Présentation du contexte indien en vue du Forum Social Mondial

MUMBAI

Contexte général du pays_________________________________________________________4

Repères : généralités sur le pays___________________________________________________4

Situation sociopolitique__________________________________________________________6

Situation : relations internationales et coopération internationale_______________________6Relations indo-pakistanaises__________________________________________________________________7Relations indochinoises______________________________________________________________________7Relations indo-américaines___________________________________________________________________7

Situation socio-économique_______________________________________________________8

Situation : pauvreté et développement humain_______________________________________9

Situation des religions et de tensions intercommunautaires et intracommunautaires religieuses__________________________________________________________________________9

Système des castes______________________________________________________________11

Contexte : mouvements sociaux et société civile______________________________________12 Situation des mouvements paysans, organisation de la société civile impliquée au forum social mondial_____________________________________________________________________12

Situation des Dalits_____________________________________________________________13Question de terminologie___________________________________________________________________13Le mouvement dalit et les ONG______________________________________________________________13Femmes dalits et développement_____________________________________________________________14Les Dalits chrétiens________________________________________________________________________14

Situation des populations tribales_________________________________________________15

Situation des femmes___________________________________________________________15

Quelques conseils : guide pratique pour le FSM 4 en Inde_____________________________16 Formalités____________________________________________________________________16

Habillement___________________________________________________________________16

Nourriture____________________________________________________________________16

Boisson_______________________________________________________________________17

Photographies_________________________________________________________________17

Argent_______________________________________________________________________18

Divers________________________________________________________________________19

Mumbai______________________________________________________________________19

Sites Internet et ouvrages sur l’Inde_______________________________________________20

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Contexte général du pays

Repères : généralités sur le pays

La population indienne constitue le deuxième pays le plus peuplé du monde, juste derrière la Chine. L'Inde héberge à elle seule plus de 20 % de la population mondiale. Les prévisions pour 2050 placent la population indienne au premier rang mondial avec plus de 1,5 milliards d'habitants.Septième pays du monde par sa superficie (3.29 millions de km2 ), l'Inde est divisée en 28 Etats et 7 territoires de l'Union. La densité de la population est de 330 habitants/km2 (3 fois plus que dans l'Hexagone).Le 26 janvier est le jour de la fête nationale (proclamation de la République). Il existe 18 langues officielles et des centaines de dialectes locaux. L'hindi a été adopté par la constitution comme langue officielle de l'Etat. Les autres langues ont un statut officiel dans les Etats où elles sont majoritairement parlées.La monnaie officielle est la roupie, divisée en 100 paise. (1 Euro= environ 52 Rps).L'hymne national, Jana-gana-mana, a été composé d'après un poème de Rabindranath Tagore.Le drapeau indien est tricolore. Il est formé de trois bandes horizontales : orange, blanche et verte. La roue (chakhra), qui se trouve au centre de la bande blanche est inspirée d'un dessin qui se trouve sur la colonne d'Ashoka à Sarnath.

Sur cette même colonne se trouve l'emblème de l'Inde moderne. Il s'agit de quatre lions, assis dos à dos et tournés vers les quatre points cardinaux.

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Le climat de l'Inde est principalement régi par la mousson. On distingue trois grandes périodes : une saison chaude, une saison humide et une saison fraîche.A Bombay, le climat est tropical toute l'année. Le mois de janvier connaît de très faibles précipitations et une température oscillant entre 20 et 30°C. Pas besoin de prévoir ni parapluie ni grosse laine…!

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Situation sociopolitique

L'Inde est un Etat fédéral, dont la capitale est New Delhi. Sa constitution date du 26 janvier 1950. Le gouvernement indien repose sur le modèle britannique de l'English Common Law. Le Président de la République (Avul Pakir Jainulabdeen Abdul Kalam, élu en 2002 jusqu'en 2007, est musulman et remplace le premier président intouchable de l'Inde) ne tient qu'un rôle honorifique. Il est élu au suffrage indirect par les membres du Parlement des assemblées de chaque Etat ; il nomme un Premier ministre, qui est le chef du parti majoritaire de la chambre du Peuple, la Lok Sabha.Le Premier ministre (Atal Bihari Vajpayee) détient le pouvoir exécutif et choisit lui-même ses ministres parmi les parlementaires pour constituer le conseil des ministres.Le pouvoir législatif est partagé entre les deux chambres du Parlement : - La Lok Sabha (Chambre du Peuple) est composée de 545 élus au suffrage universel pour une

période de 5 ans.- La Rajya Sabha (Chambre des Etats) est composée de 245 membres élus au suffrage indirect

par les assemblées législatives de chaque Etat pour une période de 6 ans.

Au sein de chaque Etat, on trouve un gouverneur qui est nommé par le Président ; un ministre en chef qui dirige le gouvernement de l'Etat et qui est responsable devant l'assemblée législative (élue au suffrage universel). Les territoires de l'Union sont administrés par un lieutenant gouverneur et étroitement liés au gouvernement central.

Au niveau politique, une transition capitale s'opère depuis les années 1990, marquée par le déclin des grands partis politiques (principalement du vieux parti du Congrès (celui de Gandhi, Nehru) et par la montée en puissance des partis régionaux. Ces partis défendent des intérêts soit liés à leur Etat, soit à des causes précises (comme l'émergence des revendications des Dalits). Le Bharatiya Janata Party (BJP : Parti du peuple de Bharat), chantre du nationalisme hindou s'est affirmé de plus en plus dans le paysage politique indien et s'est imposé comme une alternative politique au Congrès en cultivant une politique de tensions entre communautés religieuses. Cependant, il n'a pas la majorité absolu et gouverne à travers un gouvernement de coalition, composé de partis régionaux. Le BJP prône "l'hindutva" (hindouité), concept éminemment politique, qui par une logique communaliste transforme l'hindouisme en un ciment identitaire et peut se résumer par "un pays, une religion". Les prochaines élections nationales auront lieu fin 2004. L'Union indienne va donc changer la composition de son gouvernement et du Parlement. Il est fort probable que le nouveau gouvernement en place sera encore une coalition.

Situation : relations internationales et coopération internationale

Fondée par Nehru sur le neutralisme, la politique étrangère de l'Inde doit aussi être examinée à la lumière des relations conflictuelles qui existent entre ce pays, le Pakistan et la Chine.L'Inde s'est très tôt affirmée comme le chef de file du neutralisme : elle fut à l'origine de la conférence de Bandung en 1955 et de la fondation du mouvement des non-alignés en 1961.

