Upload
others
View
4
Download
0
Embed Size (px)
Citation preview
1
Institut Français de la Vigne et du Vin V’Innopôle – 81310 Lisle sur Tarn
PROGRAMME REGIONAL
EXPERIMENTATION EN AGRICULTURE BIOLOGIQUE
Etude réalisée avec le concours de la Région Midi-Pyrénées
2
ETUDE DE METHODES ALTERNATIVES
DANS LE BUT DE DIMINUER
L’UTILISATION DE PRODUITS PHYTOSANITAIRES
CORRECTION DE L’EQUILIBRE DE LA PLANTE
2ème année d’expérimentation
3
1 - IDENTIFICATION DE L'ACTION
1.1 - Responsables techniques de l'action : Viguès Virginie - IFV Pôle Sud Ouest, en collaboration avec Elisabeth Carrère - CA31 et Jean-Pierre Cousinié - Méthode Cousinié
1.2 - Situation de l'action :
L’essai est mis en place sur l’AOC Fronton au Château La Colombière
1.3 - Etat de l'action : Etude débutée en 2008
2 - DESCRIPTION DE L'ACTION
2.1 - Motivations et objectifs L’impact environnemental des pratiques agricoles est devenu depuis plusieurs années une des préoccupations majeures des viticulteurs, des consommateurs et des instances politiques. Afin de réduire les intrants phytosanitaires, beaucoup de viticulteurs sont déjà dans une démarche de Lutte Raisonnée. Sur certaines exploitations, cette méthode est aujourd’hui maîtrisée et les viticulteurs souhaitent aller plus loin en intégrant dans leurs pratiques des notions venant de l’Agriculture Biologique. Les principaux fongicides utilisés en AB sont le soufre et le cuivre, or l’utilisation de ce dernier est aujourd’hui limité à 6kg/ha/an de cuivre métal et pourrait, dans un avenir proche, être encore plus règlementé. Il faut donc trouver des méthodes alternatives. L’étude envisagée depuis 2008 se base sur le concept qu’une vigne équilibrée se défend mieux face aux agressions. Elle porte donc sur l’étude de l’équilibre de la plante et la correction de déséquilibres éventuels par différents apports d’engrais. En parallèle, la protection phytosanitaire sera assurée par des apports en cuivre et soufre à dose réduite. La notion d’équilibre de la plante s’appréhendant sur du long terme, la durée de l’étude est prévue au minimum sur 3 ans.
2.2 - Protocole expérimental
2.2.1 - Choix de la parcelle :
Appellation : AOC Fronton Cépage : Négrette Taille : cordon (en conversion) Densité : 2m*1.1m Entretien du sol : enherbement naturel un rang sur deux, travail du sol Parcelle homogène, en conversion AB
2.2.2 - Dispositif expérimental :
3 modalités ont été définies :
Modalité Référence = traitements phytosanitaires classiques en AB avec doses réduites de cuivre et soufre
Modalité Brevetée = traitements phytosanitaires classiques en AB avec doses réduites de cuivre et soufre. Apports d’engrais foliaires en fonction du diagnostic de l’équilibre de la plante selon la méthode mise au point par M. Cousinié
Modalité AB = traitements phytosanitaires classiques en AB avec doses réduites de cuivre et de soufre. Nutrition de la plante avec, par exemple et suivant la nécessité, des tisanes de consoude de Russie, de prêle, d’ortie, d’écorces de chêne, des applications d’argiles, d’huiles essentielles et autres compléments foliaires.
Chaque modalité reçoit la même dose de Cu et S à la même date.
4
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11
R3 R3
rang
d'observ
ation
rang
d'observ
ation
rang
d'observ
ation
R1 R1 R1
R2 R2 R2
Mo
da
lité
ré
fére
nc
e r
ang
de
ga
rde
Mo
da
lité
bre
veté
e r
ang
de
ga
rde
Mo
da
lité
ré
fére
nc
e r
ang
de
ga
rde
Mo
da
lité
AB
ra
ng
de
ga
rde
Mo
da
lité
AB
ra
ng
de
ga
rde
Mo
da
lité
bre
veté
e r
ang
de
ga
rde
R3
rang
sa
ns o
bse
rva
tio
n
tém
oin
no
n t
rait
é
Elle comporte 3 rangs (1 rang d’observation et 2 rangs de garde). Trois répétitions d’environ 24 pieds sont réparties sur le rang d’observation.
Figure 1 : dispositif expérimental
Un témoin non traité est mis en place afin de rendre compte de la pression réellement exercée par les différents champignons.
2.1 - Mesures et notations Afin d’évaluer les effets de la nutrition sur la plante, de nombreuses notations sont réalisées sur chaque répétition.
2.1.1 - Sol
Un état « initial » est réalisé par la mesure du taux de matière organique, de la biomasse microbienne, de la stabilité structurale ainsi que par des mesures physico-chimiques. Un profil structural est effectué. Un état « final » sera réalisé de la même manière que l’état initial.
