionnel ;

- le risque sécuritaire ;

- le risque lié à la faible adhésion des acteurs.

Effet attendu 1.1.2 : l’Etat jouit de tous ses droits de propriétaire

Page 51: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

43

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

1.1.2.1 Proportion des biens immobiliers disposant de titre de propriété

ND 100% Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID

- l’instabilité sociopolitique ;

- le risque lié au cadre politique et règlementaire ;

- le risque financier et les aléas budgétaires ;

- le risque lié au cadre institutionnel ;

- le risque sécuritaire ;

- le risque lié à la faible adhésion des acteurs.

Objectif stratégique 2.1 : Offrir un cadre de travail adapté aux missions de service public

Effet attendu 2.1.1 : L’offre immobilière de l’Etat est accrue conformément aux règles de l’art et aux normes d’occupation de l’administration

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

2.1.1.1 Evolution des surfaces utiles disponible

ND 62 800 M²

+ secteurs sociaux

Rapport de performance

immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERES TECHNIQUES

- l’instabilité sociopolitique ;

- le risque lié au cadre politique et règlementaire ;

- le risque financier et les aléas budgétaires ;

- le risque lié au cadre institutionnel ;

- le risque sécuritaire ;

- le risque lié à la faible adhésion des acteurs. 2.1.1.2

Ratio de surface utile par agent ND 9 m²

Rapport de performance

immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ FONCTION PUBLIQUE

Effet attendu 2.1.2 : Le parc immobilier de l’Etat est préservé et maintenu en état de fonctionnement optimal

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

Page 52: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

44

2.1.2.1 Taux de couverture des bâtiments en entretien courant

ND 100%

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERE ET INSTITUTION - l’instabilité sociopolitique ;

- le risque lié au cadre politique et règlementaire ;

- le risque financier et les aléas budgétaires ;

- le risque lié au cadre institutionnel ;

- le risque sécuritaire ;

- le risque lié à la faible adhésion des acteurs.

2.1.2.2 Pourcentage des bâtiments disposant d’un système de sécurité

ND 100%

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERE ET INSTITUTION

2.1.2.3 Taux de réhabilitation des bâtiments

ND 100%

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERE ET INSTITUTION

Objectif stratégique 3.1 : Créer un environnement favorable à une saine gestion du patrimoine immobilier

Effet attendu 3.1.1: le cadre juridique et institutionnel est adapté au nouveau contexte de gestion et favorise une responsabilisation plus accrue des acteurs tout en minimisant les risques

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

3.1.1.1 Degré de satisfaction des acteurs de la chaine de gestion immobilière de l’Etat

ND 100% Rapport d’enquête

DGAIE MINEFID

- l’instabilité sociopolitique ;

- le risque lié au cadre politique et règlementaire ;

- le risque financier et les aléas budgétaires ;

- le risque lié au cadre institutionnel ;

- le risque sécuritaire ;

- le risque lié à la faible adhésion des acteurs. 3.1.1.2

Nombre de conflits immobiliers ND

0 Rapport d’enquête DGAIE MINEFID

Effet attendu 3.1.2 : la gestion immobilière de l’Etat repose sur des normes et outils de pilotage axés sur la performance

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

Page 53: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

45

3.1.2.1 Pourcentage des dépenses imprévues dans l’immobilier

ND 1% Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID

- l’instabilité sociopolitique ; - le risque lié au cadre politique et règlementaire ; - le risque financier et les aléas budgétaires ; - le risque lié au cadre institutionnel ; - le risque sécuritaire ; - le risque lié à la faible adhésion des acteurs.

Objectif stratégique 4.1 : Rendre convivial le cadre de travail de l’agent public

Effet attendu. 4.1.1 : les bâtiments administratifs intègrent les besoins immédiats et humains du personnel.

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

4.1.1.1 Pourcentage des bâtiments administratifs dotés des commodités de base

ND 100% Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID

- l’instabilité sociopolitique ;

- le risque lié au cadre politique et règlementaire ;

- le risque financier et les aléas budgétaires ;

- le risque lié au cadre institutionnel ;

- le risque sécuritaire ;

- le risque lié à la faible adhésion des acteurs.

Effet attendu. 4.1.2 : les bâtiments existant disposent des infrastructures immobilières complémentaires

Code Indicateurs d'effet Valeurs de

référence

Cibles

finales

Source de

vérification

Responsables Hypothèses / Risques

4.1.2.1 Pourcentage des bâtiments dotés d’aménagements connexes

ND 50% Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID

- l’instabilité sociopolitique ;

- le risque lié au cadre politique et règlementaire ;

- le risque financier et les aléas budgétaires ;

- le risque lié au cadre institutionnel ;

- le risque sécuritaire ;

- le risque lié à la faible adhésion des acteurs.

