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Pour tous dès 5 ans D'après le conte de Charles Perrault et l'Opéra d'Isabelle Aboulker Création 2010/2011 de la Compagnie Comme Si, en résidence au Carré Belle Feuille de Boulogne Billancourt, avec le soutien de l’équipe administrative et technique. Ce spectacle est soutenu par le Conseil Général de l’Essonne. Nous remercions tous les partenaires de ce spectacle :

Pour tous dès 5 ans D'après le conte de Charles …€¦ · Pour tous dès 5 ans D'après le conte de Charles Perrault ... c'est une réflexion autour de la famille et de son rôle

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Pour tous dès 5 ans

D'après le conte de Charles Perraultet l'Opéra d'Isabelle Aboulker

Création 2010/2011 de la Compagnie Comme Si,en résidence au Carré Belle Feuille de Boulogne Billancourt,

avec le soutien de l’équipe administrative et technique.

Ce spectacle est soutenu par le Conseil Général de l’Essonne.

Nous remercions tous les partenaires de ce spectacle :

Ici, dans cette maison, le jour et la nuit se confondent...Ici, le temps s'est suspendu... et l'on attend.

Mais dans la pénombre, une musique s’élève, plonge dans le souvenir, donne des idées…

Un tissu s’étend et s’éclaire comme une page qui cherche à s'écrire :le livre Cendrillon s'ouvre sous nos yeux !

Des silhouettes mystérieuses et féeriques s‘y dessinent :conteuses incarnant tour à tour les personnages du conte,

elles viennent nous tisser des mots et des gestes...

Entre réel et imaginaire, joie et peine, fantasme et envie,l'enfance se dévoile et grandir devient si excitant !Tout est malléable : le temps, l‘espace, les objets ;"comme si" la réalité entière se mettait à danser !

Et l'amour est là…Chez ce prince mélomane qui ne peut exprimer ses sentiments qu'en musique.

Il veut revoir celle dont le pied rythme les battements de son cœur.Mais attention ! Les minutes s’écoulent et douze coups retentissent au loin :

il faut vivre grand et vite, goûter, danser et braver les interdits !Il va falloir se battre contre la mesure pour que le rêve soit à portée de... pied !

Distribution :

Mise en scène/Chorégraphie :Aurore Déon

Conteuses :Coraline DavidAurore Déon

Caroline Maydat

Pianiste/Composition musicale :

Grégory Veux

Direction musicale :Grégory VeuxSophie MaydatBenjamin Woh

Assistanat chorégraphie :Maialen Simon

Costumes :Arnaud Lapeyre Mazérat

Décors :Pierre Perregaud

Création et régie lumière :Christophe Miskievicz / Carre Belle-Feuille de Boulogne Billancourt

Jean-Yves Perruchon, Romain Le Gall

Crédits photos :Eliane Edou

Caroline Ozog-OrzegowskiVirginie Besnard

Un conte

L'histoire de Cendrillon est connue de tous. C’est un conte de fée dont on ne peut plus cacher l'issue. Une trame enchanteresse, des personnages atypiques, des métamorphoses incroyables ; de multiples versions à travers le monde et les âges, et celle de Disney, encore très présente en nous tous...

Mais c'est aussi un conte dont on ne se lasse pas ! Ou la magie reste intacte et que l'on prend plaisir à lire. A relire. Revenir au texte justement. A la langue riche et surprenante de Charles Perrault qui nous interpelle majestueusement aujourd'hui. Drôle et émouvante, elle émerveille toujours autant, les grands comme les plus jeunes.Car justement, ne sont-ce pas ces histoires-là qui créent des passerelles entre enfants et adultes ?

Le spectacle Cendrillon symbolise cela : un rêve d'enfant qui se meut en rêve d'adulte, une histoire qu'on aime écouter et réécouter, vivre et revivre, comme un livre qu'on laisse de côté et que l'on peut reprendre à tout moment, une photo que l'on récupère d'un vieil album, un jeu dont on redécouvre les règles !

Une éthique et une esthétique de jeu

Pour cette nouvelle création, la compagnie souhaite poursuivre son travail autour de lapluridisciplinarité. Les membres fondateurs de Comme Si sont comédiens, danseurs et musiciens ; il nous semblait alors essentiel de développer ces formes artistiques et de les mettre à profit d'une littérature et d'une dramaturgie qui nous tiennent à cœur.

