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TPE
Elodie CHERVIN
Camille MANIERE
Alice MARION
TPE
Quels sont les effets du rire et quels bénéfices peut-on en tirer ?
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2
[Tapez le titre du document]
Avant-propos
lusieurs raisons nous ont amenées à étudier le rire.
D’une part, nous voulions étudier un phénomène
du quotidien, que nous pouvions observer sur
nous-mêmes. D’autre part, nous souhaitions trouver un
sujet à la fois ludique et scientifique. Le rire, bien que
difficile à expliquer, remplissait pleinement ces conditions.
Nous avons tout d’abord voulu observer les effets du rire
tant sur le quotidien des malades que sur celui des
personnes en bonne santé, de façon à cibler nos futures
recherches, notre but étant de partir d’une observation
puis de tenter de l’expliquer par diverses expériences.
Nous avons a ensuite décidé de diviser notre réflexion en
deux parties, la première étant centrée sur les effets au
niveau du cerveau, la seconde sur les effets au niveau
physiologique.
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Table des matières Introduction ............................................................................................................................................. 4
I- Comment le rire peut-il être utilisé pour améliorer notre quotidien ?........................................... 5
1. Pour les malades… ....................................................................................................................... 5
Dans le milieu hospitalier : l’association Hopiclowns...................................................................... 5
2. … Mais aussi pour les autres ....................................................................................................... 8
a. Rencontre avec un professeur de Yoga du rire ....................................................................... 8
b. Notre ressenti après avoir assisté à une séance de yoga du rire et questions à une
participante ..................................................................................................................................... 9
II- Le rire : de l’action dans le cerveau aux bienfaits psychologiques ............................................... 11
1. Le rire et la douleur ................................................................................................................... 11
a. Définition ............................................................................................................................... 11
b. Expérience et protocole ........................................................................................................ 11
c. Une expérience qui intrigue la communauté scientifique .................................................... 18
2. Une explication au niveau du cerveau ...................................................................................... 18
Des hormones, des neurotransmetteurs, mais pour quoi faire ? ................................................. 21
3. Lien entre la douleur et le stress ............................................................................................... 21
III- Le rire au niveau des autres organes vitaux et muscles ............................................................ 22
1. Quel est l’impact du rire sur le rythme cardiaque ? .................................................................. 22
a. Protocole : ............................................................................................................................. 22
b. Résultats et interprétation : .................................................................................................. 23
2. Quel est l’impact du rire sur nos muscles ? ............................................................................... 25
a. Protocole de l’EMG ................................................................................................................ 25
b. Résultats ................................................................................................................................ 25
c. Interprétation et explication ................................................................................................. 26
3. Quel est l’impact du rire sur la respiration ? ............................................................................. 28
a. Protocole : ............................................................................................................................. 28
b. Résultats ................................................................................................................................ 29
c. Interprétation et explication ................................................................................................. 30
4. Rire, c’est du sport ! .................................................................................................................. 31
Conclusion ............................................................................................................................................. 32
Remerciements ..................................................................................................................................... 33
Bibliographie.......................................................................................................................................... 34
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Introduction
e rire est un « comportement réflexe,
exprimant généralement un sentiment
de gaieté, de joie ou d'amusement, qui
se manifeste par un enchaînement de petites
expirations saccadées accompagné d'une
vocalisation inarticulée plus ou moins
bruyante ». Ce phénomène communicatif,
universel et intemporel existe depuis toujours
et traverse les âges. Il commence dès le plus
jeune âge, puisque le bébé sourit déjà dans le
ventre de sa mère. D’un bout à l’autre de la
terre, de la naissance à la mort, quelle que
soient nos origines ou notre place dans la
société, rire éclaire nos journées et agit aussi
bien sur nos muscles que sur notre moral.
Ainsi des évènements ont été créés comme la
“Journée Mondiale du Rire” qui se déroule le
premier dimanche de mai, son but étant de
permettre à tout le monde de rire.
Il est reconnu que nous riions une a deux
minutes par jour, contre une vingtaine dans
les années 30. Cela peut s’expliquer par le fait
de la transformation de notre société qui tend
vers un monde toujours plus codifié, plus
sérieux. Toutefois, rire est aujourd'hui accepté
par la société et constitue même un facteur
d’insertion sociale, ce qui n’a pas toujours été
le cas. En effet, rire n’a pas toujours été bien
considéré, l’Église Catholique considérait
même cette expression incontrôlée de joie
comme malsaine. C’est d’ailleurs dans
cette optique qu’elle a créé le carnaval ou
la fête des fous pour permettre aux
hommes de rire tout en restant sous
surveillance.
« Le rire est la musique
la plus civilisée du
monde »
Peter Ustinov
Ce processus complexe est un réflexe, dont
l'excitant peut être physique, psychique ou
encore intellectuel. Ce peut être une réponse
physique involontaire à une émotion
plaisante, mais aussi à des phénomènes tels
que l’anxiété ou encore la malfaisance. Mais,
comme pour tous nos réactions et réflexes,
tout part du cerveau.
On a remarqué ces bienfaits il y a déjà bien
longtemps, mais l’affirmation “Le rire, c’est la
santé” qui existe depuis l’Antiquité est
seulement devenue pertinente et prouvée
scientifiquement depuis quelques décennies.
Cela qui nous permet d’affirmer que, oui, la
thérapie par le rire… c’est du sérieux !
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I- Comment le rire peut-il être utilisé pour améliorer notre
quotidien ?
En 1964, Norman Cousin fut le premier à expérimenter la thérapie par le rire en se guérissant d’une
maladie arthritique, grâce au rire et aux pensées positives, plus précisément en regardant des films
comiques et en prenant de la vitamine C. Le docteur Adams Patch reprend sa thérapie en 1980, en
soignant ses patients en habits de clown, avec du rire et de l’humour.
1. Pour les malades…
Dans le milieu hospitalier : l’association Hopiclowns
Présentation de l’association :
•Les quatre premier clowns font leur premiers pas à l'hôpital des enfants, dans lequel ils se rendent 2 fois par semaine.
Janvier
1996 •Le projet prend de l'ampleur. L'équipe de clown s'agrandit et investit le service de chirurgie, dans lequel elle ne se rendait pas auparavent.
Septembre
2001 •Les clowns se rendent pour la première fois dans le service des Bébés et aux soins intensifs.
Mars
2007 • Ils sont 12 clowns et une marionnetiste à déambuler plus de 8 demi-journées dans les couloirs de l'hopital des enfants de Genève, pour rappeler que la créativité, le rire, la poésie et l'imagination font également partie de la vie des enfants hospitalisés.
À ce jour
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Rencontre avec Anne L., une des fondatrices du collectif Hopiclowns (hopiclowns.org) qui regroupe
12 clowns intervenant dans divers services de l’hôpital de Genève et de Loëx.
Comment est née l’association ? Quel
est son but ? Les associations de clowns se
développent en Europe dès 1991, avec en
premier l'association du Rire Médecin à Paris,
créée par Caroline SIMONDS. C'est cette
dernière qui a formé les premiers clowns de
Hopiclowns Genève, en 1996. Depuis, 8 demi-
journées par semaine, les clowns se rendent
dans les chambres de pédiatrie des hôpitaux
universitaires de Genève et essayent
d'amener de la légèreté dans un univers où
tout n'est pas toujours facile.
Comment se déroulent les
interventions ? Ces interventions se
déroulent en collaboration avec les personnels
soignants, dont les soins sont facilités par la
présence des clowns qui réduisent l'angoisse
des enfants en détournant leur attention de la
douleur. Avec comme seules armes le jeu et
les plaisanteries, les intervenants parviennent
à amener de la joie aux patients, tout en
adaptant toujours leurs actions au caractère
et aux envies de ces derniers.
