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P R E M I E R M I N I S T R E
C O M M I S S A R I A T AL'ENERGIE ATOMIQUE
MESURE DE L'ENERGIE
EMMAGASINEE PAR LE GRAPHITE IRRADIE
par
P. GELIN , J. RAPPENEAU , C. BRUNETON , M. QUETIER
Rapport C.E.A. n°2241
CEA 2241 - GELIN P., RAPPENEAU J., BRUNETON C., QUETIER M.
MESURE DE L'ENERGIE EMMAGASINEE PAR LE GRAPHITE IRRADIE(1962)
Sommaire.- Pour mesurer l'énergie emmagasinée par le graphite irradié,une nouvelle méthode de mesure a été mise au point : le recuit semi-adiabatique (R.S.A. ),
Le principe consiste à plonger un échantillon "dans une enceinte dontla température croît en fonction de la distance de plongée. Lorsque l'échan-tillon de graphits irradié libère "spontanément" son énergie, il est placéà tout instant en un point de l'enceinte qui est à la même température.Ainsi, le graphite atteint une température 6a assez proche de celle qui cor-respondrait à une réaction adiabatique.
La comparaison des quantités d'énergie mesurées par analyse ther-mique différentielle et par recuit semi-adiabatique sur des échantillons degraphite irradiés dans des conditions analogues, est satisfaisante. Cetteméthode permet de déterminer rapidement l'énergie libérable "spontané-ment" par le graphite irradié. De ce fait, elle est particulièrement bienadaptée à l'étude des températures maximum (conditions adiabatique s), quipourraient être atteintes par libération d'énergie pendant le recuit del'empilement de graphite d'un réacteur. , • ;/ - • ^_
1 CEA 2241 - GELIN P., RAPPENEAU J.', BRUNETON C., QUETIER M.
MEASUREMENT OP ENERGY STORED IN IRRADIATED GRAPHITE (1962)i
Summary. - A new method has been developed for measuring the storedenergy of irradiated graphite : semi-adiabatic annealing (R. S.A. ).
The principle consists in placing a sample in an enclosure whosetemperature increases as a function of the depth' of the sample. Whenthe sample of irradiated graphite releases its energy "spontaneously", itis placed at each moment at a point in the enclosure which is at the, sametemperature. The graphite thus attains a temperature € fairly close tothat which would correspond to an adiabàtic. reaction.
The comparison of the amounts of energy measured by differential•thermal analysis and by semi-adiabatic annealing on samples of graphiteirradiated in similar conditions, is satisfactory. This method makes itpossible to measure rapidly the energy which can be released "sponta-neously" from irradiated graphite. As a result, it'is particularly suitable "for the study of the maximum temperatures (adiabàtic conditions) whichcould be produced by the energy liberation during the annealing of thegraphite stack of a reactor.
- Rapport C.E.A. n°2241 -
'Service des Etudes Mécaniques et Thermiques, Section Thermique
Service de Physico-Chimie Appliquée, Section de Physique de Matériaux Nucléaires
MESURE DE L'ENERGIE EMMAGASINEE PAR LE GRAPHITE IRRADIE
par
P. GELIN, J. RAPPENEAU, C. BRUNETON, M. QUETIER
- 1962 -
MESURE DE L'ENERGIE EMMAGASINEE PAR LE GRAPHITE IRRADIE
INTRODUCTION
Pour mesurer l'énergie interne emmagasinée par le graphite sous l'effet des rayonne-
ments neutroniques, deux méthodes de mesure ont été développées ; le recuit à température cons-
tante (RTC) et l'analyse thermique différentielle (ATD).
En utilisant ces deux méthodes de mesure, des échantillons de graphite irradiés dans des
conditions analogues, ont été étudiés. Les résultats obtenus par RTC et ATD se sont révélés en
bon accord pour des échantillons de graphite irradiés qui n'avaient pas subi de recuits antérieurs.
Par contre, des écarts entre les valeurs de l'énergie mesurée par ces deux méthodes, sont appa-
rus pour du graphite recuit puis irradié à nouveau.
