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Recueil d'expérience sur les journées Tourisme durable et Aires marines protégées Groupe de participants © Brigitte Delaitre. De gauche à droite : Nicolas Boulard, chargé de mission pour le Conservatoire du littoral en Martinique ; Béatrice Galdi, chargée de mission pour le Conservatoire du littoral à SaintMartin ; Fabien Védie, référent milieu marin à la DEAL Martinique ; Nicolas Maslach, directeur de la Réserve naturelle de SaintMartin, représentant du Conservatoire du littoral ; Romain Renoux, responsable du pôle coopération régionale et éducation à l'environnement de la Réserve Naturelle de SaintMartin ; Franck Gourdin, chargé d'étude international CARSPAW ; Harvé Viotty, président de l'association de gestion de la Réserve Naturelle de SaintMartin ; Hélène Souan, directrice du CARSPAW ;Yanick Clain, chef de la cellule "surveillance et police" de la Réserve naturelle marine de La Réunion ; Laure Vincent, chargée de mission outremer à l'ATEN ; Randall Richardson, "research officer" au Department of fisheries and marine resources d'Anguilla ; Soraya IssopMamode, directrice de la Réserve naturelle marine de La Réunion ; Stéphane Petit, chargé de mission à la Direction du tourisme de la Collectivité de SaintMartin ; Wendy Élie, interprète ; Michel Tillmann, technicien spécialisé activités nautiques au Parc national de la Guadeloupe ; Nadio Spanner, ranger au Marine Park de SaintEustache ; Olivia Moudy, stagiaire au Marine Park de SaintEustache SaintMartin 12 au 14 juin 2013

Recueil d'expérience sur les journées Tourisme durable et Aires …temeum.espaces-naturels.fr/sites/default/files/documents/... · 2013. 12. 10. · d’importance mondiale, avec

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  • Recueil d'expérience sur les journées Tourisme durable

    et Aires marines protégées

    Groupe de participants © Brigitte Delaitre. De gauche à droite : Nicolas Boulard, chargé de mission pour le Conservatoire du littoral en Martinique ;Béatrice Galdi, chargée de mission pour le Conservatoire du littoral à SaintMartin ; Fabien Védie, référent milieu marin à la DEAL Martinique ; NicolasMaslach, directeur de la Réserve naturelle de SaintMartin, représentant du Conservatoire du littoral ; Romain Renoux, responsable du pôle coopérationrégionale et éducation à l'environnement de la Réserve Naturelle de SaintMartin ; Franck Gourdin, chargé d'étude international CARSPAW ; HarvéViotty, président de l'association de gestion de la Réserve Naturelle de SaintMartin ; Hélène Souan, directrice du CARSPAW ; Yanick Clain, chef de lacellule "surveillance et police" de la Réserve naturelle marine de La Réunion ; Laure Vincent, chargée de mission outremer à l'ATEN ; RandallRichardson, "research officer" au Department of fisheries and marine resources d'Anguilla ; Soraya IssopMamode, directrice de la Réserve naturellemarine de La Réunion ; Stéphane Petit, chargé de mission à la Direction du tourisme de la Collectivité de SaintMartin ; Wendy Élie, interprète ; MichelTillmann, technicien spécialisé activités nautiques au Parc national de la Guadeloupe ; Nadio Spanner, ranger au Marine Park de SaintEustache ; OliviaMoudy, stagiaire au Marine Park de SaintEustache

    SaintMartin 12 au 14 juin 2013

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    Présentation de l'évènement/ Introduction

    Le tourisme durable au cœur des échangesLa Caraïbe abrite une biodiversité remarquable,d’importance mondiale, avec par exemple 26 000 km derécifs dont les deuxième et troisième plus grandesbarrières de corail du monde, 6 espèces de tortuesmarines, une trentaine d’espèces de mammifères marins etdes centaines d’espèces de poissons. Ce patrimoinenaturel, notamment marin, constitue un très fort atouttouristique pour la région, le tourisme étant luimême lapremière source de revenus des pays et territoirescaribéens avec 30 millions de touristes par an, arrivant paravion et surtout par bateau.Or, le secteur du tourisme repose largement surl’utilisation, indirecte (plages et paysages) ou directe(activités telles que la plongée – la Caraïbe attire les deuxtiers des plongées du monde), des ressources naturellesmarines et côtières.Le tourisme constitue une opportunité majeure pour larégion mais il peut avoir des impacts négatifs voireirréversibles sur ces mêmes ressources s’il n’est pasencadré et mis en oeuvre de manière adéquate. Lesterritoires, et plus spécifiquement les gestionnaires d'airesmarines protégées (AMP), doivent composer avec cesproblématiques liées à l'accueil des visiteurs dans desespaces classés et fragiles (baies, ilets, sites de plongée,plages). Comment accueillir sans dénaturer, comment ledéveloppement touristique peut être un atout pour les AMPet vice versa, comment générer des bénéficessusceptibles de participer à la gestion et à la conservationdes espaces naturels ?Développer les meilleurs outils de gestion du tourisme estune priorité commune à tous les gestionnaires d'airesmarines protégées, tout particulièrement en outremer.

    Des structures gestionnaires de 6 îles différentes(notamment de la Réunion), motivées par cetteproblématique, se sont retrouvées du 12 au 14 juin 2013 àSaintMartin pour trois journées d'échange technique.Ces rencontres s'inscrivent dans le cadre du programmeTe Me Um qui s'applique notamment à renforcer lescompétences locales et à favoriser la coopération interrégionale.Chacun est venu avec ses expériences, ses questions etses idées, et tous ont travaillé sur les quatre thèmeschoisis:• Accueil des visiteurs et réglementation• Marketing et redevance• Charte et écolabel• Actions de communication et partenariats avec desopérateurs.L'événement a été coorganisé et cofinancé par le GIPAten (Acteur territoire espaces naturels) via le programmeTe Me Um, le CARSPAW et la Réserve NaturelleNationale de SaintMartin

    Contenu du document :Ce recueil est destiné à la fois aux participants de ces journées et à toute personne intéressée par la thématique dutourisme durable et des aires marines protégées. Il ne vise pas à restituer l'intégralité des échanges, riches, qui ont eulieu au cours de ces trois jours, mais à présenter sous une forme synthétique les différents sujets abordés et lesprincipales réflexions et idées qui ont été discutées. Des encadrés permettent de mettre l'accent sur des exemplesparticuliers. Une liste de contacts et de documents utiles est proposée en fin de recueil pour ceux qui souhaitentapprofondir la réflexion.SOMMAIRE:1. Présentation des territoires et AMP .................................................................................................................Page 32. Réglementation et accueil sur les sites ...........................................................................................................Page 53. Les partenariats .............................................................................................................................................. Page 84. Marketing et redevance ...................................................................................................................................Page 95. Charte et ecolabel...........................................................................................................................................Page 116. Bibliographie ....................................................................................................................................................Page 137. Contacts des participants ................................................................................................................................Page 14