Page 54: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

46

ANNEXE 3 : CADRE DE MESURE DE PERFORMANCE

Intitulé de la Stratégie : Stratégie Immobilière de l’Etat

Objectif stratégique du PNDES : promouvoir la bonne gouvernance économique

Objectif stratégique 1.1 : Améliorer la connaissance de l’existant, la maitrise de la propriété et les capacités de prise de décision de l’Etat dans son domaine immobilier

Effet attendu 1.1.1 : l’Etat dispose en temps réel de la situation exhaustive de son patrimoine immobilier

Code Indicateurs d'effet Source

Responsables Valeurs de

référence

Cibles Réalisations Cibles

atteintes

(1=oui, 0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …… 2023

1.1.1.1 Proportion des états statistiques produits dans les délais

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE

MINEFID 0 100% 100%

Effet attendu 1.1.2 : l’Etat jouit de tous ses droits de propriétaire

Code Indicateurs d’effet Source Responsables Valeurs de

référence Cibles Réalisations

Cibles

atteintes

(1=oui, 0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …… 2023

1.1.2.1 Proportion des biens immobiliers disposant de titre de propriété

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE

MINEFID ND 60% 100%

Page 55: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

47

Objectif stratégique 2.1 : Offrir un cadre de travail adapté aux missions de service public

Effet attendu 2.1.1 : L’offre immobilière de l’Etat est accrue conformément aux règles de l’art et aux normes d’occupation de l’administration

Code Indicateurs d'effet Source

Responsables Valeurs de

référence

Cibles Réalisations Cibles

atteintes

(1=oui, 0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …

2023

2.1.1.1 Evolution des surfaces utiles disponible

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERES TECHNIQUES

ND 62 800 M² + secteurs

sociaux

62 800 M² + secteurs

sociaux

2.1.1.2 Ratio de surface utile par agent

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ FONCTION PUBLIQUE

ND 9 m²

9 m²

Effet attendu 2.1.2 : Le parc immobilier de l’Etat est préservé et maintenu en état de fonctionnement optimal

Code Indicateurs d'effet Source

Responsables Valeurs de

référence

Cibles Réalisations Cibles

atteintes

(1=oui, 0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …

2023

2.1.2.1 Taux de couverture des bâtiments en entretien courant

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERE ET INSTITUTION

ND 70% 100%

2.1.2.2 Pourcentage des bâtiments disposant d’un système de sécurité

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERE ET INSTITUTION

ND 70% 100%

Page 56: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

48

2.1.2.3 Taux de réhabilitation des bâtiments

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/ MINISTERE ET INSTITUTION

ND 70% 100%

Objectif stratégique 3.1 : Créer un environnement favorable à une saine gestion du patrimoine immobilier

Effet attendu 3.1.1: le cadre juridique et institutionnel est adapté au nouveau contexte de gestion et favorise une responsabilisation plus accrue des acteurs tout en minimisant les risques

Code Indicateurs d'effet Source

Responsables Valeurs de

référence

Cibles Réalisations Cibles

atteintes

(1=oui, 0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …

2023

3.1.1.1 Degré de satisfaction des acteurs de la chaine de gestion immobilière de l’Etat

Rapport d’enquête DGAIE MINEFID/

ND 70% 100%

3.1.1.2 Nombre conflits immobiliers

Rapport d’enquête DGAIE MINEFID/

ND 2 0

Effet attendu 3.1.2 : la gestion immobilière de l’Etat repose sur des normes et outils de pilotage axés sur la performance

Code Indicateurs d'effet Source

Responsables Valeurs de

référence

Cibles Réalisations Cibles

atteintes

(1=oui, 0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …

2023

3.1.2.1 Pourcentage des dépenses imprévues dans l’immobilier

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/

ND 5% 1%

Objectif stratégique 4.1 : Rendre convivial le cadre de travail de l’agent public

Page 57: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

49

Effet attendu. 4.1.1 : les bâtiments administratifs intègrent les besoins immédiats et humains du personnel.

Code Indicateurs d'effet Source

Responsables

Valeurs de

référence

Cibles Réalisations

Cibles

atteintes

(1=oui,

0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …

2023

4.1.1.1 Pourcentage des bâtiments administratifs dotés des commodités de base

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/

ND 50% 100%

Effet attendu. 4.1.2 : les bâtiments existant disposent des infrastructures immobilières complémentaires.

