15
Sciences & Nature Vol. 6 N°1 : 1 - 15 (2009) Article original Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes utilisées en pays Krobou (Agboville, Côte-d’Ivoire) Koffi N’GUESSAN 1 *, Beugré KADJA 2 , Guédé N. ZIRIHI 1 , Dossahoua TRAORÉ 1 & Laurent A-ASSI 1 1 Université de Cocody-Abidjan (Côte-d’Ivoire), UFR Biosciences, Laboratoire de Botanique. 22 BP 582 Abidjan 22. 2 Université de Cocody-Abidjan, Laboratoire de Biochimie. * Auteur pour les correspondances (E-mail : [email protected]) Reçu le 08-03-2007, accepté le 15-01-2009. Résumé Une étude ethnomédicinale réalisée chez les Krobou, une ethnie du Département d’Agboville (Côte-d’Ivoire), a montré que 27 tradithérapeutes utilisent 18 espèces de la flore ivoirienne, pour combattre différentes pathologies. Diverses parties de la plante (écorces de racine et de tige, feuilles, fruits, graines et tubercules) sont utilisées pour la préparation des recettes médicamenteuses. Ces recettes, monospécifiques en général, nécessitent divers modes de préparation (décoction, expression, infusion, macération, pétrissage, pilage, pulvérisation, ramollissement, torréfaction et trituration). On note divers modes d’administration des médicaments : ablution, application locale, badigeonnage, bain de vapeur, boisson, instillations buccales, nasales, vaginales et purges. Les tests tri phytochimiques réalisés sur 3 extraits (éthérique, méthanolique et aqueux) ont révélé que les différentes drogues renferment des stérols, polyterpènes, polyphénols, flavonoïdes, tanins catéchiques, alcaloïdes et des saponosides, qui leur confèrent les propriétés thérapeutiques diverses. Mots clefs: Agboville, Composés chimiques, Côte-d’Ivoire, Ethnomédecine, Krobou, Phytochimie. Abstract Phytochemical screening of some ivorian medicinal plants used by the Krobou people (Agboville, Côte-d’Ivoire) An ethnomedicinal study carried out at Krobou, an ethnic group in the Department of Agboville (Côte-d’Ivoire) showed that 27 traditional doctors use 18 ivorian plants species to cure people to different pathologies. Various parts of the plant (barks of root and stem, sheets, fruits, seeds and tubers) are used to prepare the medicamentous receipts. These receipts which are generally monospecific, require different preparation modes (decoction, expression, infusion, soaking, kneading, pounding, crushing, softening, rousting and trituration). We note several administration modes of those medicines : washing, application on the skin, painting, steam bath, drinking, oral, nasal, vaginal instillations and purges. The tri phytochemical tests of three extracts (etheric, methanolic and aqueous) revealed that the different drugs contain sterols, polyterpenes, polyphenols, flavonoids, tannins, alkaloids and saponosides which give these medicines several healing properties. Keywords: Agboville, chemical Components, Côte-d’Ivoire, Ethnomedicine, Krobou, Phytochemistry

Screening Phytochimique

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

1

Sciences & Nature Vol. 6 N°1 : 1 - 15 (2009)

Article original

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennesutilisées en pays Krobou (Agboville, Côte-d’Ivoire)

Koffi N’GUESSAN 1 *, Beugré KADJA 2, Guédé N. ZIRIHI 1, Dossahoua TRAORÉ 1 & Laurent AKÉ-ASSI 1

1 Université de Cocody-Abidjan (Côte-d’Ivoire), UFR Biosciences, Laboratoire de  Botanique. 22 BP 582 Abidjan 22. 2 Université de Cocody-Abidjan, Laboratoire de Biochimie.

*Auteur pour les correspondances (E-mail : [email protected])

Reçu le 08-03-2007, accepté le 15-01-2009.

Résumé

Une étude ethnomédicinale réalisée chez les Krobou, une ethnie du Département d’Agboville (Côte-d’Ivoire), a montréque 27 tradithérapeutes utilisent 18 espèces de la flore ivoirienne, pour combattre différentes pathologies. Diversesparties de la plante (écorces de racine et de tige, feuilles, fruits, graines et tubercules) sont utilisées pour la préparationdes recettes médicamenteuses. Ces recettes, monospécifiques en général, nécessitent divers modes de préparation(décoction, expression, infusion, macération, pétrissage, pilage, pulvérisation, ramollissement, torréfaction et trituration).On note divers modes d’administration des médicaments : ablution, application locale, badigeonnage, bain de vapeur,boisson, instillations buccales, nasales, vaginales et purges. Les tests tri phytochimiques réalisés sur 3 extraits(éthérique, méthanolique et aqueux) ont révélé que les différentes drogues renferment des stérols, polyterpènes,polyphénols, flavonoïdes, tanins catéchiques, alcaloïdes et des saponosides, qui leur confèrent les propriétésthérapeutiques diverses.

Mots clefs: Agboville, Composés chimiques, Côte-d’Ivoire, Ethnomédecine, Krobou, Phytochimie.

Abstract

Phytochemical screening of some ivorian medicinal plants used by the Krobou people(Agboville, Côte-d’Ivoire)

An ethnomedicinal study carried out at Krobou, an ethnic group in the Department of Agboville (Côte-d’Ivoire) showedthat 27 traditional doctors use 18 ivorian plants species to cure people to different pathologies. Various parts of theplant (barks of root and stem, sheets, fruits, seeds and tubers) are used to prepare the medicamentous receipts.These receipts which are generally monospecific, require different preparation modes (decoction, expression,infusion, soaking, kneading, pounding, crushing, softening, rousting and trituration). We note several administrationmodes of those medicines : washing, application on the skin, painting, steam bath, drinking, oral, nasal, vaginalinstillations and purges. The tri phytochemical tests of three extracts (etheric, methanolic and aqueous) revealedthat the different drugs contain sterols, polyterpenes, polyphenols, flavonoids, tannins, alkaloids and saponosideswhich give these medicines several healing properties.

Keywords: Agboville, chemical Components, Côte-d’Ivoire, Ethnomedicine, Krobou, Phytochemistry

Page 2: Screening Phytochimique

N’GUESSAN Koffi et al.

