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CHRONOPASSION LE WHO’S WHO DES MONTRES WHO'S WHO IN WATCHES ENTRETIEN AVEC LAURENT PICCIOTTO INTERVIEW WITH LAURENT PICCIOTTO INTERVIEWS: À COUTEAUX TIRÉS INTERVIEWS: CUT AND THRUST ZOOMS MONTRES: EXPLICATIONS ET DÉTAILS ZOOM ON WATCHES: DESCRIPTION AND DETAILS mag 1

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NLE WHO’S WHO DES MONTRES

WHO'S WHO IN WATCHES

ENTRETIEN AVEC LAURENT PICCIOTTO

INTERVIEW WITH LAURENT PICCIOTTO

INTERVIEWS: À COUTEAUX TIRÉS

INTERVIEWS: CUT AND THRUST

ZOOMS MONTRES:EXPLICATIONS ET DÉTAILS

ZOOM ON WATCHES:DESCRIPTION AND DETAILS

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É ÉDITO DE LAURENT PICCIOTTO

Photo de Stéphane de Bourgies.

Chronopassion est une affaire de passionnés, monéquipe et moi présentons à nos clients, depuis 1988,des pièces exclusives ou des plus rares, passant parles derniers modèles ainsi que des séries limitées,voire nos propres séries. Mon approche est plus émotionnelle que convention-nelle et commerciale, je veux que lʼobjet mʼétonne etpouvoir expliquer à nos clients la culture et lʼaventurequʼil y a derrière celui-ci. Nous sommes là pour trans-mettre cet  étonnement. Je parie sur des marques àcondition quʼelles  apportent du nouveau au mondehorloger, je ne veux pas une montre de plus qui nʼa quesa marque pour avantage ou argumentation. Jerecherche lʼexclusivité, lʼâme et lʼémotion. La globalisa-tion et le luxe industriel me laissent froid.Cette tâche se traduit au quotidien par une relation decomplicité avec les créateurs et surtout une  démarcheenthousiaste auprès de nos clients qui découvrent etapprennent comme moi chaque jour. Aussi, quand jʼai eu envie de communiquer cette pas-sion par un autre canal (le site internet en étant déjàdepuis peu à sa cinquième génération, je vous invitedʻailleurs à le découvrir si ce nʼest pas déjà fait), jʼaitout de suite pensé à une publication qui devrait secentrer sur ce qui est notre intérêt principal : les mon-tres. Nous aurions fait avec plaisir des rubriqueslifestyle mais finalement nous avons  décidé  de restersur notre sujet. Cʼest pour cela que ce nʼest pas un magazine ni vrai-ment, un catalogue, mais plus un instant “  T  ”, unephotographie ou une pause pour peut-être vous fairedécouvrir  une montre, un  détail  ou un élément delʼhistoire dʼune maison ou d'une autre.La rigueur nʼexcluant pas la bonne humeur, nous vousoffrons un aperçu des coulisses de Chronopassion,une tentative dʼexposer tout le travail accompli et detransmettre le savoir acquis. Une autre façon, ensomme, de partager notre Chronopassion est de vousaccompagner dans vos découvertes horlogères. Si cette tentative vous a plu, dites-le-nous, nous récidi-verons, sinon nous ferons mieux ou différemment.

Chronopassion is a passionate affair, myteam and I have been presenting to our cus-tomers since 1988, exclusive and very rarypieces, going from the latest models and lim-ited editions as well as our own series. Myapproach is emotional and far beyond theconventional or commercial, I want to be sur-prised by an object and I delight in describ-ing to our customers the culture and adven-ture behind it. We are here to convey aston-ishement. I am willing to support a brand aslong as it is contributing to a new world ofwatchmaking, I am not interested in brandsfor their advantage or reasoning. I am look-ing for the exclusive, I love the emotional.Globalization and the luxury industry leaveme cold.

Our task is reflected daily by the relationshipof complicity with the most enthusiastic andcreative approach to allow our customers todiscover and learn, like myself, every day.Therefore, when I want to communicate thispassion through another channel (our inter-net website is already in its 5th generationand I invite you to discover it, if you haven’talready done so) I immediately thought ofcreating a publication that focuses on whatmost interests us : watches. We would havebeen happy to include stories on lifestyle, butin the end we decided to stay on our maintopic. This is why it is neither a magazine nora catalogue, it is a « T » instant, a photo-graph or a pause that allows you to discovera watch, a detail or an some of the history of

one brand or another. Rigor does not exclude a sense of humourand we offer you a glimpse behind thescenes of Chronopassion, in an attempt todemonstrate all the work and pass on theknowledge we have acquired. In short, this isanother way for us to share ourChronopassion and guide you in the discov-ery of watches.If you enjoy this attempt, please tell us andwe will repeat the initiative, otherwise we willdo something better or different.

L a u r e n t P i c c i o t t o ( c h r o n o p a s s i o n @ m e . c o m )

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6Welcome to my world

Photos de couverture et sommaire deStéphane de Bourgies.

SOMMAIRE CHRONOPASSIONS

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SOMMAIRE CHRONOPASSIONDÉCEMBRE 2013

8

S

12 INTERVIEW L.PICCIOTTO

16 PERRELET

24 HAUTLENCE

32 HUBLOT

40 HYT

48 MB&F

58 EDELBERG

59 ROLAND ITEN

60 CORUM

64 RUDIS SYLVA

72 BREGUET

76 VALBRAY

80 CONFESSIONS

88 GREUBEL FORSEY

96 RESSENCE

104 AUDEMARS PIGUET

112 ROGUE DZN

114 MILUS

116 STROM AGONIUM

118 PANERAI

126 MAGELLAN

130 DÖTTLING

132 URWERK

142 SNYPER

146 FRÉDERIC JOUVENOT

148 GIULIANO MAZZUOLI

152 GRAHAM

156 PEQUIGNET

160 RICHARD MILLE

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Racontez-nous votre histoire, quels étaient vos projetsen ouvrant Chronopassion?Lʼhistoire de Chronopassion commence en 1988, il y a 25ans. Jʼavais un goût déjà prononcé pour ces objets-là, et jesouhaitais ouvrir un magasin de montres sans me soucierdes analyses de marché mais en suivant mes propres choixet ma sensibilité. Il nʼexistait pas à lʼépoque - cʼétait unmarché très différent - de boutiques rassemblant les mar-ques spécifiques recherchées partout dans le monde parles amateurs et collectionneurs. Alors pourquoi ne pas créercelle dont je rêvais avec mon père? Cʼétait un pari. Quandjʼai ouvert Chronopassion, pour beaucoup, cʼétait perdu dʼa-vance. Le marché, par chance, mʼa rattrapé aujourdʼhui,sinon je ne serais pas là pour en parler avec vous! (rires).

E ENTRETIEN

Discuter avec Laurent Picciotto estun plaisir. C’est un homme passionnéet curieux de tout, mais surtout, saculture horlogère est fascinante. Pour lui, une montre est un jouet bien particulier, Chronopassion un laboratoire de recherches en émotionpure, un lieu de découvertes etd’échanges entre complicespartageant la même folie et venus ici s’en prendre plein les mirettes. Onpourrait l’écouter pendant des heureset pour cela, le mieux c’est encore dese rendre dans sa boutique.

Laurent Picciotto, propriétaire de Chronopassion

Et qu’est-ce qu’une montre pour vous ? Pour moi, cʼest un jouet. (Silence). Pour adulte - mais pas tou-jours - et plutôt pour les hommes. Il possède une valeur spé-ciale puisquʼil détermine la personnalité de celui qui le porte etquʼil est porté jour et nuit par certains. Il possède aussi unedimension singulière de par sa fonction première, même si ellenʼest pas toujours mise en avant  :son rapport au temps. Donc, cʼestvraiment un jouet particulier. Quelle est votre clientèle, com-ment définiriez-vous votre rela-tion avec elle ?Cʼest une relation de partage entreamateurs et passionnés qui viennentici pour être étonnés. Certains ontune culture horlogère affirmée,dʼautres sont au début ou en milieude leur parcours initiatique. Jʼai cou-tume de dire que lʼon ne vend pasque des montres, mais de me con-sidérer comme un “  marchand de jouets  ” dans une  “  bou-tique dʼémotion  ”. On partage avec eux notre intérêt sur desmarques dont on a la conviction quʼelles apportent du nouveauau monde de lʼhorlogerie. Cʼest ce que je préfère dans la vie,être étonné. Jʼaime que lʼon me fasse découvrir ce que je neconnais pas et que lʼon mʼexplique la culture et lʼaventure

humaine dont est issu lʼobjet. Et cʼest ce que jʼessaye de faireavec Chronopassion. En quoi consiste votre travail au quotidien ? Il est assez varié. Ce sont les clients qui décident principale-ment de notre planning. On est une équipe de 9 personnes,je ne suis pas tout seul. Je prends le temps de raconter lʼhis-

toire de la marque au client intéressé,on organise des actions de communi-cation, sur notre site internet ou sur lesréseaux sociaux, je reçois de nou-veaux projets, tout en réfléchissant à lacontinuité de nos engagements surdes séries limitées ou en étant sollicitépour une conférence…. Et ce sont ces nouveaux projets quideviendront vos marques de de-main ? Non. Je reçois chaque année entre 10et 15 projets nouveaux, mais raressont ceux pour lesquels tout est réuni

pour que jʼy adhère. Ceci dit, je ne peux pas savoir si cetaprès-midi un nouveau Greubel Forsey ou Urwerk va entrerdans mon bureau, mais les probabilités sont assez faibles  ! Alors, comment choisissez-vous vos marques ? Il faut quʼelles correspondent à notre cahier des charges  : lescritères commerciaux et de notoriété ne comptent pas, mais

J’aime que l’on me

fasse découvrir ce que je

ne connais pas et que l’on

m’explique la culture et

l’aventure humaine dont

est issu l’objet. ”

[email protected]

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ENTRETIEN

13cʼest ce quʼelles peuvent apporter au monde de lʼhor-logerie qui mʼimporte. À partir de là, mon choix estinstinctif et subjectif, je suis mon émotion. Il y a unecohérence dans cet ensemble et une marque mêmetrès intéressante peut ne pas trouver sa place au seinde cette boutique. Il y a des marques très connuesqui nʼapportent rien à mes yeux. Et ce nʼest pasparce que je vends une marque que le succèssera au rendez-vous, rien nʼest jamais acquis,tout comme il mʼarrive de mʼen séparer parcequʼon ne se trouve plus en adéquation et enaccord. Mon attitude est plus émotionnelleque conventionnelle. … et quel est le rôle que vous jouez et avezjoué auprès de ces marques ? On a participé à beaucoup dʼaventures, soutenant cer-tains projets dès le début, mʼamenant à être proche de cesindépendants qui sont devenus parfois des institutionnels. Ona travaillé avec Richard Mille en 2000 à la création de sasociété dont jʼai même été actionnaire ou par souscriptionavec Max Büsser et Urwerk qui nʼavaient pas les moyens defabriquer leurs pièces. On a été quelque uns dans le monde àcroire tout de suite en leurs idées et leur savoir-faire.Chronopassion est une sorte de laboratoire. Et on est heureuxde voir leurs avancées et de partager une histoire commune.Lʼapproche “  produit  ” - je nʼaime pas trop ce terme en horlogerie- mʼa aussi conduit à entretenir des relations étroites avec desmarques, développant des séries limitées ou participant à desréunions, y compris pour celles avec lesquelles je ne collaborepas  ! Mais parce que cela mʼamuse, je ne suis pas un loup soli-taire, jʼaime le travail en équipe, partager idées et compétences. Jene considère pas les équipes derrières ces marques comme desfournisseurs, mais plutôt comme des complices. Des complices…. C’est ce rapport de complicité qui fait l’iden-tité spécifique de Chronopassion ?Cʼest aussi grâce à la nature des maisons choisies sans aucunecompromission mais avec un véritable élan…. Et je mʼinvestis danscette relation, si une décision ne me semble pas la bonne, je suiscapable de me mettre en colère comme si cʼétait ma propresociété  ! Je suis entier dans mon approche, cʼest pour celaquʼon a de bons rapports. Je travaille autour de mes certi-tudes, ce qui ne veut pas dire que jʼaie raison  ! Il mʼarriveévidemment de me tromper et dʼen payer les conséquences,mais la relation que jʼentretiens avec chacune de ces marques està l'image de la crédibilité qu'elles me portent pour avoir travailléavec elles depuis longtemps.

Phot

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[email protected]

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BOÎTIER

CASE

BRACELETSTRAP

MOUVEMENT

MOVEMENT

FONCTIONS

FUNCTIONS

Diamètre 47 mm, épaisseur 16 mm. Verre saphir anti-reflet (devant et derrière).Diameter 47 mm. thickness 16 mm. Anti-reflectivesapphire glass (in front and behind).

Double rotor avec minutes du chronographe indiquées par le disque centrale ensaphir, date à 6 heures.Double Rotor. Hour, minute and second of the chronograph indicated by centralhands. Date at 6 O’clock.

Mécanique à remontage automatique, P-361/ Chrono exclusifPerrelet. Masse évidée et décorée Perrelet.Mechanical with automatic winding, P-361/Chrono exclusivePerrelet. Body hollowed and decorated by Perrelet.

Caoutchouc noir, boucle ardillon.Black rubber with pin clasp.

TURBINE CHRONO

BOÎTER CASE

CADRAN

DIAL

MOUVEMENT

MOVEMENT

BRACELETSTRAP

Acier inoxydable, de 47,5 mm de diamètre.Stainless steel 47.5 mm. diameter.

Couleur bleu avec un rehaut jaune, le rotor de 11 pales en titanereprésente une hélice de sous-marin,   chiffres arabes et indexluminescents, heure, minute et seconde indiquées par aiguillescentrales; la trotteuse est en jaune. Le deuxième cadran defond, sous les pales bleues , est totalement luminescent.Blue with yellow inner bezel, rotor of 11 titanium blades repre-senting a submarine propeller, Arabic numerals and lumines-cent indicators, hour, minute and seconds indicated by centralhands; the second hand is yellow. The second dial backgroundunder the blue blades is completely luminescent.

