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Numéro 3 - Juillet 2013 La jeune scène rock française MAGAZINE ROCKIN DREAMS © Yann Ohran ICARUS FESTIVAL DEPUTIES THE PARANOID GRILL DIRTY MARIANNE - LAST SUMMER DAY ETHS - OF MONSTERS AND MEN WHYZDOM - THANATIC EYES

Rockin' Dreams Magazine N.3

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Le premier magazine intégralement dédié à la jeune scène rock française.

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Numéro 3 - Juillet 2013 La jeune scène rock française

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DIRTY MARIANNE - LAST SUMMER DAY

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WHYZDOM - THANATIC EYES

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Sommaire

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L’édito : 4/5 : BlackRain « veut devenir le plus grand groupe de rock du monde »

8 : Release party des Thanatic Eyes

16/17 : Interview avec ETHS

De l’eau a coulé sous les ponts. On est loin de 2006, des débuts de BlackRain et des premiers pas d’Europavox. On est loin de l’époque où la jeune scène rock française encore timide n’osait que très peu d’initiatives. On est loin de décembre et de notre premier numéro. J’ai l’honneur d’accom-pagner BlackRain durant ses derniers pas au sein de la jeune scène rock française. Si tout va bien pour eux, vous ne les verrez plus dans notre magazine. Mais ce ne sont pas les seuls espoirs fran-çais que nous souhaitons voir grandir. Le festival Europavox, dans le cadre de son édition 2013, nous en a d’ailleurs présenté plusieurs, à l’instar du rugissant phénomène de l’année nommé FAUVE. Mais les grands festivals sont loin d’être les pre-miers sur les découvertes. Cette année, nous accla-mons l’arrivée du petit nouveau Icarus Festival à Issy-les-Moulineaux, avec sa programmation hardcore 100% française. Pas si petit que ça d’ailleurs, puisqu’il nous a tout de même gratifié du retour magistral des parisiens de Chunk! No, Captain Chunk!.

10/13 : Photo-reportage au festival Europavox

20/21 : Whyzdom en Belgique

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Sommaire

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4/5 : BlackRain « veut devenir le plus grand groupe de rock du monde »

6/7 : Grande première pour l’Icarus Festival

CHRONIqUES :

23 : Concours

10/13 : Photo-reportage au festival Europavox

19 : Last Summer Day à Toulouse

24 : Wake Up For Waka Burkina

14 : The Paranoïd Grill14 : Deputies

15 : BlackRain15 : Dirty Marianne

22 : Lumière sur...Le Point Ephémère

Of Monsters And Men

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Interview

Le groupe de hard rock français BlackRain a sorti son quatrième album « It Begins » le lundi 10 juin. Enregistré avec Jack Dou-glas (Aerosmith, Cheap Trick, John Lennon…), le groupe est porté par sa signature chez Sony Music qui a organisé une journée promotionnelle le lundi 27 mai.

Votre album « It Begins » va sortir le 10 juin. Qu’a-t-il de plus que vos trois précé-dents albums ?BlackRain: Il a un bon son. Tout est mieux. Aucun de nos précédents albums n’a été enre-gistré en studio du début à la fin, là c’est la première fois qu’on fait tout de manière pro-fessionnelle. Les autres albums ont été enre-gistrés dans ma chambre, principalement. Au niveau de la composition ça n’a rien à voir non plus. C’est l’évolution, mais c’est mieux fait qu’avant, les chansons sont plus abouties, et c’est plus efficace. On a eu le temps de le travailler. Ça nous a pris à peu près un an pour l’écriture, avant qu’on commence à enregis-trer à Paris avec Jack. Ensuite il a été mixé à Los Angeles.

Comment s’est passé l’enregistrement avec Jack Douglas ?BR: Très bien, c’était beaucoup plus facile et moins long que ce qu’on imaginait. Il s’est montré super sympa et super détendu, du coup ça nous a détendu aussi et ça nous a mis en confiance. Jack devait être aussi stressé que nous parce qu’il savait pas trop de quoi on était capable. Comme il avait écouté que les démos il savait pas si on était capable de le re-faire. Il y avait eu des semaines de répétitions de prévues avant les enregistre-ments, qui se sont bien passées donc ça a été ré-duit à deux jours et on est rentrés tout de suite en studio. On est passé directement à Frank pour la batterie et ça s’est résumé à quelques jours aussi. On était au point on avait beau-coup travaillé. Quand Jack est arrivé tout était composé, tout était même arrangé, on savait exactement où on voulait aller. Lui déjà rien qu’au niveau du son, il apporte énormément parce qu’il a 40 ou 50 ans de métier. Il enre-gistre à la fois à l’ancienne, par exemple il utilise les reverb des salles et tout, et en même temps il est au fait de ce qui se passe au-

jourd’hui, avec Pro Tools etc… On avait une vingtaine de chansons, on en a sélectionnées quinze pour l’album, on en a jetées quelques-unes parce qu’elles étaient moins bonnes. On a enregistré les quinze chansons, et à la fin on en a choisi onze pour l’album. On avait à peu près tous la même idée des chansons qui devaient être présentes ça se jouait à une ou deux chansons près. On voulait pas en mettre trop. Onze chansons c’est bien. Et il faut aussi des bonus, quand tu sors par exemple le CD au Japon.

Comment cette participation s’est-elle dé-cidée ?BR: C’était un coup de chance pour nous parce que notre manager avait fait sa connais-sance dans les années 80, et le hasard fait que quand on avait nos démos, lui revenait à Cannes donc ils se sont retrouvés là-bas, via Facebook. On y a été, on lui a fait écouter les démos, il a été plutôt agréablement surpris, et il a accepté d’enregistrer l’album.

Maintenant, que projetez-vous ?BR: On était en train d’en discuter justement, on travaille avec Gérard Drouot Productions. Donc on joue le 7 juin au festival Megascène à St-Colomban. Après on laisse les grandes vacances passer, parce qu’il y a tous les festi-vals etc... A la rentrée, il y aura une tournée en France, et la seule date qu’on a annoncé pour le moment c’est le 22 novembre au Divan du Monde, mais y aura une tournée qui va se greffer autour de cette date, qui est en train d’être organisée.

L’enregistrement d’un prochain album est-il déjà à l’ordre du jour ?BR: C’est pour ça qu’on laisse les vacances passer. Y a déjà une bonne partie de l’album

qui est composé. Swan travaille tous les jours, il fait que ça dans sa chambre il

compose constamment, nous on essaye de lui apporter deux trois trucs parfois, à manger déjà… (rires) Comme on a prévu de tourner, et qu’il faut aussi bosser sur la sortie mon-diale, on s’y prend cet été. On va essayer de finaliser toute l’écriture. Mais y a pas encore de date d’enregistrement de prévue.

Quel score visez-vous sur les ventes de cet album ?BR: On a des objectifs avec Sony, et le contrat est seulement pour un album donc si on veut

rester avec eux il faut les atteindre. On ne peut pas le révéler malheureusement, mais il y a un gros chiffre à atteindre. Sinon la pro-chaine interview on la fait chez Swan, dans sa chambre. (rires)Que vous apporte votre signature chez Sony ?BR: La signature en maison de disques c’est le but que tu vises au départ après tu te rends compte que c’est pas forcément nécessaire. Enfin ça aide, mais si t’as pas la structure, la maturité derrière, ça changera rien. Notre première expérience était vraiment pas cool. Maintenant on a notre propre structure on bosse comme des fous, on gère tout de A à Z. Les spectacles, les techniciens on gère abso-lument tout. Ce qui est super c’est que Sony font des choses pour nous, ils organisent des événements, ils ramènent plus de promotion, mais c’est seulement parce que nous-mêmes de notre côté on bosse énormément. C’est comme tout quand tu commences tu te fais es-croquer tu signes n’importe quoi. On a signé chez Thundering Records c’était des escrocs, on a signé chez Listenable là c’est des pas-sionnés c’est un label indépendant, on a signé chez SPV un label allemand on les a jamais vus. SPV ils ont vraiment rien fait pour nous, à part envoyer une facture.

