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Revue de la litterature sur « longevite et esperance de vie »

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Page 1: Revue de la litterature sur « longevite et esperance de vie »

Médecine & Longévité (2010) 2, 49—51

REVUE DE PRESSE

Revue de la littérature sur « longévité et espérancede vie »

C. de Jaeger

Institut européen de médecine et physiologie de la longévité, 7, rue de l’Yvette, 75016 Paris, France

Disponible sur Internet le 12 fevrier 2010

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Méta-analyse des études portant sur laperte pondérale chez l’obèse et lamortalité globale

La surcharge pondérale (définie par un IMC > 25 kg/m2) etl’obésité (IMC > 30 kg/m2) constituent des facteurs de risqueimportants pour le développement de plusieurs maladieschroniques telles que les maladies cardiovasculaires, lesmaladies respiratoires, le diabète de type 2, l’hypertensionet certains cancers. Le surpoids et l’obésité sont égalementassociés à une morbidité et une mortalité accrues.

Le degré de risque métabolique et cardiovasculaire dela surcharge pondérale et de l’obésité est lié à l’excèsde graisse, sa localisation, l’étendue de l’augmentation dupoids corporel à l’âge adulte et le niveau d’activité phy-sique. La plupart de ces problèmes peuvent être amélioréspar une perte de poids, surtout si l’activité physique estaccrue. Cependant, les données concernant la perte pon-dérale et son influence sur la longévité chez les individusqui présentent une surcharge pondérale, sont plus limitées,

ainsi que sur les sous-populations de patients en surchargepouvant en bénéficier.

Le but de ce travail était d’analyser les différentesétudes publiées dans la littérature portant sur la perte de

Adresse e-mail : [email protected].

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1875-7170/$ — see front matterdoi:10.1016/j.mlong.2010.01.002

oids par régime alimentaire et changement de style de viet la longévité. Au total, 26 études prospectives évaluante risque de mortalité après perte pondérale par modifica-ion des habitudes de vie et publiées jusqu’en 2008, ont éténalysées. Les données ont été analysées par méta-analyses,n accordant une attention particulière à l’influence de fac-eurs confondants. Différentes variables telles que la raisone la perte de poids (intentionnelle, non intentionnelle),’état de santé de référence (en bonne santé ou non), l’IMCnitial (normal, surpoids, obésité), la méthode utilisée pourstimer la perte de poids (perte de poids mesurée objec-ivement ou évaluée) et l’existence ou non d’une activitéhysique ont été utilisées pour classer les sous-groupes pournalyses complémentaires.

Une perte de poids intentionnelle en soi n’a pas d’effetur la mortalité toutes causes confondues (risque relatif [RR]e 1,01, p = 0,89), alors qu’une perte de poids non intention-elle augmentait le risque de 22 à 39 %.

Une perte de poids intentionnelle réduisait le risque deortalité chez les personnes en surcharge ayant un étate santé déjà précaire, avec une co-morbidité importanteRR = 0,87 [IC 95 % : 0,77, 0,99], p = 0,028), ou des sujetsbèses ayant peu de co-morbidités associées (RR = 0,84 [IC5 % : 0,73, 0,97], p = 0,018) par rapport à des sujets enurpoids sans être obèses (RR = 1,09 [IC 95 % : 1,02, 1,17],

= 0,008). Une perte de poids isolée chez des sujets obèsesn bonne santé, par ailleurs, ne réduisait pas significative-ent la mortalité de ces patients, toutes causes confondues.insi, selon les résultats de cette méta-analyse, il appa-
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aît qu’une perte pondérale isolée chez des personnes enurpoids ou obèses n’ayant pas de co-morbidité ou d’autreacteur de risque cardiovasculaire ne constitue pas à lui seuln moyen de prolonger la vie. D’autres aspects d’un mode deie sain, en particulier l’exercice et la qualité nutritionnelle,oivent être envisagés. Toutefois, des études intervention-elles sont indispensables afin de distinguer l’influence de’activité physique, de la stratégie nutritionnelle, des fac-eurs psychologiques et autres facteurs, afin de définireurs places respectives dans le processus de longévité chez’homme.our en savoir plus

Harrington M, Gibson S, Cottrell RC. A review and meta-nalysis of the effect of weight loss on all-cause mortalityisk. Nutr Res Rev 2009;22(1):93—108.

ne alimentation riche en caroténoïdesourrait réduire le risque de surdité

n regroupe sous le nom de caroténoïde, les carotènes et lesanthophylles. Les caroténoïdes sont des pigments connusar la couleur rouge-orangée qu’ils donnent à des produitslimentaires courants tels que les oranges, les tomates etes carottes, et à la couleur jaune qu’ils donnent à certaineseurs.

