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“ Réussir les enjeux quantitatifs et qualitatifs liés à la construction de logements n’est pas une mince affaire... Partant des constats croisés du respect des règles de construction et de l’analyse des désordres constatés, trois éléments d’ouvrage sont particulièrement sensibles dans la construction de logements collectifs : les balcons, l’isolation thermique par l’extérieur et les réseaux. C'est pourquoi l’Agence Qualité Construction, le Cluster Eco Habitat et le CREAHd se sont associés pour proposer aux professionnels de la Nouvelle-Aquitaine une journée centrée sur ces sujets.” Retour sur les moments forts de la journée Animation Thomas RANCHOU

Réussir les enjeux quantitatifs et qualitatifs liés à la ... · M VERGNOLLES, expert construction à la SOCABAT, présente les pathologies rencontrées avec le procédé le plus

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“ Réussir les enjeux quantitatifs et qualitatifs liés à la construction de logements n’est pas une mince affaire... Partant des constats croisés du respect des règles de construction et de l’analyse des désordres constatés, trois éléments d’ouvrage sont particulièrement sensibles dans la construction de logements collectifs : les balcons, l’isolation thermique par l’extérieur et les réseaux. C'est pourquoi l’Agence Qualité Construction, le Cluster Eco Habitat et le CREAHd se sont associés pour proposer aux professionnels de la Nouvelle-Aquitaine une journée centrée sur ces sujets.” Retour sur les moments forts de la journée

Animation Thomas RANCHOU

Accueil AQC, CREAHd, Cluster Eco Habitat

Salle de conférence

Convivialité

Echange cartes de visite

Le grand témoin

Philippe ESTINGOY, Directeur de l’AQC a assisté tout au long de la journée aux présentations, aux échanges, aux débats. Sa conclusion a enrichi les synthèses détaillées de chaque atelier: les balcons, l’isolation thermique par l’extérieur et les réseaux.

LepanoramaconjonctureldulogementcollectifenAquitainePrésentationdesdonnéeséconomiques: leparc immobilier, sonévolution,sa répartition territoriale, les facteurs de croissance associés aux aidesfinancièresetàunedémographiefavorableenNouvelleAquitaine-InterventionSébastienPERRUCHOTduréseaudesCERCpourlanouvelleAquitaine.LesdonnéesetenseignementsducontrôledesrèglesdeconstructionPrésentationdubilandescontrôlesdurespectdesrèglesdeconstruction,résultats de la campagne 2016 en Nouvelle Aquitaine - Focus surl’accessibilité,lasécuritéincendieetlaventilation.InterventionAnnaBIGUZZI-DTERSOCEREMALasinistralitéconstatée

Présentation des désordres en logements collectifs constatées en NouvelleAquitaineparleSYCODES,SYstèmedeCOllectedesDESordres–Focussurleséléments d’ouvrage cause de désordres les plus fréquents et les plusimportantsencoûtderéparation.InterventionCatherineLAURENTAQC

«lespathologiesdesBalconsdansleslogementscollectifsconstruitsaujourd’hui»«Adired’expert» Plus ou moins graves, la majorité des sinistres touchant balcons et loggias ont trait à des défauts de solidité (du simple effritement en nez de dalle jusqu’au risque d’effondrement) et d’humidité (traces, infiltrations). C’est sur la base des observations remontées à l’AQC que M. Pierre Marie BARTHE, expert construction chez SARETEC, expose les pathologies rencontrées.

Pour les désordres structurels, les exemples de constats portent sur la désolidarisation des gardes corps et sur le basculement de balcon en console. M. BARTHE rappelle les bonnes pratiques de mise en œuvre des aciers, de respect des distances d’enrobage afin de limiter les phénomènes d’éclatement des bétons, ainsi que la maîtrise des reprises de bétonnage, source de fissuration postérieure. La position des aciers, ainsi que la qualité des ferraillages, doivent être respectées en phase chantier selon les préconisations constructives. Concernant les infiltrations, l’exposé de M. BARTHE présente des exemples de coulures en façade et précise la nécessité d’évacuer l’eau avec une pente vers l’extérieur, vers les exutoires, et d’éviter la percolation à travers le balcon. Dans la mesure où il n’est pas obligatoire d’étancher un balcon, les bonnes pratiques consistent à respecter les pentes des ouvrages et les diamètres des évacuations. La mise en place d’un siphon de sol n’a de sens pour la collecte des eaux seulement si on réalise une étanchéité. M. BARTHE propose des actions de prévention en privilégiant la réalisation des balcons avec dalle désolidarisée des façades portée par une structure type «console en about de refend » ; le recours à la préfabrication des balcons ou la réalisation des balcons en structure légère (métallique ou bois ) rapportés sur la façade du bâtiment avec des dispositifs tels que tirants, suspentes. Enfin il rappelle la nécessité d’organiser la bonne évacuation des eaux, et préconise d’étancher les balcons ou les caniveaux, même si cela n’est pas obligatoire. «atelierd’échangeparticipatif»Suite à l’exposé de M. BARTHE, un groupe pluridisciplinaire d’acteurs s’est réuni en atelier participatif afin de dégager les principaux sujets de prévention pour diminuer les sinistres constatés.