    Fond marin © RNN Marine de la Réunion

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    Martinique

    Quatre projets d'aire marine protégée sont en coursavec des niveaux d'avancement différents : Le projet deRéserve naturelle régionale du Prêcheur (milieu marinstrict) est le plus abouti : cette réserve devrait êtreofficialisée prochainement par délibération du ConseilRégional de la Martinique. Celui de la Réserve naturellerégionale de la baie de Génipa (milieu marin et mangrove)est également bien avancé avec une délimitation et unprojet de réglementation entérinés en comité de pilotage.Le projet d'extension marine de la Réserve naturellenationale de la presqu'île de la Caravelle, est quant à luiactuellement en fin de concertation avec l'ensemble desusagers du secteur concerné. Enfin, le projet d'extensionmarine du périmètre de la réserve nationale des îlets deSainteAnne, qui montre le plus de réticence de la part despêcheurs professionnels, fait également l'objet d'unepremière phase deconcertation (encours).D'autre part, leConservatoire dulittoral possède 2 000hectares en Martiniqueet certains sites sontsoumis à une pressionanthropique forte : 1million de visiteurs paran sur la plage desSalines, à un jet depierre de l'étang dumême nom protégé par le Conservatoire. Les deux autressites "phare" sont la presqu'île de la Caravelle, fréquentéepour ses circuits de randonnée, et le sentier menant duPrêcheur à GrandRivière. En six heures de marche, cesentier facile d'accès, ombragé et entièrement naturelserpente entre deux anciennes plantations mises en valeurpar le Conservatoire, l'Anse Couleuvre et Fond Moulin. AuCap Salomon, où l'on dénombre 13 000 plongées par an,le premier sentier sousmarin de la Martinique sera prêt enfin d'année 2013.

    Guadeloupe

    La Guadeloupe compte plusieurs aires marines protégées.Le Parc national de Guadeloupe comprend plusieurszones marines notamment le GrandCuldeSac marin,

    autrefois Réservenaturelle gérée par leParc national de laGuadeloupe (19902009), et les îletsPigeon (depuis 2009)qui constituent deuxaires marinesprotégées trèsappréciées du public,bien que trèsdifférentes. Situé entrela Grande Terre et laBasse Terre, le GrandCuldeSac marin estune vaste zone de mangrove, délimitée dans sa partiemarine par une longue barrière de corail. Le Parc nationals'attache à protéger les îlets. Certains d'entre eux, commel'îlet Caret qui appartient au Conservatoire du littoral,représentent un haut lieu du tourisme nautique depuisplusieurs décennies. Proches de la côte, les îlets Pigeonsont fréquentés par les clubs de plongée et les touristesamateurs de plongée en apnée qui débarquent en kayak.Plus de 60 000 plongées y sont organisées chaque année.Depuis leur classement en réserve naturelle en 1998, lesîlets de Petite Terre et leur magnifique lagon sont toutsimplement victimes de leur succès. Chaque matin voit ledébarquement d'une myriade de touristes curieux dedécouvrir la plage de sable blanc, la mer turquoise, lacocoteraie, le phare, les iguanes et, sous l'eau, les raies,les tortues...Site de ponte des tortues vertes et des tortues imbriquées,Petite Terre est aussi un refuge pour quantité d'espècesd'oiseaux et de reptiles. Les deux îlets abritent 1/3 de lapopulation mondiale d'iguane desPetites Antilles (la populationd'iguanes des Petites Antilles,espèce endémique que l'on neretrouve plus qu'à La Désirade, àPetite Terre et la Dominique, estl'une des principales raisons duclassement de Petite Terre enréserve).Situé à une vingtaine de kilomètresde SaintFrançois, Petite Terre est l'un des plus beaux sitesprotégés de la Guadeloupe. Les pics de fréquentationtouristique se situent entre novembre et avril, et pendantles vacances scolaires estivales.

    1. Présentation des territoires et aires marines protégées, liens avec le tourisme

    Caméra permettant la visite virtuellesimultanée du rocher du Diamant© Conservatoire du littoral Martinique

    Cartographie du Parc National© PN Guadeloupe

    Petite Terre vue d'avion© RNN Petite Terre

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    Saint‐Eustache

    Le National Marine Park de SaintEustache, d'unesuperficie de 27,5 km2, encercle toute l'île jusqu'à la limitede 30 mètres de profondeur. Deux réserves marines, auNord et au Sud, sont délimitées par des bouées etaccueillent les trois clubs de plongée locaux et lesplaisanciers de passage sur 10 corpsmorts. La pêche estinterdite dans les deuxréserves, avec uneexception pour lapopulation locale quicompte 3 500 âmes.SaintEustachepossède également unterminal pétrolier quitraite 11,3 millions debarils de pétrolechaque année etreprésente unemenace écologiqueimportante.

    Anguilla

    Anguilla dépend quasi exclusivement de son industrietouristique de luxe et sa richesse réside dans ses plages etses îlots déserts qu’elle protège jalousement. Cinq parcsmarins ont été créés en 1993 par la GrandeBretagne: lestrois îlets de Dog Island (10 km²), Prickly Pear (33 km²) etSandy Island (5 km²), Little Bay (1km²) et la côte Est entre Shoal Bayet Island Harbour (19 km²).L’interdiction d’y pêcher y a permisle développement de la faune. Laplongée, avec ou sans bouteilles,est l’une des activités qui font lesuccès d’Anguilla. Le jet ski y estinterdit.Saint‐Martin

    Au Nordest de l’île, du rocher créole à Oyster Pond, lesplus beaux espaces naturels de SaintMartin sont protégésdepuis la création de la Réserve Naturelle Nationale en1998. Sa mission est de gérer et de préserver pas moinsde onze kilomètres de côtes, 2 796 hectares de superficie

    marine et les quatorzeétangs que lui aconfiés en gestion leConservatoire dulittoral. Les opérateurstouristiques (clubs deplongée, loueurs debateaux, guidesécotouristiques...) touspartenaires de laRNN, proposent desactivités encadrées etparticipent à l’effort degestion et deprotection. Avec près de 400 000 visiteurs/an, les sites del'Ilet pinel, de Tintamarre et du Rocher Créole subissentune forte pression anthropique. Encadrer ces activités etgérer ces sites est une nécessité pour le gestionnaire.Quatre sentiers permettent également la découverte desmilieux qui composent la réserve : forêt sèche, végétationlittorale, mangrove et environnement sousmarin.La Réunion

    Étendue sur 3500 hectares et 5 communes, la Réservenaturelle nationale marine de La Réunion couvre 40kilomètres de linéaire côtier. 3500 espèces animales etvégétales y ont été recensées, et l'inventaire continue. Elleabrite 40 spots de surf, 58 spots de plongée, un éventail desports nautiques (kayak, standup paddle...), desopérateurs d'excursion en mer et des pêcheurs (la pêche yétant autorisée, maisréglementée). Elle n'apas vocation àbouleverser lesactivités des usagerset se veut avant toutgénératrice d'unprocessus demodification descomportements pourune utilisation plusrespectueuse dupatrimoine naturel.

