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Pol Cant 48 Septembre 2002 Bulletin de la Police cantonale vaudoise information

Pol Cant - Vaud...mettent l'accent sur les points suivants: • Éviter des accidents dans le tunnel, • Réduire l'ampleur des accidents, • Favoriser l'auto-sauvetage, • Faciliter

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EditoTouches impressionnistes

EclairageLe tunnel du Mont-d’Or

DossierLe diable est à l’affût

Temps fort20 ans avec le maillot jaune

EvénementLa sûreté a 125 ans

DécèsCouché à la moitié de son temps

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SOMMAIRE

N° 48 Septembre 2002

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EditeurAssociation de la Revue de la Police cantonale vaudoiseCentre Blécherette1014 Lausanne

Rédacteur responsableJean-Christophe Sauterel

Responsable d’éditionJean-Paul Hermann

RédacteursVincent Delay, Jean-Luc Agassis,Tony Maillard

PhotosCharles Dagon,Mohammed ZouhriGuy Vuffray

Conception et réalisationTasmanie SA, Lausanne

Publicité IMS International Media SA, Jean-Marie ChassotTél. : 021 641 13 60 - Fax: 021 641 13 10E-Mail : [email protected]

Photolithos et impressionImprimerie Corbaz SA, Montreux

© Police cantonale vaudoise.

Toute reproduction autorisée avec l'accord de l'éditeur. Paraît 4 fois par an en 5'000 exemplaires.Revue distribuée gratuitement à tous les membres des polices vaudoises, aux polices de Suisse, aux autorités civiles et judiciaires cantonales et fédérales, aux partenaires privés et à nos annonceurs.

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EDITO

Qu'il est difficile à faire ce dernier

Edito ! Éviter le regard complaisant

sur ce qui a été fait ; se garder de

vouloir donner des conseils; voilà

deux traquenards dans lesquels il

s'agit de ne pas tomber.

Alors, simplement, quelques touchesimpressionnistes.

• Diversité des tâches : les énumérerserait établir un inventaire à la Prévert.Le commandant est, entre autreschoses, un inspirateur, un entrepreneur,un conseiller, un pacificateur, un déci-deur. Il doit cependant être surtoutcelui qui imprime et garde le cap.

• Communication: comprendre ce quela population attend de la police,chercher à y répondre, expliquer,convaincre, informer les collabora-teurs, les autorités, l'opinion. Un effortnécessaire et sans relâche.

• Suisses-allemands : j'ai beaucouptravaillé avec eux et je les ai appréciés.Nos formes de pensées, nos réactions,nos sensibilités et nos visions sont parfoisdifférentes. Mais œuvrer ensemble àdes solutions concrètes rapproche etefface les préjugés.

• Tristesse : le choc, quand un collabo-rateur décède ou est grièvement

blessé ; l'implication, chaque foisqu'un événement ramène à sespropres sentiments, notamment lors-qu'il concerne la famille. Je me rappelletoujours mon émotion lorsque, jevenais de prendre mon poste, desrecherches avaient été entreprisespour retrouver un frère et sa petitesœur qui s'étaient enfuis de leur familledans laquelle ils ne se sentaient pasaimés et avaient emporté avec eux lelapin sur lequel ils avaient reportétoute leur affection.

• Déceptions : apprise en vacances àl'étranger, la grève des policiers quej'ai eu de la peine à accepter ou, dansun autre registre, l'annonce que laConférence sur le Proche-Orient quenous organisions fiévreusement àLausanne, en 1991, allait se tenir àMadrid.

• Tempête: le déchaînement des réac-tions et l'outrance de certains arguments,au début 2000, à la suite de l'annoncede la décision d'une plus grande inté-gration des polices vaudoises.

• Étonnements : remonter sur un plon-geoir lors de mon stage au FBI auxEtats-Unis alors que je m'étais promis,après l'école d'officier, de ne plusjamais remettre le pied sur un telengin; survoler le palais de Versailles,ce qui est strictement interdit, maisdans un hélicoptère du GIGN; écouterdans l'ancienne résidence d'été deMao Tsê-Toung le chanteur d'unchœur de la police de Pékin interpréter

Mon dernier Edito

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O Sole Mio. Telles sont quelques-unesdes petites cocasseries qui ponctuentces vingt ans.

• Richesse: des expériences accumulées,des moments forts vécus, de certainesrencontres et conversations.

• Découverte : non seulement despersonnes, collaborateurs ou non,mais aussi de lieux nouveaux, dans lecanton ou à l'étranger. Lieux parfoisinsolites : le Pentagone, une base deMarines US où j'ai été reçu par unegénérale (c'est bien la seule fois où j'airegardé les jambes d'un général), le38e parallèle à la frontière des 2Corée, le Vatican vu de l'intérieur etbien d'autres endroits étonnants.

• Fierté : d'avoir conduit et travailléavec une équipe soudée et mis enplace une police moderne. Fiertéd'avoir servi en accomplissant unetâche utile.

• Gratitude enfin pour ce que j'ai puvivre pendant ces années de comman-dement et accomplir avec ceux aveclesquels j'ai collaboré et ceux quim'ont soutenu. J'aimerais leur exprimerici mes remerciements.

• Le mot de la fin : mes pensées serontavec vous qui continuez cette bellemission avec un nouveau commandantà qui je souhaite plein succès.