Quels sont les bénéfices des
interventions des clowns ? Les
Hopiclowns aident les jeunes patients et leurs
familles à supporter l'univers médicalisé.
Toutes les classes d’âges se montrent
réceptives aux interventions des clowns,
même les nourrissons. Aucun n'a de formation
médicale (ils respectent toutes les mesures de
sécurité et de confidentialité), leur action est
cependant thérapeutique puisqu'en rendant la
vie à l’hôpital plus supportable pour les
patients, ces derniers se montrent plus
réactifs au traitement : rire leur permet de
développer une attitude positive. C’est
également bénéfique pour les parents des
enfants hospitalisés, dont l’angoisse disparait
lorsqu’ils voient rire leurs enfants, et peuvent
rire avec eux. Leur action crée un contact
humain essentiel pour les patients dont
l’hôpital coupe parfois les relations sociales.
Les clowns construisent ainsi un univers plus
joyeux et de bien être plus propice à la
guérison. Bien entendu, le rire ne constitue
pas en soi un traitement direct contre la
maladie, mais il agit comme un complément
devenu presque indispensable aux soins, ceux-
ci étant conditionnés par le bien-être
psychologique et psychosocial des patients.
Cela explique pourquoi les associations
affiliées au mouvement du Rire Médecin se
sont largement développées dans les
hôpitaux.
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A quelles contraintes doivent se
plier les clowns ? Ils doivent suivre une
formation initiale de plusieurs semaines pour
comprendre l'univers hospitalier, apprendre à
respecter ses règles et son fonctionnement.
En effet, jouer pour les enfants hospitalisés ne
s'improvise pas. En pleine forme ou fatigués,
les clowns doivent adapter leur animation à
l'état des patients. Ils s’équipent de telle sorte
à ne pas risquer de mettre ne danger la santé
des patients : blouse, charlotte sur les
cheveux, surchaussures et masque. Du
déguisement des clowns, on n'aperçoit plus
que le nez rouge.
Est-ce que l'on guérit plus d'enfants
grâce aux clowns? La question n'a pas
beaucoup de sens. Ce qui est sûr, c'est que,
grâce aux clowns, on vit mieux dans le service.
Les enfants hospitalisés oublient un instant la
douleur, sourient devant un spectacle ou un
tour de magie. L’association apporte donc aux
enfants ces moments qui ont à leurs yeux une
valeur inestimable, et rétablit l’insouciance et
la gaité, propres à l’enfance mais souvent
laissées à la porte de l’hôpital. C'est pourquoi
certains enfants veulent se faire hospitaliser «
le jour des clowns », ce qui leur permet de
résister et d'oublier un instant leur opération.
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2. … Mais aussi pour les autres
a. Rencontre avec un professeur de Yoga du rire
D’après santé magazine, 7 % de la population dit ne jamais rire. Par manque d’occasion, timidité
excessive ou humeur morose, ils passent à côté de ces nombreux bénéfices. Un des moyens d’y
remédier : le yoga du rire. Un professeur de yoga du rire à Genève a répondu à nos questions.
Qu’est-ce que le yoga du rire ? C'est
une discipline pratiquée en groupe qui permet
à chacun de rire sans raison au moyen de jeux
ou exercices de relaxation : pas besoin de
blagues, de sens de l'humour, de sketches ou
de comédies. Cette pratique permet de se
défouler, de lâcher prise étant donné que seul
le corps est sollicité : le mental est mis de
côté, les problèmes et autres petits ennuis
quotidiens s’évaporent.
Quelle est la place des clubs de yoga
du rire en Suisse ? Il y a plus d’une
centaine de clubs comme celui-ci en Suisse. La
plupart sont associés à une association de
clowns ; en l’occurrence ce club fait partie de
l’association Karaclown qui organise des
manifestations et des stages liés au rire dans
des maisons de retraite ou des entreprises,
pour lesquelles le rire permet d’augmenter la
productivité des employés, en favorisant leur
bien-être
D’où viennent les clubs de rire ? Le
yoga du rire, ou Hasya Yoga, a été inventé par
Madan Kataria en 1995. Ce médecin indien
avait constaté que les patients ayant une
attitude positive guérissaient mieux que les
patients moroses.
A qui s’adressent les séances de
yoga du rire ? A tout le monde. Malades
ou non, jeunes ou moins jeunes, hommes ou
femmes. On distingue néanmoins deux
catégories de participants : ceux qui estiment
ne pas rire assez dans leur quotidien et ceux
qui rit beaucoup et sont mal perçus dans la
société.
Comment se déroule une séance ? Les
séances basées sur divers exercices, se
déroulent en petits groupes. Il est important
de garder un contact visuel avec les autres
participants, cela rend le rire contagieux. Les
exercices de rire alternent avec des exercices
de respiration venant du yoga. Ceci a pour
effet d'accroitre l'apport d'oxygène à la fois
dans le corps et dans le cerveau.
On divise une heure de yoga du rire en 3
parties. Tout d'abord, les 10 premières
minutes sont consacrées à l'évacuation du
stress accumulé durant la semaine. Ensuite,
par divers exercices de danse ou mimiques, on
échange avec les autres participants, et petit à
petit, des rires se font entendre et se
propagent à l’ensemble du groupe. La séance
se termine par 10 minutes d’étirements et de
relaxation, basés sur des techniques de yoga.
Par exemple, on s’allonge sur des tapis et on
se place de manière à ce que nos têtes soient
proches afin d’être en communion avec le
reste du groupe, et de partager ensemble un
fou rire. Celui-ci est en général immédiat mais
en cas de blanc, un cd avec des rires
enregistrés est une arme imparable.
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Le rire est-il spontané ou forcé ? Le
club de yoga du rire de Genève privilégie le
rire spontané, qui évite la sensation de
frustration à la fin de la séance. Notre cerveau
et notre corps ne font pas la différence entre
le rire naturel et le rire stimulé : les bénéfices
sur la santé sont donc les mêmes.
Le yoga du rire constitue-t-il une
thérapie à part entière ? La médecine
et les traitements soignent les maladies, les
clubs du rire accompagnent les malades d'un
point de vu mental et social afin de rétablir
une atmosphère favorable au bien-être, qui
aide les participants à surmonter une épreuve,
quelle qu’elle soit.
b. Notre ressenti après avoir assisté à une séance de yoga du rire et questions
à une participante
Questions adressées une participante :
Pour quelle(s) raison(s)vous êtes-vous inscrite à ce club ? Par curiosité d’une part, et
puis parce que j’avais envie d’oublier mes obligations professionnelles, tout en rencontrant d’autres
personnes elles-aussi désireuses de voir la vie plus positivement.
Que vous ont apporté ces séances ? Plus on fait de séances de yoga du rire, plus ses
bénéfices sont visibles. On se sent plus détendus et moins fatigués, et on ressent l'envie de donner
plus d'importance au rire au sein de notre vie. Après plusieurs de séances, on constate une
amélioration de la qualité du sommeil. On prend plus facilement la vie du bon côté, et on est plus
susceptible de rire, au lieu de s’énerver ! Par ailleurs on a vraiment l’impression de solliciter nos
muscles : des crampes au visage se font ressentir après les premières séances.
« Le travail sur la respiration en début de séance a créé une ambiance de détente propice au rire. Le
fait que tous les participants jouent le jeu sans se prendre au sérieux m’a amenée à rire
spontanément. A la fin de la séance, je me suis sentie fatiguée comme quoi rire, c’est éprouvant !