L'objectif de la maîtrise d'ouvrage en logement collectif est de proposer des logements répondant aux attentes des clients et respectant des obligations réglementaires. Ainsi, dans un contexte économique tendu, où la densification urbaine s'impose, les programmes de construction ont tendance à proposer des logements collectifs avec balcons ou loggia, apportant des surfaces extérieures généreuses et séduisantes pour les futurs acquéreurs. Cependant, ces ouvrages présentent des difficultés techniques de conception et de réalisation, qui peuvent être source de sinistres, comme nous l'avons vu dans la présentation de M. BARTHE. Ces sinistres pourraient être évités avec une meilleure prise en compte en phase conception et en phase chantier.

1. La phase conception L’accumulation des obligations réglementaires (RT, accessibilité, sismique, etc) se retrouve concentrée sur l’ouvrage que représente le balcon, et révèle parfois même des contradictions entre elles. Cela illustre l’importance d’une conception bien pensée en amont pour ne pas se retrouver avec une « usine à gaz » amenant des difficultés de mise en œuvre. Il n’existe pas de DTU propre au balcon. Le cadre réglementaire n’est-il pas à modifier et à améliorer ? Il serait intéressant de s’inspirer de l’exemple allemand qui semble avoir simplifié la problématique. Les entreprises soulignent également la diversité des projets, et donc des plans de détail, qui font du balcon un cas particulier à chaque chantier avec un passage d’informations quasi inexistant entre architecte, bureau d'études et entreprises pour l’exécution.

2. La phase chantier Il a été souligné la baisse de technicité sur les chantiers. Il y a un gros problème de mise en œuvre, notamment au niveau des rupteurs. Des pistes de solutions évoquées :

- Accompagner entièrement les entreprises par les industriels sur chantier pour les former à la pose. - La possibilité de donner une mission au contrôleur technique sur ce point spécifique des balcons pour s’assurer de sa bonne exécution. «lespathologiesdesIsolationsthermiquesparl’extérieurdansleslogementscollectifsconstruitsaujourd’hui»

«Adired’expertLes systèmes d’isolation thermique par l’extérieur ne sont pas les éléments d’ouvrages qui causent les sinistres les plus nombreux dans les données de l’Observatoire Sycodés. Cependant, le marché de l’ITE est en croissance continue car il constitue une réponse technique pour le traitement des enveloppes de bâtiment au regard des enjeux de performance énergétique, tant dans la construction neuve que dans la rénovation. De plus, de multiples procédés se développent sur le marché, mettant en œuvre divers isolants et revêtements de façades. Cela augmente la complexité des systèmes, de la conception à la mise en œuvre, et

s’accompagne de risques de sinistres croissants. Aussi cet exposé s’inscrit dans une démarche de prévention des sinistres présents et à venir. M VERGNOLLES, expert construction à la SOCABAT, présente les pathologies rencontrées avec le procédé le plus largement prescrit, le système d’isolant collé avec enduit mince. La fissuration de l’enduit est la première manifestation de sinistre, elle peut apparaître en surface courante (mauvais agencement des plaques) ou aux points singuliers (malfaçons aux rails, points durs, joints). L’enduit peut également se décoller par infiltrations périphériques (couvertine, bavette…) ou par pénétration d’eau au niveau des fissures de l’enduit lui-même. Enfin le complexe d’ITE peut s’effondrer dans sa totalité à cause d’une mauvaise préparation des supports ou des conditions climatiques lors de l’application. D’autres sinistres comme les défauts d’aspect, spectre, nuançage ou effet coccinelle sont également à déplorer. M. VERGNOLLES aborde également le sujet de la rénovation des ITE (règles ETICS) et de la prise en compte du risque incendie. En prévention, il est recommandé de procéder à des essais d’adhérence (dans certains cas obligatoires), en rénovation de faire un diagnostic préalable et de respecter les prescriptions spécifiques de la sécurité incendie. Enfin, abondant les observations de l’AQC, M. VERGNOLLES évoque les sinistres récurrents sur les systèmes de bardages, vêtures et vêtages. Une mauvaise ventilation de la façade, générée par la lame d’air entre le parement et l’isolant, entraine des désaffleurs, des déformations, des chutes, des infiltrations d’eau, des arrachements… En prévention, il convient de soigner la conception des systèmes pour assurer la ventilation des façades bois, prévoir le traitement des bois et les bandes de protection, veiller au positionnement des fixations et privilégier des teintes claires.

