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Plumes au vent Rémy Basque Préface d’Allain Bougrain-Dubourg Éditions Apogée

Plumes au vent

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Rémy Basque Éditions Apogée Préface d’Allain Bougrain-Dubourg © Éditions Apogée, 2008 ISBN 978-2-84398- 309-2 Rémy Basque Éditions Apogée Préface d’Allain Bougrain-Dubourg

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Après trente années passées appareil sur l’épaule à arpenter marais et vasières, l’auteur a sélectionné ses plus belles photographies. Il nous montre au travers de portraits intimes ou de scènes spectaculaires, sa passion pour les oiseaux. Les textes relatent les anecdotes de prises de vue et dévoilent également son approche photographique. Il prête aux oiseaux de courtes conversations où se mêlent humour et coups de colère et met en évidence quelques-unes de nos multiples contra-dictions dans notre rapport à la nature.

Rémy Basque est photographe amateur. Il a été conservateur béné-vole d’une réserve naturelle dans le Morbihan pendant de nombreuses années. Il connaît bien les rouages et les difficultés de la protection de l’environnement.

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Plumes au ventRémy BasquePréface d’Allain Bougrain-Dubourg

Éditions Apogée

Éditions ApogéeISBN 978-2-84398-309-2

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© Éditions Apogée, 2008 ISBN 978-2-84398- 309-2

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Rémy Basque

Plumes au vent

Préface d’Allain Bougrain-Dubourg

Éditions Apogée

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Sincères remerciements à mon copain Jean-Pierre Artel, partenaire de voyage et photographe,qui a participé à la réalisation de nombreuses photos présentes dans ce livre.

À Karim Boudjema, la fine lame.Hervé Le Joliff, le pêcheur d’images.

Jean-Luc Raoul, le stratège.Mais aussi à tous les autres du centre Eugène Marquis de Rennes,

de l’hôpital Pontchaillou de Rennes et de l’hôpital Schubert à Vannes.

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Préface

« Photographier les animaux et plus particulièrement les oiseaux n’est pas particulièrement difficile » nous avoue Rémy Basque au hasard d’une légende.

Bigre, l’homme est frappé d’une modestie pathologique ! Par bonheur, Rémy tempère ailleurs son jugement en rappelant le sens du regard ou les contraintes de terrain qu’il faut surmonter.

En fait, Rémy conjugue tout à la fois la pudeur et l’engagement. Il est, à ce titre, respectable. Mais il l’est tout autant pour son investissement depuis trente ans en faveur du vivant qui nous entoure.

Notre première rencontre en témoigne. Avec quelques amis, nous avions détruit, en pleine nuit, le balisage destiné à anéantir un dortoir d’étourneau par épandage de produits chimiques depuis un avion. Dans ce marais, frigorifié, Rémy s’était montré déterminé. Il l’est resté tout au long de son parcours en assumant, notamment, le rôle de conservateur d’une réserve naturelle ou en portant sans cesse le message d’une trop fragile planète.

Plumes au vent s’inscrit dans la même démarche.D’abord parce qu’il nous livre, en images, la beauté du peuple des airs, ce qui nous conduit naturellement

à vouloir le préserver. Ensuite, car il sème des alertes au gré de ses textes afin d’inviter chacun de nous à la lucidité. C’est grâce à de telles initiatives que les mentalités évoluent. Comment, en conséquence, ne pas dire ma reconnaissance à l’auteur ?

Pour conclure, et puisqu’il s’agit du travail d’un photographe, je ne peux résister au plaisir de rendre hommage au panorama visuel qu’il nous offre.

Rémy a su saisir les positions, les allures, les situations, en un mot, le vécu mêlant tour à tour l’insolite, l’humour, la fragilité, la puissance et toujours encore la beauté.

Ainsi, nous ne sommes plus les témoins de ces « plumes au vent », nous nous intégrons dans leur intimité. Il faut bien du talent et de la compassion à l’égard de nos voisins de planète, les animaux, pour parvenir à un résultat aussi remarquable.

Merci, cher Rémy, de nous faire ainsi partager une si rare émotion.

Allain Bougrain-Dubourg, Président de la Ligue pour la protection des oiseaux

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Goéland argenté

Faire des photos d’oiseaux demande de la patience mais également de l’opportunisme. Je faisais des prises de vue de

sternes tout en surveillant du coin de l’œil un goéland posé sur ma gauche. Les sternes occupaient tout mon temps lorsque

soudain le goéland renversa la tête pour frotter sa nuque sur sa poitrine. Le temps de déplacer le téléobjectif et de justesse

j’ai obtenu ce cliché… renversant !

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Les yeux plus grands que le ventre… Un jeune goéland avait entrepris d’avaler une grosse étoile de mer.

Malheureusement, arrivée à mi-chemin, la voila coincée ! Impossible de la recracher ou de l’avaler. L’oiseau avait beau se

démener, rien n’y faisait. Peu à peu, il se fatiguait. Difficile d’intervenir pour le sortir de cette mauvaise posture : l’oiseau se

serait alors envolé. Finalement, après trente minutes d’effort, il réussit à l’avaler.

