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La posture de Uttanâsana Points de vue technique > Hélène Bériat > Michèle Trijau Point de vue médical > Stéphanie Casoni Conférence intégrale > Loredana Hamoniaux Rencontres > 1er semestre 2012 Adhésion 2011/2012 Conservatoire du Yoga de l’Energie : 2 Rue du Pont - 69660 Collonges au Mont d’Or Tél : 04 72 27 87 35 Fax : 04 78 22 62 10 www.conservatoireduyoga.net La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N° 18 Point Source Janvier 2012 Avec tous les amis qui œuvrent pour le conservatoire du yoga de l’énergie, je vous adresse pour 2012 nos meilleurs vœux, sincères et profondément amicaux. Puissent nos pratiques nous aider à maintenir en nous calme et sympathie rayonnante. Le « Point Source » continue son chemin de dialogue entre les voies du Yoga en proposant une étude d’Uttanâsana, détaillée par Hélène Bériat, du yoga de l’énergie; par Michèle Trijau, élève de Nil Hahoutoff et par Stéphanie Casoni qui apporte un éclairage plus médical. La Chândogya Upanishad affirme qu’à l’intérieur de notre cœur continue d’exister tout ce qui est, tout ce qui sera et tout ce qui a été. En effet, bien qu’installée maintenant au Paradis des yogis, Loredana Hamoniaux continue de vibrer dans nos cœurs. Nous allons donc relire avec intérêt la conférence qu’elle fit lors du congrès 2010 à Vogüé. Son thème, sur l’origine du yoga, représente son engagement et sa pensée spirituelle dans le yoga. Les congrès constituent de magnifiques rencontres, sources de réflexion et de prises de conscience. C’est pourquoi nous sommes très heureux de vous annoncer que le prochain aura lieu à Voguë pour Pâques 2013. Nous préparons déjà un programme qui, nous le souhaitons, vous intéressera vivement. Continuons de nous aider mutuellement et comme le propose la Taittirîya upanishad : « Progressons ensemble afin que nos progrès intérieurs bénéficient également aux autres » Boris Tatzky. 1er degré de la posture

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La posture de Uttanâsana Points de vue technique > Hélène Bériat > Michèle Trijau

Point de vue médical > Stéphanie Casoni

Conférence intégrale> Loredana Hamoniaux

Rencontres > 1er semestre 2012

Adhésion 2011/2012

Conservatoire du Yoga de l’Energie : 2 Rue du Pont - 69660 Collonges au Mont d’Or Tél : 04 72 27 87 35 Fax : 04 78 22 62 10

www.conservatoireduyoga.net

La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N°18

Point Source

Janvier 2012

Avec tous les amis qui œuvrent pour le conservatoire du yoga de l’énergie, je vous adresse pour 2012 nos meilleurs vœux, sincères et profondément amicaux. Puissent nos pratiques nous aider à maintenir en nous calme et sympathie rayonnante.Le « Point Source » continue son chemin de dialogue entre les voies du Yoga en proposant une étude d’Uttanâsana, détaillée par Hélène Bériat, du yoga de l’énergie; par Michèle Trijau, élève de Nil Hahoutoff et par S téphanie Casoni qui appor te un éc la i rage p lus médica l .

La Chândogya Upanishad affirme qu’à l’intérieur de notre cœur continue d’exister tout ce qui est, tout ce qui sera et tout ce qui a été.En effet, bien qu’installée maintenant au Paradis des yogis, Loredana Hamoniaux continue de vibrer dans nos cœurs. Nous allons donc relire avec intérêt la conférence qu’elle fit lors du congrès 2010 à Vogüé.Son thème, sur l’origine du yoga, représente son engagement et sa pensée spirituelle dans le yoga.Les congrès constituent de magnifiques rencontres, sources de réflexion et de prises de conscience. C’est pourquoi nous sommes très heureux de vous annoncer que le prochain aura lieu à Voguë pour Pâques 2013. Nous préparons déjà un programme qui, nous le souhaitons, vous intéressera vivement.Continuons de nous aider mutuellement et comme le propose la Taittirîya upanishad :« Progressons ensemble afin que nos progrès intérieurs bénéficient également aux autres » Boris Tatzky.

1er degré de la posture

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La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N°9

La posture Uttanâsana

La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N°18

Point de vue technique 1

« Il y a un abîme entre un geste accompli machinalement et le même geste devenu parfaitement conscient » Roger Clerc

Etymologie et Symbolique− UT : ce préfixe indique un mouvement vers le haut, intense.− TAN : cette racine verbale signifie : étirer, allonger, étendre.− ASANA : posture, situation

La posture UTTANÂSANA : La posture de l’étirement intense vers le haut.

Cette posture n’est pas explicitement décrite dans les principaux textes normatifs du hatha yoga. Nous la rencontrons en tant que troisième posture lors de la pratique de l’enchaînement du salut au soleil (Suryanamaskar), celui-ci représentant le cycle de la vie depuis le non-manifesté s’incarnant dans la matière, jusqu’au retour au non-manifesté ayant acquis une conscience supérieure. Ce mouvement de flexion vers l’avant symbolise l’étape marquant le passage à la matérialisation. Les mains du yogi viennent se poser sur le sol, lieu des actions concrètes. La concentration de son attention dans l’abdomen (manipura chakra) va permettre aux énergies les plus grossières de s’y fixer afin d’accroître sa vitalité physique, nécessaire pour accomplir ses tâches d’évolution. Le dos et l’arrière de sa tête « s’étendent » et s’offrent à la lumière de la connaissance, dans une attitude de lâcher-prise et d’humilité face au devenir. A travers l’incarnation et à l’action la conscience s’éveille. (Cf : B. Tatzky : Suryanamaskar)

Préparation à la prise de postureEn position debout, pieds parallèles légèrement écartés l’un de l’autre, en reculant le bas du dos, étirer la base de la colonne vertébrale vers les talons, le bas des fessiers très tonique, mula- bandha (le resserrement de la zone racine) placé. Les pieds pressent dans le sol, les jambes sont également très toniques, les épaules ouvertes et abaissées, la base du crâne reculée, permettant l’allongement de la nuque, regard horizontal.Pendant quelques respirations, entrer dans la conscience de la statique du corps situé dans la dimension verticale en se grandissant.