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Relations indo-pakistanaises

L'Inde a été en guerre à trois reprises avec son voisin le Pakistan : les conflits de 1948 et de 1965 ont éclaté à propos du Cachemire, disputé entre les deux pays ; la guerre de 1971 a abouti à la naissance du Bangladesh. Depuis 1990, l'apparition de troubles dans le cachemire indien a provoqué un vif regain de tension entre Delhi et Islamabad.Cependant, avec l'arrivée des nationalistes hindous du BJP au pouvoir en 1998, les relations indo-pakistanaises se tendent aussitôt. En mai 1998, l'Inde et le Pakistan procèdent chacun à une série d'essai nucléaire et un an plus tard, le conflit de Kargil éclate au Cachemire, faisant plus de 1 000 morts. En dépit des pressions américaines dans le cadre de la lutte contre le terrorisme depuis le 11 septembre 2001, Islamabad a réussi à poursuivre son soutien à ces mouvements. Du côté indien et depuis l'attentat du 13 décembre 2001 contre le parlement, le gouvernement a choisi de s'en tenir à une attitude de refus du dialogue avec le Pakistan tant que ce dernier n'aura pas mis fin aux infiltrations de terroristes. L'Inde accuse le Pakistan de soutenir des groupes terroristes. Les deux pays disposent de l'arme nucléaire et menacent de l'utiliser, même si une volonté de négocier des deux côtés est ouvertement affichée. Les tensions avec le Pakistan sont souvent utilisés par l'Inde pour masquer ses propres problèmes internes.

Relations indochinoises

Depuis le conflit frontalier de 1962 au cours duquel la Chine a occupé une partie du territoire indien, les relations entre Delhi et Pékin sont restées délicates. La Chine constitue la principale préoccupation de sécurité pour l'Inde. Sa montée en puissance diplomatique, économique et militaire, son rôle accru dans la définition des équilibres asiatiques et la persistance d'un contentieux frontalier en font un voisin redouté. Un processus lent d'apaisement de la frontière a été engagé, des réductions de troupes ont été négociées même si la discussion du tracé de la frontière ne viendra qu'en ultime étape du processus.

Relations indo-américaines

Avec les Etats-Unis, la relation est plus complexe. Elle est caractérisée par un certain ressentiment indien à l'égard de la relation privilégiée que le Pakistan entretient avec Washington. Parallèlement, sa politique d'ouverture économique conduit l'Inde à rechercher un plus grand partenariat avec les Etats-Unis, premier investisseur en Inde. Le poids politique de l'Union Européenne est encore mal perçu en Inde, bien que l'on considère l'Europe comme un contrepoids possible à la puissance américaine.L'Inde s'est aussi dernièrement affirmée sur la scène internationale à travers sa présence au sein du G22, alliance spontanée de pays hostiles aux subventions agricoles et tenue responsable de l'échec des négociations commerciales de Cancun. Ces derniers souhaitent continuer le processus de réforme et parvenir à intégrer totalement l'agriculture dans les thèmes de l'OMC. Au plan multilatéral, l'Inde poursuit une politique d'affirmation sur la scène internationale, en tant que puissance régionale incontournable. Ses ambitions internationales se traduisent notamment par sa candidature à un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU.

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Situation socio-économique

Depuis son indépendance, l'Inde a instauré un système d'économie mixte. Le gouvernement y joue un rôle de planificateur, de régulateur, d'investisseur et de producteur. En juin 1991, l'Inde a mis fin à 40 années d'économie planifiée. La politique protectionniste menée depuis l'Indépendance avait fait chuter sa contribution au commerce international de 2 % dans les années 1950 à moins de 0.5 % dans les années 1980.La transition économique du pays s'opère avec l'adoption d'un programme en deux temps de libéralisation mesurée mais continue, une politique marquée par des réformes structurelles profondes mais menées avec prudence, qui visent à rétablir les grands équilibres, à assurer à l'économie indienne une croissance économique élevée, et qui sera jugée, à terme, sur sa capacité à promouvoir un développement humain plus équitable.Les grandes réformes entreprises par le gouvernement se sont traduites par un essor prodigieux des investissements privés, une croissance des exportations et la réduction de la part du secteur public dans de nombreuses activités (industrie lourde, banques, électricité, télécommunications).

L'économie de l'Inde repose essentiellement sur l'agriculture puisqu'elle représente 33 % du PIB. Les agriculteurs représentent 66 % des actifs du pays, soit 20 % des actifs de la planète. Les principales productions alimentaires sont le riz, le blé, le millet, les légumes secs, certains oléagineux. Les céréales fournissent plus de 60 % de la production agricole.Des modifications majeures ont été apportées avec l'introduction de variétés de graines hybrides hautement productives accompagnée de l'utilisation d'engrais chimiques et de pesticides. C'est ce qu'on a appelé la révolution verte.Les principales cultures commerciales sont le coton, le café, le caoutchouc et les noix de coco. L'Inde est le plus grand producteur de thé au monde et possède également le plus gros cheptel du monde, regroupant à elle seule 57 % du nombre total de buffles et 15 % du bétail. Pour des raisons religieuses liées à l'hindouisme, l'élevage du bétail pour l'abattage est réduit ; mais les animaux sont utilisés comme outils agricoles. L'Inde est le plus gros producteur de lait devant les Etats-Unis.

Au niveau industriel, une grande variété de minéraux sont extraits et exploités. La plus importante production est celle du charbon. Il couvre plus de la moitié des besoins énergétiques indiens. L'industrie pétrolière est en plein développement mais elle ne couvre que la moitié de la demande du pays. L'Inde a beaucoup développé l'hydroélectricité et cette source représente 40 % de l'électricité produite en Inde. L'industrie indienne a été développé pour améliorer les conditions de vie de la population, notamment dans le secteur des biens de consommation. Cette politique n'a pas empêché l'Inde de développer des programmes d'industrie de pointe (aérospatiale, informatique, nucléaire…). L'industrie a connu un fort taux de croissance mais la production reste médiocre et souvent impropre à l'exportation. La manufacture du textile reste l'industrie la plus importante du pays en terme d'emplois. L'Inde fait partie des plus grands manufacturiers et exportateurs de coton.En plus de produire de l'acier via ses gros conglomérats, l'Inde produit de l'aluminium et du cuivre. Le réseau de voies ferrées de l'Inde est le quatrième du monde par ses dimensions (63 000 kms). Le réseau routier souffre d'un grand retard en matière d'aménagement ; le réseau de communication indien est en pleine restructuration mais souffre encore de son obsolescence. Les services postaux sont répandus dans tout le pays mais sont lents.

