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Revue de presse Pawol a Ka Pawol a Ko Compagnie Boukousou
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REVUE DE PRESSE
CONTACT PRESSE - Olga Schanen - 06 63 76 42 48
7 juillet 2013
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La Chapelle du Verbe Incarné.
« Dansez » par la compagnie Boukousou.
« La loi de Tibi » par la compagnie de l’Autre Souffle.
« Terre Sainte » par le Théâtre du Passeur.
« Les irrévérencieux » par la Compagnie du Théâtre des Asphodèles.
Avignon OFF
Michael Batz, Metteur en scène écosssais (Cie Yorick)
20/07/2013
Pawòl a kò, Pawòl a ka :
« Great show with an exceptional dancer, Max Diakok – proof
of the renewal of contemporary dance which has been stuck
for so long in the same groove. And this renewal is coming
from the south – as in this case from the Caribbean ! Brilliant
and needs to be seen ! ».
Roselaine BICEP : Le corps du Ka, le cas du corps, Université
d’été de la Sorbonne 3, à la Chapelle du Verbe Incarné.
« Dans son spectacle (Pawòl a kò pawòl a ka), Max Diakok
met en dialogue le corps et le ka dans une esthétique fine,
subtile et vraie. Son travail invite à appréhender le corps
musical. »………….. »Pour arriver à s’ériger vers la verticalité,
Max Diakok s’appuie sur le bigidi (12) défini par Léna Blou
(13) qui, en danse, veut dire « rattraper le corps par la feinte,
l’esquive, le déséquilibre pour éviter la chute ». Ce bigidi à
mon sens est l’héritage de tous les peuples ayant subi ce rituel
de l’oubli. Le principe ce n’est pas d’éviter la chute par la peur
mais c’est de « jouer » avec le déséquilibre. L’esthétique de
Max Diakok résulte inévitablement de ce tournoiement autour
de l’arbre de l’oubli originel. Le corps vidé de sa substance est
flo (14) que le vent tente d’emporter et ce corps doit user de
subterfuge pour se maintenir debout. Alors, il ne lui reste qu’à
danser, tourner, esquiver, prendre les interstices, disparaître,
entre étourdissement, déracinement, ivresse aussi. Le corps
dansant de Max Diakok s’envole, tournoie, s’élève du sol,
prend son envol dans une danse métamorphose que seul le ka
et le kó connaissent dans une étreinte secrète, donnant à voir
l’invisible sans jamais laisser saisir l’essentiel… »
7 juillet 2013 ANALYSE > DANSE
AVIGNON 2013 : LE CORPS DU KA : LE CAS DU CORPS Roselaine Bicep
Cette communication, donnée lors de la journée d'étude au Festival d'Avignon à la Chapelle du Verbe incarné organisée en partenariat avec Africultures par le laboratoire SeFeA et l'Université d'été des Théâtres d'Outre-mer, étudie le gwoka autour du spectacle Pawo l a Ko Pawo l a Ka (Parole du corps, parole du tambour Ka) présenté au Festival d'Avignon du 17 au 21 juillet, à La Chapelle du Verbe incarné.
Max Diakok, danseur et chorégraphe contemporain guadeloupéen mais aussi professeur, est un artiste connu des scènes françaises, caribéennes et internationales. Il se consacre à la danse à la fin des années 1970 où il s'initie à la danse gwoka et crée la pièce Agoubaka (1) où il pose le gwoka comme sa fondation qu'il a appelé son Karésól. (2)
Ses créations sont nombreuses. En 1995, il crée Mofwazé (3), un solo au festival de Brighton, en Angleterre, puis, en 1996, Driv, (4) pièce chorégraphique à Bristol toujours en Angleterre, et en 1999, il performe à l'ex-Théâtre de la danse à Paris. En, 2008, il crée : Pawól a kó, Pawól a ka (5), "un voyage initiatique aux confins de nos mémoires créoles…", après une tournée en Guadeloupe et en Martinique. En 2013, le spectacle a été présenté au Festival d'Avignon du 17 au 21 juillet, à La Chapelle du Verbe incarné.