« Moi ! C’est bien connu, j’ai un appétit d’oiseau… »

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Balbuzard pêcheur

Un jour peut être… Cette photo représente pour

le photographe un aboutissement, une espèce d’Everest

inaccessible : cela revient à toucher du doigt une quête !

On l’imagine pendant des années, on en rêve, on se

dit qu’un jour… enfin peut être… avec beaucoup de

chance… Et puis soudain on la réalise ! Et là, vous restez

les bras ballants, tout nu, l’esprit divaguant, à imaginer ce

que va être cette photo. Vous fouillez déjà les détails que

vous n’avez pas eu le temps de voir. Cette photo vous

l’avez faite, mais vous avez tellement eu d’émotions et

cela s’est passé si vite que vous ne savez même pas ce

que vous allez découvrir… Le poisson ! Comment était le

poisson ? Et le cadrage ! La cellule ? Le réglage ? On vérifie

que tout était ok ! Cette photo faite en argentique donc

avec une pellicule, a nécessité un développement en

laboratoire. Enfin, après des jours d’attente interminable,

vous la voyez ! Et là, c’est bon ! Très, très bon ! Faire cette

photo est une satisfaction immense et on la savoure à

chaque fois qu’on la regarde.

«  Le bonheur des uns fait le malheur des autres. »

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Aigrette neigeuse

« Le look “ crème Chantilly ” ça décoiffe ! »

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Jeux de plage… Les oiseaux se laissent rarement surprendre par l’arrivée d’une vague, ils anticipent celle-ci et

s’écartent avant de se faire rouler. Ce jour-là, en bord de plage, plusieurs aigrettes et hérons se disputaient les meilleurs

postes de pêche autour d’un banc de petits poissons. Les oiseaux tenaient compte des vagues mais essayaient surtout de

ne pas perdre leur emplacement stratégique. Plusieurs fois, l’un ou l’autre se faisait chahuter par une vague plus forte que

les autres. J’essayais d’anticiper et de deviner l’oiseau qui allait être bousculé mais je n’étais jamais sur le bon. Enfin, après

trois bons quarts d’heure, j’ai pu faire cette photo d’une aigrette en « surf » sur la vague.

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Bec-en-ciseaux noir

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Périph... et parking

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« Les canards déchaînés… »

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Canard siffleur et grand cormoran

La toute première… Cette photo est sans

doute la première photo d’un très bon niveau que j’ai

réussi à faire. Elle a été prise en Irlande dans le village

d’Inch, sur la péninsule de Dingle. Je venais d’avoir

mon premier téléobjectif, un Novoflex 400. J’avais

construit un affût sur la plage de sable à basse mer. La

marée est montée à toute allure et j’ai été inondé très

rapidement. Seulement trois photos ont été prises au

moment de l’envol des oiseaux. Cette diapositive bien

supérieure aux deux autres est parfaitement cadrée, et

les plumes de l’extrémité de l’aile du grand cormoran

à droite illustrent la violence de l’envol. À l’époque, la

mise au point se faisait manuellement ce qui compliquait

considérablement la tache. Vingt ans après, cette photo

reste pour moi une de mes plus belles images.

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« Il y a cinquante ans, on nous clouait sur les portes des granges, maintenant on nous punaise en poster dans la chambre des enfants ! Ne désespérons pas le monde change ! »

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Chouette hulotte

Les temps changent… Un soir, en rentrant du

marais, j’avais entendu de jeunes chouettes hulottes

réclamer de la nourriture auprès de leurs parents. Les

oiseaux avaient certainement niché dans le secteur.

Le lendemain matin, appareil sur l’épaule me voila

donc parti regarder d’un peu plus près cette grande

bordure de chênes en espérant voir les oiseaux. Je les ai

trouvés de suite. Ils étaient déjà bien grands et volaient

parfaitement. Très curieux, ils m’ont regardé approcher

sans crainte. Heureusement, ils étaient perchés à faible

hauteur, l’angle de prise de vue était assez favorable.

Je n’étais pas comme souvent en pareille occasion,

complètement sous les oiseaux. J’ai réussi à faire quatre

photos, un adulte que je n’avais pas vu s’envola alors

sans un bruit entraînant les trois jeunes vers le sommet du

chêne voisin.

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Guêpier d’Europe

Cocktail… Les oiseaux ont été

photographiés à quelques kilomètres de

Nîmes, mais la branche recouverte de

lichens sur laquelle ils se posent vient…

du Morbihan ! Madame n’était pas

complètement convaincue de l’intérêt

de transporter sur huit cent kilomètres

cette grande branche au travers de

l’habitacle de la voiture mais, après

explications sur l’impossibilité de faire

autrement et sur les conséquences que

cela aurait sur ma santé mentale et mon

humeur, elle a accepté… en dodelinant

de la tête !

« Ah ! Les herbicides, pesticides, fongicides, insecticides… cocktail sans dangers n’est ce pas ? Au fait, votre dernier hanneton vous l’avez vu quand ? »

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