2.1.2 - Etat sanitaire
Fréquence et intensité d’attaque mildiou, oïdium, black-rot sur feuilles et sur grappes au stade floraison et au stade fermeture de la grappe. Fréquence et intensité d’attaque sur grappe du Botrytis à la récolte. Fréquence de l’extériorisation des symptômes de maladies du bois, cartographie des pieds atteints.
5
2.1.3 - Agronomie
La vigueur est appréhendée par la notion de poids de bois de taille. Mesure du taux de débourrement et de la fertilité.
2.1.4 - Récolte
Le rendement est caractérisé par le poids moyen de récolte par cep. Le nombre moyen de grappes par cep et le poids moyen d’une grappe sont aussi analysés.
2.1.5 - Qualité organoleptique
Des contrôles maturité sont effectués à une ou plusieurs dates. Une vinification par modalité est réalisée. Ces vins sont ensuite dégustés.
2.1.6 - Coûts de production
Une évaluation du coût des différents itinéraires est réalisée.
2.2 - Intrants appliqués
2.2.1 - Les analyses
L’apport d’engrais a été conditionné aux analyses réalisées d’une part par l’IFV et d’autre part par la société Cousinié. 1er prélèvement Des prélèvements de sol et sous-sol ont été effectués en Mars 2008. Il en est ressorti les caractéristiques suivantes :
Un sous-sol acide
Un sol et sous-sol battant
Une faible teneur en matière organique C/N = 13,2 (sol) et 9,5 (sous-sol)
Une faible teneur en phosphore et potasse
Une teneur faible en chaux
Une réduction en profondeur
Une biomasse microbienne correcte voire forte en valeur relative compte-tenu de la teneur en matière organique
En conséquence, un apport au sol d’engrais a été réalisé sur la modalité brevetée au mois d’avril 2008 suivi d’un second en avril 2009.
Produit Composition Dose apportée
3.10.10
3% d’azote total entièrement organique de la poudre d’os, extraits de vinasses de betteraves, tourteaux de ricin 10% d’anhydride phosphorique de la poudre d’os 10% d’oxyde de potassium, soluble dans l’eau, pauvre en chlore
1125 kg/ha
Tableau I : apports réalisés en avril 2009 sur la modalité brevetée
6
Produit Composition Dose apportée
3.6.9
3% d’azote total entièrement organique 6% d’anhydride phosphorique de la farine de viande 9% d’oxyde de potassium de la vinasse de betteraves
1000 kg/ha
Tableau II : apports réalisés en avril 2009 sur les modalités Réf et AB
Un apport de chaux magnésienne a été effectué sur toutes les modalités en mars 2009. Suite aux prélèvements de sol, des apports d’engrais foliaires sur la modalité « brevetée » ont été réalisés lors des 2 premiers traitements fongicides.
Produit Composition Dose apportée
Actisev
6,6% d’anhydride sulfurique total 0,38% de bore total 0,17% de cobalt total 0,5% de fer total 1,7% de manganèse total 0,17% de molybdène total 1,7% de zinc total 0,8% d’oxyde de magnésium total
1,5L/ha
Tableau III : composition de l’Actisev
Sur la modalité AB, l’ortie a été appliquée dès les premiers traitements pour stimuler la photosynthèse et la croissance (réponse à la faible teneur en MO). 2ème prélèvement Des prélèvements de feuilles ont été effectués mi-mai. Il en ressort les caractéristiques suivantes :
Une teneur très faible en calcium
Des équilibres corrects en oligo-éléments et éléments majeurs En conséquence, un apport de Fortifruit silicium a été conseillé par M. Cousinié sur la modalité brevetée.
Tableau IV : composition du Fortifruit S
Sur la modalité AB, l’écorce de chêne a été retenue en réponse à la faible teneur en calcium.
Produit Composition Dose apportée
Fortifruit S
3% d’azote total 3,2% d'oxyde de calcium total 3,2 % d’oxyde de magnésium 0,75% de bore total 0,8 % de fer total 0,15% de molybdène total 5% de silicium
1L/hL
7
2.2.2 - Les apports
L’ensemble des traitements a été effectué à l’aide d’une brouette solo à 152L/ha en début de saison et à 241L/ha en pleine végétation (à partir du 15 juin). Les mêmes doses de cuivre métal et de soufre seront apportées sur l’ensemble des modalités traitées. Les macérations d’ortie ont toutes été réalisées par E. Carrère de la manière suivante :
100g de plantes sèches dans 10 L d’eau
macération de 5j à l’obscurité
dilution à 20% pour la pulvérisation
par exemple, pour 200L de bouillie, il faut 40 L de macération et donc 400 g de plantes sèches.
