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RECOMMANDATIONS CANICULE VERSION 2010 1
LES RECOMMANDATIONS CANICULE
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LA METHODE DELABORATION Les consquences sanitaires dune vague de chaleur ncessitent dtablir des recommandations faites de messages sanitaires simples et oprationnels destination :
- du grand public, - des personnes fragiles telles que les personnes ges, les enfants et nourrissons, les
personnes souffrant de pathologies chroniques, les personnes traites par certains mdicaments, des personnes souffrant de troubles mentaux et lentourage de ces personnes,
- des publics spcifiques (sportifs, travailleurs, personnes prcaires et personnes sans abri ),
- des professionnels sanitaires et sociaux en charge de ces populations. Ces messages et conduites tenir en matire de protection individuelle et collective sont dclins en deux priodes prises en compte par le plan canicule : Se prparer dventuelles fortes chaleurs : avant lt et durant le niveau de veille
saisonnire (du 1er juin au 31 aot) Se protger et adapter ses actions ds lannonce dune vague de chaleur et durant celle-
ci : niveaux de mise en garde et dactions et de mobilisation maximale . Ces recommandations sont tablies sous la forme de fiches directement utilisables et adaptables en fonction des niveaux et des publics concerns. Elles ont t tablies partir dune revue de la littrature scientifique, dexpriences trangres et valides par un groupe dexperts. Elles ont fait lobjet dune rvision en 2007. La revue de littrature a t tablie partir dune recherche bibliographique. Les articles slectionns sont issus des revues suivantes : British Medicine Journal, International Journal of Epidemiology, Environnement Risque et Sant, American Family Physician, Annals of Internal Medicine, International Journal of Biometeorology, Environnement Health Perspect, American Journal of Public Health, Neurology, JAMA, New England Journal of Medicine, Gerontotechnology Journal, Intensive Care Medicine, Revue du Praticien, Journal of Applied Physiology, Lancet Les sites Internet consults sont Rgie rgionale de la sant et des services sociaux, Qubec The National Center for Farmworker Health, Inc. (NCFH) Centers for Disease Control and Prevention, Etats Unis Air and Surface Transportation Nurses Association, Etats Unis City of Chicago, Chicago headlines, Etats Unis Centro universitario de salud publica, Madrid National institute on aging (NIA) publications, Etats Unis
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Les groupes dexperts sont La Socit franaise de griatrie et de grontologie (SFGG) G. Berrut, A. Gentric, M-P. Hervy, B. Lavallart, G. Ruault, F. Forette, A. Franco, R. Gonthier, J-L. Saumet, O. St Jean. Le groupe de travail mucoviscidose Gilles Rault (Centre de Roscoff), Nathalie Wizla (Lille), Alain Jardel (SOS mucoviscidose), Dominique Hubert (Cochin), Sophie Ravilly (VLM), Nham Pham Thi (Necker, paris), Grard Lenoir (ABCF Protines, Necker, Paris), Jean-Franois Duhamel (Caen), Anne Munck (Robert Debr, Paris), DGS-SD5D, Jacques Sarles (Marseille), Gabriel Bellon (Lyon). Le groupe de travail drpanocytose
Marianne de Montalembert (Necker, Paris), Batrice Quinet (Trousseau, Paris), Franoise Bernaudin (CHR de Crteil), Malika Benkerrou (Robert Debr, Paris), Jenny Hippocrate-Fixy (APIPD), Christian Godard (SOS GLOBI). LInstitut national de recherche et de scurit (INRS)
Le groupe dexperts est compos de
Mdecin en chef Kowalski (Brigade des sapeurs pompiers de Paris), Pr Philippe Hubert (Ranimateur pdiatrique, hpital Necker-enfants malades), Capitaine Dehecq (Brigade des sapeurs pompiers de Paris), Dr Marc Crohens (Fdration franaise de psychiatrie), Dr P. Pelloux, Pr Pateron (Socit francophone de mdecine durgence), mdecin en chef Bourdon (service de sant des armes), Pr Armelle Gentric (SFGG), Dr Marie-Pierre Hervy (SFGG), Pr Guy Leverger (Socit franaise de pdiatrie), Dr Hlne Crosnier (Socit franaise de pdiatrie), Dr D. Chauveau (Socit franaise de nphrologie), Pr B. Canaud (Socit francophone de dialyse), B. Delemer (Socit franaise dendocrinologie), Pr Y. Cottin, (Socit franaise de cardiologie), Pr Carli, (SAMU de France, SAMU de Paris), Pr Godard, (Socit franaise de pneumologie de langue franaise), Pr Riou (Socit franaise danesthsie et de ranimation), Dr C. Anglade, Dr C. Dartiguenave, Dr N. Prisse, N. Matet, Dr F. Guillemette, Dr Postel-Vinay, Dr J. Dufriche, Dr C. Cretin, Dr B.Lavallart de la direction gnrale de la sante, L. Grgoire, Dr L. Calvanese de la direction de lhospitalisation et de lorganisation des soins, Dr Dubuisson (direction gnrale de laction sociale), Dr Demeulemeester (INPES), M.Ledrans, K. Laaidi de lInVS, Dr Jean-Philippe Flouzat (DGAS), Frdrique Simon-Delavelle (DGS) , Pr. San Marco, Marseille. Contribution des ministres Direction de la population et des migrations (DPM), Direction des sports (DS), Direction de la jeunesse de lducation populaire et de la vie associative (DJEPVA), Direction de ladministration pnitentiaire (DAP), Direction de la protection judiciaire de la jeunesse (DPJJ), direction gnrale de lenseignement scolaire (DGESCO), direction gnrale de lenseignement et de la recherche (DGER) Contribution des associations Observatoire du SAMU social, Comit national olympique et sportif franais (CNOSF), Union social pour lhabitat, Arme du Salut, Union de foyers de jeunes travailleurs.
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SOMMAIRE DES RECOMMANDATIONS Recommandations grand public
- Fiche n2-1 : Se prparer dventuelles fortes chaleurs - Fiche n2-2 : Se prparer et agir ds lannonce d une vague de chaleur et durant celle-ci - Fiche n 2-3 : fusionne avec la fiche n2-2 - Fiche n2-4 : Qui est risque ? - Fiches n2-5 : Reconnatre les pathologies lies la chaleur - Fiche n2-6 : Pic de pollution atmosphrique dura nt la canicule - Fiche n2-7 : Mdicaments et chaleur
Adaptation des recommandations pour des populations spcifiques
- Fiche n3-1 : Les sportifs - Fiche n3-2 : Les travailleurs
Etat des connaissances et recommandations pour les professionnels de sant
- Fiche n4-1 : Physiologie - Fiche n4-2 : Physiopathologie - Fiche n 4-3 : Populations risques - Fiche n4-4 : Mdicaments et chaleur - Fiche n4-5 : Pathologies lies la chaleur - Fiche n4-6 : Prise en charge thrapeutique des c oups de chaleur - Fiche n4-7 : Prise en charge patient g dom icile - Fiche n4-8 : Personnes souffrant de troubles men taux et/ou consommant des
psychotropes - Fiche n4-9 : Personnes ayant une pathologie card io-vasculaire - Fiche n4-10 : Personnes ayant une pathologie end ocrinienne - Fiche n4-11 : Personnes ayant une pathologie uro -nphrologique - Fiche n4-12 : Enfants atteints de mucoviscidose - Fiche n4-13 : Personnes atteintes de drpanocyto se homozygote - Fiche n4-14 : Mesures de la temprature corporel le - Fiche n4-15 : Rle des pharmaciens
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Recommandations pour les professionnels soccupant de personnes risques - Fiche n5-1 : Personnels de sant en tablissemen t dhbergement pour personnes
ges dpendantes - Fiche n5-2 : Personnels de sant et aides interv enant domicile - Fiche n5-3 : Conseils aux personnes se rendant a u domicile des personnes ges
fragiles inscrites sur la liste de la mairie - Fiche n5-4 : Organisateurs de manifestations spo rtives - Fiche n5-5 : Responsables dinfrastructures ou d quipements accueillant des sportifs - Fiche n5-6 : Parents et assistants maternels - Fiche n5-6bis : Directeurs et personnels des ta blissements daccueil de jeunes enfants - Fiche n5-7 : Directeurs dtablissements scolair es et enseignants - Fiche n5-8 : Directeurs de centres de loisirs et de vacances, de foyers de jeunes
travailleur et de foyers de la protection judiciaire de la jeunesse - Fiche n5-9 : Centre dhbergement et de rinsert ion sociale et centres dhbergement
durgence et/ou accueils de jour - Fiche n5-10 : Lits halte soins sant - Fiche n5-11 : Intervenants dans la rue auprs de personnes sans abri - Fiche n5-12 : Personnels et bnvoles des servic es sociaux, associations venant en
aide aux personnes les plus dmunies, gardiens dimmeuble - Fiche n5-13 : Directeurs dtablissements pnite ntiaires - Fiche n5-14 : Responsables de centre de rtentio n administrative - Fiche n5-15 : Responsables de centre daccueil d e demandeurs dasile Recommandations sanitaires vis--vis des aliments Recommandations pour rafrachir un espace lintrieur des tablissements daccueil de personnes ges
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LES RECOMMANDATIONS GRAND PUBLIC
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FICHE 2.1 : SE PREPARER A D EVENTUELLES FORTES CHALEURS
Lexposition prolonge la chaleur est un stress important pour lorganisme, il peut tre la cause initiale daccidents graves tels que le coup de chaleur.
Les fortes chaleurs peuvent aussi aggraver des maladies prexistantes, tre responsables de maladies associes la chaleur. La prise de certains mdicaments peut aggraver les effets lis la chaleur, en particulier chez des personnes risques.
Il est recommand de sassurer ds le printemps, donc avant larrive des fortes chaleurs de lt :
Que votre habitation permette de limiter les consquences de fortes chaleurs et dispose de volets extrieurs, de rideaux ou de stores permettant docculter les fentres, que votre rfrigrateur est en bon tat de fonctionnement, que vous disposez de ventilateur voire de climatiseur.
Que vous connaissez les lieux climatiss proches de votre domicile tels que les grandes surfaces, les cinmas, certains lieux publics et que vous savez comment vous y rendre.
Que vous connaissez les conseils, ou que vous savez o vous les procurez, pour vous prserver des consquences de la chaleur.
Ces informations sont votre disposition chez votre mdecin traitant, votre pharmacien, la mairie, et des conseils sont rgulirement diffuss par les mdias (tl, radio, journal et presse quotidienne).
