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N° 1 - automne 2007 Tech Innov
Auxiliaires les bousiers
P 14
Énergie Évaluer sa consommation énergétique
P 15
Santé animale Fièvre catarrhale ovine et bovine
P 2
Arboriculture La thérapie par les plantes : essai pucerons verts sur pommier
P 6
Maraîchage Comparaison de paillages biodégradables
P 8
Pomme de terre, lutter autrement contre le mildiou
P 9
Produits laitiers Diversité microbienne des laits crus
P 10
Céréales Mouture au cylindre ou à la meule de pierre ?
P 13
Automne 07
Numéro 1
Toute l’équipe de GABLIM est très fière de vous présenter le premier numéro de Tech Innov. Cette nouvelle revue technique régionale ré-pond à une forte demande d’informations exprimée par tous les agriculteurs limou-sins sur les pratiques alterna-tives durables. Nous espérons que Tech Innov permettra de renforcer les liens et les échanges d’expériences entre les producteurs, qu’ils soient bio ou conventionnels.
Edi to
Tech Innov N° 1 - automne 2007 2
Les éleveur s des bassins allaitants subissent de plein fouet l’ex tension
de la fièvr e catarrhale ovine dont les conséquences économiques sont bien
supér ieur es aux conséquences sanitai-r es. Cette situation découle d’une
r églementation inadaptée, de mesu-r es de contr ôle ineffica ces et d’une méconnaissance de cette pathologie.
Nouvelles du frontNouvelles du frontNouvelles du frontNouvelles du front
Impossible de situer le « fr ont » de la
bataille tant il se modifie chaque jour au rythme effr éné de la disper sion
des foyer s.
Au nor d, depuis mi août 2007, nous
assistons à une pr ogr ession r apide de l'in fection du sér otype 8, depuis les
fr ontièr es nor d est vers le sud ouest de la Fr ance. Au 15 novembr e, pr ès
de 9400 cas en Fr ance et 38000 en Eur ope ; l'Ang leterr e et le Danemar k sont touchés, la Suisse, l'Autr iche et
la Suède à la suite.
Au sud, le sér otype 1 infecte depuis 6
semaines le sud de l'Espagne et du Por tugal, s'ajoutant au sér otype 4
stabilisé depuis les vagues massives de vaccination 2005-2006-2007 en
Anda lousie et Ex tr emadur e. Sér o-type 1, déclar é depuis début
novembr e au nor d de l’Espagne avec comme conséquence une par tie des Pyrénées Atlanti-
ques et des Landes en zone infectée, pour lequel un
nouvel appel d’o ffr e pour fabr iquer un vaccin vient
d’êtr e lancé. Les sér otypes 1 et 8 vont donc sans doute
se r encontr er pr ochaine-ment dans le sud-ouest de
la Fr ance.
Aucune mesur e de désin-
sectisation ou de r estriction des mouvements, mise en
œuvr e par la r églementation, ne semble effi cace pour fr einer l'ex ten-
sion du vir us véhiculé par des insectes piqueur s du genr e Culicoïdes (photo
1). Il s'agit de moucher ons vivant dans nos pays au climat tempér é, humide
et fr oid en hiver , de la famille Culi -
coïdes obs oletus , dewulfi ou autr es.
Cette épizootie r este aujour d'hui une énigme scientifique : comment un insecte autochtone, indigène, eur o-
péen a pu devenir rapidement pr opa-gateur actif d'un vir us pr ésent en
Afr ique subsahar ienne ? Il ne fait pas qu'injecter l'agent infectieux , il le
multiplie dans ses glandes salivair es.
L’année passée on avançait l’hypo-
thèse qu’un été de sécher esse et de for te chaleur était à l’or igine de l’ex -
tension accidente lle et r elative de la FCO en Eur ope du nor d. Aujour d’hui,
apr ès un été pourri, l’hypothèse ne tient plus !
Il faut distinguer les deux types de
foyer s : ceux où des animaux ont été découver ts sér opositifs sans signes
pathologiques et ceux où des animaux pr ésentent une for me plus ou moins
gr ave de la maladie. La plupar t des cas déclar és sont des conséquences
d’analyses sanguines sans pr ésence de mor bidité (pas d’animaux mala-
des).
Dans les cas de maladie avér ée, les
symptômes sont tr ès constants avec une gr avité très var iable. Une compi-lation des déclar ations de foyer s de
FCO aupr ès de l’OIE (Office Inter na-tional des Epizooties) par les 5 pays
atteints en 2006 concer ne 13 769 ovins et 86 045 bovins dans les éleva-
ges infectés. E lle fait r essortir un pour centage d’ovins malades qui va-
rie de 4 à 14 % du chepte l pr ésent et une mor talité de 4 à 36 %, en
moyenne 28 % des animaux malades. Chez les bovins, les animaux malades
sont plus r ar es, de 0,5 à 4 % avec une mortalité de 0 à 6 %, en moyenne 2 ,7
% des animaux malades. Les symptô-mes semblent plus gr aves en 2007,
mais aucune donnée officie lle n’est disponible à ce jour .
Cette maladie pr ésente dans toute l’Afr ique est une ma ladie le plus sou-
vent bénigne dont la gr avité dépen-dr a du statut immunitair e et de la santé des animaux infectés. Les r aces
afr icaines adaptées y r ésistent tr ès bien. Par contr e, les r aces eur opéen-
nes amélior ées et standar disées géné-tiquement, c’est à dir e plus pr oduc-
tr ices de viande ou de lait mais plus faibles quant à leur r ésistance immu-
nitair e y sont très sensibles.
Chez les bovins, par ticulièr ement les
for tes laitièr es, il est constaté des r ougeurs comme des br ûlur es sur les
mamelles (photo 2), de l’inflamma-tion et des r ougeur s du mufle et de la gueule avec ptyalisme (photos 3). La
fièvr e peut êtr e élevée et elle en-tr aîne une diminution ou un arrêt de
l’appétit. La symptomatologie est en
Elevage
Photo 1
Santé Santé Santé Santé animaleanimaleanimaleanimale
Par Denis Fric, vétérinaire à GABLIM
Fièvre catarrhale ovine et bovine
Face à l’inexor able progr ession de la fièvr e catarrha le ovine et bovine, i l f aut se pr éparer ser einement à vivr e !
N° 1 - automne 2007 Tech Innov 3
génér al plus gr ave chez les ovins se-lon l’état du tr oupeau (voir tableau
des symptômes FCO).
La désinsectisation à gr and r enfor t de
molécules chimiques a été r endue obligatoir e malgr é l’avis de l’AFSSA
de juillet 2007 signifiant qu’il n’ex is-tait aucune pr euve scientifique de
l’effi cacité de cette méthode pour contr ôler l’ex tension de la maladie. Mais pour donner l’impr ession de
fair e quelque chose et pour le plus gr and pr ofit des labor atoir es phar ma-
ceutiques de chimiothér apie, l’a dmi-nistr ation exige ces tr aitements inuti-
les et coûteux qui empoisonnent l’en-vir onnement et por tent gr avement
pr éjudice aux éleveur s en agricultur e biologique, sans oublier le risque de
contamination des peaux et de l’am-biance dans les abattoir s.
De plus, les Pr éfets des dépar tements concer nés par des communes en pér i-mètr e inter dit pr ennent des arr êtés
pour imposer le tr aitement r égulier , avec des insecticides, de toutes les
ex ploitations de ces communes et pas seulement des ex ploitations tou-
chées. Pour ce la, i ls s’appuient sur la
tion natu-r elle.
Dans les se-maines à ve-
nir , la zone infectée de-
vr ait s'accr oî-tr e vers le
sud, et sur -tout le sud ouest où l'hi-
ver est plutôt clément, favor isant l'a ctivité des vecteur s. Cependant,
ver s fin décembr e leur activité de-vr ait pr endr e fin. Les piégeages en
attester ont, per mettant d'entr er dans une pér iode saisonnièr ement in-
demne, comme dur ant l'hiver 2006. Toutefois, il faudr a attendr e 60 jour s
pour que les mouvements d'animaux soient libér és car les animaux piqués
peuvent héber ger le vir us vir ulent dans leur sang pendant 2 mois. C'est donc ver s la fin févr ier que l'allège-
ment des contr aintes administr atives ser a effectif.
L'utilisation des vaccins n 'inter viendr a que tr ès tar d, en milieu ou fin de
pr intemps 2008, en début de pér iode de r epr oduction des vecteur s. Actuel-
lement, il n'y a aucun stock car le vaccin n'ex iste pas. Il est en cour s
d'é labor ation. Le nombr e r elative-ment faible de doses disponibles
(pour au moins 9 pays et 100 millions de bovins et ovins en zones infectées) et la pér iode de disponibilité tar dive
en juin ne per mettr ont donc pas de stopper la r epr ise d'ex tension des
zones atteintes. Il par ait inéluctable que toute l'Eur ope du nor d et cen-
tr ale soit infectée par le sér otype 8 en 2008.
Attention, la vaccination n 'autor ise-r a le mouvement simplifié des
animaux que 60 jours apr ès in-jection (1 injection pour les
ovins, 2 injections à 1 mois d'inter valle pour les bovins).
