12
Belgique, Luxembourg : 3,75 e Canada : . . . . . . . . 6,52 $ CAN Suisse : . . . . . . . . . . . . 5,80 FS Port. Cont. : . . . . . . . . . . 4,00 e DOM avion. : . . . . . . . . 4,00 e TOM avion. : . . . . . . . 480 XPF Afrique avion : . . . . . 2500 CFA R I VA R O L “Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir” N° 2927 13/11/2009 HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE N° 2927 du 13 NOVEMBRE 2009 www.rivarol.com le sac du Palatinat ou l’occupation de la Ruhr avec la latitude donnée aux tirailleurs sénégalais de disposer à leur gré des femmes et des jeunes filles rhénanes) et de ses propres responsabilités, telle la folle déclara- tion de guerre à Berlin le 3 septembre 1939 ? Depuis 1918, ce 11-Novembre aura été le premier se déroulant en l’ab- sence de tout poilu, la Camarde ayant fauché les ultimes vétérans. Puisque chacun se félicite que, l’obs- tacle tchèque ayant enfin sauté après le verrou irlandais, le traité de Lis- bonne puisse désormais s’appliquer sans entraves à l’Europe unie, ne serait-il pas temps de renoncer à la célébration de la fin de la Première Guerre mondiale, cette boucherie dont notre continent ne s’est pas encore remis tant le prix en fut élevé ? En pertes humaines — et d’abord celle de douze millions de jeunes hommes — mais aussi en bouleversements historiques gros des conflits à venir. « Hit- ler, né à Versailles », ce titre donné par Léon Degrelle à son livre majeur résume toutes les tragédies du XX e siècle, dont la sanglante parenthèse com- muniste, qui s’est fermée en 1990, n’est pas la moindre. Et, pendant qu’on y est, pourquoi ne pas renoncer également aux festivités du 8-Mai qui marquent non pas un armis- tice — comme croyait pouvoir l’affirmer en 2008 Mlle Marie Drucker, cette fine historienne sous la haute autorité de laquelle France 2 doit retrans- mettre in extenso les émou- vantes retrouvailles Sarkozy- Merkel — mais l’une des capi- tulations les plus léonines de l’histoire de l’Humanité ? Une capitulation qui consacra aussi, soit dit en passant, la division de l’Europe pendant près d’un demi-siècle. On se souvient que Valéry Giscard d’Estaing avait sup- primé en 1975 cette commé- moration qui fut rétablie dès 1981 par Mitterrand, redevable de son élection à la Commu- nauté, mais dont le caractère férié avait déjà été aboli par De Gaulle en 1959. Président auto- proclamé de la “rupture” et européiste revendiqué, Nicolas Sarkozy ne s’ho- norerait-il pas de renouer avec la tra- dition giscardienne et d’instituer un jour des morts de toutes les guerres, justes ou pas, comme c’est le cas au Royaume-Uni ? C’est le 3 octobre 2010 que sera célébré le vingtième anniversaire de la réunification des deux Allemagnes. A cette occasion, on parlait beaucoup en septembre dernier d’un nouveau traité franco-allemand. Ne serait-ce pas l’occasion rêvée d’en finir avec les autres divisions — idéologiques sinon talmudiques — minant notre continent ? Mais ce n’est bien sûr qu’un rêve, dont les divisions blin- dées de la Mémoire auraient vite rai- son. RIVAROL, <[email protected]>. Obama an I : petite éclaircie mais très gros nuages Sarkozy à mi-mandat : avis de tempête(s) France : après les mosquées, voici la Banque Hallal Pour une véritable amitié franco‐allemande S UCCESSIVEMENT amarré à Tony Blair puis à Barack Obama, deux “copains”, Nicolas Sarkozy ne jure plus que par Angela Mer- kel, et pour cause : le 27 sep- tembre, la chancelière d’Alle- magne a été assez conforta- blement reconduite dans ses fonctions tandis que le magi- cien Blair a laissé à son New Labour un héritage si lourd qu’aux prochaines législatives outre-Manche, le parti Tory risque de l’emporter haut la main, et qu’un an après sa triomphale élection à la Mai- son-Blanche, le mulâtre accu- mule les échecs et les décon- venues, du New Jersey à Kaboul au point que, comme Jimmy Carter et Bush père avant lui, il pourrait devoir se contenter d’un seul mandat. En avant donc pour Merkel, avec laquelle le président fran- çais se proposait de célébrer solennellement le 11- Novembre ! L’anniversaire de l’Armistice de 1918 nous obligeant à faire imprimer ce numéro daté de vendredi dès le mardi, de crainte qu’il ne soit pas distri- bué par La Poste et les NMPP avant une bonne semaine, nous ne pou- vons nous en tenir qu’au programme de cette journée historique, symbole selon l’Elysée d’« une nouvelle ami- tié franco-allemande ». Amitié qu’on croyait avoir été déjà scellée le 22 septembre 2004 par le pèlerinage à Verdun de François Mitterrand et d’Helmut Kohl, mano en la mano. Mais à quoi avait servi cette image si frappante, que l’Elyséen actuel vou- drait éclipser ? Plus les années ont passé, plus les media, les politiques et l’historiographie officielle ont acca- blé les Allemands du poids d’une res- ponsabilité collective dans les heures les plus sombres de notre histoire, que films, feuilletons et documen- taires télévisés ressuscitent à l’envi à l’usage des jeunes générations. Certes, la Germanie officielle n’y voit aucun inconvénient, bien au contraire, elle qui se repaît de repen- tances. Mais comment une amitié véritable pourrait-elle se fonder sur l’exécration sans cesse alimentée et ressassée des ascendants de ceux- là mêmes auxquels on feint de tendre la main, tout en s’absolvant allégre- ment de ses propres fautes (oubliés, (Dessin de CHARD.) Imprimé en France/Printed in France

Rivarol n° 2927

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RIVAROL N° 2927 - 13/11/2009 - HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE"Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir"Obama an I : petite éclaircie mais très gros nuagesSarkozy à mi-mandat : avis de tempête(s)France : après les mosquées, voici la Banque HallalPour 
une 
véritable 
amitié franco‐allemandehttp://rivarol.com

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Page 1: Rivarol n° 2927

Belgique, Luxembourg : 3,75 e

Canada : . . . . . . . . 6,52 $ CANSuisse : . . . . . . . . . . . . 5,80 FSPort. Cont. : . . . . . . . . . . 4,00 e

DOM avion. : . . . . . . . . 4,00 e

TOM avion. : . . . . . . . 480 XPFAfrique avion : . . . . . 2500 CFA

RIVAROL“Quand les peuples cessent d’estimer, ils cessent d’obéir”

N° 2927 13/11/2009HEBDOMADAIRE DE L’OPPOSITION NATIONALE ET EUROPÉENNE

N° 2927 du 13 NOVEMBRE 2009www.rivarol.com

le sac du Palatinat ou l’occupation dela Ruhr avec la latitude donnée auxtirailleurs sénégalais de disposer àleur gré des femmes et des jeunesfilles rhénanes) et de ses propresresponsabilités, telle la folle déclara-tion de guerre à Berlin le 3 septembre1939 ?

Depuis 1918, ce 11-Novembre auraété le premier se déroulant en l’ab-sence de tout poilu, la Camardeayant fauché les ultimes vétérans.Puisque chacun se félicite que, l’obs-tacle tchèque ayant enfin sauté aprèsle verrou irlandais, le traité de Lis-bonne puisse désormais s’appliquersans entraves à l’Europe unie, neserait-il pas temps de renoncer à lacélébration de la fin de la PremièreGuerre mondiale, cette boucheriedont notre continent ne s’est pasencore remis tant le prix en futélevé ? En pertes humaines — etd’abord celle de douze millions dejeunes hommes — mais aussi en

bouleversements historiquesgros des conflits à venir. « Hit-ler, né à Versailles », ce titredonné par Léon Degrelle à sonlivre majeur résume toutes lestragédies du XXe siècle, dontla sanglante parenthèse com-muniste, qui s’est fermée en1990, n’est pas la moindre. Et,pendant qu’on y est, pourquoine pas renoncer égalementaux festivités du 8-Mai quimarquent non pas un armis-tice — comme croyait pouvoirl’affirmer en 2008 Mlle MarieDrucker, cette fine historiennesous la haute autorité delaquelle France 2 doit retrans-mettre in extenso les émou-vantes retrouvailles Sarkozy-Merkel — mais l’une des capi-tulations les plus léonines del’histoire de l’Humanité ? Unecapitulation qui consacraaussi, soit dit en passant, ladivision de l’Europe pendantprès d’un demi-siècle.

On se souvient que ValéryGiscard d’Estaing avait sup-primé en 1975 cette commé-moration qui fut rétablie dès1981 par Mitterrand, redevablede son élection à la Commu-nauté, mais dont le caractère

férié avait déjà été aboli parDe Gaulle en 1959. Président auto-proclamé de la “rupture” et européisterevendiqué, Nicolas Sarkozy ne s’ho-norerait-il pas de renouer avec la tra-dition giscardienne et d’instituer unjour des morts de toutes les guerres,justes ou pas, comme c’est le cas auRoyaume-Uni ?

C’est le 3 octobre 2010 que seracélébré le vingtième anniversaire dela réunification des deux Allemagnes.A cette occasion, on parlait beaucoupen septembre dernier d’un nouveautraité franco-allemand. Ne serait-cepas l’occasion rêvée d’en finir avecles autres divisions — idéologiquessinon talmudiques — minant notrecontinent ? Mais ce n’est bien sûrqu’un rêve, dont les divisions blin-dées de la Mémoire auraient vite rai-son.

RIVAROL,<[email protected]>.

Obama an I : petite éclaircie mais très gros nuagesSarkozy à mi-mandat : avis de tempête(s)France : après les mosquées, voici la Banque Hallal

Pourunevéritableamitiéfranco‐allemandeSU C C E S S I V E M E N T

amarré à Tony Blair puisà Barack Obama, deux

“copains”, Nicolas Sarkozy nejure plus que par Angela Mer-kel, et pour cause : le 27 sep-tembre, la chancelière d’Alle-magne a été assez conforta-blement reconduite dans sesfonctions tandis que le magi-cien Blair a laissé à son NewLabour un héritage si lourdqu’aux prochaines législativesoutre-Manche, le parti Toryrisque de l’emporter haut lamain, et qu’un an après satriomphale élection à la Mai-son-Blanche, le mulâtre accu-mule les échecs et les décon-venues, du New Jersey àKaboul au point que, commeJimmy Carter et Bush pèreavant lui, il pourrait devoir secontenter d’un seul mandat.

En avant donc pour Merkel,avec laquelle le président fran-çais se proposait de célébrersolennellement le 11-Novembre !

L’anniversaire de l’Armisticede 1918 nous obligeant à faireimprimer ce numéro daté devendredi dès le mardi, decrainte qu’il ne soit pas distri-bué par La Poste et les NMPP avantune bonne semaine, nous ne pou-vons nous en tenir qu’au programmede cette journée historique, symboleselon l’Elysée d’« une nouvelle ami-tié franco-allemande ». Amitié qu’on

croyait avoir été déjà scellée le22 septembre 2004 par le pèlerinageà Verdun de François Mitterrand etd’Helmut Kohl, mano en la mano.Mais à quoi avait servi cette image sifrappante, que l’Elyséen actuel vou-drait éclipser ? Plus les années ontpassé, plus les media, les politiqueset l’historiographie officielle ont acca-blé les Allemands du poids d’une res-ponsabilité collective dans les heuresles plus sombres de notre histoire,que films, feuilletons et documen-taires télévisés ressuscitent à l’envi àl’usage des jeunes générations.Certes, la Germanie officielle n’y voitaucun inconvénient, bien aucontraire, elle qui se repaît de repen-tances. Mais comment une amitiévéritable pourrait-elle se fonder surl’exécration sans cesse alimentée etressassée des ascendants de ceux-là mêmes auxquels on feint de tendrela main, tout en s’absolvant allégre-ment de ses propres fautes (oubliés,

(Dessin de CHARD.)

Imprimé en France/Printed in France

Page 2: Rivarol n° 2927

N° 2927 — 13 NOVEMBRE 2009 — RIVAROL2

Nord-Pas-de-Calais (où il est conseillerrégional sortant et président d’un grouped’élus), soit sur la Haute-Normandie (où leduel avec l’ex-mégrétiste et néo-marinisteNicolas Bay serait intéressant à observer),soit sur l’Ile-de-France. Le nouveau secré-taire général Thomas Joly, connu pour sesconvictions solidement nationalistes (il aparticipé à plusieurs congrès du Renouveaufrançais), mènera une liste en Picardie faceà celle du frontiste Michel Guiniot. Jean-Claude Martinez devrait en principeconduire une liste en Midi-Pyrénées. Tou-jours en principe, le Parti de la Francedevrait appuyer en PACA la liste Bompard(qui se présente face à celle de Jean-MarieLe Pen), en Franche-Comté une liste com-posée de membres du MNR et de la NDP et,en Lorraine, la liste conduite par FrançoisFerrier. Si Lang ne se présente pas dans leNord, il pourrait y soutenir la liste du CNIFrançois Dubout. Il n’est qu’en Rhône-Alpes que le PDF soutiendrait  une liste FN,celle conduite par Bruno Gollnisch.

L’objectif du Parti de la France est deconstituer aux régionales du printempsprochain un maximum de listes afin d’in-carner une solution alternative au sein dela droite nationale car pour Carl Lang ils’agit d’« initier et de porter l’espérancedu renouveau national ».

Différents orateurs se sont succédé à la tri-bune le dimanche après-midi. Martial Bild adéfendu avec l’énergie etl’enthousiasme qu’on luiconnaît une politiqueferme et audacieuse enmatière d’accueil de la vie,de la conception à la mortnaturelle. Critiquant impli-citement Marine Le Pen, la“Besancenote” selon Lang,l’ex-directeur de Françaisd’Abord a expliqué qu’ilne suffisait pas de com-battre le tourisme sexueldont les enfants sont vic-times en Thaïlande, il fauttout autant défendre leurdroit à la vie dans le ventre

de leur mère. Très en pointe à juste titre dansle combat pour la vie innocente et contre lePacs, le PDF l’est toutefois moins s’agissantde l’abrogation des lois liberticides Pleven-Gayssot-Lellouche-Perben, son programmese bornant à évoquer le « rétablissement dela liberté d’expression menacée par la “pen-sée unique” ».

Bernard Antony, qui a de nouveaucondamné dans son intervention « les deuxtotalitarismes sanglants du XXe siècle, lecommunisme et le nazisme héritiers desLumières et de la révolution de 1789 » ets’en est pris à « l’expansionnisme isla-mique », s’est attaché à démontrer com-ment la droite nationale pouvait conciliertradition et modernité. L’ex-Vert Eric Pinela fait un discours sur la nécessité d’une éco-logie nationale, la Provençale MichèleCarayon sur l’identité française face à l’is-lam, Martine Lehideux sur les raisons des’engager au PDF.

Par ailleurs, des intervenants extérieurssont venus apporter leur soutien au mouve-ment : Robert Spieler au nom de la Nou-velle Droite populaire, Annick Martin aunom du MNR, Franck Vanhecke au nom duVlaams Belang et le député grec MakisVoridis. Ce qui ne veut pas dire que les dif-férents orateurs soient absolument d’accordsur tous les choix électoraux : sur les sitesde Terre et Peuple et de Synthèse nationale,Robert Spieler et Pierre Vial ont ainsi criti-qué la démarche de ralliement au Système

des identitaires et la liste du vil-liériste Bompard vue comme unsous-marin de l’UMP. Enrevanche, interrogé sur le “web-domadaire” Le Nouveau NH surson éventuel soutien à la listeBompard, Lang répondait :

« Nous sommes favorables à toute entre-prise de renouveau et de rassemblementdes nationaux à condition que celle-cis’inscrive dans un projet d’alternance auxpartis du système. La démarche de JacquesBompard nous paraît répondre à cet objec-tif ainsi qu’à une demande régionale forted’enracinement et de changement. »

J. B.

RAMA YADÉ,LA BARZACHDE SARKOZY

Choisie en 2007 par Sarkozy commesymbole de la “diversité”, Rama Yadé nesemble pas un choix plus heureux quecelui de Rachida Dati dont le chef del’Etat s’est débarrassé dès qu’il l’a pu enl’envoyant siéger au Parlement européen.Il se susurre que l’Elyséen pourrait débar-quer la secrétaire d’Etat aux Sports (et laremplacer par l’ex-judoka et nouveaudéputé David Douillet) dès le lendemaindes régionales tant elle se rend insuppor-table à ses collègues. Dernier couac endate, son opposition publique aux arbi-trages de sa ministre de tutelle, RoselyneBachelot, sur la question du « droit àl’image collective » (DIC) des sportifs. Après

François Fillon qui lui afait grief de « manquer à lasolidarité gouvernementale »,l’Élysée a tiré à bouletsrouges sur l’ingérableSénégalaise. « M. Sarkozyl’a retirée » du ministèredes Affaires étrangères,où elle était secrétaire

d’État aux droits de l’homme, « parcequ’elle ne se supportait plus avec Kouchner, lechef de la diplomatie, explique l’Élysée, citépar l’Agence France-Presse. Maintenant,c’est la bagarre avec Roselyne Bachelot ». « Il ya un moment donné où il faut travailler en équipeou alors, ce n’est pas possible. (…) C’est uneaffaire sérieuse, le gouvernement de la France, cen’est pas une affaire de caprice ! (…) C’est Nico-las Sarkozy qui a trouvé et promu Rama Yadé,mais il constate aujourd’hui sa difficulté à s’in-sérer dans une équipe quelle qu’elle soit ».

Depuis qu’elle est au gouvernement,Rama Yadé s’est plusieurs fois démarquéede l’exécutif. On se souvient de sa spec-taculaire sortie au moment de la visiteofficielle de Kadhafi en France, fin 2007(« Notre pays n’est pas un paillasson sur lequelun dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’es-suyer les pieds du sang de ses forfaits »), de savisite controversée de septembre 2007dans un squat d’Aubervilliers où elle étaitvenue défendre des immigrés clandestinsou de son refus de se présenter aux élec-tions européennes de juin. Autant d’actesde rébellion qui l’ont mise en disgrâce.

Avant elle, Michèle Barzach avait usé dumême registre contestataire, incarnant unpositionnement plus à gauche sous le pre-mier gouvernement de cohabitation deJacques Chirac puis en participant àl’aventure des rénovateurs avec Noir etLéotard. Elle a depuis totalement disparudu paysage politique, tuée par la Chira-quie. En ira-t-il de même pour RamaYadé ou sera-t-elle sauvée par sa proxi-mité avec le chanteur yiddish Ben Zimet,dont elle a épousé le fils Joseph ?

Fabienne BALLARIN.

1881 sur la presse et une certaine dosede chance ont permis cette victoire quine doit pas nous abuser. Pour lesfidèles de la loi du sang — car c’est unequestion de fidélité —, il n’y a pas departicipation possible à un pareildébat : la loi et les juges nous l’interdi-sent. En près de quarante ans, sousl’empire des Droits de l’homme, ledroit est devenu une idéologie, aux lieuet place d’une technique de pacifica-tion sociale précédemment élevée à lahauteur d’un art depuis les Romains.Pourtant, nombre des nôtres n’enprennent pas conscience et ne voientdonc pas que le combat passe d’abordpar la lutte contre ce monstre idéolo-gique qu’est l’« État de droit », arc-bouté sur l’ordre moral antidiscrimi-natoire cosmopolite.

En attendant, l’argument le plussimple en faveur de l’existence de l’eth-nie française réside encore dans la lec-

ture des noms gravéssur nos monuments auxmorts de 14-18 ; ils sontfranchouillards à plusde 95 % : là, pas de Sar-kozy ni de Cohn-Bendit.Ça c’est de la scienceappliquée…

La réflexion deDe Gaulle — pour unefois pertinente mais il

est vrai mezzo voce – m’agrée : « Noussommes quand même avant tout unpeuple européen de race blanche, deculture grecque et latine et de religionchrétienne » (dans « C’était de

Gaulle », par Alain Peyrefitte, tome I,1994, p. 52).