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Hélène Bériat

Elève de l’EFY Paris, diplômée en 1996. Elle suit l’enseignement de

Boris Tatzky depuis 1998. Professeur de

Yoga à Lyon et Mâcon.Formatrice d’enseignant

à l’EFYL

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Prise de la posture Les bouts des doigts pressent dans le pli des aines (le pli de la flexion). Inspirer en reculant les fessiers vers l’arrière, plaçant le poids du corps sur les talons.Pencher le buste en avant dans le but de réaliser un angle droit entre le dos plat et les jambes tendues.Les mains saisissent puis exercent une poussée contre le haut des tibias à bras tendus, pour étirer davantage la face postérieure du dos et des jambes. Premier degré :

La fermeture du pli des aines s’accentue dans le but de fermer davantage l’angle cuisses-ventre et d’incliner le dos plat dans la direction oblique vers le bas grâce à la traction que réalisent les bouts des doigts posés sur sol devant les pieds, à la largeur des épaules. Respirer dans la conscience de l’étirement des deux côtés de l’angle « aigû » que forment à présent l’arrière des jambes et du dos. Fléchir légèrement les genoux afin de protéger la région lombaire, si le contact des cuisses avec le ventre n’est pas réalisé.

Deuxième degré :

Les mains posées à plat devant les pieds, relâcher totalement le dos, les épaules et la tête vers le sol. Troisième degré :

Le ventre et les cuisses en contact ainsi que les basses côtes, les avant-bras se placent le long des mollets. Réaliser si besoin une très légère traction des mains sur l’arrière des chevilles. Rapprocher puis poser le front sur les tibias.

Tenue de la postureEtirer et incliner le buste pendant les expirations en gardant le poids du corps sur les talons afin d’allonger plus particulièrement le bas du dos. Privilégier la fermeture de la base de l’angle (angle ventre-cuisses) afin de protéger la région des lombaires. Etirer les ischo-jambiers pendant l’inspiration, en « pointant » les ischions vers le haut, créant simultanement une force antagoniste par la recherche de l’extension des genoux (fléchis en cas de difficultés).

Rôle de la respirationDans chaque degré pratiqué, allonger le souffle afin qu’il devienne lent, ample, fluide et régulier.Pendant chaque inspiration : emplir le bassin, en développant la sensation d’ouvrir le dos. En poumons pleins : placer « mula-bandha » (resserrement de la zone racine) ainsi que « nabhi-bandha » (recul du nombril vers la colonne vertébrale).

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Pendant chaque expiration : resserrer progressivement « mula-bandha » ainsi que « nabhi- bandha ».En poumon vide : ajouter l’esquisse de « uddiyana-bandha », puis relâcher doucement les bandha.Concentration et trajet d’énergieDans chaque degré, pratiquer ainsi :Inspirer en déplaçant la conscience-énergie depuis la plante des pieds, le long de l’arrière des jambes jusque dans le bassin.En poumons pleins : « fixer » l’énergie dans le bassin dans manipura chakra, la ressentant comme force intérieure solaire, en plaçant mula-bandha et nabhi-bandha.Expirer : ancrer cette énergie dans manipura chakra en resserrant davantage les bandha.En poumons vides : relâcher progressivement les bandha, dans le troisième degré, parcourir mentalement la colonne vertébrale jusqu’au sommet du crâne, les bras et les mains, pour amener la conscience de nouveau dans les plantes de pieds.

Sortie de posture et compensationSe relâcher dans la position accroupie pendant quelques instants, les mains posées sur le sol devant soi. S’allonger ensuite à plat dos, bras le long du corps, jambes fléchies, pieds à plat sur le tapis, écartés de la largeur du bassin. En inspirant, soulever le bassin ainsi que le dos et déplacer simultanément les bras par l’avant jusque dans le prolongement du buste. Respirer dans la posture « Dvipada pitham », la table à deux pieds, afin de compenser l’étirement de la face postérieure des jambes et du dos en les re-tonifiant, les pieds pressant fermement dans le sol et vers l’avant pendant toute la durée de la posture. Appuyer les épaules contre le sol en inspirant, resserrer mula-bandha et placer nabhi-bandha pendant chaque expiration.

Effets et précautionsL’étirement proposé concerne toute la face postérieure des jambes (ischio-jambiers), le bas du dos (région lombaire), la région dorsale, les épaules (trapèzes) et la nuque (région cervicale). En outre, l’étirement de l’arrière du corps représente l’éveil de ce que l’on ne discerne pas habituellement.Cette posture est un massage de la zone viscérale et accroît la force intérieure et d’ancrage par la stimulation de manipura chakra pour agir dans le monde avec les autres. En cas de discopathie, sciatique, réaliser le premier degré de la posture en gardant les jambes fléchies et le contact du ventre sur les cuisses ainsi que la nuque placée dans le prolongement du dos.Le palais placé plus bas que le nombril confère également à la posture Uttanâsana des effets identiques aux postures d’inversion : stimulation des centres supérieurs du cerveau et éveil de l’intelligence intuitive, mais oblige également aux mêmes précautions (ou contre-indications) : en cas de sinusite, acouphènes, tension oculaire, hernie hiatale.

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Point de vue technique 2 Padahastâsana et ses variantes Uttanâsana

« Posture des mains aux pieds »

Famille PosturalePosture de flexion de la hanche, jambes tendues.

Debout pieds joints, bras le long du buste, bien prendreconscience de la verticalité de tout le corps.

