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Les loisirs des jeunes en Picardie Rapport - Avis du 25 septembre 2013 Rapporteur : Jean-Luc DUBOIS Festival Pic’Arts 2013©Sébastien DUPONT

Rapport - Avis du 25 septembre 2013 Rapporteur : Jean-Luc ... · Eléments d’analyse extraits du livre blanc du CNAJEP2 «Les jeunes au cœur de la richesse», paru en 2012 et du

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Les loisirs des jeunes en Picardie

Rapport - Avis du 25 septembre 2013

Rapporteur : Jean-Luc DUBOIS

Festival Pic’Arts 2013©

Sébastien D

UPO

NT

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Le Conseil Economique, Social et Environnemental de Picardie, réuni en séance plénière le mercredi 25 septembre 2013 à Amiens, sous la présidence de M. Serge CAMINE, Président, En présence de : Hubert BALEDENT, Laurent BARBELET, Dominique BERNICHON, Céline BOLLE, Denise BOULINGUEZ, Jean-François BOURDON, Colette BRETELLE, Guy BRUET, Jean-Claude BURY, Yves BUTEL, Jean-Yves CANNESSON, Dominique CARPENTIER, Bernard CAPRON, Denis CHATELAIN, Roger DEAUBONNE, Marion DESSAUX, Jean-Luc DUBOIS, Yvan DUBOIS, Etienne DUVAL, Georges FAURE, Lysiane FERRIERE, Guy FONTAINE, Louis FRANÇOIS, Gerald FROMAGER, Yves FURET, Laurent GAVORY, Robert GUERLIN, Michel HERMANT, Patrick JOAN, Yann JOSEAU, Evelyne JOURNAUX, Lucien KLEIN, Auguste LECREPS, Bernard LENGLET, Gérard LEROY, Patrick LE SCOUEZEC, Paul L’HÔTE, Marie-Christine MAC CARTHY, Claude MAS, Thierry MARBACH, Jean-Claude MASSET, Alain MELCUS, Loris MONTACLAIR, Jacques MORTIER, Murielle MULOT, Myriam POIDEVIN, Hugues ROBITAILLE, Eric ROUCHAUD, Pierre RUELLAN, Geneviève SABBE, Alain SPRIET, Thierry STADLER, Bernard THUILLIER, Gonzague TOULEMONDE

Ayant donné pouvoir : Geneviève SABBE à Jean-Claude BURY

Vu la loi n° 82-213 du 2 mars 1982 relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions,

Vu la loi la loi n° 86-16 du 16 janvier 1986 relative à l’organisation des régions,

Vu la loi n° 92-125 du 6 février 1992 relative à l’administration territoriale de la République,

Vu la loi n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales, Vu l’article 250 de la loi n° 2010-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l’environnement (loi Grenelle 2),

Vu le projet de rapport-avis intitulé « Les loisirs des jeunes en Picardie » élaboré par la Commission « Action Sanitaire et Sociale – Logement – Santé » présidée par M. Dominique CARPENTIER,

Après avoir entendu M. Jean Luc DUBOIS, rapporteur, Après en avoir délibéré, ADOPTE le présent rapport-avis à l’unanimité des suffrages exprimés.

Le Président du Conseil Economique, Social et Environnemental Régional de Picardie

Serge CAMINE

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REMERCIEMENTS

Le CESER remercie les personnes auditionnées et qui ont collaboré à l’élaboration de ce rapport :

Monsieur Jean Marie MARS, Directeur Adjoint à la Direction Régional Jeunesse et Sports – Cohésion Sociale à Amiens (80) Monsieur Slimane BOURAYA, Vice Président du CRAJEP à Amiens (80) Monsieur Franck DI BITONTO, Directeur de la scolarité et de la vie étudiante à l’UPJV d’Amiens (80) Monsieur Lucien FONTAINE, Adjoint au Maire d’Amiens (80) Madame Marie LEMAY, Coordonnatrice CRAJEP à Amiens (80) Madame Stéphanie BRETON, du service Vie Associative, Sport et Jeunesse au Conseil Régional de Picardie à Amiens (80) Monsieur Ezio MONSELLATO, Directeur du service Vie Associative, Sport et Jeunesse au Conseil Régional de Picardie à Amiens (80) Madame Ghislaine LEFEBVRE, Présidente du Centre Régional Information Jeunesse (CRIJ) à Amiens (80) Mademoiselle Claire PUILLE, Etudiante en sociologie à l’UPJV d’Amiens (80) Monsieur Franck AUDIN, Délégué Fédéral à la Fédération régionale des Centres Sociaux à Saint Quentin (02) Madame Elisabeth LEDUC, Animatrice à la Fédération régionale des Centres Sociaux à Saint Quentin (02) Monsieur Eric MOREL, Ancien Président du CROS de Picardie, Membre du CESER Monsieur Régis REYNAUD, Coordinateur au CRIJ de Picardie à Amiens (80) Madame Patricia SANNIER, Responsable de la Mission Locale Picardie Maritime à Friville Escarbotin (80) Monsieur Julien WOCHOL, Elu du grand Amiénois, Conseil régional des Jeunes de Picardie à Amiens (80) Mademoiselle Adèle CORDONNIER, élue du Grand Amiénois, Conseil régional des Jeunes de Picardie à Amiens (80) Monsieur Louis PLANQUART, élu du Grand Amiénois au Conseil régional des Jeunes de Picardie à Amiens (80) Monsieur Rémi AMALVY, Etudiant en sociologie, UPJV Amiens (80) Monsieur Baptiste TUTIN, Etudiant en sociologie, à l’UPJV d’Amiens (80) Monsieur Leo GUENANEN, Etudiant en sociologie à l’UPJV d’Amiens (80)

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Monsieur Sébastien LAGROST, Etudiant en sociologie à l’UPJV d’Amiens (80) Monsieur Wojciech KONDRAT, Directeur de la Mission Locale d’Abbeville et Picardie Maritime (80) Monsieur Pascal DEPOORTER, Maitre de Conférence, département de sociologie à l’UPJV d’Amiens (80) Monsieur Charles DAUNE, Directeur de l’Ecole de la deuxième chance d’Amiens (80) Monsieur Pierre DAVID, Coordinateur Pédagogique, les formateurs (trices) et les élèves de l’Ecole de la deuxième chance d’Amiens (80)

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS p. 5 SOMMAIRE p. 7 CONTEXTE p. 9 CHAPITRE I – ETAT DE LA JEUNESSE D’AUJOURD’HUI EN France p.11 1.1 Des âges de la vie de plus en plus élastiques : une anxiété face à l’avenir

1.2 Une jeunesse en proie aux mutations de la société 1.3 La pauvreté chez les jeunes 1.4 Le regard de la société sur les jeunes

CHAPITRE II – POURQUOI S’INTERESSER AUX LOISIRS DES JEUNES ? p.19

2.1 Les loisirs des jeunes et leurs pratiques culturelles : un mode de vie différent selon les jeunes 2.2 Ils vivent branchés mais ne sont pas «geeks» 2.3 Les vacances des jeunes 2.4 L’alcool et le loisir chez les jeunes 2.5 L’approche des loisirs des jeunes par le genre «filles-garçons»

CHAPITRE III – LES LOISIRS DES JEUNES EN PICARDIE p.29

3.1 Une enquête de terrain faite par les jeunes de l’UPJV 3.1.1 La mobilité des jeunes

3.1.2 Les déplacements pour les élèves de l’école de la deuxième Chance 3.2 Une étude à l’initiative de la DRJSCS 3.3 Les activités proposées aux jeunes : enquête «action socio» 3.4 Les activités de loisirs proposées aux jeunes picards

3.4.1 Les activités physiques proposées par les associations affiliées au CROS mobilité des jeunes

3.4.2 Le Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire (CRAJEP) 3.4.3 Un mouvement d’Education Populaire présent en Picardie : les Centres sociaux 3.4.4 La prise en compte de la jeunesse par une collectivité locale 3.4.5 Les activités de loisirs proposés à l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) 3.4.6. Les missions locales et le temps libre des jeunes

CHAPITRE IV – LES ACTIONS DU CONSEIL REGIONAL EN FAVEUR DE LA JEUNESSE p.63

4.1 Les actions rattachées à la réussite éducative 4.1.1 La réussite éducative : un accompagnement vers l’engagement

et la citoyenneté 4.1.2 La Carte CURSUS

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4.1.3 Un exemple de soutien aux initiatives des jeunes : Puls’Action 4.1.4 Dix modalités de partenariats associatifs 4.2 Le Conseil Régional des Jeunes

CHAPITRE V – LES VACANCES DES JEUNES PICARDS p.71 CHAPITRE VI – LE CENTRE REGIONAL D’INRFOMATION JEUNESSE (CRIJ) :

l’information au service des jeunes p.75 CHAPITRE VII – PRECONISATIONS p.79 CONCLUSION p.83 ANNEXES p.85

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CONTEXTE La jeunesse est considérée comme cette période de la vie qui se distingue, dans

l'existence de l'individu, par ses transformations importantes sur le plan personnel et social. Aujourd'hui, quelles réalités recouvrent le terme générique de «jeune»? On parle de

générations Y et C1, de générations connectées avec de nouvelles valeurs. Qu’en est-il exactement ? Dans quel contexte sociétal et dans quels univers sociaux

et culturels évoluent les jeunes? Quelles sont à leurs yeux les valeurs essentielles? S'engagent-ils dans l'espace public et comment ? Quels sont les enjeux pour les politiques publiques, pour le Conseil régional de Picardie ?

Les loisirs des jeunes paraissent homogènes. Cela mérite cependant d’être regardé

de plus près car les situations des jeunes sont diverses : certains travaillent ou cherchent un emploi, d’autres étudient.

Pour la plupart des jeunes, la jeunesse reste et restera le temps des sorties, des

soirées, du cinéma aux boîtes de nuit en passant par les clubs de sport. Les moins de 30 ans ont des pratiques culturelles et de loisirs plus intenses que le reste de la population. Premier loisir propre à cette génération : le temps passé avec les copains. Pour 85 % d’entre eux, c’est une activité centrale. (Observatoire des inégalités 2008).

Les jeunes sont les premiers à expérimenter les profondes mutations à l’œuvre dans

la société. Jusqu’à présent, les réponses apportées font de la jeunesse un objet de politiques qui concernent essentiellement la formation et l’emploi. C’est la catégorie qui connaît le plus le chômage, dont l’accès au travail se fait le plus par des emplois précaires et dont les revenus sont les plus faibles. Cela a forcément des conséquences sur le bien-être des jeunes et bien sûr différemment selon les situations.

Les moyens d’accès à l’indépendance sont tardifs. Une étude, réalisée par l’INSEE en partenariat avec le CESER et le Conseil régional, à

partir d’éléments démographiques en date de 2012, nous informe sur le parcours professionnel et familial des jeunes de cette tranche d’âge. Mais la vie du jeune ne s’arrête pas à ces deux fonctions.

Son temps libre aussi important que celui des études ou du travail revêt divers moments de construction de sa vie d’adulte, qu’ils soient organisés ou individuels.

La jeunesse restera toujours le principal atout de développement d’une région. En

dehors du temps scolaire ou du travail, les jeunes doivent trouver des activités répondant à leurs besoins dans les différents domaines culturels, de loisirs et de vacances ou encore physiques, de plein air ou en salles. Le déplacement reste le vecteur essentiel d’une culture territoriale partagée entre les ruraux et les urbains.

1 La génération X regroupe les personnes qui sont nés entre 1959 et 1981. La Génération X était, à l’origine, connue sous le nom génération Baby Bust, en raison du faible taux de natalité par comparaison à la période précédente du Baby-boom. La génération Y est celle des personnes nées entre 1981 et 1996. C’est la génération des «digital natives»qui ont grandi au même rythme que s’est développé internet et l’accès aux ordinateurs. Cette génération est parfois surnommée Génération Peter Pan, qui, en l’absence de rites de passage à l’âge adulte, ne construit pas d’identité ou de culture d’adulte spécifique. Enfin, on trouve la génération C (Communication, Collaboration, Connexion et Création), plus communément appelé Z, afin de respecter l’ordre précédemment établi. Ceux qui la composent sont nés autour des années 1996. C’est une génération qui a grandi avec la technologie mais surtout avec le Web Social et le rythme effréné du développement du net. C’est une génération connectée en permanence.

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L’engagement citoyen n’est pas réservé à une partie de la population et doit être

développé auprès des jeunes les plus fragilisés afin qu’ils ne soient pas marginalisés. Les jeunes sont de plus en plus exclus des vacances en raison de la situation

économique ou de l’enclavement de certains territoires. Ne pas pouvoir partir reste un phénomène d’exclusion. Or l’apprentissage à la mobilité se fait surtout dans les temps de loisirs et se doit d’être accompagné afin qu’il soit profitable.

Par ailleurs, la Picardie est une des plus jeunes régions de France avec 362 000

jeunes de 15 à 30 ans (source INSEE 2007). C’est pourquoi le CESER de Picardie a souhaité réfléchir sur la question des «Loisirs

des jeunes en Picardie».

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CHAPITRE I - ETAT DE LA JEUNESSE AUJOURD’HUI EN FRANCE

Eléments d’analyse extraits du livre blanc du CNAJEP2 «Les jeunes au cœur de la

richesse», paru en 2012 et du numéro spécial d’Alternatives économiques «L’état de la jeunesse en France», paru en 2013.

1.1 Des âges de la vie de plus en plus élastiques : une anxiété face à l’avenir La formule usuelle du sociologue Pierre Bourdieu «La jeunesse n’est qu’un mot»

montre la difficulté de regrouper sous une même catégorie les jeunes de tous les univers sociaux et culturels.

Le début de la période transitoire entre l'adolescence et l'âge adulte est facilement

identifiable. Il est de plus en plus difficile en revanche de dire quand elle se termine. On considère que la jeunesse est la période qui sépare la fin de la scolarité

obligatoire de l'accès à l'indépendance financière et résidentielle. Ce serait donc à 16 ans que l'on passe du statut d'adolescent à celui de jeune. Mais la barrière qui sépare la jeunesse de l'âge adulte est beaucoup plus floue.

Pour Yaëlle Amsellem Mainguy, chargée d’étude et de recherche à l’INJEP3, devenir

adulte est un processus lent. D’un côté, la pression de la réussite scolaire pousse les jeunes à poursuivre plus longtemps leurs études. De l'autre, ils rencontrent de plus en plus de difficultés d'insertion sur le marché du travail et ne se stabilisent dans l’emploi que vers 28 ans.

Par conséquent, ils restent dépendants financièrement de leurs parents et/ou de l'État et ont du mal à accéder à leur propre logement. On pourrait dire que la jeunesse serait devenue synonyme de «galère» à répétition. Toutefois derrière la pression d'une génération homogène, les jeunes sont très loin d’être égaux devant leurs difficultés, lesquelles se concentrent sur les peu ou pas diplômés.

Le CNAJEP a édité en 2012 un livre blanc sur la jeunesse. On y voit que la notion de génération recouvre plusieurs définitions permettant de distinguer les âges au sein d’une société. Cependant, les frontières séparant traditionnellement les différents âges de la vie apparaissent de plus en plus fluctuantes.

Toutes les sociétés divisent la vie en plusieurs âges. Dans les sociétés occidentales, cette division se résume, en général, à trois séquences : la jeunesse, la vie adulte et la vieillesse, auxquelles correspondent trois situations sociales spécifiques : l'école, le travail et la retraite.

Cette organisation est centrée pour l'essentiel sur l'âge productif, la jeunesse étant pensée comme une préparation à la vie active.

Aujourd'hui, cette vision linéaire se voit remise en cause : le passage de la jeunesse

à la vie adulte supposait le franchissement, en un temps relativement bref, de quatre seuils : la sortie du logement familial, l'insertion dans l'emploi, la mise en couple et l'arrivée du premier enfant. Cette vision est aujourd'hui retardée.

Les moyens d’accès à cette indépendance sont tardifs. Ceci génère une situation de «semi-dépendance» qui tend à se prolonger du fait,

d’une part, du chômage et de la précarité et d’autre part, en raison d’un très fort investissement dans les études à propos desquelles il existe une pression à l’avancement et une angoisse du retard. 2 CNAJEP : Comite national des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire

3 INJEP : Institut National de la jeunesse et de l’Education Populaire

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On peut dire que les jeunes sont anxieux face à l’avenir.

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1.2 Une jeunesse en proie aux mutations de la société Un sondage réalisé par la Jeunesse Ouvrière Chrétienne (JOC) en 2011 montre que

la liberté de choix des jeunes est largement contrariée. Ainsi, quand les jeunes finissent par trouver un emploi, «l’arrivée dans le monde du travail est souvent une désillusion».

Seulement 47 % d’entre eux disent s’être «sentis libres» de choisir leur premier emploi. Ils le décrochent souvent au terme d’une longue période faite de stages, de CDD, de missions d’intérim. Par ailleurs, dans le sondage, 14 % des jeunes déclarent ne pas avoir été libres de choisir leur orientation.

Selon cette enquête menée auprès de 6028 jeunes de 15 à 30 ans, ces derniers considèrent que «réussir sa vie», c’est avoir des amis (79 %), avoir du temps libre (65%), être amoureux (65 %). Mais l'ensemble des jeunes pense que, dans la société française, réussir sa vie, c’est d’abord avoir de l’argent (76 %) et faire une belle carrière (74 %).

Selon les travaux d’Olivier Galland, Directeur de recherche au CNRS4, «les jeunes

restent attachés aux valeurs traditionnelles»: la famille arrive en tête suivie de très près par les amis, le travail puis les loisirs. La politique et la religion ne sont, en revanche, citées que par une petite minorité d’entre eux. D’après l’étude réalisée en 2007 par SCP communication pour l’Observatoire de la Fondation de France, intitulée «Les 15-35 ans : les individualistes solidaires», la solidarité est évoquée autour des notions d’entraide, de secours et d’altruisme.

Quant à l’égalité, elle est davantage perçue comme celle des chances plutôt que

comme celle des droits. Interrogés sur les trois pouvoirs «traditionnels» que sont la politique, l’entreprise et les médias, c’est bien le sentiment de défiance qui prévaut.

Même si des jeunes continuent à s’engager politiquement et à y trouver un sens, la crise de confiance dans le personnel politique est donc majeure. Même si une majorité des jeunes (52%) exprime «peu» de confiance ou «pas du tout» envers les entreprises pour faire évoluer la société, néanmoins ils leur font davantage confiance qu’aux politiques : en effet, la moitié d’entre eux (48%) leur fait «plutôt» ou «tout à fait» confiance. Concernant les médias, 74 % des jeunes expriment leur faire «peu» confiance ou «pas du tout». En revanche, les jeunes font confiance à la science et valorisent la démocratie associative et participative de proximité.

Dans le livre blanc de la jeunesse, on constate que les jeunes comme toutes les autres classes d’âge, ne constituent pas une catégorie à part entière et uniforme. Si certaines caractéristiques sont communes à tous les jeunes, de nombreuses disparités, voire inégalités, sont observables à l’intérieur de cette classe d'âge, qu’elles soient sociales, territoriales, sexuelles, etc.

Les jeunes d’aujourd’hui se caractérisent ainsi par une «fragmentation sociale et

culturelle» (Louis CHAUVEL, sociologue) qui oblige à reconsidérer les inégalités, non plus seulement à travers le prisme des générations, mais en prenant en compte l’ensemble des mécanismes à l’œuvre dans la société. Dans ce sens, les jeunesses, diverses, semblent se situer au carrefour des problématiques économiques, sociales et culturelles qui traversent la société, et constituent de ce fait la plaque sensible des tensions à l’œuvre dans la société.

En matière de moral des jeunes, les opinions sont partagées. Lors du 1er

anniversaire du Plan «Agir pour la Jeunesse», le 29 septembre 2010, le Ministre de la Jeunesse se félicitait de «l'optimisme» des jeunes Français. Cependant cet «optimisme» se situe bien loin de «l’angoisse face à l’avenir» décrite par la sociologue Cécile Van De Velde ou de la «génération perdue» dont fait état le rapport de l'Organisation Internationale du Travail (OIT) publié le 12 août 2010. La réalité semble plus complexe.

4 CNRS :Centre National de la Recherche Scientifique

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L’enquête de 2011 de la Jeunesse Ouvrière Chrétienne fait ainsi apparaître que 77%

des jeunes se déclarent «optimistes» sur leur avenir personnel, mais qu’ils sont seulement 26 % à se dire optimistes «pour l’avenir des jeunes en France», contre 61 % de pessimistes. Quand la question porte sur «l’avenir de la France», les résultats sont encore plus sombres, avec seulement 20 % d’optimistes.

1.3 La pauvreté chez les jeunes

La situation des jeunes générations est aujourd’hui préoccupante. Aux difficultés

structurelles en matière de formation, d’emploi, de logement, d’autonomie financière, etc., sont venus se greffer les effets de la crise économique et sociale, ce qui a aggravé les phénomènes de paupérisation, de précarisation et d’exclusion des jeunes.

La moitié des chômeurs n’a pas d’indemnité. Les jeunes forment le gros des rangs des chômeurs sans indemnité de chômage ni d’allocation du régime de solidarité. Et, s’ils ont moins de 25 ans, ils sont également exclus du bénéfice du RSA sauf en cas de charge de familles. En 2011, 77% sont entrés dans le système d’assurance chômage lorsque leur contrat court est arrivé à échéance, signe que la précarité repose essentiellement sur leurs épaules. (Sources UNEDIC).

«En France, 23 % des jeunes sont pauvres». Un rapport de l’INJEP a été remis au

gouvernement en décembre 2012 pour rappeler l’urgence d’une politique publique à la hauteur de l’enjeu. Plutôt que le portrait d’une génération sacrifiée, ce rapport dessine la ligne de fracture entre deux jeunesses qui s’éloignent l’une de l’autre.

En France, 18 % des jeunes sont désœuvrés, c’est la part des 18-25 ans qui

ne sont ni en emploi, ni scolarisés, ni en formation. En Picardie, plus de 20 % dans l’Oise et la Somme et plus de 24 % dans l’Aisne.

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Le Comité Interministériel de la Jeunesse (CIJ) qui s’est réuni le jeudi 21 février

2013 sous la présidence du Premier Ministre Jean-Marc Ayrault, a conduit à l’adoption de 47 mesures pour réformer en profondeur l’action publique destinée aux jeunes (voir le lien www.jeunes.gouv.fr).

Réunies sous la bannière «Priorité Jeunesse», ces mesures ont été élaborées de

manière transversale par 24 ministères, sous la coordination du Ministre en charge de la Jeunesse. «Concrètement, cette politique se décline en 47 mesures prioritaires pour la jeunesse : environ la moitié vise à répondre aux besoins des jeunes les plus en difficulté en matière d’emploi, de logement, de santé, d’insertion sociale et professionnelle ; l’autre moitié vise à accompagner tous les jeunes, dans toute leur diversité, dans leurs parcours d’autonomie, qui doit les mener vers l’indépendance, vers la plénitude de leur citoyenneté».