Il faudr a donc sér ieusement
étudier avec l’ensemble des par tenair es l’utilisation de
la vaccination : quelles zo-nes géographiques, quels
chepte ls, dans quel objec-tif ? Et laisser le choix aux
éleveur s de r efuser la vacci-nation.
La FCO est une maladie qui
immunise et cette immuni-
Elevage
La mise en place de dér ogations à ces tr aitements obligatoir es par aît d’évi-
dence incontour nable. L ’épisode de négociation avec l’Italie a été tr ès
significatif : on ouvr e les fr ontièr es puis on les fer me. Les agriculteur s
manifestent, mais la FCO continue d’avancer . Les Italiens ar gumentent
sur les 41 animaux positifs sur 9000 pr ises de sang : 5% c’est beaucoup et sans doute encor e une pr euve de l’i-
neffi cacité des tr aitements insectici-des. Les Italiens demandent la mise
en place d’une vaccination, comme ce lle qui se fait en Ita lie contr e le
sér otype 4. Mais en France, c’est le sér otype 8, le vaccin n’ex iste pas et il
n’y a pas de pr otection cr oisée.
Quel avenir à court terme en Quel avenir à court terme en Quel avenir à court terme en Quel avenir à court terme en zones infectées françaises zones infectées françaises zones infectées françaises zones infectées françaises
Par mi les 7300 foyer s fr ançais identi-
fiés en octobr e, 10 à 20 % (soit 800 à 1500) pr ésentent des animaux mala-
des et des mor talités. 80 à 90 % des foyer s ne pr ésentent à ce jour que
des sér oconver sions (anticor ps dans le sang ou de la cir culation vir ale). La
plus ou moins grande r ésistance des animaux , les conditions d 'é levage, inter viennent dans l'ex pr ession de la
maladie. Dans ces élevages, jusqu 'à 20% des bovins et 30% des ovins peu-
vent êtr e malades et soignés. Les morts ser ont modestement indemni-
sés par l'Etat via les GD S (bovin = 228 € et ovin = 46 € ). La ma jor ité des
bovins malades guérit, mais il peut y avoir de for tes chutes de pr oduction
laitièr e en raison des for tes fièvr es, voir e des avor tements. Les mortalités
sont plus for tes dans l'espèce ovine (20%). Le taux de mor talité des mala-des ovins peut atteindr e 90% (léta lité)
dans des cir constances d'é levages défavor ables. Une immunité natur elle
des animaux malades ou sér oconver -tis devr ait s'installer en quelques se-
maines. Les mortalités éventuelles éliminer ont les animaux les plus sen-
sibles, r éalisant une sor te de sélec-
dir ective eur opéenne 2000/75 indi-quant les dispositions r elatives aux
mesur es de lutte et d’ér adication de la FCO.
Les fer mes en agricultur e biologique avec un tr aitement insecticide r égu-
lier de tous leur s animaux se r etr ou-vent dans une situation contr aire aux
pr incipes de la r églementation bio qui inter dit les tr aitements chimiques pr éventifs et limite le nombr e d’inter -
ventions. N’oublions pas que les éle-veurs capr ins doivent utiliser des pr o-
duits hor s A.M.M. ( autor isation de mise sur le mar ché) entr aînant un
délai d’attente de 7 jour s pour le lait, donc 14 jour s en bio !
Photos 3 : Écoulements au niveau du nez et de la bou-che, érosions / ulcérations du nez , de la bouche sur des bovins
Photo 2 : Trayons enflés et rouges
Photo ARSIA
Tech Innov N° 1 - automne 2007 4
sation naturelle doit être reconnue
équivalente à celle obtenue par un
vaccin. C’est pour cette raison que
la vaccination éventuelle ne doit
pas être oblig atoire et les abattages
refusés car ils empêchent l’appar i-
tion de souches d’animaux résis-
tants. Leur sacr ifice ne repose sur
aucune base objective car les seuls
vecteurs infestés, contre lesquels
on ne peut rien, suffisent à assurer
l’extension des zones atteintes.
A plus long terme, contri-A plus long terme, contri-A plus long terme, contri-A plus long terme, contri-buer à l'évolution de la ré-buer à l'évolution de la ré-buer à l'évolution de la ré-buer à l'évolution de la ré-glementation et encourager glementation et encourager glementation et encourager glementation et encourager la recherche scientifiquela recherche scientifiquela recherche scientifiquela recherche scientifique
La FCO est devenue une ma ladie eu-
r opéenne car véhiculée par des vec-teurs eur opéens. Elle ser a bientôt
génér alisée sur tout son territoir e. Plusieur s sér otypes parmi les 24 exis-tants peuvent cohabiter sur un même
territoir e, sans pouvoir confér er d'im-munité cr oisée d'un sér otype à l'au-
tr e. La maladie, devenue endémique, fer a évoluer la r églementation des
échanges ver s plus de souplesse. Les zonages avec plusieurs sér otypes se-
r ont totalement ingér ables. Il faut r éfléchir à leur suppr ession.
La r econnaissance de l'immunité na-tur elle, au même titr e que la vacci -
nation des animaux , doit êtr e r econ-nue comme une pr otection efficace et gar ante de non por tage viral. En-
fin, la connaissance de la bio logie des insectes vecteur s doit bénéficier de
moyens financiers à la hauteur de l'enjeu et êtr e coor donnée sur le pla n
eur opéen pour compr endr e les fac-teurs qui ont per mis une adapta-
tion si r apide entr e des insectes et un virus aux biotopes totale-
ment étr anger s. Des études épidémiologiques sérieuses
devr ont également éclair cir les ca uses de la gr avité de l'ex pr ession clinique de la
maladie (mode d'é levage, r ace amélior ée, r usticité,
etc…)
Prévention alterna-Prévention alterna-Prévention alterna-Prévention alterna-tivetivetivetive
La santé globale du tr oupeau
va déter miner sa r éponse à la r en-contr e du virus.
La r usticité des animaux , leur adapta-tion à la niche éco logique où ils vi-
vent, la qua lité et l’équilibr e de l’ali -mentation et de la digestion sont tr ès
impor tants. Plus les animaux sont faibles et tr aités (vaccins antipar asi-
tair es chimiques systématiques, anti-biotiques) plus ils sont « amélior és » et standar disés génétiquement pour
pr oduir e beaucoup et vite, plus le risque de leur for te susceptibilité à la
maladie est élevé.
Le moucher on ne tr anspor te pas la
maladie. Il tr anspor te un vir us à ma-turité et c’est la r encontr e entr e le
potentiel pathogène du vir us et la sensibilité de l’hôte cible qui pr ovo-
quer a ou non la ma ladie et déter mi-ner a la symptomatologie et la gr avité
éventuelle de ce lle -ci.
En plus des soins habitue ls por tés aux animaux , des cur es de chlor ur e de
magnésium stimulant de l’immunité sont r ecommandables.Il est tr ès diffi-
cile de se débar r asser des mouche-r ons, mais les huiles essentielles à
base de gér aniol et de lavande peu-vent êtr e utilisées comme r épulsifs
sur les zones de peau fine.
Il est tr ès intér essant de stimuler les
capacités de r éaction aux agr essions des insectes piqueur s. Pour se fair e
on peut utiliser en homéopathie LE-DUM PALUSTRE 200 K (7 C.H) à don-ner une fois par jour , deux jour s de
suite.
Soins alternatifsSoins alternatifsSoins alternatifsSoins alternatifs
En cas de pathologie avér ée, les tr ai-
tements allopathiques se limitent aux antibiotiques, ineffica ces contr e le
vir us mais pr étendant limiter les éventuelles complications bactér ien-
nes et les anti-inflammatoir es. Pr os-cr ir e les cortisoniques car ils bloquent
les capa cités natur elles de r éactions anti-infectieuses.
Les tr aitements pr éventifs et cur atifs alter natifs sont possibles et effi caces , ils font appel à l’homéopathie et aux
huiles essentielles à pr opr iétés anti-vir ales.
Le tableau symptomatique le plus
Elevage
fr équent montr e :
- D’abor d une phase de fièvre aiguë
avec abattement, chute d’appétit, soif, congestion et r ougeur des mu-
queuses en par ticulier bucca le et na-sale, poda le voir e mammair e sur les
par ties de peau fine facilement pi-quées ;
- Puis viennent les écoulements na -saux et le ptyalisme (bave abon-dante) ;
- Pr ésence d’ulcèr es sur les gencives derrièr e les dents ;
- Diffi cu ltés à dég lutir et effor ts pour la selle (ténesme) ;
- Chez les br ebis des œdèmes de la face et des or eilles « tête de chien ou
de cochon » ;
- Les zones atteintes pr ennent pr o-
gr essivement une teinte bleuâtr e à noirâtr e avec des plaies nécr osantes
et malodor antes ;
- Des lésions appar aissent sur les ma-melles des vaches comme des br ûlu-
r es ; la mamelle est co lor ée bleuâ -tr e ;
- Il y a des boiter ies et des tor ticolis sur les ovins ;
- On décr it également des petites cr oûtes et le poil hérissé derrièr e les
épaules et sur le dos des vaches ;
- La maladie n’est pas abor tive mais
la fièvr e pr olongée peut par fois pr o-voquer des avor tements .