La validité des résultats obtenus par la méthode RTC peut être mise en doute par suite
de l'accroissement des "dommages" causés au graphite par les re-irradiations et recuits succes-
sifs.
Bien que les résultats obtenus par analyse thermique différentielle soient en bon accord
avec ceux obtenus par d'autres expérimentateurs [2] nous avons cherché à confirmer ces résultats
en réalisant une troisième méthode de mesure de l'énergie appelée recuit semi-adiabatique
(R.S.A.).
I - METHODES DE MESURE DE L'ENERGIE
Les principes des méthodes de mesure de l'énergie emmagasinée par le graphite irradié,
antérieurement mises au point seront rappelés brièvement.
I. 1 - R.T.C.
Le recuit à température constante consiste à plonger l'échantillon de graphite irra-
dié dans une enceinte à température constante 9Q. L'échantillon est échauffé à la fois par l'éner-
gie libérée et par le flux de chaleur provenant de l'enceinte ; sa température 9 s'élève en fonction
du temps t suivant une loi 9(t). L'échantillon étant extrait de l'enceinte, si après refroidisse-
ment il est plongé à nouveau dans l'enceinte, sa température s'élève suivant une loi 9' (t). La
comparaison des courbes température-temps, permet de calculer la quantité d'énergie libérée. Si
- 2 -
la température de l'enceinte est égale à 400° C, la température de l'échantillon irradié, dans de
nombreux cas, ne dépasse pas celle de l'enceinte. Dans ces conditions, on détermine la quantité
d'énergie H libérée entre la température ambiante et 400° C [l] [2\ .
•«
1.2 - A.T.D.
Deux échantillons de graphite l'un irradié, l'autre non irradié, sont chauffés à
vitesse constante dans une f-nceinte métallique. En fonction du temps, on mesure simultanément
la différence de température entre l'échantillon irradié et l'enceinte, la différence de température
entre l'échantillon non irradié et l'enceinte, la température de l'enceinte. En effectuant une épreu-
ve puis une contre-épreuve de chauffage, l'enthalpie différentielle , de l'échantillon irradiédypeut être déterminée en fonction de la température 9. L'appareil mis au point permet de faire
varier 0 depuis la température ambiante jusqu'à 800° C. Pour du graphite irradié à des tempé-
ratures inférieures à 130° C, l'enthalpie différentielle présente un "pic" bien connu à la tempé-
rature de 200° C (fig. 1). L'énergie emmagasinée commence à se libérer à la température 9S
(température de seuil) : lorsque le graphite atteint la température 9 , (température de déclenche-
ment) il est thermiquement instable et sa température s'élève "spontanément". Enfin, l'intégra-
tion graphique du spectre d'énergie obtenu par analyse thermique différentielle fournit la quantité
globale H(9) d'énergie libérée en fonction de la température 9 [3J [4J .
1.3- Comparaison des méthodes de mesure
En principe, les valeurs de l'énergie H déterminées par RTC devraient être£ U
égales, pour des échantillons de graphite irradiés dans des conditions identiques, aux énergies
H (9) obtenues par A.T.D. pour 9 = 400°C.
Avec des échantillons de graphite irradiés dans des conditions semblables et n'ayant pas
subi de recuits antérieurs, un très bon accord entre les méthodes de mesure a été observé
Par contre, pour du graphite irradié ayant subi deux opérations de recuit intermédiaire,
des écarts de l'ordre de 15 à 20 pour cent sont apparus entre les quantités d'énergie libérable
jusqu'à 400° C, mesurées par RTC et ATD.
Les résultats obtenus par la méthode RTC peuvent être erronés par suite de la modifi-
cation de la cinétique de guérison du graphite et de la diminution progressive de la conductibilité
thermique [2] .
Néanmoins, l'analyse thermique différentielle fournit des résultats comparables à ceux
obtenus par d'autres expérimentations en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis £2] . Malgré cette
comparaison favorable, nous avons cherché à vérifier les résultats obtenus par ATD en réalisant
une troisième méthode de mesure de l'énergie : le recuit semi-adiabatique.