Quatre lignes directrices ont guidé l’ensemble des propositions du CIJ : - Privilégier le droit commun pour tout ce qui concerne l’accès des jeunes aux

droits sociaux, pour en finir avec l’empilement de mesures dérogatoires et illisibles

- Favoriser l’autonomie des jeunes et la sécurisation de leurs parcours dans leur globalité

- Lutter contre les inégalités et les discriminations - Encourager la participation des jeunes dans le débat public et rendre effective

la co-construction des politiques publiques. Cette politique nationale est partagée au niveau européen par un plan exceptionnel

dès 2014 favorisant les mesures pour l’emploi des jeunes. La Picardie est concernée par ce plan.

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1.4 Le regard de la société sur les jeunes Les Français ont une image plutôt bienveillante des jeunes, selon l'enquête de 2013

de l'observatoire de la jeunesse solidaire, réalisé par Audirep5 pour l’Afev6 et publiée par la revue alternatives économiques.

Selon la sociologue Cécile Van de Velde, 73 % d'entre eux déclarent avoir une image positive de la jeunesse en général, un chiffre qui varie peu d'une enquête à l'autre (75 % l'an dernier 73 % déjà en 2011).

« Il s’agit d'une stabilisation de l'image des jeunes, avec un chiffre assez élevé et

donc encourageant. Quand les Français parlent de la jeunesse, ils ont deux images en tête : la jeunesse

étudiante, qui « souffre » et mérite donc qu'on la plaigne au nom de l'empathie, et la jeunesse des quartiers, d'autant plus stigmatisée que la première est louée ».

Les deux images laissent de côté toute une série d'autres jeunesses : jeunesse

salariée, jeunes «décrocheurs», jeunes issus des quartiers qui étudient à l'université, des jeunesses que la société et les décideurs peinent à percevoir, et donc à soutenir.

Quand le Président de la République parlait dans son programme présidentiel de

l'allocation d'autonomie, par exemple, c'est en premier lieu à la jeunesse étudiante qu'il pensait. Une jeunesse dans le système, qui en est victime, et une autre hors système, qui fait d'autant plus peur qu'on ne la connaît qu'à travers le prisme médiatique.

Pour autant, l'image des jeunes issus des quartiers populaires semble s'améliorer

avec le temps. Elle est passée de 39 % d'opinions positives en 2011 à 46 % aujourd'hui. Le reflet renvoyé par les médias a un rôle prédominant avec la meilleure valorisation du travail associatif, le changement d'image des activités des jeunes tels que le rap ou le slam.

Selon Cécile Van de Velde, la jeunesse rurale, par exemple, soumise de plus

en plus à des processus d'enfermement est assez similaire à celle des quartiers. Parfois il devient difficile de partir, car le territoire est la seule ressource,

alors même qu'il n'existe que très peu d'emploi sur place. L'émergence de cette nouvelle inégalité des jeunes face à un accès à la mobilité est une donnée rarement prise en compte.

Une jeunesse urbaine, issue du cœur de ville, très ouverte à la mobilité, fait face à la

jeunesse rurale, à certains pans de la jeunesse des quartiers et jusqu'à certaines classes 5 Audirep : Institut d'études marketing multi-spécialiste

6 AFEV : Association Française des Etudiants en Ville

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moyennes des banlieues, qui éprouvent de grandes difficultés à partir et restent longtemps chez leurs parents.

Résultat du sondage sur la perception que les français ont des jeunes, réalisé pour

l’Observatoire de la Jeunesse Solidaire en 2013. Considérez-vous aujourd’hui que le soutien aux jeunes est une action positive de la

part des pouvoirs publics ? Pour quelles raisons ? Raisons*: plusieurs réponses possibles D’accord 69 % Facilite l’insertion professionnelle 30 C’est donner une chance aux jeunes 27 Amène de la confiance aux jeunes et de la motivation 21 Pas d’accord 31% Trop d’assistanat et ça n’aide pas les jeunes 29 Le soutien n’est pas efficace, ne fonctionne pas 13 Le soutien est trop faible, peu développé 14 Il faut surtout favoriser l’emploi 13 Il faut surtout favoriser l’Education 11 Il faut surtout favoriser la formation 10 C’est le rôle de la famille 9

Intervention de Monsieur Bernard BEIGNIER, Recteur de l’Académie

d’Amiens, Chancelier des Universités Invité par le CESER lors de la réunion de Bureau du 5 février 2013, le

Recteur a donné sa perception sur le niveau scolaire des jeunes d’aujourd’hui. «... Vous connaissez le débat récurrent sur le niveau qui s'effondrerait. Nous avons

recréé l'agrégation en 1821. Or en 1823, le président a fait un rapport pour dire que le niveau avait baissé par rapport au premier concours de 1821 et qu'il y avait lieu de s'alarmer. Par conséquent, si le niveau baisse depuis 1823, il est superflu de vous dire qu'on n'ose même pas regarder quel doit être le niveau actuel.

Tout cela pour dire, sous couvert de la plaisanterie, que le niveau évolue et que les

jeunes, aujourd'hui, n'ont plus la même culture, la même formation ni la même curiosité qu'autrefois. Je suis professeur de droit et, je crois, un bon latiniste.

En droit, on utilise souvent les expressions latines du droit romain et il est vrai qu'aujourd'hui, quand on cite un adage romain face à un amphithéâtre, tout le monde lève le nez et se dit : «Tiens, il se met à parler serbo-croate ! ».

Cela me rend triste parce que le latin et moi, c'est une grande affaire d'amour et que l'on sent que l'amour n'est plus très bien partagé. Sauf que mes étudiants, avec ce petit appareil, ont une grande supériorité.

Le Recteur face à un iPhone est une poule face à un couteau (je caricature encore la

poule), et il est certain qu'ils ont des talents informatiques extraordinaires, notamment pour faire des recherches sur les bases de données. Il y a vraiment une évolution de ce qu'est la

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culture et la connaissance, même s'il est vrai que le niveau baisse, voire s'effondre, sur des données classiques.

Je visitais une école l'autre jour dans laquelle on parlait de la table de Pythagore. Je

vois que, parmi nous, beaucoup ont le même âge que moi. Nous avons donc tous des vieux souvenirs des tables de multiplication. Je me

souviens de mon instituteur, en 10ème, qui, la règle à la main, nous obligeait à mettre les mains sur la table et des difficultés que l'on avait lorsqu'on arrivait à la table de 7… Aujourd'hui, il comparaîtrait en conseil de discipline, le malheureux.

Soyons clairs : les enfants ne connaissent plus très bien la table de multiplication de

la même manière, mais au fond, est-ce que nous-mêmes, qui la connaissons bien, nous nous en servons aussi souvent que cela alors que l'on a recours à quantité de choses ? En revanche, l'enfant qui sortira de primaire aura des bases en anglais que nous n'avions pas.

Il faut faire avec cette évolution, qui est d'ailleurs liée aux familles avec le fait que la

culture se transmet aujourd'hui par l'oral, l'image et la vidéo moins que par l'écrit autrefois (de toute façon, on ne change pas la société telle qu'elle évolue) et le professeur doit s'adapter… »

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Chapitre II - POURQUOI S’INTERESSER AUX LOISIRS DES JEUNES ?

Le dictionnaire Larousse définit le loisir comme le «temps dont on dispose en dehors

des occupations imposées, obligatoires et qu’on peut utiliser à son gré»ou encore les «distractions, amusements auxquels on se livre pendant ses moments de liberté». Le Philosophe, Joffre Dumazedier assigne trois fonctions principales aux loisirs : délassement, divertissement, et développement de la personnalité.

Pour les jeunes, le loisir prend une place majeure comme l’indique le programme d’action mondial pour la jeunesse des Nations Unies de 1995 : «toutes les sociétés reconnaissent l’importance des loisirs pour le développement des capacités psychologiques, cognitives et physiques des jeunes. Les loisirs comprennent les jeux, les sports, les manifestations culturelles, les spectacles, les travaux d’intérêt général». Il s’agit bien là du bénévolat.

Le rapport mondial sur la jeunesse de 2005 observe que «ces dix dernières années ont été marquées par une meilleure prise de conscience de l’importance que revêtent les loisirs pour l’épanouissement des jeunes. On se rend davantage compte que ce temps libre peut jouer un rôle essentiel dans l’intégration sociale, l’accès à des débouchés et l’épanouissement d’une manière générale».

2.1 Les loisirs des jeunes et leurs pratiques culturelles : un mode de vie

différent selon les jeunes

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Une campagne : « Stop aux clichés sur les jeunes » a été menée en 2006 par le Comité jeunes de l’ANACEJ7. Elle a eu pour objectif de changer le regard porté sur les jeunes en luttant contre les clichés et en dialoguant avec des journalistes. Les jeunes de la génération Y, entre 20 et 30 ans, seraient individualistes, interconnectés, impatients, insoumis à l’autorité, rivés à leur téléphone portable et accrocs aux réseaux sociaux. Cécile Van De Velde est assez critique vis-à-vis de ce genre de formule.

« On annonce une génération connectée au tout numérique mais leurs aînés le sont

tout autant ».Sexualité, délinquance, rapport aux nouvelles technologies…, les idées reçues sur les jeunes ne manquent pas, quitte à gommer la diversité de leur mode de vie.

Les médias entretiennent globalement une image négative des jeunes. Si leurs

difficultés sont bien réelles, les jeunes ne sont pas tous logés à la même enseigne. On observe deux idées reçues pour les 18-30 ans.

La première associe les jeunes à une classe dangereuse qui se réfère aujourd’hui aux

jeunes des cités. La deuxième renvoie à l'étudiant. Les médias en dressent un portrait alarmant : fort

taux d'échec dans le premier cycle universitaire, absence de débouchés dans de nombreuses filières etc.

Cette tendance à noircir le tableau est confirmée par le Credoc8. Cette perception se

retrouve également dans la vision médiatique de comportement festif des jeunes, liée au Binge drinking, à la consommation de drogues, aux apéros géants organisés sur Facebook…

Bien sûr, les phénomènes de délinquance existent dans les quartiers dits sensibles.

Mais la généralisation est excessive et non représentative du mode de vie de tous les jeunes. Il existe bien une « délinquance d’exclusion » faite de consommation et de trafic de stupéfiants, d’outrage à agents de police, de vol avec violence, mais il est faux de généraliser ce type de comportement dit délictueux à l'ensemble des jeunes des cités.

De la même manière, pour Laurent Jeanneau, journaliste à Alternatives

Economiques, la plupart des jeunes sont confrontés à la précarité à un moment donné de leur vie. Pour certains, ce n'est qu'une étape, tandis que pour d'autres, c'est une situation durable.

Une typologie de la jeunesse Pour illustrer la pluralité de la jeunesse, le Credoc a construit une typologie en six

classes à partir des résultats de son enquête conditions de vie et aspiration des Français : - les installés avec enfants, qui représentent 25% des 18-29 ans. Ils vivent en

couple, ont quitté le domicile parental et ne sont plus étudiants. Pour cette catégorie, le logement est une très lourde charge. Ils s'imposent souvent

des restrictions, partent moins en vacances, regardent plus souvent la télévision et sont peu engagés dans le mouvement associatif.

- les installés sans enfants (19%). Ils ont des niveaux de diplômes et de revenus plus élevés que la catégorie précédente, ont un emploi stable (profession intermédiaire ou cadre), reçoivent plus souvent des amis et partent davantage en vacances.

- les instables avec une autonomie résidentielle (14%), quant à eux, ont terminé leurs études et ne vivent plus chez leurs parents, mais ils peinent à décrocher un emploi stable. Ils sont davantage locataires, consacrent une importante partie de leur budget au logement et s'imposent régulièrement des restrictions.

7 ANACEJ : Association Nationale des Conseils d’Enfants et de Jeunes

8 CREDOC : Centre de recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie.

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- les étudiants avec autonomie résidentielle (11%) sont plus jeunes que les catégories précédentes (18- 24 ans), célibataires et sans enfant. Ils vivent dans de grandes agglomérations, sont locataires, assez peu équipés, mais participent davantage que les autres à la vie associative.

- les étudiants qui vivent encore chez leurs parents (18 %) issus de milieux plus favorisés, regardent peu la télévision mais pratiquent plus assidûment des activités sportives, culturelles et de loisirs.

- restent les instables qui habitent encore chez leurs parents (14 %) surreprésentés dans les communes rurales, ils sont souvent au chômage ou confrontés à la précarité, et peu ou pas diplômés.

Les jeunes aujourd'hui : quelle société pour demain ? Cahier de recherche numéro 292, Credoc, décembre 2012 2.2 Ils vivent branchés mais ne sont pas «geeks»9 Pour Régis Bigot, Directeur du département « conditions de vie et aspirations des

français » au Credoc, Internet n'est pas un obstacle à la sociabilité des jeunes, au contraire. Que ce soit en termes de relations, d'engagement associatif et de de pratiques culturelles. Son utilisation a plutôt un effet positif.

Quand on compare le fossé numérique, on fait, en général, référence aux inégalités

d'accès au numérique lié aux revenus, au diplôme ou au lieu de résidence. Or ces inégalités ont tendance à se résorber.

Reste la barrière de l’âge : les jeunes sont mieux équipés que le reste de la population et ils exploitent également mieux les potentialités d'Internet.

Très vite ils se sont emparés de leur téléphone pour envoyer des SMS et utilisent désormais beaucoup les réseaux sociaux.

9 Geeks : une personne extrêmement pointue dans un domaine précis (souvent lié aux nouvelles technologies ou aux "cultures de l'imaginaire").

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Aujourd'hui les plus de 30 ans s’y sont également mis, mais à un rythme plus modéré. Le fait marquant chez les jeunes est qu'il y a peu de fossé numérique entre classes sociales au niveau de l’équipement.

Les ouvriers et les employés ont fait des efforts financiers importants pour que leurs enfants aient accès à Internet sans pour autant eux-mêmes maîtriser l’outil.

Sans ignorer les déviances possibles, la grande différence est dans son utilisation.

Une étude de l’OCDE10 réalisée en 2011 montre que plus un enfant est d’origine modeste plus l’usage est récréatif. Ce qui est l’inverse pour les enfants de cadre qui utilisent internet également pour leur formation et le domaine culturel.

Pour Régis Bigot, Internet ne nuit pas à la vie sociale et relationnelle des jeunes. Les

personnes, complètement immergées dans les réseaux sociaux virtuels sont aussi très impliquées dans le réseau social réel. Beaucoup de jeunes affirment qu'Internet leur a permis d'entrer en relation avec des personnes qu’ils n'auraient jamais côtoyées. Ce qui est le contraire pour les jeunes qui regardent beaucoup la télévision.

Alors que certains voient dans les «réseaux sociaux» numériques des «réseaux

antisociaux» du fait de l’absence de présence physique réelle, plusieurs travaux suggèrent au contraire que cette communication numérique des jeunes ne se substitue pas au réel mais en fait partie et le complète : dans la majorité des cas, elle n’est donc pas à considérer comme une «sociabilité virtuelle» mais plutôt comme une «sociabilité augmentée».

Cette dernière notion doit toutefois être nuancée : d’une part, celle-ci se développe

essentiellement dans une fonction de maintien ou d’amplification des liens avec le groupe d’appartenance ; d’autre part, la relation de face à face en présence physique «dans la vie réelle» reste, chez la très grande majorité des jeunes, considérée comme la relation authentique.

Les technologies et usages numériques des jeunes influent sur le rapport au temps

des jeunes, d’autant plus qu’ils tendent à en faire un usage simultané. La gestion du temps devient plus individualisée.

Certaines recherches scientifiques s’intéressent d’ailleurs à l’hypothèse d’une

influence des technologies numériques sur l’intelligence, certains allant même jusqu’à avancer l’idée d’un «cerveau hypertexte» rebondissant d’une idée à l’autre, ayant l’aptitude au fonctionnement multitâche ainsi que l’approche intuitive et interactive de certains problèmes. (Voir rapport du CESER de Bretagne : les univers sociaux et culturels des jeunes en Bretagne-juin 2011).

10

OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques

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On constate que pour les 18-29 ans, le temps passé sur Internet est plus important

que celui passé devant la télévision. 2.3 Les vacances des jeunes En 2011, la part des moins de 25 ans constituait 30,9% en France (32,2 % en

Picardie) ; Sont considérés comme séjours de vacances, les séjours de plus de 4 nuits consécutives.

Analyse faite en 2007 par le Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Plus favorisés que leurs aînés face aux vacances, les jeunes de moins de 25 ans sont

plus nombreux à partir, 70 % d’entre eux, alors que le taux de départ des 25 ans et plus, n’est que de 62 %.

En situation de transition par rapport au monde du travail et à la cellule parentale,

Ils partent moins souvent en vacances que leurs cadets. Ainsi, les jeunes de 20 à 24 ans ne sont que 59 % à partir alors que 77 % des 11 à 14 ans vont en vacances.

Les dernières statistiques INSEE remontent à 2004. Elles montrent que les jeunes de

20 à 24 ans sont partis moins souvent en vacances que le reste de la population. Ceux qui peuvent partir privilégient d’abord le repos et les relations sociales.

La pratique d’activités sportives et culturelles est répandue même si elle ne constitue pas la motivation principale de leurs vacances. Dans près des trois quarts des cas, les jeunes vacanciers de 20 à 24 ans partent en France métropolitaine.

Des séjours de vacances plus courts et moins fréquents La majorité des jeunes de 20 à 24 ans, qui partent en vacances, ne partent qu’une

seule fois dans l’année et seuls 25 % d’entre eux partent plus de deux fois. La durée de chacun de leur séjour est courte, une semaine au plus dans près de la moitié des cas et ne dépasse deux semaines que dans un petit quart des cas.

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On note le fait qu’un pourcentage conséquent des jeunes qui partent en vacances (42 %) est déjà inséré dans la vie professionnelle et dispose ainsi de moins de jours de congés.

Des séjours essentiellement en France et l’été Les jeunes de 20 à 24 ans partent essentiellement en France métropolitaine (73%

des séjours) et de manière marginale dans les départements et territoires d’outre mer. Un peu plus de 25 % de leurs séjours de vacances ont lieu à l’étranger dont 8 % au

sein de la famille. Comme l’ensemble de la population, leurs vacances ont lieu surtout l’été (67 % des

séjours). Ils choisissent d’abord la mer (40 % des séjours) puis la montagne et la campagne dans des proportions très voisines (environ 17 % des séjours). La part des séjours en milieu urbain est loin d’être négligeable (un quart du total des séjours). Les jeunes de 20 à 24 ans partent essentiellement dans le cadre de séjours fixes, les circuits et voyages itinérants comptant pour moins de 10 % des séjours.

Ils choisissent de préférence la voiture et le train (dans 67 % des cas) pour se

rendre sur leur lieu de vacances. Ces jeunes partent majoritairement seuls en vacances (dans 56 % des cas). Les jeunes qui vivent encore chez leurs parents partent un peu moins souvent seuls (50 % de leurs séjours de vacances).

Recherche de l’hébergement gratuit Comme l’ensemble de la population, les jeunes de 20 à 24 ans privilégient le recours

à l’hébergement gratuit (résidence principale ou secondaire de parents, d’amis ou du ménage) lors de leurs vacances. Le fait pour un jeune de ne plus habiter chez ses parents a un impact sur le mode d’hébergement choisi.

L’hébergement gratuit (55 % des séjours de l’ensemble des français qui partent en

vacances) arrive encore plus largement en tête chez ces jeunes qui ont acquis l’autonomie (62 % de leurs séjours).

Pour eux, l’hôtel, la location ou le gîte et le camping sont choisis de façon

équivalente (10 % des séjours). L’hébergement en clubs de vacances, qu’ils soient commerciaux ou de type associatif, est peu attractif pour cette catégorie de population (moins de 2 % de leurs séjours de vacances).

Les jeunes de 20 à 24 ans qui vivent encore chez leurs parents et qui partent avec

eux ont des modalités d’hébergement en vacances assez proches de ce que l’on observe chez l’ensemble des vacanciers avec un taux de recours à l’hébergement gratuit identique.

Ces jeunes qui n’ont pas encore coupé le cordon ombilical partent moins à l’hôtel et

plus souvent en location ou gîte. Le camping est peu utilisé, dans des proportions assez similaires à ce que l’on observe sur l’ensemble des séjours de vacances en 2004.

Enfin, les jeunes qui vivent encore chez leurs parents mais qui partent seuls en

vacances (sans un parent) privilégient plus souvent le camping (dans 15 % de leurs séjours).

Prédominance du vivre ensemble et du repos L’enquête vacances permet d’identifier les motivations du départ en vacances, à titre

principal ou secondaire.

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L’examen des raisons principales invoquées par les jeunes de 20 à 24 ans montre la prédominance des modalités relationnelles, de manière similaire mais plus marquée que l’ensemble de la population partant en vacances.

Ainsi, voir des parents ou des amis (38% des séjours), se retrouver en famille (19%

des séjours) arrivent largement en tête. Si l’on y rajoute la modalité rencontrer d’autres personnes (5 % des séjours), c’est ainsi plus de 60 % des séjours des jeunes qui sont animés par la volonté de partager du temps avec d’autres personnes, que ce soit dans un cadre familial ou amical (56% pour l’ensemble des vacanciers).

Le motif repos sans activité particulière arrive ensuite dans près de 16% des séjours

des jeunes. Ceux spécifiquement liés au sport ne constituent pas une part très importante des séjours : 15 % des séjours des jeunes de 20 à 24 ans que ce soit à titre principal ou secondaire.

De même, 15 % seulement de leurs séjours sont motivés par la pratique culturelle

(visites d’églises, de monuments, de sites historiques ou naturels, d’exposition ou de musées, lire, peindre, chanter, faire de la musique, assister à des concerts, à des festivals ou à des pièces de théâtre). Mais cela ne veut pas dire pour autant que le sport et la culture soient absents des préoccupations des jeunes lors de leurs vacances. En effet, dans 45 % de l’ensemble de leurs séjours, les jeunes vont pratiquer une activité sportive et c’est près de 35 % des séjours qui sont concernés par la pratique d’une activité culturelle.

Des jeunes vacanciers économiquement plus favorisés que les non partants Les jeunes de 20 à 24 ans qui partent en vacances, qu’ils soient encore étudiants ou

déjà confrontés à la vie active bénéficient de conditions socio-économiques plus favorables que les jeunes qui ne partent pas.

Les motifs invoqués sont d’abord et presque majoritairement des raisons d’ordre financier (pour 44% des non partants). En second lieu, arrivent des raisons professionnelles ou liées aux études (27% des non partants).

On note que 17 % des jeunes non partants indiquent qu’ils le font par choix. Les

contraintes d’ordre financier s’imposent d’autant plus aux jeunes non partants de 20 à 24 ans que ceux-ci sont sans emploi, vivent seuls ou cumulent les deux.

