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Jeu. 22 déc. à 20h15 Rencontre avec François Chattot, comédien dans Le Voyage au Groenland Ven. 23 déc. à 18h00 Rencontre avec Sébastien Laudenbach, réalisateur de La jeune fille sans mains Vendredi 16 décembre à 20h00 Deux programmes de courts-métrages en présence du réalisateur Stéphan Castang Pot offert à l’inter-séance Soirée gratuite, entrée libre dans la limite des places disponibles En partenariat avec Plan 09 et l’APARR De Jim Jarmusch. USA. 2016. 1h58. VOST. Avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Kara Hayward… Le titre du nouveau film de Jim Jarmusch, Paterson, réclame quelques éclaircissements : c'est d'abord le patronyme du personnage principal, joué par Adam Driver, c'est ensuite le nom de la ville du New Jersey, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de New York, où celui-ci est né et exerce la fonction (très utile à la communauté) de chauffeur de bus. Enfin, Paterson est le titre du plus célèbre recueil du poète américain William Carlos Williams, « grand œuvre » publié sur plusieurs années au lendemain de la guerre, hymne à la ville où, lui aussi, il naquit et vécut. Dans Paterson (le film), Paterson (le personnage) adore Paterson (le livre). Car notre fonctionnaire de la RATP locale écrit aussi des poèmes, sur un carnet qui ne le quitte pas : des textes courts, une drôle de prose poétique, d'autant plus poétique qu'elle est prosaïque, concrète, étonnamment simple. Parmi les sujets de ses poèmes, l'amour qu'il porte à Laura, sa compagne, qui l'aime autant en retour : un couple de fable, à la vie incroyablement harmonieuse et ritualisée. Tous les matins, Paterson se réveille à la même heure ultra-matinale, précédant sans peine son réveil; tout le jour, pendant qu'il transporte les « patersoniens », écoutant, derrière son volant, telle ou telle conversation qui le fait sourire et peut-être l'inspirera, Laura (interprétée avec charme et humour par Golshifteh Farahani) redécore leur maison, avec un goût si obsessionnel pour le noir et blanc qu'on la croirait sortie d'un film de Tim Burton. Ou bien, nouvelle lubie, elle s'invente un avenir très hypothétique de chanteuse country grâce à la guitare qu'elle s'est acheté par correspondance... Avec eux, il y a Marvin, le bouledogue qui geint ou grogne, et que chaque soir, pendant la promenade vespérale, Paterson attache, comme un cow-boy attacherait son cheval, devant le bar où il a ses habitudes... Ni grandes peines ni grandes joies, pas de péripéties spectaculaires, rien que la vie qui passe. Enfin, une idée de la vie... Magie généreuse, Jim Jarmusch rend cet humble quotidien infiniment séduisant. Sans jamais se départir d'une agréable cocasserie, le film exalte l'harmonie domestique. Il fait la somme des micro- bonheurs qu'apportent, érigés en habitudes, l'amour, l'amitié, le travail, la vie en communauté. Et l'écriture. Cette oasis de bonheur modeste serre le cœur, en empathie totale avec la voix grave du héros, la dinguerie joyeuse de l'héroïne, les mimiques de Marvin. Elle émeut parce qu'elle figure une mesure en toutes choses, qu'on sait inatteignable… Ce qui pourrait être gentillet ou naïf se révèle ici magnifique. Soyons honnête : dans cet autoportrait à peine masqué du cinéaste, il y aura tout de même une péripétie. Un micro- accident dont on ne dira ni la nature ni la cause et qui prend des airs de cataclysme, aussi dramatique que la destruction des temples de Palmyre. Sauf que les temples de papier sont aisés à rebâtir… Jarmusch a clairement composé un poème d'une simplicité et d'une puissance remarquables. Rares sont les films dont on sort en désirant courir au rayon poésie de sa librairie, en revenir les bras chargés d'ouvrages, ayant pris la ferme décision d'en lire une page par jour, qu'il pleuve ou qu'il vente, par exemple dans le bus que nous, on ne conduit pas. De Jacques Audiard. France. 2015. 1h54. Programme du 14 au 27 décembre 2016 À L’AFFICHE > PATERSON de Jim Jarmusch > LA PRUNELLE DE MES YEUX d’Axelle Ropert > LA JEUNE FILLE SANS MAINS de Sébastien Laudenbach > UNE SEMAINE ET UN JOUR d’Asaph Polonsky > LE VOYAGE AU GROËNLAND de Sébastien Betbeder > BACCALAURÉAT de Christian Mungiu > À JAMAIS de Benoît Jacquot > MA’ ROSA de Brillante Mendoza > L’ORNITOLOGUE de João P. Rodrigues > L’ULTIMA SPIAGGIA de Thanos Anastopoulos & Davide del Degan > LA FILLE DE BREST d’E. Bercot > UNE VIE de Stéphane Brizé > MOI, DANIEL BLAKE de Ken Loach > LA SOCIALE de Gilles Perret SÉANCES SPÉCIALES > L’HEURE EXQUISE de René Allio > LA FÊTE DU COURT-MÉTRAGE > JUSTE AVANT LA GUERRE d’Yvan Petit CINÉ-MÔMES > ALICE COMEDIES de Walt Disney > IVAN TSARÉVITCH ET LA PRINCESSE CHANGEANTE de Michel Ocelot D’Axelle Ropert. France. 2016. 1h28. Avec Mélanie Bernier, Bastien Bouillon, Antonin Fresson... Elise est aveugle, et vit avec sa sœur Marina dans un chouette appartement parisien. Elle aime la musique, surtout le piano. Elle en a fait son métier en tant qu’accordeur dans un atelier qu’elle tient avec un ami, aveugle lui aussi. Théo est grec et s’installe dans le même immeuble avec son frère Léandro. Tous les deux tentent de vivre de la musique et, par ce biais, de rendre hommage à leur arrière grand-mère, célèbre chanteuse de rebetiko (un courant de musique populaire grecque). Mais force est de constater qu’il y a un monde entre la musique originale de Marika Papagika (qui aurait écrit la chanson la plus triste du monde) et celle des deux frères... Ils vivotent donc, de déception en déception, et croisent régulièrement les filles de l’étage du dessus dans l’ascenseur. De quiproquos en mauvaises blagues, Théo va se faire passer pour aveugle dans le but de clouer le bec à sa voisine qui l’exaspère au plus haut point... mais, pris à son propre jeu, il finit par trouver l’expérience intéressante et se rapproche de plus en plus de la belle Elise... Ce film est tout bonnement réjouissant ! La construction sous forme de comédie romantique, plutôt classique, cache une multitude de trouvailles savoureuses. L’humour surgit dans les détails et dans les décalages. L’amour aussi. Une forme d’alchimie explosive s’impose d’emblée entre les deux protagonistes et nous nous laissons embarquer sans peine dans cette histoire gentiment folle, pour le meilleur et pour le pire !