Il s'agit d'une histoire de capture, de déportation, de traversée des eaux… Ils n'y étaient pas préparés. Ce fut une agression, un viol… Brisure, rupture… Le monde avait changé. Brutalités, meurtres, suicides, gémissements… Dans quelle galère avaient-ils échoué ? Ils entendaient les vagues se briser violemment sur le ventre du bateau, leur prison… Eux, ils étaient dans la cale, entassés, très serrés, tête-bêche… Cohabitation de cargaison, marchandise humaine et ravitaillement : provisions nécessaires à l'alimentation des marins et des captifs. Des tonneaux contenant les salaisons de porc et de bœuf et aussi autres barriques de vin et d'eau, sérieusement arrimés, partageant l'espace, avec eux, sérieusement entravés… Des origines, chaque île a reçu le son. L'âme du tambour a accompagné les corps "fracassés", meurtris, niés, marchandés… dans la traversée. Le son a pris forme, marié à la terre sur laquelle il s'est posé… Dans son spectacle, Max Diakok met en dialogue le corps et le ka dans une esthétique fine, subtile et vraie. Son travail invite à appréhender le corps musical. C'est en interrogeant le tambour ka, appelé gwoka, en langue créole en Guadeloupe,
et en mettant en lumière la situation du Corps dansant les rythmes du ka, que nous montrerons comment en partant de la tradition, Max Diakok met en dialogue ce corps et ce ka pour créer une parole contemporaine de ce corps déséquilibré, troublé et ainsi participer à transformer la société guadeloupéenne en restaurant des rapports d'harmonie et de verticalité.
Le corps du Ka
Ces tonneaux ont servi pendant plusieurs siècles à fabriquer le gwoka, instrument qui constitue le ciment de la société guadeloupéenne. Dans son livre, Marcel Mavounzi (6) donne comme étymologie du nom gwoka le mot gros-quart, ces barriques de viande salées qui ont constitué les cargaisons de ravitaillement. D'autres sources comme celle d'Hector Poullet (7) optent pour l'étymologie plus africaine qui serait la suivante : les captifs africains avaient plusieurs langues. Quand ils entendaient un mot étranger, ils cherchaient dans leur vocabulaire les mots qu'ils connaissaient et leur donnaient le même sens. Hector précise qu'il est possible que le mot "quart" ou "kato" désignant une barrique, un fût, se rapprochait pour eux du mot "kata" qui selon Pierre Anglade (8), dans son inventaire étymologique des termes créoles d'origine africaine, en fongbe désigne un tambour fétiche, en nago et en yorouba ka est un morphème aspectuel + ta qui veut dire "jouer". Kata étant un petit tambour en créole haïtien. Il en est de même pour le "boula" qui désigne une danse en kicongo et un tambour en créole guadeloupéen et haïtien. Comme le dit Hector Poullet, il faut tenir compte de la double étymologie. Il faut savoir que ces fûts ont servi à fabriquer des tambours jusqu'aux années 60, jusqu'à ce que les importations de salaison dans les fûts se soient arrêtées et soient remplacées par des petits bidons en plastique. Ces bidons ont servi par la suite d'instrument de percussions pendant le carnaval. Les gwoka, eux, ont été fabriqués, après que les fûts aient disparu, à l'identique mais dans un bois local. On les appelait bwa fouyé (9) parce qu'on creusait ce bois pour lui donner la forme arrondie du ventre du tambour et ainsi trouver le son, la résonance. Ce tambour ka était un moyen de communication très puissant entre les esclaves. Le tambour n'a pas été transporté comme tel dans la cale avec les esclaves qui étaient dans une nudité totale, mais ils l'ont tout de même emmené dans leur cœur, leur souffle, leur corps. L'esclave prenait sa force dans le ka, dans le son, dans les rythmes… Le gwoka, est un élément qui a nourri et fortifié la force physique des esclaves. Il a pris sa place dans la société guadeloupéenne bien qu'il ait été dénigré, dévalorisé, dénié, méprisé : mizik a vyé nèg (10) disait-on. Il a gardé la forte résistance dont il était pourvu par la voix de quelques maîtres qui ont lutté pour le garder en vie, comme une passation. Je citerai Marcel Lollia, dit Vélo, Carnot, Guy Conquête, qui ont maintenu le feu. Le gwoka est tambour, il est son, il est danse, il est souffle. Il est l'âme des Guadeloupéens.