Les macérations d’écorces de chêne ont aussi été réalisées par E. Carrère de la manière suivante :
10g de copeaux dans 720 mL d’eau froide
Ebullition pendant 20 min
refroidissement jusqu’au lendemain
filtration
dilution à 10% pour la pulvérisation
Obtention d’une bouillie à une concentration de 50g/ha pour une pulvérisation à 220L/ha
Dates
Communs aux trois modalités Apports spécifiques
modalité « AB »
Apports spécifiques modalité
« Brevetée » Doses
apportées Produits
12/05 200g de Cu
4kg de S
BB RSR, Champ Flo, Labicuper,
Microthiol spé
Macération d’ortie Actisev
04/06 200g de Cu
4kg de S
BB RSR, Champ Flo, Labicuper,
Microthiol spé
Macération d’ortie Actisev
15/06 1200g de Cu
8kg de S Champ Flo,
Microthiol spé écorces de chêne
22/06
écorces de chêne
25/06 800g de Cu
6kg de S Champ Flo,
Microthiol spé Fortifruit S
06/07 800g de Cu
4kg de S BB RSR
Microthiol spé écorces de chêne Fortifruit S
16/07 800g de Cu
8kg de S BB RSR,
Microthiol spé /
27/07 800g de Cu Champ Flo
06/08
écorces de chêne
Tableau V : calendrier des apports de fongicides, d’engrais foliaires et de macération
Entre les deux premiers traitements, un passage était prévu (25 mai). Il n’a pas pu être effectué car l’état du sol ne permettait pas le passage de la brouette
8
solo (risque de renversement). De plus, un orage s’est produit ce soir là engendrant un cumul situé entre 20 et 30mm. Photo 1 : parcelle d’essai au 25/05
Date Dose
apportée Produits
25/06 0,75L/ha 1,5L/ha
Dipel Pyrévert
06/07 0,75L/ha Dipel
05/08 0,75L/ha 1,5L/ha
Dipel Pyrévert
Tableau VI : calendrier d’apport des insecticides et d’engrais foliaires
En 2009, 7 passages fongicides ont été réalisés et 3 insecticides. La dose de cuivre apportée sur l’année est de 4800g (inférieur à 6 kg). Pour le soufre, 42 kg ont été apportés. Ces doses sont légèrement supérieures à 2008. Pour le cuivre, les quantités ont été augmentées pour essayer d’enrayer les attaques de mildiou dues à l’orage du 25 mai.
3 - RESULTATS
3.1 - Le sol : réalisation de fosses pédologiques Trois fosses pédologiques ont été réalisées en octobre 2009 sur la parcelle d’essai. Toutes les fosses s’arrêtent autour de 75/80 cm car la mini-pelle n’a pu aller plus loin : la couche était trop compacte.
Tableau VII : observations des fosses pédologiques
Modalité AB
Descriptif 0-20cm 20-40cm 40-75cm
Horizon pédologique
A E B
Texture Limono-argilo-sableux Limono-argileux
Argileux à argilo-limoneux
Eléments grossiers
, quartz de 1-2 cm non
Réaction HCl non non non
Couleur Beige Blanc Bariolé
Hydromorphie Non
Taches et concrétions
Non Toutes petites taches orange 2-20%
Abondance équivalente de taches d’oxydation et de réduction
Humidité frais Sec Très sec
Compacité Moyennement compact ; meuble sur 5 premiers cm
Très compact Très compact
Structure Par racines de l’herbe polyédrique subanguleuse, sous-structure grumeleuse
polyédrique subanguleuse
polyédrique anguleuse
9
Porosité Inter : bonne sur 5 premiers cm, moyenne en dessous Intra : 10 µgaleries/cm2
Inter : très moyenne (1 galerie moyenne tous les m2) Intra : faible (<5 µgaleries/cm2)
Inter faible Intra : 2 à 3 µgaleries/cm2
Activité biologique
Quelques vers non non
MO
MO en décomposition
Nombreuses petites taches noires de MO en décomposition
non
Racines Très nombreuses racines de vigne (toutes tailles) et d’herbe
nombreuses racines moyennes de vigne
Important chevelu racinaire
Modalité Brevet
Descriptif 0-10cm 10-45cm 45-90cm
Horizon pédologique
A ou L E B
Texture Limono-argileux
Limono-argilo-sableux
argilo-limono-sableux
Eléments grossiers
Quelques galets de quartz
Rares galets Quelques grains de sable
Réaction HCl non Non Non
Couleur Beige clair Beige blanchi
Bariolé (orange/gris)
10
Hydromorphie Non
Taches et concrétions
Non Toutes petites taches orange 2-10%
Abondance équivalente de taches d’oxydation et de réduction
Humidité frais frais sec
Compacité meuble Très compact Très compact
Structure Par racines de l’herbe grumeleuse/pulvérulente
polyédrique subanguleuse
polyédrique subanguleuse
Porosité Inter : bonne, 1 galerie moyenne/40cm2 Intra : 10 µgaleries/cm2
Inter : bonne, 1 galerie moyenne/40cm2 Intra : 5 à 10 µgaleries/cm2
Inter faible Intra : 2 à 3 µgaleries/cm2
Activité biologique
Quelques vers faible non