Expirer profondément et en inspirant reculer le bassin tout en fléchissant le buste vers l’avant. Les mains prennent appui sur les cuisses, bras tendus, juste au-dessus des rotules. Garder l’air le temps où c’est agréable, expirer profondément tout en gardant le buste bien horizontal, dos plat, menton reculé, nuque longue. Lors d’une prochaine inspiration, les mains vont se déplacer, glissant le long des jambes, tout en laissant le bassin se reculer un peu plus. A l’expiration, on laisse le buste s’abandonner sur les cuisses.Progresser ainsi. Faire les mouvements sans saccades, doucement, avec beaucoup de présence pour la face postérieure des cuisses où des résistances peuvent se manifester. A chaque nouvelle inspiration, on étire le dos dans l’inclinaison du bassin et on cherche à lever la poitrine vers le menton en maintenant le contact de l’abdomen avec les cuisses, bassin anté-versé. A l’expiration, on « laisse faire », on maintient les actions installées lors de l’inspiration. Lorsque les mains toucheront le sol, on les glissera sous la voute plantaire, paumes tournées vers le haut La posture ainsi réalisée sera maintenue pendant plusieurs respirations en veillant à garder les jambes tendues et le dos plat. A chaque inspiration, inviter les ischions à s’écarter et à monter en les éloignant des cuisses. A l’expiration, on peut associer mûla-bandha et uddîyâna- bandha (suspension poumons vides).

Dans la progression de la posture, plusieurs positions de bras peuventêtre proposées. Les index crochètent le gros orteil (figure 2). La posture s’appelle alors pâdangushthâsana ou « posture des grosorteils » (là, il y aura deux actions des bras lors de la respiration). A l’expiration, on tire avec les bras vers l’avant comme si on voulait« déraciner » le gros orteil de chaque pied, il s’agit d’une anté-pulsion.A l’inspiration, on appuie avec l’ensemble des bras vers l’arrière, comme si on voulait partager le pied en deux, il s’agit d’une rétro-pulsion. Ces actions fournissent l’amplitude de la respiration et la possibilité de maintenir l’anté-version du bassin.Si les mains prennent les talons, les coudes et les avant-bras vers l’arrière, la position s’appelle alors uttanâsana ou « posture très étirée ».

Michèle Trijau

Professeur de yoga dans la lignée pédagogique

de Nil Hahoutoff. Formatrice

d’enseignants.

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Pour quitter la posture, tout en expirant, on libère les mains, on laisse la tête pendre lourdement, les bras ballants et tout en inspirant, prenant appui avec les mains posées sur le haut des cuisses on se redresse déroulant la colonne vertébrale, la tête se redressera la dernière.

Compensation : Supta garbhâsana ou « fœtus enlacé »

Couché sur le dos, on amène les genoux vers la poitrine et on enlace les jambes avec les bras. On essayera de prendre les coudes avec les mains afin de rapprocher les cuisses sur l’abdomen et la cage thoracique. Les épaules seront basses et la nuque allongée. S’il est difficile de saisir les coudes, les mains attraperont l’avant-bras ou le poignet. La région lombaire sera ainsi étirée. Le début de l’inspiration sera, par la pression de l’abdomen contre les cuisses, le moment opportun pour augmenter la détente lombaire, action comparable à celle que l’on fait lorsqu’on laisse s’ouvrir lentement un poing étroitement serré. Lors de l’expiration, abandonner toute tension, toute résistance, accueillir l’expiration comme un « baume » apaisant.

TROIS EXERCICES SONT PROPOSÉS EN PREPARATION

1ère préparation : Etirement dans la posture Royale « Rajâsana »

Allongé sur le dos, jambes rapprochées, bras le long du buste, paumes de main tournées vers le haut, nuque étirée. On observe dans un premier temps, la façon dont le corps est posé sur le sol, on constate que certaines parties du corps ne touchent pas le sol, tout particulièrement la région lombaire, la nuque, l’arrière des genoux et les épaules. On va devoir bomber ces régions incurvées du corps pour les amener à se rapprocher du sol, aidé de la respiration.

D’abord, tout en expirant, faire basculer le bassin en laissant le sacrum descendre et le pubis tourner vers le haut pour que les lombaires appuient sur le sol ; par cette action, la sangle abdominale se resserre. Ensuite, à chaque inspiration, toujours les lombes au sol, la nuque s’allonge, se rapproche petit à petit du sol et les paumes de mains qui étaient tournées vers le haut vont se tourner vers l’extérieur, les épaules s’ouvrent.

Enfin, on tiendra les jambes en amenant les pointes de pieds vers l’arrière, c’est-à-dire vers les tibias. Vivre pleinement cette posture où l’on sera toujours présent à la respiration qui soutient le juste effort. Toujours valoriser l’expiration qui permet de vivre la posture dans un espace habité heureux. Faire plusieurs respirations.

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2ème préparation :Le « Salut » pour la fluidité de la colonne vertébrale.En étant allongé sur le dos, les jambes jointes, les lombaires bien en contact avec le sol ; tout en inspirant, lever les bras et les porter derrière soi de chaque côté de la tête puis les lancer vers l’avant pour venir s’asseoir. Si la musculature abdominale est trop faible on viendra s’asseoir avec une poussée de bras en appui sur le sol en mettant les mains sous le dos, paumes de mains tournées vers le sol, mais en expirant dans cette situation là.

Les jambes se fléchissent légèrement laissant les genoux tomber vers l’extérieur puis tout en ouvrant les coudes vers l’arrière, on vient placer les poings fermés dans la partie bombée du crâne.

Faire ainsi trois respirations. Au début de l’inspiration, bomber les lombaires, creuser le dos entre les omoplates, étirer la nuque, menton reculé vers la gorge. En fin d’inspiration, la tête exercera une légère pression sur les poings ce qui permettra à la cage thoracique de se porter un peu plus vers l’avant et de s’élever vers le menton. Lors de l’expiration, lente, profonde, on veillera à conserver l’étirement de la colonne vertébrale tout en laissant les tensions inutiles partir de soi.Faire l’expérience de la posture dans le juste effort.