Que les personnes ges, les personnes fragiles ou isoles de votre famille, de votre entourage ou de votre voisinage peuvent tre suivies, accompagnes et aides dans leur vie quotidienne en cas de fortes chaleurs.
Enfin, si vous souffrez dune maladie chronique ou suivez un traitement mdicamenteux, consultez votre mdecin traitant afin quil vous donne les conseils ncessaires ou adapte ventuellement votre traitement.
Dans tous les cas :
Sil est prvu de fortes chaleurs et que vous vous interrogez sur votre sant ou celle dune personne de votre entourage, consultez votre mdecin traitant ou votre pharmacien qui pourra vous donner tout conseil utile.
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FICHE 2.2 : SE PREPARER ET AGIR DES L ANNONCE DUNE VAGUE DE CHALEUR ET DURANT CELLE -CI
Prenez connaissance des moyens de se protger et de lutter contre lexcs de chaleur. Ecoutez et/ou lisez rgulirement les informations et prvisions mtorologiques Si vous tes particulirement vulnrable, notamment, trs g, dpendant pour les actes de la vie quotidienne, prvenez votre entourage pour quil vous accompagne. Si, dans votre entourage, vous connaissez une personne particulirement vulnrable, (personne ge, personne isole ), organisez son soutien. Si vous, ou une personne de votre entourage, souffrez dune maladie chronique et/ou suivez un traitement mdicamenteux au long cours et si vous navez pas consult rcemment votre mdecin traitant, demandez lui conseil. Si votre habitat est particulirement mal adapt la chaleur : tage lev, habitat mansard, mal isol, absence de volets Prvoyez si possible de vous rendre rgulirement dans un endroit frais ou climatis (grands magasins, cinma..). Pensez organiser laccompagnement des personnes fragiles de votre entourage. La chaleur est accablante surtout lors des premires chaleurs car le corps n'est pas habitu aux tempratures leves, lorsque la chaleur dure sans rpit plusieurs jours ou est continue jour et nuit, quand il fait trs humide et qu'il n'y a pas de vent, les effets de la pollution atmosphrique sajoutent ceux de la chaleur.
Le ministre charg de la sant met alors une mise en garde canicule et sant . Ces messages, diffuss galement par Mto-France, lInstitut de veille sanitaire et les Agences de scurit sanitaire peuvent s'accompagner si ncessaire d'informations qualitatives concernant d'autres paramtres mtorologiques (comme l'humidit de l'air ou le vent) ou la pollution de l'air.
Il est alors impratif de se protger.
Conseils pour limiter laugmentation de temprature de lhabitation
fermer les volets et les rideaux des faades exposes au soleil.
maintenir les fentres fermes tant que la temprature extrieure est suprieure la temprature intrieure. Ouvrir les fentres tt le matin, tard le soir et la nuit. Provoquer des courants d'air dans tout le btiment ds que la temprature extrieure est plus basse que la temprature intrieure.
baisser ou teindre les lumires lectriques.
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Conseils individuels
Evitez de sortir lextrieur aux heures les plus chaudes (11h - 21h) et restez l'intrieur
de votre habitat dans les pices les plus fraches et au mieux, dans un espace rafrachi (rglez alors votre systme de rafrachissement 5C en dessous de la temprature ambiante),
en labsence de rafrachissement dans votre habitation, passez au moins deux ou trois heures par jour dans un endroit frais (grands magasins, cinmas, lieux publics),
si vous devez sortir lextrieur, prfrez le matin tt ou le soir tard, restez l'ombre dans la mesure du possible, ne vous installez pas en plein soleil,
si vous devez sortir, portez un chapeau, des vtements lgers (coton) et amples, de prfrence de couleur claire,
prenez rgulirement dans la journe des douches ou des bains frais, sans vous scher, buvez rgulirement et sans attendre davoir soif, au moins un litre et demi deux litres
par jour, sauf en cas de contre-indication mdicale (en cas de fortes chaleurs, il faut boire suffisamment pour maintenir une limination urinaire normale),
ne consommez pas dalcool qui altre les capacits de lutte contre la chaleur et favorise la dshydratation,
vitez les boissons forte teneur en cafine (caf, th, colas) ou trs sucres (sodas) car ces liquides sont diurtiques,
en cas de difficult avaler les liquides, prenez de leau sous forme solide en consommant des fruits (melon, pastque, prunes, raisin, agrumes) et des crudits (concombre, tomate, sauf en cas de diarrhes) voire de leau glifie,
accompagnez la prise de boissons non alcoolises d'une alimentation solide, en fractionnant si besoin les repas, pour recharger l'organisme en sels minraux (pain, soupes),
vitez les activits extrieures ncessitant des dpenses dnergie trop importantes (sports, jardinage, bricolage).
Conseils collectifs
pensez aider les personnes dpendantes (nourrissons et enfants, personnes ges,
personnes handicapes, personnes souffrant de troubles mentaux) en leur proposant rgulirement des boissons, mme en labsence de demande de leur part,
pensez appeler vos voisins ou vos amis gs et handicaps pour prendre rgulirement de leurs nouvelles.
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FICHE 2.3 : FUSIONNEE AVEC LA FICHE N 2.2
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FICHE 2.4 : QUI EST A RISQUE ?
Les priodes de fortes chaleurs sont propices la survenue de pathologies lies la chaleur et notamment le coup de chaleur ou daggravation de maladies prexistantes. Certaines personnes ont plus de risque de dvelopper ces maladies. Plusieurs facteurs peuvent y contribuer :
Des facteurs environnementaux
lors des premires chaleurs : le corps n'est pas habitu aux tempratures leves, lorsque la chaleur dure sans rpit plusieurs jours ou est continue jour et nuit, en cas d'exposition un fort ensoleillement, en cas de forte humidit, bien que les prcdentes vagues de chaleur qu'a connu la
France aient plutt t des canicules sches ou peu humides, en prsence de pollution atmosphrique (ozone, dioxyde de souffre), lorsque l'on vit dans une grande ville, loigne de la mer, dans un environnement trs
urbanis et sans vgtation aux alentours, dans un domicile vtuste ou que lon ne dispose pas de domicile.
Des facteurs personnels
les personnes ges, les nourrissons et les enfants et notamment les enfants de moins de quatre ans, les personnes souffrant de troubles de la mmoire, de troubles mentaux, de troubles du
comportement, de difficults de comprhension et dorientation ou dpendantes pour les actes de la vie quotidienne,
les personnes ayant une mconnaissance du danger, les personnes suivant un traitement mdicamenteux au long cours et qui nont pas un suivi
mdical rgulier (voir fiche 2.7), les personnes souffrant de maladies chroniques, les personnes fbriles ou souffrant de pathologies aigus au moment de la vague de
chaleur, les personnes consommant de lalcool ou des drogues illicites, les personnes ayant prsent des difficults dadaptation la chaleur lors de prcdentes
vagues de chaleur, les personnes dsocialises.
Les conditions de vie ou de travail particulires
isolement social (personne vivant seule,), habitat difficile rafrachir (dernier tage dun immeuble, logement mansard, immeuble
toit plat, grande baie vitre, mauvaise isolation), pratique de sports intenses (jogging, bicyclette), travail physique exigeant (travail manuel lextrieur, construction, btiment), travail ou secteur o les procds de travail dgagent de la chaleur (ex : fonderie,
pressing, fours de boulanger), absence dhabitat.
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Les facteurs majeurs de risque reprs d'aprs des tudes de lInstitut de veille sanitaire sont
le grand ge, la perte dautonomie (personnes confines au lit ou au fauteuil) et lincapacit de la
personne adapter son comportement la chaleur, les maladies neurologiques telles que la maladie de Parkinson, les dmences, les maladies cardiovasculaires et les squelles daccident vasculaire crbral, lobsit, la dnutrition, la prise de certains mdicaments pouvant interfrer avec ladaptation de lorganisme la
chaleur, lhabitat particulirement mal adapt la chaleur, notamment les logements en dernier
tage, et labsence dendroit frais ou climatis accessible, les caractristiques de lurbanisme autour du logement, qui peuvent accentuer le
phnomne dlot de chaleur.
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FICHE 2.5 : RECONNAITRE LES PATHOLOGIES LIEES A LA CHALEUR
L'exposition de fortes chaleurs constitue un stress et une agression pour l'organisme. Le corps humain s'y adapte de plusieurs faons : transpiration plus intense, dilatation des vaisseaux sanguins.
Cependant, si notre corps ne russit pas maintenir sa temprature autour de 37C lors de ces priodes de chaleur intense ou si les fluides ou sels corporels ne sont pas remplacs de faon adquate, les pathologies suivant peuvent survenir : crampes de chaleur, insolation, puisement d la chaleur, coup de chaleur. Comment les reconnatre et que faire ? Les crampes de chaleur
Symptmes et signes
Crampes musculaires (abdomen, bras, jambes), surtout si on transpire beaucoup lors dactivits physiques exigeantes.
Que faire ?
cesser toute activit et se reposer dans un endroit frais, ne pas entreprendre dactivits exigeantes pendant plusieurs heures, boire des jus de fruits lgers ou une boisson nergtique dilue deau, consulter un mdecin si les crampes durent plus dune heure. Lpuisement d la chaleur
Symptmes et signes
survient aprs plusieurs jours de chaleur : la forte transpiration rduit le remplacement des fluides et sels corporels,
manifestations principales : tourdissements, faiblesse et fatigue, insomnie ou agitation nocturne inhabituelle.
Que faire ?
se reposer dans un endroit frais, boire de leau, du jus de fruit ou une boisson nergtique dilue deau, appeler votre mdecin si les symptmes saggravent ou durent plus dune heure.
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Linsolation
L'insolation est lie leffet direct du soleil sur la tte. ATTENTION : les enfants y sont plus sensibles
Symptmes et signes
survient aprs exposition directe au soleil et favoris par la chaleur, principales manifestations : maux de tte violents, tat de somnolence, nauses et
ventuellement perte de connaissance, fivre leve avec parfois des brlures cutanes.
Que faire ? ne pas s'exposer trop longtemps au soleil, particulirement entre 11 et 21 heures, il faut mettre la personne lombre, et effectuer les manuvres de refroidissement
(voir suivant), appeler un mdecin, ou le 15 en cas de trouble de la conscience chez le jeune enfant. Le coup de chaleur
Cest une urgence mdicale
Symptmes et signes
problme grave : le corps narrive pas contrler la temprature qui augmente vite et peut atteindre et dpasser 40 C,
manifestations principales : peau chaude, rouge et sche, maux de tte violents, confusion et perte de conscience, ventuellement convulsions.
