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29 mars 2017
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Conjoncture bâtiment à la fin mars 2017
Le scénario de reprise de l’activité dans le bâtiment se confirme et se diffuse depuis la mi-2016, même s’il ne s’observe pas sur tout le territoire. De fait, il concerne presque exclusivement le neuf. Plus précisément, dans un contexte de stabilisation à haut niveau de la commande locative sociale, l’envolée des ventes de logements du secteur privé fait sentir ses effets. De fait, elles ont progressé de 20 % en glissement annuel sur douze mois à fin janvier 2017 (février 2016→janvier 2017 / février 2015→janvier 2016) dans l’individuel diffus d’après le Markemétron. Quant aux promoteurs, leurs ventes s’inscrivent en hausse de 21 % sur 2016. Les statistiques officielles de permis et mises en chantier suivent le mouvement, avec des progressions respectives de 15,5 % et 8,5 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2017, ces tendances s’observant peu ou prou dans l’individuel comme dans le collectif. La prévision FFB d’un peu moins de 410 000 logements mis en chantier en 2017, soit une hausse de 8 %, se confirme. A noter que cette phase de croissance s’explique notamment par le retour en force de la primo-accession, y compris sociale et intermédiaire. Le tassement relevé dans l’Enquête logement 2013 de l’Insee relève donc d’un passé révolu. Le mouvement ressort plus tardif et plus lent côté non résidentiel neuf. Hors locaux agricoles et hôtellerie, les informations tirées de Sit@el2 affichent des surfaces commencées en progression de 4,2 % en glissement annuel sur trois mois à fin février 2017. Quant aux surfaces commencées, elles ressortent + 6,7 % sur la même période. Pour mémoire, les prévisions FFB tablent sur une hausse de 5,6 % des surfaces commencées en 2017. En revanche, aucun véritable signe d’embellie ne se distingue pour l’amélioration-entretien, qui comptait pour 59 % de l’activité bâtiment en 2016, et pour lequel la FFB n’anticipe qu’une modeste croissance d’activité en 2017, à + 0,9 % en volume. Or, environ 80 % des surfaces neuves construites, logement et non résidentiel confondus, relèvent des 20 % de communes qui construisent le plus. Cette forte concentration du neuf, qu’on vérifie aussi en région, s’avère structurelle : elle varie peu, qu’on soit en période de hautes ou de basses-eaux en termes d’activité. Pour l’heure, le redressement de l’activité permet une amélioration très graduelle de la situation de l’appareil de production. Les défaillances chutent dans le bâtiment et l’emploi ressort quasiment stable sur 2016 (- 0,6 %), grâce à une solide reprise de l’intérim. Reste que les prix des marchés se maintiennent à des niveaux certes moins mauvais, mais encore trop bas, que les marges peinent donc à se ressaisir et que la situation de trésorerie des entreprises du secteur inquiète toujours. Trois facteurs clefs pèseront sur l’avenir. Le premier renvoie à la poursuite de la mobilisation de toute la filière (banques, assureurs-crédit, fournisseurs et entreprises) pour accompagner la reprise. Le deuxième, qui prendra toute son actualité dans les prochains mois, concerne l’évolution des taux d’intérêt. Leur hausse n’est guère pénalisante pour le moment, mais un choc tel la sortie de l’euro pourrait profondément changer la donne. Le troisième s’assimile aux mesures que prendra le prochain gouvernement à l’issue de la présidentielle 2017.
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I. Un contexte de reprise assez générale
Les données sur la situation économique mondiale confirment la réalité d’une reprise partagée et synchrone au sein des pays industrialisés en 2016-2017 (voir graphique 1). Plus globalement, pour 2017 et 2018, COE-Rexecode prévoit une croissance mondiale s’accélérant, à + 3,3 %, puis + 3,5 %, qui fléchirait toutefois au-delà.
Graphique 1 : redressement synchrone des PIB (en volume)
Source : calculs FFB d’après Eurostat et OCDE.