Programme du 14 au 27 décembre 2016 - 21 rue Alfred de ... · de la RATP locale écrit aussi des poèmes, sur un carnet qui ne le quitte pas : des textes courts, une ... surtout

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Jeu. 22 déc. à 20h15 Rencontre avec

François Chattot, comédien dans

Le Voyage au Groenland

Ven. 23 déc. à 18h00

Rencontre avec

Sébastien Laudenbach,

réalisateur de La jeune fille sans mains

Vendredi 16 décembre à 20h00

Deux programmes de courts-métrages en présence du réalisateur Stéphan Castang

Pot offert à l’inter-séance Soirée gratuite, entrée libre dans la limite des

places disponibles En partenariat avec Plan 09 et l’APARR

De Jim Jarmusch. USA. 2016. 1h58. VOST. Avec Adam Driver, Golshifteh Farahani, Kara Hayward…

Le titre du nouveau film de Jim Jarmusch, Paterson, réclame quelques éclaircissements : c'est d'abord le patronyme du personnage principal, joué par Adam Driver, c'est ensuite le nom de la ville du New Jersey, à une trentaine de kilomètres à l'ouest de New York, où celui-ci est né et exerce la fonction (très utile à la communauté) de chauffeur de bus. Enfin, Paterson est le titre du plus célèbre recueil du poète américain William Carlos Williams, « grand œuvre » publié sur plusieurs années au lendemain de la guerre, hymne à la ville où, lui aussi, il naquit et vécut. Dans Paterson (le film), Paterson (le personnage) adore Paterson (le livre). Car notre fonctionnaire de la RATP locale écrit aussi des poèmes, sur un carnet qui ne le quitte pas : des textes courts, une drôle de prose poétique, d'autant plus poétique qu'elle est prosaïque, concrète, étonnamment simple. Parmi les sujets de ses poèmes, l'amour qu'il porte à Laura, sa compagne, qui l'aime autant en retour : un couple de fable, à la vie incroyablement harmonieuse et ritualisée. Tous les matins, Paterson se réveille à la même heure ultra-matinale, précédant sans peine son réveil; tout le jour, pendant qu'il transporte les « patersoniens », écoutant, derrière son volant, telle ou telle conversation qui le fait sourire et peut-être l'inspirera, Laura (interprétée avec charme et humour par Golshifteh Farahani) redécore leur maison, avec un goût si obsessionnel pour le noir et blanc qu'on la croirait sortie d'un film de Tim Burton. Ou bien, nouvelle lubie, elle s'invente un avenir très hypothétique de chanteuse country grâce à la guitare qu'elle s'est acheté par correspondance... Avec eux, il y a Marvin, le bouledogue qui geint ou grogne, et que chaque soir, pendant la promenade vespérale, Paterson attache, comme un cow-boy