Avez-vous refusé de jouer au Hellfest l’an dernier parce que vous ne vouliez pas «

BlackRain: «on veut devenir le plus grand groupe de rock du monde»

« A la rentrée, il y aura une tournée en France »

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Interview

jouer à midi » ?BR: En fait c’est pas nous qui gérons c’est notre management nous on a rien à dire. On a rien refusé, on a rien accepté non plus. On a rien contre le Hellfest c’est un des meilleurs festivals en Europe, on a toujours dit que ça. On était quand même déçu parce que le Hell-fest on y est allé plusieurs années en tant que fans. Les gens qui pensent qu’on a dédaigné le Hellfest ou qu’on a fait nos stars ils sont quand même très loin de la réalité parce qu’on était super dégoutés. Mais on espère y jouer l’année prochaine.

Comptez-vous vous exporter aux Etats-Unis, avec « It Begins » en poche ?BR: On espère de toute façon signer avec le monde entier un jour ou l’autre. Il faut savoir que là on a signé pour l’Europe avec Sony. Après chaque pays gère sa propre diffusion. On a des propositions pour le Japon aussi. Et puis on espère en effet que grâce à Jack on va pouvoir toucher les Etats-Unis. Ce qui est important, c’est que si on sort on sorte cor-rectement, dans de bonnes conditions. Dans l’idéal aller aux Etats-Unis faire un mois de promotion et une tournée, pas simplement pour se dire que l’album est sorti aux Etats-Unis parce que ça sert pas à grand-chose, à part pour l’égo.

Certains ont qualifié votre participation à

La France a un Incroyable Talent l’an der-nier « d’acte commercial ». Qu’en pensez-vous ?BR: J’ai jamais compris le terme commer-cial en fait parce que si on fait de la musique c’est pour la vendre. Ce qui est génial avec Incroyable Talent, c’est que c’est une des seules émissions qui permette de jouer live à la télévision. C’est la seule émission qui nous a permis de jouer nos chansons en direct devant 5 millions de personnes. On a juste fait notre musique. Et ça tombait super bien parce qu’on venait d’enregistrer l’album, on a pu jouer trois chansons de l’album qui allait sor-tir. C’est la meilleure promotion de l’album qu’on a pu trouver.

Avez-vous eu des retours après l’émission ? Dave est-il venu vous voir comme promis ?BR: Avec le jury ça s’est très bien passé dès la première émission, on a eu un super contact. Pour être précis, quand on était en studio, des gens de plusieurs labels sont venu écouter ce qu’on faisait, et il se trouve qu’Arnaud Col-let (NDLR : Chef de projet chez Sony Music France) a totalement craqué sur le groupe. Le problème, c’est qu’il doit convaincre sa hié-rarchie. Et c’est sûr que le fait d’avoir fait in-croyable talent et d’avoir été jusqu’en finale, ça lui a apporté des arguments. Là Dave a pas pu parce qu’il prenait ses vacances. Mais on est de toute façon toujours en contact. Et il est pote avec le patron d’ici (NDLR : Sté-phane Le Tavernier, président de Sony Music France) aussi. Il est hollandais et il lui res-semble un peu. (rires) Ils ont le même accent, on lui a fait remarquer.

Comptez-vous participer à d’autres émis-sions télévisées ?BR: On enregistre une émission avec l’En-ôrme TV, Metal XS, mais pas que parce que ça va être une émis-sion spéciale où on va jouer une grosse partie des titres de l’album en acous-tique. Y a d’autres trucs qui sont en train de tomber aussi.

Arrivez-vous à vivre de BlackRain ?BR: On n’en vit pas hyper bien, mais on en survit. On a aucun job à côté, on ne fait que ça. Mais c’est la galère. On ne vit pas dans le luxe. On vit normalement. On vend du merch, des CD, y a plein de sources de revenus, on a la chance d’avoir ce que normalement tout groupe a c’est-à-dire un producteur, Dany

BlackRain: «on veut devenir le plus grand groupe de rock du monde»Terbeche (NDLR : fondateur de Enfer Maga-zine). C’est ce qu’ont connus tous les groupes, mais c’est vrai qu’en France y a très peu de producteurs. On s’est rencontré au Hellfest. On lui avait donné un CD, il l’a écouté et il nous a rappelés. Au départ il devait juste nous aider à remixer une chanson et maintenant ça fait deux ans et demi qu’il s’occupe de nous.

En arrivant à Paris, imaginiez-vous en arriver là ?BR: Quand on est arrivé à Paris, on pensait pas que ça allait être aussi dur non plus. Même Dany pensait que ça allait être beaucoup plus facile que ce qu’on a fait en trois ans. Parce que lui il a connu les années 80, la musique c’était beaucoup plus simple. T’arrivais avec un projet, tu montais un concert et tu faisais venir Metallica ça allait très vite. Aujourd’hui c’est l’inverse. On avait déjà dans la ligne de mire la signature, mais ça a quand même pris plus de temps qu’on pensait. On a un objectif : on veut devenir le plus grand groupe de rock du monde. Si on remplit les plus gros stades de chaque pays on sera supers contents. Si on pouvait aller dans l’espace avant Muse. (rires) C’est l’objectif qui nous tire toujours vers le haut.

Vous vous apprêtez à sortir de la « jeune scène rock française ». C’est donc proba-blement votre dernière parution dans Roc-kin’ Dreams Magazine. Que ressentez-vous ?BR: Pour l’instant ça fait pas grand-chose on y travaille, on a franchi une étape en signant ici, maintenant on travaille comme avant pour franchir un autre cap. De toute façon nous tout ce qu’on a toujours fait c’est étape par étape, on a grossi, on existe depuis quand même longtemps, petit à petit on a tourné dans des clubs en Europe, on a commencé à essayer de

faire des contacts, et à chaque fois on essaye de grossir, de franchir des étapes. On est un groupe qui existe et qui essaye

de se faire connaître. On trace notre route, on voit pas vraiment de changement brusque. Si tu veux faire de la musique, il faut que tu sois prêt à galérer pendant dix ans, que tu donnes tout à ça. On a quitté notre région, notre famille, notre boulot, tout, on s’est entièrement dédiés à ça. Il faut faire attention à ce que les égos prennent pas le pas sur les autres. Si ton truc c’est la musique, ça va être super galère !