Le cas du corps
Le corps transporté n'appartenait pas à l'esclave. Ce corps appartenait au maître. Et ce corps devait voyager vidé de toute sa substance. Les esclaves subissaient un rituel pour les obliger à laisser sur place tout ce qu'ils étaient, leurs origines leur identité, leur vécu, leur culture, leur passé… Ce rituel consistait à les faire tourner autour d'un arbre, l'arbre de l'oubli, sept fois pour les femmes et neuf fois pour les hommes. Ce rituel terminé, les esclaves allaient vers la case "Zomaï " qui signifie : "le feu et la lumière ne viennent pas à cet endroit", pour être marqués au fer. L'esclave ne possédant rien, son corps était désormais vide, volé et vendu par les esclavagistes, qui ont cru lui avoir tout pris. Mais cela n'était que croyance. Parce que l'esclave dépouillé de tout passé, déporté dans le bateau négrier était devenu un être nouveau prêt à inventer un monde nouveau.
Max Diakok de la tradition au contemporain pour une restauration des rapports d'harmonie et de verticalité
Max Diakok, en tant que danseur et chorégraphe, fait partie à mon sens de ces inventeurs héritiers des ancêtres transmetteurs de sens. "Notre gwoka est une nouvelle terre à déchiffrer", dit-il. Pour construire ses fondations, il éprouve le gwoka non pas en le laissant dans sa base traditionnelle, mais en l'ouvrant sur le monde. Travailleur inventif et acharné, il participe à la transformation des pratiques. Observateur attentif du monde, il a investi son besoin de création à partir de la danse et de la culture du gwoka. Il a capté la direction de là d'où venait l'essentiel. Ses influences sont Aimé Césaire, Sony Rupaire et le Théâtre du Cyclone. Ainsi, c'est vers le monde de la campagne, les gens simples, les paysans qu'il s'est tourné. D'où le nom de sa compagnie : Boukousou (11). Il a trouvé l'inspiration auprès du Théâtre du cyclone qui met en scène la vie des gens simples également. Alors que Max Diakok débute la danse traditionnelle en Guadeloupe, très vite, il cherche sa propre voie de créateur. Il s'interroge sur comment participer à la transformation de son processus de travail. Max Diakok cherche de nouveaux espaces corporels, de nouveaux gestes, de nouvelles formes de déplacement qui puissent nourrir sa technique et aussi son imaginaire. Pour cela, il visite différents modes d'expressions aussi bien sur le plan physique qu'esthétique. Le yoga, la danse classique, la danse buto… toutes ces expériences constituant sa mémoire lui permettant de créer une expression personnelle originale.
