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CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 1/42
RAPPORT D’ACTIVITE 2006
SOMMAIRE
PRESENTATION DE LA COORDINATION MOBILE D’ACCUEIL ET D’ORIENTATION: C.M.A.O 3
PREAMBULE .............................................................................................................................................. 3 CADRE LEGISLATIF : L’ARTICLE L 345-2 DU CODE DE L’ACTION SOCIALE ET DES FAMILLES. ............ 4 PRESENTATION DE LA MISSION :.............................................................................................................. 5
Les modalités opératoires ........................................................................................................... 5 Organigramme et composition de l’équipe de la CMAO .......................................................... 6
DESCRIPTIF DES ACTIVITES ..................................................................................................................... 7 Une veille Sociale Départementale: le 115, numéro d’Accueil des Personnes sans Abri. ... 7 Le Samu social ........................................................................................................................... 8 Le Travail de Rue...................................................................................................................... 9 L’Observatoire ........................................................................................................................ 10
LE PARTENARIAT ........................................................................................................................................... 12
LES GROUPES DE TRAVAIL .................................................................................................................... 12 La Veille Sociale ...................................................................................................................... 12 Le Bilan Famille Hôtel (BFH) ................................................................................................ 13 Les réunions d’admission en Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile (CADA) ... 13 Le Groupe Parcours Hommes (GPH) ................................................................................... 13 La Commission Parcours Hommes (CPH) ........................................................................... 14
LE TRAVAIL EN RESEAU ......................................................................................................................... 14
PROJETS ET PERSPECTIVES 2007 .............................................................................................................. 17
CONCERNANT LE FONCTIONNEMENT DU SAMU SOCIAL : ..................................................................... 17 CONCERNANT LE FONCTIONNEMENT DU 115 : ...................................................................................... 17 LE PROJET INFORMATIQUE .................................................................................................................... 18 LA COORDINATION DU DISPOSITIF D’ACCUEIL ET D’HEBERGEMENT .................................................. 18
LES STATISTIQUES ......................................................................................................................................... 20
LE VOLUME D’APPELS ............................................................................................................................ 20 LA TYPOLOGIE DES MENAGES ............................................................................................................... 20 ORIGINE DES DEMANDES ........................................................................................................................ 21 EVOLUTION DE LA DEMANDE : .............................................................................................................. 22 MOTIFS DES DEMANDES ......................................................................................................................... 22 LES MENAGES RENCONTRES EN 2006 : .................................................................................................. 23 LES SANS SOLUTION D’HEBERGEMENT .................................................................................................. 23 LES REPONSES A L’HEBERGEMENT ........................................................................................................ 24 LES PATHOLOGIES RENCONTREES ......................................................................................................... 25
TYPOLOGIE DES PUBLICS ET PROBLEMATIQUES RECURENTES .................................................. 27
LA TYPOLOGIE DES PUBLICS .................................................................................................................. 27 LES PROBLEMATIQUES RECURRENTES ................................................................................................. 27
Les jeunes de 18 à 25 ans : ...................................................................................................... 27 Les couples : ............................................................................................................................. 27 Les hommes avec des troubles spatio-temporels : ................................................................ 27 Les personnes présentant des troubles psychologiques voire psychiatriques : .................. 28 Les femmes victimes de violence : .......................................................................................... 28
TRAJECTOIRES DE VIE ................................................................................................................................. 30
CONCLUSION ................................................................................................................................................... 36
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 2/42
PRESENTATION DE LA COORDINATION MOBILE
D’ACCUEIL ET D’ORIENTATION: C.M.A.O
Préambule
Cadre Législatif
Présentation de la mission
Descriptif des activités Une veille Sociale Départementale: le 115, numéro d’Accueil
des Personnes sans Abri
Le Samu Social
Le Travail de Rue
L’Observatoire
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 3/42
PRESENTATION DE LA COORDINATION MOBILE D’ACCUEIL ET
D’ORIENTATION: C.M.A.O
Préambule Durant l’hiver 1994/1995, la coordination des dispositifs d’accueil de première urgence par
l’association Martine Bernard a permit d’amorcer le développement de « l’antenne mobile »,
par la mise en place du numéro vert (0 800 306 306), d’un véhicule minibus, et d’un lieu
d’hébergement.
La mission de ce dispositif était de porter secours aux populations en situation d’errance
durant la nuit, en les orientant vers des lieux d’accueil adaptés.
En mars 1995, la création d’un groupe de pilotage constitué des associations d’accueil et
d’hébergement de l’agglomération lilloise avait pour but de réfléchir à la création d’un outil
inter associatif.
En décembre 1999, un projet pédagogique est réalisé : il présente le dispositif (C.M.A.O.)
assurant l’accueil et l’orientation des personnes sans abri en situation d’urgence. Pour cela, il
s’appuie sur deux outils distincts et complémentaires : « le 115 numéro d’appel » et le « Samu
Social ». Le travail de rue devient opératoire et la mise en œuvre d’un observatoire est
évoquée.
L’équipe était composée de travailleurs sociaux du 115, de moniteurs éducateurs,
d’éducateurs spécialisés et d’agents d’accueil et de conduite.
En 2000, une infirmière détachée du Centre Hospitalier Régional vient compléter l’équipe du
fait de pathologies somatiques repérées par le travail de rue et qui nécessitaient un partenariat
important avec les hôpitaux de l’agglomération.
21 associations d’accueil et d’hébergement de la métropole Lilloise sont parties prenantes du
projet de la CMAO : elles composent son conseil d’administration et élaborent un projet
associatif validé le 29 septembre 2006.
Les 21 Associations
ABEJ, ADNSEA/ARAS, AFEJI, AFR, AIR, ARS, Fondation Armée du Salut, Béthel,
Capharnaüm, Le Cèdre Bleu, Le Cliquenois, Croix Rouge Française, Emmaüs, Fare, Le
Home des Flandres, Magdala, Martine Bernard, Réagir, Le Relais Soleil Tourquenois,
Société Saint-Vincent de Paul, VISA.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 4/42
Cadre législatif : L’article L 345-2 du code de l’action sociale et des familles.
La loi 98 657 du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions a légalisé le
concept de veille sociale. Cet article a été abrogé par la loi 2002-02 du 02 janvier 2002 et
intégré dans le code de l’action sociale et des familles à l’article L345-2. Les termes de
l’article sont restés inchangés et stipulent :
« Dans chaque département est mis en place, à l'initiative du représentant de l'Etat dans le
département, un dispositif de veille sociale chargé d'informer et d'orienter les personnes en
difficulté, fonctionnant en permanence tous les jours de l'année et pouvant être saisi par toute
personne, organisme ou collectivité.
Ce dispositif a pour mission :
1° D'évaluer l'urgence de la situation de la personne ou de la famille en difficulté ;
2° De proposer une réponse immédiate en indiquant notamment l'établissement ou le
service dans lequel la personne ou la famille intéressée peut être accueillie, et d'organiser
sans délai une mise en œuvre effective de cette réponse, notamment avec le concours des
services publics ;
3° De tenir à jour l'état des différentes disponibilités d'accueil dans le département.
Les établissements et services définis au 8° du I de l’article l.312-1 sont tenus de
déclarer périodiquement leurs places vacantes au responsable du dispositif mentionné au
premier alinéa du présent article.
Lorsque l’établissement ou le service sollicité ne dispose pas de place libre ou ne peut
proposer de solution adaptée à la situation de la personne ou de la famille qui s’adresse à lui,
il adresse l’intéressé au dispositif précité. ».
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 5/42
Présentation de la mission :
Conformément au cadre légal dans lequel elle intervient, la CMAO a pour mission de :
Répondre aux demandes d’information des usagers et des acteurs,
Recenser les prestations existantes et orienter les publics vers une réponse adaptée,
Organiser une réponse territoriale,
Observer les publics et les dispositifs, les caractériser, identifier les insuffisances et
proposer des indicateurs permettant l’élaboration de nouveaux projets.
Les modalités opératoires
Elles se déclinent de la manière suivante :
une veille sociale départementale: numéro 115 pour l’accueil des personnes sans abri
Le Samu Social
Le travail de rue
Un observatoire
Des réunions Partenaires
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 6/42
Organigramme et composition de l’équipe de la CMAO
La CMAO est composée de 20 salariés dont 18,50 ETP et 1 infirmière détachée du CHR.
Pour la campagne hivernale : l’équipe est renforcée par 2 travailleurs sociaux au 115, un agent
de conduite et d’accompagnement et un moniteur éducateur au Samu social.
En 2006 :
Le coordinateur 115 a débuté la formation CAFERUIS
L’éducateur spécialisé du travail de rue prépare le DESS Conduites addictives et sciences
humaines.
L’assistante administrative a effectué une formation en comptabilité.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 7/42
Descriptif des Activités Une veille Sociale Départementale: le 115, numéro d’Accueil des Personnes sans Abri.
Elle se décline au travers des 6 Coordinations d’Accueil et d’Orientation (C.A.O.) :
Lille – Dunkerque – Valenciennes – Maubeuge – Cambrai – Douai.
Sous la responsabilité d’un coordinateur, 6 travailleurs sociaux ont une fonction d’accueil
téléphonique, d’écoute, d’information, d’évaluation et d’orientation.
L’information et l’orientation concernent l’accès aux soins, les démarches administratives,
l’accès à un accueil de jour et à l’hébergement.
Quotidiennement, il est organisé en interne avec les services du Samu social et du Travail de
rue des réponses adaptées aux besoins des personnes. Les partenaires institutionnels et
associatifs sont mobilisés pour favoriser la prise en compte globale des bénéficiaires.