Tous les participants en sont ressortis de très bonne humeur : cela m’a vraiment impressionnée.
Dans les jours suivants, j’ai bien mieux dormi qu’avant cette séance et j’ai eu envie d’adopter une
attitude plus positive, notamment face aux ennuis du quotidien. » Alice
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Nous avons donc pu vérifier la
dimension sociale du rire mise
en avant par certains
sociologues1 : le rire, d’après
notre propre expérience,
permettrait en effet de se
libérer des contraintes que l’on
s’impose en société, de se
rapprocher des autres.
1
1 L’une d’entre eux est Laure Flandrin.
Voir bibliographie.
« Cette séance m’a permis d’avoir une attitude positive, de me détacher des petits problème du
quotidien. La confiance en soi et la sensation de bien-être qui en ressortent donnent envie d’aborder
la vie différemment : on est motivé, en pleine forme tant physiquement que moralement, on a envie
d’agir. Certes, j’ai bien ressenti une légère fatigue musculaire au niveau du visage et de
l’abdomen, mais je ne me suis jamais sentie aussi bien dans ma tête et dans mon corps. La joie et la
bonne humeur provoquée par la séance ont même duré jusqu’au lendemain, et j’ai également
remarqué je riais bien plus facilement dans les jours suivants. » Camille
« « Cette séance m’a permis de saisir toute la dimension sociale du rire. Rire ensemble permet de
créer un groupe soudé, même si la plupart des participants ne se connaissent pas. Cette
sensation d’être intégrée à un groupe m’a donné confiance en moi, et cette confiance m’a permis
de lâcher prise et de rire de plus belle. Les exercices sont très variés mais tous mettent les
participants en contact direct avec les autres (par le regard ou le touché) :
la timidité, la solitude ou le renfermement s’éffacent. » Elodie
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II- Le rire : de l’action dans le cerveau aux bienfaits
psychologiques
Un aspect du rire récurrent dans le discours des personnes que nous avons rencontrées (aussi bien
les clowns, que le professeur de yoga du rire ou encore une des participantes) est sa capacité à
détourner l’attention. Or celle-ci ne pourrait-elle pas faire oublier la douleur ? Nous nous sommes
donc interrogées, grâce à l’échange avec Anne L. à l’impact du rire sur la douleur. Nous pensons
qu’il la diminue, cependant nous n’en avons pas fait l’expérience car aucune de nous n’avaient de
douleurs chroniques ou ponctuelles au moment de la séance de yoga du rire. Pour pouvoir vérifier
et quantifier cette diminution, nous avons réalisé une expérience faisant le lien entre rire et
sensation de douleur puis nous avons tenté de l’expliquer en montrant ce qui ce passe dans le
cerveau lorsque l’on rit.
1. Le rire et la douleur
a. Définition
« La douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable en réponse à une atteinte
tissulaire réelle ou potentielle ou décrite en ces termes : elle est subjective et peut seulement
être évaluée et décrite par le patient. La sensation de douleur est influencée par des facteurs
extérieurs ». (OMS s.d.)
b. Expérience et protocole
Matériel et sujets
43 personnes réparties en 2 groupes de 21 et 22 sujets.
deux bassines remplies de glace pour provoquer la sensation de douleur
échelle visuelle analogique (EVA)2 pour donner une valeur chiffrée à la douleur
un ordinateur permettant à un des groupes de regarder une vidéo de leur choix qui les fait
rire, et à l'autre groupe de regarder une vidéo sans caractère comique (documentaire,
tragédie…), de leur choix également.
Protocole :
Les sujets sont répartis en 2 groupes :
GROUPE A
Tous les sujets plongent leur main dans un bac de glace pendant 40 secondes et placent le
curseur sur l'EVA pour donner une valeur à leur douleur. On consigne les résultats dans un
tableau.
visualisation d'une vidéo comique durant 10 minutes
répétition de l'expérience de mesure de la douleur avec la même échelle. Les glaçons sont
changés pour que la température soit la même pour les deux mesures.
2 Fréquemment utilisée dans les hôpitaux pour évaluer la douleur des patients.
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GROUPE B
Tous les sujets plongent leur main dans un bac de glace pendant 40 secondes et placent le
curseur sur l'EVA pour donner une valeur à leur douleur. On consigne les résultats dans un
tableau.
visualisation d'une vidéo sans caractère comique durant 10 minutes
répétition de l’expérience de mesure de la douleur avec la même échelle. Les glaçons sont
changés pour que la température soit la même pour les deux mesures.
Ce groupe est l’expérience témoin : on veut vérifier que ce n’est pas le fait de regarder un film qui
modifie la sensation de douleur mais bien celui de rire.
Réglette double face avec :
Côté ‘patient’ : une bande séparant ‘Pas de
douleur’ et ‘Douleur maximale imaginable’
Côté ‘médecin’ : une ligne horizontale de 10cm
graduée de 0 à 10
Le patient place le curseur à la hauteur de
douleur qu’il perçoit. Cela correspond à une
valeur interprétable par le médecin entre 0 et
10.
Dans le cadre de notre expérience, les volontaires ne connaissent pas la valeur chiffrée qu’ils
attribuent à leur douleur. Ceci présente un intérêt tout particulier : en effet, notre but est qu’ils ne
soient pas influencés par les chiffres du curseur mais qu’ils parviennent à évaluer leur douleur
objectivement.
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our pouvoir obtenir des résultats exploitables, nous avons essayé de composer deux
groupes similaires en termes de nombres de participants, de répartition fille/garçon et
d’âge. Nous avons également pris en compte les principaux facteurs ayant une
influence sur la douleur : les traitements, le tabagisme, le niveau de stress, l’humeur et
la sensation de faim. Pour remédier à cette dernière, fréquente en fin de journée, les
participants ont tous pris un goûter avant de commencer l’expérience.
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Groupe A Groupe B
Nombre de participants
Répartition filles/garçons
21
6 garçons/15 filles
22
7 garçons/ 15 filles
Moyenne d’âge 16,0 16,0
Traitements Aucun ne suit un traitement Aucun ne suit un traitement
Fumeurs 1 fumeur 1 fumeur
Niveau de stress
0 : nul 1 : moyen 2 : important
20 réponses ‘0’
1 réponse ‘important’
20 réponses ‘0’
2 réponses ‘moyen’
Humeur
0 : triste 1 : normale 2 : joyeuse
17 réponses ‘normale’
4 réponses ‘joyeuse’
19 réponses ‘normale
3 réponses ‘joyeuse’
Sensation de faim 21 réponses ‘non’ 22 réponses ‘non
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Données des participants et résultats
Groupe A
Première évaluation de la
douleur (E1)
Évaluation de la douleur
après vidéo (E2)
Différence
chiffrée
E2-E1
Différence en
pourcentage
E2-E1
7,5 5,5 -2 -26,67
9,2 8,4 -0,8 -8,70
4,1 3,5 -0,6 -14,63
7,1 6,4 -0,7 -9,86
7,4 6,4 -1 -13,51
7 6,2 -0,8 -11,43
7,9 6,2 -1,7 -21,52
6,3 4,4 -1,9 -30,16
8,5 8,2 -0,3 -3,53
6,2 5,4 -0,8 -12,90
4,8 4,3 -0,5 -10,42
7,8 5 -2,8 -35,90
7,4 6,6 -0,8 -10,81
5 4,8 -0,2 -4,00
6 5 -1 -16,67
4,9 4,6 -0,3 -6,12
8,4 7,3 -1,1 -13,10
5 4,3 -0,7 -14,00
9,4 5,2 -4,2 -44,68
5,5 5 -0,5 -9,09
7,2 5,4 -1,8 -25,00
E1 E2 E1-E2 E1-E2 (%)
MOYENNE 6,79 5,62 -1,17 -16,32
MEDIANNE 6,8 5,4
1ER QUARTILE 5,5 4,4
3EME QUARTILE 7,8 6,4
ECART INTERQUARILE 2,3 2
ECART-TYPE 1,52 1,28 0,96
ETENDUE 5,3 4,9 4
Les participants du groupe A ont été très réceptifs aux vidéos humoristiques, et l’ambiance détendue
qui régnait dans la salle a permis à chacun de rire. On estime qu’ils ont ri entre 7 et 10 minutes en
moyenne (mesures sur 12 des participants effectuées par nous-mêmes ainsi que par des volontaires
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après avoir fait les deux mesures. Ces dernières sont toutefois très approximatives puisque les
volontaires ne riaient pas en continu).