MO Rares traces de MO en décomposition
Nombreuses petites taches noires de MO en décomposition
Traces de MO = racines mortes
Racines
Très nombreuses racines de vigne (toutes tailles) et d’herbe
nombreuses racines moyennes de vigne arrêt des grosses racines au bas de cet horizon
Important chevelu racinaire Présence de racines moyennes
Modalité Référence
Descriptif 0-20cm 20-45cm 45-75cm
Horizon pédologique
0-10 : AL 10-20 : A E B
Texture 0-10 : Limono-argileux 10-20 : Limono-argileux-sableux
Limono-argilo-sableux
argilo-limoneux
Eléments grossiers
non non non
Réaction HCl non Non Non
Couleur Beige Blanc
Bariolé (ocre/gris bleuté)
Hydromorphie Non
Taches et concrétions
Non Toutes petites taches orange 2-10%
Abondance équivalente de taches d’oxydation et de réduction
Humidité frais Frais Très sec
Compacité 0-10 : meuble 10-20 : moyennement compact
Très compact Très compact
Structure Par racines de l’herbe grumeleuse/pulvérulente
polyédrique subanguleuse
polyédrique anguleuse, faces luisantes
Porosité Inter : très bonne, nombreuses galeries moyennes (1/20cm2) et
Inter : moyenne, 1 galerie moyenne/20cm2
Inter faible Intra : bonne 5 à 10 µgaleries/cm2
11
Les trois fosses sont assez semblables : la parcelle est donc homogène. Si des différences sont mises en évidence, l’hypothèse du sol pourra être écartée.
Nbre de racines de type « chevelu »
Nbre de racines moyennes
Nbre de grosses racines
Modalité AB
A dizaines 2 absence
E absence 9 3
B 1/cm2 (indénombrable) absence 1
Modalité Brevet
A/L indénombrable 1 2
E 3 7 2
B 1/cm2 (indénombrable) 5 absence
Modalité Référence
A indénombrable 4 1
E 4 absence 3
B 1/cm2 (indénombrable) 2 absence
Tableau VIII : Comptage des racines
Les grosses racines se trouvent surtout dans horizon E, B étant trop compact, elles s’arrêtent à la limite entre ces deux horizons. Le chevelu racinaire est surtout localisé en surface (horizon A) et en profondeur sur horizon B où il profite de la porosité intra-agrégat pour se développer. Interprétation du profil Cousinié : Ce profil de sol montre qu’il est important de bien travailler les sous solages et/ou l'implantation de couvert végétal à racines pivotantes et profondes. Le travail du sol a été trop négligé sur cette parcelle. IFV : il serait intéressant de réaliser un sous-solage et de réaliser un couvert végétal hivernal afin de le broyer et de le réincorporer au sol.
3.2 - Les notations agronomiques
3.2.1 - Les poids de bois de taille
La taille a été réalisée le 17 février 2009.
petites (1/10cm2) Intra : 10 µgaleries/cm2
Intra : bonne 5 µgaleries/cm2
Activité biologique
présence faible non
MO 0-10 : présence d’une litière avec zones plus sombres dues à MO incorporée 10-20 : Rares traces de MO en décomposition
Traces cylindriques de MO en décomposition
Traces de MO = racines mortes
Racines Très nombreuses racines de vigne (toutes tailles) et d’herbe
nombreuses racines de vigne de toutes tailles
Important chevelu racinaire
12
Modalité Poids moyen d’un rameau
(g)
AB 17,40ns
Brevet 19,44ns
Référence 20,20ns
Tableau IX : poids moyen d’un rameau lors de la taille - ns : non significatif
Les poids de bois de taille sont similaires sur l’ensemble des modalités. Ce poids étant très faible (<20g), la parcelle est définie comme étant en état de sous-vigueur.
3.2.2 - Le taux de débourrement
Modalité Nbre moyen de
rameaux IR/courson
Nbre moyen de rameaux
IIR/courson
Nbre moyen de bourgeons non
débourrés/courson
Référence 2,03ns 0,11ns 0,16ns
AB 1,99ns 0,12ns 0,16ns
Brevetée 1,88ns 0,10ns 0,16ns
Tableau X : caractéristiques du taux de débourrement – les lettres correspondent aux groupes homogènes selon le test de Newmann and Keuls - ns : non significatif
4 à 8 coursons ont été laissés à la taille mais 6 en moyenne (3 sur chaque bras). Sur chaque courson, deux yeux ont été conservés. Il est sorti environ deux rameaux par coursons. Ce nombre est homogène d’une modalité à l’autre. Associée à cette sortie « correcte » de rameaux primaires, il y a peu de rameaux secondaires et beaucoup moins qu’en 2008. Le nombre est homogène d’une modalité à l’autre. La proportion de bourgeons non débourrés est plus faible qu’en 2008 : environ 1 par pied. Le débourrement s’est mieux déroulé qu’en 2008.