Le 115 étant au centre du dispositif AHI (accueil, hébergement, insertion), les travailleurs
sociaux qui en font partie ont une bonne connaissance de l’ensemble des services et des
dispositifs du territoire qui permettent une prise en compte qualitative des demandes des
personnes qui s’adressent au 115.
Les travailleurs sociaux du 115 mènent une action à plusieurs niveaux :
un accueil et une écoute téléphonique de qualité en direction des personnes en
difficulté sociale,
une capacité à évaluer les situations,
une information précise et une orientation adaptée,
une actualisation des modalités d’accueil et de fonctionnement des partenaires,
une veille concernant l’évolution des dispositifs existants et des nouveaux services en
direction des publics qui s’adressent au 115.
Ces deux derniers points s’illustrent par une adaptabilité permanente de l’équipe.
Une base de données ACCESS permet de gérer des informations concernant les personnes,
leurs parcours, leurs difficultés, ainsi que les orientations et les solutions proposées.
L’ensemble de ces données informatisées permet une veille sociale sur le territoire de la
métropole Lilloise.
La permanence d’accueil est assurée 24h/24 : de 7h30 à 23h30 par l’équipe de la CMAO, de
23h30 à 7h30 par les équipes de veilleurs de la Fondation Armée du Salut et de l’Association
Martine Bernard.
Concernant le département du Nord, l’ensemble des appels est centralisé au 115 de Lille. Afin
d’apporter une réponse territoriale aux demandes des personnes, celui-ci y répond pour la
communauté urbaine de Lille ou renvoie vers les CAO les appels concernant leur secteur. Il
existe ainsi cinq Coordinations d’Accueil et d’Orientation, relais du « 115 », sur les
communes de Valenciennes, Maubeuge, Douai, Cambrai, Dunkerque.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 8/42
En lien avec l’équipe de travailleurs sociaux du 115, une assistante sociale est chargée de la
coordination des familles en demande d’hébergement d’urgence.
Sa mission consiste à :
mettre en adéquation les demandes des familles avec les possibilités d’hébergement,
évaluer les besoins en termes d’accès aux droits, d’accès aux soins, au regard de la
législation sur le droit des étrangers, à la scolarisation des enfants, etc.
mobiliser les différents intervenants sociaux, les partenaires associatifs et sanitaires,
les institutions auprès de la famille afin d’apporter les réponses les plus appropriées,
assurer un lien constant entre les partenaires pour favoriser le suivi de l’évolution de la
situation des familles,
observer les caractéristiques des familles et leurs besoins en terme d’hébergement.
Le Samu social
L’équipe du Samu social est composée de 4 « Agents d’accueil et de conduite » et de 3
« Accompagnants » de formation Moniteur Educateur.
Le Samu Social a pour objectif « d’aller vers » les personnes sans abri, d’effectuer un premier
bilan sanitaire et social et de favoriser l’accès au dispositif de droit commun. Le Samu social
assure des maraudes, intervient à la suite de signalements citoyens. Son action est également
de répondre aux besoins alimentaires, d’hygiène, vestimentaires, afin de sauvegarder
l’intégrité des personnes.
La maraude est un moyen de repérer et d’entrer en contact avec de nouvelles personnes
arrivant dans la rue et qui ne font pas appel au 115.
La maraude dite « dirigée » consiste à maintenir le lien avec des personnes connues qui
préfèrent continuer à vivre dans la rue ou dans un squat.
Le Samu Social comprend un plateau technique composé d’un parc de véhicules, la nécessité
d’une gestion des stocks alimentaires et vestimentaires, alliée à une organisation et une
coordination de l’intervention globale en vue d’une réponse adaptée aux besoins des
personnes.
L’activité du Samu Social concernant les accompagnements des familles et des personnes
isolées vers les structures d’hébergement a été fortement réduite du fait d’une transformation
des ilots Martine Bernard en ALT sur Faches-Thumesnil et sur Lille.
Ainsi, fin de l’année 2006, les accompagnements se déclinent de la manière suivante :
6 personnes (des familles) à l’AFEJI à Lompret
10 personnes (des familles) à Lambersart
5 femmes à la Madeleine
5 hommes à Marcq-en-Baroeul (une partie des places est dédiée uniquement pour la
maraude).
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 9/42
Lorsque 2 véhicules sont en service en soirée (essentiellement pendant la période hivernale) :
le premier effectue les accompagnements des personnes et des familles de
17h30 à 20h00 environ, et se rend ensuite auprès des personnes qui ont été
signalées par des riverains au 115. La fin de la soirée est consacrée à la
maraude,
le second véhicule se dirige dès 16h30 vers les signalements des riverains au
115 et termine ensuite la soirée par une maraude.
Le Samu social jour :
Le Samu social en journée a pour fonction d’assurer la continuité de l’accompagnement et de
la prise en charge de personnes pour lesquelles, dans un premier temps, le passage de relais
vers l’équipe de Travail de Rue ou vers les accueils de jour n’est pas possible.
Ces personnes ont besoin de reprendre confiance en elles, de faire confiance à l’autre,
d’élaborer peu à peu des possibilités de « projet ». Le rythme de chaque personne est pris en
compte et le temps nécessaire à l’évolution de la situation est respecté. La situation de
Monsieur W illustre le travail du Samu social en journée (voir Trajectoires de vie).
En conclusion : la mission des travailleurs sociaux du Samu social consiste à évaluer la
situation globale des personnes et, particulièrement, le danger pour leur santé du fait d’une
situation de survie très précaire. Il faut parfois plusieurs semaines, voire plusieurs mois pour
qu’un échange ait lieu et qu’une relation de confiance s’instaure. Ensuite, les personnes
accepteront d’aller vers les espaces d’accueil de jour ou vers un hébergement d’urgence, ou il
s’agira encore, à minima, de travailler l’aspect santé en lien avec l’équipe du travail de rue.
Le Travail de Rue
Composée d’un éducateur spécialisé et d’une infirmière détachée du C.H.R. de Lille, l’équipe
de travail de rue a pour objectif « d’aller vers » un public extrêmement défavorisé,
désocialisé, sans demande et ne fréquentant plus aucune institution sociale.
Les personnes sont rencontrées lors de maraudes effectuées « à pied » mais également par
des relais organisés et programmés suite à la rencontre de personnes par l’équipe du Samu
social
Les personnes vivent dans des squats, des immeubles vétustes, des entrepôts, des tentes et
divers abris de fortune. L’équipe contribue aux repérages des squats et analyse les conditions
de vie des personnes : manque d’installation sanitaire, des réchauds et chauffage
potentiellement dangereux, éclairage à la bougie, présence d’animaux…
L’éducateur de rue met en place une relation de confiance par des rencontres régulières. Un
diagnostic social est effectué et des démarches sont entreprises pour l’accès aux droits et aux
soins.
L’infirmière effectue un diagnostic infirmier de l’état somatique et psychique des personnes
rencontrées.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 10/42
L’éducateur et l’infirmière sont, de par leur formation respective, à même de faire un
diagnostic global, social et médical. Ils dispensent des conseils en matière de protection et
d’éducation auprès des publics qu’ils rencontrent et qui vivent dans des lieux précaires tels
que les squats.
L’équipe du travail de rue informe, conseille, oriente, soutient et accompagne les personnes
vers l’ensemble des démarches.
Elle intervient sur la Métropole Lilloise.
Au cours de l’année 2006, le versant social du travail de rue a touché 58 personnes dont 49
hommes et 9 femmes.
Le public touché par le service est extrêmement désocialisé et ce depuis de longues années
pour la plupart. Nous sommes confrontés à la difficulté d’accès aux soins psychiatriques.
Sur les 58 personnes touchées, 20 souffrent de problèmes psychiatriques soit 35% du public.
L’Observatoire
Le dispositif de veille sociale est organisé à 2 niveaux :
- un comité départemental de veille sociale
- une plate forme d’accueil départemental.
Ce dispositif permet :
- d’évaluer l’urgence de la situation de la personne, de proposer une réponse
immédiate, d’organiser la mise en œuvre des réponses, de tenir à jour les disponibilités
d’accueil dans les établissements.
- l’observation des publics en les caractérisant: évènements déclencheurs de la
demande d’hébergement, éléments importants du parcours de vie antérieur à l’accueil en
hébergement d’urgence,
- de favoriser le lien entre les différentes prises en charge socio-éducative.
L’identification des dispositifs existants et leurs insuffisances permettent d’identifier et de
proposer des indicateurs en vue d’élaborer de nouveaux projets en adéquation avec les
besoins repérés des populations.
La C.M.A.O. a un rôle important en matière de mise en réseau des différents partenaires de
l’accueil et de l’hébergement d’urgence sur le territoire Lillois.
Sa fonction d’observatoire social sur le territoire Lillois et sur le département du Nord est
majeure.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 11/42
LE PARTENARIAT
Les Groupes de travail Les réunions de coordination départementale
La Veille Sociale
Le Bilan Famille Hôtel (B.F.H)
Les réunions d’admission en CADA
Le Groupe Parcours Hommes (G.P.H)
La Commission Parcours Hommes (C.P.H.)
Le travail en réseaux
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 12/42
LE PARTENARIAT
Les Groupes de Travail
Les réunions de coordination départementale
Dans le cadre de son partenariat départementale, la CMAO rencontre au minimum trois fois
par an les coordinations d’accueil et d’orientation (C.A.O.) de l’ensemble du département.