Après trois respirations, revenir s’allonger sur le dos en soutenant la tête avec les deux mains, les coudes vers l’avant. On déposera d’abord le bassin ensuite les lombaires puis les dorsales, les épaules fermées, on vient tirer la tête en avant pour la poser au sol, nuque étirée.Faire cet exercice trois fois. Une quatrième fois lorsque l’on reviendra s’asseoir, on gardera les bras levés le long de la tête, parallèles en les laissant partir vers l’arrière, alors que la pointe du sternum avance vers l’avant.Faire trois respirations dans la posture. Lors de la dernière inspiration, on viendra tendre les jambes rapprochées l’une de l’autre, orteils dirigés vers l’arrière en essayant d’avancer un peu plus la poitrine tout en reculant les bras et on revient s’allonger en expirant.

3ème préparation : Pour étirer la face postérieure des cuisses et jambesPosture du pilier d’une seule jambe : « Eka pada stambhâsana »Assis les deux jambes allongées devant soi, légèrement écartées l’une de l’autre. On replie la jambe gauche, talon au périnée, cuisse et genou ouverts sur le côté en contact avec le sol.

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Ensuite, on amène la jambe droite fléchie vers soi, genou, cuisse bien en contact avec le torse puis on ira crocheter le gros orteil avec pouce et index de chaque main. A chaque inspiration, on dépliera, petit à petit, la jambe vers le haut, le dos bien redressé, nuque étirée, un temps suspendu poumons pleins sera observé. A l’expiration, on portera toute l’attention dans la face postérieure de la cuisse, dans le creux poplité pour mieux relâcher les tensions qui apparaissent, que ce relâchement soit fait en douceur.

Après s’être entraîné, en se tenant le gros orteil, on ira prendre appui sur le talon avec les deux mains, buste et cuisse l’un près de l’autre, la jambe rapprochée du nez.

Faire plusieurs respirations puis revenir sur le dos pour un temps d’observation avant de faire l’autre côté.

Aménagements :

Si des difficultés se présentent telles que : flexion de hanche limitée, ischio-jambiers trop courts pour approcher cette posture de « padahastasana » avec le plus d’aisance possible. Dans un premier temps, on peut prendre appui avec les bras sur un support, soit les jambes, soit le plateau d’une chaise.On peut aussi fléchir les genoux, ce qui facilitera l’étirement du dos, l’inclinaison du bassin vers l’avant tout en l’anté-versant et les lombaires ne seront pas mises en souffrance.

Contre-indications :

A éviter en cas de dorsalgie et crise de sciatique.

Effets : - Etirement et assouplissement de la colonne vertébrale et des muscles dorsaux ainsi que de tous les muscles postérieurs des cuisses et des jambes. - Les organes abdominaux en position inversée sont particulièrement massés et tonifiés, d’autant mieux, si l’on fait « uddîyâna bandha » pendant la suspension de la respiration poumons vides. - Rafraîchissement cérébral par l’apaisement des fluctuations mentales, dit «la médecine ayurvédique». L’accélération sanguine provoquée régénère le cerveau, le visage.

BIBLIOGRAPHIERevue Française de Yoga N°14 « flexions et enroulement », édition FNEY, juillet 1996.Revue Française de Yoga N°24 « Commencements » Edition FNEY, juillet 2OO1.Revue Française de Yoga N°12 « Etirement postural »Asana Pranayama, Swami Satyananda Saraswati, Edition Satyanandâshram.

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Point de vue médical

La spécificité de cette posture est de présenter un grand étirement de toute la chaîne postérieure du corps, de la plante des pieds jusqu’au sommet du crâne et même jusqu’à la base du nez.

Les mises en jeu articulaires et musculaires sont les suivantes :Au niveau articulaire : flexion des hanches, extension des genoux, légère flexion du dos.

Au niveau musculaire : étirement de la chaîne postérieure et particulièrement : des extenseurs de la colonne vertébrale, des ischio-jambiers, des fibres postérieures des moyens et petits fessiers, du grand fessier, du piriforme, des grands adducteurs, des soléaires et des gastrocnémiens (jumeaux).

Les principaux éléments actifs qui interviennent dans cet asana sont :

Dans le haut du corps : La pesanteur.

Dans le bas du corps : - Les extenseurs du genou : les vastes (médiaux, intermédiaires et latéraux)les sous-cruraux (ils tirent sur la capsule du genou). - Les pieds et les chevilles (dans la recherche de l’équilibre) .

Les effets majeurs occasionnés dans cet exercice sont :Au niveau respiratoire : La compression de l’abdomen liée à la pesanteur pousse le centre du diaphragme en direction de la tête, ainsi seul l’arrière de la cage thoracique peut réellement participer aux mouvements respiratoires.Au niveau circulatoire : De façon moins importante qu’une inversion complète de tout le corps, il existe certains effets de l’inversion : afflux de sang au niveau du cœur et de la tête.Au niveau abdominal : La compression entraîne une tonification des organes digestifs : foie, pancréas, intestins et aussi de la rate.

Précautions : Attention en cas de problèmes lombaires, de sciatique et d’hypertension.

Stéphanie Casoni

Elève de l’EFYSESage-femme diplômée

et enseignante en physiologie à l’EFYSE

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Conférence intégrale de Loredana HamoniauxCongrès de Vogüé 2010

Thème : «Le retour aux origines»

Tout d’abord, je voudrais exprimer ma joie pour ce petit partage que nous allons avoir ensemble. Je suis très tentée de vous transmettre un mantra que j’ai reçu les jours précédant mon départ pour venir ici. Ce n’est pas du sanskrit, donc cela ne vous prendra pas vingt ans pour vous préparer à le chanter, c’est de l’Américain. Il dit : «ne te prends pas au sérieux, personne d’autre ne va le faire». C’est donc dans cet esprit-là que je veux essayer de vous raconter quelque chose ce soir.

Le titre de cette causerie, je l’ai choisi comme : « le yoga à l’origine ».Pourquoi à l’origine et non pas : des origines ou bien les origines du yoga ?Parce que je ne suis pas historienne et donc je ne ferai pas un discours d’ordre historique, ce qui me semblerait d’ailleurs très risqué, très difficile et improbable quant aux origines qui se perdent dans la nuit des temps de la Préhistoire.