Le Commandant de la police cantonale

Pierre AEPLI

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ÉCLAIRAGE

L'incendie survenu le 24 mars 1999

dans le tunnel routier du Mont-

Blanc, qui a entraîné 39 victimes, a

tragiquement mis en lumière les

difficultés particulières de l'interven-

tion des services de secours dans

une configuration d'accessibilité

limitée ou particulière. Ainsi, le

Gouvernement français a demandé

à ses Préfets de conduire, au niveau

local, des études recouvrant les

conditions d'intervention des secours,

la coordination des planifications et

mesures d'engagement pour les

sites particuliers.

Sur cette base, le Préfet du

Département français du Doubs et

son confrère du Département de la

Haute-Savoie ont dû se pencher sur

de nombreux sites, dont deux

touchent aussi le Canton de Vaud :

le tunnel ferroviaire international du

Mont-d'Or et le Lac Léman. Dans

ces quelques lignes, nous abordons

le cas du Tunnel du Mont-d'Or.

Grand risque Orca

Le tunnel duMont-d’Or

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Mesures de sécuritéDe manière globale, on peut dire queles mesures de sécurité préconiséesmettent l'accent sur les points suivants:

• Éviter des accidents dans le tunnel, • Réduire l'ampleur des accidents, • Favoriser l'auto-sauvetage, • Faciliter le sauvetage par des tiers

(sapeurs-pompiers, sanitaires, poli-ciers, etc.)

Entente préalable et exercicesSur la base d'un accord de janvier1987, entre le Conseil fédéral et leGouvernement de la République fran-çaise, sur l'assistance mutuelle en casde catastrophe ou d'accident grave, le9 mars 1992, le Canton de Vaud et leDépartement du Doubs ont signé uneentente préalable de portée générale.

Ces dispositions règlent et facilitent lefranchissement ainsi que le survol de lafrontière à l'occasion d'opérations derecherches, de secours ou d'exercicessimilaires. Il en est de même pour letransport de blessés et de malades parles moyens terrestres ou héliportés. Cedocument fixe la base d'une informationréciproque directe en cas de gravemise en danger de la population ou del'environnement.

Afin de mettre en pratique les principesfixés par cette entente préalable, le 20avril 1994 les organes de commande-ment vaudois et du Département duDoubs, ainsi que les organes deconduite des services sanitaires vaudoiset du Doubs ont été engagés dans unexercice qui avait pour thème la chuted'un avion. Un second exercice s'estdéroulé le 29 juin 2000, cette fois depart et d'autre du Tunnel du Mont-d'Or, afin de tester et de vérifier lesliaisons franco-suisses établies lorsd'une opération de secours dans le

Classification quant à la sécutitéEn France, le tunnel ferroviaire duMont d'Or figure en deuxième placesur la liste des ouvrages considéréscomme très sensibles, après le tunnelferroviaire du Fréjus (long de 13,690km; sur la ligne Chambéry - Vallée deLa Maurienne - Turin; 26 trains voyageurset 102 trains marchandises par jour).

En Suisse, au mois de janvier 2001,l'Office fédéral des transports a publiéun "Rapport final sur la sécurité dansles tunnels ferroviaires suisses". Sur labase d'une analyse, et comme 26autres tunnels, le tunnel du Mont-d'Orest classé en catégorie D, impliquantdes mesures spécifiques justifiées.

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ÉCLAIRAGE

tunnel et afin de reconnaître et de tester,en partie, le dispositif prévu pour unengagement en faveur de ce tunnel.

Que fait la police dans ce tunnel?La loi impartit à la police cantonale decoordonner, sur le plan cantonal, l'or-ganisation et l'intervention des secoursen cas de catastrophe. Mise en placepar le règlement sur l'organisation etla coordination des secours en casd'accident majeur ou de catastrophe(ORCA), la Commission permanenteORCA a notamment pour tâche deplanifier les mesures d'engagementtouchant des sites particuliers.

C'est dans ce cadre qu'après des pré-paratifs établis dès le 17 mai 1999, unComité de sécurité a été constitué.C'est un organe consultatif, constituéde représentants français et suisses,chargé de présenter des propositionsde projets de travaux, sur la base desanalyses et conclusions établies partrois groupes de travail "Conduite et

organisation des secours", "Alarme ettransmissions" et "Infrastructure". Les délégations suisse et françaisecomprennent des représentants dediverses administrations, collaborantaux travaux de planification, soit à titrede membres permanents du comité,soit en qualité de propriétaires etexploitants de l'infrastructure, soit autitre d'experts sur appel.

Du vent et du financementLa partie helvétique du tunnel est sou-mise à l'Ordonnance sur la protectioncontre les accidents majeurs (OPAM) età une éventuelle analyse imposée parcette législation. En principe, ce n'estque sur la base des conclusions decette analyse que pourront être fixésles travaux et leur financement. Mais laFrance ne connaît pas cette procédureet pourrait passer assez rapidement àl'exécution de travaux, étant évidentqu'une réalisation similaire et coordon-née de part et d'autre de la frontièreserait très souhaitable. Et les travauxdoivent être annoncés plus d'uneannée à l'avance afin que des disposi-tions puissent être prises s'ils entraînentune fermeture du tunnel.

Les conclusions de l'analyse OPAMpermettraient de réaliser une étudefondamentale, celle de la mesure de laventilation naturelle dans le tunnel. Eneffet, le tunnel est en pente montantedepuis Vallorbe en direction de laFrance. La pente est-elle suffisante pourque le sens de l'écoulement soit mon-tant de manière privilégiée? Dans cecas, l'intervention se fera toujoursdepuis Vallorbe. Un incendie provoquéa-t-il un courant d’air montant suffisantpour pouvoir exclure que les fuméesressortent à Vallorbe? Faut-il aussi prévoirune possibilité d'accès par la France etdans quelles situations ?