Les quartiles répartissent par tranches de 25% la population considérée du niveau le

moins élevé au niveau le plus élevé.

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Des disparités régionales Le départ en vacances est largement lié aux conditions socioéconomiques. Les

jeunes de 20 à 24 ans partent plus ou moins en vacances selon la région où ils habitent. Ainsi, en Ile-de-France, Bourgogne, Alsace, Pays de Loire, Poitou-Charentes, Midi-

Pyrénées, Rhône-Alpes, les taux de départ des jeunes sont supérieurs, voir très supérieurs à 60 %, dépassant 70 % pour l’Ile-de-France et l’Auvergne.

Inversement, dans des régions comme la Picardie, le Nord-Pas-de-Calais, le

Languedoc-Roussillon, les taux de départ sont plus bas que ceux des autres régions. Ce sont aussi des régions où le chômage des jeunes est particulièrement fort.

Les partants habitent dans des communes plus favorisées. La classification des communes de résidence des jeunes de 20 à 24 ans montre assez

clairement une concentration des partants en vacances dans les communes économiquement plus favorisées.

Inversement, une part plus importante des non partants se retrouve dans des communes plus pauvres ou rurales.

Par contre, les proportions des partants et des non partants sont sensiblement

équivalentes dans les communes classées en travail artisanal, chômage, quartiers pauvres, zones urbaines sensibles.

En effet, les aides apportées par les employeurs publics ou privés peuvent expliquer les différences selon les zones de résidence.

2.4 L’alcool et le loisir chez les jeunes Dans le cadre du loisir, ne sera abordée que l’addiction due à l’alcool ; traiter

l’ensemble des addictions nécessiterait une auto saisine en tant que telle. La dimension anthropologique des pratiques festives n’est pas souvent abordée dans

les médias, focalisant essentiellement sur les conduites à risque et les troubles à l’ordre public.

Or, dans le contexte d’un affaiblissement des rites de passage traditionnels à l’âge

adulte et d’un déficit d’agrégation collective lié à l’individualisme contemporain, la fête peut représenter un ancrage à l’espace collectif et au temps social. Elle est aussi de ce fait un lieu d’apprentissage de la liberté, du rapport aux désirs, aux émotions, au contrôle de soi et aux normes, de relations amicales et amoureuses…

Selon une étude publiée par un institut sanitaire, le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire (BEH), en mai 2013, un collégien sur six et trois lycéens sur cinq reconnaissent avoir déjà été ivres. Faut-il s'inquiéter, prendre des mesures ?

Les comportements d'alcoolisation effective, comme les ivresses, augmentent

rapidement pendant les années de collège et de lycée : alors que 7 % des élèves de sixième admettent avoir déjà été ivres, le taux atteint 69 % en terminale. Quant à l'usage régulier (au moins dix fois lors du mois précédant l'enquête), il passe de 3 % en 4ème à 24 % en terminale.

Les boissons alcoolisées les plus prisées varient en fonction de l'âge : le cidre et le

champagne arrivent en tête chez les collégiens, tandis que les lycéens mentionnent les bières et les alcools forts.

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A noter que l'alcoolisation précoce toucherait moins les jeunes filles. Ces dernières sont deux fois moins nombreuses que les garçons à boire de l'alcool régulièrement. C’est la substance psycho active la plus précocement expérimentée à l'adolescence, souvent dans un cadre familial.

Alcoolisme étudiant : la difficile lutte contre le «binge drinking» L'université d'Amiens a décidé de s’engager dans la lutte contre l’alcoolisme

chez les jeunes et notamment contre le phénomène du «binge drinking», ou «biture express» qui consiste à boire de grandes quantités d'alcool en très peu de temps pour atteindre l'ivresse très rapidement. Un comportement considéré comme une addiction par les médecins.

Un combat difficile, tant le phénomène semble prendre de l'ampleur chez les

étudiants. Dans le cadre d’un projet de prévention européen et par le biais d’expositions et de

conférences, l’université veut sensibiliser les étudiants au danger de cette pratique qui accroît les risques d’alcoolisme.

Les organisateurs de soirées se disent démunis face à l’augmentation de la

consommation d’alcool chez les étudiants. Si des mesures sont prises, comme à Amiens, où des pots sans alcool sont organisés et où les opérations commerciales des marques d’alcool sont interdites en soirée, la prévention reste difficile, selon la fédération des associations étudiantes.

2.5 L’approche des loisirs de jeunes par le genre «filles-garçons»est trop

peu abordée en France. Loisirs des jeunes : l’hégémonie des garçons ? La question du genre filles-garçons n’est pas à considérer comme une affaire privée

mais comme un enjeu qui devrait conduire les politiques publiques s’adressant aux jeunes à mieux appréhender les différences et inégalités de genre entre les filles et les garçons.

Une équipe de l’Université de Bordeaux 3 et le CNRS ont mené depuis 2005 un travail systématique sur les équipements et espaces publics de loisirs des jeunes de l’agglomération de Bordeaux.

Un constat parlant : 100 % des garçons dans les city stades, 95 % dans les skate parcs, près de 80 % dans les lieux de répétition de musiques actuelles.

Cette équipe a constaté que l’offre de loisirs subventionnée s’adresse en moyenne à

deux fois plus de garçons que de filles, toutes activités confondues. Dans le détail, on observe que les pratiques non mixtes (les plus nombreuses dans

les clubs sportifs mais aussi parmi les activités culturelles pratiquées à partir de l’adolescence) renforcent ces inégalités : trois fois plus de pratiques non mixtes masculines (foot, rugby, rock) que de pratiques non mixtes féminines (gym, danse).

Mais le phénomène le plus saillant de l’étude est le décrochage massif des filles à

partir de l’entrée en sixième : elles désertent alors les centres d’animation, les maisons de quartiers, ne viennent plus aux séjours de vacances organisés par les municipalités, disparaissent peu à peu des équipements et espaces publics des loisirs des jeunes. Ce n’est pas le cas des garçons à qui des moyens importants sont consacrés.

Les entretiens menés avec les élus et les responsables de services municipaux

montrent le souci de «canaliser la violence des jeunes dans des activités positives», sans préciser quel est le sexe des jeunes incriminés.

L’hyper socialisation des garçons dans les espaces publics par le sport et les cultures urbaines produit probablement l’effet inverse de celui escompté, valorisant les conduites viriles et leurs avatars, le sexisme et l’homophobie.

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Chapitre III - LES LOISIRS DES JEUNES EN PICARDIE

Une région globalement jeune avec des disparités fortes pour les moins de

20 ans La Picardie affiche un taux de jeunes de moins de 20 ans (27%) légèrement

supérieur à la moyenne nationale (25%). On ne constate pas de différences fortes entre les différents départements, même si

l’Oise, le département le plus proche de la région parisienne, se retrouve en tête avec un taux de 28%.

Les disparités apparaissent plutôt lorsqu’on s’intéresse aux différents types de territoires.

Ainsi, on relève que les jeunes sont en proportion plus nombreux en zone

périurbaine, à proximité d’un ou plusieurs pôles urbains. Ce type de communes accueille près de 42% des jeunes Picards de moins de 20 ans. Cependant ces constats généraux ne doivent pas masquer le fait que certaines communes rurales affichent un taux de moins de 20 ans supérieur à 30%.

Une région composée de communes de petite taille et à dominante rurale La Picardie est une région dont les communes sont majoritairement rurales. Cette ruralité se lit également dans la taille des communes picardes. On relève en

effet que 68% de celles-ci ont moins de 500 habitants (soit 12 points de plus que la moyenne française) et surtout, on note que près d’un picard sur 4 vit dans les zones rurales (22,7%).

Dans la Somme, cette proportion atteint même 39,7%. Ces caractéristiques interrogent la place des jeunes sur le territoire, pour plusieurs raisons.

D’abord, les communes rurales, majoritaires, ne disposent souvent pas des moyens

nécessaires pour mettre en place une offre en direction des jeunes ou mobiliser les dispositifs existants. L’offre est plutôt concentrée sur les territoires urbains. Se pose dès lors la question de l’accès à l’offre pour ces jeunes, et donc celle de la mobilité.

3.1 Une enquête de terrain faite par des jeunes de l’UPJV A la demande du CESER, une enquête de terrain a été menée par une association

d’étudiants en sociologie de l’UPJV (Action Socio). Cinq jeunes se sont ainsi déplacés dans le Vimeu, à Friville-Escarbotin pendant une

semaine et ont approché d’autres jeunes du CFA et du lycée, sous forme de questionnaires et d’entretiens individuels.

Ce travail est en partie compris dans leur sujet d’étude de fin de licence 3. Les non-réponses à certaines questions n’ont pas été analysées par les étudiants. Des entretiens individuels ont également été réalisés avec des jeunes de Beauvais et de Chauny. Ils ont permis de dresser des portraits types de jeunes.

Des parties de l’enquête ont été intégrées dans le rapport. Elles permettent de

donner une image de la problématique étudiée au vu des territoires ciblés par les étudiants.

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3.1.1 La mobilité des jeunes � � � � Les moyens de transport

Sur le territoire de Friville-Escarbotin, la mobilité est l'une des clefs de voûte des

pratiques de loisirs chez les jeunes. Le moyen de transport permettant d'aller au lieu de scolarisation et le temps semblent être des freins à leurs activités.

En effet, on remarque que 61,40% des jeunes prennent le bus pour aller à l'école (lycée et CFA) et 22,70% y vont en voiture.

� � � � Le temps de transport

Temps Nb.

cit. Fréquence

Non réponse 2 1,10%

Moins de 5 minutes 26 14,80%

Entre 6 et 10 minutes 34 19,30%

Entre 11 et 15 minutes 29 16,50%

Entre 20 et 25 minutes 35 19,90%

Entre 30 et 35 minutes 28 15,90%

Entre 40 et 45 minutes 18 10,20%

Entre 50 et 60 minutes 4 2,30%

TOTAL OBS. 176 100%

Ce qui induit un temps de transport assez disparate : 14,8% mettent moins de 5

minutes, 19,3% entre 6 et 10 minutes, 16.5% entre 11 et 15 minutes, 19.9% entre 20 et 25 minutes, 15,9% entre 30 et 35 minutes, et enfin 10.5% entre 40 et 45 minutes.

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Ce temps de transport, mettant en perspective l'éclatement des différents lieux d'habitation du Vimeu, témoigne de la dépendance des individus aux transports collectifs. Cela étant, les individus doivent se plier aux horaires imposés, et donc restreindre leurs champs de loisirs.

���� Le transport et les activités sportives

Concernant les transports pour le sport, la voiture arrive en tête avec 30.10%, et,

dans une moindre mesure, la marche à pieds avec 6.8%. On peut donc observer ici que les jeunes ne sont pas autonomes. En effet, ils dépendent du bon vouloir ou de la possibilité de leurs parents pour les déplacements vers les lieux de loisir. Très peu de jeunes ont un scooter et sont en âge de passer le permis.

Cette dépendance à l’égard des parents concerne également les rencontres avec

leurs amis. La voiture arrive toujours en tête avec 4,3%, puis arrive la marche avec 22,2% et enfin le vélo avec 14,2%.

A Friville-Escarbotin, on constate des carences dans la mise en place des

moyens de transport qui limitent le champ d'activités des jeunes et à plus large mesure, conditionne l'intégralité de leurs déplacements, les rendant dépendant des voitures de leurs parents.

� � � � Les déplacements en Milieu urbain Les moyens de déplacement se trouvent de fait facilités en milieu urbain : l’utilisation

du bus, le déplacement à pied ou de plus en plus en vélo occupent une place importante dans les déplacements des jeunes. L’utilisation de la voiture n’est pas exclue (personnelle ou encore celle des amis et des parents).

Les deux entretiens de Beauvais et de Chauny appuient ce constat.

A Beauvais, Camille et Laura utilisent exclusivement le bus de ville ou la marche à

pied et parfois se font emmenées en voiture par leur famille ou leurs amis. Elles ne rencontrent aucun problème pour se déplacer dans la vie de tous les jours, et pour aller sur leurs lieux de loisirs car il y a un réseau de bus de ville très dense.

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A Chauny : étudiante à Amiens, le départ de Chauny n'est pas vécu par Christine, comme une rupture définitive avec sa ville d'origine, puisqu'elle y retourne régulièrement, deux ou trois fois par mois (Le permis de conduire et la possession d'une voiture la rendant mobile). Quant à Julien, ayant son permis retiré il se déplace essentiellement à pied, en bus ou en vélo. Etudiant également à Amiens, ses déplacements se font essentiellement à pied. La localisation spatiale de son appartement se trouvant en plein centre ville.

3.1.2. Les déplacements pour les élèves de l’école de la deuxième chance à Amiens

On remarque qu’à Amiens, la mobilité est simplifiée par un réseau urbain et périurbain dense. Cela permet une meilleure mobilité entre Amiens et sa métropole. En effet, on peut observer que 9 jeunes sur 19 prennent le bus pour venir à l’école de la deuxième chance. Mais on observe aussi que 8 jeunes viennent à pied. Certains jeunes se rendent à l’école à pied car le ticket de bus à 1,20 € leur est trop cher au quotidien.

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La majorité des jeunes met 10 minutes pour venir à l’école mais on peut remarquer qu’il y a quand même deux personnes qui mettent 45 minutes et un jeune qui habite à 1 heure. Pour le reste, le temps est réparti entre 15 minutes et 30 minutes compte tenu de l’étendue de la ville d’Amiens et des périphéries proches.

Concernant les transports pour le sport, le moyen de transport qui arrive en tête est

la marche avec 4 jeunes sur 7 et, à moindre mesure, le scooter, le bus et la voiture. Les non réponses correspondent aux jeunes qui ne pratiquent pas d’activité sportive. On voit ici, que les jeunes sont très peu motorisés alors qu’ils ont l’âge de passer leur permis.

Cette dépendance non motorisation concerne également les rencontres avec leurs

amis. La marche arrive toujours en tête avec 10 jeunes sur 15, puis arrivent le vélo et la voiture avec 2 jeunes et enfin le scooter avec 1 personne.

3.2 Une étude à l’initiative de la DRJSCS11 La DRJSCS mène une politique liée au développement local sur l’offre et la demande

des jeunes. Elle soutient le CRIJ12, le centre d’information régional pour les jeunes, et des actions en partenariat avec le Conseil régional tel que le dispositif « puls action ». Elle anime en Picardie les projets nationaux.

On peut notamment citer «défi jeunes» ou encore celui du service civique sans oublier tout ce qui concerne les ACM13. La préoccupation actuelle se situe autour de la mobilité, le fonctionnement des conseils de jeunes et également l’emploi à travers les formations liées aux métiers de l’animation et du sport sans oublier ceux de l’animation volontaire.

Le cabinet Copas a réalisé en 2011 pour la DRJSCS de Picardie une Enquête sur les

pratiques éducatives des jeunes en Picardie. Différents souhaits ont été émis dans le cahier des charges de cette étude : - observer et comprendre les pratiques des jeunes picards - valoriser la jeunesse que l'on considère plus comme un atout - s'interroger sur l'adéquation entre l'offre et la demande

11

DRJSCS : Direction Régionale Jeunesse et Sports et Cohésion Sociale 12

CRIJ : Centre régional Information Jeunesse 13

ACM : Accueil Collectif de Mineurs

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- repérer l'offre éducative et l’analyser - évaluer les besoins éducatifs et de loisirs dans les différents territoires à travers

une écoute des jeunes - optimiser les interventions notamment dans l'information des jeunes - soutenir des projets Le constat a été fait d’un niveau scolaire faible par un manque d'appétence pour la

formation. Par ailleurs, on assiste à un essoufflement des jeunes dans leur participation à

différentes instances, il est difficile de les associer à la décision. Le point d'ancrage reste la famille pour un soutien moral également.

Une critique faite par les jeunes laisse apparaître que les communes, les associations

et les écoles ne sont pas des ressources potentielles. Il existe un certain fatalisme et découragement chez les jeunes. Il faut essayer de

faire que les jeunes soient plus acteurs que consommateurs. Il est difficile d'inscrire les jeunes dans une action, dans la durée. Ils restent moins

longtemps dans une dynamique associative. La recherche de l’autonomie est très forte mais doit être accompagnée. La jeunesse est angoissée par son avenir et le montre sous différentes formes.

L’évaluation faite par les jeunes est cependant globalement positive ; ils recherchent de la convivialité, de l’autonomie, des responsabilités mais ils ont également besoin d'une certaine liberté au niveau du choix.

Flâner, se promener, discuter, se balader sont des temps qui tiennent une grande importance pour eux. Le jeune aime discuter entre pairs. Le problème est de savoir si le constat est lié à l'absence d'équipements de proximité, aux difficultés de mobilité.

En ce qui concerne les perspectives et les orientations, le contexte est marqué par

une réduction des crédits et parfois, l'offre n'est pas forcement adaptée aux besoins d’où des interrogations sur les pistes à explorer, sur les expérimentations, les découvertes qui peuvent aussi déboucher sur une insertion.

Résumé de l’Etude Des difficultés particulières pour les 18-24 ans … « Concernant les jeunes de 18 à 24 ans, on relève une proportion tournant autour

de 7% sur les trois départements de Picardie (et ce même si, en effectif, ils sont plus nombreux dans l’Oise).

Contrairement aux moins de 20 ans, ces jeunes adultes sont massivement

concentrés dans les pôles urbains. En effet, les 5% des communes picardes appartenant à un pôle urbain accueillent

près d’un jeune adulte sur deux. Les villes d’Amiens et Compiègne, puis, dans une moindre mesure, celles de Creil,

Saint-Quentin, Beauvais et Soissons sont celles qui comptent la plus forte proportion de jeunes de 18 à 24 ans.

L’explication la plus vraisemblable est que ces jeunes s’installent dans des villes universitaires et/ou là où ils estiment avoir plus de chance de trouver un emploi.

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Cependant, beaucoup d’entre eux choisissent de quitter le territoire Picard : entre 2001 et 2006, le taux de migration annuel pour 10 000 habitants est de -146 en Picardie (contre -97 en Champagne-Ardenne, ou encore -43 en Nord-Pas-de-Calais).

Ces constats statistiques interrogent de fait l’attractivité du territoire, et donc sa capacité à mettre en place des actions, des politiques qui visent un développement des ressources du territoire au-delà des infrastructures, de l’économie et de l’emploi.

En effet, l’avenir d’un territoire repose aussi en partie sur sa capacité à conserver une partie de sa jeunesse, à engager des actions visant plus explicitement l’autonomie. Le renforcement de ce type d’actions peut être utilisé comme un levier pour regagner en attractivité.

Une offre parfois en décalage au regard des besoins Il apparaît que l’offre de loisirs est globalement limitée avec une prédominance des

actions visant l’épanouissement des jeunes. On y voit un faible nombre d’actions autour de la citoyenneté, de l’éducation à l’image, ou encore, de la mobilité.

L’enquête montre que la structuration de l’offre reste assez spécialisée et/ou

cloisonnée, participant à morceler la jeunesse en autant d’axes d’intervention. Les jeunes seraient d’abord vus sous un angle problématique plutôt que comme des adultes en devenir.

Enfin, il est intéressant d’observer que la majorité de ceux qui s’expriment,

interviennent sur les territoires prioritaires de la politique de la ville (CUCS, ZUS etc.). Si ces territoires concentrent généralement plus de structures intervenant auprès des jeunes, cette surreprésentation mériterait d’être analysée de manière plus approfondie : au-delà du renforcement des moyens sur les territoires les plus fragiles (principe de la discrimination positive territoriale), l’offre doit-elle se différencier ?

Les besoins des jeunes sont-ils distincts quand, au regard des indicateurs

socioéconomiques, les réalités sont parfois sensiblement proches entre le rural et l’urbain? Les actions s’adressent davantage aux 6/12 ans (34%) et aux 12/16 ans (46%).

Elles sont beaucoup moins développées et fréquentées par les plus de 16 ans. Cela s’explique notamment par le fait que la majorité des actions de cet axe relèvent des pratiques sportives, des vacances et de l’accueil de loisirs (52%).

Quel que soit l’axe étudié, les résultats de l’étude par questionnaire indiquent que le public qui a effectivement participé aux actions citées par les répondants est majoritairement masculin (en moyenne 60%). Il apparaît que parmi les actions les plus nombreuses et régulièrement mises en place, la tendance est plutôt à la reconduction et au «classicisme» et dans une moindre mesure à l’expérimentation et/ou à l’innovation.

Un lien très explicite entre la qualité de l’offre et la densité du réseau. Une bonne connaissance des partenaires 86% des répondants déclarent avoir une bonne ou relativement bonne connaissance

des partenaires locaux. Ce travail partenarial apparaît comme une pratique ancrée dans la vie des structures et dans les modalités de portage d’une action. Cependant, les professionnels reconnaissent majoritairement que la mise en réseau et le travail coopératif ne sont pas forcément facilités en Picardie, notamment, par manque d’animation territoriale qui permettrait à la fois de renforcer les liens entre les acteurs et de faciliter l’articulation entre les différentes actions.

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Une recherche d’adaptation des actions aux besoins des jeunes via les réseaux Pour 30% des répondants, c’est l’échange entre structures et acteurs de terrain qui

permet d’élaborer un diagnostic des besoins, de partager des observations, etc. C’est ensuite les temps d’échanges avec les jeunes (30%) qui permettent de mieux cerner les besoins.

Une information aux jeunes qui s’appuie sur le réseau et une diversité de médias Une fois encore, le réseau constitue le moyen jugé le plus pertinent. L’information

aux jeunes est ainsi relayée essentiellement par les réseaux (43%) et via l’école (35%). Côté outils de communication, la diversité prime : affichage (49%), site internet (38%), presse (22%). En moyenne chaque structure utilise 2 canaux de diffusion différents. On observera que la sollicitation directe, le travail de rue, la communication informelle ne sont pas ici cités, alors qu’ils sont généralement considérés comme essentiels par de nombreux professionnels.

Jeunesse, enclavement et mobilité : le cloisonnement et ses effets sur l’ouverture au

monde. Les professionnels s’accordent sur les réelles difficultés en matière de mobilité de la

jeunesse et plus largement de la population des territoires sur lesquels ils interviennent. Les différents indicateurs relevés sont :

- Une fréquentation moindre des jeunes lorsque les actions sont organisées dans des lieux qui nécessitent des déplacements de 5 ou 10 kilomètres pour les familles

- Le manque de transports en commun ou la faible fréquence des dessertes (dans les communes rurales, les transports publics sont principalement scolaires)

- L’enclavement physique, urbain - Les faibles revenus des ménages entravant la « capacité » à être mobile. Pourtant, l’analyse des difficultés à être mobile ne se résume pas à la question des

déplacements. Comme l’indique la grande majorité des acteurs, aux facteurs physiques viendraient se greffer des obstacles plus immatériels. Certains acteurs allant jusqu’à évoquer une «culture de l’immobilité» ou plus généralement des «freins psychologiques».