Cette France ethnique et millénaire,le système la nie pour pouvoir ladétruire en douceur. Aussi, le débatconvenu, avec ou sans le FN, concluraqu’elle n’existe pas. Ne courons doncpas aux leurres de l’ennemi.

Eric DELCROIX.

Je ne suis pas d’accord sur l’opportu-nité de participer au faux débat surl’identité nationale. En effet, nos voixne seraient vraiment entendues, notées,enregistrées… que par les parquets etassociations raciopudibondes déla-trices !

Rappelons-nous la tribune libre deJean Raspail sur ce même sujet, dansLe Figaro du 17 juin 2004 (« Qu’est-cequ’être français aujourd’hui ? », p. 12)et dont les meilleurs passages furentrepris dans RIVAROL le 25 (« Chro-nique du camp des saints », par ClaudeLorne, p. 16) ; rappelons-nous ce qu’iladvint à la suite de ces publications enfaveur de la loi immémoriale du sang…Le directeur de publication du Figaro,Jean Raspail et notre chère CamilleGalic furent traînés devant la XVIIechambre du tribunal correctionnel deParis, pour « provocation à la haine »communautaire ! Certes et par bon-heur, ces trois prévenus furent à bondroit renvoyés des liens de la préven-tion, selon jugement du 28 octobre2005. Toutefois, cet excellent résultatne fut possible que parce que l’avocatde la LICRA, qui avait pris l’initiativedes poursuites — bien sûr soutenuepar le Procureur de la République —,avait commis une erreur dans la cita-tion à comparaître. Cette erreur, pure-ment formelle, avait permis à l’avocatdu quotidien et à moi-même, avocat deRIVAROL, d’obtenir de concert l’an-nulation de la procédure ainsi compro-mise de façon rédhibitoire.

Mais seules les arcanes de la loi de

Le Parti de la France (PDF en abrégé, unsigle informatique comme pour le MoDemde Bayrou, l’heure est à la modernité !)fondé le 23 février 2009 à Paris en pleinecampagne des européennes tenait son pre-mier congrès national à Villepreux le8 novembre avec un mot d’ordre : « Pourque la France reste française ». Ce futl’occasion de procéder au renouvellementdes instances dirigeantes. Carl Lang a sanssurprise été reconduit à la présidence dumouvement. En revanche, le trentenaireThomas Joly, conseiller régional de Picar-die, remplace au secrétariat général MichelHubault, empêché, car fonctionnaire euro-péen. On retrouve au bureau politique plu-sieurs figures historiques du Frontnational : Fernand Le Rachinel, toujoursen procès avec le Front pour les dettes nonencore acquittées des législatives de 2007et qui se présentera aux régionales enBasse-Normandie, Martial Bild, respon-sable de la communication, BernardAntony, chargé de la formation et des rela-tions internationales, Martine Lehideux,Pierre Descaves, Jean Verdon qui conduiraen mars 2010 une liste dans la régionCentre, Christian et Myriam Baeckeroot(trésorière du parti), Patrice de Bli-gnières…

Carl Lang devrait conduire une liste auxrégionales. Son choix se porterait soit sur le

Les ambitions du Parti de la France

Identité nationale : il n’y a paset il ne peut pas y avoir de débat

LE COURROUX DE JUJUJulien Dray n’a pas apprécié, mais alors pas du tout, les pro-

pos de Benoît Hamon. Le porte-parole du PS se demandait sila candidature du député socialiste de l’Essonneaux régionales de 2010 était « une bonne chose pourle parti ». « Si les instances du PS me disent de ne pas yaller, je le prendrai très mal. Cela voudrait dire que je nesuis plus utile à mon parti et que je deviens un être inutile »,a expliqué le pauvre Dray qui, rappelons-le, estvisé par une enquête préliminaire sur des mouve-ments de fonds très suspects sur ses comptes. « Sije ne suis pas utile à mon parti, il faut qu’on me le dise,

mais qu’on me le dise en face, a poursuivi le vice-président de larégion Ile-de-France qui brigue la tête de liste socialiste dansl’Essonne. Ça suffit, cette rumeur permanente qui court me concernant.Maintenant, je ne laisse plus rien passer. » Sauf qu’il s’agit plus d’unerumeur vu les découvertes accablantes de la police.

Un minaret au-dessus de MarseilleFaut-il s’en étonner ? Marseille possédera bientôt sa grande mosquée, minaret compris.

La ville dirigée par Jean-Claude Gaudin, personnalité politique (UMP) de premier planpuisqu’il est aussi le vice-président du Sénat, a approuvé le permis de construire relatif àce projet. Gaudin, catholique pratiquant, a tenu à remettre officiellement le document auprésident de l’association « La Mosquée de Marseille » et au président du Conseil fran-çais du culte musulman, venu tout exprès.

C’est que le projet n’est pas anodin, et ces deux musulmans le savent bien mieux queles collabos courbés qu’ils ont face à eux. La salle de prière de 3 500 m2 pourra accueillir5 000 fidèles, dont 2 000 femmes — ces dernières à l’écart, sur une mezzanine. L’en-semble comprendra un restaurant, une bibliothèque, un amphithéâtre, une école théolo-gique. Et bien sûr le minaret, de 25 mètres de haut. L’appel à la prière se fera sous formed’un puissant pinceau de lumière émanant du sommet du minaret. L’appel du muezzinn’est prévu qu’à l’intérieur du bâtiment. Mais on peut penser que, très vite, il se feraentendre aussi à l’extérieur.

Bref, tous les éléments sont réunis pour proclamer à la face des derniers Marseillais desouche que leur ville est désormais une terre d’islam. La pose de la première pierre estprévue le 21 avril de l’année qui vient — cette date a-t-elle été choisie pour exorciser lessouvenir du « putsch des généraux » d’Alger le 21 avril 1961 et du “choc” Le Pen au pre-mier tour de la présidentielle le 21 avril 2002 ? — et son inauguration en novembre 2011.

Reste encore à trouver l’argent : 22 millions d’euros, répartis à parts égales entre laconstruction de la mosquée elle-même et le reste. Plusieurs pays étrangers ont annoncéleur participation. De toute façon, une fois les travaux démarrés, s’il manque de l’argent,la République se fera un devoir de ponctionner ses contribuables.

En ordre dispersé, les diverses familles nationalistes — FN, MNR, Identitaires — ontmanifesté ou déposé des recours contre ce projet.

Luc DELONCLE._____PS : Dans mon article du 6/11 sur les émeutes ayant suivi à Marseille l’annulation du match OM-PSG pour cause de grippe H1N1, j’évoquais la turbulente communauté maghrébine de la ville etajoutais qu’il était « hors de question d’accuser cette population-là ». Une méchante coquille m’afait dire “excuser”, c’est-à-dire le contraire. Nos sagaces lecteurs auront rectifié d’eux-mêmes.

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N° 2927 — 13 NOVEMBRE 2009 — RIVAROL 3

gouvernement, voire du président. On sesouvient que la candidature de Jean Sar-kozy à la tête de l’Etablissement publicgérant le quartier de La Défense avait étévivement contestée par le président dugroupe UMP au Palais du LuxembourgGérard Longuet, interprète de ses col-lègues affolés par les risques que cenépotisme faisait courir à la majorité pré-sidentielle tout entière.

Mais plus généralement, ce que repro-chent au chef de l’Etat nombre de parle-mentaires et d’élus locaux de l’UMP,c’est son dédain de la province, sonhypercentralisme. Jamais peut-être unpouvoir n’a paru si parisien, si méprisantenvers les élus de terrain, si condescen-dant envers tout ce qui lui résiste ou quine cède pas totalement à ses caprices etdesiderata. C’est à peine si les éluslocaux ont été informés du projet pharao-nique et très dispendieux du Grand Paris ;quant à la refonte des collectivités localeset à l’adoption d’un nouveau mode descrutin pour les conseillers territoriaux,l’Elysée met les élus en demeure de voterune réforme décidée là aussi sans concer-tation, sans un minimum de préparationet de pédagogie, alors même que l’ondépossède les conseils généraux et régio-naux de beaucoup de leurs attributions.

BRONCA CONTRELA SUPPRESSION DELA TAXE PROFESSIONNELLE

Même chose pour la suppression de lataxe professionnelle que l’exécutif veutabsolument faire passer avant les régio-nales dans le projet de finances 2010.Sarkozy s’est montré martial, disant quede toute façon elle serait votée, que celaplaise ou non. Ce qui est faire peu de casdu Parlement. Alors même que dans laréforme constitutionnelle votée en 2008,l’on prétendait accorder davantage dedroits et de considération au Palais-Bour-bon, on voit que le mari de Carla Brunise moque éperdument des députés UMPqu’il traite comme des godillots. Certes,l’exemple vient de loin : depuis laVe République et le long règne gaullien,les présidents successifs n’ont témoignéque peu de respect au travail parlemen-taire, mais dans ce domaine Sarkozy faitpreuve d’un autisme et d’un autoritarismeinégalés.

D’où des craquements de plus en plusprononcés au sein de la majorité. Débutoctobre, c’est Alain Juppé, généralementmodéré dans ses propos, qui s’exclame :« c’est se foutre du monde » que de sup-primer la taxe professionnelle (TP) sansprévoir à long terme des compensationspour les collectivités locales, avantd’ajouter : « Le gouvernement cherche la

ALORS que Nicolas Sarkozy setrouve ces jours-ci à mi-mandat, lesmauvaises nouvelles s’accumulent

pour lui. D’abord une batterie de sondagesmontre que son bilan est jugé négativementtandis que son image n’a sans doute jamaisété aussi écornée depuis son accession à lamagistrature suprême. Il faut dire qu’avecles affaires Frédéric Mitterrand et Jean Sar-kozy, le chef de l’Etat a fait preuve à tout lemoins d’une grande légèreté. Sans oublier lapolémique sur les dépenses extravagantesengagées pendant la présidence française del’Union européenne et singulièrement pourle sommet tenu à Paris de l’Union pour laMéditerranée.

UN PRÉSIDENT AU PLUS BASDANS LES SONDAGES

Le président qui perd six points de bonnesopinions (39 %) dans le sondage IFOP pourParis-Match, soit son plus faible résultatdepuis 2002, a d’ailleurs reconnu selonl’AFP « avoir commis une erreur » en sou-tenant si longtemps, contre vents et marées,la candidature de son rejeton à la tête del’EPAD. En tout cas, 65 % des personnesinterrogées estiment que « Nicolas Sarkozyincarne la fonction présidentielle demanière insatisfaisante » selon un sondagede l’institut BVA/Canal+. 87 % des sympa-thisants de gauche se montrent critiques àl’égard du chef de l’Etat mais, plus inquié-tant pour lui, c’est également le cas de 26 %des partisans de la majorité qui ne souffrentplus ce que, pour une fois bien inspiré, ledéputé Vert Yves Cochet a appelé « l’exhibi-tionnisme paranoïaque » de l’Elyséen.

A en croire un sondage LH2/NouvelObservateur 58 % des Français jugent néga-tif le bilan de Sarkozy approuvé par seule-ment 38 %. Le plus frappant, c’est que 15 %des sympathisants UMP et 23 % des per-sonnes ayant voté pour lui au premier tourde l’élection présidentielle de 2007 jugentégalement le bilan négatif. Et 19 % de cesmêmes électeurs déclarent qu’ils ne luiredonneront pas leur voix s’il se présente ànouveau en 2012.

D’ailleurs un sondage IFOP, encore un,pour Valeurs actuelles, le crédite de 28 % aupremier tour de la prochaine présidentielle(contre plus de 31 % en 2007) devant Mar-tine Aubry (20 %), François Bayrou (14 %),Marine Le Pen que manifestement les son-deurs ont déjà choisie comme candidate duFront national (11 %), Olivier Besancenot(9 %), Cécile Duflot (5 %), Marie-GeorgeBuffet (3 %), Nathalie Arthaud et NicolasDupont-Aignan (1 % chacun). De sorte quele Parti socialiste qui ne croyait plus en seschances en 2012 (« Sarkozy est là pour dixans » se désolaient ses responsables) recom-mence à y croire. Car si Sarkozy reste encorenettement en tête au premier tour, sesréserves sont faibles au second. Et l’on voitmal Bayrou, Villepin et le Front national luifaire la courte échelle au second tour, les unset les autres, pour des raisons diverses,n’ayant aucun intérêt à une réélection del’ex-maire de Neuilly.

La baisse dans les sondages, pour révéla-trice qu’elle soit, n’est cependant pas le plusgrave pour le chef de l’Etat. Après tout, lorsde leur premier mandat, François Mitterrandet Jacques Chirac ont connu une impopula-rité beaucoup plus forte encore, ce qui ne lesa nullement empêchés d’être réélus. Il existecependant deux différences. D’abord lesdeux hommes ont bénéficié à chaque foisd’une cohabitation avec un Premier ministreet un gouvernement d’un camp adverse, de1986-1988 pour Mitterrand, de 1997 à 2002pour Chirac, ce qui leur a permis de serefaire une santé à bon compte. Ce n’est pluspossible désormais avec le quinquennat.Autre différence non négligeable : les pré-décesseurs de Sarkozy intervenaient rare-ment dans les media, n’étalaient guère leurvie privée et se préservaient donc davantage.

LA FRONDE PERSISTANTEDES ÉLUS UMP

Ce qui est plus alarmant pour le chef del’exécutif, c’est la grogne persistante desa majorité. On ne compte plus les joursoù des députés ou sénateurs de l’UMP oudu Nouveau Centre critiquent l’action du

des réformes ». De plus, invité du « TalkOrange-Le Figaro », Jean-Pierre Raffa-rin a d’ores et déjà annoncé : « Je necrois pas qu’il y ait aujourd’hui de majo-rité au Sénat pour voter la réforme de lataxe professionnelle. » Que l’un des prin-cipaux dirigeants de l’UMP tienne de telspropos en dit long sur le malaise ambiant.

Certes, il y a de la rancœur dans l’atti-tude de Juppé, de Balladur et de Raffarin.Le premier a toujours entretenu des rela-tions exécrables avec Sarkozy et n’ajamais accepté la façon dont il lui a“volé” l’UMP en profitant de ses ennuisjudiciaires alors que le parti fondé parChirac au lendemain du 21 avril 2002devait servir au maire de Bordeaux derampe de lancement vers l’Elysée. Demême Balladur est-il amer de n’avoir passuffisamment été écouté par Sarkozy,alors qu’avant son accession à l’Elysée,il l’a souvent conseillé, l’incitant à ne pascommettre les erreurs que lui-même avaitfaites, notamment en négligeant de s’as-surer le contrôle et le soutien d’un parti.Quant à Raffarin, il en veut à Sarkozy dene pas l’avoir soutenu pourla présidence du Sénat, leChâteau ayant fait élire sonconcurrent Gérard Larcher.Il faut dire que Sarkozyn’avait aucune envie defaire une fleur à son ex-supérieur hiérarchique quil’avait tancé publiquement à plusieursreprises à cause de ses incartades.

LES RÉGIONALES,UNE ÉTAPE TRÈS RISQUÉE

Il est certes douteux que la grogne desélus UMP s’éternise. L’approche desrégionales, fixées officiellement aux 14et 21 mars et qui seront les dernières si leprojet créant les conseillers territoriauxest adopté et s’applique dès le printemps2014, devrait tempérer bien des critiques.

Néanmoins, la “gouvernance” de Sar-kozy est lourde de conflits. L’importancedonnée à ses conseillers crée unbrouillage avec l’action du gouvernementau point que François Fillon s’est permisde rappeler à l’ordre publiquement HenriGuaino en faisant valoir devant les dépu-tés UMP que « les conseillers du prési-dent ne faisaient pas partie du pouvoirexécutif », bref qu’ils n’étaient rien.

Le conseiller spécial de Sarkozy — àqui l’on doit ses discours enflammés surl’amour de la France et la dévotion àsainte Jeanne d’Arc pendant la campagneprésidentielle de 2007 — souhaitait eneffet la mise en place d’un grand empruntsupérieur à 50 milliards d’euros et ilaurait même incité 63 députés de la majo-rité à signer une tribune en faveur d’untel grand emprunt alors que le gouverne-ment prévoit une somme allant de 20 à40 milliards d’euros maximum, ce qui estdéjà bien trop compte tenu de l’endette-ment du pays.

Tant de bisbilles, auxquelles s’ajoutentles caprices répétés de Rama Yadé (voirpage 2), sont évidemment du plus mau-vais effet et ne rassurent pas sur la cohé-rence et le sérieux de l’exécutif. De sortequ’il est bien possible que les régionalesdu printemps prochain soient uneréplique des municipales et cantonales demars 2008 qui avaient déjà été marquéespar un très net recul de la majorité. Sar-kozy se voit à l’Elysée jusqu’en 2017mais il n’est pas encore tout à fait sûrqu’il gagne son pari.

Jérôme BOURBON,<[email protected]>.

provocation. (…) C’est toujours pareilavec Sarkozy, on nous dit que c’est unerupture avec tout ce qu’on a fait par lepassé. » Fin octobre, Édouard Balladur,pourtant longtemps proche de Sarkozy,critique sa méthode : « Il faut savoir quidoit dépenser quoi avant de savoir com-ment on le finance. » Enfin et surtout, untroisième ancien Premier ministre de lamajorité, Jean-Pierre Raffarin, les arejoints pour critiquer vertement lesmodalités de la suppression de la TP. Etle sénateur de la Vienne n’est pas venuseul puisqu’il cosigne avec 23 de ses 151collègues UMP une tribune dans le Jour-nal du dimanche intitulée carrément :« Pourquoi nous ne voterons pas laréforme ».

LES CRITIQUESD’EX-PREMIERS MINISTRES

Au nom de la « sagesse réformatrice »,ces « militants de la République décentra-lisée » rejettent la proposition du gouver-nement, qui n’est à leurs yeux « ni claire,ni juste, ni conforme à nos convictionsd’élus enracinés ». Principal objet de leurcolère : le calendrier qui demande de voterla réforme de la taxe professionnelle et desressources des collectivités locales avantde voter la réforme de leurs structures et deleurs compétences. Ce second volet, pré-paré par le ministre de l’Intérieur, BriceHortefeux, ne sera présenté en premièrelecture au Sénat qu’en décembre. Et encorene comprend-il que le volet “institution-nel”, celui des compétences étant renvoyéà la fin de 2010, voire à 2011.

À quelques jours de l’examen du projetde loi de finances, « il nous apparaît peurationnel de mener la réforme desfinances avant celle des compétences »,expliquent ainsi les sénateurs frondeursqui proposent « un amendement visant àdonner le temps nécessaire au bon ordre

(Dessin de CHARD.)

NICOLAS BATTU PAR DOMINIQUE ?A en croire un sondage CSA pour La Chaîne Parlementaire, au second tour de la pro-

chaine présidentielle, Sarkozy serait battu par le patron du FMI Dominique Strauss-Kahn qui réunirait 51 % des suffrages contre 49 % au président sortant.DSK serait le seul à l’emporter sur l’Elyséen, Bayrou obtenant 49 %, Aubryet Delanoë 47 %, Royal 45 % et Hollande 43 %. Comme quoi, quand onmène comme Sarkozy une politique marquée à gauche, les électeurs préfè-rent toujours l’original à la copie.

Mais le plus intéressant dans ce sondage, c’est le pourcentage exception-nellement élevé d’électeurs refusant de choisir entre les deux finalistes duSystème. 41 % des personnes interrogées s’abstiendraient, voteraient blanc

ou nul en cas de duel Sarkozy-DSK., 42 % en cas d’affrontement Sarkozy-Bayrou et39 % dans l’hypothèse où Aubry et Sarkozy seraient au second tour. Des chiffresimpressionnants qui prouvent la lassitude, la défiance voire le dégoût d’un nombregrandissant de nos compatriotes envers les hommes et partis de l’établissement.

Sarkozy au milieu du gué :Opinion et majorité, ça craque partout

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N° 2927 — 13 NOVEMBRE 2009 — RIVAROL4

« relations étroites » avec les Identitaires deNice. Permettez-moi de mieux vous rensei-gner : ma sympathie pour le mouvementidentitaire ne se circonscrit pas à la prome-nade des Anglais mais couvre la Franceentière.