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Situation : pauvreté et développement humain

"La réduction de la pauvreté a été plus rapide en Asie de l'Est qu'en Inde" a affirmé Zoubida Allaoua, économiste senior à la Banque mondiale. Malgré certaines améliorations, la pauvreté y demeure omniprésente, le gouvernement indien ayant été beaucoup plus généreux pour les industries que pour les services sociaux de base, la santé publique et l'éducation. L'Inde a vu la pauvreté diminuer sensiblement, mais lentement depuis son indépendance. A cette époque, près de la moitié de sa population vivait au-dessous du seuil de pauvreté (1$ par jour selon la Banque mondiale). Cinquante ans plus tard, plus d'un tiers de la population reste en dessous de ce seuil. En raison d'une croissance démographique rapide, l'Inde n'a pu réduire le nombre global de pauvres. En 1951, elle comptait 164 millions de pauvres, contre 312 millions en 1993-94. On estime qu'aujourd'hui il y aurait environ 400 millions de pauvres, soit un tiers de la population mondiale vivant en dessous du seuil de pauvreté. La classe moyenne est en très forte progression et est évaluée entre 10 et 20 % de la population, mais le capital industriel reste détenu soit par l'Etat ou par une oligarchie de grandes familles La moitié de la population est encore illettrée et plus du quart est sous-alimentée et dispose de moins de 2200 calories par jour ; 163 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable.La pression démographique n'est pas suffisante pour expliquer la pauvreté. Il faut citer aussi les inégalités dans la répartition des fruits de la croissance, et souligner des facteurs structurels de la persistance de la pauvreté : la collusion des pouvoirs, la corruption répandue y compris aux niveaux les plus simples de l'administration, la persistance de la violence contre les démunis, phénomène lié au système des castes. Les dépenses sociales de l'Etat sont très insuffisantes (0,7% du PIB pour la santé, 3.4% pour l'éducation) ; en 2001, seuls les crédits pour la défense ont augmenté, de 27%! L'Union indienne est le seul pays au monde qui connaît un ratio de sexe inversé, avec une proportion de femmes moindre que d'hommes (927 femmes pour 1000 hommes en 1991 contre 972 en 1901). Tout ceci classe l'Inde au 115ème rang à l'indice de développement humain du PNUD.Cette pauvreté s'exprime aussi bien dans les villes que dans les campagnes. Les difficultés quotidiennes rencontrées par les communautés rurales, qui peinent à subvenir à leurs besoins, sont aggravées par un système de soins inadapté et des conditions de scolarisation médiocres. Cela conduit à de nombreux départs vers les bidonvilles, à la recherche d'un emploi, de soins de santé, de scolarisation et de possibilités d'acquérir une compétence pour pouvoir trouver du travail. En fait, ces migrations ne font qu'accroître les problèmes, à la fois dans les communautés qui les accueillent dans les bidonvilles, et pour eux-mêmes qui arrivent mal préparés à affronter les problèmes de la ville qui se présentent à eux.

Situation des religions et de tensions intercommunautaires et intracommunautaires religieuses

La religion imprègne tous les aspects de la vie indienne. Pratiqué par 82 % de la population, l'hindouisme est la principale religion du pays et compte plus de fidèles que les autres religions d'Asie. Avec le bouddhisme, le jaïnisme et le zoroastrisme, il figure parmi les religions les plus anciennes de l'humanité. Ses racines remontent au-delà du premier millénaire avant J-C. Le bouddhisme et le jaïnisme apparurent au 6e siècle avant J-C, époque d'agitation sociale et religieuse. Tous deux s'élevaient contre le conservatisme de l'hindouisme brahmanique. Plus récent, le sikhisme trouve lui aussi son origine dans un mouvement réformiste, la tradition bhakti

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(dévotionnelle) du sud de l'Inde. L'Islam pénétra en Inde par le Nord et fut introduit dans le Sud par des marchands arabes. Ses adeptes forment aujourd'hui la première minorité du pays. Le christianisme doit son implantation à des immigrés syriens, bien avant que les premiers Occidentaux ne jettent l'ancre dans cette partie du monde. L'Inde abrite également l'une des plus anciennes communautés juives. Sur le plan politique, l'Inde est le théâtre de tensions entre extrémistes hindous et musulmans. Ces dix dernières années, de nombreuses émeutes et attentats ont rappelé à quel point les relations intercommunautaires étaient, en Inde, liées aux rivalités politiques et font le jeu des politiques. Elles ont aussi montré que l'affaire d'Ayodhya conservait une forte capacité de nuisance.Une mosquée datant de 1528, la Babri Masjid, a été détruite le 6 décembre 1992 par une foule d'activistes hindous, pour bâtir un temple sur un site qu'ils disent être celui de la naissance du Dieu Ram. Tout a été préparé pour sa construction, la pose de la première pierre étant prévue le 15 mars 2002, dans l'attente de l'accord de la justice. Les musulmans, qui voyaient cette perspective d'un très mauvais œil ont attaqué le Sabarmati Express, empli de militants hindous de retour d'Ayodhya. Un bilan de 57 morts enclencha le cycle de violences entre hindous et musulmans, qui vit éclater en représailles des émeutes anti-musulmanes dans l'Etat du Gujarat, dernier Etat important qui soit gouverné par le Bharatiya Janata Party. L'ampleur des émeutes, qui ont fait 500 à 600 morts en quelques jours, s'explique par la complaisance de la police locale et par les déclarations incendiaires de la part du chef du gouvernement de l'Etat, deux indices pointant en direction d'une tentative d'instrumentalisation politique. Depuis ces massacres, neuf attentats ont été officiellement recensés en réponse aux massacres du Gujarat dont un double attentat qui a frappé Bombay, faisant 52 morts et 150 blessés. Ces stratégies politiques sont récurrentes en Inde depuis les années 1990 et la mobilisation lancée par le BJP autour de la question d'Ayodhya.Les chrétiens subissent fréquemment des pressions liées à leur caste aussi bien qu'à leur religion. L'Occident a été lent à comprendre que depuis la fin des années 90, l'Inde est classée parmi les pays qui tuent le plus de chrétiens. L'Alliance Evangélique de l'Inde reconnaît que, depuis la formation de la majorité gouvernementale par le BJP en 1998, plus de cent chrétiens ont été tués de la main des extrémistes hindous et plus de 1 000 incidents violents se sont produits contre les chrétiens. Avec le BJP à la tête du gouvernement, il est impossible que tous ces crimes soient punis un jour. Les chrétiens indiens ne sont pas tous sur la ligne de mire. La violence cible spécifiquement les évangélistes et tous ceux qui travaillent pour donner plus de pouvoir aux castes inférieures. Il est à noter que 5 Etats ont adopté des mesures légales contre les conversions forcées où obtenues par la tromperie. Celles-ci sont punies d'une peine pouvant aller jusqu'à 3 ans de prison et 50 000 roupies d'amende. Ainsi, toute conversion devra être évaluée par des fonctionnaires et un magistrat devra donner son autorisation. Le but de la loi est officiellement de protéger les plus défavorisés contre les pressions dont ils peuvent être l'objet de la part de missionnaires, par exemple la promesse d'assistance alimentaire ou de faveurs matérielles afin de les amener à une conversion. Ces mesures ont suscité de vives critiques de la part d'organisations chrétiennes et musulmanes, ainsi que du parti du Congrès. En effet, ces derniers y voient un alibi pour persécuter les minorités religieuses et entraver le travail des ONG et des mouvements sociaux.