3.2.2 - La fertilité
Modalité Fertilité
AB 1,01ns
Brevet 1,01ns
Référence 0,86ns
Tableau XI : nombre moyen de grappe par rameau - ns : non significatif
La fertilité est faible (1 grappe par rameau) mais assez homogène entre les différentes modalités. Le nombre de coursons étant assez élevé, le nombre de grappes par pied reste acceptable : il est environ de 12 grappes par pied (6 coursons*2 rameaux primaires*1grappe).
3.3 - L’état phytosanitaire
3.3.1 - Mildiou, oïdium, black-rot
Deux observations ont été réalisées : au stade floraison (17/06) et au stade fermeture de la grappe (22/07).
13
Modalité
Mildiou Black-rot
Feuilles Grappes Feuilles
Fréquence Intensité Fréquence Intensité Fréquence Intensité
17/06
Référence 50,33ns 8,04ns 30,00ns 6,61ns 9,67ns 0,13ns
AB 53,67ns 7,44ns 18,67ns 5,39ns 5,33ns 0,09ns
Brevetée 43,67ns 5,06ns 28,00nd 3,19ns 5,00ns 0,08ns
Témoin non traité
84,00 24,15 32,00 4,48 3,00 0,03
22/07
Référence 69,67ns 13,63ns 58,00ns 35,85ns / /
AB 65,33ns 12,58ns 70,67ns 38,18ns / /
Brevetée 62,67ns 10,13ns 69,00ns 40,99ns / /
Tableau XII : fréquence et intensité d’attaque dues au mildiou et au black-rot aux stades floraison et fermeture de la grappe - ns : non significatif
Du black-rot a été observé en début de campagne sur feuille puis il s’est dilué dans la végétation. Le mildiou a causé les principaux dégâts de la campagne 2009. Il est apparu suite au trou laissé dans la protection phytosanitaire. Au 17/06, sur feuilles, le témoin est plus touché que les modalités traitées : le premier traitement a été utile pour protéger les feuilles. Sur les grappes, il n’y a pas de différence entre témoin et modalités traitées : c’est la contamination du 25 mai qui est responsable des premières attaques sur grappes. Au 22/07, les dégâts se sont amplifiés malgré les différents traitements. Il n’y a pas de différence entre les modalités.
3.3.2 - Maladies du bois
Seuls 2 pieds d’eutypiose ont été observés : une sur la répétition 2 de la modalité référence, l’autre sur la répétition 3 de la modalité référence. Aucun symptôme d’esca ou de BDA.
3.4 - La récolte
3.4.1 - Quantité
La récolte a été laissée au viticulteur car les ravages du mildiou ont laissé peu de raisins.
3.4.2 - Qualité
Contrôle maturité Un premier contrôle a eu lieu le 7 septembre. La maturité nous ayant semblé bien avancée, la récolte a été prévue pour le 15 septembre. Faute de récolte, un prélèvement plus précis a été réalisé à cette date.
Modalité Poids 200
baies
Degré potentiel [%
Vol]
AC Totale [g/l
H2SO4] pH IPT
Anthocyanes [mg/l]
Référence 175,6b 13,6ns 2,87ns 3,32ns 132,2ns 1884a
AB 188,5a 13,8ns 2,96ns 3,37ns 118,3ns 1661b
Brevetée 181,5ab 13,8ns 2,93ns 3,36ns 139,3ns 1860a
Tableau XIII : Résultats des analyses réalisées lors du contrôle maturité – les lettres correspondent aux groupes homogènes selon le test de Newmann and Keuls - ns : non significatif
L’ensemble des modalités présente une bonne maturité : degré potentiel élevé, acidité acceptable et tanins présents. En 2008, la modalité AB présentait un IPT plus faible que les
14
autres modalités. Ce résultats se retrouve en 2009, l’IPT et les anthocyanes sont plus faibles sur cette même modalité. Sur la modalité référence, le poids des 200 baies est faible. Cette observation peut être mise en relation avec les différentes tendances observées sur l’ensemble des notations : poids de bois de taille et fertilité plus faible.
3.5 - Coûts de production Les coûts d’analyses et de conseil ne sont pas pris en compte dans le calcul. Seul l’itinéraire technique compte. Le coût des passages communs à toutes les modalités n’est pas répercuté.