Cette difficulté à bouger « dans les têtes » renvoie directement à l’enjeu de

l’ouverture culturelle, de l’ouverture aux autres, de l’ouverture au monde selon les expressions le plus souvent utilisées.

Cette corrélation entre mobilité et ouverture culturelle est d’ailleurs abordée selon deux angles très différents suivant les professionnels, celui de la cause ou de l’effet.

- La faible ouverture culturelle qui caractériserait les habitants de ces territoires enclavés, dont les jeunes, impacterait directement le sens de la mobilité («pourquoi bouger ? Pour quoi faire ?»), ce que certains professionnels rencontrés, désignent par le terme d’«immobilité culturelle». Autrement dit, les modes de vie locaux qui se transmettraient et se perpétueraient, seraient peu enclins à la mobilité.

- Les freins à la mobilité ont des effets directs et participent à limiter l’accès à l’offre culturelle, artistique, sportive, etc. qui n’est pas accessible dans la proximité.

Les attentes des actions par les jeunes Le travail comme moyen nécessaire pour «pouvoir devenir grand» Contrairement à certaines représentations parfois tenaces au sujet des jeunes et de

leur capacité à penser leur avenir, il apparaît d’abord que les projets des jeunes sont assez explicites. D’une manière synthétique, l’expression des jeunes renvoie d’abord à une finalité : celle de pouvoir devenir adulte en accédant au travail.

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Le travail est considéré comme l’attribut premier pour devenir adulte, mais le travail est aussi le moyen qui permet d’affirmer ce qui compte pour chacun dans la vie.

Les parents et la famille sont considérés par les jeunes comme étant les plus

légitimes pour les aider à accomplir leur projet selon trois types d’aide recensées : la protection, l’aide au premier emploi, le soutien moral.

L’école, les associations, la commune, sont peu identifiées par les jeunes comme des

ressources potentielles avec une méconnaissance des possibilités offertes... »

Source DRJSCS

Peu de renseignements sur les activités informelles

Les différents types d’activités le plus souvent cités par les jeunes rencontrés sont la «flânerie» qui est assez pratiquée et revêt un sens particulier. Flâner peut ainsi prendre plusieurs formes : «se promener», «attendre et discuter au pied des immeubles», «se balader», «traîner au parc», voire «galérer» selon l’expression de certains. Il serait ainsi question de déambulation en petits groupes sans but précis pour tuer le temps.

De fait, la déambulation se situe plus dans la proximité directe avec son lieu de résidence et les lieux investis par les jeunes diffèrent selon l’environnement proche.

Il est important d’indiquer que ces pratiques sont généralement motivées par deux éléments centraux :

- Se voir, se retrouver, autrement dit prolonger les liens amicaux - L’entre soi et la distinction. Le groupe n’est pas a priori ouvert.

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3.3 Les activités des jeunes picards : enquête «action Socio»

Les pratiques des jeunes en matière de loisir divergent non seulement par les différents terrains observés, mais elles sont influencées par des déterminants sociaux.

tps libre/Sexe Homme Femme TOTAL

Non réponse 5 3 8

Internet: réseaux sociaux

61 80 141

Internet: outils de recherche

43 51 94

Jeux video 72 37 109

Télévision 66 82 148

Radio 30 46 76

Lire 18 50 68

Sieste 32 43 75

Jardinage 6 4 10

Jeux de société 11 13 24

TOTAL 344 409 753

Le total est six fois plus important que l’effectif des individus interrogés car il leur

était demandé d’ordonner 6 choix d’activités. Le sexe met en exergue un premier clivage. Dans le choix des activités, si l'on ne

tient pas compte des conditions sociales des individus observés, les activités entre les sexes sont différenciées.

En se penchant sur les loisirs que les jeunes pratiquent chez eux, on constate que la pratique des jeux vidéos se retrouve chez les garçons (72 garçons contre 37 filles sondées.

"On a passé la soirée à jouer sur l'ordinateur à Counter-Strike", les filles utilisent davantage leur temps libre à lire que les garçons (18 garçons contre 50 filles).

Dans leurs pratiques extérieures, les garçons font majoritairement du sport et des sorties en boite, alors que les filles vont au cinéma, font du shopping et partent en balade.

Sport extérieur struct/Sexe

Homme Femme TOTAL

Non réponse 3 1 4

Oui 43 38 81

Non 37 54 91

TOTAL 83 93 176

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Sport exterieur AUTRE/Sexe

Homme Femme TOTAL

Non réponse 69 68 137

Sport 4 1 5

Balade 1 5 6

Bowling 0 2 2

Cinéma 0 5 5

Fête/Discothèque 5 3 8

Discussion 0 1 1

Shopping 1 7 8

Jeux vidéo 3 1 4

TOTAL 83 93 176

Le nombre important de non-réponses représente les personnes ayant répondu

«non» à «faites vous du sport ?» et celles n’ayant pas précisé les activités pratiquées. Après nous être penchés sur les différences entre les pratiques selon les sexes, nous

constatons que dans le domaine culturel (pratique formelle de danse, musique, ou activité manuelle...), ce déterminant n'est pas significatif, et qu'il faut s'appuyer sur la fréquentation des différentes filières pour observer des disparités.

Culturelle/Sexe Homme Femme TOTAL

Non réponse 6 21 27

Oui 12 15 27

Non 65 57 122

TOTAL 83 93 176

S'il y a pratique d'activités culturelles, les filles sont 15 à avoir répondu et les

garçons 12, et sont donc relativement répartis de manière égale. Si l'on croise maintenant leurs pratiques aux différentes filières en substituant la variable du sexe, on constate de fortes différences.

Si l'on considère la population comparable (84 personnes en filière générale et 71 en filière professionnelle), distinguer les deux types de filière profile de fortes différences. 17 lycéens en filière générale déclarent pratiquer des activités culturelles, artistiques ou manuelles, contre 6 en filière professionnelle.

Des disparités se constatent même au sein de la filière générale: sur les 17 lycéens

qui pratiquent des activités culturelles, 11 sont en littéraire, et pratiquent de la musique, de l'art plastique, du théâtre ainsi que de l'animation dans la radio du lycée.

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Si cette filière est fortement représentée dans ces pratiques, on retrouve néanmoins

des élèves au lycée en série économique et social, qui partagent ce type d'activité. Les pratiques des lycéens ne sont pas le seul fait de leur présence dans une filière

générale, la condition sociale des parents étant un déterminant majeur qui influence les activités de leurs enfants.

En effet, en se concentrant sur la CSP cadre et professions intermédiaires, on

constate que l'ensemble de leurs enfants sont en filière générale. "Le théâtre, j’en fais depuis que je sais lire et puis la musique à peu près pareil [...] C’est ma mère (professeur) surtout qui m’a poussé à faire ce genre de chose".

Le CDI14 du lycée très actif, facilitateur des loisirs Le CDI est très actif, il propose un club manga, sketch, peinture, danse, blog, théâtre, repas, voyages, passeport culturel, concert, achat de livres... Il offre une très grande autonomie aux lycéens le fréquentant ; d'après nos observations, il est aussi bien fréquenté par les lycéens du professionnel que par ceux du général. Il en est résulté cinq entretiens basés sur le volontariat. Le CDI, ne propose pas seulement aux lycéens des ouvrages se rapportant à une culture dite «légitime» (Ouvrages et œuvre classiques…). Les documentalistes se retrouvent médiatrices d’une approche culturelle à double sens, l’une initiée par l’institution scolaire, et l’autre par les élèves eux-mêmes. D’une certaine manière, les jeunes lycéens ont des outils mis à leur disposition pour s’approprier le CDI. Le lycée du Vimeu apparait comme central dans les loisirs des jeunes. Cela s'explique en partie par l'UNSS, qui peut se pratiquer tous les midis dans son enceinte, ainsi que par un CDI très actif grâce aux deux documentalistes très engagées. En effet, dans ce CDI (jonction entre lycée général et professionnel) on constate une forte fréquentation due à la présence de nombreuses activités.

14

CDI : Centre de Documentation et d’information

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Les pratiques culturelles des élèves de l’école de la 2ème chance

tps libre/Sexe Homme Femme TOTAL

Non réponse 0 1 1

Internet: réseaux sociaux

6 7 13

Internet: outils de recherche

8 3 11

Jeux vidéo 8 4 12

Télévision 5 9 14

Radio 3 5 8

Lire 2 3 5

Sieste 1 7 8

Jardinage 1 0 1

Jeux de société 1 1 2

TOTAL 35 40 75

On note des différences significatives dans les activités selon le sexe. En se penchant sur les loisirs que les jeunes pratiquent chez eux, on constate que la pratique des jeux vidéo se retrouve chez les garçons (8 garçons contre 4 filles sondées).

Les filles usent plus de leur temps libre à faire la sieste que les garçons (1 garçon contre 7 filles).

Dans leurs pratiques extérieures au domicile, les garçons font majoritairement du sport, alors que les filles font du shopping et de la danse.

Seules deux personnes, une fille et un garçon, pratiquent une activité culturelle sur

les dix-neuf interrogés. Cela peut s’expliquer par la non-inscription dans une institution scolaire. En effet, celle-ci pousse à la pratique culturelle en raison des enseignements dispensés en français.

Portraits-type de quatre jeunes de Beauvais et de Chauny On ne peut occulter la participation aux activités proposées sans tenir compte de

l’aspect géographique, sociologique et psychologique des jeunes. Suite à des entretiens, les étudiants d’Action Socio ont dressé des portraits-type de quatre jeunes sur les territoires de Beauvais et de Chauny. Ils en font une analyse.

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Beauvais Portrait type n°1 Nom Camille Sexe féminin Age 23 ans Lieu d’habitation Beauvais Fratrie 1 sœur, 1 demi-sœur et 1 demi-frère

Profession des parents Père : recherche d’emploi en tant que cuisinier, mère : monitrice d’auto- école, beau-père : cadre

Classe / Situation Greta : remise à niveau, (brevet des collèges) Loisirs formels

Loisirs informels Internet (facebook, musique, site coréen), film, série, musique (pop coréenne), jeu de société, lire

Mobilité (transport) A pied, bus Pourquoi ses loisirs, avec qui ? Grand-mère

Projet professionnel Histoire de l’art

Autres Handicapé car prématuré, loisirs «faire des choses avec d’autres personnes»

Portrait type n°2 Nom Laura Sexe Féminin Age 22 ans Lieu d’habitation Beauvais Fratrie 1 frère (34 ans) et 1 sœur (36 ans) Profession des parents Père : maladie professionnel, mère : au foyer Classe / Situation Chômage (bac pro secrétariat) Loisirs formels

Loisirs informels Sortie au bar, balade, musique oriental, internet (facebook, skype, musique), série, shopping, danse, natation

Mobilité A pied, bus de ville, voiture des amis Pourquoi ces loisirs, avec qui ? Amis, cousines

Projet professionnel Conseillère immobilière

Autres

Fiancé, loisir «c’est des choses qui font penser à autres choses que notre quotidien, quelque chose qui nous évade ; passer un bon moment avec des gens qu’on aime», aimerait : aquagym a des prix abordable

Quels sont les loisirs de la première jeune fille, Camille, qui est à Pôle Emploi ? Il

semble qu’elle n’a aucun loisir formel car le coût des loisirs en club est, pour elle, inabordable.

En revanche, elle dit avoir beaucoup de loisirs informels. Quels sont-ils ? Elle pratique des sports comme la natation et la danse. Chez elle,

elle va sur internet pour aller sur les réseaux sociaux, écouter de la musique et regarder des séries. Les loisirs, en dehors de chez elle, sont principalement le shopping et les sorties dans un bar de nuit qui organise des soirées à thème. Toutes ses activités informelles sont pratiquées avec ses amis et ses cousines.

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En ce qui concerne la deuxième fille, Laura, qui est au Greta, elle n’a pas de loisir

formel. En ce qui concerne ses loisirs informels, elle les pratique seule dans sa chambre. Elle ne sort quasiment pas de chez elle.

Elle va sur internet pour aller sur les réseaux sociaux, écouter de la musique (pop coréenne), regarder des films et des séries, et lit des mangas et des livres dédiés à Marylin Monroe. Elle joue à des jeux de société le week-end avec ses parents ou sa grand-mère. Sa seule sortie est d’aller le samedi chez sa grand-mère.

A partir des entretiens, nous pouvons penser qu’à Beauvais, de nombreuses

offres de loisirs formels sont à disposition des jeunes mais parmi ceux là, quelques uns n’en profitent pas par manque de moyens financiers.

Une autre explication qui peut être avancée, consiste dans le fait que ces deux personnes sont inscrites dans des groupes sociaux qui ont très peu d’affinités avec les institutions (scolaire et professionnelle). Cela crée une séparation, une frontière entre l’individu et les institutions proposant des loisirs.

Chauny Portrait type n°1

Nom Julien Sexe Masculin Age 25 ans Lieu d’habitation Amiens/ parents Chauny

Fratrie 1 frère 27ans, technicien de maintenance en

usine/ 1 sœur 23 ans, femme de ménage Profession des parents Ajusteur de filière /Secrétaire hôpital Classe / Situation 3ème année de Sciences humaines et sociales

Loisir formel Aucun actuellement, a fait beaucoup de

sport : self défense, rugby, boxe… mais a arrêté car fume trop

Loisir informel

Passion pour les jeux-vidéo, livres et film de science-fiction, programmation, aime regarder la télévision, sortir dans des bars avec ses amis, boire en soirée…

Mobilité S’est fait retirer son permis, marche, vélo,

bus

Pourquoi ces loisirs, avec qui ? Passion, et aime passer du temps avec ses

amis Projet professionnel Travailler dans les médias

Autres

Préfère Amiens à Saint-Quentin et Chauny, car Internet plus rapide, plus de magasins comme des librairies, «à Chauny y’a rien !»

Pour lui, le loisir c’est passer le temps, faire ce qu’on aime et ce qu’on veut

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Portrait type n°2 Chauny Nom Christine Sexe Féminin Âge 23 ans Lieu d'habitation Amiens (Chauny jusqu'à 18 ans) fratrie Pas de frère et sœur

Profession des parents Père : employé mère : employée femme de ménage

Classe 3e année de licence d'ethnologie Loisir formel 5 semestres de self défense

Loisir informel

A Amiens : S’amuser avec son lapin, TV (no life), PC, DS, dessin, se reposer, shopping,

Chauny : patinoire, bowling, équitation en groupe

Mobilité Possède une voiture

Pourquoi ces loisirs et avec qui ? Se remettre au sport (déjà fait du judo) avec

Vivien. Peu de pratique, le plus souvent par manque de temps

Projet professionnel Master CODIR pour travailler dans la

reconversion

Autre

Travail dans la restauration retourne régulièrement à Chauny, définition du loisir : «détente, rigolade,

surtout rigolé, les loisirs, c'est fait pour ça» Lors de l’entretien, Julien était dans sa 3ème année en Licence de Sciences

Humaines et Sociales. Selon lui, il n’a aucun loisir formel actuellement mais dans sa jeunesse, il a fait

beaucoup de sport comme de la self défense, du rugby ou de la boxe. Il a malheureusement dû arrêter car « il fume beaucoup trop ! »

D’un autre côté, il estime avoir beaucoup de loisirs informels, il a une grande passion

pour les jeux-vidéo, les livres et les films de science-fiction. Il avoue aussi aimer faire de la programmation avec certains de ses amis. Il aime

également regarder la télévision, sortir dans des bars avec ses amis, et boire durant des soirées.

Il pratique tout cela donc par passion, mais aussi car il aime beaucoup passer du temps avec ses amis. Il a aussi déclaré préférer Amiens à Saint-Quentin et à Chauny, car Internet y est plus rapide, on y trouve plus de magasins comme des librairies… pour lui, «à Chauny y’a rien ! »

Dans sa ville d'origine, Christine se consacre au bowling, à l'équitation en groupe et

à la pratique du patin à glace. Lorsqu'elle est à Amiens, une partie de son temps libre informel se centre

essentiellement sur son lapin ; reste la TV (notamment la chaine no-life), l'utilisation momentanée de son ordinateur, du dessin en amateur, du shopping, de la Nintendo DS et, parfois, un temps de sieste. Ses pratiques sont jugées par elle même comme peu nombreuses, le manque de temps étant mis en cause. A Amiens, elle a fréquenté comme seul loisir formel de la self défense pendant 5 semestres. Cela s’explique par une pratique antérieure du judo.

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Synthèse de l’étude : Notre appartenance à la même génération que les enquêtés a libéré leur parole, leur permettant de s’exprimer plus ouvertement que si nous avions été des adultes. Il a été mis en perspective une certaine dépendance aux parents au niveau des modes de transport, en milieu rural, qui limite la pratique de loisirs. En revanche, en ville, il existe plus d’offres de loisirs et de transports. Malgré tout cela, certains jeunes ne sortent pas plus. Il a été constaté que l’école tenait une place importante dans la proposition et la découverte des activités (CDI de Friville, UNSS15). En ce qui concerne les loisirs, la place des liens sociaux est centrale : cela renvoie à la représentation du loisir que les jeunes ont partagé avec nous. Il existe plusieurs approches des loisirs : les jeunes du CFA, du lycée et les étudiants ont des pratiques différentes. Il en est de même au niveau du sexe : les garçons et les filles n’ont pas les mêmes activités de loisirs. Il semble que le fait d’avoir des frères et sœurs dans l'enseignement supérieur influence de manière significative la pratique ou non de loisirs et la possibilité de mobilité.

3.4 Les activités de loisirs proposées aux jeunes picards

La Picardie est maillée par de nombreuses organisations de jeunesse, municipales,

départementales, régionales et associatives ou encore sous forme de clubs publics ou privés. Il est difficile d’en établir une cartographie globale au vu de la dispersion des informations.

La plupart des activités s’adresse à l’enfance et à la jeunesse jusque l’âge de l’adolescence que l’on peut situer entre 12 ans et 15 ans. Les jeunes plus âgés quittent globalement ces lieux ou ne les fréquentent que pour des projets précis ou limités dans la durée.

3.4.1 Les activités physiques proposées par les associations affiliées au Comité Régional Olympique et Sportif (CROS) Le CROS représente le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) et

regroupe, à ce titre, l'ensemble des ligues et comités régionaux sportifs de Picardie. Pour 2012, 115 ligues et comités étaient adhérents. (cf. listes en annexe).

Dans les pratiques de loisirs organisés, le sport reste en Picardie pour les jeunes une

activité majeure, notamment dans la pratique collective. Le sport est un endroit où le jeune accepte les contraintes et les règles. Selon le Président du CROS : «...On note cependant une baisse de fréquentation due

aux pratiques des nouvelles technologies. On remarque que les jeunes sont souvent tributaires des médias. On peut citer l’exemple du handball très médiatisé qui a très bien géré l’arrivée des nouveaux jeunes licenciés. Les phénomènes de société n’épargnent pas le sport comme par exemple pour le tir où les personnes viennent maintenant pour s'armer, par peur des braquages. Se licencier à un club est un moyen de posséder une arme. En 2012, il y avait 4 500 licenciés en tir.

En ce qui concerne le cyclisme (2 500 licenciés en 2012); le problème du dopage a fait beaucoup de tort à la discipline. Cela était auparavant anodin. De nouvelles molécules indétectables sont mises actuellement sur le marché.

15

UNSS : Union Nationale du Sport Scolaire

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On remarque que les sports mécaniques qui nécessitent le permis de conduire et l’acquisition de matériel sont peu accessibles aux jeunes. Phénomène nouveau, les filles accèdent maintenant à des sports dits «de garçon» tels que la boxe, mais en contrepartie peu de garçons pratiquent l’équitation.

En Picardie, le contexte est très rural. Les déplacements y sont difficiles. Il n’est pas

aisé de ce fait pour un jeune de la campagne d'accéder au sport contrairement aux quartiers dits sensibles accompagnés par des dispositifs d’aide.

Plus de diversités de l'offre sportive, un encadrement de qualité, des locaux plus adaptés, nécessiteraient une prise en compte à l'échelle intercommunale pour pratiquer un sport de proximité. Ce qui permettrait de mutualiser au maximum les installations.

Le nombre des installations sportives est convenable mais souvent elles ne sont pas de bonne qualité : les salles de sport sont en réalité des salles polyvalentes qui servent à toute activité mais sont comptabilisées en tant que salle de sport.

Le rôle du CROS est également de former des jeunes dirigeants : une dizaine de

jeunes par an seulement. En tant que sport de nature, tout ceux qui se font à l’extérieur, sont répertoriés : la

planche à voile, le parachutisme, la randonnée, l'aviron, l'équitation, les loisirs sur les bases nautiques, etc.

La Picardie possède tous les sports de nature sauf les sports de montagne. La chasse et la pêche sont des sports très répandus. Les chiffres pour la Somme montrent que l’activité commence à 16 ans : 3 018 chasseurs de 16 ans à 30 ans ont, en 2012, un permis validé.

Pour la pêche, la carte est vendue à partir de l’âge de 12 ans ce qui fait en 2012 un total de 12 516 pêcheurs licenciés. On peut noter que les sports de nature créent des emplois spécifiques en relation avec le gros potentiel naturel du territoire.

Il y a en Picardie 420 469 licenciés, tous sports confondus. C’est à partir de ce chiffre

que les dotations sont calculées et reparties ensuite dans les trois départements. Les subventions du Conseil régional se sont considérablement réduites tant au niveau des constructions, des emplois solidaires, ou pour le sport de haut niveau. Sous le mandat précédent, 3,2 % du budget étaient consacrés au sport soit 30 millions d'euros. Depuis 2012, les subventions sont descendues à 19 millions».

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Enquête «action Socio» sur la pratique du sport On constate que, plus les CSP des parents sont importantes, plus les jeunes

pratiquent de sport dans un cadre formel. Au CFA et au lycée, 45% des sondés pratiquent une activité sportive dans une structure.

La majorité des pratiquants se retrouve dans des clubs sportifs (34.7%). Ils sont

11.90% à le faire au sein de la structure scolaire. Restent les associations et le CAJ (centre Animation Jeunesse).

Si le nombre d'adhérents à des clubs sportifs est aussi conséquent, c'est parce que l'UNSS est considéré comme un club à part entière et non pas comme partie intégrante de l'école.

On peut dégager une distinction sexuée dans la pratique du sport. En effet, si on retrouve 26.7% de personnes en sports collectifs, majoritairement pratiqués par des garçons (football et handball), l'autre activité sportive majeure (activité accaparée par les filles) est la danse et la gymnastique, avec 23.3% d'adhérentes.

A la question posée «quels loisirs aimeriez vous faire et qui ne sont pas

actuellement proposés ?»

Propositions de loisirs Nb. cit. Fréq.