S’ajoutant aux régulations techniques quotidiennes, ces rencontres permettent d’aborder plus
longuement :
- les problèmes techniques liés à la réception des demandes d’hébergement
d’urgence et leur traitement ;
- une évaluation quantitative et qualitative des demandes d’hébergement sur
l’ensemble du département permettant un repérage des typologies de demandes
d’urgence, un échange autour des pratiques professionnelles développées pour les
aborder et une harmonisation des pratiques (famille en fin de recours, public jeunes en
errance, collaboration avec le secteur psycho-médical…),
- l’harmonisation des nos indicateurs d’activité.
Pour ce dernier point, la CMAO, depuis avril 2004, a amorcé avec l’ensemble des C.A.O du
département, un travail d’harmonisation des indicateurs de leur activité.
Le but recherché est d’avoir une lisibilité de l’activité du 115, et plus largement de la
demande d’hébergement d’urgence, sur le département.
Une attention particulière est accordée à la prise en compte des spécificités locales de chaque
opérateur.
Il a semblé pertinent, au cours de ces rencontres, d’établir une base commune d’indicateurs :
- pour améliorer la constitution des remontées d’information d’activité des CAO et
pouvoir les comparer,
- pour structurer et consolider l’étude de la demande d’hébergement d’urgence au
niveau départemental,
L’utilisation d’une base de données informatique commune pourrait alors être élaborée
comme l’outil le plus adéquat pour organiser les données récoltées.
Perspective 2007 : mise en place d’un document unique de remontée d’indicateurs d’activité
harmonisés, efficient dés la campagne hivernale 2007/2008.
La Veille Sociale
Elle réunit tous les 15 jours environ, les services de la DDASS, de la Ville de Lille, de la
FNARS, des UTPAS et de la CMAO pour faire une évaluation régulière des populations
prises en charge et des besoins insatisfaits dans le périmètre de Lille Agglomération.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 13/42
Le Bilan Famille Hôtel (BFH)
Depuis 2000, une réunion a été mise en place toutes les trois semaines afin d’évaluer la
situation des familles en demande d’hébergement régulière auprès du 115 sur Lille
agglomération.
Participent à cette réunion : la DDASS, les structures d’hébergement d’urgence (St Antoine
ADNSEA, le Centre Martine Bernard), le dispositif hôtel AFEJI, un accueil de jour (le Fare),
l’AREAS, le CCAS de Lille et la CMAO.
Des intervenants peuvent être conviés ponctuellement pour évoquer certaines situations.
Ces réunions ont pour but une meilleure coordination des interventions auprès des familles.
Elles permettent de définir des orientations notamment vers les structures d’hébergement, de
prendre des décisions concertées en faveur des familles accompagnées et de garantir la
cohérence des parcours.
Les réunions d’admission en Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile (CADA)
Ces réunions se déroulent également toutes les trois semaines avec la participation de la
DDASS, des CADA, AIR, l’ANAEM et la CMAO pour envisager les possibilités
d’admission.
La coordinatrice famille participe également à ces réunions pour faciliter l’accès en CADA
des personnes isolées et des familles demandeurs d’asile.
Le Groupe Parcours Hommes (GPH)
Le « groupe parcours homme » fait suite à plusieurs réunions au cours desquelles la situation
d’un public ancré dans la rue a été régulièrement évoquée et pour lequel les différents
partenaires ne savent plus que proposer.
Cette difficulté a entrainé le souhait de réfléchir sur les parcours individuels, notamment via
une approche pragmatique qui consiste à évoquer lors de rencontres entre plusieurs acteurs,
des situations individuelles souvent connues de tous.
Cette proposition a été actée par le conseil d’administration de la CMAO comme une action
en lien avec la mission de coordination de l’association.
Le conseil d’administration a fait le choix de désigner une association extérieure à la
problématique hébergement Homme pour assurer l’animation des réunions. Alain MOREL,
chef de service de l’hébergement d’urgence de Saint Antoine est ainsi missionné par
l’ADNSEA – ARAS pour être l’animateur du groupe.
Au terme d’une année de G.P.H….
Le G.P.H dans sa dimension opérationnelle est composé de travailleurs sociaux de terrain. Ce
groupe homogène se réunit mensuellement pour une durée de deux heures. Chaque réunion
permet d’évoquer la situation d’une personne qui pose difficultés : il s’agit ensuite de
proposer des attitudes éducatives pertinentes, diversifiées, voire innovantes et de faire des
propositions de travail vers des institutions qui ne soient pas forcément inter partenariales
(maison relais, secteur psychiatrique, famille …).
Il s’agit encore de suggérer des modifications dans les fonctionnements des structures
afin qu’elles soient à même de s’adapter aux situations particulières.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 14/42
Il y a donc une double dimension : pratique sur les modalités à mettre immédiatement
en œuvre et à proposer à la personne, mais aussi, une réflexion teintée d’éthique sur les
nécessaires articulations et aménagements des institutions entre elles, et de leurs membres
suite aux constats menés.
Si les applications des solutions éducatives proposées s’élaborent dans le temps, nul
doute que l’attention portée par des professionnels est toujours bénéfique aux changements, si
inattendus soient-ils, dans les parcours des messieurs dont la situation est évoquée.
Les comptes-rendus de ces réunions parviennent ensuite à la C.P.H.
La Commission Parcours Hommes (CPH)
La CPH réunit les administrateurs et membres d’établissements qui sont saisis par les
questions travaillées au sein du groupe parcours hommes (GPH).
Cette instance se réunit depuis Novembre 2006.
Les thèmes qui ont été évoqués sont :
- les modalités d’accueil en urgence
- les modalités d’accueil en CHRS
- le contrat de séjour
- le règlement de fonctionnement.
Pour mieux prendre en compte la problématique des hommes seuls et plus particulièrement
les hommes en situation de grande exclusion, il semble pertinent de favoriser un travail
régulier sur les parcours des personnes et les offres d’hébergements les plus adaptés.
Pour ce faire, il est envisagé au cours de l’année 2007 de confier la coordination de cette
action à la C.M.A.O.
Le travail en réseau
Les équipes sociales de la CMAO mènent une intervention spécifique et transversale dans
chaque service par la mise en commun des informations concernant la situation des personnes
ainsi que par les relais nécessaires à la continuité de l’accompagnement.
Les partenaires de l’accueil et de l’hébergement d’urgence sont des interlocuteurs privilégiés.
En effet, la régulation quotidienne concernant les offres d’hébergement sur le territoire, et les
échanges concernant les problématiques des personnes rencontrées permettent des
orientations adaptées.
L’infirmière participe aux réseaux santé et rencontre les partenaires impliqués auprès des
personnes vivant à la rue :
- les comités de pilotages, aux comités techniques du réseau Santé – Solidarité Lille
Métropole,
- aux Ateliers Santé de la Ville de Lille,
- aux réunions PASS du GHICL
- aux réunions de l’équipe Diogène.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 15/42
L’infirmière intervient auprès des étudiants en soins infirmiers dans les écoles de Lille,
Roubaix et Tourcoing dans le cadre du module de santé publique. Il s’agit de sensibiliser les
étudiants aux soins spécifiques des personnes en situation de précarité et d’exclusion.
Elle encadre lors de stages à la CMAO des étudiants de différents IFSI dans le cadre de leur
module optionnel de santé publique. Nous accueillons également des étudiants Cadres de
santé.
La coordinatrice famille travaille en partenariat avec les centres d’hébergements d’urgences :
Association Martine Bernard, l’ADNSEA, l’AFEJI, l’ABEJ (pour la campagne hivernale).
L’accueil de jour, le Fare, et pour les personnes en situation de demande d’Asile et/ou de
régularisation de leur statut au regard du droit des étrangers : AIR et l’ANAEM.
La Mairie de Lille, les UTPAS de Lille, de Roubaix, de Tourcoing, sont des partenaires
privilégiés. Les services sociaux hospitaliers, le Secours Populaire, Emmaüs, l’AREAS, la
Croix Rouge sont également des partenaires privilégiés nécessaires à la réponse globale
apportée aux familles en grande difficulté sociale.
Les relations avec ces structures sont quotidiennes. Elles permettent d’ajuster régulièrement
les interventions entreprises.
Les équipes de travailleurs sociaux du 115, du Samu social et du Travail de rue accueillent
des stagiaires en formation d’assistants sociaux, d’éducateurs spécialisés.
Nous accueillons également pour des durées variables les stagiaires de nos partenaires du
secteur de l’hébergement, ainsi que les professionnels qui le souhaitent.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 16/42
PROJETS ET PERSPECTIVES 2007
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 17/42
PROJETS ET PERSPECTIVES 2007
Le projet associatif a été validé par le Conseil d’Administration le 29 Septembre 2006.
Conformément à la loi du 2 janvier 2002, le projet d’établissement doit être rédigé dans le
courant de l’année 2007.
Concernant le fonctionnement du Samu Social :
Le Samu social effectue les maraudes essentiellement sur Lille et sur les communes
environnantes. Il ne se rend sur le Versant Nord Est que pour les signalements citoyens.
Il est prévu que des maraudes soient mises en place régulièrement sur les Villes de Roubaix,
Tourcoing, et Wattrelos. Des plannings devront être élaborés en tenant compte des moyens
humains et de la nécessité de couvrir l’ensemble de la Métropole Lilloise.
La logistique nécessitera une nouvelle organisation.
Une lisibilité de l’activité et de l’ensemble des actions menées auprès des personnes par des
indicateurs précis de manière à hiérarchiser l’urgence, les priorités, est à élaborer.