Propos recueillis par Nicolas Raulin

« Si ton truc c’est la musique, ça va être

super galère ! »

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Reportage

Grande première et sold out pour l’Icarus Festival

L’Icarus Festival est en zone de « crash test » ce soir. Si l’événement était parti avec le désavantage de l’emplacement, la promotion faite par l’organisation et les groupes a su renverser la tendance. C’est donc devant une salle comble que les six groupes vont se produire. Bien loin des salles parisiennes, le lieu semble plus propice aux vernissages qu’aux concerts. Malgré tout, c’est ici que le guitariste de Merge, ainsi que son groupe, ont décidé de commencer l’histoire de l’Icarus Festival. Un pari fou certes, mais un pari réussi ! Ce sont les Fight From Silence qui ont la lourde tâche d’ouvrir les festivités. Peu de

Première édition, premier test pour l’Icarus Festival. Composé exclu-sivement de groupes français, l’événement a fait carton plein en vendant la totalité de ses places pour le samedi 18 mai à l’Espace Icare d’Issy-les-Moulineaux.

public dans la salle, une heure prématurée – il est 18h00 - mais le groupe ne se laisse pas abattre et entame son set avec détermination. Des riffs lourds, un scream d’assez bonne qualité. David, le meneur, se donne corps et âme dans ses chansons. Le groupe cherche à convaincre. Une bonne décou-verte pour le public présent, qui prendra vite des nouvelles de la jeune formation parisienne !C’est ensuite au tour d’Our Theory d’entrer en scène. Le groupe dénote avec le reste de l’affiche. Un style beaucoup plus calme et teenage, qui a peu de chances d’intéresser les spectateurs. L’expérience et les dates précédentes se ressentent puisqu’Our Theory livre un set propre et plutôt pro. Une voix claire appréciable mais qui donne une ambiance monotone et peu éner-gique sur certaines chansons. Ajouté à cela le manque d’envie et de rage du groupe et les quelques fans hystériques, exclusive-ment féminines, le public reste peu récep-tif. Le troisième groupe à baptiser l’Icarus festival est This Defeaning Whisper. Le groupe n’existe que depuis deux ans mais il compte déjà quelques fans assidus à son actif. Malheureusement d’importants problèmes de micros empêchent le chan-teur, Alban, de montrer son niveau vocal. Cela ne le gêne pas pour mettre de l’éner-gie dans son set et trans-mettre cette pêche à un public qui commence à se réveiller. This Defeaning Whisper offre un métal-core certes classique et déjà-vu, notamment avec des influences comme Betraying The Martyrs, mais qui reste carré et bien composé. Une formation qui a de la rage à revendre et qui est attendue sur de prochaines dates.Place maintenant aux ini-tiateurs de l’événement : Merge ! En plus de leur rôle d’organisateur, le groupe est attendu de pied ferme par beaucoup

de personnes présentes dans la salle. Dès leur entrée, on sent l’ambiance monter d’un cran aussi bien dans le public que sur scène. Leur premier titre « Calypso » donne le ton de leur set : la soirée a at-teint un niveau supérieur. Une cohésion se ressent entre les membres du groupe et ils communiquent leur bonheur de jouer sur cette date. Message reçu pour le public puisque il répond présent aux circles-pits, wall of death et les mosheurs commencent à s’imposer. Le leader, Anthony, mène son groupe de main de maître avec la rage au

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Reportage

Grande première et sold out pour l’Icarus Festival

ventre ! Le chanteur vit ses paroles et se démène pour donner le meilleur de lui-même. Le show atteint son point culminant lorsqu’Alex de The Prestige vient prêter son scream sur un titre. Le set se termine sur « Joy Illusion », une chanson puis-sante qui prouve que Merge est un groupe à suivre de très près. C’est au tour d’As They Burn de monter sur scène. Le groupe s’est fait devancer par sa réputation et le public est au taquet. Leur entrée sur « Me-decine 2.0 » est une claque monumentale. Le groupe prend le contrôle de la salle et

leur univers s’impose au public. Une puissance hal-lucinante et un profession-nalisme irréprochable. Le chanteur, Kevin, emmène le public avec lui dans sa transe. Une voix possédée par la folie et l’envie de se donner corps et âme pour les personnes présentes dans la salle. Le front-man contrairement, aux groupes précédents, reven-dique un côté plus « old school » en encourageant le public à « jumper ». La formation livre un set ex-ceptionnel et confirme son talent auprès de ses fans. As They Burn impres-

sionne et se démarque par son identité bien ancrée mais aussi par sa volonté de partager.C’est sur du classique que les héros de la soi-rée font leur entrée et marquent ainsi leur retour. Deux ans d’ab-sence pour le groupe et deux ans d’attente pour les fans. Un public remonté à bloc, déterminé à prouver que la France n’a rien à envier aux États-Unis. Les Chunk! No, Captain Chunk! (CNCC) n’ont pas le droit à l’erreur et ils le savent. « Captain Blood » tranche avec l’intro et annonce la couleur. « Restart » finira de mettre le feu à la salle ; single du deuxième album « Pardon My French », la chanson sonne comme l’hymne du festival.

Le groupe motivé et déchaîné alterne des chansons des deux albums. Le chan-teur, Bert, demande au public de se lais-ser emporter par la démence pour rendre ce show inoubliable. Véritables pros, le groupe transforme la salle en dancefloor sur le cover de « We Are Who We Are » de cette « salope de blonde prénommée Kei-sha ». CNCC choisit de faire son rappel sur la chanson emblématique du groupe : « In Friends We Trust ». Un clin d’œil au public, qui sera d’ailleurs invité par le frontman à monter sur scène. Une manière festive de finir la soirée en beauté. Pour le

public, les CNCC ont confirmé leur statut d’ambassadeurs de la scène française avec talent. Une explosion d’énergie et une bonne humeur à toute épreuve qui définit le groupe. Pour certains en revanche, le groupe n’était pas aussi convaincant que lors de leur dernière date en France et cer-tains regrettent une promotion trop impor-tante de leur album « Pardon My French ». Un bilan en demi-teinte pour les chou-chous du public français.L’édition test de l’Icarus Festival passe donc le baptême du feu avec brio. Avec une date 100% française, l’événement prend sa revanche sur les organisateurs qui refusent ce genre de concerts. Ce festival prouve que la jeune scène française existe bel et bien et qu’elle comporte des groupes de talent qui feront parler d’eux dans les prochaines années. Une affiche exception-nelle, une ambiance de folie et un public conquis. La deuxième édition de l’Icarus Festival est déjà attendue par la plupart des personnes présentes ce soir. Merci à Merge d’avoir su donner un haut lieu d’expression à la jeune scène rock française, qui possède un potentiel certain ! Sandra Lefetz

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Reportage

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Thanatic Eyes présente son premier clip

Dix-neuf heures. On descend au sous-sol, et on prend place tandis qu’Hyperdump ouvre la soirée. Le public est un peu timide mais pré-sent. On sent déjà une atmosphère détendue. Le groupe est énergique et prend le temps de s’adresser au public entre les morceaux. Le chanteur se lance dans une distribution d’EP jetés dans le public. Aucune casse ? On conti-nue. Le guitariste descend de l’estrade pour venir s’amuser avec le public. Malgré des morceaux un peu similaires, Hyperdump offre une prestation de qualité et finit par conquerir le public. C’est ensuite au tour de Careless Institute de monter sur scène. Leur album The Live Between sort le lendemain de cette soirée et le groupe a décidé d’en jouer l’inté-gralité pour l’occasion. Une belle surprise pour un public qui les attendait impatiemment et qui semble ravi. Les réactions sont vives et des moshpits se forment devant la scène. Après une quarantaine de minutes de presta-tion, d’interactions avec les fans et d’applau-

dissements, le groupe salue son public. On s’accorde une pause à l’extérieur pendant le changement de plateaux. On retourne plus tard dans la salle où l’on retrouve une odeur de bière tiède et de transpiration. Quoi de plus normal pour ce genre de soirées ? Debunk s’installe sur scène. Le public est aux aguets et attend le début du set. Il n’hésite pas à se lancer dans des moshpits plus violents. Le chanteur s’en amuse et les encourage à conti-nuer. Malgré un micro qui se montre discret, le groupe offre un set de qualité. Nouvelle pause. Un grand écran est installé. Arrive le moment que tout le monde attendait. La salle se remplit à nouveau et il devient difficile de circuler sans piétiner quelqu’un. La vidéo est

lancée quelques minutes plus tard et le der-nier groupe est fier de la présenter après tant de travail. Une belle réussite si on en croit la réaction du public et on le comprend, la réa-lisation de Mathieu Spadaro en met plein la vue. Après avoir été félicité, les Thanatic Eyes prennent place sur scène et relancent les hostilités. Ils enchaînent environ une heure de show, déchaînés comme jamais. Ils re-prennent « Phobia », de Kreator et reviennent pour un rappel avec « The Tormentor » et un clin d’œil au clip puisqu’ils reviennent vêtus des blouses du clip. Soirée réussie pour Tha-natic Eyes qui a offert beaucoup de surprises à son public et qui a honoré comme il le faut leur premier clip.