«atelierd’échangeparticipatif» Suite à l’exposé de M. VERGNOLLES, un groupe pluridisciplinaire d’acteurs s’est réuni en atelier participatif afin de dégager les principaux sujets de prévention pour diminuer les sinistres constatés.

En préambule : tiré de Batiactu du 27/01/2017 « En France, le marché de l'Isolation thermique, après avoir eu une forte croissance entre 2007 et 2013, s'est stabilisé. Aujourd'hui, il représente 20 millions de m² dont 10,5 pour l'enduit sur isolant et 4,8 pour le bardage (hors bois). Le Groupement du Mur Manteau, composé d'une vingtaine de grands groupes industriels, anticipe une évolution du marché en 2017. Deux raisons pourraient porter cette croissance, tout d'abord une augmentation du prix de l'énergie mais surtout l'article 14 de la loi sur la transition pour la croissance verte (LTCV). Le décret récent obligeant, selon certains critères, à isoler par l'extérieur en cas de ravalement, pourrait en effet dynamiser le secteur. Pourtant, les travaux embarqués inquiètent certains acteurs comme les architectes et des associations de défense du patrimoine, qui estiment que l'isolation thermique par l'extérieur peut nuire à la qualité architecturale des édifices. Face à ces inquiétudes, le Groupement du Mur Manteau veut rassurer. Il entend démontrer ses compétences en la matière et présenter les nombreuses solutions techniques mises en œuvre pour justement valoriser les biens esthétiquement et techniquement (…). »

1. La problématique de mise en œuvre fait l’unanimité On trouve aujourd’hui des produits performants, des documents de synthèse disponibles (DTU, synthèse des sinistres) et des Règles professionnelles (DTA, CSTB, RAGE…) connues et admises par tous. Il est cependant important de respecter ces règles tant au niveau de la conception que de la réalisation. En effet, le développement de ce marché ne doit pas se faire au détriment de la qualification de ses sous-traitants, assureurs… car la technicité de la mise en œuvre est à noter en particulier aux points singuliers mais aussi en section courante. Aussi, le système de contrat d’entretien pour le traitement de façades est, de façon générale, préconisé.

2. Des points de vigilance primordiaux Aujourd’hui, les pathologies identifiées sur les façades avec enduit mince sur isolant sont des microfissurations, développement de micro-organismes et de verdissement (l’humidité et le phénomène électrostatique qui piège les pollens). D’ordre esthétique plus que fonctionnel ou bien structurel, elles ne relèvent pas forcément de l’assurance décennale mais davantage du SAV. Il est rappelé quelques points d’attention particuliers voire critiques:

le maintien de la lame d’air et de cette ventilation sur toute la hauteur du bardage ; les interfaces la toile le nombre et le placement des fixations les profilés d’arrêt destinés aux systèmes d’ITE sous enduit des essais d’adhérence sismique présentés comme indispensables et relevant du « bon sens »

3. Une attention sur le choix des produits et leur compatibilité

Quelques bémols sur les produits ont fait l’objet de remarques ciblées qu’il apparaît intéressant de rapporter. Concernant la fibre de bois, il faut surveiller certains produits et les risques de gonflement. Quant à la laine de verre, c’est le fléchissement de l’isolant qui peut bloquer la lame d’air, et les ponts thermiques se développent ainsi du fait du tassement de cette dernière après une dizaine d’années. Pour les enduits, la granulométrie des produits qui varie, couplée à des phénomènes hygrométriques avec la vapeur intérieure du bâtiment qui s’échappe par les joints, est un point sensible. Enfin, l’utilisation des matériaux biosourcés mérite une attention des professionnels quant aux risques d’infiltration et d’humidité en général. Les problèmes viennent tout de même peu des produits à l’exception notable du polystyrène graphité (gris). En effet, il est la cause de nombreuses sinistralités existantes notamment pour des raisons de fortes variations thermiques liées à l’absorption lumineuse sur l’isolant. Une solution contraignante est d’utiliser des bâches anti UV (complexité de mise en œuvre et degré de séchage du bâtiment non maîtrisé) ce qui génère des pathologies causées par sa dilatation lorsqu’il n’est pas protégé du soleil.

