Institut Rgional de Formation

Sanitaire et Sociale du Limousin

INSTITUT DE FORMATION EN MASSO-KINESITHERAPIE

DE LIMOGES

Travail Ecrit en vue de lobtention du

Diplme dEtat de Masseur-Kinsithrapeute

Juin 2012

Effets de la proprioception sur la performance

sportive

BEDOU Valentine

Sous la direction de :

M. Stphane MANDIGOUT, Matre de Confrence Universitaire STAPS Limoges

M. Jacques ROUZIER, cadre formateur lIFMK de Limoges

Remerciements

Je tiens remercier mon Expert , Monsieur Stphane Mandigout, pour sa disponibilit,

ses prcieux conseils, le matriel quil ma prt et laide quil ma apport tout au long de lanne.

Mes remerciements vont Jacques Rouzier, mon Directeur de mmoire, pour la richesse de

nos entretiens et ses comptences informatiques.

Merci Marielle Volondat, masseur-kinsithrapeute lInstitut National du Sport de

lExpertise et de la Performance, de mavoir ouvert les portes du sport de haut niveau le temps

dun stage.

Merci aux filles du Roc-Assj, mon club de handball, sans qui cette tude naurait pu tre

possible. Merci galement Aurlie davoir jou les cobayes.

Merci aux kinsithrapeutes libraux, qui jai envoy mon mmoire afin quils le relisent :

vos remarques ont t constructives.

Enfin, toute ma gratitude va vers mes proches, qui mont soutenu et encourag, pendant mon

cursus.

Contenu

Introduction .......................................................................................................................................... 1

Proprioception ...................................................................................................................................... 2

Historique et dfinition .................................................................................................................... 2

Structures anatomiques mises en jeu ............................................................................................... 3

Les capteurs.................................................................................................................................. 3

Les voies de transmission ............................................................................................................ 5

Le centre intgrateur .................................................................................................................... 5

Le motoneurone ........................................................................................................................ 5

Les effecteurs ............................................................................................................................... 6

Feedforward et feedback : mcanismes de protection ..................................................................... 6

Rles et effets de la proprioception .................................................................................................. 7

Echauffement ....................................................................................................................................... 9

Les effets lis laugmentation de la temprature ........................................................................... 9

Les aspects proprioceptifs .............................................................................................................. 11

Les effets psychologiques .............................................................................................................. 11

La place des tirements dans lchauffement................................................................................. 12

Droulement dun chauffement .................................................................................................... 12

Handball ............................................................................................................................................. 13

Facteurs de performance .................................................................................................................... 15

Exprimentation ................................................................................................................................. 17

Population ...................................................................................................................................... 17

Mthode ......................................................................................................................................... 17

Mesures .......................................................................................................................................... 20

Analyse statistique.21

Rsultats.21

Discussion .......................................................................................................................................... 27

Conclusion ......................................................................................................................................... 31

Bibliographie ...................................................................................................................................... 32

Annexes .............................................................................................................................................. 35

Rsum ............................................................................................................................................... 49

Mots cls ............................................................................................................................................ 49

1

Introduction

La proprioception, aussi connue sous le terme de sensibilit profonde, correspond la

perception de notre propre corps dans l'espace.

Dcrite et aborde pour la premire fois par Sherrington, au dbut du XXme sicle, la

proprioception se dfinit comme l' ensemble des rcepteurs, voies et centres nerveux, impliqus

dans la perception, consciente ou non, de la position relative des parties du corps . Il voque ainsi

la proprioception comme le sixime sens, dont on n'est conscient que lorsqu'on le perd. Le

neurologue anglais, Sacks, est arriv aux mmes conclusions, grce ses tudes sur les ractions

d'une femme, atteinte de polynvrite. Cette dernire avait alors perdu sa proprioception.

Eliane Bousquet et ses collaborateurs, en 2011, voquent la capacit du cerveau

connatre la position du corps et des membres dans l'espace, grce des rcepteurs situs dans les

articulations. Le cerveau peroit des informations par rapport aux mouvements, la vitesse et la

position . La proprioception permet donc lHomme dajuster ses mouvements et postures grce

des informations, reues au niveau du systme nerveux central.

Dans le domaine du sport, la proprioception est prsente, notamment afin de prvenir les

blessures des membres infrieurs (Garrick et al. 2005). Elle rintgre le schma corporel dun

individu aprs un traumatisme sportif, par exemple, les entorses .De plus, elle se place dans un

cadre de prvention, en anticipant les rcidives de ces blessures. Plusieurs expriences, dont celles

de Verhagen E et al. (2004), qui se sont intresss une population de volleyeurs, et ont recherch

leffet dun programme, sur balance proprioceptive, intgr lentrainement. Les risques de

rcidives dentorses de la cheville taient alors minors.

Des exercices, vise proprioceptive, ont t proposs afin d'amliorer la performance

(Meyer 2006). Bousquet (2011) est en accord avec cette thorie, selon lui, la proprioception permet

le dveloppement de la rsistance musculaire, de la vitesse de raction de contraction et du

niveau de conscience corporelle .

Bon nombre de sportifs intgrent des exercices de proprioception leurs entrainements,

comme le montre Buer, prparateur physique de lquipe de football du Havre. Ce dernier avance

des bienfaits lors de lchauffement, sur la prvention des blessures ainsi que sur le contrle de la

posture.

Ainsi dans le cadre de la prparation en vue d'obtenir le diplme d'tat de Masso-

2

Kinsithrapie, seule la proprioception en rducation a t envisage. Des exercices de

reprogrammation motrice intgrs l'chauffement du sportif n'ont pas t considrs, ma

connaissance. De nos jours, le masseur kinsithrapeute, en plus de soccuper des traitements post-

traumatiques et la rducation, peut participer l'optimisation de la performance, au niveau de

l'chauffement, la prvention et la rcupration.

Compte tenu des ides reues sur la place des exercices, vise proprioceptive, lors de

l'chauffement et leurs effets, je trouve intressant de me pencher sur le sujet. Je tenterai ainsi de

rpondre aux questions suivantes :

Qu'est-ce que la proprioception ? Sur quels systmes agit-elle ? Quelles structures sont mises

en jeu? A-t-elle des effets bnfiques sur la performance ? (en terme de vitesse et d'explosivit) et

enfin quelle peut tre sa place dans un chauffement sportif ?

La proprioception

Historique et dfinition

Le mot proprioception vient du latin proprius, qui signifie propre et recipere recevoir, on

le rapproche alors de la perception.

Selon Lamy (2006), la proprioception est la capacit de notre corps connatre sa position

dans l'espace, suivant trois proprits : la sensibilit de force, de position (statesthsie) et de

mouvement (kinesthsie).

Deux types de proprioception existent. Tout dabord la proprioception consciente qui

dtermine la position des articulations et donc des membres les uns par rapport aux autres. Elle est

le support de la statesthsie et de la kinesthsie. Elle est associe la notion de schma corporel,

cest--dire la perception de son propre corps, ce schma se construit grce nos expriences, au

cours de lenfance. La proprioception consciente est dtermine par le traitement cortical des

informations proprioceptives. Dautre part, la proprioception inconsciente intervenant dans le

contrle de la contraction musculaire et la station debout. Elle participe aux ajustements posturaux.

La proprioception inconsciente repose sur la mise en jeu de voies rflexes mdullaires permettant

des ajustements rapides.

3

Structures anatomiques mises en jeu

Les capteurs

Les capteurs sont rpartis en deux catgories :

Les propriocepteurs capsulo-ligamento-musculaires : renseignent sur la position des

articulations, des muscles et sur la force dveloppe. Ils en existent un grand nombre rpartis

suivant leurs spcificits :

o Les fuseaux neuro-musculaires. Ils sont situs dans la partie charnue des muscles stris

et participent au rflexe d'tirement. Ils renseignent le systme nerveux sur la longueur

d'tirement du muscle et galement la vitesse de cet tirement. L'innervation sensitive se

fait par les fibres affrentes Ia et II, l'innervation motrice se fait par les motoneurones

fusimoteurs .

o Les organes tendineux de Golgi. On les trouve dans les jonctions musculo-tendineuses et

musculo-aponvrotiques. Ils indiquent la tension exerce sur un muscle (lors de

l'allongement ou la contraction), ainsi que la position et la direction des mouvements.

Leur innervation s'effectue via les fibres Ib. Ils protgent le muscle et son tissu

conjonctif des ventuelles blessures, provoques par une charge trop importante. (Verson,

2004).

o Les rcepteurs articulaires, localiss dans la capsule et les ligaments. On en trouve quatre

sortes :

Corpuscules de Ruffini : actifs pour une angulation comprise entre 15 et 30.

Ce sont les plus nombreux.

Corpuscules de Pacini : renseignent sur l'acclration angulaire, par

consquent lorsque l'articulation est immobile ils sont inactifs.