Le tr aitement homéopathique fait appel à di ffér ents r emèdes selon les symptômes observés (r éper tori-
sations).
Les plus souvent pr escr its sont :
- Mer cur ius Solubilis
- Mer cur ius corr osivus
- Lachesis
- Car bo vegetalis
Les r emèdes sont utilisés en dilution moyenne, 30K ( 5 C.H) si possible.
En phytothérapie, les huiles essen-tielles à pr opr iétés anti-virales telle
Ravintsar a donnent de bons r ésultats.
N° 1 - automne 2007 Tech Innov 5
Les symptômes FCO
� Hypersalivation � Fièvre � Boiteries, oedèmes jarrets � Ulcères dans la bouche � Abattement, amaigris−
sement, � baisse de production � Symptômes oculaires � Irritation du mufle � Congestion muqueuse
buccale � Ulcères des naseaux
� Fièvre � Hypersalivation � Ulcères dans la bouche � Abattement, amaigrissement � Boiteries � Ulcères des naseaux � Symptômes pulmonaires � Mort brutale � Langue bleue � Symptômes oculaires
Ovins Bovins
Elevage
Périmètres interdits déjà en place
Zone réglementée instituée par arrêté du 20 novembre 2007
Nouveaux périmètres interdits
Zone réglementée sérotype 8
Nouvelle zone réglementée sérotype 8
Zone réglementée sérotype 1
Tech Innov N° 1 - automne 2007 6
L’année der nièr e (ABI n° 105, juin 2006), nous vous avons pr ésenté une synthèse des r ésultats obtenus en phytothér apie : essais r éalisés en 2003, 2004 et 2005. Cela corr espon-dait à nos tous premiers résultats. Aujour d’hui en r egar dant de plus pr ès ceux obtenus en 2006 et 2007, nous allons pouvoir commencer à affiner ces i nfor m a ti ons « phy t ot hér a -
peutiques ».
Nous r estons dans une démar che de r echer che de plantes efficaces pour limiter le développement du pucer on ver t du pommier : notr e modèle (pucer on non enr ouleur et non mi-gr ant, facilitant ainsi les comptages).
Nous r echer chons la ou les plantes intér essantes pour limiter le déve-
loppement de ce pucer on ainsi que le mode de pr épar ation de la tisane : une décoction, infu-sion ou macér ation ? Nous ne sommes donc pas dans l’opti-que de r echer che du ou des principes actifs contenus dans les plantes. Nous par -tons en effet sur le principe que la plante r epr ésente un pool de molécules en syner -gie, dont l’ensemble peut avoir une efficacité pour limiter les dégâts du r ava-
geur ciblé.
Les trois pr emières années d’ex pér imentation nous ont per mis de sélectionner parmi
Cultures
ArboricultureArboricultureArboricultureArboriculture
La phytothér apie appliquée aux ar bres fru itier s, reste un domaine sur lequel vous êtes nombreux à voulo ir en savoir davantage. Limiter les attaques de ravageur s en pulvér isant des prépar ations « maison », c'est- à-dire r éa lisées chez soi, quel bel object if ; une bouill ie à base de plantes qui ne coûte que que lques plantes sèches, de l’eau chaude et un peu d’huile de coude ! Il est bien difficile de connaître les pourcentages d’ efficac ité de ces t isanes ( infusions, décoctions ou macéra-tions) pour pouvoir se lancer avec confiance dans ce type de tr aitements.
Par Sophie-Joy ONDET - Arbo Bio Info septembre 2006
les plant es test ées : l’ar moise (Ar temesia vulgar is), la saponair e (Saponar ia officinalis), la menthe poi-vr ée (Mentha piperata) et la tanaisie (Tanacaetum annuum). Le mode de pr épar ation s’est pr ogr essivement orienté d’apr ès les r ésultats, ver s les
infusions.
D’apr ès la bibiographie et les savoir fair e des pr aticiens, nous avons ajou-té à ce panel de plantes, la sauge
(Sa lvia officinalis).
Ces cinq plantes, pr épar ées en infu-sion la veille du tr aitement et diluées (concentr ation à 10%), sont compa -r ées en 2006 à un témoin eau et un témoin non tr aité (dit témoin sec). Le pH de ces pr épar ations est r amené apr ès dilution à 6 (y compris le té-
moin eau).
Les traitements sont r éalisés le matin sur la base de 1000l/ha, tous les 7 jour s, dès l’arrivée des pr emièr es fondatr ices. Le cycle du pucer on ver t étant assez cour t sur pommier , seuls quatr e traitements ont été effectués
(pulvér isateur à dos).
Résultats de 2006 Résultats de 2006 Résultats de 2006 Résultats de 2006 Chaque comptage est r éalisé 7 jour s apr ès pulvér isation des tisanes. Les r ésultats donnés en tableau 1, r epr é-sentent la somme des pucer ons sur les 21 r ameaux sélectionnés par modali-té. Nous pouvons constater cette an-née encor e que les tr aitements à base d’eau à pH 6 (témoin eau) favor isent
le développement de ce pucer on vert.
La menthe poivr ée et la tanaisie per -mettent de limiter le développement de ce pucer on dès le pr emier tr aite-
La thérapie par les plantes : Essai pucerons verts sur pommier
Préparation de
l’infusion Mettre 100 g de plante sèche
dans 5 litres d’eau bouillante (ici eau de forage de pH 7.1). Laisser refroidir dans le réci-
pient avec son couvercle (remuer peu pour limiter les
évaporations). Filtrer la prépa-ration. Les tisanes sont utili-
sées dans les jours qui suivent
leur préparation (maximum 2 jours)
Tableau n° 1
Tableau 1 : Comparais on de s différentes infusions
0
100
200
300
400
500
1 2 3
nombre des pucerons verts Ar
Me
Sap
Sau
T
Ta
Te
Légende : Ar : armoise, Me : menthe poivrée, Sap : Saponaire, Sau : Sauge, Ta : Tanaisie, T : témoin sec, Te : témoin eau
04/04/06 11/04/06 18/04/06
N° 1 - automne 2007 Tech Innov 7
d’essais notamment en labor atoir e et
par aux iliaire.
2007 : jeu de dilution2007 : jeu de dilution2007 : jeu de dilution2007 : jeu de dilution Les infusions à 10 % de menthe poivr ée et d’ar moise, qui ont donné de bons résultats en 2006, sont compar ées cette année à des infusions à 5 % de ces mêmes plantes (5 % de tisane mèr e
et 95 % d’eau).
Les conditions climatiques printanièr es humides et fr aîches de cette année, ont eu pour impact un développement du puceron vert un peu moins impor -tant que l’an passé et des auxiliair es arrivant plus tar divement dans le ver -
ger .
Comme en 2006, dès les toutes pr e-mièr es fondatrices de pucer on ver t arrivant sur les pommier s, les traite-ments sont déclenchés avec une fr é-
quence de 7 jour s.
Bien que la pr ésence des pucer ons ver ts ait été plus cour te que l’an der -nier , quatr e tr aitements ont également dû êtr e r éalisés (car renouvelés quel-
quefois apr ès des pluies lessivantes).
Le 02/04/07, le nombre moyen de pu-cer ons verts étant différ ent entr e les modalités, malgré les pr écautions pri-ses lors de la mise en place de l’essai, les données sont ramenés à 100 au
02/04, pour plus de lisibilité.
Au 23/04/07, la majorité des pucer ons sont ailés et ont quitté les pommiers. L’analyse des résultats ne peut donc se
fair e qu’à la date du 12/07/07.
On constate que le tr aitement à base de menthe à 10 % (Me10), donne les meilleur s résultats, suivi de Me5 et Ar 10 (tableau 3). Les analyses statisti-ques permettent de valider effective-ment une différ ence entre le Témoin sec (T) et Me10. Les autr es modalités compar ées au témoin sec ne sont pas
statistiquement différ entes.
Il ser a intéressant de tester ces infusions de menthe poivrée sur d’autr es ravageurs en arbori-cultur e, petits fr uits et maraî-chage. Les combinaisons de menthe poivrée et d’armoise par ex emple, sont encor e des
pistes à cr euser .
Ces pr emiers résultats sont encour ageants et donnent la pr euve que les tisanes de plantes et la phytothér apie, ont un rôle à jouer en agri-
cultur e.
Cultures
ment. L’ar moise a une action limi-tante plus lente et pr ogr essive au fur et à mesur e des traitements. La sauge et la saponair e ne donnent pas de r é-
sultats satisfaisants.
Les analyses de variance r éalisées à partir de chaque tisane compar ée au témoin sec (T), r évèlent des différ en-ces statistiques pour la menthe poi-
vr ée et pour l’ar moise.