La moyenne de la première mesure est de 6,79, celle de la deuxième de 5,62. La différence
(diminution de 1,17) représente un recul de 16,32 % dans la sensation de douleur. On note que tous
les résultats sont cohérents : les données de la colonne E2 sont systématiquement inférieures à
celles de la colonne E1, tous les participants ont dévalué leur douleur après avoir rit.
Les paramètres de position (moyenne, médiane, quartile) sont tout inférieurs dans la mesure E2
(après avoir rit). Il serait difficile de conclure en observant simplement la variation de la moyenne qui
pourrait être uniquement due aux valeurs extrêmes, mais la médiane et les quartiles, qui ne sont
nullement influencées par les valeurs extrêmes, nous indiquent qu’il y a bien une diminution dans la
valeur attribuée à la douleur après avoir rit. On peut supposer que la diminution est relativement
homogène: médiane et quartiles diminuent de façon comparable : leur valeur sont environ 1,25
unité inferieur pour E2. On ne peut pas pour autant pouvoir affirmer que toutes les valeurs suivent
la même tendance.
Toutefois il convient d’analyser également les
paramètres de dispersion (étendue, écart-type, écart
interquartile), qui rendent comptent de l’étalement
des valeurs, c'est-à-dire de l’homogénéité de la série.
En effet, deux séries peuvent avoir une même
médiane, une même moyenne sans pour autant être
similaires. (Voir exemple ci-contre)
Les quartiles et déciles peuvent de la même façon être indifférenciés entre deux séries dont les
valeurs sont pourtant très différentes. En effet, ces indicateurs ne tiennent pas comptent des valeurs
extrême de la série. Les paramètres de dispersion sont très proches d’une expérience à l’autre (à
environ 0,3 unité près), ce qui montre que l’étalement des valeurs est le même. On peut visualiser
cela sur le graphique en page 17 (groupe A - E1 et A - E2): tous les indicateurs ont été translatés
légèrement plus bas pour E2, mais leur position les uns par rapport aux autres n’a que très peu
changé, ce qui montre la cohérence de nos résultats.
Il est pertinent dans le cas de cette expérience ayant pour but de quantifier la diminution de la
douleur de savoir si tous les participants ont ressenti ce phénomène avec la même intensité. On peut
ainsi s’intéresser aux paramètres de dispersion de la différence E1-E2. L’écart-type est plutôt faible,
sa valeur est de 0,96 pour des mesures pouvant théoriquement varier de 0 à 10. L’étendue, de 4
unités est quant-à elle assez élevée : il y a 4 unités de différence entre le participant ayant ressenti le
moins la différence et celui l’ayant le plus ressenti. Cela, en opposition avec l’écart-type, montre qu’il
y a des cas isolés. La diminution de la douleur est donc homogène pour la plupart des participants,
cependant quelques cas particuliers sont observés : certains ont ressenti une diminution de la
douleur beaucoup plus importante ou beaucoup plus faible.
Exemple : Moyenne Médiane
Série
1 9 10 11 10 10
Série
2 -10 0 30 10 10
Le r
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au
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Groupe B
Première évaluation de
la douleur (E1)
Évaluation de la
douleur après vidéo
(E2)
Différence chiffrée
E2-E1
Différence en
pourcentage
E2-E1
6,1 6,8 0,7 11,48
2,2 2,3 0,1 4,55
5,8 5,6 -0,2 -3,45
8 7,9 -0,1 -1,25
8,4 7,5 -0,9 -10,71
4,6 5 0,4 8,70
6,2 6 -0,2 -3,23
7,4 7,5 0,1 1,35
5,4 6,4 1 18,52
3,6 4,2 0,6 16,67
5,4 5 -0,4 -7,41
7,9 8,6 0,7 8,86
4,4 4 -0,4 -9,09
6 6,6 0,6 10,00
6,6 6 -0,6 -9,09
5,8 6,4 0,6 10,34
5,4 5,2 -0,2 -3,70
2,5 3 0,5 20,00
2,7 3,5 0,8 29,63
4 3,8 -0,2 -5,00
4,6 5,5 0,9 19,57
4,2 4,9 0,7 16,67
MOYENNE 5,33 5,53 0,19 5,08
MEDIANNE 5,40 5,55 0,10 4,55
1ER QUARTILE 4,25 4,375
3EME QUARTILE 6,18 6,55
ECART INTERQUARILE 1,93 2,18
ECART-TYPE 1,75 1,64 0,54
ETENDUE 6,20 6,30 1,60
Ces valeurs sont indiquées pour permettre une rapide comparaison avec l’expérience précédente. Le
même raisonnement peut être fait, se reporter au paragraphe précédent pour l’explication de chaque
indicateur.
Le r
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En ce concerne le groupe B, la moyenne de la première colonne du tableau est de 5,33, celle de la
deuxième de 5,62. La différence de 0,19 représente une augmentation de 5,08 % dans la sensation
de douleur, ce qui est relativement faible : la douleur ressentie avant ou après avoir regardé une
vidéo non comique est comparable. L’étendue de la différence E2-E1 est de 1,60, ce qui montre que
la variation ne comporte pas de valeur extrême : tous les volontaires, sans exception, ont réagit dans
la même proportion.
Cela valide notre 1ere expérience avec le groupe A : c’est bien l’action du rire, et non le simple fait de
regarder une vidéo, qui diminue la sensation de douleur, et ce d’environ 16%.
On observe toutefois que la moyenne des données du groupe A est de6.79(E1) et de 5,62 (E2), alors
qu’elle n’est que de 5,33(E1) et 5.53 (E2) pour le groupe B. Elle est plus élevée après avoir ri pour le
groupe A que pour le groupe B, que ce soit avant ou après avoir vu les vidéos. Cette différence vient
du fait que le groupe A s’est montré, dans les mêmes conditions plus sensible que le groupe B à la
douleur. Cela ne remet pas en cause nos résultats puisque nous nous intéressons exclusivement à la
diminution relative de la douleur. Les valeurs brutes des deux groupes ne présentent pas d’intérêt
dans le cadre de notre expérience qui vise à montrer l’influence du rire sur la sensation de douleur,
en comparant les valeurs sans rire puis en riant .
Nous devons pourtant souligner les limites que comporte cette expérience. Tout d’abord, même si
nous sommes satisfaites du nombre de volontaires, un échantillon plus grand aurait permis d’obtenir
des résultats encore plus précis. En outre, aucune échelle de mesure ne peut rendre compte de la
douleur objectivement.