attacherait son cheval, devant le bar où il a ses habitudes... Ni grandes peines ni grandes joies,pas de péripéties spectaculaires, rien que la vie qui passe. Enfin, une idée de la vie... Magie généreuse, Jim Jarmusch rend cet humble quotidien infiniment séduisant. Sans jamais se départir d'une agréable cocasserie, le film exalte l'harmonie domestique. Il fait la somme des micro-bonheurs qu'apportent, érigés en habitudes, l'amour, l'amitié, le travail, la vie en communauté. Et l'écriture. Cette oasis de bonheur modeste serre le cœur, en empathie totale avec la voix grave du héros, la dinguerie joyeuse de l'héroïne, les mimiques de Marvin. Elle émeut parce qu'elle figure une mesure en toutes choses, qu'on sait inatteignable… Ce qui pourrait être gentillet ou naïf se révèle ici magnifique. Soyons honnête : dans cet autoportrait à peine masqué du cinéaste, il y aura tout de même une péripétie. Un micro-accident dont on ne dira ni la nature ni la cause et qui prend des airs de cataclysme, aussi dramatique que la destruction des temples de Palmyre. Sauf que les temples de papier sont aisés à rebâtir… Jarmusch a clairement composé un poème d'une simplicité et d'une puissance remarquables. Rares sont les films dont on sort en désirant courir au rayon poésie de sa librairie, en revenir les bras chargés d'ouvrages, ayant pris la ferme décision d'en lire une page par jour, qu'il pleuve ou qu'il vente, par exemple dans le bus que nous, on ne conduit pas.

De Jacques Audiard. France. 2015. 1h54. VOST. Avec Antonythasan Jesuthasan, Kalieaswari Srinivasan…

Dheepan est le prénom du héros qui donne son titre à ce film qui claque comme une arme à double

Programme du 14 au 27 décembre 2016

À L’AFFICHE

> PATERSON de Jim Jarmusch

> LA PRUNELLE DE MES YEUX d’Axelle Ropert

> LA JEUNE FILLE SANS MAINS de Sébastien Laudenbach

> UNE SEMAINE ET UN JOUR d’Asaph Polonsky

> LE VOYAGE AU GROËNLAND de Sébastien Betbeder

> BACCALAURÉAT de Christian Mungiu

> À JAMAIS de Benoît Jacquot

> MA’ ROSA de Brillante Mendoza

> L’ORNITOLOGUE de João P. Rodrigues

> L’ULTIMA SPIAGGIA de Thanos Anastopoulos & Davide del Degan

> LA FILLE DE BREST d’E. Bercot

> UNE VIE de Stéphane Brizé

> MOI, DANIEL BLAKE de Ken Loach

> LA SOCIALE de Gilles Perret

SÉANCES SPÉCIALES

> L’HEURE EXQUISE de René Allio > LA FÊTE DU COURT-MÉTRAGE > JUSTE AVANT LA GUERRE d’Yvan Petit

CINÉ-MÔMES

> ALICE COMEDIES de Walt Disney > IVAN TSARÉVITCH ET LA PRINCESSE CHANGEANTE de Michel Ocelot

D’Axelle Ropert. France. 2016. 1h28. Avec Mélanie Bernier, Bastien Bouillon, Antonin Fresson...

Elise est aveugle, et vit avec sa sœur Marina dans un chouette appartement parisien. Elle aime la musique, surtout le piano. Elle en a fait son métier en tant qu’accordeur dans un atelier qu’elle tient avec un ami, aveugle lui aussi. Théo est grec et s’installe dans le même immeuble avec son frère Léandro. Tous les deux tentent de vivre de la musique et, par ce biais, de rendre hommage à leur arrière grand-mère, célèbre chanteuse de rebetiko (un courant de musique populaire grecque). Mais force est de constater qu’il y a un monde entre la musique originale de Marika Papagika (qui aurait écrit la chanson la plus triste du monde) et celle des deux frères... Ils vivotent donc, de déception en déception, et croisent régulièrement les filles de l’étage du dessus dans l’ascenseur. De quiproquos en mauvaises blagues, Théo va se faire passer pour aveugle dans le but de clouer le bec à sa voisine qui l’exaspère au plus haut point... mais, pris à son propre jeu, il finit par trouver l’expérience

intéressante et se rapproche de plus en plus de la belle Elise... Ce film est tout bonnement réjouissant ! La construction sous forme de comédie romantique, plutôt classique, cache une multitude de trouvailles savoureuses. L’humour surgit dans les détails et dans les décalages. L’amour aussi. Une forme d’alchimie explosive s’impose d’emblée entre les deux protagonistes et nous nous laissons embarquer sans peine dans cette histoire gentiment folle, pour le meilleur et pour le pire !