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

2

1. Introduction

L’utilisation des plantes, à des fins thérapeutiques,est rapportée dans les littératures antiques arabe,chinoise, égyptienne, hindou, grecque, romaine(Anonyme, 1974). En Afrique, le pouvoirthérapeutique des plantes était connu par nosancêtres et nos parents de façon empirique(Nacoulma, 1996). Ainsi on ignorait tout de lacomposition chimique des médicaments utiliséstous les jours par de nombreuses populations,pour les soins de santé. Pour parvenir à uneamélioration de cette médecine africaine, plusieursinvestigations phytochimiques ont été faites, afind’apporter une justification scientifique quant àl’utilisation traditionnelle des plantes médicinales.Guédé-Guina (1975) in Zirihi (2006) a mené uneétude qui a débouché sur la découverte de lamansonine, un principe bioactif, extrait deMansonia altissima (A. Chev.) A. Chev. var.altissima. En plus de l’aspect inventaire botanique,Neuwinger (1996) a consacré une partie de sestravaux à l’étude chimique et toxicologique de 305espèces de plantes, en provenance de divers paysd’Afrique. Les travaux de Nacoulma (1996) ont portésur l’inventaire et la composition chimique desdifférents organes de 391 espèces de plantesissues du Burkina Faso. Kamanzi (2002) a réaliséd’importants travaux d’ordre pharmacologique etphytochimique sur des plantes médicinales de laCôte-d’Ivoire. Des essais biologiques ont étémenés sur 104 espèces de plantes médicinales.Une évaluation des activités antibactérienne,antifongique, antipaludique, antitrypanosome, aété faite ; la cytotoxité a été étudiée. Concernantles investigations phytochimiques, l’auteur arecherché les principes bioactifs des plantesétudiées ; cinq (05) isoflavonoïdes prénulés ontété isolés parmi lesquels la vogéline A, la vogélineB et la vogéline C, n’avaient jamais été décrites.Koné (2005)  a rapporté, dans son étude sur 135extraits bruts végétaux, en provenance de 101espèces de plantes médicinales de la région deFerkessédougou, que 49 % des plantes ont

montré une activité anthelminthique in vitro surHaemonchus contortus ; les extraits brutséthanoliques ont exercé une activité larvicide. Deuxflavones nouvelles (l’Isosakuranétine-7-sulfate etla naningénine-7-sulfate) ont été isolées deParinari excelsa Sabine (Chrysobalanaceae). Lestravaux de Zirihi et al. (2005) ont montré que l’activitéantiplamodiale de Funtumia elastica était due à unalcaloïde, l’holarrhesine. Dans une étude chezles Bété du Département d’Issia, Zirihi (2006) atesté l’activité antiplasmodiale de 39 espèces deplantes. Des études bio-guidées réalisées sur lesextraits éthanoliques de Rauvolfia vomitoria ontpermis d’isoler un alcaloïde dénommérauvomitine. A travers des travaux à caractèrephytochimique, Zirihi et al. (2007) ont indiqué queZanthoxylum gilletii exerce son activitéantipaludique grâce à un alcaloïde, ladihydronitidine.

Notre objectif est de faire une étude triphytochimique de 3 extraits (éthérique,méthanolique et aqueux), en provenance deplusieurs drogues. Il s’agira de caractériser lesgroupes chimiques qui permettront d’expliquer leseffets thérapeutiques des plantes testées.

2. Matériel et méthodes

2.1. Présentation du milieu d’étude

Nous avons mené nos investigations ethnomé-dicinales dans 3 villages du Départementd’Agboville : Aboudé-Kouassikro, Aboudé-Mandéké et Oress-Krobou (Figs. 1 et 2). Situés àenviron 120 km d’Abidjan, ces villages font partie duSud de la Côte-d’Ivoire, caractérisé par une forêtdense humide semi-décidue actuellementdégradée (N’Guessan, 1995). La populationautochtone est composée de Krobou, une ethniede 18.000 âmes. Il existe une petite communautéd’allochtones en provenance de plusieurs régionsde la Côte-d’Ivoire et d’allogènes originaires de lasous région Ouest africaine.

Page 3: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

3

Figure 1: Situation géographique du Département d’Agboville, en Côte-d’Ivoire (CEDA, 2001, modifiée par N’Guessan)

LEGENDE

Département d’Agboville

Echelle : 1 / 3.500.000

Figure 2: Situation du milieu d’étude dans le Département d’Agboville, BNETD (2004), Modifiée par N’Guessan

Dép

arte

men

t de

Tia

ssal

é

Dép

arte

men

t d’A

dzop

é

Dép

arte

men

t de

d’A

lépé

Département de Dabou

Département de Bongouanou

Département de

Sikensi

District d’Abidjan

Echelle : 1 / 350.000

Milieu d’étude

LEGENDE

Page 4: Screening Phytochimique

N’GUESSAN Koffi et al.

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

4

2.2. Matériel

2.2.1. Matériel technique

Pour l ’étude ethnomédicinale, un matérielclassique a permis d’avoir accès aux plantes etde faire des prélèvements d’échantillons. Enrapport avec le screning phytochimique, nousavons utilisé une étuve à 33° C, pour sécher leséchantillons devenus humides, avant leurpulvérisation grâce à une broyeuse électrique.Nous avons employé une balance électrique pourles différentes pesées, un bain-marie à 37° C.Un bain de sable a servi à faire évaporer lesextraits dans des capsules en porcelaine. Nousdisposions d’une chauffe eau. Ce matérielcomportait également des spatules, pour leprélèvement des poudres de drogue, du cotonhydrophile utilisé comme filtre, une hotte deprotection contre les poudres éjectées lors de lapulvérisation des drogues, une baguette detrituration et des pinces.

2.2.2. Matériel végétal

L’étude tri phytochimique a nécessité un matérielreprésenté par diverses drogues (écorces deracine et de tige, feuilles, fruits, graines ettubercules) qui ont été pulvérisées et utiliséespour la préparation des extraits éthérique,méthanolique et aqueux.

2.2.3. Solvants

Les extraits éthérique, méthanolique et aqueuxont été obtenus par extractions successives avecdes solvants, en fonction de l’ordre croissant deleur polarité. Dans cet ordre, nous avons employél’éther de pétrole, le méthanol et l’eau distillée.Les tests de détection des groupes composésont porté sur ces 3 types d’extraits bruts.

2.2.4. Réactifs

Le screening phytochimique a nécessité diversréactifs. La recherche des tanins catéchiques aété possible grâce au réactif de Stiasny et àl’acétate de sodium. Pour la caractérisation destanins galliques, nous avons employé le réactifde Stiasny, l’acétate de sodium et du chlorureferrique. L’anhydride acétique et l’acide sulfuriqueconcentré ont été nécessaires à la recherche desstérols et polyterpènes. L’alcool chlorhydriquedilué 2 fois, les copeaux de magnésium et l’alcool

isoamylique ont été utilisés pour rechercher lesflavonoïdes. La solution alcoolique de chlorureferrique à 2 % a permis la caractérisation despolyphénols. Le réactif de Bornstraëgen, lechloroforme, l’ammoniaque dilué 2 fois et l’acidechlorhydrique ont permis de rechercher lessubstances quinoniques. Nous avonscaractérisé les alcaloïdes à partir de l’alcool à60°, du réactif de Burchard (réactif iodo-ioduré)et du réactif de Dragendorff (réactif à l’iodo-bismuthate de potassium).

2.3. Méthodes

L’enquête ethnomédicinale a été réaliséeauprès de 27 tradithérapeutes (11 hommes et16 femmes) parmi les autochtones. L’approcheuti lisée est l’entretien semi-direct. Leséchantillons récoltés ont été identifiés au CentreNational de Floristique (C. N. F.).

