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Pub
lic D
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TABLE DES MATIERES
Acronymes ivAvant-propos vRemerciements vi
Première partie : Évolution économique récente 1Le secteur réel 2Le secteur externe 8Politique monétaire 10Politique budgétaire 13
Deuxième partie : Perspectives économiques 17
Troisième partie: Évaluation des changements dans les institutions et des environnements politiques de Madagascar 18La qualité des Institutions malgaches aujourd'hui 21Le potentiel pour améliorer davantage l’environnement institutionnel 23
Références 27
ii
Contributions sectorielles à la croissance par secteur (%), 2013 - 2017 2
Répartition sectorielle des dépenses de réponse d’urgence par l’Administration 5
La part de production de Madagascar s’est régulièrement accrue 7
La vanille est transformée en Europe et en Amérique du nord 7
Les prix de la vanille ont augmenté ces dernières années 8
Le solde du compte courant sera sous pression en 2017 selon les projections 9
La balance commerciale en 2017 affiche un déficit structurel 9
Les prix élevés de la vanille et de textiles signifient que les exportations continuent aussi à afficher de
bons résultats 9
Les Importations d'équipement augmentent avec l'intensification des investissements 9
Les niveaux des réserves internationales demeurent appropriés 10
Les flux d’IDE diminueront légèrement (millions USD) 10
L'inflation est sur une tendance haussière, avec une augmentation des prix du riz 11
L'Ariary s’est apprécié, en particulier par rapport à l’USD 11
Le crédit au secteur privé est généralement stable, tandis que le crédit à l’État a ralenti 12
L'augmentation du taux directeur de la Banque centrale a abouti à une réduction de l’écart par rapport aux
taux des banques commerciales 12
Dans la première moitié de 2017, la nature du crédit a été en grande partie à court terme 12
Le resserrement de la politique monétaire a abouti à une réduction plus récente de la base monétaire 12
Les réformes de l'administration fiscale commencent à obtenir des recettes plus élevées 13
En comparaison avec celle des pays pairs, la mobilisation de recettes fiscales est relativement faible 13
Les dépenses de transferts et subventions diminueront, selon les projections 14
Les dépenses sur les secteurs prioritaires sociaux augmenteront, selon les prévisions dans le Budget 2017 14
Valeur actuelle du ratio de la dette par rapport au PIB 16
Les pays qui ont amélioré leur score CPIA ont également connu des avancées dans leur indice de Dévelop-
pement Humain 20
En general, les pays ayant un score CPIA plus élevé possédent de meilleurs environnements règlemen-
taires des affaires 20
Après une baisse pendant la période de crise politique, la note d’évaluation CPIA de Madagascar est
supérieure à la moyenne des pays IDA 23
L’indicateur de la qualité de la gestion du secteur public et des institutions 23
Note CPIA de Madagascar et autres pays ayant la même note en 2008 24
Principaux indicateurs macroéconomiques 3
Balance des paiements (en millions de USD) 10
Opérations financières du Gouvernement central (%PIB) 15
Critères CPIA 20
Améliorations dans quelques critères CPIA 22
Tableau de synthèse de Le CPIA de Madagascar 26
Décompte des coûts - les impacts économiques du cyclone ENAWO 4
Quelle est votre saveur ? Les raisons pour lesquelles la dynamique du marché de vanille garde les coûts élevés 6
Qu’est-ce-que le CPIA et à quoi est-il utilisé ? 20
Comment le Rwanda a-t-il amélioré son processus de CPIA ? 24
Figure 1
Figure 2
Figure 3
Figure 4
Figure 5
Figure 6
Figure 7
Figure 8
Figure 9
Figure 10
Figure 11
Figure 12
Figure 13
Figure 14
Figure 15
Figure 16
Figure 17
Figure 18
Figure 19
Figure 20
Figure 21
Figure 22
Figure 23
Figure 24
Figure 25
Figure 26
Figure 27
Tableau 1
Tableau 2
Tableau 3
Tableau 4
Tableau 5
Tableau 6
Encadré 1
Encadré 2
Encadré 3
Encadré 4
iii
ACRONYMESAfDB
AGOA
AVD
BCM
BM
BNGRC
CPIA
DRM
EPN
FEC
FMI
HFA
IDA
IDE
INSTAT
IPC
JIRAMA
MFB
MRI
PIB
PNB
PPG
SSA
USAID
WDI
Banque Africaine de Développement (BAD)
Loi sur la Croissance et les Opportunités Économiques en Afrique
Analyse de la viabilité de la dette
Banque Centrale de Madagascar
Banque mondiale
Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes
Evaluation de la politique et des institutions nationales
Gestion des risques de catastrophes
Entreprises Publiques Nationales
Facilité élargie de crédit
Fonds Monétaire International
Cadre d’Action de Hyogo
Association Internationale de Développement
Investissements directs étrangers
Institut National de la Statistique
Indice des prix à la consommation
Jiro sy Rano Malagasy (Entreprise publique d’approvisionnement en eau et électricité)
Ministère des Finance et du Budget
Mécanisme de réponse immédiate
Produit intérieur brut
Produit national brut
Public et garanti par l’État
Afrique subsaharienne
United States Agency for International Development
Indicateurs de développement dans le monde
iv
AVANT-PROPOSNous avons le plaisir de partager la dernière édition de la Mise à jour économique de Madagascar, qui présente nos analyses sur la période allant jusqu’en début du mois d’octobre 2017 et qui fournit nos perspectives économiques sur le moyen terme. Malgré un début difficile en raison de deux chocs climatiques, nous projetons la croissance à 4,1 pourcent en 2017, poursuivant la tendance positive de l'année dernière. Les activités dans le secteur tertiaire devraient continuer à être les leviers majeurs de croissance en 2017, dont les travaux de construction en partie pour soutenir les efforts de reconstruction à la suite des catastrophes naturelles, et la forte demande en produits textiles malgaches venant de l'étranger.
La grave sécheresse (des premiers mois) de l'année a affecté les activités agricoles et a réduit l'approvisionnement en hydroélectricité. La production de denrées alimentaires de base comme le riz a diminué, contribuant à une inflation plus élevée et à une augmentation des importations en produits alimentaires. Et en mars 2017, Madagascar a subi le cyclone le plus grave qu’il ait connu en 13 ans, et dont les pertes liées ont été évaluées à 400 millions USD, l'équivalent d’environ 4 pourcent du PIB.
Ces événements météorologiques ont de nouveau mis en évidence la vulnérabilité de Madagascar aux chocs climatiques ainsi que sa capacité d'agir rapidement lorsque les catastrophes frappent. La Banque Centrale a continué à contrôler l'inflation en resserrant les opérations de liquidité et en augmentant le taux directeur. Le budget a été modifié pour incorporer les dépenses d'urgence.
Dans la « Section à la une » de cette édition, nous discutons de l'évolution de l'environnement institutionnel à Madagascar, que la Banque mondiale mesure à travers l'évaluation des politiques et des institutions nationales (Country Policy and Institutional Assessment – CPIA). Nous sommes heureux de constater que depuis le retour à l'ordre constitutionnel en 2014, une amélioration progressive de la qualité des Institutions malgaches a été constatée, notamment dans les domaines de la protection sociale et de la gestion budgétaire.
Cette amélioration de l'environnement institutionnel est essentielle compte tenu des opportunités et des défis à venir. Suite à une Conférence des Bailleurs et des Investisseurs réussie en décembre 2016, une somme de 6,4 milliards USD a été annoncée par les partenaires au développement sur la période 2017-2020, dont 2,1 milliards USD en engagements non décaissés et 4,3 milliards USD dans de nouveaux engagements. Les opérateurs du secteur privé ont également annoncé une valeur de 3,5 milliards USD de projets d'investissement. Au total, le financement extérieur devrait augmenter à une moyenne annuelle de 16,7 pourcent du PIB entre 2017 et 2021, en supposant une augmentation constante. La mise en place d'institutions solides est essentielle pour garantir que ces ressources soient utilisées à bon escient.
Nous maintenons une perspective de croissance positive à moyen terme, à condition que l'élan pour la mise en œuvre des principales réformes se poursuive. En particulier, les efforts devraient continuer à se concentrer sur l'amélioration de la performance des entreprises publiques, qui continuent à grever considérablement les ressources publiques, le renforcement de l'environnement des affaires et la lutte contre la corruption.
Nous espérons que vous apprécierez la lecture de cette édition de la Mise à jour économique.
Coralie GeversReprésentant Résident, Madagascar Banque mondiale
v
REMERCIEMENTSCette édition de la Mise à jour économique de Madagascar a été préparée par une équipe menée par Natasha Sharma (l'Économiste en chef, GMF13). L'équipe a été constituée de Faniry Razafimanantsoa (Économiste, GMF13) et auteur principal de la « section à la une » sur l’évolution des Institutions malgaches ; et de Prisca Mamitiana (Consultante, GMF13), et Bonde Raharinoasy (Assistante d’équipe, AFMMG). La discussion sur les pertes économiques dues au cyclone tropical ENAWO est basée sur un document de travail mené par Michel Matera (Spécialiste en chef en Gestion des risques de catastrophe, GSU13).
L'équipe voudrait exprimer sa reconnaissance pour l’appui fourni par Carolin Geginat (Program Leader, AFCS2). L'équipe voudrait exprimer sa gratitude à Christian Yves Gonzalez (Economiste Sénior, OPSCE) d’avoir passé en revue la « Section à la une ». Le rapport a été préparé sous la supervision et la direction générales de Mark Lundell (Directeur Pays, AFCS2), de Coralie Gevers (Représentant Résident, AFMMG) et de Mathew Verghis (Practice manager, GMF13). L’équipe souhaiterait également remercier Norosoa Rakotomena pour les travaux de traduction, Cybil Maradza pour la conception et Dia Styvanley (AFREC) pour ses appuis en matière de communication.
vi
PREMIEREPARTIEEVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE
1
F1
1 L’AGOA est une loi commerciale des États-Unis qui améliore l'accès au marché pour des pays en Afrique subsaharienne qui améliorent
l'État de droit, les droits de la personne et le respect de normes principales de travail. Madagascar a perdu son éligibilité à l'AGOA en
2009 avec la crise politique et l'a regagnée en 2014 après le retour à l'ordre constitutionnel.
