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Rapport diagnostic présenté au RÉA Jessica Bérard & Léandre Chénard Poirier RAPPORT DIAGNOSTIC Regard sur l’état de santé psychologique des étudiants de l’École d’architecture de l’UdeM

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Rapport diagnostic présenté au RÉA Jessica Bérard & Léandre Chénard Poirier

RAPPORT DIAGNOSTIC Regard sur l’état de santé psychologique des étudiants de l’École d’architecture de l’UdeM

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TABLE DES MATIÈRES Avant-propos ……….………………………………………………………………………….. 3

Le contexte ……………………………………………………………………………… 3

Le client mandataire ……………………………………………………………………. 3

Le mandat ……………………………………………………………………………….. 3

Objectifs spécifiques du mandat ……………………………………………………………. 4

Vue d’ensemble ………………………………………………………………………………… 4

Pour bien comprendre ce rapport …………………………………………………….. 4

Présentation du modèle .....…………………………………………………………….. 5

Portrait de la situation ………………………………………………………………………… 6

Synthèse et recommandations ……………………………………………………………… 16

Synthèse des informations …………………………………………………………….. 16

Recommandations ……………………………………………………………………… 18

Pour nous contacter …………………………………………………………………………… 19

Annexes ………………………………………………………………………………………….. 20

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AVANT-PROPOS CONTEXTE DE LA DEMANDE

La santé psychologique des étudiants de l’École d’architecture de l’Université de Montréal a été identifiée comme étant une préoccupation importante pour les départements d’architecture accrédités par l’Institut Royal d’Architecture du Canada (IRAC), ainsi que pour le Regroupement des étudiants en architecture (RÉA). En janvier dernier, le RÉA a émis une demande auprès d’une personne ressource de la Fédération des Associations Étudiantes du Campus de l’Université de Montréal (Faécum) relative à l’interprétation de données d’un questionnaire portant sur les habitudes de vie, le bien-être global, la santé et d’autres aspects de l’expérience des membres de leur association. Ce questionnaire est issu d’une initiative pancanadienne. Il a ainsi été distribué dans plusieurs départements d’architecture accrédités par l’Institut Royal d’Architecture du Canada (IRAC).

La préoccupation des exécutants du RÉA porte donc principalement sur la santé psychologique des étudiants de l'École d'architecture de l’Université de Montréal et ils souhaitent qu’elle soit adressée.

LE CLIENT MANDATAIRE

Le Regroupement des étudiants en architecture (RÉA) est une association qui représente les étudiants et les étudiantes du baccalauréat et de la maîtrise en architecture de l’Université de Montréal. Il voit notamment à la promotion de leurs intérêts, organise des activités qui favorisent les liens interpersonnels et la vie étudiante, et informe ses membres des activités et projets susceptibles de les intéresser. LE MANDAT

Le RÉA a mandaté l’équipe de consultants afin de conduire une démarche diagnostique au sein de l’École d’architecture. L’objectif général de cette consultation était de dresser un portrait représentatif et valide de l’état de santé psychologique des membres du RÉA.

À cet égard, notre équipe a mis sur pied un plan d’intervention diagnostique permettant d’évaluer l’état de la santé psychologique de ces derniers, ainsi que les antécédents de la santé psychologique et, le cas échéant où une problématique serait identifiée, de formuler des recommandations. Ce rapport présente les conclusions de cette démarche diagnostique.

Les enjeux qui touchent les programmes d’étude de l’École d’architecture de l’UdeM sont distincts et la démarche a été adaptée à cette réalité.

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OBJECTIFS SPÉCIFIQUES DU MANDAT Les attentes face aux consultants étaient :

Que l’équipe de consultants conduit un diagnostic organisationnel portant sur la santé psychologique des étudiants de l’École d’architecture :

§ Identification de la présence (ou l’absence) d’une problématique de santé psychologique chez les étudiants;

§ Identification de la présence (ou de l’absence) de risques psychosociaux et structuraux pouvant favoriser une problématique de santé psychologique chez ces derniers.

Que ce diagnostic ait pour finalité un rapport qui pourra être utilisé auprès des différentes instances universitaires comme un levier dans la mise en place d’initiatives visant la santé des membres du RÉA. Il doit ainsi présenter des conclusions et des recommandations spécifiques au milieu, le cas échéant où une problématique de santé psychologique serait identifiée.

VUE D’ENSEMBLE Pour bien comprendre ce rapport

Ce rapport présente les conclusions du diagnostic organisationnel portant sur la santé psychologique des étudiants et des étudiantes de l’École d’architecture.

Les conclusions sont tirées de source d’informations diversifiées : (la méthodologie détaillée est présentée en annexe)

§ Questionnaire initial – auquel 35% des étudiants ont répondu.

§ Questionnaire supplémentaire – auquel 28% des étudiants ont répondu.

§ Entrevues individuelles et de groupe – auxquelles un total de 15 étudiants appartenant à chacun des cohortes et des programmes ont participé.

Préalablement à la démarche diagnostique, les données d’un premier questionnaire ont été recueillies en décembre dernier. Ce questionnaire initial est basé sur la version anglaise d’un questionnaire élaboré conjointement par le département d’architecture de l’Université de Toronto et l’Institut Royal d’Architecture Canadien (IRAC), et sonde un ensemble de perceptions et de facteurs associés à des risques psychosociaux présents chez les étudiants. Certaines de ses données ont été utilisées afin de complémenter les données qualitatives. De plus, comme la vaste majorité des données issues du questionnaire initial ne respectaient pas les critères de normalité nous permettant d’effectuer des analyses statistiques, l’utilisation d’analyses descriptives a été priorisée.