Automatique P-331 / Calibre manufacturé; mécanisme doublerotor, réserve de marche 40 h. Automatic P-331 / Caliber manufactured: double rotor mecha-nism, 40 hour power reserve.

Caoutchouc bleu, boucle ardillon en acier.Blue rubber, steel clasp.

TURBINE DIVER BLUE

ÉTANCHÉITÉWATER RESISTANT

50 m.50 meters.

ÉTANCHÉITÉWATER RESISTANT

300 m.300 meters.

A107412

A106613

[email protected]

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Laurent, tu as coutume de dire qu'environ 10% des pièces que l'on vientte présenter démontrent un réel intérêt pour Chronopassion. Quel fut l'élément déclencheur chez Perrelet ?Laurent Picciotto: La Manga érotique (rires) !C'est tout ?LP: Sur la pure forme, oui, mais il ne faut pas s'arrêter à ce seul niveau de lec-ture. Perrelet, c'est une marque que je regardais depuis un certain temps, maiselle ne m'avait pas encore procuré une réelle émotion. Je trouvais la Turbineintéressante mais il y avait pour moi le sentiment persistant d'une idée qui n'apas été menée à son terme. Lorsque j'ai vu la Manga, j'ai senti que la marquese dirigeait vers une approche plus ludique et ça m'a plu. Au-delà du design,cela dénotait une audace peu courante, surtout que la pièce est représentée parune femme, Joëlle, ce qui n'est malheureusement pas si courant non plus. Cetteaudace s'est d'ailleurs confirmée avec la Paranoïa.C'est une orientation qui était pensée dès le début ?Joëlle Esculier: Oui. Malgré son histoire, la marque est jeune, dynamique, nosdesigners explorent en permanence de nombreuses pistes. Lorsqu'ils ont trou-vé les Mangas, tout le monde a trouvé l'orientation risquée, mais que cela cor-respondait bien au positionnement de la marque et cela sʼinscrivait dans la tra-dition horlogère des montres érotiques. D'ailleurs, même si cela ne corres-pondait pas à l'approche d'un magasin comme Chronopassion, lorsque j'en ai

L’interview croiséesans concession de Joëlle Esculier,directrice France de Perrelet

Interview dʼOlivier Müller/Chronopassion. Photo de David Carteron/Chronopassion.

À COUTEAUX TIRÉS

[email protected]

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parlé à Laurent, j'ai vu une lumière s'allumer. J'ai su que nousétions effectivement sur la bonne voie.Laurent, côté client, ce fut plutôt un pas en avant ou deuxpas en arrière ?LP: Déjà, pour mon équipe, 100% féminine, ce fut deux pas enarrière (rires) ! Côté client, ce fut un exercice difficile. De primeabord, il est quasi impossible de savoir si lʼon va amuser oufroisser un client. On peut complètement tomber à côté. Cʼestdonc une démarche commerciale qui présente un certainrisque, même si cʼest quelque chose auquel nous sommeshabitués.JE: Moins pour moi, je lʼavoue, car je connais personnellementla totalité de mes clients !Le client final, justement, quel profil a-t-il ?LP: De ce que lʼon voit, pour la plupart, ce sont des collection-neurs à la recherche de quelquechose de nouveau, de ludique. Despersonnes avec un parcours initia-tique horloger déjà bien abouti et quipenchent principalement pour laTurbine.JE: Jʼai exactement le même constatque toi. Sur les salons, cʼest flagrant.Lorsquʼune personne sʼarrête pouressayer un modèle sur notre stand,elle retire donc sa propre pièce pourpasser la nôtre. Et à cet instant, onvoit que la pièce quʼelle pose sur latable est en générale de hautevolée...Cette approche effrontée nerisque-t-elle pas d’enfermer lamarque ?JE: Je ne pense pas, car commedisait Laurent, il faut surtout le voircomme une marque dʼaudace et ça,cʼest vraiment notre culture. En par-allèle, il ne faut pas cacher que cela nous a fait un ʻbuzzʼ trèsimportant, nous sommes entrés dans de nombreux esprits etdans de nombreux magazines par cette série. Encore aujour-dʼhui, quelle que soit la référence quʼils prennent en main,quand des clients prennent une Perrelet, ils la secouent !LP: Pour vous, dʼailleurs, le meilleur moyen de communicationnʼest pas lʼécrit mais la vidéo. Je me souviens que lorsquenous avons posté la vidéo des Mangas sur notre chaîneYouTube, ce fut notre plus gros hit. On a dʼailleurs reproduit lamême approche, physiquement, en mettant en boutique unevitrine dynamique qui fait ʻsursauterʼ la pièce toutes les 20 sec-ondes, de manière à animer la turbine. 99% des clients lèventalors la tête pour voir ce qui se passe !

Est-ce que cette série limitée a changé le positionnementde la marque ?JE: Oui, en un sens, elle a profondément marqué les gens quilʼont vue.LP: Moi le premier ! Nous avions en effet dit que nous ne fe-rions que des Turbines. Jʼai changé dʼavis. Nous allons àprésent avoir des chronographes squelettes. Cʼest encohérence avec lʼesprit de la marque. On est parti dʼun objetludique et lʼon va aujourdʼhui vers une pièce plus technique.JE: Pour nous, cʼest un stade de maturité. Nous ouvrons unetendance plus sportive dans nos gammes, en même tempsque nous nous ouvrons à lʼinternational.Ce développement n’est-il pas gênant pour une enseignecomme Chronopassion, davantage positionnée sur lesmarques rares et confidentielles ?

LP: La confidentialité nʼest pas unequête en soi, cʼest une conséquencede nos choix. Il se trouve que jʼaime lespièces compliquées et chères, ce nʼestquand même pas de ma faute si celanous renvoie toujours à des marquesconfidentielles (rires) ! Plus sérieuse-ment, je choisis mes marques en fonc-tion dʼun ensemble de critères, dont laconfidentialité ne fait pas partie.

Malgré votre collaboration encorejeune, quel avenir entrevoyez-vous ?LP: Pour ma part, je suis confiant. Lamarque nʼest pas indépendante, elleest adossée à un grand groupe, ce quime met en confiance. Qui plus est, jevois régulièrement arriver des nou-veautés, en cohérence avec son posi-tionnement, ce qui est de fort bonaugure.JE: Je suis dans le même esprit envers

Laurent. Nous entretenons une relation réellement qualitativeet, surtout, de long terme. Nous travaillons ensemble depuisprès de 15 ans, alors que jʼétais encore chez Leroy. DevenueDirectrice France de Perrelet, jʼai particulièrement veillé àrester à lʼécoute de gens comme lui qui sont nos véritablespartenaires. Chaque remarque est prise en compte, chaqueemail est personnellement suivi. Et lorsque lʼon atteint cedegré de connaissance et de confiance mutuelle, cʼest porteurdʼambitions de long terme.

Lorsqu'ils ont trouvé

les Mangas, tout le monde

a trouvé l'orientation

risquée, mais que cela

correspondait bien

au positionnement de

la marque et cela

s’inscrivait dans la

tradition horlogère des

montres érotiques.”

À COUTEAUX TIRÉS

[email protected]

Joëlle Esculier

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· Boîtier en titane poli et satiné de 42 et 45 mm de diamètre, verre saphir antireflet.Case in polished and satinized titanium and 42 mm. anti-reflective sapphire crystal.

· Cadran en jean avec appliques rodhiées.Dial: denim with rhodees points.

· Aiguilles rodhiées, facettées et polies.Hands: in facet cut, polished rhodees.

· Bracelet en caoutchouc et jean, boucle déployante.Strap in denim and clasp with 2 gold screws.

Mouvement automatique, réserve de marche de 42 h. Étanche à 50 m. Limitée à 25 exemplaires dans les deux tailles.Movement: Automatic with 42 hour power reserve.Water resistant up to 50 meters. Limited to 25 pieces in the two sizes.

CLASSIC FUSION JEANS CHRONOPASSION

Poussoir chronographe remise à zéro et fonction fly-back, en une action remise àzéro et départ à nouveau du chronographe.Chronograph reset to zero flyback function in action resets the chronograph to zero and restarts.

Boîtier de 45,5 mm de diamètre en or rose.Case: 45,5 mm. in titanium.

Couronne vissée et surmoulée en caoutchouc.Screw secured and moulded rubber crown.

BIG BANG UNICO GOLD CERAMIC

La lunette en céramique noire maintenue par 6 vis H en relief.Titanium bezel or black ceramic secured by 6 H embossed screws.

Bracelet système “Oneclic changement ultrarapide du bracelet”.Strap system “One click”ultra rapid change strap.

Compteur petite seconde.Seconds counter.

Mouvement : chronographe Flyback avec fonction de remise à zéro, entièrement réalisé par Hublot.Le compteur dʼheures est entrainé directement par le barillet et il nʼy a aucun sautoir dans le mécanisme de chronographe.Movement: Chronograph with flyback function reset entirely by Hublot. The Hour counter is driven directly by the barrel with no jumper in the chronograph mechanism.

Cadran: roue a colones visible au centre.Dial: wheels visible in the center.

Compteur cerclé 60 min. 60 minute counter circle.

411.OM.1180.RX

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Boîtier en titane PVD.Case in PVD titanium.

Indication de la réservede marche de 50 jours.50 day power reserveindicator.

Indication des heures et minutes sur un cylindre enaluminium éloxé noir.Hour and minute indicator ona black, anodized aluminiumcylinder.

MP 05 LA FERRARI35

Entièrement conçues avec les équipes Ferrari. Elle dispose de 637 composants. Édition limitée de 50 pièces numérotées.Fully designed with the Ferrari Team. It has 637 components. Limited edition of 50 numbered pieces.

Petite seconde.Seconds.

Onze barillets interconnectéset solidaires.Eleven independent, inter-connecting, barrels.

Bracelet en caoutchouc etboucle déployante en titane.Rubber strap and titaniumfolding clasp.

Couronne de remontage.Winding crown.

Tourbillon vertical suspendu.Verically suspended tourbillion.

905.ND.0001.RX

[email protected]

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Indicateur de laréserve de marchede 65 h à 2h30. Power reserve 65 hindicator at 2:30.

Indication des heures par le liquide.Indication of

the hours by the liquid.

À 6 h, les deux réservoirs actionnés par un système de deux soufflets et de pistons. Le premier secompresse, lʼautre se détend, et inversement, entraînantle mouvement des fluides qui se repoussent par la forcedes molécules, dans le capillaire. Au fil des heures, leliquide H1 se répand le long du cadran et indiquelʼheure. Arrivé à 18h, il revient en position initiale, dans un mouvement rétrograde. At 6 O’clock two tanks are activated by two bellows andpistons. The first compresses and the other slackensand vice versa resulting in a fluid movement repellingthe molecules in the capillary by force. Over the hoursthe fluorescent liquid spreads over the dial showing thetime. At 6 O’clock it returns to its original position in aretrograde movement.

Mouvement mécanique à remontage manuel, calibre exclusif HYT, réserve de marche de 65 h. Fond saphir vissé. Boîtier de 48,8 mm et de17,9 mm de hauteur. Glace saphir bombée, traitement antireflet intérieur.Mechanical movement with manual winding, exclusive HYT caliber, power reserve of 65 hours. Sapphire, screwed glass. Case: 48.8 mm.diameter, 17.9 mm. height. Domed sapphire crystal with interior anti-reflective coating.

H1 TITANIUM

Aiguille des minutes, affichage de type régulateur

Minute hands. Regulator type display

Petite secondeà 9h30.

Secondsshown at 9:30.

148-TT-11-GF-RU

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H2

43Mouvement mécanique à remontage manuel, calibre exclusif HYT,   réserve de marche de 192 h (8 jours). Boîtier en titane noir DLC de 48,8mm et 17,9 mm de hauteur. Glace saphir bombée (box) avec traitement antireflet et fond saphir vissé. Étanche jusqu'à 50 m.Mechanical movement with manual winding, exclusive HYT caliber, power reserve of 192 h. (8 days). Case in black DLC Titanium 48.8 mmand 17.9 mm height. Domed sapphire crystal (box) with anti-reflective coating and screwed sapphire glass. Water resistant to 50 m.

Balancier spiral Spiral balancer

Heure fluidique rétrogradeHours in fluid retrograde fluid

Indicateur de position decouronne (H-N-R)

Crown position indicator

Indicateur de température Temperature

gauge

Minutes avec aiguillesautante à 30 min

Minutes with 30 minjump hands

248-DL-00-GF-RA

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Interview dʼOlivier Müller/Chronopassion. Photo de Stéphane de Bourgies.