Code Indicateurs d'effet Source

Responsables Valeurs de

référence

Cibles Réalisations Cibles

atteintes

(1=oui, 0=non)

2021 2023 2019 2020 2021 …

2023

4.1.2.1 Pourcentage des bâtiments dotés d’aménagements connexes

Rapport de performance immobilière de l’Etat

DGAIE MINEFID/

ND 2% 50%

Page 58: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

50

TABLE DES MATIERES

SIGLES ET ABREVIATIONS ........................................................................................................ ii

GLOSSAIRE ...................................................................................................................................... iv

RESUME ........................................................................................................................................... vii

CONTEXTE ET JUSTIFICATION ................................................................................................ 1

I. ANALYSE DIAGNOSTIQUE DE LA SITUATION IMMOBILIERE DE L’ÉTAT .... 3

I.1. Délimitation du périmètre .......................................................................................................... 3

I.1.1. De la nature de l’immobilier ............................................................................................ 3

I.1.2. Des thématiques traitées ................................................................................................. 3

I.1.3. Des acteurs concernés ..................................................................................................... 3

I.2. Analyse du cadre juridique ....................................................................................................... 4

I.2.1. Un cadre législatif évolutif ................................................................................................ 4

I.2.2. Un cadre réglementaire régissant partiellement le domaine immobilier de

l’État 4

I.2.3. Un relatif encadrement des modes d’acquisition de l’immobilier de l’État 5

I.2.3.1. Un domaine foncier suffisamment encadré ...................................................... 5

I.2.3.2. Un domaine bâti insuffisamment règlementé ................................................... 6

I.2.4. L’inexistence d’instruments de gestion du cycle de vie des infrastructures

immobilières ............................................................................................................................................ 6

I.3. Analyse du cadre politique ....................................................................................................... 6

I.3.1. L’absence d’un référentiel unifié d’orientation et d’intervention ..................... 7

I.3.2. L’existence de programmes sectoriels de construction d’infrastructures

immobilières spécifiques ................................................................................................................... 7

I.3.3. Une prise en compte partielle de la gouvernance immobilière de l’État

dans la politique sectorielle de l’économie et des finances .............................................. 8

I.3.4. Une prise en compte insuffisante des questions immobilières dans les

Plans locaux de développement (PLD) ...................................................................................... 8

I.4. Analyse du cadre institutionnel et organisationnel ....................................................... 9

I.4.1. Une fonction conceptuelle insuffisamment assumée ........................................ 9

I.4.1.1. L’absence d’une vision prospective de la gestion immobilière de l’État ...... 9

I.4.1.2. Un faible fonctionnement des cadres de planification et de concertation .... 9

I.4.1.3. L’absence de visibilité dans le déploiement des administrations et

institutions publiques .............................................................................................................. 10

I.4.2. Un cadre opérationnel déconcentré et libéralisé ............................................... 10

I.4.2.1. Un pouvoir d’initiation et d’exécution des projets immobiliers dévolus à

toutes les institutions de l’État .............................................................................................. 10

I.4.2.2. Un chevauchement des attributions dans le domaine de la gestion

immobilière de l’État ............................................................................................................... 10

I.4.2.3. Une fonction d’encadrement du secteur immobilier faiblement assumée

par les structures techniques compétentes ........................................................................ 11

I.4.3. L’inexistence d’un dispositif de suivi-évaluation ................................................. 11

Page 59: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

51

I.4.4. L’existence d’un dispositif de contrôle de normes dans le secteur des

matériaux de construction ............................................................................................................. 11

I.4.5. L’inexistence de dispositifs prenant en compte les besoins immédiats du

personnel ............................................................................................................................................... 11

I.4.6. La nécessité de compléter les immeubles existants ........................................ 12

I.5. Analyse de la situation immobilière de l’État ................................................................ 12

I.5.1. Une méconnaissance de l’existant immobilier de l’État ................................. 12

I.5.2. Une répartition inégale et dispersée ........................................................................ 13

I.5.3. Une faible capacité d’accueil immobilière ............................................................. 13

I.5.4. Une prédominance des bâtiments pavillonnaires.............................................. 14

I.5.5. L’absence d’une typologie des bâtiments d’inspiration culturelle .............. 15

I.5.6. Une faiblesse du mécanisme de prise en charge des services associés à

la gestion du patrimoine immobilier .......................................................................................... 15

I.5.7. Une bonne connaissance de l’existant immobilier des missions

diplomatiques ...................................................................................................................................... 16

I.5.8. Une relative bonne connaissance des infrastructures sociales .................. 17