Le 30 mai dernier, les Thanatic Eyes ont organisé une Release Party au Klub à l’occasion de la sortie de leur premier clip, « The Tormentor ». Accompagné des groupes Hyperdump, Careless Institute et de leurs acolytes De-bunk, le groupe a su nous livrer une soirée digne de ce nom.

Gaelle Le Pemp

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Europavox, déjà 8 ans de découvertesBasé à Clermont Ferrand, ce festival réunit des grands noms des musiques actuelles européennes, avec cette année Miles Kane, Lilly Wood & The Prick, Puggy, Vitalic VTLZR, Benjamin Biolay, Stephane Eicher ou encore Jacques Higelin en têtes d’affiches. Mais Europavox regorge également de jeunes talents. Qu’ils soient français ou étrangers, voici les noms qu’il faut retenir de cette édition 2013.Ce collectif parisien crée en 2010 emporte tout sur son passage avec un anonymat des plus respectable. Après avoir rempli un Bataclan en 48 heures, il s’est attaqué au Printemps de Bourges et à Europavox, et le succès est au rendez-vous. La prochaine étape se nomme Rock En Seine, festival dans lequel il présentera son premier album ap-pelé Blizzard. Certains affirment déjà qu’il s’agit de la révélation de l’année…

Fauve

Fondé en 2004 au Danemark, ce groupe a déjà sorti quatre al-bums, dont le dernier opus Point Break. Après avoir gagné le titre de groupe de l’année au Danemark en 2009 et un passage remarqué à Rock En Seine la même année, ils conquièrent l’Europe avec leur electro rock structuré sur du rock indé.

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Europavox, déjà 8 ans de découvertesBasé à Clermont Ferrand, ce festival réunit des grands noms des musiques actuelles européennes, avec cette année Miles Kane, Lilly Wood & The Prick, Puggy, Vitalic VTLZR, Benjamin Biolay, Stephane Eicher ou encore Jacques Higelin en têtes d’affiches. Mais Europavox regorge également de jeunes talents. Qu’ils soient français ou étrangers, voici les noms qu’il faut retenir de cette édition 2013.

La scène happy harcore hongroise s’est trou-vée un leader. En effet, ce quintette tout droit venu de Budapest a fait forte impres-sion, au point que la marque de boissons énergisantes Monster Energy a tenu à les sponsoriser. Après The Summer Triangle, leur second EP Skyward sortira le 15 août prochain.Till We Drop

Fondé en 2004 au Danemark, ce groupe a déjà sorti quatre al-bums, dont le dernier opus Point Break. Après avoir gagné le titre de groupe de l’année au Danemark en 2009 et un passage remarqué à Rock En Seine la même année, ils conquièrent l’Europe avec leur electro rock structuré sur du rock indé.

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Europavox, déjà 8 ans de découvertesCe jeune trio allemand de Landau dont la moyenne d’âge ne dé-passe pas les 23 ans ne cesse d’étonner en Eu-rope. Après un premier EP remarqué nommé Boarding Time sorti en 2012, leur premier album Psycho Boy Happy a vu le jour. Leur electro pop entre-mêlée de percussions omniprésentes en fait chavirer plus d’un.

Sizarr

Formé à Leeds en 2011, ce jeune groupe est une grande surprise de cette édition d’Europavox. Leurs riffs accrocheurs rappelant les années 60 ont fait vibrer beaucoup de festivaliers, même si le quator anglais n’a ni EP ni album en sa possession. Groupe à suivre de très près.

China Rats

Originaire de Slovaquie, cette formation produit avec classe un post punk penchant vers la new wave qui aurait sur cer-tains morceaux sa place dans un film de Tarantino avec quelques déclinai-sons des sixties. Après trois albums, dont Swan Bride qui est le dernier en date, ils ont arpenté pour la première fois le sol français cette année. Ils avancent petit à petit sur un chemin commen-cé en 2006, et le meilleur reste à venir.

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Europavox, déjà 8 ans de découvertesFormé à Leeds en 2011, ce jeune groupe est une grande surprise de cette édition d’Europavox. Leurs riffs accrocheurs rappelant les années 60 ont fait vibrer beaucoup de festivaliers, même si le quator anglais n’a ni EP ni album en sa possession. Groupe à suivre de très près.

China Rats

Le jeune homme ori-ginaire de Château-roux, ancien chanteur d’Asyl, sillonne la France avec sa cold wave mélangée à de la britpop en français. Il présente son premier album éponyme dans différents festivals cet été. A ne pas rater.Lescop

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Chroniques

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Une nouvelle étape pour The Paranoïd GrillQuatre ans d’existence, quatre gars au top. The Paranoïd Grill, c’est un quatuor belge qui puise principalement ses racines dans le blues et pos-sède des influences améri-caines. Depuis sa création, chaque année a sa particula-rité. Un EP pour 2011, une pe-tite tournée aux USA en 2012 et un premier album pour le 22 juin 2013 : Leave.The Paranoïd Grill a commencé fort avec un premier EP sortit il y a deux ans. Leave, c’est la même chose, mais en mieux. Cet album est composé d’une sorte de fil conducteur grâce aux trois morceaux intitulés Naïads (ndlr : en français naïades, nymphes aquatiques de la mythologie grecque). L’opus démarre avec «Naïads (Opening)». La mélodie du début rappelle les premières notes de «Remembering

Sunday» d’All Time Low. Mais l’univers reste différent et loin-tain de leur Pop américaine. Il fait découvrir une voix agréable et douce, accompagnée d’une guitare et de percussions, le tout sur un tempo modéré et quelques phrases qui ne laissent pas indifférent. «Drops in a ri-ver» vient ensuite marquer nos esprits. Cette mélodie mélancolique, compo-sée d’une guitare électro-acoustique et d’une voix qui rappelle celle du chanteur de The Kooks, donne envie de s’allonger et de se délecter de ces sonorités anglo-saxonnes. L’autre coup de coeur va à «Everyday Life». C’est peut-être court mais la mélodie est légère, énergique et les paroles font rêver. On reste facilement ébahit par la voix. Ça rappelle un peu Gavin Degraw, compositeur de la BO de One Tree Hill. À noter malgré tout une déception pour «Honest Voices». À première vue, elle a beaucoup pour plaire : une bonne alternance dans la mélodie entre la gui-tare et l’harmonica, des paroles recher-chées, mais la musicalité reste trop plate.

«Persephone’s Puppet» n’est pas un véri-table coup de coeur mais elle montre une nouvelle facette du groupe avec un air qui peut rappeler «Dust in the wind» de Kansas. Ce premier album forme un bon ensemble et montre le potentiel de ce groupe. Malgré un manque de diversité dans les chansons, The Paranoïds Grill nous offre une agréable bouffée d’air frais. A suivre...