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Système des castes

Il est très difficile de fixer avec exactitude l'origine concrète des castes en Inde. Toutefois, une chose est sûre, la société indienne est divisée, selon la tradition brahmanique, en castes. Ce mot vient du portugais "casta" qui signifie "race", "espèce" et qui s'applique aussi bien aux animaux qu'aux hommes. Il traduit le sanskrit "Varna", qui signifie couleur.Les castes expriment à la fois une fonction sociale et le degré de participation des individus au sacré. Ainsi, du point de vue religieux, les Varna vont des castes les plus "pures" aux plus "impures".

Il existe dans ce sens quatre castes : Les Brahmanes, savants et prêtres occupent le haut de la hiérarchie. Les Kshatrya ou "guerriers", ont une fonction d'autorité et de protection. Il s'agit donc d'une

classe militaire dirigeante. Le pouvoir et la royauté sont (ou étaient) leur apanage naturel bien que dans les faits, beaucoup de rois aient été des brahmanes.

Les Vaishya se livrent à l'élevage, au commerce ou à l'agriculture. Le prêt à intérêt, très répandu en Inde, dépendait d'eux en principe.

La quatrième caste, les Shudra, occupe des fonctions serviles.

Les trois premières castes formaient le groupe aryen. Leurs membres passaient par une sorte de cérémonie d'initiation qui marquait leur entrée officielle dans leur caste. C'est pourquoi ils étaient aussi appelés les "deux fois nés" (dvija).La dernière classe, qui représentait la majorité de la population, rassemblait les indigènes soumis et intégrés à la société aryenne, mais restant pratiquement exclus du culte brahmanique. A l'intérieur de la classe des Shudra, on peut distinguer des niveaux différents. Certains Shudra sont considérés comme assez purs pour que les "dvija" puissent consommer de la nourriture fournie par eux. D'autres sont des Shudra exclus (niravasita). Ils comprennent tous les groupes considérés comme inférieurs ou indignes, voire des tribus étrangères à la société indienne majoritaire et qui vivent sur le sol indien. On considère souvent qu'ils sont les "premiers habitants" de l'Inde, d'où leur nom, "adivasi" (habitants primitifs). Des auteurs modernes rejettent cette ensemble complexe d'exclus hors de la caste des Shudra. Ce sont ces exclus que l'on désigne sous le terme très générique d'Intouchables : le terme vient de la croyance que toucher ces personnes rend impur…Du point de vue mythique, les livres sacrés de l'Inde traitant de "la disposition naturelle des choses" (Dharmasastra), décrivent l'ordre du monde et de la société. Ils enseignent la même origine mythique des classes. Les quatre varna sont nées du démembrement sacrificiel de l'homme cosmique. Le brahmane est né de sa bouche. A lui de porter aux hommes la Connaissance et de faire les rites. Il a une fonction de savant et de prêtre. Le kshatrya est né de ses épaules et de ses bras. C'est le guerrier qui combat. Le vaishya est né de ses cuisses. Il sera le producteur. De ses pieds est né le shudra. C'est l'impur, qui sera le serviteur des autres.

Dans la réalité de la société indienne, la théorie ne correspond pas à la pratique. Ce système simple en quatre castes est en fait beaucoup plus complexe sur le terrain. Il existe en effet les "jati", petite unité endogame homogène qui impose des règles de conduites affectées d'un degré spécifique de pureté. Elles sont définies en fonction de l'activité professionnelle, et existaient

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avant les castes qui sont venus bouleverser ce système de hiérarchie ancestrale pour asseoir la domination des Indo-européens sur les dravidiens (les populations locales).

Contexte : mouvements sociaux et société civile

Situation des mouvements paysans, organisation de la société civile impliquée au forum social mondial