Non réponse 144 81,80%

Sport mécanique 2 1,10 %

Sport collectif 6 3,40 %

Bowling 1 0,60%

Centre Spa 1 0,60%

Danse 6 3,40%

Free fight 1 0,60%

Musique 3 1,70%

Paintball 5 2,80%

Tir 1 0,60%

Dessin 1 0,60%

Sport de raquette 2 1,10 %

Internet 1 0,60%

Equitation 2 1,10%

TOTAL OBS. 176 100%

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Parallèlement aux pratiques effectives des jeunes, on distingue une volonté de la

part des jeunes de mettre en place d'autres activités aussi bien sportives que culturelles. On peut distinguer différentes pratiques comme les sports collectifs, la danse, le paint-ball, la musique, les sports de raquettes....

Il y a quand même 81,8% de non-réponses pouvant s'expliquer par une non préparation à ce questionnement.

En dehors du lycée, la tranche d'âge des 15-30 ans dans les activités sportives (clubs,

associations...) n'est pas représentée, à part au club de football de Friville-Escarbotin.

Les pratiques sportives pour les élèves de l’école de la deuxième chance

On constate qu’une majorité de jeunes déclare ne pas faire de sport. Dans ceux qui en font, 31.6% pratiquent en club. On remarque également une incohérence au niveau des résultats positifs du deuxième tableau.

En effet, 8 jeunes déclarent pratiquer une activité sportive dans une structure alors

que dans le tableau précédent, seulement 7 disaient faire du sport.

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proposition loisirs Nb. cit. Fréq.

Non réponse 8 42,1%

sport de combat 2 10,5%

Danse 3 15,8%

musique 1 5,3%

piscine 1 5,3%

sport 2 10,5%

vélo 1 5,3%

équitation 1 5,3%

TOTAL OBS. 19 100%

A la demande de propositions de loisirs, on remarque qu’une majorité a répondu

positivement. En effet, environ 58% ont proposé des loisirs. Ceux-ci sont assez différents, mais ont tous un point commun, ce sont des sports ; aucune pratique culturelle n’a été proposée. Cela démontre une association directe entre le loisir et le sport.

3.4.2 Le Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire de Picardie (CRAJEP) (voir annexes 2 -3-4-5-6) L'origine historique de l'Éducation Populaire remonte à l’époque de Condorcet qui en

1792 affirme que l'instruction doit être publique et s'étendre au peuple. Cet idéal sera repris et défendu au XIXème siècle par les associations d'Éducation

Populaire pouvant être classées en trois courants : catholique et protestant, laïc républicain, et ouvrier.

Aujourd’hui, les associations de jeunesse et d’Education populaire se sont investies dans différents domaines qu’elles soient de loisir, sportifs, culturels, d’insertion, de formation, d’environnement, de solidarité et de développement social. Elles s’adressent à tous les publics de la petite enfance aux séniors.

Elles participent à l’animation et à la vie des territoires en étroite relation avec les collectivités et les services de l’Etat. Le CRAJEP a pour objectif de mieux articuler les activités et d’être force de proposition sur l'ensemble du territoire.

La Picardie est maillée de nombreuses associations de jeunesse dont une partie est regroupée au sein du Comité Régional des Associations de Jeunesse et d’Education Populaire qui regroupent 19 associations, fédérations et unions régionales de jeunesse et d’éducation populaire. Son rôle d’animation de réseau, de réflexion collective lui confère une fonction de concertation territoriale partagée.

L’engagement des jeunes dans l’animation De 2009 à 2012, le CRAJEP de Picardie a piloté une réflexion collective sur

l’engagement et la place des jeunes dans ses mouvements. En 2013, suite à cette démarche, il a proposé à tous les animateurs jeunesse, salariés ou bénévoles, issus d’associations ou de collectivités, de participer aux Réseaux Départementaux d’animateurs de jeunesse. L’objectif de ces réseaux étant de se former, de mettre en place des projets communs sur les territoires et de réfléchir sur ses propres pratiques.

Les objectifs pour 2012-2014 sont en cours de réalisation : l’animation de réseaux

départementaux d’animateurs jeunesse et la création d’un pôle recherche au sein du CRAJEP animé actuellement par un salarié-doctorant.

Le souhait est de voir la trajectoire de l’implication des animateurs et de valoriser les formes d'engagement dont le volontariat. Un recensement des activités de la jeunesse est

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en cours de même que l’étude des parcours des jeunes dans certains établissements comme les centres sociaux. Un bilan sera mené sur les trois années de recherche-action en partenariat avec l’UPJV.

3.4.3 Un mouvement d’Education Populaire présent en Picardie : les Centres sociaux La Fédération des Centres Sociaux et Socioculturels de France (FCSF) regroupe plus

de 1.200 centres sociaux et socioculturels, sur les 2.000 agréés par les Caisses d'Allocations Familiales.

Créée en 1922, reconnue d'utilité publique depuis 1931 et agréée au titre de

l'Éducation Populaire depuis 1964, la FCSF a pour projet associatif la valorisation du "métier" centre social, à travers la défense du concept d'animation globale. Les centres sociaux et socioculturels fédérés sont présents dans tous les différents types de territoires du paysage français : quartiers urbains, espaces péri-urbains, rurbains, zones rurales.

La priorité est donnée à la construction d'un projet bâti en concertation avec les différents acteurs d'un territoire (habitants, collectivité locale, acteurs locaux).

En 2000, la FCSF adopte une Charte des centres sociaux et socioculturels fédérés qui

réfère leur action et leur expression publique à 3 valeurs fondatrices : la dignité humaine, la solidarité et la démocratie.

Le réseau des centres sociaux est organisé en fédérations locales (départementales ou régionales) qui animent et développent les projets. Ainsi les centres sociaux, leurs fédérations locales et la FCSF constituent un ensemble qui fonctionne de manière horizontale selon le principe de subsidiarité.

Pour la FCSF, si certaines problématiques peuvent être partagées avec les

zones urbaines, les zones rurales conservent des spécificités, et surtout ne bénéficient pas des mêmes volontés politiques de soutien, comme peut l'être la Politique de la Ville pour les quartiers depuis plus de 25 ans.

Avec la montée en puissance des intercommunalités, il lui apparaît

nécessaire de mieux clarifier auprès de tous, et notamment les élus intercommunaux, le rôle et la plus value des centres sociaux en matière de développement social local et de mobilisation des habitants.

Extrait de la Contribution de la FCSF aux Assises des Territoires Ruraux (octobre

2009-janvier 2010) «Le centre social rural n'est pas qu'une structure d'offre de services, mais un foyer

d’initiatives portées par des habitants associés, appuyés par des professionnels, capables de définir et de mettre en oeuvre un projet de développement social pour l’ensemble de la population d’un territoire, et reconnu par un agrément délivré par les Caisses d’Allocation Familiales.

Les centres sociaux en milieu rural ont développé, depuis de nombreuses années, des réponses adaptées, innovantes, exclusives, à des situations rencontrées par les habitants de ces territoires Ils demandent la reconnaissance des potentialités des habitants comme acteurs du territoire, en créant les conditions de leur participation à la dynamique du territoire et à la définition de véritables projets de territoire, répondant à leurs besoins exprimés et entendus par des méthodes participatives.»

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En Picardie, des diagnostics de territoires en lien avec les familles ont dégagé quatre thématiques d’intervention : la santé, la mobilité, la culture et la parentalité.

Les centres sociaux s’appuient pour la jeunesse sur des dispositifs comme celui du Fonds d’Initiatives Jeunes (FIJ), dispositif d’aide aux initiatives et aux projets de jeunes âgés de 12 à 25 ans, financé par les DDCS et les CAF. Il est destiné à favoriser la prise de responsabilité et l’engagement dans une action qu’elle soit individuelle ou collective dans les domaines culturels, sportifs, de solidarité ou d’intérêt général.

La CAF de Creil a ainsi aidé, en 2010, 6 centres sociaux et 1 structure d’animation

locale pour un montant de 383 000 €. Intervenant auprès des jeunes de moins de 18 ans, la fédération remarque qu'ils ne

fréquentent plus les centres après cet âge. Ils y reviennent dans le cadre du RSA, de l’insertion sociale ou l’accompagnement à la parentalité. Des groupes de jeunes se constituent autour d’un projet choisi, selon les besoins. On peut citer l’exemple de jeunes mamans qui apprennent la couture en customisant des vêtements. Pour ces jeunes, la priorité est surtout l’apprentissage de la gestion du quotidien à travers des actions d’apprentissage non formel.

Les centres sociaux de Picardie développent des actions en direction d’un public

jeunes qui résultent de priorités élaborées à partir d’un diagnostic de territoire du centre social et en lien avec les jeunes et les familles. Ces actions sont principalement destinées à un public adolescent (12-18 ans) et s’organisent autour de thématiques variées qui peuvent se recouper entre elles :

- Accueil de Loisirs Sans Hébergement (12/17 ans en général) - Les loisirs : séjours, séjours à thèmes, activités sportives, parcs de loisirs, danse,

concerts, spectacles, visites, matches, cinéma, …. - La santé : développement d’activités de prévention autour des pratiques

alimentaires, d’hygiène, de bien-être. - La mobilité - L’accompagnement des initiatives des jeunes. L’accueil des jeunes de plus de 18 ans est peu développé dans les centres sociaux du

territoire en dehors des actions en direction de la famille et de quelques centres qui ont mis en place des actions d’insertion en partenariat et financées dans l'Aisne par le Conseil Général.

Toutefois, quelques centres plutôt implantés en zone urbaine continuent à accueillir les plus de 18 ans :

- soit de manière ponctuelle en fonction des demandes avec un accompagnement dans des démarches de formation, liées à l’emploi, au logement, voire à la santé qui impliquent un partenariat important avec la mission locale ou Pôle Emploi,

- soit les actions sont plus régulières et permettent de prévenir les phénomènes de délinquance et de réguler les comportements déviants de certains jeunes.

Quelques exemples dans l'Aisne : Centre Social CAP NORD à Laon : 356 jeunes de 10 à 25 ans accueillis en 2012. 77 sont des filles soit près de 22%. Sur ces 356 jeunes : 39% ont plus de 18 ans, 21% ont entre 16 et 18 ans, 30% sont âgés de 13 à 15 ans, 10% ont moins de 12 ans.

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Centre Social Champagne à Laon : Projet «Casapalabre» vise à favoriser un climat de paix sociale au sein des quartiers en ZUS par un accueil, un lieu d’écoute identifié quotidien pour les 9/25 ans.

Centre Social Neuville à St Quentin : 828 adhérents dont 59 ont entre 18 et 25

ans et se répartissent dans quelques activités sportives (Multisports, foot en salle, sport au féminin,…) ou ne fréquentent le centre social que pour un accompagnement plus individualisé.

Quelques jeunes après avoir fréquenté les activités du centre social pendant de

nombreuses années, se retrouvent naturellement animateurs d’Accueils de Loisirs Sans Hébergement après avoir suivi la formation BAFA.16

Les centres sociaux du territoire picard favorisent l’insertion professionnelle des

jeunes en accueillant des stagiaires au sein de leurs locaux, de la 4ème au Bac + 3. Quelques centres sociaux accueillent un jeune dans le cadre du «Service Civique». A

compter de juin 2013, la Fédération des Centres Sociaux est devenue gestionnaire du dispositif pour les Centres sociaux du territoire qui souhaitent accueillir un jeune volontaire.

(voir carte non actualisée des Centres Sociaux en annexe..)

3.4.4 La prise en compte de la jeunesse par une collectivité locale: ex la ville d'Amiens

Deux éléments fondamentaux : la démocratie participative et le Projet Educatif global

L’objectif principal du premier est de donner la parole à tous les habitants de la ville, notamment aux «silencieux» et également aux jeunes dont ceux non captifs. Un projet Educatif Global (PEG), préparé en partenariat avec les associations, a été adopté en 2009, au début de la mandature actuelle pour répondre aux besoins des jeunes.

La perspective pour les jeunes est de leur faire acquérir une « mobilité

intellectuelle » par des activités proposées pour et par les jeunes. « Leur donner l’envie de vivre une passion et de partager des activités en allant vers l’autre ». La démarche éducative choisie est de partir du produit de consommation pour aller vers l’éducatif, de pratiquer le mélange des jeunes captifs et non captifs, la mixité sociale et géographique. L’expérimentation fait partie de l’approche et de l’accroche des jeunes.

Les actions menées dans le cadre de « la politique de la ville », luttent contre toutes les formes de discriminations. La volonté politique est d’intervenir sur le territoire en ayant la même équité pour les jeunes jusque 25 ans.

Selon l’Adjoint au Maire d’Amiens, en charge de la Jeunesse, de l’Education Populaire

et des Centres de Loisirs, « Par le biais de contrats d’objectifs, le rôle de la collectivité est de faire vivre son PEG ». Des projets partagés sont mis en place avec la mission locale, la prévention spécialisée et les centres sociaux. « Il est nécessaire de réexpliquer que le loisir est un droit pour tous. Nous avons besoin d’imaginer et de remettre en place des dispositifs, de faire partager la culture commune du PEG par les animateurs de la ville, mais il est aussi important de travailler dans l’espace- temps avec les partenaires ».

La ville utilise également des dispositifs du Conseil régional tel que Puls’action et auparavant l’opération « Sac ados », abandonnée depuis par le Conseil Régional.

16

BAFA : Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateurs

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Le service Education et Jeunesse emploie 1300 personnes. Il est partagé en deux directions : Enfance et périscolaire, jeunesse.

Le budget de fonctionnement consacré à la jeunesse est de 2M € (hors personnel). La parole des jeunes

Un Conseil de la Jeunesse Le conseil de la jeunesse est une assemblée paritaire élue pour deux ans, ouverte

aux jeunes de 16 à 25 ans résidant à Amiens. Il comprend 28 membres avec autant de suppléants dont 14 filles et 14 garçons.

- 8 conseillers et 8 suppléants du secteur Sud de la ville - 6 conseillers et 6 suppléants du secteur Est de la ville - 6 conseillers et 6 suppléants du secteur Nord de la ville - 8 conseillers et 8 suppléants du secteur Ouest de la ville.

La moitié des sièges est occupée par des lycéens et étudiants. L’autre moitié des

sièges par des jeunes étant dans d’autres situations (salariés, demandeurs d’emploi...). Ce Conseil permet aux jeunes de donner leur avis sur les projets de la municipalité et

de proposer des actions à mettre en œuvre. Il porte un regard sur des questions d’intérêt général et non uniquement sur les sujets concernant la jeunesse.

On remarque cependant, que cet engagement basé sur le volontariat intéresse surtout les jeunes étudiants ou lycéens. Ce Conseil de jeunes a intégré l’ANACEJ, le réseau national des conseils municipaux de jeunes. Ce réseau est intéressant du fait qu’il est animé en grande partie par des jeunes et lui confère une écoute incomparable.

Le CJ permet à ses membres de : - Travailler autour de la démocratie, de la solidarité, l’écologie et la mobilité :

axes prioritaires du Projet Educatif Global - S’investir dans la ville et se sentir utile - S’exprimer et être entendu par les élus - Influencer les projets de la commune - Développer sa confiance en soi - Développer son sens critique et chercher des solutions - Changer de regard sur les adultes, les élus, les employés... - Redynamiser le sens de l’intérêt général - Développer le sens de sa propre citoyenneté - Découvrir le fonctionnement des institutions - Mettre en place des projets… - Découvrir de nouveaux milieux sociaux et professionnels - Développer son réseau relationnel. - Les conseils d’habitants Quatre conseils, composés de 28 membres chacun, sont ouverts aux personnes à

partir de 18 ans. Un quart de jeunes ont moins de 30 ans. Ils sont choisis par tirage au sort. Ces conseillers donnent leur avis sur des sujets choisis relatifs à leur quartier ou à des réflexions plus générales sur l’avenir comme celui des transports à Amiens.

- Utilisation des réseaux sociaux La parole est donnée à tous les jeunes en communiquant également par les moyens

actuels que sont les blogs et les réseaux sociaux, ce qui permet de toucher une population « autre ».

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- Des balades citoyennes en ville Les élus organisent régulièrement des ballades sur des thèmes divers. La jeunesse

en a été le sujet en avril 2013. Les participants ont pu ainsi échanger avec des jeunes sur leurs activités pratiquées tel que le skate sur la place de la Mairie ou l’investissement des rampes du lieu qui suscitent l’interrogation.

Trois points Information Jeunesse

Créés pour identifier des espaces de documentation spécifique à la problématique

des jeunes est l’objet même des espaces d’information que sont les Points Information Jeunesse (PIJ). Ils ouvrent la possibilité aux jeunes, d’une manière autonome, de trouver une information en matière de formation, d’emploi de logement de santé ou de loisirs.

Un Point Information Jeunesse (PIJ) par secteur est animé par un

animateur jeunesse de la ville. Les jeunes, à leur initiative ou accompagnés par des associations, peuvent accéder librement à l’information qui les intéresse ou se faire accompagner par l’animateur PIJ. Des projets individuels ou collectifs peuvent naître dans ces espaces dédiés à cet effet.

Des chantiers de jeunes

La ville aide les projets des jeunes mais leur demande une part de financement en

participant à divers chantiers. Cela devient aussi un apprentissage à l’engagement individuel dans un projet collectif.

On peut citer le chantier en lien avec le festival des hortillonnages, celui sur le théâtre en partenariat avec la Comédie de Picardie ou encore un autre chantier avec ERDF. Sept jeunes ont ainsi participé à la manifestation « Talents de jeunes » à Strasbourg. Entre 700 et 800 jeunes participent chaque année aux différents chantiers. La ville consacre 30 000 € pour sept chantiers annuels.

Ces chantiers de jeunes, travaux d’intérêt collectif, apprentissage à la citoyenneté, nécessitent un contrat moral. Ils servent également de prévention à la délinquance.

«Acouzic» lancé en 2009, ayant le label national « quai des jeunes »

soutenu par la DRAC de Picardie, est une tribune d’expression musicale. Ce dispositif s’adresse aux jeunes de 16 à 30 ans.

Les mardis du cinéma

1000 places sont offertes chaque mardi au tarif de 2,50 €. Une commission composée en partie de jeunes choisit les films diffusés dans les salles de cinéma de la ville en partenariat avec le Festival du Film d’Amiens.

Des exemples d’activités proposées pendant les vacances d’été

Des centres d’animation jeunesse pour les 12-17 ans Quatre centres d’animation jeunesse répartis dans Amiens proposent pour l’été aux jeunes de 12 à 17 ans des séjours de vacances, ou sur place des activités Culturelles ou sportives. Les jeunes ont également la possibilité de participer à des stages (tennis, équitation, danse...) ou de proposer des projets avec les animateurs.

Les nuits du vivre ensemble La ville d’Amiens propose durant l’été les rendez-vous des « Nuits du vivre ensemble ». Ce sont des échanges qui visent à renforcer le lien social par des rencontres intergénérationnelles et des temps festifs hebdomadaires (musique, cinéma, sport et repas) dans les différents secteurs de la ville.

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Une approche culturelle de la ville : «Les portes du temps» Les adolescents exercent leur regard à l’observation de la ville à travers la découverte du beffroi. En s’emparant d’une forme cinématographique contrainte, les jeunes, encadrés par un professionnel de l’image, par groupes de deux ou trois, sont mis en situation afin de transmettre leur vision, leur représentation et leur imaginaire du beffroi à travers un plan unique de 50 secondes fixe et muet, appelé « Vue Lumière». Passeurs d’images : Un été au ciné - Le cinéma à 1,50€ Amiens Métropole (avec la participation du CNC) offre aux jeunes âgés de 3 à 25 ans, chaque mercredi matin, des tickets de réduction qui leur permettent cet été d’aller voir des films dans toutes les salles amiénoises (Ciné St-leu, Studio Orson Welles, Maison de la Culture et salles de cinéma Gaumont) pour 1,50€.

La mobilité des jeunes

La mobilité est un point fort du PEG. Pour le chef du service Jeunesse de la ville, il

s’agit de «mobilité spatiale et géographique mais aussi intellectuelle». Le but est d’inciter les jeunes à se déplacer pour fréquenter des lieux inconnus par eux dans leur ville ou dans d’autres villes, de découvrir d’autres façons de faire, de vivre, de penser. Nous sommes là dans l’apprentissage du «savoir-être et du savoir-faire» par l’élaboration de projets partagés. Se sont ainsi construits depuis 2010 des Week-ends à Marseille, à Turku (Finlande), à Rome (Italie), à Malte, à Budapest (Hongrie), à Bruxelles (Belgique) ou encore à Istanbul (Turquie). Les Week-ends de la Mobilité

Pour le Maire Adjoint, l’enjeu est « d’encourager les rencontres avec nos voisins

européens, ouvrir la jeunesse à ce qui se passe ailleurs, afin qu’ils s’intéressent aux autres et partagent avec eux... ». A raison d’un Week-end tous les deux mois, vingt-cinq jeunes amiénois, encadrés par cinq accompagnateurs visitent une ville européenne marquante par sa culture.

Le tarif intéressant de 15 € en 2013 comprend le transport, l’hébergement et le petit déjeuner. Les inscriptions sont validées par tirage au sort en respectant la parité filles/garçons. Ainsi douze Week-ends ont été organisés entre 2010 et 2012. A Paris, certains jeunes prenaient le métro pour la première fois... Info-Point Europe

La préparation se fait en partenariat avec l’association info-Point Europe de Picardie

qui réunit les participants en Amont. Un autre aspect du Partenariat consiste à communiquer sur d’autres programmes de mobilité européenne pour les jeunes. Le plus connu reste Erasmus en direction des étudiants. Le Service Volontaire Européen quant à lui s’adresse à des jeunes chômeurs ou en recherche d’emploi. Le programme Léonardo s’adresse, pour sa part, aux jeunes en apprentissage.

3.4.5 Les activités de loisirs proposés à l’Université de Picardie Jules Verne (UPJV) Plusieurs possibilités sont offertes aux étudiants de Picardie que ce soit dans le

domaine de la culture, du sport ou de l’engagement associatif et syndical.

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Ils peuvent être aidés financièrement par le Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Etudiantes (FSDIE) qui a été créé pour aider les projets collectifs et les initiatives individuelles étudiantes. Il est alimenté en partie par les droits d’inscription dont le montant est fixé chaque année par un arrêté. Portés par une association, ils sont hors cursus et évaluation de l'étudiant.

Types de projets pouvant être financés par le FSDIE; Les projets les plus

fréquemment retenus sont : - culturels (Ex : festival du film d'ethnologie...), - humanitaires, - sportifs, - technologiques. Ils servent à l'animation des lieux universitaires (même quand ils se déroulent à

l'extérieur de l'université, la commission de sélection veille à ce qu'il y ait, autant que possible, des retombées pour les autres étudiants, par exemple sous forme d'expositions). Certains d'entre eux, concourent à la promotion de l'établissement.

Le service des affaires culturelles met à disposition un programme de

manifestations variées : théâtre, concerts, cinéma, expositions. Il aide également à monter un projet culturel, à participer à des ateliers de théâtre, de danse, de musique et de chant, ou à rejoindre le chœur ou l'orchestre universitaire.