● Jean-Claude THIALET :PAS FOLLE, LA GUÊPE !

Les chaînes de télévision nous ont montréà l’envi la zélée Roselyne Bachelot présiderà une première séance de vaccination maiselle s’est bien gardée de donner l’exemple.Pas folle la guêpe ! Il est vrai que les guêpes

c’est fait pour piquer et nonpour se faire piquer, surtoutquand elles n’en ont plus lataille ! Mais on a pu voir, àtravers cette “séance” la veu-lerie et/ou le manque d’ima-gination tant des journalistesque des membres du Corpsmédical : il ne s’en est pas

trouvé un seul (une seule !) pour invitermadame LE Ministre à se faire piquer lapremière.

Et lorsqu’on nous tympanise en préten-dant que la vaccination n’est pas obliga-toire, que dire des pressions de toutes sortesqui sont faites (plus souvent avec le relaisdes media !) sur le personnel hospitalierpour qu’il se fasse vacciner ? En attendantqu’elles s’étendent à la médecine toutentière, puis à la population que l’on aura,elle aussi, culpabilisée à défaut d’avoir pula paniquer… La culpabilisation collective

est un moyen encore plus efficace quel’obligation légale !

● De Nicolas B. (Limonest) :SOUTENONS NOS CANDIDATS !

Tous les jours, la solidarité de classe desartistes pervers et des lobbys organiséss’exercent sous nos yeux, mais la solidaritédes nationaux, comment s’exerce-t-elle ?

Une grande partie d’entre eux s’abstientdans les urnes et plonge les quelques dernierscourageux candidats aux élections dans uneincertitude, une détresse morale et financièreinacceptables. Comment expliquer cela ?Nous avons encore la chance d’avoir des can-didats prêts à monter au combat, alors sou-tenons-les ! C’est bien le minimum.

● De Liepa G. (Puyoo) :TAXE SUR L’IMBÉCILLITÉ

Ce sont déjà les penseurs chinois qui, bienavant notre ère, avaient constaté que « lamer et la terre ont des limites — l’imbécillitédes humains n’en a aucune ».

La preuve nous est donnée, une fois de plus,par l’instauration d’une taxe carbone, qui sedécouvre comme une imbécillité humainepar la question toute simple : est-ce que lataxe carbone transformera le CO2 en oxy-gène ? Si oui, il faut immédiatement taxertout être vivant qui aspire l’oxygène pourrejeter le CO2 dans l’atmosphère. Sinon,cette taxe carbone est pure escroquerie etracket, inventée par des imbéciles géniaux !

P.S. : C’est regrettable que Nobel n’a pasprévu un prix de l’imbécillité !

● De André P. (Yvelines):LA BOMBE ALGÉRIENNE

Le site nucléaire algérien (RIV. du 16 oct.)n’est pas en plein désert mais à quelque200 km au sud d’Alger sur les HautesPlaines, dans le secteur d’Ain Oussera (ex-Paul Cazelle). Il est parfaitement visible parceux qui empruntent le grand axe routierAlger-Laghouat, à peu de distance et à l’estde celui ci.

Comment se fait-il que cette installationn’ait été repérée que récemment par les

● De Alexandre SIMONNOT :HOMMAGE À

JEAN-PIERRE STIRBOISN’oublions jamais notre ami et camarade

de combat Jean-Pierre Stirbois, disparu le5 novembre 1988, dans un tragique accidentde la route.

Des « Jeunes Tixier-Vignancour » à la pré-sidentielle de 1988, en passant par le célèbre« Tonnerre de Dreux », Jean-Pierre aura étéun extraordinaire fédérateur, un militantinfatigable, un secrétaire général exception-nel, un travailleur acharné. Son unique com-bat était de servir Jean-Marie Le Pen et leFront National pour le salut de la France.

Suivons sans cesse l’exemple de cet hommeunique et exceptionnel à qui nous devonstant.

● De André-Yves BECK : PRÉCISIONS

Je découvre dans RIVAROL (n° 2922) uneinformation erronée, habituellement colpor-tée par les benêts qui rédigent le site internetdu FN. A savoir que je serais le gendre deJacques Bompard. Or, il n’en est rien. Mariéà deux reprises, je ne l’ai jamais été, ni ne lesuis, avec aucune des filles du maired’Orange.

Je vous précise également que je ne suis pasle chef de cabinet de Bompard (lequel n’estpas non plus son gendre), mais son directeurde la communication.

Enfin, vous écrivez que j’entretiens des

satellites américains alors que dès 1968/1970,époque de sa construction, elle était connuede tous ?

Je me souviens qu’à la même époque, étantalors en Algérie, je connaissais deux physi-ciens travaillant à l’Institut d’étudesnucléaires d’Alger (construit par la Francesous la direction du professeur Blanc-Lapierre). Ils m’avaient dit que les Algériensinstalleraient certainement les appareilsnécessaires à la fabrication d’armesnucléaires. Le périmètre entourant lesconstructions de ce centre était sévèrementinterdit d’accès. [Ce qui démontre que la France, plus de trenteans après, aurait quelques raisons de s’eninquiéter. J.-P. A.]

● De Romain L. (courriel) : QUESTIONS DANGEREUSES

Le ministre de l’Éducation nationale LucChatel a déclaré dans Le Berry républicainen date du 15 octobre, concernant la candi-dature de Jean Sarkozy à latête de l’EPAD : « Tous ceuxqui interviennent sur cettequestion, que veulent-ils ? Ilsveulent interdire l’élection à uncandidat de par son nom (sic !),son faciès (resic !) ? C’est ça laRépublique ? »

Avec de telles questions,M. Chatel sous-entend-il que Jean Sarkozyaurait un nom, un faciès, une origine diffé-rents des nôtres ? Je n’y comprends plusrien !

● De J.-P. P. (Le Falga) : CONTINUEZ !

Voici mon réabonnement avec le mêmeenthousiasme qu’habituellement. Dans lecourrier des lecteurs, je remarque des genscontents, d’autres mécontents, souvent pourdes raisons futiles et superficielles. Pour mapart, je suis très heureux de vous lire,d’ailleurs en priorité parmi tout ce que jereçois. J’apprécie vos articles de fond, votreligne générale, etc. Continuez et merci.

Lorsque, en octobre 2004, Bruno Goll-nisch fut mis en examen sur citationdirecte du parquet pour une prétenduecontestation de crimes contre l’humanité,nous avions immédiatement dénoncé cemauvais coup de Dominique Perben,alors garde des Sceaux. Tout dévoué à laCommunauté, Perben briguait surtout àl’époque le fauteuil de maire de Lyon.Pour cela, il lui fallait faire le plein desvoix de droite et donc couler Bruno Goll-nisch, dont il redoutait la notoriété. Leministre de la Justice fit donc donner lesgrandes orgues, soutenu par les associa-tions gauchistes de Lyon-III telle Hippo-campe, et le recteur de l’université d’oùle vice-président du Front National futexclu pour cinq ans bien qu’en mars2006, le doyen des juges d’instruction deLyon chargé du dossier ait conclu au non-lieu. Néanmoins, le 18 janvier 2007, letribunal correctionnel de Lyon condam-nait le député européen à trois mois deprison avec sursis et 5 000 euros

d’amende. Un arrêt littéralement démolile 23 juin 2009 par la Cour de Cassation,la haute cour estimant que les précé-dentes juridictions avaient extrait « desbribes de réponses (…) mises bout à boutdans le désordre et présentées inexacte-ment, comme (…) une réponse à uneunique question (…), sans chercherà (…) saisir le sens et la portée exactedes propos ». Et la semaine dernière, laChambre d’instruction de la cour d’Ap-pel de Lyon rejetait les ultimes demandesdu MRAP, déclarant éteinte l’action de lajustice.

L’affaire n’est pourtant pas terminée. Le4 novembre, « accusant Dominique Per-ben d’avoir utilisé ses fonctions dans unbut personnel et politique pour discréditerun adversaire aux élections municipales deLyon », Bruno Gollnisch (qui, à notregrande joie, sera parmi nous le21 novembre), a déposé plainte devant laCour de Justice de la République pourdénonciation calomnieuse. Espérons que,

cette fois, la machine judiciaire se mon-trera moins partiale.

Quant à la justice électorale, elle est déjàpassée. Aux municipales de 2008, Perbenfut sèchement battu.

Florent DUNOIS.

LE PEN CONFONDSUPERMENTEUR

Manque de chance pour Chirac, il estrenvoyé devant le tribunal correctionnelpour « détournements de fonds publics » et« abus de confiance » au moment où paraît lepremier tome de sesmémoires Chaque pas doit êtreun but (NIL). Dans ce livre,Chirac, qui s’en prend dure-ment à VGE et à Balladur,affirme que Le Pen l’auraitpiégé en 1987 alors qu’il reve-nait de la plage. D’où lafameuse photo où l’on voit lesdeux hommes en bermuda échanger unepoignée de mains. De plus, l’ex-présidentprétend que c’est le chef du Front nationalqui aurait insisté pour le rencontrer entreles deux tours de la présidentielle de 1988et qu’il s’y serait résigné sous les pressantsconseils de Balladur et de Pasqua.

Or, interrogé par LeParisien.fr, Le Pen adémenti formellement cette version desfaits : « Il dit que je lui ai forcé la main. C’estfaux. (…) La preuve, il avait toujours dit qu’il nem’avait jamais rencontré (…) Je n’ai jamaisdemandé à le rencontrer (…), c’est lui qui avaitbesoin de moi. Je l’ai rencontré au moins quatrefois. Une fois, c’était dans son bureau de Matignon.Il ne s’en souvient même pas. » Mais Chirac,rattrapé par les affaires, a besoin de se gri-mer en impeccable antifasciste. Quitte àprendre de nouvelles libertés avec la vérité.

L’affaireGollnischestclose,l’affairePerbencommence

AGENDA☞ 13 novembre à Cagnes s/Mer ( Université de laMer, Port du Cros de Cagnes, à 17h). Conférence deJosé Castano sur la Légion étrangère. Part. 5 €. Rens.04-93-14-01-86 ou 06-08-67-61-61.☞ 14 novembre près St-Lô. Table ronde animée parGuy Guerrin : « Porter nos convictions lors d’élec-tions, régionales de mars 2010, voire présidentiellesde 2012 ». Suivra un banquet gastronomique. Rens.Ligue nationaliste, 02-31-79-62-04. ☞ 16 novembre à Paris 15e (esplanade de la gareMontparnasse, 20h). Soupe populaire de l’associationSolidarité des Français. On peut apporterfriandises, produits d’hygiène, écharpes à distribuer auxnationaux SDF. Contact <www.association-sdf.com>. ☞ 17 novembre à Paris 16e (Aéroclub, 6 rue Gali-lée, 19h45). Grand dîner sur le Centenaire de l’al-liance Franco-Russe avec S.E. Alexandre Orlov, leprince Mourousy, A. Chauprade et Christian Brosio.Part. 95 €. Rés. Cercle Renaissance, 01-42-27-48-22. ☞ 17 novembre à Rennes (Tribunal, place du Parle-ment à 13h30). Procès en Appel sur la Colonisation.Joindre impérativement Claudine Dupont-Tingaud au02-98-90-64-87.☞ 18 novembre à Paris 5e (Restaurant « Les Ron-chons », 25 quai de la Tournelle, 19h30). Dîner avecDanièle de Beketch à l’occasion de la publication desMémoires inachevés  de Serge de Beketch. Part. 40€.Rés. au 01-46-34-50-99 ou <www.lesronchons.com> .23 novembre, même lieu, même prix. Dîner de Faits& Documents. Invitée d’honneur : Anne Brassié.☞ 20 novembre à Paris 5e (St-Nicolas du Chardon-net, 19h30). A l’initiative du Cercle Franco-Hispa-nique, grand-messe de requiem pour le repos de l’âmede Francisco Franco Bahamonde et de José AntonioPrimo de Rivera. Ensuite, vin d’honneur. ☞ 20 novembre à Rosny (43/45 Côte des Chênes, à19h30). Dîner « au fond du jardin » avec ChristianPerez, président du Parti Populiste. Part. 27 €. Rés.01-45-28-40-01.☞ 21 novembre à Paris 13e (“Le Grenadier”, gared’Austerlitz, 15h). Réunion amicale du CNC avecRoger Holeindre qui dédicacera ses livres. ☞ 21 novembre à Dijon (hotel Kyriad Gare, 19h30).Conférence du Pr Jean Bouzon sur « Origine du terro-risme islamique ». Part. 6 €. Avec dîner (facultatif) :21€. Rés. Cercle Culturel Burgonde, 06-68-87-78-52.☞ 2☞ 26 novembre à Tours (salle municipale desHalles (n° 120) place Gaston Pailhou à 20h30). Confé-rence de Grégoire Duhamel sur le thème : « La Crise :ses causes, ses conséquences ; comment protéger sonpatrimoine ». Part. 3 € pour adherents du « CercleTouraine » ou 6 € pr non-adhèrents. Rens. au 02-47-28-57-31.☞ 27 novembre à Cossé (salle St-Clément, 20h30).Veillée de l’association Vendée Militaire avec Domi-nique Lambert. Entrée libre. Verre de l’amitié.☞ 28 novembre à Carpentras (Restaurant du Mar-ché-Gare, route de Velleron, 12h). Grand déjeunerpopulaire avec Jean-Marie Le Pen. Part. 10€. Rés. FN-84, 112 rue Moricelli, 84200 Carpentras. Tél. 06-21-50-41-60. ☞ 28 novembre à Neuilly-Plaisance (librairieNeuilly-Plaisance, 15 av. Foch, de 15 à 19h). J.-P.Chayriques de Olmetta signe «L’Almanach du Mar-quis 2009» (260 p., 28 €).☞ 28 novembre à Paris 6e (4 place St-Germain-des-Prés, Salle Lumière, de 14h30 à 18h). Conférence del’abbé Francesco Ricossa sur « la nouvelle messe etles choix qu’elle impose aux catholiques ». Rens.0039-0161-939-335 ou <www.sodalitium.eu>.

LE MONDE ET LES OCCUPATIONS INHUMAINESDans Le Monde des 18-19 octobre, Piotr Smolar consacre un long article à l’« Estonie, La

guerre des mémoires », dans lequel on peut lire : « …Ou encore cette phrase, factuellementexacte mais insupportable pour un Russe : “Du point de vue du nombre de vies perdues et de l’intensitéde l’oppression dont le peuple a souffert, l’occupation allemande n’a pas été aussi dure, en réalité, quel’occupation soviétique qui a précédé et celle qui a suivi” ».

En somme, l’occupation allemande n’aurait pas été « particulièrement inhumaine »,constatation qui a valu à Jean-Marie Le Pen et à RIVAROL qui avait reproduit son pro-pos le 7 janvier 2005 de très lourdes condamnations (sur lesquelles la Cour de cassation,devant laquelle des pourvois avaient été introduits, devrait statuer sous peu).

On se souvient que ce « scandale Le Pen » avait été soulevé par Le Monde le 13 janvier2005. Or, dans Le Monde 2, supplément hebdomadaire du « quotidien de référence », JanKrause devait écrire le 7 mai 2005 qu’en France, les années noires s’étaient caractériséespar « la réalité de la collaboration, le caractère très minoritaire de la résistance, une occupationmoins brutale qu’ailleurs ». Ce qui n’entraîna aucun procès et pas même la plus insi-gnifiante protestation d’un lecteur.

TREMBLEZ, PETITS FRÈRES !L’idée lancée par le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, lors des « rencontres de

Beauvau », d’instaurer un couvre-feu pour les mineurs déjà fichés, ceux-ci ne pouvant sedéplacer de nuit qu’accompagné d’un « adulte référent », restera dans les annales commeune réédition de la fameuse promesse sarkozyenne de « nettoyer les racailles au Kärcher ».

Comment, en effet, les flics qui peuvent à peine pénétrer dans les “quartiers” y seront-ilsaccueillis s’ils se mêlent d’y contrôler les “minots”, si utiles dans l’économie parallèle car ilsservent de sentinelles des trafics ? Et quelle sera l’utilité de l’adulte référent si celui-ci est un« grand frère », lui-même dealer ?

Tous les partis de la droite nationale ont dénoncé cet « écran de fumée », d’un « rare cynismedans la mesure où Hortefeux est bien incapable de pouvoir la faire appliquer, sa mesure », accuse parexemple Louis Aliot.

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N° 2927 — 13 NOVEMBRE 2009 — RIVAROL 5

LES adeptes d’Allah avaient déjàdans la plupart des super et hyper-marchés de gigantesques rayons hal-

lal. Excellente nouvelle pour ceux d’entreeux qui sont clients du Crédit Agricole(oui, du Crédit Agricole !) : leur banquepréférée inaugure, via le « Crédit AgricoleAsset Management Group » (CAAMGroup) et en avant-première, la CAAMIslamic, sa première SICAV « Charia com-patible » « respectueuse des grands prin-cipes fondateurs de l’Islam ».

Pour ce faire, et selon ses propres dires,le CAAM Group s’est « entouré d’unaréopage d’érudits musulmans, réunisdans un comité de conformité Charia, pourhomologuer une forme innovante de finan-cement ». Voilà qui inspire confiance, eneffet.

Destinée à la fois aux particuliers et auxinstitutionnels, cette Sicav Mahomet-com-patible se conforme aux règles édictées parla Charia, à savoir l’exclusion de tous lessecteurs d’activité formellement interditstels que l’alcool, les jeux, la productionporcine et ses dérivés, l’arme-ment, le tabac…, mais égale-ment (et de manière plus pro-saïque) des sociétés jugées“inacceptables” en raison deleur niveau d’endettement, decréances et de liquidités.

En France, trois subdivisionsde cette Sicav sont désormaisdisponibles :

— CAAM Islamic BRICQuant : un fonds de gestionquantitative d’actions émer-gentes, investi sur le Brésil, laRussie, l’Inde et la Chine, avecpour référence l’indice DowJones Islamic Market BRIC.

— CAAM Islamic AsianActive Equity Ex-Japan : unfonds de gestion fondamen-tale, investissant dans unesélection de titres comprisdans un univers d’indice isla-mique, avec pour référence leDow Jones Islamic MarketAsia Pacific Index.

— CAAM Islamic Multima-nagers Global Equities : unfonds d’actions internationalesislamiques, avec pour indice leDow Jones Islamic MarketWorld Index.

Imaginons un instant qu’une banque fran-çaise instaure un produit financier réservéaux seuls Souchiens : le tollé serait instan-tané chez les arbitres des élégances, deCanal+ au Nouvel Obs’ en passant par laHALDE et le gauchard Figaro. Pourtant,la ségrégation claire et sans appel que desSicavs islamiques impliquent dans leursattendus laissent froids les mêmes beauxesprits.

Et pour cause : la finance islamique pèseaujourd’hui plus de 800 milliards de dol-lars dans le monde. En 2020, les analystesen espèrent au moins le double. La France,avec ses six (ou dix ?) millions de musul-mans, est à la traîne : le seul fonds de pla-cement islamique, créé il y a un an à La

sacrifices rituels de l’Aïd El Kébir sontquasiment des fêtes officielles dans denombreuses mairies !

Revenons à la finance sous régime isla-mique : dans une instruction publiée le25 février 2009, l’administration fiscaleavait préparé le terrain et précisé lerégime fiscal applicable aux deux princi-paux outils de la finance islamique : lecontrat de “murabaha” et les “sukuks”. Ilfaut préciser que le Coran prohibe enthéorie tout paiement d’intérêts, ce quiconduit les concepteurs de produitsfinanciers mahométans à des procédurescomplexes pour en réalité contourner dis-crètement le commandement divin. Lamurabaha est un contrat aux termesduquel un vendeur cède un actif à unfinancier islamique qui le revend à uninvestisseur moyennant un prix payableà terme. Les sukuks sont des titres repré-sentent pour leur titulaire un titre decréances ou un titre participatif dont larémunération et le capital sont indexéssur la performance d’un ou plusieurs

actifs détenus par l’émetteur. Ces actifssont affectés au paiement de la rémuné-ration et au remboursement des sukuks.L’instruction émise par les services deBercy vise au fond à créer les conditionsdans lesquelles ces instruments peuventêtre assimilés sur le plan fiscal à des pro-duits de dette ; elle précise leur régimefiscal au regard des différents impôts etnotamment du régime des marchands debiens.