Quand la fable est alors truffée de magie, notre curiosité et notre envie de trouver les moyens de la transmettre se décuplent. Le théâtre est un terrain de jeu, d'échange, de risque et de poésie et nous nous interrogeons sur les formes diverses que peut prendre le récit. Comédienne et danseuse, je suis constamment confrontée à cette réflexion, aux similitudes et aux différences de ces formes, à leur portée narrative. Comment ces disciplines peuvent communiquer,cohabiter,se répondre au plateau ?

Cendrillon est donc un conte parlé, chanté et dansé. Les évènements s'entrelacent, lespersonnages et les lieux prennent vie dans des tableaux aux rythmes et univers variés.

Questionner un mode de jeu propre à l'enfance, à ses ressorts, ses joies, ses contradictions, ou rêve et réalité se côtoient, ou croire au merveilleux redevient possible, reste notre quête.

Le chant

Les chants du spectacle sont extraits de l'opéra Cendrillon composé par Isabelle Aboulker*. J‘aime l‘exagération et l‘amplitude qu‘ils apportent au conte. En effet, la situation de l'héroïne est incongrue : esclave dans sa propre maison ! Il fallait donc trouver un outils pour retranscrire cette absurdité. Ici, Isabelle Aboulker a repris les vrais mots de l’auteur du conte pour son opéra. On y trouve alors la musicalité de la langue de Charles Perrault et l'atmosphère, la finesse, l'humour

que la compositrice amène dans ses harmonies. Nous avons tenté de conserver l'ironie et les subtilités, déjà présentes dans le conte, mais qu'Isabelle Aboulker porte à leur apogée.

Le chant devient lui-même un personnage, un peu moqueur, coquin, complice et rapporteur. Il fait récit. Pour se faire, j'ai retenu uniquement les chansons des sœurs car à mon sens, il s'agit peut-être de leur seul moyen d'expression, de rébellion face à la violence de cette situation familiale. C'est le langage d'adolescentes terrorisées quand le cercle familial se bouleverse. Ces chants tentent de donner à ces personnages à l'attitude méprisante, une dimension drôle et attachante.

La danse et la musique

Les notions d'espace et de temps dans le conte permettent à la danse de pleinement investir ce spectacle. Cette forme artistique est à la fois le filtre des émotions des personnages mais aussi un élément narrateur qui développe un espace d'écriture et un champs libre aux différentes actions. Le caractère et les péripéties de Cendrillon sont largement développés par l'expression corporelle. Les comédiennes/danseuses échangent à tour de bras et de jambes l'interprétation de ce personnage et des autres rôles, elles nous baladent dans le récit. Plusieurs styles de danse sont au service de l'histoire pour en ponctuer les évènements et la poésie.

Le temps compte ici et le rythme mènera le jeu. Que cette histoire intemporelle soit justement hors du temps : les douze coups de minuit pourraient sonner à tous moments ! La musique d'ailleurs reste notre fil conducteur, présente et omnisciente, peintre des différents tableaux et chef d'orchestre des diverses atmosphères du conte. Nous développons de nouveau ce personnage silencieux, mystérieux et musicien, déjà présent dans notre premier spectacle. Seule figure masculine, il interrogera le statut particulier et absent du père dans le conte. Mais il prendra surtout les traits d'un prince mélomane, enfermé dans un mutisme, prisonnier dans sa bulle royale, sa musique n'ayant pas encore trouvé d'oreilles ou de pieds à faire danser. Jusqu'à l'arrivée d'une étrange demoiselle au bal... Des lors, ses sentiments amoureux joués au piano sont garants du bon déroulé de l'histoire et d'en trouver une issue favorable !