    Zonage du parc marin© Statia Marine Park

    Vue d'Anguilla depuis la mer© Anguilla Marine Park

    Cartographie des espaces protégés de StMartin © RNN St Martin

    Exemple de zonage différencié © RNNMRéunion

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    La réflexion sur les conséquences de l'engouementcroissant des touristes pour les sites naturels, etnotamment les aires marines protégées, a amené lesgestionnaires à mettre en place une panoplie d'outils. Leurobjectif est de mieux faire respecter la réglementation etdonc de limiter, voire annihiler, les impacts anthropiquessur ces espaces.Informer

    • La pose de panneaux pédagogiques aux abords desaménagements –bancs, carbets,observatoires, sentiers– et sur les sitesd'embarquement et dedébarquement –pontons, plages – esten vigueur sur tous lessites. L'utilisation dematériaux à l'épreuvedes UV et des graffitispour la confection deces panneaux estonéreuse maisrentable dans letemps. C'est le choix qu'a récemment fait la RNN de SaintMartin pour remplacer tous ses panneaux détériorés par lesoleil et le vandalisme.• La publication de brochures et autres livrets est pratiquéepar tous les gestionnaires, qui constatent la nécessité demettre en place des partenariats avec les Offices detourisme, les hôtels, les opérateurs... pour atteindre aumieux le public ciblé.• Les partenariats avec les opérateurs locaux favorisent lerespect de la réglementation : respect du nombre depassagers, respect de l'utilisation des mouillages, meilleureconnaissance des règles... Dans le Parc national de laGuadeloupe, à Petite Terre et en Martinique (dans le cadredu whalewatching), la signature d'une charte entre les AMPet les prestataires "verrouillent" les obligations de cesderniers et les exposent à une exclusion au cas où ils neles respecteraient pas.• La formation des partenaires – clubs de plongée, loueursde bateaux, opérateurs touristiques – sur le discours à tenirà leurs clients en préambule à la découverte des sitesreprésente un "plus" indéniable. Cette formation existe àPetite Terre et sera prochainement organisée enMartinique pour le whalewatching. Cette dernière formationrépond d'ailleurs à une attente des opérateurs, endemande d'information sur les mammifères marins et leurenvironnement.

    • La présence sur le terrain de professionnelssuffisamment nombreux pour aller à la rencontre destouristes, les informer, répondre à leurs questions, estsouhaitable mais les moyens humains sont limités.• L'organisation d'événements ponctuels pour le public,telles journées portes ouvertes ou expositions, encouragel'appropriation des sites par chacun.• Une délimitation claire des aires marines protégées estindispensable, mais pas toujours facile, surtout lorsque lesespaces ont des périmètres irréguliers, comme c'est le casdans le GrandCuldeSac marin à l'intérieur du Parcnational de La Guadeloupe. À SaintMartin, lesorganisateurs de la Heineken Regatta sensibilisent leséquipages au fait que la régate se déroule partiellementdans les eaux de la Réserve et du Marine Park de la partiehollandaise de l'île en vendant un bracelet spécifique et enremettant le produit de cette vente aux deux gestionnaires.

    2. Réglementation et accueil sur les sites

    La Réserve naturelle marinede La Réunion, matérialiséepar 52 balises et autresmarques, comptabilise jusqu'à190 000 plongées annuelles surson territoire. 50 dispositifsd'amarrage sont à la dispositiondes clubs de plongée. Depuis10 ans, le sentier sousmarinde l'Ermitage permet lasensibilisation des scolaires et du grand public à ladiversité de la faune et de la flore marines. Sur la plage,l'encadrement est assuré par deux animateurs diplômésd'un brevet d'état de plongée et de natation, issus dusecteur de la pêche professionnelle, qui tiennent unstand mobile. Ils assurent ainsi une activité sécurisée etinforment le public en remettant, par exemple, desplaquettes immergeables aux usagers du sentier. Lacréation d'un second sentier est en projet pour 2013.

    Visite du sentier sousmarin ©RNNM RéunionPanneaux pédagogiques © RNN StMartin

    À SaintMartin, le gestionnaire de la RNN a mis enplace des mouillages dans l’une des baies de l’île deTintammarre, facilitant ainsi l’accès à une plage déjàtrès fréquentée. Tous les autres sites de l’île ont enrevanche été interdit aux mouillages et auxdébarquements notamment pour protéger les sitesd’accueil du Noddibrun et du paille enqueue.Cetteoption est considérée comme inenvisageable par leParc national de Guadeloupe, qui estime que cettestratégie ne fait pas partie de sa mission, mais aussique l'impact anthropique n'est pas assez important pournécessiter ce type de stratégie.

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    Gérer la fréquentation

    • La création desentiers de découvertepermet de canaliserles flux et de limiter ledérangement de lafaune, notamment parle développement du"birdwatching". ÀPetite Terre un seulsentier pédagogiqueest ouvert au public.• La mise en placed'un planningassignant certainsjours de présence par semaine à chaque opérateur debateau, comme cela se pratique à Petite Terre, limite lenombre de visiteurs et évite ainsi les pics de fréquentation,pour un meilleur accueil des touristes et la préservationdes sites.• À remarquer : le choix original fait par le Conservatoire dulittoral d'installer six caméras sur le Rocher du Diamant enMartinique. Cela permet à un plus large public de visitervirtuellement ce site où le débarquement est interdit (etl'accès très difficile, même pour les équipes descientifiques autorisées). Les images sont transmises entemps réel au musée du Diamant, les caméras sontmanipulables à distance et l'information est trilingue. Enprojet : transmettre ces images également à l'aéroport deFortdeFrance et pourquoi pas dans les hôtels. Seulinconvénient : un coût associé important.LES MOUILLAGESAfin d'éviter la destruction des fonds et notamment desherbiers et des coraux, la mise en place de mouillagespour les clubs de plongée et les bateaux de plaisancereprésente un impératif pour les gestionnaires d'airesmarines protégées.Intérêts et problématiques liés à la mise à disposition demouillages :• En interdisantl'ancrage, lesgestionnairesgarantissent lalimitation du nombredes usagers. Cettemesure s'accompagnesouvent d'uneinterdiction de passerla nuit au mouillage oud'une obligation dequitter le mouillageaprès 24 ou 48 heures.

