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1 SÉLECTION 2019 – 2020 L'équipe de Médi@lude vous fait partager ses lectures de l'année 2019 – 2020. Cette sélection est le fruit d'un travail d'équipe dans le but de vous proposer un éventail de lectures large et diversifié, composé de nouveautés mais également de textes plus anciens. En vous souhaitant de bonnes lectures... ROMANS Je ne reverrai plus le monde : textes de prison / Ahmet ALTAN ; trad. Julien Lapeyre de Cabanes. – Actes Sud, 2019. L’auteur est romancier et journaliste, rédacteur en chef du quotidien Taraf jusqu’en 2016. La Turquie s’enflamme et des milliers de gens sont emprisonnés. Ces textes sont écrits au fond de sa geôle. Ahmet Altan nous fait part de son quotidien, de ses réflexions et de son rapport à l’écriture. Un texte magnifique qui cherche la lumière dans les mots et dans la quête d’humanité. Coup de cœur ! L’amateur de billes et autres nouvelles grinçantes / Bernard ASCAL ; préface Claude-Louis Combet. – Rhubarbe, 2020. Quinze nouvelles pour parler des dérives de notre société hyper consommatrice, narcissique, qui sont poussées au paroxysme dans un avenir non daté. Le ton est humoristique, les histoires décalées, le regard moqueur de l’auteur n’est jamais loin pour nous entrainer dans des aventures qui ne manquent pas d’imagination. Etonnant ! Variations-prairie ; Mille-étangs ; lettre à Adèle ; Colomban / Françoise ASCAL ; illustrateur Pascal GEYRE. – Editions Tipaza, 2020. À travers la géographie et l’histoire, Françoise Ascal donne à voir et à sentir des lieux qui lui sont chers. Dans son premier texte Variations- Prairie, elle invite le lecteur à suivre le regard qu’elle pose sur la prairie proche de sa maison de famille dans les Vosges. Mais c’est avant tout une tentative d’accordement subtil avec la nature, un cheminement intérieur pour trouver l’harmonie. C’est surtout un grand livre qui continue à faire entendre sa musique bien au-delà de sa fermeture. L’écriture épurée au maximum touche l’intime au plus profond ! Coup de cœur inconditionnel !

SÉLECTION 2019 2020 - Saint-Apollinaire

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SÉLECTION 2019 – 2020

L'équipe de Médi@lude vous fait partager ses lectures de

l'année 2019 – 2020. Cette sélection est le fruit d'un travail d'équipe

dans le but de vous proposer un éventail de lectures large et

diversifié, composé de nouveautés mais également de textes plus

anciens. En vous souhaitant de bonnes lectures...

ROMANS

Je ne reverrai plus le monde : textes de prison / Ahmet ALTAN ;

trad. Julien Lapeyre de Cabanes. – Actes Sud, 2019. L’auteur est romancier et journaliste, rédacteur en chef du

quotidien Taraf jusqu’en 2016. La Turquie s’enflamme et des milliers

de gens sont emprisonnés. Ces textes sont écrits au fond de sa

geôle. Ahmet Altan nous fait part de son quotidien, de ses

réflexions et de son rapport à l’écriture. Un texte magnifique qui

cherche la lumière dans les mots et dans la quête d’humanité.

Coup de cœur !

L’amateur de billes et autres nouvelles grinçantes / Bernard

ASCAL ; préface Claude-Louis Combet. – Rhubarbe, 2020. Quinze nouvelles pour parler des dérives de notre société hyper

consommatrice, narcissique, qui sont poussées au paroxysme dans

un avenir non daté. Le ton est humoristique, les histoires décalées,

le regard moqueur de l’auteur n’est jamais loin pour nous entrainer

dans des aventures qui ne manquent pas d’imagination.

Etonnant !

Variations-prairie ; Mille-étangs ; lettre à Adèle ; Colomban /

Françoise ASCAL ; illustrateur Pascal GEYRE. – Editions Tipaza,

2020. À travers la géographie et l’histoire, Françoise Ascal donne à voir et

à sentir des lieux qui lui sont chers. Dans son premier texte Variations-

Prairie, elle invite le lecteur à suivre le regard qu’elle pose sur la

prairie proche de sa maison de famille dans les Vosges. Mais c’est

avant tout une tentative d’accordement subtil avec la nature, un

cheminement intérieur pour trouver l’harmonie. C’est surtout un

grand livre qui continue à faire entendre sa musique bien au-delà

de sa fermeture. L’écriture épurée au maximum touche l’intime au

plus profond ! Coup de cœur inconditionnel !

2

Les Enfants des autres / Pierric BAILLY. – P.O.L., 2020.

Bobby surprend sa femme et son meilleur ami dans une situation

embarrassante. Il explose de colère, part, erre dans la forêt toute

la nuit. Quand il revient chez lui, les choses ont commencé à

changer… Un roman court et facile jonché de fausses pistes et de

pièges dans lesquels on se laisse prendre avec surprise, pour

aborder la question de la paternité, de la maturité, du mal-être,

du dédoublement… Un roman malin très bien construit !