Président ORCAJean-Michel FALCONNIER

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Tunnel ferroviairedu Mont-d’Or

Construction de 1910 à 1915 d'une longueur de 6115 m., mais992 m. sur territoire helvétique.

Altitudes: Suisse: 817 m., France: 913 m., soit une différence de96 m. (pente: 15 %).

Tout le matériel roulant, la signalisation ainsi que le personnelrelèvent de la compétence SNCF. L'exploitation de la ligne, dèsla gare de Vallorbe, même sur territoire helvétique, revient auRéseau ferré de France (RFF).

Tunnel du type monotube avec une voie bidirectionnelle (construitpour deux voies, dont l'une a été enlevée entre 1942 - 1943 pourrécupérer le fer).

Circulation:en moyenne 16 trains par jour• 8 TGV Lausanne - Paris (et retour)• 2 trains de nuit Paris - Venise (et retour)• 6 trains marchandises, dont des matières dangereuses, mais aucun train transportant des "hydrocarbures".

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L'argent et La débâcle, deux titres desRougon-Macquart), et qu'il finit parfaire à fond: le 13 janvier 1898, le journall'Aurore publie son fameux "J'accuse"où il dénonce toutes les irrégularitésdu procès.

Dès lors Zola a choisi son camp.Détesté par la caste militaire, dont il aosé dénoncer l'incurie stratégiquedans la guerre franco-prussienne de1870 dans La Débâcle, haï par unedroite antisémite pour sa sympathieenvers un juif, il devient une cibleévidente. Il fait l'objet d'un procès etdoit s'exiler en Angleterre pour éviterl'emprisonnement. Il regagne laFrance, une fois le manipulateur duprocès Dreyfus et le véritable espiondémasqués. Après de nouvelles inco-hérences de la cour pénale militaire,l'ancien bagnard de l'île du diable estfinalement acquitté puis réhabilitéplusieurs années après.

"Il fut un moment de la consciencehumaine."Au soir du 28 septembre 1902, EmileZola et son épouse Alexandrine quittentleur résidence de campagne de Médanaux bords de la Seine et regagnent leurdomicile parisien de la rue deBruxelles. Le temps est maussade et ledomestique a préparé un feu de che-minée dans la chambre des époux.Dans la nuit, ceux-ci sont incommodés.Madame reste étendue sur son lit, tandis

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que Monsieur tente de se lever pourouvrir la fenêtre: il chute et demeureinanimé. Le monoxyde de carbone ausol fait lentement son œuvre et Zoladécède au matin du 29 septembre.Alexandrine son épouse survivra.

Deux réactions sont à relever: La Libreparole, le journal antisémite annonce :"Un fait divers naturaliste: Emile Zolaasphyxié". Plus digne, Anatole France,devant la tombe, fera l'éloge dudéfunt en concluant par cette citationdemeurée célèbre : "Il fut un momentde la conscience humaine". Dreyfus,non encore réhabilité, est dans lafoule au côté des mineurs de Denainvenus rendre un dernier hommage àZola, en scandant "Germinal,Germinal, Germinal". Une fanfarejoue Le temps des cerises. Les chiffresdiffèrent: vingt à cinquante mille per-sonnes sont présentes. Certains dirontque les obsèques de Zola furent unerevanche de la Commune de Parisécrasée en 1871.

Enterré au cimetière de Montmartre,son corps entrera au Panthéon le 4 juin 1908.

EnquêteAu lendemain de la mort de Zola, lebruit court dans un bistrot de la placeBlanche que la cheminée de l'apparte-ment de l'écrivain avait été repérée surles toits, obstruée le temps nécessairepuis nettoyée. Cancans, proposd'ivrognes ou vantardises ?

Rue de Bruxelles, des analyses sontréalisées par des chimistes, avec desanimaux de laboratoire. Le conduit dela cheminée est démonté, mais l'en-quête officielle conclut finalement à

un accident. Des travaux entreprisdurant l'été ont été mal terminés etdes gravats auraient bouché le canald'évacuation. L'affaire Dreyfus estencore vivace dans toutes lesmémoires et l'on se dépêche de clorel'enquête avec l'accord de la famille etdes proches ne désirant pas relancer lapolémique.

Quoi qu'il en soit, un acte de mal-veillance ou un attentat est tout à faitplausible. De nouveaux aveux survinrent.Quel crédit, cependant, donner à desaveux tardifs et anonymes faits en1927 et repris en 1953 par un journa-liste de Libération ?

Il faut aussi rappeler, comme le faitnotamment la Gazette de Lausannedu 3 août 1901, qu'une bombe arti-sanale avait été découverte à l'entréedu domicile de l'écrivain, alors à lacampagne.

La dernière partie de la tétralogie Lesquatre évangiles, demeurée à l'état demanuscrit, était intitulée Justice: titreprémonitoire!

Jean-Luc AGASSIS

Impossible de citer l'abondante littéra-ture traitant de Zola. Mais relevons lebouquin de MM. Armand Lanoux etStellio Lorenzi "Zola ou la consciencehumaine" paru en 1978 et qui fit l'ob-jet d'une excellente adaptation TV del'époque. Et pour ceux que les pavésn'impressionnent pas: les quelque10.000 pages des Rougon-Macquart !

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réalisation. On évite d'amenerd'Europe trop de matériaux. En effet,bien des choses sont disponibles enAfrique. Quant aux spécialistes, on lesforme sur place. Seul du matériel particu-lier, tels que les instruments médicaux,est importé.