De Sébastien Betbeder. France. 2016. 1h38. Avec Thomas Blanchard, Thomas Scimeca, François Chattot…

Jeudi 22 décembre à 20h15 Rencontre exceptionnelle avec François

Chattot (suivie d’une Crèpe Party !)

On avait quitté les deux Thomas (Blanchard et Scimeca) ainsi que le réalisateur Sébastien Betbeder sur un double programme très savoureux, constitué de Inupiluk et Le film que nous tournerons au Groenland. Sans surprise, on y retrouve le même désir de Betbeder de laisser carte blanche à ses deux comédiens, à la fois lunaires et perchés, qui continuent de paraître aussi complémentaires à force de feindre (ou pas ?) le décentrage permanent. Les voir catapultés dans un coin perdu du Groenland, au beau milieu des chasses aux phoques et des traditions culinaires locales, donne ici naissance à un comique de situation des plus élémentaires, porté par une simplicité du cadre et du trait narratif qui évoque à plus d’une reprise un découpage de B.D., qui englobe tout et ne laisse rien dépasser. Donnant l’impression de ne rien raconter de

précis, profitant autant que possible de ce cadre naturel, le film explore de nombreuses possibilités narratives. Paradis écolo, contraste entre l’oppression urbaine et la zénitude polaire, choc des cultures qui transcende la barrière du langage par l’attention portée aux regards, rapport au père menacé par le destin… Le voyage au Groenland tisse ainsi une drôle d’aventure, à la fois simple et multiple, en tout cas riche d’une tonalité douce-amère qui fonctionne à merveille. C’est un voyage gorgé de rire et mélancolie dans lequel on embarque, et dont on ressort avec ce que l’on souhaite, riche de l’expérience vécue par ce tandem de zinzins desquels on se sent finalement si proche.

TOUJOURS À L’AFFICHE

MA‘ROSA De Brillante Mendoza. Philippines. 2016. 1h51. VOST. Avec Jaclyn Jose, Julio Diaz... Manille, organique et moite… Peut-être la ville est-elle le premier personnage du film, même si le Prix d'interprétation féminine à Cannes est amplement mérité pour l'actrice Jaclyn Jose. La caméra semble cueillir sur le vif la réalité de ces vies, l'insécurité et la corrosion d'une société qui semble vouloir étouf-fer toute étincelle d'humanité...

L‘ULTIMA SPIAGGIA Documentaire de Thanos Anastopoulos & Da-vide Del Degan. Italie. 2016. 1h59. VOST. Au Pedocìn, plage populaire de Trieste, hommes et femmes sont séparés par un mur de béton. Bien-heureux dans l’entre soi, chacun amène sa vie avec lui et nourrit ce lieu unique et pittoresque. Réflexion sur les frontières, les identités et les générations, L’ultima Spiaggia est une tragi-comédie sur la na-ture humaine.

L‘ORNITHOLOGUE De João Pedro Rodrigues. Portugal. 2016. 1h58. VOST. Avec Paul Hamy, Han wen… Fernando, un ornithologue, descend une rivière en kayak dans l’espoir d’apercevoir des spécimens rares de cigognes noires. Absorbé par la majesté du paysage, il se laisse surprendre par les rapides et échoue plus bas... Rodrigues surprend à tout instant tant son film est inclassable, entre western naturaliste, conte médiéval hors du temps et quête mystique autant qu'érotique.

LOUISE EN HIVER De J.F. Laguionie. France. 2016. 1h15. Louise voit le dernier train de la saison partir sans elle. La ville de bord de mer est désertée. Mais elle n'a pas peur et considère son abandon comme un pari. Ses souvenirs profitent de l'occasion pour s'in-viter dans l'aventure.

MOI, DANIEL BLAKE De Ken Loach. G-B. 2016. 1h39. VOST. Avec Dave Johns… ~ Palme d’Or 2016 ~ Daniel Blake, menuisier anglais de 59 ans, est contraint de faire appel à l’aide sociale à la suite de problèmes cardiaques. Bien que son médecin lui ait interdit de travailler, il se voit signifier l'obligation d'une recherche d'emploi sous peine de sanction.