Cette incroyable transformation de laréglementation va ouvrir les vannes, niplus ni moins, au développement d’unefinance islamisée, compte tenu notammentde l’évolution de la réglementation sur lafiducie. On adapte ici le droit fiscal gauloisaux normes d’Allah…

Las ! Le Conseil constitutionnel a infligéle 19 octobre dernier un revers à la majo-rité UMP et au gouvernement actuel dedégonflés et pédérastes, en annulant unedisposition législative qui aurait permisl’émission en France d’obligations isla-miques. Le Conseil, qui avait été saisi parle groupe socialiste de l’Assemblée, arejeté en effet deux articles d’une loi surles PME, estimant qu’il s’agissait de“cavaliers”, de mesures n’ayant rien à voiravec le texte. Les “Sages” ont estimé dans

un communiqué qu’ils « étaientsans lien avec l’objet initial de laproposition de loi qui tendait àfavoriser l’accès au crédit despetites et moyennes entreprises. Illes a donc déclarés contraires àla Constitution ».

Pour contourner l’obstacle posépar le Conseil constitutionnel, ilfaudra par conséquent réintro-duire les articles contestés dansun autre projet de loi directementen relation avec le dossier, parexemple celui sur la régulationbancaire. Soyons sans illusions,Acta Est Fabula (« la pièce estjouée ») : ce revers n’est que pas-sager et Bercy continuera à soute-nir le projet fou d’un droit ban-caire coranisé, tout simplementparce qu’il ambitionne de capter10 % du marché de la financeislamique d’ici à 2020 dans laperspective de rentrées fiscales,en faisant fi de l’environnementculturel bâti par nos aïeux et quenous voyons, in vivo, s’écroulerpeu à peu.

Grégoire DUHAMEL.

Réunion par une filiale de la Société Géné-rale, a finalement été fermé en raison d’unrendement insuffisant. Heureusement queles dhimmis du Crédit Agricole ont réagi !Cela dit, avant la fin de l’année, desbanques islamiques pourraient être autori-sées à ouvrir des guichets en France par lanageuse en eaux troubles ChristineLagarde.

ALLOGÈNE ? ICI TARZANSi l’écrivain Edgard Rice Burroughs

revenait parmi nous, il peindrait son fils dela Jungle non sous les traits d’un fierblond, mais plus probablement d’un petitnoiraud au teint olivâtre. A cela une rai-son : la simple évocation de racines nonmélangées fait se tordre de haine les Tris-sotins du Politiquement Correct. Du reste,remarquons ceci : alors que les fêtes deNoël ou de Pâques sont désormais tues aunom de la laïcité et ne donnent plus droit àaucun commentaire télé ou radio, sinoncommercial, la fin du Ramadan ou les

Il est aujourd’hui admis par les penseurslibéraux que le monde est entré, dans saglobalité, dans une ère macrosociologiqued’interdépendances en matière d’approvi-sionnements des produits, d’échanges cul-turels, de services. Il résulte ainsi du phé-nomène mondialiste une croissante spécia-lisation des entreprises et des acteurssociaux dont les plus puissants — la« super-classe mondiale », voir notre n° du30/10 — se partagent la planète comme un

gâteau. Mais la disparition des frontièresne fait pas seulement le bonheur des entre-preneurs “dynamiques”, des banquiersapatrides ou des voyagistes. Elle constitueégalement une chance pour les banditsinternationaux et multinationaux qui se jet-tent sur les nouveaux “marchés” qui s’ou-vrent à eux. En effet, le phénomène socio-logique de développement organiciste dela «  société mondiale  » s’appliquant àtoutes les espèces d’individus et à toutesles catégories sociales, la délinquance pro-fessionnelle œuvre aussi en s’appuyant surla spécialisation de ses membres. Ainsi est-elle une digne représentante du « villageglobal » et par conséquent de l’antinatio-nalisme.

La mise en lumière des nouvelles straté-gies criminelles appliquées récemment parceux que les journaleux appellent sanssourciller « les Roumains » ne viendra pascontredire cette évidence. Ces Roumainsitinérants possédant déjà une très longuetradition dans l’arnaque et dans les com-bines malfaisantes s’en donnent aujour-d’hui à cœur joie sur cette nouvelle plate-forme lisse de tout garde-fou. Après un and’enquête (une éternité), la Brigade deRecherches de Lure en Haute-Saône croitavoir démantelé « une équipe de malfai-teurs roumains », confondue dans 74affaires de cambriolages. Ce qui est totale-ment faux. Car comment pourrions-nousimaginer qu’un gang possédant des basesà Bucarest, dans la province de Gorj etdans le “9-3” puisse être annihilé en uncoup de filet ? Comment croire à une tellemascarade alors que le réseau possède uneorganisation internationale avec ses cam-brioleurs professionnels, ses guetteurs, ses

spécialistes en falsification d’identités, sespoliciers corrompus, ses tueurs à gages, sescomplices recrutés en famille, ses comp-tables, ses propres routiers traversant allé-grement les frontières. Cette multinatio-nale du crime capable d’exécuter 6 ou 7cambriolages en une seule nuit (et chaquenuit) dans un seul département jouit eneffet d’innombrables ressources.

Ce ne sont donc pas les cinq arrestationsde notre pauvre brigade franc-comtoise quimettront un terme aux agissements de cesmalfrats “organiques”, d’ailleurs immédia-tement remplacés par d’autres “Rou-mains”, peut-être plus audacieux et plusmalins. Dans un monde ouvert comme lenôtre, les forces de l’ordre ne sont-elles pascondamnées à subir le supplice deSisyphe ?

François-Xavier ROCHETTE.

Le crime en France : du mécanicisme à l’organicisme

(Dessin de CHARD.)

Banques Hallal : c’est fait !

“9-3” : LES BLANCSEN VOIE DE DISPARITION

« L’immigration, comment faire face ? », telle était la question posée dansLe Monde du 26 octobre à propos de la situation dans la Seine-Saint-Denisoù « l’immigration n’arrête jamais ». De fait, note le quotidien vespéral,« entre 1999 et 2006, malgré les politiques de restriction affichées par l’Etat,le nombre d’étrangers dans le département a encore progressé de 22,4 % alorsque, dans le même temps, le nombre de Français augmentait seulement de3,7 %. Dans certaines villes, la proportion d’étrangers dépasse désormaisles 30 %, soit près de six fois la moyenne nationale, comme à Clichy-sous-Bois (37,2 %) ou Aubervilliers (34,6 %) ». Et cela, ce sont les chiffres officielscar, en réalité, « les autorités estiment qu’il pourrait y avoir entre 100 000 et300 000 sans-papiers en Seine-Saint-Denis, la plupart non recensés. Soitl’équivalent de villes comme Saint-Denis et Montreuil qui s’ajoutent à lapopulation officielle… Conséquence : à Aulnay-sous-Bois, Villetaneuse, Cli-chy, La Courneuve, Stains, Montfermeil, Aubervilliers, notamment, certainsquartiers se ghettoïsent et ne comptent quasiment plus de “Blancs”. Unique-ment des Maghrébins ou des Noirs, parfois des Asiatiques ».

Au fait, pouvez-vous nous rappeler le nom du matamore qui, il y a deuxans, nous jurait que, lui élu, le gouvernement inverserait les flux migratoirespour ne plus accepter que l’« immigration choisie » ? Il nous semble quec’était un certain Sarkozy. Le même qui, ministre de l’Intérieur depuis 2002,s’était engagé le 25 octobre 2005, à nous débarrasser des “racailles”, pro-mises au nettoyage « au Kärcher ».

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élections. Il pourrait bien se révéler le per-sonnage clé d’un futur gouvernement Came-ron — voir page 7.

Sur l’Europe, Cameron est opposé au traitéde Lisbonne et à toute dérive fédérale et sesamitiés surprennent, sans doute par savolonté de se démarquer d’Angela Merkelet de Nicolas Sarkozy. Président du partiTory depuis quatre années, pas une fois il neparticipa aux réunions du Parti PopulaireEuropéen qui réunit les formations euro-péennes de centre-droit. Alors que, sur leplan intérieur, il n’a cessé d’y resituer lesConservateurs. A l’issue des dernières élec-tions européennes, il s’active en revancheautour d’une alliance avec le Parti de la Loiet de la Justice des frères Kaczynski, celuid’extrême droite de la Polonaise UrzsulaKrupa et l’Union Civique Démocratique duTchèque Mirek Topolanek. La plupartd’entre eux professent des opinions radicalessur l’homosexualité, l’avortement, dénon-cent le néo-totalitarisme de l’UE, contestentla réalité du réchauffement climatiqueanthropique et sont hostiles à l’Allemagneet à la Russie.

Afin de créer son groupe à Strasbourg,Cameron ne désespère pas de rallier des élusbelges, bulgares, lettons et lituaniens. Il n‘estpas sûr cependant qu’ils partagent sur l’Af-ghanistan le point de vue des Conservateursbritanniques tel que l’expose Liam Fox, leministre des Armées dans son shadowgovernment (cabinet fantôme) : « Nous nepouvons nous permettre de laisser à nou-veau un Etat failli devenir une base à partirde laquelle des terroristes internationauxplanifient et lancent des attaques contrenous. »

Mais cela n’est que l’écume. Il y a du Sar-kozy dans Cameron, lui aussi virtuose du

double langage. Ainsi se méfie-t-il dece qu’il appelle la “Britannité”. Touten déclarant que le multiculturalismed’Etat « est une doctrine fausse dontles résultats sont désastreux », il faitdire à Catherine Spelman, sonministre fantôme aux Communautés etau Gouvernement local, ancienne pré-sidente du PartiConservateur :  « Quinze conseillersmusulmans élus, un ministre dansnotre cabinet fantôme, et deux Pairsdans la Chambre des Lords (cela) endit long sur notre volonté d’intégrerdes gens de toutes origines et de toutescroyances. » Et d’insister :  « Nousavons besoin de plus de candidatsmusulmans. »  Elle aurait pu ajouterque la vice-présidence du parti estassurée par une Pakistanaise, SayeedaWarsi, chargée de la Ville. Anoblie à34 ans, la baronne Warsi, plus jeunemembre de la Chambre des Lords, estconseillère de Cameron et ministrefantôme pour la Cohésion Commu-nautaire et l’Action Sociale.

Les conservateurs d’ailleurs ne cou-rent pas après des militants noirs, arabesou homosexuels, parce qu’ils auraient surl’Europe, les libertés, l’immigration, lapeine de mort ou la politique familiale desopinions conservatrices. Mais parce que,étant noirs, arabes ou homosexuels ilsrépondent à l’impératif obligé de “diver-sité”. Laquelle d’ailleurs n’est que defaçade. Ceux-là s’habillent, mangent, sedivertissent pareillement. Ecoutent lesmêmes musiques, boivent les mêmes poi-sons, sacrifient aux mêmes loisirs, habitentles mêmes lieux. Et partagent une obses-sion paranoïaque du sexisme, de l’homo-phobie, du racisme qui justifie plus delimitation des libertés et plus d’Etat poli-cier.

BIENVENUE À TOUJOURSPLUS D’IMMIGRÉS

Sur l’immigration David Cameron est àgéométrie variable. En témoigne l’inter-view qu’il donna le 18 décembre 2005 àl’Observer peu après avoir accédé à la têtedu parti Conservateur. Se présentantcomme « la voix de l’Angleterre libérale,modérée et progressiste », et répudiantl’image de son parti sur le sujet, il promet-tait qu’il accueillerait toutes les victimesde persécutions à l’étranger et en finiraitavec les restrictions des demandes d’asile.Soulignant enfin les avantages culturels etéconomiques procurés par l’immigration,il s’en prenait à David Plunkett, ancienministre de l’Intérieur travailliste, parce« que, nous voyant submergés, il utilisa unlangage irresponsable tout en menant unepolitique chaotique ». Lui veillera à « tenirun discours modéré, raisonnable, sen-sible… » : « Non seulement nous porte-rons ces demandeurs d’asile dans notrecœur mais nous les nourrirons, les habille-rons et les scolariserons ».

D’ailleurs, le parti Conservateur faisaitsavoir récemment que, s’il revenait au pou-voir, il « lancerait une grande campagnepour inciter un plus grand nombre d’immi-grants hautement qualifiés à venir enGrande-Bretagne ». Selon le ministre fan-tôme de l’Immigration Damian Green, lesystème d’immigration à points actuelle-ment utilisé par les Travaillistes seraitmaintenu. Or ce système est dénoncécomme une farce par tous les spécialistes,à commencer par sir Andrew Green deMigrationWatch-UK — rappelons que lesTravaillistes viennent d’abaisser de 12 à6 ans le délai au-delà duquel un clandestinqui n’aurait pas été pris serait régularisé etreconnaissent qu’il existe actuellement450 000 demandeurs d’asile en attente.Cameron a promis de les accueillir à brasouverts.

UN MILITANTANTIFASCISTE DE CHOC

On retrouve bien là la ligne défendue partous les dirigeants Conservateurs sur l’im-migration. Depuis Edward Heath, en pas-sant par Margaret Thatcher, John Major ou

Michael Howard, pourtant juif, dont onrappellera l’éloge pompeux qu’il prononçale 18 janvier 2001 : « Les musulmans bri-tanniques forment une communauté écono-miquement vibrante, culturellement créa-tive, socialement avisée qui enrichit l’An-gleterre moderne. »

Où qu’elle soit, la droite est toujours laplus stupide du monde… Mais Cameronest-il de droite ?

Jeune, il adhéra à un haineux groupe d’ex-trême gauche, Unite Against Fascism(UAF), présidé par le maire communiste deLondres Ken Livingstone et ayant poursecrétaires Weymann Bennett, responsabledu gauchiste et violent Socialist WorkersParty et la Pakistanaise Sabby Dahlu duNAAR (Assemblée Nationale Contre leRacisme). L’UAF a pour but affiché« d’alerter la société britannique contre lamenace croissante de l’extrême droite, enparticulier l’extrémiste British NationalParty, en train de s’installer dans ce pays ».Plusieurs anciens ministres comme PeterHain ou Tony Benn (lui aussi issu de l’Aris-tocracy), une soixantaine de parlementaireset une dizaine d’élus au Parlement Européensoutiennent officiellement l’UAF. Parmi euxDavid Hanson, ministre chargé de la Sécu-rité, du Contre-Terrorisme, du Crime et dela Police, Keith Vaz, un Indien né à Aden,président du Comité Parle-mentaire sur les AffairesIntérieures, Barbara Follett,Secrétaire d’Etat aux Com-munautés et Jon Trickett, lesecrétaire personnel de Gor-don Brown. Ainsi que deuxpoids lourds conservateurs,anciens collaborateurs deMargaret Thatcher, sirTeddy Taylor et Peter Bot-tomley, trésorier du groupe Multi-Partis pourun Gouvernement Mondial.

Comme on voit, le monde “global” esttrès petit et mieux vaut ne pas se fier auxétiquettes…

Jim REEVES.

APRÈS treize années aux affaires,le Parti Travailliste de GordonBrown, traînant derrière lui le

boulet des années Blair, est au plus mal.La Grande-Bretagne tangue, submergéepar une immigration et un chômagesans précédent. La crise y fait desravages. Mais le pire est ce que prometle Sommet de Copenhague, auquel lesautorités britanniques ont souscrit paranticipation. La réduction massive duCO2 implique la fermeture des centralesthermiques et un recours fort aunucléaire. Le retard prévisible, faute demoyens financiers, pris par les énergiesalternatives inquiète. Un récent Rapportdu Plan de Transition vers l’Energiesans Carbone prévoit à partir de 2017un déficit de 7 000 MG/h par an et desrationnements électriques trois jours parsemaine.

Dans ce contexte, le 9 octobre, leCongrès tenu à Manchester par le PartiTory a confirmé David Cameron danssa candidature au poste de Premierministre, pour les élections de 2010.Son discours de clôture, lui donnant 14points d’avance, tranchait avec les positionstravaillistes. Notamment sur le rejet d’uneomniprésente conception étatique resurgieavec Brown. Et par sa critique de la visionkeynésienne dépassée des responsablesactuels, persuadés qu’ils se tireront de lacrise en aggravant la dette publique.

Sur l’énergie, la position de Cameron s’estconsidérablement écartée des thèses tradi-tionnelles des Conservateurs et même decelles des Travaillistes depuis Blair etBrown. D’abord il préconise le retour, sousforme de micro-projets, à « des énergiesdécentralisées », au plus près des lieux deconsommation. Ensuite il n’accepte lenucléaire qu’en « dernier recours »,excluant qu’il soit subventionné par lecontribuable et s’alarmant devant l’inconnueangoissante des déchets. Une stratégie qui,outre une baisse quasi spartiate de laconsommation, fait un pari audacieux surl’efficacité réelle des énergies alternatives.« Certains lobbyistes verts et les media, s’in-quiète le chef des Tories, font comme si onpouvait choisir entre croissance économiqueet développement durable. La vérité est qu’ilnous faut les deux. Nous avons besoin d’unecroissance verte. La planète doit venir enpremier, la politique ensuite. » Ne se fit-ilpas mitrailler au Spitzberg par des meutes dephotographes avec une délégation du WWFet un attelage de chiens huskies ?

APÔTRE COMME SARKOZYDE LA “DIVERSITÉ”

On ressent ici l’influence de Zac Gold-smith, le neveu d’Edward Goldsmith, fon-dateur de The Ecologist et du parti vertanglais. A 34 ans, il est son conseiller surl’environnement, et candidat aux prochaines

Séparéefait face

UNE ÂME DAMNÉE…Derrière la dérive “progressiste” de Cameron, on trouve la patte de son directeur de la stra-

tégie générale du parti, Steve Hilton, de son vrai nom Hircksac, fils de réfugiés hongrois arri-vés en Angleterre en 1956. Hilton, que le Daily Telegraph a surnommé le « Raspoutine haut commeune pinte », était passé par les écologistes avant d’intégrer les Conservateurs. Cet original, payé276 000 £ (1 Euro = 0,93 £) par an par le Parti Tory, toujours en jeans, souvent pieds nus,ne se déplaçant qu’à vélo, publicitaire fécond, fut pendant un temps engagé par Lord Mau-rice Saatchi, de Saatchi & Saatchi, qui a l’exclusivité de la publicité des Conservateurs, etavec lequel les rapports se sont tendus. Son livre de chevet est l’ouvrage de Philip Gould :« La Révolution non finie ou comment les modernisateurs ont sauvé le Parti Travailliste ». Gould, ou plu-tôt sir Gould of Broockwood, puisqu’il a été anobli, a été le conseiller en communication duLabour lors de toutes les élections depuis 1987. Il préconise une fusion du Labour et du partiLibéral afin de promouvoir « un siècle progressiste ». En somme, une fois encore, assurer par lebipartisme l’accès direct à une domination totale de l’Exécutif.

…ET DES SOUTIENS INQUIÉTANTSL’un des soutiens les plus chaleureux de Cameron lui vient du tabloïd de Rupert Murdoch,

The Sun. Et cela ne tient pas du hasard. Le chef des Tories a rencontré à plusieurs reprises lemagnat mondial des media. Notamment en août 2008, sur son yacht le Rosehearty en compa-gnie de représentants nauséabonds de la droite affairiste mondialiste : Matthew Freund,gendre de Murdoch et président de Freund Communication, la première agence britanniquede relations publiques, actionnaire majoritaire de PRCC, filiale de Publicis, le Commissaireeuropéen au Commerce Lord Mandelson, l’oligarque judéo-russe Oleg Deripaska (cf. RIV.du 18/1/08) et le Pdg de NBC-Universal, Ben Silverman.

DavidCameron:unfauxConservateurpourdirigerl’Angleterre ?