Deputies : « Mazaltov ! »Armé de guitares à la fois ac-crocheuses et mélodiques, les parisiens de Deputies nous délivrent un son pop rock très sautillant. Leur premier EP « First Date », sorti le 10 dé-cembre 2012, offre un premier aperçu très encourageant du potentiel du quatuor.La pochette est intrigante, c’est une pho-to noir et blanc de l’épaule d’un jeune homme qui sourit. Le premier EP des Deputies sorti en décembre dernier a fait parler d’eux. Ils ont arpenté les stations de ski lors de la tournée “Rock The Piste” et leur prestation au FIMU de Belfort fut saluée à mainte reprise. La formation du groupe est un quatuor classique en rock, deux guitares, une basse, une batterie et les voix qui vont avec. Leur EP de six titres est intitulé “First Date”. Autant vous dire tout de suite qu’il ne sert à rien d’écouter leur musique dans votre chambre, vous

allez vous ennuyer. C’est plu-tôt en marchant ou en roulant sur votre vélo que vous serez emballé. L’EP donne la sensa-tion d’une ville en mouvement. Dès le roulement du tom basse du premier morceau “Back in Town”, Deputies nous emmène en soirée. C’est une longue soi-rée parisienne, avec des hauts, des bas, des filles et des galères. La guitare crache des mélodies comme on pourrait les entendre chez Arctic Monkeys, nota-ment dans “Husteler”, denier titre de l’EP. L’ambiance est à la fête, la batterie martèle le rythme de la dance, on est ra-pidement embarqué. Comme il est presque impossible qu’un groupe composé de quatre garçons ne parle pas de fille, il semble évident que les rencontres féminines occupent une place importante dans les paroles des chansons. Sur le mor-ceau “Selfish Girl” on expose la difficulté de l’approche amoureuse; l’EP porte déci-dément bien son nom. Et comme chaque

soirée a son lot de problèmes, le titre “You Gotta” rappelle que l’on peut aussi passer son samedi soir à pleurer, seul, dans sa chambre. Les Deputies savent faire la fête, et ne rentrent se coucher qu’à l’aube. C’est du rock brut, agrémenté de mélodies pop très fraîches. Simple, efficace, sans conces-sions.

G.P.

L.F.

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Chroniques

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It Begins : la renaissance du glamOnze ans et trois albums après leur formation, BlackRain ont sorti lundi 10 juin 2013 un album à la hauteur de leur talent. Quand glam rock, tra-vail et passion s’accordent et croisent Columbia Records, ça donne « It Begins ».

C’est derrière une pochette à l’artwork sobre que « ça commence ». Challenge intéressant pour le label américain Sony Music / Columbia Records que de miser sur le retour du glam rock en 2013 par un groupe français. Outre la polémique « pour ou contre » dans un style sleaze et contro-versé, pour un groupe ouvertement criti-qué (les joies de la médiatisation), le défi d’évoluer dans un univers old school est de taille. C’est sous l’œil bienveillant du producteur Jack Douglas, ayant déjà tra-vaillé avec des groupes comme Aerosmith ou Alice Cooper, que BlackRain nous offre un revival du glam des années 80 à travers

une production efficace et des hymnes rock’n’roll, le tout dans un anglais irréprochable - ce qui n’est pas toujours gagné pour les artistes français. Comment ne pas avoir une pensée pour Axl Rose et sa bande en écoutant Blast Me Up ou Wild Wild Wild. Tout y est : des riffs énergiques, des refrains entraînants, des choeurs habile-ment échafaudés, des solos de guitare parfaitement maîtrisés. Il est clair que Swan et ses musiciens connaissent bien leur sujet. Men-tion spéciale pour Dead By Stereo et son solo de guitare entraînant. La ballade « Nobody But You » ar-rive un peu tôt sur l’album, comme s’ils l’avaient mise « parce qu’il en faut bien une », mais elle est pardonnée par des harmonies vocales plutôt originales et bien conçues. Une voix incisive et des guitares tranchantes portées par un mix subtil, des nuances de basse agréables et une batterie propre pour un album court, mais efficace et varié, avec une excellente dynamique. La mid-tempo « Young Blood », la très pop «

Cryin’ Tonight » et le turbo-rock « Tell Me » sont là pour nous prouver l’originalité dont sont capables les annéciens. Le groupe se présente sur le titre de fermeture « Ho Hey Hey Hey Hey », comme la fière signature d’un album ambitieux et bien ficelé. Cha-peau bas ! BlackRain aura finalement prou-vé à travers cet album que la France possède bien d’incroyables talents.

La Marianne dans l’ère du temps !Formé en 2009 à Meaux, Dirty Marianne est composé de Benjamin au chant, Josse-lin à la guitare, Doriann à la guitare et aux choeurs, Victor à la batterie et du petit der-nier qui a rejoint le groupe, Vincent à la basse. Au début du mois, le groupe a sorti son premier EP trois titres intitu-lé We Used To Be.L’EP débute avec « Life » et son introduc-tion à la Marianas Trench. Dirty Marianne commence avec les bonnes cartes en main ! Un tempo rapide, une batterie qui met en valeur la chanson et des choeurs qui donnent de la puissance au morceau. Tout ça donne envie de continuer l’écoute. Le second morceau s’intitule « Between You & I ». Similaire dans l’ensemble au morceau précédent, « Between You & I » débute pourtant par une montée crescendo

instrumentale très promet-teuse. Le rythme est facile à re-tenir et ça reste dans la tête. On retiendra particulièrement la partie acoustique voix/guitare qui adoucit le morceau, après quoi la batterie sait redonner au morceau son intensité du début. On découvre aussi une autre facette de la voix qui se montre plus grave et plus in-tense quelques instants. Vient enfin « We Used To Be Losers ». Comme on dit, « le meilleur pour la fin ». Les Dirty Ma-rianne nous présentent un mor-ceau aux sonorités pop/rock américaines. Certains passages font penser à du Chunk! No, Captain Chunk!. On aime le son des gui-tares qui ressort et la voix plus puissante que dans les morceaux précédents. On re-tiendra une fin très travaillée avec une ins-trumentale qui disparaît petit à petit pour laisser place aux dernières phrases a cap-pella. We Used To Be est un EP énergique et frais. En dépit de morceaux plutôt répé-

titifs, on apprécie la voix agréable et la rythmique. En bref, des compos parfaites pour faire venir un été qui se fait désirer et apporter un peu de soleil. Le groupe a su réunir son talent pour offrir un EP promet-teur, mais il aurait pu aller chercher encore plus loin pour offrir une plus grande matu-rité musicale.

M.S.

G.P.

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Interview

ETHS : « Avec Rachel, on est sûrs de notre choix ! »

Suite à la sortie de leur troisième album, sobrement intitulé « III », le groupe originaire de Mar-seille a connu de nombreux bou-leversements, dont deux départs soudains. A l’aube de leur retour sur la route, armés de la nouvelle chanteuse Rachel, le quatuor ETHS est à nouveau prêt à faire déferler des vagues de riffs sortis des profondeurs de leur univers sombre et mélancolique.

Le départ de Candice Clot a été un évé-nement marquant dans l’actualité du groupe. Ensuite, ça a été au tour de Greg d’annoncer son départ suite à une bles-sure. Il y a peu, c’est Rachel Aspe, que le public a pu découvrir dans « La France a un incroyable talent », qui s’est imposée comme nouvelle chanteuse. Une nouvelle

stabilité a-t-elle trouvé sa place ?On espère que tout sera plus stable à l’ave-nir. On est plus que quatre, ça risquerait d’être compliqué en cas de nouveau départ. On a Rachel maintenant, et la machine reprend. C’est elle qui a postulé, comme beaucoup d’autres chanteuses. Mais il faut avouer qu’elle était vraiment au-dessus de tout le reste. On s’est rencontrés une pre-mière fois. Elle avait besoin de travailler sur le chant clair, alors on lui a laissé le temps. Puis on s’est revus, et ça l’a fait.