II - PRINCIPE DE LA METHODE
Le principe de la méthode de recuit semi-adiabatique consiste à plonger l'échantillon
dans une enceinte dont la température croît en fonction de la distance Z de plongée.
- 3 -
L'échantillon de graphite irradié est plongé rapidement à une distance Z qui correspond
à une température 9 un peu supérieure à la température de déclenchement 9 (fig. 1). Le gra-
phite s'échauffe rapidement et cette condition est nécessaire pour assurer la libération "spontanée"
de l'énergie et éviter toute possibilité de "recuit lent". L'échantillon commence à libérer de l'é-
nergie à partir d'une "température de démarrage" 9' et, chauffé à la fois par le flux de chaleurO
provenant de l'enceinte et par son énergie propre, il atteint bientôt la température 9 . A ce mo-
ment, un dispositif comportant des thermocouples permet, en plongeant progressivement l'échan-
tillon, de le placer à tout instant t en un point de l'enceinte qui est à la même température. Ainsi,
sont minimisées les pertes calorifiques et la température de l'échantillon s'élève plus ou moins
rapidement jusqu'à une valeur 9 assez proche de celle qui correspond à une réaction adiabatique.3.
Puis, l'échantillon est extrait de l'enceinte. Après refroidissement, il est plongé à nou-
veau à la distance Zo. Ne contenant plus d'énergie aux températures d'expérimentation, il s'é-
chauffe suivant une loi exponentielle et sa température tend vers la température 9 . Cette contre -
épreuve de chauffage, comparée à l'épreuve, permet de déterminer avec précision la température
de démarrage 9' .S
Les courbes température-temps obtenues ont l'aspect de celles représentées fig. 2 et
sont analogues à celles obtenues par J.H.W. SIMMONS L~5Î[6] avec un calorimètre adiabatique plus
précis.
L'énergie libérée par recuit semi-adiabatique est donnée en première approximation
par
8 9ad9
Cette valeur approchée de l'énergie, dont le calcul est simple, est plus élevée que la
valeur de l'énergie réellement libérée car dans l'intervalle de température ô's à 0 Q l'échan-
tillon de graphite est échauffé à la fois par l'enceinte et par son énergie propre. Aussi, pour ob-
tenir la valeur "réelle" de l'énergie libérée certaines corrections sont nécessaires. Celles-ci
peuvent être faites de la manière suivante :
lorsque l'échantillon est plongé dans l'enceinte à la température 9 sa température
moyenne suit une loi 9 = 9 (t) et lors de la contre épreuve, cette loi est 9' = 9'(t) .
Si h est le coefficient d'échange de chaleur entre l'échantillon et l'enceinte,m la masse
de l'échantillon, s sa surface, Cg sa chaleur spécifique et H'l'énergie libérée par unité de masse
jusqu'à la température 9 < 9 , le bilan calorimétrique lors de la première plongée donne :
m mCg-f-= hs<9 o -9 ) + m^f-
Lors de la contre-épreuve à la même température 9O , la relation précédente devient :
(3) mCg-- = h's ( 9 o - 9 ' )
- 4 -
Bien que pour 9 = 9' le champ de température ne soit pas exactement le même dans
l'enceinte, nous admettrons que h (9)^= h1 (9).
On peut considérer les fonctions t(9) et t' (91) de telle sorte que pour 9 = 9 ' les deux
relations précédentes donnent :
ou dH' = Cg (1- -—-) d9
pour 9 < 9's , --^r- = 1 , dH' =0
Entre les températures 9' et 9Q l'énergie libérée est donnée par :
^ 9° (i - fr> cg deSi ' S
•La température finale atteinte par l'échantillon étant 9 , l'énergie "réellement" libéréecl
entre les températures 9' et 6 vaut :s a
T1
+dt
• 1 (JP OH 4- „
0 . S O
ou. : a0
(5) H' ,s - ° s e s
et en tenant compte de la relation (1), il vient :
9a A dt< 6 > H'ef = H
e. " y ~dF~ c^de
s s e^
Le premier terme du second nombre de la relation (6) représente l'énergie calculée en
première approximation, le second terme est la correction à effectuer. Celle-ci peut aisément
être déterminée graphiquement.