6 RIVAROL N° 2927

Cameron : « Libéral, modéré, progressiste ».

EN septembre 2009, à Bratislava, lesdéputés ont voté une loi faisant du slo-vaque la langue officielle dans tous les

espaces publics, les administrations, sur lesédifices mémoriaux, les affichages, et ren-dant l’usage du magyar passible d’amende.Une nouvelle guerre linguistique s’est doncouverte, notamment à Kómarno ville slo-vaque frontalière de la Hongrie située auconfluent du Danube et du Váh (plus longuerivière slovaque) et comptant 40 000 habi-tants.

L’université János-Selye fondée en 2004avait été, du temps de l’empire austro-hon-grois, une prestigieuse école de cadres.Aujourd’hui, la plupart des matières y sontdispensées en magyar, les étudiants ne por-tent plus la cravate bleue ornée des armoi-ries slovaques de l’école et leurs réunionss’achèvent sur le Szózat, hymne à la « patriemagyare » composé en 1840.

LA GUERRE DES STATUESLa minorité hongroise (10 % de la popula-

tion nationale) compte 500 000 membresessentiellement concentrés dans le sud de laSlovaquie. A Kómarno, les Hongrois sontmajoritaires. Les deux communautés onttoujours vécu en bons termes… à l’excep-tion de quelques rixes lors de rencontres defootball ! Aucune chronique n’enregistrenon plus d’épuration ethnique entre Slo-vaques et Hongrois. Il s’agit d’une particu-larité dans l’histoire de l’Europe. Reste quecinq ans après l’adhésion de la Hongrie et dela Slovaquie à l’Union européenne, les rela-tions entre Bratislava et Budapest sont pol-

D.R.

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IL EST un point sur lequel les Conser-vateurs de David Cameron et ses nou-veaux alliés d’Europe orientale auront

peine à tomber d’accord, c’est sur le cli-mat. La référence du Britannique enmatière d’écologie est en effet Zac Gold-smith dont, en 2005, il a fait son conseillersur la Qualité de la Vie. De grand-mèreauvergnate, Zac est le fils de feur sirJimmy Goldsmith, politicien iconoclaste(financier de Philippe de Villiers lors desélections européennes de 1994, il était enbons termes avec Jean-Marie Le Pen et futun temps patron de L’Express, dont il sedébarrassa car il le trouvait indécrottable-ment trop à gauche). Zac est aussi le neveude Teddy, fondateur du parti Vert anglais,dont il aura hérité le bimensuel The Ecolo-gist qui depuis quarante ans fait autorité enmatière d’environnement. Zac en fut l’âmependant neuf ans et renonça à son poste derédacteur en chef en 2007, restant toutefoisprésident et directeur de la publicationquand il se porta candidat en 2010 pour leParti Conservateur.

Son passage à la tête de la revue yentraîna d’importantes évolutions, à lafois dans la présentation et dans lefond. Sans rien toucher aux grandsthèmes environnementaux qui avaientfait son succès, il la débarrassa du partipris écologiste social dont elle s’étaitimprégnée. Fidèle à l’idéologie déve-loppée par Teddy Goldsmith — sou-vent accusé d’accointances avec la

Nouvelle Droite etauteur d’un ouvragede référence, Le Taode l’Ecologie (Edi-tions du Rocher) —,il poursuivit sescampagnes contre la

chimie, l’énergie nucléaire, les bio-technologies — OGM et nanotechno-logies —, la surconsommation, la santébradée — notamment le cancer — labouffe toxique, la surpopulation causeprincipale des catastrophes écolo-giques contemporaines, le déracine-ment des sociétés naturelles, les

luées par la question de la minorité hon-groise.

Il y a mille ans, la Slovaquie était désignéepar l’expression de « Hongrie supérieure »et son président Ivan Gaa Parovi demeureconvaincu que « les Hongrois n’ont pasrenoncé à récupérer le sud de la Slova-quie ». Mais pour László Sólyom, sonhomologue hongrois, la loi slovaque est une« atteinte à l’entente multilatérale, rele-guant le magyar au rang de jargon de cui-sine ». Robert Fico et Gordon Bajnai, lesPremiers ministres slovaque et hongrois, sesont rencontrés courant septembre pour ten-ter de dénouer la situation. Peu avant, le21 août, dans l’artère principale de la ville,le maire de Kómarno avait fait ériger unestatue équestre de saint Etienne, premier roiapostolique de Hongrie de 1000 à 1038 etsaint patron de ce pays. L. Sólyom étaitconvié à l’inauguration et non Gaa Parovi.Bratislava, qui considère Etienne Ier commele conquérant de l’empire morave (étapefondatrice de l’Etat slovaque), prit cette ini-tiative comme une provocation et interdit àSólyom d’emprunter le pont enjambant leDanube. Le 26 août, à Budapest, l’ambas-sade slovaque sera attaquée au cocktail-molotov sans faire de victimes.

DES DÉRIVATIFS À LA CRISE ?Pour parer à tout acte de vandalisme, deux

policiers sont postés à proximité de la statuedu saint hongrois. Cette initiative ne pourraêtre généralisée : à Kómarno, où le conseilest composé de 23 Hongrois et de 2 Slo-vaques, les représentations des héros hon-

grois, tel le révolutionnaire nationalisteLajos Kossuth, sont nombreuses.

Les démocrates et les européistes forcenésont donc beau jeu d’attribuer la dégradationdes relations aux nationalistes slovaques etaux propos anti-hongrois tenus par Ján Slota.Son parti, le SNS, siège depuis juin 2006 dansune coalition gouvernementale qualifiée de“rouge-brune” et ayant abouti à l’exclusiondu parti socialiste de R. Fico du parti socia-liste européen. On dit d’ailleurs que la loiaurait servi à satisfaire son électorat. De leurcôté, les Hongrois reprochent aux Slovaquesde bien soigner leurs symboles. A une cen-taine de mètres de la statue d’Etienne Ier setrouve celle des moines Cyrille et Méthodeportant la croix orthodoxe. Depuis 2003, leurreprésentation en bronze a été fixée au-des-sus de l’entrée de la Matica slovenská, un« Institut Goethe à la slovaque ». Pour lesSlovaques, les deux missionnaires slaves dela période médiévale sont des saints natio-naux. Josef Ernek, responsable à Kómarno ducentre culturel et linguistique, avance que« les politiciens hongrois et slovaques cher-chent à jouer la carte nationale, parce qu’ilsn’ont aucune réponse à la crise ».

Pour le dernier trimestre 2009, le ministèredes Finances slovaque a prévu une baisse duproduit intérieur brut de 5,7 %. Pál Csáky,chef du parti de la minorité hongroise, arendu compte au Congrès américain de la“discrimination” frappant ses compatriotes.Viktor Orbán, chef de l’opposition à Buda-pest, explique que, dans le cas d’une victoireélectorale aux élections législatives et à laprésidentielle qui se dérouleront en mai etjuin 2010, il représentera « les intérêts de

tous les Hongrois du bassin des Carpates ».En dehors de la Slovaquie, d’importantescommunautés magyares vivent en Rouma-nie, en Serbie et en Croatie, séparées de lamère-patrie depuis le traité de Trianon. Eneffet, avant 1920, sur un territoire comptant282 870 km² pour 18,3 millions d’habitants,seulement 92 963 km² et 7,6 millions deMagyars restèrent attachés à la républiquehongroise. Bien après la Seconde Guerremondiale, l’effondrement du bloc de l’Est etle retour de la Hongrie dans l’Europe libé-rale, beaucoup de Hongrois souffrent encorede ce morcellement.

Laurent BLANCY, <[email protected]>.

désastres générés par l’agriculture produc-tiviste. En politique, il suivit le même par-cours que son père, Jimmy, très à droite ettrès anti-Européen. Bref une vision dufutur et un programme actualisé qui peu-vent convenir à tous ceux qui sont sou-cieux des dérives du monde, quelle quesoit leur position philosophique. Précisonstoutefois que s’il semble avoir quelquesdoutes sur le rôle joué par le CO2 dans leChangement Climatique, il n’en a aucunsur celui-ci.

Zac a placé la barre environnementaletrès haut dans le programme des nouveauxtories, réclamant notamment la taxation dukérozène et le rejet du nucléaire. Ainsiqu’une révision complète du programmede construction de centrales à charbonpropres, de nouvelle génération. Il s’élèveen revanche contre l’universelle obsessiondu carbone et de l’effet de serre au détri-ment des véritables dangers qui pèsent surle monde : « Si vous vous polarisez sur le

UNE GÉNÉALOGIETRÈS… ORTHODOXE

Epoux de Samantha Sheffield, fille d’unbaronnet anglais et de sang royal par adultère,David Cameron est, du côté de sa mère, lepetit-fils de sir William Malcolm Mount, éga-lement baronnet et officier dans l’armée. Sonpère, Ian Donald, riche agent de change chezPanmure et Gordon, a selon Wikipedia « unelongue histoire dans le monde de la finance ». Songrand-père et son arrière grand-père — quine s’appelait pas Cameron ! — déjà tra-vaillaient pour la même société. Son arrière-arrière grand-père paternel, AlexanderGeddes, fortune faite dans les grains aux Etats-Unis, revint en Ecosse, dans les années 1880et s’y fit construire près d’Inverness d’où sontégalement originaires les Cameron, un manoirvictorien, Blairmore House, aujourd’huiracheté par une chaîne hôtelière. Or le chefdu parti Conservateur, diplômé d’Eton etd’Oxford, est né avec plus qu’une cuiller en ordans la bouche. Etant en effet un descendantdirect, à la sixième génération, d’un oncle dela reine Victoria, qui l’avait précédée sur letrône, le roi William IV. Ce qui le fait 5e cou-sin de la reine Elizabeth II.

La grand-mère maternelle de son père, Ste-phanie Cooper, en effet, était la fille du chirur-gien sir Alfred Cooper, spécialiste des mala-dies vénériennes de l’aristocratie britanniqueet dont l’épouse, Lady Agnes Hay, était lapetite-fille de William IV. Stephanie épouseraArthur Levita, banquier comme son père. Lesfrères Cecil — officier dans l’armée britan-nique, notamment durant la guerre desBoers — et Arthur Levita étaient les filsd’Emile Levita, banquier et agent de changeallemand, d’origine juive polonaise, qui s’ins-talla à Manchester dans les années 1850.Celui-ci avait d’ailleurs épousé une héritièrebritannique née elle-même de parents juifsbritannique et danois. La fille d’Arthur et Ste-phanie, Enid Levita, épousa donc EwenDonald Cameron, le grand-père de David.On remarquera sans surprise, qu’outre unecertaine ressemblance physique, des gestes etdes mimiques proches, des connivences idéo-logiques flagrantes, le futur Premier Ministrede sa Gracieuse Majesté, possède à n’en pasdouter un profil généalogique cosmopolitepoint trop éloigné de celui de notre souverain.Comme si en somme, la grande politique étaitdésormais façonnée par des “profileurs” asser-mentés.

J. R.

de la Tchéquie, la Slovaquie aux revendications magyares

seul carbone, les résultats peuvent êtreextrêmement pervers. Je ne veux pas quece pays commette un suicide économique…Fixer des objectifs (de production de CO2)n’est qu’un non-sens ». Résumant en troismots son programme — démocratiedirecte, décentralisation et un agenda vertradical — « Plus encore que la questionécologique, avertit-il, le pire drame auquelnous sommes confrontés est que la dis-tance existant entre le pouvoir et les gensest devenue telle que ces derniers n’ontpratiquement aucune influence sur ce quise passe. Nous avons besoin d’une décen-tralisation gigantesque ».

Jusqu’à l’immigration qu’il inscrit dansle chapitre “Sécurité”, ce qu’on est bien enpeine d’imaginer en France. « Dans unmonde, écrit-il, sur lequel planent d’impré-visibles menaces, le gouvernement doitdonner la priorité à de nouvelles formes desécurité — qu’il s’agisse de combattre leterrorisme ou de traiter des niveaux sansprécédent de migrations internationales. »

UN COUPLE PLACÉ SOUSCONTRÔLE… MATRIMONIAL

Nous voilà à des années lumière de l’im-bécillité d’ultra-gauche qui inhibe la pen-sée politique écologique en France ou enAllemagne, sclérosée dans son carcanmarxiste obsolète et qui balbutie toujoursles slogans pseudo-révolutionnaires desannées 1960. Ecouter parler ce jeunehomme donne une idée bien différente del’écologie enfin rétablie dans son véritablecadre, celui de la conservation. Des pay-sages. Des animaux. Des hommes, dansleur diversité organique et dans leurs tra-ditions. Est-ce tant David Cameron quicomptera dans cette Angleterre Conserva-trice que l’émergence d’une véritable per-sonnalité européenne, génétiquement etculturellement éduquée dans la rébellionpar ceux qui l’ont précédée et lui ont donnéla chance, grâce à leur fortune, de s’impo-ser indépendamment des puissances quicontrôlent ce genre d’ascension ?

Aussi l’ombre qui plane sur ce tableauprometteur mérite-t-elle attention.

Marié pendant dix ans avec un manne-quin et journaliste célèbre en même tempsque militante environnementaliste coriace,Sharon (Sheherazade) Ventura-Bentley,mère de ses trois enfants, Zac Goldsmithvient de s’en séparer après une liaison dedeux ans avec sa belle-sœur Alice Roth-schild. Son divorce et sa romance avec uneRothschild pourraient remettre en causeune entrée en politique essentielle dans lastratégie imaginée par Steve Hilton (voirpage 6), aspirant vers David Cameron aumoins une partie du vote écologiste sanslaquelle sa tentative est vouée à l’échec.

C’est pourquoi il est décevant qu’il aitrompu avec une épouse qui avait le mêmeprofil familial et idéologique que lui pours’acoquiner avec une héritière du plus per-nicieux des empires. Lequel, d’ailleurs,contrôlait déjà Ben Goldsmith, le jeunefrère de Zac, également très impliqué dansl’écologie et le parti Conservateur, et mariéavec Kate Emma Rothschild, sœur aînéed’Alice, et fille d’Amshel Rothschild et deAnita Guiness, héritière des brasseries.

Rassurant ?

René BLANC.

Zac Goldsmith, étoile montanteou étoile filante du parti Tory ?

713 NOVEMBRE 2009

Zac : « Un jeune homme qui chambouletoutes les lignes ».

Pot des Amis de RIVAROLle SAMEDI 21 NOVEMBRE

de 14h30 à 19h30 à l’Espace Dubail18 passage Dubail 75010 Paris (angle 54 bd de Magenta)Gratuit pour les “Amis”. Entrée 10 e ou 15 e pour deux.

(M° J. Bonsergent ou Gare de lʼEst, bus 30, 31, 39, 54, 56, 65)Parking (payant) passage Dubail.

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE ORDINAIRE À 16HFORMIDABLE BRADERIE DE LIVRES NEUFS ET ANCIENS

D.R.

Page 8: Rivarol n° 2927

USA : des baffes pour le Messie et vent en poupe pour l’extrême droite

Le 24 octobre, cinq partis européens dedroite radicale ont créé à Budapest, àl’occasion du 53e anniversaire du débutde l’insurrection hongroise et du20e anniversaire de la chute du commu-nisme, une alliance destinée à s’opposer

à l’Union européenne àBruxelles, a annoncé la for-mation nationaliste hon-groise Jobbik à l’origine decette heureuse initiativeavec le Front national quereprésentait Bruno Goll-nisch, vice-président chargédes relations internationales

et ex-président du groupe ITS (IdentitéTradition et Souveraineté). BaptiséAlliance des mouvements nationauxeuropéens, ce nouveau groupemententend « protéger l’Europe de l’impéria-

pour l’heure sur la réserve (comme ce futnaguère le cas de la Grande Roumanie deVadim Tudor qui, en novembre 2007, fitcapoter pour des motifs fallacieux legroupe Identité Tradition Souveraineté)ainsi que le Vlaams Belang. Lequel s’estrécemment rapproché du Bloc identitaire.

Les cinq formations signataires ont encommun de s’opposer à l’immigration, aumondialisme, au démantèlement de lafamille traditionnelle et aux transferts desouveraineté vers un corps supranationaltel que l’Union européenne. Les déléguésdes cinq partis ont d’ailleurs signé unaccord précisant leurs objectifs : « rem-placer l’Union Européenne par uneconfédération d’Etats souverains, renfor-cer le soutien aux familles, régler dansdes conditions humaines le problème del’immigration ». « C’est une étape impor-tante (…) pour la renaissance desnations souveraines », a commenté MarcAbramsson, président des Démocratesnationaux suédois (Nationaldemokra-terna) qui a ajouté : « C’est une lutte pournotre propre culture et notre héritage. »

Puisse-t-elle être un jour victorieuse !

J. B.

Bon vent à l’Alliance desmouvements nationaux européens !

des sondés affirment que le pays va dansla bonne direction, 51 % sont d’avisopposé.

Mais le plus important est ce qui est sur-venu le même 3 novembre d’une troi-sième élection dont on a peu parlé. Elleopposait dans une circonscription del’Etat de New York détenue sans inter-ruption depuis la Guerre Civile par lesRépublicains, un Démocrate, Owens, àun Conservateur. Celui-ci, Doug Hoff-man, un comptable inconnu, se manifestaà l’annonce de la nomination par lesRépublicains de Dede Scozzaffava, bienenracinée dans sa région, mais très àgauche, partisane de l’avortement, desprivilèges homosexuels et du renforce-ment des impôts. Hoffman conduisit une

campagne de bric et de brocextrêmement efficace et menaitde 5 points lorsque Scozzafava,qui traînait 15 points derrière, seretira de la course, quelquesheures avant l’élection, invitantses partisans à voter pour leDémocrate. Joseph Biden, le

vice-président, qui s’était installé dans lacirconscription, l’avait convaincue derallier le camp adverse. Hoffman futnotamment soutenu, contre la directiondu Parti Républicain, par Sarah Palin, lefutur candidat Républicain et gouverneurdu Minnesota Tim Pawlenty et Dick

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Armey, ancien représentant du Texas etchef de la majorité Républicaine à laChambre. Armey est aujourd’hui une deschevilles ouvrières du puissant mouve-

ment populiste désireuxde bouleverser la carteélectorale américaine.Leur but, fût-ce au prix dequelques défaites immé-diates : réinstaller le partiRépublicain sur ses réellesfondations conservatrices

et traditionnelles. Owens, pour eux, nesera pas pire que Scozzafava. Il s’agitdonc de casser l’actuelle direction libé-rale du Parti. Douze circonscriptions,tenues par des élus Républicains libé-raux, verront se présenter en 2010 uncandidat conservateur n’ayant d’autresouci que de montrer qu’à l’avenir aucunRépublicain de gauche n’aura la moindrechance d’accéder au Congrès.

Owens le Démocrate a peut-être battuHoffman le Conservateur, par 48 %contre 46 %, 6 % des voix se perdant surScozzafava. Mais dans de telles condi-tions, la prouesse d’Hoffman est porteusede grands espoirs pour tous ceux qui,s’étant débarrassés des néo-conserva-teurs, ne veulent pas de droites mollesaspirées par les sirènes de gauche.

J. R.

Le cruci f ixinterdit par

la Coureuropéenne !

Le 3 novembre, la Cour européenne desdroits de l’homme (les « droits del’homme sans Dieu », aurait dit JeanMadiran) a condamné l’Italie pour la pré-sence de crucifix dans les salles de classe,disposition jugée contraire au droit desparents d’éduquer leurs enfants selonleurs convictions et au droit des enfants àla liberté de religion sans qu’aucune neleur soit imposée. Ce que la vision quoti-dienne des crucifix dans les salles declasse ne permettait pas. La requéranteétait la Néo-Italienne Soile FatimaLautsi, Finlandaise convertie résidant àAbano Terme et dont les enfants, Dataicoet Samir, fréquentèrent en 2001-2002l’école publique locale où toutes lessalles de classe avaient un crucifix aumur, ce qui traumatisa gravement cesbons petits musulmans. Elle avait d’abordporté plainte devant un tribunal de lapéninsule, qui la débouta au motif quecette présence était naturelle, le crucifixn’étant pas seulement un symbole reli-gieux mais aussi, en tantque “drapeau” de la seuleEglise nommée dans laConstitution, un symbole del’Etat italien.