La croissance continue sur une tendancepositive en 2017
Le secteur réel1. La croissance économique en 2017 est évaluée à 4,1 pourcent malgré deux catastrophes naturelles. Ce taux de croissance suit la même tendance que celui de 2016. La croissance actuelle est favorable en comparaison avec la moyenne au cours des dix dernières années jusqu'à 2016, incluant la période de crise politique 2009-2013, au cours desquelles le PIB réel a augmenté de 2,7 pourcent par an en moyenne. Le levier de croissance le plus important est le secteur tertiaire, soutenu par des travaux publics et des activités connexes telles que le commerce, les services et le transport (Figure
2. Ces évolutions économiques récentes devraient conduire la croissance du PIB par habitant vers une trajectoire positive. La croissance du PIB par habitant est estimée à 1,3 pourcent en 2016 et 2017 et devrait augmenter à moyen terme, ce qui suggère que la croissance économique suit le rythme de la croissance démographique. Cependant, la décroissance dans le secteur agricole pourrait contribuer à une aggravation
1). L'expansion des activités de travaux publics reflète en partie les travaux de construction urgents en réponse au passage du cyclone sévère de grade 4 ENAWO qui a frappé Madagascar en mars 2017. Le secteur secondaire devrait continuer à se développer car les exportations de textiles devraient rester importantes suivant le rétablissement de l'éligibilité de Madagascar à la Loi sur la croissance et les opportunités économiques en Afrique (AGOA).1 Cependant, les activités agricoles devraient se contracter d’environ 6 pourcent, suite aux effets du cyclone.
de la pauvreté puisque le niveau de consommation se réduit pour ceux qui sont déjà pauvres. Le Gouvernement poursuit une politique budgétaire expansionniste afin de soutenir l'augmentation prévue des investissements publics, ce qui explique le déficit attendu de la balance des comptes courants. Un résumé des principaux indicateurs macroéconomiques est fourni dans le tableau 1.
Figure 1: Contributions sectorielles à la croissance par secteur (%), 2013 – 2017
8,06,04,02,00,0
-2,0-4,0-6,0-8,0
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017p
Source : INSTAT et calcul de l’équipe de la Banque mondiale
Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire
Taxes nettes sur les produits Croissance du PIB par habitant
2
T1 Tableau 1: Principaux indicateurs macroéconomiques
Source : Autorités malgaches, projections des Services du FMI et de la Banque mondiale, Indicateurs de Développement dans le
Monde, Octobre 2017
Secteur réel
PIB (milliards d'Ariary)
Croissance du PIB réel (%)
PIB par tête (USD)
Croissance du PIB par tête (%)
Taux de chômage (définition du BIT
Déflateur du PIB
(changement annuel, en %)
Inflation, prix à la consommation
(% annuel, de fin d'année)
Finances publiques (% PIB)
Recettes, hors dons
dont: Recettes fiscales
Dons
Total des dépenses (base engagement)
dont: Dépenses d'investissement
Solde global (base caisse)
Total de la dette publique
Comptes monétaires
(changement annuel, en %)
Masse monétaire (M2)
Avoirs extérieurs nets
Avoirs intérieurs nets
dont : Crédit au secteur privé
Secteur extérieur (% du PIB)
Exportations de biens
Importations de biens
Solde du compte courant
Investissements directs étrangers
Balance globale
Réserves étrangères (en mois d'importations)
Dettes extérieures
Termes de l’échange (changement en %)
Taux de change MGA/USD(moyenne)
23.397
2,3
462,5
-0,5
1,3
5,1
6,3
9,6
9,3
1,3
14,9
3,1
-2,0
33,9
9,0
-12,7
8,0
16,7
18,1
30,7
-5,9
5,2
0,7
2,2
43,8
-0,1
2.207
2013
Actuels
40.493
5,1
479,0
2,3
…
7,8
7,9
12,1
11,9
3,0
18,0
8,1
-3,5
36,2
13,1
12,9
12,2
16,9
20,2
30,1
-4,1
3,4
0,6
4,0
45,6
2,5
2018
28.585
3,1
402,1
0,3
1,8
7,6
7,6
10,4
10,1
1,5
15,1
3,5
-3,7
41,3
15,8
20,9
11,4
16,5
21,0
28,7
-1,9
4,5
1,0
2,9
48,6
1,2
2.934
2015
51.042
5,4
525,4
2,6
…
6,1
5,7
12,5
12,3
1,9
19,6
10,2
-5,3
39,8
16,1
16,2
14,0
14,7
21,5
31,7
-4,1
3,4
1,3
4,3
44,9
0,3
2020
25.775
3,3
452,8
0,5
1,4
6,6
6,0
10,1
9,9
2,3
14,7
3,9
-2,4
34,7
9,8
17,3
8,3
18,4
20,6
30,2
-0,3
2,9
0,2
2,5
45,0
-0,7
2.415
2014
45.653
5,6
501,2
2,8
…
6,8
6,2
12,1
11,9
3,1
20,2
10,5
-5,2
37,2
15,0
14,9
13,3
15,1
20,7
31,3
-4,3
3,4
1,0
4,2
45,7
-3,1
2019
31.769
4,2
401,4
1,4
2,1
6,7
7,0
11,2
10,9
3,5
16,0
5,2
-2,0
38,4
21,4
37,4
10,8
8,2
21,6
28,6
0,6
4,5
2,9
3,9
45,4
23,2
3.177
2016
Est
56.633
5,2
548,1
2,4
…
5,5
5,4
13,0
12,8
1,8
19,3
9,8
-4,7
41,9
16,4
16,7
14,4
14,4
22,2
31,9
-4,3
3,4
1,4
4,4
44,0
-0,9
2021
35.751
4,1
447,6
1,3
…
8,1
8,0
11,7
11,4
3,2
18,4
6,3
-4,3
36,2
18,5
10,9
22,9
12,8
20,8
31,0
-3,4
3,6
0,8
3,7
45,3
-6,9
2017
Projections
62.571
5,0
569,0
2,2
…
5,2
5,0
13,3
13,1
1,6
19,0
9,1
-4,1
43,4
14,7
13,0
14,3
14,0
22,6
32,2
-4,4
3,5
1,1
4,4
43,1
-0,8
2022
3
E1 Encadré 1: Décompte des coûts - les impacts économiques du cyclone ENAWO
2 USAID (2016) Profil du risque de changement climatique Madagascar3 Madagascar Disaster Risk Profile, SWIO-RAFI, GFDRR et Banque mondiale (2016)4 Estimation of economic losses from Tropical Cyclone Enawo, Banque mondiale (2017)5 BNGRC (2017)6 Le Mécanisme de Réponse Immédiate permet aux pays IDA d’avoir un accès rapide à hauteur de 5 % de leur solde de projet
d'investissement IDA non décaissé après une crise. Le Mécanisme de Réponse Immédiate (IRM) complète les outils de réponse à plus
long terme d’urgence à disposition des pays IDA, tels que la Fenêtre de Réponse de Crise, leur fournissant un appui financier dans une
période de quelques semaines plutôt que des mois par rapport à une urgence.
Madagascar est vulnérable aux risques naturels et est le plus exposé aux cyclones en Afrique.2 Entre 1982 et 2015, plus de 2,200 catastrophes ont été enregistrées à Madagascar, dont des cyclones, inondations et sècheresses. Une évaluation probabiliste des risques de catastrophes pour Madagascar estime que le coût moyen annuel des dégâts causés par les chocs météorologiques, juste pour les infrastructures, dépasse 100 millions USD par an,3 dont 87millions USD proviennent d’impact de cyclones, en grande partie, en raison des vents forts.
En mars 2017, le cyclone ENAWO a frappé Madagascar et a imposé des coûts estimés à 400 millions USD.4 Le cyclone ENAWO était le plus fort de son genre en 13 ans et les impacts sont estimés avoir affecté plus de 295.000 personnes dans 58 sur 114 districts. Plus de 83.100 maisons ont été endommagées, 3.900 salles de classe détruites et 1.300 points d'eau pollués.5 En utilisant une approche quantitative de modélisation de risque, il a été possible d'estimer les pertes résultant de dégâts directs aux bâtiments et aux infrastructures à environ 200 millions USD. Un modèle du secteur agricole a été élaboré pour évaluer les pertes agricoles, qui ont été estimées à 207 millions USD, en grande partie en raison de la destruction de plantations de vanille d’une valeur de 164 millions USD dans les régions Sava et Diana au nord-est de Madagascar.
La partie nord-est de Madagascar a été la région la plus affectée. Le cyclone a été ressenti différemment dans chaque région. Dans la partie nord-est du pays, les dégâts ont été causés principalement par des vents forts atteignant jusqu'à 230km/heure et par les inondations. Bien que la force du vent ait diminué au fur et à mesure que le cyclone a traversé l'intérieur du pays, l'abondance des pluies a provoqué des inondations sur tout le territoire malgache. Dans certaines des communautés situées au Nord, la moitié des habitations a été détruite. Il est estimé qu'un tiers de la production de vanille a été ruinée, contribuant aussi à la récente dynamique des prix (cf. Encadré 2).