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Présentation du modèle

L’utilisation d’un modèle conceptuel donne un cadre à la sélection et à l’intégration des informations recueillies au cours de ce diagnostic. Il permet de dresser un portrait clair de l’état la santé psychologique des étudiants. Les modèles de Danna et Griffin (1994), ainsi que de Karasek et Theorell (2000), des modèles fréquemment utilisés dans la documentation scientifique et pratique, ont été amalgamés et adaptés à la population cible. Ces modèles offrent une conceptualisation intégrée des déterminants et des conséquences de la santé générale au travail. Toutefois, ce diagnostic a centré son attention sur la santé psychologique des étudiants, ainsi que sur la compréhension des facteurs de stress occupationnel pouvant l’affecter positivement ou négativement, afin de respecter les paramètres du mandat et d’avoir une démarche la plus adaptée possible au contexte de la population cible.

Tout d’abord, les caractéristiques de l’emploi, soit les demandes liées à la tâche, le contrôle académique, ainsi que le soutien offert par l’organisation, les professeurs, tuteurs et collègues, ont été investiguées. Notons que ces caractéristiques liées à l’occupation ont été identifiées comme étant des facteurs influant sur la santé psychologique des étudiants universitaires (Cotton, Dollard et De Jonge, 2002). D’un point de vue plus organisationnel, la perception de justice et d’équité, ainsi que les comportements de supervision ont été investigués. Par la suite, la perception de développement et l’équilibre entre la vie académique et la vie sociale ont été sondés.

Finalement, considérant le mode de vie particulier des étudiants une revue de la littérature a été effectuée afin de cerner les facteurs de risques psychosociaux pouvant affecter leur santé psychologique. Ainsi la situation financière et le statut d’habitation ont été ajoutés (Eisenberg, Gollust, Golbersteil et Hefner, 2007). Considérant la présence d’informations recueillies dans le questionnaire initial portant sur les habitudes de vie des étudiants de l’École d’architecture, nous avons inclus dans les analyses : l’hygiène de sommeil, les habitudes alimentaires, l’activité physique, le temps de transport et la consommation de substance.

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PORTRAIT DE LA SITUATION La santé psychologique des étudiants et des étudiantes

Une bonne santé psychologique ne consiste pas seulement en une absence de maladie, mais se reflète également dans un état complet de bien-être physique, mental et social. – Préambule à la Constitution de l’Organisation mondiale de la Santé

Faits saillants issus des entrevues

§ Les étudiants rapportent qu’ils trouvent difficile de prendre du temps pour eux, en suggérant que leurs études auraient un impact négatif sur leur vie sociale, ainsi que sur leurs habitudes de vie.

§ Les étudiants soutiennent vivre du stress et de l’anxiété dans leur vie académique. § Certains rapportent que leur santé psychologique est plus instable depuis le début de

leurs études au baccalauréat en architecture.

Évaluation de la santé psychologique par questionnaire

Définition de la mesure

Une personne en santé psychologique présentera un haut niveau de bien-être et un faible niveau de détresse. Ainsi, une personne ressentant du bien-être est bien avec elle-même, est en harmonie avec son entourage et se sent impliquée au travail. Une personne vivant de la détresse vivra de l’anxiété et de la déprime, de l’irritabilité et du désengagement (Gilbert, Dagenais-Desmarais et Savoie, 2011).

Le bien-être psychologique

§ Être bien avec soi-même

désigne le niveau de sérénité et d’épanouissement personnel au travail.

§ L’harmonie avec l’entourage signifie être en bon terme avec ses collègues et se sentir apprécié.

§ Se sentir impliqué au travail désigne le fait de trouver son travail excitant et d’être fier de ses réalisations.

Volet positif: le bien-être au travail Chez l’ensemble des étudiants

* Les triangles de couleurs indiquent le score moyen pour chacun des indicateurs tels qu’on le retrouve dans une population de travailleurs.

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Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ Les indicateurs de bien-être semblent tous être élevés, l’harmonie avec l’entourage présentant le niveau le plus élevé. En d’autres termes, les étudiants semblent « souvent » en harmonie avec leur entourage et ils seraient bien avec eux-mêmes, ainsi qu’impliqués dans leur travail (études) « la moitié du temps ». Si cette situation n’est pas idéale, il ne semble pas y avoir de problématique liée à une carence de bien-être psychologique chez les étudiants en architecture.

§ Aucune différence significative entre les programmes et aucun lien corrélationnel entre le niveau scolaire et les indicateurs de bien-être psychologique n’a été observé.

Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ L’indicateur d’anxiété et de déprime est particulièrement élevé, alors que les indicateurs d’irritabilité et de désengagement au travail sont relativement faibles. En d’autres termes, les étudiants semblent anxieux et déprimés « la moitié du temps ». Les résultats suggèrent aussi qu’ils présenteraient « rarement » de l’irritabilité et du désengagement.

§ Si la situation n’est pas alarmante, les résultats aux questionnaires suggèrent qu’une attention particulière soit portée à la détresse des étudiants, principalement en ce qui concerne l’anxiété et la déprime.

§ Aucune différence significative entre les programmes et aucun lien corrélationnel entre le niveau scolaire et les indicateurs de détresse psychologique n’a été observé.

La détresse psychologique

§ L’anxiété et la déprime

désignent le fait d’être anxieux, triste ou de manquer de confiance en soi.

§ L’irritabilité désigne le fait d’être désagréable avec ses collègues et de se sentir facilement irritable.