En France, 2016 se solde sur une croissance de 1,1 %, tirée par l’investissement des entreprises non financières (+ 4 %), dont la reprise depuis 2013 s’avère soutenue (+ 8,5 %)1, par l’investissement des ménages (+ 2,1 %) et par la consommation de ces derniers (+ 1,8 %) (cf. graphique 2).
Graphique 2 : France - Évolutions du PIB et de ses principales composantes
Source : FFB d’après Insee.
1 L’investissement des entreprises financières affiche une hausse encore plus forte sur la période
(+ 30,3 %), mais son poids ressort très faible (1/14ème de celui des entreprises non financières).
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Selon les éléments récemment diffusés par l’Insee, le début 2017 se caractériserait par une légère accélération de la croissance, notamment grâce à une dynamique renforcée côté investissement des ménages en logement et à une balance commerciale nettement mieux orientée. Bien évidemment, l’absence de choc majeur sur l’économie internationale, ainsi que les hypothèses d’inflation contrôlée et de taux d’intérêt se maintenant à bas niveau conditionnent un tel scénario, qui conduirait à enregistrer, dès la fin du premier semestre, une croissance équivalente à celle observée sur l’ensemble de 2016. Comme l’année dernière, il faut souligner que ce scénario repose sur une progression assez contenue de l’investissement en logement. Or, l’évolution 2016 selon l’Insee de la Formation brute de capital fixe (FBCF) des ménages, très majoritairement composée de travaux de logements neufs, n’a cessé d’être révisée à la hausse : prévue à + 1,2 % fin 2015, elle ressortait à +1,4 % dans la première estimation des comptes annuels, à + 2,0 % dans la note de conjoncture de la mi-mars, puis finalement à + 2,1 % d’après les Comptes nationaux trimestriels publiés fin mars. A vrai dire, une telle révision n’étonne pas. Fin mars 2016, nous écrivions2 que « l’approche par les ventes de logements neufs débouche sur une dynamique bien mieux orientée. Sur cette base, toutes choses égales par ailleurs, la croissance française en 2016 pourrait tendre vers 1,4 %, soit 0,2 point de pourcentage de plus que le consensus de place, et la construction retrouver son rôle de moteur de l’économie nationale. » Une telle remarque reste d’actualité et l’investissement des ménages devrait se révéler mieux orienté que ne le prévoit le consensus de place en 2017. Bien évidemment, une telle accélération reste conditionnée par un contexte institutionnel bien orienté (maintien en l’état du dispositif « Pinel », du PTZ, de la TVA à taux réduit, du Crédit d’impôt transition énergétique –CITE–, du programme « Habiter mieux », de l’éco-prêt à taux zéro, etc.) et par des taux d’intérêt à bas niveau. Sur ce dernier point, la situation actuelle n’inquiète guère. Certes, les taux d’intérêt servis aux ménages affichent une très légère hausse depuis novembre 2016, mais elle s’avère suffisamment contenue pour ne pas pénaliser le marché (voir graphique 3). Quant à l’avenir à court terme, le consensus de place table un maintien des taux à bas niveau en France, sauf en cas de sortie de l’Euro. Cette décision provoquerait très rapidement une hausse de 250 à 350 points de base, aux effets dévastateurs pour le secteur.
Graphique 3 : France - taux des crédits immobiliers aux ménages (hors coût des assurance et sûretés)
Source : Crédit Logement/CSA, Observatoire du financement des marchés résidentiels.
2 FFB, Note de conjoncture de mars 2016.
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II. Reprise confirmée de l’activité dans le bâtiment, mais des disparités
territoriales fortes
II.1 Accélération dans le neuf3
Pour le logement neuf, l’année 2016 et le début 2017 affichent une quasi-stabilité à haut niveau de la construction locative sociale (cf. graphique 4).
Graphique 4 : le soutien du locatif social perdure
Source : FFB d’après club Fanie et ministère du Logement et de l’Habitat durable.
Mais on note surtout une vive progression des volumes commercialisés dans l’individuel comme dans le collectif. De fait, pour ce qui concerne l’individuel diffus, le Markemétron (CGI Bâtiment - Caron marketing) retrace une hausse de 14 % des ventes sur l’année 2015, puis de 19 % en 2016, suivie d’une nouvelle accélération, avec + 28 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2017 (cf. graphique 5).