Les juges de la Courconstitutionnelle euro-péenne (dont RIVAROL asouvent souligné la nocivité) ont concluau contraire, et à l’unanimité, à la viola-tion de l’article 2 du protocole 1 (droit àl’instruction) conjointement avec l’article9 de la convention (liberté de pensée, deconscience et de religion). Cette condam-nation de l’Italie s’accompagne de l’obli-gation d’allouer 50 000 euros à la requé-rante pour préjudice moral (1) !

Bref, cela commence par les crucifixdans les salles de classe. Mais à quand lasuppression des tableaux religieux et desobjets d’art sacré dans les musées, la des-truction des lieux de culte visibles dansla rue, celle des calvaires sur nos routeseuropéennes ou des croix dans nos cime-tières ? A quand la suppression descloches dominicales qui agressent lesoreilles allogènes ?

Par un curieux hasard, l’AFP rapportaitle même 3 novembre  qu’en Arabie séou-dite, un homme de 22 ans, accusé du raptet du viol de cinq enfants, dont l’un avaitensuite été abandonné dans le désert où ilmourut de soif, venait d’être condamnéen appel à la décapitation et à la cruci-fixion, peine qui garde donc toute saforce symbolique au pays abritant leslieux saints de l’islam.

E. DUBOIS._____(1) Dans un communiqué de son secrétairegénéral, notre ami et abonné Gianni Corre-giari, le parti Forza Nuova a averti que «siquelqu’un essaye d’enlever les crucifix desécoles, il se trouvera un mur humain mené parForza Nuova » pour l’en empêcher et que« ceux qui pensent miner les fondements dupeuple italien s’en repentiront amèrement ».Un sentiment de révolte très répandu dans lapéninsule.

Gouverneur du New Jersey, le milliar-daire Jon Corzine, ancien président deGoldman Sachs et proche d’Obama, quiintervint à trois reprises dans sa cam-pagne, a donc été battu dans un bastionDémocrate par le Républicain ChrisChristie qu’il avait distancé de 10 pointsen 2005. En Virginie, Creigh Deeds,depuis douze ans élu à la Chambre puisau Congrès avec de fortes majorités, estbalayé, alors que l’ancien gouverneurDémocrate, Kaine, avait été élu en 2005par 51 % contre 46. Lui aussi a été sou-tenu sur place par Obama. Son vainqueurMc Donnell serait ici classé à l’extrême-droite.

Tous les sondages confirment parailleurs l’effondrement du président fan-toche. Au cours du troisièmetrimestre 2009, montre uneétude de Gallup, sa cote quoti-dienne, qui était de 78 % aulendemain de son élection etde 62 % en avril est tombée à53. Selon l’institut Rasmussen,si une élection anticipée s’étaitdéroulée ce 3 novembre il aurait étébattu. Depuis 50 ans, on n’avait rien vude pareil un an après une élection prési-dentielle. Rasmussen confirme les résul-tats de Gallup : 40 % des sondés contre30 contestent sa politique. Pour Zogby,qui lui a toujours été favorable, si 42 %

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lisme religieux (l’islam), politique, éco-nomique et financier », selon un texte enneuf points adopté par les cinq forma-tions. « L’Alliance va devenir un partieuropéen officiel qui sera enregistré enBelgique ou à Strasbourg », a indiqué ledéputé européen Zoltan Balczo, vice-pré-sident de Jobbik, ce qui devrait lui don-ner certains avantages politiques et maté-riels, dès lors que n’existe toujours pasun groupe des Droites européennes, sitoutefois il est accepté.

Cependant, il manque encore deuxsignatures : il faut en effet la réunion d’aumoins sept formations politiques diffé-rentes issues de sept pays de l’Unioneuropéenne pour avoir droit à la subven-tion bruxelloise. Et ces partis doivent êtrereprésentés soit au Parle-ment national, soit à l’as-semblée européenne, soitdans des chambres régio-nales de leur pays, ce quin’est pas le cas de tous lessignataires.

Les cinq mouvementsfondateurs sont le Front national français,le Front national belge représenté par sonunique député fédéral Patrick Cocria-mont, jusque-là fidèle de Daniel Féret, laFiamma-Tricolore italienne de LucaRomagnoli, les Démocrates nationauxsuédois et le Jobbik qui a réalisé 15 % desvoix aux européennes et décroché troissièges au Parlement européen. Ils espèrentêtre rejoints bientôt par le FPÖ autrichiende Strache (ce dernier hésitant, car il doitfaire face à une présidentielle et ne veutdonc pas trop se marquer), d’autres mou-vements espagnol et portugais (le Partinational rénovateur) et surtout le Britishnational Party qui a obtenu 6 % des voix(et deux sièges) aux européennes et dontles effectifs ont augmenté à la suite de larécente (et excellente) intervention deNick Griffin à la BBC — obligée par lescore du BNP d’inviter son chef lors desémissions politiques, ce qui a d’ailleurssuscité l’indignation générale et mêmedes manifestations hostiles. Griffin a déjàdonné son accord de principe pourrejoindre cette Alliance. Le mouvementbulgare Ataka de Volen Siderov semble

UNE COMMISSIOND’USURPATEURS

S’exprimant le 5 novembre à l’issue d’unconseil des ministres franco-polonais, Nico-las Sarkozy se félicitait du renoncement duConservateur britannique David Cameron(voir en pages centrales) à son projet deréférendum sur le traité de Lisbonne après« tant de pertes de temps » et annonçait la miseen place dès ce mois-ci « des femmes et deshommes aux postes qui sont prévus par les institu-tions ». « Il faut aller très vite », ajoutait le chefde l’Etat qui répondait ainsi, implicite-ment, à Jean-Marie Le Pen qui, trois joursplus tôt, avait levé un fameux lièvre : « Lemandat de la Commission européenne a expiré le31 octobre à minuit… Depuis hier 1er novembre,26 des 27 commissaires européens agissent dans laplus totale illégalité car, en droit, ils ne sont pluscommissaires… C’est un nouvel exemple de lafaçon dont les eurocrates se moquent des règles qu’ilsont eux-mêmes édictées… Depuis hier, toute décla-ration d’un prétendu commissaire européen doit êtreconsidérée comme nulle et non avenue. Il est du res-sort de la Cour européenne de Justice de constaterqu’il n’y a plus aujourd’hui qu’un seul commissaireeuropéen, M. Barroso, et que les 26 autres sont desusurpateurs. »

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tinienne Mahmoud Abbas et Netanyahou àNew York, mais le 22 octobre, sa secrétaired’Etat lui a fait savoir que les conditionsn’étaient toujours pas réunies. Elles ne lesont pas davantage aujourd’hui.

Cette tournée de Mme Clinton est interve-nue dans une atmosphère de jet del’éponge avant la fin du round. MahmoudAbbas est déstabilisé comme jamais. Ils’est mis à dos un nombreencore plus important dePalestiniens lorsqu’il a sus-pendu les efforts en vue depoursuivre des responsablesisraéliens convaincus par lerapport Goldstone de crimesde guerre lors de l’offensivede l’hiver dernier dans laBande de Gaza. Le tollé a été tel qu’il estvite revenu sur cette décision. Mais cela arenforcé son image de “collabo”.

Hillary Clinton s’est ensuite au Maroc —auquel l’influence d’une puissante com-munuté juive a toujours permis de jouer lesmodérateurs entre les deux camps — afind’assister les 2 et 3 novembre à une confé-rence internationale dont elle entendaitprofiter pour consulter nombre de seshomologues des pays arabes sur le gelisraélo-palestinien. Tentative inutile. Etc’est ce sentiment que, quoi qu’on fassedepuis des décennies, c’est toujours envain, qui pourrait enterrer et pour long-temps les tentatives non pas même de dia-logue mais de simple relance du dialogue.Les impasses s’additionnent dangereuse-ment…

Il faut dire qu’avec des alliés commeAbbas, Karzaï et Zardari, Obama et Hillaryont du souci à se faire… Mais, après tout,personne n’a jamais obligé l’Hyperpuis-sance à s’aventurer sur ces galères.

Pierre-Patrice BELESTA.

EN CE premier anniversaire de la vic-toire tant célébrée de BarackObama, dont le monde attendait

merveilles et miracles, où en est la diplo-matie états-unienne ? Les difficultés,contretemps et déceptions s’accumulent etla panne est patente, aussi bien sur le planintérieur avec l’augmentation inexorabledu nombre des chômeurs et de celui(concomitant) des sans-abri, que sur leplan extérieur.

Le 2 novembre, au Pakistan, deux atten-tat-suicide commis à Lahore et à Rawal-pindi, ville voisine de la capitale pakista-naise, Islamabad, faisaient plus de 50morts. Ces attentats semblent une riposte àl’annonce du gouvernement promettantune prime pouvant atteindre cinq millionsde dollars pour tout renseignement permet-tant la capture, morts ou vifs, du chef tali-ban Hakimullah Mehsud et de ses adjoints.Une riposte aussi à la colère américaineexprimée par Hillary Clinton dont l’arrivéeavait été saluée le 28 octobre par un atten-tat à la voiture piégée (une centaine demorts à Peshawar, le plus lourd bilandepuis plus de deux ans et l’attaque quiavait coûté la vie à l’ancien Premierministre Benazir Bhutto). La secrétaired’Etat américaine doit parfois regretter sapromotion à ce poste prestigieux qui luiapparaît de plus en plus comme un cadeauempoisonné, d’Islamabad à Tel Aviv enpassant par Kaboul et Bagdad.

LA COLÈRE D’HILLARYL’ex-First Lady avait dû se couvrir la tête

à Lahore au Pakistan, afin de ne pas indis-poser ses hôtes, d’où sans doute sa mau-vaise humeur, qui lui a fait asséner unevérité peu diplomatique à l’indispensablemais insupportable allié pakistanais quijoue double voire triple jeu. Hillary Clin-ton avait affirmé cependant au début de satournée que les États-Unis se tenaient auxcôtés du Pakistan face au défi commun duterrorisme et le président Asif Ali Zardari,avait déclaré que la visite de Mme Clintonen ces temps difficiles constituait une« vraie démonstration de la relationapprofondie entre les deux pays ». Mais larencontre d’Hillary avec des étudiants àLahore aurait provoqué son changementradical de ton. Dans la veine de ce quepense la majorité des Pakistanais, les étu-diants avaient en effet énuméré les griefsde leur pays contre les États-Unis avec uneagressivité qui a provoqué cette riposte :« Nous ne savons pas où sont les diri-geants d’Al-Qaïda et je ne dispose pasd’informations laissant penser que lesautorités pakistanaises le sauraient. Maisce gouvernement dispose de nombreusesramifications. Quelqu’un, quelque part auPakistan, doit savoir où sont ces gens. »

ZARDARI ET KARZAÏ,LES BOULETSDE WASHINGTON

On peut difficilement dire plus claire-ment : vous ne les attrapez pas car vous nevoulez pas les attraper. Huit ans après lesattentats du 11-Septembre, les États-Unisn’ont toujours pas arrêté Oussamaben Laden qui, s’il est encore vivant, rési-derait au Pakistan. Washington a depuis2002 accordé des milliards de dollarsd’aides à l’armée et à l’Etat pakistanaisdans l’espoir d’une réelle collaboration.Des coups de poing sur la table ont étédonnés par l’administration Bush, maisjamais de manière aussi publique. La chefde la diplomatie américaine n’a fait quereprendre ce qui se dit depuis longtemps àWashington : non seulement Zardari ne faitrien contre Al-Qaïda, mais il n’agit pasdavantage contre les Taliban afghans cen-sés se cacher dans les Zones tribales et auBaloutchistan, ni contre les groupes djiha-distes anti-Indiens basés au Pendjab. Or,tous forment désormais une nébuleuse ter-roriste qui opère contre les forces del’OTAN en Afghanistan, tente de déstabi-liser l’État pakistanais et ambitionne d’or-chestrer de nouveaux attentats en Inde, telsque celui du 26 novembre 2008 à Bombay,qui fit près de 200 morts.

« Si nous voulons avoir un vrai partena-riat, alors laissez-moi vous dire que lesÉtats-Unis ne sont pas les seuls à avoir des

problèmes avec votre gouvernement etvotre Establishment militaire », a pour-suivi Hillary Clinton. Les Indiens ontimmédiatement applaudi à tout rompre.

L’autre souci d’Hillary c’est bien entendul’Afghanistan avec un scrutin présidentielayant tourné à la farce. Elle avait affirméque l’appel du Tadjik Abdullah Abdullah,ancien compagnon du commandant Mas-soud, ex-ministre des Affaires étrangèreset candidat au premier tour de la présiden-tielle, au boycottage du second tour decette élection n’en affecterait pas la légiti-mité. Mais elle avait aussi reproché au pré-sident sortant Hamid Karzaï d’avoir refuséles conditions posées par Abdullah pouréviter que ne se répètent le 7 novembre lesirrégularités massives du 20 août.

Finalement, ce second tour impossible(comme nous l’avions indiqué dans notredernier n°, toute la région de Bamiyan estdéjà bloquée par la neige !) et jouéd’avance a été annulé et la reconductionautomatique d’un Hamid Karzaï affaibli,plus que jamais contesté et dont le régimeest tenu pour irrémédiablement corrompupar Washington, est un coup dur pourBarack Obama qui n’en a pas moinsadressé ses “félicitations” à l’encombrantvainqueur (par défaut), à l’approche de sadécision sur l’envoi éventuel de renforts enAfghanistan… Où Karzaï s’est empresséde lancer un appel pour la réconciliationnationale à ses « chers frères Taliban »,contre lesquels sont engagées les forces dela coalition, y compris le contingent fran-çais, dont un soldat a été très grièvementblessé le 1er novembre.

Autre coup dur : la remontée de la vio-lence dans l’Irak “libéré” et si heureuse-ment rendu à la “démocratie”. Le nombred’Irakiens tués et blessés a doublé enoctobre par rapport à celui du mois précé-dent, déjà sanglant avec 410 morts, notam-ment en raison du double attentat du25 octobre contre des bâtiments gouverne-mentaux à Bagdad, pourtant tout prochesde la « zone verte » surprotégée. Et beau-coup d’Irakiens de se souvenir avec nos-talgie de la sécurité qui régnait sous le“tyran” Saddam Hussein…

PROCHE-ORIENT :ENCORE UNE IMPASSE

Et ce n’est pas le conflit israélo-palesti-nien qui va mettre du baume au cœur de lanouvelle équipe de la Maison-Blanche,même si Hillary Clinton s’est montrée toutmiel vis-à-vis des Israéliens. Elle a ainsicru pouvoir déclarer le 31 octobre quel’Etat hébreu avait fait des concessions« sans précédent », puis a loué le lende-main la “retenue” de Netanyahou enmatière de constructions dans les coloniesen Cisjordanie, une position qui a laisséabasourdis les Palestiniens. Elle a aussiapprouvé une déclaration du Premierministre israélien disant que les Palesti-niens n’avaient jamais demandé un gel dela colonisation dans le passé comme condi-tion pour discuter avec les Israéliens.“Bibi” Netanyahou a soutenu pour sa part

qu’Israël « souhaite s’engager dans despourparlers de paix immédiatement sanspré-conditions ». « Malheureusement, cen’est pas le cas de l’autre partie », a-t-ilmartelé.

Les Palestiniens ont annoncé qu’ils nereprendraient pas les pourparlers de paixavec l’Etat hébreu si celui-ci n’arrêtait pastoute nouvelle construction dans les colo-nies. Pendant l’été, le président BarackObama avait espéré pouvoir relancer lespourparlers entre les deux parties. En sep-tembre, il avait organisé une rencontre àtrois avec le président de l’Autorité pales-

Obama an I  : la diplomatie américaine en panne

Le 12 avril 2006, en pleine cohue de laGare centrale de Bruxelles, Joe Van Hols-beeck, 17 ans, rêvassait, les écouteurs deson MP3 fichés dans les oreilles. C’estprécisément cet appareil que guignaientdeux Jeunes. Comme le garçon se rebiffa,l’un des agresseurs le larda de sept coupsde couteau avant de détaler, laissant uncadavre sur le carreau. Comme les agres-seurs, identifiés par des caméras de sur-veillance, étaient polonais, les noms etdates de naissance d’Adam G., 18 ans, etde Mariusz O., 16 ans, furent divulgués.La Pologne, où ils s’étaient réfugiés, lesmit illico en prison.

Comme il s’agissait de Slaves, lesmedia s’en donnèrent à cœur joie. Mais,patatras, voilà-t-il pas que ces butors dePolonais, Européens de fraîche dateencore mal éduqués à la pensée correcte,protestent qu’Adam et Mariusz ne sontpas des Polonais mais des Roms ! DesRoms riches, qui font des affaires en Bel-gique.

Varsovie ayant accepté de remettre les

Victoire à la Pyrrhuspour le Messie

Dans le désastre multiforme qui frappe l’Amérique obamienne, les media du monde ontexplosé de joie à l’annonce de la « grande victoire » remportée par le Messie contre les forcesobscurantistes : enfin 95 % des Américains vont disposer d’une couverture sociale univer-selle ! Sauf que « les Américains » continuent à être très majoritairement opposés à cette opé-ration du fait de son coût démesuré qui sera forcément épongé par l’impôt. Ils pourraient dèsles élections de novembre 2010 le faire chèrement payer. Si d’ailleurs le vote à la Chambres’est effectué avec 5 voix d’écart seulement, c’est bien parce que quarante Démocrates —soudain définis comme Conservateurs — ont voté contre, sentant déjà le vent du boulet.

Mais ce n’est pas tout, la mouture acceptée après des mois de concessions est très loin dece qu’Obama avait promis au cours de sa campagne électorale et qui n’avait aucune chanced’être acceptée par le Congrès. On observera que ce vote a été acquis uniquement parce qu’àla dernière minute a été accepté par 240 voix contre 194 — dont 64 Démocrates — un amen-dement qui change tout. Il a été convenu en effet que des restrictions draconiennes seraientimposées au remboursement de l’avortement. Bart Stupak, Représentant du Michigan quiavait introduit l’amendement, l’a défini laconiquement : « Restons fermes sur le principe :pas de financement public de l’avortement. Pas de financement public pour les polices d’as-surances qui remboursent l’avortement ». Une formidable baffe pour Obama et sa camarillaprogressiste qui entendaient bien faire passer ce remboursement avec le reste.

J. R.

Prisons : Vive la Belgique, Messieurs !meurtriers à la justice belge, à conditionqu’on les lui rende ensuite pour qu’ilsaccomplissent leur peine dans leur patrie,le surineur Adam écope de vingt ans deprison. Mais des voix nombreuses s’élè-vent avec la sienne pour faire valoir queles Droits de l’Homme doivent primer ledroit international et que, moins encoreque les prisons belges contre lesquellesla Ligue des droits de l’Homme n’a decesse de s’élever, les prisons polonaisesne satisfont pas à la dignité humaine d’uncondamné. La question est d’une actua-lité d’autant plus brûlante que les mêmesconsciences généreuses s’activentaujourd’hui dans une affaire parallèle.Celle des détenus marocains qui se sontévadés en hélicoptère de la prison deBruges et qui, réfugiés au Maroc, y ontété arrêtés. Ils supplient paradoxalementqu’on les laisse réintégrer les cellules fla-mandes qu’ils n’avaient pas assez d’ad-jectifs pour stigmatiser !

Georges HUPIN.

(Dessin de CHARD.)

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premiers morts, les autorités allemandessur ordre d’Hitler avaient édicté uneimplacable « loi  des otages », qui futappliquée à Chateaubriant et à Nantes.Vichy engagea tout de suite des négocia-tions pour atténuer le plus possible lemécanisme infernal… en sélectionnantdes otages chez les communistes. MaisGuy Môquet ne figurait pas sur les listesenvoyées par Pucheu. Il fut choisi enapplication d’un paragraphe de la loi alle-mande qui visait des jeunes communistesemprisonnés s’il était prouvé qued’autres jeunes du Parti avaient participéà des attentats. Ce qui fut le cas à Nantes.