Que faire?
demander une assistance mdicale au plus vite : appeler le 15, en attendant : placer le sujet lombre et le refroidir en laspergeant deau froide et en le
ventilant ou bien donner une douche froide ou un bain frais. NB : Sans soins rapides, le coup de chaleur peut tre fatal. A la diffrence du coup de chaleur , le coup de soleil , lui, nest pas directement li la chaleur accablante. Il survient si la peau est expose directement au soleil : la peau devient rougetre, avec formation de cloques et peut saccompagner de douleurs et de fivre.
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En cas de fortes chaleurs
Les symptmes qui doivent alerter
Si lors de fortes chaleurs vous ressentez un des symptmes suivants :
grande faiblesse, grande fatigue, tourdissements, vertiges, troubles de la conscience, nauses, vomissements, crampes musculaires, temprature corporelle leve, soif et maux de tte.
Si vous tes en prsence dune personne qui
tient des propos incohrents, perd lquilibre, perd connaissance, et/ou prsente des convulsions.
ATTENTION !
il peut sagir du dbut dun coup de chaleur,
cest une urgence mdicale
appelez le 15
Il faut alors agir rapidement et efficacement en attendant larrive des secours :
Premiers secours transporter la personne lombre ou dans un endroit frais et lui enlever ses vtements, asperger la personne deau frache et lventer. Dans tous les cas
Sil fait trs chaud et que vous vous posez des questions sur votre sant ou celle dune personne de votre entourage, consulter votre mdecin traitant ou votre pharmacien.
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FICHE 2.6 : PIC DE POLLUTION ATMOSPHERIQUE DURANT UNE CANICULE
Les concentrations trop fortes de polluants atmosphriques et notamment dozone ou de dioxyde de souffre peuvent entraner des manifestations pathologiques sous forme de conjonctivites, rhinite, toux, essoufflements, voire de malaises, rversibles en quelques heures. La pollution de lair abaisse le seuil de dclenchement des crises chez les asthmatiques. Ces symptmes sont plus marqus en cas defforts physiques. Il existe une sensibilit individuelle la pollution photochimique. La procdure dinformation des populations relative aux pics de pollution atmosphrique et plus particulirement aux pics dozone : linformation de la population est ralise ds que le seuil dozone dpasse les 180 g/m3 et le dclenchement du seuil dalerte se fait partir de 240 g/m3 dozone avec des mesures sur les sources de pollution.
Les populations sensibles sont les enfants, les personnes ges, les personnes ayant une pathologie respiratoire (asthme, insuffisance respiratoire) ou cardio-vasculaire, les fumeurs.
Conduites tenir
Les concentrations dozone actuellement rencontres sont gnralement en de du seuil dalerte. En consquence, il nest pas ncessaire de modifier les dplacements habituels ni les activits sportives sauf sil sagit de sujets connus comme tant sensibles ou prsentant une gne cette occasion, pour lesquels il convient de privilgier les activits calmes et viter les activits sportives intenses lextrieur pendant les heures les plus chaudes de 11 21 heures, notamment sabstenir de concourir aux comptitions sportives. Il est de plus recommand dviter les activits conduisant manipuler des solvants, notamment de la peinture, pour les personnes atteintes de pathologies respiratoires ou cardio-vasculaires, de
respecter scrupuleusement les traitements mdicaux en cours ou de les adapter sur avis mdical, et de consulter son mdecin si une gne respiratoire inhabituelle apparat.
Pour les parents et les personnes soccupant denfants Rester vigilants vis--vis de lapparition de symptmes vocateurs (toux, rhinite, gne respiratoire, irritation de la gorge ou des yeux,...) lors des pisodes de pollution et ne pas hsiter prendre un avis mdical ; ces pics pourraient, en effet, rvler une sensibilit particulire de certains enfants.
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Pour les parents denfants asthmatiques , il est conseill de signaler lasthme de leur enfant aux responsables de la structure qui les accueille (cole, club sportif, de loisirs, de vacances). En milieu scolaire, lenfant asthmatique peut bnficier dun projet daccueil individualis (PAI). Les patients asthmatiques qui sont sujets des crises dasthme dclenches par leffort, peuvent, lors des pisodes de pollution atmosphrique, avoir recours un broncho-dilatateur inhal en prvention, selon les recommandations de leur mdecin traitant. Pour les patients souffrant dune maladie chronique , asthmatiques, insuffisants respiratoires ou cardiaques il est conseill de respecter rigoureusement leur traitement de fond, dtre vigilants par rapport toute aggravation de leur tat et de ne pas hsiter consulter leur mdecin.
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FICHE 2.7 : MEDICAMENTS ET CHALEUR
En cas de vague de chaleur, il est recommand aux personnes risque, notamment aux personnes ges, aux personnes souffrant dune maladie chronique ou suivant un traitement mdicamenteux de : consulter leur mdecin lorsque le suivi mdical nest pas assur rgulirement, en
particulier lorsque la dernire consultation remonte plusieurs mois. Le mdecin procdera un bilan complet et rvaluera si ncessaire le traitement mdicamenteux.
ne pas prendre de nouveaux mdicaments sans avis mdical, mme lorsquils sont en
vente sans ordonnance Conservation des mdicaments en priode de forte chaleur
En cas dexposition la chaleur, soit lors dune phase de canicule, soit lors de transport dans des conditions o la temprature nest pas contrle ou matrise, les recommandations suivantes peuvent tre faites : Cas des mdicaments comportant des mentions particulires de conservation Mdicaments conserver entre +2 et +8C La conservation de ces mdicaments seffectue gnralement dans des rfrigrateurs. La canicule sera donc sans consquence sur leur stabilit si les conditions de conservation sont bien respectes et que le mdicament est sorti du rfrigrateur quelques minutes avant son utilisation. En cas de temprature extrieure leve, il est recommand de les utiliser assez rapidement une fois sortis du rfrigrateur.
Mdicaments conserver une temprature infrieure 25C ou 30C Le dpassement ponctuel (quelques jours quelques semaines) de ces tempratures na pas de consquence sur la stabilit ou la qualit de ces mdicaments. Cas des mdicaments conservs temprature ambiante (ne comportant aucune mention particulire de conservation) Ces mdicaments ne craignent pas une exposition aux tempratures leves, telles qu'observes pendant les priodes de canicule. Cas particuliers Formes pharmaceutiques particulires Certaines formes pharmaceutiques (suppositoires, ovules, crmes, ) sont assez sensibles aux lvations de temprature. Tout produit dont l'apparence extrieure aura t visiblement modifie ne doit pas tre utilis, dans la mesure o cette altration de l'aspect extrieur pourrait tre un indicateur dune modification des proprits de la forme pharmaceutique.
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Mdicaments utiliss dans des conditions particulires Transport par les particuliers Lorsque les particuliers transportent leurs mdicaments, les mme prcautions de conservation doivent s'appliquer. Ainsi, les mdicaments conserver entre +2 et +8C doive nt tre transports dans des
conditions qui respectent la chane du froid (emballage isotherme rfrigr), mais sans provoquer de conglation du produit
les mdicaments conserver une temprature infrieure 25 ou 30C, de mme que les mdicaments conserver temprature ambiante, ne doivent pas tre exposs trop longtemps des tempratures leves telles que celles frquemment releves dans les coffres ou les habitacles de voitures exposes en plein soleil. Il est conseill, par mesure de prudence, de les transporter dans un emballage isotherme non rfrigr.
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ADAPTATION DES RECOMMANDATIONS POUR DES POPULATIONS SPECIFIQUES
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FICHE 3.1 : LES SPORTIFS
Si vous ntes pas entran, il ne faut pas dmarrer ou reprendre une activit physique ou sportive en priode de forte chaleur. Mme si vous tes entran, les mesures suivantes sont ncessaires : ne commencez une activit physique que si vous tes en forme en pleine possession de
vos moyens ; ne participez pas une comptition, rduisez les activits physiques et sportives, et vitez absolument les activits effectues
au soleil ou aux heures les plus chaudes de la journe, pratiquez votre activit physique lombre et en milieu ar, portez un chapeau large bord et protgez-vous la nuque ; vitez les coups de soleil
(crme solaire) ; portez des lunettes de soleil ; aspergez-vous rgulirement le visage et la nuque avec de leau,
portez des vtements amples, ars et clairs ; les chaussures doivent si possible permettre une bonne vacuation calorique avec un isolement au niveau de la semelle,
contrlez votre hydratation. En cas de forte rougeur, de sensation de chaleur intense, de cphales, de troubles de la vue, de sensations anormales (quilibre, jugement) : arrtez lexercice physique, aspergez-vous deau, buvez et restez lombre dans un endroit ar. Surveillez galement les personnes vous entourant si vous tes dans un groupe. La persistance ou laggravation des symptmes prcdents malgr le repos et lhydratation fait suspecter un coup de chaleur. Cest une urgence mdicale. Alertez les secours mdicaux en composante le 15.
Quand boire ? il faut boire avant, pendant et aprs l'exercice, avant : boire 200 300 ml (deux verres) toutes les 30 min, pendant et aprs toutes les 15
20 minutes. Que boire ? Pendant l'exercice : boisson de l'effort viter de boire de l'eau pure au del de 2 3 litres, ce qui peut induire une diminution de
la concentration de sodium dans le sang, la vidange gastrique, donc l'assimilation d'eau est favorise par des solutions contenant :
- 30 80 g/l de sucres et plus en ambiance normale. En ambiance chaude, 20 50 g/l de sucres peuvent suffire (par exemple jus de fruit dilu 2 5 fois)
- 400 600 mg/l de sodium (au del la boisson a un got saumtre), soit 1 1,5 g de sel par litre de boisson.
Aprs l'effort : boisson de rcupration A l'arrt de l'exercice, il est indispensable de compenser largement (1,5 fois) le dficit hydrique cr. Le contrle du poids sur la balance permet d'estimer le volume d'eau perdu. l'addition de sel est obligatoire, celle d'un glucide cette solution permet en outre la
recharge des stocks de glycogne consomms, on ajoutera l'eau du sel et des sucres pour atteindre une teneur de 1,5 g/l de sel et 50
g/l environ de sucres. On peut aussi utiliser une solution prpare que lon trouve dans le commerce.
Attention la composition des boissons si vous tes soumis un rgime appauvri ou sans sel ; lavis dun mdecin est ncessaire.