3 En 2016, le logement neuf et le non résidentiel neuf comptaient respectivement pour 27 % et 14 %
de l’activité bâtiment.
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Agréments pour du neuf Mises en chantier
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Graphique 5 : évolutions des ventes de maisons dans l’individuel pur (France métropolitaine)
Source : CGI Bat - Caron marketing, Markemétron (changement de méthodologie en 2006).
Quant aux ventes dans le collectif, elles s’affichent en hausse de près de 21 % sur l’ensemble de 2016 (voir tableau 1), après + 19 % en 2015. Et cette reprise, qui s’est amorcée dès la fin 2014, conduit à un redressement des mises en vente des promoteurs, soit de la pré-commercialisation de nouvelles opérations : + 10 % en 2015 et + 16 % sur l’ensemble de 2016.
Tableau 1 : évolutions des ventes des promoteurs (En nombre de logements, France métropolitaine)
Glissements annuels (en %)
Individuel groupé
Apparte-ments
Ensemble
En 2015 Mises en vente +2,1 +10,5 +9,7 Ventes +12,4 +19,9 +19,3
En 2016 Mises en vente +21,4 +15,6 +16,1 Ventes +22,4 +20,4 +20,6
Source : calculs FFB d’après ministère de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer (MEEM) / Commissariat général au Développement durable (CGDD) – Service de l’observation et des statistiques (SOeS) – Enquête sur la commercialisation des logements neufs (ECLN).
Pour ce segment comme pour l’individuel, la progression du volume de logements vendus s’observe sur la quasi-totalité du territoire métropolitain, du moins à l’aune du découpage régional (cf. graphique 6).
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Graphique 6 : évolutions des ventes en région…
6.1 … dans l’individuel diffus (glissement
annuel à fin janvier 2017)
6.2 … dans la promotion immobilière (en
2016)
Source : calculs FFB d’après CGI Bat - Caron marketing, Markemétron et MEEM/CGDD/SOeS, ECLN.
Les données officielles retracent globalement bien l’impact de cette inflexion dans les ouvertures de chantier (cf. tableau 2). Ainsi, pour le collectif, à fin février 2017, on relève qu’en termes de mises en chantier, les glissements annuels sur six, neuf et douze mois affichent des hausses moyennes de 15%, s’atténuant un peu sur la période récente (8,3 % sur les trois derniers mois). Quant aux permis autorisés, ils ressortent en progression d’environ 15 % sur les mêmes périodes avant, là encore, un tassement à10,8 % sur trois mois4.
Tableau 2 : évolutions sur le marché du logement neuf à fin février 2017 (En nombre de logements en DRE, y compris construction sur existant, France entière)
Glissements annuels (en %)
Individuel Collectif Ensemble
Sur 3 mois (déc. 2016→fév. 2017) / (déc. 2015→fév. 2016) Autorisations +21,8 +10,8 +15,5 Mises en chantier +8,9 +8,3 +8,5
Sur 6 mois (sept. 2016→fév. 2017) / (sept. 2015→fév. 2016) Autorisations +17,1 +15,2 +16,0 Mises en chantier +11,0 +14,5 +13,0
Sur 9 mois (juin 2016→fév. 2017) / (juin 2015→fév. 2016) Autorisations +12,1 +16,1 +14,4 Mises en chantier +9,7 +14,7 +12,5
Sur 12 mois (mars 2016→fév. 2017) / (mars 2015→fév. 2016) Autorisations +13,1 +15,4 +14,4 Mises en chantier +9,3 +15,9 +13,0
Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2.
Quant à l’individuel, le mouvement attendu commence à s’y dessiner. Ainsi, les mises en chantier s’inscrivent en progression de l’ordre de 10 % en glissements annuels sur trois, six,
4 Certes, ces évolutions portent sur un champ qui inclut des constructions neuves sur existant.
Toutefois, de tels permis renvoient souvent à de nouveaux logements, mais surtout leur part varie très peu par le passé : entre 2004 et 2014, elle s’inscrit entre 9 % et 14 % de l’ensemble.