Guy Môquet fut donc un sacrifié. Commetant d’autres plus tard, et pas forcémentcommunistes. MM. Berlière et Liaigre rap-pellent d’ailleurs que, dans l’état desrecherches encore en cours, le chiffre totaldes fusillés politiques sous l’Occupationn’a pas dépassé les 4 000. Alors que profi-tant de l’héroïsation officielle du casMôquet, on a pu réentendre à la télévisiondes allusions à la légende des 75 000fusillés du Parti, encore récemment évo-quée par le camarade Alain Bocquet,député du Nord, qui vient d’ailleurs depublier ses Mémoires.

Le livre, et ce n’est pas le moindre de sesmérites, non seulement ne tombe pas dansla démagogie historique à la mode mais,au-delà du malheureux Guy Môquet, rap-pelle que ce drame ne peut être séparé dela stratégie jusqu’auboutiste d’un particommuniste qui, de 1940 à 1944, constam-ment fut aux ordres de l’Internationalemarxiste. Quel qu’en fût le prix humain.

J.-P. A. _____(1) 160 pages avec notes et références, 12 €.Collection A Rebours, éditions Larousse.

N° 2927 — 13 NOVEMBRE 2009 — RIVAROL10

Jean-Paul CHAYRIGUESde OLMETTA

ALMANACH 2009DU MARQUIS

Est-ce la longue fréquentation deschamps de courses et le sport équestre,ainsi qu’un goût immodéré pour l’artlyrique qui, d’un solstice l’autre, poussentce Normand montmartrois hors de sespénates berrichonnes ou savoyardes ? Apeine arrivé dans l’un de ses ports d’at-tache, le génie du vent l’emporte cette sai-son au fil du Danube et jusqu’en Austra-lie, sans préjudice de balades impromp-tues (en vrac) : Poitiers, Malines, Autun,Séville, Toulouse, Nuremberg, Albi,Deauville… — on s’essouffle ! — que lelecteur visite avec un cicérone esthète férud’architecture médiévale. L’éphémérideeffeuille les heurs et malheurs d’un voya-geur impénitent… qui exècre les tou-ristes, ces “moutons”.

Fine gueule et langue acérée, le chroni-queur mondain, entre les itinérances, nousfait part, avec une subjectivité parfaite, deses jugements abrupts, enthousiastes ouméprisants, et de considérations peuamènes sur la gent politique, le show-busi-ness, les mœurs débraillées de l’aristocratiecontemporaine. Le tout émaillé de réminis-cences historiques, de recettes de cuisine,de leçons de savoir-vivre, des réactions deses auditeurs lors des conférences sur laFranc-Maçonnerie (où l’ex-Frère a conservéquelques amis), d’un cours sur l’origine del’angélique et le mode de reproduction descoquilles saint-jacques… Comme on voit,un joyeux et sympathique patchwork, par-fois teinté de nostalgie, qui témoigne del’éclectisme des goûts et des relations nonconformistes de J.-P. de Olmetta — “fas-ciné” par les prestations de notre directricesur Radio-Courtoisie !

L’Almanach 2009, finement illustré parNicolas Charrier, se clôt sur l’évocationd’une face peu connue de Jean Gabin, éle-veur et fermier autant que vedette de l’écran,et les hommages émouvants et chaleureuxde Patrick Gofman, de Jean-Pierre Rondeauet surtout d’Anne Brassié à Serge de Beketch,fondateur du Libre Journal de la France cour-toise où la « chronique du Marquis » avaitséduit beaucoup de lecteurs.

Marie-Gabrielle DECOSSAS._____266 pages (sans index, malheureusement), 28 €.Éditions Via Romana, 5 rue du Maréchal Joffre78000 Versailles.

CLUB DES RONCHONS

ALLEZ–Y SANS NOUSC est le dixième recueil de ce Club fondé en

1986 par Alain Paucard, « président à vie etpeu tenté par l’abdication ». Avec un som-maire très alléchant où tous les sujets actuelssont traités par pas moins de quaranteauteurs non conformistes refusant « le grandmensonge de l’avenir radieux » alors que c’estplutôt l’Apocalypse qui nous attend. Maiscomme le dit Paucard, « l’Apocalypse, cha-cun sait cela, est le contraire d’une explosion,c’est une Révélation ».

Pour l’instant, on appréciera la cure debonne humeur qu’offre ce livre roboratif.

J.-P. A._____140 pages, 19 €. Editions L’Age d’Homme, 5 rueFérou, 75006 Paris.

« Enquête sur une mystification offi-cielle. ». Dès le sous-titre, la couleur esainsi franchement annoncée pour « L’Af-faire Guy Môquet » (1) dont les auteursJean-Marc Berlière et Franck Liaigre —deux universitaires — ont déjà montrédans un livre précédent « Liquider lestraîtres. La face cachée du PCF (41-43) »(éd. Laffont) qu’ils ne cédaient ni auxlégendes pieuses ni aux mensonges del’histoire. D’autant qu’ils ont largementrecours à des archives (nationales etlocales) qui leur apportent quantité d’argu-ments, d’ordinaire négligés ou censurés.

En cinq chapitres (c’est un livre court),ils reviennent d’abord sur l’attitude de1939 à 1941 d’un PCF discrédité par lepacte germano-soviétique puis dissous,pourchassé, mais dont l’appareil aux

ordres de Moscou se lancedans le « défaitisme révo-lutionnaire », notammentau moment de la guerrerusso-finlandaise où laFrance soutenait la Fin-

lande. De nombreux sabotages furentalors commis dans les usines d’armement(blindés et avions notamment) cependantque se dessinait la “pré-collaboration”avec les autorités allemandes — quiéchoua de justesse en raison des arresta-tions opérées par la police de Vichy. C’estau nom de cette politique qu’étaient dis-tribués des tracts défaitistes appelant à lapaix et attaquant les pays “impérialistes”,France et Angleterre. Et c’est parce qu’illes diffusait que le jeune Guy Môquet,communiste militant, fut arrêté enoctobre 1940. Son père, député stalinienet resté fidèle au Parti, avait étécondamné à la prison et envoyé en Algé-rie — ce qui lui sauva la vie.

Arrêté, interrogé, Guy Môquet avoua,

sans avoir subi la torture comme on l’en-tend encore car les premières BrigadesSpéciales n’y avaient pas recours. Onpeut faire confiance là-dessus à M. Ber-lière qui, dans son livre « Policiers sousl’occupation » (réédité en poche — Col-lection Tempus-Perrin) n’a pas été tendrepour les BS suivantes. Emprisonné,Môquet fut avec ses camarades jugé àParis en janvier 1941 et acquitté (lesjuges ayant estimé qu’il avait « agi sansdiscernement ») mais pas libéré pourautant car soupçonné d’être toujours encontact avec le PC. C’est à ce titre qu’ilfut transféré finalement, avec des cen-taines de militants communistes, au campde Choisel proche de Chateaubriant. Uncamp où il y avait des droit commun etdes politiques mais où les conditionsétaient au début très acceptables : les pri-sonniers avaient droit à des colis, pou-vaient recevoir leurs proches et mêmepour certains sortir du camp, à conditionde s’engager à ne pas s’évader. Quelquesuns s’étant toutefois « fait la belle », ladiscipline devint plus stricte et les élé-ments jugés les plus dangereux furentregroupés à part dans un baraquement,l’îlot 19.

UN SACRIFIÉEn juin 1941 Hitler attaque l’URSS et

le PC clandestin reçoit l’ordre de lancerune campagne d’attentats meurtrierscontre les troupes d’occupation, officiersen tête. Nos auteurs notent qu’il y avaitalors peu de candidats, même au parti,pour commettre ces attentats et que dejeunes fanatiques furent donc envoyés deParis en province. Ce sont eux qui, le20 octobre 1941, exécutèrent à Nantes leFeldkommandant Karl Hotz. Dès leurs

La vérité sur Guy Môquet

CinémaCette semaine, deux films pour les ciné-

philes et les mélomanes : Les Herbesfolles d’Alain Resnais et Le Concert deRadu Mihaileanu.

Alain Resnais, 87 ans, doyen descinéastes français encore en activité (EricRohmer, né en 1920, n’a plus rien tournédepuis Les Amours d’Astrée et de Céladonil y a deux ans) nous donne avec LesHerbes folles, récompensé à Cannes d’unassez insultant « prix exceptionnel » créépour la circonstance, un des films les plusinventifs et foisonnants de sa carrière. Undemi-siècle après le choc d’Hiroshimamon amour, Resnais nous propose ici unrécit plein de pirouettes loufoques et depersonnages drôlement azimutés. En têtedesquels ceux interprétés avec une vervejubilatoire par ses deux comédiens fétichesSabine Azéma et André Dussolier. Dentisteet aviatrice, Mme Muir, rousse flam-boyante, se fait voler son sac à main dansles galeries du Palais Royal. Un quidamnommé Georges Palet, marié, deuxenfants, ramasse peu après le portefeuilleque le voleur a abandonné en banlieue etqu’il apporte au commissariat. Des pré-mices de fait divers d’une banalité trom-peuse à partir desquelles Resnais brodeune tapisserie complexe d’événementsimprévisibles et chaotiques provoqués nonseulement par un destin facétieux maisaussi par les pulsions incontrôlables desprotagonistes principaux  qui vont seconduire comme des adolescents imma-tures ; Georges se prenant d’une passionmorbide pour Mme Muir qui le rejetteavant d’être peu à peu attirée par la per-sonnalité trouble de cet inconnu dont cer-tains signes laissent supposer qu’il pour-rait être un psychopathe.

Adaptée par Laurent Herbiet (auteurd’un intéressant téléfilm sur la crise deMai-68, Adieu De Gaulle, adieu diffusé enavril dernier sur la chaîne cryptée) d’unroman de Christian Gailly, L’Incident (édi-tions de Minuit), l’histoire colle comme ungant aux thèmes chers à Resnais : lesenchaînements du hasard, les coïnci-dences, les inconstances et la déraison dudésir amoureux, les illusions de la

mémoire, les contingences du réel et lesrefuges dans l’imaginaire. Rien de théo-rique ni de démonstratif dans cette fantai-sie surréaliste où l’absurdité des situationsva de pair avec une réalisation styliséefourmillant de trouvailles visuelles et degags qu’on dirait parfois sortis de l’uni-vers de non-sens des Monty Python. Sil’humour anglais est votre tasse de thé,Les Herbes folles devraient vous combler.Un bémol toutefois, le commentaire envoix off aussi insupportable qu’envahis-sant du narrateur, M. Edouard Baer.

Ancien animateur d’une troupe dethéâtre yiddish à Bucarest ayant fui ladictature de Ceaucescu en 1980 pourIsraël avant de s’installer définitivementen France, Radu Mihaileanu connaît lamusique ! Des fausses notes, au sens

Déraison et sentiments

Lus etcommentés

propre comme au figuré, il y en a certespas mal dans Le Concert, son 4e longmétrage, où il nous trimballe dans lesméandres rocambolesques d’une tragi-comédie franco-russe tenant à la fois dela grosse farce, de la charge anticommu-niste, de la satire de la Russie sous Pou-tine et du mélo sirupeux. Il y est questiond’un célèbre chef d’orchestre du tempsde l’Union soviétique limogé par un Bre-jnev d’humeur antisémite en punition de

son refus de se séparerde ses musiciens juifs.Trente ans après,Andréi Filipov se trouvetoujours au Bolchoïmais comme simplehomme de ménage. Unsoir, alors qu’il nettoiele bureau directorial, iltombe sur un fax invi-

tant l’orchestre à jouer à Paris. Il le sub-tilise et imagine une folle supercherieafin de jouer encore une fois devant unpublic dans une salle prestigieuse — leChâtelet — mais, auparavant, il doitretrouver ses anciens musiciens, lesconvaincre de rentrer dans la combine etles équiper de pied en cap avec les pas-seports et visas idoines. Opération menéeà grand renfort de quiproquos, d’em-brouilles et de scènes burlesques oùMihaileanu y va à fond la caisse dans lacaricature et les stéréotypes ethniquessur l’exubérance slave et les atavismesjuifs. Lorsque les imposteurs, ivres évi-demment, finissent par débarquer àParis, Le Concert change de tonalité etle registre se fait plus grave avec la pré-sence d’une jeune virtuose française(Mélanie Laurent) choisie par Andréipour jouer le concerto. Alternant humourcocasse (les apparitions de François Ber-léand, désopilant directeur du Châtelet),suspense et pathos sentimental, Mihai-leanu nous tient en haleine jusqu’à ceque la musique de Tchaïkovski prenneenfin son envol. Cela valait le coup d’at-tendre !

Patrick LAURENT.

ENTRE NOUS(Une ligne : maximum 40 signes et espaces.)

Demandes d’emploi : 3,05 !. Autresrubriques : 3,81 !. CARNET (Mariages, nais-sances, deuils…) : 5 !. Domiciliation sous unnuméro : 3,05 !. TVA 19,60 % en sus.

Les textes rédigés en caractère d’im pri-merie très lisibles doivent nous parvenir dixjours avant la parution accompagnés durèglement.

IMMOBILIER Rivarolien fonctionnaire ch. appt. à Paris.25/30 m2 env. 600 € cc max. Tél. : 06-87-44-44-80.

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RELATION Ami RIV. belge rech. correspondants fran-çais pour échange d’idées (actualité, littéra-ture, cinéma…). DUBOIS, av. de l’Université,97. B-1050 Bruxelles.

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N° 2927 — 13 NOVEMBRE 2009 — RIVAROL 11

Plus généralement, le Britannique se com-porte en thuriféraire de l’ersatz démocra-tique constitué par les nations alliées en vou-lant montrer que ces dernières étaient lesplus efficaces (et les plus justes) sur le planmilitaire. Le fait serait scientifiquementobservable. « Il apparaît finalement,affirme-t-il encore, que les erreurs les plusfunestes ont été le fait des régimes autori-taires ou dictatoriaux, où le débat étaitexclu. » Comme si les États-Unis ou l’UnionSoviétique s’amusaient alors à perdre leurtemps à débattre…

Valentin BARNAY._____Ian Kershaw, Choix fatidiques. Dix décisions quiont changé le monde (1940-1941), tr. Pierre-Emmanuel Dauzet, Ed. du Seuil, 816 pages, 28€.

t é m o i g n a g e srecueillis auprès desdernières amies ducouple. C’est le plusintéressant. Le reste,faits et gestes suppo-

sés, anecdotes, dialogues reconstitués, toutce qui relève de la fiction et donne une cohé-rence à l’ensemble, est de sa plume et pâtitde la comparaison.

Sans la béquille des archives, sans lesemprunts aux écrits des autres, que resterait-il d’Anne Wiazemsky romancière ? Pasgrand-chose, assurément. L’intérêt dispro-

portionné qu’elle suscite, elle le doit au faitd’être « petite-fille de ». Elle aurait mau-vaise grâce à s’en plaindre : n’est-ce pas ellequi rappelle à tout propos son illustre ascen-dance, au point d’en faire le thème essentielde ses romans ?

La sortie de ce livre qui, par quelquesaspects, relève plus de l’autofiction que duvéritable roman, incite à revenir sur le cas deMauriac (voir photo ci-contre). Une récentebiographie, François Mauriac. Biographieintime 1885-1940 (2) de Jean-Luc Barré,dont la suite reste à paraître, a fait l’effetd’une bombe et occupé plus que de raisonles media. L’auteur de Génitrix était, bienqu’il s’en soit toujours défendu, homo-sexuel. C’est ce qui a été surtout retenu dece livre fort documenté et qui fait désormaisréférence.

Quelle révélation ! Bien plutôt, secret depolichinelle. Outre que le bruit — dont, dansLes Décombres, Rebatet fit une affirma-tion — courait depuis longtemps, distillé,entre autres, dans le Paris gay 1925, essai deGilles Barbedette et Michel Carassou auxPresses de la Renaissance (1981, réédité l’andernier chez Non Lieu), amplifié par ceuxqui ne l’aimaient guère (entre autres RogerPeyrefitte menant campagne contre lui dansles années 1960, ou Albert Paraz qui, sousles espèces de Cloriac, « le grand écrivaincatholique », le dépeint, peu auparavant, enamateur d’enfants de chœur et de messesnoires), la psychologie torturée de ses per-sonnages, leurs conflits intérieurs, reflets deceux de l’auteur, laissaient assez présager ledrame intime que celui-ci transposait et quinourrissait pour une bonne part son inspira-tion.

Du reste, sa vie elle-même, certaines de sesfréquentations, étaient assez explicites. Aupoint d’effaroucher l’un de ses biographesprécédents, Jean Lacouture, et de l’inciter àmaquiller des passages compromettantsdans les carnets de jeunesse : ainsi trans-forme-t-il en prénom féminin celui d’un gar-çon dont Mauriac était tombé amoureux. Onvoit par là que la bonne conscience et l’hon-nêteté supposées souffrent parfois dequelques accommodements… Pas vraimentun “scoop” pour nos lecteurs qui savent àquoi s’en tenir sur le moraliste Lacouture.

Sur cette question de l’homosexualité, quireste somme toute anecdotique — j’ai tou-jours pensé que les mœurs et la moralitéd’un écrivain ou d’un artiste étaient secon-daires par rapport à la qualité de son

œuvre —, il est tout de même bon de signa-ler que cette “révélation” post mortem asemé la zizanie au sein de la descendance dugrand homme. Anne Wiazemsky et la veuvede Claude Mauriac ont refusé de collaboreravec Jean-Luc Barré. L’omerta, toujours,dans les siècles des siècles.

Il faut bien reconnaître que les romans deMauriac, en dépit de leurs qualités, ont malvieilli. La peinture acide du microcosme desbourgeois bordelais, les tourments de héros

écartelés entre la chair et la foi, l’atmosphèrepesante où ils se débattent, tout cela ne parleplus à une jeunesse qui n’a connu que lalibération des mœurs et l’athéisme conqué-rant qui lui sert de corollaire. A supposer quecette jeunesse s’intéresse encore auxméandres de la psychologie, ce qui reste desplus douteux si l’on considère le schéma-tisme débilitant des romans actuels.

Tout au plus l’œuvre romanesque de Mau-riac offre-t-elle, pour les lecteurs d’aujour-d’hui, un intérêt analogue à celui que pré-sente à leurs yeux l’œuvre de Balzac, de

Stendhal et de Flaubert. Autant de docu-ments historiques, sociologiques. De témoi-gnages sur des époques révolues.

Pourtant, la richesse des caractères, laconstante ambiguïté des personnages, lasatire d’un milieu, les coups de patte feutrés,l’ardeur de la passion couvant sous lesconventions entretenues, la lutte incessanteentre l’attrait de la chair et les élans de la spi-ritualité (« L’érotisme met l’infini dans cequi avilit et dans ce qui souille »), tout cela,qui tend à l’universel, fait de Mauriac ungrand romancier.

Et puis il y a le style. Parfois étincelant.

Plus encore que dans les romans, c’est dansla série des Bloc-notes donnés à l’Express,puis, à partir de 1961, au Figaro littéraire,qu’il faut l’apprécier.

Dieu sait si les engagements du PrixNobel de littérature (1962) ne suscitentguère ma sympathie, pour rester dans l’eu-phémisme. Mais enfin, quel polémiste !Quel art de tremper sa plume dans le fiel !Quel art de la formule assassine ! C’estdans ces articles où se révèlent sa maliceet sa cruauté que le styliste se manifestedans tout son éclat. Jacques Laurent, autreplume acerbe, auteur du succulent Mauriacsous De Gaulle (La Table Ronde, 1965),avait choisi un adversaire digne de sontalent.

Encore serait-il stérile, évidemment, d’op-poser le pamphlétaire au romancier. L’uncomplète l’autre. Même côté matois, mêmerancœur recuite. Même capacité à analyserl’âme d’autrui, dans la fiction comme dansl’observation de l’actualité. Même besoin devénérer — Dieu, De Gaulle — et d’exé-crer — ses pulsions inavouables, sa castenatale, ses ennemis politiques. En somme,un auteur aussi complexe que ses proprescréatures, soucieux de laisser à la postéritél’image respectable dont ses héritiers s’em-ploient toujours à entretenir le culte.__________1. Mon enfant de Berlin. Editions Gallimard,249 pages, 17,50 €.2. François Mauriac. Biographie intime1885-1940. Editions Fayard, 626 pages, 28 €.