Pour progresser du traditionnel au contemporain, il prend l'un après l'autre, les pas de sept rythmes du gwoka (léwóz, toumbalk, mendé, graj, kaladja, roulé, padjanbèl) et en les éprouvant, cherche à voir comment et pourquoi, ils se placent. Max ajuste, étire, teste… Il prend conscience de chaque modification de son corps, de chaque segment de ce corps en processus de création. Il cherche à saisir l'état de son corps, c'est-à-dire à observer le processus, à ressentir chaque modification de son corps segmenté. Il cherche à comprendre ce qui se passe en lui quand il danse les différents rythmes du gwoka. Par exemple, un léwóz. Par moment, il voyait des images, deux vieux en train de danser dans le cercle. Chaque pas lui montrait une image. Un
toumblak, c'était le déchaînement, la liberté… larguer les amarres. Dans le graj, il voyait la sensualité… Ce qui lui a permis de cibler l'énergie de chaque pas, leurs principes en cherchant quel était le moteur du mouvement. Il se métamorphose et devient lui-même, nature, élément, rythme, son, ombre, lumière, racine, arbre, mangrove. Il fait corps avec… Pour arriver à s'ériger vers la verticalité, Max Diakok s'appuie sur le bigidi (12) défini par Léna Blou (13) qui, en danse, veut dire "rattraper le corps par la feinte, l'esquive, le déséquilibre pour éviter la chute". Ce bigidi à mon sens est l'héritage de tous les peuples ayant subi ce rituel de l'oubli. Le principe ce n'est pas d'éviter la chute par la peur mais c'est de "jouer" avec le déséquilibre. L'esthétique de Max Diakok résulte inévitablement de ce tournoiement autour de l'arbre de l'oubli originel. Le corps vidé de sa substance est flo (14) que le vent tente d'emporter et ce corps doit user de subterfuge pour se maintenir debout. Alors, il ne lui reste qu'à danser, tourner, esquiver, prendre les interstices, disparaître, entre étourdissement, déracinement, ivresse aussi. Le corps dansant de Max Diakok s'envole, tournoie, s'élève du sol, prend son envol dans une danse métamorphose que seul le ka et le kó connaissent dans une étreinte secrète, donnant à voir l'invisible sans jamais laisser saisir l'essentiel qui reste caché.
Les corps des musiciens et du danseur dialoguent, les voix prennent la relève dans le boula gèl (15) faisant caisse de résonance dans une poétique du corps en espace. Comme un magicien, Max Diakok se démultiplie, féminin et masculin en dialogue,… puis disparaît, ombre se fondant dans la lumière pour ne plus exister.
En prenant conscience de son intériorité, Max comprend aussi l'extérieur, l'autre, alter ego. Il éprouve sa richesse intérieure en allant au-devant du monde, pour l'universel. Il cherche à travers sa pratique artistique et esthétique une façon de reconstruire le monde par la résilience, une façon de considérer les blessures en les acceptant et en les transformant.
1. Surplus de ka ou ka en rab 2. Parcelle de terre 3. transformé 4. ballade 5. parole du corps, parole du tambour ka 6. Musicien guadeloupéen (1928-1978) Cinquante ans de Musique et Culture en Guadeloupe, Paris, éditions Présence Africaine, 19 juillet 2002 7. Ecrivain et Créoliste, (19 avril 1938) 8. dans son Inventaire étymologique des termes créoles d'origine africaine, éd. L'Harmattan, 1er février 2007 9. Tronc creusé 10. Musique de nègre voyou, nègre récalcitrant 11. De la campagne. 12. Vaciller, tituber, tourner autour du pot. 13. Danseuse, chorégraphe, pédagogue, elle a fait de la danse Gwoka une technique d'aujourd'hui. 14. Léger, vide, creux. 15. Rythmes du ka produits avec la bouche.
- See more at: http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=11729#sthash.2DUhxy6E.ssapspxq.dpuf
« Je n’ai eu de cesse d’interroger les danses ancestrales de Guadeloupe en m’inscrivant dans la famille de la danse contemporaine (rappelle Max Diakok). Le genre très prisé dans la Caraïbe est encore trop confidentiel en métropole ».
12 juillet 2013
7 juillet 2013
« Le Festival Djilli célèbre la culture antillaise
contemporaine. … les 6, 12 et 13 avril seront
l’occasion de (re)découvrir le travail d’Hubert
Petit-Phar, Max Diakok, Delphine Cammal, Jessica
Orsinet-Diamanka. Tous ont un parcours « métis »,
nourri de la culture des Caraïbes mais aussi de
leurs passages à l’école Mudra International (pour
Hubert Petit-Phar), chez Odile Duboc (pour
Delphine Cammal), Germaine Acogny, Christian
Bourrigault (pour Max Diakok), Moustapha
Bangoura (pour Jessica Orsinet-Diamanka), …
23 mars 2013 n°208
Théâtre La Reine Blanche / Association Djilli ou les arts métissés
Festival Djilli
Le Festival Djilli célèbre la culture antillaise contemporaine.
