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AGENDAS 21 LOCAUX POUR LA PROMOTION DE L’ENVIRONNEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN MILIEU URBAIN PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

Profil Marrakech

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AGENDAS 21 LOCAUXPOUR LA PROMOTION DE L’ENVIRONNEMENTET DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN MILIEU URBAIN

PROFILENVIRONNEMENTALDE MARRAKECH

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PROFIL ENVIRONNEMENTALDE MARRAKECH

Etude réalisée par

Fathallah DEBBI

Avril 2004

ROYAUME DU MAROC

Ministère de l’Aménagement du Territoire,de l’Eau et de l’Environnement

UN-HABITAT

AGENDAS 21 LOCAUXPOUR LA PROMOTION DE L’ENVIRONNEMENT

ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE EN MILIEU URBAIN

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Ce travail a bénéficié de l’appui méthodologique et de la mobilisation ducoordonnateur national et du coordonnateur local du programme Agendas21 locaux.

Nos remerciements s’adressent à tous ceux qui ont contribué à faire duProfil environnemental de la ville de Marrakech un document objectif, touten aidant à traduire, de manière claire et accessible, les problématiquesprioritaires que seront amenés à résoudre collectivement les acteurs locaux :

- Les autorités locales.

- Les responsables de l’Inspection Régionale de l’Aménagement du Territoireet de l’Environnement.

- Les responsables des services extérieurs de l’Etat, des Offices et des Régies.

- Les élus et techniciens municipaux.

- Les représentants de la société civile et des associations.

- Les universitaires et chercheurs.

- Les opérateurs économiques.

- Les représentants des médias.

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� M. Driss Abid, chef du département des études à l'Agence urbaine de Marrakech ;Thèmes : transport/circulation (rocade), zone inondable, foncier, zone d'extension,problématiques de la mise en oeuvre de documents d'urbanisme ; la palmeraie, la sauvegarde de la médina.

� M. Hadj Jilali Aït Bouali, Président de la commune de SYBA ; Thèmes : les inondations de l'oued Issil, l'habitat dans le quartier de SYBA,les documents d'urbanisme.

� M. Ahmed Askour, ingénieur à la RADEEMA, chef de la Division Assainissement ;Thème : assainissement liquide et station de traitement.

� M. Abdelaziz Belekziz, Inspecteur Régional de l'Aménagement du Territoire, del'Urbanisme et de l'Environnement ; Thèmes : les documents d'urbanisme (PA de la médina et PA de Ménara-Guéliz), les enjeux fonciers de Marrakech, le PLHDU, les ZAP.

� M. Otmane Bouab, Vice-président de l’Université Cadi Ayyad et M. Qori, chefde la division de la coopération et des relations extérieures, Université Cadi Ayyad ; Thème : présentation des potentialités scientifiques et de recherches de l'université.

� M. Brahim Boumliq, architecte municipal ; Thème : les enjeux du développement de la commune.

� M. Abderrahim Boutaleb, Directeur du Développement et de la planification, CDER et M. Mustapha Toumi, Secrétaire Général ;Thème : présentation du centre et de son programme d'activité.

� M. Ahmed Chehbouni, président du CDRT (Centre de Développement de la Région de Tensift) ; Thème : les activités du centre, séminaires et recherches, rencontreset appui des associations locales.

� M. Fayçal Cherradi, Délégué de la culture et inspecteur des monumentshistoriques de Marrakech ;Thème : Plan de gestion de la médina, programme de restauration desmonuments historiques, programme d'animation culturelle.

� M. Sif Eddine Fassi Fihri, Directeur régional de l'Habitat ; Thèmes : le PLHDU et le PARHI.

� M. Lahcen Fernaoui, Vice-président de la commune de Ménara-Guéliz, Thème : les enjeux du développement de la commune.

PERSONNES RENCONTREES

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� M. Taïb Guemouria, Directeur de la CCISM ;Thèmes : les activités économiques et le secteur touristique.

� M. Rachid Hakkou, enseignant à la faculté des sciences et techniques, département de chimie ; Thème : Recherche sur la collecte des ordures et la décharge publique.

� M. Abedarrahim Jawad, Directeur de l'Observatoire Régional de l'Environnement de Marrakech-OREM et M. Oussama Masmoudi, Secrétaire général ; Thème : les activités de l'observatoire et son programme d'action.

� M. Omar Jazouli, président de la Communauté urbaine de Marrakech ; Thèmes : environnement, habitat, circulation et transport, assainissements liquide et solide.

� M. Abdelkader Lkasmi, ingénieur municipal à la municipalité de Ménara-Guéliz ; Thème : assainissement liquide et solide à Marrakech.

� M. Hadj Brahim Rmili, Vice-président de la CCISM ; Thèmes : les activités économiques et le secteur touristique.

� MM. Kamal Ben Souda, Naciri, Kabbaj, Bouayyad et Bouamri, les responsablesdu GRIT devenu CRT (Centre Régional Touristique) ; Thème : présentation du secteur touristique et des activités du CRT.

� Le point de vue des associations a été également recueilli au cours de la journéeorganisée à leur attention par la coordination locale à Marrakech le 2 novembre2002, au centre des oeuvres sociales de la régie des tabacs

� M. Monceyf Fadili, Coordonnateur national, Programme Agendas 21 locaux.

� M. Abdelkrim Khatib, Coordonnateur local, Programme Agendas 21 locaux,Marrakech.

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Le Profil environnemental de la ville de Marrakech s’inscrit dans le cadre duprogramme Agendas 21 locaux en milieu urbain, initié par le partenariat entre leMinistère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement, leProgramme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Programme desNations Unies pour les Etablissements Humains – UN-HABITAT.

Première phase du processus Agenda 21 local, le profil environnemental, appeléégalement Diagnostic de ville, est un document qui traite des questions de gestionlocale et d’environnement urbain, en reflétant les perspectives exprimées par lesacteurs en présence, afin de servir de document de base à une consultation locale. Il seprésente comme un état des lieux sur les tendances locales en termes de potentialités,de contraintes et de dysfonctionnements, d’enjeux locaux et de conflits d’intérêts, maiségalement d’attentes et de besoins, à la lumière des problématiques prioritairesauxquelles est confrontée la ville. C’est aussi une base d’information commune etaccessible à l’ensemble des acteurs locaux.

Au plan de la démarche méthodologique, le profil environnemental consiste en unenécessaire collecte de l’information auprès de l’ensemble des partenaires locaux envue de faire émerger une image de la ville rapportée à son espace. Au-delà desdonnées existantes sur l’environnement urbain, il s’agit, à travers cet exercice territorialcollectif, de recueillir auprès des acteurs du développement local les informationsrelatives à la situation de leur ville, telle qu’elle se présente en l’état actuel.

Ces échanges d’informations, qui ont été menés dans un esprit à la fois critique etconstructif, représentent un gage de l’intérêt manifesté par les acteurs locaux pour ledéveloppement en faveur de leur ville, tout aussi volontaire que partagé. Par la fidélitédes informations recueillies, le profil environnemental doit permettre à chacun desacteurs approchés de retrouver ses propos, qui, complémentaires de l’analyse spatialeet socio-économique, traduisent l’image ou le profil de ville recherché.

Ce diagnostic, état des lieux de la ville de Marrakech, a également pour intérêt des’inscrire dans le temps. Résultat d’un travail où la participation et la concertationont été sollicitées auprès de l’ensemble des acteurs de la ville, il est dès lors le fruitd’une appropriation collective, ce qui ne constitue pas le moindre de ses atouts. Ilappartiendra aux acteurs locaux, notamment la Municipalité par sa vocation et sonmandat de principal gestionnaire de la cité, d’en actualiser et d’en enrichir lesdonnées.

On citera pour exemple les découpages intervenus lors des dernières électionsmunicipales qui introduisent, avec l’unité de la ville, une nouvelle donne locale etdes modalités de gestion territoriale fédérées, qui seront nécessairement prises enconsidération.

PRESENTATION

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Les résultats de ce travail, comme premier jalon du processus Agenda 21 local, ontété restitués aux acteurs locaux et débattus dans le cadre d’ateliers de Consultation deville (Marrakech, 16-18 janvier 2003) articulés autour de trois thématiques prioritaires :

• Gestion durable des ressources en eau.

• Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme.

• Accès aux services urbains et intégration sociale.

Les travaux de ces ateliers ont été conclus par l’adoption du Pacte urbain de la Villede Marrakech, qui, au-delà de la validation du profil environnemental, constitue undocument de référence à valeur d’engagement moral de l’ensemble des acteurs locauxà se mobiliser au sein de structures organisées, en vue de contribuer à la résolution desproblématiques prioritaires de leur ville. Dans ce document, il a été notamment faitréférence au rôle clef des élus, la collectivité locale étant au centre de la gestionurbaine et du processus Agenda 21 local.

De manière plus large, et afin de donner à ce processus une nécessaire cohérence –comme exercice novateur et pilote de gestion locale –, il importe d’en resituer ladémarche à l’échelle nationale, et ce, dans le cadre de la stratégie adoptée par leministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement en matièrede développement intégré et durable aux plans local, régional et national.

L’Agenda 21 local, initié à travers le profil environnemental de Marrakech, se veutégalement un instrument de promotion de la bonne gouvernance urbaine au Maroc,dans un contexte institutionnel favorable au renforcement de l’exercice de ladémocratie locale. Comme il vise, à terme, l’amélioration des conditions de vie despopulations défavorisées et la réduction de la pauvreté, conformément aux Objectifsdu Millénaire pour le Développement adoptés par les Nations Unies, ainsi que laconstruction d’un environnement durable.

Monceyf FadiliCoordonnateur nationalProgramme Agendas 21 locaux

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PRESENTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11

I- DYNAMISMEET FRAGILITE D'UNE ECONOMIE

1. CROISSANCE DEMOGRAPHIQUEET INDICATEURS SOCIAUX PEU PERFORMANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

1-1 ELAN DEMOGRAPHIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

1-2 DES INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES PEU PERFORMANTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16

2 LE TOURISME, LOCOMOTIVE DE LA CROISSANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18

2-1 UN SECTEUR TOURISTIQUE MOTEUR

DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2-2 UN SECTEUR EN PLEINE CROISSANCE

ET ORGANISATION MALGRE DES DIFFICULTES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18

2-3 UN POIDS INDUSTRIEL FAIBLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22

2-4 IMPACT DE L'ACTIVITE INDUSTRIELLESUR L'ENVIRONNEMENT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

3 DES SECTEURS FACE A DES MUTATIONS PROFONDES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

3-1 DYNAMISME ET FRAGILITE DU SECTEUR DE L'ARTISANAT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

3-2 LE PETIT COMMERCE FACE A LA GRANDE DISTRIBUTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

3-3 DIVERSIFICATION DES ACTIVITES

ET MISE A NIVEAU EN COURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

4- CARENCE DES INFRASTRUCTURESET DES SERVICES URBAINS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

4-1 UN EFFORT SOUTENU EN MATIERE DE DESSERTE EN EAU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29

4-2 INSUFFISANCE DU RESEAU D’ASSAINISSEMENTET REJETS NON TRAITES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30

TABLE DES MATIERES

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

4-3 DIFFICULTES DE LA COLLECTE DES DÉCHETS SOLIDES

ET RISQUES DE LA DECHARGE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32

4-4 DIFFICULTES DE CIRCULATION

ET DES TRANSPORTS COLLECTIFS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33

4-5 DES ECARTS IMPORTANTS

DANS LES EQUIPEMENTS PUBLICS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37

5- PROGRESSION DE L'HABITAT INSALUBREET BAISSE DE LA PRODUCTION REGLEMENTAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

5-1 LE POIDS DE L’HABITAT TRADITIONNEL ET ECONOMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

5-2 DEVELOPPEMENT DES DOUARS PERIPHERIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40

5-3 PROGRESSION DE L'HABITAT INSALUBRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41

5-4 UNE PRODUCTION INSUFFISANTE

ET INADAPTEE A LA DEMANDE SOCIALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43

5-5 LIMITES DES INTERVENTIONS DANS LES DOUARS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45

II- DES RESSOURCES LIMITEESET DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX LATENTS

1- DES RESSOURCES EN EAU EN BAISSEFACE A L'AUGMENTATION DE LA DEMANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

1-1 UN BILAN HYDRAULIQUE DEFICITAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

1-2 LES USAGES COMPETITIFS DE L’EAU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48

1-3 DEUX MENACES :

LA POLLUTION ET LE GASPILLAGE DE L'EAU . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49

1-4 INSUFFISANTE COORDINATION ENTRE LES ACTEURS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51

2- VERROUILLAGE FONCIERET OBSTACLES A L'URBANISATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

2-1 DIVERSITE DES STATUTS

ET DIFFICULTES DE MOBILISATION DES TERRAINS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

2-2- UNE ORGANISATION SPATIALE

RADIOCONCENTRIQUE ECLATEE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54

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TABLE DES MATIERES

2-3 LES ENJEUX FONCIERS AUTOUR DE L'ACCESAU SOL URBAIN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56

2-4 ABSENCE DE STRUCTURE DE REGULATIONET DE GESTION DU FONCIER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .58

3- QUALITE ET DIVERSITE D'UN PATRIMOINE DEGRADE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

3-1 LA MEDINA, OBJET DE MUTATIONS CONTRADICTOIRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60

3-2 DES ACTIONS DE SAUVEGARDE NON COORDONNEES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61

3-3 UN PATRIMOINE NATUREL RELATIVEMENT BIEN PRESERVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64

4 – DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX PERMANENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

4-1 LES INONDATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66

4-2 LA SECHERESSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67

4-3 RISQUES POUR LA SANTE PUBLIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68

III- LES ACTEURS ET LES INSTITUTIONS

1- DIVERSITE DES INSTITUTIONSET ABSENCE DE LEADERSHIP . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

1-1 DES STRUCTURES TECHNIQUESET ADMINISTRATIVES DEVELOPPEES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

1-2 DES ORGANISMES PUBLICS OPERATIONNELS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72

1-3 INEGALITE DU DECOUPAGE COMMUNAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 74

1-4 DISPERSION DES CENTRES DE POUVOIR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 77

2 - EMERGENCE D'UNE SOCIETE CIVILE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

2-1 UN SECTEUR PRIVE DYNAMIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

2-2 UN TISSU ASSOCIATIF DYNAMIQUE MAIS DISPERSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 78

2-3 UN POLE D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 79

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

3- DEMARCHES SECTORIELLESET MANQUE DE CONCERTATION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

3-1 DES OUTILS DE PLANIFICATIONET DE CONCERTATION NON APPROUVES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81

3-2 DES ACTIONS DISPERSEES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82

3-3 DES PROGRAMMES DE COOPERATION INTERNATIONALENON COORDONNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84

3-4 INSUFFISANTE COORDINATION

ET DISPERSION DES MOYENS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85

CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87

ANNEXE I

TABLEAUX SYNTHETIQUES DES AXES DE REFLEXION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89

ANNEXE II

ATELIERS CONSULTATION DE VILLE

ORDRE DU JOUR . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 99

FICHES ATELIERS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102

PACTE URBAINDE LA VILLE DE MARRAKECH . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .108

ANNEXE III

1 - ABREVIATIONS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .114

3- REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .115

4- DOCUMENTS GRAPHIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .118

ANNEXE IV

TABLEAUX STATISTIQUES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .120

PRESENTATION AGENDAS 21 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

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Le présent rapport intitulé Profil environnemental de Marrakech, s'inscrit dans la

démarche initiée par le programme Agendas 21 locaux en milieu urbain cofinancé par

le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Gouvernement

du Maroc, dont les objectifs portent sur le renforcement des capacités des acteurs

locaux (collectivités locales, services extérieurs de l'Etat, associations et secteur privé)

par des actions de développement fondées sur le partenariat et la participation.

Ce rapport s'attache à dégager les traits essentiels du développement urbain de

Marrakech et à mettre l'accent sur les rapports entre environnement et développe-

ment, en ciblant les problèmes et les éléments saillants de dysfonctionnement.

La démarche poursuivie s'est appuyée sur l'exploitation de documents existants,

les données disponibles y compris celles du Recensement Général de la Population et

de l'Habitat (RGPH, 1994), complétée par des contacts directs avec les différents parte-

naires. L'objectif visé est de rapporter leur point de vue et de restituer un diagnostic sans

se substituer aux acteurs de développement par une expertise technique, mais plutôt

en mettant à leur service un regard extérieur et en soumettant à leur appréciation

un diagnostic qui traduit leurs préoccupations et leurs priorités.

La synthèse de ce travail a été exposée dans le cadre des ateliers de Consultation de

ville organisés à Marrakech les 16-17 et 18 janvier 2003, qui ont donné lieu à des

débats entre les acteurs du développement, en ont enrichi le contenu et arrêté les

priorités d'actions.

Le présent rapport reprend le diagnostic exposé et le complète par les réflexions

menées dans le cadre de l'atelier de consultation et par des données statistiques et

cartographiques, ainsi que par des éléments bibliographiques. Son contenu doit

évoluer dans le temps et servir de base commune pour l'information partagée entre

les différents acteurs.

INTRODUCTION

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IDYNAMISME ET FRAGILITE

D’UNE ECONOMIE

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Ville charnière entre le Nord et le Sud du Maroc, Marrakech occupe la quatrièmeposition dans l'armature urbaine du pays avec une population qui franchira à moyenterme le cap de 1 million d'habitants.

1-1- ELAN DEMOGRAPHIQUE

Au dernier recensement de 1994, Marrakech comptait une population de 672 506habitants soit 125 066 ménages.

La taille moyenne des ménages est de 5,37, sensiblement la même que celle dumilieu urbain (5,36) et inférieure à celle du milieu rural (6,46) de la région de Marrakech-Tensift Al Haouz.

L’agglomération a enregistré une croissance urbaine soutenue alimentée par un exoderural durable. Au cours de la dernière période intercensitaire, l'accroissement relevé étaitde 232 778 habitants (47 843 nouveaux ménages) soit une moyenne annuelle depresque 20 000 personnes (3 966 ménages par an). Sa population a été multipliée parune fois et demi (1,52) soit un taux d'accroissement moyen de 3,6 % par an.

Marrakech est inscrite dans une région à prédominance rurale avec un taux d’ur-banisation de 34,9%. Elle concentre à elle seule 78% de la population urbaine de larégion. Le taux de croissance urbaine de la région est inférieur à la moyenne nationale(2,87%) alors que celui de la population rurale est supérieur à la moyenne nationale(1,07%).

L'évolution intercensitaire indique undépeuplement du milieu rural de la régionqui profite à l’agglomération et ses com-munes rurales périphériques. Ainsi lacommune rurale de Saada a enregistré undes taux les plus élevés au cours de cettepériode.

Ces indications traduisent un dyna-misme démographique davantagealimenté par l'exode rural que par la crois-sance naturelle. L'indice synthétique defécondité atteint un niveau variable selonles préfectures : 2,01 en médina, 2,51 àMénara-Guéliz et 2,54 à Sidi Youssef Ben Ali(SYBA), mais reste plus faible que le tauxenregistré en milieu urbain au Maroc (3,21) .

1 - CROISSANCE DEMOGRAPHIQUE ET INDICATEURS SOCIAUX PEU PERFORMANTS

Années Population TAMA%

1971 332 741

1982 439 728 1971-82 : 2,6

1994 672 506 1982-94 : 3,6

Prévision du 950 000 taux variablesSDAU 2010 décroissants

de 2,6 à 2,4%

Projection 1 019 000 taux variables SNAT 2010 décroissants

3,4 et 2,4

Evolution et projections de la population

Source : Recensements de 1971, 1982 et 1994SDAU de Marrakech et SNAT.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

Selon les projections du Schéma National d'Aménagement du Territoire (SNAT),Marrakech franchira le cap de un million d'habitants à l'horizon 2010. Ce chiffre donne lamesure de l’importance de la croissance urbaine attendue et de la demande sociale quien découle, dans un contexte de polarisation excessif dans lequel la ville ne peut pascompter sur des centres relais périphériques pour absorber une partie de la croissance.

1-2- DES INDICATEURS SOCIO-ECONOMIQUES PEU PERFORMANTS

La plupart des indicateurs socio-économiques se rapprochent de la moyenne observéeen milieu urbain du Maroc avec toutefois des écarts entre les communes del'agglomération.

L'analphabétisme enregistre des taux élevés : 49% à SYBA, 42,5 % à Marrakech-Médina, en comparaison avec le taux en milieu urbain au Maroc (37%), et 33% àMarrakech-Ménara avec partout un écart entre les femmes et les hommes. Le taux descolarisation est également faible mais à des niveaux variables selon les trois préfec-tures : 85% à Marrakech-Ménara, 80% à Marrakech-Médina et de seulement 75% àSYBA. Partout, il enregistre un écart de plusieurs points aux dépens des filles.

Le taux de chômage est de 19%(1) , comparable au taux enregistré en milieu urbainnational, 20%. Le chômage touche davantage les femmes (30,61%) que les hommes(16,31%). Il est aggravé par le sous-emploi. Les "aides familiaux" et les "apprentis", deuxstatuts qui révèlent une situation de précarité et de sous-emploi, représentent un peumoins d’un actif sur dix.

45% de ménages occupent des logements de taille réduite (1 à 2 pièces),particulièrement en médina et dans le quartier de SYBA, et 21% habitent desdouars périphériques sous-équipés.

Le poids de la population jeune (35 % a moins de 14 ans) dans un contexte dedéficits sociaux, traduit l'ampleur de la demande en matière de scolarité, d'emploi etd'encadrement social.

(1) Avec des variations sensibles selon les communes : 19,6% à Marrakech-Médina et à SYBA et 18,4% à Ménara-Guéliz.

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2 - LE TOURISME, LOCOMOTIVE DE LA CROISSANCE

(2) L'effet du tourisme sur les activités se mesure par l'emploi directement créé (un hôtel de 100 lits génère en moyenne50 emplois) et par l'emploi induit dans la restauration, les services, le commerce et l’artisanat.

La base économique de la ville est relativement diversifiée. Elle repose sur quatresecteurs d'activité : le tourisme, l'artisanat, l'industrie agro-alimentaire et le commerce.

L'économie urbaine enregistre des transformations dans tous les secteurs d’activitéqui favorisent l’investissement, notamment dans les secteurs du tourisme, des serviceset du commerce. Mais le secteur industriel est en régression et son importance est infé-rieure au poids démographique de la ville.

2-1- UN SECTEUR TOURISTIQUE MOTEUR DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE

La ville constitue la première destination touristique au Maroc, appréciée pour saqualité de vie et ses paysages, la richesse de son patrimoine historique et des condi-tions d'accès faciles. Elle est perçue comme une " destination de confiance".

Le tourisme constitue la locomotive du développement et joue un rôle moteur dansle développement économique de la ville par ses effets d’entraînement sur d’autressecteurs. Il contribue à diversifier les activités de la ville et à préserver le patrimoine(2).

La capacité d’hébergement est de 21 096 lits, majoritairement dans les hôtelsclassés, chiffre qui semble dépassé, si on prend en compte les maisons d’hôtes et lesappartements meublés ainsi que les projets en cours. Une vingtaine d'unités d'héber-gement ont ouvert au cours de la saison 2001-2002 soit une capacité additionnelle de4 000 lits.

En 2000, le nombre de nuitées a atteint 4 242 622 dont 90% dans des établisse-ments classés. Les unités classées (4 étoiles) constituent le segment le plus importantalors que l'hôtellerie dite économique enregistre un déficit patent.

Marrakech accueille 1 million de touristes et 20% de l'activité émane du marchéintérieur qui se révèle très dynamique et permet de faire face à l'instabilité du marchéinternational. Le nombre de visiteurs nationaux est en progression, ce qui appelle uneadaptation et une diversification des produits pour répondre à cette demande.