Ces deux infusions à 10 % ont donc per mis de limiter de façon satisfai-sante le nombr e de pucer ons ver ts sur
les pommier s :
� La menthe poivr ée : 75 % d’effi-cacité par rappor t au témoin T, au bout de 4 tr aitements
(obser vation du 18/04/06)
� L’armoise : 77 % d’effica cité par r apport au témoin T, au bout de 4 t r a it em ent s
(obser vation du 18/04/06).
Impact des infusions sur les Impact des infusions sur les Impact des infusions sur les Impact des infusions sur les auxillaires des puceronsauxillaires des puceronsauxillaires des puceronsauxillaires des pucerons Ce verger en 2006 est mar qué notam-
ment par une for te pr ésence d’aux i-liair es de pucer ons. Si cer taines infu-sions de plantes peuvent limiter le développement du pucer on vert, sont-elles également gênantes pour ses
auxiliair es ?
Le tableau 2 nous donne les nombr es moyens d’aux iliair es tous confondus par rosette obser vée (21 rosettes sé-
lectionnées par modalité) le 18/04/06.
On constate que les infusions de men-the poivr ée, d’armoise et de tanaisie limitent pour 50 % et plus la pr ésence des auxiliair es. Mais ce r ésultat n’est-il pas simplement dû au fait que les pu-cer ons sont également moins nom-br eux sur ces r ameaux tr aités à la menthe, l’ar moise ou la tanaisie ? Lor sque l’on compar e les r ésultats obtenus avec les infusions de sauge et de saponair e, si la corrélation entre le nombr e de pucer ons et le nombre d’aux iliaires était si simple, on aur ait dû observer davantage d’aux iliaires sur les r ameaux tr aités à la saponair e que sur ceux tr aités à la sauge ; ce qui
n’est pas le cas.
Ces impacts d’infusions de plantes sur les auxiliair es nécessitent davantage
Tableau 2 : comparais on du nombre m oyen d'auxiliaires
0.000.020.040.060.080.100.120.140.160.180.20
Armoise
Menthe
Saponaire
Sauge
Témoin T
aTe
nb moyen d'auxiliaires par rosette
Tableau 3 : Comparaison des infusions en fonction de
l 'évolution du nombre moyen de pucerons ve rts (base 100)
0
20
40
60
80
100
120
140
Ar 10 Ar 5 Me 10 Me 5 T Te
Nb moyen
02/04/2007
12/04/2007
23/04/2007
Légende : Ar 10 : armoise 10 %, , Ar 5 : Armoise 5 %, Me 10 ! Menthe poivrée 10 %, Me 5 : menthe poivrée 5 %, T : témoin sec, Te : témoin eau
Tech Innov N° 1 - automne 2007 8
ProtocoleProtocoleProtocoleProtocole
Paillages en essai (tableau 1): lar-
geur 1,40 m
� Les paillages biodégradables sont comparés à un paillage poly-
éthylène marron (Opalène),
� Les grades des paillages bio-dégradables communiqués par les sociétés mentionnent leur résis-
tance,
� Les paillages biodégradables testés sont à base des 2 matières premières suivantes, constituées d’un mélange d’amidon et de co-polyester : Mater-bi® (société No-vamont) et Biolice (société Ulice/
Barbier).
Cultures
MaraîchageMaraîchageMaraîchageMaraîchage Comparaison de paillages biodégradables
Extraits des résultats d’expérimentation du GRAB menés par Catherine Mazollier, Annick Taulet et Marie Traentle
En agriculture biologique, le recours au paillage est fréquent, principalement contre les adventices. Cependant, les paillages utilisés sont en polyéthylène, matériau non biodégradable, difficile à recycler et dont la mise en décharge est désormais interdite. Les paillages biodégradables sont une alternative possible : les différents essais (en conditions pédoclimatiques du Sud Est) réalisés depuis 1999 au GRAB ont permis de mieux connaître les caractéristiques de ces matériaux, en constante évolution, mais qui sont encore trop fra-giles pour être mis en place sans risque sur certaines cultures (melon). L’objectif de cette étude est de tester des paillages biodégradables en période estivale, dans un banc d’essai de plein champ sans culture et sur 3 cultures de plein champ irriguées au goutte à goutte : melon canari , melon charentais, courge.
Société Paillages Grade Matière Couleur Epaisseur
SMS OPALENE / PE marron 25
DELTATEX BIOLENE B B Mater-bi noir 15
DELTATEX BIOLENE B B Mater-bi marron 15
DELTATEX BIOPOLYANE B B Mater-bi noir 15
DELTATEX BIOPOLYANE B B Mater-bi marron 15
DELTATEX BIOLENE BMP B Mater-bi marron 22
BARBIER BIOfilm AC 3-4 mois Mater-bi noir 17
BARBIER BIOfilm AL marron
3-4 mois Mater-bi marron 15
BARBIER POLYBIO NOIR 3-4 mois BIOLICE noir 15
BARBIER POLYBIO mar -ron
3-4 mois BIOLICE marron 15
BARBIER BIOfilm LN 3-4 mois BIOLICE noir 17
PROTEMA EURO-PLASTIC
BIOTELO AGRI 15 B
B Mater-bi noir 15
PROTEMA EURO-PLASTIC
BIOTELO AGRI 12 B
B Mater-bi noir 12
GUERIN BIOMULCH B Mater-bi noir 20
Tableau 1 : Les paillages testés
Photo 1 : Culture de courges à J+35, le 22 juin
Photo 2 : Dégradation sur Polybio marron sur courge, à J+35, le 22 juin
N° 1 - automne 2007 Tech Innov 9
u n p r o d u i t a p p e l é « potentialisateur », qui sti-mule les défenses naturelles des plantes, explique Bruno Caudron, responsable com-mercial région Nord de Sa-mabiol. Ce produit est à base de fenugrec, la plante méditerranéenne dont le
curry est extrait. »
Samabiol a déjà obtenu une autorisation contre l’oïdium de la vigne pour le Stifenia, un produit voisin de celui qui est testé sur pomme de
terre.
défense pour contrer le pathogène, explique Yves Caloux, directeur d’Hexagri. Lorsqu’elles sont, quel-ques jours plus tard, effectivement attaquées par le mildiou, les plantes sont armées pour se défendre ». L’i-noculum de mildiou est associé à du nitrate de magnésium qui facilite sa
pénétration dans les cellules.
Stimuler les défenses naturel-Stimuler les défenses naturel-Stimuler les défenses naturel-Stimuler les défenses naturel-lesleslesles
La seconde piste est celle du SDN (stimulateur de défenses naturelles), travaillée par Samabiol. « Elle consiste à appliquer préventivement
Compte tenu des difficultés ren-contrées pour maîtriser le mildiou de la pomme de terre, la coopérative Nor iap (Somme) teste cette année deux méthodes de lutte alternative
aux fongicides traditionnels.
La première, développée par la so-ciété Hexagr i fait appel au principe de l’«isothérapie », une sorte de vac-
cin pour les plantes.
« Nous prélevons des souches de mil-diou dans le milieu naturel, que nous diluons de façon infinitésimale, avant de les inoculer de manière préven-tive aux pommes de terre. Celles-ci déclenchent alors leurs systèmes de
Cultures
ConclusionConclusionConclusionConclusion
Le tableau 2 présente un classement des matériaux , qui constitue une synthèse des résultats observés dans les 4 sites d'essais.
Société Paillages Grade Matière Couleur Epaisseur
Bonne résistance
DELTATEX BIOLENE B B Mater-bi noir 15
DELTATEX BIOPOLYANE B B Mater-bi noir 15
Assez bonne résistance, var iable selon les sites
DELTATEX BIOLENE BMP B Mater-bi marron 22
DELTATEX BIOLENE B B Mater-bi marron 15
DELTATEX BIOPOLYANE B B Mater-bi marron 15
PROTEMA EURO-PLASTIC
BIOTELO AGRI 15 B
B Mater-bi noir 15
Résistance moyenne ou insuffisante
PROTEMA EURO-PLASTIC
BIOTELO AGRI 12 B
B Mater-bi noir 12
GUERIN BIOMULCH B Mater-bi noir 20
BARBIER BIOfilm AC 3-4 mois Mater-bi noir 17
BARBIER BIOfilm AL 3-4 mois Mater-bi marron 15
BARBIER BIOfilm LN 3-4 mois BIOLICE noir 17
BARBIER POLYBIO NOIR 3-4 mois BIOLICE noir 15
BARBIER POLYBIO marron 3-4 mois BIOLICE marron 15
Le pr oblème de l'utilisation des pailla-ges biodégradables en cultur e de me-
lon n'est toujours pas résolu. La forma-tion d’intumescences et la pr ésence de
terre et de paillettes sous les fruits sont systématiquement observées pour
tous les paillages (surtout pour les va-riétés à épiderme « écrit »), avec
comme cor ollair e le r isque de pourritu-res. Ce problème peut imposer un net-
toyage préalable des fruits et compro-mettre leur commer cialisation.