Hubert Petit-Phar. DR
L’association Djilli ou les arts métissés organise la seconde édition du Festival Djilli : les 6, 12 et 13 avril seront l’occasion de (re)découvrir le travail d’Hubert Petit-Phar, Max Diakok, Delphine Cammal, Jessica Orsinet-Diamanka. Tous ont un parcours « métis », nourri de la culture des Caraïbes mais aussi de leurs passages à l’école Mudra International (pour Hubert Petit-Phar), chez Odile Duboc (pour Delphine Cammal), Germaine Acogny, Christian Bourigault (pour Max Diakok), Moustapha Bangoura (pour Jessica Orsinet-Diamanka), entre autres… Ils présenteront, lors de soirées composées, de courtes pièces permettant de goûter et de mettre en relation leurs différents univers. La musique sera à l’honneur également, avec les percussions Gwo Ka, par Robert Coliné, et les Bèlè (musiques et danses de Martinique) avec l’association Bèlèspwa.
Marie Chavanieux
A propos de l’évènement Festival Djilli du 6 avril 2013 au 13 avril 2013 Théâtre de la Reine Blanche 2 bis, passage Ruelle, 75018 Paris / Tél. 06.59.57.38.82, [email protected]
« Belle rencontre avec Max DIAKOK, Jacky Jalème a ouvert les portes de son cours de danse à Max DIAKOK. Un régal pour les élèves »
16 mars 2013
16 mars 2013
« Depuis ses débuts, le danseur et
chorégraphe guadeloupéen, riche des danses
ancestrales de sa terre natale, n’a cessé de
créer, d’inventer une nouvelle esthétique. Une
esthétique née dans les soirées Léwòz des
campagnes de guadeloupe, puis nourrie aux
sources du Gwoka et de l’imaginaire caribéen,
mais aux accents indéniablement universels.
La danse contemporaine selon Max Diakok, ce
n’est pas seulement Toumblak, Kaladja, Graj,
Léwòz, Woulé, Padjanbèl, zt Menndé. Non!
C’est bien plus que les sept rythmes du Gwoka
revisités. C’est à chaque fois un voyage, à
coup sur initiatique, dans l’Histoire. Notre
histoire. Un voyage où le corps s’affaisse, se
dresse, se noue, se libère mais aussi bouscule,
interpelle, dérange, réveille. Un corps aux
lancinantes métamorphoses ».
14 février 2013
« Pawòl a kò pawòl a ka » est un formidable
voyage dans la puissance imaginaire de la
culture du Gwoka, un « marronnage
esthétique », comme le souligne le
chorégraphe. Dans l’envoûtement des
tambours, on reste aussi fasciné par la
performance scénique de Max Diakok, sa
maîtrise corporelle et son énergie
communicative. » .
13 février 2013
Danse : le voyage initiatique de Max Diakok
"Pawòl a kò pawòl a ka" créé par Max Diakok et la compagnie Boukoussou © Gilles Spinelli
« Pawòl a kò pawòl a ka » (« Paroles du corps, paroles du tambour ka »). Le
danseur et chorégraphe Max Diakok et la compagnie Boukoussou
poursuivent leur voyage initiatique aux confins des mémoires créoles, dans
un périple qui les conduira de Montreuil à la Guadeloupe.
Par Philippe Triay
Histoire, mémoire, résilience et imaginaire balisent l’itinéraire artistique de Max
Diakok. Depuis une vingtaine d’années, ce danseur et chorégraphe guadeloupéen n’a
de cesse d’explorer la culture caribéenne, et de lui (re)donner vie par la danse dans
un contexte contemporain et majoritairement urbain.
Son spectacle « Pawòl a kò pawòl a ka », pour un danseur et deux percussionnistes
(« tanbouyés » en langue créole, qui jouent du tambour traditionnel « ka »), est
composée de deux chorégraphies en solo. Ces dernières sont directement inspirées
des rituels « léwòz » et de « swaré léwòz » (soirées léwòz) de Guadeloupe durant
lesquels on improvise des chants et des danses du Gwoka (rythmique héritée de la
période esclavagiste).