    Toutefois, lorsque les mouillages ne sont pas en nombresuffisant, une tolérance pour ancrer dans le sable estprévue, comme à SaintMartin, Anguilla et SaintEustache.• La responsabilité des gestionnaires est engagée dans lecas où un mouillage viendrait à rompre. Ce cas est arrivédans la Réserve marine de SaintBarthélemy, de nuit, etune action judiciaire a été initiée par le propriétaire dubateau échoué. La législation en cette matière n'est pasclaire et les gestionnaires apprécieraient d'être mieuxinformés. À SaintMartin, depuis cet incident, l'utilisationnocturne des mouillages n'est autorisée qu'après accordde la Réserve naturelle.• Le coût de mise en place de ces mouillages est élevé etleur entretien pèse sur l'emploi du temps des personnelsen charge. La soustraitance de cet entretien est en placeà Petite Terre et une possibilité envisagée par le Parcnational de la Guadeloupe.• De façon générale, les usagers ne tiennent pas toujourscompte des informations apposées sur les bouées,notamment sur leur résistance, et détériorent très souventles équipements.LA RÉPRESSION• L'espace n'étant pas "souscloche", une certaine tolérance estde mise ainsi que la prise encompte de la culture locale. Parexemple, le camping est autorisé àl’îlet Pinel sur SaintMartin et àPetite Terre pendant les fêtespascales. Les pêcheurs locauxbénéficient de dérogations à Anguilla et SaintEustache.• La pérennisation de bonnes relations avec le Parquet etla gendarmerie facilite le travail des gardes assermentés. ÀLa Réunion, le parquet a mis en place une audience"spéciale Réserve" et les infractions ont diminué depuis.• Les nouvelles pratiques sportives, touristiques, ludiquesrendent parfois obsolète la réglementation dans lesespaces protégés. Il est alors possible de publier desarrêtés préfectoraux pour affiner la réglementation. A PetiteTerre et à SaintMartin, en raison du développement denouveaux usages, des arrêtés préfectoraux réglemententde manière précise les activités commerciales et noncommerciales sur les sites. A Petite Terre, une commissionconsultative donne son avis sur les autorisationsdemandées par les loueurs de bateaux, qui doivent être enrègle et limiter le nombre de leurs passagers. Tous lesprestataires sont partenaires de la Réserve et les sociétésqui ne "jouent pas le jeu" prennent le risque d'êtreinterdites... ce qui permet d'accepter de nouveauxpartenaires, heureux d'être autorisés et prêts à respecterles conditions imposées.

    Plongée touristique sur une épave © StatiaMarine Park

    Bateaux au mouillage© RNN Petite Terre

    Entretien mouillage © RNN St Martin

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    Quelle réglementation?

    Les codes de bonne conduite diffèrent d'une aire marineprotégée à l'autre.• À Anguilla et SaintEustache, notamment, la populationlocale bénéficie de privilèges refusés aux touristes et àl'autorisation de pêcher dans les zones protégées, mêmeau fusil sousmarin (mais sans bouteille de plongée!). Dufait de cette autorisation, il arrive que des casiers "morts"soient repérés dans le Marine Park. La même règles'applique à La Réunion en faveur des pêcheursprofessionnels sur certaines zones, avec toutefois lacréation d'un périmètre qui leur est totalement interdit.

    Toujours à La Réunion, la pêche sousmarine estautorisée, mais sur certaines zones et à certaines heuresde la journée.• Le jetski, interdit à SaintMartin et à Anguilla – sur toutel'île – est toléré en Guadeloupe en dehors du coeur duParc national et notamment autour de l'îlet Caret. En 2012,l'Agence des aires marines protégées a porté plaintecontre les organisateurs de la compétition Karujet, certainsparticipants n'ayant pas respecté l'interdiction de traverserle coeur du Parc, en période de reproduction des baleinesà bosse.• Petite Terre est la seule aire marine protégée à limiter lafréquentation en imposant aux opérateurs des jours defréquentation bien précis. Cette mesure est prévue dans unarrêté préfectoral visant à éviter les pics de fréquentation.

    • La mise à disposition de mouillages est parfois assujettieau paiemnt d'une redevance. C'est un procédé quasisystématique dans les îles anglosaxones de la Caraïbe.En Martinique, où les corpsmorts appartiennent aux clubsde plongée, une campagne menée auprès de ces clubspour la mise en place d'une redevance a été accueillie parun tollé de protestations.

    La réglementation de laRéserve naturelle marine deLa Réunion présente 3 niveauxde protection. Le niveau 1concerne une zone deréglementation générale où ilest interdit, par exemple, demarcher sur le corail, de laisserdes détritus ou de pêcher lanuit. Le niveau 2 concerneplus particulièrement les pêcheurs professinnels etamateurs. Le niveau 3 concerne une zone de protectionintégrale où toutes les activités humaines sontinterdites. Cette réglementation complexe demande unpersonnel important pour répondre aux questions desusagers. 104 panneaux jalonnent le littoral.

    Balisage de la réserve© RNNM Réunion

    Le jet ski est interdit dans laRNN de SaintMartin, car nonconforme aux orientations duplan de gestion. L'on comptaitplus de 200 jets skis sur l'île etnotamment dans la réserve audébut des années 2000. Depuis,plusieurs procèsverbaux etamendes – dont une d'unmonatnt de 4000 euros – ontmis fin à la fréquentation régulière de la réserve par cesengins dans le cadre de prestations commerciales.Aujourd'hui, les opérateurs proposent des tours de l'îlequi évitent la Réserve.

    Bateau de patrouille de StMartin © Laure Vincent Aten

    A RETENIR• Comment mettre en place et entretenir les bouées demouillage au mieux?• Quelle évaluation de la sensibilité à la réglementation?• Le planning de fréquentation à la semaine mis enplace à Petite Terre est intéressant. Il peut être couplé àune autorisation des opérateurs délivrée annuellement.• Comment apprécier la capacité de charge des sites?Définir la capacité de charge des aires marinesprotégées est nécessaire, mais pas évident à réaliser.Pourquoi ne pas mutualiser un cahier des charges entreAMP avant de lancer de coûteuses études a demandéHélène Souan.• La communication doit être adaptée à chaque usage.• Mettre en place une bonne réglementation n'est pasdifficile. L'appliquer est une autre question, celanécessite des moyens et il est important de consulterles usagers en amont. Les tableaux de bord et lesindicateurs permettent de mieux mesurer l'effet de lasurveillance. À SaintMartin, la Réserve a pu évaluer labaisse des infractions et l'évolution des mentalités.• Depuis la mise en place d'un parquet dédié à SaintMartin, il y a également moins d'infractions.