2-2- UN SECTEUR EN PLEINE CROISSANCE ET ORGANISATIONMALGRE DES DIFFICULTES

Les difficultés soulignées par les professionnels sont liées au secteur, à son environ-nement et à sa sensibilité au contexte international.

Le développement du secteur appelle plusieurs mesures portant sur le renforce-ment des infrastructures, la libéralisation du transport aérien, l'amélioration de la

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DYNAMISME ET FRAGILITE D’UNE ECONOMIE

formation professionnelle et l’assainissement du secteur (réglementation des maisonsd’hôtes, instauration d'un label qualité pour les établissements hôteliers et de services)ainsi que l'amélioration de l’environnement urbain (assainissement de la gestion de laville).

Le secteur reste sensible aux aléas de la conjoncture internationale. La dernière sai-son 2001-2002 a enregistré une baisse de 24% des arrivées internationales et un reculde 15% des nuitées. Ces baisses se sont traduites par une perte de 20% du chiffre d'af-faire pour les hôteliers et les restaurateurs.

Mais malgré ces indicateurs, l'investissement dans le secteur est en progression et lepotentiel de croissance touristique de la région est loin d'être achevé. Une soixantained'unités sont en cours de construction ou de rénovation et les professionnels semblentoptimistes pour franchir le cap des 50 000 lits avant l'échéance 2010.

Un effort important est entrepris pour la promotion du secteur touristique à la foisen termes d’aménagement de zones touristiques, d’amélioration de la qualité del’espace public, d’embellissement et de promotion des produits et de la destination.

Des actions d’embellissement de la ville portant sur les jardins et les espaces verts,la voirie et l’éclairage public ont été menées par la Wilaya en concertation avec les col-lectivités locales. Elles ont eu un effet incontestable sur l'amélioration de la qualité devie des visiteurs et le renforcement de l'image d'une ville propre.

La profession est également en cours de réorganisation. Le CRT (Conseil régionaldu Tourisme), récemment créé (4 octobre 2002), constitue un outil pour la promotionet l’animation touristique. Parmi ses priorités, l’élaboration du schéma directeur del’aménagement touristique de la ville programmé pour l’année en cours. Ce docu-ment doit établir le diagnostic sur le secteur et indiquer les grandes orientationspour le développement touristique et la place de Marrakech dans la politique touris-tique nationale, dans la perspective de l’accueil de 10 millions de touristes en 2010.

Le CRT compte également engager une campagne de promotion ciblée sur lesproduits offerts par la ville et la région en complément à celle menée par l'OfficeNational Marocain du Tourisme (ONMT) et des actions de sensibilisation du public,notamment des jeunes dans les écoles et collèges en collaboration avec l'Educationnationale.

Pour assurer son rôle de métropole régionale et de première destination touristiqueau Maroc, Marrakech se doit de gagner le pari de préserver son environnement et sonpatrimoine qui constitue sa première richesse.

Il est également important de maintenir une relative diversification des activitéspour réduire les effets de la sensibilité du secteur à l'évolution du contexte internationalet d'assurer une gestion durable des ressources (l'eau et le foncier),dans un contexte deforte compétition pour leur usage.

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2-3- UN POIDS INDUSTRIEL FAIBLE

Le poids industriel de Marrakech à l’échelle nationale reste relativement modeste. Ilreprésente 2,8% de l’emploi industriel et 2,9% de l’ensemble des exportations indus-trielles réalisées au niveau national.

Le tissu industriel de Marrakech est composé de 267 unités localisées en grandepartie dans la commune de Ménara-Guéliz.

L’industrie emploie 13 675 personnes dont 38% (5 214) travaillent dans l’industrieagro-alimentaire. Les autres secteurs par ordre d'importance sont le textile et le cuir(35,5% des emplois) et l’industrie chimique (23,4% des emplois).

Le secteur industriel a réalisé un chiffre d'affaires de 4,21 milliards de DH en 1999. Cechiffre s'inscrit en baisse globale de 10% par rapport à l'année précédente, qui résultedu recul net enregistré par le secteur du textile et du cuir qui a atteint 69%. Le secteurbute sur des difficultés de reconversion et de vieillissement des ateliers

L’agro-alimentaire connaît des difficultés, la branche de cuir est en perte de vitesseet le secteur de la mécanique et de l’électricité est très faible.

La répartition du chiffre d’affaires par secteur d’activité et par préfecture confirmel’importance de la branche agro-alimentaire et le rôle dominant de la commune deMénara-Guéliz.

Préfecture année Agro- Chimie et Textile IMME Totalalimentaire parachimie et cuir

Marrakech 1999 2 759 768 420 77 4 024

Ménara 1998 2 552 427 1 398 80 4 457

Marrakech 1999 140 13 12 0 165

Médina 1998 147 15 4 159 325

Sidi Youssef 1999 13 2 6 0 21

Ben Ali 1998 13 16 9 0 37

Total 1999 2 912 783 438 77 4 210

1998 2 712 458 1 412 80 4 662

% 1998 58,1 9,8 30,28 1,7 100%

% 1999 69,1 18,6 10,4 1,8 100%

En millions de DH. Source : Annuaire statistique du Maroc, 1998 et 1999.

Répartition du chiffre d’affaires selon le secteur d’activitéet par préfecture de Marrakech

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Les blocages à l’investissement dans ce secteur tiennent au manque d’équipe-ments, aux difficultés d’accès aux terrains et à l’insuffisante qualification de lamain-d'oeuvre.

Malgré les incitations du code des investissements et des zones industrielles, ledécollage industriel n’a pas eu lieu à Marrakech. En 2000, sur 1 269 lots industriels dis-ponibles dans la région, seuls 306 lots ont été exploités à des fins de production. Larétention des lots industriels a amené les autorités à dessaisir de leurs lots certainsbénéficiaires.

L'investissement dans le secteur reste confiné dans un cercle étroit d'entrepreneurslocaux et quelques initiatives individuelles d’étrangers qui sont à l’origine de l’es-sentiel des entreprises industrielles, généralement des Petites et MoyennesEntreprises (PME).

2-4- IMPACT DE L'ACTIVITE INDUSTRIELLE SUR L'ENVIRONNEMENT

L'impact des activités industrielles sur les ressources peut être apprécié en termesde consommation d'eau, d'utilisation du sol et de rejets.

La consommation en eau du secteur industriel reste relativement faible et représentemoins de 3% de la consommation totale. Les effets sont davantage au niveau des rejetsindustriels non traités (huilerie, toxiques), acheminés directement dans le réseaud'assainissement et qui constituent une menace pour la nappe phréatique.

Certaines activités génèrent également des formes de pollution de l’air, notammentdans l'ancien quartier enclavé.

En matière d'utilisation du sol, l'activité industrielle est localisée en plusieurs zonesd'importance variable :

- le quartier industriel, s'étendant sur 160 ha, est situé au sud du Camp Al Ghoul et dela route d’Essaouira. Il abrite des installations souvent vétustes. Il est difficile d’accèset enclavé dans le tissu urbain ;

- la nouvelle zone industrielle de Sidi Ghanem, située au nord-ouest de la ville etaménagée sur 20 ha dans l’objectif de faciliter le transfert des industries désuètessituées dans l’actuel quartier industriel et d’attirer de nouvelles activités. Cette zoneest appelée à être restructurée en zone d'habitat ;

- une petite zone d'activité au sud de Sidi Youssef Ben Ali ;

- enfin quelques activités sont implantées vers Sidi Othman sur la route de Casablanca.

Compte tenu du poids industriel relativement faible, l'impact sur l’environnementest limité. Mais la dispersion des activités dans des zones enclavées, sous-équipées et

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entourées par l'habitat rend difficile la maîtrise des effets de la pollution. La créationd'une nouvelle zone industrielle plus périphérique s'imposera à terme.

Le projet de zone industrielle de Harbil situé en périphérie nord de la ville bute surdes difficultés de mobilisation de terrain collectif dont une partie est occupée parl’armée.

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Le développement touristique a un impact sur l'emploi et les activités et accélère lesmutations dans les autres secteurs économiques.

3-1- DYNAMISME ET FRAGILITE DU SECTEUR DE L'ARTISANAT

L’artisanat a connu une mutation profonde, parallèlement au développement dusecteur touristique. Cette dynamique s’est renforcée par la création de centres de for-mation professionnelle et la promotion du mouvement coopératif (5 847 artisans sontinscrits à la Chambre d'artisanat et 1 311 sont adhérents dans l'une des 39 coopéra-tives du secteur).

L'activité se maintient et génère de l’emploi dynamisé par la diversification du mar-ché extérieur mais le secteur reste faiblement organisé et constitue souvent un refugepour les sans-emploi.

On distingue trois sous-secteurs :

- l’artisanat de service spécialisé dans les activités de réparation et d’entretien ; essen-tiellement destinés aux besoins des ménages ;

- l’artisanat de production spécialisé dans la transformation de matières premières ;(textile, bois, cuir) ;

- l’artisanat d’art principalement lié au tourisme.

L’activité artisanale est diffuse dans la médina et dans le quartier SYBA. Les tan-neries produisent une pollution généréepar les rejets liquides chargés de chrome.Ailleurs, ce sont les ateliers de menuiseriesitués dans des quartiers résidentiels quicréent des nuisances sonores ou méca-niques (vibrations).

Les poteries localisées sur la route d'Essaouiraconstituent également une source de pollu-tion qui est en voie d'être résorbée dans lecadre du projet initié par le CRDT et appuyépar le programme Agenda 21 local.

3-2 - LE PETIT COMMERCEFACE A LA GRANDE DISTRIBUTION

L'activité commerciale est très développée àMarrakech. 0n estime à 30 000 unités com-

3 - DES SECTEURS FACE A DES MUTATIONS PROFONDES

Nombredes inscrits

Textile 1 535

Bois 829

Cuir 872

Métaux ***

Végétaux ***

Bâtiment 568

Poterie 83

Divers 1 960

Total 5 847

Répartition des artisans inscrits à la Chambre selon les métiers

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merciales enregistrées au registre des patentes de la ville et à 60 000 personnes occu-pées dans ce secteur, chiffre difficile à confirmer tant le secteur est parfois refuge pourles sans-emploi.

Le commerce est un secteur soumis à un mouvement de restructuration qui touchele petit commerce, maillon faible de l’économie. Ce dernier enregistre une absenced'organisation qui le fragilise face à la concurrence des grandes surfaces.

Selon la Chambre de commerce, le secteur enregistre une dégradation du chiffred'affaires en baisse de 70%, une perte d'emplois dans le commerce alimentaire etélectroménager.

Signe de cette évolution dans le secteur de la distribution, le déclin du Mellah situé àproximité de la place Jamaâ El Fna et considéré autrefois comme la première destinationdes marrakchis pour leur approvisionnement. Il est aujourd'hui concurrencé par lesgrandes surfaces, mieux organisées et plus compétitives.

Plusieurs facteurs contribuent aux difficultés du petit commerce, parmi lesquellesles difficultés d’accès à la médina et de stationnement sur ses abords, où se sontregroupées traditionnellement la plupart des activités dans l’ouest de la médina etdans la ville nouvelle (Guéliz).

Le secteur enregistre également une absence d'organisation (ce qui pose desrisques d'hygiène et de santé pour le citoyens) pour les produits alimentaires et les pro-duits toxiques.

L’absence de réglementation se traduit sur le plan urbanistique par la proliférationdes activités dans la ville sans prise en compte des contraintes d’implantation et destationnement. Deux exemples illustrent ces tendances. Le premier concerne la diffu-sion des Kissarias dans les quartiers résidentiels de la médina et de la ville nouvelle ;le second l’implantation des grandes surfaces en l’absence de consultation auprès de laChambre de commerce.

3-3 DIVERSIFICATION DES ACTIVITES ET MISE A NIVEAU EN COURS

Marrakech en tant que métropole régionale assure également des activités et desservices liés directement aux besoins de la population et à son rôle d'encadrementadministratif. Le secteur public (administration et enseignement) constitue le premieremployeur de la ville (25% des actifs occupés à Ménara-Guéliz, 13% à Marrakech-Médina, et 10% à SYBA).

Par ailleurs, le secteur du bâtiment et travaux publics a connu une réelle dynamiqueau cours des deux dernières décennies, impulsée par les opérations publiquesde lotissements et de construction et par le développement des constructionstouristiques.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

Enfin, le secteur des services enregistre un développement remarquable, marqué parune diversification des activités et une modernisation impulsée par l'essor touristique. Laville a en particulier renforcé ses activités d'intermédiation économique (banques,assurances...) et diversifié ses prestations dans ce secteur.

L'économie de la ville enregistre des transformations dans tous les secteurs d’activitéqui favorisent l’investissement. L’importance des franchises ouvertes et des grandessurfaces ainsi que le renforcement des activités "d'intermédiation économique" témoi-gnent de l'essor d’un marché en croissance.

La ville peut compter également sur son potentiel d'encadrement humain de hautniveau. Le dynamisme du secteur privé, le rayonnement de l'université et des centresspécialisés ainsi que l'implication de son tissu associatif dans les actions de développe-ment constituent des atouts pour une mise à niveau de la ville, qui sera renforcée dansla perspective de la réalisation du projet d’autoroute.

Cependant, la ville ne peut pas fonder son développement économique unique-ment sur le secteur touristique, d'où l'impérative nécessité de maintenir unediversification des activités et de préserver les équilibres entres les secteurs.

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4 - CARENCE DES INFRASTRUCTURES ET DES SERVICES URBAINS

Catégorie Nombre Volume Nombre Volumed’abonnés d’abonnés consommé d’abonnés consommé

1994 m3 2000 en m3

Particuliers 90 319 19 392 390 118 371 25 774 287

Administration 1 479 6 152 822 1 998 5 152 657

Préférentiels 267 1 724 836 - -

Industriels 23 827 185 - -

Total 92 098 28 097 233 120 369 30 926 944

L'évolution de la consommation d'eau de 1994 à 2000

Source : RADEEMA.

La ville de Marrakech dispose d'une infrastructure de base relativement biendéveloppée malgré son caractère vétuste et incomplet.

4-1- UN EFFORT SOUTENU EN MATIERE DE DESSERTE EN EAU

L'alimentation en eau potable à Marrakech est assurée par l'Office National del'Eau Potable (ONEP) à partir de l'exploitation des ressources souterraines et desurface dans des proportions un tiers et deux tiers. La distribution de l'eau potableest assurée par la Régie Autonome de Distribution de l'Eau et de l'Electricité deMarrakech (RADEEMA) qui est en charge également, depuis 1998, du secteur del'assainissement.

En 2000, la régie desservait 120 369 abonnés dont 118 371 particuliers. En com-plément, l'ONEP desservait directement 2 601 abonnés dont 2 496 particuliers.

Un effort soutenu en matière de raccordement à l'eau potable a été réalisé cesdernières années. Le nombre de branchements a enregistré une progression de 30%en six ans, alors que la consommation d’eau potable a évolué de 10 % au cours de lamême période. Elle a atteint 30,9 millions de m3 en 2000 dont 20% utilisée parl'administration, 71% par les particuliers, 3% par l'industrie et 6% par les "préférentiels"(bains maures et fontaines).

Ces chiffres indiquent une réduction de la consommation par abonné de l'ordre de16% en l'espace de 6 ans. Elle est le fait en particulier de l'administration dont la baissede consommation a atteint 20%.

Ces économies sont le résultat des effets conjugués d'une tarification progressive,de la sensibilisation des administrations et de la prise de conscience générale des effetsde la sécheresse sur l'aggravation du déficit hydraulique.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

Plusieurs facteurs contribuent à la déperdition importante enregistrée dans l’utili-sation de l’eau potable. En premier lieu le faible taux de rendement du réseau dedistribution dû à la vétusté du réseau et à l'insuffisance de sa maintenance. Il en résulteun taux de rendement financier (défini comme le rapport entre le volume facturépar l'ONEP à la RADEEMA et le volume d’eau acheté par les consommateurs) particu-lièrement faible, de 64,9% en 1994, et qui n'a enregistré qu'une faible amélioration en2000 (65,4%).

La consommation des administrations et des bornes fontaines constitue égalementune source de déperdition qui aggrave par ailleurs les charges financières descommunes et des services concernés.

4-2- INSUFFISANCE DU RESEAU D’ASSAINISSEMENT ET REJETS NON TRAITES

Le réseau d’assainissement est, dans la majorité des cas, de type unitaire collectantles eaux pluviales, les eaux usées et les rejets industriels et hospitaliers évacués, sanstraitement vers un champ d’épandage situé sur la route de Safi, qui constitue aujour-d’hui une limite importante de l’urbanisation.

Le réseau n'est pas généralisé. Les zones de M'hamid, de l'aéroport et de SidiGhanem sont équipées en réseau séparatif.

Une proportion de ménages estimée à 15% n'est pas raccordée au réseau et arecours à des fosses septiques dont l'usage est également fréquent, notamment àl'Est de l'oued Issil dans le territoire de la commune Annakhil, où des khattaras aban-données sont utilisées pour l'évacuation des eaux usées.

20% de la population de la commune de Ménara-Guéliz n'est pas reliée au réseaudont 60 douars périphériques qui utilisent des puits perdus et des fosses.

Le réseau présente par ailleurs un état vétuste, qui se traduit pas des pertes d’eauxusées estimées à 6%. La dégradation des regards, les difficultés d'entretien provoquentdes saturations du réseau qui sont à l'origine d'inondations ou d'écroulements desconstructions.

Lors de fortes précipitations, l’oued Issil déborde et menace les constructions, enparticulier dans le quartier de Sidi Youssef Ben Ali.

Les eaux usées domestiques et industrielles (agro-alimentaire, abattoirs et laiterie)ainsi que les rejets hospitaliers sont évacués sans épuration préalable vers des champsd’épandage. Certains effluents industriels ont un caractère toxique : chrome rejeté parles tanneries, huile et hydrocarbures rejetés par les garages et les stations de service.

L’épandage non contrôlé des eaux usées ainsi que les infiltrations par les puits perdusentraînent une dégradation importante des eaux de la nappe phréatique, dont la quali-té chimique et bactériologique en aval des rejets est impropre à la consommation.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

De nombreuses études ont été menées dont le Schéma Directeur d'AssainissementLiquide (SDAL) qui a arrêté les principales orientations portant sur la réhabilitation duréseau et son extension, la protection de la ville des inondations, la réalisation degrands collecteurs à l'aval, le traitement des eaux usées.

La régie est engagée dans la mise en oeuvre de ce programme dont le financementest assuré, mais la question du traitement constitue l'enjeu essentiel de l'assainissementliquide de la ville.

L'option du lagunage a été abandonnée depuis 2000 du fait qu'elle exige une grandesurface et qu'elle dégage des odeurs incompatibles avec la fonction touristique de laville. Le choix d'un traitement par station à boue activée localisée sur la route de Safiest arrêté par les autorités et confirmé par les bailleurs de fonds. Les études sontfinalisées, mais l'emprise foncière de la station n'est pas encore apurée.

4-3- DIFFICULTES DE COLLECTE DES DECHETS SOLIDES ET RISQUESDE LA DECHARGE

Insuffisance de la collecte et risque posé par la décharge constituent les deuxéléments saillants de la gestion des déchets. Le secteur a fait l'objet d'un SchémaDirecteur d'Assainissement Solide (SDAS) qui a permis de réaliser un diagnostic sur lesecteur et par commune, et esquisser des propositions d'intervention.

La gestion de la collecte est organisée conjointement par les communes, quiassurent la collecte et le nettoiement, et la Communauté urbaine qui assure lagestion des caissons de dépôts intermédiaires et la décharge. Cette répartitiondes rôles rend difficile la conduite d’une politique globale des déchets, dans uncontexte de disparités des ressources entre les communes et de moyens réduitsaffectés au secteur.

Le rendement de la gestion communale des déchets solides est jugé très faible. Lacollecte couvre à peine 85% de la population et 70 % des déchets.

Deux formes de gestion sont à l'étude : la privatisation de la collecte et dutraitement, ou la gestion concédée à une régie autonome.

L’ensemble des déchets d’origine ménagère (120 000 t à 80% de compositionorganique), industrielle (27 000 t dont 80% agro-alimentaire) et hospitalière (700 t dont50 t de produits toxiques) fait l’objet d’une collecte unique sans séparation des déchetsdangereux ou toxiques.

La décharge, située au nord de Marrakech le long de l’oued Tensift, occupe un sitedont les caractéristiques géologiques favorisent l’infiltration des lixiviats vers la nappephréatique, dont la qualité des eaux est néfaste pour les besoins domestiques et pourl’irrigation. Elle présente également un risque de glissement des déchets stockésestimé à 0,6MT.

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DYNAMISME ET FRAGILITE D’UNE ECONOMIE

Les études réalisées(3) recommandent de s’orienter vers la réalisation d’un centred’enfouissement technique avec le traitement des lexiviats.

La décharge fait par ailleurs l’objet d’une activité de récupération informelle menéepar les ouvriers chargés du service et des récupérateurs indépendants. Une centainede personnes travaillent dans des conditions de santé précaires et risquées dans unsecteur qui présente un chiffre d’affaires estimé à près de 3 millions de DH par an.

4-4- DIFFICULTES DE CIRCULATION ET DES TRANSPORTS COLLECTIFS

L'agglomération de Marrakech est confrontée à des difficultés en matière de circula-tion et de transport collectif dont l'origine tient à plusieurs facteurs :

- l’accroissement de la demande en transport dû à une mobilité croissante dans une vil-le à vocation touristique ;

- la coexistence des trafics internes et de transit dans le centre, conduisant à uneconcentration de flux et à des embouteillages ;

- la cohabitation de plusieurs modes de déplacement (piéton, automobile, deuxroues, charrettes et calèches) en l'absence d'une gestion optimale de l'usage del'espace public, ce qui rend la circulation des vélos et des piétons difficile etdangereuse ;

- l'accroissement et le vieillissement du parc et le poids des véhicules à gasoil dont lesmoteurs ne sont pas réglés, aggravent les effets sur la pollution de l’air ;

- les difficultés de stationnement aux abords de la médina et dans certaines voies àGuéliz.

Un réseau de voirie saturé

La ville de Marrakech bénéficie d’un réseau viaire important, assez largementdimensionné dans la ville moderne (Guéliz) et dans ses extensions récentes mais dontseulement les deux tiers sont en bon état.

Les grands axes reliant Marrakech aux autres villes marocaines structurent le réseaude transports de manière radiale. Cette configuration du réseau de voirie de formeradio-concentrique a imprimé une répartition spatiale du trafic qui converge vers laplace Jamaâ El Fna.

En l'absence de voies transversales, les liaisons interquartiers sont difficiles (parexemple, les zones d’extension de Ménara-Guéliz Nord et Ouest ne sont pas reliées), cequi oblige les automobilistes à passer par le centre ville et entraîne l’engorgement deces axes.

(3) Voir l'article “ Impact de la décharge publique sur les ressources en eau".

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

Aux déplacements générés par la population et les activités se superpose le traficde transit qui relie le Nord au Sud du Maroc et qui traverse le centre ville de Marrakechen empruntant les axes primaires, contribuant à la congestion du trafic et à la pollution.

Marrakech constitue également le terminus de nombreuses lignes d’autobus inter-urbaines dont les flux convergent vers la gare routière située à Bab Doukkala à la limitede la médina.

Un parc véhicules en progression

La répartition des véhicules en circulation immatriculés à Marrakech révèle la pro-gression de l’ensemble du parc qui a été multiplié par 1,8 en six ans. Cette progressiontouche particulièrement les véhicules utilitaires (camions, camionnettes et tracteurs)dont le nombre a été multiplié par 2,5 pendant la même période et qui représentent en2000 la moitié du parc.