Le service des affaires culturelles encourage et accompagne les initiatives des étudiants, coordonne les actions qui permettent à toutes les formes d'expression artistique de se retrouver à l'UPJV.

En ce qui concerne l’accès au sport, les services universitaires des activités

physiques et sportives (SUAPS) offrent la possibilité aux étudiants de pouvoir valider leur activité sportive dans le cadre de leur formation.

Pour cela, il faut que les maquettes prévoient la pratique de sport ou d’une activité extra disciplinaire.

Il est à noter que 36 médailles ont été obtenues aux Championnats de France Universitaires en juin 2013.

L'UPJV propose aux étudiants, quel que soit leur niveau sportif, une formation générale dans et par la pratique des APS (Activités Physiques et Sportives).

La possibilité est offerte aux étudiants de choisir des APS variées et adaptées puis de valider cette pratique dans leur cursus universitaire. Les activités physiques et sportives proposées :

Aérobic, athlétisme, ateliers chorégraphiques, badminton, basket-ball, body warmer, boxe française, circuit training, danse contemporaine et jazz, hip hop, escalade, escrime, football, futsal, gymnastique, handball, judo, musculation, natation, rock acrobatique, rugby, self défense, squash, step, tango argentin, tennis, tennis de table, tir à l'arc, volley-ball, patinage, hockey sur glace ...

Le jeudi après midi est réservé aux activités sportives, il n'y a pas de cours. Un bureau des étudiants existe par matière sous type associatif. On peut ainsi

citer les activités du Bureau des étudiants en Droit : - Organisations de soirées étudiantes (GALA PORTALIS, événement majeur de

l’association) - Vente de certains cours polycopiés - Tutorat pour les étudiants de première année - Organisation d'un voyage par an aux sports d’hiver en montagne - Rédaction d'un journal - Conserver le contact entre anciens et nouveaux étudiants

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- Relations Professionnelles et étudiants - Présentation d’une liste aux élections du Conseil de gestion Il serait intéressant d’avoir une évaluation de la participation des jeunes dans les

différents domaines proposés. Le suivi de la vie des associations est rendu difficile par le turnover des étudiants.

A noter le caractère éphémère des activités des associations d'étudiants qui, pour beaucoup, ne fonctionnent que 2 à 3 ans, s’arrêtent et peuvent être reprises par d'autres.

On remarque cependant que les pratiques sportives sont en augmentation contrairement aux activités culturelles.

Un accompagnement semble nécessaire pour favoriser l’engagement du jeune étudiant «consommateur» en lui faisant vivre des situations d’engagement. L’étudiant a cependant parfois des difficultés, notamment en IUT, de trouver des heures libres en dehors des cours.

La parole des étudiants au CEVU Le Conseil des Etudes et de la Vie Universitaire (CEVU) est un organe consultatif qui

émet des vœux et fait des propositions au Conseil d'Administration de l’Université. Il s’intéresse à la politique pédagogique, aux questions relatives aux formations et aux conditions de vie et d'études des étudiants.

Il est le garant des libertés politiques et syndicales étudiantes. Le CEVU est présidé par le Président de l’Université, assisté d’un premier vice-président et d’un deuxième Vice-président, étudiant, chargé notamment des questions de vie étudiante en lien avec le CROUS.

Les membres du CEVU : - 16 enseignants - 16 étudiants - 4 BIATOSS (Bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers,

personnels sociaux et de santé) - 4 personnalités extérieures 3.4.6 Les Missions Locales et le temps libre des jeunes Le réseau des Missions Locales de Picardie dénombre, en 2011, plus de 48 000

jeunes accompagnés. La demande porte essentiellement à 44 % sur l'emploi mais aussi dans des domaines spécifiques comme la santé et le logement.

La mission locale est un espace d'intervention au service des jeunes de 16 à 25 ans sortis du système scolaire. Chaque jeune accueilli bénéficie d'un suivi personnalisé dans le cadre de ses démarches. Selon son niveau, ses besoins, ses difficultés, il peut bénéficier de réponses individualisées pour définir son objectif professionnel et les étapes de sa réalisation.

La mission locale a également pour rôle d’assurer des fonctions d'accueil, d'information, d'orientation et d'accompagnement pour aider les jeunes de 16 à 25 ans à résoudre l'ensemble des problèmes que pose leur insertion sociale et professionnelle. Les difficultés financières sont également prises en compte. Elle aide le jeune, par un accompagnement global, à surmonter les difficultés et à l’orienter vers d’autres services.

On peut citer l’exemple de la mobilité où la Mission Locale établit un bilan des besoins du jeune. Elle apporte des réponses internes ou externes comme des ateliers d’informations, des services de location de cyclomoteurs ou encore des actions favorisant l’accès au permis de conduire.

Des actions portant sur la culture, sur le sport ou encore sur l’apprentissage de la citoyenneté sont mises en place en Picardie.

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Une aide pour les jeunes à s’insérer : le "contrat d’insertion dans la vie

sociale" (CIVIS) s’adresse à des jeunes de 16 à 25 ans révolus (soit jusqu’à leur vingt sixième anniversaire) rencontrant des difficultés particulières d’insertion professionnelle. Il a pour objectif d’organiser les actions nécessaires à la réalisation de leur projet d’insertion dans un emploi durable. Ce contrat est conclu avec les missions locales ou les permanences d’accueil, d’information et d’orientation (PAIO). Les titulaires d’un CIVIS sont accompagnés par un référent. La durée du contrat est d’un an renouvelable. Les titulaires d’un CIVIS âgés d’au moins 18 ans peuvent bénéficier d’un soutien de l’Etat sous la forme d’une allocation versée pendant les périodes durant lesquelles ils ne perçoivent ni une rémunération au titre d’un emploi ou d’un stage, ni une autre allocation. Le CIVIS n’est pas un contrat de travail mais un dispositif destiné à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes.

0 - SOMME

La mission locale de Picardie Maritime : l’antenne de Friville Escarbotin En déplacement à la mission locale de Friville Escarbotin, lieu d’enquête des

étudiants de l’UPJV, constat a été fait que la mission locale met en place une large offre de services dont des micros projets aux alentours de Friville Escarbotin. Actions de courte durée permettant aux éducateurs de rencontrer les jeunes «en errance» qui ne fréquentent pas la mission locale.

Les loisirs sont pris en compte dans l’accompagnement mais la difficulté est de les

intégrer dans le cadre des dispositifs financés tel que le CIVIS. L’opération « Sac ados » de l’association Vacances ouvertes n’est plus soutenue stratégiquement et financièrement par le Conseil régional. Ce qui pose le problème de la pérennisation des actions et le travail autour de la motivation des jeunes d’une année sur l’autre.

50 % des jeunes ont leur permis. Le déplacement reste une problématique dans leur vie. Il est prioritairement de proximité.

Les Missions Locales proposent aux jeunes de 16 à 25 ans révolus, sortis du système scolaire :

- Un accueil et un suivi personnalisé - Une aide à l'orientation et au choix professionnel - Un accompagnement dans leurs projets de formation - Un accompagnement individualisé pour l'accès à l'emploi - Un soutien face à leurs problèmes de logement, santé ou mobilité - Des informations sur leurs droits et la citoyenneté - Des opportunités de mobilité internationale - Le rapprochement des jeunes avec les institutions - Un espace d’échanges et de dialogue - Une aide à la création de projets ou d’associations notamment à vocation

humanitaire - Une contribution à la restauration du crédit de l’action politique et au

rapprochement des jeunes avec leurs élus.

Site du réseau des missions locales de Picardie

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Abbeville est un lieu qui paraît éloigné… La côte picarde, distante d’une vingtaine de kilomètres seulement, n’est pas fréquentée par les jeunes… et les activités sportives ne répondent pas aux besoins des jeunes.

Différentes actions sont menées sur le secteur : � MOB ZUS EMPLOIS sur Abbeville, pour les jeunes issus des ZUS. Un éducateur

vient également sur Friville et Woincourt à la rencontre des jeunes qui ne fréquentent pas la Mission Locale. Cette action concerne 60 jeunes par an, surtout des jeunes en errance et sur des actions de courte durée comme de la restauration de mobylette, de «caisses à savon».

La mission locale espère que ces jeunes pourront par la suite intégrer des dispositifs comme le CIVIS.

� en partenariat avec la Communauté de Communes du Vimeu Industriel et

Abbeville, un forum sur la citoyenneté et la tolérance a été mis en place pour les jeunes de 16 à 18 ans autour du footsal. Ils jouent contre des adultes et des gardiens de prison du Val d’Oise.

� mise en place de micro projets comme les destinations vacances ou les opérations

«sacs à dos» Destinations vacances sont des vacances ouvertes à un public en dispositif CIVIS ;

en 2013, 18 jeunes, en Picardie, ont bénéficié de chèques vacances de 10 € soit un budget de 180 € financé par l’Association.

Sac ados : les jeunes montaient un projet qui permettait de travailler la mobilité, la destination etc. et qui associait aussi les familles. L’encadrement était assuré par un conseiller de la mission locale. La valeur du sac ados était de 140 € mais le Conseil Régional a arrêté ce dispositif.

� le Conseil Régional a financé également pendant 2 ans, la mise en place de

saynètes pour des 16 – 26 ans accompagnés par un metteur en scène parisien. 400 à 500 personnes assistaient au spectacle.

� l’association nationale «culture du cœur» est déclinée en région, pour amener la

culture au public ; quand les places de spectacle ne sont pas vendues, elles sont mises à disposition gratuitement ; c’est un dispositif qui ne fonctionne pas du fait d’un accès difficile par Internet.

� l’association «Skate park» d’Abbeville travaille sur le secteur ; 500 licenciés dont

60% ont moins de 16 ans, ce qui permet de sensibiliser les jeunes aux métiers de l’animation et au bénévolat ainsi qu’à la pratique du BMX. Ce sont les jeunes qui font l’initiation des enfants.

� le BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur) ne concerne que quelques

jeunes car la préparation au diplôme est mal financée. � il existe aussi un FAJ (Fonds d’Aide aux jeunes) financé par le Conseil Général et

géré par la CAF qui intervient essentiellement pour la subsistance du jeune. La Mission locale d’Abbeville suit 3 300 jeunes dont 40 % sont du Vimeu. On

comptabilise 1 000 nouveaux jeunes chaque année. Un bus itinérant intervient sur 12 cantons soit 169 communes environ et les maires

participent en signalant par courrier les jeunes qui ont besoin d’aide. La Mission locale emploie 44 personnes au total dont 10 sur Friville Escarbotin.

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- Les points d’accueil en Picardie : Doc 26

Un exemple d’action internationale menée en 2007 par la Mission locale de la Picardie maritime : un échange culturel au Sénégal Constat, contexte Riche de son expérience d’accueil et de suivi des jeunes, la Mission Locale de la Picardie Maritime a proposé une action spécifique à destination de 8 jeunes, qui, allant d’échecs scolaires en échecs dans leur recherche d’emploi, ont perdu toute confiance en eux et en leurs capacités, et sont tombés dans une certaine apathie. Public concerné 8 jeunes âgés de 18 ans à moins de 26 ans en rupture de parcours d’insertion professionnelle, notamment suivis dans le cadre du programme CIVIS. Objectifs Mobiliser des jeunes en rupture de parcours d’insertion et leur permettre de découvrir d’autres réalités, bien éloignées des leurs au travers d’un séjour culturel. Provoquer chez ces jeunes un changement significatif du statut « d’assisté » à celui d’acteur, dans un contexte géographique, économique et social radicalement différent. Descriptif de l’action Une partie de l’action s’est déroulée durant deux semaines à Dakar. Les jeunes sont allés à la rencontre de la population locale, au cœur de la Médina où sont installés des artisans : cuir, batik, bois, etc. Ils ont pu, au travers des ateliers, développer des compétences manuelles transférables dans une activité professionnelle ultérieure. C’est aussi leur montrer par le concret qu’ils sont capables de déployer des savoir-faire et des savoir-être mobilisables dans le cadre d’un projet professionnel. Résultats Ces échanges fructueux leur ont permis de se reconstruire, de retrouver des repères qu'ils avaient perdus, et sans lesquels il est difficile d’élaborer un parcours de vie.

Site des missions locales de Picardie

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Chapitre IV - LES ACTIONS DU CONSEIL REGIONAL EN FAVEUR DE LA JEUNESSE

250 000 jeunes sont directement concernés en Picardie par la démarche «Réussite Educative » du Conseil Régional lancée en décembre 2010.

La volonté du Conseil Régional est de réduire les inégalités territoriales également en

ce qui concerne les activités culturelles, sportives et citoyennes des jeunes. Cette politique se fixe comme objectif principal de favoriser leur autonomie et leur épanouissement en vue de leur participation active à la société.

Une telle ambition nécessite de considérer le rôle de la Région, avec les autres

acteurs de la communauté éducative, comme celui d’un accompagnateur du parcours des jeunes vers une participation active.

4.1 Les actions rattachées à la réussite éducative 4.1.1 La réussite éducative : un accompagnement vers l’engagement

et la citoyenneté Le projet du Conseil Régional : quatre axes d’intervention :

- Favoriser l’ouverture et l’épanouissement des jeunes picards par l’accès à une information adaptée et de qualité

- Prendre en compte la diversité des jeunes et de leurs projets pour mettre en place un accompagnement adapté

- Favoriser la reconnaissance et la prise en compte de toutes les formes d’engagement

- Accompagner la structuration de la communauté éducative pour permettre l’élaboration de stratégies partagées en matière d’accompagnement des cursus de chacun.

I. Favoriser l’ouverture, et l’épanouissement des jeunes picards par l’accès à une information et à une sensibilisation adaptées, de qualité

L’action de la Région en faveur de l’ouverture, et de l’épanouissement des jeunes

devra intégrer plusieurs niveaux d’appropriation et d’accompagnement. Il s’agit de diffuser, de sensibiliser, de permettre la découverte par la pratique et d’accompagner chacune de ces formes d’accès à l’information par des outils ou des animations pédagogiques adaptées.

a) Permettre la diffusion et l’accompagnement sur les territoires d’une information de

qualité à destination des jeunes - Lancement d’une étude action portant sur l’information des jeunes en Picardie - Soutien aux acteurs de l’information Jeunesse - Développement d’un «GPS administratif»pour les jeunes picards - Contribution à la rationalisation des outils permettant l’information des jeunes via «cursus Picardie» - Développement d’un accès direct à l’information lors des manifestations «jeunes»de la Région (notamment les journées de la jeunesse) - Convergence de tous les dispositifs régionaux à destination des jeunes vers la carte Picardie Cursus, vecteur d’information et de centralisation des données

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b) Permettre la sensibilisation et la découverte pour les jeunes dans le cadre de parcours d’actions éducatives de qualités s’appuyant sur des partenariats forts entre acteurs. - Développement de bons plans et partenariats avec les associations et structures sportives ou de diffusions culturelles - Accès à des réductions pour les jeunes en matière de culture et sport - Développement de projets et partenariats internationaux visant à favoriser l’ouverture des jeunes picards sur le monde - Développement d’actions éducatives pour les lycéens et apprentis de Picardie, notamment en matière d’engagement, de citoyenneté et d’égalité des chances dans le cadre des dispositifs «Projets Réussite Educative en Picardie», «Passeport Culturel», - Soutien aux initiatives des structures associatives visant à permettre la découverte d’activités sportives pour les jeunes (challenge, mercredi ASC…) - Création de stages de découverte sportive et touristique en Picardie

c) Faire des «journées de la jeunesse en Picardie»des espaces de concrétisation de

cet accès à l’ouverture et à l’épanouissement - Organisation de trois journées de la jeunesse, sur les trois départements de Picardie en 2013. Accès gratuit pour les jeunes et co construction des manifestations avec les jeunes et les associations du territoire. - Création d’un label «la jeunesse a/à la carte»visant à valoriser les initiatives ambitieuses en matière de jeunesse sur le territoire picard II - Prendre en compte la diversité des jeunes et de leurs initiatives pour mettre en place un accompagnement adapté

La concrétisation d’une initiative personnelle ou collective, peut constituer une première étape du parcours des jeunes vers leur insertion sociale et professionnelle. C’est pourquoi la Région a souhaité favoriser, en 2013 encore, l’impulsion, la réalisation et la valorisation de ces initiatives en leur offrant un accompagnement à chaque étape de leur développement.

a) Accompagner la formalisation des projets des jeunes - Evolution du dispositif d’accompagnement des projets des jeunes Puls’action :

Accompagnement des projets plus en amont, accompagnement impliquant des acteurs diversifiés, en interne et en externe à la Région.

- Intégration du dispositif Puls’action dans le cadre d’un Réseau des acteurs de l’accompagnement des projets des jeunes

- Mise en place, fin 2013, d’un outil visant à l’accompagnement en ligne des projets des jeunes

- Création d’un fond de soutien aux initiatives, favorisant l’appui à l’apport personnel des jeunes dans le cadre du financement de leurs projets

b) Soutenir les projets des jeunes - Maintien de l’accompagnement financier lié au dispositif Puls’action - Création d’un accompagnement matériel - Création d’un accompagnement en matière de communication - Appui sur le réseau pour favoriser le suivi méthodologique des projets Accompagnement spécifique des projets TIC favorisant la formation, l’expression, et

l’engagement des jeunes

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c)Valoriser les projets des jeunes et les jeunes engagés - Valorisation des projets via le portail cursus - Valorisation des projets via les partenariats établis avec d’autres médias - Valorisation physique des projets via les journées de la jeunesse.

III - Favoriser la reconnaissance et la prise en compte de toutes les formes d’engagement

a) Permettre la participation active des jeunes picards à l’élaboration des projets et

actions les concernant, notamment, en matière de jeunesse - Développement du Conseil Régional des Jeunes et de son activité - Co- élaboration des journées de la jeunesse avec les jeunes du territoire concerné - Intégration des représentants des jeunes picards aux comités de pilotage de dispositifs tels que le Puls’action, le label Jeunesse à la carte… - Intégration des représentants des jeunes picards au comité de pilotage de l’étude action portant sur l’information des jeunes picards.

b) Permettre la rencontre, l’échange et la co-construction entre ces jeunes»engagés»

- Structuration progressive d’un Réseau des Jeunes Picards Engagés - Ecriture par les CRJ d’un projet visant à permettre la mise en place en 2014 d’une rencontre internationale des conseils de jeunes portant sur les questions de jeunesse, d’engagement et de citoyenneté, à l’occasion du centenaire de la guerre 1914 – 1918 IV - Accompagner la structuration de la communauté éducative pour permettre l’élaboration de stratégies partagées en matière d’accompagnement des cursus

a) Soutenir les acteurs pour ce qu’ils sont et pérenniser l’accompagnement des

parcours des jeunes - Soutien financier au CRAJEP - Soutien financier aux Fédérations et mouvements de jeunesse et d’éducation populaire pour leur fonctionnement

b) Soutenir les acteurs pour ce qu’ils font en faveur de l’engagement et de la

citoyenneté active des jeunes - Soutien aux associations organisatrices de chantiers de jeunes bénévoles sur le territoire picard - Soutien aux manifestations exceptionnelles en matière de jeunesse, d’engagement et de citoyenneté

- Soutien aux structures intervenant dans le développement de junior associations sur le territoire picard.

c) Favoriser la structuration d’un réseau d’acteurs intervenant dans

l’accompagnement des cursus - Expérimentation des rencontres partenariales - Ouverture des établissements scolaires en «campus ouverts» - Elaboration d’un support numérique favorisant l’échange et la coopération entre acteurs

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4.1.2 La carte Cursus L’outil privilégié par le Conseil Régional en faveur de l’épanouissement des jeunes est

la carte Cursus qui donne droits aux jeunes de 15 à 25 ans, qu’ils soient lycéens, apprentis, étudiants, demandeurs d’emploi ou au début de leurs parcours professionnels, à des soutiens financiers pour des achats de manuels scolaires, la pratique sportive ou bien encore à la participation à des spectacles culturels à des tarifs préférentiels.

Le Conseil Régional affirme la volonté de faire converger la carte Picardie Cursus et

son portail vers l’ensemble des dispositifs destinés aux jeunes. Il est un support important pour les différentes actions menées par le Conseil Régional en direction des jeunes.

Pour 2013 les jeunes peuvent profiter des avantages suivants avec un budget 2013

(Autorisation d'Engagement de 100 000 €) - Des spectacles à 3 € sur des scènes conventionnées de la Région (comédie de

Picardie, Espace Jean Legendre de Compiègne, Théâtre de Beauvais, Faïencerie de Creil, Maison de la Culture et des Loisirs de Gauchy, Maison de la Culture d’Amiens)

- Des tarifs attractifs pour les concerts de musique actuelles : Festival Picardie Mouv, Lune des Pirates à Amiens, Grange à Musique de Creil, Espace Saint-André d’Abbeville

- Un porte-monnaie cinéma de 8 € - Un porte-monnaie sport de 10 € - La possibilité de gagner des places gratuites pour des matchs, des concerts, des

spectacles - Des facilités d’accès aux Journées de la Jeunesse en Picardie et aux Stages de

découverte «tourisme, loisirs et sports de nature». 4.1.3 Un exemple de soutien aux initiatives des jeunes : Puls‘action Créé en 2009 à l’initiative du CRJ, ce dispositif permet au Conseil Régional

d’accompagner financièrement et matériellement les initiatives des jeunes picards de 12 à 28 ans. Depuis 2009, 150 initiatives ont fait l’objet d’un accompagnement dans des domaines diversifiés tels que le sport, la culture, le développement durable, la citoyenneté internationale, la solidarité et la santé. Ce dispositif aide le financement des projets à hauteur de 50 % allant de 300 € à 4600 € (sur le budget 2013, il est prévu 85 000 euros en autorisation d'engagement).

Vous êtes jeune ? Vous êtes motivé ? Vous avez un projet ? A vous de jouer ! La Région vous donne l’opportunité de lancer votre projet culturel,

environnemental ou solidaire tout en étant financé ! Culture, sport, aventure, solidarité : lancement d’une radio campus, création d’un

spectacle de dressage de poules (au succès national !), conduite d’une campagne de conservation de la faune en Indonésie… La Région a financé l’an passé de nombreux projets dans le cadre du dispositif Puls’action.

Ce dispositif est destiné aux jeunes picards de 12 à 28 ans, souhaitant mener un

projet à titre individuel ou collectif dans les domaines de la culture, du sport et de l’aventure, de l’environnement, des sciences et techniques, de la solidarité internationale et de proximité…

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Les dossiers de candidature sont à présenter devant un "Comité d’accompagnement" qui examine la motivation, l’autonomie et la solidité financière du projet. Une attention particulière est portée sur l’impact de ce projet pour la Picardie (par exemple, un projet humanitaire mené en Afrique a de grandes chances d’être admissible s’il est suivi d’une conférence grand public en Picardie.)

Alors, passez à l’action ! Qu’il s’agisse d’une action culturelle, sportive, environnementale, scientifique,

d’innovation technologique, de solidarité nationale ou internationale ou même d’une grande aventure : toutes les idées peuvent être soumises au "Comité d’accompagnement".