Les différentes drogues ont été récoltées puisnettoyées et séchées à l’air libre pendant deuxsemaines. Elles ont été pulvérisées à l’aide d’unbroyeur électrique ; pour chaque drogue, nousavons retenu 200 g de poudre fine. Pour menerl’étude tri phytochimique, nous avons réalisé, surchaque poudre, 3 extractions, selon le protocolemis au point par Nemlin et Brunel (1995). Lesextraits bruts ont été obtenus par extractionssuccessives, avec des solvants de polaritéscroissantes. Dans cet ordre, nous avons utilisél’éther de pétrole, le méthanol et l’eau. Pourl’extraction à l’éther de pétrole, nous avonsdissout 20 g de poudre obtenue de chaquedrogue dans 60 ml d’éther de pétrole.L’ensemble a été homogénéisé par agitationmanuelle pendant 10 min. La mixture a étéensuite filtrée. Le filtrat obtenu a été nommé filtratéthéré 1. Sur les marcs résiduels, nous avonsajouté 60 ml d’éther de pétrole ; après 10 mind’agitation puis filtration, nous avons obtenu lefiltrat éthéré 2. La même opération a permisd’obtenir le filtrat éthéré 3. Ces 3 filtrats ont étéregroupés et concentrés à 25 ml sur un bain desable. Cette série d’opérations a conduit à unesolution concentrée que nous avons appeléeextrait éthérique. Après épuisement à l’éther depétrole, le marc résiduel a été séché. La poudreobtenue a été récupérée dans 60 ml deméthanol. Dix (10) min d’homogénéisation paragitation manuelle ont permis d’obtenir le filtratméthanolique 1. La même opération a été

Page 5: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

5

reprise et elle a donné le filtrat méthanolique 2.Les 2 filtrats méthanoliques réunis ont été filtréset concentrés à 25 ml, au bain de sable, pourdonner l’extrait méthanolique. Pour préparerl’extrait aqueux, nous avons infusé 5g de la poudresèche de chaque drogue dans 50 ml d’eaudistillée, pendant 15 min. L’infusé a été filtré pourproduire l’extrait aqueux.

Nous avons caractérisé les différents groupeschimiques en nous référant aux techniquesdécrites dans les travaux de Ronchetti et Russo(1971), Hegnauer (1973), Wagner (1983), Békroet al. (2007).

Les stérols et les polyterpènes ont été recherchéspar la réaction de Liebermann. Cinq (5) ml dechacun des trois extraits ont été évaporés surbain de sable. Le résidu est dissout à chaud dans1 ml d’anhydride acétique ; nous avons ajouté0,5 ml d’acide sulfurique concentré au triturât.L’apparition, à l’interphase, d’un anneau pourpreou violet, virant au bleu puis au vert, a indiquéune réaction positive.

La réaction au chlorure ferrique (FeCl3) a permis

de caractériser les polyphénols. A 2 ml de chaqueextrait (éthérique, méthanolique et aqueux), nousavons ajouté une goutte de solution alcooliquede chlorure ferrique à 2%. L’apparition d’unecoloration bleu-noirâtre ou verte plus ou moinsfoncée fut le signe de la présence de polyphénols.

Les flavonoïdes ont été recherchés par laréaction à la cyanidine. Deux (2) ml de chaqueextrait ont été évaporés et le résidu a été reprisdans 5 ml d’alcool chlorhydrique dilué 2 fois. Enajoutant 2 à 3 copeaux de magnésium, il y a undégagement de chaleur puis une coloration rose-orangé ou violacée. L’addition de 3 gouttesd’alcool isoamylique a intensifié cette colorationqui a confirmé la présence de flavonoïdes.

La recherche des tanins catéchiques s’estréalisée à partir du réactif de Stiasny. Cinq (5) mlde chaque extrait ont été évaporés à sec. Aprèsajout de 15 ml du réactif de Stiasny au résidu, lemélange a été maintenu au bain-marie à 80°Cpendant 30 min. L’observation d’un précipité engros flocons a caractérisé les tanins catéchiques.Pour les tanins galliques, nous avons filtré la

solution précédente. Le filtrat est recueilli etsaturé d’acétate de sodium. L’addition de 3gouttes de FeCl

3 provoquerait l’apparition d’une

coloration bleu-noir intense, signe de la présencede tanins galliques.

Les substances quinoniques ont été recher-chées à partir du réactif de Bornstraëgen. Deux(2) ml de chacun des 3 extraits ont été évaporésà sec. Le résidu est trituré dans 5 ml d’acidechlorhydrique au 1/5. Le triturât est versé dansun tube à essais. Le triturât est porté ensuite aubain-marie pendant 30 min. Après refroidis-sement, il est extrait par 20 ml de chloroforme.L’ammoniaque dilué 2 fois (0,5 ml) a été ajouté àla solution chloroformique. Une coloration rougeou violette constituait le signe de la présence dequinones.

Les alcaloïdes ont été caractérisés à partir desréactifs de Burchard (réactif iodo-ioduré) et deDragendorff (réactif à l’iodo-bismuthate depotassium). Six (6) ml de chaque solution ont étéévaporés à sec. Le résidu est repris par 6 mld’alcool à 60°. L’addition de 2 gouttes du réactif deDragendorff  sur la solution alcoolique provoquaitun précipité ou une coloration orangée. L’ajout de2 gouttes du réactif de Burchard sur la solutionalcoolique provoquait un précipité de colorationbrun-rougeâtre et indiquait une réaction positive.

Pour rechercher les saponosides, nous avonsversé, dans un tube à essais, 10 ml de l’extraittotal aqueux. Le tube était agité pendant 15 s puislaissé au repos durant 15 min. Une hauteur demousse persistante, supérieure à 1 cm indiquaitla présence de saponosides.

3. Résultats et discussion

3.1. Étude ethnomédicinale

3.1.1. Plantes recensées et leurs indicationsthérapeutiques

Les résultats concernant les plantes recenséeset leurs indications thérapeutiques sontconsignés dans le tableau 1.

Page 6: Screening Phytochimique

N’GUESSAN Koffi et al.

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

6

Plantes

Affections, Symptômes, Effets thérapeutiques et

phénomènes morbides P

artie

util

isée

Mod

es d

e pr

épar

atio

n

For

mes

m

édic

amen

teus

es

Mod

es

d’ad

min

istr

atio

n

Aframomum melegueta

MétrorragieFeGe

Torréfaction, Pulv + eau

Poudre Purge

Accouchement facile

Fe Expression Extrait Instil nasales

Migraine Fe Pilage + eau Pâte Instil nasales

Ageratum conyzoides

Paludisme Fe Décoction Décocté AblutionAsthme Fe Infusion Infusé Boisson

Choléra FePétrissage +eauDécoction

PâteDécocté

PurgeBoisson

Hémorragie après délivrance

FeTC

TriturationRâpage

ExtraitExtrait

Instillations vaginales

Paludisme Fe Décoction Décocté Boisson

Boerhvia diffusa

Zona Fe Trituration +eau Pâte Badig, PurgeRhumatisme Fr Pétrissage Pâte FrictionCapsicum

frutescens Stimulant laxatif Fr Pétrissage + eau Pâte PurgeDiabète Fe Décoction Décocté BoissonDiarrhée Fe Pétrissage + eau Pâte Purge