Les dames de la couture !Depuis 1998, Nicolette et Philippeséjournent chaque année, troissemaines, à Kéra Douré. Pendant quel'ancien policier étudie les projets quilui sont soumis, calcule les coûts etétablit des budgets, son épouse appor-te des kilos d'aiguilles et instruit lesfemmes au tricot et à la couture ouaide à la fabrication du savon. Leur

arrivée voit la réunion, sur la place duvillage, de plusieurs centaines d'habi-tants: c'est la fête! Les Jan ont étéadoptés. L'évolution s'est faite: ceuxqui avaient appris et oublié le françaisretrouvent l'usage de la langue deVoltaire et d'Hugo. Les gosses les pren-nent par la main ! Le commissaire depolice local a aussi fraternisé, des foisque Philippe lui apprendrait la prised'empreintes ou autres techniquessimples de police scientifique ! Il fautdire que ce pays figure parmi les pluspauvres de la planète et que lesmoyens sont des plus rudimentaires.

En SuisseCe sont quelque trois cents personnesqui gravitent autour de l'association,laquelle est dirigée par un comité de

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7 personnes. D'autres collègues de laPolice cantonale y ont déjà adhéré oudonnent des coups de main ponctuels.Le mot d'ordre: faire connaître leBurkina et surtout sortir des clichés! Letemps du p'tit Noir qui branle la têtepour chaque pièce de quatre sous glis-sée dans la crousille de l'Ecole dudimanche est bien révolu !

A côté de ces 300 personnes, desassociations ou groupes, ainsi que desclasses d'Oulens-sur-Echallens parrainentcelles de Kéra-Douré. Les sous, récoltéspar ces gosses du Gros-de- Vaud dansdes opérations de promotion, ontpermis, par exemple, de fournir lematériel scolaire et d'améliorer l'ordinaire

de la cantine de 3 classes de 60 élèveschacune, pour une année. Une autreforme de bénévolat: les articlestypiques revendus sur des marchés deSuisse romande. Le dessinateur Coseyoffre le logo de l'association, logoreproduit dans notre article.Les trois heures passées avec Nicoletteet Philippe Jan étaient trop courtespour enregistrer tous leurs souvenirs.Cet article ne reflète que partiellementleurs activités. Puisque vous désirez ensavoir plus, consultez Internet:http://www.belmont-keradoure.ch ouprenez contact avec eux : Coin d'EnHaut 7, 1092 Belmont-sur-Lausanne(tél: 021 728 57 96).

Jean-Luc AGASSIS

Les écoles sont friandes de

dictionnaires même usagés.

Ceux-ci sont très chers

chez les Burkinabés.

Alors pensez-y.

La layette, mais pas les habits

d'adultes, les produits

d'usage courants intéressent

l'association. N'hésitez pas à

prendre contact avec elle.

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Bien que soumis à une autorisation spéciale, délivrée par le service des automobiles, la plupart

des transports spéciaux passent inaperçus aux yeux du public. Toutefois, dès que le poids de

l'ensemble du convoi, son porte-à-faux et/ou ses dimensions dépassent les limites fixées par

l'autorité, le concours de la gendarmerie doit être requis pour son escorte. Il ne s'agit pas là

d'être uniquement présent pour la parade, mais bien de prendre les choses en mains en matière

de sécurité routière, parfois d'une manière quelque peu inattendue, car tout peut arriver,

même s'il s'agit d'une affaire planifiée en bonne et due forme.

En général, voici comment les chosespeuvent se dérouler pour les transportsentre 100 et 480 tonnes ou hors dimen-sions. Sur les lieux du départ, après avoirsalué le chauffeur et son assistance, lapremière tâche du policier est de contrô-ler la validité de l'autorisation spéciale etl'incontournable permis de conduire. Enprincipe, il s'assure également que les dis-positions de l'Ordonnance sur le travail etle repos des chauffeurs professionnels(OTR) sont respectées, puis il termine enjetant un coup d'œil à l'ensemble duconvoi qui doit être correctement signalé.Prêt pour le départ ? Presque ! Encore unpetit briefing sur les particularités de l'iti-néraire, car le chauffeur, qui est tenud'avoir effectué préalablement un repé-rage, doit se mettre en accord avec lepolicier sur la marche à suivre pour fran-chir les passages délicats.

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Mais le temps passe et voici qu'il esttemps de s'élancer. Le véhicule de policea déjà pris les devants. Son équipage,armé d'un indispensable sens de l'antici-pation, ouvre la route au convoi quis'ébroue, tout en laissant présager unebalade routinière. En fait, tout se joue surla qualité de l'itinéraire, pour autantqu'un choix puisse être fait, car le cheminle plus court n'est pas forcément le plusrapide, bien au contraire. Souvent, lecontact radio n'est pas nécessaire entre lechauffeur et l'escorte. Il devient essentiellorsque le véhicule de police doit s'éloi-gner, parfois de plusieurs kilomètres,pour bloquer le trafic en sens inverse,notamment dans les côtes sinueuses oules localités aux rues étroites. En cours deroute, un contact doit également êtreétabli avec les polices municipales des dif-férentes localités traversées, pour bénéfi-

DOSSIER

sont-ils vraiment spéciauxCes transports spéciaux ?

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cier de leur précieux coup de main. Sitout se déroule comme l'a espéré le per-sonnel d'escorte, le trajet ressemblerapresque à une randonnée de santé, cou-pée de toutes les autres interventionshabituelles, dans un calme absolu où seulle paysage servira de distraction.