§ Le désengagement au travail désigne le fait de se sentir désintéressé par son travail, dévalorisé et de manquer d’initiative.

Volet négatif: la détresse au travail Chez l’ensemble des étudiants

* Les triangles de couleurs indiquent le score moyen pour chacun des indicateurs tels qu’on le retrouve dans une population de travailleurs. Noter qu’il est montré que les étudiants universitaires vivent généralement des niveaux plus élevés de détresse.

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Les demandes émotionnelles liées à l’occupation d’étudiant Chez l’ensemble des

étudiants Perceptions des exigences émotionnelles liées au travail académique 3.4 Fréquences des tensions dans les rapports avec les collègues 1.7 Fréquences des tensions dans les rapports avec les professeurs 1.6 Perception d’avoir les moyens pour effectuer un travail académique 2.6 *Échelles de réponse de « jamais » (1), « de temps en temps » (2), « souvent » (3) à « tout le temps » (4)

Chez l’ensemble des étudiants

Oui Non Temps pour prendre des pauses au courant d’une journée 67% 33% Possibilité de choisir ou de modifier votre vitesse de travail 41% 59%

Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ On observe que les étudiants perçoivent leur travail académique comme étant « souvent » exigeant émotionnellement.

§ Cependant, on observe que les étudiants ressentent que « rarement » des tensions avec leurs collègues et professeurs et qu’ils estiment « souvent » avoir les moyens pour effectuer leur travail.

§ La plupart des étudiants perçoivent avoir le temps de prendre des pauses au courant de la journée, mais ne perçoivent pas qu’ils ont le contrôle sur leur cadence de travail.

§ En somme, les résultats soutiennent la présence d’un certain niveau d’exigence émotionnelle. Néanmoins, les résultats suggèrent que les étudiants auraient les outils pour faire face à leur travail et opèreraient dans un environnement social présentant peu de tensions.

§ Aucune différence significative entre les programmes et aucun lien corrélationnel entre le niveau scolaire et les indicateurs de détresse psychologique n’a été observé.

Note : Vous trouverez les résultats détaillés par programme pour l’ensemble des indicateurs en annexe.

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Les demandes au travail

Les demandes au travail correspondent à la quantité ou à la charge de travail (Karasek et Theorell, 2000). Plus spécifiquement, en contexte universitaire, les demandes correspondent à la surcharge de travail, à l’effort et à la capacité de respecter les délais (Cotton et al., 2002).

Faits saillants issus des entrevues

§ Les étudiants rapportent avoir une charge de travail élevé. En ce sens, ils ont nommé avoir l’impression d’être constamment en « fin de session », témoignant d’une charge de travail imposante et constante.

§ Ils partagent l’impression que la demande en quantité prime parfois sur la qualité, ce qui impose un rythme de travail soutenu à travers l’ensemble des projets.

§ On observe également une tendance à consacrer des nuits complètes à l’avancement des travaux, principalement à la veille d’évaluations importantes.

Perception que la charge de travail impose d’entretenir des habitudes de vie néfastes

Baccalauréat Maitrise Total Oui 64% 23% 87% Non 4% 0% 4% Ne sais pas 8% 1% 9%

Le nombre d’heures passées à la faculté d’aménagement sur une base hebdomadaire

Baccalauréat Maitrise Total 6.1

(51-60 heures) 4.5

(41-50 heures) 5.7

(51-60 heures) *Échelle de réponse de « 10 heures ou moins » (1) à « 80 heures et plus » (9)

Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ On observe que la vaste majorité des étudiants perçoivent que la charge de travail a un impact négatif sur leurs habitudes de vie.

§ On observe aussi que les étudiants passent un nombre d’heures important au sein de la faculté d’aménagement, soit entre 51 et 60 heures par semaine.

§ En somme et selon ces résultats, la charge de travail serait être un facteur de stress occupationnel ayant possiblement des effets délétères sur la santé psychologique des étudiants de l’école d’architecture.

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Le contrôle académique

Le contrôle académique correspond à la perception de l’étudiant qu’il a la capacité d’influencer la manière de conduire ses travaux académiques (autonomie), ainsi que les résultantes qui en découlent (notes ; Cotton et al., 2002; Perry, Hladkyj, Pekrun et Pelletier, 2001; Ruthig, Haynes, Stupnisky et Perry, 2009).

Faits saillants issus des entrevues

§ De façon générale, les étudiants affirment détenir un certain niveau de contrôle sur leur performance. Ils bénéficient d’une grande de marge de manœuvre dans la manière de faire les choses et sont maîtres de leurs apprentissages. Cette autonomie ne vient pas sans responsabilités ce qui peut entraîner du stress et parfois de la frustration.

§ Toutefois, les étudiants rapportent ne pas être bien informés du processus d’évaluation dans le cadre des projets d’atelier. Les critères n’étant pas toujours précis et les notes souvent subjectives, ils rapportent ne pas toujours percevoir qu’ils ont un impact concret sur leurs résultats académiques.

L’étudiant est satisfait de la qualité des travaux scolaires

Baccalauréat Maitrise Total 3.0 3.2 3.0

*Échelle de réponse de « en désaccord » (1) à « en accord » (4) Évaluation de l’expérience d’une critique Baccalauréat Maitrise Total

7.6 7.0 7.4 *Échelle de réponse de « très négatif » (1) à « très positif » (10) L’étudiant a-t-il de la difficulté à planifier son temps ? Baccalauréat Maitrise Total

Oui 39% 15% 54% Non 25% 7% 33% Il ne sait pas 12% 2% 14%

Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ On observe que les étudiants sont généralement satisfaits de leurs travaux scolaires et considèrent leur expérience de critique comme étant relativement positive. Cela tend à soutenir l’hypothèse d’un certain contrôle académique perçu par les étudiants de l’École d’architecture. On observe toutefois qu’il y aurait place à amélioration.