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neuf et douze mois. De plus, on relève une nette accélération des permis : alors que sur les douze et neuf derniers mois, ils ressortent en hausse de 12 % à 13 %, ils affichent +21,8 % sur la période décembre 2016-février 2017 par rapport au cumul décembre 2015-février 2016. La reprise du logement se lit aussi dans la production de crédit immobilier en faveur des ménages. D’après l’Observatoire de la production de crédits immobiliers, la production hors renégociations a progressé, pour le neuf, de 35 % en 2015, puis encore de 9 % en 2016 (voir graphique 7). Graphique 7 : évolutions de la production de crédit en volume, hors renégociations
(niveaux annuels glissants)
Source : Michel Mouillart, Observatoire de la production de crédits immobiliers.
Il est par ailleurs remarquable de constater que le redécollage rapide du marché de l’accession s’avère notamment porté par celui de la primo-accession sociale et intermédiaire, grâce au retour d’un PTZ puissant. De fait, les données disponibles sur ce dispositif dans le neuf, soit plus de 58 000 prêts accordés sur les trois premiers trimestres de 2016 (voir graphique 8), dont un peu plus de 40 000 dans l’individuel, laissent espérer que 2016 renoue avec les hauts niveaux de 2011-2012, avec environ 90 000 prêts signés. De ce fait, la situation de panne de l’accession telle que décrite par l’Insee dans son Enquête logement, sur la base de données 2012, reflète probablement un passé dépassé.
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Graphique 8 : nombre de PTZ accordés (France entière)
Source : Société de gestion du FGAS.
Par ailleurs, selon l’Insee, depuis quelques mois, les intentions d’achat de logement des ménages ont peu ou prou retrouvé leurs plus hauts historiques (cf. graphique 9).
Graphique 9 : évolutions du moral des ménages
Source : Insee, Enquête de conjoncture auprès des ménages.
La reprise soutenue sur le segment du logement neuf devrait donc se poursuivre dans les prochains mois, l’impact éventuel de l‘installation du gouvernement issu de la présidentielle ne se faisant sentir qu’en 2018. De plus, les données Sit@del2 décrivent une évolution qui se diffuse progressivement dans toutes les régions5 (voir graphique 10). Seuls les territoires ultramarins et la Corse échappent à cette tendance en termes de permis. Dans une moindre mesure, il faut y ajouter
5 Voir aussi les analyses régionales et inter-régionales détaillées proposées par le réseau des Cellules
économiques régionales de la construction (CERC) et son GIE : http://cerc-actu.com/.
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l’ex-Alsace, mais on se compare alors aux hauts niveaux de 2015-2016 tirés par l’Eurométropole de Strasbourg.
Graphique 10 : glissement annuel (en %) sur douze mois à fin février 2017 des logements autorisés
(En nombre de logements en DRE, y compris construction sur existant)
Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2.
Le cas de l’Île-de-France mérite tout particulièrement d’être souligné. Durant des années, les observateurs ont stigmatisé l’insuffisance de la construction dans cette région. Or, la barre des 70 000 logements a été franchie en 2016 et sera très probablement nettement dépassé en 2017, compte tenu des plus de 90 000 autorisations constatées en 2016. Pour le non résidentiel neuf, les données Sit@del2, toujours en « date de prise en compte » par le système statistique (DPC), donc a priori plus fragiles, affichent elles aussi une tendance encourageante (cf. tableau 3). De fait, en glissement annuel sur douze, neuf, six et trois mois à fin février 2017, hors locaux agricoles et hôtellerie, les surfaces commencées s’inscrivent en hausses respectives de 4,7 %, 0,8 %, 3,4 % et 6,7 %. Il y a donc une tendance à l’accélération, il est vrai par rapport à un niveau très bas. Quant aux surfaces autorisées, elles progressent de près de 10 % sur douze, neuf et six mois, de plus de 4 % sur trois mois. La reprise s’avère donc plus lente que dans le logement, avec un décalage dans le temps, mais semble bien enclenchée.