À COUTEAUX TIRÉS

L’interview croisée sans concession de VincentPerriard, CEO d’HYT

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Laurent, te revoilà lancé dans l’aventure d’une jeune mar-que avec un jeune CEO... Un pari risqué ?Laurent Picciotto: Ah, ça, avec Vincent, il y a toujours une partde risque et dʼinconnu ! (rires). Mais aujourdʼhui, plus sérieuse-ment, lʼhomme est mur, stable. On a connu un Vincent trèsimpulsif, cʼest aussi ce qui fait la force de son caractère, avecdes prises de positions fortes mais toujours assumées. AvecHYT, on a atteint un degré de maturité certain. Une démarcheréfléchie, un business plan en béton, une pièce de rupture. Vincent Perriard: Ah non, tu ne vas pas non plus faire de moiun vieux sage ou un vieux singe! (rires). OK, jʼai pas mal bougépar le passé. Les grands groupes me contrariaient profondé-ment. Jʼai eu la chance de diriger de belles marques, avec despersonnes brillantes. Mais quand jenʼavais pas la possibilité de déployerle plan de développement que je pré-conisais, parce quʼon ne mʼen laissaitpas les moyens, je nʼavais pasdʼautres choix que partir, fut-ce unpeu bruyamment, je lʼavoue...Donc, au final, tu reconnais quandmême des erreurs !VP: Evidemment!Par exemple ? VP: Dʼavoir voulu aller trop vite.Dʼavoir voulu ouvrir trop de points devente. Justement, parlons-en : pourquoiChronopassion ? VP: Quand tu démarres un projet decette ampleur, à partir dʼune feuille 100% blanche, il faut pou-voir échanger du projet en toute confidentialité auprès dʼex-perts de haut vol, de gens qui vont te dire en toute franchise :“Tu vas dans le mur, il faut reprendre de zéro”, ou bien  “Cʼestun bon début, ça me plaît, allons plus loin, ensemble”. Les per-sonnes qui composent ce cercle restreint, tu les comptes surles doigts dʼune main. Laurent en fait partie. Tout est dit. LP: (Laurent prend plusieurs secondes de réflexion). Ton pro-jet, Vincent, je nʼai pas été enthousiaste dès le début, il faut ledire. Le concept ʻfluido-mécaniqueʼ, jʼai aimé, jʼen conviens.Jʼai même été plutôt émerveillé, je dois lʼavouer ! Mais cʼest lemouvement qui mʼa convaincu. Il est magnifique, très tech-nique, superbe. Mais...LP: Il y a toujours un ʻmaisʼ, la perfection nʼest pas de ce

monde ! (rires). Personnellement, avec le fluide, jʼaurais plusdonné une fonction, pas une indication. Il y a tant de pistesludiques à exploiter... Jouer avec la cinétique...VP: En tout état de cause, cela reste un produit de rupture, fon-damentalement innovant. CP: Oui, sauf que le produit a été tellement loué et adoubé,notamment par le GPHG, que lʼon est plus dans lʼhorlogerieindépendante et libre que tu voulais. En quelque sorte, tu esdevenu mainstream, une sorte de manufacture hype...VP: HYT, une manufacture ? Quelle idée ! Mon objectif nʼestpas de révolutionner lʼhorlogerie telle quʼelle est aujourdʼhuipensée par les manufactures. Mon objectif, moi, cʼest de pro-poser une rupture.

Et toi, Laurent, si HYT devient mainstream, qu’elle perd l’attrait deson exclusivité, de sa rupture, tuarrêteras ? LP: Non. Jʼarrête quand une marque ades certitudes. De celles qui leur fontfaire nʼimporte quoi...De ton côté, Vincent, tout HYT tienten une seule pièce. Tu n’as pas peurd’être prisonnier du mono-produit ? VP: Du tout, ce nʼest pas ma manièrede penser !Ton point de vue de détaillant,Laurent ? Parce qu’en plus, tu asamplement participé au développe-ment du produit, c’est un peugênant pour tes confrères de ven-

dre un produit que tu as bercé !LP: Peut-être, mais ça nʼest pas mon problème. Avec Vincent,on est partenaire, depuis le début. On fait du co-branding. Audépart, cʼest une histoire dʼhommes, de passion. Justement, si Vincent mettait les voiles, ce serait une mau-vaise nouvelle ? LP: Je le surveille de près ! (rires). Mais oui, plus sérieuse-ment, cʼen serait une. Vincent a tellement développé certainesmarques par le passé que son départ a précipité leur chute.Mais attention, ce nʼest pas un reproche pour toi, Vincent. Tuavais certainement lʼidée de pouvoir faire mieux, ailleurs. VP: Tout à fait. Avant, jʼétais salarié. Aujourdʼhui, je suis co-fon-dateur, co-actionnaire. Ça change tout. LP: La maison tient bien souvent debout grâce au bonhommequi la dirige...

HYT, une manufacture ?

Quelle idée ! Mon objectif

n’est pas de révolutionner

l’horlogerie telle qu’elle

est aujourd’hui pensée par

les manufactures.

Mon objectif, moi, c’est

de proposer une rupture.”

À COUTEAUX TIRÉS

45

[email protected]

Vincent Perriard

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HM5 ‘ON THE ROAD AGAIN’ ÉDITION LIMITÉE À 66 PIÈCES

Mouvement logé dans uncarter intérieur en acierinoxydable étanche.Remontage automatiquepar rotor "mystère" en or22 ct.Movement is lodged inan inner casing in waterresistant stainless steel.Automatic reassembly bya “mystery” rotar in 22carat gold.

Verre saphir fumé de qualité optique avec couche antireflet et grossissementde 20%. Fond en verre saphir avec traitement antireflet des deux côtés.Smoked sapphire optical quality crystal with anti-reflective coating and 20%magnifier. Sapphire glass base with anti-reflective coating on both sides.

Boîtier: 51,5 x49 x 22,5 mm.Case: 51.5mm x 49 mm.x 22.5 mm.

HM4 FINAL EDITION EST UNE ÉDITION LIMITÉE DE 8 PIÈCES

50

Mouvement dʼhorlogerie tridimensionnel, entièrement développé par MB&F.Remontage manuel avec deux barillets montés en parallèle.Three dimensional watch movement entirely developed by MB&F. Manual windingwith two main spring barrels connected in parallel.

Couronnes séparées pour le réglage delʼheure et le remontage du mouvement.Separate crowns for time adjustmentand winding.

Réserve de marchede 72 h.72 hour powerreserve.

Boîtier en titane grade 5 avec traite-ment PVD noir et saphir. 54 x 52 x24 mm. Grade 5 titanium case with blackPVD treatment and sapphire. 54mm. x 52 mm. x 24 mm.

55.ZL.B

42.BTSL.B

[email protected]

Heures sautantes bidirectionnelles et minutes affichées parprisme saphir réfléchissant avec lentille grossissante intégrée.Système d'ouverture et de fermeture des volets pour laisserpénétrer la lumière sur les chiffres.Jump hours and minutes displayed by a bidirectio-nal reflective sapphire prism with integrated magni-fying lens. Opening and closing shutter system toallow light to shine on the numbers.

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Deux cadrans synchro-nisés et réglables séparé-ment avec une couronnerespective pour chacun. Two synchronized andseparately adjustabledials with a crown foreach.

Mouvement horloger tridimensionnel, entièrement développé pour MB&F par Chronode et réa-lisé par Jean-François Mojon et Kari Voutilainen. Particularités: l'échappement du mouvementse trouve au dessus des cadrans. Three dimensional watch movement entirely developed for MB&F by Chronode led by Jean-Francois Mojon and Karl Voutilainen. Special features: the escapement is found above the dial.

Balancier de 14 mm diamètre, créé spécialement,avec les quatre vis de réglage traditionnelles, flottantsur le mouvement et les deux cadrans. 14 mm. diameter oscillator created specially with 4screw traditional setting raised over the movementand the two dials.

LM1 LEGACY MACHINE

Indicateur de réserve demarche vertical unique aumonde, il est commandépar un différentiel ultraplatdoté de roulements àbilles en céramique. Unique vertical powerreserve indicator con-trolled by slim differentialwith ceramic ballbearings.Dôme en verre saphir sur le sommet a et verre saphir

sur le fond avec traitement antireflet des deux côtés.Domed sapphire crystal on top and sapphire glasson the base with anti-reflective coating on both.

[email protected]

01.RL.W

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À COUTEAUX TIRÉS

Interview dʼOlivier Müller/Chronopassion. Photo de David Carteron/Chronopassion.

L’interview croiséesans concession de Max Büsser, CEO de MB&F

52

"Les montres-bracelets apparaissent dansles premières années du XXème siècle et j'ai

envie de créer des machines tridimensionnellespour le poignet. Mais mes sources d'inspiration - Goldorak,Star Wars, avions à réaction - n'existent pas encore. Jʼai par contre les montres de poche, Jules Verne et la Tour Eiffel.

À quoi va donc ressembler ma Horological Machine de 1911?Elle va être ronde et tridimensionnelle: la Legacy Machine

N° 1 était née." Maximilien Büsser

[email protected]

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À COUTEAUX TIRÉS

C’est une longue histoire d’amour entre vous, semble-t-il ? Max Büsser: Vingt-trois ans ! Jʼétais en stage chez AudemarsPiguet lorsque lʼon sʼest vu pour la première fois...Laurent Picciotto: Tu venais de passer près de trois heures àla boutique avec un flot de questions assez incroyable !MB: Le pire, cʼest que je nʼavais aucune intention de travaillerdans lʼhorlogerie. À la base, je suis ingénieur et, lorsque lʼonpasse 50 heures par semaine sur des équations, cela me fai-sait tout bizarre de parler affect, émotions et humain avec toi. LP: Jʼai bien essayé au passage de te vendre une GeficaSafari bronze, mais tu as tenu bon !MB: Jʼai été à deux doigts de craquer... Lʼintegralité de meséconomies a failli y passer! Je nʼavais pas encore lʼintention derejoindre le milieu de lʼhorlogerie. Mon dessein, cʼétait unposte marketing chez Procter & Gamble ou Nestlé en Asie. En1991, le sort en a décidé autrementlorsque jʼai rencontré Henry-JohnBelmont alors DG de Jaeger-LeCoultre.Trois semaines plus tard, il mʼa posélʼéquation en ces termes: “Chez P&G, tuseras un parmi 200 000. Chez nous,dans la Vallée de Joux, tu seras parmi ladizaine de personnes qui pourra sauvercette vénérable maison”. Mon choix aété finalement vite fait.LP: Moi, jʼavais juste raté une vente(rires) !

Tu travaillais déjà avec JaegerLeCoultre ?LP: Oui, en 1991, jʼai pris quinze mar-ques dont JLC. De très belles annéesrelativement insouciantes ! Puis Max part chez Harry Winston.Malgré tout, jʼai toujours suivi son évolution. En 2003, je mesouviens avoir croisé à Genève un homme qui était devenu levéritable patron de Harry Winston Timepieces. Il avait lʼair ultra zen. MB: À terme, oui. Mais il faut avoir connu la guerre pourapprécier la paix, comme il se dit. Et ma guerre, cʼétait dʼavoirredressé Harry Winston. En 2005, jʼai pu enfin transformermon fantasme entrepreneurial et créatif en réalité et créerMB&F. LP: Max mʼa recontacté juste après sa décision de quitter HW.Je dois avouer que jʼavais été plutôt exaspéré de ne pas pou-voir avoir les Opus parce que je ne faisais pas Harry Winston.Jʼen avais fait part à Max qui mʼavait répondu avec un sourireen coin: “Attends encore un peu”. Quelques mois plus tardarrivaient les premiers dessins des Horological Machines.

MB: Et pourtant, je nʼavais pas prévu une distribution surlʼEurope (rires) ! LP: Ça mʼa sidéré ! Dʼailleurs, la HM1 mʼa fait le même effet.Jʼétais circonspect. La direction que tu prenais était improba-ble mais intéressante. Juste ce quʼil fallait de coup de pieddans la fourmilière.MB: Les marchés que je visais avaient répondu présentscomme je lʼespérais parce que jʼavais déjà établi une relationde confiance avec eux durant toutes les années HarryWinston. Alors quʼà lʼinverse, je nʼavais aucun antécédentavec Laurent, si ce nʼest une durable amitié. Je ne pensais pasquʼil prendrait, sur plans, la HM1.

Et s’il n’y avait pas eu les Opus, tu aurais quand-mêmeconsidéré MB&F ?LP: Ça aurait effectivement été différent. Les Opus préfigu-

raient les HM.

À l’inverse, Max, as-tu hésité sur lechoix de Chronopassion ?MB: Non, Laurent fait partie du top 5.Lʼhistoire lʼa dʼailleurs confirmé : cʼestlui qui a vendu la toute premièreHM1.

Tu lui avais fourni un solide argu-mentaire? MB: Pas du tout, ça nʼest pas monmétier mais le sien (rires) ! Jʼai uneréelle aversion pour la vente. LP: De toutes façons, tu nʼétais niconnu ni horloger et tu nʼavais quʼuneseule pièce à présenter !

MB: Mon rêve, qui était de ne plus avoir à craindre de vendreou pas, sʼest réalisé. Qui plus est, aujourdʼhui, jʼai des clientsqui me sont fidèles depuis la toute première HM.

Fidèles à ta marque...et à toi! Laurent, si Max migre versde nouvelles aventures, tu poursuis l’épopée desHorological Machines malgré tout ? LP: Son empreinte personnelle est effectivement très forte surla marque. Evidemment, on a vu des choses très heureusesavec de brillants repreneurs, comme le tandem Hayek / Breguet. Mais cʼest certain quʼil faudrait rester partic-ulièrement attentif pendant un certain temps...MB: Rassure-toi, la question ne se pose pas dans lʼimmédiat,jʼai encore de nombreux projets dans les cartons ! Stay tuned,comme on dit !

Non, Laurent fait

partie du top 5.

L’histoire l’a d’ailleurs

confirmé: c’est lui

qui a vendu la toute

première HM1.

[email protected]

Maximilien Büsser

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So has this been one of those great love stories?Max Büsser: 23 years and still going strong! I was doing a work placement withAudemars Piguet when we met for the first time…Laurent Picciotto: Youʼd just spent almost three hours at the store subjecting meto an incredible barrage of questions!MB: The worst of it is that I originally had no intention of working in watchmak-ing. My background is in engineering; after having spent 50 hours a week onequations, it was a strange thing for me to be talking about feelings, emotionsand the human side of things with you.LP: I did my best to sell you a bronze Gefica Safari, but you put up stiff resist-ance!MB: I wasnʼt far from giving in – I almost spent all my savings on it! But at thattime, I didnʼt yet have any intention of joining the world of watchmaking. My planwas to have a marketing position with Procter & Gamble or Nestlé in Asia.Fortune decided otherwise when, in 1991, I met Henry-John Belmont, thenManaging Director at Jaeger-LeCoultre. Three weeks later, he laid it on the linefor me: “At P&G, youʼll be one of 200,000. With us in the Joux Valley, youʼll beone of a dozen people – people who could save this venerable company.”Looked at that way, it didnʼt take me long to reach my decision.LP: Whereas as far as I was concerned, Iʼd simply missed a sale (laughter)!