L'Inde est, historiquement, un pays dans lequel les mouvements anti-capitalistes ont toujours eu du poids. Mais ces mouvements se sont adaptés depuis le début des années 80 aux nouvelles formes de domination capitaliste. Le phénomène est donc presque similaire à celui du Nord. Le premier mouvement à s'être engagé sur ce terrain est un puissant syndicat de pêcheurs du sud du pays. Les associations de défense des populations tribales comme le Narmada Bachavo Andolan dans le Maharastra (région de Bombay), les mouvements paysans, les organisations féministes, les étudiants, les intouchables se sont tour à tour greffés sur les revendications de la lutte anti-globalisation. Toutes les composantes du mouvement ont en commun la volonté de protéger l'Inde des conséquences désastreuses sur le plan environnemental et social de la mondialisation. Depuis le début des années 80 et la libéralisation massive du commerce mondial, les compagnies agroalimentaires du Nord ont imposé aux régions rurales indiennes de nouvelles semences et de nouveaux pesticides qui font courir de graves dangers environnementaux et qui ont déstabilisé l'organisation et la production traditionnelle des campagnes. Par ailleurs, la mondialisation néo-libérale a désorganisé la composition de la production indienne. Le Nord a imposé par exemple aux paysans indiens de se lancer dans des cultures intensives de fruits ou de coton. Ces derniers produisent donc aujourd'hui en grande partie pour l'exportation. Sur le plan social, ces nouvelles formes de domination ont entraîné une précarisation des couches les plus fragiles de la population.La classe moyenne indienne est tellement vaste qu'elle est difficile à considérer comme un ensemble à part entière. Elle se retrouve donc divisée dans son soutien à l'action de la société civile indienne, et dans sa participation au processus des forums sociaux. En effet, une partie de la classe moyenne, bénéficiant de la privatisation massive des entreprises d'état et du développement du commerce, s'enrichit et jouit d'avantage du progrès technique. Ces derniers ne se reconnaissent pas dans les revendications du mouvement social indien et adoptent un point de vue plus individualiste. Le reste de la classe moyenne, touchée par les méfaits de la mondialisation s'est globalement paupérisée, ce phénomène concerne essentiellement les petits commerçants, artisans et ouvriers. Ces derniers adhèrent aux revendications de la société civile et se sentent concernés par son message, tout comme les fonctionnaires d'Etat et les enseignants qui se rangent plutôt du côté de la critique de la libéralisation et de la mondialisation actuelle en cours. Le mouvement social indien est ainsi renforcé par cette pluralité de revendications.Le forum social mondial sera donc l'occasion de fédérer pour de bon le mouvement indien dans un pays immense où les forces altermondialistes ont des difficultés pour travailler ensemble. Ce sera aussi l'occasion de faire connaître des problématiques indiennes comme les discriminations qui frappent les intouchables.La grande diversité du mouvement social indien a par ailleurs conduit à la tenue d'un Forum parallèle au FSM intitulé "Mumbai Resistance 2004". L'initiative a été prise par le mouvement paysan, qui représente les mouvements sociaux indiens de masse ; soutenu par des mouvements de gauche et d'extrême gauche, minoritaires en politique mais très influents dans la société

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indienne (syndicats, journalistes, étudiants). Une centaine d'organisations indiennes et étrangères prendront part à cette mobilisation placée sous le signe de la lutte contre une mondialisation impérialiste, et contre la guerre. Leur volonté n'est pas d'aller à l'encontre du processus des forums sociaux mais de le compléter en fédérant un mouvement marquant son opposition à l'hégémonie américaine mondiale.

Situation des Dalits

Question de terminologie

A l'aube du premier millénaire avant J-C, un cinquième groupe vint compléter la quadripartition de la société, tout en restant en marge. Inclassables, et donc exclus du système des castes, ses membres (originairement des pré-aryas) héritèrent des taches impures : travaux "dégradants", en contact avec la mort et la souillure ou attentant à la vie (boucherie, tannerie, chasse, ramassage des ordures, vidange manuelle des excréments, ramassage des carcasses d'animaux…). En raison de la nature impure de leur travail, ils étaient confinés dans des villages suffisamment éloignés de ceux qui avaient le privilège d'exécuter des taches nobles. Tout en bas des hors-castes, les "derniers mortels" sont les intouchables (chandala : "mangeurs de chiens"), dont la seule présence souille les membres des castes. Au vingtième siècle, cette discrimination se manifeste encore dans les mœurs ; Gandhi a donné aux intouchables le nom de harijan : "les enfants de Dieu". Une autre terminologie, à caractère plus politique est celle de "Dalit", "homme brisé, opprimé".Le mot Harijan est refusé par les Dalits d'aujourd'hui, car il s'inscrit dans un contexte hindouïste, alors que les leaders dalits les plus extrêmes critiquent durement l'hindouïsme accusé de donner une caution religieuse à la discrimination contre les Dalits. Par ailleurs, le mot Harijan a aussi été utilisé pour désigner les enfants des "prostituées sacrées" liées à certains temples (enfant de Dieu = enfant de père inconnu). Le mouvement dalit veut rompre avec ces discriminations et ces pratiques, et voudrait faire reconnaître le statut de victime de ces personnes.

La distance prise avec le mot Harijan reflète aussi la distance prise avec Gandhi comme héros positif de l'histoire indienne : Gandhi est accusé de n'avoir pas été assez critique à l'égard du système des castes. A côté de Gandhi et contre lui, le mouvement Dalit exalte la figure du Docteur Ambedkar, leader dalit, qui a contribué aux luttes pour l'indépendance de l'Inde et qui est l'un des rédacteurs principaux de la Constitution du pays. Il est intéressant de se souvenir qu'Ambedkar ne voyait pas de salut pour les Dalits dans une culture hindouïste, et avant de mourir, il s'est converti au bouddhisme.

Par Dalit, on entend les anciens "hors castes", groupe qui compte 170 millions de personnes.

Le mouvement dalit et les ONG

Depuis plusieurs années, les Dalits se sont organisés dans le cadre de groupes d'action sociale et d'ONG afin de promouvoir et de défendre leurs droits civiques et économiques. Ces actions ont pour principaux buts de :

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- Sortir les groupes sociaux de leur isolement et leur permettre de travailler ensemble sur des enjeux communs.

- Défendre l'accès légitime des Dalits aux ressources villageoises (puits, pâturages, étangs, installations électriques…

- Faire appliquer les lois de réforme agraire attribuant des terres aux Dalits.- Protéger les Dalits contre les violations des droits de l'homme qu'ils subissent et obtenir la

poursuite des coupables en justice.- Faire progresser les conditions économiques des Dalits par l'amélioration de leurs conditions

de travail, la formation de coopératives…- Défendre et promouvoir les femmes Dalits.- Obtenir la pleine participation des Dalits aux instances politiques de tous niveaux.- Faire respecter les lois protégeant les Dalits et encourager l'amélioration de ces lois.

Il s'agit d'un travail de terrain, au quotidien, avec les populations Dalits, pour les organiser, les sensibiliser et leur permettre de se mobiliser. Par ailleurs, diverses formes de mobilisation apparaissent à un niveau plus large, national ou fédéral : partis politiques dalits, campagne de lobby…

Femmes dalits et développement

Les femmes Dalits sont bien souvent victimes d'une double discrimination fondée sur la caste et le sexe. Comme les femmes adivasis (aborigènes), il leurs est très difficile d'accéder à la justice dans un pays où l'Etat est incapable de les protéger. Nombre de femmes ne s'adressent pas à la police parce qu'elles ont peur d'être déshonorées, éconduites ou victimes de nouvelles violences. Un défenseur des droits des femmes dalits en Uttar Pradesh a évalué que 5 % seulement des atteintes aux droits des femmes étaient recensées. De nombreuses femmes dalits n'ont pas connaissance des droits qui leur sont garantis par une législation spécialement conçue pour les protéger, et il est rare que les policiers les en informent spontanément. Dans bien des cas, les policiers sont accusés de ne pas produire certaines preuves, voire de les détruire purement et simplement, agissant à la demande de personnes incriminées avec lesquelles ils entretiennent parfois des liens de caste ou d'une autre nature. La subornation et les menaces constituant des pratiques fréquentes, il n'est pas rare que les témoins se rétractent ; en outre, des éléments de preuve médical disparaissent parce que des procédures simples ne sont pas appliquées. Par ailleurs, dans les cas de torture, la procédure pénale est si longue que les victimes sont incitées à transiger sous la pression.