Un partenariat est à développer sur les territoires concernés de manière à orienter les
personnes vers les dispositifs de droit commun les plus proches de leur lieu de vie.
Concernant le fonctionnement du 115 :
Les contraintes de la gestion du flux d’appel impliquent un traitement de la demande très
opérationnel. Pour permettre de répondre au mieux aux personnes en situation de détresse, il
est envisagé la mise en place d’un système appelé « front line : première ligne » et «back
line : les lignes arrières ».
Le front line concernerait les appels courts (3 à 5 minutes) pour une évaluation de la demande
et afin de traiter des situations pour lesquelles les réponses sont immédiates : hébergement des
personnes connues, orientations usuelles, signalement des citoyens.
Le front line orienterait sur le back line les personnes présentant des situations plus
complexes : première demande, situation de détresse, de grande fragilité….
Il s’agit ainsi d’évaluer ce qui est urgent dans une situation, personnaliser la problématique,
orienter de façon pertinente pour favoriser la prévention, mettre en lien et interpeller des
partenaires connus de la personne (service de tutelle, services sociaux, hôpitaux, services de
santé…).
Il s’agit bien de prendre en considération la personne dans sa globalité en favorisant un
entretien d’évaluation, mais aussi un entretien dans la relation d’aide, la réassurance, et la
mise en lien pour éviter que la situation ne s’aggrave. Nous participons ainsi à la mise en
place de projets et de décisions éducatives en direction de ces personnes. Nous ne souhaitons
pas traiter des problématiques, mais favoriser la prise en charge globale des personnes dans
un parcours d’insertion.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 18/42
Le projet informatique
Pour mener à bien la mission d’observatoire social, la CMAO doit se doter d’un système
informatique adapté au traitement de l’information.
Pour ce faire, un cahier des charges a été rédigé en janvier 2006. Il a été adressé à 8 sociétés, 4
ont répondu. Une des propositions est retenue pour développer ce projet.
La CMAO disposera ainsi d’un réel outil, à la fois opérationnel et d’observation, via lequel il
sera possible de réaliser des analyses de plus en plus fines. Ces analyses permettant ensuite
d’évaluer les résultats des actions et d’interpeller les partenaires institutionnels sur les actions
à mener au regard des résultats observés.
En lien avec les CAO du département du Nord, la CMAO portera le projet informatique
départemental de veille sociale.
Il nous reste à obtenir le soutien de l’Etat.
La Coordination du dispositif d’accueil et d’hébergement
Les acteurs de l’hébergement et de l’insertion, les partenaires associatifs, les CCAS et les
UTPAS sur le territoire Lillois concourent à améliorer la prise en charge globale des publics
en grande difficulté sociale.
Ce réseau de partenaires fait l’objet d’une régulation quotidienne par la CMAO et se
rencontre très régulièrement de manière à optimiser le suivi de ce public, de rechercher les
solutions les plus adaptées aux situations des personnes, des familles, des femmes seules, des
familles en demande d’asile.
Un temps plein d’assistante sociale est affecté à la coordination du dispositif relatif aux
familles (BFH).
En 2007, la création d’un poste à mi-temps de travailleur social sera affectée à la coordination
du dispositif relatif aux personnes isolées et plus particulièrement aux hommes marginalisés
sur le territoire Lillois (GPH).
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 19/42
LES STATISTIQUES
Le volume d’appels
La typologie des Ménages
Origine des demandes
Evolution de la demande
Motifs des demandes
Evolution de l’origine de la demande
Les ménages rencontrés en 2006
Les sans Solution d’Hébergement
Les Signalements au 115
La réponse à l’hébergement
Les pathologies rencontrées
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 20/42
LES STATISTIQUES
Le volume d’appels
Nombre de communications reçues
2006 %
Total 115 Départemental 228 567 100,00%
Pour CAO Lille 202 236 88,48%
CAO Valenciennes (transfert) 21 086 9,23%
CAO Maubeuge (transfert) 1 640 0,72%
CAO Cambrai (transfert) 488 0,21%
CAO Dunkerque (transfert 1 136 0,50%
CAO Douai (transfert) 1 981 0,87%
Le nombre de communications représente le nombre d’appels transitant par le numéro 115
départemental. Il traduit l’activité du 115.
Les demandes d’urgence sont aussi traitées localement par le biais d’un numéro de téléphone
propre à chaque CAO.
La typologie des Ménages
Nombre de ménages
18-25 ans 26-54 ans 55 ans et + Indéterminé TOTAL
2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 %
Hommes seuls 927 1 164 1 988 2 478 114 149 1 624 1 347 4 653 5 138 10,4%
Femmes seules 266 398 337 455 28 45 358 338 989 1 236 25,0%
Couples 184 159 192 169 11 8 128 89 515 425 -17,5%
Familles monoparentales 249
131 599
247 5
4 265
101 1 118
483 -16,4%
Familles 122 242 5 83 452
TOTAL 1 626 1 974 3 116 3 591 158 211 2 375 1 958 7 275 7 734 6,3%
Nombre d'enfants
0-3 ans 4-10 ans 11-14ans 15-18ans 18 ans et + TOTAL
2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006
Familles monoparentales 150 225 186 188 64 85 32 33 40 22 472 553
Familles 241 313 321 270 135 68 81 69 91 37 869 757
Nombre de personnes en 2005 : 9 672
Nombre de personnes en 2006 : 9 921
En 2006, nous constatons une évolution du public Femmes (25%), du public Hommes
(10,4%), une baisse de la demande des publics en Couples (- 17,5%) et des Familles (-16,4%).
Nous constatons que les familles sont accompagnées majoritairement par des enfants de
moins de 3 ans.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 21/42
Origine des demandes
Origine des Demandes
Hommes seuls Femmes
seules Couples Familles Total
2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006
Usagers 26 421 26 155 4 468 4 418 2 611 1 872 5 602 6 392 39 102 38 837
Intervenants Sociaux 3 247 4 249 1 029 1 235 483 369 1 967 1 528 6 726 7 381
Particuliers 1 455 1 824 251 395 97 93 301 359 2 104 2 671
Services publics 535 604 135 163 31 19 139 136 840 922
TOTAL 31 658 32 832 5 883 6 211 3 222 2 353 8 009 8 415 48 772 49 811
Ce sont principalement les usagers qui s’adressent au 115 pour une demande d’hébergement.
Les Intervenants Sociaux ont pris contact plus souvent avec le 115 en 2006 (+ de 1000 appels
supplémentaires).
Origine des demandes 2006
78%
15%
5% 2%
Usagers
Intervenants Sociaux
Particuliers
Services publics
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 22/42
Evolution de la demande :
Nombre de ménages Nombre de demandes
2005 2006 % 2005 2006 %
Hommes 4 653 5 138 10,4% Hommes 31 658 32 832 3,7%
Femmes 989 1 236 25,0% Femmes 5 883 6 211 5,6%
Couples 515 425 -17,5% Couples 3 222 2 353 -27,0%
Familles 1 118 935 -16,4% Familles 8 009 8 415 5,1%
TOTAL 7 275 7 734 6,3% TOTAL 48 772 49 811 2,1%
Le nombre d’Hommes seuls et de Femmes seules en demande d’hébergement a augmenté
respectivement de 10,4 % et de 25 %.
Le nombre de Couples et de Familles a diminué de 17, 5 % et de 16,4 %.
Nous pouvons noter que les Familles sont amenées à effectuer des demandes répétées pour
obtenir un hébergement.
Motifs des demandes
Hommes seuls Femmes
seules Couples Familles Total
2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006
Hébergement 22 268 23 569 4 497 4 415 2 312 1 694 6 509 7 041 35 586 36 719
Aide et secours 5 945 4 460 652 616 623 328 270 180 7 490 5 584
Ecoute 1 125 1 279 221 331 94 104 265 334 1 705 2 048
Soins 35 16 4 3 3 1 4 1 46 21
Signalement 389 398 30 62 11 12 11 12 441 484
Information 1 896 3 110 479 784 179 214 950 847 3 504 4 955
TOTAL 31 658 32 832 5 883 6 211 3 222 2 353 8 009 8 415 48 772 49 811
L’hébergement reste le motif de demande le plus important au 115 : environ 74%.
Nous constatons une augmentation (40 %) de la demande d’information en terme d’accès au
dispositif d’hébergement et d’accès aux droits sociaux.
L’’écoute (personne isolée, en situation sociale difficile, qui nécessite une attention
particulière au maintient d’un lien social...) a progressée de 20 %.
Motif des demandes
74%
11%
4%0%
10%1%
Hébergement
Aide et secours
Ecoute
Soins
Signalement
Information
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 23/42
Les ménages rencontrés en 2006 :
Ménages rencontrés en 2006
Total 2006
Déjà connus en
2005
Déjà connus en
2004
Déjà connus en
2003
Connus avant 2003
Nouveaux ménages en
2006
Hommes seuls 5 138 912 656 502 886 2 182 42,47%
Femmes seules 1 236 345 215 146 109 421 34,06%
Couples 425 56 29 13 16 311 73,18%
Familles 935 103 30 21 45 736 78,72%
TOTAL 7 734 1 416 930 682 1 056 3 650
18,31% 12,02% 8,82% 13,65% 47,19%
47,19 % de nouveaux ménages ont appelé le 115 en 2006.
13 % des ménages connus en 2006 étaient déjà dans le dispositif d’accueil d’urgence avant
2003.