- 5 -
III - REALISATION EXPERIMENTALE
L'appareillage de recuit semi-adiabatique comporte essentiellement deux parties ; l'en-
ceinte, le porte-échantillons et les dispositifs de mesure qui lui sont associés.
3.1 - Enceinte
Elle est constituée d'un tube métallique de grande longueur intérieurement cylin-
drique et extérieurement conique. La partie la plus épaisse du tube est installée à l'intérieur d'un
four, réglé à une température constante 0-, En réalisant un calorifuge convenable de la partie
du tube qui dépasse du four, on peut obtenir, en régime permanent des températures croissantes
tout le long du tube.
L'ensemble "enceinte-four" est disposé verticalement et des thermocouples installés
dans la paroi du tube permettent de repérer les températures. Pour une température du four 0
constante , on obtient en fonction de la d:-stance Z, une croissance régulière des températures dans
l'enceinte (fig. 3).
3.2 - Porte-échantillon
La conception du porte-échantillon a été guidée par la nécessité de mesurer à tout
instant t :
- la température de l'échantillon (courbes température-temps),
- la différence des températures 00 entre l'enceinte et l'échantillon. Pour des condi-
tions expérimentales idéales, 50 doit être égal à zéro, pendant la libération de l'énergie emma-
gasinée par le graphite irradié.
L'échantillon de graphite irradié est placé dans une tourelle métallique de faible masse,
donc de faible capacité calorifique ; il est maintenu par une tige d'alumine placée au centre de la
tourelle (fig. 4). Deux thermocouples chromel-alumel gi , g2 sont installés dans l'échantillon qui
est protégé par des écrans métalliques minces. De part et d'autre de l'échantillon, deux'^hermo-
piles" Bl, B2 mises au point au laboratoire ont été montées ; elles possèdent une grande vitesse
de réponse à l'élévation de température qui est supérieure à la vitesse de montée en température
de l'échantillon de graphite sous l'effet du dégagement d'énergie interne.
La tourelle métallique qui supporte l'échantillon de graphite, les thermocouples Gl , G2
et les thermopiles Bl, B2 sont liés à une colonne ayant la même longueur que le tube de l'enceinte.
Un système à contre-poids permet, sans difficulté, le déplacement de l'échantillon à l'intérieur de
l'enceinte.
Un des thermocouples de l'échantillon gl, relié à un enregistreur MEGI permet à tout
instant t de déterminer la température du graphite. La température de l'enceinte est déterminée
par les deux thermopiles Bl, B2 , elles sont montées en parallèle et ayant même résistance, elles
fournissent une force électro-motrice :
m ebi + eb2(7) e =
qui est sensiblement équivalents à la force électro-motrice e que l'on mesurerait au niveau deô
l'échantillon. En toute rigueur, e serait égal à e si la température de l'enceinte augmentait
linéairement en fonction de la distance Z de plongée.
Si la valeur de e, était trop différente de e par suite d'un accroissement non linéaire
de la température de l'enceinte en fonction de la distance Z de plongée, il en résulterait une er-
reur appréciable sur la mesure de l'énergie libérée par le graphite. Pour éviter cet inconvénient,
les deux thermopiles Bl et B2 peuvent être remplacées par une seule thermopile B de plus grande
sensibilité placée au niveau de l'échantillon. Cette solution qui a été récemment utilisée fournit
des résultats satisfaisants.
La thermopile B ou l'ensemble des deux thermopiles Bl B2 est. monté en différentiel avec
le thermocouple g, et relié à un enregistreur galvanométrique SEFRAM type GR 4 VAT. Ce dis-
positif donne la possibilité de connaître à tout moment les écarts de température 59 entre l'en-
ceinte et l'échantillon. Le schéma de montage du dispositif est indiqué fig. 5.
Enfin, il est nécessaire de déterminer avec précision le temps sur les deux enregistre-
ments (température et écarts de température 50). Pour cela, un chronomètre à contact élec-
trique muni d'un dispositif "lance-top" envoie simultanément aux deux enregistreur des signaux
à la fréquence de 1/2 , 1 ou 3 minutes.