Je vais simplement partager avec vous une expérience et une piste de recherche me situant dans le vaste océan de la pratique de l’expérience yogique, océan qui a été alimenté pendant 10 siècles, pour ne pas dire des millénaires, par de très nombreuses rivières, d’innombrables courants qui se sont écoulés parallèlement parfois, d’autres fois en se croisant, d’autres fois encore en confluant. La tradition du yoga n’est pas, comme nous l’avons dit plusieurs fois ici, une tradition unique, ce qui ne serait pas plus souhaitable qu’une pensée unique au niveau de la mondialisation. C’est plutôt un corpus, un ensemble complexe et articulé, un hypertexte de tradition. Pour ma part, je me relie en particulier à un courant de la tradition du Hatha-Yoga qui est de matrice tantrique, un courant d’une tradition bien vivante et dont nous faisons partie en ce moment et cela dépend un peu de nous aussi de ce qu’il en sera.Ce courant représenté pendant des siècles est une sorte de laboratoire de recherche yogique qui a côtoyé, surtout à l’époque médiévale, un laboratoire de recherche alchimique.Les deux traditions étaient assez proches et d’après des études récentes, il semblerait qu’il y ait eu beaucoup d’échanges entre ces deux traditions qui se sont enrichies mutuellement.

Je vais donc vous parler d’une expérience en yoga mais aussi d’une piste de recherche et comme dans toutes les recherches il y a des hypothèses, certaines traditionnelles, d’autres non, précisant que ce qui va suivre n’épuise pas ma pratique ni ma compréhension bien sûr limitée du yoga. C’est une approche parmi d’autres.

Pour ce qui est de l’expérience, la voici : depuis la première enfance, c’est dans l’eau de la mer que j’ai vécu et vis encore des moments dans un état de grâce.C’est-à-dire une perception d’unité, de plénitude joyeuse et comme dans la présence d’une conscience transparente, comme l’eau, qui n’est pas moi et qui est en deçà de la parole, de la pensée.

Loredana Hamoniaux

Loredanaétait enseignante de yoga et formatrice à

l’E.F.Y.S.E. où elle était très appréciée.

Elle a été formée à l’enseignement du yoga à l’institut de

recherche sur le yoga à Lonavla en Inde. Elle s’intéressait également aux

neurosciences et à la biologie.

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Ce n’est pas une idée, mais plutôt un ressenti bien ancré dans le corps, c’est très corporel, c’est incarné dans le corps. Et puis, quand j’ai rencontré à un moment de ma vie le yoga, l’expérience qui venait de celui-ci a tout de suite résonné avec l’expérience que je ressentais en moi dans l’eau.La proximité, pour ne pas dire l’identité, de ces deux expériences s’est vraiment imposée à moi et j’ai donc commencé à ce moment-là à joindre ces deux expériences. Concrètement, j’ai commencé à pratiquer dans l’élément aquatique. Là, a commencé une recherche. Cette recherche s’articule autour de trois hypothèses de base que je vais essayer de vous illustrer ce soir.

La première hypothèse dit : le yoga est l’état originel, la perception originelle. Cet état est oublié, cette perception n’est pas perdue mais recouverte et il faut la retrouver.La deuxième hypothèse est donc que le yoga est le moyen pour retrouver cette perception originelle, c’est le travail pour cela et il ne s’agit dans ce cas-là que d’une remontée à rebours de la manifestation, c’est-à-dire une remontée à contre-courant de l’évolution du manifesté pour retrouver la source de tout cela. La troisième hypothèse, dont je prends la responsabilité : le hatha-yoga dans l’élément eau, c’est retourner tout près de cet état, de cette source, plus immédiatement.

Voyons de plus près la première hypothèse qui est inspirée par la tradition hatha yogique avec laquelle je suis rentrée en contact et telle que je l’ai comprise bien entendu et suggérée aussi par ma propre expérience. On a dit : le yoga est la perception originelle. Aussi, le yoga non pas tellement en tant que discipline, mais plutôt comme une donnée immédiate et constitutive de notre conscience, une donnée intemporelle, essentielle de la conscience humaine que j’oserais définir comme une donnée anthropologique en deçà ou au-delà des différentes cultures. De quoi s’agit-il ?C’est la possibilité d’être là, dans le recueillement, dans la présence, dans un sentiment d’unité et de paix en deçà de la parole, dans un état pré-verbal ou post-verbal, selon comment on se place et dans une présence aimante à ce qui est. Grâce à cela, la possibilité de se sentir en communion avec ce qui est relié à la source de toute chose. Cet état est l’état spontané, l’état originel dans la tradition hatha-yogique, également, le Shivaîsme du Cachemire est très attaché à cette recherche du spontané. Ce spontané est considéré comme étant là dès le début de notre incarnation, comme une sorte de fondement disponible à tout moment, mais ce spontané est aussi progressivement recouvert par les traces des expériences existentielles, c’est-à-dire les conditionnements, les réductions, les souffrances, la souffrance à travers laquelle l’enfant passe pour devenir un adulte. Je crois que c’est inévitable, c’est peut-être nécessaire, en tout cas, ça laisse des traces, ces traces ayant tendances à recouvrir cette spontanéité.

La deuxième hypothèse voit le yoga comme un moyen, comme le travail devenant alors le processus qui peut nous ramener à nouveau à cet état de perception originelle, transparente, paisible, avec une qualité de paix, de recueillement, le désir de trouver son lieu de repos. En même temps, il y a une richesse. Cette deuxième hypothèse me vient en partie de la tradition, à travers l’enseignement que j’ai reçu de l’institut Kaivalyadhama en Inde, où j’ai vécu et reçu l’enseignement du yoga pendant deux ans cruciaux de ma vie, où mes motivations et mes préoccupations étaient beaucoup plus d’ordre existentielles que d’ordre académiques.