§ On observe que le tiers des étudiants affirment avoir de la difficulté à planifier leur temps. Les difficultés en lien avec la planification pourraient majorer la perception de demandes liées au travail et donc avoir un impact négatif sur leur santé psychologique.

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Le soutien perçu de l’organisation, des professeurs, des tuteurs et des collègues Le soutien correspond aux interactions sociales présentes dans le milieu occupationnel. Ainsi, il a été abordé de différentes manières dans ce diagnostic afin de bien cerner les effets des différentes sources de soutien. Dans un premier temps, le soutien social offert par les professeurs, tuteurs a été considéré du point de vue de la qualité de l’encadrement offert par les professeurs et tuteurs, ainsi que de la qualité de la relation avec ceux-ci (Cotton et al., 2002; Cyr, 2010). Par la suite, la perception de soutien social a été mesurée chez les collègues (Cotton et al., 2002; Cyr, 2010). Finalement, la perception de soutien organisationnel correspond à la croyance que l’organisation, dans ce cas l’École d’architecture, a à cœur la réussite et le bien-être de ses membres (Panaccio et Vandenberghe, 2009).

Faits saillants issus des entrevues

§ Concernant le soutien de l’École d’architecture, les étudiants rapportent ne pas bénéficier d’un support adéquat dans la recherche de stage et la création d’un réseau professionnel. Ils soulèvent une préoccupation quant à un possible détachement entre l’univers académique et le monde du travail de la part de l’École d’architecture.

§ Quant au soutien des collègues, les nombreux contacts entre les étudiants favoriseraient la création d’un climat d’entraide et de support.

§ Les étudiants nomment bénéficier d’un bon encadrement de la part de leurs tuteurs. De façon générale, les tuteurs sont très disponibles et démontrent un réel intérêt pour le développement des étudiants qu’ils accompagnent.

§ En ce qui concerne le soutien des professeurs, les étudiants sont relativement satisfaits du soutien qu’ils reçoivent. Toutefois, ils mentionnent avoir peu de rétroactions suite aux travaux pratiques réalisés dans le cadre des cours théoriques.

L’étudiant perçoit-il du soutien de l’École d’architecture en regard à la santé mentale ? Baccalauréat Maitrise Total

Oui 3% 0% 3% Non 45% 22% 67% Il ne sait pas 29% 2% 30%

Perception de compétition entre les étudiants Baccalauréat Maitrise Total 6.4 6.0 6.3 *Échelle de réponse de « pas du tout compétitif » (1) à « très compétitif » (10)

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Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ En ce qui concerne la perception du soutien organisationnel, on observe suite à l’analyse du questionnaire initial que la vaste majorité des étudiants estiment que l’École d’architecture n’en fait pas assez afin de promouvoir la santé psychologique et les saines habitudes de vie chez ses étudiants.

§ En ce qui concerne le soutien social entre collègues, les étudiants semblent percevoir un certain degré de compétition entre eux, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur la santé psychologique. Cette problématique ne s’avère toutefois pas alarmante.

Justice et supervision

Cette démarche diagnostique s’est intéressée à deux types de perception de justice (Lawson, Roblet, Rodwell, 2009) particulièrement adaptée à la population et au milieu ciblé. La première correspond dans ce contexte à la perception de justice et d’équité dans l’évaluation de travaux et des projets. La seconde correspond à la perception des étudiants d’être traités avec dignité par l’École d’architecture, leurs professeurs et tuteurs, ainsi que leurs collègues.

Ce diagnostic s’est aussi intéressé aux comportements de supervision ayant un impact positif et négatif sur les étudiants (Skakon, Nielsen, Borg et Guzman, 2010). Les comportements ayant un impact positif sur la santé psychologique sont : la considération (p.ex. : l’écoute), la confiance, l’intégrité et l’offre de rétroactions. Les comportements ayant un impact négatif sont : les abus verbaux et non verbaux et le stress des professeurs et tuteurs.

Faits saillants issus des entrevues

§ Les étudiants rapportent que les évaluations sont particulièrement subjectives en ce qui concerne les projets en atelier ce qui affecte leur impression de justice dans l’attribution des notes. Ces derniers ont parfois même l’impression que les tuteurs sont généreux dans leur évaluation.

§ Les étudiants perçoivent généralement être traité avec dignité par l’École d’architecture, leurs professeurs et tuteurs, ainsi que leurs collègues.

§ Les étudiants perçoivent généralement la présence de bonnes pratiques de supervision et l’absence de mauvaises pratiques.

§ Plus spécifiquement à l’expérience de critique, les étudiants rapportent la présence de certains abus verbaux ou de manque de considération de la part des membres du jury. Ces expériences semblent toutefois être des évènements isolés.

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Perception de développement

La perception de développement est généralement mesurée en emploi (Danna et Griffin, 1999). Dans le contexte universitaire, le développement a été opérationnalisé par la perception du climat d’apprentissage au sein de l’École d’architecture et la perception d’apprendre et de se développer.

Faits saillants issus des entrevues

§ De façon générale, les étudiants considèrent que leur parcours académique est particulièrement formateur et que le climat favorise l’apprentissage.

§ Toutefois, les étudiants ont l’impression de ne pas toujours faire les apprentissages étape par étape. Ils n’ont donc pas nécessairement le temps d’assimiler la grande quantité d’informations qui leur est transmise.