L’usage de la bicyclette est également très répandu à Marrakech, pour les raisonsqui tiennent au relief plat de la ville, aux conditions économiques des ménages et àl'absence de formalités administrativescontraignantes pour son usage (pas depermis, ni d'assurance). Le marché du véloest accessible à toutes sortes de transac-tions non contrôlées et l 'offrerelativement diversifiée a été récemmentrenforcée par une production locale (4).

Insuffisance des transports collectifs

Les transports urbains collectifs sontconstitués de plusieurs modes complé-mentaires.

Les petits taxis, au nombre de 700véhicules, sont affectés au transport àl'intérieur du périmètre urbain. Les grandstaxis (2 000 véhicules) qui a priori assurentles liaisons interurbaines, opèrentégalement, sous la pression de lademande, à l’intérieur du périmètre urbain.

Le réseau de transport collectif parautobus est insuffisant, et sa gestion a été

Répartition du parc en circulationselon le type de véhicule

Nombre NombreVéhicule d’immatri- d’immatri-

culations culationsen 1994 en 2000

Motocyclettes 1 706 1 732

Voituresde tourisme 34 908 49 642

Camions, 17 707 44 895camionnettes,tracteurs

Autobus, 730 900autocars,ambulances

Total 55 051 97 169

Source : Annuaire statistique du Maroc, 1994 et 2000.

(4) L’usine chinoise Motochina vient de s’installer dans la zone industrielle avec un objectif de production des moto-cycles écologiques utilisant l’essence sans mélange et des triporteurs destinés à remplacer les charrettes, in Journallocal (Le Message de Marrakech), nov.-déc 2001.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

confiée à une entreprise privée. Sa configuration est dictée par la structure même duréseau de voirie, qui ne permet pas de desservir les quartiers périphériques entre eux.La plupart des lignes convergent vers les points suivants :- la place Jamaâ El Fna, réunissant la plupart des terminus et déterminant un trafic en

étoile vers la partie Nord-Ouest de Marrakech,- la place Youssef Ibn Tachefine, qui présente des difficultés de stationnement,- l'axe Mohammed V emprunté par la plupart des lignes d'autobus est saturé aux

heures de pointe.

Absence de stratégie dans le secteur des transports urbains

Les infrastructures de voirie prévues par le Schéma Directeur d'AménagementUrbain (SDAU) n’ont pas été réalisées, malgré leur caractère urgent et stratégique pourla ville. Parmi ces projets on peut citer notamment :- la création d’une grande voie de contournement Nord-Ouest reliant la route de

Casablanca aux routes de Safi -El Jadida et Essaouira-Agadir ;- la mise en place d’un système ceinturant la ville par le Sud et destiné à irriguer les

nouveaux quartiers à l’Est de l’oued Issil et à restructurer les quartiers Sud et Sud-Ouest ;

- le renforcement et la création de liaisons Est-Ouest reliant les quartiers Nord ;- le remplacement et la mise en valeur des voies existantes pour améliorer les liaisons

entre les quartiers.

En dehors du diagnostic établi par le SDAU, qui reste valable dans ses grandeslignes, le secteur du transport urbain collectif, malgré son caractère déterminant pourle développement urbain, souffre de l'absence de réflexion et de vision d'ensemble, quise traduit notamment par : - l’absence de données actualisées sur le secteur du transport et de la circulation ;- l'absence de débat public sur la question malgré le déficit constaté par les usagers et

les conflits générés par la cohabitation des différents modes ;- l'émiettement institutionnel qui caractérise la gestion du secteur (rôles et responsabi-

lités de chacun dans le secteur).

En 1998, la Communauté urbaine de Marrakech a confié, dans le cadre d’uneconvention, la gestion du transport collectif urbain à une société qui bénéficie de l’ex-clusivité de l’exploitation du réseau pour une durée de 15 ans.

La concession se poursuit malgré les difficultés qui ont surgi, en raison de la concur-rence due à l’introduction des grands taxis dans le périmètre urbain.

La problématique de la gestion privée des transports collectifs est à l'ordre du jour;elle doit s'inscrire dans le cadre d'une réflexion globale qui fait actuellement défaut ausecteur.

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DYNAMISME ET FRAGILITE D’UNE ECONOMIE

4-5- DES ECARTS IMPORTANTS DANS LES EQUIPEMENTS PUBLICS

Marrakech dispose d’une infrastructure d'équipements publics et collectifs de bonniveau, malgré les écarts enregistrés entre les secteurs et les territoires de l'agglomération.

Un effort important a été entrepris ces dernières années en matière de scolarisation,notamment dans le cycle fondamental public qui offre une capacité d'accueil impor-tante malgré un taux de roulement élevé (40 %).

Marrakech dispose d'une infrastructure de formation relativement étoffée et diversi-fiée. L'effort public en matière d'enseignement fondamental est complété par uneinitiative privée dynamique.

Si globalement l’équipement scolaire est satisfaisant, des écarts importants sontrelevés entre les municipalités : Ménara-Guéliz concentre le niveau le plus élevé d’éta-blissements : plus de la moitié des établissements publics et la quasi-totalité desétablissements privés.

L’enseignement préscolaire moderne enregistre, par contre, un déficit relativementimportant (3 547 enfants, 219 encadrants) compensé par les écoles coraniques (120unités, 8 369 enfants et 612 encadrants) mais dont le développement reste à l’initiativeprivée, dans des conditions d’encadrement et d’hygiène non contrôlées.

L’université Cadi Ayyad contribue au rayonnement culturel et scientifique deMarrakech. Elle regroupe plusieurs établissements et compte 26 257 étudiants et 1 253enseignants chercheurs.

La formation professionnelle assurée par l’Office de Formation Professionnelle et dePromotion du Travail (OFPPT) et dans les centres dépendants des administrations, offreun potentiel important qui peut se mesurer par le nombre d’élèves et de stagiaires ins-crits (9 281).

Masculin Féminin Total

Fac. des Lettres et Sc. Humaines 2 944 2 628 5 572

Fac. des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales 10 635 5 350 15 985

Fac. de Médecine et de Pharmacie 96 205 301

Fac. des Sciences et Techniques 371 230 601

Fac. des Sciences Es-Semlalia 2143 879 3022

Fac. Allogha Al Arabia 346 433 776

Total 16 532 9 725 26 257

Répartition des étudiants selon le sexe (1er et 2ème cycle)

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

L’infrastructure médicale est constituée de 5 hôpitaux régionaux et 32 centres desanté urbains offrant 1 638 lits. Elle offre un encadrement médical constitué de 501médecins dont 314 exercent dans le secteur privé. Les prestations restent insuffisantespar rapport à la demande sociale dans ce secteur.

L’Entraide nationale gère 51 centres et établissements dans la ville dont 23 localisésen médina avec un effectif encadrant de 1 191. Le nombre des bénéficiaires des équi-pements des infrastructures s’élève à 3 273 personnes dont 64% fréquentent lescentres socio-éducatifs et les centres d’éducation.

La wilaya abrite 4 maisons de jeunes qui bénéficient à 5 000 personnes et 6 jardinsd’enfants, un centre d’accueil, un centre d’observation et de rééducation qui assurel’orientation des jeunes délinquants et 10 foyers féminins encadrés par 52 animateursbénéficiant à 1 115 personnes.

Préfecture Généraux Spécialisés Total

Marrakech-Ménara 0 941 941

Marrakech-Médina 500 197 697

Sidi Youssef Ben Ali 0 0 0

Total 500 1 138 1 638

Nombre de lits selon le type des hôpitaux

Préfecture Publics Privés Total

Marrakech-Ménara 97 314 411

Marrakech-Médina 71 0 71

Sidi Youssef Ben Ali 19 0 19

Total 87 314 501

Nombre de lits selon le type des hôpitaux

Préfecture Spécialisation Qualification Technicien Technicien TotalSpécialisé

Mar-Médina 496 687 299 0 1 482

Mar-Ménara 753 2 677 3 212 963 7 605

SYBA 76 71 47 0 194

Total 1 325 3 435 3 558 963 9 281

Effectif en formation professionnelle selon le niveau

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DYNAMISME ET FRAGILITE D’UNE ECONOMIE

L’infrastructure sportive est constituée de 8 terrains de football, 6 terrains de basket-ball, 4 terrains de handball, 4 piscines, 1 salle de sport et 3 salles d'athlétisme.

Ces données indiquent un sous-équipement dans les secteurs de la jeunesse et dessports et de l'encadrement social, malgré la présence de l'équipement privé (20 sallesprivées de sport).

Page 41: Profil Marrakech

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Marrakech est confrontée au développement de l'habitat insalubre et des douarspériphériques sous-équipés, dans un contexte de recul de la construction réglementai-re. Le parc logement est essentiellement dominé par l'habitat économique et l'habitattraditionnel. L’habitat sommaire est présent essentiellement à Sidi Youssef Ben Ali etl’habitat de type rural à Annakhil. Il prend la forme de douars urbains et périurbains quine peut être assimilée ni au bidonville ni à l'habitat non réglementaire.

5-1- LE POIDS DE L’HABITAT TRADITIONNEL ET ECONOMIQUE

Le parc logement est essentiellement dominé par l'habitat économique et l'habitattraditionnel. L’habitat sommaire est présent notamment à SYBA et l’habitat de typerural à Annakhil.

La propriété du logement constitue le statut dominant et concerne plus de la moitiédes ménages alors que les locataires représentent un taux variable selon les munici-palités : 37% en médina, 29,5% à Ménara Gueliz et 23% à SYBA.

A noter le poids important des ménages logés sous d'autres statuts (logement defonction et logés gratuitement) particulièrement élevé à Ménara-Guéliz (23,3%).

Le taux d’équipement des logements en salle d’eau est globalement très faible etenregistre des écarts importants entre les communes : 10 % en médina, 15,5% à SYBAet 48% à Ménara-Guéliz.

Le recensement de 1994 indique également que 85% des ménages sont desservis eneau potable. Les autres sont alimentés à partir de puits individuels ou collectifs. 90 % desménages sont équipés en électricité. Depuis 1994, un effort d'équipement a été entreprispar la RADEEMA, qui s'est traduit par une amélioration du niveau de branchement.

Le taux d'occupation du logement est de 1,8 personne par pièce comparable à lamoyenne nationale en milieu urbain. Il traduit un processus de dédensification duparc mais qui cache l’étroitesse d’une partie du parc où 19,3% des ménages (soit25 000 ménages) occupent un logement à 1 pièce et 25% (31 683 ménages) un loge-ment à deux pièces, particulièrement en médina et à SYBA.

Le parc logement est également caractérisé par la présence des logements vacantsconstitués de maisons en ruine dans la médina, des constructions reconverties en mai-sons d'hôtes et des logements précaires estimés à 9 000 unités.

5-2- DEVELOPPEMENT DES DOUARS PERIPHERIQUES

Les douars urbains et périurbains sont constitués d'un habitat construit en dur etparfois en matériaux sommaires, sans infrastructure et sans équipement, et insérés

5 - PROGRESSION DE L'HABITAT INSALUBRE ET BAISSEDE LA PRODUCTION REGLEMENTAIRE

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DYNAMISME ET FRAGILITE D’UNE ECONOMIE

dans les tissus urbains ou à proximité de zones d'activités ou d'installations publiques(caserne, hôtel, usine, décharge...).

Le douar est dans plusieurs cas organisé et planifié par les propriétaires fonciers qui pro-cèdent à des morcellements non autorisés, en l'absence d'infrastructure. La constructions’effectue directement par les habitants et peut prendre la forme de construction écono-mique en dur ou en matériaux de récupération. introduisant parfois une confusion entre lebidonville et le non réglementaire qui exprime deux catégories sociales différentes.

Selon le Plan Local de l'Habitat et de Développement Urbain (PLHDU), on recense256 douars périphériques sans équipements qui abritent 26 000 ménages soit 21% dela population de la ville.

Le phénomène s'est installé à l'intérieur du périmètre urbain dans les environsimmédiats du tissu urbain et progresse à la périphérie, à la faveur des extensions suc-cessives des périmètres urbains. La comparaison entre les données de 1992 et 1998traduit un accroissement de 7 700 nouveaux ménages installés dans les douars dontune partie a été intégrée au nouveau périmètre urbain de 1992.

Ce développement à la périphérie s’explique également par la relative maîtrise del’urbanisation à l’intérieur du périmètre urbain grâce aux efforts entrepris pour leurrestructuration. 11 000 ménages installés dans les douars ont fait l’objet de projets derestructuration et 3 380 ménages sont concernés par des projets engagés ou en cours.

5-3- PROGRESSION DE L'HABITAT INSALUBRE

L’habitat insalubre est localisé en médina et dans l’ancien quartier de SYBA, quis’étend le long de l’oued Issil et dont une partie est menacée par les inondations. Enmédina, le phénomène prend plusieurs formes, morcellement de maisons, cohabita-tion et densification de l'occupation. Il s'étend également aux foundouks et aux ryads.On recense 41 foundouks à caractère d’habitat insalubre abritant 862 ménages, 45foundouks à caractère artisanal et 59 à caractère mixte.

Le processus de dégradation dans ces deux quartiers est accéléré par la forte densitéd’occupation, la vétusté du bâti et la présence d’activités polluantes (tanneries, ateliersde menuiserie) et la cohabitation des animaux, notamment à SYBA.

L'habitat insalubre a progressé au cours de le dernière décennie. Selon les dénom-brements effectués par le département de l'Habitat, le nombre de ménages concernésa évolué de 16 500 en 1992 à 18 300 en 2000.

L’habitat insalubre en médina ou dans le quartier de SYBA ne fait l’objet d'aucunestratégie d'intervention, à l'exception de deux projets à caractère limité (projet deKbour Chou initié par l’Agence Nationale de lutte contre l'Habitat Insalubre (ANHI) etcelui de l'ouverture d'une voie à l'intérieur du quartier Bel Abbass enclavé en médina,engagé par l'Etablissement Régional d'Aménagement et de construction (ERAC).

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DYNAMISME ET FRAGILITE D’UNE ECONOMIE

5-4-UNE PRODUCTION INSUFFISANTE ET INADAPTEE A LA DEMANDE SOCIALE

La production réglementaire du logement est constituée de plusieurs composantes :une promotion immobilière dominée par les opérations publiques de l'ERAC et l'auto-construction dans le cadre de la valorisation des lotissements.

L'investissement dans la pierre a drainé une grande partie de l'épargne desménages au cours des deux décennies 80 et 90 grâce aux opérations de lotissement etde construction réalisées par l'ERAC, en mobilisant des terrains collectifs et du domaineprivé de l’Etat.

La tendance semble s'infléchir et le mouvement de construction révèle une certainestagnation après une période de dynamisme alimentée par les grandes opérationspubliques de lotissement.

Les donnée récentes indiquent un recul des constructions en immeubles au profitdes villas ainsi que la progression de la maison de type marocain.

La production publique est essentiellement localisée dans la municipalité deMénara-Guéliz où la dynamique de la construction est la plus importante avec ses inci-dences fiscales. La municipalité Annakhil reçoit essentiellement des lotissements privésalors que la médina concentre les projets de réhabilitation des maisons et la recons-truction des ryads.

La production publique reste insuffisante et révèle une tendance à la baisse depuisles années 90. Ainsi, de 1994 à 1998, l’ERAC de Tensift a construit en moyenne 565 loge-ments par an soit 12,4% des besoins des nouveaux ménages.

La production réglementaire est également insuffisante et enregistre une tendanceà la baisse. Le nombre moyen de logements autorisés en 2000 était de 1 849 unitésdont 1 428 construites dans la municipalité de Ménara-Guéliz alors que la moyenne deslogements autorisés au cours des années précédantes était de 2 132 logements par ansoit moins de 50% des besoins liés à la croissance urbaine, non pris en compte lerenouvellement et la résorption de l’habitat insalubre.

Le taux de couverture des besoins en logements au cours de la période 1994-2000exprimé par le rapport entre la moyenne de logements autorisés rapportée aux nou-veaux ménages semble particulièrement faible (22,7% à Marrakech Ménara et 5% àSYBA). Ce déficit quantitatif est aggravé par l'inadéquation de l'offre à la demande,notamment sociale. La taille moyenne des logements autorisés est relativement grande(5,22 pièces par unité) alors que 44% des ménages occupent un logement étroit demoins de 2 pièces.

Par ailleurs, les lotissements publics en particulier se sont révélés grands consom-mateurs d’espace et leurs produits sont inadaptés à la diversité de la demande sociale,notamment celle issue de l'exode rural qui recourt à la sous-location, à la cohabitationavant d'accéder à l'autoconstruction dans les douars périphériques.

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DYNAMISME ET FRAGILITE D’UNE ECONOMIE

5-5- LIMITES DES INTERVENTIONS DANS LES DOUARS

La diversité des contextes et des sites d'implantation offre une multitude de possibi-lités de solutions qui varient de l'intégration des douars par la restructuration et lemaintien de la population sur place à la résorption avec transfert des habitants.

Certains projets ont été identifiés ou engagés sur la base de la concertation entreles partenaires concernés. Parmi ces projets on peut citer :

- le recasement des populations du Douar Filala dans le cadre d'une initiative concertéeimpliquant l'autorité locale, la municipalité et le propriétaire du terrain ;

- la résorption des bidonvilles situés dans le camp militaire Al Ghoul dans le cadre deson urbanisation concertée entre la municipalité, le département chargé del'Urbanisme et l'Agence des Logements Militaires ;

- le projet de Jbel Guéliz portant sur la restructuration du Douar Al Kodia menée parl'ANHI en coopération avec la municipalité Ménara-Guéliz et la Fondation Marrakech21 ;

- le projet de restructuration d'un douar identifié par l'ANHI et proposé en associationavec l'Association de Coopération entre Acteurs de Développement (ACAD).

Des enseignements utiles peuvent être dégagés de ces projets. La restructurationavec maintien de la population sur place semble être adaptée par rapport à la résorp-tion. Le processus rencontre toutefois des difficultés multiples qui tiennent auxcontraintes de l'apurement foncier, aux obstacles à la mobilisation des populations et àl’insuffisante implication des autorités locales.

Les difficultés dans l’exécution desopérations de restructuration s’expliquentégalement par l’insuffisante coordinationentre les acteurs (maîtres d’ouvrage, régieet autorités locales) et par le caractèreonéreux des prescriptions techniques exi-gées par la régie en matière de réseaux,jugées peu adaptées aux opérations derestructuration.

La résorption des douars est préconi-sée pour les noyaux réduits insérés dansdes tissus urbains centraux, où les enjeuxfonciers rendent difficiles leur maintiensur place. Elle s'avère difficile à généralisercar les sites d’accueil sont souvent loin dela zone centrale et des zones d’emploi, enraison des difficultés de mobilisation desterrains.

Nombre de logements

Préfecture Mar-Ménara 1 458

MunicipalitéMéchouar Al Kasba 30

MunicipalitéMénara-Guéliz 1 428

Préfecture Mar-Médina 140

Municipalité Mar-Médina 140

Préfecture SYBA 251

Municipalité Annakhil 148

Municipalité SYBA 103

Total 1 849

Nombre de logements autorisés

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

Par ailleurs, le faible niveau de solvabilité des ménages conduit les opérateurs à pro-grammer des unités de péréquation pour subventionner les lots de recasement. Maisces montages financiers butent sur l'étroitesse du marché et sur la lenteur des réalisa-tions.

La restructuration comme la résorption appellent une nouvelle démarche de maîtrised'ouvrage sociale fondée sur la participation des habitants, qui va au-delà de leurcontribution financière au coût du projet, et une coordination entre les différents inter-venants qui s'inscrit dans la durée des opérations.

L'élaboration du Plan Local de l'Habitat et de Développement Urbain (PLHDU),aujourd'hui approuvé, constitue une phase importante dans la définition d'une straté-gie d'intervention dans le secteur de l'habitat. Il doit être accompagné par desengagements, y compris financiers, des différents partenaires concernés et traduit pardes projets adaptés et conduits selon une démarche participative.

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IIDES RESSOURCES LIMITEES

ET DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX LATENTS

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Ce chapitre traite des caractéristiques du système environnemental, à partir de l'identi-fication et de la description des ressources existantes, de l'analyse de leur sensibilité auximpacts des secteurs d'activités et de la demande sociale dans les différents secteurs.

La gestion des ressources en eau potable met en évidence la question de lacapacité de production de l'eau en fonction des besoins des différents utilisateurs etde sa gestion par rapport à la demande sociale, dans un contexte de fortecroissance démographique et d'augmentation des besoins dans les différentssecteurs d'activités.

1-1- UN BILAN HYDRAULIQUE DEFICITAIRE

Marrakech fait partie du bassin hydraulique du Tensiflt dont le territoire couvre laWilaya de Marrakech, la province d'Essaouira et partiellement celles d'El Kelaa Sraghnaet de Safi.

Le réseau hydrographique de Marrakech est organisé autour de l’oued Tensift et sesaffluents en rive gauche, qui constitue également la limite de la nappe phréatique quis'étend sur une trentaine de km au Sud de la ville avec une profondeur variable de 5 à 20 m.

La nappe s’écoule du Sud vers le Nord, puis de l'Est vers l’Ouest au Nord deMarrakech, selon l’axe de l’oued Tensift. Les eaux sont de bonne qualité, mais néan-moins vulnérables à la pollution par des écoulements de surface et des infiltrations dufait de la faible profondeur de la nappe et de la perméabilité moyenne des terrains.

Le bilan hydraulique à l'échelle du bassin de Tensift est déficitaire. En effet, lesressources totales sont estimées à 1.455 millions de m3 dont 935 Mm3 d'eau desurface et 520 Mm3 souterraine, alors que l'utilisation est estimée à 1.555 Mm3 dont103 Mm3 pour l'eau potable et 1.452 Mm3 pour l'irrigation.

Les perspectives d'évolution indiquent que ce déficit ne pourra être épongé que parun effort de mobilisation des ressources, une rationalisation de la consommation et unerécupération des eaux usées. Le bassin bénéficie déja d'un transfert de 300 Mm3 par an àpartir du bassin d'Oum Er Rbia à travers le canal de Rocade pour l'adduction d'eaupotable (AEP) de Marrakech (40 Mm3) et pour l'irrigation du Haouz central (260 Mm3).

1-2- LES USAGES COMPETITIFS DE L’EAU

La demande en eau, des ménages en particulier, enregistre une croissance continueliée à l'accroissement démographique et à l'augmentation du taux de branchement.Celui-ci a atteint une croissance de 4,6% par an au cours de la décennie 90, grâce à une

1 - DES RESSOURCES EN EAU EN BAISSE FACEA L'AUGMENTATION DE LA DEMANDE

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DES RESSOURCES LIMITEES ET DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX LATENTS

politique volontariste de branchements sociaux qui se fixe à terme la généralisation del'accès à l'eau potable.

La croissance de la demande dans le secteur touristique est liée à son essor malgréle recours des établissements touristiques à des ressources propres, mobilisées parpompage, pour couvrir les besoins d'arrosage et de piscine. A l'inverse, la consomma-tion industrielle reste relativement faible (3%, essentiellement les tanneries et lesactivités agro-industrielles).

La consommation administrative enregistre une part importante (20%) et représenteun des leviers d'optimisation et de rationalisation.

Le volume de la production destinée à la consommation d'eau potable atteint 44,2Mm3 dont 65% issus des eaux superficielles (bassin de l’oued Lakhdar) et 35% des eauxsouterraines (nappe du Haouz).

L'usage agricole constitue de loin la part la plus importante pour les cultures irri-guées et représente 93,37% de la consommation totale.