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FICHE 3.2 : LES TRAVAILLEURS En t, les priodes de canicule sont particulirement propices aux coups de chaleur et plusieurs facteurs peuvent y contribuer. INTRODUCTION Facteurs lis au travail travail dans des bureaux et espaces installs dans des btiments forte inertie
thermique ; temprature ambiante leve ; peu de circulation dair ou circulation dair trs chaud ; travail physique exigeant (manutentions lourdes et/ou trs rapides) ; pauses de rcupration insuffisantes ; port de vtements de travail empchant lvaporation de la sueur ; chaleur dgage par les machines, les produits et les procds de travail (fonderies,
boulangeries, pressing, agroalimentaire.) ; utilisation de produits chimiques (solvants, peintures). Facteurs lis au travailleur pathologies prexistantes (pathologies cardio-respiratoires, troubles mtaboliques,
pathologies neuro-psychiatriques, etc.) et/ou prise de mdicaments ; acclimatation la chaleur insuffisante (processus dadaptation par lequel une
personne accrot sa tolrance la chaleur lorsquelle est expose progressivement une ambiance chaude constante pendant une priode suffisante (sept douze jours) ;
mconnaissance du danger li au coup de chaleur ; mauvaise condition physique ; insuffisance de consommation deau ; manque de sommeil ; consommation excessive d'une alimentation trop riche, dalcool, de tabac ou drogues
illicites ; port de vtements trop serrs ou trop chauds. AVANT LETE Les employeurs sont tenus, en application des articles L 4121-1 et suivants du Code
du travail, de prendre les mesures ncessaires pour assurer la scurit et protger la sant des travailleurs de leurs tablissements, en tenant compte des conditions climatiques ;
valuer le risque fortes chaleurs li aux ambiances thermiques (temprature, hygromtrie), actualiser le document unique (article R 4121-1 du code du travail) et tablir un plan daction de prvention de ce risque ;
depuis le 1er janvier 1993, les constructions nouvelles devant abriter des locaux affects au travail, doivent permettre dadapter la temprature lorganisme humain pendant le travail, compte tenu des mthodes de travail et des contraintes physiques supportes par les travailleurs (article R.4213-7 du code du travail) ;
prvoir linstallation dun local, lutilisation dun local existant ou des amnagements de chantier pertinents pour accueillir les travailleurs du chantier lors des pauses lies aux interruptions momentanes de lactivit (article R 4534-142-1 du code du travail) ;
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solliciter le mdecin du travail pour quil tablisse un document, afficher dans lentreprise en cas dalerte mtorologique, rappelant les risques lis la chaleur, les moyens de les prvenir et les premiers gestes accomplir si un salari est victime dun coup de chaleur ;
des documents (brochures, affiches, dpliant travail et chaleur dt ) sont mis en ligne par lINRS sur son site Internet www.inrs.fr. L'accs au site est gratuit et les documents sont tlchargeables. Brochures et affiches destines aux entreprises peuvent galement tre demandes aux services prvention des Caisses rgionales d'assurance maladie (CRAM), lOPPBTP et autres organismes de prvention. Voir galement les documents labors par lINPES ( fortes chaleurs et canicule ) ;
afficher les recommandations suivre, prvues au niveau du plan daction ; dans les locaux pollution non spcifique, cest dire ne faisant pas lobjet dune
rglementation spcifique, laration doit avoir lieu soit par ventilation mcanique, soit par ventilation naturelle permanente ;
prvoir une organisation du travail permettant de rduire les cadences si ncessaire, dallger les manutentions manuelles, etc ;
prvoir une organisation du travail permettant au salari dadapter son rythme de travail selon sa tolrance la chaleur ;
vrifier que les adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur ont t mises en place ;
vrifier que la ventilation des locaux de travail est correcte et conforme la rglementation ;
prvoir des aides mcaniques la manutention ; prvoir une surveillance de la temprature ambiante des lieux de travail ; sassurer que le port des protections individuels est compatible avec les fortes
chaleurs ; informer et consulter les Comits dhygine de scurit et des conditions de travail
(CHSCT) et les autres institutions reprsentatives du personnel sur les recommandations mettre en oeuvre en cas dexposition aux fortes chaleurs ;
prvoir ventuellement des mesures correctives sur des btiments ou locaux existants (stores, volets, faux plafonds, rafrachissement d'ambiance, ventilation force de nuit, films antisolaires sur les parois vitres etc..).
PENDANT UNE VAGUE CHALEUR Organisation et fonctionnement de lentreprise ou de ltablissement Une annonce presse sera diffuse, si ncessaire, sur les fortes chaleurs et la
canicule par divers vecteurs de message (radio, TV) ;
Informer tous les travailleurs des risques, des moyens de prvention, des signes et symptmes du coup de chaleur (document tabli par le mdecin du travail notamment) ;
mettre la disposition des travailleurs de leau potable et frache pour la boisson (article R.4225-2 du code du travail) ;
dans les locaux ferms o le personnel est amen sjourner, lair doit tre renouvel de faon viter les lvations exagres de temprature, les odeurs dsagrables et les condensations (article R.4222-1 du code du travail) ;
pour ce qui concerne les postes de travail extrieurs, ceux-ci doivent tre amnags de telle faon que les travailleurs soient protgs, dans la mesure du possible, contre les conditions atmosphriques (article R.4225-1 du code du travail) telles que les intempries (prvoir des zones dombre, des abris, des locaux climatiss) ;
sur les chantiers du BTP, les employeurs sont tenus de mettre la disposition des travailleurs trois litres deau, au moins, par jour et par travailleur (article R. 4534-143 du code du travail) ;
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sur les chantiers du BTP, lemployeur met la disposition des travailleurs un local permettant leur accueil dans des conditions prservant leur sant et leur scurit en cas de survenance de conditions climatiques susceptibles dy porter atteinte. A dfaut dun tel local, des amnagements du chantier doivent permettre la protection de la sant et de la scurit des travailleurs dans des conditions quivalentes (article R. 4534-142-1 du code du travail) ;
mettre la disposition des personnels des moyens utiles de protection (ventilateurs d'appoint, brumisateurs d'eau minrale, vaporisateurs d'humidification, stores extrieurs, volets) ;
adapter les horaires de travail dans la mesure du possible : dbut dactivit plus matinal, suppression des quipes daprs midi ;
organiser des pauses supplmentaires et/ou plus longues aux heures les plus chaudes, si possible dans une salle plus frache ;
inciter les travailleurs se surveiller mutuellement pour dceler rapidement les signes ou symptmes du coup de chaleur et les signaler lemployeur et au mdecin du travail ;
installer des sources deau potable frache proximit des postes de travail et en quantit suffisante ;
vrifier que les adaptations techniques permettant de limiter les effets de la chaleur ont t mises en place et sont fonctionnelles ;
fournir des aides mcaniques la manutention ; surveiller les ambiances thermiques des lieux de travail (temprature). Conseils individuels Se protger mettre en place des protections pour viter tout contact corporel avec les surfaces,
notamment mtalliques, exposes directement au soleil ; redoubler de prudence si on a des antcdents mdicaux et si l'on prend des
mdicaments ; porter des vtements lgers qui permettent lvaporation de la sueur (ex. vtements
de coton), amples, et de couleur claire si le travail est lextrieur ; se protger la tte du soleil (casquette) ; penser liminer toute source additionnelle de chaleur (teindre le matriel lectrique
non utilis).
1. SE RAFRAICHIR
utiliser un ventilateur (seulement si la temprature de lair ne dpasse pas 32 C. Au
del ce peut tre dangereux du fait dune augmentation de la temprature).
2. BOIRE ET MANGER
boire, au minimum, lquivalent dun verre deau toutes les 15-20 minutes, mme si
l'on na pas soif ; viter toute consommation de boisson alcoolise (y compris la bire et le vin). Limiter les efforts physiques adapter son rythme de travail selon sa tolrance la chaleur et organiser le travail de
faon rduire la cadence (travailler plus vite pour finir plus tt peut tre dangereux!) ; dans la mesure du possible, rduire ou diffrer les efforts physiques intenses, et
reporter les tches ardues aux heures les plus fraches de la journe ;
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allger la charge de travail par des cycles courts travail/repos (exemple: pause toutes les heures) ;
rclamer et utiliser systmatiquement les aides mcaniques la manutention (diables, chariots, appareils de levage, etc.) ;
cesser immdiatement toute activit ds que des symptmes de malaise se font sentir et prvenir les collgues, l'encadrement, le mdecin du travail Ne pas hsiter consulter un mdecin.
Particularits Pour les employeurs, organiser lvacuation des locaux climatiss si la temprature
intrieure atteint ou dpasse 34C en cas de dfaut prolong du renouvellement de l'air (recommandation CNAMTS R.226).
SIGNES DALERTE Comment reconnatre un coup de chaleur ? Si, au cours de travaux excuts en ambiance chaude, un travailleur prsente lun des symptmes suivants : grande faiblesse, grande fatigue, tourdissements, vertiges ; sil tient des propos incohrents, perd lquilibre, perd connaissance. ATTENTION ! il peut sagir des premiers signes dun coup de chaleur, cest une urgence mdicale car il y a un danger de mort ! Il faut agir RAPIDEMENT et EFFICACEMENT, et lui donner les premiers secours : alerter les secours mdicaux en composant le 15 ; rafrachir la personne ; transporter la personne lombre ou dans un endroit frais et lui retirer ses vtements
superflus ; asperger le corps de la personne deau frache ; faire le plus de ventilation possible ; donner de leau en labsence de troubles de la conscience.
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ETAT DES CONNAISSANCES ET RECOMMANDATIONS POUR LES
PROFESSIONNELS DE SANTE
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FICHE 4.1 : PHYSIOLOGIE
LES EFFETS L'exposition d'un individu une temprature environnementale leve peut entraner une rponse insuffisante des mcanismes de thermorgulation. L'impact de la chaleur sur le corps humain est aggrav par l'effet conjugu du vieillissement physiologique et des pathologies sous-jacentes. Avant d'envisager des actions de protection et de prvention, il est ncessaire de connatre les mcanismes physiologiques permettant d'ajuster tout moment la temprature du corps et d'identifier les facteurs de risques individuels et environnementaux.
Les mcanismes physiologiques impliqus dans la rgulation de la temprature du corps
Un adulte en bonne sant peut tolrer une variation d'environ 3C de sa temprature interne sans que les performances physiques et mentales soient affectes de faon importante. Cependant, la fonction physiologique de thermorgulation qui fixe la temprature corporelle profonde aux environs de 37C en conditions normale s va produire une raction de dfense (thermolyse) si celle-ci dpasse cette valeur. Les pertes de chaleur se font surtout au niveau de la peau, par augmentation de la temprature cutane lie une augmentation du dbit sanguin et vaporation (perspiration et surtout sudation) et dans une moindre mesure au niveau du poumon.