« Depuis mes débuts dans la composition chorégraphique, en 1995, je n’ai eu de
cesse d’interroger les danses ancestrales de Guadeloupe pour y débusquer, au-delà
de leur organisation formelle et de leurs codes, une parole essentielle susceptible de
nourrir ma démarche créative. J’y voyais par la même occasion tout l’enjeu
esthétique d’un langage gestuel nouveau » explique Max Diakok.
« La plupart de mes créations ont été conçues comme des quêtes initiatiques
conduisant les interprètes, de déséquilibres en contraintes diverses, à accéder à une
force contagieuse ou dérangeante. L’idée de mémoire corporelle y occupe également
une place importante ».
« Pawòl a kò pawòl a ka » est un formidable voyage dans la puissance imaginaire
de la culture du Gwoka, un « marronnage esthétique », comme le souligne le
chorégraphe. Dans l’envoûtement des tambours, on reste aussi fasciné par la
performance scénique de Max Diakok, sa maîtrise corporelle et son énergie
communicative.
Agenda Mercredi 13 à 20h30 et jeudi 14 février à 19h30 (séquence de 20 mn) Dans le cadre du Festival « A pas de corps », théâtre de la Girandole, Montreuil (93) Samedi 23 février à 20h CMAC, Fort-de-France, Martinique Mercredi 27, jeudi 28 février et vendredi 1 mars à 19h Artchipel, Scène nationale, Basse-Terre, Guadeloupe Lundi 4 mars (horaires : renseignement au centre) Centre culturel Sonis, Les Abymes, Guadeloupe Mardi 5 mars à 20h Centre Robert Loyson, Le Moule, Guadeloupe Mercredi 6 mars à 14h30 Etablissement pénitentiaire, Baie Mahault, Guadeloupe Vendredi 8 mars à 9h30 (scolaires) et 20h Site de Beauport, Port Louis, Guadeloupe Samedi 9 mars à 20h Salle Beauperthuy, Sainte-Rose, Guadeloupe Samedi 6 et vendredi 12 avril à 20h45 Festival Djilli (danse contemporaine), Théâtre de la Reine Blanche, Paris
« ..Les musiciens suivent le danseur et forment
corps avec lui. Une interprétation qui frise par
moment une sorte de rituel sacré »….. »Comme
vous l’entendez dans cette musique: la nature, ses
bruits, ses vies multiples sont aussi présents car
dans sa danse Max Diakok voudrait entrer en
contact avec l’invisible à travers le son de l’eau, le
bruissement des feuilles d’un arbre. Et la poésie
n’est pas en reste dans ce spectacle où l’on peut
entendre des bribes de Cahier d’un retour au pays
natal d’Aimé Césaire. »
1er janvier 2013
REPORTAGE de Muriel Maalouf – RFI Culture Réalisé le 10/12/12 à la Maison des Cultures du Monde (Paris, 6è), à l'occasion de la présentation du spectacle chorégraphique de Max DIAKOK et de sa tournée prochaine en Région Parisienne, en Martinique et en Guadeloupe avec un passage au CMAC et à l'ARTCHIPEL, Scènes Nationales de Martinique et de Guadeloupe. N.A.: Max Diakok danse seul sur scène, une danse qu'il puise dans l'histoire de ses ancêtres en Guadeloupe. Une sorte de voyage initiatique en quelque sorte Muriel Maalouf ?. M.M.: Oui où l'artiste convoque l'histoire de sa terre celle de l'esclavage mais aussi les croyances de son peuple entre forces visibles et invisibles. Le danseur se fait accompagner de musiques enregistrées de son pays natal mais aussi de deux percussionnistes sur scène. M.M.: Le tambour accompagne ainsi le danseur et épouse sa gestuelle. Les musiciens suivent le danseur et forment corps avec lui. Une interprétation qui frise par moments une sorte de rituel sacré. M.M.: « En référence à» .. .tous les peuples créoles bien sûr mais aussi d'Afrique M.M. : Comme vous l'entendez dans cette musique: la nature, ses bruits , ses vies multiples sont aussi présents car dans sa danse Max Diakok voudrait entrer en contact avec l'invisible à travers le son de l'eau , le bruissement des feuilles d'un arbre. Et la poésie n'est pas en reste dans ce spectacle où l'on peut entendre des bribes de Cahier d'un retour au pays natal d'Aimé Césaire. N. A. "Pawol a Ko Pawol a Ka" titre de ce spectacle qui veut dire en créole "Paroles du Corps paroles du tambour Ka" tournera une grande partie de cette année 2013 en région parisienne mais aussi en Guadeloupe et en Martinique.