De son enfance au bord de la mer elle avait gardé le goût

de l’eau ce qui l’avait amené à

approfondir le rapport entre le yoga et l’eau dans son livre intitulé

« le yoga, le bébé et la tortue».

Celui-ci n’est pas une préparation à l’accouchement

mais une introduction à la pratique du yoga dans l’eau et le

retour aux origines.

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La lettre du CONSERVATOIRE DU YOGA DE L’ÉNERGIE N°18

Je n’ai pas vécu ce temps d’études comme un temps d’appropriation d’un savoir ou même d’un savoir-faire seulement, mais plutôt comme un temps absolument nécessaire de clarification de la souffrance et aussi un temps de transformation, limité sûrement, mais de transformation dans mon existence.Je vous parle un petit peu de cet institut pour le situer, pour clarifier ce qui va suivre. Cet institut est assez connu pour ses divers secteurs de recherches philosophique, littéraire et scientifique dans le champ du yoga. Dès les années 20, son fondateur Swami Kuvalayananda et ses proches collaborateurs, des scientifiques en grande partie, des sanskritistes très qualifiés et en même temps très ancrés dans la vivante tradition hatha yoguique de leur époque, ces personnes donc, passionnées par la science et par l’étude des textes, ont tenté une rencontre entre ces deux mondes : le monde de la tradition hatha-yogique qu’ils connaissaient et dans laquelle ils se trouvaient, tradition tout à fait vivante, transmise de maître à disciple et le monde des sciences, notamment de la physiologie et de la biologie.

Non seulement, à mon sens, à cause de l’acculturation comme il est dit souvent, mais en poursuivant d’une certaine manière celles qui avaient été les recherches croisées du yoga et de l’alchimie en période médiévale, l’alchimie étant le précurseur de la science moderne, aussi bien en Orient qu’en Occident, cela, il ne faut pas l’oublier. Ce n’est d’ailleurs pas un ramassis de superstitions, mais c’est bien ce qui a donné les germes de la science.

Ces gens ont donc débuté une exploration physiologique des pratiques yogiques à la lumière des textes de leur tradition et ils ont aussi entrepris une lecture et des éditions critiques des traductions de textes traditionnels du hatha-yoga. Ils ont aussi tenté une première expérience, une première aventure de thérapie grâce au yoga, en entendant par ce terme :«thérapie» quelque chose d’assez vaste. Sans donner forcément une réponse ponctuelle à des malaises précis, ils ont recherché, exploré les implications thérapeutiques du yoga.

A Lonavla, j’ai rencontré un enseignement qui donnait un espace intéressant à la biologie et une très belle réflexion a eu lieu sur les résonances du yoga et ses implications thérapeutiques avec les théories modernes de la biologie, de l’évolution des espèces biologiques et du développement humain.

Vous verrez que, étrangement, tout ce qui va suivre ne peut pas être qu’une sorte de réponse et de détournement de cette phrase de Vivekananda qui a été citée plusieurs fois ici, vous verrez pourquoi...

Vous connaissez peut-être « la loi de Haeckel », loi de récapitulation,apparaissant aujourd’hui comme une magnifique vision pénétrante, très claire, dit : « l’ontogenèse récapitule la phylogenèse ». C’est-à-dire : l’aventure du développement de l’individu vivant, qui passe par les phases d’embryons, fœtus, petite enfance etc... récapitulant ainsi la grande aventure de l’évolution des espèces qui ont précédé sa propre espèce. Ce n’est pas quelque chose de spécifique à l’être humain.

D’une certaine manière, le développement individuel résume les étapes plus significatives de l’évolution du vivant, de la cellule isolée aux petits organismes plus cellulaires et ceux plus complexes, comme les poissons, les reptiles, les mammifères jusqu’à l’homme.

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Mais cette récapitulation n’est pas à entendre d’une façon analytique, c’est essentiellement à voir dans le mode analogique. Quand nous sommes des embryons dans le ventre de notre mère, nous ne sommes ni de petits vers marins, ni des méduses, ni des petits poissons, mais dans ces moments-là il y a une correspondance entre l’organisation de l’organisme et la forme avec les étapes correspondantes de l’évolution. Cette vision a été délaissée pendant un certain temps mais elle revient et nourrit à nouveau un courant contemporain de l’évolutionnisme actuel.Ce courant est appelé : «évo-dévo » c’est-à-dire évolution–développement, où inversement, on essaye de comprendre à partir du développement, on recherche des éléments témoins qui puissent expliquer les phases, les étapes importantes et significatives de l’évolution biologique, cela allant du développement à l’évolution. S’inspirant des réflexions de la biologie de l’époque et de certains éléments dans la tradition du yoga, ces chercheurs de Lonavla avancèrent à leur tour une hypothèse plutôt originale qui dit : les pratiques du yoga, les postures en particulier, mais pas seulement, récapitulent les deux évolutions, par voies corporelle, posturale, respiratoire, mentale.Ces pratiques représentent une double récapitulation de l’évolution, de notre double mémoire et cela peut se vivre consciemment. Pour ma part, j’ajoute, je suggère qu’il ne peut s’agir que d’un projet conscient d’intégration de son propre passé évolutif mais en inversant la direction de l’évolution et cela en accord avec les visions philosophiques du samkhya, du tantrisme. Il y a cette idée de remonter à rebours, du complexe vers le simple, à contre-courant du sens de la manifestation. Donc, cette double récapitulation peut être vue comme quelque chose à rebrousse-poil, qui va du plus complexe au plus simple dans notre esprit et dans notre corps, qui va de la multiplicité des formes vers le sans-forme. On pourrait dire dans ce sens que le yoga est une révolution révolutionnaire plutôt que involutionnaire comme on le dit quelquefois, ce qui malgré tout est correct. En même temps le terme : «viparita» qui veut dire inverser désigne aussi ce processus de façon beaucoup plus général, processus qui va du manifesté, du concret vers la subtilité...

