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observatoirer Ă© g i o n a l d e s a n t Ă©
ORSĂle-de-France
SYNTHESE AccĂ©der Ă lâĂ©tude complĂšte sur www.ors-idf.org
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Lâessentiel de lâĂ©tude Ă LâĂ©pidĂ©miologie des cancers peut
ĂȘtre fortement contrastĂ©e au sein des dĂ©partements dâĂle-de-France.
à Les données sur les nouvelles admissions en affections de longue durée (ALD) apportent des éclairages pertinents et complémentaires des données de mortalité, notamment pour les pathologies les moins létales.
Ă Les indicateurs socio-Ă©conomiques cartographiĂ©s aident Ă la comprĂ©hension des disparitĂ©s territoriales mais pourrraient ĂȘtre utilement complĂ©tĂ©s par une connaissance fine des territoires et de leur population.
Septembre 2016
Avec 21 500 dĂ©cĂšs par an, les cancers sont la premiĂšre cause de mortalitĂ© dans la rĂ©gion chez les femmes comme chez les hommes. Ils constituent une prĂ©occupation majeure de santĂ© publique. Le dernier plan cancer 2014-2019 met lâaccent sur la prĂ©vention et le dĂ©pistage en insistant sur la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales associĂ©es. Ces objectifs sont relayĂ©s au niveau rĂ©gional par lâARS Ăle-de-France qui a entrepris un projet «inĂ©galitĂ©s et cancers».
Elle a sollicitĂ© lâObservatoire rĂ©gional de santĂ© Ăle-de-France pour rĂ©aliser la phase diagnostique de ce projet.
Cette analyse descriptive porte sur six localisations cancĂ©reuses choisies en fonction de leur importance en incidence ou en mortalitĂ©, des possibilitĂ©s dâaction de prĂ©vention ou dĂ©pistage et des inĂ©galitĂ©s dâexpositions professionnelles ou environnementales associĂ©es : cancer de la trachĂ©e, des bronches et du poumon, cancer colorectal pour les hommes et les femmes, cancer des voies aĂ©rodigestives supĂ©rieures (VADS), mĂ©sothĂ©liome pour les hommes, et enfin cancer du sein, cancer du col de lâutĂ©rus pour les femmes.
Les disparitĂ©s sociales sont examinĂ©es Ă lâaide de trois indicateurs disponibles Ă lâĂ©chelle de la commune : le revenu fiscal mĂ©dian par unitĂ© de consommation des mĂ©nages, les catĂ©gories socioprofessionnelles issues dâune analyse des donnĂ©es du recensement de lâInsee et le ratio cadres sur ouvriers. Ce choix a Ă©tĂ© guidĂ© Ă la fois par des considĂ©rations pratiques (accessibilitĂ© des donnĂ©es) et de pertinence : le niveau de revenu par unitĂ© de consommation des mĂ©nages est un indicateur classique du niveau de ressources des mĂ©nages, les catĂ©gories socioprofessionnelles sont associĂ©es aux inĂ©galitĂ©s sociales enfin le ratio cadres/ouvriers est un bon indicateur de la gentrification (augmentation du niveau socio-Ă©conomique sur un territoire), elle aussi associĂ©e au niveau social des zones gĂ©ographiques Ă©tudiĂ©es.
Lâensemble des rĂ©sultats est disponible dans le rapport en ligne.
Maylis TELLE-LAMBERTON (ORS Ăle-de-France)NoĂ«lla KARUSISI (ORS Ăle-de-France)Adrien SAUNAL (ORS Ăle-de-France)
PremiĂšre cause de mortalitĂ©, le cancer reprĂ©sente 21 500 dĂ©cĂšs annuels en Ăle-de-France. A travers ce document, lâObservatoire rĂ©gional de santĂ© (ORS) propose une analyse cartographique sur les inĂ©galitĂ©s territoriales relatives Ă certains cancers avec plus dâune cinquantaine de cartes et graphiques commentĂ©s. Il montre les nombreuses disparitĂ©s infrarĂ©gionales et les met en regard des inĂ©galitĂ©s sociales dans la rĂ©gion.