4. Des risques anticipés restent limités Sur la question de la sécurité incendie, l’ITE interroge notre manière de prendre en compte cet aspect, notamment par l’utilisation de bandes de laine de roche incombustible. En ce qui concerne l’eau, il est important que les isolants et les supports ne soient pas exposés à la pluie lors de la mise en œuvre et durant toute la vie du bâtiment. En neuf, il faut s’assurer que les supports collés ne soient pas gras. En réhabilitation, il faut que les supports originaux soient compatibles avec les solutions d’ITE rapportées.

5. Accentuer la formation pour prévenir les causes de sinistres De manière générale, les entreprises sont responsables de leur chantier et chargées de contrôler la sous-traitance. Leur choix doit se porter sur des sociétés avec les qualifications adéquates, les assurances nécessaires et les références indispensables qui s’imposent pour attester de leur qualité de prestation. Le marché de l’ITE, qui continue sa bonne dynamique de développement, rend nécessaire la poursuite des formations pour les opérateurs, en s’appuyant sur une offre elle-aussi en évolution avec ce marché. La maîtrise d’œuvre, mais également la maîtrise d’ouvrage, est sensibilisée aux avantages tout comme aux contraintes de l’ITE qu’elle prescrit, et reconnaît le besoin de s’entourer des bonnes compétences à identifier le plus en amont possible des projets. La visite de chantiers de références peut remédier à la méconnaissance de certains produits et solutions de leur part et rassurer quant à leur utilisation future, ce qui contribuera à l’essor de ce marché. «lespathologiesdesréseauxdansleslogementscollectifsconstruitsaujourd’hui»

«Adired’expert»Parmi les désordres observés par les experts construction, nous constatons que les sinistres des réseaux d’eau chaude en logement collectif sont les plus nombreux et représentent un coût de réparation important. De plus, les ouvrages de génie climatique les plus sinistrés sont la distribution et l’émission de chauffage et la ventilation. Les investigations de M. BLANC nous éclairent davantage sur les pathologies caractéristiques des réseaux en logement collectif. Pour les réseaux d’eau sanitaire, les désordres les plus courants sont observés sur les réseaux d’eau encastrés en cuivre. L’origine des fuites peut venir d’une mauvaise mise en

œuvre (piquage, soudure, accessoire, choix du cuivre), mais le plus souvent cette corrosion interne est due à des phénomènes de cavitation et de vitesse excessive du fluide. En prévention, il faut veiller à utiliser systématiquement des accessoires du commerce, exiger des cuivres de bonne qualité, dimensionner selon les normes en vigueur (bien calculer le recyclage, bien sélectionner une pompe…), maintenir un équilibrage hydraulique parfait, effectuer un traitement d’eau régulier. Sur les réseaux en matériaux de synthèse, la vigilance doit être portée sur les phénomènes de dilatation avec la mise en place de bras mobile pour absorber les mouvements. Dans les installations thermiques, M. BLANC rapporte des constats de surchauffes des locaux d’habitation ou des parties communes qui se manifestent par des surconsommations et des températures élevées de l’eau froide sanitaire. Les actions de prévention consistent à penser la conception générale des réseaux intégrant le comptage individuel d’énergie et la lutte contre les légionnelles. Les bonnes pratiques visent à associer architecte, thermicien et bureau d’études fluide afin de positionner les trémies techniques, maîtriser la longueur des réseaux noyés dans le sol, séparer les réseaux dans les gaines techniques, prévoir une isolation thermique des gaines enrobées, ainsi que gérer les apports solaires et l'inertie des bâtiments.

La ventilation a pour rôle de maîtriser le renouvellement d’air pour garantir sa qualité tout en limitant les déperditions dynamiques. Les désordres constatés sur les réseaux de ventilation sont dus à un renouvellement d’air insuffisant entraînant des condensations, des moisissures et des odeurs, des nuisances acoustiques.

Les gaines en acier galvanisé, préconisées en logements collectifs, demandent une conception soignée et peuvent générer des nuisances sonores dans les gaines verticales.