LA SOCIALE De Gilles Perret. France. 2016. 1h24. Film de contre-histoire, La Sociale évoque la créa-tion de la Sécu, vieux rêve séculaire émanant des peuples à vouloir vivre sans l’angoisse du lende-main… Le principal bâtisseur de cet édifice des plus humaniste qui soit se nommait Ambroise Croi-zat. Qui le connaît aujourd’hui ?

D’Asaph Polonsky. Israel. 2016. 1h37. VOST. Avec Shai Avivi, Evgenia Dodina, Tomer Kapon...

Alors que le Shiv’ah (la période de 7 jours de deuils dans la tradition juive) s’est terminée, Vicky et Eyal, la belle cinquantaine, rangent les vivres et doivent reprendre leur vie. Mais comment si

brusquement faire le deuil de leur fils de 25 ans mort d’un cancer ? Un jour « normal » après les sept jours de réception est-il possible ? Chacun aura sa méthode, Vicky veut reprendre le travail et aller chez le dentiste ; Eyal, lui, a besoin de retourner à l’hôpital et surtout de faire la fête jusqu’à l’absurde avec un ami d’enfance de leur fils… Les fondements du couple sont solides, mais les 24 heures seront rudes… Drôle, tendre, très touchant et toujours surprenant, ce film touche juste en utilisant le ton de la comédie pour parler du pire. Alors que le réalisateur a mis cinq ans à peaufiner un scénario éblouissant, les dialogues sont mesurés et parfaitement efficaces et les acteurs s’en donnent à cœur joie dans cette fable universelle où la vie crie sa révolte face à la mort à chaque instant. Premier long-métrage de Polonsky, voilà une comédie diablement maîtrisée sur un sujet terrible. Un film intelligent et terriblement humain.

De Sébastien Laudenbach. France. 2016. 1h16. Avec les voix d’Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm...

Vendredi 23 décembre à 18h00 Rencontre avec le réalisateur et

présentation de planches de dessins, extraits de films qui l’ont inspirés et

séquences inédites…

Au commencement, il y a ce conte des frères Grimm, d’une cruauté inouïe. Où un meunier à bout de force, affamé et ruiné, vend sa fille au diable, contre une rivière d’or et l’illusion du bonheur. De cet implacable récit métaphorique sur la noirceur de la nature humaine, Sébastien Laudenbach tire un film lumineux, une œuvre qui ne cesse de se réinventer sous nos yeux. Suggérées en quelques traits sûrs et gracieux, dont la pureté rappelle le travail de Matisse, les silhouettes se forment et se défont : le mouvement des corps est aussi celui du dessin en train de naître, de s’élancer sur le papier. On retrouve aussi un peu de Raoul Dufy dans cette vibration, cette drôle de chorégraphie à contre-temps entre les lignes claires et les divagations du pinceau. Au delà de sa beauté méditative, à

couper le souffle, le film s’empare du conte initial avec une liberté et une poésie étonnantes. A travers les aventures fantastiques de La Jeune fille sans mains, il brode sur sa trame rêveuse les thèmes les plus sombres – la toxicité de certains rapports parents-enfants, la vénalité, la lâcheté, la violence – mais aussi les choses les plus simples – la sexualité, l’amour, l’enfantement, la jouissance d’être vivant – avec la même candeur limpide, la même sincérité délicate, mais frontale. Pas de fausse pudeur à la Disney, dans ces scènes où le lait jaillit joyeusement d’un sein, où le diable est nu. Ce n’est pourtant pas qu’un film « pour adultes ». Il invite simplement, et autrement, tous les publics, enfants compris, à contempler sans ciller la danse de l’art et de la vie.

De Benoît Jacquot. France. 2016. 1h27. Avec Mathieu Amalric, Julia Roy, Jeanne Balibar…

Rey est cinéaste. Il assiste, accompagné de son actrice fétiche et amante Isabella (incarnée par Jeanne Balibar) à une projection qui lui est consa-crée. En attendant la fin de la projection, il erre

dans le centre, entre dans une petite salle où il est impressionné par la performance d'une jeune ac-trice, seule en scène. Plantant là son public et sa compagne, il la suit à la fin de son spectacle. Elle s’appelle Laura, elle est beaucoup plus jeune que lui. Elle est belle et intense. Il est charmant et bril-lant. Elle le fascine, il la séduit. Ils tombent amou-reux et se marient, vite. Des mois passent, une relation un peu tordue, déséquilibrée, se construit entre les deux jeunes époux... La mise en scène de Jacquot est d'une précision remarquable, éclairages, cadrages, mouvements de caméra, créant un univers à la fois quotidien et profondément étrange qui finit par devenir tout à fait déstabilisant.

