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Radical Islam. Medieval Theology and Modern Politics by Emmanuel SivanReview by: Yann RichardArchives de sciences sociales des religions, 30e Année, No. 60.2 (Oct. - Dec., 1985), pp. 299-300Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30126746 .

Accessed: 12/06/2014 20:24

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60.355 SIEBEN (Hermann Josef).

Voces. Eine Bibliographie zu Wiirtern und Begriffen aus der Patristik (1918-1978). Berlin-New York, Walter de Gruyter, 1980, 461 p. (Bibliographia Patristica. Supplemen- tum, 1).

Cet instrument de travail rendra de grands services a bien d'autres chercheurs que les specialistes de patristique: il se compose de deux listes alphabetiques, en grec et en latin, des principaux vocables de la langue des Pe- res, chaque mot etant suivi de l'indication des principaux travaux concernant la notion qu'il designe. Au hasard: auctoritas, imago, memo- ria, ordo, ritus, etc. Quelques sondages ont permis de s'assurer du caractere tres complet des indications bibliographiques donnees.

Jean-Claude Schmitt.

BULLETIN DES OUVRAGES

L'inhumanite qu'il denonce est exclusivement celle qui s'exerce a l'egard des huguenots, ces Frangais blancs...

Le volume contient une Introduction, des notes, des documents annexes et une biblio- graphie, tres utiles, qu'on doit a Paul Dombre, quelques planches et deux cartes. Encore une fois, il faut se feliciter d'une telle redition et souhaiter qu'elle soit suivie de beaucoup d'au- tres du mime genre.

Elisabeth Labrousse.

60.356 SINGER (Barnett).

Village notables in Nineteenth Century France. Priests, Mayors, Schoolmasters. Al- bany, State University of New York Press, 1983, 199 p.

Se situant resolument dans le sillage de T. Zeldin et de E. Weber, B.S. a decide de s'inte- resser a ces notables de villages que sont res- pectivement le cure, le maire et bient6t I'insti- tuteur, en se demandant s'ils sont ou non d'ef- ficaces agents de modernisation. Malgre une presentation methodologique initiale qui in- siste avec prudence sur l'ambivalence des pra- tiques, l'ouvrage laisse le lecteur sur sa faim tant a cause de l'ampleur du champ geogra- phique et chronologique choisi (la France au XIXe siecle) que par le flou de la problemati- que adoptee. Limitons-nous a l'aspect reli- gieux du probleme. Le portrait du pritre de paroisse rurale (chap. II) est en realite une pre-

sentation de seconde main de l'histoire reli- gieuse de la France; l'auteur parait ignorer les recherches de l'historiographie frangaise pos- terieures a 1972-1973 ou en tout cas il ne les prend pas en compte, ce qui revient au mime: ainsi par exemple des pages essentielles sur le sujet ecrites par Yves-Marie Hilaire sur le clerge artesien; ainsi egalement des petits se- minaires pour lesquels la bibliographie s'est allongee depuis quelques annees. Quant aux deux chapitres suivants qui montrent I'expan- sion de l'anticlericalisme et decrivent des pra- tiques de repression, parfois communes du cure et du maire a l'encontre du cabaret, de la danse, des f&tes, on ne peut dire que les (petits faits vrais> ici rapportes soient sans inter&t, on peut mime apprecier parfois la nouveaute de la documentation mise a jour, mais on ne sait jamais quelle valeur il faut leur accorder tant ils sont sortis d'un contexte geographique et social precis et tant ils sont situes dans un XIXe siecle sans aucune colonne vertebrale.

Claude Langlois.

60.357 SIVAN (Emmanuel).

Radical Islam. Medieval Theology and Mo- dern Politics. New-Haven-Londres, Yale Uni- versity Press, 1985, XII-218 p., notes, index.

Excellente presentation des mouvements ideologiques contemporains au Liban, en Sy- rie et surtout en Egypte. L'auteur commence par decrire le choc de la societe <moderne , de consommation, permissive et materialiste, sur une population traditionnelle: ni le natio- nalisme, ni la modernite, nile socialisme nas- serien ne l'ont ( libbree >. Dans les annees 1960, le nationalisme arabe connait une grave crise, contemporaine du traumatisme de la Guerre des six jours. Les islamistes radicaux (Freres musulmans) se divisent: alors que cer- tains proposent a Nasser de se battre avec lui contre IsraEl, les extremistes rejettent toute collaboration avec la societe egyptienne, im- pie puisqu'elle n'obeit pas a la Loi religieuse (shari'a). Ils identifient cette societe au paga- nisme preislamique, la Jdhiliya, et s'en retirent pour former une contre-societe. Entre eux et le pouvoir, I'A. montre qu'il y a en realite un even- tail de positions plus ou moins moderes, ce qui prouve la considerable audience des themes islamistes, mais aussi la r6sistance et I'iner- tie des structures sociales. Sivan cherche a decrire le milieu socio-culturel des radicaux