Terminaisons nerveuses libres : connectes des fibres de fins diamtres,

rpondent des stimuli nociceptifs (douloureux)

Organes tendineux de Golgi, dcrits plus haut

4

Les rcepteurs distance du systme musculo-squelettique : informent sur la position et les

mouvements, en cours, du corps.

o Les mcanorcepteurs de la peau : Sensibles l'tirement, aux frottements et aux

pressions. Ils sont innervs par les fibres A. Il en existe plusieurs, et chacun a une

fonction bien dfinie :

corpuscules de Meisner : sensibles au toucher lger, ils sont situs dans

les zones haute sensibilit comme les doigts, la plante du pied, les

lvres, dcrites par lhomonculus sensitif.

disques de Merkel : responsables de la perception tactile

corpuscules de Pacini : ragissent aux oscillations mcaniques de la peau

corpuscules de Ruffini : sensibles la direction et l'amplitude de

l'tirement

o Les rcepteurs vestibulaires du labyrinthe membraneux (dans l'oreille interne). Le systme

vestibulaire est un systme sensoriel majeur en termes de perception du mouvement et

orientation par rapport la verticale. Ces rcepteurs sont rpartis en deux catgories :

les crtes ampullaires des canaux semi-circulaires : fournissent au systme

nerveux central des informations sur la vitesse et la direction de la tte.

Elles sont stimules par les mouvements de cette dernire.

Les macules des organes otolithiques : renseignent sur l'acclration

linaire et l'attraction gravitationnelle.

o Les affrences visuelles : leur rle est d'interprter le dplacement de l'image. En effet, le

systme visuel permet la perception de l'espace, l'utilisation des informations spatiales pour

guider les mouvements, la position des objets par rapport au corps. Couples aux affrences

vestibulaires, les affrences de type visuel contribuent valuer le mouvement de la tte

Les capteurs rcoltent les informations, qui vont converger vers le systme nerveux central.

5

Les voies de transmission

Les informations, venant des diffrents rcepteurs, vont se rendre dans les centres

encphaliques de perception par plusieurs voies :

- la voie segmentaire : voie la plus courte, essentiellement mdullaire.

- la voie supra-segmentaire inconsciente : vhicule les informations jusqu'au cervelet, par

les pdoncules crbelleux.

- la voie supra-segmentaire consciente : rejoint le lobe parital, en passant en arrire du

faisceau pyramidal. C'est la voie la plus longue, cependant, elle comprend des axones

myliniss, donc conduction rapide.

Le centre intgrateur

Les affrences sensorielles convergent vers les noyaux vestibulaires du tronc crbral.

L'ensemble des affrences vont y tre analyses, stockes et intgres au niveau du systme nerveux

central (SNC), dans le but d'envoyer un message adapt aux effecteurs. Suivant les affrences, on

aura un ajustement, ou non, de la rponse motrice.

Les noyaux vestibulaires sont situs dans le cervelet, dans la fosse crnienne postrieure,

plus particulirement dans l'archocrbellum. Cette partie du cervelet assure la rgulation des

mcanismes musculaires l'origine du contrle de l'quilibre.

Le motoneurone

Il transporte le message nerveux moteur du centre intgrateur vers les effecteurs (Annexe 1).

Le motoneurone est situ dans la corne ventrale de la moelle pinire ou structures quivalentes

du tronc crbral : les motoneurones de commande des flchisseurs sont situs plus en arrire que

ceux commandant les extenseurs.

Selon Sherrington, c'est la voie finale commune de toute activit motrice , malgr toutes

les affrences il n'y a qu'un seul type de neurone de sortie du systme moteur.

Arrivant aux effecteurs, laxone du motoneurone va se ramifier, afin dtablir des contacts

synaptiques au niveau des fibres musculaires, il sagit de lunit motrice, soit le plus petit lment

contractile mis en jeu par le systme nerveux.

6

Les effecteurs

Les effecteurs sont les muscles auxquels sadresse le message. Le motoneurone va innerver

l'intrieur d'un muscle au niveau de la plaque motrice, ce qui dclenchera ou non, une contraction,

du muscle, suivant le message dlivr par le centre intgrateur. On verra alors apparatre des

mouvements compensatoires des yeux et du corps.

Feedforward et feedback : mcanismes de protection

Wyke et Freeman, en 1965, pensent que le traumatisme articulaire dsaffrente les

structures capsulo-ligamentaires , il est donc primordial de crer des supplances, grce des

affrences musculo-cutanes. Pour ces auteurs, la rducation proprioceptive est base sur des

dstabilisations articulaires et/ou segmentaires en charge , afin de rtablir une coordination

neuromotrice et une protection articulaire. Ils ont regroup cette ide sous le terme de boucles

rflexes feedback .

Leur concept a t controvers par Thonnard, en 1989, qui a fait des recherches sur lentorse

latrale de cheville et a ainsi dmontr que les lsions ligamentaires surviennent en 30ms, alors que

la rponse motrice des fibullaires arrive en 80ms, aprs le mcanisme lsionnel. Les propriocepteurs

nont donc pas le temps denvoyer une rponse musculaire, pour mettre en jeu une protection

articulaire. Selon lui, le mouvement est alors anticip par une protection active, il voque le terme

de feedforward.

Aujourdhui ces deux thories se runissent pour en former une nouvelle qui se base

sur lconomie dnergie.

Au niveau du cerveau, chaque geste aurait une rponse standardise . Cette dernire se

dveloppe chez tous les individus, lors du dveloppement psychomoteur, et constitue une rponse

anticipatrice un mouvement lsionnel : on parle de feedforward. Sont mises en jeu des

stimulations pluri-sensorielles pour laborer une posture, ou un mouvement, devenue automatique,

prprogramme et mmorise. En effet, pour que la rtroaction anticipative se mette en place il faut

que le mcanisme lsionnel ait dj t vcu par notre organisme. Ainsi, une fois que les affrences

sensorielles auront t intgres par le systme nerveux central, on aura lactivation d images

virtuelles qui mettra en route une pr-tension musculaire, adapte au geste venir. (Annexe 2)

7

En rducation, il est donc important de travailler sur ce feedforward, afin denregistrer un

maximum de mouvements compensatoires de lsions : le travail proprioceptif doit tre en accord

avec lactivit physique pratique, par consquent, on crera des programmes moteurs ncessaires

au bon droulement de laction sportive.

Lors dun mouvement, tous les rcepteurs prcdemment vus, vont envoyer des

informations au cerveau, qui seront emmagasines en tant qu images virtuelles , on parle de

feedback perptuel. Le cerveau pourra alors comparer les affrences quil reoit avec celles dj

rencontres et ainsi adapter sa rponse. Dautre part, ces affrences vont permettre lmission dune

rponse compensatrice, le feedback, qui va permettre dadapter le tonus musculaire, en fonction des

contraintes de lactivit physique, on parle de rtroaction.

Rles et effets de la proprioception

La proprioception permet davoir conscience des positions et mouvements de notre corps.

Les informations, venant des diffrents capteurs, sont intgres en permanence au niveau du

systme nerveux central, ce qui rend possible lajustement des contractions musculaires : ainsi,

debout, lHomme ne tombe pas, le tonus sadapte. Il y a une contraction musculaire, permanente,

assurant la fixation des pices osseuses autour des articulations . (Peyronne L., Galas P., 2011).

Par consquent, le tonus est dit postural.

La proprioception entretient la stabilit musculaire, et permet, grce au feedforward,

danticiper un mouvement lsionnel, en mettant en jeu des ractions neuromusculaires acquises.

Ainsi, la proprioception amne une meilleure coordination, par consquent elle est ancre dans les

protocoles de rducation des entorses du membre infrieur.

Lobjectif est alors dentrainer des ractions dquilibrations les plus rapides possibles, afin

dautomatiser un geste sportif et danticiper une instabilit. LHaute Autorit en Sant (HAS)

dresse un bilan type et la rducation tenir devant une entorse du ligament latral de la cheville.

La proprioception y figure en tant que technique damlioration de la stabilit de la cheville.

Cette reprogrammation neuromusculaire place le patient dans des situations de dsquilibres, qui

peuvent se faire par appuis bi ou unipodaux ou des plans instables, tels que le plateau de Freeman,

le trampoline, le tapis mou, les plateformes bio-oscillantes basse frquenceCette rducation se

fait en progression : le patient garde les yeux ouverts au dpart, puis les ferme. Ensuite, le masseur

kinsithrapeute peut effectuer des pousses afin daugmenter le dsquilibre. De plus, la variation

des plans instables est importante, le praticien peut jouer sur les textures (sol mou/ sol dur), ajouter

des obstacles, travailler sur un plan inclin, varier les appuis au sol (bipodal/unipodal)

8

La proprioception peut tre propose comme un travail prventif. Caraffa (et al. 1996) a

men une recherche sur 600 joueurs de football, dont la moiti avait eu une prparation spcifique

proprioceptive, pendant trois saisons. Cela consistait vingt minutes dexercices proprioceptifs par

jour, rpartis en cinq phases : appui unipodal, plateforme rectangulaire, plateforme ronde,

combinaison des deux plateformes, et BAPS (Biomechanical Ankle Platform System). Il montra

ainsi que le groupe, ayant reu un programme neuromusculaire prcis, ont eu 7 fois moins de

rupture du ligament crois que dans le groupe test, nayant reu aucune prparation particulire. La

diffrence entre les deux groupes est significative, la proprioception peut ainsi avoir un rle de

prvention sur la rupture du ligament crois antrieur et les entorses du membre infrieur.