La presbyacousie, ou perte d’acuité auditive liée à l’âge,ffecte une grande partie de la population au-delà de lainquantaine. Les causes sont multiples, essentiellementiées à une exposition régulière à un environnement bruyant,ouvent professionnelle, et à un moindre degré, aux anté-édents d’épisodes infectieux (otites) dans l’enfance. Seizeour cent de la population européenne se plaint de défi-ience auditive.

Selon de nombreuses données expérimentales, la vita-ine A et ses métabolites joueraient un rôle important dans

e fonctionnement normal de l’oreille interne. Une équipee chercheurs japonais se sont intéressés à la relationntre les concentrations circulantes de divers antioxydantsalpha- et gamma-tocopherols, caroténoïdes incluant lesêta-cryptoxanthines, alpha- et bêta-carotènes, lycopène,utéine et zéaxanthine) et les troubles de l’audition dansne population de 758 personnes de plus de 65 ans dont07 patients de plus de 80 ans.

La prévalence globale des déficits auditifs était de 20 %hez les hommes et les femmes. Elle augmentait significati-ement avec l’âge, passant de 4,3 % chez les sujets de 65 à9 ans à 14,2 % dans la tranche 70 à 79 ans et à 42 % chez lesatients de plus de 80 ans.

Les niveaux de rétinol et de provitamine A étaient inver-ement corrélés à l’existence d’une perte d’audition. Lesujets qui avaient les niveaux les plus élevés de rétinol oue provitamine A avaient un risque deux fois plus faible deerte auditive que ceux ayant les taux les plus bas. Ainsi,lus les niveaux sériques de caroténoïdes de type rétinolu provitamine A sont élevés (témoins d’une alimentation

iche en caroténoïdes), plus le risque de perte d’acuité audi-ive est réduit (odds ratios respectifs de 0,51 et 0,53). Pourviter de devenir sourd, mangeons donc des légumes etruits colorés, principaux pourvoyeurs de composés provi-aminiques A. Les couleurs jaune et orange des carottes,

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C. de Jaeger

otirons, agrumes, mangues, etc. indiquent la présence deêta-carotène ; le rouge de la tomate est signe de lyco-ène ; quant au vert des légumes à feuilles (épinards, choux,resson, etc.), il indique la présence de lutéine et deéaxanthine : plus les fruits et légumes sont foncés, plus ilsont riches en antioxydants.our en savoir plus

Michikawa T, Nishiwaki Y, Kikuchi Y, Hosoda K, Mizu-ari K, Saito H, et al. Serum levels of retinol and otherntioxidants for hearing impairment among Japanese olderdults. J Gerontol A Biol Sci Med Sci 2009;64(8):910—5.

a qualité de vie des sujets de plus de0 ans est liée à la longueur de leurs nuits

e sommeil occupe une part importante de notre vie :ndispensable à la récupération de nos forces physiques etsychiques, il est essentiel à une bonne qualité de vie.haque individu a sa typologie du sommeil, c’est-à-direesoin d’un temps de sommeil qui lui est propre. La duréeoyenne de sommeil est de sept à huit heures, mais il y a de

rands dormeurs et de petits dormeurs qui ont chacun desesoins différents surtout en fonction de leur hérédité.

Les troubles du sommeil sont fréquents chez les sujetsgés. Les modifications de l’architecture du sommeil par-icipent à une fragmentation de ce dernier. L’existence deroubles cognitifs associés à des pathologies multiples et àes changements de mode de vie aggrave ces troubles duommeil et réduit fréquemment sa durée.

Cependant, la plupart des études épidémiologiques éva-uant la relation entre durée du sommeil et qualité de vie,oncernaient des effectifs réduits de sujets relativementeunes, analysés à un moment donné de leur vie.

Des chercheurs espagnols ont étudié de facon longitudi-ale la relation entre sommeil et qualité de vie dans uneopulation de personnes âgées. Les auteurs ont étudié deacon prospective, entre 2001 et 2003, 3834 personnes delus 60 ans, non institutionnalisées (âge moyen de 72 ansour les femmes et de 71 ans pour les hommes), représen-atives de la population espagnole. Leur qualité de vie a étéesurée en utilisant le questionnaire SF-36. Cette échelle

tilise 36 questions et explore différents domaines : la mobi-ité et les performances physiques, les limitations dans lesctes de la vie quotidienne, l’intégration sociale, les restric-ions dans les occupations habituelles dues à des problèmeshysiques ou psychologiques, la souffrance psychique, laitalité et la santé percue. Les analyses multivariées ontenu compte des différents facteurs confondants.