Représentation graphique des résultats :
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c. Une expérience qui intrigue la communauté scientifique
L’effet du rire sur la douleur est bien connu des scientifiques : une étude sur le sujet (similaire à celle
que nous avons réalisée) a été publié dans le magazine scientifique britannique Proceeding of the
royal socity B - biological science en juin 2011. L’expérience montre que le rire diminue alors de 10%
la sensation de douleur pour le groupe ayant regardé un film humoristique (Friends), alors que ceux
ayant regardé un film non humoristique (documentaire sur le golf) ont légèrement surévalué leur
douleur lors de la deuxième mesure. Les scientifiques expliquent ces résultats par l’action des
endorphines et leur effet analgésique d’une part, et d’autre part par le fait que rire détourne
l’attention et amène les sujets à avoir une attitude positive, qui les pousse à relativiser et à dévaluer
leur douleur. La conclusion de notre expérience (une diminution de la douleur d’environ 16%), bien
que légèrement différente de celle trouvée par les scientifiques britanniques, n’en reste pas moins
cohérente : il y a bien un lien entre le rire et la sensation de douleur.
2. Une explication au niveau du cerveau
D’après le magazine proceedings of the Royal society, l’explication tient d’une part à l’aspect
distractif du rire, mais pas seulement : il y a bien un léger ‘changement’ dans le fonctionnement de
notre cerveau, concernant les hormones et les neurotransmetteurs.
e mécanisme, plutôt complexe, du rire
peut être comparé à une onde. Celle-ci
part du cerveau pour se diffuser dans le
reste du corps. Nous allons d’abord nous
intéresser à la structure et au fonctionnement
du neurone3, par la suite nous aborderons les
processus neuro-hormonaux sous tendant le
mécanisme du rire.
3 Cellule de base du tissu nerveux, capable de
recevoir, d'analyser et de produire des informations. (La partie principale, ou corps cellulaire du neurone, est munie de prolongements, les dendrites et l'axone.)
Le cerveau, est composé de quatre lobes. Ces
zones possèdent diverses fonctions,
indispensables au bon fonctionnement de
l’organisme. Un stimulus olfactif (lié à
l’odorat), tactile, auditif ou visuel ou même un
souvenir peut provoquer le rire. Les organes
sensoriels tels que le nez ou les yeux signalent
ce stimulus aux aires sensorielles, situées dans
différentes parties du cerveau.
Ce message est transmis par les neurones
connectés les uns aux autres grâce à des
synapses 4 . Le neurone est une cellule
nerveuse permettant la transmission des
informations au niveau cérébral. Elle est
composée d’un corps cellulaire5 avec un noyau
4 Zone située entre deux neurones (cellules
nerveuses) et assurant la transmission des informations de l'une à l'autre. 5 Cellule de base du tissu nerveux, capable de
recevoir, d'analyser et de produire des informations
L
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et de deux types de prolongements : des
prolongements multiples et relativement
courts permettant la réception des
informations, appelés dendrites, et un
prolongement plus long et unique permettant
la transmission des informations, appelé
axone. Au niveau des dendrites arrivent des
potentiels post-synaptiques 6 de type
excitateur (PPSE) ou inhibiteur (PPSI) ; ceux-ci
sont intégrés dans le corps cellulaire et
sommés au cône d’implantation7 de l’axone. Il
en résulte ou non un potentiel d’action8 en
fonction du type de potentiel majoritaire. En
effet, un nombre plus important de PPSE en
créer un, contrairement au PPSI qui n’en
déclenche pas. Le message nerveux se
propage le long de la membrane de l’axone. Il
arrive au bouton synaptique 9 et provoque
ensuite l’ouverture de canaux calciques10 qui
vont engendrer une exocytose 11 du
neurotransmetteur, c’est-à-dire qu’il y a fusion
entre la membrane des vésicules, contenant
les neurotransmetteurs, et celle de l’axone.
Ces derniers peuvent ainsi circuler d’un
neurone à l’autre dans l’espace synaptique, le
message est alors chimique. Ils vont être
recueilli par les récepteurs post-synaptiques et
recommence le même parcours dans un autre
neurone.
Le message arrive ensuite dans le centre
cortical du rire, qui se trouve dans le lobe
préfrontal, où il est analysé comme comique.
Le système limbique, centre des émotions et
6 Signal unitaire produit en aval d’une synapse
7 Situé à l'origine de l'axone, il crée le potentiel
d’action. 8 Influx nerveux
9 Extrémité terminale de l’axone
10 Canaux situés dans la membrane des cellules
transportant des ions calciums. 11
Processus par lequel une cellule libère une substance (sécrétion, déchets) dans le milieu extracellulaire.
des réactions, le reçoit à son tour pour
déterminer l’intensité du rire. Il alerte
l’hypothalamus 12 qui elle-même envoie le
message à l’hypophyse, gérant notamment la
libération d’endorphines dans le sang. Le
système nerveux autonome, alerté par
l’hypothalamus, contrôle les actions
automatiques du corps (digestion, respiration,
pression artérielle). Il initie la sécrétion des
catécholamines13 par les glandes surrénales14
dans la circulation sanguine. Elles sont
composées de 80% d’adrénaline et de 20% de
noradrénaline.
12
Situé dans la zone centrale du cerveau, il régule certaines fonctions de l’organisme (faim, soif, chaud-froid, activité sexuelle etc) 13
Substance chimique faisant partie des neurotransmetteurs, sécrétée par des neurones ou glandes pour transmettre l'influx nerveux vers d'autres neurones ou cellules. 14
Glandes situées au-dessus des deux reins
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Schéma de la transmission d’informations par les neurones.
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Des hormones, des neurotransmetteurs, mais pour quoi faire ?
Certaines de ces substances peuvent avoir différents rôles :
Hormone, une substance chimique produite par des glandes endocrines, c'est-à-dire des
organes qui synthétisent une substance, ici des hormones. Ces dernières agissant à distance
et par voie sanguine sur des récepteurs spécifiques d'une cellule cible. Elles régulent de
nombreuses fonctions de l'organisme telles que la croissance, le développement, la
reproduction, la pression artérielle, la glycémie et l'équilibre des fluides.
Neurotransmetteur, ou neuromédiateur, un composé chimique libéré par
les neurones agissant sur d'autres neurones. Ils sont stockés dans les neurones au niveau
des vésicules. Le contenu de ces vésicules est libéré (de 1 000 à 2 000 molécules en
moyenne) dans l'espace synaptique au moment de l'arrivée d'un potentiel d'action.