Par ailleurs, lor sque les paillages ne sont pas r apidement protégés par la
végétation, ils sont longuement ex po-sés au r ayonnement solaire et au vent
et leur dégr adation en sur face est alors accélér ée : c'est notamment le cas
lor sque la pose est r éalisée de manière anticipée avant la plantation ou lor s-
que la cultur e est mise en place par semis dir ect (cas fr équent des cultur es
de cour ges). Cet essai confirme les observations
antérieures concer nant l'état du pail-lage en fin de cultur e : celui-ci est
suffisamment dégradé pour êtr e assez facilement enfoui par un travail super -
ficiel du sol.
Pomme de terre lutter autrement contre le mildiou Par Blandine Caillez, la France Agricole août 2007
Le SDN ou l’ «ISOTHERAPIE » pourraient constituer deux alternatives aux antimildious. Ces deux métho-des n’en sont qu’à leur première phase de développement. Les dosages de produits, les périodes optima-les d’application, la place dans les programmes… nécessitent d’être affinés.
Tableau 2 : Classement des paillages
Tech Innov N° 1 - automne 2007 10
Intérêt de la diversité mi-Intérêt de la diversité mi-Intérêt de la diversité mi-Intérêt de la diversité mi-crobienne des laits cruscrobienne des laits cruscrobienne des laits cruscrobienne des laits crus
La pr oduction de fr omages à base de
lait cr u, qui constitue l’un des fonde-
ments de la plupar t des filièr es fr o-
magèr es sous AOC, r eflète la volonté
des opér ateur s locaux de pr éser ver la
matièr e pr emièr e initiale lor s de la
tr ansfor mation. Cette volonté tr aduit
par ailleur s l’intime conviction des
tr ansfor mateur s fr omagers que la
flor e micr obienne originelle des laits
cr us contr ibue de manièr e impor -
tante à la typicité des pr oduits
loca ux . Des travaux scientifi-
ques ont par ailleur s confir mé
cette obser vation empir ique
en mettant en évidence l ’in-
fluence de la flore natu-
relle des laits sur les carac-
tér istiques sensor ielles
des fr omages au lait cr u
(aussi bien pour les pâtes
pr essées cuites que non
cuites).
Par ailleur s, d’autr es tra-
vaux ont montr é que la
diver sité micr obienne serait
un atout pour fair e barrière
- ger mes potentiellement pathogènes
- ger mes banaux (Enterobacteriacae,
Ps eudomonas…), par fois indésirables.
Cette der nièr e classe pr ésente la plus
gr ande var iabilité d’un lait à l’a utr e.
Cer tains genr es se tr ouvent à l’inter -
section de ces 3 classes.
Au niveau r églementair e, 4 ger mes
(Lis teria monocytogenes , Staphylo -
coccus aureus , Salmonella s pp et Es -
cherichia coli ) sont identifiés comme
danger eux ou indicateur s d’hygiène
dans les pr oduits laitier s : leur pr é-
sence et leur dénombr ement sont
l’objet d’ana lyses systématiques.
Les plans de sur veillance de la conta -
mination par Listeria monocytogenes
de la DGCCRF font appar aîtr e une
diminution par ticulièr ement for te des
fr omages contaminés depuis 1995 (13
% des fr omages contaminés entr e
1993 et 96 et 5 % pour la pér iode
97/2000). Cette évolution favor able
est imputable aux effor ts de maîtr ise
de ce pathogène tout au long de la
chaîne de pr oduction par des mesur es
pr éventives.
Sur 60 intoxications alimentair es dues
à S. aureus et impliquant des fr oma-
ges et des pr oduits laitier s, 32.8 %
étaient fabr iqués à par tir de lait pas-
teurisé, 37 % de lait cr u et 29 % d’au-
tr es laits. Pour le lait cr u, du fait de
l’absence de tr aitement thermique
avant fabrication, S. aureus doit donc
êtr e maîtr isé en amont de la fabrica-
aux pathogènes. Lis teria innocua ou
Lis teria monocytogenes peuvent en
effet êtr e inhibées à la sur face de
fr omages à cr oûte lavée. L’inhibition
de Lis teria monocytogenes a égale-
ment été notée dans cer tains fr oma-
ges au lait cr u de type St Nectair e ou
dans du Camember t. La cr oissance de
Lis teria monocytogenes ser ait égale-
ment moindr e dans du lait cr u par
r apport à du lait stérilisé.
Même si cela n’est pas encor e totale-
ment démontr é, plusieur s études
semblent indiquer que les laits cr us
pourr aient avoir un effet bénéfique
en matièr e de santé pour amélior er
les défenses immunitaires ou limiter
la co lonisation des voies intestinales
par certains ger mes antibiorésistants.
De plus, l’ex position des femmes en-
ceintes et des enfants en bas âge aux
envir onnements d’ex ploitation fer -
mièr e et la consommation du lait cr u
ser aient des éléments pr otecteur s
contr e le développement de l’asthme
et d’aller gies de l’enfance.
Risques liés aux microRisques liés aux microRisques liés aux microRisques liés aux micro----organismesorganismesorganismesorganismes
La communauté micr obienne des laits
est composée d’une multitude d’es -
pèces bactér iennes qui peuvent êtr e
classées en :
- germes d’intér êt pour la technolo -
gie fr omagèr e (bactér ies lactiques,
bactér ies dites d’affinage)
Transform
ation
Par Julie Grenier, Bulletin du Pôle Scientifique Bio du Mas-sif Central, janvier 2007
Cet article présente des résultats issus d’expérimentations menées en agriculture conventionnelle. Toute-fois, ils peuvent fortement intéresser les agriculteurs bio, c’est pourquoi nous avons choisi de vous les présenter. A l’occasion des Journées Techniques Elevage Biologique organisées par l’ITAB, les 17 et 18 octobre 2006 à Angers, Marie Christine Montel, chercheur au laboratoire INRA de recherches fromagères d’Auril-lac a réalisé une intervention sur la diversité microbienne des laits crus ; en voici les grandes lignes…
Diversité microbienne des laits crus
Produits Produits Produits Produits LaitiersLaitiersLaitiersLaitiers
N° 1 - automne 2007 Tech Innov 11
bas niveau de Staphylocoques au-
reus ). Par allè lement à ce la, il est
appar u important de connaîtr e les
pr incipaux « réservoir s de flore or i-
g inelle » dans les conditions de tr aite
actuelle.
Autres résultats
•Connaissance du schéma d’ense-
mencement du lait
Les connaissances obtenues à par tir
de pr élèvements micr obiens r éalisés
au cour s de la tr aite dans 30 ex ploita-
tions laitièr es des Alpes du Nor d au
cour s de 2 saisons successives (été
2002 et hiver 2002/03) r enseignent
sur la composition micr obienne des
r éservoirs de flor e à la tr aite.
Le tr ayon constitue un r éser voir po-
tentiel de flor e majeur : en effet ,
avant pr épar ation, la sur face des
tr ayons abr ite une for te diversité de
gr oupes micr obiens avec une forte
pr édominance des gr oupes d’intér êt
techno logique, leur niveau est en
moyenne 100 fois plus é levé que ceux
des gr oupes d’altér ation.
L’air du lieu de tr aite peut êtr e quali-
fié de r éservoir intermédiair e, à la
fois dans la diver sité des gr oupes mi-
cr obiens détectés et dans le r appor t
entr e flor e d’intér êt et flor e d’altér a-
tion.
Par contr e, l’a ppor t du matér iel de
tr aite devrait être minimisé puisque
la diversité micr obienne y est faible
et que les niveaux des gr oupes d’alté-
r ation sont fr équemment voisins de
ceux qui pr ésentent un intér êt sur le
plan techno logique.
• Gestion de la qualité du lait
par les pratiques des produc-
teurs
Des suivis de tr aite ont été
r éalisés dans 90 ex ploitations
laitièr es de Savoie et Haute-
Savoie, différ ant par le ni-
veau et la composition de la
flor e micr obienne des laits
au cour s de 2 saisons consé-
cutives (été 2002 et hiver
2002/03) afin de pr endr e en
compte les changements de
pr atiques liées aux condi-
tions extér ieur es. Les suivis
ont porté sur les pr atiques
mises en oeuvr e et sur leur
Transform
ation
tion, par les pr oducteurs. Elle néces -
site un haut niveau d’attention de la
par t des pr oducteur s car S. aureus
fait partie des 4 germes les plus fr é-
quemment isolés en cas de mammites
des vaches laitièr es en Fr ance.
Si les r isques sanitair es r estent pr é-
sents, ils ont pu êtr e minimisés par
les effor ts engagés à tous les niveaux
des filièr es (de la pr oduction de four -
r ages à l’affinage des fr omages). Ils
se sont malheur eusement accompa -
gnés le plus souvent d’une diminution
des niveaux de flor e dans les laits. En
effet, les mesur es d’hygiène dr aco-
niennes mises en pla ce ont eu ten-
dance à affecter l’ensemble de la
flor e qu’elle soit d’intér êt, indésir a-
ble ou potentie llement pathogène,
les mesur es mises en place étant dif-
ficilement sé lectives.