Les résultats de cette enquête montrent que, par rap-ort à des femmes qui dormaient sept heures en moyenne,es sujets dont la durée de sommeil était inférieure ou égale

cinq heures ou supérieure ou égale à dix heures avaientne qualité de vie moindre, dans ses dimensions physiquest mentales selon le SF36. Les hommes qui dormaient cinqeures ou moins avaient un mauvais score de qualité de vie

ans le domaine physique, équivalent à un vieillissementccéléré de dix ans. Ces résultats confirment qu’une mau-aise qualité ou quantité de sommeil est associée à uneauvaise perception de la qualité de vie chez les sujets delus de 60 ans.
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2mepteacPour en savoir plus

Revue de la littérature sur « longévité et espérance de vie »

Pour en savoir plusFaubel R, Lopez-Garcia E, Guallar-Castillón P, Balboa-

Castillo T, Gutiérrez-Fisac JL, Banegas JR, et al. Sleepduration and health-related quality of life amongolder adults: a population-based cohort in Spain. Sleep2009;32(8):1059—68.

Aux États-Unis, les personnes âgéesassocient fréquemment médicaments etcompléments alimentaires

Les mélanges dangereux de médicaments sont fréquentschez les personnes âgées. Un facteur de risque est lagrande quantité de médicaments et de compléments ali-mentaires qu’ils prennent. Les compléments alimentairessont très populaires aux États-Unis puisque plus d’un tiersdes adultes en consomment quotidiennement. Aux États-Unis, une personne sur 25, âgées de 57 à 85 ans, prendraitune combinaison de médicaments ou de médicaments etcompléments alimentaires présentant un risque pour lasanté. Chez les hommes âgés de 75 à 85 ans, la proportionpasse à un sur dix. Neuf personnes sur dix prenaient aumoins un médicament sur ordonnance. Un tiers prenait aumoins cinq médicaments de prescription et deux tiers despersonnes ayant des médicaments sur ordonnance prenaientaussi des médicaments sans ordonnance ou des complémentsalimentaires, sans se soucier des éventuelles interactions.

Les auteurs ont étudié la prévalence de l’associationprescription médicamenteuse et compléments nutritionnels

au cours d’une étude prospective réalisée en Pensyl-vanie, Californie et Caroline entre 2000 et 2002, chez3070 sujets de plus de 75 ans, qui participaient à l’étuded’évaluation des effets des extraits de Ginkgo Biloba sur lamémoire.

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Dans cette cohorte, 90 % des sujets participants pre-aient au moins un médicament et 82 % au moins unomplément alimentaire. Soixante-quatorze pour cent desatients prenaient l’association médicament prescrit par unédecin plus complément alimentaire. Cinquante-quatreour cent des sujets prenaient au moins trois complé-ents alimentaires. Trente-deux pour cent des patients

nclus utilisaient à la fois au moins trois médicamentst au moins trois compléments ; et 10 % au moins cinqédicaments et cinq compléments. Les médicaments

es plus utilisés en association avec les complémentstaient les diurétiques et les composés estrogéniques.e recours aux compléments était plus fréquent chezeux qui prenaient des anti-inflammatoires non stéroï-iens, des estrogènes et des médicaments destinés auraitement des dysfonctionnements thyroïdiens. Une asso-iation médicament—complément alimentaire était moinsréquente chez les malades prenant des antidiabétiques.e type d’étude n’a pas permis d’évaluer la fréquencees effets indésirables chez ces adeptes des complémentslimentaires qui prenaient par ailleurs des traitementsédicamenteux.Il faut rappeler qu’en France, plus de

8 000 compléments alimentaires sont disponibles sur learché. Certains compléments alimentaires commercialisés

n France présentent des anomalies : défaut d’étiquetage,ublicité mensongère, problèmes de tracabilité. La Direc-ion générale de la concurrence, de la consommationt de la répression des fraudes (DGCCRF) recommandeux consommateurs la plus grande vigilance sur cesompléments.

Nahin RL, Pecha M, Welmerink DB, Sink K, DeKosky ST,itzpatrick AL. Concomitant use of prescription drugs andietary supplements in ambulatory elderly people. J Ameriatr Soc 2009;57(7):1197—205.