Chromolaena odorata

Paludisme Fe Décoction Décocté BoissonCoffea canephora

Hypertension Fe Décoction Décocté Boisson

Accouchement facile

ET Ramollissement Extrait Instil buccalesCola nitida

Migraine ET Pétrissage + eau Pâte Instil nasalesCordia vignei Paludisme Fe Décoction Décocté Boisson

Accouchement facile

Fe Ram, exp Extrait Instil buccales

Entéralgie Fe Pge + jus citn Pâte BoissonFièvre typhoïde Fe Décoction Décocté Boisson

Ficus exasperata

Paludisme ETMacérationPétrissage + eau

MacéréPâte

BoissonPurge

Fièvre Fe Décoction Décocté BoissonGlyphaea brevis

Stérilité féminine Fe Décoction Décocté BoissonCéphalées Ge Pétrissage + eau Pâte Instil nasalesMonodora

myristica Vulnéraires Ge Pétrissage Pâte Pansement

Epistaxis Fe Ram, exp Extrait Instil nasalesHypertension Fe Décoction Décocté BoissonOcimum

gratissimumPaludisme Fe Décoction

Pétrissage + eauDécoctéPâte

Bain vapeurPurge

Fièvre Fe Décoction Décocté Boissonhypertension Fe Décoction Décocté BoissonPaullinia pinnataContraception Fe Décoction Décocté Boisson

Petersianthus macrocarpus

Choléra ET Ramollissement Extrait Purge

Tableau 1: Plantes et indications thérapeutiques

Signification des abréviations et sigles : Alc: Alcoolique ; Badig: Badigeonnage ; Citn: Citron; ER: Ecorce de racine ; ET: Ecorce de tige ;

Exp : Expression ; Fe : Feuille ; Fr : Fruit ; Ge : Graine ; Instil : Instillations ; KTK : Koutoukou ; Mcré : Macéré ; Pge : Pétrissage ; Pulv:

Pulvérisation; Ram : ramollissement ; RF : Rameau feuillé ; TC : tubercule caulinaire; Tritn: Trituration.

Page 7: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

7

3.1.2. Caractéristiques ethnomédicinales

3.1.2.1. Parties de la plante utilisées commedrogues

Diverses parties de la plante (écorces de racineet de tige, feuilles, fruits, graines, rameaux feuilléset tubercules) sont utilisées pour les préparationsmédicamenteuses. Les feuilles (63,52 %) sontmajoritairement sollicitées. Ce résultat estidentique à celui de Zirihi (1991) qui a montréque les feuilles étaient majoritairementemployées dans 64,49 % des cas, chez les Bétéd’Issia (Côte-d’Ivoire). Il est proche de celui établipar Adjanohoun et Aké Assi (1979) qui ont indiquéque les feuilles étaient sollicitées, majori-tairement, dans 59,10 % des cas. Vangah (1986)a mené son étude sur les plantes médicinales,dans la région littorale de la Côte-d’Ivoire. Elle amontré que les ethnies akans de cette régionemploient majoritairement les feuilles (50,90%).Le prélèvement intense des feuilles ne présentepas de danger pour la plante. Selon Poffenbergeret al. (1992) cité par Ouattara (2006), leprélèvement de 50 % des feuilles d’un arbren’affecte pas de façon significative sa survie.

3.1.2.2. Modes de préparation des médicaments

Nous distinguons divers modes de préparationsmédicamenteuses (décoction, expression,infusion, macération, pétrissage, pilage,pulvérisation, ramollissement, râpage, torréfactionet trituration). La décoction est le mode depréparation le plus sollicité (42,30 %). Ce résultatest proche de celui établi par Adjanohoun et AkéAssi (1979) qui indiquent que la décoction estmajoritairement utilisée dans 32,94 % des cas.

3.1.2.3. Modes d’administration desmédicaments

On note divers modes d’administration desmédicaments : ablution, badigeonnage, bain devapeur, boisson, frictions, instillations buccales,instillations nasales, instillations vaginales,pansement et purge. La boisson (48,97 %) estmajoritairement sollicitée. Ce résultat est prochede celui établi par Ouattara (2006), Adjanohounet Aké Assi (1979) qui ont indiqué dans leur étudeque le mode d’administration le plus sollicité estla boisson qui intervient, respectivement dans32,35 et 27,06 % des cas.

Plantes

Affections, Symptômes, Effets thérapeutiques et

phénomènes morbides P

artie

util

isée

Mod

es d

e pr

épar

atio

n

For

mes

m

édic

amen

teus

es

Mod

es

d’ad

min

istr

atio

n

Accouchement Facile

RF Pétrissage +eau Pâte Purge

Fièvre RF Décoction Décocté BoissonHypertension RF Décoction Décocté BoissonPaludisme RF Décoction Décocté Boisson

Phyllanthus amarus

Ulcères gastriques RF Tritn + KTK Mcré alc BoissonAccouchement facile

Fe Ram, exp Extrait Instil buccales

EpilepsieFeER

Décoction DécoctéBain vapeur Boisson

Oedèmes des pieds ET Pétrissage + eau Pâte Purge

Rauvolfia vomitoria

Paludisme Fe Décoction Décocté BoissonSterculia tragacantha

Asthme Fe Décoction Décocté Boisson

Trema orientalis Hypertension Fe Décoction Décocté Boisson

Tableau 1 (suite et fin) : Plantes et indications thérapeutiques

Page 8: Screening Phytochimique

N’GUESSAN Koffi et al.

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

8

3.1.2.4. Affections traitées

Le paludisme a été le plus souvent cité, parmiles 24 affections traitées (7 fois sur 40), ce quireprésente 17,50 % des cas. Ce résultats’accorde avec celui de Ouattara (2006) etVangah (1986) qui indiquent que le paludismereprésente, respectivement, 17,78 % et 18,60 %des pathologies traitées. Nos résultats ainsique ceux de Ouattara (2006) et Vangah (1986)traduisent le profil sanitaire de la Côte-d’Ivoire.Le paludisme constitue, en effet, la première

cause des consultations générales (P.N.L.P.,2005).

3.2. Étude tri phytochimique

3.2.1. Tests de détection des groupes chimi-ques responsables des effets thérapeutiques

Les tests de caractérisation tri phytochimique,réalisés sur les trois fractions de substancesnaturelles, ont donné les résultats que nousprésentons dans le tableau 2.