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

islamistes: jeunes ayant eu acces a une ins- truction moderne, recemment projetes dans la culture urbaine et frustres dans leurs aspira- tions d'ascension sociale (p. 125). Le sous- titre du livre fait allusion a une reference cons- tante des radicaux islamiques (et en realite, depuis les Wahhibites): Ibn Taymiya. Ce theologien du XIIIe siecle denongait toutes les compromissions avec les conquerants mon- gols dont la conversion a l'islam cachait la survivance de croyances paiennes (p. 94 sq.). Ibn Taymiya etait aussi le pourfendeur du chi'isme: c'est l'occasion pour l'A. de montrer les differences fondamentales entre les mouve- ments de Syrie et d'Egypte et celui de la Revo- lution islamique iranienne. Malgre la fascina- tion que Khomeyni a exercee sur les musul- mans arabes, il n'a pas reussi a vaincre la me- fiance des sunnites, dont la conception du pouvoir et du r61e des ulemas est trop diffe- rente. Une autre influence sur laquelle l'A. re- vient a plusieurs reprises est celle de Maududi, qui s'etait oppose au debut a la creation d'un etat islamique (le Pakistan) jugeant la societe imparfaitement islamisee. Seyyed Qotb (exe- cute au Caire en 1966) s'inspira, selon I'A., des traductions arabes de Maududi pour defi- nir son rejet de tout compromis entre l'islam et la societe moderne.

Les minorites ethno-linguistiques ou reli- gieuses (musulmanes, 'alavites, chi'ites, ou non, comme les chretiens et les Juifs) ont de tout temps gine l'hegemonie sunnite. Au- jourd'hui le probleme copte, la guerre civile au Liban, montrent l'echec du laicisme. Des chretiens arabes n'admettent-ils pas eux- m~mes que la confessionalisation de la societA est ineluctable ?

Une multitude de references a la litterature islamiste moderne (livres et periodiques ara- bes) enrichit les fines analyses de l'A. Regret- tons qu'il ne les ait pas regroupees en une bi- bliographie recapitulative. Un recent livre de G. Kepel (infra, no 307) donne une description plus sociologique des mouvements islamistes egyptiens: les deux etudes se completent bien.

Yann Richard.

60.358 SIVERY (Gerard).

L'Economie du Royaume de France au siecle de Saint Louis (vers 1180-vers 1315). Lille, Presses Universitaires de Lille, 1984, 352 p. (Publie avec le concours du C.N.L.).

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Si l'objet de ce livre -l'histoire economique de la France au XIIIe siecle- peut sembler eloigne des centres d'interit habituels des Ar- chives, il a paru pourtant souhaitable d'attirer I'attention des sociologues sur ses apports conceptuels et methodologiques. En utilisant principalement les sources quantitatives qui subsistent de cette epoque, mais que les histo- riens ont tres souvent negligees en raison de leur caractere fragmentaire et disparate, I'au- teur a voulu decrire la <<nouvelle economie) qui s'affirme des le XIIIe siecle (et pas seule- ment aux derniers siecles du Moyen Age); il s'agit d'un nouveau modele des rythmes eco- nomiques qui, se substituant a l'evolution par paliers et aux crises breves qui continuent au XIIIe siecle de caracteriser largement la pro- duction et le negoce des denrees agricoles (cA- reales, bestiaux), se signale par la succession de crises graves (notamment dans l'industrie drapiere) selon des cycles longs (Kondratieff). La mise en evidence de ces cycles des le XIIIe siecle, notamment a la fin du regne de Saint Louis (autour de 1263) et I'interpretation qu'en donne l'A., constituent les apports prin- cipaux de l'ouvrage, avec d'une part la recons- titution statistique minutieuse et combien dif- ficile des courbes d'evolution des principaux indices, et d'autre part I'idee que ces crises sont le signe d'un <progres de l'economie car elles temoignent de l'entree de portions ac- crues du territoire dans les nouveaux reseaux d'echange, de la confrontation de zones pro- ductrices concurrentes mises soudain en rela- tion; elles entrainent aussi des efforts d'adap- tation de la production, des innovations tech- niques et intellectuelles, qui assurent une nou- velle croissance.

L'A. se preoccupe enfin de savoir si le XIIIe siecle a connu une mentalite economique et notamment une <politique economiques qui se seraient formees en reaction a ces muta- tions des structures et de la conjoncture matA- rielles. Mais si saint Louis, a son retour de Terre Sainte (1254) prend des mesures qui re- organisent en profondeur la gestion du royaume, ses motivations semblent exclusive- ment fiscales, ou de pure politique.

Ce livre dense, tres informe, est parfaite- ment coherent dans ses hypotheses et con- cepts; il meritera cependant d'Atre confronte a d'autres recherches recentes d'histoire Acono- mique, telle que la these de G. Bois sur les campagnes normandes au bas Moyen Age

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