Rcemment, Olivier Rachet (2004), en partenariat avec Salomon, a mis en place une

exprimentation semblable sur la moiti des quipes nationales de ski. Lobjectif tait de mettre en

vidence le rle ducatif et prventif de la proprioception vis--vis des entorses du membre

infrieur. Ils ont cr un kit de proprioception comprenant des outils utiliss en rducation et

dautres plus spcifiques au ski. Un livret avec plus de 150 exercices tait dans le kit, le sportif

pouvait ainsi effectuer les exercices seul ou plusieurs. Cette tude na pu tre mene jusqu son

terme puisque les quipes du groupe de contrle nayant pas eu le kit lont demand, convaincus de

lefficacit de lducation neuromotrice sur la survenue des blessures. Les sportifs lutilisent encore

aujourdhui deux trois fois par semaine.

Dautres ont galement tudi l'effet d'un programme proprioceptif, intgr aux

entrainements, sur la survenue des blessures, notamment Garrick (et al. 2005). Il a observ les

jeunes handballeurs, de 16-17ans, des clubs norvgiens, au total 1837 joueurs ont fait partis de son

panel, rpartis en deux groupes : un groupe de contrle, qui a poursuivi ses propres mthodes

dentrainements, et un autre, o les entraineurs ont suivi une formation particulire afin quils

intgrent, dans leurs entrainements, de la proprioception. La formation tait compose dexercices

sur ballon de Klein et sur plateforme dquilibre. Le taux de blessures aux membres infrieurs du

groupe ayant reu le programme proprioceptif a t rduit de moiti. Odd-Egil Olsen (2005), son

collaborateur, a men des recherches sur la prvention des blessures aux membres infrieurs, il est

arriv une conclusion similaire. Chez des jeunes handballeurs, il a tudi leffet dun programme

vise prventive, comprenant de la proprioception et dautres exercices (gammes, travail de la force

et de la puissance). Les entraineurs ont reu une formation similaire celle de Garrick et ont eu un

plateau de Freeman ainsi quun carr en mousse. Le protocole de lexprimentation consistait

effectuer les exercices pendant quinze entrainements conscutifs, puis une fois par semaine, durant

un an. Au niveau de rsultats, ce programme a apport des bnfices aux joueurs, en terme de

prvention des blessures, puisquon dnombre 95 blessures dans le groupe ayant eu la formation

spcifique contre 167 dans lautre. Olsen a ainsi tabli lintrt dexercices proprioceptifs,

9

prvenant les blessures des membres infrieurs, intgrs un chauffement.

Il est donc intressant de travailler rgulirement sa proprioception, lors dune pratique

sportive, puisquelle contribue automatiser le geste en amliorant le traitement et le

dveloppement des affrences sensorielles, qui parviennent au cervelet. Le fait de rpter le geste

sportif cr des programmes moteurs spcifiques et permet de les mmoriser (notion de feedback).

Echauffement

Afin de nous intresser aux rles des exercices proprioceptifs, intgrs un chauffement, il

est ncessaire de dfinir cette notion. La phase dchauffement dun entrainement, ou dune

comptition, est un rituel pour tous les sportifs.

L'chauffement est un mot d'origine latine, excalefare, signifiant l'action de s'chauffer, il

s'agit dlever progressivement la temprature corporelle, dans le but de prparer les muscles un

effort physique. L'chauffement constitue les prmices d'une activit physique, qui prpare le corps

et ses muscles un effort. Le docteur Panel en fait une dfinition, dans le numro 98 de Sport & cit,

Lchauffement est un prlude tout entranement, toute comptition. Cest un moment qui

permet au sportif de tirer le maximum de profit de son action, tout en conomisant son potentiel

vital . Jrgen Weineck, dans son manuel dentrainement (4me ditions, Editions VIGOT,

Novembre 2004) apporte quelques prcisions en dfinissant lchauffement comme Toutes les

mesures permettant dobtenir un tat optimal de prparation psychologique et motrice (kinesthsie)

avant un entranement ou une comptition, et qui jouent en mme temps un rle important dans la

prvention des blessures

Les effets lis laugmentation de la temprature

Tous les auteurs sont unanimes sur le principal effet de l'chauffement : l'lvation de la

temprature corporelle. Cette hausse va permettre d'accroitre la vascularisation des muscles et

favoriser les ractions chimiques. On peut d'ailleurs constater jusqu' 4C d'augmentation de la

temprature corporelle (Cometti). On a deux types de tempratures qui s'lvent : la temprature

centrale et celle musculaire. La premire doit tre leve progressivement pour atteindre

38,5C/39C, en fin d'chauffement, afin doptimiser les changes chimiques. La seconde est

spcifique aux loges stimules lors de l'activit physique, puisque son augmentation permet une

valorisation des flux sanguins.

Cependant cela peut se rvler comme paradoxal puisque cette augmentation de temprature

10

va consommer de l'nergie qui nous sera utile lors de lexercice physique. Il faudra donc limiter les

efforts intenses lors d'un chauffement, afin de se prserver pour la phase comptitive.

L'nergie chimique, absorbe avec les aliments, va tre transforme en nergie mcanique,

avec un rendement assez faible, puisque seulement 20/25% va servir au muscle, le reste va se

dissiper sous forme de chaleur (Dr Pasquet G et coll. 2004). On a, de ce fait, des effets thermique et

calorifique qui entrainent une augmentation du mtabolisme. L'activit enzymatique s'accroit pour

optimiser les changes gazeux, c'est --dire la favorisation de l'limination du dioxyde de carbone,

loxygnation des tissus et laugmentation de la dgradation des phosphates haute nergie.

Cette amlioration du mtabolisme a des rpercussions sur les muscles. La force isomtrique

maximale augmente de 2% par degr de temprature (Prvot, 2001). On note alors une baisse de la

raideur musculaire et ainsi une meilleure extensibilit musculaire. La vitesse de raccourcissement

des fibres musculaires est augmente, ce qui induit une production de force idale. Ces bnfices

musculaires permettent de commencer lactivit physique avec une explosivit maximale.

Les recrutements, au niveau musculaire, sont en adquation avec ladaptation des systmes

cardio-vasculaire et respiratoire. Laugmentation des dbits sanguins provoquent une

vasodilatation, qui permet des changes alvolaires privilgis. De plus, le rythme cardiaque

sacclre, ainsi que le volume djection systolique (volume de sang ject par le cur lors de sa

contraction, la systole). Laugmentation de la frquence cardiaque est linaire par rapport

lintensit de leffort. Le dbit ventilatoire augmente galement. Il correspond la quantit dair

inspir et expir par minute, par une personne. Il rsulte de deux composantes : le volume courant et

la frquence respiratoire. Ce dbit ventilatoire, au cours dun chauffement, volue de manire

linaire, avec deux points dinflexions, nomms seuils ventilatoires. Le premier seuil correspond

55/70% de la VO2 max. Cette dernire est la consommation maximale doxygne utilise par le

muscle au cours dun effort, exprime en mL/min/kg. Elle traduit le potentiel arobie, cest--dire

dendurance dun sportif. Ce premier seuil dadaptation ventilatoire est marqu par limportante

quantit de lammonium (NH4+) et des catcholamines (neurotransmetteurs comprenant

ladrnaline). Ces lments permettent laugmentation du dbit ventilatoire par stimulation des

centres respiratoires. Le second seuil dadaptation ventilatoire est reli une accumulation de

lactate. Le systme est satur, les ions H+, venant de la production dacide lactique, ne sont plus

maitriss par les ions bicarbonates : leffet tampon est dissip. A partir de ce seuil, lintensit de la

ventilation atteint la VO2 max, due limportance de la production de CO2 et laccumulation

dions H+. Avec laugmentation du dbit ventilatoire, les muscles sont mieux approvisionns en

oxygne (et en substrat), on parle daccroissement de la perfusion.

Lchauffement chez les sportifs a pour objectif loptimisation de la conduction nerveuse,

dans la mesure o linflux nerveux est vhicul par des nerfs moteurs temprature-dpendants

11

(Prvot, 2001). En consquence, plus la temprature sera leve plus l'influx moteur arrivera

rapidement, on a alors une augmentation de l'excitabilit du muscle.

Nous pouvons citer galement, un autre paramtre temprature-dpendant : les lments

cartilagineux. Le cartilage spaissit grce llvation de la temprature, afin de rsister aux chocs.

Ce gonflement fonctionnel ne dure que 20 30 minutes (Prvot, 2001). La lubrification du cartilage

va permettre une rpartition quitable des pressions exerces sur les articulations et ainsi diminuer

le risque de blessures.

Les aspects proprioceptifs

Lchauffement permet un rveil proprioceptif de notre organisme, le sportif prend

conscience de son corps. Cette stimulation, des capteurs proprioceptifs, prpare lorganisme faire

face aux diffrentes contraintes, auxquelles il va tre expos. Cette phase de proprioception

amliore la ractivit musculaire, ce qui amne la protection articulaire, face aux chocs, entorses...

La coordination gnrale est galement optimise. Le travail proprioceptif passe par des situations

de dsquilibres, avec ou sans matriel spcifique (plateau de Freeman par exemple) .

En optimisant la gestuelle, le sportif met en jeu ses capteurs proprioceptifs et optimise alors

ses capacits. (Prvot, 2001).