23 février 2013
Selim LANDER CMAC de Fort-de-France, Scène Nationale de Martinique
Pawòl a kò, Pawòl a ka : « Max Diakok se lance dans une série de
marches, variées, avec des roulades d’yeux particulièrement
expressives, l’humour des mimiques renforçant le dynamisme des
déplacements. Il a troqué à ce moment-là son haut en filet pour une
veste d’homme de meilleur aloi. Dans les deux séquences suivantes, il
sera torse nu, exhibant une musculature parfaite sur un corps fin de
danseur : plastique parfaite qui n’est pas pour rien dans l’admiration
que suscite sa performance. Dans la troisième séquence – les gros ka
sont de nouveau au repos –, on entend la mer, des chants d’oiseaux,
puis une mélodie douce au piano. Le danseur se livre à des exercices
plutôt ésotériques, qui traduisent sans doute plus spécialement « la
gestuelle et l’imaginaire des rituels léwòz de Guadeloupe » …. Pour
l’ultime séquence, tandis que Max Diakok s’emploie à dérouler puis
renrouler une bande de tissu, illustrant ainsi la volonté annoncée
d’« accueillir les traces des ancêtres tout en balisant son chemin de
l’ombre vers la lumière ». Une diversion congrue lorsque les deux
tambourinaires abandonnent leur instrument pour cerner le danseur,
alors prostré, tout en continuant à marquer le rythme sur leur propre
corps. La chorégraphie est très sobre, peut-être trop. Le propos du
danseur est autre : il nous invite à pénétrer dans son « univers
onirique, entre terre et ciel, « entre équilibre et déséquilibre ». Libre à
chacun de l’y suivre, ou pas, suivant sa sensibilité ou son humeur du
moment. »
« La danse devient déséquilibre, l’espace s’agrandit, le
regard se met à jouer avec le spectateur. Le dialogue entre
le corps et le ka commence, se développe. Le corps
s’allonge et le mouvement devient fluide. Une catharsis
s’opère entre le corps du danseur et l’espace projetant le
spectateur dans des états sensibles qui viennent de très loin
et dont il devine le contour des significations possibles. La
danse de Max Diakok est profonde mais sa surface, claire,
met en scène son propos dans un monde contemporain ».
RDG.
25 avril 2012 Max Diakok danse le ka
« Pawol a ko Pawol a Ka » ou le dialoguedansé de Max Diakok Max Diakok, danseur etchorégrapheguadeloupéen, développeune esthétiquechorégraphiquesingulière à partir dugwoka. Il est enspectacle à Paris.
S’il est des artistes qui savent explorer la tradition pour laprojeter dans une formecontemporaine vivante, MaxDiakok est de ceux-là. Le gwoka est la source d’inspiration de ce chorégrapheGuadeloupéen. Il revisite cet ensemble percussions chant danse avec sa propreidentité depuis une bonne vingtaine d’années. L’ouverture du spectacle se faitsur des gestes tout petits et très prés du corps, dans un espace minimaliste,sur une musique enregistrée.