Globalement en saison normale, la consommation est suffisante par rapport à laproduction acheminée par l'Office National de l'Eau potable (ONEP), mais les années desécheresse, un déficit hydrique fait peser des risques de pénurie qui menacent l'approvi-sionnement régulier des ménages et mettent en relief les conflits d'usage entre laconsommation destinée aux ménages et celle nécessaire pour les installations touristiques.

Ce risque a amené les responsables à mettre en place un plan d'action pour luttercontre le gaspillage de l'eau, qui a permis de réduire la consommation dans desproportions significatives.

1-3- DEUX MENACES : LA POLLUTION ET LE GASPILLAGE DE L'EAU

La nappe phréatique est surexploitée par les puits, Khettara et les pompages. Elleest également menacée dans la zone d'épandage des eaux usées, située en aval deschamps captants de l'ONEP où on relève un accroissement de sa teneur en polluantschimiques et biologiques, aggravé par la réduction du pouvoir épurateur du sol en raisonde sa faible épaisseur.

Les puits et les sources ainsi que les oueds sont pollués en raison des épandagesdes eaux usées et des carences du réseau d'assainissement. Cette pollution a un impactsur l'état sanitaire de la population desservie par ces puits et ces sources.

L'eau de surface est également menacée de pollution. Le canal de Rocade de118 km de longueur transporte l’eau depuis le barrage Hassan Ier. Il nécessite uneprotection des apports extérieurs occasionnés par les crues.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

La pollution due aux rejets des eaux usées non traitées et de la décharge noncontrôlée menace également la nappe par les rejets de lixiviat.

Une étude financée par la Communauté urbaine sur les effluents de la tannerie arévélé que plus de 40 tonnes par an sont rejetées sans traitement préalable par lestanneries et vont dans le réseau d'assainissement, dont la plus grande partie desunités (42) est installée en médina.

Par ailleurs, le gaspillage des ressources en eau prend des formes multiples :

- les déficiences des réseaux d'irrigation et les pertes engendrées par les fuites,évaporation ou absence d'optimisation de l'allocation de la ressource par rapport auxbesoins agricoles. Les pertes en eau seraient de l'ordre de 42% du volume d'eaufourni à l'irrigation ;

- les déperditions dans le réseau de distribution, vétuste et mal entretenu ;

- le comportement irresponsable de certains utilisateurs, y compris l'administration.

Dans ce contexte, la lutte contre le gaspillage constitue un enjeu économique etenvironnemental stratégique, qui permet d'escompter une économie importante eneau, contribuant ainsi à l'ajustement de l'offre à la demande, dans une perspective degestion durable des ressources en eau.

En effet, l'effort doit s'inscrire dans une démarche orientée vers la recherche del'équilibre entre la demande en eau et l'approvisionnement, plutôt que de leconcentrer exclusivement sur l'augmentation de l'offre.

Dans cette perspective, la gestion de la demande en eau requiert une politiquede tarification appropriée, accompagnée de mesures incitatives (réglementaires etfinancières) à l'économie de l'eau, et des campagnes d'information et de sensibilisa-tion favorisant l'optimisation de son usage et sa conservation.

La loi sur l'Eau de juillet 1995 s'inscrit dans cette orientation en associant despréoccupations de conservation et de gestion rationnelle des ressources en eau dans lecadre d'une unité géographique : le bassin hydraulique. Elle stipule en particulierl'interdiction de la pollution de la nappe et reconnaît la valeur économique de l'eau enintroduisant le principe du préleveur - pollueur - payeur assujetti à une redevanceversée aux agences de bassin dont les revenus seront affectés à des programmes deprotection et d'économie des ressources en eau.

Mais en attendant les textes d'application, les dispositions relatives à la protectiondes ressources ne sont pas mises en oeuvre.

Cependant, quelques initiatives ont été prises dont on peut citer le projet "Sud-Med" relatif au fonctionnement des ressources hydro-écologiques de la région deTensift, engagé par un groupe d'institutions marocaines coordonnées par le Centre

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de Développement de la Région de Tensift (CDRT) et en collaboration avec la coopé-ration française. Son objectif est de mettre en place un dispositif d'observation et desurveillance visant la rationalisation et la valorisation optimale de l'eau (arrosage enfonction des besoins des cultures).

Par ailleurs, la RADEEMA a entrepris une politique de rénovation et d'extensiondu réseau, dans la médina et certains quartiers centraux, qui aura des effets posi-tifs sur l'amélioration du taux de rendement du réseau.

D'autres initiatives sont en cours en matière de sensibilisation, dont on peut citer :

- les programmes actuels de l’enseignement primaire et secondaire qui traitent de laquestion de l’eau et de la pollution ;

- le plan directeur pour la gestion des ressources en eau.

Ces initiatives doivent être complétées par d'autres actions portant notamment sur :

- le contrôle des normes et leur application ;

- la lutte contre le gaspillage ;

- l’élargissement de la station de traitement ;

- la généralisation du réseau et son efficience.

1-4- INSUFFISANTE COORDINATION ENTRE LES ACTEURS

L'effort mené en matière de coordination et de mise en cohérence des interven-tions des acteurs concernés par la question de l'eau est manifeste pour la mobilisationet l'affectation des ressources. Il reste cependant insuffisant dans la gestion et la pro-tection de ce bien commun.

La gestion des ressources en eau est assurée par plusieurs organismes qui ont descompétences propres dans le cycle de production, de gestion et en fonction des typesd'usages :

• L'Agence du bassin hydraulique de Tensift, instituée par la loi 10-95 qui consacre unedécentralisation de la gestion des ressources en eaux dans un cadre concerté, gère ledomaine hydraulique public (nappe et oueds) et assure la coordination techniquedes études en matière d'épuration des eaux usées et de traitements des déchetssolides.

Etablissement public administré par un conseil d'administration qui regroupe lesacteurs concernés par la question de l'eau (administration, collectivités locales et usa-gers), l'agence du bassin dispose de compétences élargies et d'une autonomie degestion .

Sa mise en place est encore récente pour apprécier son rôle dans la gestion de laressource. Cependant, on peut capitaliser sur l'expérience acquise par l'administration

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de l'hydraulique qu'elle aura à remplacer progressivement pour renforcer son rôle decoordination en intégrant davantage dans ses préoccupations de gestion la dimensionurbaine de l'eau.

• L'Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Haouz (ORMVAH) est chargé de la gestionde l'eau dans le périmètre irrigué. Il est à ce titre concerné par la réutilisation des eauxusées après traitement à des fins agricoles.

L'office assure les fonctions de maintenance du réseau d'irrigation, de collecte desredevances de l'eau d'irrigation et de l'encadrement.

L'office du Haouz est très engagé dans des actions de développement local enpartenariat avec les associations locales, dont il a favorisé la création dans le cas desassociations d'irrigants qui regroupent les usagers de l'eau d'irrigation associés à lagestion de la ressource. L'action de l'office dépasse le périmètre irrigué par sonimplication financière dans certains projets comme celui des poteries.

• L’ONEP assure la mobilisation de l’eau potable qu’il commercialise à la régie oudirectement à un nombre relativement réduit d'abonnés. Il est chargé de la réalisationdes ouvrages de captage et de traitement de l'eau. Il est responsable de la planificationde l'approvisionnement en eau potable, de la réalisation et la gestion des adductions etdu contrôle de la qualité de l'eau.

• La RADEEMA assure la distribution de l'eau potable aux différents usagers : particuliers,industries et administration. Elle est chargée de l'installation du réseau, de son entretien, deson extension, et plus récemment de la gestion de l'assainissement.

L'agence du bassin établit en concertation avec ces organismes l'affectation desressources en eau et leur répartition entre les usages agricoles et ceux destinés à laconsommation en eau potable.

Si globalement la coordination entre ces organismes s'opère d'une manièrecontinue pour assurer la mobilisation des ressources en eau et leur disponibilité pourles différents usages, il reste beaucoup à faire pour assurer une optimisation dansl'allocation des ressources, la rationalisation de leur gestion et la mise en place dedispositions pour leur protection.

Les mécanismes de concertation prévus par la loi 1995 au niveau de l'agence du bassinhydraulique et au niveau des comités techniques de l'eau à l'échelle de chaque provincedevront à terme jouer un rôle essentiel dans la gestion et la protection des ressources.

Au-delà de la coordination nécessaire dans les phases de mobilisation et d'adduc-tion d'eau, il est impératif d'adopter une démarche transversale et intégrée prenant encompte l'ensemble du cycle, y compris dans ses phases d'assainissement, de traitementet de réutilisation en associant l'ensemble des partenaires concernés.

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Dans ce sens, une des priorités est de faciliter l'accès à l'information disponible sur lesecteur à l'ensemble des partenaires concernés et de favoriser un système d'échange etde mise à niveau des connaissances.

L'effort est appelé également à être conforté par la concertation permanente quidoit se traduire notamment par :

- l'engagement de relations partenariales selon une démarche transversale dutraitement de la question de l'eau ;

- la mise en place d'une réglementation spécifique pour la protection des ressources etd'une police efficace pour son application.

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La question de l'accès au sol est au centre de la problématique du développementurbain à Marrakech, dont l'organisation spatiale est déterminée par les contraintes desdifférents statuts fonciers présents et les conditions de leur mobilisation.

2-1- DIVERSITE DES STATUTS ET DIFFICULTES DE MOBILISATION DES TERRAINS

Marrakech est couverte de plusieurs statuts fonciers qui contribuent à façonnerl’organisation de son espace et à orienter les grandes tendances de son évolution. Septstatuts couvrent le territoire des cinq municipalités et pèsent de manière différente parleur importance et par les conditions de leur mobilisation.

Le domaine privé de l’Etat et les terrains collectifs ont servi de supports pourplusieurs opérations publiques de lotissement et de construction, et ont imprimé uneorientation au développement urbain selon les opportunités de mobilisation.

Le collectif constitue le statut dominant à l’échelle de la ville. Il est soumis auxdécisions du partage entre les membres de la communauté selon les usagestraditionnels, et sa rétrocession requiert l'accord de la municipalité et celui de la tutelleau niveau central (ministère de l'Intérieur), ainsi que celui du ministère des Finances.

Les terrains Habous, relativement nombreux à Marrakech, constituent également,par les conditions onéreuses de leur mobil isation, un obstacle majeur audéveloppement urbain.

Dans ce contexte, le marché foncier est soumis à une forte spéculation qui toucheles terrains privés devenus rares à l'intérieur du périmètre urbain, et de plus en plus lesterrains agricoles situés à la périphérie. Ce transfert de la demande, favorisé notammentpar l'implantation de quelques unités touristiques, provoque le mitage de la zone ruraleet le développement de douars périphériques.

2-2- UNE ORGANISATION SPATIALE RADIOCONCENTRIQUE ECLATEE

La structure urbaine est inscrite dans un territoire limité par un ensemble de facteurscontraignants : la palmeraie à l'Est, le périmètre irrigué à l'Ouest, l'emprise de l'aéroportau Sud-Ouest et les terrains militaires au Nord.

A l'intérieur de ce territoire, la ville se présente comme une juxtaposition de tissusurbains hétérogènes et contrastés, constitués de types d’habitat avec des niveauxd'équipement variables.

L'emprise de l'aéroport, de la base militaire et les installations de l’aéro-clubRoyal s'étend sur 620 ha dans un secteur inséré par de nouvelles constructions.

2 - VERROUILLAGE FONCIER ET OBSTACLESA L'URBANISATION

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L'ensemble oppose une barrière brutale à l'extension urbaine au Sud-Ouest de laville et constitue une source de nuisance sonore. Le nombre de mouvementsd’avions et le nombre de passagers enregistrent une croissance continue qui nejustifient pas pour le moment son transfert. Celui-ci ne pourra être envisagé qu'à terme,ouvrant la voie à l'aménagement d’une réserve foncière bien située à l'intérieur dupérimètre urbain.

La ligne de chemin de fer traverse le territoire de la municipalité de Ménara-Guélizet constitue avec la gare de Marrakech située au Sud du Camp Al Ghoul une rupturepar rapport aux zones nord de la ville. Le trafic annuel enregistré est en progression etle nombre de voyageurs transportés à partir de la gare de Marrakech s'élève à 610 514personnes par an.

L’Office National des Chemins de Fer (ONCF) projette de créer une nouvelle gare demarchandises et de voyageurs dans la perspective de la ligne Marrakech-Laayoune viaAgadir, qui passerait en limite ouest de la ville.

Le camp Al Ghoul situé le long de la route de Targa et limité à l'Ouest par la voie ferrée aconstitué jusqu'à une date récente un obstacle majeur à l'extension de la ville vers le Nord.

La seule ouverture de la ville se situe en direction du Nord-Ouest notamment entrela route de Safi et celle d'Essaouira, au-delà du camp militaire Al Ghoul dontl'ouverture récente du camp à l'urbanisation renforce la tendance déjà amorcée dudéplacement du centre de l'agglomération vers le Nord-Ouest, qui comprend lanouvelle ZI et la zone des grandes surfaces.

La configuration spatiale éclatée qui résulte de ces contraintes rend difficile lamaîtrise de l'urbanisation et de la gestion urbaine.

2-3- LES ENJEUX FONCIERS AUTOUR DE L'ACCES AU SOL URBAIN

Le premier constat fait apparaître une extension de la ville et un étalement del'urbanisation. L'écart entre le taux moyen de croissance de l'espace bâti évalué à 4% etle taux de croissance démographique évalué à 2,6% par an indique une occupation dusol extensive qui se traduit par l’augmentation du ratio de m2 urbanisé par habitant.Celui-ci a enregistré une augmentation constante au cours des deux décennies 70 et 80et se situe autour de 66 m2 par habitant. Ce constat ne doit pas dissimuler les écartsimportants dans l'utilisation du sol (50% de la population se concentre dans 5% duterritoire de la ville, essentiellement en médina et dans le quartier de Sidi Youssef BenAli). Le découpage communal renforce ces disparités qui se traduisent en termes depoids démographique, de densités de niveau d'équipement, et qui affectentégalement les ressources des municipalités.

Globalement, l'extension urbaine se fait au détriment des espaces agricolespériphériques. Cette tendance est confirmée par les documents d'urbanisme, dans

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un contexte marqué par la présence de quartiers centraux de faible densité, quiprésentent une capacité d'accueil relativement importante. Plusieurs espacesagricoles subissent le poids de la pression de l'urbanisation. Le périmètreirrigué situé à l'ouest et la palmeraie à l'est sont particulièrement menacés.

L'accès au sol constitue un obstacle majeur au développement des secteursd'activité (tourisme, industrie et habitat). Les professionnels du tourisme relèvent cetobstacle et ce, malgré le projet d'aménagement de deux zones touristiques : l’unes'étendant sur 109 ha est située sur la route de Ouarzazate, l’autre de 170 ha sur leterritoire de la municipalité de Méchouar Al Kasba. Ces zones ont été aménagées enremplacement de la concession du terrain de Ghabat Chabab revendiquée initialementpar les promoteurs touristiques et qui a été finalement préservée après un arbitrage dela wilaya en faveur de sa gestion confiée à l’ORMVAH.

Malgré leur importance, ces deux zones ne répondent pas à la diversité de lademande, en particulier pour des produits économiques et de standing moyen.

Par ailleurs, le projet de ville satellite industrielle de Harbil est bloqué à cause desdifficultés à apurer la situation foncière des 1 200 ha de terrains collectifs en partieoccupés par les militaires. En attendant la réalisation d'une zone industrielle au niveaudes ambitions industrielles de Marrakech, l'ancien quartier industriel enclavé et sous-équipé constitue une friche de 160 ha dont la reconversion ouvrira de nouvellesperspectives d'aménagement pour la ville.

Enfin, l’obstacle foncier se trouve à l’origine des difficultés rencontrées dans la restructu-ration des douars périphériques, au niveau de l’apurement et de la remise des titres fonciers.

2-4- ABSENCE DE STRUCTURE DE REGULATION ET DE GESTION DU FONCIER

La gestion du volet foncier est déterminée par les contraintes des statuts fonciers etles difficultés de leur mobilisation. Elle est dispersée entre plusieurs intervenants quiopèrent d'une manière sectorielle, en l'absence d'une vision globale et cohérente.

Le secteur est également caractérisé par une opacité de l'information et desdonnées, et l'absence d'instruments d'intervention foncière. La gestion du voletfoncier est assurée au cas par cas à l'occasion de chaque projet et sans continuité nivision d'ensemble.

L'extension urbaine de Marrakech s'est opérée selon les disponibilités foncièresdes terrains domaniaux et collectifs qui ont orienté le développement deslotissements et des opérations publiques, isolées et dispersées, sans articulation nicohérence d'ensemble, ce qui renforce cette image de macroforme éclatée.

La régulation du foncier est commandée par les contraintes de chaque statut et lesrègles du marché. Les rares arbitrages prononcés dans les affectations foncièresmanquent de cohérence.

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Les contraintes à l'urbanisation (ceinture verte à l'Est et périmètre irrigué à l'Ouest)et celles liées aux infrastructures (très forte au nord de la ville pour l'assainissement)imposent aujourd'hui une démarche d’optimisation des ressources foncières.

Le blocage du statut Habous et l’amenuisement du domaine privé de l'Etat et ducollectif ont conduit à l’ouverture du domaine militaire du camp Al Ghoul à l'urbani-sation, dans le cadre d’une démarche de concertation initiée par l'inspection del'Urbanisme.

La convention qui lie l'Agence du Logement et de l’Equipement Militaire (ALEM), laWilaya et l'inspection de l'Urbanisme stipule que les bidonvilles existants seront recaséssur de nouveaux terrains par l'ALEM qui cède la moitié de leurs emprises récupérées encontrepartie d'une autorisation pour des immeubles et des villas le long de la route deTarga.

En dehors de cette expérience, dont il faudra évaluer l'impact et les conditions desa reconduction à d'autres terrains, le verrouillage foncier de la ville montre l'impor-tance à mettre en place une instance de gestion du foncier et de rationalisation de sonaffectation. Celle-ci peut prendre plusieurs formes, y compris la création d’une agencefoncière locale, préconisée en particulier par les professionnels du tourisme.

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Fondée au 11e siècle, Marrakech dispose d’un patrimoine historique de valeurexceptionnelle, dont la médina qui abrite les principaux monuments et sites classés.

3-1- LA MEDINA, OBJET DE MUTATIONS CONTRADICTOIRES

La médina, de par son poids démographique et économique, occupe une positioncentrale dans le fonctionnement de l'agglomération, comme centre d'animation etpoint de convergence des trafics et des déplacements. Elle abrite 189 367 habitants(37 341 ménages) sur un territoire de 640 ha, soit une densité moyenne de 300habitants/ ha, chiffre qui cache des écarts entre les différents quartiers.

Globalement, la médina a connu un processus de dédensification entre les deuxderniers recensements, qui s'est soldé par une baisse de sa population de 15 000habitants ; son poids démographique dans la ville a enregistré une chute de 51% en1982 à 31,5% en 1994. Ce double processus est appelé à se prolonger sous les effetsconjugués de l'extension urbaine, de la dégradation de l'habitat à l'intérieur de lamédina et des changements d'affectation du parc logement au profit des activitéséconomiques (artisanales et commerciales) et des maisons d'hôtes.

La médina est confrontée à des difficultés multiples qui touchent au cadre bâti, auxactivités et à son mode de fonctionnement.

1- Elle est l'objet d'un processus de dégradation du bâti dû au morcellement des ryadset des foundouks, aux surélévations clandestines et à la disparition des jardins. Leparc est estimé à 21 000 constructions dont 5 400 (25%) sont vétustes et ondénombre 239 maisons en ruines et 170 foundouks (84% sont des propriétés privéeset 16% appartiennent aux Habous) concentrés essentiellement à Bab Doukkala et auNord.

On estime à 3 000 le nombre de ménages de la médina qui doit être déplacé et relogéà l'extérieur. Les secteurs les plus dégradés concernent Hay Salam au Sud, Arset ElMellak et Kbour Chouhada au Nord et Bab Dbag et Tabhirt à l'Est.

2- Le commerce au sein de la médina subit de profondes mutations, accélérées par ledéveloppement de la grande distribution à l'extérieur des remparts, mieux fournie enproduits diversifiés, plus accessible et plus compétitive.

Le commerce au sein de la médina se maintient essentiellement dans les branches del'alimentation et de l'habillement, et pour répondre aux besoins de proximité d'unepopulation peu motorisée.

A l'opposé, le service connaît une extension, particulièrement à l'Ouest de la médinafavorisée par une demande touristique.

3 - QUALITE ET DIVERSITED'UN PATRIMOINE DEGRADE

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La prolifération du commerce et des services menace l'équilibre des fonctions au seinde la médina. Les bazars sont créés en dehors du souk et certains ryads sonttransformés en locaux commerciaux.

Le développement de la fonction commerciale pose également des difficultés decirculation à l'intérieur des remparts et de stationnement aux abords. Le commercede gros entrave la circulation aux abords du boulevard Houman El Fatouaki et desrues adjacentes. Les dépôts, nombreux et dispersés, génèrent un trafic intense avecdes moyens rudimentaires.

Ce constat est accentué par la convergence des flux et des déplacements vers JamaâEl Fna qui pose de sérieuses difficultés de stationnement.

3- Certaines activités génèrent des nuisances incompatibles avec la fonction résidentielleou touristique de la médina. Ainsi, les ateliers mécaniques ou de ferronneriesont fortement implantés en médina et induisent des nuisances sonores etphysiques.

Les tanneries localisées à Dar Dbagh génèrent en particulier une pollutionprovoquée par les rejets liquides chargés de chrome et l'émanation des odeursdans l'environnement. Elles menacent par ailleurs la santé de la main-d'oeuvre quiopère dans des conditions de travail insupportables.

La médina est également confrontée au dysfonctionnement en matière d'assainis-sement portant sur l'évacuation des eaux usées et le drainage des eaux pluviales.

Enfin, en matière de déchets solides, 26 000 tonnes d'ordures, 1 500 t de gravats et870 tonnes de boue d'égout sont collectées et évacuées annuellement de la médina.

Pour autant, la médina ne constitue pas un ensemble homogène : les mutations encours font apparaître un déséquilibre structurel entre l'Est et l'Ouest de la médina etun fonctionnement à deux vitesses :

- l'Ouest, quasiment intégré à la ville moderne, attire les touristes et les investisseurs.

- l'Est, dégradé et sous-équipé, abrite une population pauvre et des îlots d'habitatinsalubre.

3-2- DES ACTIONS DE SAUVEGARDE NON COORDONNEES

La médina est l’objet de plusieurs études, projets et actions visant la préservationdu cadre bâti et l'amélioration de son fonctionnement.

La médina et les principaux monuments historiques de Marrakech, y compris laplace Jamaâ El Fna, sont inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO. Ilssont l'objet également de textes juridiques pour leur conservation. Les remparts enparticulier bénéficient d'une servitude de protection à l'intérieur et à l'extérieur.

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Le SDAU de 1995 s'est fixé plusieurs objectifs qui visent notamment à recentrer ledéveloppement de la ville autour de la médina et à mettre en valeur les espacespublics, en traitant les abords de la Koutoubia, des remparts et des portes.

Un projet de schéma d'armature générale de la médina a été élaboré en 1996 quidéfinit les actions de restructuration des quartiers dégradés et la restauration desquartiers anciens.

La médina a fait l'objet d'un Plan d'Aménagement (PA) en 1975 qui a été modifié en1977 mais qui n'a pas été homologué. Ce document sert toujours de référence pour lagestion des autorisations de construire, en attendant l'approbation du nouveau PAfinancé par la municipalité, en cours d'élaboration.