Les effets psychologiques

Un chauffement constitue les prmices dune comptition, il sagit dune phase de mise en

confiance du sportif, o la relation entraineur/joueur est privilgie (Prvot, 2001). Laspect

psychologique du sportif est prendre en compte afin quil dbute la comptition dans des

conditions optimum. La concentration est une valeur cl permettant de sadapter au matriel et de

sapproprier le geste sportif, dans le but de diminuer lapprhension (Pasquet et al. 2004)

Certains sportifs, tels que les skieurs de descente ou les gymnastes, peuvent avoir recours

limagerie mentale. Ils se reprsentent alors lexcution des gestes venir. Limagerie est le fait

dutiliser tous les sens pour crer et reproduire une exprience dans son esprit (Vealey et

Greenleaf, 2001). Cette technique leur permet danticiper les gestes spcifiques leur pratique et

dominer ltat de stress de la comptition.

12

La place des tirements dans lchauffement

Les tirements, placs dans un chauffement, nont pas tous le mme impact.

En ce qui concerne llvation de la temprature, les tirements passifs (statiques), durant

une trentaine de secondes, tendent diminuer la temprature corporelle. Ils crent au sein du muscle

des tensions empchant lirrigation sanguine souhaite. Ils sont donc rservs lentretien de la

souplesse et la rcupration.

Les tirements activo-dynamiques, ou balistiques, permettent un rle de pompe, grce

lalternance des contractions et relchements, ce qui favorise lhypervascularisation locale et donc

lhyperthermie recherche. Il faut cependant quils soient courts, intenses et avec un allongement

non maximal (Laffitte, 2011). Ils correspondent une contraction statique dun groupe musculaire,

dune dizaine de secondes, suivie dun exercice dynamique sur ce mme groupe musculaire, dune

dure gale. Le muscle tir nest jamais relch.

Les tirements activo-passifs comprennent une phase de contraction active, denviron 10

secondes, puis une phase dtirement, dune vingtaine de secondes. Ils peuvent tre utiliss aprs

lchauffement car ils maintiennent le muscle sous tension et permettent un gain damplitude.

Fletcher et al. (2004) ont men une tude sur la place des tirements au niveau de la

performance : seuls les tirements activo-dynamiques prsentent des effets bnfiques, les autres

amnent une diminution des performances.

Droulement dun chauffement

Une sance dchauffement est base sur deux concepts, un chauffement gnralis et une

phase plus spcifique la pratique sportive. Habituellement lchauffement gnralis prcde

lchauffement spcialis .

Dans un premier temps, lobjectif sera de solliciter lorganisme et les grandes fonctions dans

leur globalit, par des exercices appropris. Le second temps est consacr la rptition du geste

sportif.

Lenseignant-chercheur Prvot a men une tude, en 2001, sur lenchainement des exercices

et a montr quil convient de respecter deux principes : la progressivit et lalternance. En effet,

lintensit des exercices doit tre progressive, afin que llvation de la temprature se fasse de

manire croissante, et sans puiser le sportif. Lalternance est galement primordiale, il faut changer

rgulirement de types dexercices (statique et dynamique), afin de respecter la sollicitation tantt

du systme cardiaque, tantt des diffrents groupes musculaires. Selon lui, 15 25 minutes sont

13

suffisantes pour un chauffement, afin de prparer un organisme une activit sportive dans de

bonnes conditions.

Lchauffement rassemble trois objectifs, dans le but doptimiser les capacits dun sportif :

prparer le corps physiquement et mentalement, amliorer la performance et diminuer le risque de

blessures. Ces objectifs seront atteints si lchauffement respecte les principes de progressivit et

dalternance. Lchauffement constitue une tape importante dans la prparation dun sportif, quil

ne faut pas ngliger.

Handball

Le handball est un jeu rapide, dynamique, offensif et agressif aussi bien en attaque quen

dfense et ce quel que soit le poste de jeu. (Bayer, 1993).

Avec 364 001 licencis en France, en 2008, dont 35% de filles (source : Fdration

Franaise de Handball), le handball est un sport collectif populaire. Ces chiffres augmentant avec le

palmars des quipes de France de handball. Il s'agit d'un sport collectif, o deux quipes

s'affrontent avec un ballon, sur un terrain rectangulaire (40 x 20m). Le principe est simple : faire

rentrer la balle dans le but adverse, sans rentrer dans la zone, partie du terrain exclusivement

rserve au gardien de but. Une fois qu'un joueur a le ballon en main, il n'a le droit qu' trois pas et

peut dribbler, c'est--dire faire rebondir le ballon par terre. Un match de snior dure deux fois 30

minutes.

Chaque quipe compte sept joueurs sur le terrain : deux ailiers, deux arrires latraux, un

demi-centre, un pivot et un gardien de but (Annexe 3). Ensuite on peut compter jusqu' cinq

remplaants.

Plusieurs auteurs ont tent de calculer la distance parcourue lors dun match, ils ne sont pas

arrivs aux mmes rsultats : cela va de 4151m, pour Grogerges (1990) 6500 pour Hamouda

(1981). Plus rcemment, Bucheit (2000) a tranch pour 5800m 500m prs. (Source : Darsau-

Carr, 2010)

14

Sur toute cette distance les joueurs vont diffrentes allures. Pers J. et ses collaborateurs

(2002) ont analys les diffrents types de courses des joueurs de handball, les rsultats sont les

suivants :

- 37% : marche

- 31% : course lente

- 25% : course rapide

- 7% : sprint.

Cette tude nous montre quun joueur de handball doit tre capable de mobiliser nimporte

quelle filire nergtique, pour tenir toute la dure du match et repousser la sensation de fatigue ( :

- Anarobie alactique : mobilisable pendant les dix premires secondes de leffort. Elle est

sollicite lors des tirs, un contre un (sorte de duel entre deux joueurs), dpart de contre-

attaque. Cette filire doit tre bien dveloppe chez les handballeurs.

- Anarobie lactique : elle est sollicite partir de quinze secondes, jusqu deux minutes,

pour les replis dfensif et les contre-attaques.

- Arobique : sollicite au-del de deux minutes. Cette filire permet de garder le rythme

pendant tout le temps de la comptition.

Bucheit, (2003), a ralis une exprimentation similaire sur des matchs de handball, il a

film les matchs et dcompos chaque mouvement. Bucheit a alors tabli les conclusions suivantes :

en un match, de deux priodes de trente minutes, il y a 300 actions brves et explosives,

entrecoupes de priode de rcupration de 25 30 secondes. Ces rsultats sont nuancer en

fonction du poste de chaque joueur. En effet, Cuesta, en 1988, a mesur les distances parcourues par

les joueurs et a class les rsultats par poste. Il y a quelques disparits telles que : lailier droit a

parcouru 4083m, lailier gauche, larrire gauche et le pivot ont effectu des distances similaires

(environ 3500m), et enfin, larrire droit, qui a couru 2851m. Le demi-centre napparait pas dans le

tableau des rsultats.

Ltude dEmmanuel Dott (2002) permet de complter ces publications. Il a inspect sept

matches de lquipe masculine de handball de Slestat, voluant en division 1, afin de dcortiquer

chaque action et mouvement des joueurs en fonction de leur poste. Au niveau des courses lentes,

les postes sont quivalents, par contre, en ce qui concerne les courses rapides, telles que les sprints,

les ailiers prennent lavantage sur les arrires. Avec 9 minutes de courses rapides sur la dure totale

du match (60minutes), soit 15%, les ailiers sont ceux qui effectuent le plus dactions explosives,

contre 7% pour les arrires. Les actions explosives au handball reprsentent les phases dcisives de

la comptition. Cette notion dexplosivit est prendre en compte et est travaille aux

entrainements, par les prparateurs sportifs et les entraineurs.

15

Outre lexplosivit, le handball est un sport compos defforts intenses o il faut

constamment se rquilibrer : dfense, contre-attaque, tir en suspension (rception) Il y a

beaucoup dappuis en rotation, cest pourquoi on lvoque comme un sport de pivot.

Le handball est galement un sport de contact, o les rapports homme homme sont

omniprsents. La force et la puissance des membres sont des lments importants dans la

performance des handballeurs.

En France, comme dans de nombreux pays, il existe des Ples Espoirs de Handball, qui

recrutent lexcellence, suivant des critres spcifiques. Par exemple, celui de Nimes, prsente dans

sa brochure dadmission les qualits physiques requises pour rentrer dans leur Ple, qui sont la

vitesse, lexplosivit et la puissance (Uturald-Giraudeau, 2011).

Facteurs de performance

La performance est une prouesse rsultant dun rendement optimal. Dans le domaine du

sport, la qute de la performance est permanente. Quelle soit ponctuelle ou reproductible, une

performance sportive permet au sportif dtre reconnu pour son potentiel. Platonov (1984) la dfinit

comme tant les possibilits maximales dun individu dans une discipline un moment donn de

son dveloppement . En somme, la performance permet de coter lefficacit dun entrainement par

rapport un autre.

Cette performance est qualifiable et quantifiable suivant le sport tudi. Lors de cette

initiation la recherche, nous nous sommes concentrs sur les performances handballistiques, qui

demandent vitesse et puissance des membres infrieurs, afin darriver un but prcis : la victoire.