Le théâtre d'objets : le récit d’image

Cette forme théâtrale apparait surtout de l'envie de faire jeu avec ce qui nous entoure. Très vite, j'ai su que le textile aurait une place importante. Car il est avant tout question d'habit dans ce conte. Je voulais que le textile endosse un véritable rôle dans le spectacle : le tissu comme page blanche, les costumes comme personnages. La magie présente dans Cendrillon m’ont donné envie d'explorer les matières, la manipulation et le détournement d'objets. Les mots et les gestes s‘inventent et s‘écrivent dans le tissu. Une page/matière à tourner, caresser, sentir, froisser, déchirer, zipper. S'y dessinera également des personnages : un père, des cavaliers pour le bal, une Cendrillon transformée, une

maman disparue puis retrouvée... Une matière dans laquelle se lover, se cacher pour pleurer, s'y draper, s'imaginer belle et rêver à une autre vie. Nous traiterons ainsi le personnage de la belle-mère, où comment le tissu peut devenir fascinant et terrifiant.

Car Cendrillon, c'est aussi de la douleur et de la solitude qui se transcendent en interdit, en excitation et finalement, en joie. Entre chiffons, tissus d'adieu, de nettoyage, des voilages, des jupes qui sont robes... Des pans de tissus, d'où naissent des salles, des couloirs, des greniers ; des pages qui se mettent à vivre, des personnages qui sortent de leurs vignettes !

Tout est malléable. J'ai voulu travailler sur un mode dynamique, où incarnation et désincarnation se succèdent dans un code de jeu énergique, ludique, enfantin. Ou l'on s'amuse à être et ne plus être en une fraction de seconde. Le tissu joue avec nous et devient un personnage à part entière. Costumes et scénographie sont amovibles, ils se manipulent tels de vraies entités vivantes, pour consoler ou terrifier nos protagonistes.

La magie dans la Cendrillon de Charles Perrault repose surtout sur de la métamorphose (carrosse en citrouille, haillons en robes, souris en chevaux...). Et dans de nombreuses versions, la mère biologique - substitut de la marraine -, disparue dans des circonstances inconnues (que nous avons d'ailleurs décidé de traiter), revient sous des formes diverses (un animal, un arbre...) pour aider sa fille, et j'aime énormément cette idée. Par ces deux biais, je souhaite questionner les notions d'au-delà, de fantôme, d'esprit, d'ange gardien, d'ami imaginaire propre à l'enfance... Questionner le réel, l'invention ou les croyances, le rêve et le fantasme, l'obsession qui parfois, pousse à se créer nos propres alliers (ou démons). Questionner nos limites ou défier justement

l'absence de limite... Pour explorer cette dimension inquiétante, j'ai eu envie de ce théâtre de tissu et d‘objets oubliés, abîmés, cassés, jetés qui reviennent en quelque sorte à la vie.

Un dernier mot...

A travers cette fable musicale, jouée et dansée, c'est une réflexion autour de la famille et de son rôle que nous souhaitons développer. J’ai voulu interroger le sens du lègue. Que laisse-t-on aux

enfants pour avancer dans la vie ? Des histoires, des souvenirs, des objets, des conseils, des moralités… Cendrillon soulève des questions d’enfants que l’on garde encore adultes: être, ne pas être, paraître et vouloir être. Ainsi, je souhaitais faire cohabiter un réel et un imaginaire, jouer

avec le concret et l'impalpable, développer un jeu d'apparition et de disparition que le merveilleux du conte suggère amplement.

Car c'est aussi l'histoire d'enfants qui deviennent adolescentes, puis jeunes filles. C'est découvrir son corps, ce que l'on projette, ce que l'on espère, ce que nous sommes. C'est trouver sa vraie

beauté, découvrir la séduction en nous, sa féminité et ce qu‘elle renvoie.Mais c'est également trouver sa place ; épouser son destin.

Je me souviens d'une discussion que nous avions, les comédiennes et moi-même, toutes issues de fratries nombreuses. Nous nous racontions les alliances, les mésalliances et les clans que nous avions pu créer avec nos frères et sœurs, ou comment l'on désignait instinctivement le souffre

douleur ou le parent auquel il faudrait s'adresser pour obtenir ce que l'on voulait !Cela crée des souvenirs impérissables et font aussi les adultes que nous sommes.

J'espère, à travers Cendrillon, retrouver ce chemin sinueux, mais ô combien doux, innocent, des injustices mais aussi des grandes joies de notre enfance.

Janvier 2011,Aurore DEON.

La presse en parle...

Article du Républicain 3 juin 2010 - Clément Locaton

Les comédiens...