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    Que ce soit pour mieux fairerespecter la réglementation, poursensibiliser les touristes aux milieuxnaturels qui les entourent ou pouraugmenter la part de leurautofinancement, les gestionnairesd'aires marines protégées mettenten place les partenariats les plusdivers, avec d'autres airesmarines, avec des opérateurs,avec les usagers, les hôtels, les représentants dutourisme... Cette démarche crée un rapport gagnantgagnant où les sites protégés ont tout à gagner."Qu'attendent les opérateurs?"En Guadeloupe, au GrandCuldeSac marin, une enquêtede perception a été menée auprès des opérateurs qui onteu la possibilité de s'exprimer sur leurs attentes envers leParc national. Depuis 1998, un partenariat basé sur unerelation de confiance s'est tissé entre le Parc et cesentreprises touristiques, qui se sont engagées à exercerleurs activités dans une démarche de respect et devalorisation du patrimoine naturel et culturel. Elles sontseules à se prévaloir du logo "Recommandé par le Parcnational de la Guadeloupe" qu'elles affichent sur leurspublicités.Bien informer les touristesÀ Petite Terre, une enquête écologique sur les pratiquesdes opérateurs autorisés à venir la journée permetd'évaluer l'impact environnemental qui découle de cettefréquentation. Une formation àl'environnement est réaliséechaque année auprès des skippersafin qu'ils sensibilisent euxmêmesles touristes avant leurdébarquement.Sensibiliser les hôtelsL'ONCFS a établi un partenariatavec plusieurs hôtels guadeloupéens qui proposent à leursclients d'assister sur place à une présentation sur lestortues marines et les outils de leur protection. Leshôteliers euxmêmes ont été sensibilisés à la nécessité dene pas éclairer leur plage pour favoriser les pontes.

    2 sentiers sousmarins, 1 même objectifSur le sentier sousmarin de Pinel, comme sur le sentiersousmarin martiniquais du Cap Salomon, l'un des objectifsdes gestionnaires est de communiquer les bonnesinformations aux usagers. Le sentier de Pinel existantdepuis plus longtemps, un échange a eu lieu entre SaintMartin et la Martinique afin de partager les expériences.Les opérateurs des deux sites sont tous deuxindépendants et ont tous deux bénéficié d'un programmed'éducation à l'environnement, qu'ils partagent chaque jouravec les touristes.Impliquer les plongeurs• À Anguilla, les plongeurs travaillent main dans la mainavec le Marine Park. Les clubs ontparticipé à la pose des mouillagessur les cinq aires marinesprotégées et informent les gardeschaque fois qu'ils constatent unedégradation sur un corpsmort.• La Réserve marine de l'île de LaRéunion partage un stand avec lesclubs de plongée au salon parisiende la plongée, grâce à unfinancement du Comité régional du tourisme. La Réserve aédité un guide des sites de plongée et participe àl'organisation des journées portes ouvertes des clubs deplongée.S'allier avec les organismes de tourismeLe Marine Park de SaintEustache s'appuie sur le TouristBureau de l'île pour informer les touristes sur lesdifférentes activités proposées dans le Park et laréglementation en vigueur, et distribuer les différentesbrochures éditées par le Marine Park. Mais son implicationprincipale réside dans la collecte de la taxe de mouillageauprès des bateaux de passage.

    3. Les partenariats

    Dauphins © RNNM Réunion

    Formation de touristes© RNN Petite Terre

    Bateaux au mouillage© Anguilla Marine Park

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    Les partenaires participent au budget dela RéserveÀ Pinel, parce que ces établissements de plage existaientantérieurement, le Conservatoire du littoral aexceptionnellement délivré en 2008 des autorisationsd'occupation temporaires (AOT) à deux restaurants et uneboutique. Cette procédure assortie de bonnes pratiquesenvironnementales a été mise en place dans un esprit departenariat et d'échange. Depuis, les surfaces occupéessont bien maîtrisées et laissent davantage d'espace à laplage publique. Les équipements – parasols, chaises deplage... – sont mieux intégrés dans le paysage. La gestionde l'énergie, de l'eau et des déchets bénéficie des conseilsdu Conservatoire, qui vient d'installer des toilettes sèchessur le site. Egalement avec le soutien du Conservatoire, laRNN de St Martin a mis en place un sentier sousmarinainsi qu'un sentier de découverte. Elle a procédé à denombreuses plantations, en particulier pour stabiliser lerivage. Les loyers versés par les partenaires permettent àla Réserve naturelle de s'autofinancer de façon nonnégligeable (18% du budget annuel).

    Quand l'amiable échoue...Un troisième restaurant, ayantrefusé de jouer le jeu enrejetant toutes les propositionsdu gestionnaire de la RNN etdu Conservatoire, a fait l'objetd'une contravention de grandevoirie pour occupation illégaledu domaine public et a étécondamné à la démolition.Début juillet 2013, le préfet a autorisé le concours de laforce publique pour la destruction de ce restaurant enbois. Cet espace devenu libre agrandit la partiepublique de la plage et bénéficiera de plantations etd'aménagements destinés à l'accueil des visiteurs.

    Littoral de l'îlet Pinel© Conservatoire du littoral

    4. Marketing et redevance

    Les milieux naturels préservés sonttrès souvent support d’activitéscommerciales, il est donc logiqueque ces activités contribuent à laprotection de ces sites. Comptetenu des coûts d'entretien etd'aménagement qu'induiel'utilisation de ces espaces, lesgestionnaires d'aires marinesprotégées sont dans l'obligationde développer leur capacité d'autofinancement s'ils veulentmaintenir la qualité de leurs missions. Certains y arriventplutôt bien, par la mise en place de redevances sur lespassagers et parfois la vente d'articles aux touristes.Redevances

    SAINTMARTIN GERE "SA" REDEVANCELa redevance sur les activités commerciales, collectéedepuis 2010 par la RNN de SaintMartin auprès dessociétés autorisées à travailler sur son territoire, participe àhauteur de 15% de son budget annuel. Déclarative, elle estversée mensuellement par les sociétés de location debateaux ou de sorties en mer à la journée, et par les clubs

    de plongée et de sports nautiques. Elle s'élève à 1,52 europar passager et par jour, du 1er novembre au 31 août. Samise en place a fait l'objet en mars 2010 d'un arrêtépréfectoral, qui oblige également les partenaires à diffuserauprès de leurs clients un message pédagogique orientévers la découverte et la protection des espaces protégés.Toutes ces sociétés sont administrativement en règle etarborent le logo "Partenaire de la Réserve naturelle". Ellessavent que le produit de la redevance est réinvesti dansles équipements en général et les mouillages en particulier,ainsi que leur entretien. Le point négatif : peu d'opérateurspaient spontanément leur dû et récupérer les paiementsauprès des partenaires demande de nombreuses heuresau personnel en charge.PETITE TERRE S'INSPIRE DE SAINTMARTINComme SaintMartin avant la publication de l'arrêtépréfectoral, la Réserve naturelle de Petite Terre bénéficiede la taxe nationale sur les passagers maritimes, collectéepar la douane. Parallèlement, grâce à un arrêté préfectoral,la Réserve a établi une redevance de mouillage auprèsdes sociétés de location de bateaux et des navires àusages collectifs (NUC) qui eux ne sont pas assujetti par ladouane à cette taxe. Une trentaine d'opérateurs bénéficientd'une autorisation délivrée par une commissionconsultative et s'acquittent d'une redevance mouillage d'unmontant de 1,50 euro par personne et par jour.