La vitesse est une grandeur physique dfinit par lvolution dun joueur dans lespace. Le

but tant de parcourir la plus grande distance dans un minimum de temps. Selon Frey (1977) il

sagit de la la capacit qui permet, sur la base de la mobilit des processus du systme neuro-

musculaire et des proprits quon les muscles dvelopper de la force, daccomplir des actions

motrices dans un laps de temps minimum dans des conditions donns . Cette vitesse peut savrer

cruciale dans certaines situations de matchs, comme les contre-attaques, o le joueur doit gagner

son duel sur les dfenseurs, qui tentent de revenir, et le gardien. Dans ces moments-l, la mise en

action du joueur doit tre rapide et efficace, afin quils prennent les informations du milieu le plus

rapidement possible : position de dpart, changement de trajectoire, dallure La vitesse de

raction est dpendante des qualits proprioceptives du sportif. Plus ces dernires auront t

16

travailles, aux entrainements, plus le sportif prsentera des ractions dadaptation vives.

La puissance est le produit dune force par une vitesse. Au handball, la mesure de la dtente

verticale permet de quantifier la puissance des membres infrieurs : demander au sportif de sauter le

plus haut possible, avec un dpart arrt, pieds lgrement carts. Plus le joueur sautera haut, plus

on qualifiera sa dtente de correcte, ainsi plus il aura dvelopp de puissance. En situation de

comptition, limpulsion permet au corps de transformer sa vitesse horizontale en vitesse verticale.

Il y a des diffrences entre les postes, les arrires restant plus longtemps en lair, ils dveloppent une

puissance des membres infrieurs plus grandes que les ailiers (Rouard, 1985).

Pour le membre suprieur, la puissance est cote par rapport la puissance du lancer. Cette

puissance est en relation avec lefficacit du tir. Cependant, lors dun tir, la puissance dveloppe

par le joueur nest pas restitue intgralement dans la balle, une partie sert stabiliser les

articulations du membre suprieur, notamment lpaule. Une autre partie est dissipe sous forme de

chaleur. (Joris et al. 1985).

Ce paramtre sassocie la vitesse pour donner la notion dexplosivit. Le sportif dveloppe

alors une force importante dans un temps bref, en dautres termes, cest la capacit dun joueur

varier brusquement de mouvement. Lexplosivit est une caractristique essentielle au handball

surtout pour les postes d avants (ailiers).

Qu'est-ce que la proprioception ? Sur quels systmes agit-elle ? Quelles structures sont mises

en jeu? A-t-elle des effets bnfiques sur la performance ? (en terme de vitesse et d'explosivit) et

enfin quelle peut tre sa place dans un chauffement sportif ?

17

Exprimentation

Population

Ltude porte sur onze joueuses des quipes sniores de handball, du club de Rochechouart-

Saint-Junien (87), voluant en Prnationale et Nationale III.

Il sagit dune population damatrices, effectuant deux trois entrainements par semaine,

dune heure et demi, ainsi quun match, le week-end.

Lge moyen de lquipe est de 25.7ans 5.943, pour une taille moyenne de 1.65m 0.043

et un poids moyen de 60.5kg 7.929. La masse grasse moyenne est de 25.51% 3.815, ce qui

donne une masse maigre moyenne de 44.83 kg 4.559.

Mthode

Nous avons mis en place un protocole avec les onze joueuses. Afin de ne pas perturber le

rythme des entrainements, deux groupes ont t constitus (un de 5 et lautre de 6 joueuses).

Chaque groupe a t test sur deux entrainements, sur deux semaines conscutives. Le protocole a

ainsi dur quatre semaines.

Le protocole concerne la partie chauffement , spcifique au handball, que nous mettrons

en place sur deux sances tel que :

- Semaine 1 : S1, entrainement classique, avec des tests standardiss au dbut et la fin de

l'entrainement

- Semaine 2 : S2, entrainement identique celui de la semaine 1 et travail de

proprioception, avec des tests standardiss au dbut et la fin de l'entrainement

La dure de la sance est de trente minutes, dont le travail de proprioception. Il est important

que les chauffements soient identiques sur les deux sances, afin d'avoir seulement le facteur

proprioception qui diffre, et interprter rellement le rle de la proprioception sur un

chauffement, chez les handballeuses.

Avant et aprs chaque sance, nous valuerons la vitesse, la puissance des membres

infrieurs, la force, la vitesse d'excution et la dtente verticale, grce des tests standardiss qui

sont :

- Sprint de 10m : Le test consiste courir 10m, une vitesse maximale, on enregistrera le

temps grce des cellules photolectriques. Le dpart se fait pieds joints.

18

- Squat Jump (Annexe 4) : Ce test sert mesurer la dtente sche , non pliomtrique,

sans tirement. Au dpart, le sujet a les genoux flchis 90, comme le montre le

schma en annexe, on lui demande une pousse maximale vers le haut. Afin d'viter

toute participation des bras, on peut les placer au niveau de la nuque, ou sur les hanches.

Grce au Myotest (Annexe 5), plac la ceinture, on value la dtente verticale, la

puissance dveloppe, la force et la vitesse d'excution..

chauffement commun aux deux sances :

Courir autour du terrain, pendant 10minutes, allure modre, en acclrant un peu l'allure

dans les trois dernires minutes. Cet exercice permet d'lever la temprature corporelle

Gammes ; Elles seffectuent sur la largeur du terrain (sur 20m), les joueurs doivent effectuer

les exercices suivants : monte de genoux / talons-fesses / sirtaki / course arrire / ouverture

latrale de hanche et sprint. Les joueurs font la gamme l'aller et trottinent au retour, chaque

gamme est rpter deux fois. Dure : 5 minutes.

Atelier 1 : travail des passes / fixation / chauffement des gardiennes

1 L'ailier fixe; puis donne l'arrire latral,

2 qui fixe son tour, avant de donner la balle au demi-centre.

3 Ce dernier reoit la balle en mouvement et tire, suivant les indications des gardiennes

(dans les mains, dans les pieds, dans les coins en bas, en haut, o on veut), et va se placer dans une

colonne d'ailiers.

19

Ensuite l'ailier prend la place de l'arrire qui passera demi-centre. A chaque tir on change de

ct (d'arrive du ballon au demi-centre).

Les receveurs de balle dbutent leur course seulement lorsque le passeur les regarde.

L'exercice dure 10 minutes.

Matriel : rserve de ballon au niveau des colonnes d'ailiers, 5 plots (un pour le demi-centre, deux

pour les arrires latraux et deux pour les colonnes d'ailiers)

Atelier 2 : exercice d'explosivit

Par deux et un gardien dans le but. Dpart du milieu de terrain, l'entraineur a le ballon et le

lance en direction de la zone, le premier joueur attraper le ballon attaque l'autre dfend.

Les deux triangles reprsentent les joueurs et le carr l'entraineur avec la balle.

Varier les positions de dpart : debout, assis, couch, de dos avec un signal sonore.

Travail proprioceptif :

Il seffectuera aprs chaque atelier (1 et 2).

Sur chaque atelier, le sujet sera pieds nus, afin de solliciter tous les capteurs situs au niveau

E

20

de la voute plantaire.

Ce travail est effectu grce diffrents supports, qui sont (Annexe 6) :

- Trampoline : toile tendue sur des ressorts

- Waff : coussin gonflable rond

- Plateau de Freeman : plateau rond en bois, recouvert de caoutchouc noir, mont sur une

demi-sphre en bois.

- Tapis mousse: carr de mousse, pais denviron 5cm.

Le but de ces plans instables pour les joueuses est de se mettre debout en appui unipodal

dessus, puis de changer d'appui au bout de 30secondes.

Dautres exercices sont proposs tels que :

- Travail avec le banc : un pied sur le banc, l'autre par terre, les changer et recommencer.

- Saut en croix : en appui unipodal, effectuer un saut en avant puis en arrire, sur la

droite et enfin sur la gauche, rpter l'enchainement le plus longtemps possible. Pour

faciliter lexcution de lexercice, une croix est ralise la craie par terre.

- Position fente avant : avec une jambe devant sur le talon et l'autre jambe derrire sur la

pointe du pied, la joueuse doit tenir lquilibre dans cette position.

Les joueuses restent 30 secondes par atelier et ont 15 secondes pour aller l'atelier suivant.

Lorsque la joueuse est sur l'atelier, la consigne est la suivante : essayer de garder l'quilibre ou

d'effectuer les sauts le plus longtemps possible.

Afin deffectuer une progression dans la reprogrammation neuromusculaire, on commencera

avec les yeux ouverts, puis ferms. Ensuite, on demandera aux joueuses des rotations de la tte et

enfin nous pourrons provoquer des dsquilibres manuellement sur les joueuses. Cette volution

permet d'ter les affrences visuelles (fermeture des yeux), et de shunter le systme vestibulaire

(rotations de la tte). Cela diminue les rcepteurs, donc les informations parvenant au systme

nerveux central.

Mesures

Au pralable, nous avons valu la masse grasse de chaque joueuse laide dune pince pli

cutan de type Harpenden. Pour cela, il faut pincer un pli de peau avec le pouce et lindex. Ensuite,

il faut placer la pince sur ce pli et lire sur le compteur la valeur, exprime en mm. On mesure les

plis au niveau bicipital, tricipital, sous scapulaire et sus-iliaque (Annexe 7). Grce un logiciel

adapt, la valeur de ces plis nous donne le pourcentage de masse grasse. Par la suite, on obtient la

mesure de la masse maigre, correspondant aux muscles, aux os et aux organes.

21

A chaque prise de mesure, lexplosivit a t releve, lors du sprint, o le temps est mesur

en seconde, puis, grce au Myotest, nous avons chiffr la puissance (en W/kg de masse maigre), la

dtente verticale (en cm), la force (en N/kg de masse maigre) et enfin la vitesse du saut (en cm/s).