Were you already working with Jaeger LeCoultre?LP: Yes, in 1991, I took on 15 brands including JLC. Those were great, relative-ly carefree years! Then Max left to join Harry Winston. But I still kept an eye onhis career. When I ran across him in Geneva in 2003, I remember beingimpressed by how he had become the real boss of Harry Winston Timepieces.He seemed to be really laid-back.MB: That was how things ended up, yes. But you have to have fought the warto enjoy the peace, as they say. My war involved getting Harry Winston back onits feet. After that, in 2005, I was finally able to make my entrepreneurial and cre-ative dream come true and set up MB&F.LP: Max got back in touch with me just after his decision to leave HW. I mustadmit that Iʼd been somewhat exasperated at not being able to have Opusesbecause I wasnʼt doing Harry Winston. Iʼd said as much to Max, who answeredme with a wry smile: “Wait a little longer.” A few months later, the first designsfor Horological Machines arrived.MB: Even though I hadnʼt been planning on European distribution for them(laughter)!LP: That really blew me away. As did the HM1, in fact. I was cautious all thesame. The direction you were taking was improbable but interesting. It was justwhat was needed to upset the applecart.MB: The markets I was targeting had expressed the interest Iʼd hoped for; Iʼdalready established a trust-based relationship with them throughout the HarryWinston years. However, I had no business history with Laurent – just a long-standing friendship. I didnʼt think heʼd take the HM1 purely on the basis of theblueprints.

If it hadn’t been for the Opuses, would you have considered MB&F all thesame?Laurent Picciotto: I think things would have been very different. The Opuseswere forerunners of the HMs.

Lively cross-talk with Max Büsser,CEO of MB&F

CUT AND THRUST

54

No, Laurent was in

my top 5, and history

has proved me right:

he was the one

who sold the very

first HM1.”

[email protected]

Maximilien Büsser

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And what about you, Max – did you hesitate before choos-ing Chronopassion?MB: No, Laurent was in my top 5, and history has proved meright: he was the one who sold the very first HM1.

Did you supply him with a robust sales pitch to go with it?MB: Not at all, thatʼs his job not mine (laughter)! Iʼm not at allat ease with sales.LP: In any case, you were unknown as a watchmaker and youonly had one watch to offer!MB: My dream – of no longer having to be afraid of whether ornot I would make any sales – has come true. And whatʼs more,I now have loyal customers dating back to the very first HM.

Loyal to your brand… and to you! Laurent, if Max goes onto new adventures, will you carry on with the HorologicalMachine saga nonetheless?LP: Max has made a very strong personal mark on the brand.Of course, weʼve seen some very good things come out of bril-liant takeovers, such as the Hayek / Breguet twosome. But ofcourse, weʼd be paying very close attention for a while if thatwere to happen here.

MB: Rest assured, that wonʼt be happening any time soon – Istill have plenty of projects in store. Stay tuned, as they say!

CUT AND THRUST

Interview of Olivier Müller/Chronopassion. Photo of David Carteron/Chronopassion.

“The wrist watches appeared in the firstyears of the XX Century and I wanted to

create three-dimensional watches.However, my sources of inspiration – Goldorak, Star Wars,

jets, did not exist yet. On the other hand there were pocket watches such as Jules Verne and the Eiffel

Tower. What, therefore would my watch machine looklike: a 1911 Machine? It was to be round and three-dimensional: The No. 1 Legacy Machine was born”.

Maximilien Büsser.

[email protected]

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Boîtier en or blanc 18carats à carrure fine-ment cannelée, de 40mm de diamètre. Fondsaphir.Case in 18 carat whitegold with finely flutedcenter 44 mm. diameterwith sapphire base.

Cadran en or 18 ct guilloché à la main, argenté et individuellementnuméroté et signé Breguet pour le second fuseau horaire.Dial in 18 carat hand guilloche gold, silver and individually numberedand signed by Breguet in the 2nd time zone.

Cadran en or 18 ct traité noir pourles heures de référence. Dial in 18 carat black coated goldfor the hours of reference.

Aiguilles Breguet “pomme évidée” en acier bleui.Breguet “cored apple” steel hands

TRADITION DOUBLE FUSEAU

MOUVEMENTmécanique à remontage manuelavec tourbillon, avec un traitement decouleur anthracite. Numéroté et signéBreguet. Couple constant assuré surtoute la marche de la montre par unetransmission fusée-chaîne. Étanchejusquʼà 3 bar (30m.).MOVEMENTmechanical with manual windingtourbillion with anthracite colourcoating. Continuous running ensuredby rocket-chain transmission. Waterresistant to 30 meters.

Réserve de marche de 50 h avec indication de laréserve de marche sur le tambour de barillet.Power reserve of 50 hours indicated on the barrel.

Cadran en or 18 ct guilloché à la main et traité noir, excentré à7 h. Individuellement numéroté et signé Breguet.Dial: 18 carat gold hand guilloche in black at 7 O’clock.Individually numbered and signed by Breguet.

Aiguilles Breguet “pomme" en acier bleuià “pomme évidée” en acier poli.Breguet “cored apple” hands in polished steel.

TRADITION FUSÉE CHAÎNE

Indicateur jour/nuit lié à lʼheure de référence à 10 het balancier à 4 h. Day/Night indicator linked to the hour at 10 O’clockand pendulum at 4 O’clock

Tourbillon 60 s à 1 h. Pont supérieur en titane, barrette de tourbil-lon de forme Breguet en acier inox amagnétique.Tourbillon: 60 seconds to 1 hour. Upper bridge in titanium.Tourbillon bridge in Breguet shape in nonmagnetic stainless steel..

MOUVEMENT mécanique à remontage manuel, avec un traitement de couleuranthracite. Numéroté et signé Breguet. Réserve de marche de 50 hindiquée au dos de la montre. Étanche jusquʼà 30 m.Movement: Mechanical manual winding and anthracite colour treat-ment. Numbered and signed Breguet. 50 hour power reserve indi-cated on the back of the watch. Water resistant to 30 meters.

Boîtier en or rose 18 carats àcarrure finement cannelée, de41mm de diamètre. Fond saphir.Case: in pink gold with finelyfluted caseband 41 mm. diame-ter and sapphire base.

7067BR-G1-9W6

704 7BR-G9-9ZU

[email protected]

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Cadran en or argenté 18 ct, guilloché à la main et en nacrede Tahiti noire, petite seconde excentrée à 7 heures, phasesde lune à 12 heures, réserve de marche à 12 heures aveclune rhodiée. Individuellement numéroté et signé Breguet.Aiguilles Breguet à “ pomme évidée ” en acier poli.Silvered dial 18 carat gold, hand guilloche with black Tihitianmother of pearl, second at 7 O’clock, phases of the moon at12 O’clock, powere reserve at 12 O’clock with moon rhodi-um. Individually numbered and signed by Breguet “coredapple” polished steel.

Boîtier de forme ovoïde de 28,45 x36,50 mm de diamètre, en or blanc18 carats à carrure finement can-nelée. Lunette sertie de 117 dia-mants dʼenviron 0,99 carats. Fondsaphir.Oval shaped case 28.45 x 36.50mm. in diameter, in white 18 caratgold caseband, bezel paved with117 diamonds totaling approximate-ly 0.99 carats, sapphire base.

Bracelet en fils dʼor blanc.Threaded strap white gold.

REINE DE NAPLES

Célébrant le bi-centenaire de livraison par Breguet de la commande de Caroline Murat, la manufacture effectue des recherches dans sesarchives afin de définir au mieux la montre originale, hélas disparue et ayant appartenue à la Princesse Murat, soeur de Napoléon.

Réinterprétant les documents, la maison horlogère lance une collection de montres pour femme “Reine de Naples” et en 2012 dévoile unnouveau modèle avec fils dʼor ainsi quʼune exposition itinérante retraçant lʼhistoire de la montre.

75

On the bi-century celebration of the delivery of Caroline Murat’s order, the manufacturer carries out investigation into the archives to selectthe most original pieces, which had belonged to Princess Murat, Napolean’s sister. From interpretation of the documents the famous

watch House launches a collection of watches for women named “Queen of Naples” and in 2012 unveiled a new model with golden threadand organizes a travelling exhibition on the history of the watchmaking.

Mouvement mécanique à remontage automatique. Numéroté etsigné Breguet. Réserve de marche de 40 heures. Étanche jusquʼà 3bar (30 m).Mechanical movement with automatic winding. Numbered andsigned Breguet. 40 hour power reserve. Water resistant to 30meters.

8908BB-5T-J70

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InspirationDépendance: assujettissement à une drogue. Dans les cashorlogers, lʼétat de dépendance se traduit par un troubleobsessionnel compulsif envers les montres.Les toqués de la tocante sont-ils tous fous? Pas tous, non, entout cas pas au même degré. En réalité, sous ce champ lexicalmédical, se cachent de subtiles variations comportementales.Les plus bénignes se traduisent par un arrêt automatiquedevant toute pièce horlogère, les cas les plus prononcés, parune quête possessive de la montre ultime laquelle est toujours,naturellement, la suivante. Mais, dans tous les cas, tempèreLaurent Picciotto, «cela reste une pathologie sans réels effetssecondaires, atypique en ce sens que nous lʼaimons et quʼellenourrit une passion pour le beautout à fait saine».Après 25 ans de relations hor-logères parfois intimes, toujoursémotionnelles, Chronopassionsʼapproche dʼune définition assezprécise des différents sociotypesde clients horlogers à tendancepathologique. Le lecteur de ce billet en fait par-tie, sa simple présence sur ce siteen atteste. Cʼest grave, docteur?Non. “Le meilleur moyen de résis-ter à la tentation, cʼest dʼy céder”, disait déjà Oscar Wilde. «Nous partageons tous un degré de pathologie horlogère plusou moins prononcé», complète Laurent Picciotto. «Sans elle,moi le premier, je ferais un autre métier».Au travers dʼune série de 5 billets, Chronopassion décortiquela mécanique de la passion horlogère, de sa genèse à sonessor, en passant par ses symptômes, ses sujets à risques,jusquʼà ses (rares) cas de guérison. Aurez-vous le courage detout lire?· Episode 1: la genèse de la passion horlogère· Episode 2: de la passion à l’obsession· Episode 3: de l’obsession à la pathologie· Episode 4: les sujets à risque· Episode 5: les cas de guérison

Episode 1: «La jeunesse, c’est la passion pour l’inutile» –Raymond AronOu comment la passion horlogère prend ses racines dans lʼen-fance.Pour le quidam, la montre est un apparat, un simple bijou, voireun objet utilitaire – en somme, un objet extérieur. Pour le pas-sionné dʼhorlogerie, la montre fusionne avec son propriétaire,elle le représente, lʼhabite. Toute personne qui se sent nuesans son garde-temps a en elle les germes dʼune passion hor-logère qui peut atteindre un degré pathologique.Dʼoù viennent ces germes? «Nous sommes tous tombésdedans durant lʼenfance», souligne Laurent Picciotto. «Dès lacours de récréation, il y a ceux qui ont une montre, et ceux qui

nʼen ont pas. Il y a déjà, en filigrane,un sentiment de fierté qui se dessinechez lʼenfant ou le jeune adoles-cent».La montre renvoie aussi à lʼimage dupère, à la possession de cet objetintimement lié à lui. Posséder unemontre, pour un enfant, cʼest se met-tre sur un pied dʼégalité avec sonpère en ayant le même objet dont ilaura lui aussi la jouissance intime etexclusive. Doit-on y voir lʼun des pre-miers signes de passage à lʼâge

adulte? «Non, mais avec une montre chacun, lʼenfant et sonpère partagent le même jouet qui leur procure, au final, lamême émotion».La seule différence vient, entre les âges, du degré dʼexpositionde la pièce : alors quʼun jeune enfant exhibera son trophée àson poignet à qui veut le voir – et même à ceux qui ne le veu-lent pas! – un homme de 50 ou 60 ans aura un rapport moinsexhibitionniste à sa montre…en théorie du moins. Car, commele souligne Laurent Picciotto, «nous savons que la passion hor-logère, dont Chronopassion est le fournisseur officiel assuméet revendiqué, se nourrit du plaisir égoïste dʼavoir une bellepièce au poignet mais aussi, de temps à autres, de celuivenant du clin dʼœil complice dʼun autre amateur anonyme quilʼaura repérée!».

C CONFESSIONS HORLOGÈRES

Brève analyse de la pathologie horlogère

[email protected]

Toute personne qui se

sent nue sans son garde-

temps a en elle les germes

d’une passion horlogère qui

peut atteindre un degré

pathologique.

Journaliste : Olivier Müller

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CONFESSIONS HORLOGÈRES

Photo deStéphane deBourgies.

Chronopassion

s'assume comme

un des médecins

traitants

de la pathologie

horlogère.

81

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Episode 2: «Les vraies passions sont égoïstes» – StendhalOu comment un intérêt personnel grandit en passion égoïste.Le tableau de maître sʼexpose au public, la voiture de collection permet de parcourir le monde, mais la montre est réservée à lʼunique jouissance de sonpropriétaire. Cʼest un fait, la passion horlogère nʼest pas une passion sociale. Elle prend ses

racines dans un terreau familial pour grandir à lʼé-cart de ses membres, en solitaire. Lorsque

la porte de lʼobsession horlogère sʼentrou-vre devant le jeune homme, sʼouvre à

lui un territoiredʼune immen-sité telle quʼil pourra y perdre sa vie dʼadulte.Franchir son seuil, cʼest passer de la passion à la pathologie,de lʼintérêt à lʼaddiction.La particularité du phénomène tient à sa nature auto-suffisante: le champ de la connaissance horlogère est sivaste que la simple volonté dʼy faire quelques pas laisseentrevoir des horizons qui, à leur tour, appellent à la décou-verte. «Lʼamateur horloger éprouve à ce stade une fascina-

tion passionnelle», décrypte Laurent Picciotto. «Lʼintérêtest perpétuellement nourri par lʼenvergure du sujet.

Comment rester sourd et aveugle aux trésorsesthétiques et techniques développés sans

cesse par tous ces horlogers de génie?Pour moi, ce nʼest pas envisa-

geable. Cʼest cette sensibilitépersonnelle que je partage

avec mes clients».

Comment rester

sourd et aveugle

aux trésors esthétiques

et techniques développés

sans cesse par tous

ces horlogers de génie ? ”

Laurent Picciotto

Photo de Stéphane de Bourgies.