Les gaines souples PVC, utilisées en maisons en bandes, sont des réseaux vulnérables au niveau de la tenue des gaines et des raccordements. La prévention est de bien concevoir les réseaux de gaines, avec possibilité de visite et de nettoyage (trémie visitable), de respecter les conditions de pose préconisées par les fabricants, d’utiliser des gaines rigides ou accessoires rigides, de prévoir un contrat d’entretien avec mesure régulière des débits d’extraction et de s’assurer que les locaux sont chauffés en continu. Avec les évolutions normatives et technologiques, les installations de réseaux dans les bâtiments sont de plus en plus sophistiquées. Leur rôle est d’assurer la maîtrise des transferts d’énergie, la domotique, les contrôles, la maîtrise du climat intérieur… Il est également primordial de garantir la maîtrise des coûts d’installation et de la maintenance, pour s’assurer de la pérennité des équipements. La prévention réside donc en priorité dans une conception de qualité, et la maintenance doit pouvoir être optimisée grâce à la généralisation de la télésurveillance technique des équipements. «Lessystèmesdepilotagedesbâtiments»

DanslecadredudispositifREXBPpilotéparl’AQC,AurélieDALLYduCluster Eco Habitat, a mené en 2016 une enquête en NouvelleAquitaine sur la thématiquedes systèmesdepilotagedesbâtiments.Dans le cadre de cette journée «Boostez la qualité dans laconstruction» et de la thématique des «Réseaux», Mme DALLYprésente quelques enseignements ciblés dans un but pédagogique etconcret. Pour en savoir plus, le rapport d’enquête complet seraprochainement disponible sur le site de l’AQC et des présentationsseront organisées dans la région (voir le calendrier desmanifestations).

«atelierd’échangeparticipatif»Suite à l’exposé de M. BLANC, un groupe pluridisciplinaire d’acteurs s’est réuni en atelier participatif afin de dégager les principaux sujets de prévention pour diminuer les sinistres constatés.

1. Des techniciens qualifiés et compétents La question de la formation des opérateurs est mise en exergue. Les malfaçons constatées pourraient être maîtrisées avec du personnel mieux sensibilisé aux pathologies des réseaux. Il est également évoqué le manque de transfert de connaissance entre les « anciens » qui ont l’intelligence du terrain et les « jeunes » thermiciens, de niveau technicien et ingénieur, qui ont des têtes bien faites mais pas d’expérience. Le métier de « ventiliste » n’existe dans aucun référentiel de compétence ou de qualification. En logement collectif, et encore plus en locaux tertiaires, les installations demeurent très techniques. Il est exprimé le besoin de qualification des professionnels, électriciens ou thermiciens ou climaticiens, pour assurer des installations de qualité. Les collaborations avec les organismes de formation initiale et continue sont à approfondir.

2. Des textes normatifs de référence Cependant, une installation mal conçue, même bien exécutée, n’apportera pas les performances dynamiques attendues. L’ensemble des référentiels normatifs et des réglementations associées permet de concevoir, dimensionner, exécuter et réceptionner des installations (NF DTU, Avis techniques, Recommandations professionnelles RAGE, etc.). Les concepteurs et constructeurs doivent avoir le réflexe de veiller à la reconnaissance en « technique courante » des produits et procédés par les assureurs, ou à avertir leur assureur

dans le cas contraire pour adapter leur contrat et garantir leurs activités (RCD) ou leurs biens (DO). La mise en service des installations est une étape trop souvent négligée et pourtant nécessaire pour vérifier la conformité des réseaux. Il est indiqué que les fiches COPREC ont été actualisées et remplacées par des attestations d’essais de fonctionnement (publiées par l’AQC sur son site), pour vérifier le fonctionnement des ouvrages concernés.

3. Des solutions techniques adaptées Dans les logements collectifs, étant donné les faibles besoins de chauffage, il devient pertinent de limiter les réseaux de distribution ou les boucles de recyclage, le recours à des chaudières individuelles devient pertinent, dans la mesure où l’offre industrielle adapte ses produits. Pour les installations collectives, les dysfonctionnements viennent d’une mauvaise conception de l’emplacement des réseaux. Tous les participants s’accordent à reconnaître l’importance de préserver des espaces pour les colonnes et les locaux techniques. Ces mètres carrés, qui ne sont pas vendables, disparaissent des plans au fur et à mesure de l’avancement du projet, cela rend la mise en œuvre complexe, et parfois conduit à des installations non conformes. Enfin le bon sens consistant à laisser les réseaux apparents, non encastrés, permettrait de prévenir les fuites ou d’entretenir plus simplement les ouvrages.