Vingt minutes de silence / Hélène BESSETTE. – Nouvel Atilla,

2017. (Othello) Vingt minutes de silence est le temps qu’il a fallu aux protagonistes

pour prévenir le médecin après la découverte de l’assassinat du

« père ». À partir de ce postulat, tous deviennent suspects : le fils, la

mère, la bonne… En jouant des codes du roman policier, sans

l’intrigue, l’auteur reprend chaque situation qu’elle remet en jeu en

fonction des personnages. Un roman publié en 1957, par une au-

teure toujours méconnue et pourtant admirée par les plus grands :

Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, Simone de Beauvoir ou Domi-

nique Aury. Une expérience de lecture à découvrir absolument !

Civilizations / Laurent Binet. – Grasset, 2019. Civilizations imagine un monde alternatif où Christophe Colomb

échoue dans son entreprise de découverte du continent américain.

En effet, grâce à une expédition de Vikings, les populations Mayas

sont entrées en contact très tôt avec le cheval, le travail du fer, et les

virus européens… Ces « détails » suffisent à inverser le cours de

l’Histoire, et favorisent la domination de la civilisation Maya sur les

peuples européens désunis. Roman brillant, d’une logique sans faille

dans ses hypothèses, Civilizations s’amuse à nous promener dans un

autre monde très proche du nôtre. Déstabilisant et jubilatoire !

Voir la lumière / T.C. BOYLE; trad. Bernard Turle. – Grasset, 2020. Harvard, 1962. Tim Leary, directeur de thèse en psychologie à

Harvard, introduit l’usage de substances psychédéliques

hallucinogènes dans ses protocoles de recherche. Il constitue autour

de lui une cour de psychologues, avec femmes et enfants, créant

une communauté soudée dans l’exploration des sens et de la

conscience, multipliant les expériences « scientifiques » durant de

grandes soirées initiatiques... Illustrant le souffle de liberté qui balaya

les années 60, ce livre fait aussi le constat de l’échec du rêve hippie

– ici à ses prémices – à travers le portrait de ces idéalistes.

Broadway / Fabrice CARO. – Gallimard, 2020. Axel, quarante-six ans, reçoit (par erreur ?) une lettre de convocation

au test de dépistage du cancer colorectal. Cet évènement va créer

un gouffre existentiel dans lequel il va sauter allégrement, remettant

aussitôt toute sa vie, ses choix, ses aspirations en question, et faire le

constat que quelque chose a déraillé... Un monologue

hypocondriaque sur la crise de la cinquantaine, la crise de la

civilisation, la crise d’adolescence, la crise de nerfs… Drôle et corrosif,

absurde et divertissant.

3

De l’âme : sept lettres à une amie / François CHENG. – Albin

Michel, 2016. En réponse à la correspondance d’une amie, l’auteur réfléchit et

tente d’apporter des éléments de réponse à sa question « Parlez-

moi de l’âme ». Dans une langue extrêmement raffinée il évoque

la beauté, le dialogue, l’amour, la culture, l’esprit, l’exil… Au-delà

des lettres, ce sont des réflexions poétiques, philosophiques sur la

vie qui interrogent l’intime avec l’humilité qui caractérise François

Cheng. Coup de cœur !

La Petite dernière / Fatima DAAS. - Notabilia, 2020.

« Je m’appelle Fatima Daas, je suis mazoziya, la petite dernière.

Celle à laquelle on ne s’est pas préparé. Française d’origine

algérienne. Musulmane pratiquante ». Un premier roman

autobiographique pour exprimer dans une écriture très musicale,

la difficulté de vivre entre deux cultures et de trouver sa place

quand la personnalité et la sexualité sont hors norme ! Une écriture

très personnelle, une langue qui en croise d’autres, une voix à

découvrir et à suivre de près...

Si décousu / Ludovic DEGROOTE. – Editions Unes, 2019.

« La lande ne vit pas, elle est ; peut-être pour ça qu’elle offre

cette impression de ne pouvoir qu’être traversée, impression

d’avoir laissé une trace de soi dans certains lieux comme si,

malgré soi, on pouvait leur donner à être plus, alors qu’il ne

s’agit que de nous. » Dans une langue extrêmement précise,

nous retrouvons les textes du poète écrit entre 1987 et 2007.

Pour Luky / Aurélien DELSAUX. – Notabilia, 2019. Une année scolaire pour 3 adolescents Luky, Abdoul et Diégo dans

une petite ville de province. Chacun à sa manière tente de vivre et

de trouver des perspectives d’avenir pour échapper à l’emprise du

quartier. Un texte écrit dans une langue oralisée, percutante et

poétique. Au-delà de leurs désarrois, de leurs révoltes, de leurs

difficultés à entrer dans le monde des adultes, ils tentent dans une

quête infaillible de maintenir leurs liens d’amitié. Un texte qui décrit

justement l’errance des jeunes dans les périphéries et l’adolescence,

âge où les sentiments s’exacerbent…

Le Jour où Kennedy n’est pas mort / R.J. ELLORY ; trad. Fabrice

Pointeau. – Sonatine, 2020. Le 22 novembre 1963, la voiture du président Kennedy traverse

Dallas sans encombre : le président ne mourra pas ce jour-là. En

revanche, peu après, la journaliste Jean Boyd qui enquêtait sur la

famille Kennedy se suicide dans des circonstances inexpliquées.