3. Lien entre la douleur et le stress ous avons pu constaté lors de notre participation à une séance de yoga du rire que le rire a
une action tout aussi bénéfique sur le stress. Cette observation a été vérifiée :
En 2008, une étude (parue sur le site news-medical.net) menée à l’université Loma Linda, en
Californie montre que les expériences positives, en particulier le rire, réduisent le niveau de 3
hormones liées notamment au stress : le cortisol15, adrénaline16 (la sécrétion d’adrénaline augmente
pendant le rire puis diminue fortement) et le dopac17 (substance présente dans le cerveau qui mène
à la production d’adrénaline). On observe chez les 87 volontaires ayant participé à l’expérience une
réduction respective de 39, de 70 et de 38 %, sachant que l’intervalle de confiance
15
Hormone secrétée par le cerveau (le cortex, soit la partie externe) en réponse au stress. 16
Secrétée lors d’un état de stress ou en vue d’une activité physique. 17
Précurseur de l’adrénaline, de la famille de la dopamine (neurotransmetteur qui active la production de diverses hormones)
•Régule l'humeur, action antidépressive, antimigraineux, régulation du sommeil.
sérotonine (neurotransmetteur qui peut parfois avoir le rôle
d'hormone)
•sensation de plaisir, action antipsychotique (lutte contre la psychose : maladie mentale caractérisée par le délire, la perte de contact avec le réél) , diminution des sauts d'humeur.
dopamine (famille des catécholomines, neurotransmetteur ou neurohormone:
messager chimique produit par un neurone et qui agit comme une hormone)
•actions anti-inflammatoires, et ont une action bénéfique sur les états rhumatismaux. Elles provoquent une dilatation des bronche. L'adrénaline provoque une accélération momentanée du rythme cardiaque.
adrénaline et noradrénaline (famille des catécholomines,
hormones qui peuvent parfois avoir le rôle de neurotransmetteur )
•même effet que la morphine : la douleur est apaisée. Elle procure une sensation de bien-être.
endorphine (neurotransmetteur)
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pour 87 participants est de 10%. Cette étude montre, qu’après avoir ri, nous sommes moins sensibles
au stress : la réaction de notre corps est diminuée. Cette réduction du stress entraine d’autres effets
positifs comme une amélioration du sommeil, une attention renforcée, une meilleure mémoire (le
stress en excès altère cette fonction de notre cerveau). 18
En conclusion, le rire initie la sécrétion de différentes hormones et neurotransmetteurs résultant par
la diminution du stress et de la douleur.
« Le rire comme, les essuie-glaces, permet d’avancer même s’il n’arrête pas
la pluie »
Gérard Jugnot
III- Le rire au niveau des autres organes vitaux et muscles
L’effet du rire ne se limite pas au niveau neuro-hormonal puisqu’il agit aussi au niveau cardiaque,
musculaire et respiratoire.
Nous avons décidé d’effectuer les mesures suivantes (concernant le rythme cardiaque, les muscles et
la respiration) sur une seule personne et de se concentrer sur ces résultats de sorte à effectuer un
travail qualitatif plutôt que quantitatif.
1. Quel est l’impact du rire sur le rythme cardiaque ?
a. Protocole :
On réalise un électrocardiogramme lors d’un fou rire et au
repos.
Matériel et déroulement de l’expérience :
ordinateur équipé de Latis-bio19
3 électrodes qui permettent de capter le rythme
cardiaque : le vert et le rouge sous les côtes, le noir
sur l’intérieur du poignet.
on règle le temps d’acquisition sur 90 secondes,
que l’on divisera en 3 parties : 30 secondes de
repos, 30 secondes de rire et 30 secondes de
récupération.
18
Les liens entre le stress et ces effets sont explicités sur le site du centre d’étude sur le stress humain (CESH) (les effets du stress - CESH s.d.) 19
Logiciel pour l’expérimentation en SVT
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on calcule la fréquence cardiaque moyenne et instantanée
b. Résultats et interprétation :
Capture d’écran du logiciel Latis-bio présentant la courbe (en bleu) de la fréquence cardiaque (en
millivolt en fonction du temps en secondes). En rouge est dessinée la courbe représentant la
fréquence cardiaque en battements par minute en fonction du temps.
Mesure repos Mesure rire Mesure récupération
Fréquence en
battements par minute De 46 à 51 De 52 à 134 De 11 à 133
Valeur minimale en mV -0.5 -0.62 -0.58
Valeur maximale en mV 0.15 0.32 0.65
Toutes les valeurs des tableaux pour les expériences dans la partie III sont obtenues par lecture
graphique. Il peut donc y avoir quelques imprécisions mais la tendance que nous souhaitons faire
apparaître n’en est pas affectée.
ette expérience visait à mesurer la
fréquence cardiaque. Elle se situe
entre 46 et 51 battements par
minute au repos, et entre 52 et 134
battements par minute pendant le
rire, elle a donc doublé. Au début de la phase
de récupération elle est de 133 battements
par minute mais elle diminue les 18
premières secondes et atteint un minimum de
11 battements par seconde puis elle
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augmente jusqu’à 53 battements par minute.
La fréquence cardiaque après le rire reste
donc principalement plus faible après le rire
qu’au repos précédant le rire. Ainsi nous
pouvons conclure que le cœur est fortement
sollicité pendant le rire, la fréquence
cardiaque augmente fortement lors de cette
phase. Au moment de la récupération, elle
diminue considérablement et est moins
élevée qu’avant le rire.
Le rire, en augmentant ponctuellement le
rythme cardiaque, améliore la circulation
sanguine, ce qui diminue le risque de
formation d'un caillot sanguin : en effet ces
masses semi-solides se forment plus
facilement lorsque le sang ne circule pas bien,
des dépôts se formant sur les parois des
artères. Des caillots sanguins peuvent
provoquer des AVC : ce risque diminue donc
avec le rire. Le même phénomène se produit
lors d’une activité sportive.
Une étude menée par l’université de Maryland
montre par ailleurs que le fait de rire
provoque la dilatation de nos artères et ainsi
la diminution de la pression artérielle
(sciencedaily.com). Les chercheurs ont fait
regarder à deux groupes de 20 hommes et
femmes jeunes et en bonne santé une vidéo
drôle ou stressante de 15 minutes dans des
conditions similaires. 19 des 20 personnes
ayant regardé la vidéo drôle (95%) ont vu leur
pression artérielle baisser et leur flux sanguin
augmenter de 22% (les mesures ont été faites
grâce à une échographie doppler 20 et un
tensiomètre). En revanche, ces deux
paramètres varient dans le sens opposé pour
le groupe ayant regardé la vidéo stressante :
14 personnes (soit 74%) voient leur pression
20
Examen médical non-invasif utilisant les ultrasons pour explorer les flux sanguins
artérielle augmenter et leur flux sanguin
diminuer de 35%. Rire produit donc, sur nos
vaisseaux sanguins, l’effet inverse du stress.
De plus, il permet de lutter contre la
formation d’anévrismes.21
21 Dilatation localisée de la paroi d’une artère liée à
l’hypertension artérielle, pouvant mener à une
insuffisance rénale ou cardiaque ainsi qu’à un
accident vasculaire cérébral (AVC).
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2. Quel est l’impact du rire sur nos muscles ?
Pour comprendre l’effet du rire sur les muscles, nous avons décidé de réaliser un électrocardiogramme sur les muscles des abdominaux.
L'électromyographie (EMG) est une technique médicale qui permet d'enregistrer, avec un
électromyographe, les courants électriques qui accompagnent l'activité musculaire.
a. Protocole de l’EMG
On souhaite enregistrer l’activité musculaire des abdominaux avant, pendant et après le rire.
positionner les 3 électrodes : la verte et la rouge
sur le muscle, en l’occurrence les abdominaux, le
noir sur les côtes.
on règle le temps d’acquisition sur 90 secondes,
que l’on divisera en 3 parties : 30 secondes de
repos, 30 secondes de rire et 30 secondes de
récupération.
on calcule la fréquence cardiaque moyenne et
instantanée
b. Résultats
Capture d’écran du logiciel Latis-bio présentant la courbe de l’activité musculaire des abdominaux (en
mV en fonction du temps en secondes).