3 . 3 - Conduite d'un essai,
L'échantillon de graphite irradié est plongé rapidement à l'intérieur de l'enceinte
à une distance Z qui correspond à une température 9 supérieure à la température de déclen-
chement 0 (voir fig. 1). L'enregistrement galvanométrique qui indiquait avant plongée un écart
u9 nul accuse une forte déviation qui diminue en fonction du temps. La température de l'échan-
tillon, indiquée par l'enregistreur MECI s'élève progressivement puis plus rapidement du fait
de la libération de l'énergie emmagasinée par le graphite. L'écart de température S0 diminue
puis devient nul. A ce moment, il suffit de plonger graduellement l'échantillon pour que cet écart~7'09 demeure nul. Le "pilotage" manuel de l'échantillon est actuellement réalisé à + 1°C près.
Lorsque la température 9 est atteinte, l'enregistrement de la température du graphite présente3.
un "palier" et l'écart o9 reste nul, l'échantillon étant à une distance Z déterminée.
Puis l'échantillon est extrait de l'enceinte. Après refroidissement, une contre-épreuve
de chauffage est effectuée en plongeant à nouveau l'échantillon à la distance Zo. Cette contre-
épreuve permet de déterminer avec précision la température du démarrage 9' (fig. 2) et de, s
calculer la valeur de la quantité d'énergie réellement libérée (voir § III).
IV- RESULTATS
Des échantillons de graphite irradié ayant subi plusieurs recuits intermédiaires ont été
étudiés. Ces échantillons existant en deux exemplaires, considérés comme identiques, il a été
possible de mesurer l'énergie interne libérée en utilisant le recuit-semi adiabatique et l'analyse
thermique différentielle.
- 7 -
4.1- Une première série d'essais a été effectuée. La comparaison des résultats obtenus
par RSA et ATD a montré que les énergies mesurées par recuit semi-adiabatique étaient généra-
lement plus faibles que celles déduites de l'analyse thermique différentielle.
Un examen critique de ces résultats a montré la nécessité :
- de bien choisir la température de plongée 9 avant de pratiquer un essai de recuit
semi-adiabatique. En particulier, le choix d'une valeur de 9 trop faible provoque le "recuit lent"
de l'échantillon de graphite étudié et il en résulte une perte d'énergie.
- de modifier le dispositif de pilotage de manière que la température moyenne indiquée
par les thermopiles corresponde le mieux possible à la température de l'échantillon en un point
donné de l'enceinte (voir paragraphe 3.2).
4.2 - Une deuxième série d'essais a été effectuée en tenant compte des remarques pré-
cédentes , en utilisant des échantillons de graphite irradiés qui avaient subi deux ou trois recuits
intermédiaires. Les caractéristiques des échantillons étudiés (doses reçues depuis le dernier
recuit, températures moyennes d'irradiation, etc. . .) sont indiquées au tableau I.
Les courbes températures - temps obtenues par recuit semi-adiabatique pour certains
de ces échantillons sont représentées fig. 2 , 6 , 7 , 8 ; elles sont similaires à celles obtenues par
J.H.W. SIMMONS [5J £6] avec un appareil de conception différente.
La comparaison des résultats obtenus par RSA et ATD [~3J sur des échantillons de gra-
phite analogues permet de constater que (tableau II) :
- les températures de démarrage 9' déterminées par recuit semi-adiabatique sont gêné-5
ralement comprises entre les températures de seuil 9 et de déclenchement 9, déduites des ana-
lyses thermiques différentielles. Ce résultat était prévisible, la sensibilité de mesure de la mé-
thode RSA étant moindre que celle de l'ATD,
- les quantités d'énergie déterminées par RSA entre les températures 9" et 9 sontS cl
effectivement très voisines des quantités globales d'énergies H(9) pour 9 = 9 déduites de l'in-' """ * "•
tégration des spectres d'énergie obtenus par ATD.
La comparaison des résultats obtenus pour les dix échantillons examinés (colonnes a et 7-
tableau II) est à cet égard significative.