Le SDAL préconise la réalisation en amont d'un ouvrage de protection "FosséOurika" pour protéger la médina. D'autres aménagements sont nécessaires pour éviterles débordements de l'oued Issil sur la partie Est de la médina.

L’inspection des Monuments Historiques est en phase de présenter un projet deplan de gestion de la médina qui sera soumis pour concertation aux différentspartenaires. Son objectif est de coordonner les différents projets et actions dans uneperspective de sauvegarde dynamique.

Les principaux monuments historiques sont l'objet de restauration, soit directementpar le ministère de la Culture, soit par des mécènes privés.

Parallèlement, on assiste au développement d'un mouvement de réhabilitation deryads et de maisons en ruine par les particuliers, essentiellement des étrangers, et leurreconversion en maisons d’hôtes.

Ce phénomène, qui prend de l’ampleur, contribue à la réhabilitation du patrimoinebâti et produit des effets positifs sur l’emploi et la préservation de certains métierstraditionnels dans le bâtiment. Il nécessite néanmoins un encadrement, par uneréglementation appropriée pour préserver l’identité de la médina et gérer d'unemanière efficiente la cohabitation des fonctions, des usages et des pratiques sociales etculturelles.

L'exemple des tanneries illustre également la complexité de la problématique desauvegarde du patrimoine et sa relation avec la promotion du tourisme.

Le maintien de Dar Dbagh sur place comme témoignage du patrimoine vivant quiattire des visiteurs touristiques doit être concilié avec la nécessité de traiter et deprévenir la pollution et les nuisances qui menacent les artisans et les habitants, enoffrant des conditions de travail respectueuses des règles d'hygiène et de santé.

La médina de Marrakech est l'objet de plusieurs études et interventions répartiesentre plusieurs partenaires, sans coordination :

- l'Agence urbaine réalise une étude architecturale à l'échelle de la médina ;

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- la municipalité finance une étude de PA suivie par l'inspection de l'Urbanisme;

- l'inspection du Patrimoine suit les travaux sur la restauration des monumentshistoriques ;

- l'ERAC de Tensift réalise, en concertation avec l'inspection de l'Urbanisme, uneopération de relogement en vue de dégager un accès au quartier de Bel Abbass ausein de la médina.

Ces exemples montrent la nécessité d'inscrire la sauvegarde de la médina dans uneréflexion globale placée dans le contexte du développement urbain de Marrakech en tantque métropole régionale, pôle de croissance et première destination touristique nationale.

3-3- UN PATRIMOINE NATUREL RELATIVEMENT BIEN PRESERVE

En dehors de la médina, la ville compte des sites exceptionnels parmi lesquels figu-rent la palmeraie, les jardins et les perspectives donnant sur le paysage de l’Atlas. Lesjardins de la Ménara et les palmeraies, en périphérie de Marrakech, sont classés et pro-tégés au titre de sites historiques.

La palmeraie

Située au Nord-Est de la ville, délimitée au Nord par l'Oued Tensift, au Sud par la RP24 vers Fès, à l'Ouest par l'oued Issil et à l'Est par l'oued Taroumit, elle s'étend sur 7 700ha dont 48% de terrains privés.

Elle présente une grande biodiversité (250 espèces végétales dont 30 rares) et uneréserve bio-génétique. Elle confère à Marrakech un attrait touristique majeur, de parson caractère paysager et son réseau de "khettara" qui fait partie du patrimoinemenacé de la ville. Le site est l'objet d'un classement.

L'équilibre de la palmeraie est menacé par plusieurs facteurs dont le cycle desécheresse, la pollution dans le secteur Azzouzia (sur le site d'épandage des eauxusées), le manque d'entretien et l'extension de l'urbanisation (quartier industriel SidiGhanem et installations touristiques).

La mise en place d’un musée de la palmeraie associant la conservation de cetémoignage à la protection de l'écosystème et à la sauvegarde des Khettaras peutconstituer un projet porteur.

La ceinture verte

Le projet de ceinture verte autour de Marrakech couvre deux périmètres : lepremier, proposé par le SDAU en continuité de la palmeraie existante, est complété pardes terrains agricoles gérés par l'ORMVAH. Les deux périmètres se rejoignent au Sudet à l'Ouest sur une superficie de 700 ha, ce qui donne un total de la ceinture vertede 9 500 ha.

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Le périmètre de la ceinture intègre le projet d'Oasis Hassan II sur 1 600 ha traitéepartiellement en zone vivrière agricole irriguée. Les terrains domaniaux représentent62% de l'emprise de la ceinture verte, le collectif 15% et le privé 23%.

Ce projet est complété par des coulées vertes prenant naissance à la ceinture verteet s'étendant jusqu'à l'intérieur de la ville du coté Est.

A l'intérieur des tissus urbains, deux jardins publics sont situés dans la municipalitéde Ménara-Guéliz : Jardin d'Essai et Jardin Majorelle totalisant 29 ha.

Enfin, 300 ha couvrent les cimetières dont les plus importants sont localisés autourou dans la médina, certains ayant été réaffectés et aménagés en espaces verts par lamunicipalité ou la communauté urbaine.

Malgré la pression de l'urbanisation, exercée notamment sur la palmeraie,Marrakech a su préserver et renforcer ses espaces verts et naturels qui couvrent desemprises importantes et relativement bien préservées. Au total 620 ha de parcs et29 ha de jardins (la Ménara : 110 ha, l'oliveraie de Bab Jdid : 110 ha, l'Aguedal : 410 ha,la Palmeraie : 7 700 ha, la ceinture verte : 9 500 ha).

Un effort notoire a été entrepris en matière de protection et de préservation desespaces verts et de leur aménagement par la Wilaya et les collectivités locales, dans lecadre des actions d'embellissement de la ville. Ces opérations d'aménagement,réalisées dans le cadre de partenariats avec le secteur privé, ont permis de donner aucentre ville une image de qualité et de propreté indéniables.

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Les risques naturels sont constitués par la menace des inondations, notamment auxabords de l'oued Issil, par la sécheresse et par les risques pour la santé publique.

4-1- LES INONDATIONS

Les inondations à Marrakech sont localisées principalement sur les berges de l’ouedIssil, menacées par les eaux de crues qui débordent sur la route des remparts et sur le quar-tier Sidi Youssef Ben Ali. La crue de 1982 a été responsable de la destruction d’unecentaine d’habitations et de la perte de dizaines de personnes.

Le tableau ci-après récapitule les débits des différentes fréquences des crues etindique l'ampleur des débordements au niveau du quartier Sidi Youssef Ben Ali.

Les contraintes de l’oued Issil

Affluent en rive gauche de l'oued Tensift, l’oued Issil longe la ville de Marrakech ducoté Est sur une longueur de 12 km. Long de 50 km et d'emprise variable de 20 à 100 m,il couvre une superficie de 342 km2 qui collecte les eaux d'Ourika et de Ghyara.

L'oued est à sec sur de longues périodes et ne coule que lorsque la pluviométrie surle bassin versant dépasse le seuil de 40 mm.

Le lit de l'oued est parfois au même niveau que les seuils des habitations du quartierde SYBA. La rive gauche limitant le quartier présente un profil accidenté avec despoints bas facilitant les débordements des eaux de crues exceptionnelles.

Le long des remparts entre la RP 331A et la RN8, le niveau de la route est très bas parrapport aux berges. En cas de crue, la route se trouve totalement inondée et le niveaud'eau peut atteindre les remparts, menaçant les monuments historiques, la route dugolf Royal, le quartier SYBA et le douar Guennoune.

Les débordements des eaux résultent :

- du mauvais état du lit de l'oued utilisé comme dépotoir d'ordure et de matériaux deconstruction qui contribuent à son obstruction,

- de l'irrégularité des sections,

4 - DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX PERMANENTS

Fréquence des crues 10 ans 20 ans 50ans 100 ans

Débit de pointe m3 /s 130 190 280 350

% de la superficie inondablede SYBA 7% 22% 38% 44%

Source :Etude d’aménagement de l’oued Issil et de ses abords, septembre 2000.

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- de l'existence de ponts créant un effet d'entonnoir, en particulier le niveau du pontsur la route Aït Ourir qui entrave l'écoulement des eaux et dont les travaux sontengagés pour la réalisation d'un nouvel ouvrage avec un tablier plus élevé.

L’oued Issil est l’objet de plusieurs études et projets d'aménagement, qui portentsur l'élargissement du lit et la réduction des ses méandres, la surélévation du tablier dupont et la construction du collecteur hors-site Fekhara-Madina Zahra.

Le coût des aménagements projetés dépasse de loin les ressources de la munici-palité de SYBA, dont les habitants sont les plus menacés, mais leurs répercussionsauront des effets positifs sur la zone touristique du Golf et complexes Amelkiss etAman jana.

Tous ces éléments montrent la nécessité d'une coordination élargie qui impliquela Wilaya, l'administration de l'hydraulique, la régie et les municipalités, qui placent laquestion de la gestion des risques et de leur prévention parmi les priorités de lacollectivité.

4-2- LA SECHERESSE

La ville est soumise à un climat continental aride caractérisé par une pluviométriefaible (240 mm) et une température moyenne qui avoisine 20 °C, avec des écartsimportants mensuels et journaliers et une forte évaporation.

Les données météorologiques enregistrées depuis 1979 montrent que Marrakechconnaît une période de sécheresse relativement longue. Dans une région où l’agricul-ture constitue l’activité principale de plus de 60% de la population, la sécheresseaccélère le rythme de l'exode rural vers Marrakech, contribue à aggraver le déficithydraulique et les difficultés d'approvisionnement en eau potable.

Dans un souci de prévention, les autorités ont mis en place des comités de vigilancepour suivre l'évolution du déficit et arrêter les mesures nécessaires.

C'est ainsi que plusieurs comités au sein de la préfecture Marrakech-Ménara ont étéformés autour des thèmes suivants :

- le comité de vigilance pour lutter contre les effets de la sécheresse dans le secteur de l’eau,

- le comité d’économie de l’eau dont l'objectif est d'établir un diagnostic de la situationde l’approvisionnement de Marrakech en eau potable et les mesures à prendre pourgarantir une alimentation minimale en cas d’apparition de difficultés dans la disponi-bilité des ressources,

- le comité provincial d’assainissement.

Ces comités sont composés des autorités locales, des élus et des services techniquesintéressés par le thème du comité, tels que la Direction Régionale de l’Hydraulique,l'ONEP, l’ORMVAH, la RADEEMA, la Délégation Provinciale de la Santé.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

4-3- RISQUES POUR LA SANTE PUBLIQUE

Les principaux risques de la santé sont liés aux insuffisances des infrastructures, à lapollution de l'air, à l'insalubrité de l'habitat et au bruit.

Les rejets liquides et solides

La vétusté et la dégradation du réseau d'assainissement sont à l'origine de fuites quisont sources de contamination. Les rejets domestiques, industriels et hospitaliers sontacheminés dans le réseau et sans traitement, directement vers le champ d'épandage quimenace la nappe et les habitants des douars limitrophes.

Le site de la décharge menace également les habitants des douars limitrophes (laqualité des eaux de la nappe est impropre aux besoins domestiques et pour l’irrigation)et la santé des récupérateurs informels.

Pollution de l'air

La circulation automobile, autobus, taxis et camions est à l'origine d'une pollutionde l'air par le monoxyde de carbone, aggravée par le manque de recyclage desmoteurs, le vieillissement du parc et l'usage du diesel.

Les activités industrielles (agro-alimentaire, textile, cuir, papier carton)installées dans le quartier industriel et dans la ZI de Sidi Ghanem, ainsi quel'incinération non contrôlée de la décharge située au Nord de la ville, sontégalement sources de pollution.

En dehors des contrôles techniques des véhicules et de la qualité des produitspétroliers, aucun contrôle des fumées émises par l'industrie n'est entrepris àMarrakech.

Les effets de la pollution de l'air portent sur la dégradation des monumentshistoriques, de la palmeraie et sur le développement des maladies respiratoires.

Pollution phonique

Les sources de bruits à Marrakech sont d'origines multiples :- la circulation le long des axes principaux,- les chantiers de construction en l'absence de réglementation des horaires et des jours

des travaux sur les chantiers,- les activités commerciales et les ateliers dans les zones résidentielles,- l'aéroport dont les servitudes ne sont pas respectées par les nouvelles extensions

situées aux abords immédiats des installations.

Il n'existe aucune disposition, ni aucune instance pour contrôler et gérer la questiondes bruits.

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DES RESSOURCES LIMITEES ET DES RISQUES ENVIRONNEMENTAUX LATENTS

Habitat insalubre

Les caractéristiques de l'occupation du logement : forte densité, exiguïté des loge-ments, cohabitation et sous-équipement en eau et en assainissement, créent lesconditions du développement de l'insalubrité dans l'habitat, favorables à la diffusiondes infections.

Les secteurs les plus touchés concernent certains quartiers de la médina, les douarspériphériques confrontés par ailleurs au sous-équipement, à l'usage de matériaux som-maires ou toxiques, à la présence des rongeurs et des insectes vecteurs de maladies, etdans certains cas à la cohabitation avec les animaux (étables à Sidi Youssef Ben Ali).

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IIILES ACTEURS ET LES INSTITUTIONS

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Marrakech dispose d’un appareil administratif étoffé et d'un encadrement de hautniveau constitué de cadres supérieurs et de techniciens qui opèrent dans les différentsservices extérieurs, universités, ONG et centres de formation.

1-1- DES STRUCTURES TECHNIQUES ET ADMINISTRATIVES DEVELOPPEES

Marrakech dispose d'un appareil administratif développé qui couvre les différents secteurs.

La Wilaya, qui regroupe trois préfectures et deux provinces, administre le territoirede Marrakech par l’intermédiaire des services intérieurs et extérieurs appelésdélégations. Elle exerce une forte tutelle sur les communes, au niveau des choixbudgétaires et des projets d'aménagement.

Elle dispose de sa propre administration qui gère les aspects techniques, financiers,économiques et politiques, mais reste tributaire de l'expertise des services extérieurs.Ces derniers représentent les différents départements ministériels au niveau de chaquepréfecture ou province. En plus de ce niveau, certains ministères, les plus avancés dansle processus de déconcentration, sont représentés également par une directionrégionale qui coordonne les activités de plusieurs délégations.

1-2- DES ORGANISMES PUBLICS OPERATIONNELS

Les organismes publics sont des entités autonomes sur les plans financier,technique et organisationnel, et de ce fait bénéficient d'une souplesse dans leurmode d'intervention. Ils constituent des instruments opérationnels de la mise enoeuvre de la politique définie par le département de tutelle.

Parmi ces organismes on peut citer :

- le Centre National des Energies Renouvelables (CNER),

- l'Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Haouz (ORMVAH),

- l'Agence du Bassin Hydraulique de Tensift,

- les Organismes sous tutelle (OST) et l'Agence Urbaine qui relèvent du département del'Habitat et de l'Urbanisme.

L'exemple des OST (ERAC, ANHI et SNEC) est significatif d'outils opérationnels de miseen oeuvre de la politique définie par le département dans le secteur de l'habitat.

Dotés d’une autonomie qui leur permet de mobiliser les ressources financièrespropres pour assurer la maîtrise d’ouvrage des opérations d’habitat, les OST bénéficientégalement de subventions destinées aux programmes de lutte contre l’habitatinsalubre et pour l'accès à l’habitat économique.

1 - DIVERSITE DES INSTITUTIONS ET ABSENCE DE LEADERSHIP

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De par leurs activités, ils bénéficient d’une expertise réelle dans les domainestechniques et financiers de l'aménagement et de la construction. Ils ont accès à uneconnaissance du marché du logement et du profil des bénéficiaires.

Les OST mènent des opérations propres dans le cadre de la lutte contre l'habitatinsalubre en concertation avec la Direction Régionale de l'Habitat (DRH) qui assure lacoordination de la planification et de la programmation à l'échelle locale, avant d'êtrevalidée par les services centraux du ministère.

Cependant, chaque OST préserve sa spécificité en matière de maîtrise d’ouvrage etd’une certaine manière de territoire d’intervention à l'échelle de la ville. Si le choix desopérations est arrêté en coordination avec la DRH, l’implication réelle de l’organismese fait sur la base de critères financiers, dont le coût de subvention est établi à partir deratios élaborés à l'échelle nationale pour chaque forme d'intervention (relogement,recasement, restructuration).

La DRH a un rôle de coordination, de planification, de recensement, d'enquête etd'information mis à la disposition des différents partenaires. Elle oeuvre également aurenforcement du partenariat. Depuis 2002, la DRH a mis en place un ObservatoireRégional de l'Habitat dans l’objectif de collecter les données qui seront mises à ladisposition des entreprises et des promoteurs dans le secteur de la construction et del'habitat.

La DRH assure le suivi administratif mais non opérationnel des opérations àcaractère social, indépendamment du Programme National de Résorption de l'HabitatInsalubre (PARHI) subventionné par le Budget Général de l'Etat (BGE).

Préfectures Municipalités Superficie Km2 Population

Marrakech-Ménara Marrakech-Médina 6,4 189 367

Sidi Youssef Ben Ali Annakhil 67 36 626

Sidi Youssef Ben Ali 13,1 118 780

Ménara-Gueliz Mechouar Al Kasba 12,7 28 259

Ménara-Guéliz 91,2 296 800

Source: PLHDU.

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LES ACTEURS ET LES INSTITUTIONS

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1-3- INEGALITE DU DECOUPAGE COMMUNAL

Le territoire de la ville de Marrakech est découpé en cinq municipalités(5) de poidsdémographique, économique et fiscal différents. Les écarts qui en résultent setraduisent au niveau des ressources et des compétences.

La municipalité de Ménara-Guéliz concentre une grande part de la matièreimposable (établissements hôteliers, opérations de construction, morcellements,lotissements et activités économiques). A l'opposé, la municipalité de SYBA disposed'un potentiel fiscal très faible au regard de son poids démographique et de l'étroitessede son territoire.

Les autres municipalités disposent de faibles ressources et les investissements sontfinancés par les transferts, les subventions de l 'Etat et l 'emprunt du Fondsd'Equipement Communal (FEC).

Mais la pénurie des moyens n'explique pas tout. Les municipalités sont confrontées àla faible capacité de programmation et de mobilisation des ressources nécessaires pourles investissements. A titre d'exemple, la commune de Ménara-Guéliz n'arrive mêmepas à investir l'ensemble de ses ressources. L'existence d'un excédent récurrenttémoigne de la non-optimisation des ressources dans les actions de développement.

Les services techniques municipaux sont confrontés à des tâches de gestion quoti-diennes et ne disposent ni des compétences ni des structures appropriées pourconduire des projets de développement, ou pour assurer la maîtrise d'ouvrage desprojets qu'ils délèguent dans certains cas, soit à une société privée pour l'entretiendes espaces verts, soit à un établissement public (ERAC et ANHI) pour la restructurationde douars périphériques.

Le fonctionnement global du pouvoir communal révèle un manque de visibilitédes élus, chacun raisonnant à l'échelle de sa circonscription, rarement à l'échelle del'ensemble du territoire de la commune, et a fortiori de celui de la ville.

Les pratiques de programmation et de budgétisation des investissements répon-dent à des besoins immédiats formulés en général par les élus et ne traduisent pas unevision stratégique du développement local.

Ce mode de fonctionnement se traduit par l’absence de consensus sur le programmeà l'échelle de la ville et d'approche appropriée aux questions de développement local.

(5) A la veille des élections municipales de septembre 2003, le territoire de la ville de Marrakech était découpé en cinq

municipalités : Annakhil - Marrakech-Médina - Ménara-Guéliz - Méchouar Al Kasba - Sidi Youssef Ben Ali. Ces cinq enti-

tés étaient regroupées au sein de la Communauté urbaine, organe de coordination et de gestion intercommunale.

Depuis cette date et suite à l’adoption de l’unité de la ville pour les agglomérations supérieures à 500 000 habitants,

Marrakech se trouve dotée d’un Conseil de la ville qui regroupe les anciennes municipalités - à l’exception de Méchouar

Al Kasba - en une seule entité dirigée par le Président du Conseil communal de la ville de Marrakech. On notera que les

données citées dans le texte font référence à l’ancien découpage, au vu de l’élaboration première de l’étude.

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LES ACTEURS ET LES INSTITUTIONS

Un seul programme portant sur la voirie, l'éclairage et les espaces verts a été réalisésous l'impulsion de la Wilaya, en partenariat avec la Communauté urbaine et lesmunicipalités de la ville mobilisées pour financer les projets à l'échelle de Marrakech.

1-4- DISPERSION DES CENTRES DE POUVOIR

Grande métropole, Marrakech présente un paysage urbain contrasté, renforcé par ledécoupage communal qui confirme des écarts au niveau des équipements, desinfrastructures et des ressources fiscales.

La structure décentralisée présente 9 centres de pouvoir dans la ville : cinq munici-palités coiffées par une communauté et trois préfectures dont chacune dispose d’unconseil préfectoral. Le conseil régional, le dernier né de ce cadre institutionnel, estencore en retrait, l’entité étant relativement récente et son administration en voie deconstitution.

L’administration préfectorale, d’un niveau d’encadrement relativement faible, estsous l’autorité du gouverneur qui assure l’interface avec l’assemblée préfectorale etmobilise l’administration à la fois pour exécuter les délibérations du conseil et assumerses pouvoirs d’agent de l’Etat.

Le conseil préfectoral n'a pratiquement pas de rapport direct avec les servicesextérieurs de l'Etat.

La gestion de la ville est confrontée à la problématique du découpage communal quiprésente des écarts dans le poids démographique, le territoire, le niveau d’équipement,les ressources financières et le potentiel fiscal.

L'existence de la Communauté urbaine permet de remédier partiellement à cetéclatement communal, mais les difficultés de coordination persistent et entraventl'élaboration d'une politique locale au service de la ville.

La Communauté urbaine gère les équipements et les services intercommunaux parmilesquels la décharge des déchets solides, les espaces verts intercommunaux, lestransports et l'hygiène. L’approvisionnement en eau potable et l’assainissement liquidesont confiés à une régie autonome et les transports collectifs à une entreprise privée.La gestion déléguée des abattoirs et celle de la collecte des ordures sont en projet.

Au sein de la Communauté urbaine, les intérêts des municipalités sont souventmieux défendus que ceux de la ville, cela se traduit par le saupoudrage des projetsentre les cinq municipalités qui composent la communauté, dont les tâches de gestionl'emportent sur les fonctions de planification ou de programmation.

Dans ce contexte, la Wilaya joue un rôle d’impulsion dans les différents secteurs :aménagements touristiques, équipement de la ville, actions d’embellissement, voirie,éclairage, espaces verts.

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2 - EMERGENCE D'UNE SOCIETE CIVILE

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La société civile est présente à Marrakech à travers ses nombreuses associations,ONG et organisations professionnelles. Le secteur privé, dans la diversité de ses statutset de ses compétences, fait preuve d'un dynamisme remarqué. Le tissu associatifcouvre d'une manière inégale plusieurs champs en s'appuyant sur le pôle universitaireet les centres de formation et de recherche, dont une partie du corps enseignant estmobilisée dans des actions de développement local.

2-1- UN SECTEUR PRIVE DYNAMIQUE

Le secteur privé est en voie de réorganisation, notamment dans le secteur touris-tique. Malgré la sensibilité du secteur aux effets de la crise internationale, il faitpreuve d'un dynamisme porté par la priorité nationale affichée pour le tourisme àl'horizon 2010.

Le partenariat entre le secteur privé et les municipalités est quasiment absent saufexception notoire de l'aménagement d'un jardin public financé en partenariat avecIttisssalat Al Maghrib (IAM). La concertation avec l'autorité est soumise au calendrier etaux priorités de l'administration.