CANCERS ET INEGALITES TERRITORIALES EN ILE-DE-FRANCE
Analyses spatiales
ORS Ăle-de-FRance | Septembre 2016
PRINCIPAUX RĂSULTATS
Taux standardisés pour 100 000 hommes
Sources : Inserm CĂ©piDC, Insee, Exploitation ORS-Ădf
23,4 - 50,1
Nombre de décÚs sur la période <5
50,2 - 66,8
66,9 - 86,4
86,5 - 120,8
120,9 - 220,2
Méthode de discrétisation : Seuils naturels (Jenks)
0 4 Km
ÂŽ
Zones en surmortalité significative par rapport à la région
Taux standardisés pour 100 000 homme
Sources : Inserm CĂ©piDC, Insee, Exploitation ORS-Ădf
5,6 - 10,8Nombre de décÚssur la période <5
10,9 - 15,7
15,8 - 22,3
22,4 - 35,4
35,5 - 89,3
Méthode de discrétisation : Seuils naturels (Jenks)
0 4 Km
ÂŽ
Zones en surmortalité significative par rapport à la région
Zones mitoyennes et mortalité élevée
Taux standardisés pour 100 000 femmes
Sources : Inserm CĂ©piDC, Insee, Exploitation ORS-Ădf
7,1 - 15,8
Nombre de décÚs sur la période <5
15,9 - 21,4
21,5 - 27,9
28, - 39,1
39,2 - 62,5
Méthode de discrétisation : Seuils naturels (Jenks)
0 4 Km
ÂŽ
Zones en surmortalité significative par rapport à la région
Des territoires contrastés au sein des départements
Lâexamen cartographique fait apparaĂźtre chez lâhomme, pour le cancer du poumon : Ă Paris un gradient ouest-est ; dans les Yvelines une mortalitĂ© plus Ă©levĂ©e dans le nord-ouest que dans le reste du dĂ©partement en continuitĂ© avec le niveau du Val dâOise (ovale rouge sur la carte ci-dessous) et trois zones frontiĂšres Ă lâouest et Ă lâest de lâEssonne en mortalitĂ© moins Ă©levĂ©e que dans le reste du dĂ©partement (ovales blancs). Pour le cancer des voies aĂ©rodigestives supĂ©rieures apparaĂźt un contraste entre le nord et le sud des Hauts-de-Seine, ainsi quâau sein de la Seine-Saint-Denis et du Val - de - Marne.
Lâexamen cartographique montre chez la femme des territoires contrastĂ©s au sein des trois dĂ©partements de proche couronne tant pour le cancer du poumon que pour le cancer du sein et le cancer du col de lâutĂ©rus.
Une correspondance globale entre la distribution spatiale de la mortalitĂ© par cancer du poumon chez lâhomme et les indicateurs socio-Ă©conomiques, Ă laquelle il faut apporter des nuances
A titre dâexemples, la zone de mortalitĂ© Ă©levĂ©e du nord-ouest de la rĂ©gion (ovale rouge) correspond Ă des profils socioprofessionnels mixtes avec une proportion importante dâanciens agriculteurs, dâagriculteurs et dâingĂ©nieurs. De mĂȘme, si la zone de mortalitĂ© peu Ă©levĂ©e de lâest des Yvelines et celle mitoyenne de lâouest de lâEssonne correspondent Ă des profils socioprofessionnels favorisĂ©s (cadres, professions libĂ©rales, ingĂ©nieurs et chefs dâentreprise), la zone mitoyenne Ă lâest de lâEssonne, de mortalitĂ© faible, correspond Ă des profils mixtes avec une proportion importante dâingĂ©nieurs mais Ă©galement de techniciens, ouvriers qualifiĂ©s, chauffeurs et employĂ©s de la fonction publique (ovales blancs).
Il est donc indispensable dâaffiner lâanalyse en fonction des territoires et de leur population pour aller plus loin dans la comprĂ©hension des rĂ©sultats.
Dans les Hauts-de-Seine et en Seine-Saint-Denis, une rĂ©partition spatiale de la mortalitĂ© par cancer des voies aĂ©rodigestives supĂ©rieures (VADS) chez lâhomme diffĂ©rente de celle observĂ©e pour le cancer du poumon
En Seine-Saint-Denis, les taux sont moins dĂ©favorables quâils ne le sont pour le cancer du poumon. Ceci pourrait ĂȘtre, en partie, liĂ© Ă la consommation dâalcool des populations concernĂ©es.
Taux standardisés de mortalité Paris et proche couronne, 2007-2010 par UGP*
Taux standardisĂ©s de mortalitĂ© par cancer du poumon chez lâhomme en Ăle-de-France par UGP, 2007-2010. Exemples de zones en faible mortalitĂ© (ovales blancs) et surmortalitĂ© (ovale rouge)
Cancer du poumon chez lâhomme
Cancer des VADS chez lâhomme
Cancer du poumon chez la femme
Taux standardisés pour 100 000 hommes
Sources : Inserm CĂ©piDC, Insee, Exploitation ORS-Ădf
23,4 - 50,1
Nombre de décÚs sur la période <5
50,2 - 66,8
66,9 - 86,4
86,5 - 120,8
120,9 - 220,2
Méthode de discrétisation : Seuils naturels (Jenks)
0 10 Km
ÂŽ
ORS Ăle-de-FRance | Septembre 2016
Méthodologie à Approche descriptive des inégalités
territoriales et sociales, mise en regard cartographique des données sanitaires et socio-économiques.