Les autorités ont modifié le budget 2017 pour compenser les dégâts des chocs récents. Le cyclone a frappé Madagascar alors que le pays répondait encore aux effets de la sècheresse induite par l'El Niño dans le Sud du pays. En réponse à ces deux catastrophes naturelles majeures, l’Administration a approuvé une loi de finances révisée en juin 2017 pour y inclure un montant supplémentaire de 50 millions USD à titre d’efforts de reconstruction. De ceci, 35 millions USD ont été alloués aux dépenses de réponse d’urgence, visant différents secteurs (Figure 2). Après ENAWO, le transfert budgétaire pour le Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes a été augmenté de 6 milliards d’Ariary. La Banque mondiale a aussi activé le Mécanisme de Réponse Immédiate de l’IDA (IRM) pour un montant 13 millions USD.6
3. L'économie a été affectée par deux catastrophes naturelles majeures en 2017. Madagascar a souffert d'une grave sécheresse à la fin de l’année 2016 et au début de l’année 2017, touchant environ 1,14 millions de personnes. Les activités agricoles en ont souffert, dont la production rizicole, la principale denrée alimentaire de base, qui est estimée avoir baissé de 20 pourcent. La production hydroélectrique a aussi été affectée et
l’entreprise publique d’approvisionnement en eau et électricité JIRAMA a eu besoin de subventions plus élevées. Le pire cyclone en 13 ans, a frappé Madagascar en mars 2017, imposant des coûts évalués à 400 millions USD (4 pourcent du PIB), dont environ un tiers a été supporté par le secteur public et deux tiers par les ménages et le secteur privé. Les coûts économiques du Cyclone ENAWO sont analysés à l’Encadré 1.
4
7 USAID (2016). Profil du risque de changement climatique Madagascar
Madagascar possède un cadre institutionnel bien établi pour gérer les catastrophes naturelles, comme en témoigne la préparation pour ENAWO. La préparation pour y faire face et l’atténuation des risques liés aux catastrophes sont une des composantes clés de la Stratégie de Développement Nationale. Sur la base des enseignements tirés au cours des années passées, la Politique Nationale de Gestion des Risques et Catastrophes (DRM) a été mise à jour en 2016, suivie de l'élaboration de la Stratégie Nationale de DRM pour 2016-2030, soulignant les mesures de prévention et d’atténuation. Au fur et à mesure que le pays s’est préparé pour ENAWO, un système d'alarme précoce a été activé, avec une communication régulière à travers différents canaux. Les services météorologiques nationaux (la Direction Générale de la Météorologie) ont également fourni des mises à jour régulières sur la trajectoire d'ENAWO.
Néanmoins, il y a une possibilité considérable de renforcer davantage le cadre institutionnel pour la gestion des
risques de catastrophes. Madagascar est en train de réaliser des progrès pour améliorer son cadre institutionnel conformément au Cadre de Sendai pour la Réduction des Risques liés aux Catastrophes pour 2015-2030, qui spécifie le travail exigé aux différents secteurs et acteurs pour réduire les pertes dues aux catastrophes. Le Rapport d'avancement national relatif au Cadre d’action de Hyogo (HFA) 2015 utilisé dans le passé a indiqué plusieurs domaines nécessitant des améliorations, à savoir (i) la capacité technique, (ii) le financement de plans de rétablissement et des filets de sécurité sociaux pour la résilience ; (iii) l'intégration de la réduction des risques liés aux catastrophes dans la gestion des investissements publics ; (iv) et l'établissement de fonds d’urgence pour soutenir les mesures de réponse, de rétablissement et de préparation. Le renforcement de ces domaines est important étant donné que l'exposition de Madagascar aux catastrophes naturelles se trouve sur une tendance haussière : les épisodes de cyclones, d'inondation et de sécheresse ont augmenté de trois fois au cours des 20 dernières années.7
F2 Figure 2: Répartition sectorielle des dépenses de réponse d’urgence par l’Administration
Source: MFB
Source: Estimation of Economic Losses from Tropical Cyclone ENAWO, Banque mondiale, mars 2017
Transport: 9%Agriculture: 9%
Education: 37%
Protection sociale: 2%
Santé: 5%
Routes: 39%
4. Le secteur agricole continue à être caractérisé par la vulnérabilité aux conditions climatiques et par les faibles niveaux de productivité. Après les effets de la sècheresse dans la première moitié de 2017 et du cyclone ENAWO, le secteur agricole devrait se contracter d’environ 6 pourcent par rapport à l'année précédente. La sévérité des effets des chocs climatiques sur la contribution de l’agriculture à la croissance a été partiellement atténuée
par la montée du prix de la vanille (Encadré 2). Cependant, étant donné que le secteur occupe approximativement 80 pourcent de la population, la faible productivité et les conditions climatiques défavorables mettent en danger la sécurité alimentaire. Néanmoins, l’élevage, la pêche et la sylviculture sont projetés se développer comparés à l’année précédente, et ainsi contribuer positivement à la croissance du PIB.
5
8 Commodity Markets Outlook, Banque mondiale, avril 20179 Prix moyen d'exportation en juillet 2017 selon les rapports de la douane malgache.10 Le prix du safran peut dépasser 10 000 USD par kilo.
E2 Encadré 2: Quelle est votre saveur ? Les raisons pour lesquelles la dynamique du marché de la vanille maintient les coûts élevés
5. La reprise de la production industrielle est escomptée se poursuivre en 2017, conduite par la croissance des zones franches industrielle et l'agro-industrie. En 2017, la croissance est prévue atteindre 13 pourcent pour les zones franches industrielles, ce qui en grande partie, reflète l'augmentation des exportations en produits textiles, soutenue par une plus forte croissance dans les principaux pays partenaires commerciaux de Madagascar, en l’occurrence la France et les États-Unis. Au cours des six premiers mois de 2017, les recettes d’exportations à destination de la France représentaient déjà deux tiers des recettes totales en 2016 ; et les recettes d'exportation à destination des États-Unis de janvier à juin 2017 étaient presque équivalentes à la valeur totale en 2016. La croissance de l'agro-industrie est également projetée à 10 pourcent, soutenue par la production sucrière. Une croissance plus forte de 9,5 pourcent est attendue dans les industries extractives, avec la légère amélioration du prix du nickel. Dans le futur, un potentiel considérable existe
pour davantage de contribution du secteur minier à la croissance étant donné que les prix du nickel sont prévus augmenter sur le moyen terme, sur la base d’une prévision d’augmentation de la demande venant de la Chine.8
6. Les activités dans le secteur tertiaire sont projetées être sur une tendance positive en 2017. Les activités liées à la construction sont prévues augmenter de 10 pourcent en comparaison avec celles de 2016, reflétant une intensification des investissements publics et privés. Les services de transport se développent en particulier pour les biens et les auxiliaires de transport. Les données relatives au premier semestre de cette année montrent une hausse de 4,1 pourcent du nombre de visiteurs étrangers à Madagascar, comparé à la même période de l'année dernière. Les autres services comme le commerce, les activités bancaires et les télécommunications sont également prévus se développer, indiquant une expansion des activités du secteur privé.
Les prix de la vanille montent en flèche, d’un niveau estimé à 240 pourcent entre 2015 et 2016. À un prix moyen d'environ 400 USD par kilo,9 la vanille est la deuxième épice la plus chère commercialisée sur le marché mondial, après le safran.10 La vanille est utilisée par les grandes entreprises et industries de transformation alimentaire comme ingrédient essentiel pour divers produits, dont les boissons, la nourriture et les produits pharmaceutiques. Mais le coût de la vanille a monté en flèche, d’un prix approximatif de 73 USD le kilo en 2015 à plus de 250 USD le kilo en 2016.
Madagascar est le premier producteur mondial de vanille. Entre 2005 et 2014, la production annuelle mondiale de vanille a presque doublé de 4.900 tonnes à 8.500 tonnes. Madagascar est premier producteur au monde, et sa production représente presque la moitié de la production mondiale en 2014 (Figure 3). Cette dominance du marché est susceptible de continuer puisque la production de vanille exige des conditions climatiques spécifiques et nécessité une très importante intensité de main-d'œuvre.
La vanille est transformée à l'extérieur de Madagascar, où le comportement des intermédiaires affecte l’offre et fait monter les prix. Madagascar exporte des gousses de vanille, qui sont transformées par des sociétés basées principalement en France, en Allemagne et au Canada (Figure 4). Les informations sur le marché, le prix, les producteurs et les fournisseurs à travers la chaîne de valeur sont limitées. Profitant de cette opacité, les « intermédiaires » travaillant pour les grandes sociétés de transformation sont réputés faire du stockage de la vanille dans le but de réduire l’offre disponible et obtenir des prix plus favorables.
L’offre mondiale a été davantage restreinte par les conditions climatiques défavorables. Depuis 2015, les prix de la vanille plus élevés ont encouragé de nouveaux cultivateurs à Madagascar, mais le temps s’est avéré insuffisant pour en obtenir les récoltes étant donné que deux à cinq ans sont nécessaires pour la floraison de la vanille. Le cyclone ENAWO a, selon les estimations, détruit 15 pourcent de plantations de vanille, exerçant une pression sur la production mondiale (Figure 5).
6
Malgré les prix élevés, la demande mondiale en vanille reste forte. Quand les prix de la vanille ont baissé autour du milieu des années 2000, les industries de transformation ont de plus en plus utilisé la vanille dans le développement de produits pour des marchandises haut de gamme. Cette décision s’est avérée appréciée parmi les consommateurs et a mené quelques « géants » de l’industrie alimentaire à abandonner l'utilisation de la vanilline artificielle, bien que celle-ci soit disponible à un prix plus compétitif de 10-20 USD par kilo.
Les effets des prix plus élevés de la vanille sur l'économie Malgache ont été mixtes. Les prix élevés de la vanille ont contribué à des recettes d'exportation favorables. D’un seul coup, des paysans pauvres sont devenus rapidement riches, bien que l'insécurité dans les zones de production ait augmenté. Cependant, la montée des prix s'est soldée par un choc économique qui est géré de manière convenable. Puisque les cultivateurs de vanille opèrent en grande partie à l'extérieur du réseau bancaire, la monnaie en circulation est montée en flèche, contribuant à des effets inflationnistes. L'appréciation de l'Ariary a coïncidé avec le début de la saison d'exportation de vanille, et la génération de recettes d'exportation plus élevées. La Banque Centrale répond à ces effets par la gestion à travers les opérations de liquidité.