Les Dalits chrétiens

Les chrétiens sont environ 25 millions en Inde, dont 18 millions de catholiques. Ces catholiques sont en très grande majorité des Dalits ou des tribaux. Longtemps, ils ont été victimes de discriminations à l'intérieur même de l'Eglise, comme d'ailleurs dans les autres Eglises chrétiennes : il n'est pas si lointain le temps où celles qui pratiquaient la communion sous les deux espèces avaient deux calices, un pour les Dalits, un pour les chrétiens "de caste".Là encore, les choses changent, mais peu à peu et non sans de multiples résistances. Les Dalits ne constituent encore qu'une infime minorité parmi les évêques et dans le clergé. La situation des Dalits chrétiens est moins bonne que celle des Dalits hindous. En effet, comme le système des castes est lié à l'hindouisme, les Dalits chrétiens n'existent pas, juridiquement, aux yeux de l'Etat.

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Tout laïc qu'il soit, il opère donc une discrimination entre les Dalits sur la base de la religion : les Dalits chrétiens, tout comme les Dalits musulmans sont donc exclus des divers dispositifs de "discrimination positive" mis en place pour les autres. Depuis une quinzaine d'années, un fort mouvement de revendication des Dalits chrétiens s'est développé, pour lutter contre cette "triple discrimination" dont ils sont victimes : dans l'Eglise, dans la société, et de la part de l'Etat.

Situation des populations tribales

Bien qu'ils soient considérés comme les premiers habitants de l'Inde, les Adivasis, c'est-à-dire les populations tribales, constituent des minorités ethniques que la société indienne marginalise et rejette. Elles vivent en général en quasi autarcie, dans des régions très reculées. Ces autochtones sont d'origine primitives et antérieurs à celles des aryens et des dravidiens. Ils parlent des langues qui sont très différentes des dialectes courants. Plusieurs tribus ont été spoliées en raison de la déforestation et de la culture des terres, ils ont dû se sédentariser et modifier leur mode de vie, se mettant difficilement à l'agriculture.Aujourd'hui, il en existe quelques unes dans les forêts et campagnes du Madhya Pradesh, de l'Andhra Pradesh et du Bihar. Ils représentent 7 % de la population du pays, soit un peu plus de 70 millions de personnes. Dans certaines régions, ils peuvent constituer la moitié, voire davantage, de la population. Leur situation est, par bien des aspects, analogue à celle des Dalits ; ils font aussi l'objet de politiques volontaristes de "discrimination positive".

Situation des femmes

En Inde, indépendance et démocratie sont des mots qui ne s'accordent toujours pas au féminin. "Avoir une fille, c'est arroser le jardin de son voisin", dit-on communément, puisqu'elle partira vivre ailleurs dans la famille du mari et surtout qu'il faudra verser une somme énorme pour sa dot. Pour un père de famille, une fille est un risque économique ; dès la naissance, il faut tout calculer et mettre de l'argent de côté pour la marier. Le prix de la dot est fonction du statut du fiancé : pour marier sa fille à un médecin, pauvre et issu de basses castes, il ne faudra pas plus de 2 000 euros. S'il appartient à une caste élevée, la somme grimpe à 50 000 euros. Les parents de la mariée promettent et doivent se soumettre, cette coutume est la source même de l'enchaînement de la violence. Toutes les classes, toutes les castes, toutes les communautés sont concernées, l'avortement en cas de fétus féminins est quasi légal et les cliniques spécialisées pullulent à Mumbai ; seule l'interdiction de la publicité par ces établissements a pu être obtenue par les associations féministes. L'infanticide des filles est également chose courante.Dans un récent rapport, les Nations unies révélaient que 50 millions de filles et de femmes manquaient à l'appel dans les statistiques de la population indienne. L'Inde est un des rares pays au monde où le ratio H/F est inversé. La presse rend compte chaque jour de violences exercées à l'encontre de femmes : violences domestiques, meurtres pour dot non payée, viols, enlèvements…La dépendance de la femme à l'égard de l'homme est encore plus grande lorsque s'y ajoutent des problèmes de pauvreté ; le droit à l'éducation reste pour le moment une priorité pour les garçons et la majorité des femmes est illettrée.La constitution indienne garantit l'égalité des sexes, ainsi que la dignité des femmes mais le système des castes et les règles coutumières religieuses ne suivent pas les consignes de la Constitution. Pour certains spécialistes, dans les Etats les plus pauvres, les femmes élues restent sous la domination de leurs maris, elles sont insuffisamment éduquées et préparées à une activité politique pour que les conséquences de leur présence soient sensibles. Cependant, un million de

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femmes sont déjà élues dans des instances régionales et ont fait leurs preuves dans des prises de décisions locales. Les femmes ont prouvé qu'elles pouvaient se mobiliser et c'est un gage pour l'avenir. Dans l'Etat d'Andhra Pradesh, elles se sont battues durant 2 ans pour imposer la prohibition de l'arak, cette liqueur bon marché souvent frelatée et qui fait des ravages parmi les paysans pauvres. Elles ont obtenu gain de cause. Ce fut, sans aucun doute, l'un des plus importants mouvements sociaux de ces dernières années.

Quelques conseils : guide pratique pour le FSM 4 en Inde

Formalités

Un visa est nécessaire pour se rendre en Inde. De plus, le passeport doit être valide au moins six mois après la date de retour envisagé. En France, le visa s'obtient à l'adresse suivante : - Ambassade de l'Inde22, rue Albéric Magnard75 016 ParisTel : 01 40 50 71 71 Métro : La Muette

On dépose le passeport, avec deux photos d'identité, un formulaire rempli et cinquante euros en espèces. Le retrait du passeport a lieu en principe le lendemain après-midi. Il est judicieux d'entreprendre ces formalités au minimum dix jours avant le départ.