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Tableau 3 : évolutions sur le marché du non résidentiel neuf à fin février 2017 (milliers de m² de SP en DPC, y compris construction sur existant, France entière)
Glissements annuels (en %)
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Sur 3 mois (déc. 2016→fév. 2017) / (déc. 2015→fév. 2016) Autorisations +7,1 +7,8 -6,5 +7,2 -10,8 +4,2 -0,6 Mises en chantier +10,6 -9,8 +8,8 +15,1 -5,4 +6,7 +3,9
Sur 6 mois (sept. 2016→fév. 2017) / (sept. 2015→fév. 2016) Autorisations +14,4 +8,0 -1,5 +7,3 -12,1 +8,7 +2,1 Mises en chantier +17,2 -8,3 -3,0 -3,4 -3,7 +3,4 +0,7
Sur 9 mois (juin 2016→fév. 2017) / (juin 2015→fév. 2016) Autorisations +10,6 +0,6 +9,3 +12,1 -15,3 +8,9 +1,3 Mises en chantier +8,3 -5,8 +0,7 -6,0 -4,0 +0,8 -0,7
Sur 12 mois (mars 2016→fév. 2017) / (mars 2015→fév. 2016) Autorisations +8,8 +7,4 +9,7 +13,9 -12,1 +9,7 +2,4 Mises en chantier +12,4 -0,6 +5,2 -4,1 +1,0 +4,7 +3,6
Attention : depuis mars 2009, Sit@del2 comprend une rubrique « artisanat » pour des bâtiments auparavant recensés pour l’essentiel dans le champ « bâtiments industriels » et pour le complément au sein des « commerces ». Nous avons préféré conserver la nomenclature passée, en affectant 80 % des locaux artisanaux aux « bâtiments industriels » et 20 % aux « commerces ».
Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2.
Plus en détail, à peu près tous les segments participent de cette tendance à l’amélioration, avec une mention particulière pour les bâtiments industriels et assimilés d’une part, les bâtiments administratifs d’autre part. Le premier sous-marché connait, sur douze mois, des progressions respectives de 8,8 % et 12,4 % des surfaces autorisées et commencées. Cette tendance s’avère assez conforme aux intentions d’investir déclarées par les industriels à l’Insee (cf. graphique 11).
Graphique 11 : évolutions des montants (en € courants) d’investissement prévus dans l'industrie
Source : FFB d’après Insee.
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(En
%)
En octobre N-1 En janvier N En avril NEn juillet N En octobre N En janvier N+1Constaté en avril N+1
11/21
Quant aux bâtiments administratifs, l’inflexion ressort plus récente, mais en glissements annuels sur les trois derniers mois, les permis et ouvertures de chantier progressent de 7,2 % et 15,1 %, tendances qui s’inscrivent bien dans la suite de la hausse des dépenses de bâtiment programmées par les collectivités locales dès 2016 (cf. graphique 12).
Graphique 12 : évolutions des dépenses (investissement et fonctionnement) en BTP des collectivités locales (en € courants)
Source : GIE-Réseau des CERC.
Les évolutions des segments des bureaux et des locaux commerciaux s’avèrent plus heurtées, avec des variations de signes opposés des surfaces commencées et des surfaces autorisées. Sans doute faut-il y lire une certaine fébrilité. Toutefois, sur l’ensemble du non résidentiel privé, il faut signaler que l’encours de crédit des sociétés non-financières (SNF) en vue de financer des travaux de bâtiment s’est redressé depuis la mi-2015 et affiche, début 2017, une hausse de 4 % l’an (voir graphique 13). Graphique 13 : évolution de l’encours de crédit des SNF auprès des établissements
de crédit français
Source : Banque de France.
25
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2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 (p)
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Bâtiment Travaux publics
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)
dont investissement immobilier Investissement
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Comme pour le logement, les données officielles indiquent une diffusion progressive de la tendance à l’amélioration (cf. graphique 14). Sur les douze derniers mois, ne sont plus concernés par une baisse que la façade atlantique hors Pays de la Loire, Grand-Est hors l’ex-Alsace et sud-est (l’ex-Rhône-Alpes, l’ex-Languedoc-Roussillon, PACA et la Corse).