Pour le secteur touristique défini comme une priorité nationale, la concertation estinstitutionnalisée à travers le Centre Régional du Tourisme (CRT) qui regroupe lesprofessionnels du secteur, les élus et l'autorité, et qui constitue un espace de dialogueet de promotion .

Pour les autres secteurs, malgré leur relation étroite avec le développementtouristique, la concertation est absente. Ainsi, la question de la distribution dans lecommerce à Marrakech n'est pas discutée, et la Chambre de commerce n'est niconsultée sur l'installation des grandes surfaces ni sur celle des petits commerces.

2-2- UN TISSU ASSOCIATIF IMPORTANT MAIS DISPERSÉ

La région de Tensift et la ville de Marrakech en particulier ont connu un dévelop-pement important du mouvement associatif, qui couvre une diversité de champsd'action : alphabétisation, environnement, culture, sport, développement social. Onestime à 1 400 les associations présentes en milieu urbain à Marrakech, dont seulementune quarantaine qui opèrent d'une manière régulière.

Le manque de coordination entre les associations donne lieu à des chevauchementsdes activités alors que certaines problématiques ou secteurs ne sont pas suffisammentinvestis ( la lutte contre l'habitat insalubre ou la protection du patrimoine).

Dans leur majorité, les associations sont confrontées à des difficultés de fonction-nement, d'organisation, certaines de légitimité, de communication interne et de

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LES ACTEURS ET LES INSTITUTIONS

transparence. Les contraintes majeures portent sur les rapports aux différents partenaires(secteur public, élus, bailleurs de fonds). Elles concernent également leurs relationsavec les autres associations.

Les relations entre les associations et l'autorité, caractérisées autrefois par uneméfiance réciproque, sont en train d'évoluer progressivement dans le sens d'unecohabitation, voire un partenariat autour de projets communs.

Mais les exemples positifs d'engagement du secteur public dans le mouvementassociatif ne doivent pas occulter les difficultés rencontrées par la majorité desassociations dans la mobilisation des partenaires publics, difficultés exacerbées par desproblèmes de communication et l'absence de circulation de l'information et desdonnées entre les deux parties.

Les difficultés d'accès des associations à l'information sur les bailleurs de fondsconstituent également un handicap pour le développement de leurs activités.

Cependant, certaines ONG émergent et bénéficient d'une expertise et d'un profes-sionnalisme reconnu. C'est le cas en particulier du Centre de Développement de laRégion de Tensift (CDRT) qui constitue aujourd'hui, avec ses 160 cadres qui excercent àl'université et dans les établissements publics et privés, la locomotive du mouvementassociatif de Marrakech. Il ambitionne de jouer un rôle d'intermédiation et de conseilauprès des associations en leur apportant son appui et son expertise.

L'Observatoire Régional de l'Environnement de Marrakech (OREM), une ONGd'utilité publique, regroupe également plusieurs compétences organisées endépartements : eau, air, déchets solides, littoral, biodiversité, communication et SIG.Malgré la multiplicité des champs d'intérêt, l'ONG ambitionne une démarche globale etintégrée dans la gestion de l'environnement qui se substitue aux approches sectorielles.

2-3- UN POLE D'ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE

L'Université Cadi Ayyad (UCA) constitue une interface entre l'institutionnel etl'associatif. Elle dispose d'un potentiel humain, technique et professionnel important,déjà mobilisé dans des actions de développement local. Elle est ouverte sur l'environ-nement socio-économique de la région par le développement de la recherche et lepartenariat avec les institutions publiques et le secteur privé, pour lesquels elleassure des prestations de services dans les domaines techniques et de la formationcontinue. Elle contribue, par ailleurs, à fixer l'élite locale et à drainer celle des régionslimitrophes.

La formation porte sur plusieurs spécialités dont la filière des sciences appliquéesqui offre un créneau pour la collaboration et le partenariat économique avec le secteurprivé. Ainsi, le département de physique, en partenariat avec le syndicat des opticiens,propose une formation destinée au marché de l'emploi local.

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

La recherche appliquée concerne également le tissu économique dans le cadre d'unpartenariat avec l'Omnium Nord Africain (ONA) dans la mine de Guemmasa et avecl'Office Chérifien des Phosphates (OCP) à Ben Guérir et à Youssoufia.

Le corps enseignant offre également un potentiel d'encadrement dont une partieopère d'une manière individuelle au sein des ONG de la région.

Plusieurs centres de formation supérieure opèrent à Marrakech à côté d'organismespublics de recherche et de développement comme le Centre de Développement desEnergies Renouvelables (CDER) qui dispose de son propre centre de formation destinéaux professionnels. Il organise des séminaires et des rencontres sur les questions dudéveloppement et lie la question de l'énergie à la lutte contre la pauvreté.

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L'analyse des pratiques des acteurs locaux du développement révèle une série dedysfonctionnements et d'entraves qui limitent la portée de leur action. Le premierrelève d'un manque de communication entre les différents partenaires sur des sujetsd'intérêt commun. Plusieurs exemples peuvent illustrer ces difficultés : l’assainisse-ment liquide, la collecte des déchets solides et la décharge, la circulation et lestransports urbains collectifs, les zones inondables, l'intégration des douars périphériqueset les documents d'urbanisme.

3-1- DES OUTILS DE PLANIFICATION ET DE CONCERTATION NON APPROUVES

Marrakech est l'objet de plusieurs études et de documents de planification et deprogrammation qui sont à des états différents d'avancement :

Le SDAU élaboré en 1994 constitue un outil de référence par son diagnostic trans-versal et par ses propositions d'aménagement dont certaines sont toujoursd'actualité. Sa mise en oeuvre a été très limitée et semble en partie dépassée dans cer-tains secteurs de l'agglomération.

La ville est également couverte de plusieurs PA qui ont un caractère réglementairepour l'usage du sol. La plupart sont élaborés, certains sont bloqués au niveau duprocessus de concertation ou de l’homologation, notamment ceux de SYBA et deMénara-Guéliz, ce qui constitue un vide juridique favorable à une gestion au jour lejour, à des dérogations et à des "coups partis" préjudiciables au développementdurable de l'agglomération.

Le PA de la médina constitue un cas à part, compte tenu des enjeux de sasauvegarde et de son financement assuré par la municipalité de Marrakech-Médina. Le document a donné lieu à un diagnostic et des propositions d'undocument graphique accompagné d'un règlement spécifique pour la médina. Ilest versé dans le circuit de concertation et par conséquent non opérationnel. Lagestion des autorisations de construire au sein de la médina se fait encore parréférence à l'ancien PA de 1975 qui n'est toujours pas homologué.

Marrakech a fait également l'objet d'un PLHDU qui constitue une démarche deprogrammation concertée entre le département de l'Habitat, les autorités et lesmunicipalités sur la problématique de l'habitat. La convention cadre a été signée parles partenaires mais le document n'est pas encore opérationnel, faute d'engagementfinancier précis. Articulé au PARHI, il peut constituer un cadre de mobilisation deressources pour financer les projets de restructuration ou de résorption de douars

3 - DEMARCHES SECTORIELLES ET MANQUEDE CONCERTATION

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périphériques, pour peu que le programme soit traduit, au-delà de la convention cadre,par des engagements précis dans des montages financiers.

Le Schéma Directeur d'Assainissement Liquide (SDAL) a été élaboré en 1992 etactualisé en 1996. Il a établi un diagnostic et débouché sur un programme depropositions dont les principales orientations portent sur :

- la priorité accordée à la réhabilitation du réseau de la médina ;

- la protection de la ville des inondations des eaux de l'Ourika, la zone de l'aéroport etcelle de l'Oued Isssil ;

- la réalisation de grands collecteurs à l'aval et la reprise des éléments structurants duréseau ;

- le traitement des eaux usées.

La régie assure la mise en oeuvre de ce programme grâce à la mobilisation d'unprêt international. Des retards sont enregistrés dans certaines composantes maisl'enjeu essentiel reste la question du site et du mode de traitement qui ne sont pasencore réglés.

Les déchets solides ont fait l'objet d'un Schéma Directeur d'Assainissement Solide(SDAS) qui a permis de réaliser un diagnostic sur le secteur et par municipalité, et esquisserdes propositions d'intervention qui concernent la collecte, le nettoiement et la décharge.

La mise en oeuvre du document soulève des enjeux stratégiques qui concernentnotamment la privatisation et le choix du site de la décharge et du mode de sa gestion.

Enfin, il faut noter l'absence d’études et de diagnostic sur le secteur de lacirculation et des transports urbains collectifs.

Les documents et les études sont des éléments révélateurs des enjeux dans lessecteurs traités. Les documents d'urbanisme (SDAU et PA) font l'objet de concertationsinstitutionnelles et de délibérations communales, et pour les PA, l'objet d'enquêtepublique pour relever les requêtes des citoyens. Les caractères sectoriel et techniquedes autres études et documents (SDAL, SDAS, PLHDU) rebutent les partenaires et limi-tent les possibilités d'accès à l'information pour les non initiés.

Il est de l’importance capitale pour les ONG d’investir en particulier le champ desdocuments d'urbanisme, de prendre connaissance de leur contenu et de s’approprierleurs propositions. C’est une des manières de peser sur les décisions qui concernentl’avenir de leur cité.

3-2- DES ACTIONS DISPERSEES

Marrakech est l'objet de plusieurs actions conduites par les acteurs locaux d'unemanière sectorielle et parfois dispersée. Parmi ces actions, on peut citer la mise enplace d'une police communale de l'environnement qui permet à des agents de la

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

commune de verbaliser les infractions relatives à l'environnement. Cette initiative,favorablement accueillie, a eu cependant un impact relativement faible.

La ville est également engagée dans une politique d'embellissement portant surl'espace public, l'aménagement des jardins, l'éclairage public et la reconversion decimetières désaffectés en jardins publics, en concertation avec les Habous.

Ces actions ont un impact positif sur l'amélioration de l'image de la ville. Onpeut regretter qu'elles soient limitées à la partie centrale et sans articulation auxautres problématiques du développement local, en particulier les questions de lacirculation et des transports ou celles de l'intégration des douars urbains.

D'autres projets ont été engagés sur la base d'une problématique transversale trèsproche des démarches de développement préconisées par le programme Agenda 21local, dont on peut citer le projet de lutte contre la pollution atmosphérique àMarrakech.

L'action concerne le village des potiers à douar Laaskar situé sur la route d'Essaouira,qui regroupe une centaine d'ateliers et emploie entre 800 et 1 200 personnes dont desenfants.

Le projet vise à substituer l'incinération des pneus, qui présente des risquesenvironnementaux (pollution de l'air et de la nappe) et une menace pour la santédes artisans, par des fours à gaz, un combustible moins polluant et financièrementviable.

Une convention cadre réunit l'Agenda 21 local, le CDRT, l'Office Régional deMise en Valeur Agricole du Haouz (ORMVAH), la commune Saada et porte surl'aménagement du site, l'adduction d'eau potable, l'éclairage public, la restructu-ration des ateliers des potiers, la construction d'un musée, d'une salle deformation et l'équipement en fours améliorés. Le projet engage d'autres parte-naires dont :

- Les deux associations qui opèrent dans le complexe des potiers et dont les produitssont commercialisés à l'échelle nationale.

- L'OREM qui a participé à un travail de sensibilisation des associations et de formationpour les artisans.

- La fondation Mohammed V qui a été sollicitée pour contribuer au projet à hauteur de20%, soit 20 000 DH par four au profit des artisans nécessiteux au nombre de 38 ; unecontribution de 760 000DH pour un coût total de 3 600 000 DH.

3-3- DES PROGRAMMES DE COOPERATION INTERNATIONALE NON COORDONNES

Marrakech attire plusieurs programmes de financement nationaux et interna-tionaux portant sur les différents aspects du développement local. Parmi ces projets,on peut citer :

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LES ACTEURS ET LES INSTITUTIONS

- le projet de partenariat ANHI et ACAD (Association de Coopération entre Acteurs deDéveloppement) dans le cadre d'un partenariat avec la région. L'objet porte sur larestructuration de deux douars ;

- plusieurs programmes de coopération internationale (FNUAP, UNICEF, PLCP) sontengagés ;

- l'Agence de Développement Social (ADS) qui constitue un guichet de financement.

La forte présence des bailleurs de fonds nationaux et internationaux est un indicateurde l'intérêt porté à la ville, mais ces programmes méritent d'être coordonnés pouraméliorer leur impact.

3-4- INSUFFISANTE COORDINATION ET DISPERSION DES MOYENS

Sur plusieurs questions essentielles, on constate l'absence de coordination trans-versale entre les partenaires et le manque de concertation, parfois au sein du mêmedépartement, voire de la même institution. Il en résulte des démarches sectoriellesparfois technicistes qui ne placent pas les problématiques soulevées dans leur cadreglobal, celui du développement local.

Un des effets de cette sectorialisation porte sur la déperdition des données et desinvestigations menées par les différents partenaires, parfois reprises sans accumulationni valorisation, ce qui soulève le problème de la formalisation des données, leur mise àjour, leur diffusion et leur archivage.

Ces dysfonctionnements résultent en partie du contexte institutionnel deMarrakech, caractérisé par une dispersion des centres de pouvoir entre plusieurs entitésqui, en l'absence d'une concertation élargie, n'est pas favorable à l'émergence d'unestratégie de développement local.

La coordination des services publics est certes assurée par la Wilaya qui joue un rôledéterminant par rapport aux services déconcentrés et aux élus, et une fonctiond'animation et d'incitation sur des programmes et des priorités arrêtés pas ses services.

L'intercommunalité est limitée à la gestion de quelques services et équipementsassurée par la Communauté urbaine, dans laquelle chaque représentant de municipalitétravaille pour son territoire dans des conditions caractérisées par :

- la faiblesse des moyens financiers et humains, à l'exception de Ménara-Guéliz ;

- une répartition sectorielle des services des municipalités sans vision transversaled'ensemble ;

- une faible capacité de planification et de programmation des services techniques desmunicipalités ;

- un mode de fonctionnement accaparé par la gestion des tâches quotidiennes, sansanticipation ni prévention ;

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

- une absence de contrôle des documents d'urbanisme, d'études générales et deréflexion sur le développement local.

La concertation entre les services publics et le secteur privé est épisodique, à l'ex-ception notoire et récente du secteur touristique où elle prend une formeinstitutionnalisée. Pour les autres secteurs, malgré leur relation étroite avec le déve-loppement touristique, la concertation est limitée, voire inexistante.

La relation des acteurs publics avec la société civile est d'une manière généraleencore assez conflictuelle, malgré l'effort de communication entrepris par certains ser-vices publics et certaines municipalités. Dans ce dernier cas, l'élu local a tendance àvouloir monopoliser le rôle d'interface entre l'institution communale et la population, ens'opposant à toute forme de concurrence des militants associatifs, pour mieux assurer etentretenir son pouvoir.

Le manque d'intérêt et d'attention des autorités publiques vis-à-vis des initiativesdes associations est également souvent évoqué, mais il devra être nuancé selonl'instance ou le service concerné et selon le poids et la crédibilité de l'association.

Les démarches entreprises par la province d'Al Haouz ainsi que celles de certainsorganismes (ORMVAH, Direction Régionale des Eaux et Forêts...) sont révélatrices despossibilités ouvertes par l'engagement des autorités dans le travail associatif, qui a prisune forme institutionnelle par la mise en place d'un service au sein de la province,ayant le rôle d'interface entre les services et les associations.

Ces expériences doivent être confortées et valorisées au sein d'un espace ouvert deconcertation qui fait défaut et qui est vivement ressenti, notamment par lesassociations. Celles-ci y voient un cadre propice pour échanger les données etles expériences, institutionnaliser la concertation et initier la participation de lapopulation aux mécanismes de prise de décision.

Cet espace pourra servir également de cadre pour initier des campagnesd'information et de sensibilisation en vue d'obtenir l'adhésion du public auxstratégies de gestion du développement local.

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La perspective du développement touristique à l'horizon 2010 implique la mise enplace d'une stratégie intégrée qui préserve les grands équilibres économiques etenvironnementaux.

Dans ce sens, il est important de maintenir une relative diversification desactivités pour réduire les effets de la sensibilité du secteur à l'évolution ducontex te international et d 'assurer une gest ion durable des ressources,notamment l 'eau, le foncier et le patr imoine, dans un contex te de for tecompétition pour leur usage.

En effet, dans ces trois secteurs, Marrakech est confrontée à des défis majeurs.

1- La gestion des ressources en eau potable met en relief la question de l'ajustement del'offre à la demande et de l'arbitrage entre les usages compétitifs des différentssecteurs. L'effort doit s'inscrire dans une démarche orientée vers la recherche del'équilibre entre la demande en eau et l'approvisionnement, plutôt que de leconcentrer exclusivement sur l'augmentation de l'offre.

Cette perspective implique l'engagement de relations partenariales dans unedémarche transversale du traitement de la question de l'eau, dont la gestion requiertune participation élargie des acteurs locaux à l'économie de l'eau et des campagnesd'information et de sensibilisation favorisant l'optimisation de son usage et saconservation.

2- Le tourisme peut constituer un facteur déterminant au service de la sauvegarde dupatrimoine qui va au-delà de la nécessaire restauration des monuments historiques.Les actions de réhabilitation des maison d'hôtes à l'intérieur de la médina procèdede la même démarche de préservation du bâti, des métiers traditionnels, de laconstruction et de l'artisanat. Elle doit être réglementée et intégrée dans une visionglobale.

Le tourisme constitue également un facteur d'ouverture économique et d'échangessocioculturels, pour peu qu'il soit respectueux des pratiques et des spécificitéslocales. Les ambitions de Marrakech d'attirer une part importante des 10 millions detouristes prévus pour l'an 2010 implique une gestion efficiente de ces flux, qui soitfavorable à des échanges économiques et culturels de qualité et à la préservation deson patrimoine.

3- La vocation touristique de Marrakech est incompatible avec la progression del'habitat insalubre et des douars périphériques. La résorption du premier et l'inté-gration sociale des seconds par le renforcement des infrastructures et des servicesurbains s'imposent comme une démarche de mise à niveau de la ville, indissociablede la problématique du développement durable du secteur touristique.

CONCLUSION

Page 88: Profil Marrakech

CONCLUSION

88

Cette intégration doit se décliner sur le plan opérationnel sous des formesd'intervention conduites selon une approche de maîtrise d'ouvrage socialefondée sur la participation des habitants, qui va au-delà de leur contributionf inancière au coût du projet , et une coordinat ion entre les d i f férentsintervenants qui s'inscrit dans la durée des opérations.

Ces trois thèmes fédérateurs, qui articulent la question de l'environnement à celle dudéveloppement, correspondent également à des problématiques porteuses quipeuvent servir de support pour un apprentissage de l'action concertée du dévelop-pement local.

Pour assurer son rôle de métropole régionale et de première destination touristiqueau Maroc, Marrakech se doit de gagner le pari de préserver son environnement etson patrimoine, qui constituent sa première richesse. Dans ce sens, la perpectivede l'unité de la ville mettra fin à une gestion dispersée et ouvrira la voie à undéveloppement intégré et durable.

Page 89: Profil Marrakech

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Page 90: Profil Marrakech

Démographie

Economie

Habitat

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Tableau synthétique du diagnostic et des perspectives d'évolution du contexte socio-économique de Marrakech

Hypothèses et propositionsPerspectives

et actions en coursDiagnosticThèmes

Marrakech franchira le cap de1 million d'habitants à l'horizon2010.

Activer l'établissement du SDtouristique de la ville.Adapter les zones touristiques à ladiversité des produits et à la demande.Réglementer le fonctionnement desmaisons d'hôtes.Maintenir une diversification desactivités économiques.Organiser les secteurs de l'artisanatet du commerce.

Approbation des conventionstechniques du PLHDU et mobili-sation des ressources despartenaires de l'habitat dans lecadre du PARHI.Résorption de l'habitat insalubre enmédina et à SYBA.Adaptation des programmespublics à la demande sociale.Adoption d'une nouvelle démarched'intervention dans les douarspériphériques fondée sur la partici-pation des habitants.

Poursuite de la croissance démogra-phique mais inflexion dans lerythme.

Renforcement de la positiontouristique de Marrakech dans laperspective de l'accueil de 10millions de touristes en 2010.

Aménagement de zones touris-tiques.

Organisation de la profession.

Établissement du PLHDU approuvémais absence d'engagementsfinanciers des partenaires locaux.

Programme de restructuration etd'intégration des douars périphé-riques dans le cadre du PARHI.

Baisse du rythme d'intervention desOST.

Projets de résorption de douarscentraux visibles.

Population en 1994 de 672 506habitants.Croissance urbaine élevée (TAMA de3,6 % entre 82-94) alimentée par unexode rural durable.

Tourisme moteur de la croissanceéconomique.Secteur industriel faible et en recul.Artisanat important en mutationprofonde.Commerce en restructuration.Diversification des services.Administration premier employeur.

Progression de l'insalubrité et desdouars périphériques.Importance des besoins en logementsInadéquation de l'offre à la demande.Rythme de construction delogements autorisés insuffisant (1849 unités en 2000).Limites des interventions dans lesdouars périphériques.

Page 91: Profil Marrakech

Equipements collectifs

Infrastructures

91

Renforcement du niveau d'équipe-ment dans les municipalités et lesquartiers.

Meilleure répartition des équipe-ments collectifs de proximité.

Renforcement des équipements desanté de sport et d'encadrementsocial.

Activer la réalisation du système detraitement de eaux usées retenu.

Réaliser les émissaires à ciel ouvertde protection contre les eaux plu-viales.

Activer le projet de traitement desdéchets solides.

Discuter et arbitrer sur le projet deprivatisation de la collecte et du trai-tement.

Projet de loi sur les déchets solidestoujours en discussion.

Difficulté dans la programmation etla réalisation des équipementscollectifs.

Obstacles fonciers pour la réalisa-tion des équipements.

Emergence d'un secteur d'ensei-gnement privé.

Action volontariste de branchementà l'eau.

Programme du SDAL en coursd'exécution.

Choix du système de traitement deseaux usées arrêté mais problèmefoncier persistant.

Déficit en équipements préscolaires.

Progression du taux de scolarisationdont celui des filles.

Effort important dans l’enseigne-ment fondamental mais taux deroulement élevé.

Inégale répartition des établisse-ments scolaires dans la ville.

Diversification de la formation pro-fessionnelle.

Potentiel important d'enseigne-ment supérieur.

Déficit en équipements de santé, desport et d'encadrement social.

Accroissement du taux de branche-ment à l'eau.

Taux de rendement du réseau dedistribution faible (64,9%).

Carence du réseau d'assainissement.

Problèmes des rejets non traités.

Les déchets solides : difficultés de lacollecte et problème de la décharge.

Hypothèses et propositionsPerspectives

et actions en coursDiagnosticThèmes

Page 92: Profil Marrakech

92

Protéger les emprises de la voie decontournement et engager la roca-de sud.

Engager une réflexion sur l'usage del'espace public par les différentsmodes de transport.

Engager un débat public sur la stra-tégie du transport urbain collectif.

Nécessité de maintenir une formerelativement compacte de la ville.

Protection des zones ouest (péri-mètre irrigué) et Est (palmeraie).

Renforcement des équipementsdans les secteurs périphériques aunord et à l'ouest.

Activer le projet de Harbil par la ges-tion concertée et coordonnée duvolet foncier.

Le SDAU a proposé la création d’unevoie de contournement nord-ouestet la mise en place d’une rocadeceinturant la ville par le sud.

Projet d'infrastructure en souffrance.

Gestion des transports urbainscollectifs concédée à une entrepriseprivée.

Développement induit par lesgrands axes interurbains : Safi,Essaouira.