Mais le diable est à l'affût, car à convoispécial il y a démon spécial. Et ce n'estpas le sgtm Comte qui dira le contraire,puisqu'il s'en est fait servir une tranche àses dépens lors d'une escorte de deuxtransformateurs, soit un double convoi,ce qui est peu courant. Pour la petite his-toire, chaque transport était mu par deuxcamions de l'entreprise Friderici : l'untracteur et l'autre pousseur, ceci pour unpoids total d'environ 125 tonnes parcomposition. Par une belle fin de journéede l'automne 2001, avec le concours del'app. Astori et d'un aspirant de l'EA 01,Gérald Comte débuta son service à 20heures pour se rendre à Genève et yprendre en charge ce convoi, dont ledépart avait été fixé à 22 heures. Tousétaient confiants, malgré les antécédentsde ce transport, lequel avait été victimede problèmes mécaniques survenus laveille, sur la composition immatriculée enAllemagne. Nouveau coup du sort, ledépart était encore retardé : mais cettefois, à cause d'un problème de directionqui était apparu sur la remorque surbais-sée de l'autre composition, c'est-à-direcelle originaire de Tolochenaz. En fait,rien de grave, un ou deux réglages à laclé, et ils purent tout de même faire lepremier pas. Mais voilà que sur le coupde minuit la guigne s'acharna encore.Après avoir traversé normalementGenève, un bruit sournois surgit de laremorque helvétique, alors qu'un rythmede croisière s'était à peine installé. Leschauffeurs, contraints à un parfait syn-chronisme, s'arrêtèrent peu avant le gira-toire de Versoix, soit à l'orée de notrecanton. Là, ils constatèrent qu'ils étaientconfrontés à un ennui plus conséquent.

Ils décidèrent alors qu'une manœuvreétait nécessaire pour libérer la chaussée;peut-être était-ce pour éviter de provo-quer le mauvais sort. Mais à l'instar detous les anges gardiens, gris-gris ouautres porte-bonheur qui auraient puêtre invoqués, la remorque, comme si ellen'avait pas déjà eu son "Comte", cédasous la pression de la poisse et abandon-na l'énorme transformateur sur la chaus-sée. L'onde de choc se fit ressentir jus-qu'en Allemagne où se trouvait alors

M. Friderici, paraît-il furieux. De là, ilengagea tout le personnel disponible etnécessaire pour la circonstance, soit unequinzaine de personnes, afin de mettreen œuvre la grande grue de 150 tonneset les 7 trains routiers de matériel qui s'yrapportent. Exilés durant tout ce tempsautour de leur protégé, Gérald Comte etson équipe, transformés bien malgré euxen plantons de circulation, furentaimablement ravitaillés par les collèguesgenevois, ceci jusqu'à ce qu'ils soientrelevés par une patrouille du CIR-Ouest lelendemain matin, vers 9 heures Quant auconvoi maudit, ce n'est qu'aux environsde midi qu'il put reprendre la routepour… la case départ.

Voici donc l'aspect que peut prendre par-fois un transport spécial chargé de son lotd'imprévus. Bien des collègues gardent lesouvenir de quelque aventure gravée àjamais dans leur mémoire.

Plusieurs d'entre eux se rappelleront sûre-ment d'un certain convoi, coincé sous unpont ou bloqué dans une rue étroite.N'oublions pas le célèbre passage sur leviaduc en travaux, craquant et oscillantsur toute sa longueur, comme s'il allait

s'effondrer ! Et la zone de travaux surl'autoroute ! Et la redoutable erreur d'iti-néraire ! Enfin ce fameux convoi de 109tonnes, immobilisé en pente, trois joursdurant, rue du Midi à Montreux, cardancassé et petite pollution à la clé… !

Bien d'autres situations similaires pour-raient vous être contées ici, mais rien nevaut le vécu !

Toutefois que l'on se rassure. Le dévouéBureau de la planification et de la coordi-nation (BPC), par qui la réaction en chaî-ne transite, aura toujours à dispositionune petite escorte de dernière minutepour celui qui s'y attend le moins. Cartout peut encore arriver. Ce n'est qu'unequestion de chance !

Tony MAILLARD

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Dossard No 36, un "gregario"

(porteur d'eau) nous livre sa

vision de la course :

En 1982, lorsqu'il hérita d'un nouveaumaillot vert et blanc à l'effigie de la

"Police cantonale vaudoise",Pierre AEPLI savait-il que, mal-

gré les apparences, les routesqui jalonnent le milieu de lapolice ne sont pas si facilesà parcourir ?

Et moi, "petit gregario",perdu dans le pelotondepuis si longtemps, assissur une selle pas toujoursconfortable, avec desjambes lourdes, au guidond'un vélo issu des années

soixante, que pouvais-je pen-ser du choix d'un nouveau lea-

der ?

Avant l'arrivée de cet inédit "chef demeute", chacun s'entraînait durement,avec cœur mais sans trop de méthode.Chacun cultivait aussi très discrètementson talent sur des routes "secrètes" etpensait que les "passages en force"étaient synonymes de victoires.

Les individualistes avaient souvent lapart belle et ne partageaient guèreleurs succès.

Dès son arrivée, soutenu par son"Directeur sportif politique" del'époque, Pierre AEPLI, en sage fils devigneron qu'il est, commence par obser-ver le peloton avec finesse et discrétion.

Il sait se souvenir de Napoléon quidisait : "on s'engage … puis on voit".

Très vite Pierre AEPLI déplore l'absenced'une véritable politique de communi-cation au sein de son équipe et décidequ'il faut créer un secteur "Presse". Aquoi bon gagner si cela ne se sait pas !

Puis, observant l'organisation, lesconditions matérielles et les infrastruc-tures dont dispose son team, ildemande à ses "lieutenants" d'opterpour un style plus participatif. Il saitqu'une course par étapes est souventlongue et qu'il faut pouvoir comptersur des athlètes motivés, qu'ils soientspécialistes du "contre-la-montre" ouredoutables "grimpeurs!"