Graphique 14 : glissement annuel (en %) sur douze mois à fin février 2017 des surfaces non résidentielles autorisées
(En m² en DPC, y compris construction sur existant)
Source : FFB d’après MEEM/CGDD/SOeS – Sit@del2.
Deux éléments complémentaires viennent corroborer la reprise de l’activité dans le neuf. Il s’agit tout d’abord du carnet de commandes des entreprises qui, dans le gros-œuvre principalement bien que pas seulement, connaît une croissance quasi-continue depuis le début de 2015, y compris chez les artisans (cf. graphique 15).
Graphique 15 : évolutions des carnets de commandes dans le bâtiment
Sources : Insee (plus de 10 salariés) et FFB (artisans).
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A)
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7,8
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14,5
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-2,3
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-2,7
France = 2,4
De -43,1 à -6,6 De plus de -6,6 à -2,7 De plus de -2,7 à 2,4 De plus de 2,4 à 12,1 De plus de 12,1 à 34,5
13/21
Il s’agit ensuite des volumes des matériaux de construction mis en œuvre, principalement dans le gros-œuvre (cf. graphique 16). Par exemple, en glissement annuel sur douze mois à fin janvier 2017, la production de béton prêt à l’emploi et les livraisons de briques de structure affichent des hausses respectives de 2,5 % et 4,3 %.
Graphique 16 : évolutions des volumes des matériaux de construction mobilisés
Sources : Sfic, Unicem, FFTB, FFDM.
Il faut toutefois souligner, comme la FFB l’a déjà fait à de nombreuses occasions, que cette reprise du neuf ne concerne par tout le territoire. Une analyse conduite sur la base des données Sit@del2 à l’échelon communal montre qu’en ordre de grandeur, sur les années les plus récentes disponibles (2012-2014), plus de 80 % de la construction neuve (y compris opérations sur existant), en logement comme en non résidentiel, se concentre dans les 20 % de communes qui construisent le plus (voir graphique 17).
Graphique 17 : répartition des surfaces mises en chantier sur la période 2012-2014
Source : FFB d’après CGDD/SOeS, Sit@del2.
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m
ois
)
Production de béton prêt à l'emploi (en m3)
Livraisons de poutrelles en béton (en km linéaire)
Consommation apparente des aciers carbone (en tonnes) - Produits longs
Livraisons en France de briques de structure (en tonnes)
Livraisons en France de tuiles et accessoires (en tonnes)
14/21
Plus remarquable encore, cette concentration ressort à peine moins marquée pendant les années fastes 2006-2007 (voir graphique 18). Il s’agit donc d’une tendance structurelle, qu’accentuent un peu les périodes de crise.
Graphique 18 : part des surfaces mises en chantier par les 20 % de communes qui construisent le plus
Source : FFB d’après CGDD/SOeS, Sit@del2.
Sur la très grande majorité du territoire, il faut donc compter sur d’autres ressorts pour espérer une sortie de crise. II.2 L’amélioration-entretien6, un marché qui reste à la peine
Du côté de l’amélioration-entretien, nous manquons toujours d’indicateurs d’activité fiables et complets. A défaut, les soldes d’opinion proposés par l’Insee affichent, au-delà des variations saisonnières, une tendance se dégradant un peu moins sur le dernier trimestre 2016, se redressant même un peu pour les entreprises de plus de dix salariés, mais restant toutefois nettement en-deçà de la moyenne de long terme (cf. graphique 19). On peine toutefois à retrouver dans ces évolutions l’inflexion des dépenses d’aménagement du logement prévues par les ménages (voir graphique 9 supra).
6 En 2016, les travaux en amélioration-entretien du logement et du non résidentiel neuf comptaient
respectivement pour 34 % et 25 % de l’activité bâtiment.
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67%
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Graphique 19 : tendances de l’activité passée en amélioration-entretien
Source : Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment.