Tableau 2 : Screening phytochimique de 18 échantillons de plantes

Signification des symboles : + : Présence ; + + : Abondamment présent ; - : Absence

Groupes chimiquesSubstances naturelles

Tanins Alcaloïdes

Plantes

Org

anes

Extraits

Sté

rols

et p

olyt

erpè

nes

Pol

yphé

nols

Fla

vono

ïdes

Gal

lique

s

Cat

échi

ques

Qui

none

s

Bur

char

d

Dra

gend

orff

Sap

onos

ides

Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + - - - - - + + -Aframomum melegueta GeAqueux + - + - - - ++ ++ -Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + + + - - - + + -Ageratum conyzoides FeAqueux + + + - - - + + +Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + - - - - - + + -Boerhavia diffusa FeAqueux - + + - - - + + +Éthérique + - + - - - + + -Méthanolique + + + - - - ++ ++ -Capsicum frutescens FrAqueux + + + - - - ++ ++ -Éthérique - - + - - - + + -Méthanolique - + + - - - + + -Chromolaena odorata FeAqueux + + + - + - + + +Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + - - - - - + + -Coffea canephora FeAqueux + + + - - - + + +Éthérique + - + - - - - - -Méthanolique + + + - - - - - -Cola nitida ETAqueux + + + - - - - - +Éthérique - - - - - - + + -Méthanolique + + - - - - + + -Cordia vignei FeAqueux + + + - - - + + +

Page 9: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

9

D’un test à l’autre, nous notons l’absence dequinones, dans les 3 extraits et pour tous leséchantillons. C’est aussi le cas des taninsgalliques. Les alcaloïdes sont présents dans tousles extraits et chez tous les échantillons, saufchez Cola nitida (Sterculiaceae). La réaction deLiebermann est positive dans toutes les drogues

testées, ce qui indique que toutes les substancesvégétales considérées renferment des stérolset des polyterpènes. S’agissant des autresmétabolites secondaires (polyphénols,flavonoïdes, tanins catéchiques, saponosides),les résultats varient d’un extrait à l’autre et d’unéchantillon à l’autre.

Tableau 2 (suite et fin) : Screening phytochimique de 18 échantillons de plantes

Groupes chimiquesSubstances naturelles

Tanins Alcaloïdes

Plantes

Org

anes

Extraits

Sté

rols

et p

olyt

erpè

nes

Pol

yphé

nols

Fla

vono

ïdes

Gal

lique

s

Cat

échi

ques

Qui

none

s

Bur

char

d

Dra

gend

orff

Sap

onos

ides

Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + - - - - - + + -Ficus exasperata FeAqueux + + + - - - + + -Éthérique + - - - - - - - -Méthanolique + - - - - - + + -Glyphaea brevis Fe

Aqueux + - + - - - + + -Éthérique + - - - - - - - -Méthanolique + - + - - - + + -Monodora myristica Ge

Aqueux + -++

- - - ++ ++ -

Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + + - - - - + + -Ocimum gratissimum Fe

Aqueux + + + - + - ++ ++ -Éthérique + - + - - - + + -Méthanolique + + + - - - + + -Paullinia pinnata Fe

Aqueux + + + - + - + + +Éthérique + + + - - - + + -Méthanolique + + + - - - + + -

Petersianthus macrocarpus

ET

Aqueux - + + - + - + + +Éthérique + - + - - - + + -Méthanolique + + + - - - + + -Phyllanthus amarus Fe

Aqueux - + + - + - + + -Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + - - - - - + + -Rauvolfia vomitoria Fe

Aqueux + - - - - - + + +Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + + + - - - + + -Sterculia tragacantha Fe

Aqueux + + + - - - + + +Éthérique + - - - - - + + -Méthanolique + + + - - - + + -Trema orientalis Fe

Aqueux + + + - + - + + -

Page 10: Screening Phytochimique

N’GUESSAN Koffi et al.

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

10

3.2.2. Bases tri phytochimiques de l’utilisa-tion thérapeutique de 18 espèces de plantes

Aframomum melegueta K. Schum.(Zingiberaceae)

Les graines contiennent des stérols,polyterpènes, flavonoïdes et des alcaloïdes.L’effet antimétrorragique des graines serait le faitdes flavonoïdes. Cet effet thérapeutique estrapporté par Nacoulma (1996) qui a signalé queles flavonoïdes réduiraient les hémorragies. Lesstérols, les polyterpènes et les alcaloïdespermettent d’expliquer des utilisationsthérapeutiques traditionnelles signalées pard’autres auteurs mais non révélées par lesrésultats de cette enquête. Nacoulma (1996)indique que les graines de la plante sontutilisées contre les maux de ventre du fait desalcaloïdes tropaniques, réputés contre lesspasmes gastro-intestinaux. Les alcaloïdespyrrolizidiniques exercent un effet ocytocique etsont donc utiles pour faciliter les accouchements.Les stérols et les polyterpènes expliqueraientl’effet vulnéraire signalé par Adjanohoun et AkéAssi (1979).

Ageratum conyzoides L. (Asteraceae)

Les feuilles contiennent stérols, polyterpènes,polyphénols, f lavonoïdes, alcaloïdes etsaponosides. Kerharo et Adam (1974) n’ont misen évidence que des phénols et alcaloïdes; lestravaux de Bouquet et Debray (1974) révèlent destests négatifs quant aux saponosides,flavonoïdes, stérols et polyterpènes, contraire-ment à ce que nous avons mis en évidence. L’effetocytocique des feuilles de la plante serait le faitdes flavonoïdes de type flavanones ainsi que desalcaloïdes indoliques. L’effet contre la migraineserait le fait des alcaloïdes, probablement de typeergotamine (Frantisek et al., 1973). Lesflavonoïdes réduiraient les hémorragies, ce quiexplique l’emploi de la plante, contre lesmétrorragies. L’action antipaludique de la planteserait le fait des alcaloïdes. Les stérols, lespolyterpènes, les polyphénols, et lessaponosides exercent divers effets thérapeu-tiques que nos enquêtes ne révèlent pas maisqui sont signalés dans d’autres travaux.Nacoulma (1996) indique l’effet cicatrisant desfeuilles, par le fait des saponosides. SelonBouquet et Debray (1974), les feuilles sont

utilisées pour calmer les saignements utérins,du fait des polyphénols de types coumarines quiagissent contre les hémorragies viscérales.Cette même drogue est employée commeanthelminthique (Kamanzi, 2002), par le fait despolyterpènes.

Boerhavia diffusa L. (Nyctaginaceae)

Les feuilles contiennent stérols, polyterpènes,polyphénols, f lavonoïdes, alcaloïdes etsaponosides. L’effet anti-asthmatique serait lefait des saponosides ainsi que des stérols etdes alcaloïdes (tropaniques) ; responsables dela vasodilatation, les alcaloïdes tropaniques freineraient les sécrétions alvéolaires etcalmeraient les crises d’asthme. Les stérols etpolyterpènes ont des propriétés bactéricides, cequi serait en faveur de l’emploi de la plante, contrele choléra et le zona. Les polyphénols de typescoumarines sont utiles pour arrêter leshémorragies après délivrance. L’effetantipaludique serait le fait des alcaloïdesindoliques. Kerharo et Adam (1974) montrent queles feuilles de la plante sont employées contreles oedèmes et les maladies oculaires. Ceseffets thérapeutiques sont dus à un alcaloïdeamer dénommé punarnavine ; la punarnavine,réputée pour traiter les maladies oculaires,provoque aussi une augmentation marquée etpersistante de la pression sanguine avec uneforte diurèse, par action sur l’épithélium rénal ;elle est donc indiquée contre les oedèmes. Lesinvestigations que nous avons menées n’ont pasrévélé l’action de la plante contre les oedèmesainsi que les maladies oculaires.