Son ex-fiancé décide alors de continuer les recherches et d’aller

au bout de ce que Jean avait découvert… Un bon thriller

paranoïaque dans un cadre historique alternatif, qui se lit très

facilement même sans être spécialiste de la politique américaine.

4

La Vie en chantier / Pete FROMM ; trad. Julianne Nivelt. –

Gallmeister, 2019. Jeunes, courageux et très amoureux, Marnie et Taz s’installent en

pleine nature dans les montagnes du Montana, et entreprennent de

rénover leur petite maison pour accueillir au mieux le bébé

qu’attend Marnie. Mais l’accouchement se passe mal… et le

bonheur s’écroule. Comment Taz, à la fois veuf et père de la petite

Midge, peut-il sortir de son désespoir absolu et reconstruire une vie

de famille ? En finesse, Pete Fromm dépeint les étapes de ce difficile

retour à la vie, rendu possible par le dévouement des proches de

Taz. Un roman émouvant sans être larmoyant.

Les Services compétents / Iegor GRAN. - P.O.L, 2020.

Les services compétents, ce sont ceux du KGB dans l’URSS post-

stalinienne qui, dans les années soixante tentent de mettre la

main sur Andreï Ziniavski, le propre père de Iegor Gran. Sous le

pseudonyme d’Abram Tertz, le père de l’auteur nargue les

autorités soviétiques dans des écrits jugés subversifs publiés en

Occident. D’une plume légère et humoristique, l’auteur n’en

révèle pas moins le quotidien plus que difficile des soviétiques

menacés au moindre signe de contestation de l’idéal socialiste.

La Sentence / John GRISHAM ; trad. Dominique Lefert. – Lattès

J-C, 2020. Automne 1946. Pete Banning est revenu dans son Mississipi en héros

médaillé après la seconde guerre mondiale. Fermier et fidèle de

l’église méthodiste, cet homme exemplaire part pour la ville et abat

son ami, le révérend Dexter Ball. A son procès, il refuse de se

défendre et reste muet sur les mobiles de son geste. Dans ce thriller

judiciaire, Grisham mène plusieurs récits de front : un portrait du sud-

américain ségrégationniste, mais aussi celui des conditions de

détention épouvantables des soldats américains aux Philippines sous

la domination japonaise. Une fresque historique et sociale haletante.

Une Poignée de vies / Marlen HAUSHOFER ; trad. Jacqueline

Chambon. – Actes Sud, 2020. En 1951, dans une petite ville d’Autriche, une femme revient

incognito dans la maison où elle a vécu enfant avec sa famille,

invitée par un jeune homme et sa belle-mère qui voit en elle un

potentiel acquéreur. Dans la chambre où elle est hébergée, elle

trouve une boite remplie de photos. Les souvenirs reviennent… Un

roman intelligent qui met à jour la personnalité sensible et complexe

du personnage central. Comme dans un puzzle, il faudra attendre la

pose de la dernière pièce pour percevoir et comprendre l’ensemble

du récit. Coup de cœur ! Roman publié en Autriche en 1955.

5

Esprit d’hiver / Laura KASISCHKE ; trad. Aurélie Tronchet. –

Bourgois, 2013. Un matin de Noël, Holly se voit assaillie par un sentiment d’angoisse

inexplicable. La journée de fête escomptée fait place à un huis-

clos avec sa fille Tatiana, adoptée treize ans plus tôt en Russie,

dont le comportement apparaît de plus en plus étrange et

agressif. Des souvenirs dérangeants de l’adoption resurgissent, des

évènements de plus en plus graves surviennent. Au fil du récit,

l’auteur distille une atmosphère subtilement oppressante dans un

suspense qui va crescendo jusqu’au dénouement… surprenant !

Désolation / Stephen KING ; trad. Dominique Peters. – Albin

Michel, 1996. Désolation est le nom d’une bourgade poussiéreuse perdue au cœur

du désert du Nevada, vivant exclusivement des produits de la mine.

Lorsque qu’une ancienne caverne est découverte, ce n’est pas du

minerai que l’on découvre… Une histoire d’horreur à glacer le sang,

dans laquelle l’auteur convoque un Mal ancestral, primitif (référence

à un autre maitre de l’horreur : H.P. Lovecraft), qui envoutera autant

les personnages que les lecteurs. King développe à merveille la

sensation d’isolement des personnages, créant un huis-clos étouffant,

qui démarre sur les chapeaux de roues dès la première page.

Le Manufacturier / Mattias KÖPING. – Ring, 2019. En France, de nos jours, un tueur en série sème la panique avec des

meurtres d'une sauvagerie inouïe qu'il diffuse ensuite sur internet. La

police découvre que la cruauté de ce "monstre" a pour origine les

massacres de civils lors des guerres en ex-Yougoslavie dans les années

1990... Un roman plus que noir d'un réalisme effroyable, mêlant les

horreurs les plus extrêmes, belle et bien réelles des guerres passées et

les outils de communication d’aujourd’hui pour diffuser des images

ultra-violentes sur les réseaux du monde entier. Âmes sensibles

s'abstenir...