La montée des prix est prévue durer dans le court terme. Bien que les prix de la vanille aient augmenté, certains des principales industries ont exprimé leur engagement de continuer à utiliser la vanille naturelle, reflétant les préférences du consommateur. Les activités des intermédiaires sont susceptibles de continuer à contribuer aux prix élevés, au moins jusqu'à ce que tous les stocks qui sont achetés à un prix élevé soient vendus.
Sur le moyen terme, des pressions à la baisse sont escomptées avoir des impacts. La dernière fois qu’il y a eu une forte hausse des prix de la vanille, de 2002 à 2004, le marché a subi une baisse dramatique, avec une baisse des prix atteignant 45 pourcent. Bien que les grandes entreprises continuent à exprimer un engagement à utiliser la vanille, les prix élevés ne sont pas susceptibles d’être soutenus. Les sociétés commercialisent de plus en plus des produits alternatifs haut de gamme à saveurs naturelles. Les nouveaux cultivateurs qui ont commencé à planter en 2015 sont susceptibles de contribuer à l’augmentation de l’offre bien que ceci prenne inévitablement du temps pour se matérialiser.
F3 F4La part de production de Madagascar s’est régulièrement accrue
Production de vanille (tonnes) Moyenne d'exportation de vanille entre 2000-2013 (en
% de la valeur nominale des exportations mondiales)
La vanille est transformée en Europe et en Amérique du nord
Figure 3: Figure 4:
10.000
5.000
0
35
30
25
20
15
10
5
0
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
Mad
agas
car
Principaux producteurs Principaux transformateurs
Indo
nésie
Ouga
nda
Mex
ique
Fran
ce
Alle
mag
ne
Etat
s-Un
is
Autres
Papouasie-Nouvelle-Guinée
Turquie
Tonga
Chine continentale
Ouganda
Mexique
Indonésie
Madagascar
Source: FAOStats Source: FAOStats
7
L’importation de riz s’est envolé en réponse à la baisse de la production locale
11 Les données disponibles remontent à 2013 pour la France, l'Allemagne et les USA12 Le compte courant est la balance commerciale plus le montant net reçu pour les facteurs de production appartenant à des
propriétaires nationaux mais utilisés à l'étranger.13 La balance commerciale a une définition plus étroite que le solde du compte courant et fait référence au montant qu’un pays
reçoit pour l'exportation de biens et services moins le montant qu'il paie pour son importation de biens et services.
Le secteur externe7. La projection d’expansion des investissements pourrait affaiblir le solde du compte courant.12 Madagascar affiche un déficit structurel du compte courant, mais 2016 a été une exception, avec le compte courant enregistrant un petit excédent de 0,6 pourcent du PIB, reflétant une augmentation des prix à l’exportation de la vanille, des exportations de productions textiles plus élevées et une baisse des importations liées aux activités minières. Dans le futur, le solde du compte courant est prévu redevenir déficitaire, à environ 3,4 pourcent du PIB en 2017 (Figure 6). Le déficit du compte courant est prévu être principalement financé par le financement externe des investissements du secteur public et par les investissements directs étrangers.
8. Bien que les exportations continuent à afficher de bons résultats, la hausse des importations entraîne un déficit commercial13 (Figure 7). Les exportations continuent à afficher de bons résultats, principalement grâce à l’augmentation du prix de la vanille et une industrie textile enregistrant de bonnes performances (Figure 8). Cependant, comme anticipé, la valeur des importations augmente pour accompagner l’intensification des
activités d'investissement, qui est prévue s’accroître de 5,2 pourcent du PIB en 2016 à 10,5 pourcent du PIB en 2019. En particulier, la valeur des importations en équipements jusqu’à fin septembre 2017 représente déjà l’équivalent de leur valeur totale en 2016. Bien que la valeur totale des importations de riz continue à être faible par rapport aux importations totales, la valeur des importations de riz dans les premiers mois de 2017 a déjà dépassé la valeur totale des importations de riz en 2016, étant donné que la production intérieure a été affectée par la grave sécheresse (Figure 9).
Prix réel de la tonne de vanille en 1000 USD (année de référence 2000)
300
250
200
150
100
50
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Source : Direction de la douane de Madagascar, FAOSTAT11
F5 Figure 5: Les prix de la vanille ont augmenté ces dernières années
Madagascar
par t
onne
France Allemagne Etats-Unis
8
F6 F7Le solde du compte courant sera sous pression en 2017 selon les projections
Solde du compte courant, 2014-17
(millions USD)
Exportations et importations, 2014-17
(millions USD)
La balance commerciale en 2017 affiche un déficit structurel
Figure 6: Figure 7:
100
0
-100
-200
-300
-400
-500
2014
2014
2016
2016
2015
2015
2017p
2017p(Jan-Sep)
Riz
Alimentations(autre que riz)
Produits pétroliers
Equipements
Maitérese premières
Autres3.500
3.000
2.500
2.000
1.500
1.000
500
0
9. Les niveaux des réserves internationales restent adéquats. La montée des prix de la vanille a favorisé la détention d’importantes sommes d’argent à l'extérieur du réseau bancaire formel par des producteurs de vanille non bancarisés, ce qui a drainé de la liquidité. En réponse à cela, la Banque Centrale a acheté des devises étrangères afin
d’augmenter la liquidité bancaire et satisfaire la demande en monnaie locale. Les réserves officielles ont augmenté de près de quatre mois de couverture d'importation à fin 2016. Bien que les réserves soient susceptibles de descendre à l’équivalent de 3,7 mois d’importation en 2017, le niveau demeure raisonnable (Figure 10).
800,0
600,0
400,0
200,0
0,0
-200,0
-400,0
Balance Commerciale
Exportations Importations
2014
Q1
2014
Q2
2014
Q3
2014
Q4
2015
Q1
2015
Q2
2015
Q3
2015
Q4
2016
Q1
2016
Q2
2016
Q3
2016
Q4
2017
Q1
2017
Q2
F8 F9Les prix élevés de la vanille et de textiles signifient que les exportations continuent aussi à afficher de bons résultats
Exportations de biens, 2014-17 (millions USD) Importations de biens, 2014-2017 (millions USD)
Les importations d'équipement augmentent avec l'intensification des investissements
Figure 8: Figure 9:
2.500
2.000
1.500
1.000
500
0
2014 20162015 2017 (Jan-Sep)
Vanille
Textiles Autres
Girofle NickelCobalt
9
T2
14 FOB se réfère à « Franco à bord », un terme commercial qui indique si le vendeur ou l'acheteur est responsable des marchandises
endommagées ou détruites pendant le transport entre les deux parties
F10 F11Les niveaux des réserves internationales demeurent appropriés
2014 - 17 (millions USD) et réserves
en mois d’importations
(millions USD)
Les flux d’IDE diminueront légèrement Figure 10: Figure 11:
1.6001.4001.2001.000800600400200
0
500450400350300250200150100500
4,54.3,532,521,50,50
Réserves internationales en millions de USD
Réserves internationales en mois d'importation de biens et services
2014 20142016e 20162015 20152017p 2017p
2017 Q2 Total FDI
Source : MFB, BCM, Equipe du FMI et de la Banque mondiale
Tableau 2: Balance des paiements (en millions de USD) 14
1 – Transactions courantes
1.1 Biens et services
dont Balance commerciale
Exportation FAB
Importations FAB
Services nets
1.2 Revenus
1.3 Transferts courants
2 – Comptes de capital et d'opérations financières
2.1 Comptes de capital
2.2 Comptes d’opérations financières
2.3 Erreurs et omissions
3 – Balance globale
-33,6
-467,7
-546,7
2194,3
-2741,0
78,9
-299,2
733,3
56,0
158,0
-84,7
-17,3
22,4
2014
75,1
-208,3
-264,3
2165,1
-2429,4
56,1
-407,7
691,2
218,1
272,3
-13,1
-41,2
293,2
2016
-184,1
-337,9
-328,9
2047,0
-2375,8
-9,0
-376,1
529,9
283,9
130,3
120,6
33,0
99,8
2015
17,8
-107,6
-145,0
1270,0
-1415,0
37,4
-173,5
298,9
-79,5
67,5
-147,0
-10,1
-71,7
2017 (Janv-Juin)
Source: BCM et estimation de l’équipe du FMI et de la Banque mondiale, octobre 2017
10
Politique monétaire10. L'inflation a augmenté, mais reste sous contrôle. L'inflation s’est accélérée de 7,0 pourcent à fin 2016 à un pic de 8,6 pourcent en mai 2017 ; avec les produits alimentaires (surtout le riz) et le logement (loyers) comme principaux facteurs ; et a ensuite commencé à décélérer pour atteindre 8,2 pourcent en août 2017 (Figure 12). La Banque Centrale a réagi en resserrant la politique monétaire et en augmentant le taux directeur de 8,3 à 9 pourcent en mai 2017, le niveau le plus élevé depuis octobre 2015.
11. L'Ariary s’est apprécié (Figure 13). De janvier à
septembre 2017, l'Ariary s’est déprécié en termes nominaux de 2,4 pourcent contre l'Euro et s’est apprécié de 9.5 pourcent contre le Dollar des États-Unis, bien qu'il y ait eu une légère modération depuis août. L'appréciation de l'Ariary peut affecter la compétitivité des exportations malgaches, même si la demande internationale en vanille reste forte. En particulier, l'appréciation de l'Ariary coïncide avec la saison de production de vanille en mai et juin 2017, où l'augmentation des recettes en devises est susceptible d’avoir contribué à la volatilité du taux de change.