Dans plusieurs textes traditionnels connus du hatha-yoga - il y en a une infinité d’ailleurs, nous n’en connaissons que quatre ou cinq - on trouve cette affirmation qu’il existe une quantité innombrable de postures autant que d’espèces animales : 8 millions 400 000, c’est le chiffre de l’innombrable que le seigneur Shiva, yogi et Maître primordial connaît, mais pour les humains, il en a sélectionné une petite série, voyant nos limites constitutionnelles.Il en a donc choisi 84 et selon les textes, nous n’en retenons que 30 ou même 15.

Comme vous le savez, parmi ces postures adaptables aux humains, il y en a un certain nombre qui portent des noms d’animaux et aussi des noms de fœtus et d’embryons. Loin d’être simplement allusifs ou simplement symboliques, ce qui est vrai aussi, ce sont les noms de ces postures, qui sont des noms qui désignent un patron postural typique de l’animal en question, en repos ou dans un moment caractéristique de sa vie.Également on trouve des noms de postures de patrons posturaux, de modèles, c’est quelque chose de très spécifique dans lequel on peut préciser la coordination neuromusculaire, la distribution du tonus etc... Ce patron postural est aussi présent pour le fœtus ambiant, c’est-à-dire que les noms évoquent aussi les patrons posturaux de la vie fœtale et de la petite enfance.

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Je vous donne un exemple très facile à saisir sans avoir d’image devant soi : la posture du cobra : «Bhujangasana». C’est un patron postural qui correspond d’une part à celui du reptile, du côté donc de l’évolution des espèces et trouve son correspondant dans un patron postural du bébé dans son premier semestre de vie, quand il se dresse les premières fois pour voir le monde et commence à constituer la force axiale de sa colonne vertébrale. A quelques détails près, on pourrait encore parler dans ce sens d’autres postures que je vais juste énumérer : le chien, le crocodile, la sauterelle, le taureau qui présentent vraiment une assise typique des bovins et la tortue dont la carapace est tapissée de poumons est très présente dans notre posture car c’est d’une certaine manière avec le dos que l’on respire. Ces asanas là, cités dans les textes, sont plutôt anciens avec des schémas posturaux plutôt archaïques qui correspondent plutôt à des modèles posturaux plus archaïques dans l’histoire de l’évolution. On ne trouve pas toutes les postures debout qui ont été intégrées plutôt par la gymnastique récemment dans le yoga moderne. A mon sens, elles ont été intégrées surtout à partir des arts martiaux indiens qui existent traditionnellement. Les plus archaïques sont plutôt des modèles de recueillement, on recherche là des patrons posturaux qui ne sont pas trop dans l’attitude guerrière.

La pratique de ces postures, selon l’hypothèse de Lonavla, nous permettra de reparcourir deux chemins, d’une part : comme nous l’avons dit , revenir à des schémas simples et archaïques de postures qui sont dans une ambiance préverbale, c’est-à-dire en deçà de la parole et neurophysiologiquement, cela se tient. Car en réalité la posture est plutôt régulée par des centres sous-corticaux, c’est-à-dire des anciens centres nerveux du cerveau, par rapport à la couche corticale, la partie plus récente du cerveau qui est celle du siège de la pensée articulée, de la parole etc... D’autre part : cela permettrait d’explorer et apporter éventuellement de l’ordre dans les étapes de notre développement qui se sont passées d’une façon perturbée, accompagnées par une souffrance par exemple. C’est une occasion de prendre conscience de cela par une sorte de nettoyage, de purification à volonté thérapeutique.Pour ma part, mon hypothèse est plutôt que ce voyage à rebours permet aussi de remonter plus globalement de l’infinité des formes vers un infini sans forme. C’est ce que je peux appeler, avec mes limites, l’état originel. D’autres pratiques du hatha-yoga peuvent être vues dans cette optique, mais je n’ai pas le temps d’en parler ce soir.

J’ai alors développé, à partir de là, les hypothèses de Lonavla, mais en allant plus en amont et j’en arrive à la troisième hypothèse dont j’assume la responsabilité.

Notre double aventure évolutive, l’aventure du vivant et celle individuelle ayant démarré dans l’élément liquide, la pratique du yoga dans l’élément liquide nous reconduit assez directement et d’une façon assez explicite vers cette expérience de perception originelle qui serait présente au début de notre incarnation.La vie est née dans des lagunes primordiales, dans les océans primordiaux, notre vie individuelle débute dans le liquide amniotique, dans l’océan de l’amnios.

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Les patrons posturaux qui accompagnent notre développement démarrent en fait très tôt dans ce liquide amniotique. Les études éthologiques actuelles sur la vie fœtale le confirment, les premières postures sont axiales, elles sont des positions de la colonne vertébrale en train de s’ébaucher, ce sont donc des flexions, des extensions, des rotations, des inclinaisons latérales et sont intra-utérines et donc aquatiques.

Aussi je voudrais mettre en évidence quelque chose de plus fondamental, c’est-à-dire qu’en deça des divers modèles posturaux dont on a parlé, la posture entendue comme modalité motrice, c’est-à-dire comme un des deux fonctionnements du système moteur, car il y a la posture et le mouvement, la posture est là avant, elle est là à l’origine chez l’embryon, par les ajustements toniques, réflexes, ou mouvement du liquide amniotique. Donc, les premières postures se font par une première réponse au mouvement du liquide amniotique et c’est cela qui crée le tonus musculaire. Jusqu’à la cinquième semaine à peu près, il y a simplement une fibrillation idio-musculaire, c’est-à-dire que les muscles ont des vibrations qui ne dépendent pas de l’innervation, car ceux-ci ne le sont pas alors que, immédiatement après, vers six semaines il y a donc cette innervation et à partir de ce moment-là ce sont des réponses réflexes au mouvement de l’amnios et c’est comme ça que l’on constitue notre tonicité et notre possibilité de faire des postures.