Les sans solution d’hébergement
janvier février mars avril mai juin juillet
Hommes seuls 480 522 668 1 104 842 641 812
Femmes seules
114 68 111 179 164 198 205
Couples 41 54 97 98 106 84 68
Familles 110 113 93 245 261 352 327
TOTAL 745 757 969 1 626 1 373 1 275 1 412
4,80% 4,88% 6,25% 10,48% 8,85% 8,22% 9,10%
août septembre octobre novembre décembre Total 2006
Total 2005
Hommes seuls 833 906 1 020 805 385 9 018 10 993
Femmes seules
151 249 167 111 87 1 804 1 724
Couples 60 67 88 95 53 911 1 514
Familles 404 470 491 522 388 3 776 267
TOTAL 1 448 1 692 1 766 1 533 913 15 509 14 498
9,34% 10,91% 11,39% 9,88% 5,89%
Durant la période hivernale, les personnes sans solution d’hébergement sont environ de 5 %.
A partir du mois d’Avril, ce chiffre augmente pour atteindre 10 à 11 % de personnes sans
solution d’hébergement.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 24/42
Les réponses à l’hébergement
Extrême Urgence Urgence Foyer Période Hiver. Total
2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006 2005 2006
Hommes seuls 1 494 1 669 446 792 1 892 1 948 4 169 5 619 8 001 10 028
Femmes seules 1 119 1 021 368 343 23 18 141 447 1 651 1 829
Couples 228 170 31 39 31 21 388 226 678 456
Familles 2 608 1 713 335 323 35 42 66 80 3 044 2 158
TOTAL 5 449 4 573 1 180 1 497 1 981 2 029 4 764 6 372 13 374 14 471
Variation -16,08% 26,86% 2,42% 33,75% 8,20%
Nous constatons une baisse des hébergements d’extrême urgence et une augmentation
significative des orientations vers les dispositifs de période hivernale.
Extrême urgence : réponse à la demande d'hébergement par une réponse de type Samu
social, à savoir dépannage d'une nuit.
Urgence : orientation vers des centres d'hébergement caractérisés par leur mode d'accueil en
urgence, durée d'hébergement + ou - 15 jours renouvelables.
Foyer : Orientation vers un CHRS en urgence qui peut éventuellement aboutir à une prise en
charge plus longue.
Période hivernale : dispositif activé du 1er
novembre au 31 mars (niveau I) et selon les
conditions climatiques (niveau II et III).
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 25/42
Les pathologies rencontrées
HO
MM
ES
FE
MM
ES
HO
MM
ES
FE
MM
ES
Cardio Vasculaires Maladies infectieuses
Artérite insuffisance coronarienne 4 Hépatite C 2
Autre cardiovasculaire 4 HIV+ 2
HTA 1 2 Syndrome grippal, Grippe 2
Insuffisance cardiaque 3 1 Tuberculose 2
Troubles veineux 4 2 Psychiatrie
Dermatologie Alcoolisme 40 3
Autre dermatologie 2 Autre psychiatrie 1 1
Mycose 8 Syndrome dépressif 12 3
Parasitose, gale, poux 10 Syndrome psychotique 17
Plaies, abcès 8 Troubles du comportement 11 7
Divers toxicomanie 5 1
Altération de l'état général 4 3 Neurologie
Cancer 3 1 Autre neurologie 7 2
Hypothermie 5 Céphalées, migraines 1
Endocrinologie Epilepsie 4
Diabète 4 Korsakoff 6
Thyroïde 1 ORL
Gastro-entérologie Autre ORL 1
Pathologie hépatique 1 Ophtalmologie
Pathologie intestinale 2 1 Autre ophtalmologie 1 1
Gynécologie Infection 1
Grossesse 3 Pneumologie
Traumatologie Bronchite, pneumopathie 4
Brûlures, plaies 1 Insf. Respiratoire (BPCO, Emphysème,…) 1
Fractures, entorses 10 Rhumatologie
Séquelle traumatique 16 Arthrose 1 1
Urologie Névralgie (sciatique, DIVM) 1
Insuffisance rénale 1
Prostate 1
103 personnes, 85 hommes et 18 femmes ont bénéficié d’un suivi médical.
87 hommes et 15 femmes présentaient une problématique psychiatrique.
43 personnes étaient malades alcooliques, 17 personnes souffraient d’une psychose
(diagnostiquée par un médecin).
Les troubles du comportement ont concerné 11 hommes et 7 femmes.
28 hommes avaient une pathologie dermatologique, et traumatologique pour 27 hommes.
18 personnes sont atteintes d’une maladie neurologique dont 7 relèvent du syndrome de
Korsakov (diagnostiqué par un médecin).
1 personne est atteinte de la Maladie de Huntington.
Sur les 103 personnes, 7 souffraient d’altération de l’état général nécessitant une
hospitalisation.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 26/42
TYPOLOGIE DES PUBLICS ET
PROBLEMATIQUES RECURENTES
La typologie des publics
Les Problématiques récurrentes Les jeunes de 18 à 25 ans
Les couples
Les hommes avec des troubles spatio-temporels
Les personnes présentant des troubles psychologiques voire
psychiatriques
Les femmes victimes de violence
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 27/42
TYPOLOGIE DES PUBLICS ET PROBLEMATIQUES
RECURENTES
La typologie des publics
Nous avons repéré trois typologies de public :
Les personnes qui, en possession de leurs moyens, cherchent par l’intermédiaire
du dispositif à trouver une information sur la législation sociale ou les hébergements
d’urgence, ou, suite à un événement brutal et imprévisible, à pallier une absence de logement
pour une nuit.
Les personnes qui se trouvent aller de la rue aux institutions (foyer, famille…)
suite à des problématiques diverses qui nécessitent une mise en lien avec des intervenants
sociaux de suivi éducatif et qui, selon les trajectoires de vie, se retrouvent plus ou moins en
rupture régulièrement avec les institutions sociales,
Les personnes qui restent à la rue suite à « des choix de vie » ou des
problématiques lourdes qui ne leur permettent pas d’accéder aux diverses institutions sociales.
Les Problématiques récurrentes
Les jeunes de 18 à 25 ans :
En rupture avec le milieu familial ou les institutions, l’errance désirée ou non, génère un
mode de vie à la fois attractif et risqué, qui peut coïncider avec des pathologies lourdes.
Nous faisons le constat d’une inadaptation du dispositif aux particularités d’un public
« encore en construction » et pour qui les exigences de mode de vie et d’insertion sont
décalées. Demeurer dans les foyers d’urgence occulte le travail sur l’insertion sociale et plus
particulièrement l’accès à la formation et à l’emploi.
Nous avons rencontré durant l’année 2006 un certain nombre de jeunes âgés de moins de 18
ans et de jeunes majeurs sortants des ITEP (Institut thérapeutique et pédagogique) de la
métropole Lilloise.
Nous souhaitons durant l’année 2007, intensifier le partenariat avec les associations de
prévention spécialisées et des ITEP pour répondre par des interventions diversifiées mais
coordonnées au phénomène d’errance des jeunes majeures.
Les couples :
De jeunes couples qui ont alternés les solutions chez les parents et amis, les couples
demandeurs d’asile, ou originaires de pays européens, couples stables qui se sont formés dans
la rue et qui se chronicisent.
Nous faisons le constat d’un manque de structures d’accueil d’urgence d’autant plus que la
typologie des couples complexifie les possibilités de prise en charge.
Les hommes avec des troubles spatio-temporels :
Une augmentation de personnes qui présentent des troubles neurologiques de type syndrome
de korsakoff. Certains développent une forme d’attachement par le lien répété avec les
travailleurs sociaux du 115 pour s’aiguiller et se rappeler de l’endroit où ils dorment. Les
autres sont gravement désocialisés et en rupture avec toute institution. Une structure adaptée
de type médico-sociale est nécessaire à ce type de problématique.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 28/42
Les personnes présentant des troubles psychologiques voire psychiatriques :
Des équipes psychiatriques ou des patients sortant de l’hôpital psychiatrique sont en demande
d’hébergement d’urgence. Les structures existantes sont inadaptées à ces publics vulnérables
et fragiles du fait de leur état de santé mentale qui se dégrade, et qui se retrouvent très
rapidement à la rue.
Les femmes victimes de violence :
Parfois seules, parfois accompagnées des enfants, le contexte de violence conjugale les amène
à nous solliciter dans l’urgence le soir et la nuit. Trouver une solution permettant
l’éloignement du domicile est urgent. Toutefois, les solutions proposées sans encadrement et
accompagnement éducatif n’offrent pas de soutien. Les retours à domicile « après la crise »
sont fréquents.
En 2006, l’équipe des travailleurs sociaux du 115 a développé un partenariat avec l’Ecoute
Brunehaut de L’A.R.S. Ce partenariat a favorisé la mise en place d’une formation sur le
phénomène des violences conjugales. Se systématise ainsi l’orientation vers ce partenaire afin
d’apporter une aide psychologique et juridique pour que ces femmes construisent un projet
sur le long terme.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 29/42
TRAJECTOIRES DE VIE
Monsieur D.
Monsieur L.
Madame L.
Monsieur C.
Monsieur W.
Monsieur et Madame L.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 30/42
TRAJECTOIRES DE VIE
Mr D. est âgé 43 ans et vit à la rue depuis plus de 15 ans.
Monsieur a exercé la profession de boulanger. Il vivait maritalement et a eu deux filles qu’il
ne voit plus.
Dans les antécédents médicaux, on note : une exogénose (20 cigarettes et 5 litres d’alcool
par jour), des bronchites chroniques, des tentatives de suicide, plusieurs pédiculoses
corporelles.