F12 Figure 12: L'inflation est sur une tendance haussière, avec une augmentation des prix du riz
Indices des prix à la consommation (variation annuelle en pourcentage)
Changement en pourcentage du taux de change depuis janvier 2017
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
-5,0
IPC Riz Energie
F13 Figure 13: L'Ariary s’est apprécié, en particulier par rapport à l’USD
Source: Calculs effectués par les Services de l’INSTAT, la Banque centrale de Madagascar et la Banque mondiale
181614121086420
-2-4
Euro
janv-17 févr-17 mars-17 avr-17 mai-17 juin-17 juil-17 août-17 sept-17
USD
août
-12
oct-
12dé
c-12
févr
-13
avr-
13ju
in-1
3ao
ût-1
3oc
t-13
déc-
13fé
vr-1
4av
r-14
juin
-14
août
-14
oct-
14dé
c-14
févr
-15
avr-
15ju
in-1
5ao
ût-1
5oc
t-15
déc-
15fé
vr-1
6av
r-16
juin
-16
août
-16
oct-
16dé
c-16
févr
-17
avr-
17ju
in-1
7ao
ût-1
7
11
15 La masse monétaire est une mesure de l’argent au sens large qui en inclut plus que juste l'argent physique tel que les billets de
banque et les pièces de monnaie, mais également les dépôts à vue aux banques commerciales et toute somme d'argent tenue dans
des comptes facilement accessibles.
12. Le crédit au secteur privé a généralement été stable. Dans la première moitié de 2017, les crédits à l'économie ont généralement été stables, tandis que les crédits à l’État ont diminué (Figure 14). Les données disponibles pour 2017 montrent que les crédits sont généralement à court terme (Figure 16). Les taux d'intérêt offerts par
les grandes banques continuent à être considérablement plus élevés que le taux directeur de la Banque Centrale (Figure 15). Plusieurs facteurs influencent les taux bancaires commerciaux, à savoir les niveaux de risque, le coût des opérations et le coût du financement.
60
50
40
30
20
10
0
181614121086420
août
-15
oct-
15dé
c-15
févr
-16
avr-
16ju
in-1
6ao
ût-1
6oc
t-16
déc-
16fé
vr-1
7av
r-17
juin
-17
août
-17e
F14 F15Le crédit au secteur privé est généralement stable, tandis que le crédit à l’État a ralenti
Variation annuelle en pourcentage Pourcentage
L'augmentation du taux directeur de la Banque centrale a abouti à une réduction de l’écart par rapport aux taux des banques commerciales
Figure 14: Figure 15:
Crédit au gouvernement
Crédit à l'économie
Taux directeur de la BCM
Taux moyen pondéré découvert
Taux moyen pondéré débiteur
600.000,0
500.000,0
400.000,0
300.000,0
200.000,0
100.000,0
0
-100.000,0
35,0
30,0
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
janv
-16
févr
-16
mar
-16
avr-
16m
ai-1
6ju
in-1
6ao
ût-1
6se
pt-1
6dé
c-16
janv
-17
févr
-17
mar
-17
avr-
17m
ai-1
7ju
in-1
7
août
-16
sept
-16
oct-
16no
v-16
déc-
16ja
nv-1
7fé
vr-1
7m
ar-1
7av
r-17
mai
-17
juin
-17
juil-
17e
août
-17e
Source: Banque centrale de Madagascar
F16 F17Dans la première moitié de 2017, la nature du crédit a été en grande partie à court terme
Variation annuelle (Millions de MGA) Changement en pourcentage15
Le resserrement de la politique monétaire a abouti à une réduction plus récente de la base monétaire
Figure 16: Figure 17:
Crédit à court terme
Crédit à long terme
Crédit à moyen terme M3 Base monétaire
août
-14
oct-
14dé
c-14
févr
-15
avr-
15ju
in-1
5ao
ût-1
5oc
t-15
déc-
15fé
vr-1
6av
r-16
juin
-16
août
-16
oct-
16dé
c-16
févr
-17
avr-
17ju
in-1
7ao
ût-1
7
12
16 L'écart de financement est calculé sur la base de caisse et prend en compte les moyens de paiement en cours d’encaissement et
les remboursements d'arriérés de l’Administration.
Politique Budgétaire 13. En juin 2017, les autorités ont modifié le budget puisque les priorités de dépenses ont changé suite aux chocs récents sur l'économie. Le total des recettes et des dons est prévu augmenter de 13,9 pourcent du PIB dans la loi de finance initiale à 15,2 pourcent du PIB dans la loi de finance rectificative. Cependant, les projections les plus récentes suggèrent que le total des recettes et dons devrait atteindre 15,0 pourcent du PIB en 2017. La loi de finances rectificative prévoit une augmentation des dépenses de 18,3 pourcent du PIB à 20,3 pourcent du PIB, alors que les projections révisées indiquent que celles-ci devraient atteindre 18,4 pourcent du PIB. Les projections les plus récentes reflètent un décaissement plus lent que prévu du décaissement des financements externes (dons et prêts) destinés aux dépenses d’investissement. Globalement, le déficit budgétaire est maintenant
15. Les dépenses plus élevées dans le budget révisé sont en partie occasionnées par des transferts ponctuels aux entreprises publiques. Les dépenses courantes devraient augmenter de 10,8 pourcent du PIB en 2016 à 12,0 pourcent du PIB en 2017. Cette hausse des dépenses courantes est en
projeté à 4,3 pourcent du PIB, en hausse par rapport à 2,0 pourcent du PIB en 2016.16
14. L'enveloppe de ressources plus élevée présentée dans le budget révisé reflète en partie l’avancement dans la mise en œuvre de réformes d'administration fiscales. Les recettes fiscales de Madagascar sont parmi les plus faibles dans le monde en proportion du PIB ; évalué à 10,9 pourcent du PIB en 2016, bien en deçà de la moyenne de 16,8 pourcent pour l'Afrique Subsaharienne (SSA) (Figure 19). Cependant, des améliorations ont été observées. Entre 2015 et 2016, les recettes fiscales ont augmenté de 0,5 pourcent du PIB et sont escomptées atteindre 11,4 pourcent du PIB en 2017 (Figure 18). Ces réformes sont surtout dues au renforcement des contrôles et à la collaboration plus importante entre la direction des impôts et la direction des douanes.
grande partie due aux transferts plus élevés aux entreprises publiques. La subvention à JIRAMA a augmenté de 74 millions USD à 133 millions USD, en raison de la sécheresse qui a touché les capacités de génération hydraulique d’électricité, et a obligé la JIRAMA à acheter du gasoil plus cher pour
14121086420
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
Recettes fiscales
Source: Indicateurs de développement dans le monde Source : MFB
F18 F19En comparaison avec celle des pays pairs, la mobilisation de recettes fiscales est relativement faible
Impôts en pourcentage du PIB (moyenne 2004-2014)
Les réformes de l'administration fiscale commencent à obtenir des recettes plus élevéesImpôts en pourcentage du PIB
Impôts en pourcentage du PIB
Les réformes de l'administration fiscale commencent à obtenir des recettes plus élevées
Figure 18: Figure 19:
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
2017
p
Cong
o, Dé
m. R
épRé
publ
ique
Cen
traf
ricai
neEt
hiop
ieSi
erra
Leo
neM
adag
asca
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gand
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nzan
ieRw
anda
Burk
ina
Faso
Mal
awi
Béni
nTo
goSé
néga
lM
ozam
biqu
e
Autres
Impôts sur le commerce internationalImpôts intérieurs sur biens et services
Impôts sur le revenue, bénéficies, plus-values
13
17 Les sélections de transferts et de subventions sont celles destinées à JIRAMA, Air Madagascar, la Caisse de pension et aux subventions
de carburant.18 Les dépenses prioritaires sociales sont définies comme les dépenses sur la santé, l’éducation, l'eau et les secteurs de population à
l’exclusion des salaires et des investissements sur financement extérieur.
F20 F21Les dépenses de transferts et subventions diminueront, selon les projections
Sélections de transferts et de subventions en
pourcentage des dépenses totales et des prêts nets17Pourcentage du PIB
Les dépenses sur les secteurs prioritaires sociaux augmenteront, selon les prévisions dans le Budget révisé 2017 18
Figure 20: Figure 21:
20
15
10
5
0
1,41,2
10,80,60,40,2
0
Transfers et subventions sélectionnés Loi de Finances Initiale
JIRAMA Air Madagascar
Caisses de pension
Dépenses engagées
Loi de Finances Rectificatives
2014 20142015 20152016 20162017p 20172018p 2018p2019p 2019p
Subventions à la pompe
Source : MFB et projections des équipes du FMI et de la Banque mondiale
16. Les dépenses d'investissement devraient augmenter, en grande partie pour répondre aux chocs. Les dépenses d'investissement sont prévues augmenter de 5,2 pourcent du PIB en 2016 à 6,3 pourcent du PIB en 2017. Cette augmentation est en grande partie soutenue par des financements étrangers plus élevés puisque l’État a obtenu des financements exceptionnels de la part de partenaires pour aider à financer les coûts de
reconstruction suite aux catastrophes naturelles. Les dépenses d'investissement sur financement interne sont également projetées augmenter de 1,9 pourcent du PIB dans le budget initial à 2,0 pourcent en 2017. Une partie de ces ressources seront allouées à de nouveaux projets pour les dépenses d'urgence dans des secteurs comme l'eau, les routes, le transport, l'agriculture, la protection sociale, la santé et l'éducation.
Les dépenses d'investissement devraient augmenter, en grande partie pour répondre aux chocs.
faire fonctionner les groupes électrogènes. Un transfert ponctuel à hauteur de 89 millions USD a été approuvé en faveur d’Air Madagascar (la déficiente compagnie aérienne nationale), pour couvrir les obligations de dettes dans le cadre des efforts de restructuration. Ces deux grandes entreprises publiques mettent en œuvre des réformes de gouvernance, qui sont escomptées aboutir à une réduction
significative des transferts dans le moyen terme. De plus, l’État fait des efforts pour réduire certains transferts, notamment aux Fonds de Pension, et pour l'élimination continue de subventions aux prix des carburants (Figure 20). Ces efforts pour l’amélioration de la composition de dépenses public sont escomptés aboutir à des dépenses plus élevées sur les secteurs prioritaires sociaux (Figure 21).