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[email protected]

Episode 3: «Toute forme d’absolu relève de la pathologie»– NietzscheOu comment la passion peut dériver en pathologie.Certains signes traduisent le passage du sujet dans une cer-taine forme de pathologie.Le premier dʼentre eux est la dépendance. Au degré le plusfaible, il sʼagit de se sentir nu sans garde-temps au poignet.A un stade plus avancé, il ne sʼagit plus de porter, mais de pos-séder. Interviennent alors différents profils pathologiques: «il ya dʼabord le remplisseur de cases, qui se doit de possédertous les modèles de telle série ou de telle marque», détailleLaurent Picciotto. «Il y a ensuite le collectionneur, pour qui levolume apporte une cohérence à sa passion. 50 pièces, 500,1000 : le nombre importe peu tant quʼil y a des recoins de col-lection encore à découvrir. Enfin, il y a lʼacheteur compulsif: levolume importe cette fois peu, mais il court après la pièceultime, et chaque montre acquise comporte, en quelque sorte,un élément de cette pièce ultime. Laquelle, naturellement,relève du fantasme. Pour lui, la pièce ultime est toujours lasuivante».Cʼest ce même moteur qui anime Chronopassion. Larecherche perpétuelle de quelque chose de nouveau, dʼunecomplication inédite, dʼun design original, est la clé du choix denouvelles pièces. «Le choix des nos collections est guidé parles mêmes motivations que le choix de mes propres pièces.Pour que je rentre une nouvelle montre, il faut quʼelle apportequelque chose de nouveau à ce que je proposais déjà. Encela, je   reste en phase avec nos amateurs horlogers, qui yretrouve leur quête sans fin de la pièce ultime, qui proposetoujours quelque chose quʼils nʼavaient pas déjà vu».Episode 4: «Et lorsque le malade aime sa maladie, qu’il apeine à souffrir que l’on y remédie!» – CorneilleOu comment détecter les populations à risque de la passionhorlogère déraisonnée.La prédisposition familiale est déterminante, la curiosité intel-lectuelle lʼest aussi. Ce sont les deux conditions pour décou-vrir le terrain horloger, puis sʼy aventurer. Mais elles ne suffisent pas. Dʼautres facteurs vont permettre de détecter les populations à risque. «En premier lieu, il y a tout simplementlʼaccessibilité aux pièces, les moyens pour parvenir à sesfins», souligne Laurent Picciotto.«Ensuite, il y a une sensibilité marquée pour le beau. Il y a desgens sensibles aux objets, dʼautres qui ne le sont pas. Seulsles premiers sont à risque. Le sujet nʼachète pas une montreparce quʼelle existe, mais parce quʼelle lui parle. Cʼestdʼailleurs la motivation première, voire unique, des pièces queje propose. Certaines pièces pourraient assurément devenirdes best-sellers, mais sans lʼémotion quʼelles pourraient sus-citer en moi, elles ne rentreront pas chez Chronopassion. Jesuis en cela totalement solidaire de mes clients».En parallèle, on note une certaine forme de déculpabilisation.«Il peut sʼagir dʼachats inconséquents aux yeux du monde,mais le sujet éprouve peu de remords en raison de profils simi-

laires au sien, qui sont dans la même démarche. Le raison-nement est, en quelque sorte, de se dire : « si je ne suis pasle seul, cʼest que je ne suis pas fou». Il y a également la fiertéde la possession du garde temps. Cʼest une fierté dʼenfant,celle de posséder un beau jouet que ses camarades nʼont pas,même si cette fierté est moins affichée. Enfin, il y a la basculepermanente entre raison et déraison: le sujet a généralementles deux pieds sur terre et un sens aigu de la réalité, mais, parmoments, on le voit déconnecter et céder à des instincts com-pulsifs en parfaite contradiction avec sa conduite habituelle».Episode 5: «La sagesse est l’art de vivre» – CicéronOu comment la sagesse humaine lʼemporte (parfois) sur lapathologie horlogère«Garde-temps»: tout est dit dans cette image horlogère de lamontre. En possédant un «garde-temps», lʼhomme «montre»quʼil veut se donner le moyen de (se) «garder du temps». Infine, quʼil tente dʼacquérir une part dʼéternité.Ce désir dʼimmortalité nʼa rien de propre à lʼamateur dʼhor-logerie. Cette quête obsède lʼhomme depuis la nuit des temps!Lʼamateur de belles montres donne dʼailleurs lʼune des visionsles plus poétiques qui soient à cette quête, en la matérialisantpar des montres serties, en matériaux précieux, trésors deminutie et riches de multiples métiers dʼart.Hélas, le cours du temps est inéluctable. Cette volonté dʼim-mortalité faiblit donc à mesure que les années passent. Cesentiment dʼavoir la vie devant soi sʼestompe ainsi progres-sivement alors que la vie apporte sagesse et raison à lʼama-teur dʼhorlogerie. Dès lors, la pathologie horlogère, cette quêtede se garder du temps de côté, nʼa plus lieu dʼêtre à ses yeux.Le sujet revend même parfois la totalité de sa collection,comme libéré de sa quête par une raison retrouvée.Dʼautres cas de guérison peuvent survenir à la suite dʼuneoverdose horlogère. La saturation conduit alors à lʼabandon dela collectionnite aigue. Rares sont cependant ceux qui ont lecourage de se débarrasser dʼune collection acquise une vieentière! Pour ceux qui franchissent ce pas irréversible, lessalles de vente deviennent alors subitement très fréquentéespar les autres collectionneurs…!Enfin, le sujet peut sʼattacher à une autre passion compulsive,elle aussi exclusive, qui va donc mécaniquement éjecter lapremière. Il peut sʼagir dʼune passion dʼune toute autre nature,mais parfois dʼune variante horlogère fort distincte de la pas-sion originelle dévorante. Ainsi en est-il des collectionneurs depièces ultra exclusives qui, du jour au lendemain, quittent ceterrain fort dispendieux pour se consacrer à de montres nette-ment plus abordables mais qui vont leur procurer des sensa-tions jusque là inconnues.Il reste le cas, très singulier, des femmes: «Certaines femmespeuvent tout à fait avoir les mêmes réflexes horlogers obses-sionnels, mais lʼissue sera dʼune toute autre nature. En effet,pour nombre dʼentre elles, leur volonté de postérité sʼincarneraau travers de leurs enfants, et le reste ne comptera alors toutsimplement plus…», conclut Laurent Picciotto.

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GGreubel Forsey : la quête du graal

Immédiatement appréciée des collectionneurs et des amateurs, la première innovation de GreubelForsey présentée à Bâle en 2004est un succès. Depuis, chaqueannée la maison horlogère dévoiledes modèles techniquement toujours plus originaux et innovants, dont les recherches sont issues de leur propre laboratoire EWT : ExperimentalWatch Technology, une plate-formedédiée au développement de montres expérimentales.

Stephen Forsey raconte: “Robert etmoi, nous cherchions de nouvellesapproches, de nouvelles solutions. Enun mot des nouveaux moyens adaptéscette fois aux contraintes des montres-bracelets. C'est alors que nous avons décidé denous lancer ensemble, en 1999, dans lebut de réaliser une complication quiamènerait vraiment quelque chose àl'horlogerie. Et ce, à un moment où unetrentaine de marques avaient déjà leurpropre tourbillon. Simplement dit,nous voulions ren-dre au tourbillonintégré dans lesgarde-temps mo-dernes les mêmestitres de noblessequ'Abraham-LouisBreguet avait réus-si à imposer dansle domaine des montres de poche. Etpour une simple raison: nous étionspersuadés de pouvoir faire mieux que

ce qui avait été tenté jusque-là”,peut-on lire dans le magazine

de la haute horlogerie. Et cʼest ce quʼils font.

Ils réinventent ensemblecette complication ima-ginée par Breguet afinde compenser leseffets de la gravitationsur le balancier et le

spiral dʼune montre en position verti-cale, le tourbillon. Infiniment plus précis, son design etson esthétique sont également entière-ment pensés en terme dʼexcellencehorlogère, revalorisant le travail arti-sanal et manuel traditionnel du maîtrehorloger. La subtilité des détails et lesfinitions réalisées à la main en font unepièce dʼexception. Pas de superflu. Unearchitecture structurée autour de lavolonté de rendre visible le mouvementet la mécanique du garde-temps.Pas

d'esbroufe, pas depoudre aux yeux, les montres deGreubel Fosreysont dʼune qualitéexceptionnelle. Ellejustifie leurs prix. Les amateurs lesavent, LaurentPicciotto le dit, la

marque Greubel Forsey est aujourdʼhuiconsidérée comme une forme deréférence absolue. Ils sont nombreux ceux qui rêvent dʼa-cheter un de ces précieux garde-tempsavec le sentiment dʼatteindre un som-met et de posséder le meilleur de cequʼil se fait dans la haute horlogerie. “Une fois une de ces pièces à sonpoignet, il nʼy a plus rien à dire ! cʼestune sorte de coup de massue émotion-nel dʼune puissance rare” rajouteLaurent Picciotto.

GREUBEL FORSEY

Robert Greubel, spécialisé en horlogerie compliquée à l'École d'Horlogerie de Dreux, travaille jusquʼen 1990 sur les grandes complicationsdʼIWC, puis rejoint l'atelier Renaud & Papi dont il deviendra codirecteur général. Stefen Forsey est responsable du département de restaura-tion des montres chez Asprey à Londres, avant de compléter sa formation au WOSTEP et dʼintégrer lui aussi Renaud & Papi en 1992. Les deux hommes se rencontrent là-bas et créent CompliTime en 2001, puis Greubel Forsey en 2004 avec cet état dʼesprit commun de créativité et dʼinnovation dans le domaine de la haute horlogerie. En 2009, Emmanuel Vuille est nommé PDG de la marque, il dirige avec lesdeux maîtres horlogers la maison Greubel Forsey qui compte désormais avec CompliTime un peu plus dʼune centaine de collaborateurs. Ilsremportent le concours international de chronométrie en 2011 et “Pièce 2” reçoit en 2012 le grand prix dʼhorlogerie de Genève.

Les amateurs le savent, Laurent Picciotto le dit,

la marque Greubel Forsey est aujourd’hui

considérée comme une forme

de référence absolue.

Esquisse pour le double tourbillon 30º.

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Stephen Forsey recalls: Robert and Iwere looking for a new approach andnew solutions. In a word the trend ofthe time was focused on wrist watches.It was then that we decided to launchtogether in 1999 with the intention ofcreating complications that would trulydrive something in watchmaking. It isat that time when around 30 brandshad already had their own tourbillion. Insimple terms, wewanted to create anintegrated tourbillionin modern timekeepers with thesame noble title ofAbraham LouisBreguet, having suc-ceeded in the area ofpocket watches. The reason was sim-ple: we were con-vinced we could create better itemsthan what had been and was still beingproduced. “Perhaps to be read aboutin the fine watch magazines.” This isjust want they did; they reinvented theassembly of the complications thatBreguet had imagined, to compensategravity in the balance and the spiral ofthe watch in a vertical position, thetourbillion. Infiniteley more precise, its

design and aesthetics are equally andentirely thought of in terms of watch-making excellence, revaluating thecraftsmanship and traditional manualwork of watchmaking. The subtleties ofthe details and hand finishings madethem exceptional pieces. Nothing superfluous, but with struc-tured architecture to show the move-ment and the mechanics of the

timepiece. No-thing fussy, noeyesores, theGreubel Forseywatches are ofexceptional qual-ity. This justifiestheir prices. The watch enthu-siasts know thiswell. LaurentPicciotto tells us

“the Greubel Forsey brand is todayconsidered as an absolute reference”. There are many who buy these highlyappreciated timekeepers in the hope ofachieving their dream of owning thebest that has ever been created inwatchmaking. “Once a piece is on yourwrist there is no more to be said! It islike an emotional blow and has astrange force”. adds Laurent Picciotto. 89

Greubel Forsey insearch of the Grail

Highly appreciated by collectorsand watch lovers, the first

innovation that Greubel Forsey presented at Basel in 2004 was agreat success. Then, every year,

the Watch House would revealmodels that were always

technically more original and innovative, and whose research

came from their own EWT laboratories: Experimental WatchTechnology, a platform dedicated

to the development of experimental watches.

“In simple terms, we wanted to create

an integrated tourbillion in modern time keepers

with the same noble title ofAbraham Louis Breguet,

having succeeded in the area of pocket watches”.

Robert Greubel, Specialist in complicated watches of the Dreux Watch Academy, worked, as General Manager, until 1990 on pieces of greatcomplication at EWC, pertaining to the Renaud & Pape workshop. Stephen Forsey is responsible for the Department of Restoration ofWatches at the Asprey House in London, completing his training in WOSTEP and, in 1992 also joined Renaud & Pape. The two men metthere and created CompliTime in 2001, then Greubel Forsey in 2004, sharing a mutual spirit to create innovation within the area of fine watch-making. In 2009, Emmanuele Vuille is appointed CEO of the brand and, with the two master watchmakers, leads the House of Greubel Forseywhich then counted on the CompliTime Brand with just over 100 collaborators. In 2011 they won the International Competition ofChronometry and, in 2012, “the 2nd piece” was awarded the great prize of Geneva Watchmaking.

GREUBEL FORSEY

Double Tourbillion mechanism 30º. 128 components, 21ʼ600 rot/h.

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BRACELETen acier inoxydable, fermoir déployantAudemars Piguet.Stainless strap steel with folding clasp byAudemars Piquet.

LA ROYAL OAK AUTOMATIQUE EXTRA-PLATE: LA JUMBO

BOÎTIER en acier inoxydable de 39mm de diamètre (41 mm pour lesautres modèles de la collection).De forme octogonale avec les 8vis en or gris. Référence au mod-èle original de la Royal Oak de1972 qui révolutionne la hautehorlogerie de par son audace.Verre saphir antireflet.CASE stainless steel 39 mm.in diameter. Reference tothe original model of theRoyal Oak that revolution-ized the watch world in1972 by its audacity.