Décembre 2004 : Mr. D présentait des problèmes dermatologiques. Il était dans un refus
catégorique d’une prise en charge. Il a fallu plusieurs rencontres pour qu’il me fasse confiance
et accepte un accompagnement pour aller prendre une douche à Ozanam, suivi d’un
traitement adapté.
Dés lors des visites régulières sur son lieu de squat ont permis de créer un lien entre nous.
Il appelle le 115 pour solliciter une rencontre.
Tout au long de ces rencontres, à l’issue d’entretiens, a été mis en avant des problèmes
administratifs. Mr ne percevait plus le RMI, n’avait plus de CMU, ni de CNI.
En janvier 2006, M.D. accepta un séjour à la Fondation Armée du Salut. Au bout d’un mois,
Mr a quitté la structure. Le suivi à la rue s’est remis en place.
Au printemps 2006, des entretiens infirmiers rapprochés ont permis de l’amener à consulter
à MSL .Il présentait encore de gros problèmes dermatologiques. Il accepta des soins tous les
deux jours et un bilan médical démarra pour son problème de voix cassée
A plusieurs reprises j’abordais avec lui la problématique de l’alcool, mais il était dans le déni.
Courant juin 2006 : Il subit une intervention chirurgicale, une hospitalisation à St Philibert
dans le service de dermatologie, ainsi que des consultations répétées à MSL.
Le diagnostic final fut très rassurant, M n’avait rien de grave. Toutefois, il lui a été expliqué
l’urgence et l’importance pour lui d’arrêter de consommer de l’alcool et de fumer.
De très nombreux entretiens infirmiers dès septembre 2006, ont amené M.D a évolué sur la
prise de conscience de sa situation, et de son état de santé, accompagné par l’équipe du travail
de rue : une domiciliation au Secours populaire, les papiers d’identité ont été fais.
Le 10 janvier 2007, il entre en cure de désintoxication alcoolique. D’emblée, un projet de
poste cure est mis en place avec lui.
Le 30 janvier 2007, Mr. bénéficie d’une poste cure.
Il va très bien à l’heure actuelle, s’intègre parfaitement et, a fait une demande d’hébergement
de 6 mois dans le foyer.
Au moment où nous rédigeons ce rapport d’activité, les nouvelles de Mr D. sont excellentes.
Mr continue à se soigner régulièrement pour l’ensemble de ses problèmes de santé.
Un projet de relogement en maison relais est évoqué pour la fin de l’année 2007 ou le début
de l’année 2008.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 31/42
Une soirée à la téléphonie sociale : au 115, M. L. cherche un hébergement
18H45, 1er
appel d’une cabine
- Bonsoir ma grande c’est M. L. Où c’est que je dors ce soir ?
- Vous pouvez aller au foyer du bd Victor Hugo.
- Où ça ?
(Je répète….Nb : M. L se rend depuis des mois très régulièrement dans ce foyer)
- A quel numéro ?
- 329. Vous êtes où ?
- A Portes des Postes.
- Vous êtes à côté. (NB: 50 mètres.) Vous sortez du métro et vous prenez le bd Victor
Hugo, n° 329.
- Bon, j’y vais ma grande. Quel numéro déjà ?
- 329. Allez-y vite.
- Au revoir ma grande.
20h15, 2ème
appel
- Bonsoir ma grande c’est Mr L. Où c’est que je dors ce soir ?
- Mais vous êtes où M.L ?
- A Marbrerie.
- Bon, vous reprenez le métro, vous allez à Portes des Postes.
- Ah…et après ?
- Après vous me rappelez du métro, à tout à l’heure…
Cinq ou six appels plus tard, M. L a réussi à retrouver sa route. Il est 23h15.
M.L fait partie des personnes très chronicisées de la métropole lilloise. Consommateur
d’alcool, nous avons repéré chez M. des troubles spatio-temporels importants, qui se sont
développés au point que M. nous sollicite chaque jour plusieurs fois pour savoir où il est et ce
qu’il doit faire.
Si le repérage d’une telle problématique est aisé, la réponse à celle-ci l’est moins. Elle
implique la mise en place d’un diagnostic médical : tests mémoire, bilans neurologiques à
jeun (sans prise d’alcool) et à rendez vous fixes.
Et elle implique donc, devant l’impossibilité de réaliser un tel diagnostic dans un
contexte d’errance, la stabilité dans un lieu d’hébergement qui prenne en compte la
problématique de Mr L.
Cette stabilité par l’hébergement a été réalisée avec un partenaire de l’accueil
d’urgence, avec un aménagement du fonctionnement de leur organisation. Au cours de
l’année 2006, M. commence à repérer les lieux, s’y présente plus tôt, nous sollicite de moins
en moins pour retrouver sa route.
Le travail partenarial entre la CMAO et la structure d’hébergement assure un confort
de vie indéniable pour Mr L. Toutefois, il serait important d’avoir des perspectives de prise en
charge au sein d’un établissement adapté au problème de santé de Monsieur.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 32/42
Mme L.
Mme est connue du Samu social depuis 2000. Les interventions se résumaient uniquement à
des secours (couvertures, alimentation) suite à des interpellations faites au 115 de la part des
riverains.
Durant l’hiver 2005/2006, Mme a été rencontrée régulièrement par le Samu social avec pour
perspective l’instauration d’un lien. Mme a par la suite accepté un hébergement d’une nuit,
dans une chambre seule. Dans un premier temps le Samu social allait chercher Mme tous les
soirs à son lieu de squat.
Par la suite les équipes lui ont demandé de contacter le 115 afin de réserver sa place.
Les rendez vous étaient dans un premier temps fixés à des endroits connus par Mme. Puis le
115 a amené Mme à se déplacer vers l’endroit convenu pour tous.
Mme a donc intégré en quelques mois le fonctionnement du 115 et du Samu social sur
l’hébergement d’une nuit.
Des orientations ont été tentées dans d’autres foyers.
Sur un hébergement à Tourcoing, l’autonomie accordée aux résidents s’est révélée
handicapante pour Mme. Sur un autre hébergement, la vie en collectivité ne convient pas à
Madame.
Mme est désormais pratiquement hébergée tous les soirs par le Samu social sur un îlot et ce,
depuis presque un an. Certes, Mme a intégré le fonctionnement du Samu social et du 115,
mais les perspectives de CHRS ne semblent pas adaptées à sa situation et à son
comportement.
L’hébergement sur l’îlot ne peut être une solution définitive d’autant que certains problèmes
de comportements commencent à apparaître : Mme dégrade sa chambre. Lorsque ces
dégradations font l’objet d’entretiens avec le Samu social, Mme nie toute implication.
Nous maintenons le lien avec Madame et nous nous orientons vers un diagnostic
psychiatrique qui nécessite l’adhésion de Madame.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 33/42
Mr C. est âgé de 37 ans. Il vit à la rue, mais surtout en squat depuis de très nombreuses
années. En effet, il semblerait que dès l’adolescence, il faisait des fugues et se marginalisait.
Au niveau familial, on sait qu’il a encore sa mère, qui d’ailleurs vit dans le quartier ou il est
installé. Il avait un frère aîné qui est décédé il y a quelques années.
Dans ses antécédents médicaux, on note : une maladie de HUNTINGTON (affection neuro
-dégénérative et héréditaire) diagnostiquée en 2004 et une consommation régulière d’alcool.
Parcours de soins de M.C. avant notre rencontre. Face à la pathologie médicale peu
commune de C, l’infirmière a pris contact avec son médecin. Nous apprenons que le médecin
le connaît depuis son adolescence. Nous obtenons des éléments importants pour le suivi de
Monsieur C. Un suivi neurologique est mis en place au CHR de Lille en février 2004. Mais C.
disparaît et ne reprend pas contact avec le service.
Le service de neurologie suggère à son médecin de lui prescrire un traitement, de la
kinésithérapie. Mais, Mr C refuse.
Pourtant, envoyé par son médecin traitant, il retourne en consultation en janvier 2005. Le
neurologue qui le reçoit note une sensible détérioration de son état. Il lui prescrit un
traitement. Mr C. ne donne plus de nouvelles.
En mars 2005 : Mr C squattait alors une maison menaçant d’être démolie.
Il allait en être expulsé. Cette rencontre se résuma à un bref entretien, qui nous permis de faire
connaissance.
Il faut attendre courant juillet 2006, pour le revoir. C’était suite à un appel du Secours
populaire où il se rend de temps en temps pour des colis alimentaires. Notre partenaire nous
donne quelques indications sur son lieu de vie et nous précise qu’il a subit une agression et a
des cotes cassées.
L’entretien est très difficile, Mr a des mouvements saccadés et des troubles du langage.
Une orientation en hébergement afin qu’il puisse se reposer, se laver, lui est proposé à
l’association Martine Bernard à Halluin. Il en repartira quelques minutes après son arrivée
dans la structure, ne supportant pas le regard et la moquerie des autres résidents sur ses
mouvements anormaux qu’il ne peut absolument pas contrôler.
Depuis ce jour, très régulièrement, nous lui rendons visite. Mr C. vit dans une grande
insalubrité : sans eau ni d’électricité, le sol est jonché de détritus et d’aliments. Pour se faire
du café, il chauffe son eau sur un petit feu d’appoint à l’alcool.
Il se débrouille donc, mais le danger est tout de même présent à cause des mouvements
involontaires qui le gênent. Il peut y avoir le risque de se blesser, de déclencher un incendie.
Il refuse toujours un hébergement et une prise en charge médicale.