14
T3
17. Avec l’augmentation de la projection de recettes, le déficit budgétaire devrait être plus faible à 4,3 pourcent du PIB, comparé à 5,1 pourcent dans la loi de finances initiale. Les projections actuelles indiquent que l’équivalent de 2,3 pourcent du PIB pourcent serait couvert
par financement extérieur et 2,0 pourcent du PIB sur financement intérieur. Le financement extérieur est en grande partie sur des termes concessionnels. Cependant, comme ce fût le cas dans les années précédentes, le budget révisé de 2017 prévoit la contraction d’un prêt
Tableau 3: Opérations financières du Gouvernement central (%PIB)
Total des recettes et des dons
Total des recettes
Recettes fiscales
Recettes non-fiscales
Dons
Total des dépenses
Dépenses courantes
Salaires et traitements
Paiements d'intérêts
Biens et services
Transferts et subventions
Opérations du trésor (nettes)
Dépenses d'investissement
sur financement interne
sur financement externe
Solde global (base engagement)
Paiements en instance (variation
de comptes créditeurs, + =
augmentation)
Variation des arriérés intérieurs
(+ = augmentation)
Solde global
(y compris dons, base caisse)
Total des financements
Financement extérieur (principe de résidence)
Financement intérieur (principe de résidence)
12,4
10,1
9,9
0,2
2,3
14,7
10,8
5,6
0,6
0,9
3,2
0,6
3,9
1,2
2,8
-2,3
0,6
-0,7
-2,4
2,4
1,2
1,2
2014Réalisés
%du PIB
14,7
11,2
10,9
0,3
3,4
16,0
10,8
5,6
0,9
0,6
3,1
0,6
5,2
1,2
4,0
-1,3
0,5
-1,2
-2,1
2,1
0,7
1,4
2016Estimés
11,8
10,4
10,1
0,3
1,5
15,1
11,7
5,5
0,8
0,5
3,4
1,4
3,5
1,0
2,5
-3,3
0,1
-0,5
-3,7
3,7
2,2
2,0
2015Réalisés
13,9
11,2
11,0
0,2
2,7
18,3
10,3
5,6
0,9
0,8
2,7
0,2
8,0
1,9
6,1
-4,4
0,0
-0,7
-5,1
4,7
3,6
1,1
15,2
11,6
11,4
0,2
3,5
20,3
12,0
5,5
0,9
0,9
4,0
0,6
8,3
2,3
6,0
-5,1
-0,2
-0,7
-6,0
6,0
4,0
2,0
15,0
11,7
11,4
0,3
3,2
18,4
12,2
5,8
0,8
0,9
4,0
0,6
6,3
2,0
4,2
-3,5
-0,2
-0,7
-4,3
4,3
2,3
2,1
2017LFI
2017LFR
2017Projection
actuelle (Oct 2017)
Source : Autorités malgaches et projections effectuées par les services du FMI et de la Banque mondiale, Octobre 2017
15
commercial avec une garantie partielle de la Banque Africaine de Développement, d’une valeur de 40 million USD.19 Le FMI a augmenté le financement à hauteur de 43 millions USD afin d’aider à atténuer les pressions sur la balance des paiements suite aux chocs.20
18. Bien que les financements externes augmentent, le niveau de risque de surendettement extérieur reste modéré.21 Selon l'Analyse de la viabilité de la dette (AVD) menée conjointement par le FMI et la Banque mondiale en juin 2017, la valeur actualisée du ratio de la dette par rapport au PIB s'est élevée à 29,1 pourcent en 2017. La dynamique de la dette est estimée s'être améliorée depuis
la précédente AVD effectuée en juillet 2016, comme les hypothèses de financement sont plus favorables suite à la Conférence des Bailleurs et des Investisseurs en décembre 2016. La valeur actuelle du ratio de la dette par rapport au PIB est prévue rester stable à environ 29 pourcent sur le moyen terme (Figure 22). Dans le cadre du scénario de référence, tous les indicateurs restent au-dessous des seuils de surendettement. Les tests de robustesse indiquent que la viabilité de la dette est vulnérable aux chocs, la faible mobilisation de recettes et les passifs éventuels associés aux Entreprises Publiques Nationales(EPNs).22
60
50
40
30
20
10
0
2017 2019 2021 2023 2025 2027 2029 2031 2033 2035 2037
Source : Analyse de la viabilité de la dette faite conjointement par le FMI et la Banque mondiale, juin 2017
F22 Figure 22: Valeur actuelle du ratio de la dette par rapport au PIB
Baseline Réparer l'équilibre primaire Choc le plus extrême
Scénario historique Indice de dette publique
19 Le décaissement est escompté au début de 2018. En 2016 la BAD a consenti à fournir une garantie de crédit partielle pour un prêt
de 55 millions USD de la Deutsche Bank pour couvrir le gap de financement, mais le décaissement a été reporté au mois de juin 2017. 20 Dans le cadre de l’arrangement FEC, les pays membres peuvent demander l'augmentation du quota d’accès quand il y a des chocs.
Le Conseil d’Administration du FMI a approuvé un décaissement de 86 millions USD, y compris une augmentation de 42 millions USD, lors
de sa réunion le 28 juin 2017. 21 L'Analyse de la Viabilité de la Dette évalue le risque de surendettement extérieur. Pour évaluer la viabilité de la dette, les indicateurs
de la charge de la dette sont comparés aux seuils indicatifs au cours d'une période de projection de 20 ans. Un indicateur de charge
de la dette qui dépasse son seuil indicatif montre un risque de subir une certaine forme de difficulté en termes d’endettement. Un
niveau modéré de surendettement indique que les indicateurs de la charge de la dette sont au-dessous des seuils dans le scénario de
référence, mais les tests de robustesse indiquent que les seuils pourraient être rompus s'il y a des chocs externes ou des changements
brusques de politiques macro-économiques.22 Selon le dernier Article IV du FMI, 5,5 % du PIB pour la dette à long terme et à court terme de la JIRAMA et 1 % pour une recapitalisation
possible de la Caisse d'épargne.
16
Perspectives économiques
DEUXIEMEPARTIEPERSPECTIVES ECONOMIQUES
1. La perspective de croissance économique à moyen terme est positive. Sur la base des projections actuelles, la croissance économique est projetée atteindre 5,1 pourcent du PIB en 2018 et ensuite atteindre une moyenne de 5,3 pourcent au cours de la période 2019 à 2022. L'intensification des activités de travaux publics devrait constituer un levier de croissance essentiel, qui peut aussi stimuler l'activité dans des secteurs connexes. Le secteur touristique pourrait aussi devenir un important facteur contribuant à la croissance, en particulier, si les améliorations prévues au sein de la compagnie aérienne nationale, Air Madagascar, se réalisent comme planifié. Le sous-secteur de l'énergie pourrait se développer à une moyenne de 10,5 pourcent au cours de la période 2018-2022, en supposant que la production privée se développe et que les réformes de gouvernance pour la JIRAMA commencent à porter des fruits.
2. Les finances publiques sont escomptées continuer à se réajuster pour soutenir la mise en œuvre du Plan National de Développement. L’intensification des activités publiques d'investissements devrait conduire à des importations plus élevées, contribuant ainsi à un élargissement du déficit du compte courant. Le déficit est en grande partie escompté être financé par les investissements directs étrangers et le financement externe du secteur public, qui se développera graduellement, selon les projections, à moyen terme. À moyen terme, des recettes et des dépenses plus élevées sont attendus. L’accroissement des recettes devrait
être soutenu par des efforts continus pour améliorer l'administration fiscale ainsi que des dons plus élevés à la suite de la Conférence des Bailleurs et des Investisseurs. Les dépenses sont projetées atteindre une moyenne de 19,5 pourcent du PIB sur le moyen terme. Au fur et à mesure que les transferts et les subventions aux domaines non prioritaires diminuent, des dépenses plus élevées sont escomptées être allouées aux secteurs sociaux prioritaires et aux investissements publics.
3. Cependant, cette perspective de croissance est soumise à un engagement de maintenir une stabilité politique et continue, accompagnée de réformes importantes. Comme le pays se prépare pour les élections à la fin de l’année 2018 / début 2019, pour la première fois dans l'histoire de Madagascar, il y a la possibilité qu'un Chef d'État commence et finira un mandat constitutionnel suivant un processus démocratique. Une telle réalisation serait extrêmement de bon augure pour le processus politique de Madagascar et soutiendrait l'élan de la croissance naissante, en particulier par l'encouragement des investissements étrangers. Cependant, comme des promesses d'élection sont faites, il sera crucial de continuer à se concentrer sur les réformes qui produisent des résultats, en soutenant la productivité et le rétablissement des secteurs majeurs comme l'agriculture, l'énergie et le tourisme, qui ont le potentiel significatif de stimuler la croissance et créer des emplois.
17
TROISIEMEPARTIEEVALUATION DES CHANGEMENTS DANS LES INSTITUTIONS ET DES ENVIRONNEMENTS POLITIQUES DE MADAGASCAR
18
Depuis le retour à l'ordre constitutionnel en 2014, la qualité des institutions malgaches s'est régulièrement améliorée. Plus précisément, l'environnement institutionnel de la protection sociale et la qualité de la gestion budgétaire se sont améliorés. La Banque mondiale évalue la qualité des politiques et des institutions au moyen d'un instrument appelé Évaluation des Politiques et Institutions Nationales (Country Policy and Institutional Assessment – CPIA). Les faits montrent que les pays dotés d'institutions plus solides sont susceptibles d'avoir de meilleurs résultats en matière de développement. Il est possible de renforcer davantage la qualité des institutions malgaches, en particulier dans les domaines des droits de propriété, de la transparence et de la redevabilité dans le secteur public.