Étude de l’influence des prati-Étude de l’influence des prati-Étude de l’influence des prati-Étude de l’influence des prati-ques des agriculteurs sur le ques des agriculteurs sur le ques des agriculteurs sur le ques des agriculteurs sur le niveau et la composition de niveau et la composition de niveau et la composition de niveau et la composition de la flore microbienne la flore microbienne la flore microbienne la flore microbienne
Problématique
Afin de satisfair e les ex igences des
tr ansfor mateur s fr omager s puis de la
r églementation, on assiste depuis une
vingtaine d’années à une diminution
de la teneur en ger mes du lait. La
major ité des fr omages sous signe de
qualité sont des fr omages au lait cr u.
Face à la for te diminution des ni-
veaux de germes dans le lait et à par -
tir d’obser vations empir iques, les
r esponsables techniques des filièr es
fr omagèr es ont commencé à s’inter -
r oger sur la capacité r éelle des laits à
par ticiper aux car actér istiques des
fr omages. Par ailleur s, la r echer che
de l’élimination des germes pathogè-
nes par l’élimination de l’ensemble
des flor es a conduit un cer tain nom-
br e de scientifiques à s ’interr oger ,
et cr aindr e que la r éduction de la
biodiver sité micr obienne ait des
conséquences négatives sur les car ac-
téristiques sensor ielles et sur la quali-
té sanitaire des pr oduits.
Un pr ojet s’est donc mis en place
dans les Alpes du Nor d pour voir si les
niveaux de flor e micr obienne et sur -
tout la composition de cette flor e
étaient variables et gér ables par les
pr atiques mises en œuvr e par les pr o-
ducteur s. Ce pr ojet vise également à
terme à définir un cadr e d’évolution
des pr atiques des pr oducteur s, r épon-
dant aux attentes des filièr es vis-à-vis
du lait cr u.
Premiers résultats
Les r ésultats ont montr é que les laits
se différ enciaient non seulement sur
leur niveau en germes totaux mais
aussi sur l’importance respective-
ment de la flore d’intérêt technolo-
g ique et de la flore d’altération.
Ainsi, en par ticulier pour des laits
ayant un niveau de ger mes totaux
supér ieur à 5 000 germes/mL, il est
possible de distinguer deux types de
laits :
- ceux pour lesquels la pr oportion de
flor e d’a ltér ation est de l’or dr e de 10
à 20 %
- ceux au contr air e, où cette pr opor -
tion ne dépasse pas 2 %.
Ces pr emiers éléments mettent en
évidence que le niveau de flor e to-
tale, compte tenu des niveaux ac-
tuels, n’est pas un bon indicateur de
la composition de cette flor e totale.
Il a ppar aît aussi que ce sont les laits
qui ont un niveau de flor e totale suf-
fisant et une pr opor tion de flor e d’al-
tération faible qui pr ésentent la meil-
leur e aptitude fr omagèr e au test de
lacto fer mentation (ce sont eux qui
caillent le mieux ).
Du point de vue de la qua lité sani-
tair e, les r ésultats montr ent que la
r éduction de la flor e totale n’est pas
une gar antie vis-à-vis de Staphylococ-
cus aureus puisque la moitié des laits
les plus pauvr es r enfer ment plus de
100 Staph/mL. Pour autant, c’est
par mi les laits à niveau de flor e éle-
vée et à faible pr opor tion de flor e
d’altér ation que l’on r etr ouve les
laits les plus char gés en staphyloco-
ques (niveau > 500 Staph/mL).
Compte tenu de ces pr emier s résul-
tats, les filièr es fr omagères ont sou-
haité pour suivr e cette appr oche, en
cher chant à pr éciser les pr atiques à
mettr e en œuvr e au niveau de la pr o-
duction pour obtenir des laits ayant
un intér êt sur le plan fr omager , mais
ne posant pas de pr oblème sanitair e
(c’est-à-dir e l’obtention de laits non
dépour vus de flor e totale, à basse
pr opor tion de flor e d’altér ation et
Tech Innov N° 1 - automne 2007 12
effica cité. Les pr atiques de tr aite ont
été appr éhendées dans leur globalité
en pr enant en compte non seulement
les aspects liés dir ectement à la
tr aite mais aussi tous les indicateur s
d’une hygiène globa le (logement ,
entr etien du matér iel…) sans oublier
ceux liés à la maîtr ise des mammites.
Cette étude a permis de distinguer
diverses typolog ies de pratiques de
traite selon le degr é d’application
des pr atiques d’hygiène.
Le type A est ce lui qui met en œuvr e
les pr atiques d’hygiène les plus sou-
tenues et à tous les niveaux et pour -
r ait être qualifié de « sécur itaire »,
le type B, intermédiaire est sur tout
attentif à l’hygiène des tr ayons et
par aît centr é sur l’animal ; le type C
par aît plus minimaliste. Quant au
type D, malgr é un soin appor té aux
tr ayons, les pratiques effectuées ne
sont pas satisfaisantes d’un point de
vue qualitatif (lavage du matér iel de
tr aite, hygiène génér ale). Il appar aît
que les pr atiques de type A et B sont
pr incipalement associées à la pr oduc-
tion de laits avec de faibles niveaux
de flor e totale et à bas niveau de
Staphylocoques à coagulase positive
(SCP) (<100 UF C/mL). Les pr atiques
de type C et D sont qua nt à e lles for -
tement associées aux laits avec un
haut niveau de flor e totale et à bas
niveau de SCP. Il faut noter cepen-
dant qu’il est possible de pr oduir e
des laits d’intér êt fr omager
(pr ésentant un haut niveau de flor e
et peu de SCP) avec les typologies de
type A et B : i l ex iste donc plusieur s
manièr es d’atteindr e l’objectif fix é…
Les pr atiques associées à de hauts
niveaux de SCP font appar aîtr e de la
par t des pr oducteur s une mau-
vaise maîtrise des animaux que
l’on pour rait qualifier « à r is-
que » : ainsi les vaches laitiè-
r es (VL) ayant vêlées depuis
peu (à for t risque de mam-
mites) ou les VL pour les-
quelles il peut y avoir une
suspicion d’infection (haut
niveau cellu lair e) ne béné-
ficient d’a ucune mesur e
pouvant limiter la pr opaga-
tion de l’infection d’un
animal à l’autr e. Notam-
ment, les va ches ne sont
pas tr aites au moyen d’un
matér iel spécifique.
Transform
ation Appropriation des résultats Appropriation des résultats Appropriation des résultats Appropriation des résultats par les acteurs de la filière laitpar les acteurs de la filière laitpar les acteurs de la filière laitpar les acteurs de la filière lait
Si l’objectif du pr ojet « Gestion de la
flor e micr obienne des laits cr us par
les pr atiques des pr oducteur s » est
toujour s par tagé de façon unanime
par les acteur s de la filièr e, on as-
siste à une déstabilisation de cer tains
acteur s (r esponsables qualité des fr o-
mager ies et techniciens qualité du
lait) face aux r ésultats obtenus, l’es -
sentiel du tr avail de ces deux types
d’acteur s ayant été de mettre en
pla ce des pr atiques visant à sécur iser
le lait. Ils sont confr ontés à la modifi-
cation du r éfér entiel établi depuis
plusieur s années : limiter au maxi-
mum la contamination du lait en
gr oupes micr obiens. Les r ecomman-
dations futur es n’aur ont plus pour
objectif de mettr e en place des pr ati-
ques empêchant le passage des ger -
mes des r éservoirs au lait ou de r é-
duir e la char ge micr obienne de ces
r éservoirs. Il s’agir a au contr aire de
gérer des états d’équilibre per met-
tant de maintenir des r éser voir s de
flor e pouvant ensemencer le lait.
Au niveau des pr oducteur s, les r éac-
tions sont par tagées, cer tains ont le
sentiment d’un « r etour en arrièr e »,
notamment ceux qui appliquent les
pr atiques de tr aite les plus sécur itai-
r es. Ils s’interr ogent également sur
l’évo lution du système actuel de
paiement du lait à la qua lité qui ,
pour l’instant, pénalise tr ès for te-
ment le moindr e « dér apage ». D’au-
tr es sont à pr iori plus enclins à a llé -
ger leur s pratiques, convaincus que
« tr op d’hygiène ne peut pas êtr e bon
pour le fr omage ». Néanmoins, même
si la notion de « flor e utile » ou de
« bonne flor e » est employée, e lle
r este floue. Ce flou est r enfor cé par
le manque de moyens d’évaluation
r apide et peu coûteux . Il est bien
évident que l’analyse d’une dizaine
de gr oupes micr obiens comme indica-
teurs de r outine de la qualité fr oma-
gèr e des laits n’est pas r éaliste.
Le fait que des combinaisons de pra-
tiques différentes permettent d’at-
teindre un même objectif r assur e
dans le sens où on ne cher cher a pas à
unifor miser les pratiques des pr oduc-
teurs. Par contr e, il complex ifie la
démar che en nécessitant une adapta -
tion au cas par cas. Il interr oge égale-
ment les techniciens d’é levage sur la
lisibilité de leur s r ecommandations :
comment justifier des recommanda-
tions différ entes et spécifiques à des
pr oducteurs qui se cr oient pr oches,
voir e identiques dans leur s pr ati-
ques ?