La chaleur produite par le mtabolisme est conduite par la circulation sanguine vers la peau o elle est vacue de quatre faons diffrentes :
- Par conduction qui correspond aux transferts de chaleur par contact direct entre deux solides dont la temprature est diffrente. L'excs de temprature est transfr par contact direct avec un objet plus froid. Les pertes thermiques par conduction comptent pour 10 15% des pertes thermiques en conditions normales et peuvent tre considres comme ngligeables en environnement chaud.
- Par convection qui correspond aux transferts d'nergie thermique avec un fluide, gazeux
ou liquide. En condition normale, 15% des transferts de chaleur se font par convection avec lair. Limportance de ces transferts dpend du renouvellement de lair au contact de la peau, c'est--dire du vent et du caractre ar des vtements.
- Par radiation ou rayonnement : le corps humain perd et gagne de la chaleur avec son
environnement par rayonnement infrarouge. Les changes radiatifs peuvent avoir un bilan net positif (gain de chaleur), par exposition au soleil ou travail devant un four par exemple, ou bien ngatif (pertes de chaleur), la nuit par exemple. Les changes par radiation reprsentent habituellement 55 65% de la perte de chaleur.
- Par vaporation processus le plus complexe comprendre puisque cest la transition de
phase liquide-gaz qui absorbe lnergie thermique. Cela implique que cest lvaporation de la sueur qui refroidit et non sa production. Cest le moyen le plus efficace. pour dissiper la chaleur, condition que lvaporation de la sueur soit ralise au niveau de la peau. Pour cela il faut que lair au contact de la peau soit capable dabsorber de la vapeur deau, cest--dire quil soit chaud et pas trop humide. Environ 20% de la chaleur corporelle est vacue par vaporation (respiratoire et cutane) lorsque le corps est au repos en normothermie, mais en conditions extrmes on peut liminer jusqu' un litre d'eau par heure.
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Au cours des vagues de chaleur, quand lenvironnement est chaud, le bilan des transferts de chaleur entre le corps et son environnement par conduction, convection et radiation est quasi-nul ou positif (surtout en plein soleil), lvaporation sudorale est donc le seul moyen dliminer la chaleur produite par le mtabolisme et gagne depuis lenvironnement. Pour favoriser cela, il faut que la personne soit capable de produire de la sueur, donc ne soit pas dshydrate et que lair qui lentoure soit brass. Lautre facteur important de rgulation de la temprature est le dbit sanguin cutan qui peut augmenter de faon considrable au cours de lexposition la chaleur. Cette augmentation se fait aux dpends du dbit cardiaque. Les effets conjugus de laugmentation du dbit cardiaque et de la diminution du volume sanguin plasmatique, lie aux pertes sudorales, peuvent gner ladaptation cardio-vasculaire aux changements de position ou lexercice physique par exemple. Cet effet est amplifi par la digestion. La scrtion sudorale normale reprsente plus de 500 ml par vingt-quatre heures et contient environ 40 mmoles/l de sodium, 7 mmoles/l de potassium et 35 mmoles/l de chlore. Toutefois, des pertes journalires de cinq dix litres d'eau par voie sudorale peuvent survenir en environnement sec et chaud. Un dficit en eau se constitue si l'accs libre et facile une source d'eau n'est pas possible. Il a t montr que la qualit de cette eau conditionnait les quantits absorbes spontanment pour se rhydrater : une temprature frache et un got agrable (sucr) augmentent notablement les volumes ingrs. Par ailleurs, il est connu depuis longtemps que ladaptation lenvironnement chaud saccompagne dune diminution de la sensation de soif mme niveau dhydratation ce qui provoque un tat de dshydratation chronique . Cet tat ne peut tre compens que par la prise dun volume de boissons suprieur ce quil faut pour tancher la soif : il faut boire avant la soif et plus que la soif. Dans ce cas, cest la diurse qui doit servir dindicateur de la qualit de la rhydratation. Sauf contre-indication forte (insuffisance cardiaque ou rnale), il faut obtenir que lhydratation soit suffisante pour maintenir une diurse normale (un litre par jour). Ladaptation la chaleur amliore la tolrance la chaleur : la tolrance psychologique (sensation) mais aussi la tolrance physiologique en diminuant la temprature de dclenchement de la sudation et en augmentant la production sudorale mme stimulus. Ladaptation la chaleur saccompagne donc dune augmentation de la production sudorale ; dans certaines conditions, celle-ci peut favoriser la dshydratation. Ladaptation la chaleur induite par exposition un environnement chaud demande du temps, au moins une semaine Quand les apports hydriques ncessaires compenser les pertes sudorales dpassent deux litres par jour, il convient de sassurer que la personne conserve un apport en sels minraux suffisant, cest--dire soit conserve une alimentation solide quantitativement normale soit absorbe des boissons minralises (jus de fruit, eaux enrichies en sel, potages).
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FICHE 4.2 : PHYSIOPATHOLOGIE
Le vieillissement et les polypathologies dont souffrent les personnes ges ont plusieurs impacts sur les capacits de l'organisme s'adapter une vague de chaleur. Ils rduisent la sensation de chaleur perue. Les sujets gs ne ressentent le besoin de se protger quaprs une lvation significative de leurs tempratures (cutane ou centrale) alors que chez les sujets jeunes, ce besoin survient pour des lvations beaucoup plus faibles. Il y a un paralllisme entre la rduction de la perception de soif et la rduction de la perception de la chaleur. Les personnes souffrant d'une maladie neuro-dgnrative sont celles qui ont la baisse la plus importante de ces rflexes de protection.
Les capacits de thermolyse des personnes ges sont rduites, car de nombreuses glandes sudoripares se fibrosent et les capacits de vasodilatation du rseau capillaire sous-cutan, indispensable pour augmenter le dbit sudoral, sont diminues. La dysautonomie frquente lors du vieillissement ou au cours de l'volution des maladies neurodgnratives et du diabte, limite les capacits d'ajustement de la frquence cardiaque ncessaire la vasodilatation cutane.
L'existence d'une dpendance physique mal compense par des aides informelles ou professionnelles limite aussi les possibilits d'adaptation physique des priodes caniculaires (changement de vtements, adaptation des protections contre le soleil). Certains mdicaments peuvent interfrer avec les mcanismes dadaptation de lorganisme la chaleur. Les mcanismes dinteraction et les classes de mdicaments concernes sont prsents dans la fiche 4.4. A noter que ladaptation physiologique demande au moins neuf heures pour apparatre.
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FICHE 4.3. : POPULATIONS A RISQUE
Les risques majeurs reprs par lInstitut de veille sanitaire sont :
le grand ge, la perte dautonomie (personnes confines au lit ou au fauteuil) et lincapacit de la
personne adapter son comportement la chaleur, les maladies neurodgnratives telles que la maladie de Parkinson, les dmences, telles que la maladie dAlzheimer et apparentes, les maladies cardiovasculaires et les squelles daccident vasculaire crbral, lobsit, la dnutrition, la prise de certains mdicaments pouvant interfrer avec ladaptation de lorganisme
la chaleur, voir fiche 4.4, lhabitat particulirement mal adapt la chaleur, notamment les logements en dernier
tage, et labsence dendroit frais ou climatis accessible. Le tableau ci-dessous regroupe lensemble des facteurs de risques cits dans les publications scientifiques. Il permet davoir une vision synthtique de ces facteurs de risque. Pathologies existantes Diabte Athrosclrose HTA non contrle
Insuffisance cardiaque Pathologie vasculaire
priphrique Parkinson Hyperthyrodie Maladie
psychiatrique Trouble de lalimentation
Anomalie du systme nerveux autonome
Infection, Dshydratation Obsit
Lsion tendue de la peau (escarres, brlures..)
Insuffisants respiratoires,
Insuffisance rnale
Maladie dAlzheimer ou apparentes
Mucovicidose, drpanocytose
Environnement Pas darbres autour du logement
Exposition au sud sans amnagement
Absence de climatisation
Pas daccs un zone frache pendant la journe
Travail la chaleur
Habitation dans les tages suprieurs dun immeuble
Environnement urbanis (asphalte) Grande ville
Travail requrant des habits chauds ou impermables
Absence dhabitat
Facteurs personnels Personnes ges
Enfant, surtout le nourrisson de moins de douze mois
Dpendance ou invalidit
Antcdent de trouble lors de fortes chaleurs
Mconnaissance des mesures de prvention
Drogues cocane, LSD, hrone
Alcool Situation dexclusion ou de prcarit
Mdicaments voir le tableau dans la fiche 4.4
Certains de ces facteurs de risques sont majeurs. Ils sont griss dans le tableau.
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FICHE 4.4 : MEDICAMENTS ET CHALEUR
Cette fiche envisage d'une part les mdicaments pouvant interagir avec les mcanismes adaptatifs de lorganisme sollicits en cas de temprature extrieure leve, d'autre part les aspects lis la conservation des mdicaments en cas de forte chaleur
4.4.1. Les risques induits par les mdicaments sur ladaptation de lorganisme la chaleur Si les donnes de la littrature actuellement disponibles ne permettent pas d'tablir la responsabilit des mdicaments dans la survenue d'tats pathologiques observs pendant les vagues de chaleur, il n'en demeure pas moins que les mdicaments, par le biais de leurs mcanismes daction ou par celui des effets indsirables quils entranent, pourraient tre responsables de laggravation de symptmes lis aux tempratures extrmes. En effet, certaines classes de mdicaments peuvent interagir avec les mcanismes adaptatifs de lorganisme sollicits en cas de temprature extrieure leve. Ainsi, des mdicaments pourraient contribuer laggravation des tats pathologiques graves induits par une trop longue ou une trop forte exposition la chaleur (syndrome dpuisement - galement appel syndrome dpuisement-deshydratation - ou coup de chaleur). De plus, des mdicaments pourraient provoquer eux seuls des hyperthermies dans des conditions normales de tempratures. Aussi, limpact des mdicaments en priode de chaleur extrme doit tre considre dans une approche globale qui prendra en compte lensemble des facteurs de risque individuels parmi lesquels lge avanc, les pathologies sous-jacentes, la diminution ou la perte dautonomie qui peuvent altrer ladaptation de lorganisme en cas de stress thermique.
En cas de vague de chaleur, avant denvisager toute adaptation de traitement, il est indispensable de sassurer que les mesures hygino-dittiques appropries ont t mises en uvre.