Postes de dépense Référence AB Brevetée
Protection phytosanitaire (Cu+S) 208,51 208,51 208,51
Insecticide 203,70 203,70 203,70
Engrais au sol 510,00 510,00 596,25
Engrais foliaires 0,00 0 146,88
Passages supplémentaires 0,00 99,00 0,00
TOTAL 922,21€/ha 1021,21€/ha 1155,34€/ha
Tableau XIV : Coûts de production par hectare inhérents à l’essai
Les coûts sont assez semblables d’une modalité à l’autre. La modalité brevetée coûte un peu plus cher du fait de l’utilisation de produits commerciaux pour la nutrition de la vigne. Sur la modalité AB, les décoctions de plantes ont été faites de manière artisanale, la matière première a été « prélevée » dan s la nature : elle n’a donc pas engendré de coût. Néanmoins ces préparations ont été apportées seules (pas de mélange avec les produits phytosanitaires) ; leur apport engendre donc des coûts de passages spécifiques. 4 - CONCLUSION En 2008 et 2009, la parcelle a été caractérisée par une faible vigueur (poids de bois de taille et fertilité faibles) et une maigre récolte. Ces observations sont globalement homogènes sur l’ensemble des modalités. Contrairement à 2008, les vers de grappe n’ont pas été un problème cette année. C’est le mildiou qui a engendré les plus gros dégâts du fait d’un défaut dans la protection. Au niveau analytique, comme en 2008, la modalité AB ressort comme moins riche en anthocyanes. Cette différence n’avait pas été ressentie à la dégustation. Ré-équilibrer une parcelle ne se fait pas en une seule année, les écarts se creuseront peut-être au fil des campagnes.
15
APPORT DE MULCH SOUS LE RANG
COMME SOLUTION DE LUTTE
CONTRE LES ADVENTICES
INTERET TECHNIQUE ET ECONOMIQUE
EN VITICULTURE
16
I. Identification de l’action
1.1 : Responsables techniques de l’action : Laure Gontier, IFV Pôle Sud-Ouest, ingénieur agronomie viticole – [email protected].
Christophe Gaviglio, IFV Pôle Sud-Ouest, ingénieur mécanisation du vignoble [email protected].
1.2 : Situation de l’action :
L’essai est mis en place sur l’A.O.C. Fronton, au Château Saint Louis.
1.3 : Etat de l’action
Ce projet avait initialement été présenté en 2008, mais il a été arrêté en 2009 en raison d’une trop forte pollution par les adventices causée par un mauvais choix de mulch (mulch de compost de déchets verts). L’expérimentation a été remise en œuvre au printemps 2010.
II. Description de l’action
2.1 : Motivations et objectifs
En viticulture, on distingue deux zones à désherber ou à entretenir : l’inter-rang et sous le rang (la ligne ses souches). Dans un objectif de suppression complète des intrants herbicides, la zone qui pose le plus de problèmes techniques pour son désherbage est la zone sous le rang. En agriculture biologique, le désherbage sous le rang est couramment pratiqué de façon mécanique ; la mise en place d’un enherbement maîtrisé sous le rang, seconde alternative envisageable, est étudiée à l’IFV dans le cadre d’un projet parallèle. L’expérimentation présentée ici vise à élargir le choix des pratiques sans herbicides à disposition des viticulteurs en testant une autre alternative : l’apport de mulch sous le rang.
L’objectif de ce projet est l’évaluation de la faisabilité technico-économique d’un apport de
mulch sous le rang comme solution de lutte contre les adventices. Les aspects pris en compte sont multiples : l’efficacité dans la lutte contre les mauvaises herbes
et les impacts sur la culture de la vigne d’une part, ainsi que les conditions de réalisation : coût, organisation du travail, matériel spécifique et disponibilité de la ressource, d’autre part.
2.2 : Protocole expérimental
2.2.1 : Choix de la parcelle
Zone d’appellation : A.O.C Fronton
Cépage : Cabernet Franc
Date de plantation : 1981
Densité de plantation :
2,40 m x 1 m
Mode de conduite : Guyot simple
Entretien du sol (inter-rangs) :
enherbement / travail du sol
Type de sol : luvisol redoxisol (R.P. 1995) (« boulbène »)
Une analyse de sol (échantillon composite de l’ensemble de la parcelle) a été réalisée en
« point zéro » sur l’horizon 0-30 cm. Les résultats sont récapitulés ci-dessous.
17
Etat textural (%)
Etat calcique - pH
Etat organique
Fertilité chimique
Argile 15,7
pH eau
6.7
M.O. (g/kg)
10,1
CEC (me/kg)
73
Limon fin
17,3
pH KCl
5.9
C org (g/kg)
5,9
P2O5
(mg/kg) 1
52
Limon grossier
18,1
Calcaire total
0 N total (g/kg)
0,4
K2O (mg/kg)
89
Sable fin
19,7
C/N
14,6
MgO (mg/kg)
156
Sable grossier
28,2
CaO (mg/kg)
1086
Sable limono-argileux
SO3
(mg/kg) 8
8
Tableau 1. Résultats de l’analyse physico-chimique du sol sur l’horizon 0-30 cm (avril 2010)
La densité apparente du sol a également été mesurée en « point zéro » par la méthode des
cylindres. Elle est égale à 1,55 pour l’horizon 0-15 cm et 1,58 pour l’horizon 15-30 cm, ce qui est cohérent avec ce type de sol.