Les trois comédiennes de ce spectacle sont issues de la Promo 1 et diplomées (DET) del'Ecole Départementale de Théâtre de Corbeil Essonne, sous la direction de Christian Jéhanin ;

elles sont également dans la distribution du 1er spectacle de la Cie Comme Si,La Barbe Bleue, m.s.c de Caroline Maydat.

Coraline DavidEn complément de sa formation, elle participe à de nombreux stages sous la direction de Claire Aveline, Robin

Renucci et Serge Lipsick. Elle est assistante à la mise en scène de Christophe Laluque à l'Amin Compagnie Théâtrale pour les pièces Vagabonds de Marc Soriano et Le Manuscrit des Chiens III : Quelle Misère ! de Jon Fosse. Comédienne et marionnettiste dans Un Jour Mémorable pour le Savant Monsieur Wu m.s.c Christian

Jéhanin, elle poursuit sa carrière sous la m.s.c de Sophie Fontaine, La Force de Tuer de Lars Noren dans le rôle de Radka ; dans le spectacle Savantes ? par la Compagnie Dans le Ventre et joue dans Groenland, qu'elle met en

scène avec Noémie Géron. Elle intervient également pour des scolaires.

Aurore DeonComédienne formée dix ans dans la troupe amateur du Théâtre de Sarah, trois ans au conservatoire de l'Eclipse

puis diplômée des Arts du Spectacle à Paris III, elle est également danseuse. Elle possède une formation jazz, hiphop et claquettes (Michel Onomo, Brian Footwork Green, Victor Cuno...) acquise entre Paris et New York.

Elle anime depuis des ateliers autour de ces deux disciplines. Elle travaille parallèlement avec la Compagnie Entrées de Jeu sur le débat théâtral Pas Si Simple, dans le spectacle Savantes ? de la Compagnie Dans le Ventre et Tupperware par la Compagnie du Veilleur. Enfin, elle collabore avec la Scène Nationale de Sénart et les Portes de

l’Essonne pour des lectures de textes jeunes publics et des ateliers en milieux scolaires.

Caroline MaydatComédienne et danseuse, elle mène en parallèle de sa formation et de dix ans au Théâtre du Pax, un travail du corps et de la voix par le biais du chant, du mime corporel, de la danse sportive, des claquettes et du flamenco (Thomas Leabhart, Cyril Cerveau, Victor Cuno, Adrian Galia) lors de cours et stages intensifs à Chateauroux,

Paris, Seville et Madrid. Sa première expérience artistique est celle du conte, qu'elle découvre auprès d'Abbi Patrix et qu'elle pratique régulièrement dans les écoles primaires. Comédienne à l'Amin Compagnie Théâtrale pour le

spectacle Le Manuscrit des Chiens : Quelle Misère ! dans le rôle de Loliletta, elle joue également avec la Compagnie du Veilleur pour le spectacle Tupperware.

Gregory VeuxAuteur, compositeur, interprète et pianiste, il multiplie depuis quelques années les expériences musicales, sur

scène et sur disque, en tant que chanteur (Zèbre de Belleville, Sentier des Halles, La Filature Scène Nationale de Mulhouse, semaines de la francophonie en Slovaquie…) et en tant que pianiste, compositeur ou arrangeur

(Claire Elziere, Pierre Louki, Anna, Demain j’arrête, Frederico Alagna, Les Primitifs du Futur, Virginie Seghers…). Il intervient également comme directeur musical, compositeur et pianiste dans le domaine du théâtre

(Les Courtes Lignes de Monsieur Courteline – Théâtre du Beauvaisis et Athénée Théâtre Louis Jouvet - Bastringue d’Alexis Ragougneau, création mondiale à Aigle (Suisse) et reprise à L’Etoile du Nord (Paris). Il

compose des musiques pour des spectacles jeune public (Les contes de Perrault, Les voyages de Gulliver, Théâtre des Roches - Montreuil) et écrit de la musique à l’image (Le fantôme de l’opéra, projection live au cinéma le

Balzac). Il est l’un des co-fondateurs, chanteur et arrangeur du groupe Têtes de Chien (cinq voix d’hommes à capella) qui se propose d’inventer un folklore imaginaire et urbain autour des chants populaires de France.