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PRÉPARATION PHYSIQUE - Fiche 3La réathlétisation
Véritable composante de l'entraînement,
la préparation physique optimise la
performance, la récupération et la
prévention des blessures dans le but de
développer les qualités physiques du
sportif.
LA REATHLÉTISATION
La réathlétisation peut se définir comme l’ensemble des moyens non-médicaux et
paramédicaux mis en œuvre pour rétablir complètement l’efficacité motrice et fonctionnelle
d’un sportif, en la rapportant au contexte et aux spécificités de sa discipline (sollicitations
physiques et physiologiques, types de déplacement, durée de travail…). Il s’agit d’un
domaine en plein essor qui reste aujourd’hui surtout réservé aux sportifs de haut-niveau,
mais qui devrait tendre à se développer auprès des amateurs par la sensibilisation des
préparateurs physiques et des kinésithérapeutes. Voici donc un article visant à vous
présenter les bases et la logique de la réathlétisation.
La fonction de réathlétiseur est apparue pour répondre aux besoins présents entre la
rééducation et l’entraînement, il représente le trait d’union entre le corps médical
(médecin-kinésithérapeute…) et le staff technique (préparateur physique-entraineur…).
C’est un préparateur physique, spécialisé dans le suivi de l’athlète blessé et connaissant les
spécificités des pathologies et des soins du sportif.
Mais quels sont les axes d’intervention en réathlétisation ? Et dans quels contextes ce
travail peut-il être effectué ?
Quatre grands principes régissent la réathlétisation :
la progressivité : dans les charges de travail, les étapes de progression à valider et les
contenus de séance.
la complémentarité : entre les divers intervenants professionnels (médecin,
kinésithérapeute, préparateur physique…).
la communication : entre ces différents corps de métier pour optimiser l’évolution de
l’intervention.
l’adaptabilité : par rapport à l’athlète (vécu, besoins, profils, habitudes, objectifs …), à la
discipline (spécificités, demandes, facteurs de performance…), à la pathologie (spécificités,
mécanisme, traitement…), des contenus (en fonction de l’état de forme de l’athlète et des
avancées quotidiennes) et enfin à l’environnement du sportif (staff, vie personnelle…).
Contexte d’intervention
Le travail de réathlétisation peut être engagé dans deux types de contexte. Le premier
concerne le suivi d’un sportif étant victime d’une blessure « importante » (rupture
ligamentaire ou tendineuse, fracture, déchirure musculaire…) nécessitant l’arrêt de l’activité
et une éventuelle intervention chirurgicale. Dans cette situation, la réathlétisation débute dès
la baisse des phénomènes inflammatoires présents les jours suivants l’opération et se
poursuit jusqu’à la reprise totale dans le groupe d’entraînement. Les thèmes de travail sont
alors nombreux en fonction de la pathologie : entretien cardiovasculaire, renforcement
musculaire, core-training, travail de marche et d’appui, proprioception, étirement…
Le second contexte apparaît lorsque le sportif souffre de pathologie chronique
(tendinopathie) ou de blessure récidivante qui n’entraîne pas d’arrêt de l’activité (entorse
stade 1) ou très court. Le travail de réathlétisation peut alors intervenir en complément de
l’entraînement normal de l’athlète, il s’agit alors de réaliser un travail de renforcement
spécifique à la pathologie et au travail de prévention de la récidive (proprioception,
renforcement musculaire aux divers régimes de contraction, travail de marche, étirement…).
Axes d’intervention
Le travail de réathlétisation s’établit autour de 4 axes principaux qui seront plus ou moins
présents, lors de la prise en charge de l’athlète blessé, en fonction de la nature de la
pathologie et du contexte d’intervention :
La préparation physique adaptée consiste à maintenir les qualités musculaires et
cardiovasculaires du sportif en sollicitant les parties saines de son corps. L’objectif est
d’éviter le phénomène de désentraînement, voire d’améliorer la condition physique. Il s’agit
d’un axe de travail primordial car en situation d’arrêt de l’activité, de nombreux composants
des qualités physiques vont se dégrader et cela de manière plus ou moins rapide. Pour
éviter ce désentraînement divers types de travail sont réalisables: travail de musculation,
cardio haut ou bas du corps, travail aquatique, tapis anti-gravité… Evidemment, il existe des
différences de délai entre les individus, les sédentaires perdant plus rapidement que les
sportifs, néanmoins aucune différence n’a encore été démontrée entre les hommes et les
femmes, et entre les membres supérieurs et les membres inférieurs.
Le travail sur la pathologie correspond à la réalisation d’exercices nécessaires à la
réhabilitation spécifique à la discipline du sportif : renforcement musculaire, proprioception,
étirement, travail de pied, de marche, d’appui… Ce travail vient en complément de celui du
kinésithérapeute ayant pour objectif de rendre la fonctionnalité du membre blessé. La
reprogrammation neuromotrice est une partie importante de ce processus, il s’agit du
réapprentissage des gestes dans le but de réaliser tout type d’actions-motrices et d’être
capable de donner une réponse motrice la plus adaptée possible à un stimulus. En
réathlétisation, le renforcement musculaire doit être au plus près possible de la spécificité
de la gestuelle sportive et de sa cinétique.
Le travail de prévention représente l’ensemble des moyens mis en place pour corriger les
problèmes de compensation, de déséquilibre et toutes autres faiblesses pouvant provoquer
d’éventuelles récidives de blessure. Il s’agit d’un axe de travail varié qui dépend des
caractéristiques et des besoins de l’individu. Il peut donc consister en un travail de
renforcement musculaire, de proprioception, de sollicitations aérobies, d’étirement, de
posturologie… Dans ce domaine de la prévention, il est possible d’intégrer les notions de
suivi des charges d’entraînement et d’évaluation de l’état de forme et de fatigue de l’athlète.
La réathlétisation mentale est un fil conducteur de l’intervention, en effet il est essentiel de
faire baisser l’appréhension de l’athlète vis-à-vis de sa blessure, mais aussi d’épauler le
sportif dans la reprise de sensation, la gestion de la motivation et de la vie hors du groupe
d’entraînement.
Moyens d’intervention
Pour aborder ces thèmes d’intervention, de nombreux moyens peuvent être utilisés tout au
long de ce processus de réathlétisation : le renforcement musculaire analytique ou
fonctionnel en salle et/ou en extérieur, la vidéo, l’isocinétisme, la technologie (capteurs de
puissance, encodeurs, GPS, CFM…), le petit matériel (plots, haies…), divers types de
terrain et de surface (herbe, synthétique, sable, côtes, terre battue…), milieu aquatique.
La réathlétisation revêt donc une importance primordiale pour le retour du sportif blessé à
son meilleur niveau et pour éviter le phénomène de récidive. Il est difficile de planifier cette
période car il faut en permanence réadapter les contenus selon le travail effectué par le staff
médical (renforcement fonctionnel, isocinétisme, soins…), leurs préconisations, la
récupération de l’athlète et son ressenti. Il est indispensable de s’adapter aux
caractéristiques de l’athlète : vécu, besoins, qualités, profil physique et psychologique,
récupération, objectifs, habitudes d’entraînement… La réathlétisation est un domaine de la
préparation physique en pleine expansion, destinée à prendre de l’importance dans le suivi
de l’athlète blessé et sain.
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