Chroniques d’une station-service /Alexandre LABRUFFE. –

Verticales, 2019.

Beauvoire est pompiste dans une station-service de la banlieue

parisienne. En observateur nonchalant, il livre ses réflexions, au

hasard des rencontres et des situations vécues, sur le monde qui

défile devant lui, et finalement qu’il ne comprend pas. L’auteur,

dans une succession de micro-fictions absurdes, philosophiques,

souvent drôles jette un regard distancié et moqueur sur la

société de la mobilité et de l’immédiateté.

Blockhaus / Mathieu LARNAUDIE. – Edition inculte, 2020. Le narrateur se rend à Arromanche, petit village de Normandie et

plage célèbre du débarquement, pour écrire un roman. Arrivé dans

sa chambre d’hôtel, seul, entre passé et présent les paysages le

troublent. C’est la vie du village, des gens qui ont échoué là, ballotés

par la vie, les histoires personnelles… Ce roman se construit sur

l’atmosphère du lieu et non sur l’intrigue, sur des ressentis intérieurs, le

rapport au paysage que l’auteur retranscrit avec un certain brio !

6

Aires / Marcus MALTE. – Zulma, 2020. L’histoire se déroule en quelques heures, le 6 août 2012, sur

l’autoroute surchauffée où vacanciers et travailleurs avalent les kilo-

mètres. La vie défile comme les kilomètres, et les histoires se tissent, se

défont, pare-chocs contre pare-chocs, chaque destin scellé de près

ou de loin à un autre. Marcus Malte accomplit un tour de force litté-

raire en établissant des liens, faisant advenir le hasard ou la destinée,

provoquant des accidents de parcours et des dérapages incontrôlés.

Ce roman humaniste et généreux, magnifiquement écrit, dresse le

portrait d’une époque, de l’individu nomade et solitaire à l’ère de la

société de consommation qui le dévore.

Marseille, 1973 / Dominique MANOTTI. – Les Arènes, 2020. En 1973, le sud de la France connait une vague d’assassinats et

d’attentats contre des travailleurs algériens, mais les enquêtes sont

bâclées et presque toutes classées sans suite. Car onze ans après la

fin de la guerre d’Algérie, de nombreux nostalgiques de la

colonisation et des anciens de l’OAS ont infiltré la police et la justice

marseillaise. Au milieu de ces magouilles, le commissaire Daquin,

fraichement débarqué de Paris, va tenter de stopper cette spirale

de haine et de violence. Basé sur des faits historiques, ce polar

politique est mené de main de maitre par une spécialiste du genre,

révélant au passage une face occultée de l’histoire française.

Mes fous / Jean-Pierre MARTIN. – Olivier, 2020. Sandor s’interroge sur le fait qu’il attire les fous ou s’il préfère tout

simplement leur compagnie. Entre ses deux fils extrêmement bien

rangés et sa fille Constance, atteinte d’une terrible maladie

psychique, il se sent un penchant naturel pour les personnes hors

norme. C’est avant tout un roman sur la sensibilité à autrui et plus

largement sur l’empathie, la nécessité d’aider l’autre dans ses

souffrances. C’est un roman sensible et émouvant, sur la folie du

monde qui contamine, écrase et broie parfois. Surprenant !

Classés sans suite / Sophie MARTIN. – Flammarion, 2020. À partir de faits de la vie quotidienne : aller en librairie, rencontrer

une amie, lire un auteur, rompre avec un amoureux, l’auteure fait

une chronique contemporaine de la solitude, du désir, du doute…

Du ratage sentimental et sexuel, Sophie Martin en fait un sujet aussi

comique à classer sans suite. Ça pourrait être un roman, mais la

forme choisie est la poésie. C’est léger et profond, un petit moment

de vie qui fait écho ! Premier livre de poésie pour cette auteure née

en 1987.

Les Roses fauves / Carole MARTINEZ. – Gallimard, 2020. Lola a hérité de sa mère espagnole de cœurs en tissu, contenant,

selon la tradition, les secrets écrits des femmes qui les ont scellés. La

jeune femme s’est bien gardée de les ouvrir, jusqu’à ce qu’elle

rencontre la narratrice, romancière en quête d’inspiration. Celle-ci lui

propose de traduire et lire ensemble les mots de son aïeule Inès

Dolorès… Ils révèlent une histoire de sexe, de mort et de passion, qui

fait écho au travers des générations jusqu’à Lola, dont la sensualité

s’éveille… Voici un étrange et envoûtant roman, mêlant retours en

arrière, rêves éveillés, fantômes et même un chœur antique de

tricoteuses !

7

Leurs enfants après eux / Nicolas MATTHIEU. – Actes Sud, 2018. En 1992 dans l’Est de la France, des adolescents font leurs premières

expériences de la vie. En dressant leur portrait, l’auteur peint

également une époque et un lieu – les zones péri-urbaines en pleine

désindustrialisation - avec sa culture, ses codes, ses joies et ses

aspirations… Trente ans après, le lecteur peut maintenant faire le

constat de leur désillusion. Roman social, roman d’initiation, Leurs

enfants après eux exprime le sentiment de déclassement d’une

partie de la population mais évoque également avec une certaine

tendresse les méandres de l’adolescence.