I.6. Analyse de la budgétisation et de la dépense immobilière ................................... 18

I.6.1. Une budgétisation fragmentée de l’investissement immobilier de l’État 18

I.6.2. Une faible prise en charge des dépenses liées aux services associés .. 18

I.6.3. Une relative diversification des sources de financement ............................... 19

I.7. Analyse du secteur de l’immobilier au Burkina Faso ................................................ 19

I.7.1. Une floraison d’entreprises sur toute la chaine du secteur du BTP.......... 19

I.7.2. Un secteur immobilier en pleine expansion/boom immobilier ..................... 20

I.7.3. Une libéralisation du contrôle et un développement des bureaux d’études

et cabinets d’architecture ............................................................................................................... 20

I.7.4. Une libéralisation et un développement des maîtrises d’ouvrage

déléguées .............................................................................................................................................. 21

I.7.5. Une libéralisation du secteur immobilier sans encadrement du contrôle21

I.7.6. L’existence de facilités de financement des projets immobiliers par les

banques .................................................................................................................................................. 22

I.7.7. Une dominance de la technologie classique en ciment ................................. 22

I.7.8. L’émergence de nouvelles technologies de construction .............................. 22

I.8. Les défis majeurs ....................................................................................................................... 23

I.8.1. La connaissance et la sécurisation juridique du patrimoine immobilier de

l’État 23

I.8.2. La professionnalisation de la gestion du patrimoine immobilier de l’État

23

I.8.3. L’optimisation de la dépense immobilière ............................................................. 23

I.8.4. Le renforcement de la qualité des infrastructures immobilières ................. 24

I.8.5. La réalisation d’une étude prospective du secteur immobilier de l’Etat .. 24

II. CADRE DE LA STRATEGIE IMMOBILIERE DE l’ETAT ......................................... 25

II.1. Fondements ................................................................................................................................. 25

II.1.1. Au niveau international ................................................................................................... 25

II.1.1.1. Objectifs de développement durable .............................................................. 25

Page 60: STRATEGIE IMMOBILIERE DE L’ETAT (SIE)

52

II.1.1.2. Agenda 2063 de l’Union africaine .................................................................... 25

II.1.2. Au niveau national ............................................................................................................ 25

II.1.2.1. Etude nationale prospective « Burkina 2025 »............................................... 25

II.1.2.2. Plan National de Développement Economique et Social (PNDES)............ 26

II.1.2.3. Politique Sectorielle de la Gouvernance Economique .................................. 26

II.1.2.4. Politique Nationale de l’Habitat et de Développement Urbain ..................... 26

II.1.2.5. Plan stratégique décennal de modernisation de l’administration (PSDMA)

26

II.1.2.6. Schéma National d’Aménagement et de Développement Durable du

Territoire(SNADDT) ................................................................................................................ 26

II.2. La vision de la stratégie immobilière de l’Etat .............................................................. 27

II.3. Principes directeurs .................................................................................................................. 27

II.4. Orientations stratégiques ....................................................................................................... 28

II.5. Objectifs et impacts attendus ............................................................................................... 29

II.6. Les axes stratégiques .............................................................................................................. 30

II.6.1. Axe stratégique 1 : Connaissance permanente de l’existant immobilier de

l’Etat 30

II.6.2. Axe stratégique 2 : Renforcement du patrimoine immobilier de l’État .... 31

II.6.3. Axe stratégique 3 : Professionnalisation de la gestion immobilière de l’état

32

II.6.4. Axe stratégique 4. Humanisation des infrastructures immobilières de l’Etat

33

III. MECANISME DE MISE EN ŒUVRE, DE PILOTAGE ET SUIVI EVALUATION

DE LA STRATEGIE ....................................................................................................................... 34

III.1. Les organes de pilotage ..................................................................................................... 34

III.2. Les acteurs de mise en œuvre ....................................................................................... 35

III.3. Les instruments d’opérationnalisation ......................................................................... 35

III.4. Les outils de suivi évaluation de la SIE ...................................................................... 35

III.5. Communication et appropriation .................................................................................... 35

III.6. Modèle de financement de la stratégie ....................................................................... 35

III.7. Gestion des risques et mesures d’atténuation ........................................................ 36

ANNEXES ......................................................................................................................................... 38

ANNEXE 1 : TABLEAU FFOM ......................................................................................................... 39

ANNEXE 2 : CADRE LOGIQUE DE LA SIE ............................................................................. 42

ANNEXE 3 : CADRE DE MESURE DE PERFORMANCE ................................................ 46