Capsicum frutescens L. (Solanaceae)

Les fruits renferment stérols, polyterpènes,polyphénols, f lavonoïdes et alcaloïdes.Condiment essentiel dans la cuisine de toutel’Afrique intertropicale, le petit piment agitcomme un stimulant laxatif. Il renferme lavitamine B

2 qui a une action favorable sur les

muqueuses et l’équilibre intestinal (Nacoulma,1996). L’effet laxatif et anti-rhumatismal est dû àun alcaloïde, la capsaïne qui accroît lepéristaltisme intestinal et agit sur les récepteurspériphériques. Efficace contre le météorismeabdominal, le petit piment favorise l’expulsiondes gaz et la stimulation de la circulationsanguine, en cas de rhumatisme (Asekun et al.,2004).

Page 11: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

11

Chromolaena odorata (L.) King et H. Robins(Asteraceae)

Dans les feuilles, nous avons détecté diverscomposés : stérols, polyterpènes, polyphénols,flavonoïdes, alcaloïdes, tanins catéchiques etsaponosides. L’effet antidiabétique serait le faitdes alcaloïdes (indolizidiniques ou pyrroli-diniques). On a mis en évidence, dans les feuillesde Chromolaena odorata, un glucide complexe,l’inuline, polymère de fructose, qui exerce un effethypoglycémiant, ce qui est en faveur de sonemploi traditionnel, dans le traitement du diabète(A.C.C.T., 1989). Les polyphénols mis en évidenceexercent un effet antidiarrhéique. Selon A.C.C.T.(1989), les feuilles de Chromolaena odoratacontiennent des huiles essentielles qui exercentune activité contre Staphylococcus aureus etEscherichia coli, ce qui serait en faveur de sonusage empirique, contre les diarrhées, d’originebactérienne. Les feuilles de la plante contiennentdes alcaloïdes (indoliques) qui ont des propriétésantipaludiques. L’effet antipaludique a étésignalé par Zirihi (2006). Selon l’auteur, lesfeuilles de Chromolaena odorata sont riches enpolysaccharides et en glyco-protéines ; cescomposés chimiques exercent une activitéimmunostimulante, en favorisant la productiond’anticorps, mais surtout en renforçant l’activitédes Lymphocytes T qui possèdent un indice destimulation élevé. La stimulation du systèmeimmunitaire permet de réorganiser et derenforcer les défenses naturelles del’organisme, ce qui permet à l’individu de résisterà l’agression du parasite.

Coffea canephora Pierre ex Froehner(Rubiaceae)

Les feuilles sont constituées des composéssuivants : stérols, polyterpènes, polyphénols,flavonoïdes, alcaloïdes et saponosides. Chez lecaféier, l’effet hypotenseur serait le fait desflavonoïdes ou des polyphénols, probablementdes coumarines.

Cola nitida (Vent.) Schott et Endl. (Sterculiaceae)

Les tests tri phytochimiques effectués sur lesécorces de tige ont mis en évidence lescomposés suivants : stérols, polyterpènes,polyphénols, flavonoïdes et saponosides. Sur leplan tri phytochimique, nos résultats diffèrent deceux obtenus par Bouquet et Debray (1974), cardans leurs travaux, les tests de caractérisation

des stérols, polyterpènes, polyphénols,flavonoïdes et saponosides se sont tous révélésnégatifs. La facilitation de l’accouchement seraitle fait des flavonoïdes (flavonones) qui exercentun effet ocytocique.

Cordia vignei Hutch. et Dalz. (Boraginaceae)

Les tests tri phytochimiques effectués sur lesfeuilles ont mis en évidence les composéssuivants : stérols, polyterpènes, polyphénols,flavonoïdes, alcaloïdes et saponosides. Ce sontles alcaloïdes probablement de types indoliquesqui exercent un effet antipaludique.

Ficus exasperata Vahl (Moraceae)

Les feuilles contiennent des stérols,polyterpènes, polyphénols, flavonoïdes et desalcaloïdes. Ce résultat diffère de celui de Bouquetet Debray (1974) où tous les tests sont négatifs.Ce sont les alcaloïdes indoliques qui exercentl’effet ocytocique. Les feuilles de la plante sontutilisées contre les maux de ventre du fait desalcaloïdes tropaniques, réputés contre lesspasmes gastro-intestinaux. L’effet anti-paludique serait dû aux alcaloïdes indoliques detype hermane. Kerharo et Bouquet (1950) ontmontré dans leur étude que les feuilles de laplante exercent une action hémorroïdaire, du faitdes flavonoïdes de types flavonols. Nos enquêtesethnomédicinales n’ont pas révélé cet usagethérapeutique.

Glyphaea brevis (Spreng.) Monachino (Tiliaceae)

Les tests tri phytochimiques effectués sur lesfeuilles ont mis en évidence les composéssuivants : stérols, polyterpènes, flavonoïdes etalcaloïdes. Ce résultat est différent de celui deBouquet et Debray (1974) ; leur étude sur lacaractérisation tri phytochimique n’a mis enévidence que des alcaloïdes. L’effet antipyrétiqueserait le fait des alcaloïdes isoquinoléiniques.Les feuilles de la plante contiennent de lavitamine E (Bouquet et Debray, 1974), vitaminede la fertilité. Cette substance active le complexehypothalamo-hypophysaire qui, par sesgonadostimulines (FSH, LH), est responsablede la production des hormones ovariennes(oestrogènes, progestérone), ayant pour organecible, l’utérus ; cette vitamine permet de luttercontre la stérilité féminine. La vitamine E estégalement indiquée dans le cas d’atrophie des

Page 12: Screening Phytochimique

N’GUESSAN Koffi et al.

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

12

ovaires ou de l’utérus. Ouattara (2006) indiqueque les feuilles de la plante servent à combattrela toux, du fait des polyphénols de typescoumarines. Nos enquêtes ethnomédicinalesn’ont pas révélé cet usage thérapeutique.

Monodora myristica (Gaertn.) Dunal(Annonaceae)

Les graines contiennent les composéssuivants : stérols, polyterpènes, flavonoïdes etalcaloïdes. Ce sont les alcaloïdes probablementde type ergotamine qui interviennent dans letraitement des maux de tête. Kouamé et al. (2004)ont montré que les graines de Monodoramyristica (Annonaceae) ont des propriétésdésinfectantes et antiseptiques dues aux huilesessentielles, notamment au p-Cymène, ce quiest en faveur de son utilisation traditionnelle,dans le traitement des blessures et plaies.