Dans le courant du mois d’octobre 2006, la police municipale, ainsi que les services sociaux
de la mairie nous interpellent sur la situation de Mr C. L’assistante sociale annonce que le
logement est considéré comme insalubre et la décision de le murer est prise. Il nous est
simplement demandé de lui trouver un hébergement car il va être expulsé.
La situation devenant critique, la décision de présenter le parcours de Mr C ainsi que sa
double problématique santé/sociale au réseau santé solidarité est prise. Il fut décidé que les
services sociaux de la mairie de quartier travailleraient sur la problématique logement.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 34/42
Quelques semaines plus tard, démunis par les solutions possibles, leur proposition fut une
place en maison de retraite avec dérogation
En partenariat avec le Secours Populaire, nous avons instruit un dossier de demande de
travailleur handicapé auprès de la COTOREP.
Parallèlement, le suivi régulier a permis que Mr C. accepte d’aller à une consultation en
neurologie en février 2007.
Le médecin neurologue constate que la situation sociale est inextricable, et évoque avec lui le
problème de l’alcool. Mr C refuse de prendre un traitement. Se pose la question d’un suivi
médical, car à part l’infirmière de la CMAO et de temps en temps le médecin traitant, il ne
voit personne. Nous proposons un suivi CMP.
A l’heure actuelle, un infirmier de l’équipe DIOGENE, attaché au CMP de son quartier l’a
déjà rencontré à deux reprises, avec nous. Nous espérons qu’un lien s’instaurera.
D’autre part lors de notre dernière rencontre dans le lieu de squat de Mr C, nous avons
constaté qu’il prenait le traitement prescrit par son médecin.
Le dossier de demande de COTOREP est accepté, et la situation devrait évoluée
favorablement pour Mr C. du fait d’une orientation vers une structure adaptée à sa pathologie.
Suite à un signalement, Mr W. a été rencontré en 2006.
Mr. vivait dans sa voiture depuis 4 mois suite à son divorce. Mr. est âgé de 58 ans.
Lors de ce premier contact, le diagnostic social fait apparaître que Mr possède tous ses papiers
d’identité et administratifs, une couverture sociale, une domiciliation ainsi que des revenus.
Sur le plan sanitaire, Mr. souffre des jambes dû à la position recroquevillée dans laquelle Mr.
dort chaque nuit sur le siège arrière de sa voiture. Mr. précise qu’il a subi une intervention
chirurgicale aux hanches.
Mr ne formule aucune demande d’aide, ne se considérant pas en détresse ni sans abri. Le
« projet » de Mr est d’attendre ainsi jusqu’à l’obtention de sa retraite en novembre 2007 afin
de louer un appartement, Mr étant persuadé n’avoir droit à aucun logement du fait qu’il
perçoit une allocation ASSEDIC de 400 euros.
Notre accompagnement a consisté à faire prendre conscience à Mr de la situation d’urgence
sociale dans laquelle il se trouvait sans pour autant le brusquer, ou l’effrayer, car cela aurait
rompu le lien établit. Nous avons proposé, dans un premier temps, une aide matérielle
(nourriture et couverture), Mr refusant toute solution d’hébergement. A la suite de
nombreuses rencontres avec Mr dans le cadre du Samu Social en journée et de la maraude
dirigée en soirée, Mr a finalement accepté d’être hébergé sur un îlot quelques nuits puis en
collectif pour 15 nuits.
Nous avons orienté Mr vers le CCAS de sa ville, vers un partenaire pour la recherche de
logement. Mr a sollicité le travailleur social du Samu Social pour l’accompagner. Mr s’est
ensuite rendu seul aux rendez vous suivants.
Les travailleurs sociaux du 115 et du Samu Social ont recherché les structures adaptées à la
situation de Mr pour favoriser une prise en charge à la suite des 15 nuitées. Mr a été orienté
vers un CHRS et le projet élaboré est l’obtention d’un logement autonome.
Cette prise en charge et cet accompagnement a duré deux mois.
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Mr. ET Mme L.
Le Samu Soir a rencontré pour la première fois le couple L. en novembre 2006. Les
travailleurs sociaux du Samu ont sollicité l’équipe du travail de Rue pour intervenir auprès de
ces personnes.
Le couple vit dans une voiture depuis deux ans et s’offre quelques nuitées en chambre d’hôtel.
Mme L. vivait chez ses parents et travaillait en qualité d’auxiliaire de vie sur Comines.
Mr L. avait quitté le domicile conjugal et avait trois enfants.
Lors de leur rencontre, Mr L est allé vivre chez Mme L au domicile de ses parents. La
cohabitation étant conflictuelle, le couple a quitté le logement et est allée vivre dans la
voiture.
Compte tenu des conditions de vie, Mme a perdu son emploi. Ils perçoivent les ASSEDICS.
Leur état de santé s’est dégradé, il présente tous les deux des pathologies somatiques.
Nous prenons contact avec le CCAS de Comines pour instruire une demande de logement.
Parallèlement, ils ont bénéficié de nuitées d’hôtel financées par le CCAS, le Secours
Catholique et le Secours Populaire.
Suite à un reportage télévisé sur leurs conditions de vie réalisé par France 3, un habitant de
Roubaix leur a proposé un hébergement d’attente que le couple a accepté.
Nous avons continué le suivi et poursuivi les démarches de logement.
Un appartement a été proposé sur Halluin pour un bail de 6 mois renouvelable par le PACT.
Ce couple est désormais installé, et Monsieur a retrouvé du travail dans un garage automobile
sur Roubaix.
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CONCLUSION
Ce rapport d’activité de l’année 2006 a tenté de rendre compte de l’action menée par les
équipes sociales de la C.M.A.O.
L’Urgence sociale à laquelle la mission du 115 et du Samu social apporte une réponse
immédiate, inconditionnelle, dans le respect de la personne, s’inscrit dans un cadre global
d’accueil, d’orientation, d’hébergement et d’insertion sociale et socio-professionnelle.
La C.M.A.O. est, pour une partie des publics en difficulté sociale, le premier maillon des
dispositifs d’aide sociale notamment en matière d’hébergement. Il s’agit des personnes qui
pour de multiples raisons, se retrouvent à la rue. L’action est à la fois curative et préventive :
ces personnes doivent intégrer les dispositifs d’accueil et d’insertion dans des délais courts de
manière à éviter l’installation dans l’errance.
Pour d’autres personnes qui sont en situation d’errance, ou qui se sont chronicisées, la CMAO
est le dernier rempart contre la grande exclusion. En favorisant les secours, les nuitées
d’extrême urgence, l’accès aux soins, les professionnels permettent à ces personnes d’éviter
« une inexistence sociale » encourageant l’accès aux dispositifs de droit commun afin de
récréer les liens sociaux.
A l’articulation du social et du sanitaire, les équipes sociales et médicales de la CMAO
veillent sur les personnes les plus fragiles, les plus vulnérables sur le plan somatique et sur le
plan psychique. Elles organisent des relais entre les différents services en interne, et
mobilisent l’ensemble des partenaires du sanitaire et du social pour répondre de manière
urgente et adaptée dans les cas de dégradation de l’état de santé des personnes.
Devant ces constat, nous avons la volonté de continuer à promouvoir l’accès aux dispositifs
de droits communs des personnes sans abri mais également de nous inscrire dans des actions
de prévention afin d’apporter des informations et une aide sociale qui favorise l’inclusion
dans notre société.
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ANNEXE
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 38/42
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Préambule : L’association CMAO (Coordination Mobile d’Accueil et d’Orientation) a été créée en 1995.
Dans ses statuts, modifiés en 2004, son objet social précise qu’elle est :
« au service de toute personne en situation de difficulté sociale sur le département du NORD et en
particulier sur le territoire de LILLE METROPOLE communauté urbaine (LMCU). Elle a pour but
d’assurer une meilleure cohérence des réponses à l’urgence sur le territoire cité ci-dessus, en
favorisant la synergie des opérateurs par :
L’observation et l’évaluation des besoins, des actions et des parcours.
L’analyse des moyens mobilisables et mobilisés au regard des besoins et des actions mises en
œuvre
L’animation d’un réseau pour favoriser les échanges de pratiques, l’innovation et la mise en
œuvre collective d’expériences.
L’association développe en propre, des moyens humains et matériels lui permettant d’assurer sa
mission première de repérage et de gestion des situations d’urgence.
Ses membres actifs s’engagent à contribuer à la réalisation des missions de l’association.
L’association interpellera les pouvoirs publics dès lors que les moyens développés s’avèreront
globalement insuffisants pour prendre en compte l’ampleur des problèmes identifiés.
L’association agit hors de toute considération politique, philosophique ou religieuse pour venir en
aide aux personnes concernées. »
Par le présent texte, les adhérents de la CMAO, actuels et futurs, veulent définir le cadre éthique et
politique des interventions de l’association, qu’elles soient menées avec des moyens humains et
matériels propres à l’association, et/ou par la mise à disposition volontaire de moyens des
associations adhérentes dans le cadre d’une mutualisation de leurs moyens.
Les modalités du présent texte s’appliquent en référence :
A l’application des principes de liberté, d’égalité et de fraternité qui fondent l’esprit de la
République, et des valeurs essentielles de respect des droits de l'Homme, de justice et de
solidarité ;
A la loi du 1er juillet 1901 de libre association ;
A la loi du 2 janvier 2002, rénovant l’action sociale et médico-sociale, qui place l’usager au cœur
de cette action ;
Aux statuts et règlement intérieur de l’association CMAO.