Pour le sprint, la distance (10m) est dlimite par deux plots, le long de la ligne mdiane du

terrain. Des cellules photolectriques, nous ont t prtes et ont permis dtablir avec prcision le

temps ralis par chaque joueuse.

Les joueuses ont, ensuite, mis la ceinture, du Myotest, autour de leur taille. Le boitier est

scratch dessus. Elles ont effectus leurs cinq sauts chacune : un bip grave signalait que la joueuse

devait se mettre en position de dpart (genoux flchis 90), puis un bip aigu indiquait quil fallait

effectuer le saut. Au bout de 5 sauts, deux bips conscutifs marquaient larrt du test. Nous

pouvions ainsi lire les rsultats sur lcran du Myotest.

Analyse statistique

Nous avons fait un test non-paramtrique, en srie apparie, de type Wilcoxon. Il est

utilis ici du fait du nombre rduit de notre panel.

Lors de cette analyse, il faut prendre en compte le niveau de significativit, not p. Il quanti-

fie le niveau de dsaccord entre ce quon observe et lhypothse nulle. Infrieur 0.05 il est syno-

nyme dun rsultat diffrent de lhypothse nulle. Ainsi, dans notre initiation la recherche, les dif-

frences seront significatives pour un p

22

Histogramme n1 reprsentant lvolution du temps ralis au sprint,

Suivant les deux types dchauffements * : p

23

Histogramme n2 reprsentant la force des membres infrieurs

Lors du test Squat Jump * : p

24

Histogramme n3 montrant lvolution de la hauteur du saut,

lors du Squat Jump * : p

25

Histogramme n4 indiquant la vitesse du saut

lors de lexcution du squat jump * : p

26

Ce cinquime histogramme indique la puissance des membres infrieurs, lors du squat jump,

mesure avant et aprs lchauffement. La puissance est augmente suite lchauffement.

Nous constatons que les taux de significativit, p, sont tous infrieurs 0.05. Cela montre

une diffrence significative, manifeste.

De plus il y a eu des diffrences notoires entre le dbut et la fin de lchauffement, dans les

deux cas (chauffement classique et chauffement associ la proprioception). En effet, tous les

paramtres tudis ont t amliors (le temps du sprint, lui, a diminu).

Notre analyse statistique se poursuit par le calcul des et leur comparaison. Ce

correspond aux diffrences qui existent, parmi les paramtres tudis, entre le dbut et la fin de

lchauffement. Il y a ainsi un pour chaque critre, que nous avons regroup dans le tableau ci-

aprs :

Entrainement classique Entrainement avec proprioception

sprint (en ms) -5,005 -5,056

hauteur (en cm) 12,224 13,234

puissance (en W/ kg de masse maigre)

9,987 10,237

force (en N/kg de masse maigre)

8,524 8,547

vitesse (en cm/s) 6,411 5,545

Tableau des deltas moyens, pour chaque paramtre lors des deux chauffements

On observe des valeurs similaires des , pour les deux chauffements. Les valeurs ngatives

des sprint sont logiques. Le signe correspond au fait que le temps ralis la fin de

lchauffement est infrieur au temps pr-chauffement.

Cette analogie permet de laisser entendre que sur les deux sortes dchauffements ralises,

il y a eu des effets semblables au niveau physiologique. Cette homognit de rsultat est plus

marque pour le sprint et la force.

27

Discussion

Cette tude a port sur onze joueuses de handball, dont le poids variait de 48 73kg et les

tailles de 1.56m 1.70m. Nous ne prendrons pas en compte ces disparits afin de se centrer sur les

rsultats proprioception/performance .

Effets de lchauffement

Lors de notre tude, nous avons mesur plusieurs paramtres, avant et aprs lchauffement.

Pour nous, ces critres sont des marqueurs de performance au handball : la vitesse, la puissance, la

force, la hauteur et la vitesse du saut.

Au niveau des rsultats, nous pouvons analyser, les histogrammes, informant quant aux

volutions de ces paramtres. Dans les deux cas (avec et sans proprioception), il y a des

augmentations des critres tudis et le temps ralis au sprint a diminu. En effet, sur

lhistogramme 1, nous pouvons voir une baisse des colonnes, en post-chauffement, signe dun

meilleur temps ralis sur les dix mtres de sprint. De plus, nous notons des diffrences, pr et post-

chauffements, plus importantes pour la hauteur du saut (histogramme n3) et la puissance des

membres infrieurs (histogramme n5), dploye lors du saut. Ces deux paramtres sont en troite

relation puisquils permettent la dtente verticale. Cette dernire correspond lexpression de la

puissance des muscles extenseurs (fessiers, quadriceps, triceps sural), et sexprime par un saut, le

plus haut possible.

Nous pouvons ainsi affirmer que les deux chauffements que nous avons mis en place, ont

permis damliorer les performances des joueuses. Ces constats sont en accord avec nos recherches

bibliographiques, cest dailleurs le principal objectif de lchauffement : prparer le corps dun

joueur, afin doptimiser ses capacits. Llvation de la temprature va permettre au corps de

majorer ses changes chimiques et gazeux et ainsi daccroitre le mtabolisme de base. En parallle,

laugmentation de la temprature engendre une amlioration de linflux nerveux, agissant sur

lexcitabilit des muscles. (Prvot, 2001).

En rsum, lchauffement amne vers un accroissement des performances, notamment par

llvation de la temprature corporelle. Cette dernire va permettre une adaptation du corps

lexercice (Pasquet, 2004), notamment au niveau cardio-respiratoire et locomoteur (lubrification du

cartilage pour amortir les chocs).

28

Notre chauffement propos, dans le protocole, suit les logiques de Pasquet (et al. 2004). Il

se fait de manire progressive au niveau de lintensit, afin que les sportives ne sessoufflent pas

trop vite. Il dure une trentaine de minutes, en comptant les pauses pour que les joueuses shydratent

et effectuent ventuellement, les exercices de proprioception, comme le prconise Prvot (2001).

De plus, il se ralise en deux phases (Cometti, site du Centre dExpertise et de la Performance), une,

analytique, o des exercices globaux sont raliss puis une, plus spcifique et centre sur la

discipline, comprenant entre autre lchauffement du gardien.

Effets de la proprioception :

Lanalyse des est pertinente dans notre recherche, dans le sens o, elle permet de comparer

les effets dun chauffement classique par rapport un chauffement comprenant des exercices,

vise proprioceptive. Ici, nous pouvons constater quil ny a pas de relles diffrences entre les

critres valus. En effet, avec ou sans proprioception les rsultats aux tests, pr et post-

chauffement, sont sensiblement les mmes. Par exemple, pour la force, nous retrouvons 8.524

N/kg de masse maigre, sur lchauffement classique contre 8.547 sur lchauffement avec la

proprioception. Ces deux valeurs sont trs proches. La proprioception na pas eu deffets nfastes

sur les caractristiques physiologiques attendues lors dun chauffement. Nous pouvons cependant

noter, que la proprioception na pas amliore de paramtre en particulier, par rapport un

chauffement classique. Nanmoins, comme de nombreux auteurs (Caraffa et al, 1996 Verhagen E

and al. 2004 Garrick JG et Requa RK 2005) lont soulign, la proprioception possde un rle de

prvention des blessures. En effet, un programme neuromoteur, intgr un chauffement,

limiterait le nombre dentorses des membres infrieurs, et leurs rcidives. Dans chacune de leurs

tudes, ces auteurs ont mis en place un programme de proprioception. Ils ont constat une meilleure

coordination ainsi quune amlioration du tonus postural.

Notre tude ne fait pas apparaitre des effets rels et positifs de la proprioception sur la

performance. Cependant, la proprioception namne pas une baisse des effets dun chauffement.

Lchauffement amne un rveil proprioceptif et permet au corps de se prparer ragir aux

diffrentes contraintes, lies la pratique sportive. (Prvot P et Fol S, 2004)

De plus, de par son rle prventif, autant sur les blessures que dans les rcidives, la

proprioception peut avoir sa place dans un chauffement. En amliorant leur coordination et leur

quilibre, les sportifs auront un meilleur schma corporel, grce la proprioception. Cette dernire

nest donc pas inapproprie chez les sportifs. Nous pouvons ainsi nuancer son rle : la

proprioception contribue indirectement la performance.

29

Limites de ltude :

Vis--vis de notre tude, nous pouvons nuancer les rsultats du fait de notre effectif rduit.

En effet, onze joueuses ont t testes sur deux entrainements. Ce manque de joueuses diminue le

pouvoir de lanalyse statistique. Un panel plus toff aurait peut-tre permis des diffrences plus

marques au niveau des rsultats.

De plus, seules des joueuses de prnationale et de nationale 3 ont particip notre tude. Le

niveau de comptition aurait-il une influence, sur le rle que peut avoir la proprioception sur la

performance ? Les sportifs de haut niveau ont intgr la proprioception leur programme

dentrainement, depuis de nombreuses annes. Lobjectif principal tant damliorer leur

coordination et rduire le nombre de blessures (Grosgeorge, 2001). Pratique au quotidien la

proprioception pourrait-elle avoir plus de rpercussions sur la performance ?