Équilibre vie académique et vie sociale

L’incapacité à maintenir un équilibre entre le travail et la vie privée s’avère être hautement néfaste pour la santé psychologique des travailleurs (Danna et Griffin, 1999). En contexte universitaire, cet équilibre a été adapté afin de refléter la capacité des étudiants à maintenir un équilibre entre les exigences académiques et leur vie sociale.

Faits saillants issus des entrevues

§ Il semble difficile pour les étudiants d’atteindre une stabilité et un équilibre entre les différentes sphères de leur vie, soit physique, psychologique et sociale.

§ En ce sens, ils mentionnent ne pas avoir suffisamment de temps à accorder à des activités non académiques et une majorité des étudiants rencontrés mentionnent avoir de la difficulté à récupérer, voyant même la qualité de leur sommeil affecté.

Vie sociale - Nombre de sorties sur une base hebdomadaire Baccalauréat Maitrise Total

2.0 (Une fois)

1.8 (Une fois)

2.0 (Une fois)

*Échelle de réponse de « jamais » (1) à « plus de 5 fois par semaine » (5) Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ On observe que les étudiants vont en moyenne avoir une sortie une fois par semaine.

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Les facteurs de risques psychosociaux Travail et bénévolat

Baccalauréat Maitrise Total Temps moyen consacré à un emploi rémunéré sur une base hebdomadaire

1.5 (1 à 10 heures)

1.5 (1 à 10 heures)

1.5 (1 à 10 heures)

Temps moyen consacré à du bénévolat sur une base hebdomadaire

1.1 (Je ne fais pas

d'activité bénévole)

1.2 (Je ne fais pas

d'activité bénévole)

1.1 (Je ne fais pas

d'activité bénévole) *Échelle de réponse de « je ne fais pas de bénévolat » ou « je ne travaille pas » (1) à « plus de 31 heures » (5) Statut d’habitation

Baccalauréat Maitrise Total Seul 11% 5% 16% Parent(s) et/ou frère(s) et soeur(s) 29% 6% 35% Copine/copain, sans mariage ou union 8% 6% 14% Femme/Mari 2% 0% 2% Colocataire(s) 21% 5% 26% Famille éloignée 3% 0% 3% Seul avec votre ou vos enfants 0% 2% 2% Conjoint(e) et enfant(s) 0% 1% 1% Autre 1% 0% 1%

Hygiène de sommeil

Baccalauréat Maitrise Total Horaire de sommeil régulier 1.9 1.8 1.9 L’étudiant fait fréquemment des nuits blanches avant une remise d’examen

2.4 2.5 2.4

*Échelle de réponse de « en désaccord » (1) à « en accord » (4)

Nombre de nuits blanches par semestre 1.3 1.2 1.3 Nombre de nuits de moins de 3 heures 2.3 2.3 2.3

*Échelle de réponse de « 0 nuit blanche » (1) à « 26 à 30 » (7) Alimentation et activité physique

Baccalauréat Maitrise Total Les étudiants sautent des repas

2.9

Occasionnellement 3.0

Occasionnellement 2.9

Occasionnellement Les étudiants pratiquent des activités physiques 2.2

Rarement 2.2

Rarement 2.2

Rarement * Échelle de réponse de « jamais » (1) à « tous les jours » (5)

Nombre d’heures consacré à la pratique d’activités physiques sur une base hebdomadaire

1,3 (0 à 2 heures)

1,4 (0 à 2 heures)

1,3 (0 à 2 heures)

*Échelle de réponse de « 0 à 2 heures » (1) à « 6 à 8 heures » (4)

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Temps de transport

Baccalauréat Maitrise Total 3.5

(31 - 40 minutes) 3.2

(21 - 30 minutes) 3.1

(21 - 30 minutes) *Échelle de réponse de « moins de 10 minutes » (1) à « plus d’une heure » (7) Fréquence de consommation sur une période de 2 semaines

Baccalauréat Maitrise Total Alcool (4 consommations et plus quotidiennement) 1,3

(Pas du tout) 1,2

(Pas du tout) 1,3

(Pas du tout) Tabac 1,6

(Moins d'un jour sur deux)

1,2 (Pas du tout)

1,5 (Moins d'un jour sur

deux) Médication sans prescription

1,0 (Pas du tout)

1,5 (Moins d'un jour sur

deux)

1,1 (Pas du tout)

Boissons énergisantes

1,6 (Moins d'un jour sur

deux)

1,4 (Pas du tout)

1,5 (Moins d'un jour sur

deux) Marijuana

1,3 (Pas du tout)

1,0 (Pas du tout)

1,3 (Pas du tout)

Drogue dure (cocaïne, ecstasy, hallucinogènes, héroïne, inhalant et métamphétamine)

1,0 (Pas du tout)

1,0 (Pas du tout)

1,01 (Pas du tout)

*Échelle de réponse de « pas du tout » (1) à « tous les jours ou presque » (5) Constats à propos de vos résultats quantitatifs

§ En ce qui concerne le travail et le statut d’habitation, on observe qu’en moyenne les étudiants vont travailler entre 1 et 10 heures par semaine, ce qui correspond à la norme universitaire. Le temps consacré aux activités bénévoles a aussi été considéré, mais il appert que les étudiants pratiquent peu ce genre d’activité.

§ Il a été proposé que les étudiants habitant avec leurs parents ou de la parenté seraient plus à risque de présenter des problèmes liés à une mauvaise santé psychologique (Eisenberg et al., 2007). Ainsi, puisque 35% de l’échantillon se trouverait dans cette situation, il s’avèrerait important qu’ils soient ciblés spécifiquement dans une possible intervention visant à promouvoir la santé psychologique chez les étudiants.