Habillement

Tous les guides de tourisme conseillent des vêtements légers. Evitez le short, surtout les dames, les Indiens sont des gens pudiques. Les dames pourront s'acheter sur place une kurta, vêtement seyant et pratique.Dans les temples, les jambes nues des femmes sont mal vues; quant au short, il est aussi déconseillé…Dans les temples Sikhs, même les hommes doivent se couvrir la tête. Dans les temples Jains, on ne portera, au moins de manière apparente, aucun article en cuir. Dans tous les lieux religieux, on retire ses chaussures qu'on laisse à l'entrée du temple.

Nourriture

Beaucoup d'occidentaux redoutent la nourriture indienne qu'ils estiment trop épicée, ou trop risquée au plan sanitaire. Moyennant quoi, ils se privent de grands plaisirs. Fuyez la cuisine dite "continentale", médiocre tambouille "internationale" sans caractère, que l'on sert dans trop d'hôtels aux touristes occidentaux. Dans le nord de l'Inde, la nourriture n'est pas trop relevée, bien qu'elle incorpore diverses épices; On retrouvera aisément de nombreuses spécialités que servent les restaurants indiens en France : poulet tandoori, poulet tikka, agneau sagwala, rogan josh. Les plats végétariens sont une autre curiosité : palak (épinards), panir (sorte de fromage), aloo (pomme de terre) en sauce…Mais n'oubliez pas que cette cuisine, dite moghole, est riche en calories, car elle use abondamment de crème et d'huile. La nourriture la plus simple, qui ne coûte

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presque rien, composée de céréales sous forme de chapati et de légumineuses sous forme de lentilles en sauce (daal), est équilibrée et nourrissante. Dans le sud, la nourriture est nettement plus relevée. Dans les restaurants populaires, le plat complet s'appelle un "thali", on le sert sur une feuille de bananier ou sur un plateau rond en métal, comportant plusieurs petites coupes. Le serveur les apporte remplis de légumes divers et sauces et sert du riz au centre du plateau. Faites vous initier au plaisir de manger avec les doigts et de connaître dans quel ordre on doit se servir des différents ingrédients. Votre addition sera légère …et vous aurez mangé à satiété car le serveur vous sert autant de riz, légumes et sauces que vous en voulez.

Boisson

Les conseils habituels sur l'eau sont valables : ne buvez pas l'eau du robinet. Néanmoins, si vous le faites, rien de grave dans l'immense majorité des cas. Si on vous offre un verre d'eau dans un village, ne paniquez pas. Demandez si c'est l'eau d'un forage (tube well), d'un puit ou de la rivière. Avec de l'eau de forage, en principe, pas de problème.L'eau minérale est vendue un peu partout, même dans les villages. Vérifiez que le capsulage est complet, car une bouteille vide peut avoir été recyclée. L'eau "minérale" est en faite de l'eau traitée industriellement pour neutraliser les germes pathogènes.

Autres précautions sanitaires

Aucune vaccination n'est actuellement exigée à l'entrée en Inde. Si vous souhaitez être tranquillisé, les plus utiles seraient ceux de l'hépatite A et B, du DTAB, de la polio... Vérifiez avec votre médecin. Les traitements préventifs contre le paludisme peuvent être vraiment utiles dans le sud et dans le nord en été. Mais en hiver, on peut s'en passer pour un court séjour. Dans tous les cas, il est, là encore, préférable de consulter son médecin qui prescrira le traitement approprié. Les troubles de la sphère digestive sont les plus fréquents parmi les touristes (la turista, ou diarrhée); les causes peuvent tenir au choc thermique entre l'Europe et l'Inde, à la fatigue des déplacements, mais aussi au manque d'habitude d'une nourriture riche et relevée. Ne vous privez pas du plaisir des curries, mais ne mangez pas trop ! Et si ces inconvénients se manifestent, vous aurez eu soin de demander à votre médecin avant de partir des médicaments tels que l'ercéfuril, l'imodium..., qui vous remettront vite sur pied. Si vous êtes souffrant, buvez beaucoup, mangez peu (riz bien cuit, nouilles, yoghourt).

Photographies

Emportez de préférence vos rouleaux de diapos au départ de France. Par contre, on trouve aisément sur place, dans les villes, des pellicules de photos papier. Vérifiez les dates de validité. Il est prudent d'enfermer les pellicules dans un sachet en plomb qui les protège des rayons X des aéroports, même si en théorie il n'y a pas de risque. Gardez les pellicules (et vos appareils photos) en bagages cabine. On peut photographier beaucoup, en Inde. Dans les lieux les plus fréquentés, divers "spécialistes" de la photo touristique vous demanderont une rétribution pour avoir posé : charmeurs de serpents, enfants, vrais ou pseudo "moines errants" vêtus d'une pièce de tissu (dhoti) orange, tout dépend de l'ambiance. En cas de doute, montrez votre appareil photo. Un certain nombre de femmes sont

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réticentes à être photographiées : elles se cachent immédiatement sous leur voile. N'insistez pas, c'est mal élevé. D'autres en sont ravies.

Quelques règles vous faciliteront la vie :

Les étrangers sont partout à l'aise et en sécurité en Inde. Le contact est toujours facile et les gens ne demandent qu'à vous rendre service. Néanmoins, n'oubliez jamais que vous êtes réellement un étranger et que vous n'aurez que de rares occasions de connaître la vie des gens.On ne saurait trop le répéter, les jupes trop courtes ou les shorts féminins sont mal vus (ou trop vus, comme on voudra). Les shorts masculins ne sont pas non plus appréciés. Faites au moins un effort pour visiter les temples. On n'a pas vraiment plus chaud en pantalon léger. Dans les milieux populaires, on mange sans couverts, avec la main droite. Observez comment font les gens et faites de même. Lavez-vous les mains au wash-basin avant et après le repas (ne vous léchez pas les doigts même si vous en avez envie !). Si vous êtes invité chez quelqu'un, sachez que l'on retire ses chaussures avant de pénétrer dans la maison. On ne vous fera pas visiter les diverses pièces (ce serait horriblement impoli de demander à visiter). Pour dire bonjour, on ne se serre la main que dans les milieux urbains qui fréquentent des occidentaux; autrement, on joint les deux mains à hauteur de poitrine et on dit "namaskar".