Au regard du protocole propos, chaque joueuse a t teste sur deux entrainements. Une

tude mene sur une dure plus longue aurait peut-tre pu apporter des rsultats diffrents. Prenons

lexemple de Myer GD., il a men une recherche sur leffet des exercices dquilibre sur la

performance. Sur six semaines, des tests ont t raliss sur des jeunes volleyeuses et ont permis de

montrer que la proprioception avait de rels effets sur la performance, tout comme la pliomtrie

(Myer et coll, 2006).

Au niveau des outils que nous avions notre disposition, nous nous sommes servis des

plateaux de Freeman, des tapis de gym, dun trampoline et du Waff. Nanmoins, dautres

dispositifs peuvent participer la proprioception. Parmi eux, les plateformes bio-oscillantes basse

frquence ou les orthses de type Myolux. En ce qui concerne les plateformes, elles sont composes

dun plateau vibrant permettant de solliciter la musculature. (Annexe 9) Les oscillations, combines

aux vibrations produisent des contractions rflexes maximales. Dans le cadre de son mmoire de fin

dtude, C.Castellani (2010) a effectu une tude sur le rle de ces plateformes sur la performance.

Pour cela elle a propos un programme de six semaines dentrainement, avec deux sances

hebdomadaires sur la plateforme. Elle avait sa disposition vingt joueurs de rugby professionnel,

quelle a rparti en deux groupes : un groupe tmoin qui effectuait ses entrainements normalement

et lautre, groupe test, qui a ajout les sances sur la plateforme vibrante. De plus, comme nous

lavons fait dans notre tude, elle a ralis des tests avant et aprs les six semaines dentrainement.

Au niveau des rsultats, la vitesse et la force des membres ont t amliores significativement pour

le groupe ayant travaill sur plateaux oscillants. Ainsi nous pouvons conclure que lintgration des

plateformes bio-oscillantes lentrainement semblent avoir des effets bnfiques sur la

30

performance.

Pour les orthses Myolux (Annexe 10), il sagit dune chaussure spcifique avec un

articulateur, plac sous larrire pied (Terrier, et coll 2011). Elle permet de reproduire les

mcanismes induisant une entorse latrale de la cheville, en restant infra-traumatique. Cette orthse

permet une inversion de larrire pied lors de la mise en charge. Cela permet au systme nerveux

denregistrer diffrentes affrences, afin de travailler le feedback, et le feedforward par le

mouvement dinversion, induisant le traumatisme de bon nombre dentorses. Le Myolux a un rle

curatif en luttant contre les rcidives des entorses de cheville et, un rle prventif, lors de la pratique

sportive.

Notre recherche bibliographique a abouti sur peu dinformations relatives la dure

des exercices proprioceptives. Seuls Garrick et Requa (2005) ont propos un programme intgrant

des exercices dquilibre, lchauffement dans le but de prvenir les blessures des membres

infrieurs. Les joueurs de handball, participant leur tude, devaient raliser 15 20 minutes

dexercices proprioceptifs, pendant les quinze premiers entrainements, puis une fois par semaine.

Ce programme a permis de montrer une rduction significative du taux de blessures sur une saison.

Lors de notre protocole, nous avons propos sept minutes de travail proprioceptif, entrecoup de

pause. Il y a donc eu le quart du temps de lchauffement consacr la proprioception. Au regard

des rsultats, peut tre que ce temps devrait tre allong. Nous pouvons galement proposer

deffectuer des exercices vise proprioceptive un autre moment de lentrainement mais

galement un autre moment de la saison. Pourquoi ne pas crer un programme dentrainement

proprioceptif au dbut de la saison, avant que le championnat commence ? A cette priode, chaque

joueuse effectue des entrainements globaux, afin de retrouver la condition physique de la saison

prcdente, cela pourrait constituer un temps pendant lequel les joueuses intgrent la

proprioception., aux entrainements.

Place et rle du masseur kinsithrapeute ?

Le rle du masseur kinsithrapeute est, tout dabord, rducatif, vis--vis de la

proprioception. En effet, cette dernire est la cl de la rducation des entorses du membre infrieur.

Elle contribue rintgrer des schmas moteurs, lors dune lsion ligamentaire. Comme nous avons

pu le voir, de nombreux outils sont notre disposition pour travailler la proprioception. Tous

induisent des dstabilisations, plus ou moins rythms. Lvolution des exercices, avec ces outils,

tend vers une diminution des capteurs mis en jeu.

31

De plus, le masseur kinsithrapeute peut se placer dans un cadre prventif. Il peut proposer,

en accord avec le prparateur sportif et/ou lentraineur, des exercices de proprioception aux sportifs.

Le but est alors danticiper des blessures, et de diminuer le risque de rcidives. Pour cela, lajout de

la proprioception au quotidien permet de jouer sur le feedforward. Cette rtroaction anticipatrice

met en jeu des ractions motrices djouant les ventuelles lsions. Ces ractions motrices

anticipatrices sont acquises par la proprioception et deviennent au fur et mesure automatiques.

Bien videmment il faut que la lsion ait t pressentie pour que notre propre organisme puisse

lanticiper. Le terme de pr-tension active est alors appropri, il sagit dune mise en route des

muscles, opposs la lsion, adapte aux gestes venir.

Le renforcement proprioceptif doit rester en accord avec lactivit physique pratique. Pour

le handball, il sagit essentiellement du membre infrieur, bien que lpaule soit fortement sollicite.

Notre rle, en tant que masseur-kinsithrapeute est de faire, de la proprioception, une habitude

dentrainement comme le gainage lest.

Conclusion

Lors de notre tude, nous voulions prciser les rles de la proprioception dans le domaine du

sport, et plus particulirement, le handball. Pour cela, nous avons construit une exprimentation sur

un groupe de onze joueuses de handball. Lobjectif tait de connaitre leffet, sur la performance, de

lajout dexercices proprioceptifs, un chauffement.

Lensemble de nos rsultats, coupl avec nos recherches bibliographiques, permet de

conclure que lapport dun travail proprioceptif spcifique est en faveur de la prvention des

blessures. Il est ncessaire dans les sports comprenant de nombreux appuis au sol, tel le handball.

En ce qui concerne la performance, la proprioception namne rien de plus quun chauffement

classique. Cependant, au regard de la rapidit exige et le nombre dappuis au handball, il convient

quun handballeur ait une proprioception correcte. La mise en place dun programme de prvention

et dducation sur la proprioception semble approprie. Simple et peu couteux, ce programme

permettrait dattirer un grand nombre de sportifs amateurs ou professionnels.

Notre exprimentation peut servir de base pour une tude ayant la mme hypothse de

dpart. La population pourra alors tre plus importante, cela optimisera lanalyse statistique. De

plus, le niveau des joueurs pourra varier, afin de constater son influence sur les rsultats. Enfin les

outils utiliss peuvent tre diffrents, comme nous avons pu le constater, une multitude dobjet et de

machine permettent de travailler la proprioception.

32

Bibliographie

Articles et Publications:

Bampouras TM, et coll, Validity and reliability of the Myotest Pro wireless accelerometer, British

Journal of Sports Medicine, Volume 44, 2010

Bayer C, Handball : la formation du joueur, Editions Vigot, 1984

Bousquet E, Szoghy Y, L'importance de la proprioception, Centre Kinsis, 2011

Bucheit M, Rflexion sur lvaluation des qualits physiques et le suivi des sportifs dans les structures de haut niveau, 2003

Caraffa et al, Prevention of anterior cruciate ligament injuries in soccer. A prospective controlled

study of proprioceptive training, Orthopedic Clinic R.S. Maria Hospital, Terni (Italie), 1996

Cometti G, Les tests de dtente, Centre d'Expertise et de la Performance de Dijon, 2007

Darsau Carr R, Analyse de lactivit des joueurs de champ en handball, dans le but dvaluer et de dvelopper les qualits physiques du handballeur en formation, 2010

Denis G, Vuillemin A, Perrin Ph, Evaluation du rle de la proprioception dans l'quilibration selon

les activits physiques et sportives, Annales de Kinsithrapie n7, pages 344 347, 1996

Eils E, Rosenbaum D, A multi-stationproprioceptive exercise program in patients with ankle

instability, MedSci Sports Exerc, 2001

Fayolle D, Rducation neuromusculaire sur instabilit de la cheville chez le sportif, Kin

Scientifique n467, pages 48 51,2006

Fletcher et al, The effect of different warm-upstretch protocols on 20 meter sprint performance in

trained rugby union players, Exercise physiology laboratory, University of Luton, 2004

Garrick JG, Requa RK, structured exercises to prevent lower limb injuries in young handball

players, Center for Sports Medicine, San Francisco, 2005

Grosgeorge B, Prparation physique et optimization des performances chez des jeunes joueurs,

Centre Fdral de Basket-Ball, 2001

Holm I, Fosdahl MA, Friis A, Risberg MA, Myklebust G, Steen H, Effect of neuromuscular

training on proprioception, balance, sstrength, and lower limb function in female team handball

players, Rikshospitalet University Hospital, Oslo, 2004

Joris et al., Force, velocity and energy flow during the overarm throw in female handball player, J

Biomech, 1985

Lamy JC, Bases neurophysiologiques de la proprioception, Kin Scientifique n472, pages 15 23,

2006

Mangematin X, Babault N, analyse des efforts en handball, Centre dexpertise et de la performance G.Cometti, 2010