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Les mesures étant trop faibles, le logiciel ne peut pas calculer la fréquence des contractions. Nous
l’avons donc lue graphiquement, en comptant le nombre de ‘pics’ correspondant à une contraction
du muscle (les résultats sont donc approximatifs). Nous pouvons voir que la fréquence de la
contraction de ces derniers est de 51 contractions par 30 secondes dans la première phase au repos :
cela nous a surpris puisque nous pensions trouver une courbe ‘plate’ mais nous l’expliquerons par le
fait que les muscles des abdominaux ont toujours une légère activité du fait de leur rôle important
dans le maintien du haut du corps. La fréquence passe à 95 contractions par 30 secondes pendant la
phase de rire. Elle a donc presque doublé. Puis elle est réduite à 44 contractions par 30 secondes
pendant la phase de récupération. Il est donc clair que pendant le rire les muscles abdominaux ont
été mobilisés ; puis dans la période de récupération qui a suivi le rire, ils se sont relâchés et leur
activité est même inférieure à celle observée avant le rire.
Mesure repos Mesure rire Mesure
récupération
Fréquence (bat/30sec)
51
95
44
Valeur minimale (mV) -90
-1375
-180
Valeur maximale (mV) 90
1700
170
c. Interprétation et explication
e rire a une influence physique sur notre
corps, mobilisant ainsi la plupart des
muscles de l’organisme : en effet, si
nous venons d’étudier le comportement des
abdominaux, ce ne sont pas les seuls muscles
concernés. Il est facile d’observer d’autres
muscles fonctionner lorsque nous rions : les
muscles du visage tout particulièrement (les
muscles du petit et du grand zygomatique),
provoquant l’expression rieuse.
Comme nous l’avons évoqué précédemment
le rire a un impact positif qui provoque une
sensation de bien-être. Le relâchement de
plusieurs muscles, tels que les muscles
masticatoires, permet cette impression de
détente. On peut également considérer le rire
comme un exercice musculaire surprenant. En
effet, rien que sur le visage plus d’une dizaine
de muscles se déclenchent, ce qui va d’ailleurs
le rendre plus ferme.
Le diaphragme, muscle volumineux dont
chaque contraction initie un cycle respiratoire,
est aussi touché. Il sépare la cavité thoracique
de la cavité abdominale et sa fréquence de
contraction est entièrement dépendante de la
fréquence respiratoire. Étudier cette dernière
nous permet donc de connaitre le
comportement de ce muscle (voir expérience
suivante).
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Cette mobilisation des muscles a plusieurs
conséquences : on brûle environ 40 calories
en riant 10 minutes, et s’esclaffer
fréquemment à le même effet qu’une activité
physique régulière (à une échelle toutefois
plus réduite), on en tire ainsi les mêmes
bénéfices : des muscles plus résistants face au
vieillissement, amélioration du sommeil et de
l’humeur. 22 De plus, tout ce processus
engendre un massage de la peau, puis une
relaxation du diaphragme qui va entraîner un
massage des organes internes contribuant
ainsi au bon fonctionnement de l’intestin.
22
Il est toutefois important de noter que d’autres facteurs jouent un rôle très important dans ces paramètres, l’activité physique n’est en aucun cas la seule composante à prendre en compte. Les liens entre l’activité physique et ces paramètres est explicité sur le site du ministère canadien de la santé : http://www.mhp.gov.on.ca/
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3. Quel est l’impact du rire sur la respiration ?
a. Protocole :
Matériel utilisé :
Un ordinateur avec le logiciel Latis-bio
embout, filtre antibactérien, connecteur, tube souple, enceinte respiration humaine, pince-
nez
Manipulation:
Équiper l’élève, il doit respirer uniquement par la bouche par l’intermédiaire de l’embout
relié au tube et porter un pince-nez.
Une fois le matériel bien mis en place et connecté, sur le logiciel régler le temps de la mesure
sur 90 secondes
Lancer la mesure. Dans un premier temps, l’élève respire au repos pendant 30 secondes. Au
terme de cette période placer un marqueur de temps.
Début de la seconde phase, l’élève va devoir ensuite rire pendant 30 secondes. Le rire sera
provoqué par une vidéo drôle choisie par l’élève.
A 60 secondes, placer un second marqueur de temps pour indiquer le début de la troisième
phase : la récupération, pendant 30 secondes
Calculer à l’aide du logiciel la fréquence respiratoire instantanée.
Comparer le débit ventilatoire dans les trois différentes périodes.
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b. Résultats
Capture d’écran du logiciel Latis-bio présentant la courbe (en bleu) du débit respiratoire (en litre par
secondes en fonction du temps en secondes). La courbe rouge représente la fréquence respiratoire en
contraction par minute en fonction du temps.
Repos Rire Récupération
Fréquence respiratoire en
inspiration par minute De 11,11 à 24 De 27,77 à 175 De 25 à 86,11
Quantité d’air inspirée /expiré en
litre par seconde De 0,67 à -0,67 De 2,5 à - 2,5
De 0,83 à -0,83
De -0,41 à 0,41 (7
dernières secondes)
Nous pouvons observer que la fréquence respiratoire se situe entre 11,11 et 24 inspirations par
minute au repos, puis elle augmente pour se situer entre 27,77 et 175 inspirations par minute,
environ 6 fois plus qu’au repos. Lors de la récupération, elle se situe entre 25 et 86,11 inspirations
par minute. Elle reste donc supérieure à la fréquence respiratoire de la phase qui précède le rire.
D’autre part, nous pouvons voir que le volume d’air expiré et inspiré est de 0,67 litre par seconde au
repos, et de 2,5 litre par seconde pendant le rire. Le volume d’air inspiré puis expiré a quasiment
triplé. Puis, il se situe à 0,83 litre par seconde dans la période suivant le rire mais nous pouvons voir
que dans les 7 dernières secondes de notre expérience il est de 0,41 litres par seconde, il est donc
plus bas que dans la phase qui précédait le rire. Nous pouvons conclure que le volume d’air inspiré
augmente fortement lorsque l’on rit, puis diminue légèrement pendant la période de récupération.
En parallèle, l’activité du diaphragme augmente (voir expérience 2).
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c. Interprétation et explication
a quantité d’air inspiré/expiré est environ trois fois plus intense lors du rire, les alvéoles et les bronches se dilatent ainsi
l’air inspiré est totalement expulsé ce qui entraîne une meilleure élimination des toxines 23 présentes dans les poumons. (D’après Corinne Cosseron, Remettre du rire dans sa vie, 2009) Le sang contient plus d’oxygène, de ce fait le cerveau est plus oxygéné (grâce également à l’augmentation du flux sanguin, voir expérience 1) : il fonctionne à plein régime et est plus apte à faire face aux troubles tels que l’insomnie ou l’anxiété 24 . Le rire permet également de réduire la quantité de cholestérol déposé dans les artères, en effet les alvéoles pulmonaires brûlent environ 10% des lipides contenus dans le sang : étant donné que les échanges respiratoires s’intensifient lors du rire, les alvéoles sont alors plus performantes. (d’après e-sante.fr) Le rire peut également calmer une crise d’asthme ou rééduquer la respiration d’une personne respirant de manière courte et saccadée. En effet, une crise d’asthme (liée à un rétrécissement des bronches) est due à une sympathicotonie, c'est-à-dire à une présence trop importante du système sympathique25. Le rire, en deuxième phase,
23
Déchets, ‘poisons’ généralement secrétés par des bactéries dans le corps et dont ce dernier cherche à se débarrasser. 24
Le lien entre l’oxygénation du cerveau et la diminution de l’anxiété a été établi notamment par le centre d’étude sur le stress humain (CESH) en 2001 par le docteur André Marchand (http://www.stresshumain.ca/) 25
Les nerfs des systèmes nerveux sympathique et parasympathique constituent le système nerveux végétatif (ou autonome) qui est responsable de la régulation des fonctions automatiques internes de l'organisme (par exemples : digestion, transpiration...). L'activation du système nerveux sympathique prépare l'organisme à l'activité. Il dilate les bronches, accélère l'activité cardiaque et respiratoire, augmente la tension artérielle, dilate les pupilles et augmente la transpiration. Le système nerveux parasympathique amène un ralentissement général des fonctions de l'organisme. Le rythme cardiaque et l'activité
provoque un relâchement des muscles lisses présents notamment dans le système respiratoire et dont le but est d’acheminer de l’air. Ces muscles, contrôlés par le système parasympathique, se décontractent, ce qui à pour effet de permettre au malade de respirer à nouveau correctement. De plus, le rire peut atténuer certaines
maladies respiratoires comme l’emphysème
qui est caractérisée par une diminution du
volume d’air de réserve26, ce qui conduit à
l’insuffisance respiratoire. Le rire, en
augmentant le volume d’air de réserve permet
d'atténuer les effets de cette maladie. Ces
caractéristiques de la respiration lors du rire
sont proches de celles du yoga.