La r emise en cause des pr éconisations
de ces der nièr es années, le change-
ment de r éfér entiel vis-à-vis de la
qualité du lait et des « bonnes pr ati-
ques » constituent des changements
de mentalité.
ConclusionConclusionConclusionConclusion
Gestion et maîtrise de la flore
microbienne
La gestion et la maîtr ise de la flor e
micr obienne r equièr ent un haut ni-
veau d’ex igences associé à de r éels
moyens de gestion pour tous les ac-
teurs qui cher chent à pr éser ver la
flor e d’intér êt et à éliminer les flor es
indésir ables. Actuellement, face à
cette situation complex e, quelques
r éfér ences montr ent qu’il est possible
d’avoir une gestion raisonnée de la
flor e micr obienne des laits. Les le-
vier s d’action existent pour modifier
les équilibres m icrobiens des laits.
Ils débutent au niveau de la pr oduc-
tion de lait (qualité des fourr ages
fer mentés, hygiène de la tr aite…) et
se pour suivent tout au long du pr o-
cess techno logique (conser vation et
matur ation des laits avant leur trans-
for mation, techno logie utilisée, affi -
nage…). En effet, pour un lait de
composition micr obienne donnée,
l’évo lution de ces communautés
pourr a êtr e différ ente selon la tech-
nologie appliquée. A titr e d’ex emple,
dans la technologie des pâtes pr es-
sées cuites, les équilibr es micr obiens
du lait sont tr ès r apidement pertur -
bés par le chauffage du cai llé en
cuve, alor s qu’ils ne le sont pas dans
les pâtes pr essées non cuites. D’au-
tr es facteur s peuvent modifier ces
équilibr es : salage ou non du caillé ,
taille des fr omages, vitesse d’acidifi-
cation… Par conséquent, la flore à
préserver peut var ier d’une techno-
log ie fromagère à une autre.
Vers une description plus fine
de la diversité microbienne
Actuellement, la « bonne » qua lité
N° 1 - automne 2007 Tech Innov 13
deux fois plus de cellu lose et 50 % de miné-r aux en plus que la far ine du même type
obtenue au cylindr e. En effet, la meule écr ase tout le gr ain, ger me et son com-
pr is, alor s que les cylindr es sépar ent l’amande des enveloppes et du
ger me. La far ine de meule est donc plus r iche en é léments du son et du
ger me. Le mode de fr actionnement r este bien le fa cteur le plus influant sur
les qua lités nutr itionnelles de la far ine : par ex emple, la moutur e sur
meules conser ve de façon significa-tive beaucoup plus de magnésium
que la moutur e sur cylindr e (+ 30 %). Selon les nutr itionnistes, le magné-
sium est au pain ce que le ca lcium est aux pr oduits laitier s.
Mouture au cylindre ou à la meule de pierre ?
Transform
ation
micr obiologique d’un lait est le plus
souvent estimée sur la base de deux
cr itèr es. Le pr emier se r appor te aux
normes concernant les espèces pa-
thogènes, le second concer ne la flore
totale qui doivent être le plus faible
possible. Le pr emier cr itère n’est
guèr e contestable, même si les seuils
de tolér ance peuvent êtr e r edéfinis.
En r evanche, les conséquences du
second doivent êtr e r éfléchies car des
laits faiblement char gés en flor e to-
tale ont des capacités fr omagèr es
souvent médiocr es. Il convient de
s’interroger sur la per tinence d’un
seuil sur les ger mes totaux qui ne
pr end pas en compte les équilibr es
micr obiens de ces laits. Les études
menées ont en effet montr é que pour
un niveau de flor e globale donné,
l’équilibr e entr e flor es dites d’intér êt
techno logique et ce lles dites d’alté-
r ation peut êtr e tr ès différ ent d’une
pr oduction laitièr e à l’autr e. Cet
équilibr e varie en fonction des pr ati-
ques de pr oduction du lait (conditions
de logement, tr oupeau, pr opr eté des
animaux ), des conditions de tr aite et
des pr atiques de nettoyage. De plus ,
une faible charge m icrobienne dans
le lait ne g arantit pas sa qualité sa-
nitaire. A l’avenir , il ser ait souhaita-
ble d’avoir une descr iption plus fine
de la diversité m icrobienne de la
flor e des laits.
Rédaction : Julie Grenier, Pôle
Scientifique AB Massif Central
Contact :Contact :Contact :Contact :
MC. Montel : [email protected]
Synthèse réalisée à partir de Synthèse réalisée à partir de Synthèse réalisée à partir de Synthèse réalisée à partir de ::::
Michel V., Verdier-Metz I., Delbès C., Chamba J-F., Montel M-C.,
2005, Diversité micr obienne des laits cr us : quels enjeux , quels risques,
quels moyens de gestion ?, Colloque INRA-INAO, Pr oduits agricoles et ali-
mentair es d’or igine : enjeux et acquis scientifiques, 17-18, novembre 2005 *
Montel MC., Beuvier E., Hauw uy A., 2003, « Pratiques d’élevage, micr oflor e
du lait et qualités des produits lai-tiers », INRA Pr od. Anim., 16 (4), 279-
282 *
Michel V., Hauw uy A.,Montel MC., Cou-lon JB., Chamba JF., 2005 « Pr atiques
d’élevage et Composition micr obienne des laits cr us », Communication pour le
Symposium international « Territoir es et enjeux du développement régio-
nal », Lyon *
Pour en savoir p lus : Pour en savoir p lus : Pour en savoir p lus : Pour en savoir p lus :
Colloque « Les fermentations au service
des pr oduits du terroir » INRA INAO, Palais de la découverte, Un point s ur
les « fermentations au s ervice des pro-
duits du terroir » Editions INRA
Gay, M. and Amgar , A., 2005. Factor s moderating Listeria monocytogenes
gr owth in raw milk and soft cheese made from raw milk. Lait 85 : 153-170
Millet, L., Didienne, R, Tessier, L. and Montel, MC., 2006. Contr ol of Listeria
monocytogenes in raw milk cheeses. Inter national Jour nal of Food Micr obiol-
ogy. 108, 105-114
* ar ticle joint aux actes des Journées
Techniques Elevage biologique ITAB « Qualité et cahier des charges », An-
ger s, 2006
Source : C Remesy - INRA de Theix
Plusieur s études mettent en évidence une influence nette du mode de moutur e sur la composition des far ines, en par ticulier concer nant les
teneur s en minér aux et cellu lose. Ainsi, une far ine de meule contient
0
100
200
300
400
500
600
700
A gr i. Conv.
M eules de
pierre
Agri. Co nv.
Cylindres
Agri. Bio
M eules de
pierre
Agri. Bio
Cylindres
Effet mode de culture combiné au moyen de fractionnement :
l'exemple du magnésium
Teneur en m
agnésium en m
g/g-M
S
CéréalesCéréalesCéréalesCéréales
Tech Innov N° 1 - automne 2007 14
Les bousier s sont des insectes copr o-phages de l’or dr e des coléoptèr es (dotés de deux élytr es pr otégeant deux ailes membr aneuses). Génér ale-ment de couleur noir e ou br un foncé, ils sont par fois agrémentés de r eflets métalliques . Les pr incipales familles aux quelles ils appar tiennent sont les Geotrupidae, les Aphodiidae et les Scarabaeidae, faisant par tie de la super -famille des Scarabaeoidea. En-
semble, i ls comptent 155 espèces.
Des comportements variablesDes comportements variablesDes comportements variablesDes comportements variables
Par mi les espèces de bousier s, on distingue les fouisseur s souvent noc-tur nes et les pilu lair es plutôt diur -nes. Génér alement, les pr emiers
pondent dans les ex cr éments ou stockent des r éser ves pour eux
ou leur s larves dans des terrier s cr eusés dir ectement sous les bouses. Par mi les Scarabaei-
dae, les r ouleur s confection-nent une pilu le (boule d’ex -cr ément) qu’ils r oulent à distance avant de l’enter -
r er .
Les Aphodiidae
Cette famille compr end 111 espèces dont 93 copr o-phages. Ils sont le plus sou-vent de taille infér ieur e à un centimètr e. De for me allongée, ils sont noir âtr es aux élytr es par fois rouges ou
jaunâtr es. Ils possèdent de lar ges pattes avant fouisseuses. Leur s tibias postérieur s sont munis de deux épe-r ons. Ils arrivent dans les pr emièr es minutes apr ès le dépôt de la bouse. La ponte a lieu dir ectement au cœur de la matièr e fécale, aér ée et hu-mide. Les lar ves écloses par tent en quête de nourritur e. Plus tar d, elles se nymphoser ont dur ant 20 à 40 jour s
dans la bouse ou le sol sous-jacent .
Les Geotrupidae (14 espèces de coprophages)
Massifs et puissants, les géotr upes sont des fouisseur s sombr es aux r e-
flets métalliques bleus, ver ts ou vio-lets. Leur s pattes avant sont for tes et
dentées, ce qui fa cilite l’activi-té fouisseuse. Pour abr iter r éser ves et œufs , le couple constr uit un terr ier
sous la bouse. Il est for mé d’un puits d’où par tent des galer ies horizontales
en cu l-de-sa c destinées à r ecevoir chacune un œuf. La femelle r eferme
ensuite la galer ie en la r emplissant de terre.