Tous les jours à 12h00 & 14h00 : 4,50€

Groupes (scolaires...) : 4€

Carte Culture Étudiant : 3€50

Jeunes (jusqu’à 18 ans) : 4,50€

Cartes d’abonnement 10 places : 52€

Tarif réduit : 6,50€

Tarif Plein : 8€

Les courts-métrages

Du 14 au 20 décembre Une poignée de main historique

d’Aurelien Laplace / 3’

Du 21 au 27 décembre La mort du père Noël de Laurent Firode / 6’

D’Emmanuelle Bercot. France. 2016. 2h08. Avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel, Charlotte Laemmel…

Dans son hôpital de Brest, une pneumologue découvre un lien direct entre des morts suspectes et la prise d'un médicament commercialisé depuis 30 ans, le Mediator. De l’isolement des débuts à l’explosion médiatique de l’affaire, l’histoire inspirée de la vie d’Irène Frachon est une bataille de David contre Goliath pour voir enfin triompher la vérité. Politique, le film l’est sans aucun doute, en ce qu’il dénonce avec force les liens incestueux

entre les agences sanitaires nationales et les gros labos… Irène Frachon est le visage de la résistance autant que la voix des victimes.

De Christian Mungiu. Roumanie. 2016. 2h08. VOST. Avec Adrian Titieni, Maria Drăguș, Lia Bugnar… Après 4 mois, 3 semaines, 2 jours et Au-delà des collines, voici le nouveau et magnifique film de Christian Mungiu. Cela débute devant un immeuble grisâtre. Derrière la fenêtre, une femme affaiblie, la mère, usée avant l'âge… Puis on découvre son mari, Roméo… Un homme mûr désabusé, empâté. Rien dans l'appartement modeste ne laisse présager qu’il soit médecin. Un seul être redonne un brin d'espoir à Roméo, c'est Eliza, sa fille unique. Il la protège, l'éduque, la prépare à affronter le monde... L'écriture de Christian Mungiu nous tient par les tripes, nous dérange. Il ne nous laisse pas plus le

choix qu'à ses protagonistes, il nous happe et nous entraîne dans un tourbillon intense dont on se demande sans cesse s'il va nous relâcher. Il procède à l'analyse fine d'une relation éducative tout en disséquant, sans la moindre concession, une société roumaine distordue par les trafics d'influence, les compromissions, où tout se négocie dans la plus totale amoralité.

Prix de la mise en scène Festival de Cannes 2016

~ SÉANCE SPÉCIALE ~

L’HEURE EXQUISE De René Allio. France. 61 min. Documentaire.

Avec Jean Maurel, Isabelle Fenech…

Jeudi 15 décembre à 20h15 Projection suivie d’une rencontre avec Luigi

Filotico, réalisateur & architecte

Après La Vieille Dame Indigne, René Allio fait pour la troisième fois de sa ville natale, plus que le dé-cor, l’objet de son film. L’Heure exquise est une « exploration sentimentale », selon les mots du réali-sateur, dans les quartiers de Saint-Gabriel, Saint-Mauront et la Belle de Mai, à la découverte de « l’histoire vraie » de sa famille, immigrés italiens, venus travailler sur les chantiers marseillais. La qualité des images 16mm, la beauté des cadres

de Denis Gheerbrant le grain particulier de la voix off de René Allio, la nostalgie douce de ses pro-pos, la finesse de son écriture, ont une puissance poétique qui donne au film son caractère excep-tionnel.

IVAN TSARÉVITCH ET LA PRINCESSE CHANGEANTE De Michel Ocelot. 2016. France. 57 minutes. À partir de 5 ans. Tous les soirs, une fille, un garçon et un vieux pro-jectionniste se retrouvent dans un cinéma qui sem-ble abandonné, mais plein de merveilles. Les trois amis inventent, dessinent, se déguisent et s’imagi-nent les héros de contes merveilleux. Des profon-deurs de la terre, aux confins de l'orient, ils rivali-sent d'imagination pour incarner princesses et aventuriers. Dans la lignée des Contes de la nuit sortis en 2011, Michel Ocelot continue à nous en-chanter avec son merveilleux théâtre d’ombres.

ALICE COMEDIES Programme de courts métrages de Walt Disney. USA. 1924/1926. 42 minutes. Muet. Sonorisé par l’Orchestre de Chambre d’Hôte. Dès 3 ans. Les premiers films de Walt Disney datent des années 1920. Trésors d’inventivité, de drôlerie et de poésie, les Alice comedies sont des courts-métrages menés tambour battant par Alice, une petite héroïne en chair et en os, qui évolue dans un univers de dessin animé. D’une virtuosité technique impressionnante pour l’époque, ce programme inédit contient quatre films burlesques.