Ocimum gratissimum L. (Lamiaceae)

Les feuilles contiennent des stérols,polyterpènes, polyphénols, flavonoïdes, taninscatéchiques et des alcaloïdes. La compositionphytochimique établie dans les travaux deA.C.C.T. (1989) se présente comme suit : stérols,polyterpènes, polyphénols, flavonoïdes, taninscatéchiques, quinones, alcaloïdes etsaponosides. Nos résultats n’ont pas révélél’existence de quinones et de saponosides. Lesfeuilles de la plante sont riches en flavonoïdes,principes bioactifs qui renforcent la paroi internedes vaisseaux sanguins et favorisent ladisparition des varices ; l ’action de cesflavonoïdes sur les parois des vaisseauxsanguins aide à prévenir les troubles circulatoires; c’est pourquoi, l’on emploie, traditionnellement,les feuilles de la plante, contre l’épistaxis. L’effethémostatique peut être dû aux taninscatéchiques. L’action anti-hypertensive de laplante s’expliquerait par la présence depolyphénols, probablement de type coumarines.La plante renferme des alcaloïdes indoliques quiexercent un effet antipaludique (Bruneton, 1999).

Paullinia pinnata L. (Sapindaceae)

Les tests tri phytochimiques effectués sur lesfeuilles ont mis en évidence les composéssuivants : stérols, polyterpènes, polyphénols,flavonoïdes, tanins catéchiques, alcaloïdes etsaponosides. Cette composition diffère

légèrement de celle établie par Nacoulma (1996)qui signale l’absence de polyphénols et de taninscatéchiques. Dans les travaux de Kerharo etBouquet (1950), les alcaloïdes n’ont pas été misen évidence. Les feuilles de la plante renfermentdes polyphénols, probablement des coumarinesreconnues pour leurs effets antipyrétiques ethypotensives. Les isoflavonoïdes de Paulliniapinnata s’opposent à l’action des oestrogèneset sont cause d’infertilité, par inhibition del’ovulation, ce qui permet de comprendre l’usagetraditionnel de la plante en tant que contraceptif.Bouquet et Debray (1974) montrent que les feuillesde la plante sont employées contre les oedèmes.Cet effet thérapeutique serait dû à un alcaloïdeamer dénommé punarnavine qui provoque uneforte diurèse, par action sur l’épithélium rénal.Cette indication thérapeutique ne nous a pas étérévélée lors de nos enquêtes ethnomédicinales.

Petersianthus macrocarpus (P. Beauv.) Liben(Barringtoniaceae)

Les tests tri phytochimiques effectués sur lesécorces de tige ont mis en évidence les composéssuivants : stérols, polyterpènes, polyphénols,flavonoïdes, tanins catéchiques, alcaloïdes etsaponosides. Les écorces de tige dePetersianthus macrocarpus renferment despolyphénols (catéchols) et des tanins catéchiquesqui confèrent aux écorces des propriétésbactéricides et expliquent ainsi leur emploi commeanticholérique.

Phyllanthus amarus Schum. et Thonn.(Euphorbiaceae)

Les feuilles renferment stérols, polyterpènes,polyphénols, flavonoïdes, tanins catéchiques etalcaloïdes. Les tests de caractérisation triphytochimique se sont révélés négatifs dans lestravaux de Bouquet et debray (1974). Les feuillesde la plante, grâce aux alcaloïdes qu’ellescontiennent, contribuent au traitement des ulcèresgastriques (plaies d’estomac), en réduisant ladouleur et l’acidité. Chez Phyllanthus amarus,l’effet hypotenseur serait le fait des polyphénols,probablement des coumarines. La plantecontient des alcaloïdes probablement de typesindoliques qui exercent un effet antipaludique.

Rauvolfia vomitoria Afzel. (Apocynaceae)

Les tests tri phytochimiques effectués sur lesfeuilles ont mis en évidence les composés

Page 13: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

13

suivants : stérols, polyterpènes, alcaloïdes etsaponosides. Selon Kerharo et Adam (1974), lesfeuilles de la plante renferment des terpènes(vomifoliol), des flavonoïdes (kaempférol,astragaline) et des alcaloïdes ; cette compositionest différente de celle que nous avons obtenue.Ce sont les alcaloïdes indoliques probablementde type agroclavine qui exercent l’effet ocytocique.Le traitement des oedèmes des pieds serait lefait d’un alcaloïde, la punarnavine (Kerharo &Adam, 1974) qui provoque une augmentationmarquée et persistante de la pression sanguineavec une forte diurèse, par action sur l’épithéliumrénal. Il est reconnu que les racines de Rauvolfiavomitoria (Apocynaceae) renferment un alcaloïdede type réserpine qui possède des propriétéssédatives. Cette drogue est utilisée, pour traiterles états d’anxiété et les patients perturbésmentalement, ce qui peut souligner son emploiempirique, dans le traitement des crisesd’épilepsie.

Sterculia tragacantha Lindl. (Sterculiaceae)

Les feuilles renferment les composés suivants :stérols, polyterpènes, polyphénols, flavonoïdes,alcaloïdes et saponosides. Tous les testsréalisés par Bouquet et Debray (1974) se sontrévélés négatifs. Kerharo et Adam (1974)signalent l ’absence d’alcaloïdes et desaponosides. Les feuilles de la plante sontemployées, traditionnellement, pour combattrel’asthme ; elles renferment un hétérosidedénommé adansonine qui agit en provoquant lachute de la pression carotidienne, ce qui entraîneune accélération du rythme, conférant ainsi à laplante une activité anti-asthmatique. Ouattara(2006) a signalé que les feuilles exercent un effethypotenseur, du fait probablement desflavonoïdes (flavonols). Adjanohoun et Aké Assi(1979) indiquent que la plante est utilisée pourfaciliter les accouchements ; les flavonoïdes detype flavanones conféreraient aux feuilles despropriétés ocytociques. Ces effetsthérapeutiques (hypotenseur et ocytocique) nenous ont pas été révélés lors de nos enquêtesethnomédicinales.

Trema orientalis (L.) Blume (Ulmaceae)

Les feuilles contiennent des stérols,polyterpènes, polyphénols, flavonoïdes, taninscatéchiques et des alcaloïdes. Ce résultat diffère

de celui de Bouquet et Debray (1974) quisignalent l ’absence d’alcaloïdes. L’effethypotenseur de la plante serait le fait despolyphénols (coumarines) et des flavonoïdes(flavonones). Kerharo et Adam (1974) montrentque les feuilles exercent des effets diurétiquesdu fait des flavonoïdes et des effets vermifugesdu fait des polyterpènes ; nos enquêtes n’ont pasrévélé ces effets.

4. Conclusion

Les investigations ethnomédicinales menéeschez les Krobou, montrent que 18 espècesvégétales sont utilisées, sous différentes formesde préparations médicamenteuses, dans la luttecontre diverses pathologies (aménorrhée,asthme, céphalées, choléra, diabète, diarrhée,entéralgie, épilepsie, épistaxis, fièvre, fièvretyphoïde, hémorroïdes, hypertension artérielle,métrorragie, migraine, oedèmes, paludisme,stérilité féminine, rhumatisme, ulcère gastriqueet zona). Les effets thérapeutiques sont induitspar divers comopsés chimiques (alcaloïde,flavonoïdes, polyphénols, polyterpènes,saponosides, stérols et tanins catéchiques) quiconstituent la base scientifique de l’utilisationthérapeutique traditionnelle des plantes étudiées.Nous souhaitons étendre cette étude triphytochimique aux autres plantes de notrerépertoire afin de justifier leur utilisationthérapeutique traditionnelle.