à Indicateurs sanitaires par pathologie sur la période 2007-2010 : taux standardisés de mortalité, taux standardisés de nouvelles admissions en affection de longue durée (ALD) et rapport de ces deux taux.
à Standardisation réalisée sur la population francilienne.
Ă Analyse rĂ©alisĂ©e Ă lâĂ©chelle des unitĂ©s gĂ©ographiques postales (UGP), regroupements de communes de code postal identique.
Ă Indicateurs sociaux retenus : revenu des mĂ©nages, catĂ©gories socioprofessionnelles et ratio cadres sur ouvriers, Ă lâĂ©chelle de la commune.
Taux standardisés pour 100 000 femmes
Sources : CNAMTS, MSA, RSI, Insee, Exploitation ORS-Ădf
64 - 136,6
Nombre de nouvelles admissions sur la période <5
136,7 - 165,6
165,6 - 195,5
195,6 - 256
256,1 - 457,7
Méthode de discrétisation : Seuils naturels (Jenks)
0 4 Km
Zones en surmortalité significative par rapport à la région
ÂŽ
Taux standardisés pour 100 000 femmes
Sources : CNAMTS, MSA, RSI, Insee, Exploitation ORS-Ădf
5,2 - 8,9
Nombre de nouvelles admissions sur la période <5
9 - 11,5
11,6 - 15,1
15,2- 21,1
21,2 - 33,8
Méthode de discrétisation : Seuils naturels (Jenks)
0 4 Km
Zones en surmortalité significative par rapport à la région
ÂŽ
Une distribution spatiale du cancer du poumon chez la femme pouvant ĂȘtre associĂ©e Ă la gentrification
Les taux de mortalitĂ© sont significativement plus Ă©levĂ©s que dans la rĂ©gion dans le 3e arrondissement de Paris et Ă Puteaux et les taux de nouvelles admissions en ALD significativement plus Ă©levĂ©s dans les 1er, 3e et 14e arrondissements de Paris, ainsi quâĂ Suresnes, Puteaux et Thiais. Ceci pourrait ĂȘtre associĂ© en partie au tabagisme plus Ă©levĂ© des femmes de niveau social favorisĂ©.
Des taux de nouvelles admissions en ALD pour cancer du sein chez la femme plus élevés à Paris
Neuf arrondissements parisiens prĂ©sentent des taux de nouvelles admissions en ALD significativement plus Ă©levĂ©s que dans lâensemble de la rĂ©gion. Ces observations sont en cohĂ©rence avec les facteurs de risque du cancer du sein liĂ©s Ă la vie reproductive, nulliparitĂ© et Ăąge tardif au premier enfant notamment, plus frĂ©quents au sein des populations de niveau social Ă©levĂ©.
Des taux de nouvelles admissions en ALD pour cancer du col de lâutĂ©rus atteignant prĂšs de deux fois la valeur dâĂle-de-France dans certaines zones et correspondant Ă des populations Ă faible niveau de revenu
Bagneux, Clichy et Saint-Denis prĂ©sentent des taux de nouvelles admissions en ALD significativement plus Ă©levĂ©s que dans lâensemble de la rĂ©gion. Plusieurs zones de proche couronne (UGP mitoyennes) prĂ©sentent des niveaux autour de deux fois celui observĂ© pour lâensemble de la rĂ©gion. Ces zones correspondent quasiment toutes Ă des populations Ă faible niveau de revenu.
ÂŽ
0 3 Km
33 677 - 44 855
28 835 - 33 676
23 993 - 28 834
19 151 - 23 992 (médiane)
14 309 - 19 150
9 538 - 14 308
En euros
So urce : Insee-DG FiP, Revenus f iscaux localisĂ©sdes mĂ©nages, exploitation ORS-ĂdF
Méthode de discrétisation : Amplitudes égales, avec la médiane comme borne de classe et l'écart-type comme intervallle(Médiane : 23992, ET: 4841 )
Commune comptantmoins de 50 ménages fiscaux
1816
1617
18
16
21
1719
1818
18
25
(10)
(10)
(5)
(10)(8)(9)
(15)(13)(7)
(11)(27)
(14)(19)
18 Taux >15
(10) Effectifs
Nouvelles ALD cancercol de lâutĂ©rus
CatĂ©gories socioprofessionnelles dans les communes dâĂźle-de-France en 2008. Exemples de zones en faible mortalitĂ© par cancer du poumon et de zone en mortalitĂ© Ă©levĂ©e
revenu fiscal médian par unité de consommation des ménages en 2010
Taux standardisés de nouvelles admissions en ALD par UGP, Paris et proche couronne, 2007-2010
Cancer du col de lâutĂ©rus
Cancer du sein chez la femme
Source : Clerval A, Delage M.La métropole parisienne : une mosaïque sociale de plus en plus différenciée. [en ligne] 2014 (consulté le 10 mars 2016 ) Disponible : www.metropolitiques.eu
observatoirer Ă© g i o n a l d e s a n t Ă©
ORSĂle-de-France
LâORS Ăle-de-France, dĂ©partement autonome de lâIAU Ăle-de-France, est un observatoire scientifique indĂ©pendant financĂ© par lâAgence rĂ©gionale de santĂ© et le Conseil rĂ©gional dâĂle-de-France.