Programme de courts 2 films d’Yvan Petit

Nous vous invitons à venir découvrir ce cinéaste qui poursuit une œuvre passionnante dans le sillage de Boris Lehman, Joseph Morder ou Alain Cavalier. Avec humour et délicatesse les deux moyens-métrages qui constituent ce programme reprennent la tradition du journal intime filmé pour évoquer cette part d’intime, celle qui n’est pas privée juste-ment, mais partageable.

Juste avant la guerre (France,

2015, 50 min) a été tourné au téléphone portable. 3 générations d’appareils s’y succèdent d’ailleurs, faisant passer la texture de l’image du « très pixelli-sé » à la netteté. Yvan Petit y dévoile ses interroga-tions de quarantenaire, traversé par une histoire d’amour naissante, fatigué par le spectacle d’un pays en lambeaux et ce besoin de faire la route pour réfléchir…

La mère à mon père (France,

2015, 17 min) est une joyeuse déconstruction de ces moments où la grand-mère sort ses cartons à photos pour parler du bon vieux temps : on se dit qu’on va mourir d’ennui et en même temps la com-munion opère...

Info-kiosque Notre-Dame-des-Landes animé par l’Amicale Dijon / NDDL

En cas de commencement des travaux ou autre opération policière sur la zone de Notre-Dame-des-Landes, une permanence d’informations et de collecte de matériel ou don pour la ZAD sera aussi-tôt mise en place à l’Eldo.

tous les jours de 18h à 20h

Soutenons la lutte de Notre-Dame-des-Landes !

Mer 21

12h00 Une semaine…

12h00 À jamais

11h45 L’ornithologue

14h00 Paterson

14h00 Ma’Rosa

14h00 La prunelle...

16h15 Paterson

16h00 Ivan Tsarévitch

15h40 Baccalauréat

18h30 Paterson

17h & 18h30 La jeune fille..

18h00 La prunelle...

20h40 Paterson

20h00 Une semaine...

20h00 La prunelle...

21h45 Le voyage au Gro.

21h40 La prunelle...

Jeu 22

12h00 Une semaine…

12h00 À jamais

11h45 L’ornithologue

14h00 Paterson

14h00 Ma’Rosa

14h00 La prunelle...

16h15 Paterson

16h00 Une semaine...

18h30 Paterson

18h00 La prunelle...

20h40 Paterson

20h00 La prunelle...

21h40 Baccalauréat

Ven 23

12h00 Une semaine…

12h00 À jamais

11h45 Une vie

14h00 Paterson

14h00 Ma’Rosa

14h00 La prunelle...

16h15 Paterson

16h00 Alice comedies

16h00 Une semaine...

18h30 Paterson

18h00 La prunelle...

20h40 Paterson

20h00 La prunelle...

21h45 Le voyage au Gro.

20h30 Baccalauréat

Sam

24

12h15 La jeune fille...

12h00 À jamais

11h45 L’ornithologue

14h00 Paterson

14h00 Ma’Rosa

14h00 La prunelle...

16h15 Le voyage au Gro.

16h00 Ivan Tsarévitch

15h40 Baccalauréat

18h00 Paterson

17h00 Une semaine…

18h00 La prunelle...

Dim 25

16h00 Paterson

16h00 Baccalauréat

18h15 Paterson

18h15 La prunelle...

20h30 Paterson

20h30 Une semaine...

20h00 La prunelle...

Lun 26

12h00 Une semaine…

12h00 À jamais

11h45 Une vie ●

14h00 Paterson

14h00 Ma’Rosa

14h00 La prunelle...

16h15 Paterson

16h00 Une semaine...

18h30 Paterson

18h00 La prunelle...

20h40 Paterson

19h50 Baccalauréat

20h00 La prunelle...

22h00 Le voyage au Gro.

21h40 La prunelle...

Mar 27

12h00 Une semaine…

12h00 À jamais ●

11h45 L’ornithologue

14h00 Paterson

14h00 Ma’Rosa ●

14h00 La prunelle...

16h15 Paterson

16h00 Ivan Tsarévitch

15h40 Baccalauréat

18h30 Paterson

17h & 18h30 La jeune fille..

18h00 La prunelle...

20h40 Paterson

20h00 Une semaine...

20h00 La prunelle...

21h45 Le voyage au Gro.

21h40 La prunelle...