Impact des contraintes foncières surles tendances de développementspatial.

Contraintes des emprises del'aéroport du camp militaire, de laligne de chemin de fer et de l'ancienquartier industriel enclavé.

Projet de ville nouvelle industrielleà Harbil bloqué pour cause deproblèmes fonciers.

Réseau de voirie radio concentrique,maillage secondaire et tertiaire enpartie dégradés.

Congestion du réseau, mauvaisegestion du trafic et insuffisance destransports.

Non-optimisation de l'utilisation del'espace public.

Cohabitation de plusieurs modes detransport dont les deux roues et lescharrettes.

Émiettement institutionnel dusecteur.

Très forte concentration deséquipements et des activités dans lazone centrale.

Tendance à l'éclatement de l'urbani-sation et déséquilibre entre lecentre et les quartiers périphé-riques.

Déséquilibre dans la répartition desfonctions, des densités deséquipements et des activités entreles communes.

ZI de Sidi Ghanem occupée parl'habitat économique.

Circulation et Transport

Organisation spatialeMacroforme

Hypothèses et propositionsPerspectives

et actions en coursDiagnosticThèmes

Page 93: Profil Marrakech

93

Tableau synthétique du diagnostic sur l'état des ressources naturelles, des perspectivesde leur évolution et sur les risques environnementaux de Marrakech

Mise en place de l'Agence du bassinde Tensift.

Coordination en matière de pro-duction mais insuffisante en matièrede gestion et de protection.

La lutte contre le gaspillage consti-tue un enjeu économique et envi-ronnemental stratégique.

Actions de sensibilisation de lapopulation.

Projet Sud Med de gestion des res-sources naturelles par télédétection.

Proposition de mise en place d'uneagence foncière locale.

Proposition de mise en place d'uncomité de concertation entre laWilaya, l'Agence urbaine et les com-munes et les détenteurs du foncierpour sa gestion (DAR, ALEM,Domaines, Habous) pour une mei-leure affectation du foncier.

Ouverture à l’urbanisation en cours,du domaine militaire du camp AlGhoul dans le cadre d'unedémarche de concertation entrel’inspection de l’urbanisme etl’ALEM.

Risques de pollution de la nappedus aux rejets des eaux usées nontraitées et à la décharge.

Menaces des puits perdus et desKhettaras abandonnées.

Déperdition des ressources,consommation excessive des admi-nistrations (20%), faible de l'indus-trie (3%).

Accroissement de la demande dansles différents secteurs.

Absence de rationalisation et d'opti-misation dans la gestion du foncier.

Mobilisation des terrains du collectifet du domaine privé de l'Etat pourdes opérations d'habitat.

Absence de structure de régulationet de gestion du foncier.

Blocage des projets de restructura-tion en l'absence de l'apurementdu foncier.

Réseau hydrographique organiséautour de l’oued Tensift.

Nappe phréatique sur une trentai-ne de Km au sud, peu profonde (5 à20 m).

Déficit hydraulique du bassin.

Usages compétitifs de l’eau : secteuragricole premier consommateur.

Douars périphériques non équipés.

Diversité des statuts et difficultés demobilisation.

Blocage du statut Habous.

Amenuisement du domaine privéde l’Etat.

Importance du collectif et militaire.

Forte spéculation foncière sur le col-lectif, les terrains agricoles périphé-riques et la palmeraie.

Ressources en eau

Ressources foncières

Actions et mesures pour sa gestion

Sensibilité de la ressourceCaractéristiquesThèmes

Page 94: Profil Marrakech

94

La médina et Jamaâ El Fna sont ins-crites sur la liste du Patrimoine mon-dial de l'UNESCO.

PA de la médina financé par la muni-cipalité en cours.

Projet d'un plan de gestion de lamédina par l'inspection des monu-ments historiques (IMH).

Plusieurs projets de restaurationengagés par les IMH et par desmécènes.

Aménagement de jardins dans lecadre des actions d'embellissement.

Protection par les documents d'ur-banisme.

Mise en place d'une police commu-nale de l'environnement sans effet.

Étude sur la protection des rives del'oued Issil.

Travaux d'aménagement en coursmais les coûts dépassent les moyensde la commune SYBA.

Ouvrage de protection en amont àl'étude.

La médina, objet d'un processus dedégradation (habitat insalubre, acti-vités polluantes, prolifération decommerces et de services ).

Congestion du trafic et difficultésde stationnement dans la médina etaux abords de Jamaâ El Fna.

Installation de maisons d'hôtes nonréglementées.

Des actions de sauvegarde noncoordonnées : restauration, PA, plande gestion.

Pression de l'urbanisation sur laceinture verte et sur la palmeraie.

L'absence d'ouvrage de protectionen amont de l'oued Issil aggrave lesrisques d’inondation.

Importance et diversité du patrimoi-ne : monuments et sites historiques

La médina abrite les principauxmonuments et sites classés deMarrakech (muraille, MédersaMoulay Youssef, Badi ..)

Poids démographique, économiqueet patrimonial de la médina.

Khettaras abandonnées.

Patrimoine naturel relativementpréservé.

Paysager exceptionnel des vuesdégagées sur l'Atlas.

Jardins, palmeraie et ceinture verte.

Les eaux de crues débordent sur lesrives de l’oued Issil.

Menace sur la route des remparts etle quartier Sidi Youssef Ben Ali.

Patrimoine

Les inondations

Actions et mesures pour sa gestion

Sensibilité de la ressourceCaractéristiquesThèmes

Page 95: Profil Marrakech

95

Comité de vigilance pour luttercontre les effets de la sécheressedans le secteur de l’eau.

Comité d’économie de l'eau.

Absence de traitement des eauxusées.

Contrôle de la qualité de l'eau parl'hydraulique et l'ONEP.

Contrôle alimentaire et de l'hygiènedes lieux publics par le Bureaud'Hygiène Municipale (BHM) gérépar la Communauté urbaine.

Insuffisance des contrôles tech-niques des véhicules et de la qualitédes produits pétroliers.

Absence de contrôle de la qualité del'air et des fumées émises parl'industrie.

Projet de lutte contre la pollutionatmosphérique auprès des potiersde Marrakech.

Irrégularité des précipitations.

Impacts imprévisibles des change-ments climatiques.

Accroissement du trafic (autobus,taxis et camions), vieillissement duparc et usage du diesel à l'origine dela pollution de l'air.

Les activités industrielles (agro-ali-mentaire, textile cuir, papier carton)installées dans le quartier industrielet dans la ZI de Sidi Ghanem sontsources de pollution de l'air et debruit. Diffusion de la pollution dansla ville.

Les effets de la pollution de l'air por-tent sur la dégradation des monu-ments historiques, la palmeraie etles maladies respiratoires.

Déchets ménagers et hospitaliersnon traités à l'origine de plusieursmaladies et de risques infectieux.

Climat sec, pluviométrie faible, forteévaporation.

Cycle de sécheresse.

Risques de contamination desressources en eau.

Risques de la décharge noncontrôlée.

Infiltration des lixiviats, émanationsde gaz et récupération informelledans la décharge.

Pollution de l'air par le trafic devéhicules (dont gasoil) mal réglés, etdes industries.

Des activités artisanales polluantes(fours des potiers) .

Commerce informel alimentaire etdes produits toxiques.

Progression de l'habitat insalubre etdes douars sous-équipés et cohabi-tation des animaux 3 000 bêtes(mulets et chevaux).

Absence de sanitaires publics pourune ville touristique.

La sécheresse

Santé publique

Actions et mesures pour sa gestion

Sensibilité de la ressourceCaractéristiquesThèmes

Page 96: Profil Marrakech

96

Tableau synthétique du cadre institutionnel de Marrrakech

Stratégie et mise en oeuvreInformation et expertiseCaractéristiquesLes acteurs

Absence de vision de stratégie dedéveloppement local.

Mise en oeuvre dispersée sans coor-dination.

Les organismes publics ont la possi-bilité de mobiliser les ressourcesfinancières du BGE et de l'épargneprivée.

Les tâches de gestion l'emportentsur les fonctions de planification oude programmation.

Faible capacité municipale de pro-grammation et de mobilisation desressources nécessaires pour lesinvestissements.

Recours à la délégation de la maîtri-se d'ouvrage des projets dans cer-tains secteurs comme l'assainisse-ment, RADEEMA, l'entretien desespaces verts ou la restructurationdes douars périphériques avecERAC et ANHI.

Intercommunalité limitée au sein dela communauté urbaine deMarrakech. Les intérêts des com-munes l’emportent sur les intérêtsde la ville.

Expertise réelle des services tech-niques mais éparpillement et absen-ce de diffusion.

Rôle déterminant de la Wilaya.

Expertise variable selon les moyensde la commune mais généralementfaible.

Absence de coordination avec lesservices techniques de l'Etat.

Manque de compétences tech-niques des communes pour assu-rer la maîtrise d'ouvrage de projetsd'envergure.

La région, structure récente, est unsimple rouage de la Wilaya.

Le conseil préfectoral n'a pratique-ment pas de rapport direct avec lesservices extérieurs de l'Etat.

Diversité des structures techniqueset administratives.

Un appareil administratif et tech-nique étoffé.

Existence d'institutions spécialiséesCNER.

Éclatement des centres de décisiondu fait du découpage communal.

9 centres de pouvoir dans la ville : 5municipalités coiffées par une com-munauté et trois préfectures.

Des écarts importants dans lesmoyens techniques, humains et lesressources financières descommunes.

Public

Elus

Page 97: Profil Marrakech

Projet de Schéma DirecteurTouristique de Marrakech programmépar le CRT.

Émiettement des petites actionsconduites par les associations.

Chevauchement des actions desassociations.

Absence d'articulation entre straté-gies des institutionnels et actionsdes associations.

Champs d'intervention non cou-verts : Préservation du patrimoine etlutte contre l'habitat insalubre.

Implication des enseignants dans lemouvement associatif.

Absence de coordination et desynergie entre les programmes.

Dynamisme du secteur privé, parti-culièrement dans le tourisme.

Problèmes de communication etabsence de circulation de l'informa-tion et des données.

Manque de professionnalisme desassociations, faiblesse d'encadre-ment mais émergence de quelquesassociations et ONG de compé-tences reconnues (CDRT et OREM).

Absence d'un espace ouvert deconcertation.

Prestations de services pour lecompte du privé et de l'administration.

Difficultés d'accès des associations àl'information sur les bailleurs defonds.

Diversité des statuts et des profilsdes organisations selon les secteurs.

Importance du mouvement associatif.

Intérêt variable du secteur publicpour les activités des associations.

Méfiance des élus vis-à-vis des asso-ciations.

Poids important de l'effectif de étu-diants et des enseignants chercheurs.

Existence de plusieurs programmesengagés ou en cours.ADS accorde la priorité aux infra-structures et à la dimension sociale.

Secteur privé

ONG et associations

Université

Coopération internationale

Stratégie et mise en oeuvreInformation et expertiseCaractéristiquesLes acteurs

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Page 98: Profil Marrakech

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Ateliers consultations de la ville de Marrakech Jeudi 16, Vendredi 17, Samedi 18 Janvier 2003

Faculté de Médecine et de Pharmacie de Marrakech

Jeudi 16 janvier 2003

Matinée

9h30 : Séance d’ouverture :

• Introduction de la séance par M. l’Inspecteur Régional de l’Aménagement du Territoire

• M. le Secrétaire d’Etat chargé de l’Environnement

• M. le Wali de la Région Marrakech-Tensift Al Haouz

• M. le Président de la Région

• M. le Président de la Communauté urbaine de Marrakech

• M. le Président de la Commune urbaine Ménara-Guéliz

• M. le Coordonnateur nationaldu Programme Agendas 21 locaux

10h30 : Pause

11h00 : Présentation du diagnostic de la ville de Marrakech• Consultant du Programme Agenda 21 local de Marrakech

11h30-12h30 : Présentation des ateliers • Coordonnateur local

du Programme Agenda 21 local de MarrakechATELIER 1 :

Gestion durable des ressources en eau

ATELIER 2 :Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

ATELIER 3 :Accès aux services urbains et intégration sociale

1 - ORDRE DU JOUR

Page 100: Profil Marrakech

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

Après-midi

14h30 : Ateliers• Atelier 1 : Gestion durable des ressources en eau

• Atelier 2 : Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

• Atelier 3 : Accès aux services urbains et intégration sociale

16h15 : Pause

16h30-18h15 : Atelier (suite)• Atelier 1 : Gestion durable des ressources en eau

• Atelier 2 : Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

• Atelier 3 : Accès aux services urbains et intégration sociale

Vendredi 17 janvier 2003

Matinée

9h30 : Ateliers (suite)• Atelier 1 : Gestion durable des ressources en eau

• Atelier 2 : Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

• Atelier 3 : Accès aux services urbains et intégration sociale

10h30 : Pause

10h45-12h30 : Atelier (suite)

• Atelier 1 : Gestion durable des ressources en eau

• Atelier 2 : Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

• Atelier 3 : Accès aux services urbains et intégration sociale

Page 101: Profil Marrakech

101

ANNEXES II

Après-midi

14h30 : Ateliers• Atelier 1 : Gestion durable des ressources en eau

• Atelier 2 : Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

• Atelier 3 : Accès aux services urbains et intégration sociale

16h15 : Pause

16h30 18h15 : Ateliers (suite)• Atelier 1 : Gestion durable des ressources en eau

• Atelier 2 : Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

• Atelier 3 : Accès aux services urbains et intégration sociale

Samedi 18 janvier 2003

Matinée

9h30 : Rapport des ateliers Salle des thèses

10h30 : Présentation du projet du Pacte urbain,• Coordonnateur local Agenda 21 de Marrakech

11h00 : Débat autour du Pacte urbain

11h30 : Pause

11h45 : Adoption du Pacte Urbain de la ville de Marrakech, • M. l’Inspecteur Régional de l’Aménagement du Territoire

12h15 : Séance de clôture :• M. le Wali de la Région de Marrakech-Tensift Al Haouz• M. le Président de la Communauté urbaine de Marrakech• M. le Coordonnateur local de l’Agenda 21 de Marrakech

Page 102: Profil Marrakech

102

ATELIER 1 : GESTION DURABLE DES RESSOURCES EN EAU

Marrakech est confrontée à un déficit hydraulique et à l’accroissement de la demandeen eau dans les différents secteurs. Dans ce contexte, la sécurisation de l’approvision-nement devient un objectif stratégique. Elle implique une rationalisation de l’utilisationdes ressources et leur sauvegarde, et nécessite des mesures de lutte contre legaspillage, y compris le traitement et la réutilisation des eaux usées.La mise en œuvre de cet objectif requiert une mobilisation de l’ensemble despartenaires et l’implication des associations dans l’effort de sensibilisation de lapopulation.

1 - Constat

• Faible pluviométrie et sécheresse (240 mm par an).

• Apports en eau rares et irréguliers.

• Rythme de l'exode rural vers Marrakech accéléré par la sécheresse.

• Surexploitation des ressources en eau dont celles de la nappe.

• Bilan hydraulique déficitaire à l'échelle du bassin de Tensift.

• Risques de pénurie menaçant l'approvisionnement régulier en cas de sécheresse.

• Accroissement de la demande en eau de différents secteurs : consommationtouristique et particuliers – industrie, faible (3%) – administrations, importante (20%).

• Compétition dans l'usage de l'eau entre les différents secteurs (irrigation – tourisme –consommation des ménages).

• Menaces de pollution des ressources : zone d'épandage des eaux usées, site de ladécharge, puits perdus et Khattaras.

2 - Objectifs

• Réponse à l'évolution de la demande dans les différents secteurs.

• Généralisation de l'accès à l'eau potable pour les ménages urbains.

• Nécessité d'une gestion optimale des ressources.

• Lutte contre le gaspillage.

• Sécurisation de l’approvisionnement.

• Renforcement de la coordination entre les acteurs de la gestion de l'eau.

2 - FICHES ATELIERS

Page 103: Profil Marrakech

103

ANNEXES II

3 - Initiatives en cours

• Mise en place de l'Agence du Bassin Hydraulique de Tensift.

• Dispositif d'observation et de surveillance visant la rationalisation et la valorisation

optimale de l'eau (arrosage en fonction des besoins des cultures).

• Rénovation et extension du réseau par la Régie Autonome de Distribution d’Eau et

d’Electricité de Marrakech (RADEEMA).

• Plan d'action contre le gaspillage de l'eau.

• Programme du Schéma Directeur d’Assainissement Liquide (SDAL) en cours

d'exécution.

4- Perspectives d'actions

• Amélioration du réseau d'eau potable pour augmenter son rendement.

• Optimisation des systèmes d'irrigation.

• Poursuite de la politique volontariste de branchements sociaux.

• Sensibilisation des acteurs en matière de comportements vis-à-vis de l'eau.

• Gestion communautaire des fontaines publiques (collectivités locales et associations).

• Traitement des eaux usées et du site de la décharge.

• Mise en place d'une structure locale (à l'échelle de l'agglomération) pour la gestion

des ressources en eau.

• Partage des données et des informations sur l'eau entre les partenaires.

• Mise en place d'une réglementation spécifique pour la protection des ressources et

d'une police efficace pour son application.

• Mise en place d'une tarification appropriée de l'eau.

• Mesures incitatives (réglementaires et financières) pour l'économie de l'eau.

• Campagnes d'information et de sensibilisation en faveur de l'optimisation de l’usage

de l’eau et de sa conservation.

• Implication du mouvement associatif dans la sensibilisation des utilisateurs à l'économie

de l'eau (municipalités, associations, Agence de bassin).

Page 104: Profil Marrakech

104

PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

ATELIER 2SAUVEGARDE DU PATRIMOINEET PROMOTION DU TOURISME

Marrakech, première destination touristique au Maroc, est appréciée pour la richessede son patrimoine historique, dont la sauvegarde peut constituer une composante dela promotion du tourisme. Les perspectives du développement du secteur à l’horizon2010 posent de nouveaux défis, notamment la protection de l’environnement et la sau-vegarde du patrimoine historique. La médina offre dans ce sens un potentiel importantd’aménagement qui peut servir de support pour l’investissement touristique, à mêmede répondre à une demande réelle et contribuer à sa sauvegarde.

1- Constat

• Prédominance d'une offre de luxe et de standing moyen en dehors de la médina.

• Capacité d’hébergement de 21 000 lits.

• Déficit dans le segment économique de l'offre d’hébergement.

• Développement de maisons d’hôtes et d’appartements meublés.

• Importance du marché intérieur (20% des nuitées).

• Difficulté du secteur touristique : accès au sol, crédit…

• Progression de l'investissement dans le secteur touristique.

• Médina et Jamaâ El Fna inscrits sur la liste du Patrimoine Mondial de l'UNESCO.

• La médina, un patrimoine menacé : dégradation, pollution, sous-équipement.

• Difficultés de circulation et de stationnement, notamment aux abords des remparts.

• Présence d'activités générant des nuisances incompatibles avec la fonction résiden-tielle et touristique de la médina.

• Présence des animaux dans des étables à l’intérieur de la médina.

• Dégradation des foundouks : morcellement et densité d’occupation.

• Absence de coordination des actions de sauvegarde en cours.

2-Objectifs

• Sauvegarde du patrimoine.

• Résorption de l'habitat insalubre au sein de la médina.

• Réglementation des maisons d’hôtes.

• Développement touristique au service de la sauvegarde du patrimoine.

Page 105: Profil Marrakech

105

ANNEXES II

3-Actions en cours

• Aménagement de zones touristiques.

• Promotion des produits et de la destination.

• Actions d’embellissement de la ville portant sur les jardins et les espaces verts, la voi-rie et l’éclairage public.

• Plan d’aménagement (PA) financé par la municipalité, en cours d'élaboration.

• Projet de plan de gestion de la médina en préparation par l'Inspection des monu-ments historiques (IMH).

• Restauration des principaux monuments historiques par le ministère des Affaires cul-turelles et des mécènes privés.

• Réhabilitation de ryads et de maisons en ruine par les particuliers, et leur reconversionen maisons d’hôtes.

4 – Perspectives d’actions

• Mise en place d'un cadre de concertation sur le tourisme au service de la sauvegardedu patrimoine.

• Définition d'une plate-forme d'actions sur la sauvegarde et la promotion touristique.

• Mise en oeuvre d'un accompagnement social pour mobiliser la population et obtenirson adhésion dans des projets concrets de sauvegarde.

• Projets d’intégration et d’amélioration des conditions de travail dans les tanneries (DarDbagh).

• Projet expérimental de réhabilitation d’un foundouk (éventuellement sa reconversionà un autre usage).

• Programme de transfert des étables hors de la médina.

• Aménagement et valorisation de la place Jamaâ El Fna.

• Réglementation des maisons d’hôtes aux plans urbanistique, de la construction et dela qualité des services.

• Projet d’aménagement des itinéraires touristiques au sein de la médina.

• Mise en place d’un réseau de sanitaires publics.

• Accompagnement du projet de réhabilitation du quartier de Kbour Chou.

Page 106: Profil Marrakech

106

PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

ATELIER 3ACCES AUX SERVICES URBAINS

ET INTEGRATION SOCIALE

Les douars urbains et périurbains présentent une contrainte majeure pour le dévelop-pement de Marrakech. Le phénomène progresse à la faveur des extensions successivesdes périmètres urbains, dans un contexte de croissance démographique soutenue etde baisse de la production de logements réglementaires.

Les interventions dans les douars sont confrontées à des difficultés financières,foncières, techniques et d’encadrement social. Leur intégration appelle une nouvelledémarche de maîtrise d’ouvrage sociale, fondée sur la participation des habitants et lacoordination des différents intervenants.

1 - Constat

• Développement des douars périphériques (256 douars).

• Absence d'infrastructures : eau, assainissement, voirie.

• Sites insérés dans les tissus urbains ou à proximité de zones d'activités.

• Progression du phénomène au cours de la dernière décennie.

• Difficultés des interventions dans les douars.

• Insuffisante coordination des acteurs (maîtres d’ouvrages, régie et autorités locales).

• Non implication des habitants dans les opérations.

• Blocage foncier pour l'apurement des terrains des douars et pour les sites d'accueil.

• Normes techniques élevées exigées par la Régie Autonome de Distribution d’Eau etd’Electricité de Marrakech (RADEEMA).

• Programme Local d’Habitat et de Développement Urbain (PLHDU) approuvé, maisabsence de consensus sur les formes d'intervention.

• Existence du financement du Programme d’Action et de Résorption de l’HabitatInsalubre (PARHI).

2 – Objectifs

• Résorption et intégration des douars périphériques.

• Renforcement de la coordination entre les différents intervenants.

• Implication des associations dans la mobilisation de la population.

• Organisation de concertations avec les propriétaires fonciers des douars.

Page 107: Profil Marrakech

107

ANNEXES II

3 - Actions en cours

• Résorption du douar Filala dans le cadre d'une démarche de concertation associantl'autorité publique au propriétaire foncier.

• Concertation entre l'Inspection de l'Urbanisme et l'Agence du Logement et del’Equipement Militaire (ALEM) pour ouvrir à l'urbanisation le camp Ghoul et résorberles douars existants.

• Projet de restructuration d'un douar entre l’Agence Nationale de lutte contre l’HabitatInsalubre (ANHI) et l’Association de Coopération entre Acteurs du Développement(ACAD).

• Restructuration du douar Koudia par l’ANHI, en concertation ave la municipalitéMénara-Guéliz et la Fondation Marrakech 21.

4 - Perspectives d’actions

• Mise en place d’un cadre de concertation pour la mise en œuvre du PLHDU (activer lasignature des conventions spécifiques et mobiliser les engagements financiers desdifférents partenaires).