respiratoire sont ralentis et la tension artérielle diminuée. 26
Volume d’air maximum pouvant être inspiré/expiré lors d’une inspiration/expiration profonde.
L
31
4. Rire, c’est du sport ! Rire et faire du sport sont donc des processus
très analogues, et des bienfaits similaires,
même si ils se font à une échelle plus petite
pour le rire. En effet, notre respiration et
notre rythme cardiaque s’accélèrent, nos
muscles se contractent puis se relâchent. C’est
pourquoi certains (entre autre Corine
Cosseron dans son livre Remmettre du rire
dans sa vie, 2009) affirment qu’une minute de
rire correspond à quinze minutes de sport.
Schéma bilan de l’action et des bénéfices du rire réalisé par Camille, Elodie et Alice
le système musculaire et organes
vitaux
•la respiration : asthme, emphysème
•le rythme cardique : baisse de la tension artérielle et du risque d'infarctus
•augmentation du flux sanguin donc meilleur oxygénation des muscles
•les zygomatiques
•les abdominaux : digestion
le système neuro -
hormonal
•l'humeur
•la douleur
•le stress
•le sommeil
•la mémoire
les relations
avec l'extérieur
•la confiance en soi
•l'estime de soi
•les relation humaines
•diminutuion du stress
Les
domaines
d’action du
rire
Co
ncl
usi
on
32
Conclusion
ien qu’il puisse sembler anodin, le
rire entraîne des effets divers sur
notre organisme. Grâce à son
mécanisme complexe il stimule le corps et
son fonctionnement en est amélioré. Les
principaux organes vitaux et muscles sur
lesquels nous nous sommes penchées ont
alors une activité bien plus importante.
Cela entraîne par conséquent une
amélioration de leurs performances ou
celles des organes alentours. Grâce aux
hormones et aux neurotransmetteurs,
sécrétés lors du rire, nous stimulons divers
organes et nous bénéficions en retour
d’une amélioration de notre santé
physique et morale. De part nos
recherches et expériences nous avons pu
étudier le rire et comprendre son impact
sur le corps humain en « traçant » le
chemin parcouru du cerveau jusqu’aux
organes concernés. Tout. Il nous reste
pourtant de nombreux bienfaits et
phénomènes à étudier. Nous avons par
ailleurs remarqué que le rire pouvait être
utilisé de diverses manières et à différente
fins, pour améliorer le quotidien de
personnes malades, mais aussi en bonne
santé. Le rire a donc des vertus
thérapeutiques, bien qu’il ne se réduise
pas à cela : son rôle dans l’intégration
sociale, dans les différents types d’art, ou
encore dans les discours politiques n’est
pas à négliger. Cependant il est tout de
même déconseillé de rire en cas de côtes
cassées, la douleur ressentie étant dans ce
cas là bien plus élevée qu’au repos !
Le rire est un bien intemporel qui ne
s’achète pas en pharmacie, qui est à la
portée de tous, jeunes ou vieux, riches ou
pauvres. Il n’a aucun effet secondaire ni
risque de surdosage, et apporte de
nombreux bienfaits. Alors, qu’attendons-
nous pour rire un peu plus?
La plus perdue de toutes les journées est celle où l’on n’a pas ri !
Chamfort, écrivain français
B
Rem
erci
emen
ts
33
Remerciements
Il nous paraît important de remercier les nombreuses personnes qui nous ont aidées dans la
réalisation de projet. Nous remercions ainsi :
Yvan pour nous avoir permis d’assister à une séance de yoga du rire, nous avoir prêté des
ouvrages, et de nous avoir donné de précieuses informations, ainsi que tous les participants
de cette séance que nous avons pu interroger.
Anne L., qui intervient dans le milieu hospitalier en tant que clown, avec qui nous pu nous
entretenir.
Nadine P. qui travaille à l’hôpital de Genève et qui nous a généreusement données des
documents nous permettant de réaliser notre expérience concernant la douleur.
Aurélia D., étudiante en médecine qui nous a beaucoup aidées pour la vulgarisation du
système neuro-hormonal.
Sylvie S., logopédiste, qui nous a renseignées sur les maladies qui peuvent causer le rire
principalement chez les enfants. Nous n'avons malheureusement pas pu aborder ce sujet
dans notre TPE.
Les 45 volontaires sans qui nous n'aurions pas pu réaliser notre expérience sur la douleur.
Les préparateurs de SVT qui ont rendu nos expériences possibles.
Les professeurs encadrant les TPE, pour nous avoir beaucoup aidées et guidées tout au long
de la réalisation de notre travail.
<Bib
liogr
aph
ie
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Bibliographie
http://www.stresshumain.ca/.(relation entre l'oxygénation du cerveau et le stress)
e-sante.fr.
Cosseron, Corinne. Remettre du rire dans sa vie. 2009. Edition Robert Laffont
hopiclowns.org.
les effets du stress - CESH. http://www.stresshumain.ca/faq-les-chercheurs-vous-repondent/faq-
stress/en-general.html.
news-medical.net. avril 2008.
Santé magazine, janvier 2014 "se soigner : ça se passe comment une séance de yoga du rire ?"
OMS, définition de. who.int/fr.
«Social laughter is correlated with an elevated pain threshold - Proceeding of the royal socity B
(biological science).» www.rspb.royalsocietypublishing.org. juin 2011.
sociologie.revues.org, publications de Laure Flandrin sur ''le lien entre le rire et le monde extérieur'',
septembre 2007
http://www.sciencedaily.com/releases/2005/03/050309111444.htm, 19 mars 2005, "University of
Maryland School of Medicine Study shows laughter helps blood vessels function better"
http://www.mhp.gov.on.ca/fr/active-living/exercise.asp Site du Ministère Canadien de la santé.
www.vulgaris-medical.com/encyclopédie-médicale, site d'explications médicales en langage simplifié
http://www.mayo.edu/, Site de recherche médicale
Le Rire, sa vie, son œuvre. Robert Provine. 2003. Edition Robert Laffont
Qu'est ce qu'on attend pour faire la gueule ? L'équipe de l'association Sagesse du Rire. 2011. Edition
Sagesse du Rire.
Docteur Tendresse. Docteur Patch Adams. 2000. Alexandre Stanké.
Rire sans raison. Docteur Madan Kataria. Edition révisé de 2011.
Le Rire une merveilleuse thérapie. Docteur Christian Tul-Schaller et Kinou le clown. 2000. Edition
Vivez Soleil
Le Rire Médecin, Caroline Simonds et Bernie Warren. 2011. Edition Albin Michel.
<Bib
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