Puis entrent en scène les deux percussionnistes. La danse devient déséquilibre,l’espace s’agrandit, le regard se met àjouer avec le spectateur. Le dialogueentre le corps et le ka commence, sedéveloppe. Le corps s’allonge et lemouvement devient fluide. Une catharsiss’opère entre le corps du danseur etl’espace projetant le spectateur dans desétats sensibles qui viennent de très loinet dont il devine le contour dessignifications possibles. La danse de MaxDiakok est profonde mais sa surface,claire, met en scène son propos dans unmonde contemporain. RDG
Auditorium de l'Hôtel de ville de Paris : 23, 24 et 25 avril 2012 à 15h (public scolaire) Mairie du 10ème arrondissement de Paris (Salle des fêtes): 10 mai 2012 à 20h Petit-Bain (75013) : 13 mai 2012 à 18h30, 6 octobre 2012 à 18h30 /Nuit du Gwoka/
ITW Max Diakok
« J’ai fait ce spectacle avecmon identité et mesexpérience » Max Diakok quel est votreparcours ? Je suis né à Pointe-à-Pitre le 16 septembre 1959, je
suis principalement danseur chorégraphe et
pédagogue. J’ai d’abord commencé par le gwoka
que j’ai découvert dans les soirée traditionnelles léwoz. Cela à été un choc et
j’ai appris le ka par mimétisme et après la danse est venue. Par la suite j’ai osé
danser seul dans une léwoz. Puis j’ai approfondi, j’ai travaillé, et j’ai décidé de
venir dans l’Hexagone en 1990. A Paris je me suis formé dans une école de
jazz, celle de Rick Odums, parallèlement j’ai continué à jouer du gwoka
notamment avec le groupe Balkouta de Dominique Toliaut. Je me suis
professionnalisé, j’ai travaillé pour plusieurs compagnies, la télévision, j’ai
rencontré des chorégraphes, Germaine Acogny, Norma Claire, Christian
Bourrigot, Jean François Duroure… J’ai continué à approfondir mon travail sur
le gwoka, dans une dimension contemporaine mais connectée avec sa force
initiale intérieure que j’ai redécouverte. Je suis également auteur compositeur.
Comment s’est construit votre spectacle « Pawola Ko Pawol a Ka » ? Le gwoka est le résultat d’un apport des esclaves de différentes ethnies
africaines au temps de l’esclavage. Le mot gwoka est apparu au début du
20eme siècle. C’est une musique qui était liée a la vie économique
essentiellement agricole. Ce sont les traces de nos ancêtres et une célébration
du mystère de l’origine. Dans le gwoka traditionnel, les Boulas donnent la
rythmique continue, le Makè, tambour soliste plus aigu, dialogue avec le
danseur et le chanteur. Ce spectacle est une peinture symbolique de mon
chemin initiatique, de l’ombre vers la lumières. Le début est dans un espace
très restreint avec des gestes noués. Je l’ai fait a
partir d’un solo « Kabouya » qui veut dire noeud
végétal en créole. J’ai fait ce spectacle avec mon
identité et mes expérience. « Pawol a ka »
symbolise l’identité de la Guadeloupe et « Pawol a
ko » symbolise mon expérience, ce que je suis et ce
dont j’ai hérité. Puis le spectacle s’élargit et prend
tout l’espace, symboliquement celui de l’exil et de
l’espace urbain, le choc des cultures. La fin
redevient plus apaisée, une sorte de retour à la
terre et aux valeurs des anciens pour prendre le
temps de s’écouter et de regarder devant soi. C’est un spectacle
autobiographique, je ne l’ai pas décidé, cela s’est imposé a moi. Le tambour
parle et je dialogue avec lui en redécouvrant tout mon héritage dont ma
gestuelle témoigne
Etes-vous partagé entre la métropole et les Antilles ?
La France, c’est les réseaux économiques pour moi. Il y a un public large, et je
cherche aussi à toucher ici le public antillais. Le public guadeloupéen connaît
les codes et la lecture du spectacle est plus facile, mais j’ai eu le plaisir de voir
que des gens qui n’ont aucun
rapport avec cette culture sont
touchés. Je cherche quelque
chose de non figuratif mais avec
des emprunts à la réalité que je
transforme sur scène. Notre
actualité est assez chargées, je
travaille aussi sur un conte dansé
théâtral et musical « Waka Douwan Jou » (chant pour hâter la venue de l’aube.
Pour 2013 une tournée en Guadeloupe se dessine avec « Pawol a Ko Pawol a
Ka ».
Photos et propos recueillis par RDG
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