CADRANAu motif “petit tapisserie”, décor façonné selon latechnique du remolayage, bleu et de forme octogo-nale, les initiales AP à 6 heures identiques au ca-dran dʼorigine de la Royal Oak de 1972. Indexappliqués en or gris, aiguilles en or gris revêtuesdʼune matière luminescente. Indication delʼheure, des minutes et des secondes, la datesʼaffiche à guichet ouvert à 3 h. Un change-ment : le disque de la date est désormais dumême bleu que le cadran.Based on the small tapestry design,shaped by the remodeling techniqueoctagonal, blue with the initials AP at 6O’clock identical to the original deco-ration of the Royal Oak in 1972.Index and luminescent hands ingrey gold. Indication of hours,minutes, seconds, the dateappears in a window at 3 O’clock.Change: the date disc is now thesame blue as the dial.

MOUVEMENTMécanique à remontage automatique,calibre extra plat 2121 de 3,05 mm. 247composants, réserve de marche de 40heures, oscillation à 19'800 alternances /heure. La masse oscillante monobloc en or 22ct estampillée “AP Audemars Piguet” en relief.Son segment extérieur est décoré dʼun motif“petite tapisserie”, caractéristique de toutes lesRoyal Oak Extra-plates.Mechanical ovement with automatic winding.Extra flat caliber 2121 of 3.05 mm. 247 compo-nents, 40 hour power reserve, 19,800 rotations/hour. The monobloc oscillating weight in 22 caratgold with “AP Audemars Piquet” embossed. The out-side is adorned with a “small tapestry” pattern fea-tured on all the Royal Oak watches.

Cette montre avec bracelet intégré est une révolution Audemars Piguet toujours d'actualité.This watch with the integrated strap is an Audemars Piquet revolution even today.

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TRADITION RÉPÉTITION MINUTE TOURBILLON CHRONOGRAPHE

CADRANargenté satiné, chiffresarabes, appliques etaiguilles en or rose.Dial: Satinized silverwith Arabic numerals,and detail and handsin pink gold. Displaysthe hours, minutes,seconds. Small sec-onds and tourbillionvisible at 6 O’clock,chrono minutes at 3O’clock.

MOUVEMENTÀ remontage manuel, triples complications répétition des mi-nutes sur deux timbres, échappe-ment tourbillon et chrono 30 min.Réserve de marche de 48 h. Le mouvement se constitue de 504composants. Movement manual winding, 3complexities, constituting 504components.

BRACELETalligator noir à grandes écailles car-rées cousu main, boucle déployanteAP en or gris 18 ct.Strap: black alligator large square.Hand stitched loop and AP foldingclasp in 18 carat white gold.

OSCILLATION21ʼ600 alternance/heure. Oscillation: 21,600 rotations/hour.

BOÎTIERInspiré dʼune montre de poche des années1920, format “coussin”, en titane de 47 mmde largeur, verre saphir antireflet.Case: Inspired by the pocket watch yearsof the 1920s, cushion shaped, in titanium47 mm. wide with anti-reflective sapphireglass.

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Série limitée de dix pièces. Répetition des minutes: Montre qui sonne à la demande; les heures, les quarts et les minutes. Ce qui permet dʼécouter lʼheure au lieu de la lire.Limited edition of ten pieces.Minute repetition. Watch sounds on demand; hours, quarters and minutes. This allows for the time to be heard and not read.

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M MILUS

Les boutons de manchette Milus complètentparfaitement la collection des montres Miluset marient avec élégance créativité excep-tionnelle et fonctionnalité. Lʼesprit joueurdʼun mouvement de montre mécanique dotédʼune masse oscillante pivotant à 360° con-fère aux boutons de manchette Milus leurcaractère unique et attirera inéluctablementsur eux tous les regards.

The cufflinks Milus are a perfect comple-ment to the Milus watches collection andmatch with elegance, exceptional creativityand functionality. The playful spirit of amechanical watch movement with an 360ºrotor makes Milus cufflinks both unique andattractive inevitably drawing the attention ofanyone who sees them.

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[email protected]

Acier, 20 mm. CUF001Stainless steel, 20 mm.

Acier plaqué or 2N, 20 mm. CUF0022N gold-plated stainless steel, 20 mm.

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Boutons demanchettes

MilusCufflinks by Milus

L’originalité au poignet Milus enrichit sa fameuse collection de boutons de manchette«horlogers» en proposant cinq nouveaux modèles au design raffiné. De quoi séduire tous les amateurs de style.

Milus has enhanced its famous collection of “watchmaker” cufflinks with five new models in an elegant design. The perfect objects to thrill aficionados of style – and of beautiful mechanical timepieces.

Acier traitement noir PVD et verre saphir, 19 mm. CUF015Black PVD-treated stainless steel and sapphire crystal, 19 mm.

Acier et verre saphir, 19 mm. CUF011Stainless steel and sapphire crystal, 19 mm.

Acier plaqué or 2N et verre saphir, 19 mm. CUF012. 2N gold-plated stainless steel and sapphire crystal, 19 mm.

Acier plaqué or 5N et verre saphir, 19 mm. CUF0135N gold-plated stainless steel and sapphire crystal, 19 mm.

Or blanc 18 ct serti de diamants baguettes, 19 mm. CUF31218K white gold set with diamonds baguettes, 19 mm.

Creativity for the wrist

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Mouvement squeletté, mécanique à remontage manuel,calibre Panerai P.2005/S, entièrement réalisé par Panerai.Réserve de marche de 6 jours.Skeleton movement, manual winding. Panerai P.2005/Smade entirely by Panerai. 6 day power reserve.

FONCTIONSHeures, minutes, petite seconde, deuxième fuseau horaire, indicateurdes 24 h, indicateur de la réserve de marche sur le fond, tourbillon.FUNCTIONSHours, minutes, seconds, 2nd time zone 24 hour indicator, powerreserve indicator at the base of the tourbillion.

Série limitée de50 exemplaires.Limited edition of50 pieces.

POCKET WATCH TOURBILLON GMT CERAMICA

Cadran noir avec chiffres arabes etpoints luminescents appliqués.Heures, minutes, petite seconde, date,mesure de la durée d'immersion.Black dial with luminous Arabicnumerals and indicators. Hours, min-utes and seconds, date and length oftime of immersion.

Mouvement mécanique à remontage automatique, calibreexclusif Panerai OP III, 28 800 alternances/heure. Réservede marche de 42 h. Testé et certifié par le C.O.S.C.Mechanical movement with automatic winding, exclusivePanerai 0P III caliber, 28,800 alternations/hour. 24 hourpower reserve. Tested and certified by the C.O.S.C.

Boîtier de 44 mm dediamètre en acier poli AISI316L ou titane satiné. 44 mm. polished steelcase AISI 316L or satintitanium.

LUMINOR SUBMERSIBLE

Il s'agit d'un chronomètre automatique, réplique contemporained'un modèle créé en 1956 pour la Marine égyptienne.This is an automatic watch, a replica of a contemporary model created for the Egyptian Navy in 1956.

BOÎTIERRadiomir de 59 mm de diamètre en céramique noire, lunette encéramique noire, fond verre saphir transparent. Verre saphir encorindon, 2 mm d'épaisseur. Revêtement antireflet sur ses deuxfaces. Etanche à 30 m.CASERodiomire 59 mm. diameter in black ceramic, black ceramic bezel,transparent sapphire glass base. 2 mm. thick sapphire corundum.Antireflective coating on both sides. Water resistant up to 30 meters.

Dispositif protège-couronne (marque déposée) en acier poli.Crown protecting device (patent-ed) in polished steel.

Chaîne de montrepersonnalisée PANERAI en

céramique noire.Watch ChainPersonalized by Panerai in black

ceramic.

Bracelet en caoutchouc personnalisé PANERAI et boucledéployante en acier. Fourni avec un deuxième braceletinterchangeable pour la plongée et un tournevis en acier.PANERAI personalized rubber strap with folding buckle insteel. Supplied with a second strap for diving and a steelscrew.

Lunette tournante unidirectionnelle dans lesens inverse des aiguilles en acier satinéavec échelle graduée pour mesurer la duréed'immersion et cliquetis du rochet à chaqueminute écoulée. Fond vissé en acier.One way counter clockwise rotating bezelin satin steel, with graduated scale for

measuring immersion, clicking the ratch-et every minute. Screwed steel base.

Date: verre saphir obtenu du corindon,3,5 mm d'épaisseur, verre grossissant surla date à 3 h. Revêtement antireflet.Étanche à 300 m.

Date: Sapphire glass from Corundum, 3.5mm. thick, magnifying the date on the 3rdhour, anti-reflective coating. Water resistant upto 300 meters.

PAM 00446

PAM 00024

[email protected]

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Boîtier de 47 mm dediamètre en titane satiné. Case of 47 mm. diameterin satinized titanium.

Verre saphir en corindon, 1,6 mmd'épaisseur. Revêtement antireflet.Étanche à 100 m.Sapphire corundum glass 1.6 mm.thick. Anti-reflective coating. Waterresistant to 100 meters.

LUMINOR 1950 REGATTA 3 DAYS CHRONO FLYBACK AUTOMATIC TITANE121Mouvement mécanique à remontage automatique, calibrePanerai P.9100/R, entièrement réalisé par Panerai, 28.800alternances/heure. Réserve de marche de 3 jours.Mechanical movement with automatic winding, caliberPanerai P.9100/R, entirely developed by Panerai, 28,800 rota-tions/hour. 3 days Power reserve.

Bracelet caoutchouc et boucle trapèze en titane.Strap in rubber with trapeze clasp in titanium.

Compteur petite seconde.Second chronograph hand.

Poussoir deréglage du compte à rebours.Button to adjust the countdown.

Déclenchement chronographe.Chronograph Start.

Aiguille secondes chronographe.Chronograph hand seconds.

PAM 00526

Compteur heures.Hour counter.

Aiguille minuteschronographe.Chronograph minute hand.

Échelle tachymétrique en nœuds, mesure vitesse sur distance donnée.Tachymeter scale in knots, speed measured on given distance.

Remise à zéro chronographe. Fonctionflyback lancement instantané nouveauchronographe.Chronograph reset to zero. Flybackfunction new chronograph instantlaunch.

Rehaut échelle 15 minpour compte à rebours.Bezel scale for 15 mincountdown.

[email protected]

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Model: UR-202 “White Shark” – Limited edition, Steel Case, titanium base, Display with satellite complication with telescopic minute hands.Moon phases. Night/day indiction. Dimensions of 45.7 mm. x 43.5 mm. x 15 mm. Caliber UR 7.02. Mechanical movement with automaticwinding with regulation system of double turbine. Hour plots in ARCAP P40 with diamond angles. Telescopic minutes in titanium. module inARCAP P40 – carriers in bronze beryllium with MOVIC treatment.

Cette édition limitée de12 pièces est présentéeen exclusivité enFrance chezChronopassion.This limited edition of12 pieces is presentedexclusively atChronopassion inFrance.

WHITE SHARK

Modèle: UR-202 “White Shark” - édition limitée · Boîtier Acier · fond en titane · Affichage Complication satellite avec aiguilles des minutes téle-scopiques · Phase de lune · Indication jour/nuit · Dimensions 45,7 x 43,5 x 15 mm · Calibre UR 7.02 · Mouvement mécanique à remontageautomatique avec système de régulation par double turbine · Plots des heures en ARCAP P40 avec angles diamantés · Minutes télescopiquesen titane · module en ARCAP P40 · Transporteurs en bronze béryllium avec traitement MOVIC.

Il est / It is

Maintenant vous avez compris que l'onparle d'une lecture digitale et analogique.Now you understand that we are talkingabout an analogical and digital reading.

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UR 210

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Boîtier : titane et acier · Dimensions: Largeur 43,8 mm ; longueur 53,6 mm ; épaisseur 17,8 mm · mouvement: Remontage automatique avecrégulation par turbines, réserve de marche de   39 h · indications : Complication satellite (brevetée) avec heure vagabonde · aiguille des minutetridimensionnelle · indication de réserve de marche; indication dʼefficience du remontage (brevet en cours).

Case titanium and steel · Dimensions: 43.8 mm. width; 53.6 mm. long; 17.8 mm. thick. · Movement: automatic winding with turbine regula-tors, power reserve of 39 hours · Indications: Satellite complication (patented) with time roamer. · Three dimentional minute hands – powerreserve: indication of reassembly efficiency (patent in progress).

Il est / It is

Maintenant vous avez compris que l'onparle d'une lecture digitale et analogique.Now you understand that we are talkingabout an analogical and digital reading.

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Felix, vous allez me dire que travailler avec Chronopassion, c’était unchoix évident, naturel, celui de travailler avec le meilleur, etc. ?Felix Baumgartner : Pas du tout ! Mon père travaillait dans la restauration dʼhor-loges. Il allait souvent à Paris, dans une petite boutique pas loin de chezLaurent. Vingt ans plus tard, jʼai pensé à placer nos toutes premières pièceschez lui. Il y avait un côté décalé que jʼaimais bien, à trouver des pièces si atypi-ques, en partie futuristes, chez un réparateur dʼhorloge traditionnelles.

Mais…Laurent Picciotto : …mais il mʼa envoyé son frère (rires) ! Plus sérieusement, lefrère de Felix est effectivement venu me voir un jour, juste avant le passage àla UR-103. Cʼétait un stade charnière pour Urwerk, celui du passage de deux àtrois dimensions. Il est arrivé avec un prototype en acier et, pour parler cash, illui en fallait, justement, du cash ! Nous avons discuté toute une après-midi et jʼaifini par lui passer pré-commande dʼun certain nombre de pièces qui ont pu,ainsi, entrer en production.

L’interview croiséesans concession deFelix Baumgartner,co-fondateur d’ Urwerk

Interview dʼOlivier Müller/Chronopassion. Photo de David Carteron/Chronopassion.