Cependant, rien n’assure que l’inflexion récente soit pérenne. De fait, les perspectives d’activité déclarées par les chefs d’entreprise pour le premier trimestre 2017 s’inscrivent à nouveau en net recul, quelle que soit la taille d’entreprise ou le segment analysé (cf. graphique 20). Visiblement, ni l’essor des ventes dans l’ancien, ni les mesures en faveur de la transition énergétique ne parviennent à véritablement redynamiser le marché pour l’heure.
Graphique 20 : perspectives d’activité en amélioration-entretien
Source : Insee, enquêtes de conjoncture dans le bâtiment.
Il faut enfin souligner l’effondrement de l’effort d’amélioration-entretien sur le parc locatif privé. La logique de l’investissement voudrait que des travaux soient régulièrement engagés, au moins pour maintenir la valeur du capital. Force est cependant de constater que la part de relocations après travaux a chuté en 2014 et 2015, s’est à peine ressaisi en 2016, avant
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Artisans - Logement Artisans - Non résidentiel Plus de 10 salariés
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de reculer à nouveau début 2017 pour atteindre son plus bas historique depuis la fin des années 1990 au moins (voir graphique 21).
Graphique 21 : part des relocations (en %) avec travaux
Source : Clameur.
En termes d’activité bâtiment, la reprise du neuf, et singulièrement le logement neuf, restera pénalisée par l’atonie, voire le nouveau recul de l’amélioration-entretien sur le début 2017. En d’autres termes, les territoires démographiquement et économiquement dynamiques où les besoins restent importants continueront à tirer l’activité ; en revanche, les autres territoires, où les besoins relèvent avant tout d’une amélioration de la qualité du parc, peinent toujours à trouver un second souffle.
III. Un appareil de production encore pénalisé par huit années de crise
III.1 Emploi : des espoirs, mais pas encore d’amélioration concrète
Pour mémoire, la crise 2008-2015 dans le bâtiment se caractérise notamment par une chute d’activité de 21%, hors effet prix, mais un repli des effectifs limité à 11 %, y compris intérim en équivalent-emplois à temps plein (ETP) (voir graphique 22). Il faudrait même réduire l’ampleur de cette dernière évolution pour tenir compte de l’essor du détachement sur les années récentes. Faute de données fiables sur ce champ, on ne peut guère aller plus loin que cette mention.
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Moyenne 1998-2016
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Graphique 22 : évolutions comparées de l’activité et de l’emploi dans le bâtiment
Source : FFB.
Compte tenu de ce paradoxe, l’amélioration de l’activité a tout juste permis au secteur de cesser de perdre de l’emploi. Pour l’ensemble de 2016, les données de Pôle emploi affichent un recul net d’environ 6 400 postes, soit – 0,6 % (voir tableau 4). Ce mouvement, bien moins marqué que les années précédentes (environ – 3 % chaque année entre 2013 et 2015), s’explique par une baisse encore soutenue des effectifs salariés (- 13 400, soit - 1,3 %), partiellement compensée par une hausse de l’intérim en ETP (+ 7 000, soit + 9,8 %).
Tableau 4 : l’emploi total dans le bâtiment (France entière)
Effectifs (CVS, en milliers)
2015 2016
t1 t2 t3 t4 t1 t2 t3 t4
Effectifs salariés 1 062 1 054 1 046 1 045 1 042 1 040 1 037 1 036 Intérim (ETP) 71 72 70 72 78 77 75 82
Ensemble 1 133 1 126 1 116 1 117 1 120 1 117 1 112 1 118
Source : FFB d’après ministère du Travail/Dares et GIE des CERC.
Il faut toutefois souligner un mouvement en deux temps, soit un recul se modérant progressivement au cours des trois premiers trimestres, suivi d’un rebond en fin d’année. On relève même une amélioration soutenue de l’intérim en ETP depuis le quatrième trimestre 2015, qui semble se prolonger sur le début de 2017 (cf. graphiques 23 et 24). Pour ces raisons, la FFB maintient ses prévisions quant à l’emploi pour l’ensemble de l’année, soit une hausse de 10 000 postes, dont 6 000 sous forme d’effectif salarié.