§ En ce qui concerne les habitudes de vie, l’hygiène de sommeil des étudiants serait plus problématique. En moyenne, ceux-ci ne perçoivent pas avoir un horaire de sommeil régulier. Les étudiants feraient en moyenne de 0 à 2 nuits blanches par semestre et entre 3 et 5 nuits de moins de trois heures par semestre. Ces périodes de privation seraient à leur apogée lors des périodes de remise de travaux ou d’examens. La plupart des étudiants semblent ne pas sauter de repas. Toutefois, ceux-ci semblent ne faire que rarement des activités physiques.

§ Il ne semble pas y avoir de problème de consommation de substances chez les étudiants sondés.

§ En somme, il semblerait que seuls le statut d’habitation, ainsi que l’hygiène de sommeil soient préoccupantes.

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SYNTHÈSE ET RECOMMANDATIONS Synthèse des informations

De façon générale, les étudiants affirment ressentir du bien-être et que très rarement de l’irritabilité et du désengagement face à leurs études. Si ces résultats ne semblent pas problématiques, ceux-ci suggèrent qu’il y a place à amélioration. Toutefois, l’aire de développement la plus saillante concernerait les niveaux d’anxiété et de déprime qui semblent relativement élevés. Bien plus, cet indicateur de la détresse psychologique, et ses conséquences sur la vie sociale et les habitudes de vie ont également été mis en exergue dans les entrevues. Ainsi, toute démarche visant à rehausser la santé psychologique des étudiants devrait prioriser la diminution de l’anxiété et de la déprime. Concentrons-nous maintenant sur les facteurs de stress occupationnels affectant la santé psychologique. On observe que les étudiants perçoivent avoir une charge de travail importante, ainsi que des niveaux généralement élevés de contrôle académique et de soutien. Tout d’abord, la charge de travail étant perçue comme étant importante, les étudiants passeraient un grand nombre d’heures dans l’enceinte de la faculté de l’aménagement. Bien plus, ils perçoivent généralement que cette charge de travail aurait un impact négatif sur leurs habitudes de vie, ainsi que sur la qualité de leur travail académique. En ce qui concerne le contrôle académique, il appert que les étudiants jouiraient d’une grande autonomie relativement à la manière de conduire leurs travaux et projets. Toutefois, cette autonomie serait accompagnée par une hausse d’anxiété qui serait expliquée par le fait que les évaluations de leur projet d’atelier soient perçues comme étant subjectives. En d’autres termes, les étudiants soulèvent qu’il n’y aurait pas de critères d’évaluation clairs permettant de baliser les attentes face aux projets et la quantité de travail devant y être allouée. Par la suite, les étudiants soutiennent qu’ils reçoivent un bon encadrement et un bon soutien social de la part des professeurs et des tuteurs. Un climat d’entraide serait aussi remarqué entre les étudiants, malgré la présence d’un certain degré de compétition. Finalement, les étudiants ne percevraient pas que l’École d’architecture a à cœur leur santé. Ils suggèrent aussi que celle-ci en fasse plus afin de créer des ponts entre le milieu académique et le monde du travail. L’analyse de l’interaction entre ces trois facteurs suggère que le milieu dans lequel œuvrent les étudiants est généralement « actif », soit qu’il favoriserait généralement la motivation, l’apprentissage et la croissance. En d’autres termes, le contrôle et le soutien permettraient d’outiller les étudiants afin qu’ils puissent soutenir une charge de travail importante (Legault, 2002). Toutefois, les bémols soulevés relativement au contrôle face aux évaluations, ainsi qu’au soutien de la part de l’organisation pourraient en partie expliquer la présence de détresse. Ces aspects devraient donc être abordés en priorité dans toute démarche visant à favoriser la santé psychologique au sein de l’École d’architecture.

La démarche diagnostique visant à l’évaluation de l’état de la santé psychologique des étudiants de l’École d’architecture nous permet de conclure qu’il n’y a pas de problème de santé psychologique particulier chez les étudiants. Néanmoins, les conclusions de cette démarche suggèrent la présence d’aires de vulnérabilité à prendre en considération et qui pourraient bénéficier de la mise en place d’interventions visant à promouvoir la santé psychologique et les saines habitudes de vie.

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Ensuite, les étudiants perçoivent être traité de façon juste, digne et équitable par l’École d’architecture, les membres du corps professoral, ainsi que par leur collègue. De plus, ils soutiennent généralement que les professeurs et tuteurs offrent une bonne supervision. Toutefois, la présence d’abus verbaux de la part des membres du jury lors des critiques a été soulevée à quelques reprises. Si cette pratique semble être très isolée, ce genre de comportements ou même l’anticipation de ceux-ci pourrait être un des facteurs explicatifs du niveau élevé d’anxiété et de déprime observé. Mentionnons d’ailleurs que ces comportements sont contre-productifs, non constructifs et qui plus est inacceptables en milieu universitaire. Finalement, en ce qui concerne l’équilibre entre la vie académique et la vie sociale, ainsi que les facteurs de risques psychosociaux, il est possible de faire les constats suivants. Ils semblent que les étudiants aient de la difficulté à concilier la charge de travail lié à leurs études et une vie sociale épanouie. Ces derniers auraient également de la difficulté à maintenir une saine hygiène de sommeil et affirment avoir beaucoup de difficulté à récupérer. Il a même été soutenu qu’il y aurait une culture de performance favorisant les « nuits blanches » au sein de l’École d’architecture. Ces deux facteurs impacteraient directement la santé psychologique des étudiants, principalement via l’hygiène de sommeil qui constitue un besoin physiologique de base. En conclusion, aucune problématique flagrante de santé psychologique n’est observée au sein des étudiants de l’École d’architecture. Néanmoins, des aires de vulnérabilités au niveau du contrôle académique, du soutien par l’organisation, des abus verbaux lors d’évaluation, ainsi que des saines habitudes de vie, pourraient expliquer le niveau d’anxiété et de déprime ressenties chez les étudiants. Recommandations Pour la prévention et la promotion du bien-être des étudiants En regard des conclusions et considérant qu’il n’y a pas de problématique de santé psychologique chez les étudiants de l’École d’architecture, les recommandations proposées ont pour objectif la prévention et la promotion du bien-être des étudiants. L’élaboration de ces recommandations à été faite à partir de la documentation scientifique (p.ex. : Conley, Durlak et Kirsch, 2015), ou des informations recueillies au cours de la démarche. Ces recommandations prennent en compte le contexte et les contraintes du client mandataire. I. Recommandations générales