La Route des Balkans / Christine de MAZIERES. – Sabine

Wespieser, 2020. L’auteure invite le lecteur à suivre la route de trois jeunes migrants :

Asma, une jeune syrienne, Tamim qui a quitté l’Afghanistan, Helga

qui se souvient de son exil en 1945 pour fuir l’armée rouge. Ces trois

destins plus ou moins tragiques vont se croiser pour le meilleur et pour

le pire. Comme dans Trois jours à Berlin Christine de Mazières construit

son roman sur des voix intimes pour nous faire ressentir de l’intérieur

des évènements historiques ou d’actualité. Un roman émouvant et

intéressant pour comprendre les problématiques liées au Flux

migratoire. Intéressant et bien écrit !

La République du bonheur / Ito OGAWA ; trad. Myriam

DARTOIS-AKO. – Picquier, 2020. Écrivaine publique et calligraphe, Hatoko nous ouvre les portes de

sa papeterie Tsubaki, nous présente les êtres qui peuplent sa vie,

son amour profond des siens et sa quête consciente et

quotidienne d’un certain bonheur, le sien. Derrière son apparente

simplicité, ce livre est une délicate leçon de sagesse qui offre au

lecteur occidental la possibilité de méditer sur sa propre vie. Un

livre délicat, une parenthèse de calme et de raffinement.

Là où chantent les écrevisses / Delia OWENS. – Seuil, 2020. Dans les marais de Caroline du Nord, vit celle qu’on surnomme « la

fille des marais ». La jeune Kya est redoutée par les citoyens de la

petite ville voisine, car elle préfère vivre en autarcie depuis son

abandon à l’âge de 10 ans. Un jour, elle croise la route d’un jeune

homme qui devient son ami et lui apprend à lire et à écrire. Lorsqu’il

quitte la région, Kya se sent à nouveau abandonnée… Portrait d’une

femme hors du commun, ce roman adopte le prétexte d’une

enquête policière pour nous faire voyager entre les différents âges

de son héroïne. Passionnant de bout en bout, il évoque également la

relation puissante de Kya avec une nature encore sauvage, à la fois

terre nourricière et source d’inspiration artistique.

8

Avant que j’oublie / Anne PAULY. – Verdier, 2020.

La mort d’un père, l’organisation des obsèques, l’obligation de

vider la maison, le deuil et les souvenirs pour une fille (la narratrice)

et son frère. Le décès, les contraintes matérielles, les ressentis

opposés créent des différends entre le frère et la sœur. La

réception d’une lettre d’une femme inconnue remet en question

la personnalité de ce père qui semblait distant et parfois violent. Un

roman assez réaliste sur les ébranlements que peut provoquer

dans une famille la mort d’un parent. Prix Interallié 2020.

L’Odeur de chlore / Irma PELATAN. – La contre-allée, 2019.

Dans ce court roman, une jeune adolescente fait l’apprentissage

des lignes, de l’esthétique et plus globalement de l’architecture en

fréquentant régulièrement la piscine sur le site Le Corbusier à

Firminy. C’est aussi le récit d’un corps qui se transforme avec le

temps, qui s’interroge et interroge l’espace. Une thématique

intéressante, peu courante dans la littérature, finement traitée par

cette jeune auteure ! À découvrir !

J’ai vécu dans mes rêves / Michel PICCOLI et Gilles JACOB. –

Grasset, 2020. À travers la correspondance avec son ami Gilles Jacob, Michel

Piccoli se confie. Il parle de son enfance, de ses apprentissages,

du monde du cinéma, de la vieillesse. À la lecture de ces

échanges nous découvrons un Michel Piccoli passionné par son

métier. En cheminant dans sa filmographie, nous entrons dans une

période de l’histoire du cinéma. Derrière cet acteur discret et

réservé, nous percevons un homme touchant et lucide…

Le passager de la nuit / Maurice PONS. – Editions du Rocher,

1991. Un jeune homme quitte Paris en voiture pour se rendre à Champa-

gnole afin d’assister au tournage d'un film adapté d'une de ses nou-

velles. À la demande d'une amie, il accepte d'embarquer un incon-

nu. Ce pourrait être un road-movie qui défile au travers de paysages

routiers d'une France majestueuse, mais c’est une France tourmen-

tée, en pleine guerre d'Algérie. Les deux passagers vont petit à petit

s'appréhender, au travers de quelques mots, de silences, de malen-

tendus. Un style dépouillé, vif, précis. C'est un fort beau récit, bien

mené avec une lente montée de suspense. Un livre qui se lit d'une

traite, un pamphlet édité sous le nom de roman.

Piranhas / Roberto SAVIANO ; trad. Vincent Raynaud. –

Gallimard, 2018. Naples. À quatorze ans, Nicolas n'a qu'une obsession : régner sur la

ville avec sa bande. Tous ont entre dix et dix-huit ans, ils ne craignent

ni la prison ni la mort, mais une vie ordinaire comme celle de leurs

parents. Se déplaçant en scooters comme un essaim de frelons

mortels, ils n’ont aucune limite à leur violence et à leur ambition.