1. Les pays ayant des environnements institutionnels plus forts sont associés à de meilleurs résultats de développement.23 Les pays dotés d'institutions plus solides, en particulier dans des domaines tels que les droits de propriété et un meilleur environnement réglementaire, sont plus susceptibles d'encourager le développement et la croissance du secteur privé. Des institutions budgétaires plus fortes sont également plus susceptibles d'encourager l'allocation efficace des ressources conformément aux priorités définies dans un document de stratégie nationale de développement. En outre, il est important d’avoir des institutions fortes pour pouvoir gérer efficacement l'aide extérieur au développement et la dette publique.24
2. La Banque mondiale dispose d'un outil de diagnostic appelé évaluation des politiques et institutions nationales (CPIA) pour évaluer la qualité des politiques et des arrangements institutionnels d'un pays. Le CPIA possède 16 critères25 qui visent à évaluer dans quelle mesure la politique et les cadres institutionnels d'un pays soutiennent la croissance durable et la réduction de la pauvreté. Le
CPIA couvre (a) la gestion économique, (b) les politiques structurelles, (c) les politiques d'inclusion / équité sociale et (d) la gestion du secteur public et des institutions. Le CPIA se traduit par une note, publiée chaque année sur le site web de la Banque mondiale. De plus amples informations sur le CPIA sont expliquées dans l'encadré 3.
3. Les pays à faible revenu qui ont amélioré leur environnement institutionnel, tel que mesuré par le CPIA, ont également montré des progrès en matière de développement. Les pays à faible revenu qui ont amélioré leurs scores CPIA (illustré par un changement positif dans le score CPIA) ont également vu des améliorations dans leurs résultats en développement humain (Figure 23). De la même manière, les pays à faible revenu ayant des scores CPIA plus élevés sont généralement considérés comme ayant une performance réglementaire plus forte pour faire des affaires, comme l'indique la mesure de la distance de la frontière (Figure 24).26 Dans une certaine mesure, cette constatation montre que l'enquête Doing Business est utilisée pour éclairer certains aspects du score CPIA.
23 Cette assertion est étayée par une littérature abondante, notamment Acemoglu, D. et Robinson, J. « Le rôle des institutions dans la
croissance et le développement », Commission sur la croissance et le développement, document de travail n ° 10 et Evans, W. ; Ferguson, C.
Gouvernance, institutions, croissance et réduction de la pauvreté : une revue de la littérature. Département britannique du développement
international (DFID), Londres, Royaume-Uni (2013)24 Voir par exemple Dollar and Burnside (2000). Aid, Policies and Growth.”25 http://databank.worldbank.org/data/reports.aspx?source=country-policy-and-institutional-assessment26 Cette mesure indique la distance de chaque économie par rapport à une « frontière » qui représente la meilleure performance
observée à travers l’ensemble des pays couverts par Doing Business.
La CPIA évalue la qualité des politiques et des arrangements institutionnels d’un pays
19
E3 Encadré 3: Qu’est-ce-que le CPIA et à quoi est-il utilisé ?
Les critères CPIA du tableau 4 se voient attribuer un score de 1 (faible) à 6 (élevé) pour produire un score CPIA global, qui est utilisé de différentes manières. Premièrement, le score CPIA est utilisé pour indiquer comment les ressources de l'Association Internationale de Développement (IDA) sont allouées à différents pays.27 Généralement, les pays ayant de meilleures performances sont récompensés par des allocations plus élevées de l'IDA. Deuxièmement, le score CPIA est l'un des facteurs utilisés par la Banque mondiale
pour déterminer si l'environnement institutionnel d'un pays est fragile, ainsi que la présence d'une mission de maintien de la paix ou d'une mission politique / de consolidation de la paix. Troisièmement, le CPIA est utilisé pour déterminer le risque de surendettement d'un pays. Les pays dont les institutions sont plus faibles ont un seuil d'endettement plus faible, reflétant une moindre capacité à rembourser la dette.
T4
F23 F24Les pays qui ont amélioré leur score CPIA ont également connu des avancées dans leur indice de Développement Humain
Moyenne de 2010-2015 pour les pays dont le PNB
par habitant se situe entre 500 et 2300 $2011PPP
Pays à faible revenu
En général, les pays ayant un score CPIA plus élevé possèdent de meilleurs environnements règlementaires des affaires
Figure 23: Figure 24:
3,0
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
-0,5
-1,0
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Source: Banque mondiale
Varia
tion
moy
enne
de
l'IDH
DB -
Dist
ance
de
la fr
ontiè
re 2
017
-0,1000 0,0000 0,1000 0,2000
Variation moyenne de la note du CPIA Note CPIA 2016
R2=0,149R2=0,4845
Madagascar Madagascar
- 2,0 4,0 6,0
Tableau 4: Critères CPIA
Groupe A.
Gestion économique
Groupe B.
Politiques structurelles
• Politique monétaire et politique du taux de change
• Politique budgétaire
• Politique et gestion de la dette
• Commerce
• Secteur financier
• Environnement règlementaire des affaires
CritèresGroupe
27 Voir World Bank (2014). Madagascar. Economic Update pour une revue des tendances du CPIA entre 2009 et 2013.
20
Source: Banque mondiale
Groupe C.
Politiques pour l’inclusion/
l’équité sociale
Groupe D.
Gestion et institutions du
secteur public
• Egalité de genre
• Equité dans l’utilisation des ressources publiques
• Développement des ressources humaines
• Protection sociale et travail
• Politiques et Institutions pour la viabilité environnementale
• Droits de propriété et respect de l’État de droit
• Qualité de la gestion budgétaire et financière
• Efficacité de la mobilisation des recettes
• Qualité de l’administration publique
• Transparence, responsabilisation, et corruption dans le secteur public
CritèresGroupe
4. La qualité des institutions malgaches s'est progressivement améliorée depuis 2014, comme en témoigne l'augmentation du score CPIA. Le score CPIA est passé de 3,0 en 2013 - lorsque la performance du pays était à son plus bas, à 3,2 en 2016.28 Des améliorations ont été notées dans les domaines de la Protection Sociale et de la Qualité de la Gestion Budgétaire et Financière. Ces deux critères ont tous deux gagné 1 point entre 2014 et 2016. Quatre autres critères ont également contribué à l'amélioration globale du score CPIA, gagnant 0,5 point chacun, à savoir : (i) le renforcement des ressources humaines ; (ii) la politique et la gestion de la dette, (iii) la transparence, la redevabilité et la corruption dans le secteur public, et (iv) l'égalité des sexes. Le tableau 5 montre quelques-unes des réformes engagées relatives à ces critères.
5. Les améliorations apportées au cadre institutionnel de la protection sociale ont stimulé l'expansion des programmes de protection sociale. Bien que le Gouvernement ait eu des politiques de protection sociale depuis les années 2000, les programmes de protection sociale n'étaient généralement pas coordonnés entre les
différents Ministères et Institutions.29 Conscient de ces défis, le Gouvernement a approuvé sa première Politique Nationale de Protection Sociale en 2015. Ce cadre a constitué la base du renforcement du rôle du Ministère de la population, de la protection sociale et de la promotion de la femme.
6. La qualité de la gestion budgétaire et financière s'est améliorée grâce à un meilleur accès à l'information. Pendant la période de crise politique entre 2009 et 2013, il n'existait pas de Plan National de Développement, ce qui limitait la capacité de lier le budget aux priorités de développement. En outre, la faiblesse et l’imprévisibilité des ressources publiques ont conduit à des divergences entre le budget approuvé et l'exécution. De plus, le pays a toujours enregistré des retards dans l'approbation de ses Lois de Règlements, et ce, même avant la crise politique de 2009. Ces lacunes ont limité l'orientation politique du budget et la crédibilité du budget. Avec une relative stabilité politique depuis 2014, le pays s'est engagé dans le renforcement du processus budgétaire et de la transparence de la gestion budgétaire. Pour la première fois, les Lois de Règlements 2015 ont été publiés conformément aux délais prévus par la loi.
La qualité des Institutions malgaches aujourd'hui
28 Voir Banque mondiale (2014). Madagascar. Mise à jour économique pour une revue de la tendance CPIA entre 2009 et 2013 30 Banque mondiale. Trois années de Crise. Une Évaluation de la Vulnérabilité et des Politiques Sociales et Perspectives pour le Futur
21
T5 Tableau 5: Améliorations dans quelques critères CPIA
Protection sociale et travail
Qualité de la gestion
budgétaire et financière
Développement des ressources
humaines
Politique et gestion de la dette
Transparence, Redevabilité,
et Corruption dans le
secteur public
Egalité de genres
• Développement et expansion des programmes de filets sociaux
• Amélioration du mécanisme de ciblage
• Elaboration de la réponse d’urgence à la sècheresse dans le Sud en 2016
• Liens explicites entre le budget d’investissement et le Plan National de
Développement depuis 2016
• Publication des Budgets du Citoyen depuis 2015
• Taux de régulation adapté pour l’exécution des dépenses prioritaires
• Résolution du problème de retard dans l’adoption des Lois de Règlement
• Publication du Rapport public de la Cour des Comptes
• Adoption du Plan de développement du secteur de la santé (2015-2019) et
de la Stratégie nationale pour la couverture de santé universelle
• Amélioration du mécanisme de suivi et évaluation pour le secteur de la
santé publique
• Adoption de la loi sur la dette publique et les stratégies de la dette
• Amélioration du système de gestion de base de données pour la dette
publique et publication des statistiques de la dette
• Mise à jour de la loi et de la stratégie de prévention et de lutte contre la corruption
• Participation de la société civile dans les discussions de préparation budgétaire
• Développement du budget participatif au niveau des communes
• Révision de la loi sur le Code de la nationalité reconnaissant la capacité
des femmes à transmettre sa nationalité à ses enfants
• Augmentation du nombre de femmes accédant à la microfinance
EvolutionCritères
Source : Banque mondiale
Bien que le score CPIA de Madagascar s’est amélioré à 3.2, il reste encore loin derrière celui des pays les plus performants
22
7. Avant la crise politique de 2009, Madagascar était considérée comme ayant des politiques et des institutions plus fortes par rapport à la situation actuelle. En 2007 et 2008, le score CPIA global à Madagascar était de 3,7 contre 3,2 aujourd'hui.30 Au cours de la période de crise politique, le score CPIA a progressivement diminué, la qualité de la gestion et des institutions du secteur public ayant considérablement détérioré (Figure 26). Alors que le score
8. Les enseignements tirés d'autres pays mettent en évidence l'importance de la stabilité politique, d’une gestion économique saine, et de l’appropriation pour mettre en œuvre et soutenir les réformes. Puisque Le CPIA fournit une indication des lacunes importantes dans des domaines de politique, elle peut aider les administrations à prioriser les actions dans l’élaboration d'un programme de réforme. Elle permet aussi de suivre le progrès au fil du temps et d’évaluer les progrès en comparaisons avec
CPIA de 3,2 de Madagascar se compare favorablement à la moyenne de 3,1 de l'Afrique sub-saharienne, il reste loin derrière certains des pays les plus performants. Les performances actuelles de Madagascar suggèrent qu'il est possible de renforcer son environnement politique et institutionnel, conformément à ses performances antérieures (Figure 25).
d'autres pays. En 2008 plusieurs pays ont eu la même note d’évaluation CPIA de 3,7 (Figure 27). Les pays qui ont vécu l'instabilité politique tels que Madagascar et le Mali ont vu une détérioration dans leur note. Au Mozambique, la crise de la dette et les préoccupations de gouvernance économiques ont mené à une forte dégradation de la note. Le Rwanda, d'autre part a pu progressivement maintenir et améliorer sa note CPIA, sur la base d’une appropriation forte du processus de réforme (cf. Encadré 4).