§ Formations supervisées – offrir des formations supervisées par des professionnels en

santé mentale visant le développement de stratégies d’adaptation positives axées sur la gestion du stress, de l’anxiété et de la déprime au quotidien. Il est à noter qu’afin d’assurer l’efficacité de ces programmes de formation, ils doivent comporter plusieurs séances et mettre l’accent la mise en application et la pratique supervisée des stratégies apprises.

§ Activités de relaxation – mettre en place des activités de relaxation accessibles et non contraignantes, par exemple des ateliers de méditation pleine conscience.

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§ Séance d’informations psychoéducatives – organiser des séances d’informations portant sur la promotion de saines habitudes de vie, l’organisation optimale du travail et la gestion du temps. Ces séances pourraient être particulièrement bénéfiques aux nouveaux étudiants. Il est à noter que ces séances s’avèrent moins efficaces que les formations supervisées et les activités de relaxation.

§ Diffusion des ressources à la disposition des étudiants de l’Université de Montréal – vous trouverez en annexe un court inventaire des ressources et des outils disponibles et offerts aux étudiants. Ces informations peuvent être facilement diffusées par les canaux de communication du RÉA, ainsi que par l’administration de l’École d’architecture. S’assurer que les étudiants connaissances l’existence de ces ressources et outils, ainsi qu’en augmenter l’accessibilité est un bon moyen de prévention.

II. Recommandations spécifiques au milieu

§ Programmes de mentorat – création d’un programme de mentorat ayant pour objectif le

partage de trucs et de conseils entre les nouveaux étudiants et les étudiants plus avancé dans leur cheminement académique. Les nouveaux étudiants pourront ainsi bénéficier de l’expérience de leurs mentors dans le développement de stratégies d’adaptation au stress, à l’anxiété et à la déprime.

§ Critères d’évaluation – énoncer de façon claire et précise les demandes et les attentes relatives aux projets d’atelier et à la quantité de travail devant y être allouées.

§ Code de conduite – créer un code de conduite propre aux comportements encouragés et découragée lors de la supervision, des évaluations et des critiques des projets d’ateliers.

§ Favoriser les saines habitudes de vie – faire de la promotion des saines habitudes de vie une priorité à tous les niveaux de l’École d’architecture. Le message doit être transmis de façon cohérente et assurée. Il est également important de considérer cet aspect dans l’ensemble des décisions pouvant affecter les étudiants.

§ Implication de l’École d’architecture – impliquer l’École d’architecture dans l’implantation des démarches visant à promouvoir le bien-être psychologique et la santé des étudiants.

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POUR NOUS CONTACTER Ce diagnostic a été réalisé par une équipe de doctorants en psychologie du travail et des organisations, sous la supervision de Dr André Savoie, directeur du programme de psychologie du travail et des organisations de l’Université de Montréal.

Jessica Bérard, B. Sc. (Hons) Doctorante en psychologie du travail et des organisations, Université de Montréal Présidente de l’Association étudiante des cycles supérieurs en psychologie de l’Université de Montréal, AÉCSPUM

Léandre-Alexis Chénard Poirier, B. Sc. (Hons) Candidat au doctorat en psychologie du travail et des organisations, Université de Montréal Chargé de cours en fondements psychologiques et organisation, HEC Montréal

Pour nous communiquer avec nous, contactez Jessica Bérard Courriel : [email protected]

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Annexe 1

Collecte des informations Méthode de collecte de données quantitatives Un questionnaire sur la santé psychologique validé scientifiquement a été diffusé à l’ensemble des étudiants par le RÉA. Ce court questionnaire était disponible en ligne pour une période d’une semaine. Un total de 98 étudiants a participé. Méthode de collecte de données qualitatives Afin de recueillir les multiples avis, opinions et représentations auprès des participants, des entrevues individuelles et des entrevues de groupe ont été conduites. Un total de 5 entrevues individuelles d’environ 1 heure ont été réalisées avec des étudiants de l’École d’architecture. Pour assurer la représentativité de l’ensemble des cohortes et des programmes, un étudiant de chaque cohorte a participé à une entrevue individuelle (3 étudiants au baccalauréat et 2 étudiants à la maitrise). Un total de 2 entrevues de groupe d’environ 90 minutes ont été réalisées, regroupant 10 étudiants de l’École d’architecture. Pour assurer la représentativité de l’ensemble des cohortes et des programmes, des étudiants de toutes les cohortes sont répartis entre les deux groupes. Des canevas d’entrevues semi-structurées ont été développés pour les entrevues individuelles et les entrevues de groupe. Des formulaires de consentement spécifiant, entre autres, l’objectif de la démarche, les implications de la participation, les conditions de confidentialité et le droit de retrait ont également été créés (voir en annexe pour l’ensemble de ces documents). Le recrutement a été fait en collaboration avec le client mandataire, le RÉA et les entrevues ont été menées dans leurs locaux par les consultants. Stratégie d’analyse Stratégie d’analyse des données quantitatives Préalablement à toutes analyses, les postulats de normalité ont été vérifiés pour chacune des variables du questionnaire initial et supplémentaire. En ce qui concerne le questionnaire initial, aucun des postulats n’a été respecté, ce qui rend prohiber l’utilisation de statistiques inférentielles. Conséquemment, seulement des analyses descriptives ont été réalisées sur ces données. Les variables du questionnaire supplémentaire ont quant à elles respecté les postulats de normalité. Conséquemment, nous avons vérifié par le biais d’analyse de variance et de