2.2.2 : Dispositif expérimental Quatre modalités d’entretien du sol sous le rang ont été mises en œuvre :
Modalité témoin : désherbage mécanique interceps
(Tournesol®)
Modalité 1 : mulch de paille de céréales compressées à chaud sous forme de granules avec une forte capacité d’expansion sous l’effet des pluies. Ce type de paillage présente l’avantage de pouvoir être épandu de manière mécanique.
Modalité 2 : paillage à base de chènevotte (partie centrale de la tige de chanvre).
Modalité 3 : paillage d’écorces de châtaignier.
Pour chaque type de paillage, les quantités apportées ont été définies de façon à obtenir une
épaisseur de couverture de 5 cm. Les paillages ont été mis en place le 30 avril 2010.
18
L’essai est mis en place en blocs aléatoires complets, chaque modalité faisant l’objet de trois
répétitions.
2.2.3 : Paramètres mesurés et contrôlés
- Efficacité dans la lutte contre les adventices : suivi des pourcentages de recouvrement par la flore spontanée ;
- Agronomie viticole : l’incidence de l’entretien du sol sous le rang est évaluée à la vigne sur l’ensemble des modalités à travers la mesure :
du rendement – nombre et poids des grappes par cep
de la vigueur – poids des bois de taille
de la contrainte hydrique et azoté – détermination du delta C13 et dosage de l’azote assimilable sur moût
- Qualité de la production : contrôles maturité et analyses sur moûts (alcool, sucres, acidités, composés phénoliques)
Les conditions de mise en œuvre de l’apport de mulch et sa faisabilité technico-économique sont également évaluées. Les données prises en compte sont les suivantes :
- Mise en relation des quantités de mulch à épandre avec la disponibilité de la ressource ;
- Détermination de la fréquence de renouvellement de l’apport de mulch ;
- Recherche de matériel adapté à l’épandage ;
- Evaluation du coût de la pratique.
III. Résultats
3.1 : Efficacité dans la lutte contre les adventices
L’évolution du taux de recouvrement par les adventices sous le rang a fait l’objet d’un suivi mensuel dont les résultats sont illustrés sur la figure n°1.
Figure 1 : Evolution du taux de recouvrement par les adventices sous le rang par modalité d’entretien du sol
La pluviométrie abondante des mois de mai et juin (cf. figure 2) a favorisé la levée des adventices tout en empêchant la réalisation du désherbage mécanique : la pollution par les adventices sur la modalité témoin a donc atteint un niveau élevé. Les paillages à base de chanvre et de châtaignier
0%
20%
40%
60%
80%
100%
12-mai-10 12-juin-10 12-juil.-10 12-août-10 12-sept.-10 12-oct.-10
Témoin Paille de céréales chènevotte de chanvre Ecorces de châtaignier
désherbage mécanique
r
écolte
19
ont permis de contenir le développement des adventices dans des limites acceptables (taux de recouvrement de l’ordre de 30%) alors que la paille de céréales a montré une moindre efficacité. A l’automne, le taux de recouvrement sur la modalité « paille de céréales » a diminué car certaines adventices estivales ont disparu.
Les adventices les plus fréquemment retrouvées sur les modalités « paillées » sont : le liseron des champs, le chardon des champs et le chiendent.
Figure 2 : Pluviométrie mensuelle (2010 et normale) de la station météorologique de Vacquiers (31)
3.2 : Agronomie viticole
Composantes du rendement
Les composantes du rendement sont illustrées sur les figures 3 et 4 : à l’issue de cette 1ère campagne d’essai, l’analyse statistique ne met pas en évidence de différences de rendement entre les modalités d’entretien du sol.
Figure 3 : Rendement par modalité d’entretien du sol
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
mm
Pluviométrie mensuelle 2010 normale mensuelle
0,00
1,00
2,00
3,00
4,00
5,00
Rendement (kg/cep)
Témoin
Paille de céréales
Chènevotte
Ecorces de châtaignier
20
Figure 4 : Composantes du rendement : nombre et poids des grappes
3.3 : Qualité des raisins
Teneurs en azote assimilable des baies à maturité
La mesure des teneurs en azote assimilable des baies à maturité est un des indicateurs de l’alimentation azotée de la vigne. Les données pour chaque modalité sont illustrées sur la figure ci-dessous.
Figure 5 : Teneurs en azote assimilable des baies (mg/l) à maturité
Les valeurs d’azote assimilable sont faibles pour l’ensemble des modalités mais nous ne mettons pas en évidence d’impact sur ce paramètre des modalités d’entretien du sol.