Observatoire rĂ©gional de santĂ© Ăle-de-France15, rue FalguiĂšre75015 PARISwww.ors-idf.orgDirectrice de la publication : Dr. Nathalie SĂ©nĂ©cal
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ENSEIGNEMENTS
Les apports dâune analyse spatiale de lâĂ©pidĂ©miologie des cancers en Ăle-de-France
Cette Ă©tude Ă lâĂ©chelle infra-dĂ©partementale a notamment mis en Ă©vidence chez lâhomme une Ă©pidĂ©miologie des VADS avec une rĂ©partition spatiale diffĂ©rente de celle du cancer du poumon en proche couronne. Elle a mis en lumiĂšre une gĂ©o-Ă©pidĂ©miologie du cancer du poumon trĂšs diffĂ©rente entre hommes et femmes qui peut provenir Ă la fois de comportements tabagiques diffĂ©renciĂ©s selon le genre et dâexpositions professionnelles plus frĂ©quentes Ă des cancĂ©rogĂšnes pulmonaires chez les hommes.
Une limite de la méthode
Lâapproche au plus fin possible du dĂ©coupage gĂ©ographique aboutit inĂ©vitablement Ă des problĂšmes de puissance statistique : dans certaines zones peu peuplĂ©es, le nombre de cas survenant est trop faible pour que lâon puisse observer des diffĂ©rences statistiquement significatives par rapport Ă la valeur rĂ©gionale mĂȘme sur une pĂ©riode de 4 ans.
A lâinverse, lorsque certaines zones sont en excĂšs statistiquement significatif par rapport Ă la rĂ©gion, il peut sâagir dâun artefact statistique et le rĂ©sultat doit donc ĂȘtre considĂ©rĂ© avec prudence, comme une donnĂ©e Ă confronter Ă dâautres Ă©lĂ©ments de connaissance du territoire : caractĂ©ristiques de la population, offre de soins et actions de prĂ©vention notamment. LâantĂ©rioritĂ© de lâexcĂšs observĂ© et sa persistance sur une pĂ©riode plus longue doivent Ă©galement ĂȘtre examinĂ©s.
Des approfondissements nécessaires
Pour aller plus loin dans la comprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes observĂ©s, des donnĂ©es plus prĂ©cises sur les facteurs de risque seraient trĂšs utiles, notamment sur les caractĂ©ristiques dĂ©mographiques et socio-Ă©conomiques. A titre dâexemple, il serait intĂ©ressant de rapprocher les donnĂ©es sanitaires portant sur le cancer du sein de la proportion de femmes sans enfant, de lâindice de fĂ©conditĂ© ou du taux dâactivitĂ© et celles portant sur le cancer du poumon du mĂ©tier principal exercĂ© sur la vie entiĂšre.
Enfin un prolongement intĂ©ressant de cette Ă©tude serait de rĂ©aliser dans un certain nombre de territoires contrastĂ©s des Ă©tudes qualitatives par entretiens avec lâensemble des acteurs concernĂ©s : Ă©lus, agents des collectivitĂ©s en charge des questions sociales et sanitaires, professionnels de santĂ© et usagers. Une Ă©tape prĂ©alable serait de dĂ©terminer ces territoires en croisant les indicateurs : indicateurs sanitaires dĂ©favorables (oui/non) et indicateurs sociaux dĂ©favorables (oui /non) pour obtenir des cas de figure illustratifs des diffĂ©rentes configurations possibles. Ce type dâĂ©tude permettrait de mieux connaĂźtre les territoires analysĂ©s et dâaller plus loin dans la comprĂ©hension des phĂ©nomĂšnes sous-jacents Ă la genĂšse dâinĂ©galitĂ©s territoriales et sociales de santĂ©.