Premier roman de l’auteur spécialiste de la criminalité mafieuse, ce

roman basé sur des personnages réels illustre le phénomène réel des

« baby-gangsters » napolitains. Glaçant et effroyablement fascinant.

9

Un Homme dans la foule / Budd SCHULBERG ; trad. Christophe

Mercier. – Equateur Parallèles, 2017.

L’ascension sociale d’un homme parti de rien, embauché dans

une radio du Wyoming et qui devient, en peu de temps, une

personnalité incontournable dans toute l’Amérique. C’est

surtout une critique de la société américaine, du pouvoir de la

parole qui « emporte » les foules… Un petit livre écrit en 1953,

adapté au cinéma par Elia Kazan en 1957, d’une troublante

actualité !

Lundi mon amour / Guillaume SIAUDEAU. – Alma éditeur, 2019.

Comme l’agence de tourisme refuse à Harry la vente d’un

billet pour la lune, il décide de construire une fusée avec des

rouleaux de papier toilette, quitte à passer pour un fou... C’est

frais, décalé, léger et profond ! Malgré l’enfermement, ce

regard d’enfant simple sur le monde, son rapport à la réalité

déconcertant sont extrêmement touchants ! On voudrait

presque y croire !

Né sous une bonne étoile / Aurélie VALOGNES. – Mazarine,

2020. Gustave Aubert rentre au CP et espère marcher dans les pas de sa

grande sœur au parcours scolaire exemplaire. Dès le premier jour,

malgré sa bonne volonté, il laisse une mauvaise impression auprès

de son professeur qui le prend en grippe. Gustave perd confiance

en lui, connaît des difficultés d’apprentissage et se replie sur lui-

même. Les années d’école défilent, il s’enfonce dans l’échec d’un

système scolaire mal adapté. En décrochage, il s’accroche à un

rêve simple… Roman agréable, le propos refuse la fatalité pour

soutenir l’idée qu’une rencontre rare peut être déterminante dans la

vie.

Donbass / Benoît VITKINE. – Les Arènes, 2020. (Equinox) Sur la ligne de front du Donbass, en plein no-man’s-land, la guerre

civile entre Ukrainiens pro-Europe et Ukrainiens russophones

séparatistes s'est installée depuis quatre ans et les bombardements

sont devenus la routine. Mais quand des enfants sont assassinés

sauvagement, le chef de la police prend le risque de traverser les

lignes ennemies pour traquer le meurtrier... Avec ce polar, on

comprend un peu mieux le drame de ce conflit entre civils qui fait

écho aux guerres passées, aux empires disparus, aux grandeurs

oubliées. À la fois une quête de vérité (qui est le meurtrier ?) et

d’identité (qui représente la « vraie » Ukraine ?).

10

BANDES DESSINÉES

La Bombe / ALCANTE et Laurent-Frédéric BOLLEE ; illustrateur

Denis RODIER. – Glénat, 2020. Le 6 août 1945, une bombe atomique ravage Hiroshima. Le monde

entier découvre ainsi, horrifié, l'existence de la première arme de

destruction massive. Ce sont la genèse et les coulisses de cette

explosion, depuis la conception de la bombe - la recherche des

matériaux nécessaires, les tests en Amérique, les acteurs politiques et

militaires de cette opération - que cette bande dessinée décrit de

manière passionnante et instructive. Un documentaire graphique qui

fait déjà référence sur le sujet.

Les Voyages d’Ibn Battûta / Joël ALESSANDRA et Lofti AKALAY. –

Aire libre, 2020. En 1354, le savant Ibn Battuta pose ses valises à Fez au Maroc, après

vingt-cinq ans de voyages à travers le monde. Il y entreprend de

raconter ses aventures et ainsi forger sa légende… Ce documentaire

graphique se lit comme un carnet de voyages, suivant les périples de

l’explorateur berbère, ponctué d’esquisses comme prises sur le vif. De

Bamako à Pékin, en passant par Constantinople, l’Arabie, l’Inde ou le

Kenya, le lecteur est embarqué dans une odyssée exotique pleine de

couleurs douces et d’aquarelles faisant ressortir la beauté des étoffes,

des monuments et de la nature.

Tendre enfance / Jorge BERNSTEIN ; illustrateur Laurent HOUSSIN.

– Editions Rouquemoute, 2019. Ce recueil de scénettes à l’humour noir très grinçant nous montre nos

enfants comme nous ne les avons jamais vus : manipulateurs, avides

de pouvoir sur les adultes, pervers, agressifs... En se moquant du

regard naïf que portent les parents sur leurs chères têtes blondes, les

auteurs nous offrent une satire des comportements « adultes » et une

critique au vitriol de notre société. Le dessin parfois déformé illustre

parfaitement le caractère tordu des situations. Politiquement

incorrect mais méchamment drôle.

Dracula / Georges BESS ; Bram STOKER. – Glénat, 2020.