- l'écart AH°/° entre les quantités d'énergie mesurées par RSA et ATD demeure au
maximum de l'ordre de + 7 pour l'ensemble des échantillons examinés (tableau III) excepté pour
l'un d'entre eux (échantillons S - S'). Dans le cas particulier de cet échantillon l'énergie à mesu-
rer étant faible, le pilotage de l'appareil de recuit semi-adiabatique devient plus délicat et il en
résulte une erreur plus importante.°a
Pour rechercher l'origine des écarts existant entre les quantités d'énergies H' etHs
H(9) 9 mesurées par les deux méthodes, celles-ci ont été exprimées sous la forme :cl
- 8 -
e e «(8) H- f = H'QI + H'Q
a (RSA)s s o
0 0 0
(9) H(0) a = H(0) ° + H(9)9a (ATD)
s s o
0Q désignant la température choisie pour pratiquer le recuit semi-adiabatique. Dans ces condi-
tions, on observe (tableau IV) qu'une certaine quantité d'énergie est perdue assez fréquemment par
recuit semi-adiabatique entre les températures 9' et 9 . C e résultat était prévisible, la sen-'s o
sibilité de la méthode RSA étant moindre que cel'Je de l'ATD. Par contre, entre les températures
9 et 0 les énergies déterminées par les deux méthodes de mesure sont sensiblement du mêmeo a &
ordre de grandeur.
En définitive, la méthode de recuit semi-adiabatique mise au point pour mesurer la quan-
tité d'énergie libérée par le graphite irradié peut être considérée comme satisfaisante. En effet,
les écarts observés entre les quantités d'énergie mesurées par RSA et par ATD ne sont pas trop
élevés eu égard aus difficultés de mesure des énergies calorifiques. On remarquera que la pré-
cision de la méthode de recuit semi-adiabatique pourrait être augmentée en remplaçant le pilotage
manuel de l'échantillon par un pilotage électronique qui, de plus, augmenterait la rapidité des
essais.
CONCLUSION
La méthode de recuit semi-adiabatique permet de déterminer rapidement la quantité
d'énergie libérable "spontanément" par le graphite irradié. De ce fait, cette méthode est parti-
culièrement bien adaptée à l'étude des températures maximum (conditions adiabatiques) qui pour-
raient être atteintes par libération d'énergie pendant le recuit de l'empilement de graphite d'un
réacteur. En effet, au cours d'une opération de recuit, le graphite ont traité dans des conditions
variables et peu connues et la température maximum atteinte dépend essentiellement de l'énergie
qui est libérée "spontanément".
Par contre, les quantités d'énergie libérées mesurées par analyse thermique différen-
tielle correspondent à la guérison des défauts créés par irradiation dans des conditions bien dé-
finies. Cette méthode de mesure est précieuse pour étudier l'évolution des températures carac-
téristiques du "pic" d'énergie en fonction des températures d'irradiation ou la croissance de l'é-
nergie en fonction de la dose d'irradiation. Mais il est nécessaire, pour cela, de se référer
toujours à la quantité d'énergie libérable, dans un intervalle de température donné, choisi
arbitrairement, par exemple H(9) 400. Dans ces conditions les énergies H(0) 400 représentent
toujours des quantités qui ne sont pas effectivement libérables au cours du recuit d'un réacteur.
Ces observations soulignent l'intérêt de la méthode de recuit semi-adiabatique .
Manuscrit reçu le 17 décembre 1962
- 9 -
B I B L I O G R A P H I E
[lj RAPPENEAU J.
Bull. Inf. Scient, et Techn. n°48, février 1961, p. 27
[2 J RAPPENEAU J.
Journal of Nuclear Material £, n° 1 (1962), p. 107-118
[3] RAPPENEAU J. et QUETIER M.
Rapport C.E.A. n°2094 (novembre 1961)
*
RAPPENEAU J. et QUETIER M.
Proc. of the 5**1 Conference on Carbon (1961) p. 318-327, Pergamon Press.
[5] SIMMONS J.H.W.
US/UK Graphite Conference, Londre 1957
SIMMONS J.H. W. and al.