Il semblerait qu’il n’y ait pas eu de grosses difficultés à intégrer Rachel au groupe. Comment ça se passe côté travail ?

Tout se passe très bien, on travaille beau-coup. Côté musical, pas de problème. La voix est clairement là. Rachel connaissait déjà bien le groupe, et ça a aidé à ce que l’intégration se fasse facilement. Le truc qui est plus compliqué, c’est que ce n’est pas elle qui a écrit les textes. Elle n’a pas du tout travaillé sur le dernier album. Mais

ETHS est un groupe de métalcore et death core. Originaire de Marseille, il est fondé par Stéphane Bihi (Staif) et Gre-gory Rouvière (Greg) en 1996. Guillaume Dupré à la batte-rie, Marc Burghoffer (Roswell) et Candice Clot au chant les rejoignent en 1999. Ils sortent leur maxi CD le plus célèbre, Samantha, en 2002. Leur premier album suit en 2004, in-titulé Soma. Après Teratologie en 2007, ETHS revient en 2012 avec III. La même année marque le départ de Greg et de Candice, aujourd’hui brillamment remplacée par Rachel Aspe. Le groupe a sorti son nouveau clip, « Harmaguedon », et est actuellement en tournée. Le quintet s’applique à faire partager son univers sombre, oppressant et mélancolique à travers des chansons mêlant chant clair et chant guttural.

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Interview

ETHS : « Avec Rachel, on est sûrs de notre choix ! »

un exutoire pour nous. C’est un moyen de faire sortir le côté sombre de personnalité. Ce côté de nous qui n’est pas compatible avec la vie comme on la connaît de nos jours.

Les fans sont toujours au rendez-vous visiblement. Et ils brûlent d’impatience de savoir ce que vous leur réservez. Quelques indices sur les futures actuali-tés de ETHS ?On est encore sur la tournée promotionnelle de l’album « III », bien qu’on ne sera vrai-ment sur les routes qu’à partir de la rentrée. Avec le départ de Candice, c’était impos-sible d’assurer tout ce qui était festivals, etc... Bien sûr, on travaille sur du neuf. Il faut sûrement compter sur la sortie d’un nouveau clip, mais ça sera en temps voulu. En tout cas, on est toujours là, et on est à deux cent pour cent.

faire du scénique. Alors on a choisi de faire un clip live avec les images d’un de nos concerts qui ont été travaillées par notre réalisateur, Bob MeDrEd.

On remarque l’évolution dans la mu-sique, la technique et les mélodies du groupe qui est propre au nouvel album. Comment vous le définiriez ?Le troisième album est vraiment marqué dans la continuité des deux autres. Surtout du premier, qui était peut-être plus catchy, avec des riffs plus simples. On a voulu lui donner des structures et des mélodies iden-tifiables. Au final on peut dire que « III » est à mi-chemin entre les deux autres albums.

L’univers sombre et mélancolique propre à ETHS reste sa signature. Pourquoi chercher à créer ce type d’ambiance ?C’est dur à expliquer. C’est vraiment un besoin qu’on a toujours eu et qu’on ne s’explique pas. Notre musique est comme

elle s’en sort super bien. Avec Rachel, on est sûrs de notre choix ! Maintenant, on tra-vaille surtout le côté scénique du groupe.

Le public a beaucoup regretté Candice, et aujourd’hui encore certains fans y sont très attachés. Alors qu’en est-il de l’intégration de Rachel auprès de votre public ?On a été agréablement surpris de la vitesse de l’intégration de Rachel auprès des fans. C’est vrai qu’ils étaient beaucoup à être très tristes suite au départ de Candice. Mais Ra-chel a été très bien accueillie. On l’a défini-tivement introduite auprès du public avec notre nouveau clip.

Le clip, d’ailleurs, a atteint les vingt-cinq mille vues sur Youtube. C’est un succès pour la nouvelle formule ETHS !On a voulu faire simple. Rachel n’étant pas encore parfaitement à l’aise avec ce texte qu’elle n’a pas écrit, c’était compliqué de Propos recueillis par Léa Pfeiffer

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Reportage

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Le dernier jour d’été a sonné sur Toulouse

L’attente est longue avant de pouvoir assister à leur prestation. Pour patienter, on peut les retrouver qui soutiennent les autres groupes, devant leur stand de merch’, ou à l’extérieur de la salle. Ils sont facilement abordables, et il est toujours agréable de partager un mo-ment avec eux, leurs fans ne me contrediront pas. Last Summer Day se produit en fin de soi-rée, après sept autres groupes. Ils montent sur scène à 00h45, avec près de deux heures de retard, la faute aux temps de scène non respectés, au grand dam du public qui se retire petit à petit, ou alors va se reposer sur les sièges au fond de la salle. Avec un bel

esprit donc, malgré quelques contrariétés, ils investissent les lieux. Clairement épuisés on ressent cependant leur détermination à faire la différence après presque cinq heures de concerts variés. Et c’est un pari réussi. Plu-sieurs personnes rejoignent le devant de la scène. Pour leur troisième apparition seu-lement, ils ont déjà des fans assidus, et qui connaissent l’album sur le bout des doigts. Les LSD se présentent avec une énergie communicative, remercient le créateur du

festival qui leur permet de jouer pour une noble cause, et lancent les premiers ac-cords de Nouveau Départ, titre éponyme de l’album. La scène est vaste, ils ne sont que quatre, et pourtant ils occupent tout l’espace. Ils jouent Love can’t be perfect, puis Sex Friends, le premier titre sorti sur internet, et que le public connaît par cœur. Qu’elles soient en anglais ou en français, les paroles sont retenues et re-prises, et les habitués ont déjà leurs titres préférés. Entre les chansons, Alex (guitare) et Paul (basse) se chargent de mettre l’ambiance, d’entraîner le public, et tout le monde se prête au jeu. Axl, le batteur, fait quant à lui démonstration d’une concentra-tion et d’une puissance à toute épreuve, il ne dit d’ailleurs pas un mot durant le concert. Flo descend un moment dans le public avec sa guitare, la proximité avec leurs spectateurs est importante pour eux. Vient le tour du titre Another Day, en acoustique. Flo occupe seul la scène,

le silence se fait et les auditeurs savourent cet instant. Ce morceau est transformé par le live et prend une ampleur incroyable. Il y a fort à parier qu’un frisson parcourt la salle à ce moment-là. Le groupe est soudé, et cohérent. Alex et Paul incarnent la déconne et la bonne humeur, quand Flo se fait plus sérieux, frontman un brin mystérieux mais avec du répondant. Les interactions entre les membres pendant le concert sont agréables et offrent au spectateur une belle dose de camaraderie à l’accent toulousain. Ils inter-prètent leur set avec entrain et optimisme, sept chansons qui paraissent beaucoup trop courtes. Leur présence, leur contact facile montrent qu’ils sont faits pour la scène.Comme dans toute soirée caritative, le public est varié. La réussite des Last Summer Day a été de faire se relever un public épuisé. Et quand bien même les personnes restaient assises, elles rapprochaient leurs sièges de la scène, et ne pouvaient s’empêcher de bou-ger au rythme de leurs chansons. Toutes les tranches d’âge ont été conquises. Bien qu’il soit tard, pour une des rares fois dans la soi-rée, le public en redemande et aimerait un rappel. La chanson Les temps changent est d’ailleurs réclamée par beaucoup. Le live est clairement le point fort du groupe, l’énergie est palpable, on se retrouve très vite entraî-nés par leurs rythmes efficaces. Aussi, il n’y a pas d’effets sur les voix, et il faut avouer que le naturel leur sied bien. Pour les Last Summer Day, Nouveau Départ rime avec réussite.