• Projet expérimental de restructuration d’un douar fondé sur une démarche de maîtrised’ouvrage sociale.

• Transfert des étables du quartier Sidi Youssef Ben Ali, en concertation avec lacommune.

• Concertation en vue d’assouplir les normes d’infrastructure dans la restructuration.

• Mise en place de concertations pour apurer les emprises des douars situés sur lesterrains Habous et Collectif.

Page 108: Profil Marrakech

108

AGENDA 21 LOCAL

1 – Présentation

Dans le cadre des ateliers Consultations de ville qui se sont tenus à Marrakech du 16 au18 janvier 2003, la plupart des acteurs de la ville ont débattu, à travers la problématiquede l’Agenda 21 local, des questions prioritaires auxquelles est confrontée la ville, et ce,pour convenir de la validation et de l’adoption d’un Pacte urbain.

Les participants à ces consultations de ville représentaient :

• les collectivités locales ;

• les services extérieurs de l’Etat ;

• la société civile ;

• le secteur privé ;

• l’Université ;

• les médias locaux.

2 – Constat

Ces consultations de ville ont permis de :

• Constater que la ville de Marrakech est confrontée à un certain nombre de problèmeset de dysfonctionnements liés à son développement économique et à son environ-nement, notamment en termes : (i) de gestion durable des ressources en eau ; (ii) desauvegarde du patrimoine et de promotion du tourisme ; (iii) d’accès aux servicesurbains et d’intégration sociale.

Les participants ont pris acte du fait que les structures institutionnelles peuventopérer avec plus d’efficience en fondant leur démarche d’intervention sur l’asso-ciation et l’implication des groupes particulièrement exposés à ces problèmes, et deceux à même de contribuer à leurs solutions, et ce, afin de créer les conditions d’unemeilleure coordination au niveau de la prise de décision et de la mise en œuvre desactions.

• Rappeler que l'Agenda 21 local constitue un instrument novateur de dévelop-pement local basé sur la concertation et le partenariat, destiné à favoriserl’émergence d’espaces économiques et sociaux intégrés et à promouvoir ladémocratie locale.

3 - PACTE URBAIN DE LA VILLE DE MARRAKECH

Page 109: Profil Marrakech

109

ANNEXES II

• Rappeler l'engagement de l'ensemble des acteurs locaux à la promotion de l'Agenda21 local à l'échelle de Marrakech, animé par les "forces vives" de la communauté –notamment les collectivités locales, les services de l'Etat, la société civile, le secteurprivé, l'université et les médias locaux. Dans cette démarche collective au service dela ville, il a été également rappelé le rôle clef des élus, la collectivité locale étant aucentre de la gestion urbaine et de la problématique de l'Agenda 21 local.

• Reconnaître l'importance que revêt l'adoption d'un Pacte urbain entre l'ensemble desacteurs locaux, comme instrument de mise en œuvre de l'Agenda 21 local destiné àrenforcer, sur la base de la participation et du partenariat, les instruments de prise dedécision en vue de résoudre, collectivement, les problèmes prioritaires qui se posentà la ville. Tout comme il a été reconnu que cette nouvelle culture du partenariat et dela participation locale a pour objectif de responsabiliser les acteurs du dévelop-pement local et de promouvoir, à la base, une implication volontaire et citoyenne.

3 – Potentialités et contraintes

Sur la base de ce constat présenté par le profil environnemental et complété par lesparticipants aux ateliers, ces derniers ont :

• Pris note des activités en cours ou programmées pour la ville de Marrakech,comprenant entre autres :

- la rénovation et l'extension du réseau d’eau potable ; - un plan d'action contre le gaspillage de l'eau ;- l'aménagement de zones touristiques ; - les actions d’embellissement portant sur la voirie, les jardins et les espaces

publics;- un projet de plan de gestion de la médina ;- la restauration des principaux monuments historiques ;- la mise en œuvre d’opérations de résorption et de restructuration dans les

quartiers défavorisés ;- un dispositif de surveillance visant la rationalisation et la valorisation optimale de

l'eau ;- le transfert des étables du quartier Sidi Youssef Ben Ali, en concertation avec la

commune.

• Pris acte des contraintes et des dysfonctionnements qui affectent la ville deMarrakech et ont débattu des thématiques suivantes :

- La gestion des ressources en eau et leur durabilité.- La sauvegarde du patrimoine comme capital historique et culturel de la ville.- La promotion du tourisme comme un des leviers de développement et

d'échanges socio-culturels.

Page 110: Profil Marrakech

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PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

- L'accès aux services urbains, face au déficit en équipements de base et enlogements.

- L'intégration sociale, sur la base d'un travail de proximité et d'accompagnementimpliquant les populations défavorisées.

Ces thématiques ont pour référence la restitution des entretiens avec les acteurslocaux. Elles ont notamment permis aux participants d'analyser ces contraintes, leurscauses et leurs effets, les objectifs et les moyens fixés pour les réduire, les actions àentreprendre de manière concertée et collective – à court et à moyen termes –, et lesacteurs appelés à intervenir dans leur mise en œuvre.

4 – Les actions projetées

Les participants aux ateliers Consultations de ville de Marrakech recommandent, auterme de leurs travaux, que les actions suivantes, dont la liste est donnée à titreindicatif, intègrent un cadre d'intervention considéré comme prioritaire par l'ensembledes acteurs parties prenantes à leur validation. A cet effet, les acteurs de la ville aurontpour mission de conduire ces actions en étroite collaboration entre eux, tout enveillant, de manière concertée et consensuelle, à leur mise en œuvre.

Gestion durable des ressources en eau

• Amélioration du réseau d'eau potable en vue d'augmenter son rendement.

• Renforcement de la politique de branchements sociaux.

• Gestion communautaire des fontaines publiques.

• Traitement des eaux usées et des déchets solides.

• Mise en place d'une tarification appropriée de l'eau.

• Rationalisation de l’utilisation de l’eau.

• Implication du mouvement associatif dans la sensibilisation des utilisateurs àl'économie de l'eau.

• Elargissement de la concertation à l’ensemble des partenaires.

Sauvegarde du patrimoine et promotion du tourisme

• Mise en place d'un cadre de concertation sur le tourisme au service de la sauvegardedu patrimoine.

• Mise en œuvre d'un accompagnement social pour mobiliser la population et obtenirson adhésion dans les projets concrets de sauvegarde du patrimoine.

Page 111: Profil Marrakech

111

ANNEXES II

• Projets d'intégration et d'amélioration des conditions de travail dans les tanneries (DarDbagh).

• Programme de transfert des étables hors de la médina.

• Aménagement et valorisation de la place Jamaâ El Fna.

• Projet d'aménagement des itinéraires touristiques au sein de la médina.

Accès aux services urbains et intégration sociale

• Mise en place d'un cadre de concertation pour la mise en œuvre du Programme Localde l’Habitat et du Développement Urbain (PLHDU), en particulier dans les domainesfoncier, financier et de simplification des procédures.

• Renforcement des équipements socio-collectifs.

• Amélioration de l’accessibilité des personnes vulnérables aux espaces publics et auxservices urbains.

• Projet pilote de restructuration d'un douar fondé sur une démarche de maîtrised'ouvrage sociale.

5 – Cadre institutionnel

Les participants aux ateliers se sont prononcés en faveur de la constitution de groupesde travail intersectoriels sur chacune des thématiques majeures traitées durant lesconsultations de ville. Ils ont reconnu la pertinence de ces structures, et se sontengagés à se mobiliser dans ce cadre.

La mission des groupes de travail consistera à :

• Approfondir l'analyse des questions retenues lors des ateliers consultations de ville,ainsi que les moyens de les traiter.

• Procéder à l'identification et à la mobilisation des acteurs locaux concernés par lesquestions prioritaires, en vue de leur implication et de leur contribution au processus.

• Procéder à l'élaboration d'une stratégie d'intervention en ciblant les axes prioritaires.

• Elaborer un plan d'action détaillé sur la base d'un calendrier arrêté en concertationavec les acteurs concernés, comportant les rôles des parties prenantes, au niveauinstitutionnel, technique et financier.

Les partenaires ont convenu de la nécessité de la mobilisation des ressourceshumaines, techniques, financières et matérielles appropriées au sein de leurs institu-tions et organisations respectives, ou de tout autre instance susceptible de contribuer

Page 112: Profil Marrakech

112

PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

activement à la résolution des problèmes de la ville. Ils oeuvreront également à lamobilisation des ressources disponibles au niveau des programmes locaux, nationauxet internationaux, et ce, pour faire aboutir les plans d'action issus des groupes de travailintersectoriels.

6 – Suivi

Les groupes de travail intersectoriels communiqueront les résultats de leurs travauxdans un atelier de restitution. Ces résultats seront débattus et validés en présence desacteurs locaux directement concernés par les thématiques exposées. Il sera égalementtenu compte, à travers ces présentations, de la mobilisation des ressources nécessairesainsi que des instances susceptibles de s’associer à la mise en œuvre de ces actions.

Les groupes de travail intersectoriels auront pour tâche de mettre en place desmécanismes de suivi et d’évaluation devant permettre de mobiliser les différentspartenaires locaux. A cet effet, ils auront un rôle d’interface entre les différentes partiesprenantes au processus Agenda 21 local.

Les participants aux ateliers Consultations de ville se prononcent pour l’adoption duPacte urbain de Marrakech. Par leur adhésion à ce document, les acteurs locauxconfirment leur volonté de promouvoir la démarche Agenda 21 local commeinstrument de développement durable de la ville de Marrakech.

Marrakech, le 18 janvier 2003

Page 113: Profil Marrakech

ANNEXE IIIABREVIATIONS

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

DOCUMENTS GRAPHIQUES

Page 114: Profil Marrakech

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ABHT Agence du Bassin Hydraulique de Tensift ACAD Association de Coopération entre Acteurs de DéveloppementADS Agence de Développement SocialAEP Adduction d'Eau PotableANH Agence Nationale de lutte contre l'Habitat InsalubreAUM Agence Urbaine de MarrakechBGE Budget Général de l'EtatCDRT Centre de Développement de la Région de TensiftCNER Centre National des Energies RenouvelablesCRT Centre Régional du TourismeDREF Direction Régionale des Eaux et ForêtsDRH Direction Régionale de l'HabitatERAC Etablissement Régional d'Aménagement et de ConstructionFEC Fonds d'Équipement CommunalIAM Ittissalat Al MaghribIMME Industries Mécaniques, Métallurgiques et ElectriquesOCP Office Chérifien des PhosphatesOFPTT Office de Formation Professionnelle et de Promotion du TravailONA Omnium Nord AfricainONCF Office National des Chemins de FerONG Organisation non gouvernementaleONEP Office National de l'Eau PotableOREM Observatoire Régional de l'Environnement de MarrakechONMT Office National Marocain du TourismeORMVAH Office Régional de Mise en Valeur Agricole du HaouzOST Organisme sous tutellePA Plan d'AménagementPARHI Programme National de Résorption de l'Habitat InsalubrePLHDU Plan Local de l'Habitat et de Développement UrbainPNUD Programme des Nations Unies pour le DéveloppementPME Petites et Moyennes EntreprisesRADEEMA Régie Autonome de Distribution d'Eau et d'Electricité de MarrakechRGPH Recensement Général de la Population et de l'HabitatSDAL Schéma Directeur d'Assainissement LiquideSDAU Schéma Directeur d'Aménagement UrbainSDAS Schéma Directeur d'Assainissement SolideSIG Système d'Information GéographiqueSNAT Schéma National d'Aménagement du TerritoireSNEC Société Nationale d'Equipement et de ConstructionSYBA Sidi Youssef Ben AliTAMA Taux d’Accroissement Moyen AnnuelUCA Université Cadi AyyadZI Zone Industrielle

1 - ABREVIATIONS

Page 115: Profil Marrakech

115

* Ministère de l’intérieur, Wilaya de Marrakech, Monographie locale de l’envi-ronnement de la ville de Marrakech, novembre 1996.

* Wilaya de la région Marrakehc-Tensift-Al Haouz, Commune Urbaine de Marrakech,Etude d’aménagement de l’oued Issil et de ses abords, septembre 2000.

* Wilaya de la région Marrakehc-Tensift-Al Haouz, Etude d’aménagement de l’oued Issil,Offre de service, septembre 1999.

* Plan d'aménagement de la médina de Marrakech, Rapport justificatif, Préfecture deMarrakech-Médina, août 2001.

* Préfecture de Marrakech Ménara, Cercle Loudaya, Caïdat Saada, Journée desassociations de développement de la ville de Marrakech, 2 novembre 2002.

* Préfecture de Marrakech-Médina, Projet du plan d’aménagement de la Médina deMarrakech, Rapport justificatif, août 2001.

* Municipalité de Sidi Youssef Ben Ali, Municipalité de Sidi Youssef Ben Ali, sa réalitéactuelle, 2002.

* Direction de la région hydraulique de Tensift Marrakech, Aménagement de l’ouedIssil.

* Direction Régionale de l’Habitat, Etude du plan local d’habitat et du développementurbain de Marrakech (PLHDU), février 2002.

* Municipalité de Marrakech-Guéliz et Faculté de Droit de Marrakech, Rapport duséminaire sur le thème : Le foncier et l’urbanisme, 1ère édition, mars 2001.

* Revue Attaouassol, Municipalité de Ménara-Gueliz, N°1, janvier 1999.

* Revue Attaouassol, Municipalité de Ménara-Gueliz, N°2, mars 1999.

* Revue Attaouassol, Municipalité de Ménara-Gueliz, N° 3, avril 2001.

* Revue le Message de Marrakech, N° 67, novembre/décembre 2001.

* Agence Urbaine de Marrakech, Projet de la ceinture verte de l’agglomération deMarrakech, décembre 1996.

* Agence Urbaine de Marrakech, Rapport sur les régions conservant les activitéspolluantes à Marrakech, janvier 2002.

* Agence Urbaine de Marrakech, Aménagement de l’oued Issil et ses abords, juin 1999.

* Agence Urbaine de Marrakech, Sauvegarde de la Médina de Marrakech, décembre

1996.

2 - REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

Page 116: Profil Marrakech

116

PROFIL ENVIRONNEMENTAL DE MARRAKECH

* Agendas 21 locaux pour la promotion de l’environnement et du développement

durable en milieu urbain (PNUD-MOR /99/001), Coordination locale de Marrakech,

Synthèse de l’intervention du coordonnateur local, 2002.

* Agendas 21 locaux pour la promotion de l’environnement et du développement

durable en milieu urbain (PNUD-MOR /99/001), Coordination locale de Marrakech,

Rapport de la commémoration de la journée arabe et mondiale de l’habitat,

octobre 2002.

* Agenda 21 local, Ville de Marrakech, Rapport d’évaluation de l’action de la coordi-

nation locale, avril/ septembre 2002.

* Forum International sur la Pauvreté Urbaine (FIPU), Villes productives et villes

inclusives, vers des villes pour tous, Marrakech, 16-19 octobre 2001.

* Programme pilote de lutte contre la pauvreté en milieu urbain et périurbain, Synthèse

de l’évaluation finale, Marrakech, 29-30 juin 2001.

* Programme pilote de lutte contre la pauvreté en milieu urbain et périurbain, Plan

d’action provincial de lutte contre la pauvreté, Province d’Al-Haouz, juin 1999.

* Projet FNUAP MOR/ 9/P01, Observatoire National des Migrations, Migration Féminine

dans la région de Marrakech-Tensift Al Haouz, Document C, novembre 2001.

* Programme pilote de lutte contre la pauvreté en milieu urbain et périurbain et

Association Al Majal, Marrakech, Fiche d’identification du secteur associatif dans la

ville de Marrakech.

* Centre de Développement des Energies Renouvelables, Plan stratégique national

pour le développement des énergies renouvelables, octobre 2001.

* Centre de Développement des Energies Renouvelables, les énergies renouvelables au

service du développement, octobre 2001.

* Centre de Développement des Energies Renouvelables, Centre de formation, octobre

2001.

* Centre de Développement des Energies Renouvelables, Observatoire Régional de

l’environnement de Marrakech.

* Observatoire Régional de l’environnement de Marrakech (OREM), Note de présen-

tation.

* Observatoire Régional de l’Environnement de Marrakech (OREM), Projet de plan

d’action, 2002.

Page 117: Profil Marrakech

117

ANNEXES III

* Centre de Développement de la Région de Tensift, Guide des ONG de la région deMarrakech-Tensift Al Haouz, mars 2002.

* Centre de Développement de la Région de Tensift, Bulletin de liaison n° 1, octobre1999.

* Centre de Développement de la Région de Tensift, Bulletin de liaison n° 2, février2001.

* Centre de Développement de la Région de Tensift, Bulletin de liaison n° 3, avril 2002.

* Revue Déchets, Sciences et technique, n° 20, 4ème trimestre 2000.

* Article "Impact de la décharge publique de Marrakech (Maroc) sur les ressources eneau", de R. Hakkou, M. Wahbi, A. Bachnou, K. El Amri, L. Hanich, M. Hibti, 2001.

* Université Cadi Ayyad, Guide de l’université, janvier 2002.

* Zohra Sarroukh, Programme de protection de l’enfance : Etude des enfantstravailleurs dans la préfecture de Sidi Youssef Ben Ali, juillet 2001.

* Research Triangle Institute (RTI), Projet : Appui au renforcement de la décentralisationet de la démocratie locale, Diagnostic de la capacité locale pour la bonnegouvernance, novembre 2001.

* Annuaire Statistique de la région de Marrakech-Tensift Al Haouz, 2001.

Page 118: Profil Marrakech

118

3 - DOCUMENTS GRAPHIQUES

LISTE DES CARTES

Centres urbains et infrastructures . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15

Taux d'accroissement moyen de la population (1982- 1994) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17

Circuits touristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19

Implantation des monuments historiques et des éléments touristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20

Zones industrielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .23

Assainissement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31

Poids de la circulation aux heures de pointe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .35

Typologie de l'habitat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42

Localisation des douars . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44

Statut foncier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55

Contraintes d'urbanisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .57

Projets d'aménagement intégrés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .62

Découpage administratif de l'agglomération . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .73

Actions majeures du Schéma directeur de Marrakech . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .75

Couverture en plans d'aménagement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .83

Page 119: Profil Marrakech

Le programme Maroc aux villes propres – Agendas 21 locaux pour la promotion del’environnement et du développement durable en milieu urbain (2001-2005) a pourobjectif le renforcement des capacités des collectivités locales en matière dedéveloppement intégré et durable, et de gestion de l’environnement. Ce renfor-cement doit s’effectuer à travers le développement des capacités de diagnosticet de planification participative des acteurs locaux – collectivités locales, servicesde l’Etat, société civile, secteur privé – et la réalisation d’actions concrètesd’amélioration des conditions environnementales et socio-économiques,notamment en faveur des populations défavorisées.

Le programme est basé sur une approche concertée et participative du développe-ment local et porte sur les villes d’Agadir, Marrakech et Meknès. Il est cofinancé parle Ministère de l’Aménagement du Territoire, de l’Eau et de l’Environnement, et leProgramme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Ce processus prévoit la production d’instruments d’aide à la prise de décision, àl’information et à la formation, en vue de leur reproductibilité à d’autres villes. Cesétapes accompagnent l’ensemble du processus à l’échelle locale ; elles concernenten particulier la formulation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des actions àmettre en place entre les différents acteurs.

Les partenaires, qui bénéficient de l’appui technique du Programme des NationsUnies pour les Etablissements Humains – UN-Habitat, envisagent dès à présentd’étendre cette approche à la Région Marrakech-Tensift Al Haouz, de manière àmieux prendre en compte les dynamiques et les liens qui unissent la ville deMarrakech et sa région, et à développer des actions articulées entre l’urbain et lerural. Cette nouvelle composante s’inscrit dans les orientations actuelles de renfor-cement du rôle de la Région et des services déconcentrés de l’Etat.

167

AGENDAS 21 LOCAUX POUR LA PROMOTION DE L’ENVIRONNEMENTET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE EN MILIEU URBAIN

Qu’est-ce qu’un Agenda 21 local ?

L’Agenda 21 local est un programme d’actions, définissant les objectifs et les moyensde mise en œuvre du développement durable du territoire. Il est élaboré par la mise encohérence des objectifs de la collectivité, en concertation avec l’ensemble des acteurssocio-économiques. C’est un processus basé sur un diagnostic, qui va permettred’établir un programme, évalué périodiquement et réorienté en fonction del’évolution du contexte.

Page 120: Profil Marrakech

168

Objectifs

Le Programme Agendas 21 locaux a pour principal objectif l’amélioration desconditions de vie des populations tout en oeuvrant à la gestion et à la préser-vation de l’environnement. Il vise à :

• promouvoir la mise en œuvre de plans d’action intégrés de gestion de l’environ-nement et du développement durable au niveau local ;

• améliorer les capacités des acteurs locaux et nationaux à promouvoir et gérer ledéveloppement durable ;

• développer des actions intégrées pilotes d’appui aux populations démunies et à lagestion de l’environnement, sur la base de partenariats associant les acteurslocaux.

Axes d’intervention

• Mise en place d’outils de prise de décision pour les collectivités locales en matièrede planification intégrée ;

• Appui technique aux collectivités locales pour la formulation de plans d’actionintégrés de développement ;

• Organisation d’actions d’information, de formation et de sensibilisation pourle renforcement des capacités des acteurs locaux ;

• Appui financier autour de la mise en place de projets prioritaires à caractère piloteet reproductibles.

Le développement durable

C’est la mise en œuvre d’un processus de développement qui concilie l’environ-nement, l’économique et le social. Il se définit comme "un développement qui répondaux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures derépondre aux leurs ", dans un contexte politique marqué par les écarts entre les paysriches et les pays pauvres – mais aussi entre les riches et les pauvres d’un même pays.Il a pour principes :

• le principe de solidarité, avec les générations futures et avec les populations de laplanète ;

• le principe de précaution, qui privilégie une approche préventive plutôt qu’uneapproche réparatrice ;

• le principe de participation de tous les acteurs de la société civile au processus dedécision.

Page 121: Profil Marrakech

169

Acteurs du programme

• Elus et techniciens locaux ;

• Représentants des services extérieurs de l’Etat ;

• Associations locales ;• Populations, notamment les femmes et les jeunes vivant dans les quartiers

défavorisés ;

• Représentants du secteur privé ;

• Universités ;

• Médias locaux.

Activités du programme

• Elaboration de diagnostics de ville – Agadir, Marrakech, Meknès ;

• Ateliers Consultations de ville à l’échelle des trois sites ;

• Information et sensibilisation des acteurs locaux à l’approche Agenda 21 local et aurôle du partenariat ;

• Sessions de formation en faveur du tissu associatif ;

• Sessions de formation à l’attention des élus et des techniciens locaux ;

• Mise en place de groupes de travail et de comités de pilotage locaux.

L’approche Agenda 21 localL’approche Agenda 21 local est issue du document "Agenda 21", plan d’action adop-té lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement(Sommet de la Terre de Rio, 1992), et considère qu’il ne peut y avoir de politique dedéveloppement urbain viable sans protection de l’environnement. Or les principes dudéveloppement durable, tels que définis par la Conférence de Rio, reconnaissent quede nombreux dysfonctionnements liés aux établissements humains trouvent leur ori-gine et leur solution au niveau local.

Il s’agit d’adopter une nouvelle approche du développement local centrée sur les col-lectivités locales comme principaux acteurs de la gestion locale. Cette approcheconsiste à promouvoir des initiatives collectives à l’échelle de la ville, dont l’objectif estde développer les capacités locales pour une planification et une gestion rationnelles,à même d’améliorer le cadre environnemental et les conditions de vie des habitants.

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Achevé d’imprimerAvril 2004

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