Georges Bess (séries « Le Lama blanc » et « Juan Solo » avec

Jodorowsky) s'attaque au mythe « Dracula » en s'attachant à

retranscrire au plus près l'âme du roman. Il fait le choix d’un

sublime noir et blanc chargé mais maitrisé à la perfection, dans

des planches à la beauté ténébreuse et hypnotisante. La preuve

que même cette histoire si connue et tellement adaptée peut

encore être magnifiée et source de nouvelles représentations.

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New York Cannibals / Jérôme CHARYN, illustrateur François

BOUCQ. – Lombard, 2020. New York, 1990. Azami est policière et culturiste. Lors d'une

intervention, elle découvre un bébé abandonné dans une poubelle.

Incapable d'enfanter à cause des produits dopants qu’elle utilise, elle

décide d'adopter l'enfant. Mais ce bébé appartient à la mafia. Et on

ne vole pas la mafia… Le duo Charyn/Boucq continue son périple

dans les bas-fonds de New York, creusets de toutes les perversions de

la Terre. Mais nos guides sont des personnages lumineux en quête de

rédemption, redonnant une lueur d’espoir en l’humanité.

Dans la tête de Sherlock Holmes : l'affaire du ticket scandaleux

/ Benoit DAHAN ; illustrateur Cyril LIERON. – Ankama, 2019. Le célèbre enquêteur découvre sur plusieurs cadavres une poudre

mystérieuse et un ticket de spectacle pour une représentation

d'un mystérieux magicien chinois. Sherlock va user de toute sa

déduction pour mettre à jour un complot de grande ampleur.

Plongée littérale « dans la tête » du héros de Conan Doyle à

travers cette BD graphiquement audacieuse et innovante,

comme un jeu de piste entre différentes pages et cases, où le

lecteur est un peu l’assistant de Sherlock Holmes.

Tempête sur Cuba / Agustin FERRER CASAS. – Paquet, 2020. À la veille de la chute du dictateur cubain Battista fin 1958, l'acteur

Eroll Flynn et un ami photographe rejoignent les guérilleros dans la

Sierra Maestra pour interviewer Fidel Castro… À la fois récit

historique basé sur des faits réels et tentative d’explication de la

disparition de Camilo Cienfuegos (commandant castriste très

populaire), cette BD très dynamique est un régal, avec de

l’humour, de l’action, du suspense et des rebondissements. Coup

de cœur !

RIP, t. 01 à 03 / GAET’S; illustrateur Julien MONNIER. – Petit à petit,

2019. Derrick travaille pour une mystérieuse agence, qui intervient sur les

scènes de crimes pour subtiliser des objets de valeur avant l’arrivée

de la police ou des secours. Dans une ambiance générale

paranoïaque et violente, Derrick et ses collègues tentent de ne pas

sombrer complètement dans la folie… Cette série ambitionne de

nous faire vivre une intrigue vue à chaque album à travers le prisme

d‘un personnage particulier, dévoilant ainsi toutes les facettes d’une

même réalité. L’univers est poisseux, morbide, mais les auteurs savent

comment tenir le lecteur en haleine.

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Black Monday murders / Jonathan HICKMAN, illustrateur Tomm

COKER. – Urban comics, 2018. (Urban indies) Depuis les premiers trocs et la création de la monnaie, l'argent, au-

delà de sa valeur symbolique, se chargea d'une véritable puissance

magique. Cette puissance, manipulée et alimentée par un groupe

d'individus vénérant une divinité satanique, est aujourd'hui au fait de

sa gloire… Poussant à fond les théories du complot mondial, cette

série développe un univers très sophistiqué avec des imbrications de

personnages complexes mais très bien construites.

Jusqu’ici tout allait bien… / Ersin KARABULUT ; préface Pierre

Christin. – Fluide Glacial, 2020. Recueil de récits d’anticipation sous forme de contes à l’humour

décapant, parfois absurdes ou à la lisière du fantastique, Jusqu’ici

tout allait bien… dépeint une société oppressée par des forces

arbitraires, basées sur la religion, la technologie, un virus… Le fait que

l’auteur soit turc donne également un sens particulier à cet album,

usant avec subtilité de la provocation pour ne pas subir les foudres de

la censure et délivrer son message de liberté, qui n’a que plus de

force dans ce contexte. Un auteur à suivre !

Mon père alcoolique et moi / Mariko KIKUCHI. – Akata, 2018.

Manga autobiographique, dans cet ouvrage l’auteure se raconte

depuis l’enfance à travers le prisme de la relation avec son père,

alcoolique chronique, et les déboires que cela engendra, de

week-ends ratés jusqu’à la mort de proches... Un témoignage

émouvant d’un drame familial et personnel, décrit avec pudeur et

justesse, que le dessin typé du manga adoucit quelque peu.

Les nouvelles aventures de Barbe-Rouge / Jean-Charles

KRAEHN ; illustrateur Stefano CARLONI. – Dargaud, 2020. Devenu corsaire du Roy, Barbe-Rouge est condamné à mort pour

avoir tué un soldat lors d’une rixe… À moins qu’il ne mène pour le

gouverneur la traque d’un mystérieux pirate français surnommé « le

Spectre », ce qu’il s’empresse d’accepter... Soixante ans après sa

première apparition dans le journal Pilote, le « démon des Caraïbes »

revient dans un album plein de rebondissements, richement illustré et

documenté ! Les cartes et les notes sur le vocabulaire précis de la

flibuste utilisé par les personnages nous transportent au cœur de la

piraterie du XVIIIème siècle.