Le but de cette fiche est dune part de rappeler les risques induits par les mdicaments sur ladaptation de lorganisme la chaleur dautre part de prsenter des recommandations en cas de vague de chaleur.
Les mdicaments susceptibles daggraver le syndrome dpuisement-dshydratation et le coup de chaleur
Les mdicaments provoquant des troubles de lhydratation et des troubles lectrolytiques,
notamment : - les diurtiques, en particulier les diurtiques de lanse (furosmide)
Les mdicaments susceptibles daltrer la fonction rnale, notamment : - tous les anti-inflammatoires non strodiens (AINS) comprenant les AINS classiques
ou conventionnels , les salicyls des doses suprieures 500 mg/j et les inhibiteurs slectifs de la COX-2
- les inhibiteurs de lenzyme de conversion de langiotensine - les antagonistes des rcepteurs de langiotensine II - certains antibiotiques (notamment les sulfamides) - certains antiviraux (notamment lindinavir)
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Les mdicaments ayant un profil cintique (mtabolisme, excrtion) pouvant tre affect
par la dshydratation (par modification de la distribution ou de llimination), notamment
- les sels de lithium - les anti-arythmiques - la digoxine - les anti-pileptiques - certains antidiabtiques oraux (biguanides et sulfamides hypoglycmiants) - les hypocholestrolmiants (statines et fibrates)
Les mdicaments pouvant empcher la perte calorique de lorganisme par une action
diffrents niveaux
- les mdicaments pouvant perturber la thermorgulation centrale : neuroleptiques et agonistes srotoninergiques ;
- les mdicaments pouvant perturber la thermorgulation priphrique :
les anticholinergiques par limitation de la sudation, notamment
o les antidpresseurs tricycliques o les antihistaminiques H1 de premire gnration o certains antiparkinsoniens (trihexyphnidyle, tropatpine, bipridne) o certains antispasmodiques (timonium, dihexyvrine), en particulier ceux
vise urinaire (oxybutinine, toltrodine, trospium ) o les neuroleptiques, y compris les antipsychotiques dits atypiques o le disopyramide (anti-arythmique) o le pizotifne (antimigraineux)
les vasoconstricteurs priphriques par limitation de la rponse vasodilatatrice,
notamment o les agonistes et amines sympathomimtiques utiliss :
dans le traitement de la congestion nasale par voie systmique (pseudophdrine, nosynphrine, phnylpropanolamine )
dans le traitement de lhypotension orthostatique (tilfrine, heptaminol )
o certains antimigraineux (drivs de lergot de seigle, triptans) les mdicaments altrant laugmentation du dbit cardiaque (limitation de laugmentation
du dbit cardiaque ractionnelle laugmentation du dbit sanguin cutan), notamment : o par dpltion : les diurtiques, o par dpression du myocarde : les bta-bloquants.
- les hormones thyrodiennes par augmentation du mtabolisme basal induisant la production
endogne de chaleur.
Les mdicaments hyperthermisants Deux situations sont bien connues pour favoriser les dysrgulations thermiques, que ce soit dans des conditions normales de temprature ou en priode de canicule. A ce titre, lutilisation des produits suivants doit tre intgre dans lanalyse des facteurs de risque, bien quils naient jamais t retenus comme facteurs dclenchants de coup de chaleur en cas de vague de chaleur :
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le syndrome malin des neuroleptiques : tous les neuroleptiques sont concerns.
le syndrome srotoninergique : Les agonistes srotoninergiques et assimils sont en particulier : les inhibiteurs de la recapture de la srotonine ainsi que dautres antidpresseurs (les imipraminiques, les inhibiteurs de la monoamine oxydase, la venlafaxine), les triptans et la buspirone. Le risque de syndrome srotoninergique est li le plus souvent lassociation de ces produits.
Les mdicaments pouvant indirectement aggraver les effets de la chaleur Les mdicaments pouvant abaisser la pression artrielle et donc induire une hypoperfusion de certains organes (Systme nerveux central), notamment tous les mdicaments anti-hypertenseurs et les anti-angineux.
Tous les mdicaments agissant sur la vigilance, pouvant altrer les facults se dfendre contre la chaleur.
Par ailleurs, lusage de certaines drogues, en particulier les substances amphtaminiques et la cocane, ainsi que lalcoolisme chronique sont aussi des facteurs de risque pouvant aggraver les consquences de la chaleur.
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TTaabblleeaauu rrccaappii ttuullaatt ii ff
MEDICAMENTS SUSCEPTIBLES DAGGRAVER LE SYNDROME DEPUISEMENT-DESHYDRATATION ET LE COUP DE CHALEUR Mdicaments provoquant des troubles de lhydratation et des troubles lectrolytiques
Diurtiques, en particulier les diurtiques de lanse (furosmide)
Mdicaments susceptibles daltrer la fonction rnale
AINS (comprenant les salicyls > 500 mg/j, les AINS classiques et les inhibiteurs slectifs de la COX-2) IEC Antagonistes des rcepteurs de langiotensine II Sulfamides Indinavir
Mdicaments ayant un profil cintique pouvant tre affect par la dshydratation
Sels de lithium Anti-arythmiques Digoxine Anti-pileptiques Biguanides et sulfamides hypoglycmiants Statines et fibrates
Au niveau central Neuroleptiques Agonistes srotoninergiques
Mdicaments anticholinergiques
- antidpresseurs tricycliques - antihistaminiques de premire gnration - certains antiparkinsoniens - certains antispasmodiques, en particulier ceux de la sphre urinaire - neuroleptiques - disopyramide - pizotifne
Vasoconstricteurs - agonistes et amines sympathomimtiques - certains antimigraineux (drivs de lergot de seigle, triptans)
Au niveau priphrique
Mdicaments diminuant le dbit cardiaque
- bta-bloquants - diurtiques
Mdicaments pouvant empcher la perte calorique
Par modification du mtabolisme basal
Hormones thyrodiennes
MEDICAMENTS HYPERTHERMISANTS (dans des conditions normales de temprature ou en cas de vague de chaleur) Neuroleptiques Agonistes srotoninergiques MEDICAMENTS POUVANT AGGRAVER LES EFFETS DE LA CHALEUR Mdicaments pouvant abaisser la pression artrielle Tous les antihypertenseurs
Les anti-angineux
Mdicaments altrant la vigilance
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Les recommandations pour les professionnels de sant
En cas de vague de chaleur, les mesures prventives les plus importantes et les plus immdiates mettre en place reposent sur :
La surveillance de ltat gnral des patients au plan clinique et biologique tenant compte de lensemble des facteurs de risque, et sur un ensemble de mesures hygino-dittiques, notamment le rafrachissement, l'aration et l'hydratation.
En cas de vague de chaleur, il est recommand aux professionnels de sant qui sont amens prendre en charge des patients prsentant des facteurs de risque de :
dresser la liste des mdicaments pris par le patient, quils soient sur prescription ou en
automdication ; identifier les mdicaments pouvant altrer ladaptation de lorganisme la chaleur, en
consultant la liste figurant sur le prsent document et en se reportant avec attention aux mentions lgales des mdicaments (Rsum des caractristiques du produit (RCP)) qui comportent les informations ncessaires pour procder cette valuation ;
rvaluer lintrt de chacun des mdicaments en termes de bnfice-risque individuel et supprimer tout mdicament qui apparat soit inadapt, soit non indispensable, en tenant compte de la pathologie traite, du risque de syndrome de sevrage et deffets indsirables ; en particulier faire trs attention chez le sujet g lassociation de mdicaments nphrotoxiques ;
viter la prescription danti-inflammatoires non strodiens, particulirement nphrotoxiques en cas de dshydratation ;
en cas de fivre, viter la prescription de paractamol, en raison de son inefficacit pour traiter le coup de chaleur et dune possible aggravation de latteinte hpatique souvent prsente ;
recommander au patient de ne prendre aucun mdicament sans avis mdical, y compris les mdicaments dlivrs sans ordonnance.
Cest au terme de cette rvaluation quune adaptation particulire du traitement, peut tre envisage en considrant que toutes les mesures gnrales de correction de lenvironnement immdiat et de laccs une bonne hydratation sont correctement suivies. Toute diminution de la posologie ou tout arrt dun mdicament doit tre un acte raisonn ; aucune rgle gnrale et/ou systmatique ne peut tre propose pour la modification des schmas posologiques.
En aucun cas il nest justifi denvisager demble et systmatiquement une diminution ou un arrt des mdicaments pouvant interagir avec ladaptation de lorganisme la chaleur.
Il est ncessaire de procder une valuation clinique de ltat dhydratation des personnes risque avant de prendre toute dcision thrapeutique par :
une valuation des apports hydriques, le recueil du poids, de la frquence cardiaque et de la tension artrielle du patient ; en cas de prescription de diurtique, vrifier que les apports hydriques et sods sont adapts en particulier chez le sujet g
complte si besoin par :
un bilan ionogramme complet avec la cratininmie et valuation de la clairance de la cratinine.
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4.4.2. Conservation des mdicaments en priode de forte chaleur
Avant toute autorisation de mise sur le march (AMM), tous les mdicaments sont soumis des essais de stabilit dans des conditions standardises et internationalement reconnues. La dure et les conditions de conservation des mdicaments sont fixes en fonction des rsultats de ces essais de stabilit.
Les conditions particulires de conservation figurent sur le conditionnement des mdicaments : mdicaments conserver entre +2C et +8C ou mdicaments conserver une temprature infrieure 25C ou 30C . Certains mdicaments peuvent ne pas avoir de mentions particulires de conservation. En absence de mention spcifique, c'est la conservation temprature ambiante qui prvaut (la temprature ambiante s'entend pour un climat continental). En cas dexposition la chaleur, soit lors dune phase de canicule, soit lors de transport dans des conditions o la temprature nest pas contrle ou matrise, les recommandations suivantes peuvent tre faites : Cas des mdicaments comportant des mentions particulires de conservation Mdicaments conserver entre +2 et +8C La conservation de ces mdicaments seffectue gnralement dans des rfrigrateurs ou dans des chambres froides. La canicule sera donc sans consquence sur leur stabilit si les conditions de conservation sont bien respectes et que le mdicament est sorti du rfrigrateur quelques minutes avant son utilisation. En cas de temprature extrieure leve, il est recommand de les utiliser assez rapidement une fois sortis du rfrigrateur.