Argent

Que vous fassiez un voyage en individuel ou en groupe, vous aurez besoin de roupies. Dès votre arrivée à l'aéroport, en attendant les bagages, vous pouvez changer de l'argent aux comptoirs bancaires. Le taux est un peu meilleur qu'à l'hôtel, et cela permet de voir venir. Au cours de votre séjour, vous pouvez effectuer vos opérations de change dans les banques. Mais il vous faudra vous renseigner sur la ou les banques qui assurent ce service et vous armer de patience (1/2 heure est un minimum); certains hôtels font du change à leurs clients, mais le taux n'est souvent pas très intéressant. La meilleure solution est de s'adresser à une officine de change. On en trouve assez aisément dans la plupart des grandes villes. Vérifiez que le taux affiché est net de commission. Si vous faites du change peu de jours avant votre départ et craignez de ne pouvoir tout utiliser, réclamez un reçu de change : cela vous permet, le cas échéant, de rendre vos roupies en excédent à la banque de l'aéroport. Si vous voyagez avec des devises, cash ou chèques de voyage, rappelez-vous que le dollar américain se change partout. L'Euro est maintenant bien connu. Ne croyez pas intelligent de changer au noir. C'est interdit, inintéressant et c'est là que vous pouvez craindre l'arnaque. Chaque fois que vous le pouvez, faites de la monnaie : vous n'aurez jamais assez de petites coupures, comme des billets de 10 roupies. Quand vous faites des achats dans des magasins de "souvenirs", vos pouvez payer avec votre Carte Visa internationale (ou American Express). Le taux de change reste satisfaisant, même en incluant la commission que votre banque vous prélève. Les terminaux à transaction électronique instantanée sont de plus en plus utilisés. Lorsqu'un commerçant veut vous faire payer un pourcentage supplémentaire (en général 4 %) pour paiement par carte, il est tout à fait dans son droit. Mais sachant que son prix de vente, rarement affiché, incorpore déjà une marge satisfaisante, vous ne perdez rien à essayer d'éviter ce coût supplémentaire.

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Divers

Les personnes participant à l'immersion après le FSM penseront à se munir d'un sac à viande, ou d'un duvet. Ils n'oublieront pas de prendre aussi un anti-moustiques, du papier toilette, une serviette de toilette, une lampe de poche, de la crème solaire, des vêtements en coton, ses propres médicaments…Le site du FSM vous donnera des informations complémentaires sur l'événement et son environnement, son adresse est : http://www.wsfindia.org

Mumbai

Mumbai (anciennement Bombay) est la capitale de l'état du Maharashtra. Elle compte plus de 15 millions d'habitants ce qui en fait la plus grande ville de l'Inde. La ville fut fondée par les pêcheurs Koli sur 7 îles et fut gouvernée par les hindous avant d'être occupée par les musulmans au 14è siècle. En 1534 ces derniers cèdent la région au portugais qui baptisent la ville Bombaim. En 1661 l'anglais Charles II se marrie avec la portugaise Catherine de Bragance dont la dot comprend une des îles. Les britanniques prennent possession des six autres îles en 1665 et rebaptisent Bombaim en Bombay. La ville est louée à la Compagnie des Indes britannique pour qu'elle en fasse une zone de libre commerce. La ville connut alors un essor très rapide et devint vite le principal port de négoce de la côte occidentale. Au 19è et 20è siècle Bombay devint le cœur de la lutte pour l'indépendance. Elle accueilli la première réunion du Congrès en 1885 et Gandhi y lança ses grands mouvements de désobéissance civile. En 1996 Bombay fut officiellement rebaptisée Mumbai.Mumbai est aujourd'hui le poumon économique et financier de l'Inde. Elle accueille encore de nombreux immigrants mais le développement de la ville laisse de nombreuses personnes sur le côté. La richesse des quartiers financiers côtoie la misère la plus noire des bidonvilles. On dit que respirer l'air de Mumbai pendant une journée équivaut à fumer vingt cigarettes.Mumbai est l'un des grands centres de production cinématographique et les studios de Bollywood sont mondialement connus.Mumbai bénéficie de toutes les infrastructures modernes. La ville est desservie par de nombreuses liaisons internationales via l'aéroport de Sahar et par des liaisons nationales via l'aéroport de Santa Cruz. La ville dispose de plusieurs gares qui permettront d'effectuer des liaisons sur toute la région.

A Mumbai, les coordonnées de l'hôtel où logera la délégation sont les suivants : THE RESIDENCE HOTEL

SAKI NIHAR ROAD, NEAR L&T, GATE NO. 1BEFORE NITIE, POWAI, MUMBAI 400097Tel: ( 22) 28 57 50 00 and 28 57 86 86Web site: www.theresidencehotel.com

L'hôtel est situé à 20 minutes de l'aéroport et à 20 minutes du site du FSM en rickshaw (cyclo-pousse à 3 roues), n'hésitez pas à vous rendre sur le site Internet de l'hôtel si vous êtes curieux de découvrir votre futur logement indien.

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Sites Internet et ouvrages sur l’Inde

Ces informations vous permettront d’approfondir vos connaissances sur l’Inde et pourront agrémenter votre préparation du Forum Social Mondial (surtout pendant les vacances scolaires… !)

Sur Internet :

- www.chez.com/bharat/geographie/maharashtra/mumbai.htm - www.amb-inde.fr - www.inde-en-ligne.com - www.chez.com/bharat/- membres.lycos.fr/nouky/Voyages/Inde/Inde.htm- membres.lycos.fr/lobo10/bombay/Mumbai_les_lieux_a_visiter.htm

Ouvrages sur l’Inde, un peu de lecture

Chitra Banerjee DIVAKARUNI.- Les erreurs inconnues de nos vies. Editions Philippe PicquierFirdaus KANGA.- Grandir. Picquier pocheBubul SHARMA.- La colère des aubergines. Editions Philippe PicquierAnita DESAI.- Le Bombay de Baumgartner. Stock. 1991Chantal DETCHERRY.- Dans la main de l’Inde. Fédérop. 2000Josiane Viramma, Jean Luc Racine.- Une vie paria. Plon 1994Guy Sorman.- Le génie de l'Inde. Fayard 2000Narenra Jadhav.- Intouchable. Fayard 2002Michel Boivin.- Histoire de l'Inde. Que sais je, PUFMarc Boulet.- Dans la peau d'un intouchable. pointsChristophe Jaffrelot.- Dr Ambedkar. Presses de Sciences POFrancis Audiau.- L'Inde des religions. KarthalaArundhati Roy- Le Dieu des petits riens. Folio GallimardArundhati Roy- L'ecrivain-militant. Folio Gallimard

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