33

Mazevet D, Pradat-Diehl P, Katz R, Physiologie et physiopathologie de la proprioception, Service

de Mdecine Physique et de Radaptation, Hpital Piti-Saltrire, Paris, 2008

Myer GD et coll., The effect of plyometric versus dynamic stabilization and balance training on

lower extremity biomechanics, Cincinnati Childrens Hospital, USA, 2006

Paniques G, Tallay A, Pavlik A, Berkes I, Effect of proprioception training on knee joint position

sense in female team handball players, Department of Sports Surgery, National Institute for Sports

Medicine, Budapest, Hungary. , 2008

Pasquet G, Dr Potier Ph, Robert Ph, Hascoat L, Roussey Th, Echauffement du sportif, Editions

Amphora, 2004

Paterno MV, Neuromuscular training improves single limb stability in young female athlete,

Sports Medicine Biodynamics Center, Cincinnati Children Hospital, USA, 2004

Pers J et al, Human movement science: observation and analysis of largescale human motion, 2002

Peyronne L, Galas P, Proprioception, Compte rendu crit du colloque pour les entraineurs de

basket-ball diplms dEtat du 02 Avril 2011, Charenton le Pont (94), 2011

Platonov, Entrainement sportif : thorie et mthodologie, ditions Revues EPS, 1984

Prvot P, Echauffement une nouvelle approche, Gym'Technic n35, avril/juin 2001

Prvot P et Fol S., Lchauffement : prvenir les blessures et optimiser les performances. Journal du Golf, n6, 2004

Rachet O, Prvention des entorses du genou par insertion dun programme de proprioception dans la prparation physique des athltes, Kin Scientifique n440, pages 15 18, 2004

Rouard A, Etude biomcanique du tir en suspension en handball, Revue STAPS n16, pages 57

71, 1985

Terrier R, et coll, Stratgies de protection de la cheville : des connaissances scientifiques la prise

en charge kinsithrapique, Kin Scientifique n527, pages5 10, 2011

Uturald-Giraudeau M, Dossier dinscription Ple Espoir Handball Nimes, Ligue Languedoc-Roussillon de Handball, 2011

Vealey R.S., et Greenleaf, C.A. , Seeing is believing: Understanding and using imagery in sport,

Applied Sport Psychology : Personal growth to peak performance, pages 247-283, JM Williams

Editions, 2001

Verhagen E and al. The effect of a proprioceptive balance board training program for the

prevention of ankle sprain, The American Journal of Sports Medecine, 2004

Ouvrages :

34

Chanussot JC, Danowski RG, Rducation en traumatologie du sport, Tome II Membre

infrieur, pages 226 233, ditions Masson, 2005

Le Gallais D, Millet G, La prparation physique Optimisation et limites de la performance sportive, Staps Collection, ditions Masson, 2007

Mmoires :

Castellani C, Performance et Proprioception, M2PPMR UFR Staps Lyon 1, 2010

Laffite R, Les tirements chez le sportif, Mmoire de fin dtude en vue dobtenir le Diplme dEtat de Masso-Kinsithrapie, IFMK de Limoges, juin 2011

Perez J, Intrt de la mise en place dun test de ractivit pour lvaluation de la proprioception chez le sportif, Mmoire de fin dtude en vue dobtenir le Diplme dEtat de Masso-Kinsithrapie, IFMK de Rennes, juin 2011

Sites Internet consults :

http://www.cepcometti.com,

http://www.has.com

http://www.anatomie-humaine.com

http://www.handball.fr , Entrainement proprioceptif en handball,

http://preparateur-athletique.blogspot.fr, site de G.Buer

http://physiomax.com.free.fr/vo2max.htm,

35

Annexes

36

ANNEXE 1 : Diffrents circuits, impliqus dans la proprioception, convergents vers le systme

nerveux central

37

ANNEXE 2 : Schma rcapitulatif sur les notions de feedback/feedforward

38

ANNEXE 3 :Terrain de handball et disposition des diffrents postes des joueurs

ANNEXE 4 :

39

ANNEXE 5 : Fiche Technique : Le Myotest

Le Myotest est un dynamomtre inertiel, permettant dvaluer le

niveau de performance musculaire dun athlte. Cet appareil peut

mesurer la puissance, la force et la vitesse. De plus, il permet de coter la

hauteur dun saut, le temps de contact au sol et dautres valeurs, grce

un systme dacclromtrie.

Il se compose dun petit boitier rouge (lacclromtre) et dune ceinture,

que lon place au niveau de la taille du sportif. Le boitier est alors scratch sur la ceinture.

Il comprend neuf tests prprogramms : profils musculaires, dvelopp-couch, demi-squat,

analyse de la foule, saut ractivit, saut dtente, saut puissance et enregistrement libre. Pour notre

protocole exprimental, nous avons choisi le saut puissance ou squat jump.

Une fois la ceinture place la taille de la joueuse, le boitier met un son grave, signe quil

faut se placer en position demi-squat (genou flchi 90). Au son aigu, la joueuse doit effectuer le

squat jump, le plus vite et le plus haut possible. Ces oprations seront renouveles cinq fois. Deux

bips graves la suite signale la fin du test, les rsultats apparaissent alors lcran.

Facile dutilisation, le Myotest constitue un rel outil dans le domaine du sport, afin

dobjectiver les capacits physiques dun athlte. Plusieurs tudes ont montr sa validit et sa

fiabilit, comme Bampouras TM, en 2010.

40

ANNEXE 6 : Ateliers proprioceptifs mis en place lors de notre protocole

Outils Consignes

Trampoline

La joueuse est en appui

unipodal sur le trampoline.

Elle doit reproduire le

geste du tir du handball.

Waff

La joueuse est en appui

bipodal sur le Waff,

sorte de boue. Puis,

progressivement la

joueuse doit tre capable

de tenir en appui unipodal.

41

Plateau de

Freeman

La joueuse doit tenir en

quilibre, en appui

unipodal.

Tapis

mousse

Le tapis doit tre assez

pais (environ 20/30 cm).

La joueuse doit se

positionner en appui

unipodal et effectuer des

tirs dans le vide .

42

Sol

Position fente : la

joueuse est en appui

bipodal, le pied avant

est sur le talon (pied

en flexion dorsale) et

le pied de derrire sur

la pointe du pied. Au

niveau des membres

suprieurs, deux

personnes peuvent tre

lune en face de lautre

et se faire des passes.

Saut en croix :

aprs avoir

matrialiser sur le sol

les quatre chiffres, la

joueuse doit sauter, en

appui unipodal, sur les

numros, dans lordre

croissant.

43

ANNEXE 7: Mesure des plis cutans .

Mesure du pli tricipital

Pince plis

De type Harpenden

44

ANNEXE 8 : Analyse descriptive

Tableau des rsultats par joueuse, lors de lchauffement classique

45

Tableau des rsultats par joueuse, lors de lchauffement avec proproception

46

ANNEXE 9 : Plateforme oscillante type Huber

Cette plateforme possde de nombreuses applications :

- Renforcement musculaire

- Travail de lquilibre

- Travail de la coordination

- Travail de la posture

- Travail de la proprioception

Cet appareil fonctionne grce son concept de globalit et la prsence de

rtroactions (feedback).

Le dsquilibre global quelle induit sur le corps permet de faire travailler

les muscles en profondeur.

47

ANNEXE 10 : Chaussure Myolux

Chausson de rducation permettant une inversion de larrire pied lors de la mise en charge.

Sur la seconde photographie, il sagit du renforcement en excentrique / concentrique des fibullaires,

qui prsentent un dficit de force, suite une entorse du ligament latral externe.

48

49

Rsum

La proprioception est un outil important dans la rducation, notamment des entorses du

membre infrieur. Dautres proprits lui sont prtes, telles que la prvention des blessures et des

rcidives.

Suite notre recherche bibliographique, un protocole a t mis en place visant montrer

limpact de la proprioception sur les performances dhandballeuses, lors de lchauffement. Nous

avons alors analyss les effets de ces types dexercices sur plusieurs paramtres dont la vitesse, la

puissance et la force des membres infrieurs. Le Myotest et des cellules photolectriques ont

permis denregistrer ces paramtres avant et aprs lchauffement. Il y a donc eu un chauffement

tmoin et un autre, o des exercices, vise proprioceptive, ont t intgrs. Au regard des rsultats,

nous pouvons nuancer le rle de la proprioception sur la performance. Elle y participe de manire

indirecte grce son rle de prvention

Lensemble de notre tude permet de situer le masseur kinsithrapeute dans le domaine du

sport.

Mots cls

Proprioception - Performance Handball - Echauffement - Myotest

Abstract

The proprioception is a tool mattering in the reeducation, in particular sprains of the lower

limb. Other properties are lent to her, such as the prevention of wounds and second recurrences.

Further to our bibliographical research, a protocol was set up to show the impact of the

proprioception on handball players performances, during the warm-up. Then, we analyzed the

effects of these chaps of exercises on several parameters among which the speed, the power and the

strength of lower limbs. Myotest and photoelectric cells allowed to record parameters before and

after warm-up. There was thus a warm-up witness and the other one, where exercises, in

proprioceptive aim, were joined. Towards the results, we can qualify the role of the proprioception

on the performance.It there participle in an indirect way thanks to its role of prevention

Our whole study allows to place the physiotherapist in sports domain.

Keywords

Proprioception Performance Handball Warm up - Myotest