Mdicaments conserver une temprature infrieure 25 ou 30C Ces conditions de conservation imposent une limite suprieure de tolrance pour la temprature laquelle les mdicaments peuvent tre exposs. Toutefois, le dpassement ponctuel (quelques jours quelques semaines) de ces tempratures na pas de consquence sur la stabilit ou la qualit de ces mdicaments. En effet, pour pouvoir bnficier de ces conditions de conservation, il aura t dmontr qu'aprs exposition de plusieurs semaines une temprature constante rgule et contrle de 40C, les mdicaments ne se dgradent pas. Ainsi, quelques jours d'exposition du mdicament des tempratures suprieures 30C seront sans effet s ur la qualit du mdicament. En effet, lors dune canicule, les tempratures ambiantes ne se situent pas constamment 40C, et par ailleurs la temprature atteinte au cur du mdicament reste infrieure dans la majorit des cas la temprature ambiante grce la limitation des changes thermiques qu'apportent l'emballage et le lieu de stockage qui sont gnralement clos. Ainsi, les mdicaments stocks dans des conditions normales au domicile des patients ou dans les pharmacies sont exposs, lors de canicule, des conditions de stress thermique infrieures aux tempratures des preuves de stabilit. Cas des mdicaments conservs temprature ambiante (ne comportant aucune mention particulire de conservation) Ces mdicaments ne craignent pas une exposition aux tempratures leves, telles qu'observes pendant les priodes de canicule. En effet, pour ces mdicaments, il a pu tre dmontr dans les essais de stabilit, quils ne se dgradent pas lorsquils sont exposs des tempratures de 40C pendant six mois.
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Ainsi, et pour les mmes raisons quexposes ci-dessus, ces mdicaments ne craignent pas les tempratures qui peuvent tre atteintes dans les sites de stockage en cas de canicule. Ces recommandations sont valides pour des conditions de conservation habituelles des mdicaments (armoire pharmacie, entrept normalement ventil). Cas particuliers Formes pharmaceutiques particulires Certaines formes pharmaceutiques (suppositoires, ovules, crmes, ) sont assez sensibles aux lvations de temprature. Dans ce cas, ce nest pas le principe actif qui est sensible la chaleur, mais la forme pharmaceutique. Il est alors relativement facile de juger du maintien de la qualit de ces mdicaments aprs exposition la chaleur puisque cest laspect du produit louverture (aspect normal et rgulier, suppositoire non fondu ) qui indiquera la stabilit de ces mdicaments. Tout produit dont l'apparence extrieure aura t visiblement modifie ne doit pas tre consomm, dans la mesure o cette altration de l'aspect extrieur pourrait tre un indicateur dune modification des proprits de la forme pharmaceutique. Mdicaments utiliss dans des conditions particulires Transport par les particuliers Lorsque les particuliers transportent leurs mdicaments, les mme prcautions de conservation doivent s'appliquer. Ainsi,
les mdicaments conserver entre +2 et +8C doive nt tre transports dans des conditions qui respectent la chane du froid (emballage isotherme rfrigr), mais sans provoquer de conglation du produit.
les mdicaments conserver une temprature infrieure 25 ou 30C, de mme que les mdicaments conserver temprature ambiante, ne doivent pas tre exposs trop longtemps des tempratures leves telles que celles frquemment releves dans les coffres ou les habitacles de voitures exposes en plein soleil. Il est conseill, par mesure de prudence, de les transporter dans un emballage isotherme non rfrigr.
Utilisation dans les vhicules sanitaires d'urgence Lors de stockage/conservation/transport et utilisation dans des vhicules sanitaires la temprature peut dpasser les 40C. Ce dpassement est particulirement risque pour les mdicaments en solution (les changes thermiques avec l'air ambiant et la monte en temprature sont beaucoup plus rapides pour une solution que pour une forme solide) et les mdicaments pour lesquels les conditions de conservation imposent une temprature ne devant pas dpasser 25C. Compte tenu de la relativ e fragilit de ces produits, il est craindre qu'une exposition non contrle une temprature leve et pour un temps d'exposition plus ou moins variable, entrane une dgradation potentielle conduisant une perte probable d'activit, voire la formation de produits de dgradation qui pourraient tre potentiellement toxiques. Aussi, titre de prcaution, il est recommand, lors des priodes de fortes chaleurs, d'adopter des conditions optimises de conservation de ces produits (par exemple disposer d'emballages isothermes qui rduiraient les changes thermiques) et/ou, lorsquil n'est pas possible de garantir leur conservation dans les conditions optimales, de procder de faon rgulire au remplacement des produits ainsi exposs.
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FICHE 4.5 : PATHOLOGIES LIEES A LA CHALEUR
Il existe plusieurs niveaux de gravit des pathologies lies la chaleur, depuis les pathologies mineures jusquau coup de chaleur .
Linstitut de veille sanitaire a retenu une classification des niveaux de gravit
Niveaux de gravit des effets sanitaires de la chaleur
Niveau Effet de la chaleur Symptmes
Niveau 1 Coup de soleil Rougeurs et douleurs, dans les cas graves gonflements vsicules, fivre, cphales
Niveau 2 Crampes Spasmes douloureux, forte transpiration Niveau 3 Epuisement Forte transpiration, faiblesse, froideur et pleur de la peau, pouls
faible, vanouissements et vomissements Niveau 4 Coup de chaleur Temprature du corps leve, peau sche et chaude, signes
neurologiques Pathologies mineures provoques par la chaleur La dermite due la chaleur
Il sagit dune ruption trs irritante, rouge, maculopapuleuse. Elle se produit le plus gnralement sur des parties du corps recouvertes par les vtements. Elle est due un excs de sudation pendant les priodes chaudes et humides. Cette manifestation se retrouve plus frquemment chez les enfants. Cependant, les adultes portant des tissus synthtiques (en particulier les sportifs), peuvent galement prsenter une telle ruption. Une infection staphylococcique secondaire est souvent prsente.
Prvention porter des vtements propres, lgers, amples, qui absorbent l'humidit (coton), dviter les crmes et les poudres qui peuvent bloquer les glandes sudoripares. Traitement Le meilleur traitement est de mettre le patient dans une zone frache et moins humide. Des antihistaminiques peuvent tre prescrits pour traiter le prurit et la chlorhexidine utilise pour laver et dsinfecter la zone atteinte. L'dme des extrmits Il rsulte de la vasodilatation qui se produit en raction la chaleur. Laugmentation du dbit sanguin avec un largissement du diamtre des vaisseaux augmente la pression hydrostatique. L'dme d la chaleur survient principalement chez les patients ayant des altrations vasculaires lies lhypertension, au diabte, aux atteintes vasculaires priphriques et donc plus frquemment chez les personnes ges ou les personnes nayant pas lhabitude des fortes chaleurs. Prvention et traitement
Les diurtiques ne sont pas indiqus et augmentent le risque de dshydratation. Il est prfrable de surlever les jambes et placer le patient dans un environnement frais. L'exercice physique telle que la marche rgulire peut favoriser le retour veineux.
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Les crampes dues la chaleur
Ce sont des spasmes douloureux principalement des muscles squelettiques des membres suprieurs et infrieurs, mais aussi des muscles abdominaux. Elles se produisent plus frquemment chez des personnes qui transpirent beaucoup lors dactivits physiques exigeantes (travail pnible dans un environnement dgageant de la chaleur, comptitions sportives). Typiquement, les crampes surviennent larrt de l'activit. Ces crampes rsultent de la fluctuation dans les secteurs intra- et extracellulaires des concentrations en sodium, potassium, magnsium, et calcium. Traitement installer le patient au repos dans un lieu frais en lui faisant boire lentement une boisson
de rhydratation, corriger les dsordres hydrolectrolytiques per os ou par voie intraveineuse. La syncope due la chaleur
Elle se rapporte l'hypotension orthostatique. Elle survient principalement dans les suites dun effort physique dans un environnement chaud. Il peut exister des prodromes type de nauses, vertiges, troubles de la vision puis survient la perte de connaissance. La perte de connaissance est brve et limite. Les patients rcuprent ds qu'ils sont allongs. Les personnes ges sont plus risque en raison de la diminution de l'lasticit et de la rponse physiologique du systme cardiovasculaire.
Prvention et traitement En cas de position debout prolonge par temps de chaleur, il faut conseiller de sasseoir de temps en temps si possible lombre et dfaut de flchir rgulirement les jambes et de boire en abondance.
Installer le patient dans un environnement frais et lui donner boire.
L'puisement d la chaleur
Il est plus courant et plus grave que les pathologies dj dcrites, et plus dangereux voire mortel chez les personnes ges que chez les sujets sportifs et jeunes. Il est provoqu par une perte excessive d'eau et de sels de l'organisme la suite d'une exposition prolonge une chaleur, et peut tre mortel chez les personnes ges. Dans l'puisement d la chaleur, la temprature de corps peut s'lever au-dessus 38C mais restera en dessous de 40C mais parfois la temprature peut rester normal e surtout chez les personnes ges. Les symptmes peuvent inclure la faiblesse, l'puisement, les cphales, les vertiges, des nauses, des vomissements, une tachycardie, une hypotension, et une tachypne. Une modification du comportement, des troubles du sommeil inhabituels doivent alerter. Il ny a pas danomalie neurologique significative, mais on retrouve une sudation profuse.
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Le traitement consiste placer la personne dans un endroit frais, sec et ar, lallonger et la laisser se reposer, appliquer rgulirement de l'eau froide sur tout le corps et venter la peau mouille, ventuellement, de la glace (pas directement au contact de la peau) peut tre applique
sur la tte, la nuque, les aisselles et l'aine uniquement chez ladulte la faire boire : eau, jus de fruits ou boissons nergtiques, la faire manger et fractionner les repas pour viter la perte des sels minraux.
Le coup de chaleur
Le coup de chaleur est une urgence mdicale mettant en jeu le pronostic vital. Il est dfini par un accroissement de la temprature corporelle centrale au del de 40C associe une altration de la conscience (convulsions, dlire ou coma). Le coup de chaleur non associ un effort physique touche de manire caractristique les personnes ges invalides ou prenant des mdicaments susceptibles dinteragir avec les mcanismes dadaptation de lorganisme la chaleur. Le coup de chaleur se dveloppe souvent de faon insidieuse chez les personnes ges. Lhyperthermie du noyau central de lorganisme survient lorsque llvation de la temprature corporelle conscutive une ambiance chaude dpasse les mcanismes de dissipation de la chaleur que rgule lhypothalamus, aboutissant une dfaillance multi-viscrale, voire au dcs. Il semble de plus que des mdiateurs chimiques tels que les cytokines et les endotoxines soient stimules et que la coagulation soit active amplifiant ainsi les dommages. Un Systemic inflamatory related syndrom (SRIS) se dveloppe et induit des lsions tissulaires. La rponse cardiovasculaire cette agression est plus frquemment de type hypodynamique chez le sujet g. Le pouls est lent et filant, la tension artrielle peut tre diminue voir imperceptible, la pression capillaire est normale. Lors dune temprature leve pendant une priode plus longue, une perte liquidienne est frquente.