Quand un authentique champion caracole en

tête du peloton pendant près de deux décennies

c'est qu'il a vraiment du talent !

TEMPS FORT

20 ANS AVEC LE "MAILLOT JAUNE" …

PIERRE AEPLI, LE …"LANCE ARMSTRONG"

DU MANAGEMENT!

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Selon les derniers tests réalisés en cedomaine, il semblerait que le secret desa forme ne se trouve pas très loin delui, du côté de Rolle.

Ce médicament magique est conçu àbase d'une "culture familiale" fortedont son épouse Verena, son filsStephan, sa fille Sabine, leurs conjointeet conjoint sont les éléments essentiels.

Quant à son petit-fils Guillaume, dansquelques années, il pourra s'enorgueillirdes succès et de tous les "maillotsjaunes" que son tonique champion degrand-papa aura rapportés.

Bonne route Commandant AEPLI.Après tant de succès, vous pouvezdescendre de votre vélo et poursuivrele chemin avec moins de sacrifices eten toute sérénité. Le peloton ne vousoubliera pas !

Le "GREGARIO" No 36

puis des Ressources humaines quenotre "maillot jaune" va anticiper surles éventuelles futures pertes decontact et cassures dans le peloton. Ilaugmente, bien évidemment, les rythmesd'entraînement sous le couvert desimulations et autres décisions réservées.

Humoriste à ses heures, toujours frin-gant et distingué, prêt à écouter sescompagnons d'échappée lorsquel'étape est sans risque et que la vitessede croisière est atteinte, on ledécouvre, en l'espace de quelquessecondes, très différent si un col "horscatégorie" se profile à l'horizon (Police2000 - la Police communautaire -Police XXI - USIS.) Alors, tel un aigleroyal, son regard se durcit, ses lèvresse serrent, les muscles de son corps secontractent. L'heure de l'attaque -mais pas de l'estocade - a sonné. Prêtà souffrir, tenace, ne comptant ni sontemps ni sa peine, s'il a décidé de"gagner l'étape" et "Le Tour", PierreAEPLI "enfonce la pédale" dans unstyle impressionnant. Personne ne lesuivra ! Et moi, "pauvre porteur d'eau",j'ai juste encore le temps de lui "passerun bidon" avant qu'il ne s'envole dansune chevauchée fantastique.

Voilà notre leader parti vers le succès.Le sien d'abord mais surtout celui deson équipe !

Et à l'heure du partage des primes devictoire et des louanges, en GrandSeigneur, le porteur du "maillotjaune" saura se souvenir de chacun.Même d'un petit "gregario" … quiaura serré les dents plus souvent qu'àson tour.

Infatigable, plein d'énergie, notre"Lance Armstrong" doit sûrementêtre dopé !

S'il aime être devant et savourer lavictoire, fusse-t-elle au sprint, notrenouveau "champion de l'organisation"est trop intelligent pour ignorer que seulle travail d'équipe peut rapporter deslauriers.

Avoir de bons équipiers, c'est bienmais encore faut-il qu'ils soient prêts às'engager en toutes conditions.

Fin diplomate, à l'occasion rusé, le"Big Boss" saura gagner la confiancedes sponsors (alias le Gouvernement)afin de pouvoir assouvir - en pensantaux citoyens - sa soif de développe-ment d'entreprise et ceci de manièrequalitative.

Nouveaux locaux (CB II - CB III), nou-veaux moyens techniques, nouvellesstratégies qu'il découvre et cultive enbaroudant sur toutes les routes de laplanète (Interpol, Association mondialedes Chefs de Police, à près de 50 ansune formation supérieure au FBI àQuantico, Président de la Conférencedes Commandants des PolicesSuisses), c'est un leader curieux detout et d'une grande ouverture d'espritqui expose et impose sa vision de lacourse à ses coéquipiers.

A force de stages préparatoires par lefroid ou la canicule et de remises enquestion, de nouvelles tactiques decourse s'installent peu à peu.

Conscient du haut niveau d'exigencequ'il induit, il sait aussi, avec sa sensi-bilité bien cachée, que des crampesou un "coup de fringale" peuvent seproduire au risque de pénaliser l'équipe.Et alors … salut la victoire !

C'est donc en créant de toutes piècesun nouveau secteur de la Formation

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ÉVÉNEMENT

En 125 ans, l'environnement et parconséquent aussi le visage de la crimi-nalité, se sont transformés, obligeantla police à adapter ses méthodes d'in-tervention, ses moyens et ses connais-sances. Ainsi, l'anthropométrie cédale pas à la dactyloscopie que vient decompléter l'analyse ADN. Le réseauInternet a remplacé le télégraphe, lafilature avec fausse moustache a évo-lué vers les moyens modernes de lasurveillance technique. Les connais-sances pointues de spécialistes desdomaines forensique, informatique,comptable, incendie, etc. sont venues

enrichir les équipes d'enquête polyva-lentes qui, de plus en plus, prennent lerelais de l'enquêteur solitaire et par-fois individualiste. Enfin, le petitbureau de la ruelle St-François duXIXème siècle, puis les locaux de LaCité, ont été remplacés par un bâti-ment adapté aux besoins d'une policemoderne.

Cette dynamique, qui fait de la policede sûreté un corps moderne, efficaceet bien en phase avec les réalités duXXIème siècle, est essentiellement due àun encadrement, des collaboratrices

et collaborateurs dont le dévouementà la cause publique contribue, dansune large mesure, à maintenir dans lecanton un niveau de sécurité nécessai-re à une existence et à un développe-ment harmonieux. C'est avant tout àeux que je pense à l'occasion de ce125ème anniversaire et à qui j'adressemes remerciements pour leur fidélitéet la qualité de leur engagement quo-tidien.