Celui-ci – composé entre autres de conseillers régionaux jeunes, de professionnels et d’experts – examine les candidatures et peut allouer une aide financière allant de 300 à 4 600 euros. Même s’il ne s’agit pas d’un concours, pour avoir un maximum de chances d’être retenu, votre dossier doit faire l’objet d’une préparation et d’une présentation très soignées.

Site du Conseil Régional de Picardie

4.1.4 En 2013, 10 modalités de partenariats associatifs en temps et hors

temps scolaire Les journées de la Jeunesse Organisée en 2013 à Abbeville, la journée de la jeunesse mobilise des associations

qui répondent aux demandes de jeunes impliqués dans l’organisation.

Exemples de projets retenus au travers du dispositif « Puls’action » pour l’année 2013 : - FAEPstival : Festival de musiques actuelles ayant lieu à la Lune des Pirates à Amiens au mois de février 2013 sur deux jours : tremplin/sélections pour le premier soir, permettant de choisir le groupe de première partie du second soir. Organisé par l’association étudiante FAEP. - Apache : titre du premier court métrage d’Audrey Boitel. - «Club audiovisu’Aisne» : Réalisation de reportages sur le patrimoine historique Picard au sein de l’Aisne. - « L’Ailleurs » : documentaire réalisé par Juliette Mollero retraçant un voyage en Afrique. - «No Name For All» : realisation d’un premier album + tournée du groupe No Name For All. - La Fashion Night» : organisation d’une soirée festive (défilé de mode, cuisine africaine) à l’attention des jeunes de Nogent-sur-Oise, à destination des filles mais ouvert à tout public. - «Un tcho pas de côté» : découverte des pratiques de consommations alternatives, des moyens de production, structures et projets pouvant exister, notamment dans le développement durable.

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Des dynamiques partenariales avec les équipes éducatives des lycées A titre expérimental, il s’agit de favoriser des temps d’échanges entre les

associations et les équipes éducatives des lycées. Le but est de faciliter la création de projets communs.

Des offres éducatives avec les équipes éducatives des lycées et des CFA A travers le dispositif parcours de découverte, les associations proposent aux lycées

des projets portant sur différentes thématiques (culture, sport, santé, citoyenneté, environnement...) alors que pour les projets « réussite éducative en Picardie » ce sont les établissements qui font les propositions à la Région.

Des stages de découverte dans les domaines du tourisme, des sports et des

loisirs de nature en Picardie L’objectif est de favoriser la mise en place de dynamiques partenariales, autour de

projets éducatifs territoriaux. En 2013, à titre expérimental, un appel à projets a été lancé en direction des associations picardes.

Des projets sportifs et partenariaux Les ligues sportives et clubs sportifs de haut niveau sont invités en 2013 à être force

de proposition pour des actions visant la découverte et l’initiation des jeunes aux pratiques sportives.

Des manifestations sportives avec et pour les jeunes Les acteurs sportifs sont également invités à se mobiliser dans l’organisation de

manifestations de rayonnement régional construites avec et pour les jeunes. Incitation à la création de «juniors associations» Dès 2011, la Région a souhaité soutenir l’action de ses partenaires associatifs en

matière d’engagement des jeunes. Des associations de jeunesse et d’Education populaire aident à la mise en place de ces associations gérées par des mineurs.

Des chantiers de jeunes bénévoles en Picardie Organisés par des associations spécifiques en relation avec les collectivités locales,

ils ont pour vocation de favoriser l’ouverture à l’autre notamment avec d’autres jeunes européens.

Engagement des jeunes au sein d’instances participatives Les associations, au côté de l’école et de la famille, sont invitées à aider les

initiatives des jeunes, sous ses différentes formes d’engagement, tant dans la formalisation que dans la réalisation. Tel est le cas pour le Conseil Régional des Jeunes.

Optimisation de l’information jeunesse A partir d’une évaluation de l’accès à l’information jeunesse en Picardie, le Conseil

Régional souhaite, avec notamment ses partenaires associatifs, renforcer les outils et le travail en réseau sur tout le territoire.

Expérimenter dans les territoires avec les partenaires volontaires Le Conseil Régional souhaite mettre en œuvre les actions relatives à la chaine

éducative en tenant compte des spécificités et priorités territoriales. Il veut ainsi favoriser une dynamique territoriale qui permette l’émergence de projets inter-établissements et la co-construction de projets entre établissements et partenaires (artistes, clubs sportifs, fédérations d’éducation populaire et autres associations).

Il est primordial pour le Conseil Régional de faciliter le développement de ces projets dans le cadre de contractualisations territoriales ou d’appels à projets portés par la Région et les Départements. On peut citer le partenariat engagé avec les parents d’élèves et les associations.

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Une priorité concerne l’ouverture des établissements. L’objectif est de faire de

chaque lycée un campus ouvert. La mise en cohérence et l’évaluation des actions dans un projet éducatif régional

global partagé sont des objectifs à atteindre avec les partenaires, mobilisant ainsi l’ensemble de la communauté éducative et tous les territoires de Picardie.

4.2 Le Conseil Régional des Jeunes (CRJ) A l’instar des conseils municipaux de jeunes ou encore des conseils de vie lycéenne,

le Conseil Régional de Jeunes (CRJ), a été créé en 2006. Disposant de son propre budget (85 000 € en AE 2013), cette assemblée

consultative est chargée de suivre la politique régionale et de formuler des propositions. L’insertion sociale et professionnelle des jeunes est au cœur des priorités régionales mais les loisirs sont aussi du ressort de l'activité du CRJ.

Les jeunes Picards doivent plus que jamais pouvoir prendre part aux débats,

s’engager, faire valoir leur citoyenneté et participer activement à la création de la société picarde de demain. Tel est le rôle qu’a voulu donner la Région au Conseil Régional des Jeunes.

C’est à la fois un lieu d’éducation à la citoyenneté, un espace de réflexion, un laboratoire d’idées et de propositions dans les secteurs de compétence de la région. Une charte et un règlement intérieur cadre le fonctionnement.

L’appel à candidature est fait auprès des lycéens, des étudiants, des apprentis, des

demandeurs d’emploi ou des salariés. Le Conseil Régional des Jeunes est une assemblée paritaire en théorie composée de 30 filles et 30 garçons.

Le CRJ a vu sa composition partiellement renouvelée en 2012, suite à des élections en ligne se déroulant tous les trois ans. Tous les jeunes picards de 15 à 25 ans, titulaires d’une carte Cursus, votent pour les représentants des 18 Pays Picards, issus de candidatures spontanées.

Le CRJ ne fait certainement pas le plein des places disponibles puisque seulement 36

nouveaux élus ont ainsi rejoints les 7 autres jeunes, élus en 2009 qui les guident dans la fonction soit 43 au total actuellement. En l'absence de candidatures, on peut cependant regretter qu’il n’y ait que 16 filles dont 8 nouvellement élues.

Les jeunes demandeurs d'emploi sont ciblés par les missions locales ou encore les

maisons de l'emploi. Mais certaines catégories de jeunes sont sous représentées. Et cela malgré la mise disposition des jeunes d’un livret explicatif sur le rôle du CRJ. La majorité des jeunes du CRJ sont lycéens et étudiants.

Deux jeunes seulement ne sont pas dans ces catégories, un apprenti dans une école

supérieure de commerce et un autre en contrat d’accompagnement. Le CRJ remarque que de nombreux étudiants, n’en faisant pas la demande, n'ont pas

la carte cursus. Cette nouvelle assemblée, qui siègera jusqu’en 2014 fonctionne sans présidents mais en «co-pilotage».

Des élus, représentants des commissions thématiques, composent un comité de pilotage qui sert de relais auprès du Conseil Régional. Pour le CRJ, Il semble nécessaire de réfléchir à la nécessité d’augmenter la participation au vote qui reste limitée et susciter plus de vocations pour s’engager au CRJ.

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Ces jeunes conseillers, accompagnés par des animateurs professionnels, issus de l’Education populaire, se réunissent régulièrement en commissions, en groupes de travail et en sessions plénières. Ils se répartissent dans trois commissions :

- agir pour les générations futures, - tisser du lien social et construire son avenir, - être citoyen et s'ouvrir sur le monde.

Des Directions du Conseil régional ou des organismes extérieurs font appel au CRJ

sur divers sujets. Cette instance sollicitée par le Conseil régional ne peut cependant prétendre émettre «des avis experts»sur certains dossiers mais plutôt donner un point de vue transversal.

Ils sont à l’initiative et participent à la préparation de différents événements comme

les «journées de la jeunesse» action qui se s’est déroulée cette année à Abbeville. A titre d’exemple, certains projets initiés par le CRJ sont aujourd’hui mis en place par le Conseil régional tel que le dispositif «Puls’action».

Ils utilisent les réseaux sociaux entre eux pour travailler à distance. Le CRJ souhaiterait pouvoir mieux communiquer avec l’extérieur, c'est-à-dire avec l’ensemble de la jeunesse picarde mais pour les jeunes élus, cet exercice reste un apprentissage difficile en raison du cadrage institutionnel de la parole CRJ.

Les jeunes regrettent de ne pas avoir assez de liens avec les autres instances représentatives de jeunes. Ils aimeraient être plus en relation avec les acteurs locaux soit avec les jeunes du territoire duquel ils sont issus soit encore par l’intermédiaire des mouvements de jeunesse et d’Education populaire.

Une assemblée consultative, un pouvoir de propositions

Depuis 2006, les jeunes élus ont pu donner leurs avis sur : * le développement de la carte cursus à tous les jeunes * la création de l’agenda des jeunes

• La restauration scolaire dans les lycées de Picardie • L’appel à projet sur la qualité de l’air dans les lycées • L’organisation du salon du lycéen à l’étudiant • Picardie Mouv

Ils ont également participé à de nombreuses manifestations :

• Le Challenge des jeunes à Montdidier

• Le Forum du lycéen à l’étudiant

• Le Salon de l’agriculture

• Les Assises du train

• Le Jury du concours des jeunes cadres sportifs

• Les visites des chantiers de jeunes bénévoles en Picardie

• Le Tremplin des jeunes organisé dans le cadre du Picardie Mouv

• Lycées en scène

Site du CRP

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Chapitre V – Les VACANCES DES JEUNES PICARDS Aucune donnée concernant cette tranche d’âge 15-30 ans en Picardie n'est

disponible. Les propositions d’offres de séjours de vacances collectives s’arrêtent à l’âge de la majorité.

De 15 à 18 ans, les jeunes disposent encore d’aides pour des séjours de vacances

collectives (camps itinérants, séjours à thèmes, échanges internationaux…). Une partie du coût est pris en charge par les CAF, les collectivités locales importantes donc principalement les villes, par les Conseils généraux, mais aussi par les comités d’entreprises.

Force est de constater que le financement du séjour est différent selon les territoires avec donc une inégalité face au «droit aux vacances» pour tous.

La coordination régionale des organisateurs laïques de séjours de vacances en

Picardie (la JPA-Picardie) a mené en 2010 une étude, financée par la DRDJSCS, sur les freins au départ en vacances des enfants et des jeunes dans notre région et a émis des préconisations pour améliorer le nombre de partants.

D’après les enquêtes menées dans trois Pays aux monographies sensiblement

différentes, au-delà de la dimension rurale et urbaine des territoires ciblés, on dénote de réelles différences de stratégies politiques dans l’offre de loisirs en direction de la jeunesse.

Pour exemple, en 2010, les aides allouées au départ en séjours de vacances par les conseils généraux varient du simple au double en fonction des départements concernés.

C’est au regard de ces constats qu’il semble nécessaire de réunir, de concerter

l’ensemble des acteurs concernés, à savoir les organisateurs, les acteurs institutionnels et les collectivités locales et territoriales afin de tendre à plus de cohérence et d’équité dans l’offre de vacances sur le territoire picard.

La création d’une SCIC (Société Coopérative d’Intérêt Collectif) par Pays, regroupant les organisateurs de vacances et les collectivités a semblé, à l’issue de cette étude un moyen pertinent de favoriser le départ en vacances des jeunes.

Leviers potentiels pour les organisateurs et les collectivités • Une démarche de diagnostic et d’évaluation des besoins • Mise en commun des moyens de communication • Meilleure répartition des offres sur les territoires • Mutualisation des moyens matériels et humains � Développement de partenariat sur les territoires ayant pour but : • Un accompagnement au départ auprès des familles • Une co-construction des séjours en lien avec les attentes des publics Etude JPA-Picardie

Selon l'enquête menée par la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) auprès de son

public jeune de 15 à 30 ans, la plupart des jeunes attendent prioritairement de leurs vacances de pouvoir partir, c’est le cas pour 62 % d’entre eux. Vient ensuite la possibilité de mener un projet personnel, de travailler et de s’engager dans un projet de solidarité.

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Remarque : Chez les jeunes affirmant vouloir consacrer leur été à travailler, une large partie d’entre eux reconnait faire ce choix par nécessité (28 %).

Les fêtes, week-ends et camps sont plébiscités par les jeunes. Ces trois propositions

répondent à des attentes bien spécifiques à la fois pour les jeunes qui travaillent ou non l’été.

Des dispositifs nationaux existent pour les jeunes plus âgés, plus autonomes. C’est le cas de l’opération «Sacs Ados» auparavant soutenue par le Conseil Régional.

Sac Ados est un dispositif qui s’adresse aux collectivités, CAF, associations,

organismes à vocation sociales et à l’ensemble des structures jeunesse qui souhaitent lancer et développer localement un dispositif d’aide au départ en vacances autonome à disposition de leur public jeune de 16 à 25 ans. Il s’agit d’un dispositif proposé «clé en main» qui s’adapte aux différents contextes et besoins territoriaux.

Enquête «Action Socio» : les vacances des jeunes DANS LE VIMEU Parmi les jeunes de l’échantillon, 80,7% d'entre eux sont déjà partis au moins une

fois en vacances. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils partent chaque année. Ceux qui disent ne jamais partir l’expliquent soit par l’absence de ressource financière (enfants d’ouvriers et d’employés) ou par choix (enfants d'agriculteurs et d'artisans, de commerçants, de chefs d'entreprises).

67.6% des jeunes sont déjà partis ailleurs en France pour leurs vacances, et 31.3%

à l'étranger. Cela peut être nuancé. En effet, les enfants d'ouvriers partent plus ailleurs en France que les enfants d'employés, cependant, autant d'enfants d'employés que d'ouvriers partent à l'étranger.

La plupart des jeunes partent en voyages libres [Autonomie dans l’organisation des vacances] (64.2%), dans la famille (26.1%), puis, enfin chez des amis et en voyages organisés (13.6%). Lorsqu'ils partent, c'est principalement avec la famille (76.7%).

A L’ECOLE DE LA DEUXIEME CHANCE Parmi les jeunes de l’école de la deuxième chance, 73.7 % d’entre eux sont déjà

partis au moins une fois en vacances. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils partent chaque année. La totalité de ceux qui disent ne jamais partir l’expliquent par l’absence de ressources financière.

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8 jeunes sur 14 sont déjà partis ailleurs en France pour les vacances, 4 à l’étranger

et 2 restent dans la région. 8 d’entre eux partent en voyage libre, 6 chez des amis, puis 5 dans la famille, 3 en voyage organisé et 1 en colonies de vacances.

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Chapitre VI – LE CENTRE REGIONAL D’INFORMATION JEUNESSE (CRIJ) : l’information au service des jeunes

Le CRIJ de Picardie a pour rôle d'informer les jeunes picards dans tous les domaines

qui peuvent les intéresser. Il existe un CRIJ par région. Ces centres disposent d'un fonds documentaire en libre consultation de plus de 800 dossiers répartis en neuf secteurs : enseignement, métier, emploi, formation, société et vie pratique, loisirs, vacances, étranger, sport…

Ainsi, on trouve au CRIJ de Picardie, basé à Amiens, des documents synthétiques sur

les différents métiers, les formations, la législation du travail, la création d'entreprise, les contrats en alternance... On peut accéder à des revues, des avis de concours, des offres de jobs et de logements, des exemples de CV et de lettre de motivation, des propositions de stage, un point de consultation internet...

Des espaces thématiques ont été aménagés :

- l’Espace Europe : pour s’informer sur l’Europe et les institutions, les programmes européens, les études et équivalences de diplômes, l’emploi, les vacances et les voyages

- l’Espace Emploi : pour la rédaction de CV et l’aide à la recherche d’emploi - l’Espace Santé : Des informations pratiques, des adresses utiles (alcool, tabac,

drogues, MST, SIDA, contraception, mal de vivre ...) - le Centre de ressources intégration.

Le CRIJ est le chef de file de 40 Points Informations Jeunesse (PIJ) en Picardie, dont

3 situés dans l’agglomération d’Amiens. Ces relais sont régis sous le principe d’une charte nationale et d’une charte européenne. 16 d’entre eux sont des points Cyb (équipements en ordinateurs reliés par Internet).

Le CRIJ est financé par l’Etat (DRJSCS) et le Conseil régional. (Budget 2013 :

130 000 € du CRP, 148 000 € de la DRJSCS) sous la forme de conventions financières annuelles. Le CRIJ regrette une baisse globale de 10 % par rapport à 2012. Le financement est lié à une convention d’objectifs tripartite triennale allant de 2012 à 2015. Les CIJ sont financés quant à eux par les Conseil généraux et les collectivités locales.

On les trouve dans les principales communes de Picardie. L’animation du CRIJ est effectuée par 6 salariés (2 CDD, 3 CDI et un en temps partiel). L’année 2012 a été une période charnière importante pour le développement de l’activité. Une crise financière a obligé de revoir l’ensemble de son fonctionnement.

Malgré cela, grâce à la mobilisation des partenaires, des salariés et des bénévoles, l’animation du réseau a pu continuer en Picardie. Le CRIJ a pu maintenir, en juin 2012, une opération phare annuelle, les forums «jobs d’été». Il est dirigé par un Conseil d’administration composé de 24 membres répartis en 5 collèges (associations de jeunesse, animateurs du réseau, jeunes, représentants de structures, personnes qualifiées représentant l’Etat, la Région et le CESER).

L’accueil est gratuit, personnalisé et adapté à la demande, allant de la mise à

disposition de la documentation à l’entretien avec conseil et aide aux différentes démarches. Son rôle repose sur deux piliers : l’animation et la formation du réseau. Il produit ou

réactualise chaque année de 150 à 200 fiches d’informations thématiques «Actuel Picardie » (de 5 à 10 feuillets chacune comportant un carnet d’adresses unique en Picardie). Bien que le loisir ne soit pas la priorité du CRIJ, une partie des fiches lui est consacrée.

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On peut citer, en 2012, la parution de celle sur les chantiers des jeunes bénévoles ou celle sur les séjours linguistiques à l’étranger.

Cinq fiches sont produites sur les loisirs des jeunes : - Audiovisuel, photo, cinéma - Sciences, culture, nature - Pratiquer un sport en Picardie - Chant, danse, musique, spectacle - Travaux manuels, artisanats, art… Source : bilan d’activités 2012 du CRIJ Picardie Le CRIJ est perçu par les jeunes comme un centre de ressources qui concerne

surtout l’emploi et le logement. Les questions sur les loisirs n’ont concerné que 10 % des demandes des jeunes en 2012 sur les 800 jeunes reçus.

Les dispositifs de l’état pour la jeunesse y sont mis en avant : Service civique,

Emploi d’avenir, Envie d’agir, ainsi que les dispositifs européens tels que «Jeunesse en action» ou ceux portant sur la mobilité. Il informe les jeunes mais également les parents.

Il reçoit des jeunes spontanément mais aussi ceux envoyés par des partenaires tels les pôles emplois, les missions locales ou encore les mairies.

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Le public reçu est parfois déscolarisé et hors champ des aides sociales et de ce fait fragilisé et peu informé. Le CRIJ peut ainsi les accompagner vers une meilleure intégration sociale.

Une adaptation au numérique Le CRIJ remarque que les jeunes fréquentent de moins en moins les PIJ et vont plus

souvent se renseigner sur le réseau internet mais communiquent de plus en plus par le biais des réseaux sociaux.

L’objectif pour le CRIJ est d’offrir une information fiable et simple d’utilisation. Deux sites internet sont mis à disposition des jeunes : «Réflex.crij» et «studiocrij.eu» (en direction des professionnels mais aussi consulté par les jeunes). On dénombre annuellement 100 000 visites sur les sites contre 50 000 visites physiques sur l’ensemble des PIJ.

Le CRIJ assiste à une mutation de l’information. Des réponses sont maintenant données directement aux jeunes par le biais des réseaux sociaux (Facebook, Twitter). Le CRIJ utilise surtout les réseaux sociaux pour diriger les jeunes vers la recherche sur les sites mais aussi pour communiquer directement l’information auprès des responsables et des élus locaux.

Les 16 points cyb répartis dans les CIJ du territoire picard permettent aux jeunes les plus éloignés de l’information par internet d’être accompagnés dans leurs recherches sur des ordinateurs mis à disposition.

Un outil spécifique «La clé» a été créé en Picardie pour les jeunes ayant besoin d’une

formation à l’informatique (utiliser un traitement de texte, un tableur, apprendre à écrire un mél, créer un carnet d’adresses …). Cette clé USB est donnée aux jeunes à l’issue d’un stage de trois jours, après la signature d’un contrat moral. 150 clés ont ainsi été distribuées en 2012. Chaque PIJ dispose de 5 clés.

Le CRIJ a dématérialisé son magazine «ij mag» qui est téléchargeable gratuitement.

Une «tribune du CRJ» est offerte au Conseil Régional Jeune mais également ouverte aux autres assemblées de jeunes. Le premier numéro de «ij mag» est sorti en mars 2013.

La formation permanente des animateurs des PIJ En 2012, des animateurs de 18 PIJ ont participé aux formations proposées. On peut

citer l’adaptation à l’environnement numérique ou encore les outils et les diagnostics concernant l’emploi et la formation.

En plus des formations, pour répondre aux objectifs adaptés au terrain et aux

diverses situations, des groupes «projets» ont été créés. Ces groupes de réflexion sont ouverts aux organismes extérieurs.

Le but est d’écouter les animateurs sur leurs pratiques, leurs difficultés, leurs

projets, leurs besoins… «Prendre le temps d’écouter, ne pas précéder…» et de répondre à de nouveaux projets comme celui sur la citoyenneté numérique. S’adapter aux projets des jeunes est une préoccupation permanente du CRIJ. Ainsi chaque année de nouveaux projets voient le jour.

On peut citer celui du PIJ de Clermont de l’Oise qui a accompagné un groupe de jeunes «hip hop» à bâtir un séjour musical en Corée du Sud. S’adapter au territoire est également une nécessité pour le CRIJ. Apprendre à être au plus près des jeunes exige également la mobilité des salariés. Le nouveau PIJ de Moÿ de l’Aisne a ainsi mis en place une animation autour d’un bus itinérant.