    Perches d'or © Bruce CauvinRNNM Réunion

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    La déclaration de leur activitéaurpsè des gestionnaires de laRéserve est mensuelle et la plupartdes échanges entre les opérateurset la Réserve se font via l'internet.

    "CRUISING PERMIT" À ANGUILLALes plaisanciers et les opérateurs de sorties en mer à lajournée doivent s'acquitter d'une taxe auprès de la douane,en même temps qu'ils accomplissent leurs formalitésd'entrée à Anguilla. La taxe est appliquée selon la longueurdu séjour, le tonnage du bateau et les mouillages prévus,les sites les plus fréquentés faisant tous partie du MarinePark. D'un montant de dix à plusieurs dizaines de dollarspar jour, le produit de la taxe est reversé au Marine Parktous les mois.

    "CRUISING FEE" ET "DIVE TAG" À SAINTEUSTACHEEn 1997, le Marine Park de SaintEustache a mis en placeune redevance qui concerne les plaisanciers et lesplongeurs. Le Tourist Bureau ou la douane collectent pourle Park dix dollars par nuit passée au mouillage, où que cesoit, ainsi que deux dollars par personne à bord et par jour.Le Park essaie d'appliquer cetteredevance aux pétroliers mouillésdevant le terminal, sans succèsjusquelà, et a porté l'affaire devantla justice. Les plongeurs, pour leurpart, achète six dollars un jetonleur permettant de plonger unefois, ou trente dollars un "pass"annuel illimité.

    La RNN de SaintMartin – ainsi que celle de PetiteTerre – a été ajoutée le 4 juillet 2006 par décretministériel à la liste des sites protégés bénéficiaires dela taxe sur les passagers maritimes, d'un montant de1,52 euro par personne et par jour, du 15 décembre au15 avril et du 15 juin au 31 août de chaque année.Conformément au décret, ladouane collectait la taxe, enreversait le produit auConservatoire du Littoral, qui letransmettait ensuite à laRéserve, gestionnaire de cesfonds. La participation desopérateurs, peu motivés, sesituait bien endeçà de laréalité et le produit de la taxes'est rapidement avérédécevant. En 2009, la RNN de Saint Martin a alorsaffirmé auprès de la préfecture sa volonté de gérer ellemême cette source d'autofinancement, amorçant ainsil'arrêté préfectoral de création d'une nouvelleredevance, d'un montant identique, mais sur une pluslongue période et pour toutes les activitéscommerciales opérant dans le périmètre de la Réservenaturelle (sur les deux zones marine et terrestre)

    Bateau de croisière St Martin© RNN St Martin

    A RETENIR•"Il ne faut pas que le fait de collecter une redevancecoûte plus cher que le produit de la collecte."• "La question de la régie de recettes doit se poser enamont de la mise en place de redevances ou autrestypes de ventes."• "Il est important de communiquer sur l'utilité de laredevance pour les opérateurs touristiques : lesmontants perçus permettent notamment d'entretenir lesmouillages."• "Quelle redevance pour les plaisanciers particuliers etcomment la percevoir? Via une déclaration internet, parl'achat d'une carte dans les marinas à faire tamponnerpar la réserve?

    Bateaux au mouillage© RNN Petite Terre

    © Statia Marine Park

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    Marketing... quoi vendre et comment ?

    Quoi vendre? Un guidede plongée, destimbres, des bracelets,de l'artisanat, comme àSaintEustache? Descasquettes, desplaquettesimmergeables, deslivres de photos sousmarines comme à LaRéunion? Lesgestionnaires d'AMPsont encore peu nombreux à

    inclure la vente de produits dans leurs activités et sont plusaxés sur la redevance et le service rendu.• "Vendre des produits, c'est une bonne idée, mais nous nesommes pas des professionnels du marketing. Pourquoine pas soustraiter ce domaine d'activité localement (viades partenariats avec certains commerces par exemple) etainsi éviter de mobiliser du personnel qui serait mieuxutilisé ailleurs?"• "L'important est de bien évaluer le produit, il doit êtreadapté."

    Guide de plongée© Statia Marine Park

    Les chartes se multiplient entre les sites naturels protégéset leurs partenaires. Leur objectif est de protégerl'environnement et de maintenir un tourisme durable.Le whalewatching? Oui, mais...L'observation des mammifères marins est un secteur enplein développement. En 2009 en Martinique, 14 500touristes ont déboursé 400 000 euros pour observer cesanimaux fascinants. En 2011, en raison de ce succès, lenombre des opérateurs avait doublé et l'on comptaitjusqu'à quinze bateaux autour d'un banc de dauphins !Depuis, une chartelocale a été établie.Elle s'appuie surl'arrêté ministériel de2011 relatif auharcèlement desmammifères marins etsur la réglementationen vigueur au sein dusanctuaire Agoa. Lasignature de cettecharte, souhaitée parles opérateurs,constitue surtout unengagement moral.Mais cette démarche de sensibilisation a été assortie d'ungardefou réglementaire avec la parution d'un arrêtépréfectoral relatif à la navigation précisant certaines règlesminimales pour l'approche des mammifères marins etpermettant ainsi la verbalisation des comportementsdangereux.

    33 clubs de plongée ont signéAprès un an de réunions et deconsultations, la charte signée enmars 2012 avec 33 clubs deplongée a permis la réduction d'untiers des activités de plongée dansle Parc national de Guadeloupe.Les encadrants bénéficient d'uneformation et le Parc a installé unsystème de mouillages plusperformants.Ce qui marche :• Les comportements ont changé• La fréquentation a baissé• Les nouveaux arrivants apprécient d'être cadrésCe qui marche moins :• Le respect des horaires assignés• D'autres activités se créent sur les sites de plongée• La mise en place de la charte a pris trop de tempsCe qui peut être amélioré :• Une meilleure information des partenaires• Une meilleure gestion du temps• La répression des mauvais comportementsRemarque : "Pourquoi ne pas publier un guide de plongéeen Guadeloupe mettant en valeur de très beaux sitesmoins connus et délester ainsi les îlets Pigeon?"