À COUTEAUX TIRÉS

[email protected]

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Le prototypage est une chose, la production en est uneautre… Il n’y a pas eu de surprises ou retards pour les pre-mières pièces ?FB: Si.LP: Non, Felix, tu es dur, pas vraiment. On a attendu un peu,mais rien dʼanormal. Et puis jʼavais confiance. Jʼentendais undiscours franc, transparent.Ce n’est pas toujours le cas d’une marque qui selance et qui cherche à rassurer sur sa viabilité, alorsqu’elle est des plus fragiles et a besoin, rapidement,de renforts financiers…FB: Cʼétait dʼautant plus vrai que nous étions totalementindépendants, sans partenaires financiers, banques ni action-naires : 100% indépendants et cʼesttoujours le cas. Il nous fallait desgens qui y croyaient. Pas beaucoup,quatre ou cinq suffisaient pour selancer. Laurent en a fait partie. Enmême temps, on était honorés dʼêtreà Saint Honoré (rires) !LP: Les vents étaient favorables.Nous sommes dans un microcosme.Jʼentendais ce que mes confrèresdisaient. Max (Büsser, NDLR) mʼen-courageait vivement à regarder lajeune Urwerk. Il a contribué à façon-ner cette confiance.FB: Max avait déjà de bellesréférences. Il avait contribué àlʼOpus. Il était aussi un atout pré-cieux pour aborder les marchéslatins quand, de mon côté, mon incli-naison naturelle me poussait vers les pays nordiques.La marque, une fois lancée, a donc pu se doter d’unevision à long terme, à cinq ou dix ans ?FB: À dix jours plutôt ! Je suis horloger, pas business man. Ladernière fois que jʼai tenté de faire du marketing, cʼétait pourtrouver le nom Urwerk. Je crois que je nʼaurais pas pu trouverun nom moins sexy (rires) !Pourtant, il fonctionne plutôt bien…LP: Le nom peut effectivement faciliter ou pas la vie dʼunemarque. Mais jʼai la conviction que lorsque le produit est bon,il supporte son nom.FB: La tendance était, depuis des centaines dʼannées, à la jux-taposition des noms des fondateurs : Vacheron Constantin,Patek Philippe, Audemars Piguet, etc. Toutefois, je constataisdans le même temps que ces marques jouaient à celle quiaurait le plus grand nombre dʼaiguilles sur le cadran. Ça nenous intéressait pas. On devait donc trouver un nom qui, dès

le début, suggérait que lʼon se plaçait en dehors de ce con-cours visant à savoir qui avait la plus grosse (rires) !LP: Pour le coup, le nom reste très mystérieux pour beaucoupde monde…FB: Faux ! Beaucoup de gens nous confondent avec la mar-que de perceuses Kraftwerk ! Nous avons une réelle notoriétédans le domaine de lʼoutillage (rires) ! Plus sérieusement, jenʼaimais pas lʼidée dʼune marque type ʻFrei-Baumgartnerʼ. Jenʼaime pas la lumière. Je préfère être dans ses reflets.Qui dit marque mystérieuse dit besoin de pédagogie à sesclients pour l’expliquer.LP: Pas trop, non, parce que…FB (lʼinterrompant) : … parce que tes clients se fient à tes

choix !LP: Pas toujours ! Nous avons beau-coup de clients qui ont littéralementʻflashéʼ sur Urwerk. Des gens trèsportés sur des marques traditionnelles,institutionnelles et qui sont repartisavec une Urwerk à la suite dʼun coupde foudre. Sans compter les collection-neurs aigus pour qui il faut impérative-ment avoir toutes les références.

Vous n’avez jamais pensé à pro-poser des pièces plus abordables,techniquement et esthétiquement,pour toucher un plus large public et,au final, l’amener progressivementvers un plus haut degré de compli-cations ?

FB: On lʼa fait en 2001 avec le projet Goldpfeil. Le design étaitcertes très travaillé mais la lecture à aiguilles était tout ce quʼily avait de conventionnel. Ça nʼa pas fonctionné.Vous restez attentifs l’un à l’autre, aux avis mutuels ?LP : Felix mʼécoute toujours. Mais il nʼen fait jamais rien ! Saufune fois, lorsque je lui ai soufflé que nous pouvions travaillerensemble sur une série limitée ʻWhite Sharkʼ. Une fois le pro-jet validé, Felix et Martin voulaient y mettre une boîte en pla-tine. Jʼai suggéré lʼacier. Ça a fonctionné. Mais cʼétait bien laseule fois !FB: Cʼest vrai. Je suis rigide, je le reconnais ! Mais cʼest cetterigidité qui me permet dʼaller au bout de nos idées.LP: Le compromis nʼest jamais la solution.FB: Notre force, cʼest dʼutiliser la puissance que nous apportenotre croissance, mais sans grandir.

Nous étions

totalement indépendants,

sans partenaires

financiers, banques

ni actionnaires : 100%

indépendants

et c’est toujours

le cas.”

À COUTEAUX TIRÉS

[email protected]

Felix Baumgartner

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M MOSER & CIE

Lʼhorloger Henrich Moser (1805-1874) est né à Schaffhausen, en Suisse, dans une famille dʼhorlogersde père en fils. Éprouvant des difficultés à sʼinstaller dans sa région, il sʼen va faire fortune en Russie. Ilfonde sa propre entreprise en 1828 puis sa fabrique de montres une année plus tard, devenant uneréférence dans le domaine du commerce horloger en Russie. Son commerce à lʼinternational est floris-sant, il ouvre des succursales à Moscou, Nijni Novgorod et à Irbit et vend des montres de haute qualitéreconnues comme telles dans le monde entier, la Russie, le Japon, la Chine, les États-Unis.... À sa mort,son fils ne reprend pas le flambeau, les deux entreprises sont vendues, mais cent cinquante ans plustard, son ombre plane toujours au-dessus de la nouvelle manufacture “Moser and Cie”. En 2002, le spé-cialiste de lʼhorlogerie Dr Jürgen Lange et le petit fils dʼHenrich Moser, Roger Nicholas Balsiger, ban-quier, fondent la société dʼhorlogerie “Moser Schaffhausen AG” puis la “Moser Group AG” titulaire de lamarque. Mais fin 2012, MELB Holding, dirigée par Georges Henri Meylan, ancien directeur de la manu-facture Audemars Piguet est amenée, à la demande de Thomas Straumann à diagnostiquer les diffi-cultés de Moser & Cie et propose alors des solutions à une condition, celle dʼen devenir le propriétaire.Edouard Meylan est nommée CEO de “Moser Watch Holding” le 1er avril 2013. “Mon ambition est d'im-poser H. Moser & Cie comme une marque et une manufacture de référence, tout en conservant cetteélégance et cette subtilité qui en a fait le succès jusqu'à ce jour. Sur le long terme, mon souhait est dedevenir une alternative aux grandes marques horlogères, en apportant une touche d'ingénuité.Aujourd'hui, notre équipe se met en mode start-up avec une approche dynamique et proactive”,explique-t-il. La communication de la maison horlogère est à repenser, elle possède une identité forte,nous lʼavons vu, mais “ il faut faire passer de lʼémotion” d'après le nouveau CEO qui compte bien faireévoluer la marque et lui donner un nouveau départ.The watchmaker Heinrich Moser (1805-1874) was born in Schauffhausen, Switzerland in a family ofwatchmakers from father to son. Experiencing difficulties establishing himself in the region he goes tomake his fortune in Russia. He founded his own company in 1828, then a year later, his watch factory,becoming a reference in the field of watchmaking trading in Russia. His international trade flourishedand he opened branches in Moscow, Nizhny Novgorod and Irbit, and his high class watches are recog-nized as such throughout the world, Russia, Japan, China and the United States. At his death, his sondid not take over and the two companies were sold but a hundred and fifty years later his shadow stilllooms over the new factory “Moser & Cie”. In 2002 the specialist watchmaker Dr. Juergen Lange andthe grandson of Heinrich Moser, Roger Nicholas Balsiger, a banker, founded the “Moser SchauffhausenAG” watch company, then “Moser Group AG”, holder of the trademark. However, in late 2012 the MELBholding, led by George Henri Meylan, former Director of Audemars Piquet, is bought at the request ofThomas Straumann. He had detected that Moser & Cie was having some difficulties which he proposedto resolve with one condition: that he became the owner and Edouard Meyler is named CEO of “MoserWatch Holding” on 1st April 2013. “My ambition is to make H. Moser & Cie a brand and manufacture ofreference while respecting the elegance and sublety that has brought success to date. In the long termmy wish is to become an alternative to the major watch brands, bringing a touch of ingenuity. Today ourteam goes into a ramp up mode with a dynamic and pro-active approach” he explains. The mission isfor the watch House to rethink, it has a strong identity as we have seen but “we need to move away fromthe emotions” and follow the new CEO who intends to change the brand by giving it a new start.

Une montre truffée de détails horlogers pertinentsLa discrétion et la subtilité des modèles Moser&Cie cachent des trésors de complications. En voici quelques uns: calendrier perpétuel réglablepar la couronne à nʼimporte quel moment, fonction “flash calendar” visible sur le cadran subtilement par la présence dʼun grand dateur pourle jour et dʼune aiguille actionnée au centre pour afficher le mois en se référant aux douze indices du tour dʼheures; correction sécurisée dela date à lʼaide du mécanisme breveté “Double Pull Crown”; affichage du cycle de lʼannée bissextile visible à travers le fond de la montre enverre saphir et modifiable; réserve de marche de sept jours; affichage alternatif rapide (changement en une seconde) de 12 h (correspondantau AM anglosaxon) et 24 h (au PM) grâce à un ingénieux système complexe de glissement de chiffres 1, 2 et 4 sous la découpe du cadran!Beaucoup dʼautres mécanismes astucieux se dévoilent à mesure que lʼon observe la montre, témoignant du parti pris de la manufacture defaciliter lʼutilisation de la montre, dont souvent les complications sont dʼune complexité décourageantes!A Truffle watch with relevant detailsThe discretion and subtleties of Moser & Cie pieces with hidden treasures of complexities. Here are just a few: a perpetual calendar adjustableby the crown at any time when the “flash calendar” is subtly visible on the dial with the presence of a large date for the day and a needle acti-vated at the center shows the month by the twelve indicators of the hours. The date can be corrected by the patented “Double Pull Crown”;the display cycle shows the leap year on the base of the watch; the rapid alternating display (in one second) from 12 hours (AM) to 24 hours(PM) thanks to an ingenious system of sliding complex numbers 1, 2 and 4 in cutting the dial! Many other clever mechanisms are revealedas the watch as you observe the piece as the maker’s intention is to make the watch easy to use in spite of the daunting complexities.

154La maison Moser & Cie créée en2002 ancre ses racines dans unpatrimoine historique solide, elle se dote dʼun père fondateur talentueux et passionné qui luidonne son nom, elle sʼimpose parla pertinence remarquée dʼunensemble de collection de montresdʼune élégance rare, simples et discrètes qui exigent un tempsdʼobservation avant dʼen comprendre toutes les subtilités. En quelques traits, voici dessinéelʼhistoire de la plus confidentielledes grandes manufactures horlogères.The roots of the House of Moser,created in 2002, are anchored to astrong, historical heritage, adoptedby a talented and passionatefounding father who gives his nameto a collection of watches with rareelegance, at the same time theyare simple and unobtrusive requiring a period of observationbefore one can comprehend theirsubtleties. In the next few linescomes the story of one of the mostprestigious watchmakers.

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MOSER PERPETUAL 1

MAYU PALLADIUM CADRAN FUMÉ

NR. 341.101-009

Grand prix de Genève en 2006, une montre à lʼaffichage simple et confortable qui trahit par quelques détails la prouesse technique dont elleest issue et les complications dont elle dispose. The Grand Prix of Geneva in 2006 shows a simple and comfortable display that betrays thedetail of the truly technical prowess which it is created by and the complications therein.

Affichage “Flash calendar”, (commute directe-ment de la fin du mois au premier. jour dumois suivant sans afficher une date invalide).“Flash Calendar” display which switchesdirectly from the end of the month to thebeginning. Day, month without showing aninvalid date).

Mouvement Moser, remontage manuelavec roues coniques et double barillet.Moser movement with manual windingbevel and double barrel.

La date peut être corrigée en toute sécuritévia la Couronne et le mécanisme “doublepull crown” breveté.The date can be correctly securely by thecrown with the patented, dual mechanism“Double Pull Crown”.

Réserve de marche de plus de 7 jours.Power reserve of more than 7 days.

Petite seconde.Seconds.

Boîtier de 40,8 mm de diamètre et de 11,05 mm dehauteur. Verre saphir. Bouton poussoir sur le côtéextérieur du boîtier permettant de corriger lʼétoiledʼaffichage du cycle des années bissextiles.

Cadran mythique fumé avec ponçagesolaire. Aiguilles tridimensionnelles Moser.Mythical smoked dial with solar sanding.Three dimensional Moser hands.

Mouvement: Moser remontagemanuel avec roues coniques, réservede marche de 80 h, denture Moser,“échappement Straumann doubleHairspring” (qui garantit lʼexactitude dela montre), ancre et roue dʼancre en orblanc massif.

Cadran: fumé avec ponçage solaire,aiguilles tridimensionnelles Moser.Affichage de la réserve de marche ducôté mouvement, stop seconde etgrande seconde gousset à 6 h.

Boîtier: rond en trois parties en palladi-um de 38,8 mm de diamètre, verresaphir légèrement   galbé, fond trans-parent en saphir.

Bracelet:: en cuir alligator avec boucleardillon en palladium.

La montre Mayu se nomme ainsi en hommage à la première épouse dʻHeinrich Moser, Charlotte Mayu. Le château de Charlottenfels, prèsde Schaffhouse, siège de la famille, porte lʼautre partie de son nom. The Mayu watch is named after Heinrich Moser’s first wife, CharlotteMayu. The Chateau of Charlottenfels, at Schaffhouse, seat of the family carries her first name.

Movement: Moser movement withmanual winding with bevel gears, 80hour power reserve, Moser teeth “Dualescapement system Straumann doublehairspring” to guarantee the accuracyof the watch and anchor wheel in solidwhite gold.

Dial: Smoked with solar sanded threedimensional Moser needles. Displaysthe power reserve of the movement.Stop seconds and large seconds at 6O’clock.

Case: Round made of three parts ofpalladium, 38.8 mm. diameter, slightlycurved sapphire glass, transparentsapphire base.

Strap: alligator leather with buckle inpalladium.

NR. 321.503-010

Aiguille indicatrice des mois, douzeheures égale douze mois. À 1 h, janvier;à 2 h, février, etc...Hands indicating the months, thetwelve hours correspond to the twelvemonths: 1h. equals January; 2 h.equals February, etc.