Le Chef de la police de sûretéJacques-François PRADERVAND

Police de sûreté:Le 1er août dernier, la police de sûreté a passé le cap de ses 125 ansd'existence. Depuis son origine, en 1877, près de 600 collaboratrices etcollaborateurs ont apporté leur contribution à la sécurité des institutionset de la population vaudoise.

125 ans

20021877

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ÉCLAIRAGE

Au cours du siècle qui s'est écoulédepuis, divers écrivains se sont ainsilaissés aller à forger des hypothèsesbien éloignées de la réalité.Récemment, un film a même réussi àfaire la synthèse de différentes théoriesplus abracadabrantes les unes que lesautres.

Dès 1994, pourtant, Philip SUDGEN apublié The Complete History of Jackthe Ripper, dont une réédition aug-mentée est parue cette année. Il s'agitd'un travail historique sérieux, essen-tiellement basé sur les archives depolice et ne sacrifiant en aucunemanière au sensationnel. Sur la basede cet ouvrage, on peut ici rappelerquelques faits ne devant rien auxélucubrations d'auteurs mal informés.

Les crimesLe 7 août 1888, Martha TABRAM,âgée de 39 ans, est découverte mortedans les escaliers d'un immeuble derapport, à George Yard. Ses jupes ontété relevées et elle a été lardée detrente-neuf coups de couteau. L'heuredu crime est située vers 2h30 du matin.

Le 31 août 1888, vers 3h40, MaryNICHOLS, 43 ans, est retrouvée égorgéeet éventrée dans Buck's Row.

Le 8 septembre 1888, Annie CHAPMAN,née vers 1841, se fait également égorgeret éventrer dans l'arrière-cour du No29 de Hanbury Street. L'assassin aprélevé et emporté certains organesabdominaux, ce qui conduit les méde-cins à lui attribuer des connaissancesau moins sommaires en anatomie.

Durant la seule nuit du 29 au 30 sep-tembre 1888, le tueur fit deux victimesde plus. Vers minuit, le 29 septembre,Elizabeth STRIDE, née vers 1843, a eula gorge tranchée dans Dutfield'sYard, un cul-de-sac donnant surGeorge Yard. L'assassin a probable-ment été dérangé dans sa besognepar le charretier qui a découvert lecorps, car aucune autre mutilationn'est constatée. Kate EDDOWES, 46ans, dont le corps est découvert dansMitre Square le 30 septembre vers1h45, a subi quant à elle de profondeset multiples coupures au visage. Desorganes ont été également retirés deson abdomen et emportés par l'assassin.Un morceau ensanglanté de sontablier sera retrouvé dans GoulstonStreet. Ce dernier fait conduira lesenquêteurs à supposer que Jack l'Éven-treur opérait probablement depuisune base située dans le quartier de

Le caractère particulièrement

violent des crimes attribués à

Jack l'Éventreur et le fait

que ce dernier n'ait jamais été

identifié ont donné aux

assassinats de Whitechapel,

à Londres, un caractère de

légende.

Jack l'Éventreur,ou les crimes deWhitechapel…

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The Whitechapel Murders 1888-1891

1. Emma Smith

2. Martha Tabram

3. Mary Nichols

4. Annie Chapman

5. Elizabeth Stride

6. Kate Eddowes

7. Mary Kelly

8. Alice McKenzie

9. Frances Coles

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Whitechapel, sinon il n'y serait pasretourné cette nuit-là après la découvertedu premier crime.

Le plus horrible de ces assassinats estcelui de Mary KELLY, née vers 1863,perpétré le 9 novembre 1888 auxpremières heures du jour. Le tueurayant cette fois agi à l'intérieur de lachambre de la victime, donnant surMiller's Court, il a pu donner librecours à sa folie meurtrière, sans crainted'être dérangé. Le corps a ainsi étécomplètement éviscéré, le visage défi-guré au-delà de toute identification etcertains membres dénudés jusqu'à l'os.

Si telle est l'énumération "classique"des assassinats attribués à Jack l'Éven-treur, on pourrait y ajouter l'homicidenon élucidé d'Emma SMITH, en mars1888, et deux faits divers plus tardifs :l'égorgement d'Alice McKENZIE, dansla nuit du 16 au 17 juillet 1889 et celuide Frances COLES, dans la nuit du 12au 13 février 1891.

Toutes les victimes sont des femmes,souvent alcooliques, que leur isolementet leur misère ont conduites à la pros-titution. Elles ont sans doute aussitoutes été silencieusement étrangléesavant de subir les blessures constatées.Il est généralement admis que cesmeurtres sont l'œuvre d'un mêmehomme, mais ses motifs restent obscurs.L'enquête sur la vie des victimes n'apas permis d'en trouver l'explication.Quant au sobriquet de "Jack l'Éven-treur", il figurait comme signature dedeux messages anonymes reçus parune agence de presse.

Les suspectsLes inspecteurs qui ont enquêté surl'affaire détenaient une liste de principaux suspects, dont aucun ne fait cependant un coupable entièrement plausible.

Montague John DRUITT, professeur etavocat, a été mis en cause parce qu'ils'est suicidé peu de temps aprèsl'homicide de Mary KELLY, en se jetantdans la Tamise. Or l'arrêt des crimesen automne 1888 a souvent été perçucomme un indice que leur auteur étaitdécédé à cette époque là. Il n'étaitcependant pas connu comme violent,ni comme expérimenté en anatomie,et n'habitait pas Whitechapel. Enoutre, il participait à un match de criquetà Canford le lendemain de l'assassinatde Mary NICHOLS. Il est dès lors pro-bable qu'il ne se trouvait déjà plus àLondres la veille.