Il s’agit : de développer une véritable culture des solidarités et des coopérations entre
les uns et les autres ; de mobiliser et mutualiser les ressources des associations adhérentes au
service des usagers. Cette orientation est fondatrice d’une dynamique inter associative, qui sous–tend le projet politique et les modes d’action de la CMAO, respectueux de l'identité et des objectifs de chacun.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 39/42
Titre I - Objet du texte Le présent texte détermine les principes de mise en œuvre de réponses de qualité et adaptées aux
besoins d’un public composé de personnes, pour diverses raisons, en situation d’urgence sociale, parce
qu’en danger, et en recherche de solutions de logement, et à défaut d’hébergement.
Titre II – Valeurs partagées La Charte des Droits et Libertés de la personne accueillie (article L.311-4 du code de l’Action Sociale
et des Familles) est fondatrice des principes d’accueil et d’accompagnement des usagers. La CMAO et
ses adhérents s’engagent à promouvoir l’expression et la participation de ceux-ci, et à assurer la
promotion de la personne d’un statut d’usager à celui de citoyen.
Ces valeurs définissent le cadre éthique de l’urgence sociale dans lequel la CMAO et ses adhérents
décident de travailler au quotidien.
Article II-1
Une raison d’être : redonner à chaque personne les moyens d’être auteur et acteur de sa propre vie L’organisation de l’accueil, de l’orientation, et de l’hébergement d’urgence est conçue comme un
dispositif transitoire orienté vers la mise en place de solutions pérennes. Dès le premier contact, il
s’agit de mobiliser au mieux les moyens permettant à terme d’accompagner, par une structure
adhérente ou non, la personne vers un changement durable de sa situation. Ceci impose de se mettre
immédiatement dans le projet d’une trajectoire vers l’autonomie, dans le cadre d’un parcours
individualisé.
Article II-2
Un principe fondamental : secourir la personne vulnérable Toute personne ne disposant pas, à un instant donné, de moyens pour se mettre à l’abri, doit se voir
apporter une aide immédiate, digne et respectueuse de ses droits. Aucune exigence particulière ne peut
être invoquée pour contourner l’obligation générale d’accueil. Par la coordination du dispositif, et par
la mobilisation et la mutualisation des ressources, tous les publics, sans discrimination, doivent
pouvoir être informés, accueillis et orientés.
Article II-3
Un objectif primordial : orienter utilement les personnes La mobilisation de compétences multiples, réponse à la nécessité d’approche globale de la situation
des personnes, ne doit pas conduire à un morcellement des interventions, et à une dilution de
l’accompagnement. La CMAO, de par sa vocation de plateforme de premier accueil, se doit de
rechercher les moyens les plus adaptés au regard de l’objectif de retour vers l’autonomie de la
personne, de s’informer sur l’évolution des parcours individuels et de prendre en considération les
phénomènes de rupture.
Article II-4
Un rôle essentiel : exercer un devoir d’alerte Ses missions de veille et d’observation sociales confèrent à la CMAO une connaissance précise de
situations individuelles particulières et une vision d’ensemble des phénomènes d’exclusion et de
détresse sociale. La CMAO est donc légitimement investie d’une mission d’information, dans les
délais les plus courts, auprès des acteurs politiques et institutionnels à même de favoriser la prise de
décisions.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 40/42
Article II-5
Un rôle central : veiller à la coordination du dispositif Accueil, Hébergement, Insertion Les acteurs mobilisés dans le dispositif AHI (Accueil, Hébergement, Insertion) de la métropole lilloise
ont fait le choix d’une coordination concertée dans un cadre associatif. Au-delà des missions
techniques de veille sociale (115, observatoire) et de Samu social (équipes mobiles, maraude) que lui
confie le Préfet, l’association C.M.A.O vise à construire et à réguler les complémentarités dans un
ensemble, au sein duquel il est possible de tenir compte des singularités de chaque adhérent.
Titre III – Ethique du partenariat Afin de mettre en œuvre, dans les meilleures conditions possibles, les dispositions du titre II ci-dessus,
chaque adhérent de l’association CMAO, et la CMAO, ainsi que tout autre partenaire désireux de
coopérer avec la CMAO et ses adhérents, à un titre ou à un autre, à la réalisation de son objet social,
s’engagent à observer les préceptes suivants :
Transmettre les informations sur ses pratiques, son fonctionnement, dans le cadre de son
projet d’établissement ou de service ;
Partager les connaissances, dès qu’elles peuvent être utiles à l’activité d’un autre
partenaire ;
Mettre au point et appliquer des protocoles d’actions collectives, et signer, le cas échéant,
des conventions de partenariat ;
Encourager et mettre en pratique la mutualisation de moyens ;
Contribuer à l’évaluation régulière des dispositifs mis en place ou des actions menées en
commun ;
Signaler et exposer tout nouveau projet d’action relatif à l’objet de la CMAO, accepter
qu’il soit examiné et analysé, et admettre qu’il puisse être considéré comme non conforme
à l’esprit qui anime le dispositif collectif ;
Dans ce cadre, la CMAO respectera l'indépendance des associations dans la maîtrise de leurs
projets et leur pleine responsabilité dans la conception, la mise en œuvre, et la communication.
Titre IV – Principes de l’action
Chaque action mise en œuvre par les partenaires participe à la réalisation finale d’un objet unique :
répondre aux besoins exprimés ou observés des usagers. Au-delà de principes généraux, et compte
tenu de la composition du dispositif d’Accueil, Hébergement, Insertion de la métropole lilloise, et des
expériences antérieures menées par la CMAO et ses adhérents, les modalités suivantes de
fonctionnement sont affirmées :
Article IV-1 : pour redonner à chaque personne les moyens d’être auteur et acteur de sa propre
vie…
la nécessité d’une lisibilité des fonctionnements et d’une transparence des pratiques pour
faciliter l’accès des personnes concernées aux réponses proposées, et pour organiser les
complémentarités ;
la qualité de communication entre les opérateurs est une ressource essentielle pour permettre
l’organisation de la continuité des parcours des personnes accueillies (transmission des
informations nécessaires à la poursuite des actions) ;
la mise en œuvre d’une instance et de moyens d’expression, de participation et de
propositions des usagers des services de la CMAO.
CMAO – Rapport d’Activités 2006 – Page 41/42
Article IV-2 : pour secourir la personne vulnérable…
Ceci est de la responsabilité de chacun, quel que soit le rôle qu’il est censé jouer dans le
dispositif global : nul ne peut contourner les obligations d’accueil, de secours et de non
abandon, et le renvoi non organisé et non négocié des personnes d’un service à un autre est
totalement proscrit ;
Le 115 départemental joue un rôle central au sein de ce dispositif pour les situations
d’urgence. L’accueil téléphonique est assuré de manière centralisée par la CMAO, qui peut en
déléguer la réalisation dans certaines circonstances (appels de nuit, …) ;
Les équipes mobiles de la CMAO ont pour première mission d’aller vers les personnes les
plus désocialisées qui n’ont plus le désir ou la capacité de demander de l’aide ;
Article IV-3 : pour faire bénéficier du dispositif…
La CMAO a vocation à assurer un rôle de sas de premier accueil, et passer le plus rapidement
et le plus efficacement possible le relais aux autres acteurs du dispositif AHI ;
L’accueil physique des personnes rencontrées par le 115, ou par les équipes mobiles est géré
et assuré, de nuit comme de jour, par les acteurs dûment autorisés pour ce faire, et
prioritairement les adhérents ;
Les adhérents à la CMAO, ainsi que tout autre partenaire désireux de coopérer avec la
CMAO, s’engagent à informer précisément, avec une mise à jour quotidienne, des réponses
qu’ils proposent et des ressources d’accueil dont ils disposent ;
Les adhérents à la CMAO s’engagent, dès lors qu’ils ont accueilli les personnes orientées par
la CMAO, à garantir à celles-ci un hébergement et un accompagnement social dans le respect
de leurs droits tels qu’ils sont énoncés dans la charte des droits et libertés des personnes
accueillies (article L311-4 du code de l’action sociale et des familles).
Article IV-4 : pour suivre et évaluer les parcours…
la CMAO et ses adhérents mettent en œuvre collectivement les moyens permettant de
comprendre les évolutions des parcours de chaque personne orientée et accueillie dans le
dispositif : la lisibilité des parcours, partagée avec les publics, est sous–tendue par un triple
objectif de prévention, d’évaluation, et d’observation, à fin d’analyse, et non de contrôle.
L’association CMAO met en œuvre des moyens techniques (exemple : commission et groupe
Parcours Hommes, …), et se nourrit des informations transmises par les professionnels ;
l’échange et la capitalisation des pratiques professionnelles est un levier important
d’amélioration du dispositif global. Chacun s’engage à répondre favorablement aux initiatives
proposées par la CMAO dans ce but, et accepte d’alimenter, voire de susciter, tout débat utile.
Article IV-5 : pour exercer le devoir d’alerte…
La CMAO et ses adhérents participent de manière permanente à l’évaluation des besoins et de
la pertinence des réponses (observatoire), et chacun s’engage à fournir dans des délais
raisonnables les informations utiles à cette mission. La CMAO développe ensuite les moyens
nécessaires pour, chaque année, ou plus souvent si c’est nécessaire, exploiter les données, les
diffuser, et faire des propositions d’amélioration du dispositif ;
dès lors que les délais de réaction le permettent, la CMAO privilégie d’informer les instances
politiques représentatives de ses adhérents et dûment missionnées pour interpeller l’opinion et
les pouvoirs publics (exemples : FNARS, ALERTE, UNIOPSS, …) ;
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