Les signes cliniques et biologiques sont marqus par une hyperpyrexie gnralement suprieure 40C, sy adjoignent souvent une fatigue, une hyperventilation, des nauses, des
vomissements, une diarrhe, un dysfonctionnement svre du systme nerveux central (altration de ltat mental,
convulsions, dlire, voire coma, des manifestations rnales qui vont dune protinurie lgre une ncrose tubulaire
aigu, lhypokalimie est frquente, des troubles de la coagulation. une perte de connaissance peut tre la premire manifestation. Les aspects principaux qui diffrencient le coup de chaleur de l'puisement sont une temprature corporelle suprieure ou gale 40C. associe des troubles neurologiques profonds et une hypotension artrielle svre. Malgr un traitement rapide qui doit permettre le refroidissement, 25% des patients volueront vers une dfaillance muti-viscrale.
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Clinique la phase de dbut cphale lancinante, vertiges, nauses, somnolence, confusion puis inconscience, temprature corporelle suprieure 39C, la peau peut tre rouge, chaude, sche, ou au contraire moite, le pouls est rapide. Clinique la phase dtat hyperthermie suprieure 40C, troubles neurologiques : coma variable, convulsions frquentes, troubles digestifs prcoces, dfaillance cardio-vasculaire, atteinte respiratoire qui peut se manifester sous la forme d'un syndrome de dtresse
respiratoire aigu (SDRA), polypne constante. Au niveau des signes biologiques, une perte hydrique et sode peut entraner une hmoconcentration avec baisse de la calcmie et de la magnsmie. Cette hmoconcentration peut conduire une thrombose coronaire ou crbrale, particulirement chez les personnes ges dont les artres sont athromateuses. Il existe parfois galement des troubles de lhmostase, tels qu'une coagulopathie de consommation et une coagulation intravasculaire dissmine (CIVD), une atteinte musculaire avec rhabdomyolyse avec lvation des CPK, de la LDH, une insuffisance rnale, une acidose mtabolique et une insuffisance hpatique.
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FICHE 4.6 : PRISE EN CHARGE THERAPEUTIQUE DES COUPS DE CHALEUR
Dfinition du coup de chaleur hyperthermie > 40C, associe des troubles neurol ogiques centraux (dlire, convulsions, troubles de la conscience). Sy associent cliniquement une scheresse et une chaleur cutane traduisant le dpassement du mcanisme principal de thermorgulation : la sudation Traitement = rafrachir pour obtenir une temprature corporelle < 39C
1. Rfrigration Cl de vote du traitement du coup de chaleur, elle vise faire baisser la temprature corporelle. Elle fait appel au bon sens, assorti de quelques rgles simples et en fonction des moyens disponibles sur place : dshabiller compltement le patient, bains froids si ltat du patient le permet, Lapplication de glace sur lensemble des tguments du patient est gnralement initie lors de la prise en charge extra-hospitalire ou aux urgences. Cette technique entrane cependant une vasoconstriction rflexe qui soppose thoriquement la perte calorique. Cest pourquoi elle doit tre associe en alternance dautres mesures :
- vaporisation des tguments avec de leau et ventilateur brassant de lair (il est impratif dobtenir lvaporation de leau au contact de la peau, pour cela il faut que la peau soit mouille et que de lair chaud passe dessus, mais leau peut tre frache, elle va se rchauffer au contact de la peau et sil y en a peu cela nentranera pas de vasoconstriction et lair est chaud puisquon est en t pendant une vague de chaleur),
- application de linges humidifis avec de leau froide sur lensemble des tguments. Les linges doivent tre humidifis rgulirement et lair brass laide de ventilateurs,
- rafrachissement de la chambre du patient au mieux laide de climatiseurs, ou dfaut en plaant un ventilateur devant une bassine remplie de glace. Tendre de grands draps, mouills avec de leau froide.
2. Rquilibration hydrolectrolytique
Habituellement par du srum sal isotonique, adapt au ionogramme sanguin. Garder lesprit le fait quun certain nombre de ces patients a un tat dhydratation normal. Si convulsions : benzodiazpines Si dtresse respiratoire : oxygnothrapie, intubation suivant ltat, ventilation, refroidissement de lair Si hypotension : macromolcules sous contrle de ltat de remplissage (PVC, PAPO) Si rhabdomyolyse : srum sal isotonique, furosmide, bicarbonates Les antipyrtiques nont jamais fait la preuve de leur efficacit dans cette pathologie. Les anticoagulants Au cours du coup de chaleur, on observe une activation de la coagulation voire dauthentiques tableaux de CIVD. Lutilisation dHparine de bas poids molculaire (HBPM) au moins doses prventives semble l aussi licite bien que non valide dans la littrature.
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FICHE 4.7 : PRISE EN CHARGE PATIENT AGE A DOMICILE
SI absence de signe clinique mais absence galement de possibilit de recourir des personnes extrieures, ou absence de possibilit de rafrachissement, chez une personne ge fragile
hospitalisation en unit de soins de suite et de radaptation en entre directe ou admission en hbergement temporaire. SI diagnostic mdical d puisement d la chaleur absence de critres de gravit possibilit de surveillance de la personne existence dun endroit frais en permanence, tat gnral est satisfaisant, Organiser : la surveillance de la temprature le rafrachissement de la personne le renforcement si besoin de la prsence daidants familiaux ou professionnels lhydratation et la nutrition de la personne faire un bilan sanguin (ionogramme, cratininmie) adapter si ncessaire le traitement habituel, selon les recommandations de la fiche
4.4 SI diagnostic mdical d puisement d la chaleur absence de critres de gravit impossibilit dorganiser une surveillance de la personne ou inexistence dun endroit frais en permanence, ou tat gnral prcaire, Hospitalisation dans un service de mdecine griatrique ou de mdecine avec transport en ambulance climatise ou patient envelopp dans un drap humide SI diagnostic mdical de coup de chaleur troubles majeurs de la vigilance signes neurologiques importants tat de choc temprature 40C ou plus malgr les techniques d e refroidissement Critres de gravit justifiant un appel immdiat des secours en composant le 15.
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FICHE 4.8 : PERSONNES SOUFFRANT DE TROUBLES MENTAUX ET / OU CONSOMMANT DES PSYCHOTROPES
Facteurs de risque individuels
Les personnes souffrant de maladies mentales figurent parmi les groupes de population les plus vulnrables et fragiles. Elles voient leur risque relatif de dcs major en moyenne de plus de 30%, et parfois de 200%, lors des vagues de chaleur. Cette sensibilit accrue tait dj atteste vers 1950, avant lintroduction des psychotropes : la maladie mentale est, en elle-mme, un facteur de surmortalit par temps chaud.
Laccroissement du risque procderait dune vulnrabilit physiologique, car les neurotransmetteurs impliqus dans la rgulation de la temprature interne entrent en jeu dans au moins des processus pathologiques tel que la schizophrnie et la dpression et la prise de drogues.
Il rsulterait galement dune insuffisante prise de conscience du danger reprsent par la chaleur, ce qui peut conduire des comportements inappropris : des adultes jeunes sont alors souvent concerns (prs de la moiti des moins de 65 ans victimes de la vague de chaleur au Wisconsin en 1995 [Kaiser et al 2001] et Chicago en 1999 [Naughton MP 2002] souffraient de troubles mentaux, dpression comprise ; de mme, selon le rapport InVS doctobre 2003, 41% des personnes de moins de 60 ans (et 30% de plus de 60 ans) dcdes dbut aot 2003 en tablissement de sant souffraient de maladie mentale).
Le grand ge conjugu des troubles mentaux ou cognitifs accrot encore le risque.
Causes iatrognes
Parmi les principaux facteurs de risque aggravant mais non dclenchant de pathologies lies la chaleur, on trouve la prise de certains mdicaments, notamment les traitements par neuroleptiques, par les sels de lithium et par certains anti-dpresseurs. Voir fiche 4.4. Remarques Les anxiolytiques / hypnotiques Quelles soient utilises comme hypnotiques ou comme tranquillisants, les benzodiazpines sont trs souvent prescrites de trop fortes posologies chez les sujets gs. Or, la moindre perturbation de llimination rnale ou du catabolisme hpatique de personnes fragiles ou fragilises, entrane une lvation des taux plasmatiques avec diminution du tonus musculaire, titubations, vertiges puis une confusion mentale lorigine de troubles du comportement et de chute. Il ne faut pas oublier que la perte de sommeil peut tre le premier signe dune pathologie lie la chaleur, quil convient donc de ne pas traiter comme un trouble li un somnifre.
La multiplication des associations mdicamenteuses (associations de psychotropes mais galement d'autres classes thrapeutiques telles que les diurtiques) peut aggraver le risque chez une personne ge. Lors de tout traitement psychotrope, il ne faut pas consommer de lalcool.
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Recommandations AVANT LETE Reprer et informer les personnes risques les mdecins gnralistes et psychiatres, les mdecins du travail, les associations
dusagers et de familles (UNAFAM, FNAP-PSY), le secteur hospitalier mdecins et infirmiers en psychiatrie et les mdecins des tablissements mdico-sociaux concerns informent les patients et leur famille des risques lis la chaleur excessive,
susciter linscription de ces personnes auprs de la mairie afin de demander des visites rgulires (de bnvoles et/ou de professionnels) en cas de forte chaleur.
PENDANT UNE VAGUE DE CHALEUR rappeler les consignes de protection : limiter leffort physique, attention la tenue
vestimentaire, lexposition au soleil, danger des horaires 11 heures - 21 heures, boissons, moyens de rafrachissement,
vrifier si la personne est suffisamment entoure, inciter la personne une prise de contact rapide et rgulire.
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FICHE 4.9 : PERSONNES AYANT UNE PATHOLOGIE CARDIO -VASCULAIRE
Il est important de sparer deux types de patients : dune part les patients prsentant une pathologie cardio-vasculaire connue qui sont susceptibles de se dstabiliser en cas de dshydratation ou de conditions extrmes,
dautre part, il est maintenant clairement tabli que les paramtres mtorologiques ont