Michael OSTROG, un escroc récidiviste,fut aussi à l'époque recherché par lapolice, parce qu'il avait été relâchéd'un asile en mars 1888. Mais il a étécondamné pour d'autres faits à Pariscinq jours après l'assassinat de MaryKELLY et il devait donc déjà s'y trouverdepuis un certain temps. En outre,rien dans ses agissements ni dans soncaractère ne donne à penser qu'ils'agit de l'auteur.

Aaron KOMINSKI, un dément qui finitses jours dans un hôpital psychia-trique, a également été suspecté. Sessymptômes ne s'accordent cependantpas avec le profil du tueur.

Le suspect le plus sérieux, à ce jour, estGeorge CHAPMAN, pendu en 1903pour avoir empoisonné trois de ses"femmes" entre 1897 et 1902. Deson vrai nom Séverin KLOSOWSKY, ilavait reçu une formation médicale enPologne et faisait preuve d'un cynismeconsidérable. De plus, les mobiles desempoisonnements dont il fut convaincune sont pas évidents et il habitait àWhitechapel à l'époque des crimes del'Éventreur. En revanche, son modusoperandi consistant à empoisonnerses victimes avec de l'antimoine, diffi-cilement détectable à l'époque, estfort différent de celui du tueur deWhitechapel.

Vincent DELAY

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DECÈS

Pierre-André Vaney vit le jour le 7 avril1963 à Moudon. Fils unique, il futélevé par ses parents, à Lucens, où ildébuta ses classes. Il termina sa scolaritéau collège secondaire de Moudon,pour s'investir dans un apprentissagede mécanicien, à Treize-Cantons. Cetteformation, couronnée d'un certificatfédéral de capacité, lui permit de pour-suivre fidèlement son activité dans lamême entreprise, jusqu'au 1er mai1985, date à laquelle il entra à lagendarmerie. Au terme des douzemois d'école d'aspirant, il fut incorporé

au poste de gendarmerie deLausanne-Gare, où il se forgea de

nouvelles amitiés ainsi que desaptitudes particulières

pour affronter lessituations les plusmouvementées,

ce qui conve-nait parfaite-

ment à sanature vive et

affûtée. Le bras-sage des muta-

tions du mois de

mai 1991 l'aiguilla au Centre de laBlécherette, à la "réserve interven-tion". Puis, quelques mois plus tard,naissait le DARD. D'emblée, Pierre-André Vaney, fidèle à lui-même, voulutservir dans cette nouvelle unité d'élite.Ainsi, dès sa constitution, soit le 1erseptembre 1991, les dés furent jetés.Nouvelles activités, nouveaux liens,nouveau destin. Comme un surnométait nécessaire, ce n'est pas par hasardqu'il avait choisi "Garfield". Désormaisdans son élément, Pierre-André Vaney,chevalier intrépide et loyal, mettaitquotidiennement son dévouement,son courage, sa spontanéité, sonhumour et sa joie de vivre au profit detout son entourage. Rompu à toutesles techniques d'intervention de cetteunité spéciale, il évolua dans sa passiondes armes, jusqu'à devenir un moni-teur de tir chevronné, apprécié de tous.

Tous ceux qui ont eu le privilège de tra-vailler avec lui se souviendront de sesapproches directes, de son impulsivité,mais aussi de ses coups de gueule et desa joie de vivre, qui n'avaient d'égal

Décès du cpl

1963-2002Pierre-André Vaney

que sa générosité. Il vivait pour sesamis, pour nous, mais aussi pour tousceux qui ont envie de se sentir libre, caril refusait les limites. Il aimait les noceset les légendaires virées à moto. Enconquérant les amitiés au fil deskilomètres parcourus, il s'était prisd'affection pour la Corse. A chaqueoccasion, il partageait ses passions avecses amis. Actif dans plusieurs associa-tions, notamment le motoclub des"Chevaliers du Monde", il étaitemprunt d'humanité. Tant d'activité,d'énergie déployée, de passion pourl'aventure, tout cela au profit de la vieet de ses amis qu'il aimait tant. Peut-être savait-il plus qu'un autre que toutechose a une fin et que le temps lui étaitcompté par le sablier de son existence,désormais devenu trop fuyant. Et sichaque grain de sable, prisonnier de cetinstrument, représentait quelqu'un deson entourage, c'est le hasard qui adésigné l'un d'entre nous pour incarnerce dernier grain. Sans que cela soitréversible, celui-ci a rejoint tous lesautres, comme attiré par le destin, pourde nouveau ne faire qu'un, un seul etmême corps, dont la souffrance qui enémane est unique.

Pierre-André a été salué par desobsèques émouvantes célébrées àMoudon, dans la forme qu'il souhaitait,permettant une dernière fois de trans-mettre ses passions à ses proches, ainsiqu'à la nombreuse assistance. Il avaitémis le vœu qu'une moitié de sescendres soit déposée à Lucens et l'autreen Corse, rappelant peut-être ici l'imagede ce sablier, cette fois couché à la moitiéde son temps. Par cette volonté symbo-lique, il nous prouve son attachement àla vie de ces régions par lesquelles il aexisté, et dont il représente désormaisun trait d'union. Même s'il n'est plusprésent parmi nous, il demeurera tou-jours dans l'esprit de ceux qui l'ontaimé ou même simplement connu.Tous te saluent Garfield !

Tony MAILLARD