Case 40.8 mm. in diameter and 11.05 mm. inheight. Sapphire glass. Push button on the outsideto correct the star display cycle for leap years.

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R RICHARD MILLE 160Lʼhistoire de la création de la mar-que Richard Mille et des montresRM est un peu spéciale. Il y a dejàquelques années de cela, autourde lʼan 2000, Richard Mille souhaitelancer sa propre marque. Il connaîtLaurent Picciotto, ils se sontcroisés chez Mauboussin lorsquʼil ytravaillait encore, ensemble ilspassent des heures dans le sous-sol de Chronopassion avec uneidée : réaliser une montre sans sesoucier de lʼaspect financier du pro-jet. Un mot dʼordre et une exi-gence: ne pas faire de compromis,ni sur les matériaux, ni sur la tech-nique, ni sur le design. LaurentPicciotto nʼest pas seulement con-sulté, il sʼassocie à la création delʼentreprise Richard Mille. Le projetprend forme, le premier modèle estréalisé dans les ateliers de Renaud & Papi.The story of the creation of theRichard Mille watch brand is ratherspecial. It was a few years ago,around 2000. Richard Mille wantedto launch his own brand. He metLaurent Picciotti while he was stillworking at the Mauboussin Houseand they spent hours in the base-ment of Chronopassion with oneidea in mind: to create a watchwithout having to worry about thefinancial aspect of the project. Aslogan and requirement: make nocompromises, not of the material,nor the technique, nor the design.Laurent Picciotto was not only aconsultant but he became anassociate in the creation of theRichard Mille Company. The projecttook on shape and the first modelwas created in the workshops ofRenaud & Papi.

En 2000 au rendez-vous incontournable deshorlogers, au Baselword, Laurent Picciotto etRichard Mille présentent leur premier modèle,la RM001. "Personne ne connaissait Richard,nous n'insistions pas plus que cela sur Renaud& Papi et nous n'avions aucune histoire àraconter. En d'autres termes, on nageait totale-ment à contre-courant", nous explique LaurentPicciotto. "On a fait un premier Baselworld en2000. On a posé la pièce sur la table et on a dit'Voilà, c'est tout ce que l'on a à dire, c'est uneRM001, et ça vaut 176 000 euros. Il fallait oser ! A lʼépoque, Richard Mille nʼest pasencore connu, sa marque nʼa pas de passéprestigieux garantissant son avenir, elle nʼestpas le fruit dʼun héritage historique, elle ne serevendique dʼaucun ancêtre talentueux légiti-mant sa présence parmi les grands noms de lahaute horlogerie. Mais ce quʼils proposent alorsest une montre exceptionnelle et comme toutce qui est exceptionnel, elle a un prix: celui dela qualité sans compromis. Et tout le monde le comprend tout de suite."Aujourd'hui, on peut dire que l'approche était labonne. Mais il y a douze ans, on a eu quelquessueurs froides. Richard et moi étions à 100%concentrés sur la pièce sans vraiment prêterattention à l'addition finale une fois la numéro 1terminée. Quand nous sommes arrivés à plus de 170 000euros, il y a eu un blanc, un silence entre nous,de ceux qui en disent plus longs que de grandsdiscours. Nous nous sommes demandés untemps si nous n'avions pas dépassé les limites.Avant de revenir à la position qui nous avait ani-més depuis le début : une RM ne devait souffriraucun compromis". Lʼengagement de LaurentPicciotto est pour beaucoup un gage de qualitéet une garantie, Richard Mille quant à luinʼhésite pas à jeter sa montre par terre pourprouver sa solidité et sa résistance, ensembleils réussissent à imposer la marque au sein dupaysage de la haute horlogerie.

In 2002 at a watchmakers meeting inBaselworld Laurent Picciotto and Richard Millepresented their first design, RM001. Nobodyknew Richard and we only said that he wasfrom Renaud & Papi, we had no more to tell. “Inother words, we were swimming against thetide” explains Laurent Picciotto. It was the firstBaselworld in 2000. We placed the piece onthe table and said: ‘Here you are, all we can sayis that it is an RM001 and worth 176,000’. Itwas very daring! At the time Richard Mille wascompletely unknown and his brand had noprestigious background or historical legacy toguarantee success, neither could he claim tohave any talented ancestor that would justifyhis presence among the greatest names in highclass watchmaking. However, what they had tooffer was an exceptional watch and, like any-thing exceptional, it had a price: the qualitywithout compromise.So everyone immediately understands. “Todaywe can confirm that this was the right approachbut at the time, 12 years ago, we were in a coldsweat. Richard and I were 100% focused onthe watch, without worrying about the cost ofthe finished first piece. When we reached170,000 Euros there was a blank silencebetween us which said much more than wordscould express. We only asked each other onceif we had gone beyond the limit before goingback to the idea that had inspired us in thebeginning: an RM must suffer no compromise.”The commitment of Laurent Picciotto was initself, a pledge of quality and guarantee.Meanwhile Richard Mille did not hesitate tothrow the watch on the floor to prove its resist-ance and strength. Together they succeeded inimposing the brand in the landscape of thefinest watchmakers.

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RM055 BUBBA WATSON

RM 022 : AERODYNE DUAL TIME ZONE

Indication de fonction actionnée par un poussoirsitué sur la couronne. W pour remontage; N pourneutre et H pour la mise à lʼheure des aiguilles.Function display activated by pushing the crown:W for winding; N for neutral; and H for setting thehands.

Boîtier de 48 x 39,70 x 13,85 mm.Case measures 48 x 39.70 x 13.85 mm.

Mouvement tourbillon à remontage manuel,réserve de marche de 70 h. Balancier à inertievariable. Barillet à rotation rapide un tour en 6 h.Tourbillon movement with manual winding. 70hour power reserve. Variable inertia balance.Fast rotating barrel at 6 O’clock.

Indicateur de couple (indication de latension ressort-moteur pour optimiserle fonctionnement du mouvement).The Torque indicator (indication of themainspring tension to optimize themovement operation).

Cadran en or rose et aluminure de titane orthorhom-bique alvéolée avec nanofibres de carbone.Dial with platinum and titanium aluminide, honeycombbase with orthorhombic carbon nanofibers. Indication dʼun deuxième fuseau horaire au

moyen dʼun disque transparent en saphir.Ses chiffres deviennent visibles lorsquʼilspassent sur un fond clair à 3 h. Le deux-ième fuseau horaire se règle à lʼaide dʼunpoussoir situé à 9 h.2nd time zone indicator by means of atransparent sapphire disk. The figuresbecome visible on passing the light back-ground at 3 O’clock. The 2nd time zone isadjusted by the button at 9 O’clock.

Indication de la réserve de marche.Indication of power reserve

Cadran: platine et ponts entitane, rehaut noir, index etdeux aiguilles centrales avecmatière luminescente.

Boîtier: en titane surmoulé decaoutchouc blanc, vis etcouronne en titane, dimen-sions: 49,90 x 42,70 x 13.05mm, verre saphir antireflet pourles deux côtés. Lunette en ATZ.

Mouvement: Calibre RMUL2:mouvement mécanique sque-letté à remontage manuel,réserve de marche de 50 h etdouble barillet, balancier à iner-tie variable.

Dial: Platinum and titaniumbridges, black inner bezel,index and two luminous centralhands.

Case: White moulded rubber,screws and crown in titanium,dimensions 49.90 x 42.70 x13.05 mm. Anti-reflective sap-phire glass on both sides. ATZbezel.

Movement: Caliber RMUL2.Skeleton mechanical move-ment with manual winding. 50hour power reserve and doublebarrel variable inertia balance.

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RM11 FELIPE MASSA CHRONOGRAPHE FLYBACK

162

Mouvement: Calibre RM 011-S, mouvement squeletté à remontage automatique avec rotor à géométrie variable. (Un système qui permetdʼadapter le mécanisme du remontage automatique en fonction du mouvement de son propriétaire: selon la position choisie pour les ailettes,l'inertie du rotor est plus ou moins élevée. Le remontage est donc accéléré, si les gestes du bras sont peu fréquents, ou inversement ralentisi les gestes sont importants.) Réserve de marche de 50 h. (visible au dos de la montre).

Movement: Caliber RM 011-S, skeletonized automatic winding mechanism with adjustable rotar geometry (a system that allows adjusting theautomatic winding according to the movement of its owner in the position chosen for the wings, the inertia of the rotor is higher or lower.Winding is accelerated if the arm movements are slow or infrequent or the opposite, if the gestures are important). Power reserve of 50 hours(indicated on the back of the watch).

Boîtier en or rose: 50 x 40 x 16 mm. verresaphir des deux cotés.Red Gold Case: 50x 40 x 16 mm. sapphireglass on both sides.

Poussoir chronographe départ/arrêtButton to activate or stop the chronograph

Poussoir remise à zéro duchronographe et fonction fly-back, en une action remise àzéro du chronographe et départà nouveau du chronographe.Button to reset the chronographand flyback function to zero, in anew chronograph countdown tozero action.

Grande date.Large date

Vis en titane grade 5.Screw in grade 5 titanium

Affichage du mois, calendrier annuel(ajustement automatique).Month display: automatic adjustmentfor 30 or 31 day months

Couronne entitane grade 5.Crown in 5grade titanium

Échelle tachymètrique.Tachometric scale.

Cadran: rehaut intérieur en fibres carbones, chronographe,compteur à rebours 60 min et totalisateur 12 h. Dial: inner bezel ring in carbon fiber, chronograph, 60 minuteand 12 hour countdown counters

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Do you still need introducing?Richard Mille: Well, Laurent certainly needs no introduction! (laughter)Laurent Picciotto: Iʼm not sure how I should take that!I think it was meant to be friendly!RM: Of course, Laurent knows that. Weʼve been together for a long time.So you can tell each other absolutely everything?RM: Almost! I can say that I really like the guy, his outlook on life, the philoso-phy of Chronopassion and that of his business, where thereʼs no room for com-promise.LP: Personally, I especially enjoyed the first five or six years before we were sowell-known. We had complete freedom and the range was still rational. Afterthat…Richard Mille: What do you mean ʻafter thatʼ, Laurent? Thereʼs nothing you canʼttell me, remember! (laughter)LP: After that, there was a tendency towards inflation. There were a lot of mod-els, sometimes too many. I was afraid of the catalogue becoming over-full, andwe all know only too well the effect that can have on how a brand is perceived.RM: Not guilty, your honour! (laughter). We needed to expand. I suppose I didgo on a bit of a creative binge at one point. However, Iʼve always moved cau-tiously. For instance, when I moved up-market with a tourbillon, I also moved inthe other direction, towards more affordable models. Itʼs true that Iʼm haunted bythe idea of being captive to a single product range. So yes, Iʼve developed a lotof models, but always with the same DNA and brand consistency. Eighteenʻtourbillon masterpieceʼ models, ten of them in limited editions, and thirteenʻseriesʼ or ʻGTʼ pieces with much more settled models – thatʼs a good ratio.The positioning of the first watches could have put a lot of people off. Aprice tag of €176,000 upwards for the RM01 was a bit over the top, wasn’tit?LP: We were one hundred percent sure of the product. We really wanted to carrythe exercise right through, redesigning the movement, shape, use, and so on.Although admittedly, when we added up all the investments made for the firstRM, we werenʼt expecting it to have cost so much.RM: Personally, I was more worried about the issue of production! If the conceptworked, how were we going to honour all the orders? (laughter)Was the idea of releasing a more affordable model for around €30,000 the resultof that initial price shock?RM: Yes!LP: No! (shared laughter). Letʼs say that I wasnʼt keen on the idea of making thebrand more accessible. I thought that would be a betrayal of the people who hadbought the first watches. But I was mistaken. For an independent, RM has beenimpressively successful. Itʼs become an established brand.Doesn’t an established brand need to have its own in-house movement,though?RM: I really donʼt have a problem with that issue. I work with the best. For me –and thus for my customers too – thatʼs a guarantee of quality. Iʼm very pleasedto be working with Renaud & Papi and Vaucher. An in-house movement is notbetter than other movements just because itʼs in-house. I have my RM37, whichis ʻin-houseʼ, and itʼs really great from the point of view of both performance andfinishings. As for the others, thereʼs nothing but benefits to be had from workingwith the most highly skilled people, whether theyʼre part of our firm or not.

Lively cross-talkwith Richard Mille

CUT AND THRUST

I work with the best. For

me – and thus for my

customers too – that’s a

guarantee of quality. I’m

very pleased to be

working with Renaud &

Papi and Vaucher. An

in-house movement is not

better than other move-

ments just because it’s

in-house. I have my RM37,

which is ‘in-house’,

and it’s really great

from the point of view

of both performance

and finishings. ”

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Richard Mille

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CUT AND THRUST

Doesn’t subcontracting the movement mean you are alsosubcontracting all the related problems – including theissue of backlogs?RM: Laurent and I differ on this point. The thing I see as beingimportant is ensuring I make the design impactful enough todraw everybody else along. Itʼs a virtuous circle, and thatʼswhat we need. It doesnʼt matter if it clogsup R&D. It doesnʼt matter if supplygets a bit tight.LP: It is complicated to han-dle, though.RM: You should be moreopen-minded, Laurent!There are all sorts of potentialcustomers: men, women,young people, older people,sportsmen and women, city-dwellers, and so on. Thatmeans there are lots ofwatches to be designed,even if they donʼt comeout at regular inter-vals!Doesn’t that makethe brand difficultto apprehend forthe retailer?LP: Letʼs say that thefact that models donʼtcome out regularly isatypical, to say theleast. That said, inwatchmaking pre-dictability is a fantasythat never actuallyoccurs in real life. So youhave to dare to do newthings and keep on seek-ing your Holy Grail –which by definition willalways be found in thedesign following the cur-rent one. And weʼre tak-ing our customers withus – I see that on adaily basis. Some ofthem have almostcome to blows to gettheir hands on anRM! Thatʼs the

price of success. Itʼs a completely unique, ground-breakingtimepiece – introducing a customer to a watch like this isalways a sheer delight!

Interview of Olivier Müller/Chronopassion. Photo of Stéphane de Bourgies.