PROCHAINEMENT : Hedi de Mohamed Ben Attia (28 dec.) - Voyage à travers le cinéma

français de Bertrand Tavernier (27 déc) - Neruda de Pablo Larraín (4 jan.) - Comme des lions de Françoise Davisse (débat le 6 janv.) - Loving de Jeff Nichols (15 fev.)…

Festival Télérama du 18 au 24 janvier 2017 - Avec les films : Elle, Aquarius, Moi, Daniel Blake, Paterson, Victoria, L’économie du couple, Cafe society,

Frantz, Juste la fin du monde, Julieta, Toni Erdmann, La tortue rouge, Nocturama, Les Ogres, Midnight Special et Ma vie de Courgette

+ l’avant-première de Noces de Stephan Streker et la reprise de Tout sur ma mère

Mer 14

11h45 Une vie

12h00 Daniel Blake

12h00 Louise en hiver

14h00 Baccalauréat

14h00 La jeune fille...

13h45 Une semaine...

16h15 Alice comedies

15h30 L’ultima spiaggia

15h30 À jamais

18h00 À jamais

17h45 La fille de Brest

17h15 Le voyage au Gro.

19h45 Baccalauréat

20h00 Une semaine...

19h10 La jeune fille...

22h00 L’ornithologue

22h00 Ma’Rosa

20h30 Le voyage au Gro.

Jeu 15

12h00 Une semaine...

11h45 Baccalauréat

12h00 La jeune fille...

14h00 L’ultima spiaggia

14h00 La fille de Brest

16h30 Courts d’Y. Petit

16h15 La jeune fille...

16h00 Le voyage au Gro.

18h00 Une semaine...

17h45 Une vie

18h00 Ma’Rosa

20h00 À jamais

20h00 L’ornithologue

21h40 Baccalauréat

22h00 Le voyage au Gro.

Ven 16

12h00 La jeune fille...

11h45 Baccalauréat

12h00 Une semaine...

14h00 La fille de Brest

14h00 Le voyage au Gro.

16h15 La jeune fille...

16h00 Une semaine...

17h45 L’ultima spiaggia

17h45 Une vie

17h45 L’ornithologue

20h00 À jamais

20h00 Ma’Rosa

21h40 Baccalauréat

22h00 Le voyage au Gro.

Sam

17

11h45 Une vie

12h00 Daniel Blake ●

12h00 Louise en hiver

14h00 Baccalauréat

14h00 La jeune fille...

13h45 Une semaine...

16h15 Ivan Tsarévitch

15h30 L’ultima spiaggia

15h30 À jamais

18h00 À jamais

17h45 La fille de Brest

17h15 Le voyage au Gro.

19h45 Baccalauréat

20h00 Une semaine...

19h10 La jeune fille...

22h00 L’ornithologue

22h00 Ma’Rosa

20h30 Le voyage au Gro.

Dim 18

11h45 Une vie

11h45 L’ultima spiaggia

11h30 L’ornithologue

14h00 Baccalauréat

14h00 La jeune fille...

13h45 Une semaine...

16h15 Alice comedies

15h30 Ma’Rosa

15h30 À jamais

18h00 À jamais

17h45 La fille de Brest

17h15 Le voyage au Gro.

19h45 Baccalauréat

20h00 Une semaine...

19h10 La jeune fille...

20h30 Le voyage au Gro.

Lun 19

11h45 Une vie

11h45 L’ultima spiaggia

11h30 L’ornithologue

14h00 Baccalauréat

14h00 La jeune fille...

13h45 Une semaine...

16h15 Ivan Tsarévitch

15h30 Ma’Rosa

15h30 À jamais

18h00 À jamais

17h45 La fille de Brest

17h15 Le voyage au Gro.

19h45 Baccalauréat

20h00 Une semaine...

19h10 La jeune fille...

20h30 Le voyage au Gro.

Mar 20

12h00 À jamais

11h45 Baccalauréat

12h00 La jeune fille...

14h00 Une semaine...

14h00 La fille de Brest●

16h15 Louise en hiver●

16h15 La jeune fille...

17h45 L’ultima spiaggia ●

17h45 Une vie

18h00 Courts d’Y. Petit

20h00 À jamais

20h00 L’ornithologue

19h15 La sociale ●

21h40 Baccalauréat

22h00 Une semaine...

20h45 Ma’Rosa

Les ●

ind

iqu

ent le d

ernier p

assage d’un

film L

es ● in

diquent le d

ernier passage d’un film

Cinéma ELDORADO / 21 Rue Alfred de Musset 21000 DIJON Pour se rendre à l’Eldo : Lignes 5 et 12 arrêt Alfred de Musset / Station Vélodi www.cinema-eldorado.fr / e-mail : [email protected] / @CinmaEldorado & CinemaEldorado

14h Ivan Tsarévitch 15h Le voyage au G. 17h Alice comedies

16h Alice c. 17h La jeune fille.. 18h30 Ma’Rosa

16h Alice c. 17h La jeune fille.. 18h30 Courts d’Y. Petit

16h Alice c. 17h La jeune fille.. 18h30 Courts d’Y. Petit