2ème Conférence de Genève (1958) - 15/P/1805
TABLEAU I « Caractéristiques des échantillons de graphite étudiés -
Echantillons
M . M'
N . N'
P.P'
R.t f
S . S'
V . V'
W . W'
K . K'
L . L'
A .A'
Dose 40 n.cm"1
H, 44
-1,38
•1.34
4,32
4. M
-1,27
i5H
0.91
0.87
106
Température mot)<nnc
d'irradiation ôg °C
34.5
44.0
59.0
73,0
94.0
•H5.0
4i.O
34.0
Si.O
61.0
Nombre d« recuits
antérieur*
2
2
&
2
2
2
S
3
3
(*) La dose indiquée est celle reçue par les échantillons de graphite depuis le dernier recuit,
TABLEAU II — Comparaison des méthodes de mesure de l'énergie emmagasinée par le graphite irradié —
A.T.D.
«/»co
1_iu
LU
M
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sV
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L
À
«s
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70
70
75
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•130
75
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80
90
ed(•c)
•H 6
Ml
432
•150
\70
—
122
-128
•144
-149
ô»
(*c)
-106
487
490
490
200
224
464
486
495
487
Hfe)0,400
cal.q-'*
92,5
88,0
84,0
74,0
59,0
S5.0
92,0
87,0
75,0
7&,o
H (9)0 = 0^
cal.g-<
95fo
88,5
78,5
6St,0
35,5
40,4
92,7
79,0
42,5
68,0
R.S.A.
Echa
ntill
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M'
N'
P'
R'
S'
V
W
K'
L'
A'
e.
•133
4S4
•148
•173
H 89
241
•430
453
450
•166
—
Ce)
93
90
404
444
422
460
400
400
400
422
«a
404
405
385
345
264
224
408
370
284
370
92,0
93,5
83,0
67,o
39,2
47JL
32,8
78,0
50,0
73,0
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87,2
88,5
78,0
60,0
30,0
40,0
89,0
73,0
44,0
68,2
I Echantillons
de graphite
M .M'
M .M'
P.P'
R . R '
S .S'
V .V'
\x/.W
K . K'
L . L '
A . A'
A.T.D.H (*} g*cal. g-1
87.2
88,5
78.5
62.0
35,5
40,4
92,7
79.0
42,5
68,0
R Q A.ZJ.An.H1lcal.ç|-4
93.0
88,5
70,0
60,0
30,0
40,0
89,0
73,0
44,0
68,2
EcartA H %
-6.6
0
+ 0,6
+ 3,2
+ 45.5
+ 4.0
+ 3,9
+ 7,6
_2>,5
-0,3
00TABLEAU III - Ecart entre les quantités d'énergie mesurées par ATD et RSA -
=
A.T.D.
Echantillons
M
N
P
R
S
V
W
K
L
A
«Se) = Hfl%) + H%)WS °* GO
«
07,2
88,5
78,5
62,0
33, S
10,4
9*,7
79,0
42,5
68,0
4,2
8,0
9,5
H2,o
-H, 2
6,5
7,0
-12,0
7,a40,5
83,0
80,5
69,0
50,0
*4,3
3,9
85,7
67,0
35,3
57,5
R.S.A.Echantillons
M'
M'
P'
R'
S'
V
W
K'
L'
A'
H':: . H-J + H j
93,0
68,5
70. 0
6û,o
30,0
40.0
89,0
73,0
44.0
6S.2
9.3
5,0
5.5
8,0
9.3
5,8
3,9
6.5
7,0
5.6
83,5
83.5
72,5
52,0
210,7
+.2
85,<
66,5
37,0
62,6
IV - Comparaison des valeurs de l'énergie mesurées par ATD et RSA sur des échantillons analogues.
* Les différentes valeurs de l'énergie sont exprimées en cal. g™ .
70 H (6) cal.q
Temp^rafure
100 200 240 300 400
Mq.1 Analyse thermique différentielle
Rg.£rv . O *
Echantillon W
limp» en minutes
70
Rq.6
P.S.A.Echantillon N'
200
450
400
50
Fig. 7R.S.A.
Echantillon R'
50
T«mpt en minutes
n