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p)
Production (milliards d'euros 2007)
Effectifs yc intérim (milliers)
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Graphique 23 : évolutions de l’emploi (en milliers) dans le bâtiment
Source : FFB, d’après Ministère du Travail.
Graphique 24 : tendance prévue des effectifs dans le bâtiment
Source : Insee.
III.2 Entreprises : résilience, mais attention à la sortie de crise
L’année 2016 affiche deux véritables ruptures de tendances en termes de démographie d’entreprises dans la construction (cf. graphique 25). De fait, selon les données officielles, on observe un redressement des créations hors micro-entrepreneurs (+ 5,9 %) et un net recul des défaillances (- 13,5 %).
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Artisans Plus de 10 salariés
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Graphique 25 : évolutions des créations et défaillances dans la construction
Sources : Insee (créations) et Banque de France (défaillances).
De plus, compte tenu :
d’une taille d’entreprises créées de 0,8 salarié en moyenne ;
d’une taille d’entreprises défaillantes (qui donnent toutefois lieu à redressement dans environ un quart des cas) de 2,4 salariés (voir graphique 26) ;
d’un nombre d’entreprises créées hors micro-entrepreneurs 3,3 fois supérieur au nombre d’entreprises défaillantes ;
le résultat net en termes d’effectifs ressort positif. Autrement dit, les créations hors micro-entrepreneurs ont plus que compensé les défaillances.
Graphique 26 : évolution des défaillances dans le bâtiment
Source : Altares.
Cette résilience continue de peser sur les prix, bien que le redressement de l’activité ait permis une inflexion depuis la fin 2015, selon les chefs d’entreprise interrogés par l’Insee (cf. graphique 27). Il faut toutefois noter que si les perspectives en ce domaine ressortent moins
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Créations totalesCréations hors auto-entrepreneursDéfaillances en date de jugement
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1273
773
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51
4629
7187
1212
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7595
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799
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(En
no
mb
re d
'en
trep
rises)
Taille de l'effectif salarié
2011
2012
2013
2014
2015
Rythme annuel sur 10 mois 2016
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mauvaises, elles se maintiennent encore bien en-deçà de leur moyenne de long terme, y compris dans le gros œuvre.
Graphique 27 : évolutions des perspectives de prix dans le bâtiment
(Entreprises de plus de 10 salariés, France métropolitaine)
Source : Insee.
En conséquence, les entreprises de construction restent encore largement à l’écart du mouvement de restauration des marges qui s’observe dans les autres secteurs, et singulièrement l’industrie manufacturière, depuis 2014 (voir graphique 28). On note toutefois un petit sursaut sur la toute fin 2016, qu’il conviendra de confirmer ou pas.
Graphique 28 : évolutions des marges7 par grandes branches en France
Source : calculs FFB d’après Insee, Comptes nationaux trimestriels.
7 Le taux de marge macro-économique est calculé en rapportant l’Excédent brut d’exploitation (EBE)
corrigé selon la méthode de Krueger (on y ajoute un tiers des revenus mixtes de la branche pour tenir compte des entreprises dont le chef est non salarié) à la valeur ajoutée (VA).
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Industries manufacturières
Services marchands (hors immobilier, finance et assurance, y compris commerce)
Construction
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Enfin, malgré une moindre dégradation depuis la fin 2015, la trésorerie des entreprises reste tendue (voir graphique 29). C’est toujours ici que réside le principal risque de la reprise d’activité, qui nécessite la mobilisation de ressources propres plus importantes dans l’attente du règlement des situations de travaux. La mobilisation de toute la filière s’avère donc toujours aussi indispensable : sans prise de risque plus importante des banquiers, des assureurs-crédit, mais aussi des fournisseurs, la reprise pourrait se trouver contrecarrée par l’absence de solution de préfinancement des chantiers.
Graphique 29 : évolution des trésoreries dans le bâtiment (Entreprises de plus de 10 salariés, France métropolitaine)
Source : Insee.
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Plus de 10 salariés Artisans