Références citées

A.C.C.T., 1989. Vers une pharmacopée caraïbe.Edition de l’Agence de Coopération Culturelleet Technique (A.C.C.T.), 476 pp.

Adjanohoun E. J. & Aké Assi L., 1979. Contributionau recensement des plantes médicinales deCôte-d’Ivoire. Université d’Abidjan, CentreNational de Floristique (C.N.F.), 358 pp. 

Anonyme, 1974. Encyclopédie-Le Grand Médical.L’histoire de la médecine et de la chirurgie,l’avenir de la médecine, les prix Nobel. EditionService S.A., Genève (Suisse), 397 pp.

Asekun O.T. & Adeniyi B.A., 2004. Antimicrobialand cytotoxic activities of the fruit essential oilof Xylopia aethiopica from Nigeria. Fitoterapia,75 :368-370.

Page 14: Screening Phytochimique

N’GUESSAN Koffi et al.

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

14

Békro Y. A., Békro J. A. M., Boua B. B., TRA B. F. H.& Ehilé E. E., 2007. Etude ethnobotanique etscreening phytochimique de Caesalpiniabenthamiana (Baill.) Herend. et Zarucchi(Caesalpiniaceae). Rev. Sci. Nat. Vol. 4 (2) :217-225.

Bouquet A. & Debray M., 1974, Plantesmédicinales de Côte-d’Ivoire, ImprimerieLouis Jean, Paris (France), 232 pp.

Bruneton J., 1999. Pharmacognosie,Phytochimie et plantes médicinales. EditionTechnique et Documentation, 1120 pp.

Frantisek S., Stary F. & Jirasek V., 1976. Plantesmédicinales. Edition Lidis, 247 pp.

Hegnauer R., 1973. Chemotaxonomie derPflanzen, Bikhäuser Verlag, Basel, Suttgart,6, 761 pp.

Kamanzi A., 2002. Plantes médicinales de Côte-d’Ivoire : investigations phytochimiquesguidées par des essais biologiques. Thèsede Doctorat d’Etat, Université de Cocody-Abidjan, UFR Biosciences, N° d’ordre : 363/2002, 176 pp.

Kerharo J. & Bouquet A., 1950. Plantesmédicinales et toxiques de la Côte-d’IvoireHaute Volta. Vigot et Frères, Editeurs. Paris(VIè), 296 pp.

Kerharo J. & Adam J.G., 1974, La pharmacopéesénégalaise traditionnelle. Plantesmédicinales et toxiques, Vigot frères, Paris,1007 pp.

Koné M. W., 2005. Potentiel des plantesmédicinales de Côte-d’Ivoire dans le contrôledes haemonchoses chez les ovins. Thèse deDoctorat de l’Université de Cocody, UFRBiosciences, Laboratoire de Botanique, 202 pp.

Kouamé R.O., Coffi K., Guessend N., Séri Y.,Koukoua G., Dosso M., Yao T.N., FigueredoG. & Chalchat J.-C., 2004. Activitésantibactériennes des huiles Essentielles detrois plantes aromatiques de Côte-d’Ivoire.Comptes rendus de Chimie, 7 : 1081-1086.

Nacoulma-Ouédraogo O., 1996, Plantesmédicinales et pratiques médicalestraditionnelles au Burkina Faso: cas duPlateau central, Thèse de Doctorat èsSciences Naturelles, Université deOuagadougou, (Burkina-Faso), 605 pp.

Nemlin J et Brunel J. F., 1995. Fascicule de TravauxPratiques de Matière Médicale (3ème année).Université Nationale de Côte-d’Ivoire. Faculté dePharmacie. Département de Pharmacognosie.Laboratoire de Phytologie, 47 pp.

Neuwinger H. D., 1996. African Ethnobotany.Poisons and Drugs. Chemistry, Pharma-cology, Toxicology. Ed. Champman and Hall,Bundesrepublik Deutschland, 942 pp.

N’Guessan K., 1995, Contribution à l’étudeethnobotanique en pays krobou (Côte-d’Ivoire).Thèse de Doctorat de 3ème cycle,Université Nationale de Côte-d’Ivoire, F.A.S.T.d’Abidjan, N° d’ordre : 216/95, 557 pp.

Ouattara D., 2006. Contribution à l’inventaire desplantes médicinales significatives utiliséesdans la région de Divo (sud forestier de laCôte-d’Ivoire) et à la diagnose du poivrier deGuinée : Xylopia aethiopica (Dunal) A. Rich.(Annonaceae). Thèse de Doctorat de l’Universitéde Cocody-Abidjan (Côte-d’Ivoire), UFRBiosciences, Laboratoire de Botanique, 184 pp.

Ronchetti F. & Russo G., 1971. A new alkaloidfrom Rauvolfia vomitoria. Phytochemistry, Vol.10 : 1385-1388.

Vangah-Manda M. O., 1986. Contribution à laconnaissance des plantes médicinalesutilisées par les ethnies Akans de la régionlittorale de la Côte-d’Ivoire. Thèse de Doctoratde 3ème Cycle, Université Nationale de Côte-d’Ivoire, F.A.S.T. d’Abidjan, 464 pp.

Wagner H., 1983. Drogen analyse, Dünschichtchromatographische Analyse vonArzneidrogen. Springer Verlag Berl inHeidelberg New York, 522 pp.

Zirihi G. N., 1991.Contribution au recensement,à l’identification et à la connaissance dequelques espèces végétales utilisées dansla médecine traditionnelle et la pharmacopéechez les Bété du Département d’Issia, Côte-d’Ivoire. Thèse de Doctorat de 3ème Cycle,Université d’Abidjan, F.A.S.T., 150 pp.

Zirihi G. N., Grellier P., Guédé-Guina F., Bodo B.et Lengo M., 2005. Isolation, Characterisationand antiplasmodial activity of steroidalalkaloids from Funtumia elastica (Preuss)Stapf. Biorganic and Medicinal ChemistryLetters 15 : 2637-2640.

Page 15: Screening Phytochimique

Screening phytochimique de quelques plantes médicinales ivoiriennes

Sci. Nat. Vol. 6 N°1: 1 - 15 (2009)

15

Zirihi G. N., 2006. Études botanique,pharmacologique et phytochimique de quelquesplantes médicinales anti-paludiques et/ouimmunogènes utilisées chez les Bété duDépartement d’Issia, dans l’ouest de la Côte-d’Ivoire. Thèse de Doctorat d’Etat, Université deCocody-Abidjan, UFR Biosciences, 126 p.

Zirihi G. N., Datté J. Y., Kra-Adou K. M. et GrellierP., 2007. Phytochemical and pharma-cological studies of the alcoholic extract (MFA)of Fagara macrophylla (Oliv.) Engl. (Rutaceae) :the chemical structure of the active compoundinducing antipaludic activity, Journal of ChineseClinical Medicine, 2 (4) : 205-210.