Vous me passerez peut-être cet autre détournement : si l’Évangile dit : « à l’origine était le Verbe » je prends le risque de dire : à l’origine, c’est la posture, mais aussi, à l’origine est la suspension respiratoire et à l’origine est l’état en deçà de la pensée que l’on appelle comme on veut : Samadhi ou autre chose.Les trois sont très imbriqués et j’oserais dire presque consubstantiels. Au fur et à mesure que j’avançais dans cette recherche et dans une pratique plus systématique du travail dans l’eau, j’avais aussi étrangement l’impression non point pour toutes les postures, mais pour la plupart et donc beaucoup de pratiques, non point d’adapter à l’eau quelque chose qui serait terrestre, mais plutôt j’avais l’impression que ces pratiques étaient absolument adaptées à l’eau et qu’il y avait eu après, une période de transition dans laquelle elles avaient été amenées sur terre.

Ce n’est pas valable pour tout, mais pour un bon nombre de choses. Aussi, des indices m’apparaissaient, qui étaient significatifs pour moi : je vais partager quelques-uns de ces indices avec vous, indices que j’ai simplement contemplé, accueilli, écouté, regardé et laissé vivre un petit peu en moi même. J’ai l’impression qu’ils m’ont apporté une sorte de témoignage que cette pratique a existé et existe au sein de la tradition, d’une tradition au sein de la grande tradition yogique.

Voici quelques-uns de ces indices.Il y a des indices de type interne à la pratique traditionnelle elle-même : par exemple, quelque chose de simple à voir, à visualiser : la posture appelée le poisson : Matsyasana, en Inde. On me dit, on me redit que cette posture permet une flottaison méditative dans l’eau, ce que je vérifiais très vite et très facilement. Mais il y a plus, l’indice a été pour moi plus subtil : quand on lit la description de cette posture dans le texte traditionnel de la Gheranda Samhita, texte de hatha yoga du XVIIe -XVIIIe siècle, la description de la posture du poisson : Matsyasana est telle que si on l’applique sur terre, on réalise une posture à plat dos et qui ne ressemble pas du tout à la posture que l’on connaît sous ce nom-là.

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Or, la même description dans l’eau conduit directement à une posture d’extension vertébrale bien soutenue par l’eau et qui permet cet état méditatif sans un effort exagéré.

Un autre indice plus général, le Prânâyama avec ses suspensions respiratoires est à mes yeux et à mon corps plutôt une mémoire et une évocation de l’ambiance intra-utérine. Évidemment, il y a une question de conscience qui change, mais là, je parle d’une ambiance préverbale. Le Pranayama est d’ailleurs présenté dans beaucoup de textes en disant: « si le souffle bouge, le chitta bouge et s’il y en a un qui s’arrête, l’autre s’arrête aussi ».D’autre part, je voudrais vous parler d’un prânâyama qui s’appelle «Plavini» et qui est décrit comme celui qui permet de flotter sur les eaux les plus profondes. Au-delà de la signification symbolique qui existe sûrement, il y a pour moi un sens très corporel, évident et immédiat qui est d’ailleurs très clairement signifié dans un traité traditionnel de Prânâyama, qui dit :« après avoir inspiré le souffle et le retenant fermement dans le thorax, quand on est allongé dans l’eau, cela s’appelle Plavini, cela donne la félicité de flotter comme si on était sur une planche».

Et pour finir, juste un indice venant de la mythologie du yoga : la légende rapportée maintes et maintes fois dans beaucoup de textes de hatha-yoga et d’alchimie : celle de Shiva qui enseigne le yoga à son épouse Parvati sur une île déserte, au milieu de l’océan et Matsya, le poisson archétypal, primordial, qui écoute et secrètement apprend l’enseignement et va le transmettre aux humains. Pour moi, un des sens de cette légende, qui me paraît transparent est que notre origine est aquatique et le yoga en est la mémoire inscrite dans le corps et dans l’esprit.

Encore quelques petits indices provenant de témoignages actuels : un petit groupe de yogis pratiquait dans les eaux du Gange dans les années 50-60, j’ai même rencontré le fils de l’un deux qui m’a confirmé la chose. Une nonne bouddhiste thaïlandaise qui médite en flottaison dans un bassin près d’un temple et des images qui viennent de ma propre mémoire de yogis pratiquant sur les berges où, en partie immergés dans les eaux des belles rivières indiennes.

Voilà donc le yoga à l’origine, dans le sens d’une donnée, d’une perception originelle et aussi le travail pour le retrouver. Cette pratique dans l’eau en fait partie, tout simplement par la voie de la mémoire corporelle, mais je conçois cela au sein d’une pratique plus globale qui implique toujours, à mon sens, l’exploration et la compréhension de la souffrance, de sa propre souffrance et de la souffrance humaine, pour sa clarification et dans certains cas, pour sa dissolution.

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JOURNÉES de RENCONTRES – 1ère semestre 2012

Dans différentes régions de France, des formateurs d’enseignants, des professeurs de yoga qualifiés proposent des matinées ou journées de yoga aux adhérents du Conservatoire pour parfaire leur pratique ou poursuivre leur formation.

Pour en connaître les dates, contactez les enseignants : soit par téléphone, soit par mail.

AIX : Boris Tatzky 04 42 27 92 20 [email protected] BANDOL : Jean-Pierre Michaud 06 14 25 74 41 [email protected] BLOIS : Michèle Calendron 02 37 35 33 17 [email protected] GRENOBLE : Ora Josey-Hay -Gebus 06 18 10 81 34 [email protected] LYON : Boris Tatzky 04 72 27 87 35 [email protected] LYON : Cécile Beaudin 06 83 30 25 12 [email protected] LYON : Hélène Bériat 06 29 83 13 42 [email protected] MARSEILLE : Myllarka Aeply 06 99 02 17 80 [email protected] PARIS : Raphaël Voix 06 28 35 51 86 [email protected]

PARIS : Boris Tatzky 04 42 27 92 20 [email protected] PARIS : Cécile Beaudin 04 72 27 87 35 [email protected] STRASBOURG : Marie-Hélène Wicker 03 88 21 13 69 [email protected] VALENCE : Claire-Line Hedouin 06 82 97 93 20 [email protected]