    5. Chartes et éco‐labels

    Whalewatching© DEAL Martinique

    Tortue St Martin© RNN St Martin

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    Toujours plus loin dans l'écoprotectionAprès la signatured'une charte, quiimplique lestransporteurs depassagers et lesloueurs de bateauxdans une démarcheécoresponsable, on vaplus loin à la Réservenaturelle de PetiteTerre où l'on réfléchità:• Distribuer un guidede bonne conduite auxvisiteurs• Proposer des formations pour améliorer le discours desskippers

    • Installer de nouveaux panneaux sur le site• Mettre en place un dispositif d'évaluation écotouristiquedes prestataires in situ, avec l'aide de lycéens stagiaires• Améliorer le dispositif de mesure de l'impactenvironnemental grâce aux témoignages d'un "clientmystère"Une bonne stratégie pour une bonnecharte1 – Consulter les parties prenantes en amont del'élaboration de la charte2 – Accompagner la charte d'un arrêté préfectoralreprenant sa réglementation3 – Identifier les opérateurs signataires par un écolabelrenouvelable chaque année4 – Sensibiliser les usagers (articles de presse, brochures,panneaux...)

    5 – Former les opérateurs aux meilleures pratiquesenvironnementales et mettre des documentspédagogiques à la disposition de leurs clients+ Informer les opérateurs qu'un "client mystère"témoignera des pratiques environnementales de chacun

    De vrais amis à SaintEustacheLe Marine Park de SaintEustache, obligé faute demoyens d'arrêter ses activités pour un temps dans lepassé, a depuis créé l'Association des amis deStenapa, l'organisme gestionnaire des sites. Lesmembres – privés ou entreprises – font un don de 40 à500 dollars pour entrer dans l'association, reçoivent unecarte de membre et un petitcadeau et bénéficient deréductions dans les entreprisesde l'île – hôtels, restaurants,supermarché, garage... –participant à ce programme. Cesdons représentent aujourd'hui lapart la plus importante dubudget de Stenapa... et tout lemonde s'en réjouit !Vue du littoral de St Eustache© Statia Marine Park

    A RETENIR• La collaboration et l'implication des opérateurscommence par la concertation. C'est la démarche qu'ontadopté la Martinique dans le cadre de sa charte sur lewhalewatching, le Parc national de Guadeloupe avec lesclubs de plongée et Petite Terre avec les transporteursde passagers et les loueurs de bateaux.• En participant à la promotion des destinations, lesgestionnaires de sites naturels protégés travaillent enfaveur du tourisme durable et gèrent mieux les espacesdont ils sont responsables.• Selon Philippe Thévenet, porteparole de l'association deshôteliers de SaintMartin, laconcurrence touristique est féroceentre les îles et les hôteliers sontdemandeurs de nouveaux outils,notamment en lien avec lepatrimoine naturel, pour aller sebattre sur les marchés. Lesprofessionnels du tourisme travaillent avec lesgestionnaires de sites protégés dès qu'ils constatent queces espaces représentent un produit touristique.• Pour le Parc national de la Guadeloupe, démontrerl'utilité des AMP par la publication d'images "Avant –Après" est un moyen efficace de convaincre les usagers.• Une stratégie est de concentrer la fréquentation desusagers sur un point d'un site, une autre de la répartirsur la totalité du site, avec des points négatifs et despoints positifs dans les deux cas. À SaintMartin, le choixa été fait de "sacrifier" la plage de Tintamare eninterdisant le mouillage et le débarquement sur la baiede North Cove, site de nidification du Noddi brun, et enn'incitant pas les randonnées à l'intérieur de l'île,envahie par une végétation peu accueillante. Cetteoption est considérée comme inenvisageable par le Parcnational de Guadeloupe qui estime que cette stratégiene fait pas partie de sa mission, mais aussi que l'impactanthropique n'est pas assez important pour nécessiterce type de stratégie.• Il est nécessaire de structurer les partenariats airesprotégées/ opérateurs touristiques. A SaintMartin leregroupement des hôteliers en association facilite ledialogue avec un gestionnaire.• Les opérateurs touristiques seraient probablementintéressés pour être formés/sensibilisés à la richesse dupatrimoine naturel local par les gestionnaires d'airesprotégées.

    Charte mammifères marins© DEAL Martinique

    Poissons papillons© RNN Marine de la Réunion

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    Fréquentation / tourisme durable• FR Observer et suivre la fréquentation dans les AMPde Méditerranée (2013) lien:http://www.medpan.org/documents/10180/0/Observer+et+suivre+la+fr%C3%A9quentation+dans+les+AMP+de+M%C3%A9diterran%C3%A9e/876383e850ce4b63a266b6484006fc80?version=1.0• ENG Visitor use observation and monitoring inMediterranean MPAhttp://www.medpan.org/documents/10180/0/Monitoring+MPA+visitor+uses+handbook/13bf0677b944450f96c97c8f2ddf034f?version=1.1• ENG Guide pratique pour commencer à développerdurablement le tourisme durable dans les airesprotégées.http://www.europarc.org/uploaded/documents/896.pdf• FR Bibliographie réalisée par l'Aten sur lafréquentationhttp://www.espacesnaturels.fr/DocumentationRevenus et redevances• ENG Message de la liste CAMPAM 25 manièresdifférentes de générer des revenus pour les airesprotégées et information sur la redevance dans lesAMP à Tobagohttp://listserv.gcfi.org/scripts/waGCFI.exe?A2=ind1211&L=CAMPAML&P=R121138Capacité de charge• ENG Tourism carrying capacity assessment in themediterranean coastal tourist destinations Proceedings of the 14th Biennial Coastal Zone ConferenceNew Orleans, Louisiana July 17 to 21, 2005 by IvicaTrumbic, UNEPMAP Priority Actions Program RegionalActivity Center. 5 p.http://www.csc.noaa.gov/cz/CZ05_Proceedings/pdf%20files/posters/TrumbicTCCA.pdf• ENG Guide to good practice in tourism carryingcapacity assessmentUnited Nations Environment Programme – MediterraneanAcyion Plan. Split, 2003, 47 p. http://www.papthecoastcentre.org/pdfs/Guide%20English.pdf• ENG The Challenge of Tourism Carrying CapacityAssessment . Theory and PracticeEdited by Harry Coccossis, The University of Thessaly,Greece and Alexandra Mexa, University of the Aegean,Greece. Published: May 2004. Référencehttp://www.ashgate.com/isbn/9780754635697• FR Capacité de charge et production touristiqueThurot, J.M. (1980), Centre des hautes études touristiques,AixenProvence. Études et mémoires, no 43. Référence