Environnement
Les bousiers
Par Aude Coulombel (ITAB) avec la participation de jean-Pierre Lumaret (université de Montpellier), Alter agri sept-octobre 2007 Les bousiers, coléoptères coprophages dont l’Egypte a vénéré plusieurs espèces, se trouvent quasiment partout sur le globe et dans des habitats très variés : savanes, terres cultivées, forêts ou prairies. Malgré leur nom peu valorisant, les bousiers jouent un rôle agronomique et écologique majeur dans les écosystè-mes pâturés. Ils recyclent les excréments, participent à l’aération, à la fertilisation et au nettoyage des sols. Un insecte donc très utile !
Ap ho di us fime t a-
riu s 5 à 8 m m, tr ès co m mu n . D ans le s bou ses , le s cr otti ns et l e fu mier
Geo tru pe s mu t a-
tor - 14 à 26 mm, vi sib le d ’avr il à octob re d ans les cr otti ns et le s bou ses fr aî che s
Ap ho di us l ur id us
6 à 9 m m, d e juin à jui ll et , d an s les bou ses et crot tin s de che vau x et mou ton s
Ap ho di us fos sor - 8 à 11 mm m, t rès co m mu n , d ’avri l à octob re sur b ous es fr aî ch es
AuxiliairesAuxiliairesAuxiliairesAuxiliaires
Les Scarabaeidae (48 espèces)
De for mes var iées et de couleur s vi-
ves ou métalliques, les Scarabaeidae
ont un compor tement nidificateur
tr ès évolué. La plupar t confectionne un nid cr eusé à l’aplomb de la bouse,
tandis que les r ouleur s confection-nent une pilu le au moins aussi gr osse
qu’eux . Arr ivés sur l’ex cr ément, ils la façonnent à l’aide de leur s pattes et de leur tête. Roulée sur le sol, e lle
pourr a susciter la convoitise et êtr e volée par un congénèr e, sinon, e lle
ser a enfouie dans une chambr e au
N° 1 - automne 2007 Tech Innov 15
moins satisfaisante mais plus simple, ser ait de r etir er l’éner gie utilisée par l’agr iculteur pour la tr ansformation et la commer cialisation de ses pr oduits en dir ect. En fait, on ex clut de l’ana-
lyse la par tie transfor mation. Autr e limite, PLANETE ne r end pas entièr ement compte de l’évolution d’un système vers l’autonomie ali-mentair e. En effet, les cér éales par ex emple sont comptabilisées diffé-r emment en entr ées (somme des éner gies utilisées pour leur fabri-cation) et en sor ties (éner gie br ute du produit). De plus, un système qui évolue ver s l’auto-nomie alimentair e va être plus gour mand en éner gie dir ecte s’il pr oduit ses pr o-pr es cér éales (ce qui ne ser a pas for cément le cas s’il s’oriente ver s une meilleur e gestion her bagèr e). Ainsi, il va détérior er son bilan et son effica cité éner gétique. Par contr e, il va diminuer sa consommation en éner gies non r enouvelables pour les a c h a t s d ’ a l i m e n t s
(fabr ication, transpor ts).
Pour cela, le diagnostic mesur e les éner gies directes (fioul, électr icité, gaz, lubr ifiant…) et les éner gies indi-r ectes (engr ais, aliments du bétail; phytosanitair es…) non renouvelables consommées. Elles constituent les entrées. Ensuite, l’éner gie br ute contenue dans les pr oduits de l’ex -ploitation (lait, viande, cér éales…) est quantifiée. Ce sont les sorties. L’in-ventair e de ces données per mettra au
final : � De connaîtr e la r épartition des
consommations énérgétiques par
poste, � De calcu ler le bilan énergétique
(Sorties-entrées) et l’effica cité éner gétique (Sorties/Entrées) de
l’ex ploitation, � De quantifier les émissions de gaz
à effet de serre (GES).
En comparant les r ésultats obtenus
avec d’autr es fermes, on peut ainsi : � Situer les postes de l’ex ploitation
analysée, � Tenter d’ex pliquer les différ en-
ces, notamment par les pr atiques mises en œuvr e et pr oposer des
amélior ations r elatives à ces pr a-tiques (économie) et/ou des sub-situtions par des énergies renou-
velables. Avec ces indications sur la consomma-tion d’intr ants et la pr éservation de r essour ces non renouvelables, PLA-NETE complète bien les diagnostics multicr itèr es de dur abilité du RAD, de la F ADEAR, le diag nosti c agr o-envir onnemental Dialecte et la mé-thode IDEA. On obtient ainsi, en r ap-pr ochant les diagnostics, des infor ma-tions sur les aspects sociaux , écono-miques, environnementaux et énergé-
tiques des fer mes. Ce diagnostic pr ésente malgr é tout quelques limites. En effet, les systè-mes qui tr ansforment leur pr oduction, vont for cément consommer davantage d’éner gie que ceux qui ne le font pas, ils ne peuvent donc pas être compa-r és. Pour qu’ils le soient, il faudr ait a jout er a ux s econds l’éner gi e moyenne consommée par les indus-tr ies agroalimentaires, le tr ansport de la fer me vers l’industr ie, de l’indus-tr ie vers la GMS. Il faudr ait aussi tenir compte des échanges inter nationaux , du stockage… La deuxième solution
Environnement
fond d’une galer ie pour y héberger un œuf unique. La lar ve se développer a
à l’intér ieur .
Éboueurs des champsÉboueurs des champsÉboueurs des champsÉboueurs des champs
Une utilité agronomique indé-niable
Une dispar ition à gr ande échelle de
ces insectes entr aîner ait un appau-vr issement des sols et l’her be, étouf-
fée par les déjections, pousser ait diffi cilement. Alor s qu’un bovin
adulte pr oduit en moyenne 20 kilos de bouse par jour , la sur face r ecou-
ver te par des ex cr éments non dégr a-dés devient vite considér able. Les
bousiers, en tr anspor tant, fr agmen-tant et r ecyclant les ex cr éments par
leur digestion, favor isent la pénétr a-tion des micr o-organismes au sein de
la bouse. Ils l’ensemencent égale-ment en bactér ies pr ovenant de leur
flor e intestinale. Toutes ces actions per mettent de dégr ader les ex cr é-
ments, donc de libér er le sol mais également de l’enr ichir en matièr e
organique et sels minéraux . Par ail-leur s, les galer ies cr éées facilitent la cir culation de l’eau, l’ox ygénation du
milieu, l’évacuation des gaz toxiques et de la cha leur induite par la fer -
mentation.
Action antiparasitaire
L’accumulation de bouses est favor a-ble à la pr olifér ation de mouches,
r esponsables de r etar d de cr oissance
chez les bovins et vectr ices de mam-mites ou de conjonctivites. Egale-
ment, le br assage r éalisé par le bou-sier entr aîne la mor t d’un cer tain
nombr e de lar ves de par asites comme les he lminthes pu lmonair es et intesti-
naux . Par sa pr ésence, le bousier est donc favor able au tr oupeau.
Participation à des chaînes trophiques
Les bousier s constituent une sour ce
d’alimentation tr ès importante des chauves-sour is de l’espèce « Gr and
Rhinolophe » qui en sont donc dépen-dantes. Ils constituent de 30 % à 50 %
de leur bol alimentair e annuel selon la saison, l’âge et le sex e.
Evaluer sa consommation énergétique
Par Sophie Labernadie, ARDEAR Limousin
La méthode PLANETE mise en place par un groupe d’associations d’agriculteurs, par une association environ-nementale et par un établissement de formation et de recherche, a pour objectif d’évaluer l’utilisation de l’éner-gie à l’échelle de l’exploitation.
EnergieEnergieEnergieEnergie
Tech Innov N° 1 - automne 2007 16
Institut Technique de l’Agriculture Biologique Au service du développement de l’agriculture biologique, l’ ITAB a pour missions la coordination de la recherche dans le domaine de l’agriculture biologique, l’appui aux actions techniques et le transfert des connaissances.
L’action de l’ITAB se décline autour de quatre activités principales :
� La coordination nationale et l’expertise des recherches en agriculture biologique � Le montage de programmes de recherche � L’édition et la d iffusion de document s techniques (fiches, guides …). L’ ITAB s’est notamment doté d’un organe de
communication priv ilégié : la revue bimestrielle « Alter Agri », entièrement consacrée aux aspects techniques de l’a-griculture biologique.
� L’organisation de colloques scientifiques
L’ITAB est organisé en commissions techniques :
� Quatre commissions par filière de production : élevage, grandes cultures, v iticulture, fruits et légumes � Deux commissions transversales : agronomie et qua-lité Elles rassemblent les compétences et l’expertise de di-vers réseaux : Groupements Régionaux d’Agriculteurs biologiques, Instituts techniques (ARVALIS- Institut du végétal pour la commission Grandes Cultures), cham-bres d’Agriculture, Établissements de formation.
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