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régression multiple s’il y avait des différences et relations significatives entre les programmes et les cohortes en ce qui concerne le niveau de santé psychologique perçu. Par la suite, des analyses descriptives ont été produites. Stratégie d’analyse des données qualitatives Afin de procéder à une analyse rigoureuse des données qualitatives, nous avons élaboré une méthodologie par étapes inspirée de la méthode de « l’analyse de contenu » présenté par Arbarello (2012). Cette méthode est définie comme un ensemble de techniques de recherche permettant de décrire tout contenu de communication en vue de l’interpréter. Elle implique la création d’hypothèses et une lecture exogène réalisée en fonction des objectifs fixés préalablement. L’idée est de procéder par la décomposition d’unités afin de rendre intelligible la foule d’informations récoltées. Il est ainsi possible d’en faire une interprétation en regard des hypothèses de départ. La méthodologie utilisée est une analyse thématique, dont voici les étapes :

§ La première étape consiste à créer des grilles d’analyse précises – notre modèle de recherche a été utilisé afin de déterminer les catégories utilisées.

§ La deuxième étape consiste à découper et à classer le contenu de l’ensemble des entrevues réalisées de façon exhaustive et systématique en fonction des catégories. Les entrevues individuelles et les entrevues de groupe ont été traitées séparément.

§ La troisième étape consiste à procéder à une analyse intercatégorielle en identifiant les catégories qui ont susciter le plus de commentaire versus les autres – signifiant que les participants accordent plus d’importance à un aspect plutôt qu’à un autre.

§ La quatrième étape consiste à procéder à une analyse intracatégorielle en travaillant sur le sens des informations recueillies au sein de chacune des catégories.

§ La cinquième et dernière étape consiste à synthétiser et à interpréter en fonction des informations les plus saillantes.

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Annexe 2

Ressources en santé mentale à l’Université de Montréal « Ça ne va pas ? Plusieurs ressources sont disponibles sur le campus pour vous aider. » Services offerts par les SAÉ

§ Centre de santé et de consultation psychologique (CSCP) Consultations :

ü Consultations individuelles en psychologie ü Consultations individuelles en médecine ü Consultations d’urgence en psychologie

Groupes de soutien et ateliers :

ü Ateliers de pleine conscience ü Troubles du sommeil ü Prévention du suicide ü Troubles alimentaires ü Dépendance ü Relations amoureuses et sexualité ü « Pas de panique, c’est juste la fin de session » ü Sensibilisation et prévention des troubles de l’humeur ü Solitude

Prix : Tarification SAÉ

§ Centre de soutien à la réussite (CÉSAR)

Soutien en apprentissage :

ü Consultation psychologique en soutien à l’apprentissage ü Consultation neuropsychologiques ü Consultation en orthopédagogie ü Ateliers sur les difficultés d’apprentissages et le soutien à la réussite

Prix : Tarification SAÉ

Services offerts sur le campus principal de l’Université de Montréal

§ Clinique universitaire de psychologie – UdeM ü Évaluation psychologique ü Évaluation neuropsychologique ü Consultation psychologique individuelle

Prix : 30$ ou 60$ de l’heure, 500$ pour l’évaluation en neuropsychologie

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Annexe 3

Détails des résultats relatifs à la santé psychologique présentés par programmes

Aucune différence significative entre les programmes et aucun lien corrélationnel entre le niveau scolaire et les indicateurs de bien-être et de détresse psychologique.

Santé psychologique

Bien-être psychologique

Baccalauréat

Maitrise

Total

Bien-être global 3.5 3.3 3.4 Sérénité 3.2 3.1 3.2 Harmonie 3.8 3.7 3.8 Implication 3.4 3.1 3.3

Détresse psychologique

Baccalauréat

Maitrise Total

Détresse globale 2.4 2.5 2.4 Anxiété et dépression 3.0 3.1 3.0 Irritabilité et agressivité 2.1 2.1 2.1 Désengagement 2.3 2.4 2.3

* Les échelles de l’échelle de santé psychologique que ce soit pour le bien-être ou la détresse psychologique sont : « Presque jamais » (1), « Rarement » (2), « La moitié du temps » (3), « Souvent » (4) et « Presque toujours » (5).

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Annexe 4

Sommaire des références Arbarello, L. (2012). Apprendre à chercher (4e éd.). Bruxelles : De Boeck. Conley, C. S., Durlak, J. A., et Kirsch, A. C. (2015). A meta-analysis of universal mental health

prevention programs for higher education students. Prevention Science, 16(4), 487-507. Cotton, S. J., Dollard, M. F., et De Jonge, J. (2002). Stress and student job design:

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