Caractéristiques physico-chimiques des baies à maturité
Les principales caractéristiques physico-chimiques des baies ont été analysées à maturité par modalité. Les résultats de ces analyses sont récapitulés dans le tableau ci-dessous. A l’issue de cette 1ère campagne d’essai, nous ne mettons pas en évidence de différences entre les modalités.
Tableau 2 : Caractéristiques physico-chimiques des baies par modalité d’entretien du sol
0
50
100
150
200
Poids par grappe (g) Nombre de grappes/cep
Témoin
Paille de céréales
Chènevotte
Ecorces de châtaignier
modalitépoids 200
baies (g)
degré potentiel
(% Vol)
sucres
(g/l)
acidité Totale
(g/l H2SO4)
sucres /
aciditépH
Indice de
Polyphénols Totaux
teneur en anthocyanes
(mg/kg baie)
Témoin 316 13,00 219 3,5 62 3,30 68 930
Paille de céréales 302 12,80 215 4,0 53 3,31 80 1178
Chènevotte 314 12,50 210 3,7 57 3,27 68 880
Ecorces de châtaignier 304 12,80 215 4,0 54 3,26 80 1157
81
9287
83
0
25
50
75
100
Témoin Paille de céréales
Chènevotte Ecorces de châtaignier
azote assimilable
mg/l
21
3.4 : Évaluation technico-économique
L’évaluation technico-économique porte sur l’essai mené en 2009, avec un paillage à base de compost de déchets verts.
Suite au constat d’une forte pollution par les adventices 2 mois (juin) après l’application du mulch de compost de déchets verts, nous concluons que la technique ne permet pas une gestion de l’enherbement estival. De plus le type de paillage testé est caractérisé par des difficultés pratiques d’épandages : 13 t / ha nécessaires environ, pas de mécanisation spécifique existante.
L’intérêt technico-économique est dépendant de la disponibilité locale de la matière première à épandre et de la durée de vie du paillage. A raison de 8 € la tonne de déchets verts, le coût minimal, hors épandage, de la technique se situe autour de 104 € par ha et par an, à renouveler tous les ans. L’épandage en lui-même peut demander, en utilisant une désileuse agricole, 2 heures par hectare soit environ 60 € de main d’œuvre et de mécanisation. Avec un coût de 165 € / ha, essentiellement lié au faible coût de la ressource en mulch, cette technique se montrerait compétitive face au désherbage mécanique dans le cas où elle permettrait de maîtriser le développement de la flore adventice.
L’utilisation de couverts plus spécifiques issus de l’industrie, tels que ceux testés actuellement au Château Saint louis, pourrait aboutir à un coût de matière première nettement plus important mais peut-être aussi à une efficacité plus durable à une facilité d’épandage. L’évaluation économique de ces produits ne pourra être effective que lorsque leur durée de vie sera connue.
IV. Conclusion
Après une première tentative d’expérimentation ayant échouée en lien avec le choix de la matière première (mulch de compost de déchets verts), l’essai a été remis en place au printemps 2010 avec différents types de paillages innovants et plus adaptés à notre objectif de lutte contre les adventices : paille de céréales compressées, chènevotte (chanvre), écorces de châtaignier.
Le bilan de la campagne 2010 en termes d’efficacité des paillages vis-à-vis des adventices est plutôt positif : nous notons notamment une bonne limitation de la pression adventice au printemps pour la chènevotte et les écorces de châtaignier en comparaison au témoin désherbé mécaniquement. Cependant au vu du coût de mise en place élevé de cette technique, elle ne peut être rentable que si l’efficacité des paillages est durable au minimum 2-3 ans. L’expérimentation sera donc poursuivie en 2011 afin (i) d’évaluer la durabilité dans le temps de l’efficacité des différents paillages ; (ii) de mesurer les éventuels arrières-effets sur la vigne de la mise en place de ces paillages. En effet, la vigne étant une culture pérenne, des changements d’itinéraire technique mis en place en année n peuvent avoir un impact en année n+1 ; de plus ces paillages naturels sont une source de matière organique et interagissent donc avec le sol.
22
Annexe 1. Schéma du dispositif expérimental
placette
observée
placette
observée
placette
observée
bloc de 7 ceps
Rang de
garde
Rang
témoin
Répétition 2
Ecorces de
châtaignier
Chènevotte
Paille de
céréales
Répétition 1
Ecorces de
châtaignier
Chènevotte
Paille de
céréales
Ecorces de
châtaignier
Chènevotte
Paille de
céréales
Répétition 3
23
Annexe 2. Illustrations des différents paillages au cours de la campagne 2010
Paille de céréales (06-07-10)
Chènevotte (05-08-10) Ecorces de châtaignier (05-08-
10)