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Source : CRIJ

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Chapitre VII – PRECONISATIONS

1) Favoriser l’engagement de tous les jeunes selon leurs modes de vie Le CESER suggère que les acteurs intervenant en direction de la jeunesse acceptent

le fait que l’engagement politique ou social ne s’inscrive pas uniquement sur la durée. Pour mieux appréhender les réalités sociales, la jeunesse peut être un temps

d’engagements successifs. Il est nécessaire de reconnaître la diversité ainsi que les nouvelles formes

d’engagement des jeunes en actualisant régulièrement les actions dans les domaines politiques, sociaux, culturels ou sportifs.

Le CESER propose que de nouvelles formes d’engagement soient offertes aux jeunes dans les associations ou en entreprise afin d’élargir le sens de la responsabilité individuelle et collective.

Le CESER suggère que soient proposés largement aux jeunes, notamment en relation avec l’Education nationale, dans le cadre d’une éducation globale, des stages dans ces structures afin d’y développer l’esprit d’initiative et l’envie d’entreprendre. Cette disposition permettrait de surcroit aux jeunes en difficulté de s’engager dans leurs passions et les aiderait à retrouver ainsi l’estime de soi.

2) Favoriser la mobilité de proximité de tous les jeunes Le CESER propose la création au sein des instances intercommunales d’un

comité de veille et de suivi dans les territoires ruraux sur les besoins de déplacements des jeunes. Il est cependant important de ne pas toujours penser à la place des jeunes. Il est donc nécessaire de les associer, notamment ceux qui sont isolés, à une réflexion sur les divers moyens de déplacements pouvant être instaurés pour favoriser le choix des activités de loisirs.

3) Accepter l’idée que le temps des vacances est également une période

d’apprentissage Pour aller dans ce sens, le CESER appuie le fait d’expérimenter la prise en compte

territoriale des départs en vacances en utilisant le potentiel associatif local selon les recommandations de l’étude de la JPA-Picardie. Il apparaît nécessaire de s’interroger collectivement sur les freins à l’accès aux vacances des jeunes ainsi que sur les disparités de l’offre de départ selon les territoires.

Le CESER propose la création d’un groupe de travail régional sous l’égide du Conseil régional de Picardie sur les vacances des jeunes qui permettrait de réfléchir également sur la tranche d’âge des 15-29 ans, d’observer les points d’ancrage (lieux et espaces investis par les jeunes), les pratiques d’accompagnement des jeunes dans leurs projets, les contenus et les activités proposées ou pratiquées.

Il aurait également pour objectif de poser la question des modalités et des financements des projets et de la part que les jeunes peuvent y prendre.

Le CESER suggère un bilan de l’opération «sac ados» afin d’en tirer les

enseignements utiles dans le but d’une poursuite de l’action ou de la mise en place d’un dispositif similaire sur le territoire.

4) Relier l’information aux usages numériques des jeunes Afin de mieux informer les jeunes de toutes les possibilités qui leurs sont offertes et

d’être à l’écoute de leurs propositions, le CESER incite les responsables des politiques de jeunesse en région (Etat, Education nationale, Conseil régional de Picardie,

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Département, collectivités locales ….) à faire confiance aux jeunes et accepter qu’ils sont à l’ère des nouvelles technologies et de ses usages numériques.

Les élus des différents conseils de jeunes doivent pouvoir rester connectés avec leurs pairs. Pour cela, en utilisant les supports existants, il est important de laisser les jeunes produire eux-mêmes la forme et le contenu de leurs travaux.

Ces outils doivent permettre aux jeunes de faire émerger leurs idées dans le débat public et de favoriser leur participation sociale et citoyenne à partir de l’espace public numérique.

Pour arriver à cet objectif, il paraît indispensable de leur proposer des espaces

d’apprentissage de la liberté, d’utiliser les réseaux sociaux en acceptant la prise de risque. Sans négliger la formation entre pairs, il est nécessaire d’initier également les adultes à ces nouvelles formes de communication afin de pouvoir mettre en garde contre les dangers de toute utilisation numérique. Cela peut prendre la forme d’espaces intergénérationnels où chacun pourrait apprendre de l’autre.

Le CESER propose de développer, au sein des établissements scolaires et dans

tous les centres de formation continue fréquentés par les jeunes, en y associant les parents d’élèves, l’éducation aux médias, aux outils et aux usages numériques, mais également de former les jeunes au traitement de l’information en ligne, à la protection de leurs données personnelles.

5) Rechercher la cohérence de l’information sur les activités de loisirs Il est important de relier en transversalité les différentes politiques publiques afin

d’offrir aux jeunes une vision cohérente des interventions d’accompagnement. Le CESER souhaiterait que le CRIJ, consolidé dans son rôle d’animation

régionale des Points Info Jeunesse puisse coordonner et diffuser toutes les informations utiles aux jeunes sur l’ensemble du territoire picard permettant d’aboutir à cette vision cohérente.

Cela permettrait aux jeunes de mieux percevoir le rôle généraliste d’information du CRIJ.

6) Continuer à se préoccuper de la santé des jeunes Pour le CESER, les temps de loisirs des jeunes, lorsqu’ils ne sont pas encadrés, sont

des temps de liberté mais aussi des risques de déviances potentielles notamment les abus d’alcool et autres addictions.

C’est pourquoi les questions de santé ne sont pas étrangères aux questions de loisirs.

En reprenant les propositions émises en 2008 lors du rapport «La santé de l’école à

l’université, pour une meilleure réussite en Picardie», le CESER demande à nouveau : - la création de nouvelles maisons des adolescents, à l’écoute des jeunes qui ont des

soucis de santé mais aussi familiaux ou scolaires et cela, par bassin d’éducation et de formation, tant en milieu rural qu’en milieu urbain.

- que la Région incite, en matière de prévention santé, les lycéens à créer des outils de communication destinés à leurs pairs et à leurs familles. Pour le CESER, le Conseil régional devrait aider les lycées à développer l'esprit critique des jeunes en ce qui concerne la publicité dans ce domaine.

- en matière de prévention de l'addiction à l'alcool, la poursuite de la charte initiée par le groupe opérationnel "alcool"1517 et la généralisation des actions sur l'ensemble de la région.

17 Groupe initié par M. le Préfet de Région fin 2007 et animé par Mme le Professeur Martine DAOUST

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7) Promouvoir un Projet Educatif Global Régional et un observatoire régional de la jeunesse

Le CESER soutient, dans le cadre de la réussite éducative, l’initiative de l’élaboration d’un Projet Educatif Global Régional. Celui-ci doit tenir compte de diagnostics de territoires afin de répondre aux projets des jeunes et de soutenir les initiatives de proximité.

Le CESER propose que le Conseil régional devienne le coordinateur d’un

réseau territorial constitué notamment de communautés de communes et d’associations d’éducation populaire. Ainsi une animation régionale de réseaux permettrait d’impulser des diagnostics de territoires, de les analyser, de montrer les bonnes pratiques en matière d’animation territoriale, d’échanger sur les freins, d’apporter des solutions de manière collective, de promouvoir les initiatives des collectivités territoriales pour le développement des loisirs des jeunes.

Le Projet Educatif Global est le garant des choix politiques partagés. Au moment de

la diminution des crédits, il est nécessaire de mutualiser les fonds en respectant les demandes locales.

Afin de pouvoir répondre à ces questionnements, le CESER propose la création d’un observatoire régional de la jeunesse auquel serait associé l’UPJV.

8) Favoriser la mutualisation des projets de loisirs entre les acteurs Le CESER propose d’étudier la potentialité de respecter toute initiative de terrain en

offrant d’autres possibilités aux acteurs de jeunesse que celles issues des appels à projets et surtout des appels d’offres qui mettent plus en concurrence qu’ils ne mutualisent les acteurs de jeunesse.

De même, le CESER préconise un assouplissement des conditions d’exécution des conventions relatives aux actions de loisirs.

9) Inciter une approche territoriale par le genre Suite à l’étude faite par les étudiants de l’UPJV et aux constats dans les pratiques

sportives et de loisirs, au vu de la fréquentation des activités proposées par les collectivités, le CESER demande de systématiser et territorialiser une approche par le genre afin de lutter contre les stéréotypes et les inégalités.

Le CESER demande par ailleurs que les financeurs veillent à une répartition

égalitaire de leurs financements en matière d’activités de loisirs entre les genres. D’autre part, il souhaite que, pour soutenir, dans le temps, les actions entreprises,

ces financeurs développent, autant que possible, des conventions pluriannuelles d’objectifs, accompagnées également des engagements budgétaires adéquats.

10) Développer l’identité picarde chez les jeunes L’éducation artistique et culturelle concourt à la formation intellectuelle et sensible

des enfants et des jeunes. Elle vise à l’acquisition de compétences spécifiques dans les domaines artistiques enseignées, joue un rôle essentiel en matière de valorisation de la diversité des cultures et des formes artistiques.

Facteur déterminant de la construction de l’identité culturelle de chacun, elle contribue à la formation de la personnalité.

L’éducation artistique et culturelle renforce la dimension culturelle. Pour le CESER, il faut inciter au partage culturel régional, en partenariat avec la

Régions, les associations, les départements, les lycées, les jumelages.

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CONCLUSION Il est fait obligation aujourd’hui de sortir de la vision linéaire et de considérer que la

jeunesse n’est pas une étape de la vie mais une période de construction. Elle doit permettre les expérimentations pendant lesquelles chaque individu peut tester ses choix mais également se tromper.

L’enjeu pour les collectivités consiste à envisager une vision prospective au vu des

changements sociétaux en accompagnant les jeunes dans les nouveaux cadres de socialisation, notamment numériques. Il est indispensable de penser aujourd’hui l’aide pour intégrer et non pas pour assister. En France, l’idée reçue est que la seule possibilité d’une bonne intégration passe par les études.

A partir des aides pluriannuelles existantes et en articulant les différentes aides

publiques, le CESER soutient l’idée de verser l’aide à l’autonomie directement aux jeunes majeurs ne disposant pas de revenus.

Pour cela, il semble nécessaire dans un premier temps de mettre en place un tutorat qui, au-delà de la contrainte, permettrait un suivi distancié, personnalisé et sur mesure. Cela peut prendre la forme d’un soutien bénévole intergénérationnel

Afin de sortir des dispositifs complexes et juxtaposés, afin de pérenniser des actions

qui ne peuvent avoir des résultats à court terme, afin de mieux évaluer qualitativement l’ensemble de ces dispositifs dans leur globalité, il est nécessaire d’avoir à la fois une vision globale et locale, en s’appuyant sur les diagnostics de territoire mais aussi en mobilisant tous les acteurs de la jeunesse.

Il est aujourd’hui indispensable, en matière de loisirs, de toujours associer les jeunes

aux décisions, en respectant la parité mais aussi les différences sociales, cela en pensant et agissant également au plus près du terrain avec les jeunes.

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ANNEXES

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Annexe 1 La méthode de l’étude sur les loisirs des jeunes par les étudiants de l’UPJV

Chacun des terrains a été appréhendé de manière différenciée. Des questionnaires ainsi que des entretiens ont été étudiés.

Une enquête par questionnaires et par entretiens à Friville-Escarbotin : afin de recouvrir le panel d’âge concerné, ainsi que les conditions sociales et les trajectoires hétérogènes, le choix des terrains s’est effectué autour de trois institutions que sont : • Le lycée du Vimeu: on y retrouve la base de cette tranche d’âge de quinze à dix-

huit ans. Ce lycée se compose d’une partie générale et d’une partie professionnelle, ce qui permet plus de mixité sociale et d’étudier différentes trajectoires. De plus, le lycée regroupe une grande partie de la population jeune lycéenne du Vimeu, ce qui a facilité le contact avec cette population spécifique et géographiquement difficilement abordable par un enclavement relatif des communes du territoire.

• Le CFA de Friville-Escarbotin: étudier cette institution a permis d’étudier une population avec des trajectoires qui viennent compléter celles des lycéens, dans un souci de représentativité (car de surcroît plus âgée), d’éventail des conditions sociales et in fine avoir accès à des pratiques de loisir pas encore observées.

• La mission locale: Le choix a été d’observer des pratiques de loisirs propres à cette population dont les jeunes sont dans une situation de précarité sociale.

Les étudiants ont tenté de prendre contact avec d’autres jeunes par des techniques d’observation dans différents lieux de regroupement (rue, bar, parc etc.), cependant il s’est avéré que cette population ne fréquentait pas ces lieux lors de leur présence sur le terrain d’enquête. Le groupe d’étude a contacté différentes associations de Friville-Escarbotin, mais aucune n’a pu satisfaire l’enquête par l’absence de jeunes entre quinze et trente ans. Cela a donc restreint à étudier la population du lycée et du CFA, c'est-à-dire uniquement intégrée dans des institutions scolaires.

Un entretien : les étudiants ont rencontré un animateur du Centre de Loisirs Sans Hébergement (CLSH) de Friville-Escarbotin. Ce dernier, en plus de rentrer dans la tranche d’âge, présentait une situation sociale particulière. En effet, cette personne semble très mobile et a pour projet de quitter le territoire du Vimeu. Des entretiens de jeunes de Beauvais et de Chauny

A Beauvais, suite aux résultats du terrain de Friville-Escarbotin le groupe d’étude

s’est concentré sur une population jeune non inscrite au sein l'institution scolaire et en situation de précarité.

C'est l'impossibilité d'accéder à un large panel d'une population jeune qui a conditionné dans un premier temps leur approche : ils ont essayé de rentrer en contact de deux structures que sont le Blog 46 (point info jeunesse) et la Maison Des Associations des Jeunes (Quartier Saint Jean, Beauvais), sans résultat. La méthode d'entretiens s'imposait alors par elle-même pour dégager des portraits. L'incapacité de travailler en lien avec des structures institutionnelles les a conduits à faire usage de leurs réseaux sociaux. Il en résulta deux entretiens. (Cf. entretiens).

Dans la continuité des deux terrains évoqués précédemment, les étudiants ont fait le

choix, de s’intéresser à un autre type de jeunes. En effet, jusqu'à présent, par défaut, ils se sont seulement focalisés sur des personnes à la mobilité géographique restreinte. Pour appréhender le terrain de Chauny, nous nous sommes concentrés sur une population originaire de cette ville et qui adopte actuellement un statut d'étudiant à Amiens.

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Annexe 2

CRAJEP : les 19 fédérations présentes en Picardie

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Annexe 3

Les secteurs d’activités du CRAJEP

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Annexe 4

CRAJEP – Les actions par secteur

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Annexe 5

Les cartes actions jeunesse du CRAJEP

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Annexe 6

L’implantation des initiatives jeunes en Picardie

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Annexe 7

Lees centres sociaux

Sources : fédérations des centres sociaux

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Annexe 8

Le nombre de licenciés par sport en 2012

REGION -> 22 - PICARDIE

codes départements -> 2 60 80 Non réparti S/T

Codes fédération

Fédérations françaises agréées en 2011

Aisne Oise Somme Picardie Picardie

fédérations unisport olympiques 101 FF d'athlétisme 1 789 3 055 2 235 0 7 079 102 FF des sociétés d'aviron 412 540 227 0 1 179 103 FF de badminton 570 1 516 574 0 2 660 105 FF de basketball 2 430 4 204 1 752 0 8 386 106 FF de boxe 580 669 217 0 1 466 107 FF de canoë-kayak 580 143 463 0 1 186 108 FF de cyclisme 761 1 104 696 0 2 561 109 FF d'équitation 7 435 13 482 6 662 0 27 579 110 FF d'escrime 330 813 251 0 1 394 111 FF de football 18 782 27 794 20 500 0 67 076 112 FF des sports de glace 10 187 177 0 374 113 FF de gymnastique 2 338 3 059 2 105 0 7 502

114 FF d'haltérophilie, musculation, force athlétique et culturisme 459 1 774 1 229 0 3 462

115 FF de handball 2 418 4 458 3 999 0 10 875 116 FF de hockey 0 152 581 0 733

117 FF de judo- jujitsu, kendo et disciplines associées 5 474 9 339 4 973 0 19 786

118 FF de lutte 321 94 135 0 550 119 FF de natation 1 761 4 879 3 596 0 10 236 120 FF de penthathlon moderne 42 46 0 0 88 121 FF de ski 51 86 28 0 165

122 FF de taekwondo et disciplines assosciées 74 211 84 0 369

123 FF de tennis 5 532 14 541 8 018 108 28 199 124 FF de tennis de table 1 199 2 263 1 778 0 5 240 125 FF de tir 1 117 1 844 1 031 0 3 992 126 FF de tir à l'arc 991 1 897 499 0 3 387 127 FF de triathlon 134 377 159 0 670 128 FF de voile 295 415 992 0 1 702 129 FF de volleyball 659 915 578 0 2 152 131FF de hockey sur glace 247 177 337 0 761 132FF de golf 2 084 6 605 2 693 0 11 382 133FF de rugby 1 168 1 952 580 0 3 700

TOTAL fédérations unisport olympiques 60 043 108 591 67 149 108 235 891

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fédérations unisport non olympiques 201 FF d'aéromodélisme 180 418 150 0 748 202 FF aéronautique 268 842 399 0 1 509 203 FF aérostation 2 10 3 0 15 204 FF d'aïkido, aïkibudo, et affinitaires 143 86 25 0 254 205 FF d'aïkido et budo 71 254 366 0 691 206 FF du sport automobile 286 360 316 0 962 207 FF de jeu de balle au tambourin 0 87 0 0 87 208 FF de ballon au poing 0 0 484 0 484 209 FF de ball-trap 227 298 326 0 851 210 FF de billard 305 354 240 0 899 211 FF du sport boules 328 228 165 0 721

212 FF de savates, boxe française et disciplines associées 62 463 185 0 710

213 FF de bowling et sports de quilles 21 153 168 0 342 214 FF de char à voile 0 0 5 033 0 5 033 215 FF de la course camarguaise 0 0 0 0 0 216 FF de la course landaise 0 0 0 0 0 217 FF de la course d'orientation 41 109 7 0 157 218 FF de cyclotourisme 547 1 434 470 0 2 451 219 FF de danse 733 1 298 675 0 2 706 220 FF des échecs 177 369 122 0 668 221 FF d'études et sports sous-marins 701 1 393 1 010 0 3 104 222 FF de football américain 0 0 0 367 367

223 FF de full contact et disciplines associées 0 0 0 0 0

224 FF de giraviation 0 1 0 0 1 226 FF de javelot tir sur cible 0 0 132 0 132 227 FF de jeu de paume 0 0 0 0 0 228 FF de joutes et sauvetages nautique 40 103 0 0 143

229 FF de karaté et arts martiaux affinitaires 1 704 2 135 829 0 4 668

231 FF de longue paume 2 218 892 0 1 112 232 FF de la montagne et de l'escalade 246 630 118 0 994 233 FF de motocyclisme 523 795 581 0 1 899 234 FF de motonautique 0 8 1 0 9

235 FF de muaythaï et disciplines associées 47 17 62 0 126

236 F de padel 0 0 0 0 0 237 FF de parachutisme 0 363 60 0 423 238 FF de peche sportive au coup 99 125 140 0 364 239 FF des pecheurs en mer 5 15 5 0 25 240 FF de pêche à la mouche et au lancer 0 0 0 0 0 241 FF de pelote basque 0 0 0 0 0 242 FF de pétanque et jeu provençal 2 554 2 843 1 298 0 6 695 243 FF de planeur ultra-léger motorisé 101 149 156 0 406 244 FF de pulka et traîneau à chiens 7 10 15 0 32 245 FF de randonnée pédestre 816 1 405 1 320 0 3 541 246 FF de rollers sports 94 522 567 0 1 183

248 FF de rugby à XIII 0 35 0 0 35 249 FF de sauvetage et secourisme 0 626 297 0 923 250 FF de ski nautique 14 60 13 0 87 251 FF de spéléologie 13 50 1 0 64 252 FF de squash 10 32 12 0 54

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253 FF de surf 1 20 3 0 24

254 FF de Wushu Arts énergétiques et martiaux chinois 96 673 213 0 982

255 FF des sports de traîneau 1 6 1 0 8 256 FF de twirling bâton 136 235 102 0 473 257 FF de vol à voile 51 102 93 0 246 258 FF de vol libre 83 135 224 0 442 260 FF de polo 0 305 0 0 305

261 FF Sport de Contact et Disciplines Associées 103 234 100 0 437

262 FF de baseball et softball 10 85 0 0 95 263 FF de double dutch 0 0 0 0 0

TOTAL fédérations unisport non olympiques 10 848 20 093 17 379 367 48 686

fédérations multisports 401 FF des clubs alpins et de montagne 35 134 23 0 192

402 FF d'éducation physique et de gymnastique volontaire 3 634 6 318 1 855 0 11 807

403 FF pour l'entrainement physique dans le monde moderne 2 741 4 447 6 052 0 13 240

404 FF de la retraite sportive 0 1 355 115 0 1 470 405 FF du sport travailliste 1 65 52 0 118

406 F des clubs sportifs et artistiques de la défense 328 1 082 331 0 1 741

407 F nationale du sport en milieu rural 1 525 1 574 1 364 0 4 463 408 F sportive et culturelle de France 17 2 529 95 0 2 641 409 F sportive et culturelle Maccabi 0 0 0 0 0 410 F sportive et gymnique du travail 135 373 0 0 508 411 F sportive de la police française 88 24 56 0 168

413 Union française des œuvres laïques d'éducation physique (UFOLEP) 3 106 5 513 5 245 0 13 864

415 FF

omnisport des personnels de l'éducation nationale et jeunesse et sports (2F OPEN -JS) 0 0 0 0 0

417 Union nationale sportive Léo Lagrange 60 1 100 634 0 1 794

418 FF du sport d'entreprise 3 17 37 0 57 420 F sportive des ASPTT 1 699 439 115 0 3 253 501 FF handisport 94 264 411 0 769 503 FF du sport adapté 502 193 126 0 821 601 FF du sport universitaire 279 812 617 0 1 708

602 Union générale sportive de l'enseignement libre 1 414 13 691 0 0 15 105

603 Union nationale des clubs universitaires 12 176 564 27 779

604 Union nationale du sport scolaire 10 235 13 253 9 755 0 33 243

605 Union sportive de l'enseignement du premier degré 2 077 4 621 21 453 0 28 151

TOTAL fédérations multisports 27 985 57 980 49 900 27 135 892 ENSEMBLE 98 875 186 664 134 428 502 420 469 RAPPEL 2010 99 833 187 668 134 613 2 849 424 963 VARIATION 2010 / 2011 -1,00% -0,50% -0,10% -82,40% -1,10%

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Annexe 9

Le réseau d’information jeunesse en Picardie

Adresses

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www.ceser-picardie.frConseil Économique, Social et Environnemental de Picardie

11 mail Albert 1er - BP 2616 - 80 026 Amiens cedex 1 Tél. : 03.22.97.37.34 - fax : 03.22.97.38.86

Mail : [email protected]