Le potentiel pour améliorer davantage l’environnement institutionnel
F25 F26Après une baisse pendant la période de crise politique, la note d’évaluation CPIA de Madagascar est supérieure à la moyenne des pays IDA
Note d’évaluation CPIA Changement de note d’évaluation CPIA
L’indicateur de la qualité de la gestion du secteur public et des institutions a empiré entre 2008 et 2016
Figure 25: Figure 26:
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
2016
3,8
3,6
3,4
3,2
3
2,8
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1,0
Source: Banque mondiale
Madagascar
Moyenne IDA Afrique Sub-Saharienne (fragile)
Moyenne IDA
Note moyenne
Politiques structurelles
Gestion économique
Politiques d'inclusion/
équité sociale
Gestion et d'institutions du secteur
public
30 Les notes d’évaluation pourraient ne pas être entièrement comparables en raison de la révision de critère en 2011.
23
E4 Encadré 4: Comment le Rwanda a-t-il amélioré ses politiques et institutions ?
Avec une note globale de 4, le Rwanda affiche la meilleure note CPIA parmi les pays à faible revenu en 2016, et a enregistré une amélioration constante de la note depuis 2013. Cette solide performance provient de l'engagement constant aux réformes institutionnelles et d’un fort leadership. En outre, l'approfondissement du dialogue entre l'équipe de Banque mondiale et l’Administration Rwandaise a constitué un support pour informer un plan d’action de réforme, qui est focalisé sur les principaux domaines d’amélioration identifiés dans le CPIA. Le processus appliqué au Rwanda est décrit ci-dessous :
1. Forte communication avec l’Administration : cette étape consiste à sensibiliser les parties prenantes issues de l’administration, principalement celles au niveau technique, sur le processus et les critères du CPIA.
2. Formulation d'un groupe de travail conjoint sur l'évaluation : un représentant officiel de l’Administration, nommé par les Secrétaires généraux des ministères et des agences publiques, est nommé comme point
focal pour chaque indicateur. Le représentant est chargé de fournir les informations nécessaires et de vérifier l'évaluation effectuée par l'équipe de la Banque mondiale.
3. Apprentissage à partir d'expériences antérieures : l'équipe apprend à partir des commentaires fournis pendant la revue interne par la Banque de l’évaluation, pour identifier les lacunes de l’environnement institutionnel.
4. Partage des résultats : une fois que le processus d'évaluation est achevé, les résultats sont partagés avec l’Administration, pour informer le suivi et le développement d’efforts de réforme additionnels.
Il y a trois importants enseignements tirés : (i) l’utilisation du CPIA comme base des discussions de politique, (ii) le maintien des informations ; et (iii) l’initiation à l’avance du processus de collecte de données pour permettre d’avoir suffisamment de temps pour les échanges.
Source: Rwanda’s CPIA Country Experience, Banque mondiale (2015)
F27 Figure 27: Note CPIA de Madagascar et autres pays ayant la même note en 2008
4,5
4,0
3,5
3,0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016
Rwanda Burkina Faso Mozambique République du Kyrgyz
Mali MadagascarGrenada Honduras
Source : Indicateurs de développement dans le monde
24
9. Madagascar a fait des progrès significatifs dans la promotion de l’appropriation des réformes institutionnelles, informées par le CPIA. À Madagascar, depuis 2015, une équipe technique interministérielle a été instituée, en vue de consulter les parties prenantes au processus CPIA. Le Ministère de l’Économie et de la Planification et le Ministère des Finances et du Budget suivent la note d’évaluation CPIA pour Madagascar. Les parties prenantes comme la société civile, le secteur privé et les centres de recherche ont été sensibilisées à propos du CPIA à travers des ateliers. Le comité est également responsable d'expliquer la manière dont la note d’évaluation CPIA est utilisée pour déterminer l’allocation des ressources, le seuil de viabilité de la dette et l'identification des réformes pertinentes pour le CPIA à partir du programme de développement de l’Administration et le suivi de leur mise en œuvre. Le comité est le point focal des consultations pendant l'évaluation annuelle par l'équipe de la Banque mondiale.
10. Le comité technique interministériel de l’Administration et la Banque mondiale ont utilisé le CPIA pour identifier conjointement plusieurs domaines de réforme. Sur le court et moyen terme, les aspects du cadre institutionnel et politique qui pourraient être renforcés comprennent :
• Renforcement des efforts de prévention et de lutte contre la corruption en (i) assurant que tous les hauts responsables publics procèdent à la déclaration de patrimoine à la Haute Cour Constitutionnelle, selon l’exigence de la loi ; (ii) exécutant les sanctions afférentes aux infractions constatées par le Conseil de Discipline Budgétaire et Financière.
• Renforcer l’initiative de Gouvernement Ouvert, la transparence et la redevabilité de l’Administration vis-à-vis des citoyens par (i) l’approbation de la Déclaration de Gouvernement Ouvert ; et (ii) l’amélioration de la transparence budgétaire par la mise à disposition des données de dépense détaillées et la publication des budgets des entités publiques.
• Augmentation des recettes fiscales par : (i) l’élimination des exonérations fiscales qui n’ont pas
d'impacts socio-économiques nets positifs ; et (ii) établissement du Numéro d'Identification Fiscale.
• Amélioration de la planification des ressources aux secteurs clés conformément au Plan National de Développement par l’élaboration d'un cadre de dépenses à moyen terme.
• Amélioration de la performance et de la stabilité du secteur financier par : (i) l’adoption d’une Loi sur les informations de bureau de crédit pour permettre aux institutions financières d’évaluer les niveaux de risque du débiteur ; (ii) l’adoption d’une loi révisée sur la Microfinance pour promouvoir la stabilité des Institutions de Microfinance.
• Davantage de renforcement du cadre institutionnel de la protection sociale pour éviter la duplication des bénéficiaires et améliorer le ciblage par l'établissement d'un registre des ménages vulnérables dans le cadre du régime non contributif de protection sociale.
11. Sur le moyen terme, davantage d’efforts pourraient être dirigés vers l’amélioration de la gestion du secteur public et la qualité des institutions. Trois des cinq critères dans le cadre du cluster D sont notés à 2,5 ; ne montrant presque aucun progrès depuis plusieurs années : (i) Droits de propriété et respect de l’État de droit, (ii) Qualité de l'Administration publique et (iii) Transparence, redevabilité et corruption dans le secteur public. Ces critères couvrent plusieurs aspects de gouvernance et institutions qui sont fondamentales pour promouvoir la croissance et la réduction de la pauvreté. Les faibles notes d’évaluation s’expliquent par: la faible mise en application des lois et des politiques, la perception de faiblesse de la qualité du système légal et juridique, le coût élevé de l'accès à un appui juridique approprié par le plus pauvres, la capacité modeste en matière de gestion des ressources humaines dans le secteur public (recrutement compétitif, promotion basée sur la performance, moyens d’incitation, sanction, etc.), les faibles niveaux de redevabilité de l’Exécutif et l’inefficacité des contrôles par les organismes existants ; et l'absence de sanctions sur les mauvaises gestions de ressources publiques.
25
T6 Tableau 6: Madagascar’s CPIA Summary Table
3,5
3,0
4,0
3,7
4,0
2,5
3,0
3,2
4,0
3,0
3,5
3,0
3,0
3,3
2,5
3,0
3,5
2,5
2,5
2,8
3,2
3,3
3,0
3,2
3,2
3,6
2,8
3,1
3,3
3,2
3,3
3,6
3,0
3,2
3,2
2,8
3,1
3,4
2,9
2,7
3,0
3,1
Groupe A. Gestion économique
Politique monétaire et politique de taux de change
Politique financière
Politique et gestion de la dette
Moyenne¹/
Groupe B. Politiques structurelles
Commerce
Secteur financier
Environnement des affaires règlementaire
Moyenne¹/
Groupe C. Politiques d’inclusion/d’équité sociale
Egalité de genre
Equité de l’utilisation des ressources publiques
Développement des ressources humaines
Protection sociale et travail
Politiques et Institutions pour la viabilité
environnementale
Moyenne¹/
Groupe D. Gestion et institutions du secteur public
Droit de propriété et respect de l’État de droit
Qualité de la gestion budgétaire et financière
Efficacité de la mobilisation de recettes
Qualité de l’Administration publique
Transparence, responsabilité, et corruption dans le
secteur public
Moyenne¹/
Note globale de CPIA 2/
Madagascar Moyenne des pays IDA en Afrique subsaharienne
1/chaque critère a le même poids pour le calcul de la moyenne du groupe 2/la note globale est la moyenne des notes d’évaluation des 4 groupes
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