Le 11 avril a eu lieu à Castanet- Tolosan, dans la région Tou-lousaine, le festival Sourires en Scène. Cet événement a vu le jour dans le but de récolter des fonds pour l’association Hôpital Sou-rire. De nombreux groupes ont répondu présent ce soir-là, et Last Summer Day était de la partie. Ils sont montés sur scène pour la troi-sième fois depuis la sortie de leur album, le 25 avril dernier.

Cécile Parise

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Reportage

Whyzdom en Belgique avec son « metal thérapeutique »

Samedi 25 mai a eu lieu une soirée de concerts rock et métal dans la salle de l’Ercineo à Herchies, en Belgique. A l’affiche, quatre jeunes groupes belges et français étaient prévus pour animer la soirée.

Ne cherchez pas Herchies sur la carte de l’hexagone. Nous sommes en Bel-gique, pas loin de la fron-tière française, dans une province où les groupes rock sont plus nombreux que les « baraques à frites ». On ne peut pas vérita-blement parler de festival puisque seules quatre for-mations sont à l’affiche. Cependant, cet événement, né de l’initiative de Jamie-Lee Smit et de son groupe Azylya, est l’occasion de mêler quatre genres et de renforcer l’amitié fran-co-belge. Le métal est à l’honneur avec notre hôte mais aussi avec Whyzdom. Belges et Français se retrouvent quelques jours à peine après s’être produits au « Dames of Darkness Festival » en Angleterre.

Le métal symphonique et mélodique qui côtoie le métal hard rock avec le groupe belge néerlandophone « Wizz Wizzard » et qui invite « Aero » à jouer ses com-positions de rock alternatif… Voilà une soirée qui s’annonce variée et de qualité ! Malheureusement, à quelques kilomètres de là, Mons est en fête. Le Doudou est un événement qui attire pas loin de 200 000 personnes ! Une tradition que même les metalleux ne rateraient pour rien au monde. Il est 19 heures et les organisa-teurs attendent la foule qui ne viendra pas. Le soundcheck est terminé, les musiciens sont dans la salle et font connaissance avec leurs « collègues » d’un soir. Ils discutent avec les spectateurs présents. On bavarde,

on fait connais-sance, on passe un bon mo-ment. Quelques re ta rda ta i res arrivent mais on est loin du soldout ! Tant pis, qu’à cela ne tienne ! Le spectacle com-mence avec Aero. Quatre musiciens ex-périmentés en-tourent la jeune

chanteuse Amélie qui fait ses débuts sur scène. Ils nous interprètent les trois chan-sons de leur EP. Si on aime les mélodies rock accrocheuses de « No Way Out « et de « Logon », la douceur de la balade « The White Side », on est vraiment impres-sionné par le jeu de guitares.Changement de look, et de sons avec Azylya qui nous offre son métal mélo-dique et théâtral. L’atmosphère se fait pesante ! On sent un malaise qui plane, la crainte, l’effroi se lit dans le regard de Jamie-Lee face à Johann, guitariste aussi diabolique que charismatique. Le duo fonctionne à merveille. La belle et candide jeune fille prise au piège d’un esprit démoniaque. Le Bien et le Mal se font face sur une musique toute en contraste, à la fois douce et puissante sans pourtant jamais tomber dans la vio-lence. Si « Spirit of metal » a décerné un 17/20 à leur album « Sweet Cerebral Destruction»», on sait à présent pour-quoi. Whyzdom qui a copieusement ap-plaudi cette prestation, monte alors sur scène pour nous offrir lui-aussi un spec-tacle dont on se souviendra. Ils ne sont que six et pourtant leur musique résonne dans la salle telle celle d’un orchestre symphonique ! Il est là pour nous pré-senter sa nouvelle chanteuse Marie Rouyer, et son album « Blind » dont la presse reconnaît unanimement la quali-té et l’originalité. Whyzdom ne fait pas du métal symphonique mais du Why-zdom. Des mélodies qui accrochent, des riffs puissants, une orchestration

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Reportage

Whyzdom en Belgique avec son « metal thérapeutique »riche, une voix fémi-nine qui passe du ly-rique au grunt avec une aisance déconcertante et un jeu de scène tout en finesse et élégance. Les oreilles se régalent et les yeux brillent de-vant cette pièce dirigée de main de maître par Vynce Leff, guitariste, auteur-compositeur et fondateur du groupe.Les spectateurs sont encore sous le charme de Marie quand le concert de Wizz Wiz-zard débute. Adieu grâce et mélodies aé-riennes ! Voici du hard

rock qui déménage avec ces musiciens qui n’ont oublié ni les sons ni la folie des an-nées 70. Et voilà la soirée est terminée. Les groupes discutent encore dans la salle et se promettent de se revoir bientôt. Azylya et Whyzdom semblent ne plus vouloir se quitter puisqu’ils se retrouveront au Kra-ken Metal Rock Festival le 2 novembre à Soignies en Belgique.

La première question provoque les éclats de rire. La définition de la musique metal ?Marie : « C’est puissant, elle permet d’exprimer la noirceur et d’extérioriser les sentiments noirs, et ainsi d’éviter la souffrance, le métal est un peu théra-peutique. » Vynce sourit en précisant que « Marie vient d’un monde un peu extrême. Il faut savoir qu’avant de nous rejoindre, elle faisait partie d’un groupe de black metal. Elle a une vue très sentimentale du metal. Je dirais que côté technique : ça bas-tonne! L’important c’est le contraste entre les extrêmes. On met l’énergie et la vio-lence dans la batterie et la guitare Et on y ajoute le côté symphonique aérien et plein d’espoir. »Marie est la quatrième chanteuse de Why-zdom qui connait, comme la plupart des groupes de metal, une valse de voix fémi-nines. Le milieu serait-il un peu macho ?Marie : « Ce n’est pas toujours facile d’être la seule nana dans un groupe. C’est assez particulier et cela demande d’être bien dans ses baskets. Il y a cinq ans, je t’aurais dit que l’univers du metal était macho. La première question qu’on posait à une chan-teuse, c’était du genre : tu es la copine de qui ? Mais heureusement les choses ont beaucoup changé. Je connais beaucoup de groupes qui en ont marre de cette valse de chanteuses. »Vynce : « Je n’ai pas vraiment d’explica-tion à cela ! Mais c’est ainsi. Dans notre

cas, chaque chanteuse a eu des opportu-nités et a fait un choix. Je ne peux leur en vouloir. J’espère que Marie sera notre der-nière chanteuse. Et mon petit doigt m’a dit que c’est la bonne. Un de mes souhaits est que cette bonne ambiance et la symbiose que nous connaissons depuis son arrivée perdure toujours. »Ils s’animent en parlant de leur musique. Marie a cette très jolie métaphore « le metal coule dans mes veines » et Vynce, plus cartésien sans doute, avouera qu’après avoir fait du rock progressif, c’est surtout la complexité technique qui l’a guidé vers le metal. Complexité et surtout orchestration qui est un élément essentiel de ses compo-sitions.Vynce : « J’aime la musique romantique, l’audace de Berlioz, Ravel et Debussy. Chez Whyzdom, l’orchestration est vrai-ment écrite pour un grand orchestre, tous les instruments sont présents. Mais travail-ler avec un orchestre coûte très cher. D’au-tant plus que nos partitions sont difficiles et qu’il nous faudrait un orchestre très profes-sionnel. Mais je ne perds pas espoir, on fini-ra par y arriver. C’est en projet pour notre troisième album où nous ferons peut-être appel à des musiciens d’Europe de l’Est. »Avant de se quitter, ils affirment que la Belgique est « plus proche du metal que la France », et c’est d’ailleurs là que le groupe a remporté le Metal Female Voices Fest Contest en 2008.