4. Un travail collaboratif, du projet à l’exploitation L’organisation séquentielle des acteurs de la construction ne permet pas d’échanger correctement pour faire émerger l’intelligence collective. La maîtrise d’ouvrage, tenant compte de ses contraintes financières, construit des ouvrages pour ses clients, elle doit garantir également une bonne exploitation. L’implication des usagers dans l’acte de conception est souvent inexistante. Cette implication est possible avec les syndics ou les futurs acquéreurs, c’est une pratique que les bailleurs sociaux intègrent de plus en plus dans leur démarche. La maîtrise d’œuvre et l’ingénierie sont missionnées pour proposer des installations conformes réglementairement. Constat est fait que la réglementation thermique ne constitue qu’un outil de contrôle de conformité, ce n’est pas un outil de dimensionnement et de conception. L’ingénierie ne vend que de l’intelligence, que ce soit en conception ou en exploitation, payer cette intelligence devient rentable. Le contrôle technique n’a pas pour mission de veiller à la conformité réglementaire des installations, son rôle est de procéder à l’examen critique de l’ensemble des dispositions techniques du projet. Cette mission est souvent mal appréciée par les différents intervenants. Il revient aux maîtres d’ouvrage de veiller à s’entourer le plus en amont de la conception de multiples compétences et de ne pas séparer les missions d’étude thermique et des fluides. La démarche architecturale doit intégrer les contraintes de conception et de réalisation des réseaux. Un changement de programme immobilier dans les phases préparatoires peut avoir des conséquences lourdes sur les choix techniques, voire aboutir à des préconisations non réglementaires. Bureaux d’études et entreprises se trouvent alors dans l’impossibilité d’assurer la conformité des ouvrages. Les débats font apparaître également que les missions de suivi et d’exploitation des systèmes sont sous évaluées. Or, soigner la phase de réception des ouvrages et assurer un suivi des installations techniques pendant plusieurs années entraînent une optimisation des consommations et engendrent des économies sur les réparations. Ce suivi peut être contractualisé pour se poursuivre au-delà de la période de parfait achèvement.

Des perspectives d’amélioration sont attendues avec la mise en place du cahier numérique, du BIM tout au long de la vie de l’ouvrage, de la domotique pour le pilotage et la régulation, du commissionnement pour l’optimisation des consommations et de fonctionnement. L'AQCsigneuneconventiondepartenariatavecl'IUTdeBordeaux.

LaurentMORA,responsabledudépartementGénieCivilConstructionDurabledel'Institutuniversitairetechnologique(IUT)deBordeaux,etPhilippeESTINGOY,directeurgénéraldel'AQC,ontprofitédecettejournéeboostezlaqualitédanslaconstruction»poursigneruneconventiondepartenariatformalisantlacollaborationactiveentrelesdeuxentités.Eneffet,l'AQCdéveloppedenombreusesressourcespédagogiquespouraccompagnerlapréventiondelasinistralitédanslebâtiment;L'IUTGénieCivildel'UniversitédeBordeauxmetenœuvreunepédagogieinnovante,baséesurl'analysedecasconcretsdedésordres, la recherche de causes et de solutions.

Les gagnants du QUIZZ

les intervenants et les témoins Un tirage au sort a permis de sélectionner les gagnants du QUIZZ, qui sont repartis avec des ouvrages de l’AQC et une bouteille de vin offerte par le CREAHd

Les prix des 4 gagnants Retrouvez toutes les références sur http://www.qualiteconstruction.com Le rôle du maître d'ouvrage Expliciter les enjeux de la maîtrise d'ouvrage. Optimiser la pratique à chaque phase de l'opération.

Le rôle de la maîtrise d'œuvre Optimiser les pratiques de la maîtrise d'œuvre pour prévenir les désordres techniques.

Fiches pathologie bâtiment, 5e édition Diagnostic et conseils de prévention des 67 désordres les plus fréquents du bâtiment.

Professionnels du bâtiment : 20 outils pour organiser vos chantiers 20 outils pour organiser la vie et le travail d'une entreprise dans chaque étape d'un chantier.

Les ouvrages de référence offerts aux intervenants Retrouvez toutes les références sur http://www.qualiteconstruction.com La pathologie des façades Diagnostic, réparations et prévention.

La pathologie des fondations superficielles Diagnostic, réparations et prévention en maisons individuelles et bâtiments assimilés.

La pathologie des réseaux d'eau Diagnostic, réparations et prévention des réseaux intérieurs, eau sanitaire et fluide caloporteur.