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Le Rapport W : infiltré à Auschwitz / Gaétan NOCQ ; postface

Isabelle Davion. – Daniel Maghen, 2019. Witold Pilecki, officier de l'Armée secrète polonaise, décide

d'infiltrer le camp d'Auschwitz en septembre 1940. Sous l'identité

de Tomasz Serafinski, il a pour objectif de monter un réseau de

résistance afin d'organiser le soulèvement du camp. Il ne mesure

pas l'enfer qui l'attend… Cette histoire vraie peu connue est un

exemple de courage et de chance à toute épreuve, mis en

image brillamment avec délicatesse et justesse. Coup de cœur !

Charlotte impératrice / Fabien NURY ; illustrateur Matthieu

BONHOMME. – Dargaud, 2018. Fille de Léopold 1er, Charlotte de Belgique est destinée à épouser

l'archiduc Maximilien, frère cadet de l'empereur d'Autriche. Un

mariage somptueux qui va lui apporter bonheur, pouvoir et

richesse… mais la réalité sera plus décevante. Alors quand son mari

est nommé gouverneur du Mexique, Charlotte profite de cette

opportunité pour sortir du rôle de potiche qu’on lui impose… Le

dessin de facture classique donne à cette histoire sa touche

historique tout en magnifiant le personnage de Charlotte. Un portrait

de femme plein de finesse et de sensualité.

Les Contes du suicidé : trois histoires d’amour et de mort /

Lantaro ORTIZ ; illustrateur Lucas NINE ; d’après les contes

originaux d’Horacio QUIROGA. – Warum, 2016. Ces trois contes gothiques issus de l'œuvre d’Horacio Quiroga,

illustrés par le trait onirique de Nine, plongent le lecteur dans une

ambiance romantique et tragique d’où il se dégage une étrange

beauté vénéneuse. Le format allongé renforce le caractère

atypique de cette adaptation qui donne envie de découvrir les

œuvres de Quiroga, reconnu comme un grand nom de la

littérature sud-américaine.

Harleen / Stjepan SEJIC. – Urban comics, 2020. Harleen Quinzel, jeune psychologue mal dans sa peau, mène un

ambitieux programme de recherche à l’asile carcéral d’Arkham.

Malgré les nombreux entretiens avec les pires spécimens de criminels

de Gotham City, elle tombe peu à peu sous le charme du plus

dangereux de tous : le Joker… Génèse de la création du personnage

d’Harley Quinn dans l’univers de Batman, ce one-shot aux dessins

magnifiques sublime ce personnage féminin parfois dépeint de

manière caricaturale, en brossant un portrait psychologique fin et

touchant.

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Y le dernier homme (5 tomes) / Brian K. VAUGHAN ; illustrateur

Pia GUERRA. – Urban comics, 2014. Une épidémie mystérieuse a décimé toute la population mâle de la

Terre ! Toute sauf un jeune homme, appelé Yorick Brown, et son singe,

Esperluette. Pourchassés par des groupements de femmes aux

intérêts divers, Yorick et Esperluette partent sur les routes dévastées

des États-Unis, sous la protection de la mystérieuse et mortelle Agent

355. Une série dystopique délirante, s’amusant des clichés et où le «

dernier » être masculin n’a pas la vie facile contrairement à ce qu’il

attendait.

Le Dernier Atlas, t.01 et 02 / Fabien VEHLMANN et Gwen DE

BONNEVAL ; illustrateur Hervé TANQUERELLE. – Dupuis, 2019. Ismaël est un chef de gang qui doit trouver pour un client une pile

atomique. Il parcourt le monde pour retrouver et piller d’anciens

robots nucléaires géants utilisés autrefois par la France pour des

projets civils et militaires : les Atlas. Mais lorsqu’une force inconnue

menace la planète tout entière, le dernier Atlas pourrait bien être

l’arme ultime dans ce conflit d’un nouveau genre… À la fois polar et

récit de science-fiction, cette uchronie développe une intrigue

complexe mais bien ficelée avec de multiples rebondissements et

des personnages hauts en couleur !

Atom Agency / YANN ; illustrateur Olivier SCHWARTZ. – Dupuis,

2019. En 1949, Atom Vercorian, fils de policier, rêve de devenir détective

privé. Alors quand il apprend qu’un vol de bijoux d’un montant de

200 millions de francs vient d’avoir lieu, il saute sur l’occasion et fonde

son agence. Mais malgré les tuyaux des collègues de son père,

l’affaire se révèle bien plus complexe qu'il n'y paraît… Un superbe

dessin ligne claire, très coloré et fourmillant de détails dans les décors,

une ambiance de film noir américain, des dialogues dignes des

« Tontons flingueurs » : un album à la fois divertissant et très agréable.

Vous pouvez également consulter cette sélection sur le

site internet de Médi@alude, dans l’onglet LIVRES à la

rubrique « Sélections »