Le coup du grand-père François

Historien au servicede Big Brother

PARMI les livres les plus commentésde la rentrée, celui d’Anne Wiazem-sky. Faut-il présenter celle-ci ? Depuis

1966 et sa rencontre avec Robert Bressonqui la fait jouer dans son film Au hasard Bal-thazar, elle se partage entre le cinéma etl’écriture. Actrice dans La Chinoise etquelques autres films de Jean-Luc Godarddont elle fut l’épouse, Rendez-vous d’AndréTéchiné, entre autres. Scénariste et réalisa-trice, notamment d’un documentaire surDanielle Darrieux. Des nouvelles et desromans. L’un de ceux-ci, Canines, lui a valule Goncourt des lycéens en 1993. Sous l’uneet l’autre casquette, Anne Wiazemsky n’ajamais disparu de l’actualité de ces dernièresannées.

Une carte de visite bien remplie, donc,même si la romancière n’a pas atteint lessommets, en dépit de prix flatteurs, ni l’ac-trice le haut de l’affiche. Mais il est un détailqui change tout : Anne Wiazemsky est lapetite-fille de François Mauriac. A lire sesécrits, nul ne saurait en ignorer. Sa familleest au centre de la plupart de ses romans.Hymnes à l’amour explorait déjà, à la suitede la découverte du testament paternel, la viede ses parents. Une poignée de gens, GrandPrix du roman de l’Académie, sondait le ver-sant russe de sa parentèle. Jeune Fille contaitla rencontre ambiguë avec Bresson et sesdébuts de comédienne.

Bref, la biographie n’estjamais loin. Pas davantagela silhouette majestueuseet tutélaire du grand-pèreFrançois, sorte de statuedu Commandeur,

patriarche à la fois vénéré et étouffant. Ainsi en va-t-il de son dernier roman, Mon

enfant de Berlin (1). Elle se penche sur larencontre de ses parents et les débuts deleurs amours dont elle sera le fruit, dans leBerlin de l’immédiat après-guerre. Claire,pas encore la trentaine en 1944, cherche às’émanciper de l’emprise familiale et desvaleurs qu’elle véhicule. Celles dont on peutimaginer la pesanteur à la lecture des romansde son père, Thérèse Desqueyroux, LeDésert de l’amour ou Le Nœud de vipères.Ainsi choisit-elle de s’engager commeambulancière dans la Croix-Rouge. Avec sasection, elle se retrouve à Béziers, au milieudes blessés et des morts, dans la réalité quo-tidienne de la guerre.

Ce sera ensuite Berlin et la rencontre avecYvan Wiazemsky. Lequel œuvre, lui aussi,dans l’humanitaire, comme on dit aujour-d’hui. Bambocheur invétéré, précédé d’uneréputation des plus douteuses, accusé de tra-fic, il se dit aristocrate russe. Émoi dans lafamille. François Mauriac s’alarme de cetteliaison inimaginable, suppute déjà les retom-bées sur sa réputation. Charge Henri Troyatde mener l’enquête. Ouf ! Le séducteur estun vrai prince russe. L’alerte a été chaude,mais l’honneur est sauf. Sinon l’honneur, dumoins les apparences. Ce qui compte avanttout à Malagar.

Durant ces années, Claire a tenu son jour-nal. Sa romancière de fille l’utilise largementainsi que la correspondance rescapée. Enreproduit des passages, les croise avec les

Ecrits de ParisAU SOMMAIRE DE NOVEMBRE 2009

Jérôme BOURBON : Traité de Lisbonne, une ratification à marche forcée —Pierre PERALDI : Pittsburgh, la montagne accouche d’une souris — LaurentBLANCY: Caucase, la Russie sur plusieurs fronts — Marc ROUSSET : L’Europedoit changer sa vision de la Russie — Jean-Louis OMER : En souvenir, le destintragique d’Anne-Lorraine — Georges DILLINGER : L’anti-art, une des straté-gies du nihilisme — Jacques-Marie URVOY : Bloc-notes d’un catholique — Jean-Luc LÉOPOLDI : Chronique de la dissolution — Thomas SCHROEDER : “Apo-calypse”, questions sans réponse — Jean SILVE de VENTAVON : A l’écoute deClio — Patrick LAURENT : Horreurs, erreurs et bonheurs.

1 rue dʼHauteville, 75010 Paris. Prix : 6 e (8,30 e fco). Abt un an : 53 e.Chèques à lʼordre dʼEditions des Tuileries

Spécimen gratuit sur simple appel au 01-53-34-97-97 ou <[email protected]>.

Historien mondialement célèbre, Ian Ker-shaw est un prétendu spécialiste du nazismeet de la Seconde Guerre Mondiale. Prétendu,en effet, tant le professeur de Sheffield secontente de quelques indices, aussi factuelspuissent-ils être, pour prétendre démonterles phantasmes des conspirationnistes. Maisl’individu fait également preuve d’une raredocilité envers l’Idéologiquement Correct,ce qui rend la lecture de ses ouvrages, et enparticulier celle de son dernier livre, quasi-ment insupportable.

Dans son gros pavé qui vient d’être publiéen langue française, Choix fatidiques, appa-raît ainsi d’une manière sous-jacente la véri-table fonction de l’auteur : la gravure dans lemarbre des thèses officielles de la SecondeGuerre Mondiale. Si Kershaw réhabilite ladécision de Hitler d’attaquer une Russie quisemblait en 1941 incapable de résister à unassaut massif de ses troupes (humiliation del’armée soviétique en Finlande un an aupa-ravant, récente purge dans l’armée où 22 000officiers furent exécutés…), il soutient éga-lement l’idée saugrenue selon laquelle Roo-sevelt n’aurait pas laissé faire (en fermant lesyeux) l’attaque de Pearl Harbor pour exploi-ter l’occasion d’entrer dans le conflit… Alorsque le Congrès comme la Nation était large-ment isolationniste ! « L’examen des faits,écrit-il, démontre que le jour même de l’at-taque japonaise, des émissaires étaient atten-dus pour trouver une solution diplomatiqueà l’escalade entamée plusieurs mois aupara-vant. » Et cette information lui suffit pourentériner la version très scolaire de cet évé-nement !

D.R.

HISTOIRE DE LAMESSE INTERDITE

par Jean MADIRANDans ce Fascicule 2, Jean Madiran montrecomment la messe tridentine, disqualifiéepar la majorité des épisopats, n’a cepen-dant cessé d’être célébrée par un nombre

croissant de prêtres et de comunautés.162 pages, 17 e ou 20 e fco de port

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C’EST donc le 2 novembreque le ministre de l’Immi-gration, de l’Intégration, del’Identité nationale et duDéveloppement solidaire a

ouvert son « grand débat » destiné à« favoriser la construction d’une visionmieux partagée de ce qu’est aujourd’huil’identité nationale » (on aurait préféréqu’il parlât d’identité française) mais« aussi à faire émerger, à partir des pre-mières propositions mises en débat (1) etdes contributions des participants, desactions permettant de conforter notre iden-tité nationale, et de réaffirmer les valeursrépublicaines et la fierté d’être Français ».Pour ce faire, des réunions sont organisées(pour quel coût ?) « dans chacun des 96départements et des 342 arrondissementsde France métropolitaine, ainsi que dansles départements et territoires d’outre-mer » et « ouvertes à l’ensemble des forcesvives de la Nation ».

UN GONCOURTCOULEUR D’ÉPOQUE

Forces de préférence exotiques commeen témoignait le prix Goncourt 2009 attri-bué le même jour — simple hasard sansdoute — au dernier livre de l’écrivainefranco-sénégalaise Marie NDiaye, Troisfemmes puissantes (éd. Gallimard). TroisAfricaines bien entendu, confrontées àl’immigration et au racisme et qui, par leurattachement à la culture et aux traditionsancestrales, sont un exemple pour toutesleurs sœurs déracinées.

Ce Goncourt (2) prélude-t-il pourMme NDiaye au Nobel de Littérature qui,en 1993, couronna sa congénère améri-caine Toni Morrison ? Pas une réserve entout cas dans les commentaires ayant saluél’événement, nos confrères exaltant àl’envi la « beauté solaire » de la lauréateet son style “inimitable”.

L’HÉRITAGE BRADÉ Interrogé le lendemain à l’Assemblée sur

le grand débat ouvert par Besson, FrançoisFillon se défendait de tout « fantasme pas-séiste ou racial », et assurait au contraire :« La France n’a jamais été l’expressiond’une race » — ce quiest faux : qu’on songeaux timbres postaux duFront populaire, inci-tant à faire des enfantspour « sauver la race ».Mais foin du Frontpopu ! Pour le pseudo-Premier ministre dedroite, notre « Nationcitoyenne » est unconglomérat ayant « assimilé depuis dessiècles des générations d’étrangers », si bienqu’« il est normal que ceux-là mêmes quisont venus dans notre pays s’approprientl’héritage du pays des droits de l’Homme ».

Mais outre qu’il est abusif d’assimileraux Italiens, aux Suisses ou Polonais d’an-tan les Bambaras, Tamouls et autres Ben-galis d’aujourd’hui, que devient entre lesmains des nouveaux venus l’héritage dupays qui n’est pas seulement celui desdroits de l’homme, mais aussi d’une civili-sation dont l’éclat a rarement été égalé ?

LE FRANÇAIS EN PERDITION Or, il n’est pas de grande civilisation sans

une grande langue, et la nôtre est agoni-sante. Un constat dressé le 22 octobre sousle titre catastrophiste « La dislocation dulangage » non pas dans RIVAROL maisdans le supplément télévision du NouvelObservateur dont l’éditorialiste Jean-Claude Guillebaud écrivait, assez épou-vanté, que « tous ces jeunes [des cités] par-lent dorénavant une langue spécifique ».Loin d’être « inventive et colorée » commenous le répétaient depuis des lustres lesoptimistes, il s’agit d’« une langue véri-table et dure » qui, « de toute évidence,dérive irrémédiablement en s’éloignant

tandem Chirac-Villepin. Voulant générali-ser le curriculum vitae anonyme, l’Elyséenfit voter par l’UMP une loi en ce sens, celledu 2 avril 2006 — dont les décrets d’appli-cation n’ont toutefois jamais paru tant lamajorité des employeurs étaient hostiles àcette nouvelle contrainte, surtout depuis lamontée de l’islam : « Un tiers des sociétésse disent préoccupées par les revendica-tions de leurs salariés à l’égard du port duvoile, des jours fériés et de la prière »,titrait ainsi Le Figaro du 5 novembre, lagestion de l’Aïd étant par exemple « unvéritable casse-tête ».

N’importe, tout doit être fait pour géné-raliser le CV anonyme, moyen infaillible,selon Jean-François Amadieu, directeur del’Observatoire des discriminations, de« multiplier par trois les chances d’unepersonne avec un patronyme africain devoir son CV retenu ». Or en trois ans (quelaveu !), « le nombre de Français d’ori-gine étrangère a quant à lui triplé », et ilfaut absolument leur faire de la place. Fût-ce au détriment des femmes qu’on croyaitprioritaires en matière d’emploi et desquinquagénaires dont le même gouverne-ment Fillon veut absolument reculer l’âgede départ à la retraite et qui risqueront dese retrouver SDF et sans ressources quandleurs indemnités de chômage ne leur serontplus versées.

Mais basta avec ces considérationségoïstes, nos nouveaux compatriotes ontdes droits sur nous, et d’autant plus que,« dans les quartiers, le taux de chômages’élève à 40 % », accuse Samuel Thomas,vice-président de SOS Racisme, qui incri-mine « une discrimination massive enFrance », phénomène encore accentué parla crise économique — laquelle frappe toutle monde. Mais la discrimination procède-t-elle du racisme viscéral des indigènes oude la nouvelle langue des banlieues, quiinterdit à beaucoup tout dialogue et donctoute socialisation, par le travail en parti-culier ?

2005 : UN TSUNAMIFRANCOPHOBIQUE

Le même 2 novembre, un autre « signalfort » avait été envoyé aux Jeunes avec lacondamnation par le tribunal correctionnelde Bobigny à un an de prison — certesassorti du sursis mais accompagné d’uneinscription au casier judiciaire, et de l’in-terdiction d’exercer leur fonction pendantun an, ce qui brise leur carrière — de troispoliciers poursuivis pour des violencescommises à La Courneuve (Seine-Saint-Denis) lors des « émeutes du ramadan ».Pensez donc, le 10 novembre 2005, unvoyou remis en liberté par les juges avaitété jeté à terre et frappé à coups de poinget de pied, un film tourné par France 2 fai-sant foi de cette ignoble agression.

Secrétaire général du syndicat généralUnité Police, Nicolas Comte a regretté cescondamnations « extrêmement sévèresdans le climat et le contexte de l’époque ».

Ce contexte, rappelons-le pour ceux quil’auraient oublié en commençant par Nico-las Sarkozy, le “terrible” ministre de l’In-térieur d’alors. Du 27 octobre — date dudébut de l’incendie parti de Clichy-sous-

Bois après la mort duMalien Bouna Traoré etdu Tunisien Zied Bennaélectrocutés dans letransformateur EDF oùils s’étaient introduits(par effraction) pouréchapper à la police,alertée par leur compor-tement — au9 novembre 2005, veillede la « bavure policière »de La Courneuve, 2“Souchiens” avaient ététués — MM. Irvoas etLe Chenadec auxquels ilfaudrait ajouter quatreRoubaisiens ayant péridans l’incendie, causépar des cocktails Molo-tov, de leur maison.10 000 véhicules et 300bâtiments (postes,écoles, usines, gym-nases) étaient partis en

fumée pour un préjudice total de 400 mil-lions d’euros. Et 217 policiers avaient étéblessés, dont une vingtaine par balles, telle responsable de la Sécurité publiqued’Evreux donné d’abord pour mort.

Devant un tel bilan, comment, après dessemaines de tension sur le terrain, certainsflics, écœurés par la clémence des jugesenvers leurs agresseurs sortant goguenardset revanchards de leur garde à vue, ne seseraient-ils pas laisé aller à distribuerquelques horions ?

En revanche, sur la trentaine de milliersde Jeunes ayant, selon le magistrat DidierPeyrat, participé aux émeutes, 4 700 furentinterpellés mais, l’omerta régnant et le portde cagoules rendant les identifications dif-ficiles, moins de 200 furent poursuivis etune cinquantaine effectivement condam-nés. Pour la plupart à des peines dérisoires.Quant aux 133 clandestins ayant participéà cette guérilla ethnique, et dont on nousavait promis l’expulsion immédiate, unseul a effectivement quitté la France.

Quatre ans ont passé depuis ce dévasta-teur tsunami de violence et surtout de fran-cophobie, et M. Besson vient nous dire quel’identité nationale est avant tout le « désirde vivre ensemble sur le même territoire ».Qu’il nous pardonne si nous n’avons pasenvie de cohabiter avec des gens qui noushaïssent et nous font vivre dans une telleinsécurité qu’à Bobigny, où viennent d’êtrecondamnés les policiers rosseurs, les busmunicipaux ne roulent plus que sous pro-tection gendarmesque, tant machinistes etpassagers trop blancs y sont l’objet d’at-taques constantes.

<[email protected]>._____(1) Sauvagement filtrées : sur Internet, 800 pro-positions avaient été retenues le 5 novembre sur14 000 reçues. (2) Quant au Prix Médicis 2009, il a été attribuéà Dany Laferrière, un Québécois… d’originehaïtienne racontant, quelle originalité ! le« drame de l’exil ».(3) Claude Lévi-Strauss parlait aussi des« grandes races primitives qui formaient l’hu-manité à ses débuts — blanche, jaune, noire ».Il avait également affirmé (en 1991, dansLe Figaro) que depuis la création du monde,l’humanité avait connu « des centaines degénocides » et réfuté l’unicité de la Shoah.

Chronique de la dislocation nationalesans cesse un peu plusdu français ordinaire ».Ainsi le sens des motsest-il « si pathétique-ment perdu qu’il ne peutplus — jamais ! — être“commun” » et qu’ons’achemine vers une“fracture” d’une« incommensurable gra-vité ».

Lancé par pur électora-lisme — « tuer le Frontnational » en prévisiondes régionales —, legrand débat bessogneuxpermettra-il du moins deréduire la « fracturebéante » et de freiner la« disparition d’un mondecommun » ? Il n’est évi-demment pas nécessaired’espérer pour entre-prendre ni de réussirpour persévérer, maisposer la question c’est y répondre, comptetenu de la personnalité du ministre et desacolytes dont il s’entoure… Et qui, mainte-nant que Claude Lévi-Strauss a disparu (le3 novembre), pourront tout leur saouldétourner le message de l’anthropologue.Lequel, las au soir de sa vie des « tristestropiques » dont l’étude avait fait sa gloire,exaltait en Couperin, en Boileau et en Dide-rot (pas l’encyclopédiste, l’auteur du« Neveu de Rameau » !) la quintessence dugénie français et professait que le multicul-turalisme, c’était bien joli en théorie maisque les civilisations devaient conserver unminimum d’“imperméabilité” sous peinede s’étioler et de périr, et il ajoutait : « Ilm’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurerle péril qui menace aujourd’hui la penséefrançaise » (2).

LA “RUCHE DES ARTS”,UN DÉSERT

Fâcheux présage ? L’ouverture du granddébat a coïncidé avec le premier anniver-saire du “104”, sis rue d’Aubervilliers dansle XIXe arrondissement de Paris, au n° 104comme son nom l’indique, et qui se vou-lait en toute modestie une « université detous les arts » largement ouverte sur les“quartiers”. Las, si « la greffe n’est pasévidente » comme l’a constaté avec regretLe Monde, malgré le recrutement d’unevingtaine de “passeurs”, « figures du

monde associatif quiemmènent des rive-rains pour des visitesguidées gratuites », lafacture est, elle, àl’évidence très salée.

Depuis son inaugura-tion en grandepompe — normal pourun lieu qui fut le siègedes Pompes funèbres

générales de Paris —, le “104” financé prin-cipalement par des fonds publics, à hauteurde 102 millions d’euros pour sa rénovationplus 11 millions de budget de fonctionne-ment chaque année, a englouti des sommesfolles — qui n’ont pas peu fait exploser lestaxes locales. Mais il ne compte toujours que500 abonnés. Et sur les 300 000 visiteursrecensés par la Mairie de Paris (à l’originede ce projet grandiose), 50 000 seulementont acheté un billet. Quant à la participationdes ados locaux, elle s’est bornée à quelquesgesticulations lors de l’enregistrement d’undisque de « Tricky, la star du trip-hop ». Unbilan assez maigre, on en conviendra.

PLACE NETTE POUR LES NÉO-FRANÇAIS DONT LENOMBRE A TRIPLÉ !

Les « enfants des cités » seront-ils plussensibles aux derniers cadeaux qui leur ontété faits ?

D’abord, le 2 novembre, la relance parune palanquée d’Excellences — l’inévi-table Eric Besson, le commissaire à ladiversité et à l’égalité des chances YazidSabeg, le ministre du Travail, Xavier Dar-cos et le secrétaire d’Etat à l’Emploi Lau-rent Wauquiez — d’un grand dessein du

DÉBAT ?L’idée d’un débat sur l’identité nationale

est à peine lancée que les propagandistesdu Politiquement correct sont partis.Dimanche dernier, le quotidien La Provencea arbitré un “débat” sur ce thème. D’uncôté, il y avait un dénommé Tiberj, « cher-cheur à Science-po » avec queue de cheval,auteur d’un livre intitulé « La crispation hexa-gonale : France fermée contre France plurielle ».Lui, on voit à peu près dans quel camp ilse situe.

De l’autre côté, qui y avait-il ? PierreVial ? Jean-Yves Le Gallou ? Non : PierreLambicchi, grand maître du Grand Orientde France.

Un “débat”, on vous dit.

par Claude LORNE

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