Whyzdom : « L’important, c’est le contraste entre les extrêmes ! »

Whyzdom débarque en Belgique ! Rencontre avec Vynce Leff, le guitariste et auteur-compositeur et avec Marie Rouyer, la nouvelle voix du groupe de metal parisien.

Paty Albrecq

Paty Albrecq

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Of Monsters And Men

Sur le quai de Valmy au cœur d’une ambiance street-

art et arty se dresse le Point Ephémère. Le lieu

n’attire pas forcément de prime abord, faute à son

emplacement excentré et à son allure délaissée. Le

complexe comprend pourtant une salle de concert qui

se transforme en fin de soirée en club, un studio de

danse, un restaurant, des ateliers d’artistes, un espace

d’exposition... Un lieu dynamique et éclectique en

somme. Cet espace « hangar », spacieux et aéré,

bien que d’aspect négligé, comporte une terrasse qui

donne sur le canal. La programmation est variée et de

qualité. Petite réserve sur les prix néanmoins, il faut

compter dans les 20€ pour une soirée concerts et sa

consommation. Le revers d’une telle diversité dans la

programmation musicale réside dans les mauvaises

surprises si on décide d’y aller à l’improviste. Tout le

monde peut y trouver son compte, mais il est conseil-

lé de vérifier la programmation du jour. En clair, un

lieu original et agréable pour des soirées sympas,

avec de la bonne musique dans des styles très dif-

férents. Mais pas seulement. Son caractère artistique

en fait une excellente adresse culturelle. Fréquentable

à toutes heures pour des expériences différentes, le

Point Ephémère se fait de plus en plus prisé, et de-

vient donc une adresse parisienne jeune, branchée

et incontournable. Et donc vite prise d’assaut, ce qui

rend le club rapidement impraticable. L’espace, le

cadre, tout rend ce lieu attrayant et unique, et victime

de son succès. Avec l’arrivée des beaux jours, c’est

définitivement le spot à explorer.

Découverte de l’année 2012, le groupe islandais Of Monsters And Men multiplie les dates européennes et françaises depuis son passage à Rock en Seine l’an dernier. Leur concert à l’Olympia mardi 25 juin a été particulièrement apprécié du public parisien. L’en-semble de l’album « My Head Is An Animal » y a été joué, ainsi qu’une reprise des Yeah Yeah Yeahs avec « Skeletons » et le nouveau titre original « Beneath My Bed ». Porté par le succès du single « Little Talks », le groupe a acquis une grande maturité scénique et un univers à part entière, y conviant volontiers son public à chaque concert. Qu’on ne s’y trompe pas, les six musiciens savent où ils vont. Leur style particu-lier ne laisse rien au hasard. Avec une rythmique puissante, un jeu de guitares folk entraînant et des accompagnements très mélodiques au piano, à la trompette et à l’accordéon, le son Of Monsters And Men ne laisse personne indifférent. Mais ce sont surtout leurs harmonies vocales qui sont in-téressantes. Le jeu de voix complémentaire entre Nanna et Ragnar est appuyé par les chœurs des autres musiciens, toujours repris par l’ensemble du public. Parce qu’un concert de Of Monsters And Men, c’est avant tout l’interactivité entre le groupe et son public, et ce sera toujours un moment de plaisir intense. En tournée jusqu’à la fin de l’année, le groupe devrait se lancer dans la composition de son second album courant 2014, en espérant qu’il soit à la hauteur de son prédécesseur.

Le Point

Ephémère

Cécile Parise

Nicolas Raulin

Vainqueur du tremplin islandais Músik-tilraunir en 2010, le groupe Of Monsters And Men a connu un succès international avec son premier single « Little Talks ». Mardi 25 juin, le groupe était à l’Olympia pour la promotion de son premier album « My Head Is An Animal ».

Sur les bords du Canal St-Martin, le Point

Ephémère est à la fois un lieu culturel et

une salle de concert. Bar alternatif mais

tendance, ces locaux industriels réinvestis

sont synonymes de belles expériences.

Lumière Sur...

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Rockin’ Dreams MagazineNuméro 3 - Juillet 2013

Web : http://www.rockindreams.com/ Contact : [email protected]

Rédacteur en chef : Nicolas RaulinRédacteurs : Lola Frichet, Cécile Parise, Sandra Lefetz, Paty Alberq, Gaelle Le Pemp, Léa Pfeiffer, Margaux Sachse, Romain HarelPhotographes : Louise de Rodenas, Mathilde Faivre, Romain Harel, Guy Lissens, Manon SardaGraphiste : Kathy Barbier, Melodie Archambault

Concours

présente

Samedi 6 Juillet 2013LE PAN PIPER

PARIS 11 / METRO PHILIPPE AUGUSTE

Rockin’ Dreams Magazine vous permet de gagner vos places pour The Gig Band Theory avec Outer Rim, The Kookiz et DJ Black Smoke le samedi 6 juillet à 20h30 au Pap Piper, à Paris.

Trois PASS pour deux personnes seront offerts après tirage au sort ! Gagnez également 10 exemplaires de « One Step In », le premier EP d’Outer Rim !

Pour participer, envoyez vos coordonnées avant le vendredi 5 juillet à minuit à :

[email protected]

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Page 24: Rockin' Dreams Magazine N.3

Reportage

Wake up for Waka Burkinasoirée Wake Up For Waka Burkina en quête d’un rayon de soleil. Le Bateau El Alamen est transformé le temps d’une soirée en es-pace solidaire. La scène colorée dégage une atmosphère joyeuse. Une hache laissée sur le côté donne un aspect comique au décor. C’est l’auteur-compositeur-interprète Tho-mas Albert Fransisco qui ouvre la soirée. Armé de sa seule guitare, il ose le solo sur scène et délivre un son folk très nerveux. A l’aide de son looper, le jeune guitariste enre-

gistre des boucles en direct devant un public d’abord intrigué, ébahi puis conquis, afin de réaliser des prouesses musicales dont il a le secret. Sa voix très particulière séduit, et son style aboutit fait le reste. On apprécie tout particulièrement ses reprises de Feel Good Inc (Gorillaz) et Hit The Road Jack (Ray Charles).Un large sourir sur le visage, le duo belge Monday Morning entre confiant devant la salle pleine. Le tandem s’accompagne d’une

guitare et de percussions mais leur musique repose principalement sur leurs harmonies vocales. Ils chantent en anglais des morceaux que l’on pourrait écouter le matin pour se réveiller. Ils portent décidément bien leur nom. Le groupe apporte de la pop folk fraîche et ensoleillée, qui ne laissera jamais personne indiffé-rent. Mais on reste néanmoins à la recherche d’originalité car leur mu-sique ne surprend pas. Leurs paroles sont simples et accessibles, et on y retrouve des thèmes récurrents. Leur prestation scénique est cependant bien menée avec une touche d’hu-mour et d’autodérision. Le public passe un agréable moment ; la mu-sique est entraînante, mais malheu-reusement trop répétitive.

Samedi 8 juin, l’association Waka Burkina a organisé la seconde édi-tion de sa soirée caritative Wake Up For Waka Burkina en faveur du Burkina Faso au Bateau El Alamein, avec Thomas Albert Francisco et Monday Morning.

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En ce samedi pluvieux, le public vient à la

Lola Frichet & Nicolas Raulin