    • ENG Defining, measuring and evaluating carryingcapacity in european tourism destinations. FinalReport, 52 p. Athens, December 2001. En lignehttp://ec.europa.eu/environment/iczm/pdf/tcca_en.pdf• FR Comment étudier et suivre la fréquentation dansles espaces littoraux, marins et insulaires ? De l'état del'art à une vision prospective de la recherche. NicolasLe Corre, Solenn Le Berre, Louis Brigand et Ingrid Peuziat,EchoGéo [En ligne], 19 | 2012,http://echogeo.revues.org/12749• FR Définition et étalonnage d'un systèmed'évaluation de la capacité de charge de l'île de PortCros (Hyères, France) . H. BERGERE, S. LE BERRE. Sci.Rep. PortCros natl. Park, Fr., 25: 81104 (2011).http://www.portcrosparcnational.fr/upload/rscientifique/T.25_Bergere&Leberre_Capacit%C3%A9_charge.pdfRéseaux supports• FR/ENG Medpan réseau d'AMP Méditerranéen(projets nord et sud) Publicationshttp://www.medpan.org/en/mnp_publicationshttp://www.medpan.org/en/msp_publications• ENG SOCMON initiative internationale sur les suivissocioéconomiques Publicationshttp://www.socmon.org/publications.aspx• FR TEMEUM http://temeum.espacesnaturels.fr/ et Atenhttp://www.espacesnaturels.fr/• ENG CARSPAW www.carspawrac.orgLien vers les présentations1. Aller sur : http://www.carspawrac.org2. Cliquer sur "se connecter" en bas de la pageIdentifiant et mot de passe communiqués préalablementpar le CARSPAW3. Pour accéder aux présentations, utiliser le menu encolonne de gauche :Publications et documents utiles > Tourisme et AMP(restreint) > Atelier tourisme durable et AMP 1214 juin2013

    6. Bibliographie

    http://www.medpan.org/documents/10180/0/Observer+et+suivre+la+fr%C3%A9quentation+dans+les+AMP+de+M%C3%A9diterran%C3%A9e/876383e8-50ce-4b63-a266-b6484006fc80?version=1.0http://www.medpan.org/documents/10180/0/Monitoring+MPA+visitor+uses+handbook/13bf0677-b944-450f-96c9-7c8f2ddf034f?version=1.1http://www.europarc.org/uploaded/documents/896.pdfhttp://www.espaces-naturels.fr/Documentationhttp://listserv.gcfi.org/scripts/wa-GCFI.exe?A2=ind1211&L=CAMPAM-L&P=R121138http://www.csc.noaa.gov/cz/CZ05_Proceedings/pdf%20files/posters/TrumbicTCCA.pdfhttp://www.pap-thecoastcentre.org/pdfs/Guide%20English.pdfhttp://www.ashgate.com/isbn/9780754635697http://ec.europa.eu/environment/iczm/pdf/tcca_en.pdfhttp://echogeo.revues.org/12749http://www.portcrosparcnational.fr/upload/rscientifique/T.25_Bergere&Leberre_Capacit%C3%A9_charge.pdfhttp://www.medpan.org/en/mnp_publicationshttp://www.medpan.org/en/msp_publicationshttp://www.socmon.org/publications.aspxhttp://temeum.espaces-naturels.fr/http://www.espaces-naturels.fr/ www.car-spaw-rac.org

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    Laure VincentChargée de mission outremer AtenSecrétariat et coordination du programme TEME [email protected]él. : 04 67 04 30 19 / 06 37 02 71 08

    Hélène SouanDirectrice [email protected]él. : 05 90 41 55 82

    MARTINIQUE

    Nicolas BoulardChargé de mission Antenne du Conservatoiredu littoral en Martiniquen.boulard@conservatoiredulittoral.frwww.conservatoiredulittoral.frwww.rocherdudiamant.comTél. : 05 96 53 59 24 / 06 96 80 47 43

    Fabien VédieRéférent milieu marin DEAL Martiniquefabien.vedie@developpementdurable.gouv.frwww.martinique.developpementdurable.gouv.frTél. : 05 96 71 77 90

    GUADELOUPE

    Michel TillmannTechnicien spécialisé activités nautiques ParcNational de [email protected]://www.guadeloupeparcnational.fr/?LeprojetdechartedeterritoireTél. : 05 90 26 10 58 / 06 90 20 44 37

    Marion DiardChargée de mission scientifique etadministrative Réserve naturelle de [email protected]://www.reservepetiteterre.org/PlandegestionTél : 05 90 21 29 93 / 06 90 34 97 55Fax : 05 90 91 52 17

    SAINT‐EUSTACHE

    Nadio SpannerGarde Marine Park de [email protected]://www.statiapark.org/downloads/downloads/St%20Eustatius%20National%20Marine%20Park%20Management%20Plan%202007.pdfTél. : (+599) 318 42 17 (cell) / (+599) 318 2884 (bureau)

    ANGUILLA

    Randall [email protected] Officer Marine Park d'AnguillaDepartment of fisheries and marine resourcesTél. : (+264) 235 78 22 (cell) / (+264) 497 2871 (bureau)

    ...SAINT MARTIN ET REUNION (page suivante)

    7. Contacts des participants

    © B Delaitre

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    http://www.reservepetiteterre.org/Plan-de-gestionhttp://www.statiapark.org/downloads/downloads/St%20Eustatius%20National%20Marine%20Park%20Management%20Plan%202007.pdfhttp://www.guadeloupe-parcnational.fr/?Le-projet-de-charte-de-territoire

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    SAINT‐MARTINRéserve naturelle nationale de SaintMartinhttp://reservenaturellesaintmartin.com/fr/plandegestionHarvé ViottyPrésident de l'AGRNN de SaintMartinTél. : 06 90 77 26 42 / 05 90 87 50 53

    Nicolas MaslachDirecteur/ [email protected]él. : 05 90 29 09 72 / 06 90 38 77 71

    Romain RenouxEn charge du pôle coopération régionale etéducation à l'[email protected]él. : 05 90 29 09 72 / 06 90 66 08 18

    Béatrice GaldiChargée de mission Conservatoire du [email protected]él. : 05 90 29 09 72 / 06 90 55 15 85

    Stéphane PetitChargé de mission à la Direction du tourismede la Collectivité de SaintMartin

    LA RÉUNIONRéserve naturelle nationale marine de La Réunionwww.reservemarinereunion.frSoraya Issop [email protected]él. : (+262) 06 92 88 49 28 / (+262) 02 62 3464 46

    Yanick ClainChef de la cellule surveillance et [email protected]él. : (+262) 06 92 87 95 97 / (+262) 02 62 3464 48

    Contacts des participants (suite)

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    Rédaction : Brigitte DelaîtreMise en page : Laure Vincent (Aten)Relecture : Hélène Souan (CARSPAW) et Romain Renoux (RNN St Martin)Crédits photos (bandeau de gauche à droite): Littoral ©J. Chalifour RNN St Martin, Cap Homard ©B. Cauvin RNNMRéunion, Fonds marins © RNN St Martin, Sentier sousmarin © RNNM Réunion

    http://reservenaturelle-saint-martin.com/fr/plandegestion